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Reportage Commune rurale de Sabon Machi, région de Maradi Contraintes et opportunités d’une jeune Par Souley Moutari Onep, Maradi Située à 35 km au nord de la région de Maradi sur la route nationale N°30, la localité de Sabon Machi tient son nom d’un fait d’histoire, de la bravoure d’un certain Bako Attabou qui aurait fondé le village vers 1850. En effet, cet homme, originaire de Tessaoua, accompagné d’un célèbre marabout, était venu s’installer à l’endroit qui sera appelé plus tard Sabon Machi. L’histoire raconte que Bako Attabou a eu une quarantaine d’enfants dont une fille qui, un jour, s’est retrouvée captive d’une razzia, pratique très courante à l’époque. Bako Attabou engagea aussitôt une poursuite et intercepta les pilleurs non loin du territoire Gobir. face à l’entêtement des pilleurs à libérer les captifs et rendre le butin de leur razzia, Bako Attabou trancha la tête de leur chef avec sa lance toute neuve, ‘’sabon machi’’, en langue haoussa. Tous les captifs furent ainsi sauvés par la lance toute neuve du brave Bako Attabou et ramenés chez eux. Comme l’explique l’histoire, c’est depuis cet événement que l’endroit où vivaient Bako Attabou et les gens qui étaient autour de lui a pris le nom de Sabon Machi. Voilà pour l’histoire de la localité. L’époque des razzias est maintenant loin derrière, et le village de Sabon Machi, qui est administrativement rattaché au canton de Kornaka, abrite plusieurs ethnies qui vivent paisiblement. Avec l’avènement de la décentralisation, Sabon Machi est devenu, depuis 2004, le chef-lieu de la commune rurale du même nom. Cette commune est située dans la zone agricole du département de Dakoro. Elle compte 64 villages et tribus rattachés, pour une population estimée en 2011 à 37.600 habitants. Les ethnies majoritaires sont les Haoussas subdivisés en sous groupes Tagamawa, Katsinawa, Gobirawa, Adarawa. On retrouve aussi les Touaregs et les Peulhs, nomades dont certains se sont sédentarisés. La population du village de Sabon Machi est, quant à elle, estimée à 10.000 habitants. Les principales activités de la population sont l’agriculture, l’élevage, le commerce. En termes de services et d’infrastructures, la localité compte, dans le domaine de la santé, un centre de santé intégré, une maternité et huit cases de santé. Pour ce qui est de l’éducation, il y a un collège d’enseignement général, une médersa, trois écoles primaires, un jardin d’enfants, un conseiller pédagogique. Les autres services techniques sont l’agriculture et l’élevage. La localité doit surtout sa renommée à son marché dont la particularité est le commerce du bétail. L’avènement de la décentralisation a apporté un changement dans la vie de la commune qui fait désormais l’objet d’une gestion organisée autour des autorités locales élues composant le conseil municipal. Le bitumage, depuis quelques mois, de la route nationale N°30 qui traverse Sabon Machi et va jusqu’à Dakoro, rend la localité plus facile d’accès. Des pistes rurales relient également la localité à d’autres villages. Ce qui donne à la commune plus d’opportunités pour développer les potentialités dont elle dispose. Un marché hebdomadaire qui génère des ressources financières considérables… Le marché de Sabon Machi est de type hebdomadaire. Situé de part et d’autre de la route nationale N° 30, il se tient tous les mardis. Sa renommée dépasse les limites de la région et du pays. C’est l’un des plus importants marchés à bétail de la région de Maradi. C’est aussi un grand centre de commerce de produits agricoles. Du fait de sa proximité avec la ville de Maradi et le Nigéria, le marché est également assez bien fourni en divers produits manufacturés. Les infrastructures du marché sont encore de type traditionnel. Il n’y a pas de clôture, on peut y accéder et en sortir de tous les côtés. La partie où les animaux sont présentés est juste contigüe au reste du marché où s’échangent diverses variétés de produits. A 11 heures déjà, l’animation est perceptible. De la période des récoltes, jusqu’à la fin de la saison sèche, le marché vit chaque semaine d’intenses activités, indique un habitué des lieux. Les animaux présentés sur le marché viennent des zones pastorales d’Abalak dans la région de Tahoua, de Dakoro, Bermo, Sakabal, dans la région de Maradi et Gandou dans la région de Zinder. L’affluence est tellement importante que l’on se fraye difficilement un passage. On estime le nombre de tête de bétail présenté par semaine à 5000, témoigne un habitué de ce marché. Les prix des animaux varient. Mais comparé à d’autres marchés, celui de Sabon Machi offre plus d’avantages pour les acheteurs, explique Abou Dan Moa, un intermédiaire dans la vente des vaches et taureaux. La dernière semaine de la fin du mois de juillet, la moyenne des prix en ce qui concerne les vaches est de 200.000 fCfA ; tandis que les taureaux étaient vendus entre 300.000 fCfA et 350.000 fCfA, et le veau à environ 110.000 fCfA. Les chameaux sont également présentés sur ce marché. Pour les petits ruminants notamment la race ‘’Ballami’’ très prisée, la moyenne des prix pour les brebis est de 30.000 fCfA à 40.000 fCfA, et les moutons sont vendus entre 50.000 fCfA et 100.000 fCfA. Les prix des boucs vont de 15.000 fCfA à 20.000 fCfA, selon Abdou Yallo, un intermédiaire. Les activités de ce marché pourraient constituer une importante source d’entrée des taxes pour la commune rurale de Sabon Machi. ‘’C’est la mamelle de notre économie’’, relève M. Harouna Dan fadji, le maire de la commune. Cependant, déplore-t-il, le manque de clôture pour le marché ne permet pas de contrôler efficacement les entrées et les sorties des animaux présentés pour la vente. Ce qui entraine une évasion fiscale, quand bien même la municipalité tire la plus grande partie de ses ressources financières des taxes collectées sur ce marché. Mais, comme beaucoup d’autres localités de notre pays, la commune de Sabon Machi fait face à des difficultés liées à l’insuffisance des infrastructures d’assainissement. C’est ainsi que pendant la saison des pluies, le marché entier est constamment menacé par les eaux de ruissellement d’un kori qui traverse le village, charriant toutes sortes de saletés. Aussi, après chaque pluie, c’est une bonne partie des hangars du marché qui se retrouve dans la mare. Du coup, les activités sont paralysées. En fait, ce sont les habitations du Une vue du marché inondé village mêmes qui ne sont pas à l’abri de l’inondation. Un sérieux problème qui constitue une préoccupation pour le conseil municipal. La solution à cette situation consiste en de grands travaux d’aménagement dans le village qui est parsemé de mares pendant la saison des pluies. Ce qui demande de gros moyens financiers dont la municipalité ne dispose pas, avoue le maire. La commune compte sur les éventuels bailleurs de fonds qui voudront bien financer ces travaux qui permettront à la population d’avoir un cadre de vie décent. Pour le marché à bétail, le problème est sur le point de trouver une solution, car la commue rurale de Sabon Machi a obtenu du Prodex le financement de la construction d’une infrastructure moderne digne de ce nom. Cette infrastructure, qui coutera 130 millions de fCfA, s’avère un important investissement pour la municipalité dont les ressources fiscales connaitront une hausse considérable, souligne le maire. En attendant la réalisation de ce joyau, les animaux sont toujours présentés sur l’actuel site Interview du maire de la Commune rurale de Sabon Machi, M. Harouna Dan Fadji «Nous avons encore beaucoup de défis à relever pour contribuer à l’amélioration du bien-être de nos vaillantes populations» Monsieur le maire, vous êtes à la tête du conseil municipal de la commune rurale de Sabon Machi depuis un peu plus d’un an. Quelles sont les priorités inscrites pour votre mandat en tant que deuxième maire élu de cette jeune commune qui n’existe que depuis 2004 Avant de venir à nos priorités, permettez-moi d’abord de présenter notre commune. Le chef-lieu de la commune rurale de Sabon Machi est situé à 45 km de Maradi et à 78 km de Dakoro. La commune est limitée au nord par la commune rurale de Kornaka, à l’ouest et au sud par celle de Chadakori, et à l’est par la commune rurale de Mayara. La commune rurale de Sabon Machi fait partie des douze communes que compte le département de Dakoro. Elle a été créée par la loi n°2002 du 14 juin portant création de communes et fixant le nom de leur chefs-lieux. Le conseil municipal actuel compte 11 conseillers dont une seule femme. Les principales activités économiques de la population de la commune sont l’agriculture, l’élevage et le commerce. Cette commune couvre une superficie estimée à environ 60 km² pour une population de 36118 habitants et une densité de 42,01 habitants/km². Cette population est répartie à travers 64 villages et hameaux. Pour ce qui est des priorités inscrites pour notre mandat, je dois dire que, comme au niveau de toutes les jeunes communes, tout est prioritaire chez nous. Nous avons encore beaucoup de défis à relever pour contribuer à l’amélioration du bien-être de nos vaillantes populations. Ces défis se résument en une insuffisance de la production agricole, une dégradation des conditions de l’élevage, une faible couverture des besoins en eau potable, une dégradation de l’environnement, un faible taux de scolarisation, un faible taux de couverture sanitaire, une surcharge des travaux pour les femmes, une léthargie du secteur commercial et artisanal, un sous développement du transport et de la communication, une faible capacité de gestion de la commune. Mais pour la mise en œuvre ou la réalisation de ces multiples objectifs dégagés comme priorités des priorités de la commune, les membres du conseil exécutif de la commune ont mis l’accent particulièrement sur le développement du partenariat, l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation des ressources financières internes et externes, le renforcement des capacités des acteurs, ainsi que le suivi et l’évaluation des activités. Les communes rurales ont la particularité de comporter en leur sein plusieurs villages. Dans le cas de votre commune, comment le conseil municipal mène sa mission, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du Plan de développement communal Les onze (11) membres élus du conseil, l DR Page 12 14 septembre 2012 Sahel Dimanche
Reportage commune qui cherche ses marques représentant les 64 villages et hameaux de la commune, se sont appropriés toutes les planifications faites lors de la révision du Plan de développement communal. Et, après avoir énuméré les priorités des priorités au sein des différents villages, les élus discutent et approuvent, lors de la session, le plan d’investissement annuel qui prend en compte toutes les différentes actions à faire en vue de concourir au bien-être, c'est-à-dire l’amélioration des conditions de vie de nos laborieuses populations. Monsieur le maire, votre conseil a-t-il les ressources vous permettant de mettre en œuvre votre programme et d’atteindre ainsi les objectifs que vous vous êtes assignés Pour ce qui est des moyens, la commune tire l’essentiel de ses ressources financières que du marché hebdomadaire. Mais ce marché, mamelle de l’économie, est resté à l’état informel. Cette situation pose un réel problème dans la mobilisation des recettes fiscales, d’où une évasion fiscale importante. Cela pose également le problème de collecte de données statistiques indispensables pour mieux organiser et structurer le développement du marché, et, par delà, celui de la commune. En plus, la campagne agricole 2010-2011 ayant été déficitaire, l’impact se fait ressentir sur la mobilisation des impôts et également dans le commerce en général, car le marché de Sabon Machi, en temps normal, regorge d’importants stocks de céréales dont la vente génère d’importants moyens financiers pour la commune. Mais pour une meilleure mobilisation des ressources financières qui servent pour la réalisation des actions prévues dans le plan annuel d’investissement, la commune a élaboré un projet d’aménagement du marché à bétail qui a été fiancé à hauteur de 130 millions de francs CfA, et un autre projet d’aménagement du marché en dehors de la partie réservée au bétail. Et nous espérons que la campagne agricole 2011-2012 sera bonne, ce qui permettra une stabilité économique et financière. Nous comptons beaucoup sur la concrétisation de ces deux projets, car cela conditionne largement la hausse des ressources financières et l’atteinte des différents M. Harouna Dan Fadji objectifs qui sont l’amélioration des conditions de vie de nos populations. l DR Les premières années de la décentralisation ont été marquées au niveau de certaines communes par des problèmes de fonctionnement. Qu’en estil aujourd’hui en ce qui concerne Sabon Machi Pour la commune rurale de Sabon Machi, le fonctionnement se fait de façon régulière et les différents acteurs se sont appropriés les différentes règles d’un bon fonctionnement d’une institution communale. En effet, les conseillers élus et le personnel de la mairie avaient bénéficié de plusieurs séances de formation de renforcement de capacités qui ont contribué sans nul doute à la situation de bon fonctionnement auquel on est entrain d’assister. Avez-vous des partenaires qui vous appuient dans vos activités, et en quoi consistent leurs appuis Plusieurs partenaires interviennent dans la commune rurale de Sabon Machi. On peut citer entre autres le PAC II, Vision Mondiale, Eau Vive, PASEL, Prodex, PDRD, etc. Leurs appuis consistent à aider la commune à réaliser les différentes activités programmées, dans le PDC, en vue de permettre l’amélioration des conditions de vie des populations. Ils interviennent précisément à travers les banques céréalières, les banques d’intrants, la construction des infrastructures socio-économiques, le déstockage, les activités génératrices de revenus, ect. Monsieur le maire, quelles perceptions la population a de la mission du conseil municipal Etant le président du conseil communal, donc de l’exécutif de la commune, les différents échos qui me parviennent de la population de la commune sont ceux de satisfaction de remerciements et d’encouragement. Leurs points de vue et leurs appréciations sont pris en compte dans toutes les décisions prises lors des sessions ordinaires ou extraordinaires. Réalisée par Souley Moutari, Onep, Maradi Avis de vente Page 13 14 septembre 2012 Sahel Dimanche
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