Le programme (pdf) - Organisation internationale de la Francophonie

COLLOQUE
LE FRANÇAIS ET LA MONTÉE
DES PAYS ÉMERGENTS
PARIS, LE 20 JUIN 2011
THÉÂTRE DE L’ALLIANCE FRANÇAISE
101, BOULEVARD RASPAIL, PARIS 6 e

LE 50 E
ANNIvERSAIRE
DE LA DÉLÉGATION
GÉNÉRALE
DU QUÉBEc
À PARIS

La mondialisation a transformé
les relations entre les États.
Ce phénomène s’observe non
seulement dans la sphère
économique mais aussi
dans l’espace linguistique.
L’influence du français sur
la scène internationale,
toujours réelle, sera forcément
appelée à évoluer au cours
des prochaines décennies.
Déjà, au sein des institutions
de l’Union européenne comme
au sein des organes onusiens,
on peut mesurer les premiers
signes d’une telle évolution. Or,
le sort de la langue française
est indissociable de son attrait
comme outil de communication
sur la scène internationale.
À l’occasion du 50 e anniversaire
de la Délégation générale du
Québec à Paris, le gouvernement
du Québec a souhaité se
joindre à la réflexion en cours
sur la place du français dans
un contexte marqué par les
pays émergents. Ces pays,
désireux de voir leurs langues
prendre place dans le concert
des nations, incitent les pays
francophones à repenser le rôle
et la vocation du français dans le
monde d’aujourd’hui.
Le Québec est convaincu que
la langue française peut et
doit continuer de jouer un
rôle important dans l’avenir et
contribuer à faire prévaloir une
diversité harmonieuse. J’ai la
certitude que les travaux de
ce colloque nous permettront
d’entrevoir les horizons de
cette langue magnifique dans la
nouvelle dynamique des langues.
MONIQUE
GAGNON-TREMBLAY
Ministre des Relations internationales et
ministre responsable de la Francophonie
du Québec
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Le Québec et la France ont en
partage ce formidable vecteur
de rayonnement qu’est la langue
française. Deuxième langue
enseignée dans le monde
après l’anglais, parlé sur tous
les continents, le français est
en constante progression,
notamment en Afrique. Des
outils précieux du dispositif
français à l’étranger, comme
les Alliances Françaises,
les Instituts Culturels et les
établissements scolaires
français, contribuent largement
à cette vitalité.
Dans le cadre des activités
organisées pour fêter son
cinquantenaire, la Délégation
générale du Québec à Paris a
choisi de nous inviter à une
réflexion sur le français dans
les pays émergents. Si la
situation est contrastée, tous
ces pays ont en effet un fil rouge
en commun : la demande de
français y est très forte.
Cette demande, nous devons
contribuer à y répondre. Des
millions de Chinois apprennent
aujourd’hui notre langue, sans
parler des Brésiliens et des
Indiens. C’est la raison pour
laquelle j’accorde avec un très
grand plaisir mon patronage à
ce colloque, que je considère
comme l’un des exercices
préparatoires au Forum mondial
de la langue française, que les
pays membres de l’Organisation
internationale de la
Francophonie ont unanimement
décidé de tenir à Québec
en 2012.
ALAIN JUPPÉ
Ministre d’État,
ministre des Affaires étrangères et européennes
de la République française
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Depuis toujours la Francophonie
a été soucieuse du respect
de la diversité culturelle et
linguistique à travers le monde.
Ce n’est donc pas un hasard si,
grâce à une forte mobilisation
de ses membres, elle a joué un
rôle fondamental dans l’adoption
en 2005 à l’UNESCO de la
Convention sur la Protection et
la Promotion de la Diversité des
Expressions Culturelles.
Le monde moderne voit
émerger de nouveaux pôles de
croissance alimentés par une
interdépendance des économies
d’une ampleur sans précédent.
Ces nouveaux pôles se
caractérisent, notamment, par
des populations très importantes
et, dans plusieurs cas, par
une culture plusieurs fois
millénaires. Ces pays émergents
ne sont pas seulement des
fournisseurs de produits à bon
marché à des consommateurs
éloignés, ils sont aussi des
investisseurs et des promoteurs.
Ils imposent, par leur puissance
économique et culturelle,
une nouvelle dynamique
internationale qui modifie
en profondeur les modèles
traditionnels d’influence
hérités du passé colonial des
puissances européennes.
Comment la langue française,
dans ce contexte, peut-elle tirer
son épingle du jeu Comment
peut-elle, dans le respect des
spécificités propres à chaque
peuple, continuer d’être une
langue rassembleuse, porteuse
d’avenir et d’espoir
Ces questions doivent être
posées et on doit en chercher
les réponses adéquates
sans complaisance et sans
renoncement. Le colloque
« Le français et la montée des
pays émergents » alimentera
notre réflexion sur ces
importantes questions.
© Patrick Lazic
ABDOU DIOUF
Secrétaire général
Organisation internationale de la Francophonie
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programmE
14h30
14h45
Ouverture
• Allocution de Monsieur Alain Juppé
Ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes
• Allocution de Madame Monique Gagnon-Tremblay
Ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie
Conférences introductives
Richard Marcoux
Professeur titulaire
Université Laval (Québec)
« Démographie, pays émergents et espace francophone »
Louis-Jean Calvet
Professeur
Université d’Aix-en-Provence (France)
« Du baromètre des langues du monde à la politologie linguistique »
15h45-17h Communications des or ateurs :
« La place et le rôle du français dans la mondialisation linguistique »
Or ateurs
Francesca BALLADON
François GRIN
Department of French
Professeur
University of KwaZulu-Natal
ÉTI, Université de Genève
Afrique du Sud
Suisse
Zilá BERND
Rainer Enrique HAMEL
Professeur titulaire
Professeur titulaire
Université fédérale du Rio Grande do Sul Universidad Autónoma Metropolitana
Brésil
Mexique
Souleymane Bachir DIAGNE
Robert PHILLIPSON
Professeur titulaire
Professeur émérite
Université Columbia à New York
Copenhagen Business School
États-Unis
Danemark
Mei DUANMU
Directrice d’étude
Institut d’Histoire Mondiale de l’Académie
des Sciences Sociales de Chine
Beijing
mOdér ateur
Philippe Dessaint
TV5 Monde
17h-18h
18h
18h15
18h20
Échange avec l a salle
Conclusion
• Allocution de Monsieur Abdou Diouf
Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie
Clôture du colloque
Récep tion
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LE FRANÇAIS ET
LA MONTÉE DES PAYS ÉMERGENTS
L’expansion de l’anglais en tant qu’unique langue universelle, au cours du siècle dernier, tend à masquer
une évolution tout aussi importante qui marquera cette fois le siècle en cours.
Une nouvelle géographie de l’influence linguistique est en train d’apparaître, phénomène qui résulte d’un
transfert graduel de la puissance économique et politique sur la scène mondiale.
Sous l’effet de la montée en puissance des pays émergents, de grandes langues internationales, comme
le français, voient leurs positions d’antan s’effriter. Leurs reculs sur la scène internationale sont chaque
jour observés. Leur présence stratégique dans certaines zones géographiques n’est plus assurée,
bousculées qu’elles sont par l’ambition linguistique plus ou moins formulée, et pleinement légitime, des
pays émergents.
D’ores et déjà, la capacité d’attrait du mandarin s’observe un peu partout dans le monde, notamment en
Afrique où la Chine mène une offensive macro-économique volontaire. En Afrique sub-saharienne, c’est
la fonctionnalité historique du français comme langue véhiculaire du sous-continent qui se voit fragilisé
à long terme. Dans une zone où le facteur démographique est théoriquement favorable à l’expansion du
français, cette évolution constitue un véritable défi pour la Francophonie.
Le français, langue internationale centrale mais en repli, voit donc son rayon d’action et son statut se
heurter à l’expansion linguistique des pays émergents, de plus en plus désireux de s’imposer dans la
redistribution fonctionnelle des langues actuellement en marche.
Dans cette nouvelle dynamique, comment et à quelles conditions le français peut-il rester un pôle attractif
dominant Quelle place entend-il occuper dans la nouvelle hiérarchie d’influence en train de se mettre
en place Quelles stratégies politiques peuvent contribuer à lui assurer un avenir Quelles seraient
les coûts, pour les différents États concernés, d’une perte d’influence durable du français sur la scène
internationale en termes politique et économique
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BIOGRAPHIE DES ORATEURS
ET RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS
Francesca Balladon est maître de conférence dans la Section de français à l’Université du KwaZulu-Natal, à
Durban en Afrique du Sud. Elle a fait sa thèse de Ph.D. sur la politique linguistique et éducative de l’Afrique du Sud de
l’an 2000 et ses conséquences pédagogiques pour l’enseignement du FLE de l’approche OBE. En 2010, elle a co-édité
un numéro spécial de la revue scientifique French Studies axé sur la thématique « Le français en Afrique du Sud –
une francophonie émergente » Elle est présidente du comité organisateur local du prochain congrès international
de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) qui aura lieu à Durban en juillet 2012.
« Le français en Afrique du Sud : questionnements et innovation »
L’ouverture au monde qu’a représenté en Afrique du Sud l’instauration de la démocratie, a entraîné un questionnement
inattendu sur la pertinence des langues étrangères et, plus particulièrement, du français. Le rapprochement avec le
reste du continent africain, principalement francophone, a conféré au français une nouvelle dimension économique
et politique. L’importance des flux migratoires en provenance de l’Afrique francophone, depuis une dizaine d’années,
a modifié les perceptions à l’endroit du français en Afrique du Sud. Le français s’y renouvelle et trouve sa place pour
participer au processus démocratique sud-africain et au développement de la région.
Zilá Bernd est docteur ès-lettres de l´Université de São Paulo et professeur titulaire du Programme de Post-
Graduation en Lettres de l´Université Fédérale du Rio Grande do Sul et de l’Unilasalle à Porto Alegre (Brésil). Elle
est chercheur senior au Conseil national de développement scientifique et technologique et a présidé le Conseil
international d´études canadiennes et l´Association brésilienne d´études canadiennes. Elle a été rédactrice de la
Revue Interfaces Brasil/Canada. Elle est Chevalier de l´Ordre national du Québec et Officier des palmes académiques.
« Mobilité linguistique en français au Brésil : insoumission et résistance en contexte mondialisé »
Cette communication cherchera à montrer comment l’introduction de la francophonie a contribué à contrer l’hégémonie
de l´anglais et la tendance à l´homogénéisation dans l’enseignement des langues étrangères au Brésil. La fréquentation
des cultures francophones au Brésil, surtout celles des Amériques (Québec et Antilles), a favorisé la diversité et les
passages transculturels qui ont eu un impact important dans un paysage linguistique qui manquait cruellement de
défis. La langue française ainsi que les littératures migrantes en français ont une importance capitale dans la formation
intellectuelle des jeunes, stimulant la curiosité vers d´autres horizons culturels et d’autres visions du monde. Le français
fait la différence, favorise le nomadisme intellectuel et représente un geste d’insoumission et de résistance dans le
contexte actuel de mondialisation linguistique. Tous ces facteurs cautionnent sa survie et garantissent son avenir.
Louis-Jean Calvet est né à Bizerte en Tunisie. Professeur de sociolinguistique à la Sorbonne (Université René
Descartes), jusqu’en 1999, puis à l’Université de Provence (Aix-Marseille 1) jusqu’en 2010. Il a été professeur invité
dans les universités d’Alger, de Rabat, de Maputo, de Canton, de Tulane (New Orleans), de Niamey, de Brazzaville,
de Bamako, de Vigo, de La Coruña, de Buenos Aires, de Louisville (Tennesse), de Rio de Janeiro et à l’Université
Senghor d’Alexandrie. Derniers ouvrages parus : Le jeu du signe (Paris, Le Seuil, 2010), Histoire du français en
Afrique (Paris, Éditions Écriture, 2010).
« Du baromètre des langues du monde à la politologie linguistique »
S’appuyant sur les constats du baromètre récemment mis en ligne sur le site Portalingua, on examinera les rapports
entre les principales langues du monde dans le cadre de la mondialisation, et l’on présentera les utilisations possibles
de cet instrument dans le domaine des politiques linguistiques, pour tenter de répondre à cette question : comment une
approche statistique du poids relatif des langues permet-elle d’intervenir sur les situations
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Souleymane Bachir Diagne, normalien et agrégé de philosophie, est professeur dans les départements de
philosophie et de français de l’Université de Columbia à New York après avoir enseigné à Dakar et à Chicago. Ses
travaux s’inscrivent dans les domaines de l’histoire de la logique, de la philosophie, en particulier dans le monde
islamique et en Afrique. Ses plus récentes publications sont : Léopold Sédar Senghor : l’art africain comme
philosophie (Paris, Riveneuve Éditions, 2007), Comment philosopher en Islam (Paris, Panama, 2008) et Bergson
postcolonial : l’élan vital dans la pensée de L.S. Senghor et de M. Iqbal (Paris, CNRS, 2011).
« Développer la francophonie en accompagnant l’émergence des autres langues africaines »
L’alternative n’est pas uniquement entre la langue française et la poussée des langues de pays dits émergents comme la
Chine, par exemple. L’émergence des langues africaines comme langues de littérature, de sciences ou de philosophie est
également un phénomène dont il faut tenir compte et dont il y a des raisons de penser qu’il sera de plus en plus important
dans l’avenir. Le propos de cette communication sera de réfléchir à ce que cela signifie pour le développement de la
francophonie et de montrer, en s’appuyant surtout sur l’exemple de la littérature, que bien loin qu’il y ait contradiction, ce
développement se fera d’autant mieux qu’il accompagnera cette émergence.
Mei Duanmu est directrice d’étude à l’Institut d’Histoire Mondiale de l’Académie des sciences sociales de Chine.
Elle s’est spécialisée en histoire contemporaine de la France et de la Suisse, en particulier les relations culturelles
franco-chinoises. Présidente de la Société chinoise d’études de l’histoire de France depuis 2003, elle travaille
depuis 2004 en coopération avec les historiens français et suisses dans un projet important de formation des jeunes
historiens chinois francophones.
« Le rôle des Chinois francophones en Chine: histoire et actualité »
Le processus de la transmission de la langue et de la culture françaises en Chine peut remonter à la fin du 19 e siècle.
Les intellectuels chinois formés en France et en d’autres pays francophones comme la Suisse et la Belgique y ont
joué un rôle important. Surtout, plusieurs écrivains et traducteurs renommés, comme Ba Jin, Ai Qing et Fu lei, etc. Un
groupe d’historiens, de philosophes et d’artistes les ont suivis. La langue et la littérature françaises ont eu une réelle
influence non seulement dans le monde intellectuel, mais aussi sur la société chinoise tout au long du 20 e siècle. Avec la
mondialisation, l’hégémonie de l’anglais réduit de plus en plus cette influence et donc l’utilisation du français en Chine.
Ce phénomène inquiète les chinois francophones et suscite quelques interrogations.
François Grin est professeur d’économie à l’École de traduction et d’interprétation de l’Université de Genève.
Auparavant, il a travaillé à l’Université de Montréal et à l’Université de Washington (Seattle) et été vice-directeur
du European Centre for Minority Issues à Flensburg (Allemagne). François Grin s’est spécialisé en économie des
langues, économie de l’éducation et évaluation des politiques publiques dans ces domaines. Il est depuis 2011
président de la Délégation à la langue française de Suisse romande.
« Valeur du français et gouvernance linguistique mondiale »
Cette communication s’appuie sur l’économie des langues afin d’estimer le volet « marchand » de la valeur d’une
langue telle que le français et les conséquences qui en découlent sur le plan des politiques linguistiques. Après un
survol des composantes de la valeur du multilinguisme, on examinera les possibilités de chiffrage de poids du français
en termes micro et macroéconomiques. S’il est vrai que le français « pèse » sensiblement plus économiquement que
démographiquement, son rôle futur n’en dépend pas moins de politiques linguistiques tablant sur le plurilinguisme.
Dans une dynamique des langues marquée par la mondialisation, de telles politiques ne sont viables que moyennant une
coordination internationale qui débouche sur la notion de gouvernance linguistique mondiale.
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BIOGRAPHIE DES ORATEURS
ET RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS
Rainer Enrique Hamel est professeur émérite à l’Universidad Autónoma Metropolitana (Mexique). Il dirige le
programme « Politiques linguistiques en Amérique latine » de l’Association de linguistique et philologie de l’Amérique
latine (ALFAL) et est membre de l’Académie des sciences du Mexique. Il a poursuivi des études de linguistique, de
littérature et de philosophie au Chili, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Ses recherches portent principalement
sur les politiques linguistiques, la sociolinguistique, le bilinguisme, le multilinguisme et la mondialisation. Il a été
professeur invité à Stanford et UC Santa Barbara (États-Unis), Francfort et Mannheim (Allemagne) et à Campinas
et Belém (Brésil). Il est l’auteur de plusieurs livres et de plus de soixante-dix articles scientifiques.
« Perspectives diverses de l’Hispanophonie et avenir du français »
Le français est aujourd’hui tiraillé entre l’anglais, seule langue hypercentrale, et d’autres langues internationales qui
représentent, en partie, des pays et des pouvoirs émergents. L’Hispanophonie dans son ensemble constitue un tel pouvoir
émergent sur le plan linguistique. Cette situation met en relief la relation de concurrence et de coopération entre les
langues. Pour l’Espagne, qui s’adjuge la représentation de l’Hispanophonie, la relation en est d’abord une de concurrence,
parce qu’elle réclame le deuxième rang mondial pour l’espagnol. Les pays hispano-américains, en revanche, gardent de
bonnes relations de coopération avec la Francophonie, malgré le fait que le français perd de l’influence en Amérique
latine. Cette communication analysera les conséquences de ce phénomène pour le français et les ambitions partagées
d’un renforcement de la diversité. Enfin, elle examinera les stratégies de plurilinguisme international et territorial.
Richard Marcoux est professeur titulaire à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. Détenteur
d’un Doctorat (Ph.D.) en démographie de l’Université de Montréal, il a été responsable du Réseau de chercheurs
en démographie de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) de 2001 à 2007. Le professeur Marcoux est
coordonnateur du Groupe interuniversitaire d’études et de recherche sur les sociétés africaines (GIERSA) et directeur de
l’Observatoire démographique et statistiques de l’espace francophone (ODSEF) depuis sa création en 2009. Lui et son
équipe ont contribué à la rédaction de l’ouvrage de l’OIF La langue française dans le monde 2010 (Éditions Nathan, 2010).
« Démographie, pays émergents et espace francophone »
Si on a beaucoup insisté sur les performances économiques des pays dits émergents, on semble s’être
peu intéressé aux dynamiques démographiques de ceux-ci. Ces dernières ont pourtant eu un impact
géopolitique considérable. On pense notamment à l’Inde, au Brésil et au Mexique qui ont vu leur population
tripler depuis le milieu du 20 e siècle, modulant du coup les espaces linguistiques sur la planète. S’appuyant
sur les principales transformations démographiques au Nord et au Sud, cette communication examinera
celles qui ont caractérisé les sociétés de l’espace francophone depuis 50 ans. À partir des travaux menés à
l’ODSEF, les tendances ainsi observées serons analysées pour tenter un exercice prospectif qui permettra
de dégager un certain nombre de lignes de forces qui pourraient caractériser la Francophonie au milieu du 21e siècle.
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Robert Phillipson est Britannique, diplômé des universités de Cambridge, Leeds et Amsterdam, aujourd’hui
professeur à la Copenhagen Business School au Danemark. Jusqu’à 1973 il a travaillé pour le British Council en
Algérie, en Yougoslavie et à Londres. Ses livres ont été publiés dans dix pays. Parmi eux : Linguistic imperialism
(1992), Linguistic human rights: overcoming linguistic discrimination (1994), English-only Europe Challenging
language policy (2003), Multilingual education for social justice (2009), Linguistic imperialism continued (2010).
« L’anglais global : mythe ou réalité »
La promotion de l’anglais fait partie du projet de domination mondiale des États-Unis. L’anglais « global » est
cependant un projet bien plus qu’une réalité, comparable à l’idée « d’universalité » de la langue française. Plusieurs
pays européens veulent assurer un équilibre entre maintien d’une langue nationale dans toutes ses fonctions et
un rôle accru pour l’anglais, tout en négligeant les autres langues internationales, notamment le français. L’Union
européenne proclame la diversité linguistique, alors que beaucoup de ses actions consolident l’hégémonie de
l’anglais. L’Union africaine préconise un enseignement multilingue à l’école, convaincue que l’emploi des langues
africaines peut renforcer l’apprentissage du français. Nous devons éduquer les décideurs et le grand public sur la
complexité des questions linguistiques.

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