30.12.2014 Views

Repenser l'internet des objets - Le Club Innovation Banque Finance ...

Repenser l'internet des objets - Le Club Innovation Banque Finance ...

Repenser l'internet des objets - Le Club Innovation Banque Finance ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (1/3) : L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est<br />

pas celui que vous croyez !<br />

Posted By Daniel Kaplan On 23/4/2009 @ 9:17 In Débats, Opinions, Rfid | 8 Comments<br />

L’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” (internet of things), ne mérite pas son nom, explique Daniel Kaplan, délégué<br />

général de la [1] Fondation internet nouvelle génération (Fing). D’une part, parce que la mise en<br />

réseau <strong>des</strong> <strong>objets</strong> se réalise aujourd’hui en silos – applications, services, organisations –, ce qui n’a<br />

rien à voir avec l’interconnexion généralisée qu’incarne l’idée d’inter-réseau. Ensuite, parce qu’au<br />

contraire de l’internet depuis son origine, il ne porte en général aucune vision transformatrice. Mais<br />

peut-on imaginer de porter le fer de l’internet au cœur du système <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, du système industriel <br />

Comment, et pourquoi faire <br />

Première partie d’une série de trois articles [[2] lire la 2e partie et [3] la 3e] sur la perspective de<br />

l’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>”, ce qu’il dit de l’avenir <strong>des</strong> réseaux, du numérique – et <strong>des</strong> <strong>objets</strong>. Ce thème<br />

sera au cœur de la [4] conférence Lift, qui se tiendra à Marseille les 18, 19 et 20 juin prochains.<br />

L’objet internet<br />

<strong>Le</strong> 30 juin 2008, la justice française tranchait en faveur de LVMH dans son conflit avec eBay. <strong>Le</strong> grand<br />

groupe français du luxe reprochait deux choses à eBay : de laisser vendre <strong>des</strong> contrefaçons, mais<br />

aussi de casser son modèle de distribution exclusive, dont dépendrait son image et la valeur de ses<br />

produits.<br />

Un objet de l’internet, en quelque sorte.<br />

La confusion <strong>des</strong> mots<br />

Ce second motif nous intéresse beaucoup. Si l’on comprend bien, même<br />

authentique, un sac Louis Vuitton n’appartient donc pas entièrement à<br />

son acheteur, puisque celui-ci n’a pas le loisir de le revendre sur la<br />

plate-forme de son choix. Au sac s’ajoute de fait une forme de licence<br />

d’accès à la marque, qu’on ne peut pas céder comme on l’entend. <strong>Le</strong><br />

sac Vuitton devient un objet virtuel autant que physique, assez proche,<br />

au fond, d’une [5] armure épique de World of Warcraft (que son<br />

éditeur Blizzard interdit rigoureusement de revendre en dehors du jeu).<br />

<strong>Le</strong> sac Vuitton apparaît alors comme une incarnation possible de l’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>”. Pas la plus<br />

fréquemment citée, bien sûr, d’autant qu’il n’intègre pas (encore) la moindre puce. Mais pas moins<br />

légitime qu’une autre.<br />

On met en effet beaucoup de choses derrière cette expression d’[6] internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, censée<br />

traduire la mise en connexion généralisée <strong>des</strong> espaces et <strong>des</strong> choses (en anglais on parle d’Internet of<br />

Things, [7] c’est-à-dire d’”internet <strong>des</strong> choses” si on le traduit littéralement). Pour deux raisons.<br />

D’abord, parce que le concept demeure aujourd’hui confus. Ensuite, parce qu’il s’inscrit comme un<br />

moment dans <strong>des</strong> récits fédérateurs – “machine to machine”, “informatique omniprésente”,<br />

“intelligence ambiante”… – au fond assez différent les uns <strong>des</strong> autres, voire même incompatibles.<br />

Confusion du concept, d’abord<br />

Dans la plupart <strong>des</strong> conférences aujourd’hui, “internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” veut dire “Rfid et sans contact” et<br />

fait référence à l’étiquetage électronique généralisé <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, <strong>des</strong> lieux, voire <strong>des</strong> êtres, à <strong>des</strong> fins<br />

d’identification. La valeur de cette numérisation partielle de l’identité de l’objet se situe alors en<br />

dehors de lui : dans l’optimisation de son système de production et de distribution ; dans les fonctions<br />

et services associés, pilotés par de grands systèmes d’information ; ou dans la mise en relation


d’<strong>objets</strong> entre eux, mais toujours par l’intermédiaire d’un service extérieur, quelque part dans un<br />

réseau.<br />

D’autres y ajoutent les capteurs, <strong>des</strong> <strong>objets</strong> producteurs de données. Données qui pourraient vivre<br />

leur vie dans l’internet, via le web, mais qui, en général, ne le font pas : elles ne servent qu’à ceux qui<br />

ont installé ces capteurs.<br />

Et le plus souvent, dans la littérature, les discours et les stratégies, on omet d’y ajouter les<br />

“actionneurs” et les interfaces – ces ajouts électriques, mécaniques, sensoriels… qui rendent pourtant<br />

ces <strong>objets</strong> “intelligents”, capables de comportements autonomes et/ou relationnels.<br />

Chacun de ces périmètres a évidemment un sens, et l’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” les désigne tous à la fois,<br />

mais bien souvent, on ne s’aperçoit qu’au bout de quelque temps que notre interlocuteur parle d’un<br />

<strong>des</strong> ces univers, et pas <strong>des</strong> autres.<br />

<strong>Le</strong>s multiples récits de l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong><br />

Admettons donc que ce qui précède décrive le substrat technologique de l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>. On<br />

constate alors que plusieurs “grands récits” très différents les uns <strong>des</strong> autres proposent de donner un<br />

sens à cet ensemble.<br />

Machine to machine (M2M) : <strong>des</strong> organisations et <strong>des</strong> processus<br />

<strong>Le</strong> récit du “machine to machine” présente sur les autres l’avantage de s’appuyer sur <strong>des</strong> décennies<br />

d’expérience (cela fait longtemps, par exemple, que les autoroutes sont truffées de capteurs, qu’il<br />

s’agisse de mesurer le trafic ou de surveiller l’affaissement <strong>des</strong> bas-côtés) et de correspondre à un réel<br />

marché, aujourd’hui plutôt que demain. [8] Dans le livre blanc “M2M : enjeu et perspectives” que<br />

nous cosignions en 2007 avec Syntec informatique et Orange, nous le décrivions ainsi : “L’association<br />

<strong>des</strong> technologies de l’information et de la communication (TIC), avec <strong>des</strong> <strong>objets</strong> intelligents et<br />

communicants, dans le but de donner à ces derniers les moyens d’interagir sans intervention humaine<br />

avec le système d’information d’une organisation ou d’une entreprise.”<br />

<strong>Le</strong> M2M voit le monde à partir <strong>des</strong> organisations et le décrit sous la forme de processus, qu’il s’agit le<br />

plus souvent d’optimiser. Il peut par ailleurs faire rêver les informaticiens de l’ancienne école, puisqu’il<br />

réalise enfin l’exploit de les débarrasser totalement <strong>des</strong> “utilisateurs”…<br />

Intelligence ambiante (AmI) : <strong>des</strong> espaces et <strong>des</strong> services<br />

On connaît mieux, parce qu’il fait plus appel à l’imaginaire, le récit fondateur de Mark Weiser, dans<br />

son article [9] “The computer for the XXIst century” (1991) (”L’ordinateur pour le XXIe siècle”) : “<strong>Le</strong>s<br />

technologies les plus profon<strong>des</strong> sont celles qui disparaissent. Elles se tissent dans la vie quotidienne<br />

au point qu’on ne sait plus les en distinguer (…) <strong>Le</strong>s machines s’adaptent à l’environnement humain,<br />

plutôt que de forcer l’humain à entrer dans le leur.”<br />

Avec d’autres, l’Union européenne a adopté cette vision, adoptant au passage l’expression de Philips,<br />

‘”intelligence ambiante”, au point de lui inventer un petit nom : “AmI”. Dans ses [10] “Scénarios pour<br />

l’intelligence ambiante en 2010″ (2001, .pdf), l’[11] Istag, une sorte de think tank associé à la<br />

Commission européenne, imaginait ainsi “un environnement capable de reconnaître <strong>des</strong> individus et<br />

de réagir à leur présence d’une manière discrète, non intrusive et souvent même invisible.”<br />

L’intelligence ambiante se focalise donc, cette fois, sur l’espace, le service et le comportement de<br />

l’utilisateur. En 2007, Walter van de Velde, en charge pour la Commission européenne du programme<br />

sur les “technologies futures et émergentes”, [12] le disait encore plus clairement (.pdf) : “le<br />

problème de l’attention est au coeur de l’intelligence ambiante. L’information est un moyen, la finalité<br />

est d’influer sur les comportements.”<br />

L’extraordinaire fortune qu’a connue la vision de Weiser ne doit pas occulter deux de ses limites.<br />

D’abord, certaines <strong>des</strong> technologies les plus profon<strong>des</strong> n’ont pas “disparu”, tout au contraire :<br />

l’automobile a refondu le territoire autour d’elle, la télévision a largement réorganisé les familles, les


temps sociaux, et jusqu’à l’architecture <strong>des</strong> maisons. Ensuite, ce<br />

récit se conjugue au futur depuis 20 ans, et le fait qu’il ne se<br />

concrétise toujours pas ne semble pas encore l’affaiblir.<br />

Réseau et société ubiquitaire (U-Society) : <strong>des</strong> humains et<br />

<strong>des</strong> machines<br />

De la Corée et du Japon nous parvient encore un autre récit : celui<br />

de la “société ubiquitaire” (U-Society) et du “réseau omniprésent”<br />

– que les Japonais tiennent explicitement à distinguer de<br />

l’”informatique ubiquitaire” (ubiquitous computing, ou Ubicomp, une variante de la vision<br />

Weiserienne). [13] Pour Teruyasu Murakami, l’un <strong>des</strong> pères fondateurs de cette vision, “la civilisation<br />

du réseau ubiquitaire connectera tous les êtres humains entre eux. L’utilisateur sera connecté partout,<br />

à tout et tout le temps (…). L’étape suivante consistera à vouloir être connecté non pas aux gens mais<br />

aussi aux <strong>objets</strong>.”<br />

L’humain – le plus souvent équipé d’un “communicateur universel” – se situe au cœur de tous les<br />

scénarios et les schémas qui illustrent cette vision. Mais il dialogue avec <strong>des</strong> machines qui ne se<br />

cachent pas du tout, qui se revendiquent machines. Elles peuvent, dans l’intérêt du dialogue, prendre<br />

<strong>des</strong> aspects sympathiques et humanoï<strong>des</strong> (ou animaloï<strong>des</strong>), mais sans aller jusqu’à masquer leur<br />

différence.<br />

L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> version UIT : <strong>des</strong> réseaux et <strong>des</strong> opportunités<br />

Dans son rapport [14] “The Internet of Things” (2005), l’Union internationale <strong>des</strong> télécommunications<br />

propose encore un autre point de vue. Elle part de l’internet, “en passe de devenir pleinement<br />

omniprésent, interactif et intelligent.” Et se projette : “l’avènement de l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> créera une<br />

pléthore d’applications et de services innovants, qui amélioreront la qualité de la vie et réduiront les<br />

inégalités, tout en ouvrant de nouvelles opportunités de croissant à un très grand nombre<br />

d’entreprises.” Nous voilà un peu dans la pensée magique, qui présente toutefois – nous y<br />

reviendrons – l’avantage de fixer une ambition sociétale.<br />

La société de surveillance : <strong>des</strong> pouvoirs et <strong>des</strong> consommateurs<br />

On ne saurait occulter l’autre récit qui se développe en même temps<br />

que les précédents et à mesure que certaines applications de l’internet<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong> deviennent réalité – dont font partie la vidéosurveillance et<br />

les passeports Rfid –, celui d’une nouvelle aliénation. D’une double<br />

aliénation, d’ailleurs, si l’on suit l’un <strong>des</strong> plus intéressants penseurs et<br />

acteurs sur ce sujet, Rob van Kranenburg de la Waag Society (dans un<br />

opuscule de 2008, lui aussi intitulé [15] The Internet of Things (.pdf)) :<br />

“Deux voies auront pour résultat moins de dialogue, moins de<br />

communication, moins d’innovation, moins d’options durables. La<br />

première s’organise autour du contrôle (…) La seconde cherche à<br />

masquer la complexité technologique derrière <strong>des</strong> interfaces utilisateurs toujours plus simples (…)<br />

Dans les deux cas, les citoyens ne peuvent pas apprendre comment fonctionner au sein d’un tel<br />

système, ce qui ouvre par conséquent toutes sortes de scénarios d’effondrement.”<br />

Nous avons préféré Kranenburg à d’autres dénonciateurs de la “société de surveillance” (parmi les<br />

plus soli<strong>des</strong>, citons tout de même le collectif [16] Pièces et main d’oeuvre), parce qu’il place sur le<br />

même plan – de domination – l’approche sécuritaire <strong>des</strong> pouvoirs politiques et économiques, et la<br />

sollicitude servicielle <strong>des</strong> partisans de l’”intelligence ambiante”. Dans les deux cas, l’individu et la<br />

société perdent (ou cèdent) le contrôle de pans entiers de leur existence. Dans les deux cas, la<br />

technologie leur ôte à la fois <strong>des</strong> soucis, et du pouvoir.<br />

**<br />

Ôter <strong>des</strong> soucis et du pouvoir aux individus : l’inverse de ce que l’internet réalise depuis le début de<br />

son histoire ! Voilà, au fond, ce qui trouble (ou devrait troubler) dans les récits de l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>


: ils racontent le contraire <strong>des</strong> visions transformatrices qui accompagnent depuis toujours le<br />

développement et les mutations de l’internet.<br />

Daniel Kaplan<br />

Aujourd’hui, l’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” ne mérite donc pas son nom. Ce sera l’objet de l’article suivant :<br />

[17] “Révolution ou déception ”<br />

<strong>Le</strong> dossier “<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” :<br />

[18] 1re partie : L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est pas celui que vous croyez !<br />

[19] 2e partie : Révolution ou déception <br />

[20] 3e partie : Industrialiser l’internet ou internetiser l’industrie <br />

8 Comments (Open | Close)<br />

8 Comments To "<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (1/3) : L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est pas celui que vous<br />

croyez !"<br />

#1 Comment By Hubert Guillaud On 23/4/2009 @ 9:25<br />

Juste une réflexion qui me vient à la relecture de cet article. Il est amusant que tu partes du sac<br />

Vuitton pour évoquer l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, parce que tu y évoques, implicitement, qu’il y a une licence<br />

informelle (on ne signe pas de contrat de cession de droit, lors de son achat) qui est liée à l’objet.<br />

C’est ce que tu dénonces me semble-t-il à mot couvert dans la suite de l’article. <strong>Le</strong>s <strong>objets</strong> de<br />

l’internet sont proposés avec une licence d’utilisation que nous n’avons pas signé, que ce soit dans la<br />

vision du contrôle ou dans celle de la disparition : les machines vont s’activer sans notre<br />

consentement, du fait d’une licence cachée, d’un droit d’utilisation limité ou qui ne nous appartient<br />

pas. C’est certainement dans ce “vice de forme” que repose une bonne part de l’erreur de l’internet<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong> que tu dénonces, qui tente par ce moyen, d’en faire non pas un internet neutre, mais d’une<br />

certaine façon, un internet non-neutre.<br />

Une remarque encore pour les lecteurs : Rob van Kranenburg de la Waag Society sera l’un <strong>des</strong><br />

intervenants de LiftFrance.<br />

#2 Comment By Yann <strong>Le</strong> Guennec On 24/4/2009 @ 11:13<br />

J’ai le sentiment que toutes ces approches sont complémentaires et tendent à décrire la réalité que<br />

nous construisons et à laquelle nous appartenons. On peut y ajouter indéfiniment <strong>des</strong> concepts tels<br />

que ceux de réalité virtuelle, de réalité augmentée, d’interfaces tangibles, etc… Au final, on<br />

décompose en concepts et approches un peu divergentes une seule et même chose qui demeure la<br />

réalité globale et surtout la conscience que nous avons de son évolution. Dans ce contexte, il manque<br />

surtout <strong>des</strong> approches plus holistiques, systémiques, artistiques, qui permettent de recroiser et<br />

fusionner les approches pour rendre à la réalité son unicité fondatrice, tout en sachant que les<br />

divergences évoquées sont également nécessaires à l’expression de l’expansion de cette réalité dans<br />

de multiples directions.<br />

#3 Comment By henri isaac On 24/4/2009 @ 16:03<br />

Je ne suis pas d’accord avec l’exemple avancé par Daniel sur le sac LV car il part d’une<br />

incompréhension du modèle économique et juridique de la distribution exclusive qu’utilise une marque<br />

comme LV. Il n’y a aucune licence attachée au produit lui-même. c’est la distribution qui est exclusive<br />

et nécessite d’avoir une licence qu’eBay n’a pas en l’occurence et donc l’amène à être condamné.<br />

Juridiquement la distribution exclusive est reconnue en Europe depuis 1979 et s’explique assez bien


théoriquement avec la théorie <strong>des</strong> coûts de transaction en économie. Ce qui fait que l’on peut tout à<br />

fait vendre d’occasion un sac LV sur ebay sans que LV puisse faire quoi que ce soit. il faut juste que le<br />

sac soit d’occasion et pas contrefait. Voila cela enlève pas mal à l’argumentation de Daniel me semblet-il.<br />

#4 Comment By Hubert Guillaud On 24/4/2009 @ 19:00<br />

Cet article a été republié sur [21] <strong>Le</strong>Monde.fr.<br />

#5 Comment By Daniel Kaplan On 25/4/2009 @ 10:29<br />

@Henri : je comprends bien la nuance, mais il ne me semble pas que la décision de justice la prenne<br />

en compte. En effet s’il s’agissait d’intermédiaires qui, ayant obtenu <strong>des</strong> sacs authentiques, les<br />

revendaient sur eBay, la question serait aisée à trancher. Mais on se demande comment ils auraient<br />

obtenu ces sacs, puisque - précisément - la distribution est étroitement contrôlée. On peut donc<br />

supposer que ces cas sont marginaux. Or la décision de justice enjoint eBay de faire cesser et<br />

empêcher l’usage par ses utilisateurs <strong>des</strong> marques telles que Vuitton “dans le contenu de leurs<br />

annonces de produits”. La vente d’occasion est donc empêchée par ce canal. Elle ne l’est pas dans<br />

l’absolu, mais on n’a plus la liberté du canal.<br />

Ensuite, je conviens que l’exemple est un tantinet tiré par les cheveux et tient plutôt du clin d’oeil,<br />

pour montrer jusqu’où l’on peut avoir envie d’étendre la réflexion sur “l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>”.<br />

#6 Pingback By “<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (1/3) : L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est pas celui que vous<br />

croyez !” (IA) « Blog de veille technologique On 28/4/2009 @ 19:46<br />

[…] lien vers un article interessant. “Aujourd’hui, l’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” ne mérite donc pas son nom.”<br />

Selon Daniel […]<br />

#7 Comment By Philippe GAUTIER On 2/5/2009 @ 17:54<br />

[22] http://www.i-o-t.org/post/Daniel-KAPLAN-1<br />

#8 Pingback By Putting people first » Daniel Kaplan’s excellent critique of the Internet of Things On<br />

7/5/2009 @ 19:39<br />

[…] the first article, L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est pas celui que vous croyez ! [”the Internet of Things is<br />

not what you think”], Kaplan <strong>des</strong>cribes the various visions of the […]<br />

<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (2/3) : Révolution ou déception <br />

Posted By Daniel Kaplan On 30/4/2009 @ 9:26 In Débats, Opinions, Rfid | 6 Comments<br />

Tous les “récits” construits à partir <strong>des</strong> <strong>objets</strong> et <strong>des</strong> espaces communicants - machine to machine,<br />

intelligence ambiante, société ubiquitaire, société du contrôle - décrivent <strong>des</strong> scénarios d’applications<br />

et de services relativement spécifiques, <strong>des</strong> mises en réseau limitées et concentrées autour d’un<br />

système d’information central. Peut-on vraiment décrire cela comme un “internet” Et par ailleurs, de<br />

quels “<strong>objets</strong>” parle-t-on Bref, parler d’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” ne relève-t-il pas, aujourd’hui, d’un abus<br />

de langage , nous explique Daniel Kaplan, délégué général de la [1] Fondation internet nouvelle<br />

génération.<br />

Seconde partie d’une série de trois articles sur la perspective de “l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” [[2] lire la 1e<br />

partie et [3] la 3e]. Un thème qui sera au cœur de la [4] conférence Lift, qui se tiendra à Marseille les<br />

18, 19 et 20 juin prochain.


Un internet <br />

Deux caractéristiques font aujourd’hui défaut à l’informatique “ubiquitaire” pour lui permettre de se<br />

nommer internet : l’interconnexion généralisée et agnostique, et la volonté transformatrice.<br />

Une interconnexion finalisée et en silos<br />

La force de l’internet réside dans la simplicité, le caractère même sommaire de ce qui le constitue : un<br />

système d’adressage (IP), <strong>des</strong> protocoles de communication de base (TCP par exemple) et une<br />

architecture générale qui n’établit pas (en principe du moins) de hiérarchie entre les appareils<br />

connectés. On entre dans l’internet parce qu’on sait parler avec le reste de l’internet, rien de plus.<br />

L’internet vise à tout connecter, il ne fixe pas de limite, [5] il ne dit pas pourquoi cette connexion a<br />

lieu.<br />

Cette simplicité est à l’origine de l’invraisemblable succès de l’internet, qui a su, en 20 ans, accueillir<br />

15 000 fois plus d’utilisateurs, supporter <strong>des</strong> usages de plus en plus divers et exigeants, sans jamais<br />

s’effondrer, sans non plus fondamentalement changer. Certes, le système craque un peu, il rencontre<br />

<strong>des</strong> problèmes et en pose d’autres, mais visiblement ses bénéfices dépassent encore ses<br />

inconvénients. Nous avons accepté <strong>des</strong> arbitrages tout à fait inattendus en adoptant aussi<br />

massivement l’internet, alors que <strong>des</strong> alternatives existaient et continuent régulièrement d’être<br />

proposées : une qualité relative et jamais garantie, ainsi qu’un certain degré d’insécurité, en échange<br />

de la possibilité de connecter tout avec tout, tout le monde avec tout le monde, et d’inventer sans<br />

cesse de nouveaux services et de nouveaux usages.<br />

Rien de tel aujourd’hui dans le monde <strong>des</strong> <strong>objets</strong> et <strong>des</strong> espaces communicants. <strong>Le</strong>s identifiants <strong>des</strong><br />

puces Rfid ont seulement vocation à être lus. Ils ne transforment pas <strong>des</strong> <strong>objets</strong> en acteurs <strong>des</strong><br />

réseaux - du moins [6] pas pour l’instant. <strong>Le</strong>s capteurs et actionneurs se connectent aux réseaux de<br />

ceux qui les ont installés, ils envoient leurs données où on leur dit de le faire, ils prennent leurs<br />

instructions d’une source prévue à l’avance et en général, unique. <strong>Le</strong>s <strong>objets</strong> et les espaces se<br />

mettent bien en réseau, mais d’une manière sélective et le plus souvent hiérarchique, à l’intérieur de<br />

silos.<br />

Nous verrons peut-être, au terme [7] <strong>des</strong> discussions diplomatiques et <strong>des</strong> négociations économiques<br />

en cours, émerger un système commun et non ambigu de “nommage”, d’identification <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, tel<br />

qu’[8] EPC Global. Mais ce système attribuera une identité à <strong>des</strong> <strong>objets</strong> selon <strong>des</strong> règles propres aux<br />

industries qui les produisent, les exploitent, les distribuent. Il ne fera nullement <strong>des</strong> <strong>objets</strong> <strong>des</strong> nœuds<br />

de réseau, tout au plus <strong>des</strong> terminaisons.<br />

Une combinatoire bridée<br />

[9] Ainsi, on ne peut en général pas accéder aux<br />

capteurs et actionneurs pour leur faire faire autre<br />

chose que ce qu’ont prévu leurs installateurs ; on<br />

n’accède pas plus aux données qu’ils produisent :<br />

les images <strong>des</strong> caméras vont au PC de surveillance,<br />

les mesures de trafic à celui de la circulation, et<br />

personne d’autre n’en fera jamais rien. <strong>Le</strong>s <strong>objets</strong><br />

connectés ne répondent qu’à la voix de leur maître.<br />

A brève échéance, on saura probablement les<br />

identifier d’une manière à peu près universelle,<br />

mais guère plus.<br />

Ce qui a deux conséquences liées : d’une part, la<br />

plupart <strong>des</strong> puces installées dans <strong>des</strong> <strong>objets</strong> ou <strong>des</strong><br />

espaces doivent se rentabiliser sur un seul usage, pour un seul acteur – celui qui les a installées.<br />

Comme, jadis, les ordinateurs spécialisés, mono-tâches et mono-utilisateurs. Et d’autre part,<br />

l’imagination innovante trouve peu à s’appliquer, puisque l’accès à l’infrastructure de facto que


constituent toutes ces puces demeure sous contrôle, que la combinatoire de ces puces, <strong>objets</strong>,<br />

espaces, utilisateurs demeure bridée.<br />

Rien à voir, donc, avec l’internet. Ni techniquement, ni socialement, ni économiquement : un marché<br />

aussi contraint se condamne à rester petit. Et par construction, il vise à renforcer les circuits, acteurs<br />

et modèles existants, pas à les changer.<br />

L’absence de vision transformatrice<br />

Or l’internet se caractérise depuis son origine par les visions transformatrices qu’il porte, ou qui le<br />

portent – visions auxquelles on peut adhérer ou non, mais qui font partie intégrante de son<br />

extraordinaire dynamique : connecter le monde entier, changer notre rapport à la connaissance et à<br />

l’autorité, rendre les pouvoirs et les circuits transparents, annuler les distances géographiques et<br />

sociales, supprimer les frictions économiques, partager l’information et le savoir, transformer pour<br />

toujours certains secteurs économiques… Certaines de ces espérances font sourire, leurs expressions<br />

extrêmes (la [10] Déclaration d’indépendance du cyberespace, la [11] Société transparente…) peuvent<br />

même faire frémir. Mais on doit constater que cette ambition a permis à l’internet de devenir l’une <strong>des</strong><br />

infrastructures critiques du monde contemporain, transformant au passage et pour toujours certains<br />

domaines et secteurs : la communication entre les gens, les industries culturelles et touristiques, la<br />

recherche et l’innovation, les organisations militantes et les réseaux dissidents, les médias… on en<br />

oublie.<br />

L’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” paraît bien sage par comparaison. Par-delà certains discours un peu convenus,<br />

dans le concret, on n’y entend que service, confort, optimisation, santé, fiabilité, durabilité. Et bien<br />

sûr, qualité et sécurité : identifier les <strong>objets</strong> sert d’abord à tracer - et tracer, à assurer la qualité et la<br />

sécurité. Nous ne nous interrogerons pas ici pour savoir qui il s’agit d’abord de protéger, [12] d’autres<br />

le font par ailleurs. Mais nous soulignerons à nouveau combien cette ambition va à rebours de<br />

l’internet tel que nous le connaissons.<br />

Il ne s’agit pas de constituer l’internet d’aujourd’hui en dogme. Rien n’interdit de faire autre chose.<br />

<strong>Le</strong>s applications actuelles <strong>des</strong> <strong>objets</strong> communicants répondent sans aucun doute à <strong>des</strong> besoins et à<br />

<strong>des</strong> priorités d’entreprises : fluidifier les flux logistiques, tracer l’origine de produits, sécuriser <strong>des</strong><br />

accès, offrir de nouveaux services… Mais alors, pourquoi vouloir nommer cela “internet” Version<br />

positive : par le pressentiment qu’il y a plus et mieux à faire, les usages actuels servant d’éclaireurs.<br />

Version inquiétante : pour préempter le mot sans en convier le sens, celui de la connexion universelle<br />

et agnostique et de l’ambition transformatrice, appliquée cette fois au cœur <strong>des</strong> modèles de<br />

production et de distribution du monde physique…<br />

En tout cas, la forme actuelle que prend la mise en réseau <strong>des</strong> <strong>objets</strong> et <strong>des</strong> espaces ne produira pas<br />

beaucoup de points de croissance, pas plus de gran<strong>des</strong> innovations, et ne contribuera que<br />

marginalement à résoudre les problèmes économiques, sociaux et environnementaux auxquels, si l’on<br />

en croit l’UIT, elle ambitionne de s’attaquer. Elle fera en revanche nettement progresser la “[13]<br />

société de contrôle“.<br />

Quels <strong>objets</strong> <br />

En esquivant la question de l’internet, on esquive aussi, de fait, celle <strong>des</strong> <strong>objets</strong> et de leur éventuelle<br />

transformation.<br />

Rareté et abondance<br />

<strong>Le</strong>s <strong>objets</strong> physiques n’obéissent évidemment pas aux mêmes règles que les <strong>objets</strong> purement<br />

numériques. Chaque objet produit, même en grande série, a un coût. Il faut le fabriquer, en amortir<br />

les frais de conception, le transporter, le vendre, éventuellement l’installer et l’entretenir, le recycler.<br />

Quand j’acquiers un objet, j’en réduis le stock – on parle de “rivalité” –, alors qu’un fichier se duplique<br />

sans limite ni coût.


Un objet physique occupe une place dans un espace limité. Il s’offre aux sens, à un plus grand<br />

nombre de sens que les <strong>objets</strong> numériques d’aujourd’hui, et ceci, d’une part, de manière intrusive (s’il<br />

est présent, on a <strong>des</strong> chances de le percevoir même sans le vouloir) et collective (nous le percevrons<br />

ensemble). Ces caractéristiques-là ne diffèrent de celles <strong>des</strong> <strong>objets</strong> numériques (qui occupent de<br />

l’espace disque et de la bande passante, qui peuvent s’imposer à l’attention et entrent en compétition<br />

pour capter cette attention limitée) que d’une manière relative, mais tout de même nette.<br />

Pour simplifier, l’abondance caractérise la gestion <strong>des</strong> <strong>objets</strong> dans le monde numérique, la rareté celle<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong> physiques.<br />

Enfin, la mauvaise conception ou le dysfonctionnement <strong>des</strong> <strong>objets</strong> physiques font courir <strong>des</strong> risques<br />

objectivement plus grands (et en tout cas moins acceptés, peut-être parce que plus aisés à identifier)<br />

que celle <strong>des</strong> systèmes numériques : si les virus informatiques n’ont pas encore tué grand monde, il<br />

en irait autrement s’ils infectaient <strong>des</strong> automobiles, <strong>des</strong> pacemakers ou la régulation du trafic urbain.<br />

Objets serviciels et réticulaires<br />

Aujourd’hui tous les <strong>objets</strong>, ou presque, ont de fait une existence numérique. Ils naissent dans un<br />

logiciel 3D, évoluent dans <strong>des</strong> systèmes de gestion, reçoivent différentes étiquettes qui les suivront<br />

jusqu’à la fin, assemblent <strong>des</strong> composants eux-mêmes tracés.<br />

[14] Suivis en continu jusqu’à la sortie <strong>des</strong> caisses d’un magasin, ils<br />

se mettent aussi à communiquer par la suite. <strong>Le</strong>s <strong>objets</strong> techniques<br />

complexes échangent avec ceux qui les entretiennent et les<br />

réparent, jusqu’aux imprimantes d’entreprises ou désormais aux<br />

machines à laver, qui se transforment en services d’impressionreprographie<br />

ou de nettoyage, gérés à distance par une entreprise<br />

qui remplace les consommables et prévient les pannes. D’autres<br />

<strong>objets</strong> se transforment en supports de services, comme le fameux<br />

(mais encore théorique, 10 ans après les premiers prototypes) [15]<br />

frigo communicant, ou les [16] chaussures Nike qui communiquent<br />

les performances du coureur à un iPod et, par son intermédiaire, à<br />

une sorte de réseau social de coureurs aisés. Des <strong>objets</strong> plus<br />

simples, tels qu’un vêtement ou une bouteille de vin, se scannent en<br />

magasin pour en consulter <strong>des</strong> commentaires de consommateurs, ou à domicile pour <strong>des</strong> conseils<br />

d’assortiment.<br />

<strong>Le</strong> monde physique se charge de “métadonnées”, de données qui étiquettent et décrivent l’espace et<br />

les <strong>objets</strong> qui le parsèment : données pérennes d’identification, de composition, de commercialisation<br />

ou de consignes d’usage, données immédiates (mais durablement conservées) de localisation et<br />

d’utilisation. Un nombre croissant d’<strong>objets</strong> se dote d’interfaces de paramétrage et de dialogue, écrans<br />

et/ou boutons. Des appareils, en premier lieu les téléphones mobiles, les [17] cartes multiservices, les<br />

caméras de surveillance et toutes sortes de points de passage électroniques, se proposent de les<br />

mettre en relation et si nécessaire, d’opérer la médiation qui permettra de passer d’un silo (par<br />

exemple un système de transport) à un autre (par exemple un magasin).<br />

[18] Tout cela pourrait engager la fabrication et<br />

l’utilisation <strong>des</strong> <strong>objets</strong> dans <strong>des</strong> directions<br />

profondément nouvelles, et le fait parfois. <strong>Le</strong>s<br />

interfaces, les services associés, la combinaison de<br />

différents <strong>objets</strong> et services, la programmabilité,<br />

permettent d’envisager autrement la tension entre<br />

la singularité de chaque objet, adapté à chacun de<br />

ses utilisateurs, et les contraintes de la production<br />

en série. Ils permettent également d’imaginer que<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong> individuels simples d’utilisation<br />

s’agencent de manière inattendue, en <strong>des</strong>


dispositifs complexes, adaptés à une multiplicité de situations et de contextes.<br />

Depuis que l’on produit en série, on sait que, s’il a une quelconque valeur, l’objet de série cesse de<br />

ressembler à tous les autres au moment de son acquisition, par ce que son propriétaire projette en<br />

lui. Désormais, cette projection peut se concrétiser sur un objet conçu comme inachevé, habitable,<br />

reprogrammable – sans cesser d’appartenir au monde industriel.<br />

Un chemin à peine ouvert<br />

Mais nous avons à peine commencé d’explorer ce nouveau monde. Nous restons encore loin de [19]<br />

ce que Bernard Stiegler décrit comme une “hypermatière”, constituée d’hyper<strong>objets</strong> et constituant<br />

“une société de l’indexation généralisée fondée sur l’attribution, la production, la recherche et le<br />

contrôle de métadonnées installant un système relationnel sans délais ni distances”.<br />

Ou plutôt, nous concrétisons ses menaces plus rapidement que ses opportunités. Parce que la<br />

technique n’est pas tout à fait prête, mais surtout, parce qu’il manque une vision, une volonté d’ouvrir<br />

le champ <strong>des</strong> possibles… et plus encore, celui <strong>des</strong> intervenants dans la construction de ce qui pourrait<br />

devenir, un jour, un vrai internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>.<br />

Daniel Kaplan<br />

Pourtant ces nouveaux intervenants émergent, et avec eux un tout autre “internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>”. Ils font<br />

l’objet la [20] 3e et dernière partie.<br />

—-<br />

<strong>Le</strong> dossier “<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” :<br />

[21] 1re partie : L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est pas celui que vous croyez !<br />

[22] 2e partie : Révolution ou déception <br />

[23] 3e partie : Industrialiser l’internet ou internetiser l’industrie <br />

6 Comments (Open | Close)<br />

6 Comments To "<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (2/3) : Révolution ou déception "<br />

#1 Pingback By <strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (3/3) : Industrialiser l’internet ou internetiser<br />

l’industrie « LocalLab : Foire aux Infos On 7/5/2009 @ 19:15<br />

[…] de trois articles sur la perspective de “l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” - lire la 1re partie et la seconde. Un<br />

thème qui sera au cœur de la conférence Lift, qui se tiendra à Marseille les 18, 19 et 20 […]<br />

#2 Pingback By Putting people first » Daniel Kaplan’s excellent critique of the Internet of Things On<br />

7/5/2009 @ 19:58<br />

[…] Kaplan goes further. His second piece, Révolution ou déception [”Revolution or deception”],<br />

positions that the “Internet of Things” is not all what […]<br />

#3 Comment By henri isaac On 8/5/2009 @ 17:32<br />

A la lecture de ce second volet, je m’interroge encore sur certaines affirmations qu’il contient:<br />

- il existe une volonté de transformation de l’internet. cela me semble parfaitement discutable. On<br />

oublie souvent que la conception <strong>des</strong> protocoles ont une origine clairement militaire et que jamais,<br />

mais vraiment jamais il n’a été question dans la conception de cette infrastructure de faire du<br />

commerce électronique ou du téléchargement illégal ou tous les usages que l’on connaît aujourd’hui.


D’où pas mal de problèmes actuels (sécurité <strong>des</strong> transactions, authentification <strong>des</strong> utilisateurs, etc…)<br />

dans le commerce électronique. A contrario l’EDI a été pensé pour les échanges électroniques<br />

marchands et ne connait pas ce genre de problème. <strong>Le</strong>s utilisateurs ont transformé l’internet mais<br />

l’internet est-il une entité qui a une volonté de transformation J’en doute fortement tant elle est<br />

éclatée et distribuée pour pouvoir être ainsi réifée.<br />

- sur les puces RFID. Il est un peu cavalier d’écrire que “<strong>Le</strong>s identifiants <strong>des</strong> puces Rfid ont seulement<br />

vocation à être lus”. il existe de nombreuses puces qui ont <strong>des</strong> capacités de lecture ET d’écriture<br />

(http://www.rfidjournal.com/faq/18), ce qui les distingue fondamentalement <strong>des</strong> co<strong>des</strong> barres qui par<br />

nature ne contiennent qu’une information statique non modifiable.<br />

Par conséquent, je trouve que les affirmations sont à nuancer en tenant compte de ces deux<br />

éléments.<br />

#4 Comment By Daniel Kaplan On 8/5/2009 @ 19:48<br />

@ Henri : l’internet soi-même n’est pas une personne, ni une institution, et donc ne porte aucune<br />

volonté particulière, vous avez raison. Mais son développement a toujours été porté par <strong>des</strong> visions<br />

transformatrices voire (au moins de manière auto-proclamée) “révolutionnaires”. Et ça fait toute la<br />

différence.<br />

Quand on lit <strong>des</strong> histoires de l’internet, on réalise par ailleurs que dire que l’internet a une “origine<br />

militaire” est en fait inexact. <strong>Le</strong> concept d’un réseau sans centre vient d’une réflexion d’ordre<br />

stratégique, oui ; et c’est en faisant référence à ces réflexions de la Rand Corporation que les<br />

universitaires ont soumis un projet à l’agence <strong>des</strong> projets avancés de la défense, la fameuse Darpa.<br />

Mais Manuel Castells (dans “La Galaxie Internet”) décrit très bien ce qu’était alors la Darpa : un<br />

dispositif qui finançait un peu n’importe quoi du moment que c’était novateur et stimulant et qui,<br />

ensuite, foutait la paix aux chercheurs. <strong>Le</strong>s militaires ont ensuite beaucoup, beaucoup tardé à adopter<br />

les standards de l’internet. L’internet a très rapidement été porté par une bande d’informaticiens assez<br />

idéalistes, pas nécessairement gauchistes (Vinton Cerf n’a jamais été gauchiste, en tout cas), mais qui<br />

pensaient profondément que la communication pouvait changer le monde. En “inventant” le web, Tim<br />

Berners-<strong>Le</strong>e a poursuivi dans la même veine. Des manifestes, proclamations, déclarations, articles<br />

emphatiques, projets fous, etc., accompagnement depuis l’origine l’histoire de l’internet. On a pu en<br />

sourire. Mais ils contribuent à l’incroyable puissance de l’idée internet, et à l’incroyable résilience du<br />

réseau. Je prétendrais même que l’existence d’un idéal (ou de plusieurs idéaux) derrière l’internet<br />

contribue à nous faire accepter les nombreux défauts du systèmes, que vous pointez à juste titre :<br />

parce qu’ils ont une contrepartie d’une valeur difficile à mesurer, mais considérable, qui est une forme<br />

de “licence d’innover”.<br />

En effet, il n’a jamais été question au départ de faire du commerce ou du téléchargement… pas plus<br />

que la guerre… il a été question de quelque chose de beaucoup plus gonflé : faire un réseau capable<br />

d’accepter les usages les plus imprévus. Y compris, d’ailleurs, les EDI (échanges de données<br />

informatisées entre entreprises), qui empruntent très largement les tuyaux de l’internet. Attention à<br />

ne pas confondre le réseau (par exemple l’internet) et ce qui circule <strong>des</strong>sus (par exemple <strong>des</strong> données<br />

EDI).<br />

Sur les puces Rfid : je n’ai pas écrit que “les puces Rfid ne peuvent qu’être lues”, je n’ai parlé que <strong>des</strong><br />

identifiants qu’elles contiennent. Et j’ai précisé que pour l’instant les usages <strong>des</strong> Rfid étaient purement<br />

fonctionnels et industriels, qu’ils ne transforment en rien la fonction <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, pas plus que leurs<br />

relations entre eux et avec nous. Ce n’est nullement critiquable : il est tout à fait légitime de vouloir<br />

optimiser <strong>des</strong> processus industriels et logistiques. Mais il s’agit alors d’un simple prolongement de<br />

l’informatique d’entreprises, aux perspectives limitées. Quand on parle d’un “internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>”, on<br />

doit faire référence à quelque chose de beaucoup plus ambitieux - ou alors ça ne mérite pas qu’on s’y<br />

attarde en dehors de la presse informatique.<br />

Tout le sens de cette série d’articles consiste à dire que le potentiel économique et social de “l’internet<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong>” réside ailleurs que dans le ghetto utilitariste, fonctionnaliste, sécuritaire, dans lequel il est<br />

aujourd’hui cantonné.


#5 Comment By henri isaac On 9/5/2009 @ 8:47<br />

Je reste convaincu que l’origine <strong>des</strong> différents réseaux, leurs concepteurs et leur finalité les<br />

différencient fondamentalement et fait que les réseaux EDI (qui préexistent à Internet et s’appuient<br />

au départ sur <strong>des</strong> infrastructures exploitées par <strong>des</strong> RVA (Réseaux à Valeur Ajoutée, utilisant la<br />

plupart du temps <strong>des</strong> LS ou lignes spécialisées) ce qui n’empêche pas qu’aujourd’hui <strong>des</strong> flux EDI<br />

soient multiplexés dans <strong>des</strong> flux IP) et ePC ne peuvent être mis totalement sur le même plan que<br />

l’Internet.<br />

A l’origine de l’EDI il y a <strong>des</strong> industriels et distributeurs qui veulent échanger <strong>des</strong> messages pour<br />

commercer et faire <strong>des</strong> affaires (l’origine de ANSI X12 aux USA remonte à la fin <strong>des</strong> années 60<br />

également).<br />

A l’origine d’ePC il y a la spin-off du MIT Auto-ID Inc. qui a notamment pour bailleurs de fonds Procter<br />

& Gamble et Gilette. <strong>Le</strong>s prototypes développés à l’époque (2000-2001, je peux mettre en ligne les<br />

vidéos de l’époque) ont clairement <strong>des</strong> finalités économiques (marketing au point de vente, lutte<br />

contre la fraude et la démarque inconnue, réapprovisionnement <strong>des</strong> rayons). Autrement dit, le RFID<br />

selon ePC a d’abord une finalité économique. Il y a une intention lors de la création de ce protocole<br />

tout comme dans l’EDI, intention qui n’existe pas à mon sens en ce qui concerne l’Internet, ce qui en<br />

fait sa force (mais aussi sa faiblesse).<br />

Donc je trouve que l’argument développé sur le fait, que l’Internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> ne soient pas aussi<br />

puissant que l’Internet, ignore le fait que l’on a <strong>des</strong> réseaux et <strong>des</strong> protocoles qui diffèrent<br />

fondamentalement dès leur origine et explique donc pourquoi ils ne peuvent produire <strong>des</strong> innovations<br />

de nature identiques. Si l’Internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> est utilitaire et sécuritaire c’est que à son origine il a été<br />

en partie pensé comme tel. En tout état de cause le débat est intéressant. Je pensais à un point<br />

développé dans cette partie et à l’exemple de <strong>Le</strong>go et sa <strong>Le</strong>go Factory (qui s’appuie sur le logiciel<br />

gratuit <strong>Le</strong>go Digital Designer): on est bien en présence d’<strong>objets</strong> créés grâce à Internet, partagés sur<br />

celui-ci et au final commercialisés par ce réseau.<br />

#6 Comment By Yann <strong>Le</strong> Guennec On 9/5/2009 @ 17:07<br />

@ Daniel : tout à fait d’accord avec cette conclusion c-a-d, le fait que ce potentiel réside ailleurs, cf:<br />

[24] http://networkthought.org/blog/p=307<br />

Article printed from InternetActu.net: http://www.internetactu.net<br />

<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (3/3) : Industrialiser l’internet ou<br />

internetiser l’industrie <br />

Posted By Daniel Kaplan On 7/5/2009 @ 9:53 In Débats, <strong>Innovation</strong>, R&D, Opinions, Rfid | 3<br />

Comments<br />

Il n’existe pas aujourd’hui d’”internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>”, mais tout au plus une connexion en silos d’<strong>objets</strong><br />

conçus et régis selon les règles les plus classiques de l’économie industrielle. La connectivité <strong>des</strong><br />

<strong>objets</strong> et <strong>des</strong> espaces pourrait même signer la fin de la “parenthèse internet”, celle d’un réseau sans<br />

tête, sans finalité et totalement ouvert. Ce serait sans compter sur ceux qui, venant du monde<br />

numérique ou du <strong>des</strong>ign, s’activent dans le sens contraire : celui de doter le monde physique de<br />

certaines <strong>des</strong> propriétés de plasticité et d’ouverture qui caractérisent le monde numérique.<br />

D’internetiser l’industrie, alors que celle-ci rêverait d’industrialiser l’internet….<br />

Troisième et dernière partie d’une série de trois articles sur la perspective de “l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” -<br />

[1] lire la 1re partie et [2] la seconde. Un thème qui sera au cœur de la [3] conférence Lift, qui se<br />

tiendra à Marseille les 18, 19 et 20 juin prochains.<br />

Ca commence comme une conversation


Que fait donc un capteur, se demande en<br />

substance l’enseignant et <strong>des</strong>igner Julian Bleecker<br />

dans son “[4] Manifeste pour les <strong>objets</strong> en réseau”<br />

(2006) Il recueille <strong>des</strong> informations et les<br />

transmet sous la forme d’un flux signé et<br />

horodaté. Rien de plus semblable à un blog, au<br />

fond. Imaginons alors que ce flux devienne accessible à tous –<br />

logiquement, au format RSS grâce auquel tous les blogs (et un nombre croissant d’autres publications<br />

du web) se rendent accessibles. Toutes sortes de personnes (et de machines) pourront alors<br />

s’abonner à ce flux, et à d’autres, puis croiser ces données, produire <strong>des</strong> calculs et <strong>des</strong> cartes,<br />

republier <strong>des</strong> données travaillées…<br />

Sans pour autant devenir “intelligents”, ces “[5] blogjets” (<strong>objets</strong> qui bloguent) s’imposent alors<br />

comme <strong>des</strong> participants à part entière de la conversation et de la coproduction qui caractérisent le<br />

web d’aujourd’hui : “Comme les blogueurs humains, les blogjets deviennent <strong>des</strong> sources essentielles<br />

de sujets de conversation - en démarrant et en alimentant <strong>des</strong> conversations portant sur <strong>des</strong> sujets<br />

qui comptent. <strong>Le</strong> fait que leur contribution à cette discussion prenne la forme d’une simple série de<br />

données publiée sur le réseau a peu d’importance. Un blogjet peut démarrer une conversation à partir<br />

de quelque chose d’aussi simple qu’une mesure de la pollution <strong>des</strong> nappes phréatiques.”<br />

Matière à réflexions<br />

[6] Il ne faut donc pas grand-chose pour franchir cette première étape : juste partager les données<br />

que captent les <strong>objets</strong> et les rendre exploitables par d’autres. Mais ce petit pas peut avoir de gran<strong>des</strong><br />

conséquences : “les <strong>objets</strong>, une fois connectés à l’internet, deviendront <strong>des</strong> agents qui fourniront<br />

matière à réflexion, qui parleront <strong>des</strong> choses d’un point de vue nouveau et apporteront une<br />

perspective ‘objetesque’ sur les questions sociales, culturelles et politiques, tant au niveau individuel<br />

qu’au plan général.” D’une manière moins emphatique, on imagine le miel qu’un grand nombre<br />

d’entrepreneurs, d’innovateurs, de chercheurs, d’activistes et de décideurs publics pourrait faire d’une<br />

telle richesse d’information brute, directement extraite du monde tel qu’il va.<br />

Un autre <strong>des</strong>igner, [7] Usman Haque, a d’ailleurs décidé de les y aider. Il a créé [8] Pachube, un<br />

service web <strong>des</strong>tiné à recevoir, indexer, rendre accessible et surtout, exploiter les données produites<br />

pas les capteurs disséminés dans le monde entier. Une sorte de grand agrégateurs de “blogjets”,<br />

doublé d’un langage de <strong>des</strong>cription et de programmation <strong>des</strong>tiné à [9] faciliter la production<br />

d’applications qui croiseraient ces données.<br />

Des <strong>objets</strong> habitables<br />

Entrons un peu plus profondément dans la nature même de l’objet. <strong>Le</strong>s <strong>objets</strong> emblématiques de l’ère<br />

numérique, ordinateurs, téléphones mobiles ou baladeurs, se présentent à la fois comme <strong>des</strong> produits<br />

finis – censés fonctionner – et comme <strong>des</strong> plates-formes. Comme il transforme son domicile afin de<br />

l’habiter, leur possesseur va les personnaliser, les nourrir, les associer, les détourner. Il s’y attend,<br />

cela fait partie de l’incorporation de l’objet dans son univers personnel et social. Et si cette forme de<br />

“postproduction”, s’étendait à d’autres <strong>objets</strong> Un jouet peut-il servir à autre chose qu’à jouer Un<br />

Segway, [10] à ramasser les ordures <br />

Ecrivain reconnu de science-fiction, mais également promoteur d’un (désormais défunt) [11]<br />

mouvement de <strong>des</strong>ign “vert”, Bruce Sterling trace cette perspective dans son ouvrage [12] Shaping<br />

Things (2005, à paraître en Français sous le titre “[13] Objets bavards“). Retraçant à sa manière<br />

l’histoire <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, il invente un mot pour désigner les <strong>objets</strong> à venir : “spime”, une contraction de<br />

l’espace (space) et du temps (time. Un bon spime est à la fois plus complexe que ce qu’exigerait son<br />

usage premier (”trop” riche en fonctions) et jamais fini. Il [14] se présente comme “un projet<br />

technologique ouvert dont l’évolution est déléguée à ses utilisateurs finaux.” Il fonctionne comme<br />

“une plate-forme, un terrain de jeu pour les développeurs futurs, (…) dans un délicat équilibre entre<br />

commodité et chaos”, et “tout entier tourné vers l’avenir“. Selon le degré de complexité de l’objet,<br />

cette ouverture peut prendre <strong>des</strong> formes diverses : simple personnalisation, dialogue permanent entre


une communauté d’utilisateurs et le fabricant, “hacking” amical de machines ou de logiciels… On<br />

n’utilise pas un spime, on se collette (wrangle) avec lui.<br />

Auto-documentés et collectifs<br />

L’objet ouvert présente nécessairement deux autres caractéristiques. Il s’auto-documente ; il a une<br />

dimension collective.<br />

L’existence numérique d’un tel objet précède son instanciation physique. Un spime [15] commence sa<br />

vie comme modèle et plan de production, il la termine en entrant dans un processus de recyclage.<br />

Mais sa vie numérique s’enrichit également en continu à partir de son usage. “<strong>Le</strong>s spimes se localisent<br />

précisément dans l’espace et le temps. Ils s’enregistrent, se tracent, se comptent et s’accompagnent<br />

toujours d’une histoire. Ils possèdent une identité. On peut les ‘chercher’ comme dans un moteur de<br />

recherche.”<br />

Concrètement, “vous serez capable de savoir immédiatement où l’objet se trouve, quand vous l’avez<br />

obtenu, combien il coûtait, qui l’a fabriqué, de quoi il se compose, d’où proviennent ses matériaux, à<br />

quoi ressemblaient le modèle au-<strong>des</strong>sus et le modèle moins cher, qui remercier pour l’avoir conçu, à<br />

qui se plaindre de ses défauts, ce que faisaient ses versions précédentes, ce que les gens souhaitent<br />

voir figurer dans la version suivante, ce que vous pouvez faire pour y contribuer, à qui l’objet a<br />

appartenu auparavant, à quoi, où et quand il a servi, ce que les autres possesseurs de cet objet en<br />

pensent, comment d’autres personnes qui vous ressemblent ont transformé, personnalisé ou rhabillé<br />

leur objet, à quoi la plupart <strong>des</strong> gens l’utilisent, toute la gamme <strong>des</strong> utilisations hétérodoxes inventées<br />

par ses fans les plus extrêmes dans le monde, combien votre objet s’achète sur un site d’enchères et<br />

enfin - absolument essentiel - comment s’en débarrasser sans dommage.”<br />

<strong>Le</strong> spime vit donc une partie de sa vie dans l’internet, ce qui lui donne sa dimension sociale – on<br />

retrouve Julian Bleecker. Ouvert, évolutif, bavard, collectif, le spime décrit “un groupe d’utilisateurs<br />

autant qu’un objet physique“.<br />

On peut émettre <strong>des</strong> réserves sur la vision de Sterling. Elle<br />

fait l’hypothèse que nous désirions tous négocier en<br />

permanence avec <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, elle prophétise tout autant<br />

une société de surveillance de tous par tous, que<br />

l’acquisition par (tous certains ) d’une nouvelle capacité<br />

d’action et d’invention. Mais on ne peut en nier la<br />

fécondité. Beaucoup de concepteurs s’y appuient pour<br />

inventer de nouveaux concepts d’<strong>objets</strong>. Des<br />

entrepreneurs [16] s’efforcent de concevoir <strong>des</strong> spimes.<br />

D’autres amassent <strong>des</strong> données à propos d’<strong>objets</strong><br />

classiques, [17] qu’il suffit de scanner pour obtenir une<br />

masse d’informations que leur fabricant n’a pas toujours désiré rendre publiques. Un protocole ouvert<br />

<strong>des</strong>tiné à favoriser le déploiement de réseaux de capteurs s’appelle [18] OpenSpime. Bruce Sterling<br />

[19] suit sur son blog l’actualité <strong>des</strong> spimes, et elle est riche.<br />

Faisons-le nous-mêmes<br />

<strong>Le</strong> spime annonce donc un autre type d’<strong>objets</strong>, mais on peut encore concevoir et produire un spime<br />

comme on produisait un objet industriel classique. D’autres communautés s’attaquent aujourd’hui à la<br />

conception et la production d’<strong>objets</strong> elle-même, réhabilitant à grande échelle le bricolage et le hacking<br />

et transférant au monde <strong>des</strong> <strong>objets</strong> physiques certains principes de la conception open source. Ces<br />

communautés n’émanent pas seulement de milieux technophiles, mais tout autant de <strong>des</strong>igners et<br />

d’artistes.


Arduino storia<br />

En 2005, un groupe d’enseignants et d’étudiants de l’institut de <strong>des</strong>ign d’interaction d’Ivrea (Italie)<br />

entreprenait de concevoir un microcontrôleur électronique <strong>des</strong>tiné à rendre plus facile la conception<br />

de systèmes communicants ou d’installations artistiques. En quelques semaines, ils produisaient leur<br />

première carte électronique – baptisée [20] Arduino, comme le café où l’équipe aimait se réunir – et le<br />

langage de programmation qui l’accompagne, dérivé de l’environnement de programmation [21]<br />

Wiring. <strong>Le</strong>s premiers exemplaires ayant trouvé preneur, ils décidaient alors, d’une part, d’en faire une<br />

entreprise et d’autre part, de publier le schéma de la carte sous licence Creative Commons et les<br />

librairies de programmation sous GPL, la licence <strong>des</strong> logiciels “libres”. On peut ainsi, soit acheter <strong>des</strong><br />

Arduino tout assemblés (entre 15 et 40 €), soit les assembler soi-même à partir de composants du<br />

commerce, à l’aide de plans disponibles de manière libre.<br />

Et bien sûr, on peut en modifier les plans.<br />

L’Arduino fonctionne comme un connecteur : la carte<br />

enregistre <strong>des</strong> signaux venus de capteurs, ou encore<br />

d’interfaces qu’un utilisateur active, puis, via son langage<br />

de programmation, les redirige vers un réseau, un écran,<br />

un périphérique (lumière, son…), un moteur, etc. Il<br />

s’adresse aux artistes, <strong>des</strong>igners, hobbyistes et à tous ceux<br />

qui cherchent à créer eux-mêmes <strong>des</strong> <strong>objets</strong> et <strong>des</strong><br />

environnements interactifs.<br />

L’entreprise a vendu plus de 60 000 Arduino, ce qui ne<br />

compte pas les dispositifs compatibles qu’ont fabriqué <strong>des</strong> individus ou <strong>des</strong> collectifs issus d’Arduino,<br />

tels Freeduino, Boarduino, Sanguino… Un mouvement de développeurs a émergé, [22] comme<br />

l’explique Alexandra Deschamps-Sonsino. Des [23] sites aident les <strong>des</strong>igners et concepteurs à associer<br />

différents composants électroniques à un Arduino, ou à programmer leurs applications. Des groupes<br />

et <strong>des</strong> entreprises proposent <strong>des</strong> [24] composants plus<br />

complexes construits autour d’un Arduino.<br />

[25] Toutes sortes de réalisations s’appuient aujourd’hui<br />

sur Arduino : <strong>des</strong> installations interactives, bien sûr, mais<br />

aussi [26] <strong>des</strong> capteurs d’humidité à placer dans <strong>des</strong> pots<br />

de fleurs, <strong>des</strong> [27] circuits de train électrique, <strong>des</strong> [28]<br />

thermostats… L’un <strong>des</strong> modèles les plus récents, le<br />

“Lilypad”, est conçu pour [29] se coudre dans <strong>des</strong> tissus<br />

que l’on voudrait rendre interactifs.<br />

Une communauté émergente<br />

Et les créateurs qui s’appuient sur Arduino, ou sur d’autres<br />

technologies ouvertes <strong>des</strong>tinées à la fabrication d’<strong>objets</strong> sensibles, interactifs, programmables,<br />

échangent et collaborent entre eux. [30] Un mouvement de bricoleurs est en train de voir le jour,<br />

appuyé sur <strong>des</strong> réseaux de lieux tels que les “[31] Hacker spaces“, <strong>des</strong> communautés telles que [32]<br />

dorkbot, un magazine tel que [33] Make (publié par l’éditeur de référence du logiciel libre, Tim<br />

O’Reilly) et sa “foire” associée, la [34] Maker Faire.<br />

Douglas Repetto, l’enseignant et artiste à l’origine de dorkbot, [35] constate avec plaisir que “les gens<br />

qui font <strong>des</strong> trains électriques utilisent aujourd’hui <strong>des</strong> Arduinos ou d’autres types de contrôles<br />

numériques. C’est le web et l’influence <strong>des</strong> technologies. Tout ça est devenu si accessible que divers<br />

groupes de hobbyistes se rassemblent autour <strong>des</strong> technologies plutôt qu’autour de thèmes spécifiques<br />

(les avions miniatures, le net art ou autres). <strong>Le</strong>s ateliers ne sont généralement pas regroupés autour<br />

d’un centre d’intérêt, mais plutôt liés à un outil ou une technologie. Quelqu’un veut faire un train<br />

contrôlable à distance, et quelqu’un d’autre une installation de net art ; et ils peuvent utiliser le même<br />

type de technologies.”


L’ouverture de ces technologies et l’existence du web favorisent ce renouveau du bricolage. Mais<br />

surtout, elles le font passer du “faites-le vous-même” à un “[36] faisons-le nous-mêmes” autrement<br />

plus puissant.<br />

Des ateliers de fabrication de presque tout<br />

Franchissons encore une étape. Tout le monde ne désire pas jouer du fer à souder. Et l’on ne produit<br />

de cette manière que <strong>des</strong> <strong>objets</strong> complexes à partir de composants qui leur préexistent. Saurait-on<br />

modifier la production de ces composants eux-mêmes, ou encore celle d’<strong>objets</strong> qui ne susciteront pas<br />

le même regroupement de passionnés, <strong>des</strong> pompes par exemple, ou <strong>des</strong> vélos <br />

La conception et la fabrication assistées par ordinateur se préoccupent depuis longtemps de concilier<br />

la flexibilité et l’évolutivité croissante <strong>des</strong> produits avec les conditions industrielles de la production en<br />

série. Comme l’informatique dans les premiers temps, elles ont d’abord répondu aux besoins de<br />

gran<strong>des</strong> entreprises, dans le cadre d’installations industrielles de grande taille. Comme l’informatique,<br />

ce mouvement fait désormais son chemin vers la petite taille et pourquoi pas, un jour, la production<br />

individuelle. Pilotées par ordinateur, <strong>des</strong> machines à découper, <strong>des</strong> machines multi-outils, [37] <strong>des</strong><br />

imprimantes 3D, parviennent à produire <strong>des</strong> <strong>objets</strong> de plus en plus complexes dans de petites unités<br />

de production, en petites séries, voire à l’unité.<br />

Il n’en fallait pas plus à Neil Gershenfeld, qui dirige le [38] Centre pour les bits et les<br />

atomes du MIT, pour prophétiser le passage “de l’ordinateur personnel à la<br />

fabrication personnelle“. A son tour, il invente une expression, celle de “Fab Lab”,<br />

<strong>des</strong> “ateliers de fabrication de presque tout”. Il leur consacre [39] un livre en 2005,<br />

dans lequel il développe sa perspective : “exporter la programmabilité du monde<br />

numérique au reste du monde” en s’appuyant sur l’amélioration constante du<br />

rapport puissance/prix <strong>des</strong> ordinateurs et <strong>des</strong> logiciels (pour concevoir <strong>des</strong> modèles<br />

numériques de produits et de systèmes), <strong>des</strong> réseaux (pour échanger ces modèles)<br />

et <strong>des</strong> machines à commande numérique (pour produire les <strong>objets</strong> modélisés, ou du<br />

moins chacune <strong>des</strong> pièces qui les composent). Au bout du rêve, deux machines qui<br />

n’existent pas encore : l’imprimante de bureau en 3 dimensions, capable de réaliser <strong>des</strong> <strong>objets</strong> couche<br />

par couche à partir d’un modèle, et la machine-outil autoréplicante, c’est-à-dire capable de se<br />

reproduire elle-même.<br />

C’est déjà demain<br />

Dans l’immédiat, Gershenfeld soutient l’émergence de [40]<br />

petits centres de production connectés et équipés de<br />

diverses machines pilotées par ordinateurs. On en trouve<br />

aux Etats-Unis en en [41] Europe, mais aussi en Afrique<br />

(Ghana, [42] Kenya, Afrique du Sud), au Costa Rica ou en<br />

[43] Afghanistan. On y produit <strong>des</strong> colliers émetteurs pour<br />

les troupeaux de rennes norvégiens, <strong>des</strong> pompes à eau,<br />

<strong>des</strong> instruments agricoles. Plus précisément, les modèles<br />

numériques permettent de produire la plupart <strong>des</strong><br />

composants à partir de matériaux bruts, l’assemblage<br />

restant manuel. La plupart de ces labs se financent sur<br />

fonds publics, mais un [44] Fab Fund se propose<br />

désormais de financer <strong>des</strong> initiatives à but commercial.<br />

Pour ceux –nombreux – qui ne disposent pas d’un Fab Lab à proximité, d’autres possibilités s’ouvrent.<br />

<strong>Le</strong> site [45] eMachineShop propose de fabriquer n’importe quelle pièce mécanique, à l’unité ou en<br />

série, à partir d’un modèle. [46] Ponoko propose trois chemins de l’idée à la fabrication : à partir d’un<br />

schéma 3D, à partir d’un simple <strong>des</strong>sin, ou avec l’aide (payante) d’un <strong>des</strong>igner associé au site. [47]<br />

Screaming Circuits s’engage à produire n’importe quel circuit imprimé, sur spécifications, en 24<br />

heures…


Et pendant ce temps, plusieurs groupes travaillent à [48] améliorer, miniaturiser et réduire le coût <strong>des</strong><br />

imprimantes en trois dimensions et à les rendre capables de produire, non pas seulement <strong>des</strong><br />

prototypes, mais <strong>des</strong> pièces ou <strong>des</strong> <strong>objets</strong> de qualité industrielle. D’autres expérimentent <strong>des</strong><br />

machines capables d’approcher l’autoréplication, telles que la [49] RepRap [50] qu’évoquait Rémi<br />

Sussan il y a quelque temps. <strong>Le</strong>s abonnés du site [51] Thingiverse partagent les modèles numériques<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong> qu’ils ont conçus, pour permettre à d’autres de les fabriquer.<br />

Imaginons que ces techniques se démocratisent vraiment. Des modèles “libres” d’<strong>objets</strong> simples et<br />

complexes se produisent, se modifient et s’échangent sur le web. Des réseaux peer to peer, ou<br />

équivalents, organisent le partage de modèles de produits commerciaux, piratés à partir <strong>des</strong> modèles<br />

originaux ou reconstruits à partir <strong>des</strong> produits finis. Une loi Hadopi-bis s’efforce de limiter les effets de<br />

ce partage, mais de nouveaux acteurs, militants pour certains, commerciaux pour d’autres, la<br />

combattent. <strong>Le</strong>s pays en développement réclament le droit à produire chez eux certains <strong>objets</strong><br />

“génériques” de première nécessité…<br />

Un début de cohérence<br />

Bien sûr, toutes ces perspectives demeurent minoritaires, sinon marginales. Certaines, en particulier<br />

les fab labs, relèvent de la vision ou (s’agissant <strong>des</strong> imprimantes 3D de bureau) de la recherche, au<br />

mieux de l’expérimentation. On voit mal, aussi, comment (et pourquoi) se fabriqueraient de cette<br />

manière <strong>des</strong> automobiles ou <strong>des</strong> machines à laver. On aimerait enfin que ces récits prospectifs nous<br />

parlent moins d’outils et plus <strong>des</strong> produits eux-mêmes, <strong>des</strong> formes et <strong>des</strong> fonctions nouvelles qui<br />

pourraient émerger de ces dynamiques.<br />

Il en allait de même de l’internet dans les années 1990, et du micro-ordinateur dans les années 1980.<br />

A nouveau, il s’agit de mettre de nouveaux outils entre les mains d’un grand nombre de gens – et de<br />

connecter ces gens, ainsi que leurs idées, projets, réalisations, problèmes. A nouveau, nous assistons<br />

à l’émergence rapide d’un ensemble d’outils, d’un écosystème de services, de communautés d’acteurs<br />

et d’utilisateurs actifs, de médias. Du simple échange de données issues <strong>des</strong> capteurs à l’ouverture<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong>, puis aux <strong>objets</strong> “open source”, et enfin à la fabrication décentralisée à partir de modèles<br />

numériques libres ou non, une cohérence se fait jour.<br />

Une ambition transformatrice<br />

Et l’ambition ne fait pas défaut. Usman Haque parle de “[52] réparer la planète” en partageant<br />

l’information sur l’environnement. Pour Bruce Sterling aussi, les spimes sauveront le monde en nous<br />

en donnant conscience.<br />

En passant, Sterling nous rappelle que l’essence numérique <strong>des</strong> <strong>objets</strong> contemporains et leur<br />

existence en réseau (qu’ils soient dotés de puces [53] ou non) produit déjà de nouvelles formes et<br />

changera progressivement la nature même <strong>des</strong> <strong>objets</strong>, le partage entre <strong>objets</strong> physiques et services<br />

“immatériels”, la relation <strong>des</strong> <strong>objets</strong> entre eux et avec les humains. <strong>Le</strong> <strong>des</strong>igner Jean-Louis Fréchin<br />

parle, lui, de [54] néoObjets.<br />

<strong>Le</strong>s créateurs d’Arduino et leurs élèves se voient en pionniers d’un tel monde – un monde où par<br />

ailleurs, comme aujourd’hui l’information, les plans d’un objet technique circuleront si vite qu’il ne<br />

servira à rien de les protéger.<br />

Pour Gershenfeld et tous ceux qui travaillent sur le<br />

rapprochement <strong>des</strong> bits et <strong>des</strong> atomes, il s’agit de<br />

transformer la conception et la production mêmes<br />

<strong>des</strong> <strong>objets</strong>, de rendre le monde physique plus<br />

plastique, plus mobile, plus sociable – mais aussi<br />

de mieux distribuer certaines capacités de production : “Au lieu de fournir les technologies de<br />

l’information et de la communication aux masses, les fab labs leurs montrent qu’il est possible de leur<br />

donner <strong>des</strong> outils qui leur permettent de développer et de trouver <strong>des</strong> solutions technologiques locales


à <strong>des</strong> problèmes locaux“, écrit-il. “Plus encore que la fracture numérique, le vrai problème est la<br />

fracture dans l’accès aux outils et aux capacités de fabrication.” ([55] traduction de Francis Pisani).<br />

Enfin, le mouvement <strong>des</strong> “[56] Bricolabs” envisage l’appropriation citoyenne <strong>des</strong> technologies, à la fois<br />

comme une manière de contrecarrer leurs usages à <strong>des</strong> fins sécuritaires, comme une extension<br />

logique du mouvement du logiciel libre, et comme une forme écologique et sociale qui, par le<br />

détournement, élargit l’accès aux technologies et augmente la durée de vie <strong>des</strong> machines.<br />

Là encore, on a le droit d’ironiser sur la naïveté ou l’incohérence de certaines de ces perspectives.<br />

L’omniprésence de l’argument environnemental, en particulier, rend parfois dubitatif.<br />

Mais on ne peut nier ni l’ambition, ni l’énergie qu’elle libère, ni la fécondité <strong>des</strong> pistes qu’elle ouvre. S’il<br />

doit y avoir un “internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>”, il viendra de là.<br />

Daniel Kaplan<br />

<strong>Le</strong> dossier “<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong>” :<br />

[57] 1re partie : L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est pas celui que vous croyez !<br />

[58] 2e partie : Révolution ou déception <br />

[59] 3e partie : Industrialiser l’internet ou internetiser l’industrie <br />

3 Comments (Open | Close)<br />

3 Comments To "<strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (3/3) : Industrialiser l’internet ou internetiser<br />

l’industrie "<br />

#1 Comment By Yann <strong>Le</strong> Guennec On 7/5/2009 @ 11:00<br />

“We can call it a “Spime,” which is a neologism for an imaginary object that is still speculative.” ( [60]<br />

http://boingboing.net/images/blobjects.htm ) . Par cette citation, je souhaite rappeler une dimension<br />

qui me semble absente de cet article, par ailleurs assez complet sur l’état de l’art du bricolage. <strong>Le</strong>s<br />

spimes sont avant tout <strong>des</strong> <strong>objets</strong> imaginaires. Cette dimension est fondamentale, car le concept de<br />

spime a justement pour vocation de stimuler <strong>des</strong> visions et projections dans le contexte global <strong>des</strong><br />

évolutions technologiques. Il ne fournit pas un cadre strict pour <strong>des</strong> développements fonctionnels. Sa<br />

nature spéculative me semble bien plus fondatrice que ses liens avec <strong>des</strong> technologies existantes, et il<br />

est finalement plus intéressant pour la créativité de conserver cette nature spéculative plutôt que de<br />

la dissoudre dans un ensemble de réalisations plus où moins fonctionnelles.<br />

#2 Pingback By Internet <strong>des</strong> Objets « Techniques innovantes pour l’enseignement supérieur On<br />

7/5/2009 @ 13:38<br />

[…] <strong>Repenser</strong> l’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> (3/3) : Industrialiser l’internet ou internetiser l’industrie […]<br />

#3 Trackback By Putting people first On 7/5/2009 @ 19:39<br />

Daniel Kaplan’s excellent critique of the Internet of Things…<br />

Daniel Kaplan, CEO of the French Next-Generation Internet Foundation (FING) and one of the driving<br />

forces behind the upcoming LIFT conference in Marseilles, France, has published three long essays<br />

with an excellent critique of the Internet of Things…


Article printed from InternetActu.net: http://www.internetactu.net<br />

URL to article: http://www.internetactu.net/2009/05/07/repenser-linternet-<strong>des</strong>-<strong>objets</strong>-<br />

33-industrialiser-linternet-ou-internetiser-lindustrie/<br />

URLs in this post:<br />

[1] lire la 1re partie: http://www.internetactu.net/2009/04/23/repenser-linternet-<strong>des</strong><strong>objets</strong><br />

[2] la seconde: http://www.internetactu.net/2009/04/30/repenser-linternet-<strong>des</strong>-<strong>objets</strong>-<br />

23-revolution-ou-deception/<br />

[3] conférence Lift: http://www.liftconference.com<br />

[4] Manifeste pour les <strong>objets</strong> en réseau:<br />

http://www.nearfuturelaboratory.com/2006/02/26/a-manifesto-for-networkedobjects/<br />

[5] blogjets: http://www.internetactu.net/2006/03/09/un-univers-d<strong>objets</strong>-citoyens/<br />

[6] Image: http://www.pachube.com<br />

[7] Usman Haque: http://www.haque.co.uk/<br />

[8] Pachube: http://www.pachube.com/<br />

[9] faciliter la production d’applications qui croiseraient ces données:<br />

http://www.internetactu.net/2009/02/05/pachube-<strong>des</strong>-applications-pour-linternet-<strong>des</strong><strong>objets</strong>/<br />

[10] à ramasser les ordures : http://www.internetactu.net/2008/12/03/dustbot-lesrobots-nettoyeurs-sont-dans-la-rue<br />

[11] mouvement de <strong>des</strong>ign “vert”: http://www.viridian<strong>des</strong>ign.org/<br />

[12] Shaping Things:<br />

http://mitpress.mit.edu/catalog/item/default.asptid=10603&ttype=2<br />

[13] Objets bavards: http://fypeditions.com/<strong>objets</strong>.htm<br />

[14] se présente: http://www.internetactu.net/2005/03/16/blogbjets-chances-risquesthique-de-lintelligence-ambiante/<br />

[15] commence sa vie comme modèle et plan de production:<br />

http://www.internetactu.net/2007/10/04/<strong>objets</strong>-telechargeables/<br />

[16] s’efforcent de concevoir <strong>des</strong> spimes:<br />

http://www.internetactu.net/2008/03/18/openspime-transformer-son-telephone-enoutil-de-mesure-enviro<br />

nnemental/<br />

[17] qu’il suffit de scanner: http://compare-everywhere.com/<br />

[18] OpenSpime: http://developer.openspime.org/<br />

[19] suit sur son blog l’actualité <strong>des</strong> spimes:<br />

http://www.wired.com/sterling/spime_watch/index.html<br />

[20] Arduino: http://www.arduino.cc/<br />

[21] Wiring: http://wiring.org.co/<br />

[22] comme l’explique Alexandra Deschamps-Sonsino:<br />

http://www.internetactu.net/2009/05/05/alexandra-<strong>des</strong>champs-sonsino-arduino-lapasserelle-entre-ce-qu<br />

il-se-passe-en-ligne-et-le-monde-physique/<br />

[23] sites: http://www.freeduino.org/<br />

[24] composants plus complexes construits autour d’un Arduino:<br />

http://www.tinker.it/en/Projects/TinkerKit<br />

[25] Toutes sortes de réalisations: http://blog.makezine.com/archive/arduino/<br />

[26] <strong>des</strong> capteurs d’humidité à placer dans <strong>des</strong> pots de fleurs: http://www.botanicalls.com/<br />

[27] circuits de train électrique: http://pcbo.dcs.aber.ac.uk/blog/2008/01/29/arduinomodel-railway-control/<br />

[28] thermostats: http://www.electronics-lab.com/blog/p=3150<br />

[29] se coudre dans <strong>des</strong> tissus que l’on voudrait rendre interactifs:<br />

http://www.internetactu.net/2009/04/10/coudre-et-peindre-son-electronique-


personnelle/<br />

[30] Un mouvement de bricoleurs est en train de voir le jour:<br />

http://www.internetactu.net/2009/04/28/nous-sommes-tous-<strong>des</strong>-hackers/<br />

[31] Hacker spaces: http://www.hackerspaces.org<br />

[32] dorkbot: http://dorkbot.org/<br />

[33] Make: http://makezine.com<br />

[34] Maker Faire: http://www.makerfaire.com/<br />

[35] constate avec plaisir: http://www.arte.tv/fr/Echappees-culturelles/cultureselectroniques/2591188.html<br />

[36] faisons-le nous-mêmes: http://www.internetactu.net/2009/04/28/nous-sommes-tous<strong>des</strong>-hackers/<br />

[37] <strong>des</strong> imprimantes 3D: http://www.internetactu.net/s=<br />

[38] Centre pour les bits et les atomes: http://cba.mit.edu/<br />

[39] un livre:<br />

http://www.perseusbooksgroup.com/basic/book_detail.jspisbn=0465027466<br />

[40] petits centres de production: http://www.internetactu.net/2005/04/19/bienvenue-auxsilicon-villages/<br />

[41] Europe: http://fablab.waag.org/<br />

[42] Kenya: http://www.fablab.co.ke/<br />

[43] Afghanistan: http://www.fablab.af/<br />

[44] Fab Fund: http://www.fabcompany.com/<br />

[45] eMachineShop: http://www.emachineshop.com<br />

[46] Ponoko: http://www.ponoko.com/<br />

[47] Screaming Circuits: http://www.screamingcircuits.com/<br />

[48] améliorer, miniaturiser et réduire le coût <strong>des</strong> imprimantes en trois dimensions:<br />

http://www.fabathome.org<br />

[49] RepRap: http://reprap.org/<br />

[50] qu’évoquait Rémi Sussan il y a quelque temps:<br />

http://www.internetactu.net/2008/04/23/reprap-l’imprimante-3d-autoreplicatrice/<br />

[51] Thingiverse: http://www.thingiverse.com/<br />

[52] réparer la planète: http://www.ugotrade.com/2009/01/28/pachube-patching-theplanet-interview-with-usman-haque/<br />

[53] ou non: http://www.internetactu.net/2007/11/19/les-images-comme-hyperliens/<br />

[54] néoObjets: http://www.no<strong>des</strong>ign.net/blog/index.php/post/2009/03/27/Nouveaux-<br />

Objets-N%C3%A9oObjets<br />

[55] traduction de Francis Pisani:<br />

http://pisani.blog.lemonde.fr/2005/08/22/2005_08__fab_labs_et_pa/<br />

[56] Bricolabs: http://bricolabs.net<br />

[57] 1re partie : L’internet <strong>des</strong> <strong>objets</strong> n’est pas celui que vous croyez !:<br />

http://www.internetactu.net/2009/04/23/repenser-linternet-<strong>des</strong>-<strong>objets</strong>-13-linternet<strong>des</strong>-<strong>objets</strong>-nest-pa<br />

s-celui-que-vous-croyez/<br />

[58] 2e partie : Révolution ou déception :<br />

http://www.internetactu.net/2009/04/30/repenser-linternet-<strong>des</strong>-<strong>objets</strong>-23-revolutionou-deception/<br />

[59] 3e partie : Industrialiser l’internet ou internetiser l’industrie :<br />

http://www.internetactu.net/p=8455<br />

[60] http://boingboing.net/images/blobjects.htm: http://boingboing.net/images/blobjects.htm<br />

Click here to print.<br />

Copyright © 2007 InternetActu.net. All rights reserved.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!