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PARTENARIAT PUBLIC PRIVE<br />
Entre <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> lʼEtat<br />
Une Etude de Faisabilité<br />
Proj<strong>et</strong> dʼintervention Groupe 2 :<br />
Jean-Patrick ALFRED<br />
Geneviève ARTY<br />
Georges BEAUVOIR<br />
Gyrlande BOIS<br />
Carine CLEOPHAT<br />
Travail soumis aux Encadreurs<br />
Pr. Mario LAROCHE<br />
Pr. Lambert FARAND<br />
Mme Arnel<strong>le</strong> JULIEN<br />
DESS en Management <strong>et</strong> Gestion en Soins de Santé<br />
Le 18 Novembre 2010<br />
1
Analyse de la Faisabilité d’un <strong>Partenariat</strong> <strong>entre</strong> l’Etat <strong>et</strong> <strong>le</strong> C<strong>entre</strong> Hospitalier du<br />
Sacré-Cœur (<strong>CHSC</strong>) dans <strong>le</strong> Contexte Post-Séisme<br />
Résumé Exécutif<br />
Les eff<strong>et</strong>s de la catastrophe du 12 janvier 2010 sur <strong>le</strong>s structures du secteur santé ont<br />
été dramatiques : 60 % des hôpitaux ont été sévèrement endommagés ou<br />
complètement détruits. Les structures privées ont répondu en offrant des soins gratuits<br />
à la population. Néanmoins si la santé n´a pas de prix, il a cependant un coût. Ces<br />
institutions privées qui n´ont eu aucun revenu au cours de c<strong>et</strong>te période ont dû fermer,<br />
ce qui a contribué à diminuer l´offre de soins à la population. L´une des stratégies<br />
priorisées par <strong>le</strong> Ministère de la Santé Publique <strong>et</strong> de la Population dans <strong>le</strong> plan<br />
intérimaire est de m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>le</strong>s modalités de <strong>Partenariat</strong> <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s secteurs<br />
<strong>public</strong> <strong>et</strong> privé dans <strong>le</strong> but d´associer tous <strong>le</strong>s acteurs à la reconstruction du pays. Le<br />
C<strong>entre</strong> Hospitalier du Sacré-Cœur, un hôpital privé fermé trois mois après <strong>le</strong> séisme<br />
souhaite une réouverture dans <strong>le</strong> cadre d´un partenariat avec l´État.<br />
Le mandat du groupe consiste à analyser la faisabilité de ce partenariat. Dans un<br />
premier temps, <strong>le</strong> problème <strong>et</strong> ses causes ont été identifiés par <strong>le</strong> groupe. Il s’agit d’un<br />
problème d’adaptation du <strong>CHSC</strong> par rapport au contexte post séisme. La pertinence<br />
du problème , du choix de l’intervention, ainsi que de ce partenariat ont été démontrés<br />
à travers une analyse stratégique. De plus, <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> logique théorique <strong>et</strong> opérationnel<br />
ont permis de montrer <strong>le</strong> bien fondé de l’intervention. C<strong>et</strong>te première étape tient lieu<br />
d’analyse de pré faisabilité.<br />
L’Etude de faisabilité proprement dite s’est faite à travers une étude de<br />
l’environnement externe <strong>et</strong> interne de l’intervention. Différents acteurs, <strong>le</strong>urs intérêts,<br />
<strong>le</strong>urs stratégies par rapport à l’intervention, ainsi que <strong>le</strong>s moyens de mitigation des<br />
risques identifiés ont été pris en compte.<br />
Fina<strong>le</strong>ment, c<strong>et</strong>te étude a permis de démontrer la faisabilité de c<strong>et</strong>te intervention,<br />
d’ail<strong>le</strong>urs soutenue par 100% des experts rencontrés, moyennant la mise en place des<br />
modalités clairement définies de ce partenariat, d’où l’importance des négociations<br />
<strong>entre</strong> <strong>le</strong>s deux entités. Un scénario a été proposé <strong>et</strong> modélisé. L’Etat sera co<br />
gestionnaire dans ce partenariat tout en exerçant son rô<strong>le</strong> de régulateur, alors que <strong>le</strong>s<br />
services à offrir à la population seraient l’apanage du <strong>CHSC</strong>.
Plan<br />
Introduction<br />
A- Mise en Contexte<br />
1. Situation sanitaire haïtienne<br />
2. La problématique (à inclure analyse causa<strong>le</strong> après)<br />
3. Le Mandat<br />
4. Les objectifs du proj<strong>et</strong> d’intervention<br />
5. Présentation du <strong>CHSC</strong><br />
B- Méthodologie<br />
C-Présentation <strong>et</strong> Analyse des Résultats<br />
1. Synthèse de la revue de la littérature<br />
2. Cadre Conceptuel<br />
3. Cadre d’Analyse<br />
4. Analyse des données<br />
D- Généralités sur <strong>le</strong>s PPP<br />
1. Définitions du partenariat Public Privé<br />
2. Différents types de PPP<br />
3. Raisons aux recours au PPP<br />
4. Les enjeux, défis, risques <strong>et</strong> avantages du PPP<br />
5. Expérience haïtienne dans la contractualisation<br />
E- Etude de Faisabilité<br />
1. Analyse stratégique de l’intervention<br />
2. Analyse logique de l’intervention<br />
3. Analyse des risques reliés aux acteurs <strong>et</strong> stratégies de mitigation<br />
4. Apports du MSPP <strong>et</strong> du <strong>CHSC</strong> dans <strong>le</strong> partenariat<br />
3
5. Faisabilité technique, économique <strong>et</strong> financière, organisationnel<strong>le</strong>,<br />
socioculturel<strong>le</strong> <strong>et</strong> éthique, politique <strong>et</strong> léga<strong>le</strong><br />
F-Discussion :<br />
Scénarios proposés : proposition d’un modè<strong>le</strong> de PPP pour <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong><strong>et</strong> l’ETAT<br />
1. Scénario 1<br />
2. Scénario 2<br />
3. Scénario 3<br />
4. Scénario 4<br />
G-Recommandations<br />
H-Conclusion<br />
I-Bibliographie<br />
Annexes :<br />
Tab<strong>le</strong>au du score de Hanlon<br />
Généralités sur <strong>le</strong> PPP (autre résumé)<br />
Présentation du <strong>CHSC</strong><br />
Les questionnaires<br />
Gril<strong>le</strong> des données<br />
Modélisation des analyses stratégique <strong>et</strong> logique<br />
Six paramètres à considérer avant <strong>le</strong> partenariat<br />
Loi de modernisation des <strong>entre</strong>prises privées<br />
4
GLOSSAIRE<br />
BID : Banque Inter Américaine de Développement<br />
CDS : C<strong>entre</strong>s pour <strong>le</strong> développement <strong>et</strong> la Santé<br />
CDTI : C<strong>entre</strong> de Diagnostic <strong>et</strong> de Traitement Intégré<br />
<strong>CHSC</strong> : C<strong>entre</strong> Hospitalier du Sacré Cœur<br />
GHESKIO : Groupe Haitien d’Études du Sarcome de Kaposi <strong>et</strong> des Infections<br />
Opportunistes<br />
HBR : Hôpital Bon Repos<br />
HCH : Hôpital de la Communauté Haïtienne<br />
MSH : Management Science for Health<br />
MSPP : Ministère de la Santé Publique <strong>et</strong> de la Population<br />
OFATMA : Office d’Assurance Accidents du Travail, Maladie <strong>et</strong> Maternité<br />
OAVCT : Office des Assurances des Véhicu<strong>le</strong>s Contre Tiers<br />
OMS : Organisation Mondia<strong>le</strong> de la Santé<br />
ONG : Organisation non gouvernementa<strong>le</strong><br />
PARDN : Plan d’Action pour <strong>le</strong> Relèvement <strong>et</strong> <strong>le</strong> Développement National d’Haiti<br />
PED : Pays en voie de développement<br />
PPP : <strong>Partenariat</strong> Public-Privé<br />
SOCOMED : Société de Coopérative Médica<strong>le</strong><br />
UCS : Unités Communa<strong>le</strong>s de santé<br />
2
INTRODUCTION<br />
Ce texte étudie la pertinence, l’opportunité <strong>et</strong> la faisabilité d’une contractualisation<br />
<strong>entre</strong> une institution prestataire de soins, <strong>le</strong> C<strong>entre</strong> Hospitalier du Sacré-Cœur (<strong>CHSC</strong>,<br />
ci devant CDTI) <strong>et</strong> l’Etat Haïtien, principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> Ministère de la Santé Publique <strong>et</strong><br />
de la Population (MSPP). Ces lignes résultent donc d’investigations effectuées par <strong>le</strong>s<br />
auteurs sur <strong>le</strong>s productions écrites <strong>et</strong> <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions de spécialistes des <strong>Partenariat</strong>s<br />
Publics Privés (PPP) dans <strong>le</strong> domaine sanitaire <strong>et</strong> sur <strong>le</strong>ur application en Haïti.<br />
Mondia<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s PPP connaissent un succès sans précédent. En témoigne la tenue,<br />
en France, <strong>le</strong>s 13 <strong>et</strong> 14 octobre 2010, d’un colloque international intitulé : “Quatrième<br />
Rencontre Internationa<strong>le</strong> des <strong>Partenariat</strong>s Publics Privés”. Ce rendez-vous annuel<br />
des acteurs mondiaux du PPP, a réuni au Palais des Congrès de Paris, environ 2000<br />
décideurs <strong>public</strong>s <strong>et</strong> privés, spécialistes <strong>et</strong> chercheurs du domaine des PPP.<br />
Né, dans <strong>le</strong>s années 80, des insuffisances flagrantes de “l’Etat Providence”, <strong>le</strong> “New<br />
Public Management” s’imposa, en système de réforme dans <strong>le</strong>s organismes d’Etat.<br />
El<strong>le</strong> consista essentiel<strong>le</strong>ment à introduire <strong>le</strong>s administrations publiques, à des<br />
techniques <strong>et</strong> comportements connus jusque là aux seu<strong>le</strong>s <strong>entre</strong>prises privées. Ses<br />
partisans prétendaient que : “... <strong>le</strong>s méthodes de management du secteur privé,<br />
supérieures à cel<strong>le</strong>s du secteur <strong>public</strong>, peuvent lui être transposées. Le secteur<br />
<strong>public</strong> ... jugé inefficace, excessivement bureaucratique, rigide, coûteux, centré sur<br />
son propre développement (eff<strong>et</strong> Léviathan), non innovant <strong>et</strong> ayant une hiérarchie<br />
trop centralisée.” (Le Nouveau Management Public : Avantages <strong>et</strong> Limites Anne<br />
Amar, Ludovic Berthier)<br />
L’administré-materné de l’état-providence se muait en contribuab<strong>le</strong>-client. Ce<br />
modè<strong>le</strong> fit rec<strong>et</strong>te pendant quelque temps, puis démontra ses limites. Aujourd’hui, nos<br />
sociétés en constante mutation en sont rendues à l’ère d’un nouveau paradigme avec<br />
l’émergence du citoyen-partenaire. Plus proactif <strong>et</strong> demandeur de comptes, il réclame<br />
des droits de participation à la gestion du bien <strong>public</strong>. Il se trouve même souvent<br />
invité par une certaine administration publique à partager <strong>le</strong>s responsabilités de l’Etat.<br />
Dans la plupart des PPP, c’est un Etat face à ses tares <strong>et</strong> difficultés, qui fait appel au<br />
privé pour une mise en commun de ressources, de risques, de responsabilités <strong>et</strong> de<br />
5
énéfices. Mais, il peut se produire que ce soit un privé en crise qui réclame <strong>le</strong> support<br />
de l’Etat, pour sauver des emplois ou pour maintenir un niveau compétitif de services<br />
à la population. N’a-t-on vu, par exemp<strong>le</strong>, au plus fort de la crise financière, <strong>le</strong><br />
gouvernement américain puiser largement dans <strong>le</strong> trésor <strong>public</strong> pour renflouer, à<br />
coups de milliards, une industrie automobi<strong>le</strong> défaillante<br />
Les PPP participent de c<strong>et</strong>te doub<strong>le</strong> logique du partage des fonctions essentiel<strong>le</strong>s de<br />
l’administration publique trop pesante, comme des défaillances d’un secteur privé<br />
citoyen, frappé par l’adversité. Beaucoup d’auteurs <strong>le</strong>s considèrent (<strong>le</strong>s PPP) comme<br />
une voie intéressante, susceptib<strong>le</strong> de mener à plus d’efficience au niveau de l’Etat.<br />
Mais, <strong>le</strong>s PPP ne font pas l’unanimité. Ils ont même <strong>le</strong>urs détracteurs.<br />
D’où viennent <strong>le</strong>s réticences de certaines administrations à s’y investir D’aucuns<br />
prétendent qu’il s’agit d’une simp<strong>le</strong> question idéologique. D’autres voient, par delà de<br />
ce mirage, des obstac<strong>le</strong>s bien réels à la réussite des PPP. Toujours est-il que, contraint<br />
par <strong>le</strong>s circonstances ou engagé de p<strong>le</strong>in gré dans des négociations en vue d’un PPP,<br />
l’un <strong>et</strong> l’autre partenaire <strong>le</strong>s abordent toujours avec une certaine dose de méfiance.<br />
Les PPP sont <strong>le</strong> lieu d’une lutte de pouvoirs qui voit se confronter l’administration<br />
publique, <strong>le</strong> secteur privé (caritatif ou d’investissement) <strong>et</strong> la société civi<strong>le</strong>. Y a-t-il<br />
moyen que tous <strong>le</strong>s acteurs d’un PPP y trouvent avantage Quel<strong>le</strong> est l’expérience<br />
haïtienne dans <strong>le</strong> domaine Quel<strong>le</strong> serait la pertinence d’un PPP hospitalier au<br />
<strong>le</strong>ndemain du 12 janvier Quel type de contrat rendrait-il viab<strong>le</strong> <strong>et</strong> pérenne un PPP<br />
Etat/<strong>CHSC</strong><br />
A- MISE ENCONTEXTE<br />
1-Situation sanitaire haïtienne<br />
1.1 Situation Hospitalière avant <strong>le</strong> Tremb<strong>le</strong>ment de Terre.<br />
Avant <strong>le</strong> 12 janvier, Haïti vivait une situation sanitaire alarmante. Du budg<strong>et</strong> de santé,<br />
40% reposaient sur <strong>le</strong>s ménages <strong>et</strong> 47% de la population n’avaient pas accès aux soins.<br />
Manque d’institutions sanitaires.- Sur <strong>le</strong>s 722 institutions sanitaires qui se<br />
partageaient <strong>le</strong> territoire des dix départements de la République, 226 étaient<br />
6
concentrées dans <strong>le</strong> seul département de l’Ouest. Les sept départements <strong>le</strong>s moins<br />
pourvus ne comptaient que 324 institutions de santé. A Port-au-Prince, la population<br />
estimée à environ 3 millions d’âmes ne disposait que de 39 hôpitaux, pour héberger<br />
<strong>le</strong>urs malades. La plupart était de faib<strong>le</strong> capacité <strong>et</strong> combinés, ils totalisaient 2 982 lits<br />
(Source: Dr. Gérald Lerebours, “Lits dans <strong>le</strong>s Institutions Sanitaires d’Haïti”, 2008).<br />
Asymétrie <strong>public</strong>-privé.- Sur 39 hôpitaux répertoriés dans la capita<strong>le</strong> <strong>et</strong> ses environs,<br />
10 étaient <strong>public</strong>s <strong>et</strong> 1 mixte (Source: Liste des Institutions Sanitaires, MSPP 2005).<br />
Le secteur privé prédominait donc dans la proportion de 2/1 <strong>et</strong> <strong>le</strong>s hôpitaux privés à<br />
but lucratif s’équilibraient en nombre avec <strong>le</strong>s institutions dites caritatives. Toutefois,<br />
<strong>le</strong>s soins n’étaient pas gratuits dans ces dernières <strong>et</strong> beaucoup restaient<br />
économiquement inaccessib<strong>le</strong>s à une grande partie de la population.<br />
En raison de certains facteurs politiques, économiques, sociaux <strong>et</strong> environnementaux,<br />
la situation sanitaire, par bien des aspects, avait continué à se dégrader.<br />
La liste des déficiences du système pourrait s’allonger indéfiniment. Toutefois, <strong>le</strong>s<br />
insuffisances du système, tel<strong>le</strong>s que décrites, ont été démontrées de manière probante<br />
cinq années avant la catastrophe.<br />
1.2 Situation Hospitalière après <strong>le</strong> Séisme.<br />
Les dégâts, sur <strong>le</strong> réseau des institutions sanitaires, au <strong>le</strong>ndemain du séisme furent<br />
considérab<strong>le</strong>s. La destruction des infrastructures sanitaires ont atteint des proportions<br />
démesurées: “Dans <strong>le</strong>s trois régions <strong>le</strong>s plus touchées, 30 hôpitaux sur 49 ont été<br />
sévèrement endommagés ou détruits, réduisant ainsi la capacité de prise en charge de<br />
centaines de milliers de b<strong>le</strong>ssés...” reconnaît <strong>le</strong> Plan Intérimaire de reconstruction du<br />
Secteur Santé.<br />
Dans ce même document, présenté par <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s du MSPP, <strong>le</strong>s pertes sont<br />
estimées à 184 millions de dollars <strong>et</strong> <strong>le</strong>s besoins cumulés, à 277 millions. Ceux du<br />
secteur privé tant associatif que lucratif s’élèveraient à 143 millions, surpassant par<br />
conséquent <strong>le</strong>s prévisions pour <strong>le</strong> secteur <strong>public</strong>. Plus loin, on peut lire dans <strong>le</strong> même<br />
texte, c<strong>et</strong>te expression de reconnaissance: “ Il convient éga<strong>le</strong>ment de mentionner la<br />
7
très forte implication du secteur privé à but lucratif dans la fourniture de services qui<br />
a été activée de façon spontanée <strong>et</strong> qui se maintient encore quelques mois après.”<br />
Les institutions privées, devant l’amp<strong>le</strong>ur de la catastrophe <strong>et</strong> la détresse des sinistrés<br />
avaient spontanément ouvert <strong>le</strong>urs portes au service de la col<strong>le</strong>ctivité <strong>et</strong> à<br />
l’exonération des soins. L’Etat l’a concédé <strong>et</strong> des modalités de partenariat ont été<br />
annoncées, avec <strong>le</strong> secteur privé. La “recapitalisation des institutions de santé<br />
fortement affectées par l’offre de soins gratuits durant <strong>le</strong>s deux derniers mois” fut<br />
nommément considérée comme une des voies possib<strong>le</strong>s de ce partenariat.<br />
2-La problématique<br />
Dans <strong>le</strong>s trois départements touchés par <strong>le</strong> séisme du 12 janvier, <strong>le</strong> réseau déjà<br />
déficient des structures hospitalières, a été gravement éprouvé. La majorité des<br />
institutions prestataires est devenue inopérante. A la même occasion, la population<br />
s’est appauvrie considérab<strong>le</strong>ment, ce qui comprom<strong>et</strong> sa capacité à assumer <strong>le</strong><br />
paiement des soins de santé, qui reposait antérieurement à 40%, sur <strong>le</strong>s budg<strong>et</strong>s des<br />
famil<strong>le</strong>s.<br />
En réponse au désastre, un formidab<strong>le</strong> appareil humanitaire international s’est<br />
mobilisé, réalisant une invasion systématique, mais désorganisée de l’espace sanitaire<br />
haïtien. Une forte tendance à l’exemption du paiement des prestations de soins en a<br />
résulté. Ceci a aggravé du même coup, la situation des institutions privées à but<br />
lucratif, qui, sous <strong>le</strong> poids de l’effort résolument consenti, ont offert gratuitement des<br />
soins à la population.<br />
2.1 Le modè<strong>le</strong> causal<br />
2.1.1 Le problème :<br />
Suite au 12 Janvier 2010, <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>, en tant qu’institution privée, a des difficultés<br />
d’adaptation à son environnement, dans <strong>le</strong>quel règne un contexte d’exemption de<br />
paiement des soins.<br />
2.1.2 Les différentes causes liées à ce problème consistent en :<br />
1-Une crise financière accentuée après <strong>le</strong> séisme<br />
Le <strong>CHSC</strong>, à l’instar d’autres hôpitaux du secteur privé, a dû offrir gratuitement des<br />
8
soins à la population durant <strong>le</strong>s 3 mois qui ont suivi <strong>le</strong> séisme.<br />
2-Une tendance nationa<strong>le</strong> vers la gratuité des soins<br />
Suivant <strong>le</strong> plan intérimaire du Ministère de la Santé, « un nouveau contrat social devra<br />
émerger où la société garantisse <strong>le</strong> droit d’accès aux anciens <strong>et</strong> nouveaux groupes<br />
vulnérab<strong>le</strong>s <strong>et</strong>, à terme, à toute la population à un ensemb<strong>le</strong> de prestations sans que <strong>le</strong>s<br />
barrières financières <strong>et</strong> géographiques soient un facteur restrictif de c<strong>et</strong> accès ». MSPP<br />
2010.<br />
Une multiplicité d’acteurs, représentants d’organisation internationa<strong>le</strong>, a intégré <strong>le</strong><br />
système sanitaire <strong>et</strong> offre à la population un service soit complètement gratuit soit à<br />
coût réduit.<br />
3-L’incapacité de la population à payer <strong>le</strong>s services<br />
La majorité de la population est sévèrement affectée par <strong>le</strong> séisme <strong>et</strong> accuse des pertes<br />
en vies humaines ainsi que des dégâts matériels importants. La classe moyenne est<br />
appauvrie <strong>et</strong> son exode vers l’étranger ne fait qu’aggraver la situation.<br />
4-La décapitalisation du secteur privé<br />
Le secteur privé commercial est tout aussi touché. Toutefois, ceux qui ont <strong>le</strong>s moyens<br />
partent se faire soigner à l’étranger.<br />
« L’impact de la crise va donc se faire sentir pendant de nombreuses années du fait,<br />
d’une part, des risques d’épidémies attendues liées aux conditions précaires de<br />
logement d’une partie de la population, d’autre part, de l’augmentation de la pauvr<strong>et</strong>é<br />
liée à la réduction des activités économiques ».<br />
2.1.3 Choix du problème prioritaire par la méthode de Hanlon<br />
Les critères utilisés sont <strong>le</strong>s suivants :<br />
Critères<br />
Score<br />
A= Amp<strong>le</strong>ur du problème 0-10<br />
B= Sévérité 0-10<br />
C=Efficacité de la solution 0.5-1.5<br />
D=Faisabilité de l’intervention 0-1<br />
Score = (A + B) C x D<br />
9
En se rapportant à la méthode de Hanlon, la dégradation de la situation sanitaire<br />
obtient <strong>le</strong> score <strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé, mais toutefois, l’adaptation des hôpitaux privés a été<br />
choisie comme problème à solutionner par rapport à la plus grande capacité d’agir sur<br />
ce problème. (Voir tab<strong>le</strong>au en annexe).<br />
Ce travail repose sur la question à savoir comment engager <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> dans une voie de<br />
partenariat <strong>public</strong> privé, qui lui perm<strong>et</strong>tra de s’adapter au contexte actuel <strong>et</strong><br />
reprendre ses activités sur de nouvel<strong>le</strong>s bases.<br />
3- Le Mandat<br />
Le mandant est propriétaire majoritaire de l’institution. Il s’agit de la Fondation<br />
Jean-Marc Savain, une organisation à but non lucratif qui s’est associée à une<br />
coopérative médica<strong>le</strong>, la SOCOMED, pour <strong>le</strong> montage du proj<strong>et</strong> d’hôpital. La<br />
Fondation a invité un groupe d’étudiants en Gestion des Services de Santé, à se<br />
pencher sur la problématique énoncée plus haut, à la recherche des scénarios de<br />
partenariat possib<strong>le</strong>s, viab<strong>le</strong>s <strong>et</strong> pérennes. Un PPP devrait en résulter, créant une<br />
structure organisationnel<strong>le</strong> nouvel<strong>le</strong>.<br />
4- OBJECTIFS DU PROJET D’INTERVENTION<br />
Objectif Général -<br />
Ce sera de déterminer une approche contractuel<strong>le</strong> intéressante <strong>et</strong> réalisab<strong>le</strong>,<br />
susceptib<strong>le</strong> de répondre au mieux aux attentes du mandant.<br />
Objectifs Spécifiques -<br />
Ils sont au nombre de cinq:<br />
- Analyser la situation actuel<strong>le</strong> du <strong>CHSC</strong>;<br />
- Inventorier <strong>le</strong>s différents modè<strong>le</strong>s de partenariat <strong>public</strong>-privé existants;<br />
- Re<strong>le</strong>ver des options de partenariat compatib<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong>s environnements<br />
interne <strong>et</strong> externe du <strong>CHSC</strong>;<br />
- Identifier parmi ces options, <strong>le</strong>s scénarios <strong>le</strong>s plus pertinents, au regard du<br />
discours des propriétaires <strong>et</strong> des exigences de la loi haïtienne;<br />
- Faire des recommandations quant à la manière d’accéder à ce partenariat.<br />
10
4- PRESENTATION DU <strong>CHSC</strong> (voir <strong>le</strong> document en annexe)<br />
B-METHODOLOGIE<br />
Une revue de la littérature a été réalisée en fonction des thèmes clés suivants :<br />
Contractualisation <strong>et</strong> PPP. C<strong>et</strong>te revue a permis de mieux cerner <strong>le</strong> partenariat, <strong>le</strong>s<br />
différents types dans <strong>le</strong> monde, <strong>le</strong>s enjeux, risques <strong>et</strong> avantages. C<strong>et</strong> inventaire a<br />
éga<strong>le</strong>ment facilité l’élaboration du cadre conceptuel.<br />
D’un autre côté, l’intégration des notions étudiées dans différents modu<strong>le</strong>s faisant<br />
partie du cursus du DESS a été effectuée, en raison du fait que c<strong>et</strong>te proposition<br />
d’intervention peut-être considérée dans <strong>le</strong> cadre d’une étude de faisabilité,<br />
(« évaluation ex ante »), d’un proj<strong>et</strong>, d’un processus de changement.<br />
Un cadre d’analyse a été développé <strong>et</strong> a permis de :<br />
-‐<br />
procéder à la préparation opérationnel<strong>le</strong> de la col<strong>le</strong>cte des données après avoir<br />
déterminé <strong>le</strong>s objectifs, la composition des groupes de recueil d’informations<br />
<strong>et</strong> de la tail<strong>le</strong> de l’échantillon à questionner<br />
-‐<br />
mieux identifier <strong>le</strong>s acteurs potentiels de ce partenariat.<br />
Différentes gril<strong>le</strong>s d’<strong>entre</strong>vues ont été construites à partir de paramètres bien définis <strong>et</strong><br />
en fonction de la qualité de la personne à interroger : un type de questionnaire était<br />
destiné aux acteurs du <strong>CHSC</strong> ou exerçant dans d’autres institutions de la place, un<br />
autre à l’adresse des responsab<strong>le</strong>s du MSPP <strong>et</strong> <strong>le</strong> dernier à celui des experts qui ont été<br />
éga<strong>le</strong>ment appréciés comme acteurs du système. (Voir <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au des acteurs consultés<br />
en annexe).<br />
Il est opportun de souligner, <strong>entre</strong> autres, que <strong>le</strong> phénomène de contractualisation en<br />
Haïti a été mieux cerné à travers la consultation d’experts ayant :<br />
• Participé à un partenariat <strong>entre</strong> l’état <strong>et</strong> <strong>le</strong> privé en Haïti ;<br />
• Travaillé au Ministère de la santé Publique <strong>et</strong> de la Population <strong>et</strong>/ou dans <strong>le</strong><br />
secteur Privé ;<br />
• Contribué à un processus de changement dans <strong>le</strong> système sanitaire.<br />
Leur opinion sur <strong>le</strong>s PPP en Haïti en général, <strong>et</strong> dans <strong>le</strong> cadre du <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> l’Etat en<br />
particulier, a été d’un apport intéressant. En eff<strong>et</strong>, cel<strong>le</strong>-là a été prise en compte dans<br />
11
la description de l’option de scénario choisi ainsi que dans <strong>le</strong> libellé des<br />
recommandations.<br />
Limitations<br />
Des limitations qui ont été significatives pour <strong>le</strong> travail sont de trois ordres :<br />
1) Faib<strong>le</strong>sse en documentations importantes au niveau du <strong>CHSC</strong>; très peu de<br />
documents ont pu, en eff<strong>et</strong>, être consultés tels que la planification stratégique, <strong>le</strong>s<br />
rapports financiers <strong>et</strong> techniques.<br />
2) Faib<strong>le</strong>sse de l’échantillonnage: L’institution étant fermée, certains acteurs n’ont pas<br />
pu être rencontrés.<br />
D’un autre côté, <strong>le</strong> questionnaire a été envoyé par voie é<strong>le</strong>ctronique à ceux, tels que<br />
certaines personnalités importantes attachées au MSPP ou militant au sein<br />
d’organisations non gouvernementa<strong>le</strong>s ou agences de coopération, qui n’étaient pas en<br />
mesure de répondre physiquement à notre invitation, en raison de certaines contraintes<br />
majeures (déplacement en mission, gestion de situation d’urgence).<br />
Aussi <strong>le</strong> nombre déterminé d’acteurs <strong>et</strong> d’experts à questionner a-t-il été très faib<strong>le</strong><br />
par rapport à l’objectif visé.<br />
En outre, la population n’a pu être interrogée sur sa perception du <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> partager<br />
son opinion sur l’éventuel partenariat <strong>entre</strong> celui-ci <strong>et</strong> l’Etat, en raison de la ferm<strong>et</strong>ure<br />
du <strong>CHSC</strong>.<br />
3) Le temps imparti pour la réalisation du travail peut éga<strong>le</strong>ment être incriminé.<br />
C-PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS<br />
1-Synthèse de la revue de littérature<br />
Dans <strong>le</strong> cadre particulier de ce proj<strong>et</strong> d’intervention, une revue de littérature a été<br />
réalisée <strong>et</strong> a porté sur une soixantaine d’écrits dont 47 spécifiquement sur <strong>le</strong> PPP, <strong>le</strong><br />
draft du proj<strong>et</strong> de charte de <strong>Partenariat</strong> Haïtien, trois documents du Ministère de la<br />
Santé Publique <strong>et</strong> de la Population <strong>et</strong> une loi datée de 1996 sur la modernisation des<br />
<strong>entre</strong>prises privées.<br />
Au prime abord, il a semblé nécessaire de définir <strong>le</strong> partenariat <strong>et</strong> particulièrement <strong>le</strong><br />
partenariat <strong>public</strong>-privé. La revue a ensuite permis d’en classer <strong>le</strong>s différentes formes,<br />
<strong>le</strong>s divers contrats qui peuvent être établis, <strong>le</strong>s raisons qui peuvent motiver la<br />
12
echerche d’un partenariat ainsi que <strong>le</strong>s avantages, enjeux, défis, <strong>et</strong> risques auxquels<br />
s’exposent <strong>le</strong>s entités qui recherchent <strong>le</strong> partenariat. El<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment permis<br />
d’identifier <strong>le</strong>s conditions nécessaires à la réussite du PPP <strong>et</strong> <strong>le</strong>s critères sur <strong>le</strong>squels<br />
reposaient l’élaboration de ce type de partenariat. Certains documents portaient<br />
spécifiquement sur <strong>le</strong>s expériences de PPP dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement.<br />
Au cours de la recherche d’informations, <strong>le</strong>s documents concernant <strong>le</strong>s expériences de<br />
partenariat <strong>entre</strong> État <strong>et</strong> hôpitaux ont été éga<strong>le</strong>ment consultés. Il faut cependant avouer<br />
que dans tous <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s r<strong>et</strong>rouvés, c’est l’État qui est <strong>le</strong> mandataire contrairement à<br />
la situation qui sera plus loin débattue. Certains documents du Ministère de la santé<br />
publique ont été parcourus afin de connaitre la position de l’État haïtien sur la<br />
question <strong>et</strong> de déterminer l’expérience de ce dernier dans ce type de relations.<br />
L’investigation a aussi porté sur <strong>le</strong>s proj<strong>et</strong>s de société de dix partis politiques afin de<br />
déterminer si ces derniers avaient envisagé <strong>le</strong> PPP comme <strong>le</strong>vier pouvant contribuer<br />
au développement, de manière à voir si la présence de <strong>le</strong>ur dauphin aux timons des<br />
affaires de la république pourrait constituer une condition critique à la réalisation du<br />
partenariat <strong>entre</strong> l’Etat <strong>et</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>.<br />
2-CADRE CONCEPTUEL (voir Figure 1)<br />
Les Acteurs.-<br />
Le triang<strong>le</strong> des acteurs du proj<strong>et</strong> est constitué par <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s de pouvoir, soit l’Etat, <strong>le</strong><br />
<strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> la Population, c’est à dire, respectivement, <strong>le</strong>s contractants <strong>et</strong> <strong>le</strong> bénéficiaire<br />
du proj<strong>et</strong>.<br />
2.1Les Entités Publiques<br />
Le MSPP serait <strong>le</strong> chef de fi<strong>le</strong> des entités publiques. Au niveau opérationnel<br />
cependant, il collabore avec d’autres partenaires <strong>public</strong>s. L’un des experts interrogés<br />
l’a rappelé : certains décideurs étatiques sont engagés dans la dispensation des soins<br />
(Ministère des Affaires Socia<strong>le</strong>s, avec l’OFATMA). D’autres pourraient <strong>le</strong> devenir<br />
(Le Secrétariat d’Etat des Handicapés). Le Ministère des Finances <strong>et</strong> celui de la<br />
Planification qui pourvoient aux ressources financières <strong>et</strong> matériel<strong>le</strong>s devraient être<br />
sollicités pour en faire partie. Des organismes autonomes de l’Etat (L’OAVCT par ex.)<br />
pourraient éga<strong>le</strong>ment souscrire au proj<strong>et</strong>.<br />
13
2.2 Le Consortium Privé-<br />
L’interlocuteur privilégié serait <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>. Mais il aurait intérêt à renforcer sa position<br />
par l’adjonction à son équipe, d’acteurs privés partageant avec el<strong>le</strong> des va<strong>le</strong>urs <strong>et</strong> des<br />
intérêts, au point de m<strong>et</strong>tre <strong>le</strong>urs ressources aux côtés des siennes. Ce consortium<br />
d’<strong>entre</strong>prises lucratives, caritatives, l’accompagnerait dans la négociation avec l’entité<br />
publique.<br />
L’expert, cité plus haut, a aussi pensé qu’une plaidoirie devant la Commission Santé<br />
du Par<strong>le</strong>ment hâterait l'éclosion de ce PPP d’un genre nouveau, sécuriserait l’accord <strong>et</strong><br />
concourrait à pérenniser l’organisation émergente.<br />
La population a tout à gagner dans une expansion du <strong>CHSC</strong> vers <strong>le</strong> service <strong>public</strong>. Les<br />
besoins sont énormes <strong>et</strong> <strong>le</strong> plateau technique de l’hôpital est à même d’y faire face. Sa<br />
structure organisationnel<strong>le</strong>, transposée dans <strong>le</strong> système <strong>public</strong> de santé (NPM),<br />
contribuerait à sa modernisation <strong>et</strong> pourrait servir de modè<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s hôpitaux<br />
existants. Ce serait un proj<strong>et</strong> pilote pour de futures contractualisations de l’Etat.<br />
2.3 Le Processus de PPP.-<br />
Certains groupes organisés de la société civi<strong>le</strong> pourraient être habilités à jouer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong><br />
d’arbitre dans <strong>le</strong> processus des négociations. Car <strong>le</strong>s contractants s’amèneront à la<br />
tab<strong>le</strong> des négociations avec <strong>le</strong>urs ressources certes, mais aussi flanqués de <strong>le</strong>urs<br />
va<strong>le</strong>urs, d’intérêts souvent contradictoires <strong>et</strong> de contraintes liées à <strong>le</strong>ur nature <strong>et</strong> à <strong>le</strong>ur<br />
environnement. Leurs spécificités seront confrontées avec une claire conscience des<br />
risques encourus <strong>et</strong> des conditions critiques auxquel<strong>le</strong>s ils se trouveront assuj<strong>et</strong>tis.<br />
2.4 Une Organisation Emergente <strong>et</strong> son Impact sur <strong>le</strong> Système.-<br />
Emergera des pourpar<strong>le</strong>rs, une institution hybride, mixte, mue par ses va<strong>le</strong>urs propres,<br />
sa mission, ses objectifs précis <strong>et</strong> une stratégie spécifique pour <strong>le</strong>s atteindre. El<strong>le</strong><br />
adoptera des normes <strong>et</strong> procédures pour la poursuite des résultats attendus. Usagers<br />
satisfaits, contributeurs <strong>et</strong> organisations de la société civi<strong>le</strong> paieront l’organisation<br />
émergente en légitimité (fréquentation, prestige) <strong>et</strong> pérennisation, soutien politique,<br />
contribution financière.<br />
14
3-CADRE D’ANALYSE<br />
« Le partenariat est une association active de différents intervenants qui tout en<br />
maintenant <strong>le</strong>ur autonomie, acceptent de m<strong>et</strong>tre en commun <strong>le</strong>urs efforts. Ils veu<strong>le</strong>nt<br />
atteindre ensemb<strong>le</strong> un objectif commun relié à un problème ou à un besoin clairement<br />
identifié dans <strong>le</strong>quel en vertu de <strong>le</strong>ur mission respective, ils ont un intérêt, une<br />
responsabilité, une motivation, voire une obligation. » 1<br />
Ce cadre perm<strong>et</strong>tra d’analyser :<br />
A- Les entités (MSPP/<strong>CHSC</strong>) appelées à s’investir dans ce partenariat, <strong>le</strong>urs<br />
intérêts, motivations, responsabilités, obligations <strong>et</strong> contributions.<br />
B- Les modalités de ce partenariat<br />
C- Sa faisabilité<br />
D- Les différents scénarios<br />
E- Les recommandations en vue d’optimiser son implantation<br />
4-ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES<br />
L’analyse des données recueillies a permis de re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s forces, faib<strong>le</strong>sses, menaces<br />
<strong>et</strong> opportunités du C<strong>entre</strong> Hospitalier du Sacré Cœur :<br />
4-1 Environnement Interne<br />
4.1.1 Les Forces<br />
Pour 100% des acteurs rencontrés, <strong>le</strong>s forces du <strong>CHSC</strong> résidaient en :<br />
-‐ La standardisation des procédures <strong>et</strong> des qualifications ;<br />
-‐ La recherche de la qualité par <strong>le</strong> personnel ;<br />
-‐<br />
L’existence d’un système d’affiliation ou d’incorporation des médecins<br />
après soumission d’une demande <strong>et</strong> d’un curriculum vitae ;<br />
-‐<br />
Le fonctionnement du département de gestion des patients assuré par des<br />
travail<strong>le</strong>urs sociaux ;<br />
1 INGENIORS, Anne Killi, consultante Senior, Septembre 2008 <br />
15
-‐<br />
La présence de système central de gaz médicaux, d’un département d’imagerie<br />
médica<strong>le</strong> sophistiquée <strong>et</strong> de deux sal<strong>le</strong>s d’opération bien <strong>entre</strong>tenues <strong>et</strong><br />
équipées ;<br />
-‐<br />
La disponibilité du personnel médical qualifié en permanence (présence des<br />
médecins de famil<strong>le</strong>) ;<br />
-‐<br />
Le fonctionnement en permanence du laboratoire (avec délivrance des<br />
résultats en 2 heures) <strong>et</strong> de la pharmacie ;<br />
-‐<br />
La motivation du personnel, démontrant un sentiment d’appartenance.<br />
Quant aux objectifs du <strong>CHSC</strong>, ils étaient connus partiel<strong>le</strong>ment d’après 42% des<br />
personnes interrogées. Pour l’ensemb<strong>le</strong>, l’atmosphère de travail était bonne <strong>et</strong><br />
l’existence d’un comité d’éthique a été mentionnée par 42% des acteurs du <strong>CHSC</strong>. Le<br />
caractère parasismique du local a été souligné par un informateur. (Voir tab<strong>le</strong>au en<br />
annexe).<br />
4.1.2 Les Faib<strong>le</strong>sses<br />
100% ont rapporté :<br />
-‐ La faib<strong>le</strong> capacité d’accueil du <strong>CHSC</strong> ;<br />
-‐<br />
La ferm<strong>et</strong>ure inévitab<strong>le</strong> du <strong>CHSC</strong> après avoir fourni des soins gratuitement<br />
après <strong>le</strong> séisme.<br />
86% reconnaissent :<br />
-‐ La mauvaise communication <strong>entre</strong> l’organisation <strong>et</strong> <strong>le</strong> <strong>public</strong> ;<br />
-‐ Le manque de diffusion de la mission ;<br />
-‐ L’importance de la masse salaria<strong>le</strong> ;<br />
-‐<br />
Le seuil de rentabilité é<strong>le</strong>vé.<br />
57% ont rapporté <strong>le</strong> non respect des procédures administratives.<br />
Pour 43 %, la multiplicité de gestionnaires <strong>et</strong> d’objectifs, <strong>le</strong> manque de<br />
standardisation des coûts de service, l’inexistence de chambres à un prix abordab<strong>le</strong>, la<br />
nécessité d’élargir l’offre des soins constituent des faib<strong>le</strong>sses au niveau de<br />
l’organisation.<br />
16
28.5% ont souligné l’absence de service communautaire.<br />
14% ont relaté la faib<strong>le</strong>sse du système de gestion des ressources humaines.<br />
En dernier lieu, tous <strong>le</strong>s acteurs sont unanimes à reconnaitre que la réouverture du<br />
<strong>CHSC</strong> est souhaitab<strong>le</strong> <strong>et</strong> qu’un changement de vision est nécessaire en vertu du<br />
contexte actuel. La majorité (85%) adhère à l’idée de l’établissement d’un partenariat<br />
<strong>public</strong> privé <strong>entre</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> l’ETAT. Toutefois, <strong>le</strong>s modalités de ce partenariat<br />
doivent être clairement définies.<br />
4.2 Environnement externe.<br />
4.2.1 Les Opportunités<br />
Les relations antérieures <strong>entre</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong> MSPP étaient bonnes <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te institution<br />
a été accréditée au niveau national. Un programme de formation en imagerie médica<strong>le</strong><br />
avait été proposé au MSPP dans <strong>le</strong> cadre d’un partenariat, mais n’a pu être concrétisé.<br />
De plus, des liens <strong>entre</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> une université américaine pourraient être rendus<br />
possib<strong>le</strong> à l’occasion de l’émergence de c<strong>et</strong>te nouvel<strong>le</strong> vision de l’institution,<br />
moyennant son affiliation avec l’ETAT.<br />
En outre, dans <strong>le</strong> cadre même du contexte post séisme, plusieurs organisations<br />
étrangères sont intéressées à apporter de l’aide, ceci constitue une fenêtre<br />
d’opportunité à saisir par <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>.<br />
Les équipements disponib<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>ment sont de grande importance. Dans <strong>le</strong> cadre<br />
d’un partenariat avec l’ETAT, une plus grande partie de la population aura la<br />
possibilité de bénéficier de c<strong>et</strong>te technologie pointue <strong>et</strong> de soins appropriés.<br />
Les experts consultés intervenant dans <strong>le</strong> milieu des ONG, secteur <strong>public</strong> ou privé<br />
lucratif ou non pensent que ce partenariat est envisageab<strong>le</strong> (100%), mais il est<br />
nécessaire d’avoir un cadre légal pour <strong>le</strong> partenariat <strong>public</strong> privé en Haïti <strong>et</strong> certaines<br />
modalités après négociations <strong>et</strong> consensus pourraient être <strong>le</strong>s suivantes :<br />
-‐ Le partenariat qui serait de type relationnel (100%)<br />
-‐ La régulation par l’Etat qui édicterait <strong>le</strong>s normes <strong>et</strong> standards (100%)<br />
-‐<br />
Les rô<strong>le</strong>s <strong>et</strong> responsabilités de chacune des entités devraient n<strong>et</strong>tement être<br />
définis (88%)<br />
17
-‐<br />
La réalisation d’une étude des coûts qui devrait être <strong>entre</strong>prise au moment de<br />
l’étude de faisabilité (62,5%)<br />
-‐ La gestion des ressources humaines devrait re<strong>le</strong>ver du <strong>CHSC</strong> (62.5%)<br />
-‐<br />
L’institution qui émergerait à la suite du partenariat devrait être une structure<br />
sanitaire mixte à but non lucratif (80%)<br />
« Sans ce partenariat, pense l’un d’<strong>entre</strong> eux, Haïti ne pourra pas s’en sortir. Le<br />
secteur <strong>public</strong> ne pouvant couvrir à lui seul tout <strong>le</strong> pays, il faut qu’il s’associe<br />
inévitab<strong>le</strong>ment au secteur privé pour augmenter l’offre de services. » Pour y aboutir, il<br />
est nécessaire que <strong>le</strong>s termes du contrat soient bien définis.<br />
Les Menaces :<br />
Ils sont de plusieurs ordres :<br />
-‐<br />
La faisabilité financière d’une tel<strong>le</strong> <strong>entre</strong>prise doit être effectuée de manière à<br />
établir n<strong>et</strong>tement <strong>le</strong>s raisons justifiant ce partenariat avec <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> en particulier,<br />
étant donné que <strong>le</strong> séisme a affecté bon nombre d’institutions sanitaires tant<br />
publiques que privées.<br />
-‐<br />
La construction de nouveaux hôpitaux à la capita<strong>le</strong> <strong>et</strong> dans certaines vil<strong>le</strong>s de<br />
province avec la collaboration d’organisations non gouvernementa<strong>le</strong>s<br />
internationa<strong>le</strong>s, est à l’étude.<br />
-‐<br />
La prise en charge des pathologies cancéreuses est un des programmes de soins<br />
spécialisés que pourrait offrir <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>. Cependant, un tel proj<strong>et</strong> a déjà étenvisagé<br />
dans <strong>le</strong> cadre de l’appui technique qu’offre l’Agence Internationa<strong>le</strong> de l’Energie<br />
Atomique (AIEA) au MSPP.<br />
-‐<br />
La perception négative de certains membres de la corporation médica<strong>le</strong> à l’égard<br />
du <strong>CHSC</strong> en raison des conditions strictes d’affiliation <strong>et</strong> d’incorporation.<br />
-‐<br />
La fenêtre d’opportunité que représentait l’aide internationa<strong>le</strong> importante en<br />
période post-séisme immédiate est en train de se fermer progressivement.<br />
D-GENERALITES SUR LES PPP<br />
1-<strong>Partenariat</strong> Public Privé<br />
Le concept est une évolution des contrats de concession classiques utilisés en France<br />
18
notamment depuis 1950. Il est né en Ang<strong>le</strong>terre dans <strong>le</strong>s années 90. Le gouvernement<br />
de John Major a dû développer <strong>le</strong> PFI (Private Finance Initiative) suite aux contraintes<br />
budgétaires importantes <strong>et</strong> par rapport aux critiques au suj<strong>et</strong> des privatisations. Tony<br />
Blair a développé en 1997, pour marquer la rupture <strong>le</strong> concept, de PPP (Public<br />
Private Partnership) <strong>et</strong> depuis lors, tant <strong>le</strong>s pays développés que <strong>le</strong>s pays en voie de<br />
développement utilisent ce procédé pour fournir un service <strong>public</strong> aux populations.<br />
Les partenariats avec <strong>le</strong>s pouvoirs <strong>public</strong>s deviennent de plus en plus fréquents <strong>et</strong><br />
représentent une manière de faire face aux problèmes de la col<strong>le</strong>ctivité.<br />
L'Organisation mondia<strong>le</strong> de la santé (OMS) décrit en 1998, la relation qui unit une<br />
entité publique <strong>et</strong> une entité privée comme « un moyen de réunir une série d'acteurs<br />
en vue d'atteindre un objectif commun, qui est d'améliorer la santé des populations en<br />
se fondant sur des rô<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des principes définis d'un commun accord ». Selon l'OMS,<br />
<strong>le</strong>s parties liées par un PPP en santé doivent respecter quatre principes : l'intention<br />
bénéfique en termes de santé publique, l'intention non malveillante (ne doit pas être à<br />
l’origine de problèmes de santé), l'autonomie (de tous <strong>le</strong>s partenaires) <strong>et</strong> l'équité (<strong>le</strong>s<br />
avantages du partenariat doivent porter <strong>le</strong>urs bienfaits sur <strong>le</strong>s personnes qui en ont <strong>le</strong><br />
plus besoin).<br />
2-Différents types de PPP<br />
Il y a plusieurs types de partenariats répertoriés dans <strong>le</strong> monde. Il n'y a pas un modè<strong>le</strong><br />
unique de PPP à suivre car c´est avant tout un jeu d´alliance <strong>entre</strong> des acteurs. C<strong>et</strong>te<br />
alliance est susceptib<strong>le</strong> d´évoluer dans <strong>le</strong> temps selon <strong>le</strong>s compétences des acteurs <strong>et</strong><br />
<strong>le</strong>s paramètres considérés. Les modè<strong>le</strong>s ne sont ni clairs ni précis <strong>et</strong> ils sont très<br />
certainement imprévisib<strong>le</strong>s, bien que certaines caractéristiques se manifestent<br />
davantage dans certaines situations.<br />
Il y a aussi certaines pratiques de partenariat qui sont plus utilisés que d’autres. Ce<br />
sont:<br />
La sous-traitance: type de partenariat où <strong>le</strong> gouvernement garde la responsabilité de<br />
19
toutes <strong>le</strong>s opérations mais délègue l’exécution de certains travaux à des firmes<br />
privées.<br />
La gérance où <strong>le</strong> secteur <strong>public</strong> garde ses actifs. Le secteur privé administre <strong>et</strong> assure<br />
l’<strong>entre</strong>tien des équipements utilisés <strong>et</strong> est rémunéré par <strong>le</strong> secteur <strong>public</strong>.<br />
La gestion déléguée est un type de partenariat où la gestion d’une activité est confiée<br />
en partie ou en totalité au secteur privé.<br />
L’affermage qui peut être subdivisée en deux types :<br />
-‐<br />
Le type A où l’<strong>entre</strong>prise privée est propriétaire de l’immobilisation <strong>et</strong> <strong>le</strong> loue<br />
à l’État qui l’exploite.<br />
-‐<br />
Le type B où l’administration publique conserve la propriété des<br />
immobilisations <strong>et</strong> <strong>le</strong> contractant est responsab<strong>le</strong> de l’exploitation.<br />
-‐<br />
La concession. Ici, <strong>le</strong> secteur privé est responsab<strong>le</strong> de l’investissement dans <strong>le</strong><br />
cadre d’une nouvel<strong>le</strong> activité ou achète <strong>le</strong>s actifs <strong>et</strong> infrastructures publiques.<br />
(Voir <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au en annexe)<br />
3-Les raisons qui portent à faire un partenariat.<br />
Il existe toujours une raison pour recourir à un partenariat. Le plus souvent, c´est<br />
l´État qui cherche un partenaire privé pour l´amélioration de la qualité de la prestation<br />
de services à la population. Le partenariat est souvent utilisé pour résoudre un<br />
problème.<br />
Flo Frank <strong>et</strong> Anne Smith nous ont permis de comprendre <strong>le</strong>s raisons qui poussaient<br />
<strong>le</strong>s différents acteurs à conclure des partenariats :<br />
- « Trouver des solutions à des problèmes comp<strong>le</strong>xes ;<br />
- Faire de l´argent ou partager des ressources ;<br />
- Combiner <strong>le</strong>urs efforts pour tirer profit des possibilités ;<br />
- Accroitre la capacité de pression politique, l´influence, la crédibilité ou<br />
améliorer <strong>le</strong> standing ;<br />
- Faire plus ou mieux avec moins grâce au partage des coûts ou compétences ;<br />
20
- Perm<strong>et</strong>tre de poursuivre des activités avec moins de ressources ;<br />
- Attirer des gens possédant une expertise, des connaissances spécialisées ou de<br />
l´expérience…. »<br />
L´État r<strong>entre</strong> dans un partenariat <strong>public</strong>-privé juste dans <strong>le</strong> but de relancer l´économie<br />
lors de faillite d´<strong>entre</strong>prise privée à travers une recapitalisation.<br />
Le secteur privé souvent r<strong>entre</strong> dans un partenariat pour pouvoir bénéficier de certains<br />
avantages comme la diminution ou l´exemption de taxes.<br />
Les bail<strong>le</strong>urs de fonds souvent requièrent une collaboration avec l´état avant de<br />
financer certains proj<strong>et</strong>s, ce qui m<strong>et</strong> <strong>le</strong> privé dans l’obligation de chercher un<br />
partenariat avec l’état pour pouvoir bénéficier de certains financements.<br />
Selon Cordheiro, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s raisons invoquées pour recourir au PPP sont: la<br />
f<strong>le</strong>xibilité, l’adaptation au changement, l’amélioration de la communication <strong>et</strong> la<br />
résolution des conflits qui se fait avec plus de transparence. Il pense aussi que <strong>le</strong>s PPP<br />
sont une « réponse à la dichotomie traditionnel<strong>le</strong> de fournissement de services <strong>public</strong>s<br />
<strong>entre</strong> <strong>le</strong>s hiérarchies <strong>et</strong> <strong>le</strong>s marchés »<br />
D’autres auteurs pensent que <strong>le</strong> PPP perm<strong>et</strong>trait même de réunir deux secteurs qui ont<br />
pour objectif de perm<strong>et</strong>tre au système de santé de progresser en améliorant<br />
l’utilisation des ressources, en évitant <strong>le</strong>s duplications, en utilisant au mieux ou même<br />
en formant <strong>le</strong>s ressources humaines pour offrir un accès équitab<strong>le</strong> aux soins. 2<br />
Enfin, pour certains auteurs, <strong>le</strong> PPP occasionnerait un doub<strong>le</strong> mouvement : 3<br />
- d’une part, l’augmentation de la place du secteur privé dans l’offre de soins<br />
principa<strong>le</strong>ment en favorisant <strong>le</strong>s mécanismes d’achat de services de santé ;<br />
- d’autre part, <strong>le</strong> renforcement des services <strong>public</strong>s dans <strong>le</strong>urs prérogatives<br />
pour régu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> système. C<strong>et</strong>te position est partagée de nos jours par la Banque<br />
Mondia<strong>le</strong> <strong>et</strong> l’Organisation Mondia<strong>le</strong> de la Santé.<br />
2 L’Apport du <strong>Partenariat</strong> Public Prive Dans l’amélioration de l’offre de soins SNMG Rabat <strong>le</strong> 27 Avril <br />
2009 <br />
3 Privatisation des hôpitaux dans <strong>le</strong>s pays en voie de développement Eric de Roodenbeke <br />
21
4-Enjeux, défis, risques des différents types de PP<br />
Ils sont multip<strong>le</strong>s :<br />
-‐<br />
Création de nouvel<strong>le</strong>s tâches <strong>et</strong> besoin de nouvel<strong>le</strong>s compétences pour <strong>le</strong>s<br />
fonctionnaires.<br />
-‐<br />
-‐<br />
-‐<br />
Mise en place d’une fonction évaluative <strong>et</strong> d’un système d’information.<br />
Maîtrise par <strong>le</strong>s pouvoirs <strong>public</strong>s des mécanismes de contractualisation.<br />
Crainte de la perte de contrô<strong>le</strong> <strong>et</strong> diminution de la sphère d’influence des<br />
ministères<br />
-‐<br />
Présence indispensab<strong>le</strong> de multip<strong>le</strong>s prestataires de services afin que <strong>le</strong>s<br />
principes économiques fonctionnent.<br />
-‐<br />
-‐<br />
-‐<br />
-‐<br />
-‐<br />
Nécessité d’un système bancaire fiab<strong>le</strong> <strong>et</strong> d’une législation adaptée.<br />
Absence de corruption.<br />
Pouvoir politique stab<strong>le</strong>.<br />
Le type de législation devant règ<strong>le</strong>menter <strong>le</strong>s modalités : droit <strong>public</strong> ou privé<br />
Perte de mémoire institutionnel<strong>le</strong> <strong>et</strong> risque d’affaiblissement de l’expertise du<br />
secteur <strong>public</strong> <strong>et</strong> de sa capacité de réaction <strong>et</strong> de résolution des problèmes.<br />
-‐<br />
La jonction de la vision d’un secteur privé où <strong>le</strong>s notions de rentabilité, de<br />
confidentialité dans l’établissement de contrats sont importantes à cel<strong>le</strong> du<br />
secteur <strong>public</strong> où l’équité <strong>et</strong> <strong>le</strong> droit à l’information de la population sont<br />
primordiaux.<br />
-‐<br />
Création d’un système de reddition des comptes en vue d’améliorer<br />
l’imputabilité des différents secteurs.<br />
-‐<br />
-‐<br />
-‐<br />
-‐<br />
Précision du rô<strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> du privé dans <strong>le</strong> système sanitaire<br />
Création de coûts de transaction<br />
Risque de la recherche du profit au détriment de la qualité.<br />
Risque de prédominance de la logique marchande avec ses critères<br />
d’efficience au détriment des va<strong>le</strong>urs d’équité, de justice socia<strong>le</strong>, <strong>et</strong> d’égalité.<br />
22
5-Les avantages du PPP<br />
-‐<br />
Améliorer l’utilisation des ressources publiques en utilisant des méthodes de<br />
gestion novatrices <strong>et</strong> de la rigueur du secteur privé face aux excédents de<br />
coûts ;<br />
-‐ Adjoindre des ressources privées aux ressources publiques ;<br />
-‐ Capacité de diversifier <strong>le</strong>s sources de financement du côté privé ;<br />
-‐ Assurer un transfert de compétence <strong>et</strong> de technologie ;<br />
-‐ Conscientiser <strong>le</strong> secteur privé au suj<strong>et</strong> des objectifs de santé publique ;<br />
-‐ Mobiliser <strong>le</strong> secteur privé dans des programmes sociaux ;<br />
-‐<br />
Établir des alliances <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s deux secteurs.<br />
6- L’expérience haïtienne avec <strong>le</strong> partenariat<br />
Si l’on se base sur <strong>le</strong>s déclarations d’Yves Pétillon lors de sa présentation à la réunion<br />
Gouvernement – bail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> 22 avril 2004 dans sa synthèse des <strong>le</strong>çons apprises par <strong>le</strong>s<br />
bail<strong>le</strong>urs en Haïti, <strong>le</strong> partenariat n’est pas aisé à réaliser en Haïti. Certaines difficultés<br />
sont liées à des positions inhérentes aux bail<strong>le</strong>urs <strong>et</strong> d’autres au contexte haïtien tel<strong>le</strong>s<br />
que :<br />
-‐ La faib<strong>le</strong>sse de l’État de droit qui entraine corruption, insécurité <strong>et</strong> impunité ;<br />
-‐<br />
Le manque d’appropriation des programmes proposés suite à un manque de<br />
volonté politique des gouvernements pour <strong>entre</strong>prendre <strong>le</strong>s changements<br />
nécessaires ;<br />
-‐<br />
La faib<strong>le</strong>sse des institutions étatiques qui ne peuvent pas vraiment assurer <strong>le</strong><br />
suivi <strong>et</strong> <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des programmes <strong>et</strong> qui en outre offrent un faib<strong>le</strong> salaire ;<br />
-‐<br />
Le manque de partenariat <strong>entre</strong> <strong>le</strong> <strong>public</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong> privé d’autant que l’État n’arrive<br />
pas à fixer <strong>le</strong>s priorités <strong>et</strong> jouer son rô<strong>le</strong> de régulateur ;<br />
-‐<br />
L’absence de réf<strong>le</strong>xion de la société haïtienne sur <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s <strong>et</strong> responsabilités<br />
des institutions étatiques ;<br />
-‐<br />
Le manque de communication adéquate <strong>entre</strong> gouvernement <strong>et</strong> population sur<br />
sa position réel<strong>le</strong> <strong>et</strong> ses programmes.<br />
Le partenariat <strong>public</strong> privé est toutefois présent dans <strong>le</strong> champ de la santé. Il est<br />
23
surtout pratiqué <strong>entre</strong> <strong>le</strong> Ministère de la Santé <strong>et</strong> <strong>le</strong>s organisations non<br />
gouvernementa<strong>le</strong>s internationa<strong>le</strong>s <strong>et</strong> haïtiennes de santé à but non lucratif. On peut<br />
citer : <strong>le</strong>s partenariats établis avec <strong>le</strong>s C<strong>entre</strong>s pour <strong>le</strong> Développement <strong>et</strong> la Santé,<br />
l’Hôpital de Pignon, l’hôpital de la Communauté Haïtienne.<br />
Il<br />
faut, par ail<strong>le</strong>urs, se poser la question à savoir si l’État haïtien est intéressé par <strong>le</strong><br />
<strong>Partenariat</strong> Public- Privé car si aux environ de 2003 une charte de partenariat a été<br />
écrite, el<strong>le</strong> n’a pas encore été validée par <strong>le</strong> ministère <strong>et</strong> très peu d’acteurs semb<strong>le</strong>nt<br />
être au courant de son existence. De plus sur neuf proj<strong>et</strong>s de société rédigés par <strong>le</strong>s<br />
actuels partis politiques <strong>et</strong> un candidat indépendant à savoir : Répons paysan, Ansanm<br />
nou fò, Konbit Nasyonal pou devlopman, Respè, Konbit Liberasyon Ekonomik,<br />
Mobilisation pour <strong>le</strong> proj<strong>et</strong> d’Haïti <strong>et</strong> Platfòm 16 Desanm, Dr Jos<strong>et</strong>te Bijou, seuls <strong>le</strong>s<br />
deux premiers ont spécifiquement évoqué <strong>le</strong> <strong>Partenariat</strong> Public Privé comme moyen<br />
de développement économique.<br />
E- ETUDE DE FAISABILITE<br />
Il est important <strong>et</strong> judicieux pour tout proj<strong>et</strong> d’établir sa faisabilité tant financière <strong>et</strong><br />
économique que technique, organisationnel<strong>le</strong>, socioculturel<strong>le</strong> <strong>et</strong> éthique, politique <strong>et</strong><br />
léga<strong>le</strong> en vue de :<br />
a- vérifier si <strong>le</strong>s résultats attendus de celui-ci ont la chance d’être atteints<br />
b- démontrer aux différentes parties prenantes sa pertinence.<br />
La littérature propose différentes méthodes pour réaliser c<strong>et</strong>te étape importante de tout<br />
proj<strong>et</strong>. L’approche qui a été privilégiée dans <strong>le</strong> cadre de celui-ci est au préalab<strong>le</strong>, de<br />
procéder à une analyse stratégique, logique <strong>et</strong> ensuite situationnel<strong>le</strong> qui perm<strong>et</strong>tra de<br />
déterminer <strong>le</strong>s facteurs de risques, <strong>le</strong>s conditions de chaque dimension de<br />
l’environnement, ainsi que de dégager l’influence des acteurs <strong>et</strong> <strong>le</strong>s stratégies à m<strong>et</strong>tre<br />
en place pour maximiser ou réduire c<strong>et</strong> impact.<br />
1- Analyse Stratégique<br />
C<strong>et</strong>te analyse portera un jugement sur la pertinence du choix du problème, la<br />
pertinence des objectifs, la pertinence du partenariat. (Voir modélisation en annexe).<br />
24
1.1 Pertinence du problème<br />
Lorsque l’on considère l’univers des problèmes en Haïti, dans <strong>le</strong> contexte post séisme:<br />
• Destruction tota<strong>le</strong> ou partiel<strong>le</strong> de 60% des hôpitaux après <strong>le</strong> séisme ;<br />
• Emergence de nouveaux groupes cib<strong>le</strong>s : handicapés <strong>et</strong> enfants orphelins ;<br />
• Aggravation de la situation socio sanitaire <strong>et</strong> économique ;<br />
• Existence de1.500.000 de sans abris vivant sous <strong>le</strong>s tentes dans des<br />
conditions précaires ;<br />
• Problème d’adaptation des hôpitaux privés (dont <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>) face au contexte de<br />
la gratuité ;<br />
Parmi tous ces problèmes sus cités, celui de l’adaptation des hôpitaux privés (dont <strong>le</strong><br />
<strong>CHSC</strong>, qui est <strong>le</strong> mandataire du groupe) semb<strong>le</strong> prioritaire en fonction de son amp<strong>le</strong>ur,<br />
sa sévérité, mais aussi de la capacité d’agir sur <strong>le</strong>s causes y relatives. 70% des soins<br />
offerts à la population relèvent du secteur privé, l’Etat à lui seul ne peut couvrir tout <strong>le</strong><br />
territoire. D’où l’importance de la contractualisation dans certaines zones. Le<br />
partenariat <strong>entre</strong> <strong>le</strong> MSPP <strong>et</strong> <strong>le</strong>s CDS pour la prestation de services dans <strong>le</strong> Nord Est<br />
constitue un exemp<strong>le</strong> frappant. Dans <strong>le</strong> département de l’OUEST, <strong>le</strong>s soins spécialisés<br />
<strong>et</strong> l’imagerie médica<strong>le</strong> sont surtout offerts par <strong>le</strong>s hôpitaux privés <strong>et</strong> notamment par <strong>le</strong><br />
<strong>CHSC</strong>. Dans un souci de renforcement de son système national de santé, L’Etat est<br />
prêt à soutenir <strong>le</strong> secteur privé en vue de garantir l’accès aux soins à la population.<br />
Le <strong>CHSC</strong> était un c<strong>entre</strong> hospitalier renfermant des équipements d’une technologie<br />
avancée <strong>et</strong> offrait des services de tout ordre. C<strong>et</strong> hôpital dépassait en matériels<br />
l’unique hôpital de niveau tertiaire du pays, l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti<br />
(HUEH). Les autres c<strong>entre</strong>s hospitaliers, qu’il s’agisse du secteur <strong>public</strong> ou privé sont<br />
en majorité endommagés, insuffisants <strong>et</strong> sous équipés. Le <strong>CHSC</strong> en ouvrant ses portes<br />
sur de nouvel<strong>le</strong>s bases pourra répondre aux besoins de la population, surtout en soins<br />
spécialisés.<br />
1.2 Pertinence du choix de l’intervention<br />
L’objectif de l’intervention consiste à augmenter l’accessibilité aux soins spécialisés<br />
de la Population par la réouverture du <strong>CHSC</strong>.<br />
25
Dans <strong>le</strong> cadre de ce partenariat, <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> devra rouvrir ses portes <strong>et</strong> fournir des soins<br />
spécialisés à la population tout en favorisant l’accessibilité financière de certaines<br />
couches défavorisées par <strong>le</strong> biais de subvention <strong>et</strong>/ou d’exonération.<br />
Par <strong>le</strong> fait d’augmenter l’accessibilité aux soins, c<strong>et</strong>te intervention est pertinente <strong>et</strong><br />
perm<strong>et</strong>tra au <strong>CHSC</strong> de réduire la morbi-mortalité liée aux complications de certaines<br />
pathologies dont fort souvent <strong>le</strong> diagnostic n’est pas fait dans <strong>le</strong>s c<strong>entre</strong>s de niveau<br />
secondaire ou tertiaire suite à un déficit de la technologie ; par conséquent, ce<br />
développement de partenariat perm<strong>et</strong> tout aussi bien au <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> à l’ETAT d’atteindre<br />
l’objectif ultime qui est de contribuer à l’amélioration de la santé de la population.<br />
L’objectif d’intervention est donc pertinent par rapport au problème choisi.<br />
1.3 Pertinence du <strong>Partenariat</strong><br />
Suite au séisme du 12 Janvier, <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> a offert un service <strong>public</strong> quoiqu’étant une<br />
institution privée, en réponse aux va<strong>le</strong>urs prônées dans <strong>le</strong> système sanitaire haïtien :<br />
« justice socia<strong>le</strong>, équité, solidarité ».<br />
Le séisme a frappé toutes <strong>le</strong>s couches socia<strong>le</strong>s de la population, <strong>le</strong>s soins ont été<br />
offerts gratuitement pendant un certain temps sur tout <strong>le</strong> territoire national.<br />
Aujourd’hui un partenariat avec l’Etat perm<strong>et</strong>tra d’atteindre c<strong>et</strong> objectif d’intervention.<br />
En considérant l’apport potentiel de chaque instance, en regard des négociations<br />
futures, ce partenariat semb<strong>le</strong> pertinent.<br />
2- Analyse Logique (voir modélisation en annexe)<br />
2.1 Hypothèse causa<strong>le</strong> : lien <strong>entre</strong> l’objectif ultime <strong>et</strong> l’objectif d’intervention<br />
L’hypothèse causa<strong>le</strong> est forte car en améliorant l’accessibilité aux soins, l’équipe<br />
soignante augmente éga<strong>le</strong>ment la prise en charge de certaines pathologies spécifiques<br />
<strong>et</strong> contribue à la réduction de la morbi- mortalité liée à ces dernières.<br />
Par exemp<strong>le</strong>, l’accès aux soins en cardiologie, ainsi que la possibilité d’établir un<br />
diagnostic précocement perm<strong>et</strong> d’améliorer la qualité de vie du patient <strong>et</strong> d’augmenter<br />
sa survie.<br />
26
2.2 Hypothèse d’intervention : lien <strong>entre</strong> l’objectif d’intervention <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />
objectifs de production<br />
L’hypothèse d’intervention comporte deux aspects : une partie de c<strong>et</strong>te hypothèse est<br />
forte, <strong>et</strong> l’autre, faib<strong>le</strong>.<br />
2.2.1 Hypothèse faib<strong>le</strong> :<br />
L’augmentation des connaissances sur <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> ne garantit pas que <strong>le</strong>s attitudes <strong>et</strong><br />
comportements changent en ce qui a trait à la perception du <strong>CHSC</strong> par <strong>le</strong> <strong>public</strong> d’un<br />
hôpital apportant des soins exclusivement à une couche favorisée de la population.<br />
Il est d’ail<strong>le</strong>urs prouvé dans la littérature que l’augmentation des connaissances ne<br />
modifie que faib<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s comportements. Un exemp<strong>le</strong> est celui des médecins qui<br />
continuent à fumer tout en connaissant <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s dévastateurs de la cigar<strong>et</strong>te sur la<br />
santé. Il en est de même pour <strong>le</strong> médecin pédiatre, connaissant <strong>le</strong>s vertus de<br />
l’allaitement maternel, <strong>et</strong> qui pourtant, ne trouve pas <strong>le</strong> temps d’allaiter<br />
convenab<strong>le</strong>ment ses propres enfants.<br />
En vertu de tout ceci, <strong>le</strong>s activités de sensibilisation de la population doivent être<br />
maintenues de manière continue <strong>et</strong> non seu<strong>le</strong>ment au moment de l’implantation de<br />
l’organisation émergente.<br />
2.2.2 Hypothèse forte :<br />
Les objectifs de production suivants tels que : l’augmentation du financement des<br />
soins, l’amélioration des compétences, l’amélioration de l’offre de services entraîne<br />
inéluctab<strong>le</strong>ment un renforcement institutionnel qui favorise l’accessibilité aux soins.<br />
Ce partenariat comporte un vo<strong>le</strong>t social qui facilite la prise en charge des patients ne<br />
pouvant se payer <strong>le</strong>s soins spécialisés, après entente avec <strong>le</strong>s parties prenantes de<br />
l’intervention.<br />
De même que l‘augmentation de la capacité d’accueil perm<strong>et</strong> d’accroitre l’utilisation<br />
des services, <strong>et</strong> de fait, l’accessibilité aux soins.<br />
3-Validité des moyens<br />
Les moyens, tels que <strong>le</strong>s ressources, devant être utilisés dans <strong>le</strong> cadre de ce partenariat,<br />
27
doivent être valides en vue de perm<strong>et</strong>tre la réalisation des activités prévues. Il faudra<br />
prévoir des ressources humaines compétentes, des ressources financières <strong>et</strong><br />
matériel<strong>le</strong>s suffisantes <strong>et</strong> provenant des différents investisseurs <strong>et</strong> bail<strong>le</strong>urs (secteur<br />
privé <strong>et</strong> <strong>public</strong>).<br />
Toutefois, une étude de coûts au préalab<strong>le</strong> est de mise en vue de l’élaboration d’un<br />
budg<strong>et</strong> approprié.<br />
3-Analyse des risques<br />
En vue d’optimiser <strong>le</strong>s chances de succès du proj<strong>et</strong>, il est recommandé de procéder à<br />
l’identification, à l’analyse rigoureuse des facteurs de risque pouvant engendrer des<br />
conséquences négatives <strong>et</strong> à <strong>le</strong>ur hiérarchisation tout au long du dérou<strong>le</strong>ment du proj<strong>et</strong>.<br />
Ce qui perm<strong>et</strong>tra de m<strong>et</strong>tre en place des stratégies de mitigation de ceux-ci. En se<br />
basant sur <strong>le</strong>s travaux de Robins N.<strong>et</strong> al. (1993), trois types de risques ont été<br />
identifiés :<br />
3.1 Risques internes : ceux-ci sont directement liés à une ou des composantes du<br />
proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> l’une des conséquences majeures serait d’en r<strong>et</strong>arder son exécution. Il est<br />
possib<strong>le</strong> de souligner :<br />
3.1.1-Manque de financement interne du <strong>CHSC</strong><br />
Une stratégie de pérennité <strong>et</strong> de viabilité devra être élaborée dès la conception du<br />
proj<strong>et</strong>.<br />
3.1.2-Résistance au changement<br />
Ces risques devront être gérés en favorisant l’approche participative <strong>et</strong> transparente.<br />
3.1.3-Absence ou départ de ressources humaines qualifiées<br />
Une bonne planification de la gestion des ressources humaines devra être réalisée.<br />
3.1.4- Inadéquation de la planification stratégique<br />
28
En raison du changement de mission de c<strong>et</strong>te organisation émergente, une<br />
planification stratégique devra être effectuée pour garantir une gestion adéquate <strong>et</strong><br />
performante.<br />
3.1.5- Surestimation des avantages <strong>et</strong> Sous-évaluation des coûts<br />
La réalisation d’une étude de faisabilité correcte perm<strong>et</strong>tra de surmonter c<strong>et</strong> obstac<strong>le</strong>.<br />
3.2-Risques externes : ces derniers sont associés à l’environnement externe du proj<strong>et</strong><br />
<strong>et</strong> il est possib<strong>le</strong> de dénombrer :<br />
3.2.1- R<strong>et</strong>ard dans <strong>le</strong> décaissement des fonds<br />
Dès la négociation du contrat, <strong>le</strong>s modalités de financement devront être clairement<br />
établies ainsi que <strong>le</strong>s options alternatives.<br />
3.2.2- Influence de compétiteurs<br />
C<strong>et</strong>te probabilité ne devra pas être négligée dans <strong>le</strong>s cas de structures sanitaires<br />
offrant la même gamme de services mais dont <strong>le</strong> fonctionnement n’est pas<br />
conditionné par <strong>le</strong>s mêmes contingences que <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>. Des stratégies de coopération<br />
<strong>et</strong> de collaboration convivia<strong>le</strong> devraient être envisagées tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> recours à des<br />
possibilités de sous-traitance.<br />
3.2.3- Insatisfaction <strong>et</strong> Perception négative de la population<br />
Ce risque peut-être mitigé par une campagne bien menée d’informations <strong>et</strong> <strong>le</strong><br />
maintien en place du département de gestion des patients qui constitue un espace<br />
privilégié de prise en charge socia<strong>le</strong> <strong>et</strong> psychologique du patient <strong>et</strong> de ses<br />
accompagnateurs.<br />
3.3-Conditions critiques<br />
Quelques conditions critiques sont à considérer :<br />
- Changement de gouvernement avant ou en cours d’implantation du proj<strong>et</strong>.<br />
29
-Absence de volonté politique en vue de la finalisation <strong>et</strong> de la diffusion de la charte<br />
de partenariat.<br />
4- L’analyse des acteurs<br />
Les tab<strong>le</strong>aux suivants perm<strong>et</strong>tent de visualiser <strong>le</strong>s apports des différents acteurs dans<br />
ce proj<strong>et</strong>, <strong>le</strong>s risques qui <strong>le</strong>ur sont liés ainsi que <strong>le</strong>ur degré d’influence <strong>et</strong> <strong>le</strong>s stratégies<br />
de mitigation à m<strong>et</strong>tre en place.<br />
Matrice Raccord-transaction<br />
Il est à noter l’apport considérab<strong>le</strong> des deux partenaires principaux, <strong>le</strong> MSPP <strong>et</strong> Le<br />
<strong>CHSC</strong>, qui interviennent dans presque toutes <strong>le</strong>s transactions ainsi que <strong>le</strong>s <strong>entre</strong>prises<br />
privées devant faire partie du consortium.<br />
Matrice Raccord-Transaction<br />
Transactions<br />
Finance<br />
Intrants Non<br />
Financiers<br />
Soutien Politique<br />
Approbation<br />
Assistance<br />
Technique<br />
Promotion<br />
Satisfaction des<br />
besoins<br />
Raccord<br />
Bail<strong>le</strong>urs de Fonds/ONG<br />
MSPP<br />
Direction <strong>CHSC</strong><br />
Prestataires de soins<br />
30
Personnel de soutien<br />
Universités (haïtiennes<br />
<strong>et</strong> étrangères)<br />
Entreprises Privées<br />
Autres Institutions de<br />
santé<br />
Population cib<strong>le</strong><br />
Analyse des risques reliés aux acteurs<br />
Acteur<br />
Intérêt de<br />
Degré<br />
Forces <strong>et</strong><br />
Stratégie<br />
Impact<br />
Mesures de<br />
l’acteur<br />
d’Influence<br />
Faib<strong>le</strong>sses<br />
probab<strong>le</strong> de<br />
probab<strong>le</strong><br />
Mitigation<br />
Ressources<br />
l’acteur<br />
Bail<strong>le</strong>ur de<br />
Appuyer <strong>le</strong><br />
+++ Capacité de<br />
Financement<br />
Fort<br />
Convaincre <strong>le</strong><br />
Fonds<br />
MSPP<br />
financement<br />
bail<strong>le</strong>ur sur la<br />
Contribuer à<br />
l’amélioration de<br />
la sante de la<br />
population<br />
Expertise<br />
Conditions de<br />
décaissement<br />
basées sur la<br />
performance<br />
pertinence <strong>et</strong> la<br />
faisabilité du proj<strong>et</strong><br />
MSPP<br />
Contribuer à<br />
+++ Contribution :<br />
Recherche de<br />
Fort<br />
Miser sur la<br />
l’amélioration de<br />
Etablissement<br />
financement<br />
volonté d’établir ce<br />
la santé de la<br />
population à<br />
des Normes <strong>et</strong><br />
Plaidoyer pour<br />
partenariat<br />
31
travers l’offre de<br />
standards<br />
l’adoption de la<br />
Appuyer <strong>le</strong><br />
soins spécialisés<br />
Assistance<br />
Financière<br />
charte de<br />
partenariat<br />
plaidoyer en faveur<br />
de la charte de<br />
Assistance<br />
partenariat<br />
Technique<br />
Bonnes<br />
Cadre légal<br />
négociations<br />
autour du contrat<br />
Acteur<br />
Intérêt de<br />
Degré<br />
Forces <strong>et</strong><br />
Stratégie<br />
Impact<br />
Mesures de<br />
l’acteur<br />
d’Influence<br />
Faib<strong>le</strong>sses<br />
probab<strong>le</strong> de<br />
probab<strong>le</strong><br />
Mitigation<br />
Ressources<br />
l’acteur<br />
Direction<br />
-Contribuer à<br />
+++ -Contribution :<br />
-Recherche<br />
Fort<br />
-Miser sur la<br />
<strong>CHSC</strong><br />
l’amélioration de<br />
la santé de la<br />
Performance<br />
d’autres sources<br />
de financement<br />
volonté d’établir <strong>le</strong><br />
partenariat<br />
Population à<br />
travers la<br />
fourniture de<br />
soins spécialisés<br />
de qualité<br />
-Formation<br />
spécialisée<br />
continue<br />
-Soins<br />
spécialisés de<br />
qua lité<br />
-Habilitation<br />
continue des<br />
ressources<br />
humaines<br />
-Création d’un<br />
<strong>le</strong>adership<br />
-Bonnes<br />
négociations<br />
autour du contrat<br />
-Technologie de<br />
participatif<br />
pointe<br />
-Implantation<br />
-Recherche<br />
du proj<strong>et</strong><br />
Prestataires<br />
Contribuer à<br />
+++ Compétences<br />
Résistance à la<br />
+++ Bonne<br />
de soins<br />
l’amélioration de<br />
appropriées<br />
nouvel<strong>le</strong><br />
appropriation <strong>et</strong><br />
la santé de la<br />
mission<br />
bonne<br />
compréhension de<br />
32
Population<br />
la vision<br />
émergente<br />
-Approche<br />
participative<br />
Acteur<br />
Intérêt de<br />
Degré<br />
Forces <strong>et</strong><br />
Stratégie<br />
Impact<br />
Mesures de<br />
l’acteur<br />
d’Influence<br />
Faib<strong>le</strong>sses<br />
probab<strong>le</strong> de<br />
probab<strong>le</strong><br />
Mitigation<br />
Ressources<br />
l’acteur<br />
Personnel<br />
de<br />
Soutien<br />
Contribuer au<br />
respect des<br />
+++ Compétences<br />
appropriées<br />
Résistance aux<br />
changements<br />
+++ Sensibilisation <strong>et</strong><br />
intégration<br />
normes <strong>et</strong><br />
procédures<br />
Universités<br />
Contribuer à la<br />
++ Renforcement de<br />
Réticence à la<br />
++<br />
Haïtiennes<br />
formation<br />
la crédibilité du<br />
collaboration<br />
<strong>et</strong><br />
spécialisée<br />
nouveau <strong>CHSC</strong><br />
mutuel<strong>le</strong><br />
Etrangères<br />
continue <strong>et</strong> à la<br />
recherche<br />
Entreprises<br />
Contribution au<br />
+++ Appui financier Réticence à<br />
+++ Bonne évaluation<br />
privées<br />
financement<br />
investir<br />
coûts <strong>et</strong> avantages<br />
Contribution à la<br />
prise en charge<br />
financière de<br />
patients<br />
dépourvus de<br />
moyens<br />
Acteur Intérêt de Degré Forces <strong>et</strong> Stratégie Impact Mesures de<br />
33
l’acteur d’Influence Faib<strong>le</strong>sses<br />
probab<strong>le</strong> de<br />
probab<strong>le</strong><br />
Mitigation<br />
Ressources<br />
l’acteur<br />
Autres<br />
Contribution à<br />
+++ Participation au<br />
Réticence à<br />
+++ Motivation <strong>et</strong><br />
Institutions<br />
l’amélioration de<br />
système de<br />
supporter <strong>le</strong><br />
intégration dès <strong>le</strong><br />
de santé<br />
la<br />
santé de la<br />
référence <strong>et</strong><br />
système de<br />
départ<br />
population<br />
contre référence<br />
référence <strong>et</strong><br />
contre référence<br />
Perception de<br />
compétition du<br />
<strong>CHSC</strong><br />
Population<br />
Bénéficier de<br />
++ Appui au proj<strong>et</strong><br />
Réticence à<br />
++ -Sensibilisation de<br />
Cib<strong>le</strong><br />
soins spécialisés<br />
si intégration dès<br />
fréquenter<br />
la population<br />
<strong>le</strong> départ<br />
l’institution<br />
5-Apports anticipés du <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> de L’Etat dans un PPP<br />
Comme vu précédemment dans <strong>le</strong> cadre conceptuel, <strong>le</strong>s entités publiques, menées par<br />
<strong>le</strong> MSPP rencontreront à la tab<strong>le</strong> des négociations, <strong>le</strong> consortium privé, conduit par <strong>le</strong><br />
<strong>CHSC</strong>. Chacun de ces acteurs s’emploiera à défendre ses intérêts <strong>et</strong> ses va<strong>le</strong>urs.<br />
La littérature nous apprend que ces combinaisons de va<strong>le</strong>urs sont souvent divergentes,<br />
voire antagoniques. En eff<strong>et</strong>, cel<strong>le</strong>s du <strong>public</strong> sont liées à ses fonctions de service<br />
communautaire. El<strong>le</strong>s se qualifient par des exigences d’équité, de solidarité,<br />
d’accessibilité <strong>et</strong> de justice socia<strong>le</strong>. Par ail<strong>le</strong>urs, cel<strong>le</strong>s du privé sont liées aux<br />
contingences du marché : rentabilité, adaptabilité, modernité, imputabilité.<br />
Ces entités antagoniques, pour se convaincre mutuel<strong>le</strong>ment de <strong>le</strong>ur bonne foi <strong>et</strong> de<br />
<strong>le</strong>ur capacité à intervenir dans <strong>le</strong> développement de l’organisation émergente, feront<br />
valoir <strong>le</strong>urs ressources <strong>et</strong> de possib<strong>le</strong>s apports, qui pourront être <strong>entre</strong> autres, pour <strong>le</strong><br />
MSPP:<br />
34
- <strong>le</strong> support politique du pouvoir en place;<br />
- l’assistance technique;<br />
- la capacité de mobiliser des bail<strong>le</strong>urs en vue du financement des activités;<br />
- la régulation <strong>et</strong> <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><br />
- <strong>le</strong> pouvoir de contrô<strong>le</strong> des coûts;<br />
- la pratique de la gestion du droit des travail<strong>le</strong>urs;<br />
- la promesse de sensibiliser <strong>le</strong> par<strong>le</strong>ment pour l’obtention d’un cadre légal.<br />
Pour <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>, ces atouts seront, par exemp<strong>le</strong>:<br />
- la compétitivité;<br />
- l’imposition de l’imputabilité dans <strong>le</strong> secteur <strong>public</strong>;<br />
- la spécialisation <strong>et</strong> <strong>le</strong> professionnalisme de ses services;<br />
- la possibilité de formation de spécialistes dans un environnement moderne;<br />
- l’expertise de ses cadres;<br />
- <strong>le</strong>s perspectives d’<strong>entre</strong>prendre des travaux de recherche.<br />
Bien que non exhaustive, c<strong>et</strong>te liste donne une idée des apports qui déversés dans <strong>le</strong><br />
creus<strong>et</strong> des négociations, pourraient concourir à la conclusion d’un accord de<br />
partenariat consensuel <strong>et</strong> à la genèse de l’organisation nouvel<strong>le</strong>. C<strong>et</strong>te entité nouvel<strong>le</strong>,<br />
mi-publique, mi-privée, émergerait d’une “entente contractuel<strong>le</strong>”, <strong>entre</strong> partenaires<br />
paritaires.<br />
6- Faisabilité<br />
a- Economique <strong>et</strong> Financière<br />
La recapitalisation des institutions de santé fortement affectées par l’offre de soins<br />
gratuits constitue éga<strong>le</strong>ment un objectif du Ministère r<strong>et</strong>rouvé dans <strong>le</strong> plan intérimaire<br />
35
mentionné plus haut. La légitimité que confère à la nouvel<strong>le</strong> structure la présence de<br />
l’Etat, lui perm<strong>et</strong>tra d’obtenir <strong>le</strong> support financier des bail<strong>le</strong>urs de fonds partenaires<br />
habituels.<br />
De plus, des <strong>entre</strong>prises privées déjà approchées, tel<strong>le</strong> que American Airlines, aux<br />
dires du mandant, avaient été intéressées dans <strong>le</strong> temps à investir dans <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>. Aussi,<br />
la présentation à d’éventuels investisseurs des avantages dûment appuyés de données<br />
probantes pourra aider <strong>le</strong> montage du consortium privé ainsi qu’une étude soigneuse<br />
de tous <strong>le</strong>s coûts que vont engendrer ce proj<strong>et</strong>.<br />
b- Technique<br />
Il est opportun de mentionner que <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> comptait avant sa ferm<strong>et</strong>ure, un effectif<br />
total de 177 employés très engagés vis-à-vis de lui <strong>et</strong> spécialisés dans <strong>le</strong>ur domaine<br />
d’exercice. Aussi, à l’occasion de son éventuel<strong>le</strong> réouverture, c<strong>et</strong>te institution pourra<br />
compter sur un personnel déjà hautement qualifié si la direction de la nouvel<strong>le</strong><br />
structure arrive à <strong>le</strong>s ramener en son sein dans <strong>le</strong>ur totalité. Cependant, en raison de la<br />
volonté de faire du <strong>CHSC</strong> un c<strong>entre</strong> spécialisé d’excel<strong>le</strong>nce, il va falloir y rallier des<br />
compétences additionnel<strong>le</strong>s.<br />
De plus, en terme d’infrastructures, des investissements devront être consentis pour la<br />
rénovation ou la réparation du matériel <strong>et</strong> des équipements défectueux <strong>et</strong> d’y<br />
introduire de nouvel<strong>le</strong>s technologies.<br />
Il n’est pas superflu, en outre, d’ajouter que c<strong>et</strong>te institution a toujours été en mesure<br />
d’assurer un approvisionnement régulier en intrants nécessaires pour <strong>le</strong> bon<br />
fonctionnement de ces divers services <strong>et</strong> départements.<br />
c- Organisationnel<strong>le</strong><br />
En premier lieu, différents systèmes de gestion devront être mis en place :<br />
Financière : en ayant soin, au niveau de la planification stratégique de bien<br />
évaluer chaque alternative de financement à partir d’une bonne évaluation des<br />
coûts <strong>et</strong> avantages de l’impact du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> au niveau de l’étude opérationnel<strong>le</strong> de<br />
faire l’inventaire des moyens nécessaires pour parvenir à accomplir l’option<br />
stratégique choisie.<br />
36
Humaine : en vue d’aboutir à l’établissement d’un département des ressources<br />
humaines à même de promouvoir l’épanouissement total du personnel à travers<br />
un plan d’enrichissement des carrières.<br />
Informationnel<strong>le</strong> : par la mise en place d’un système bien élaboré de manière à<br />
inclure tous <strong>le</strong>s paramètres perm<strong>et</strong>tant d’obtenir non seu<strong>le</strong>ment des statistiques de<br />
tous <strong>le</strong>s services, mais éga<strong>le</strong>ment d’aboutir à la capacité d’effectuer des travaux<br />
de recherche dans <strong>le</strong> futur <strong>et</strong> de produire des rapports facilitant <strong>le</strong>s échanges tant<br />
avec <strong>le</strong> MSPP qu’avec d’autres entités tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s universités haïtiennes <strong>et</strong><br />
étrangères.<br />
De la logistique <strong>et</strong> de l’approvisionnement : de manière à prévenir toute rupture<br />
de stocks, qu’il s’agisse de matériel de bureau que de réactifs pour <strong>le</strong> laboratoire<br />
ou de produits anesthésiques pour la sal<strong>le</strong> d’opération.<br />
Des déch<strong>et</strong>s : dans <strong>le</strong> but primordial de réduire au maximum l’occurrence<br />
d’infections nosocomia<strong>le</strong>s <strong>et</strong> d’aboutir à l’élaboration d’un plan de gestion des<br />
déch<strong>et</strong>s à partir des normes édictées par <strong>le</strong> MSPP.<br />
Ces systèmes seront alors supportés par une unité d’évaluation <strong>et</strong> de planification qui<br />
perm<strong>et</strong>tra, à travers des études appropriées, d’une part de planifier l’expansion de<br />
l’institution pour <strong>le</strong>s dix prochaines années à venir <strong>et</strong> d’évaluer la qualité des soins<br />
délivrés à la population, <strong>et</strong> d’autre part de s’assurer que <strong>le</strong> système de tarification<br />
contribue à la rentabilité de la structure sanitaire tout en ne concourant pas à<br />
l’exclusion de couches margina<strong>le</strong>s de la population. Cel<strong>le</strong>s-ci seront prises en charge<br />
par <strong>le</strong> MSPP à partir de la mise en place de mécanismes de 1/3 payants tel<strong>le</strong>s que<br />
mutuel<strong>le</strong>s, coopératives <strong>et</strong>c.<br />
En deuxième lieu, il s’agira de comp<strong>le</strong>xifier la capacité institutionnel<strong>le</strong> de manière à<br />
demeurer à la pointe de la technologie <strong>et</strong> des pratiques médica<strong>le</strong>s de standard<br />
international caractérisant un c<strong>entre</strong> d’excel<strong>le</strong>nce spécialisé grâce à la disponibilité<br />
d’un support informatique sophistiqué. Celui-ci faciliterait au quotidien <strong>et</strong> à la<br />
demande des échanges en matière de télémédecine, des partages de documentations <strong>et</strong><br />
d’informations avec des bibliothèques médica<strong>le</strong>s spécialisées <strong>et</strong> des c<strong>entre</strong>s de<br />
37
echerche de grandes universités étrangères dans un contexte de jumelage en vue de<br />
supporter la formation médica<strong>le</strong> continue <strong>et</strong> la recherche.<br />
d-Socioculturel<strong>le</strong> <strong>et</strong> Ethique<br />
Avant <strong>le</strong> séisme, la perception que <strong>le</strong> <strong>public</strong> avait du <strong>CHSC</strong> comme étant cel<strong>le</strong> d’une<br />
institution dévolue à la prise en charge d’une population aisée, a eu comme<br />
conséquence une utilisation limitée de ses services. A l’avènement du 12 Janvier, <strong>le</strong>s<br />
portes du CDTI ont été largement ouvertes <strong>et</strong> il s’en est suivi une fréquentation accrue.<br />
Ce qui a contribué à sa décapitalisation. Aussi dans la perspective de sa réouverture<br />
dans <strong>le</strong> cadre d’un partenariat avec <strong>le</strong> MSPP <strong>et</strong> autres entités, il est clair qu’une<br />
redéfinition de la population cib<strong>le</strong> est à l’ordre du jour en vue d’aboutir à un triage<br />
sans exclusion. Aussi, des recherches opérationnel<strong>le</strong>s devront être <strong>entre</strong>prises pour<br />
mieux déterminer l’accès du patient à travers un système de criblage en amont qui<br />
suppose préalab<strong>le</strong>ment des références en provenance d’autres hôpitaux pourvus d’un<br />
plateau technique moins sophistiqué. C<strong>et</strong>te nouvel<strong>le</strong> organisation sanitaire appelée à<br />
fonctionner comme un c<strong>entre</strong> d’excel<strong>le</strong>nce devrait bénéficier d’abord d’un statut<br />
d’hôpital de référence pour éviter sa fréquentation pour des besoins non spécialisés. Il<br />
serait doté d’une logistique adéquate en vue de faciliter la réorientation du patient ne<br />
correspondant pas à ses critères d’admission vers <strong>le</strong>s services de soins appropriés.<br />
D’un autre côté, ces recherches devront éga<strong>le</strong>ment s’atte<strong>le</strong>r à trouver <strong>le</strong>s stratégies à<br />
m<strong>et</strong>tre en place en vue de modifier la perception antérieure de la population qui<br />
passerait de l’impression d’un hôpital recevant uniquement <strong>le</strong>s patients pourvus de<br />
moyens financiers à cel<strong>le</strong> d’un c<strong>entre</strong> hospitalier orienté vers des soins majeurs<br />
spécialisés à toutes <strong>le</strong>s couches de la société. Ce qui faciliterait son acceptation par la<br />
communauté <strong>et</strong> augmenterait sa fréquentation.<br />
De plus, même en cas de jumelage avec des institutions d’outre mer, il est important<br />
de conserver <strong>le</strong> caractère haïtien de l’institution. Le département de gestion des<br />
patients déjà existant à l’intérieur du <strong>CHSC</strong> y contribuera grandement. En outre, la<br />
présence du comité d’éthique sera garant du respect de la dignité <strong>et</strong> de l’intégrité des<br />
patients, ainsi que du respect de la confidentialité de son dossier médical.<br />
38
e-Politique <strong>et</strong> Léga<strong>le</strong><br />
Il n’existe pas à date de provision léga<strong>le</strong> en ce qui a trait au partenariat <strong>public</strong> privé en<br />
Haïti. Cependant, l’état a acquis une certaine expérience dans la contractualisation. En<br />
témoignent, <strong>le</strong> partenariats suivants : MSPP <strong>et</strong> <strong>le</strong>s CDS dans <strong>le</strong> Nord, <strong>le</strong> Nord-est <strong>et</strong><br />
l’Ouest, MSPP/BID dans <strong>le</strong> cadre de la mise en place d’UCS pilotes,<br />
MSPP /Fondation Sogebank en ce qui a trait au proj<strong>et</strong> de prise en charge de la malaria,<br />
de la tuberculose <strong>et</strong> du VIH/SIDA MSPP/GHESKIO <strong>et</strong> MSPP /Zanmi La Santé,<br />
DSF/FNUAP pour <strong>le</strong> proj<strong>et</strong> de formation de prestataires en planification familia<strong>le</strong> <strong>et</strong><br />
logistique des intrants, pour ne citer que ceux-là.<br />
De plus, dans <strong>le</strong> plan intérimaire soumis par <strong>le</strong> MSPP en réponse au séisme <strong>et</strong> dans <strong>le</strong><br />
cadre du renforcement institutionnel, l’une des stratégies vise la mise en œuvre de<br />
modalités de partenariat <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s secteurs <strong>public</strong> <strong>et</strong> privé à travers la validation de la<br />
charte de partenariat, élaboré en Octobre 2007. Cependant, un plaidoyer devrait être<br />
effectué en vue d’amender cel<strong>le</strong>-ci avant son officialisation afin d’intégrer <strong>le</strong> secteur<br />
privé à but lucratif dans <strong>le</strong>quel évolue <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> ainsi que la plupart des hôpitaux<br />
privés d’Haïti.<br />
F-DISCUSSION<br />
Scénarios : Formes de partenariat proposées<br />
Les modè<strong>le</strong>s de partenariat proposés à partir de la revue de littérature sont de trois<br />
ordres. 4<br />
• Scénario 1 Affermage modifié<br />
• Scénario 2 Concession modifiée<br />
• Scénario 3 Assistance financière ponctuel<strong>le</strong><br />
• Scénario 4 proposé par <strong>le</strong> groupe<br />
4 Ces scénarios ont été proposés dans la littérature à partir de IEM (septembre 2003,<br />
p2): des services <strong>public</strong>s plus efficaces grâce au PPP avec adaptation<br />
39
Dans tous <strong>le</strong>s cas de figure, que l’Etat soit locataire ou devienne propriétaire du<br />
<strong>CHSC</strong>, <strong>le</strong> comité de gestion ou d’administration de l’institution sera mixte,<br />
comprenant une composante étatique <strong>et</strong> privée. Les risques sont éga<strong>le</strong>ment partagés.<br />
Les représentants du cabin<strong>et</strong> ministériel rencontrés ont fait mention d’une assistance<br />
financière ponctuel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> contexte post séisme, que <strong>le</strong> groupe considère comme un<br />
troisième scénario.<br />
Scénario 1 : Affermage Type A modifié<br />
Dans c<strong>et</strong>te forme de partenariat, Les propriétaires du <strong>CHSC</strong> sont des investisseurs<br />
privés qui louent la propriété au MSPP. Ce dernier l’exploite <strong>et</strong> tire sa rémunération<br />
des services produits. Il verse un fermage, <strong>le</strong> loyer aux propriétaires. « Le montant<br />
du loyer est convenu à l’avance <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s deux parties <strong>et</strong> est indépendant des résultats<br />
d’exploitation ». En d’autres termes, <strong>le</strong> loyer versé aux propriétaires est fixe quelque<br />
soient <strong>le</strong>s revenus de l’organisation. Tel est <strong>le</strong> cas de l’hôpital Royal au Canada, qui a<br />
été construit par <strong>le</strong> privé puis loué à l’Etat pour une période donnée.<br />
Les propriétaires ou investisseurs privés fournissent <strong>le</strong> capital, <strong>le</strong> bâtiment <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />
équipements. L’Etat détermine <strong>le</strong>s coûts d’utilisation de services par la population<br />
généra<strong>le</strong>, il est aussi responsab<strong>le</strong> de la prestation de services <strong>et</strong> emploie ses propres<br />
ressources humaines.<br />
Avantages<br />
L’Etat s’assurera de la réouverture du <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> offrira alors des services <strong>public</strong>s<br />
pour la population. Les risques sont partagés <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s deux partenaires. Les<br />
propriétaires du <strong>CHSC</strong> sont responsab<strong>le</strong>s des risques liés à la construction <strong>et</strong> à l’actif,<br />
l’Etat qui fournit <strong>le</strong>s services est responsab<strong>le</strong> des risques liés à l’exploitation de<br />
services de santé. Les services deviendraient alors <strong>public</strong>s. La mission <strong>et</strong> la vision de<br />
l’hôpital devraient complètement changer.<br />
Il s’agit d’un partenariat de longue durée allant de 10 à 12 ans.<br />
40
Inconvénients<br />
Par rapport à la réalité<br />
actuel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s chances pour que l’Etat loue <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong><br />
fournisse lui-même la prestation de services<br />
sont minimes Fournir des soins<br />
hautement spécialisés tel que prévu par <strong>le</strong> mandataire exige non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />
équipements mais tout aussi bien une équipe formée, compétente. L’Etat à lui seul ne<br />
pourra pas offrir ces services <strong>et</strong> devra inéluctab<strong>le</strong>ment s’associer à un autre partenaire<br />
privé, une ONG ou <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> lui-même.<br />
En général, <strong>le</strong>s services de santé fournis par <strong>le</strong>s institutions publiques se limitent soit<br />
aux soins primaires ou aux 4 principaux services de base : Chirurgie, Pédiatrie,<br />
obstétrique, Gynécologie, Médecine interne, conformément à la pyramide sanitaire.<br />
Le personnel employé par l’Etat devra être capab<strong>le</strong> de fournir des soins spécialisés<br />
en regard du contrat établi <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s deux parties.<br />
Ce type de partenariat ne répond pas non plus à l’approche du<br />
New <strong>public</strong><br />
Management, selon laquel<strong>le</strong>, l’Etat devra mieux se conc<strong>entre</strong>r sur son rô<strong>le</strong> de<br />
régulateur, de contrô<strong>le</strong>ur en lieu <strong>et</strong> place de la prestataire de services. De plus, en<br />
raison de la faib<strong>le</strong>sse actuel<strong>le</strong> de la gouvernance, <strong>le</strong>s structures publiques sont mal<br />
gérées <strong>et</strong> <strong>le</strong>s ressources humaines insatisfaites, livrées à el<strong>le</strong>s mêmes. Un exemp<strong>le</strong> est<br />
celui de l’hôpital « Food For the Poor » à Carrefour. Ce dernier a été longtemps géré<br />
par une organisation internationa<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> est actuel<strong>le</strong>ment confiée à l’administration<br />
publique <strong>et</strong> depuis lors tous <strong>le</strong>s services fonctionnels sont fermés.<br />
Fort souvent, <strong>le</strong> secteur privé <strong>et</strong> <strong>le</strong>s organisations internationa<strong>le</strong>s, par <strong>le</strong> biais de la<br />
contractualisation viennent appuyer l’Etat pour la réalisation de certaines fonctions :<br />
financement <strong>et</strong> prestation de services. Des partenariats furent établis en ce sens dans <strong>le</strong><br />
cadre du proj<strong>et</strong> des UCS (MSPP/BID). .<br />
Le partenaire privé face à la crise financière ne pourra uniquement compter sur <strong>le</strong><br />
loyer fixé pour assurer la survie de l’établissement <strong>et</strong> il sera alors nécessaire de faire<br />
appel à d’autres investisseurs.<br />
Dans ce cas de figure, Le MSPP peut sous traiter avec une autre entité privée ou <strong>le</strong><br />
<strong>CHSC</strong> lui même en vue de fournir la prestation des services spécialisés.<br />
41
Affermage Type A<br />
Modifié<br />
MSPP <br />
-Risques partagés<br />
-Gestion partagée<br />
<strong>CHSC</strong> <br />
Locataire du <strong>CHSC</strong> <br />
Verse un loyer au <br />
<strong>CHSC</strong> : fermage <br />
Propriétaire des actifs <br />
Prestation de <br />
services <strong>public</strong>s <br />
-‐Employeur <br />
des ressources <br />
Humaines <br />
-‐Détermine <strong>le</strong>s couts <br />
-‐Assure la fonction <br />
administrative <br />
Est responsab<strong>le</strong>s des <br />
risqué liés à la <br />
Responsab<strong>le</strong> des risqué liés à la <br />
construction <strong>et</strong> la propriété de <br />
l’actif <br />
Prestation de <br />
services <br />
Scénario 2 : Concession Modifiée<br />
Dans c<strong>et</strong>te forme de partenariat, <strong>le</strong> partenaire privé, <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> construit un actif,<br />
l’exploite puis <strong>le</strong> cède à l’Etat aux termes du contrat (build, own, operate, transfer).<br />
Le partenaire privé, responsab<strong>le</strong> de la prestation de services est aussi l’employeur des<br />
ressources humaines. Le <strong>CHSC</strong> est imputab<strong>le</strong> à l’Etat, <strong>et</strong> rend compte sur <strong>le</strong>s soins<br />
spécialisés offerts à la population. Les risques liés au capital investi, relèvent alors de<br />
l’ETAT. L’organisation émergente est dirigée <strong>et</strong> contrôlée par un conseil<br />
d’administration mixte comprenant certains membres fondateurs ainsi que des<br />
représentants du MSPP. Le comité de gestion est éga<strong>le</strong>ment mixte. C<strong>et</strong>te relation a<br />
une durée de 20 à 30 ans.<br />
L’Etat devenant propriétaire, à la fin du contrat, peut sous traiter avec <strong>le</strong> plateau<br />
technique présent en vue de la fourniture des services. Toutefois, <strong>le</strong>s ressources<br />
42
humaines provenant du MSPP peuvent s’adjoindre au groupe, tout au début. Les<br />
modalités de paiement sont négociées par <strong>le</strong>s deux parties. Ces dernières s’entendent<br />
éga<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong> recrutement des cadres.<br />
Un rapport mensuel <strong>et</strong> trimestriel doit être régulièrement soumis par <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> au<br />
MSPP qui effectue des visites de suivi.<br />
Avantages<br />
C<strong>et</strong>te nouvel<strong>le</strong> approche perm<strong>et</strong> à l’Etat de prendre à cœur son rô<strong>le</strong> de régulateur, tel<br />
que prôné par <strong>le</strong> New Public Management. L’Etat devient plus fort <strong>et</strong> contrô<strong>le</strong> alors<br />
<strong>le</strong>s activités de l’institution partenaire qui el<strong>le</strong>, a la responsabilité de délivrer des<br />
services de qualité à la population.<br />
D’autres éléments pourront figurer dans <strong>le</strong>s clauses du contrat après négociation avec<br />
<strong>le</strong>s parties prenantes tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> partage des risques, <strong>le</strong>s décisions léga<strong>le</strong>s face au non<br />
respect des clauses du contrat.<br />
D’où la proposition d’une forme de concession<br />
modifiée, ne correspondant pas textuel<strong>le</strong>ment à ce qui se rapporte dans la littérature.<br />
Par exemp<strong>le</strong>, la fonction administrative est ici mixte, assurée par l’Etat <strong>et</strong> <strong>le</strong> privé, vu<br />
qu’à la longue, l’Etat deviendra propriétaire. En attendant, il est éga<strong>le</strong>ment<br />
investisseur <strong>et</strong> fournit <strong>le</strong> capital au privé.<br />
Inconvénients<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de la concession du <strong>CHSC</strong> à l’Etat, des mesures d’accompagnement<br />
devront être mis sur pied en vue d’aboutir à la performance de l’organisation sur<br />
différents ang<strong>le</strong>s : par rapport aux va<strong>le</strong>urs propres de l’organisation,<br />
à son<br />
adaptation au milieu, à l’offre des services de qualité, à la satisfaction de la clientè<strong>le</strong><br />
<strong>et</strong>c.…Conscient des faib<strong>le</strong>sses de l’Etat, <strong>le</strong> Ministère de la Santé Publique, à travers<br />
son plan stratégique National<br />
depuis 2008, faisait état du renforcement de la<br />
régulation.<br />
43
Concession Modifiée<br />
MSPP <br />
Risques partagés<br />
Gestion partagée<br />
<strong>CHSC</strong> <br />
-‐ Investisseur <br />
propriétaire <br />
puis <br />
Propriétaire des actifs au <br />
départ puis concession à <br />
l’Etat <br />
-‐Contrô<strong>le</strong> <br />
-‐Régulation <br />
-‐Détermine <strong>le</strong>s couts <br />
-‐Assure la fonction <br />
administrative avec <br />
l’entité privée <br />
-‐Responsab<strong>le</strong> des risques liés à la <br />
Prestation de services <br />
-‐Détermination des couts, des <br />
tarifs sous la régulation publique <br />
-‐construction <strong>et</strong> la propriété de <br />
l’actif <br />
Scénario 3 : Assistance financière ponctuel<strong>le</strong><br />
L’Etat est intéressé à fournir une assistance ponctuel<strong>le</strong> aux hôpitaux du secteur privé<br />
endommagés lors du séisme. L’assistance se résume à une aide financière ponctuel<strong>le</strong><br />
perm<strong>et</strong>tant au <strong>CHSC</strong> de se relancer.<br />
L’Etat interviendrait dans <strong>le</strong> comité de gestion de l’hôpital ou se confinera à son rô<strong>le</strong><br />
de régulateur <strong>et</strong> de contrô<strong>le</strong>ur en supervisant <strong>le</strong>s activités.<br />
Avantages<br />
Les activités restent privées, mais moyennant une augmentation de la capacité<br />
d’accueil des patients, <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> demeure une institution privée lucrative. Toutefois,<br />
certains patients du secteur <strong>public</strong> y sont référés dans <strong>le</strong> cadre d’un accord formel.<br />
44
Assistance financière<br />
ponctuel<strong>le</strong><br />
MSPP <br />
<strong>CHSC</strong> <br />
-‐Assistance financière <br />
-‐Contrô<strong>le</strong> <br />
<strong>et</strong> Régulation <br />
-‐Propriétaire <br />
-‐Institution à but lucratif <br />
-‐Responsab<strong>le</strong> de la prestation des soins <br />
-‐ Responsab<strong>le</strong> des risques <br />
-‐Prise en charge de certains cas référés <br />
par <strong>le</strong> secteur <strong>public</strong> <br />
Inconvénients<br />
-‐Ex <br />
Certains groupes de la population ne bénéficieront pas des services. L’Etat devra<br />
négocier la possibilité pour <strong>le</strong> secteur <strong>public</strong> de référer certains cas dont l’aide du<br />
<strong>CHSC</strong> sera jugé nécessaire.<br />
Les avantages à tirer par <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> de ce partenariat tels que « : franchise, assistance<br />
technique, ouverture sur l’étranger, dons <strong>et</strong> matériels <strong>et</strong> équipements «, ne seront que<br />
passagers <strong>et</strong> œuvrent ne pas être<br />
inclus dans <strong>le</strong>s modalités de ce scénario qui<br />
correspond à un arrangement ponctuel.<br />
Scénario<br />
4 : Proposition du groupe au mandant<br />
Ce scénario représente une forme de partenariat où l’Etat apporte une assistance<br />
financière comme décrit plus haut, qui perm<strong>et</strong>tra d’augmenter <strong>le</strong> capital de<br />
l’institution. Cependant, contrairement au précédent, il devient un propriétaire<br />
minoritaire <strong>et</strong> cogestionnaire.<br />
L’institution est mixte, gérée par l’Etat <strong>et</strong> <strong>le</strong> Privé. A ce moment, <strong>le</strong>s services offerts<br />
seraient <strong>public</strong>s pour ceux qui ne peuvent pas payer, ou privés pour ceux qui <strong>le</strong><br />
peuvent. Tel est <strong>le</strong> cas à l’Hôpital de la Communauté Haïtienne <strong>et</strong> à l’Hôpital St<br />
François de Sal<strong>le</strong> qui comportent des sal<strong>le</strong>s communes <strong>et</strong> privées. Cependant, dans <strong>le</strong><br />
cas du <strong>CHSC</strong>, la gestion sera mixte.<br />
45
Scénario 4<br />
MSPP <br />
<strong>CHSC</strong> <br />
Institution Mixte <br />
Investissement : MSPP ET <strong>CHSC</strong> <br />
Co gestion par <strong>le</strong> privé <strong>et</strong> <strong>le</strong> MSPP <br />
Contrô<strong>le</strong> par <strong>le</strong> MSPP <br />
Services par <strong>le</strong> Privé <br />
Partage des risques <br />
Services <br />
<strong>public</strong>s, privés <br />
Le scenario 4 est celui proposé par <strong>le</strong> groupe. Il ne s’agit ni d’une concession, ni d’un<br />
affermage type A. Toutefois, certains paramètres y sont r<strong>et</strong>rouvés tels que <strong>le</strong> partage<br />
des risques, la prestation des services qui est assurée par l’entité privé perm<strong>et</strong>tant ainsi<br />
à l’Etat de mieux asseoir son rô<strong>le</strong> régulateur.<br />
L’Etat actuel<strong>le</strong>ment n’a pas la capacité d’ach<strong>et</strong>er <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> d’autant que la grande<br />
partie de son budg<strong>et</strong> est financé par l’aide externe (soit 80%) <strong>et</strong> que <strong>le</strong>s rec<strong>et</strong>tes<br />
internes du pays sont de plus en plus affaiblies.<br />
Dans son plan intérimaire, <strong>le</strong> Ministère de la Santé Publique prévoit d’aider éga<strong>le</strong>ment<br />
d’autres institutions privées ayant subi des dommages lors du séisme, soit 60% des<br />
hôpitaux endommagés.<br />
Il serait préférab<strong>le</strong> qu’il apporte un investissement pour augmenter <strong>le</strong> capital de 40 à<br />
60% comme prévu après <strong>le</strong> séisme du 12 Janvier. A ce moment, il devient quand<br />
même un actionnaire.<br />
46
Avantages<br />
Ce partenariat ouvrira d’autres fenêtres d’opportunités à l’organisation lui perm<strong>et</strong>tant<br />
ainsi de recevoir l’aide d’universités ou d’hôpitaux étrangers.<br />
Il est éga<strong>le</strong>ment important pour la population haïtienne qu’une tel<strong>le</strong> institution offrant<br />
des soins spécialisés soit mixte, vu que la majorité de la population n’est pas en<br />
mesure de faire à ses dépenses liées aux soins. Aussi la mise sur pied d’une politique<br />
de protection socia<strong>le</strong> sera appropriée en particulier pour <strong>le</strong>s couches vulnérab<strong>le</strong>s de la<br />
population.<br />
Inconvénients<br />
Le MSPP aura-t-il directement <strong>le</strong> financement pour supporter <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> Il faudrait<br />
l’apport des bail<strong>le</strong>urs internationaux. La majorité des fonds<br />
du gouvernement<br />
proviennent de l’aide externe dans 80% des cas. Dans <strong>le</strong> cadre de ce partenariat, il<br />
faudrait établir une stratégie de pérennité, un mode de financement durab<strong>le</strong> des soins<br />
de santé, ce qui constitue un handicap majeur dans la majorité des systèmes de santé.<br />
La gratuité des soins, en fait, n’existant pas, il faudra que quelqu’un paie, soit la<br />
coopération internationa<strong>le</strong>, la communauté à travers <strong>le</strong>s mutuel<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s cotisations.<br />
Les activités dans <strong>le</strong> cadre de ce partenariat devront se dérou<strong>le</strong>r en fonction de ce<br />
scenario. La modélisation de l’intervention est proposée ci-dessous.<br />
-L’intervention proposée <strong>et</strong> sa modélisation<br />
Le partenariat <strong>entre</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>, qui représente l’entité privé <strong>et</strong> <strong>le</strong> MSPP, représentant<br />
l’entité publique est considéré comme une intervention devant corriger une situation<br />
problématique.<br />
De ce fait, il faut des objectifs de c<strong>et</strong>te intervention qui sont :<br />
-L’objectif ultime ou la finalité du partenariat consiste à Contribuer à<br />
l’amélioration de la prise en charge de pathologies spécifiques, tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s<br />
pathologies cardiovasculaires par exemp<strong>le</strong>.<br />
Le plateau technique du <strong>CHSC</strong> de<br />
concert avec <strong>le</strong> MSPP, lors des négociations du contrat établissant <strong>le</strong> partenariat<br />
devront s’entendre sur <strong>le</strong> type de soins spécialisés que l’équipe du <strong>CHSC</strong> devra<br />
47
offrir. La mission du <strong>CHSC</strong> devra changer, car la population cib<strong>le</strong>, ou du moins la<br />
clientè<strong>le</strong> visée est tout aussi bien publique que privée.<br />
-L’Objectif d’intervention : ↑Accessibilité aux soins de santé spécialisés offerts par<br />
<strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>.<br />
Ce partenariat vise à améliorer l’accessibilité de la population en généra<strong>le</strong> aux soins<br />
spécialisés. Les patients seront référés du secteur privé ou <strong>public</strong>. Ils pourront<br />
bénéficier de tous <strong>le</strong>s services, d’une manière équitab<strong>le</strong>. Une politique d’exonération<br />
sera exercée en faveur des patients indigents ou vulnérab<strong>le</strong>s. Un système d’assurance<br />
sera établi pour <strong>le</strong> reste de la clientè<strong>le</strong>. Cela ne sous entend pas un système<br />
d’abolition du paiement direct. Les 2 entités devront s’entendre sur <strong>le</strong> mode de<br />
financement idéal de ces soins spécialisés <strong>et</strong> couteux.<br />
-Activités<br />
En vue d’atteindre ces objectifs, des ressources sont inévitab<strong>le</strong>ment nécessaires :<br />
humaines, matériel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> financières Les activités que comptent <strong>entre</strong>prendre ce<br />
proj<strong>et</strong> de partenariat consistent en :<br />
1-Sensibilisation, mobilisation des acteurs clés<br />
Les acteurs identifies dans <strong>le</strong> milieu, qu’il s’agisse d’investisseurs privés ou <strong>public</strong>s,<br />
doivent être sensibilises par rapport à c<strong>et</strong>te réouverture du <strong>CHSC</strong> sur de nouvel<strong>le</strong>s<br />
base <strong>et</strong><br />
impliques. Une fois motivés, ils sont plus aptes à s’engager vers ce<br />
nouveau départ. Ils doivent être convaincus du changement qu’apportera c<strong>et</strong>te<br />
organisation émergente, en vue du bien être de la population haïtienne. Ces activités<br />
se résument à des rencontres <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s divers acteurs, des conférences débats, tab<strong>le</strong>s<br />
rondes, « émissions radiophoniques ou télévisées. Ce qui est très important en vue de<br />
changer la perception du Public sur l’Organisation.<br />
Ces activités visant la<br />
sensibilisation des acteurs clés perm<strong>et</strong>tront d’atteindre des objectifs de production<br />
suivants :<br />
• Augmentation des connaissances sur <strong>le</strong> CH, <strong>et</strong> du coup la modification du<br />
changement de comportement par rapport à l’Organisation.<br />
48
• Augmentation du financement des soins entrainant alors un renforcement<br />
institutionnel qui va augmenter l’offre des services <strong>et</strong> la satisfaction de la<br />
population<br />
2-Création de stages pratiques en soins spécialisés, <strong>et</strong> en imagerie médica<strong>le</strong><br />
C<strong>et</strong>te activité vise surtout la formation continue des cadres <strong>et</strong> des résidents de 4eme<br />
année<br />
en imagerie médica<strong>le</strong>. Ceci est fortement supporté par 2 représentants<br />
d’organismes de formation consultés. Toutefois, il faudra créer un cadre normatif<br />
pour la réalisation <strong>et</strong> l’évaluation de c<strong>et</strong>te formation spécialisée. Des programmes<br />
d’échanges à l’extérieur peuvent être possib<strong>le</strong>s à travers ce partenariat qui offrira au<br />
<strong>CHSC</strong> l’opportunité de<br />
créer d’autres alliances stratégiques avec une université<br />
étrangère par exemp<strong>le</strong>.<br />
3-Création d’un c<strong>entre</strong> de cancérologie / radiothérapie/ cardiologie<br />
Le <strong>CHSC</strong> pourra offrir des soins spécialisés dans <strong>le</strong>s domaines suivants :<br />
cancérologie <strong>et</strong> radiothérapie, ou <strong>et</strong> cardiologie en fonction des compétences<br />
disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> marché <strong>et</strong> en fonction des alliances avec l’extérieur. Selon <strong>le</strong><br />
mandant, u ne initiative a été déjà lancée.<br />
4-Réhabilitation / réaménagement du <strong>CHSC</strong><br />
La majorité des acteurs clés <strong>et</strong> experts consultés reconnaissent la faib<strong>le</strong> capacité<br />
d’accueil du <strong>CHSC</strong>. En vue d’augmenter l’accessibilité aux soins à la population<br />
généra<strong>le</strong> <strong>et</strong> garantir des services tout aussi bien <strong>public</strong>s que privés, Le <strong>CHSC</strong> se doit<br />
d’augmenter <strong>le</strong> nombre de lits, <strong>et</strong> d’<strong>entre</strong>prendre des travaux de réaménagement du<br />
local.<br />
49
Modélisation de l’intervention<br />
F- LES RECOMMANDATIONS<br />
Ce partenariat <strong>entre</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> <strong>et</strong> l’Etat peut être considéré sous différents ang<strong>le</strong>s,<br />
comme mentionné plus haut, comme un proj<strong>et</strong>, une intervention, <strong>et</strong> même un<br />
processus de changement.<br />
Il devra laisser une porte ouverte à moyen ou long terme à d’autres acteurs du système,<br />
tels que : la coopération internationa<strong>le</strong> (OMS, AOPS) ainsi que des investisseurs du<br />
secteur privé ou <strong>public</strong>. Ces alliances stratégiques viseront à assurer la pérennité de ce<br />
partenariat <strong>et</strong> la survie de l’organisation émergente.<br />
Les points faib<strong>le</strong>s de l’organisation r<strong>et</strong>enus lors des enquêtes antérieures :<br />
• Enquête dans <strong>le</strong> cadre de la gestion des ressources humaines<br />
• Enquête auprès des acteurs rencontrés<br />
doivent être considérés par <strong>le</strong>s institutions partenaires lors de la réouverture de c<strong>et</strong>te<br />
organisation. Les deux équipes devront conjuguer <strong>le</strong>urs efforts afin de renforcer<br />
effectivement l’institution.<br />
Le MSPP, en tant qu’instance régulatrice du système <strong>et</strong> partie prenante de ce<br />
50
partenariat, devra en profiter pour assurer de manière efficace sa fonction<br />
d’administration généra<strong>le</strong>, <strong>et</strong> contribuer au renforcement du partenariat <strong>public</strong> privé<br />
qui est l’un des objectifs présentés dans <strong>le</strong> Plan stratégique National dans <strong>le</strong> cadre de<br />
la réforme du secteur sanitaire haïtien.<br />
Six paramètres sont à considérer avant d’établir un partenariat. Ce sont :<br />
L’atteinte des résultats recherchés, <strong>le</strong> degré de comp<strong>le</strong>xité des activités, la nature des<br />
relations contractuel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s couts liés à la relation, la compétence du mandataire, <strong>le</strong>s<br />
bénéfices de la relation contractuel<strong>le</strong>. (Voir tab<strong>le</strong>au en annexe)<br />
2- Considérer ce <strong>Partenariat</strong> comme un Processus de changement<br />
L’intervention proposée constitue un processus de changement. L’organisation<br />
émergente devra changer de vision <strong>et</strong> de mission en vue de s’adapter au contexte <strong>et</strong><br />
assurer sa survie. L’opérationnalisation effective de ce changement dépendra des<br />
étapes<br />
ci-dessous, tel<strong>le</strong>s que décrites par Kotter.<br />
Les partenaires devront :<br />
• Créer un sentiment d’urgence<br />
• M<strong>et</strong>tre sur pied un comité directeur pour piloter <strong>le</strong> processus<br />
• Développer une vision <strong>et</strong> une stratégie<br />
• Communiquer la vision du changement<br />
• Habiliter beaucoup de gens à agir<br />
• Générer des gains à cour terme<br />
3-Modalités du contrat<br />
Il s’agira d’une approche relationnel<strong>le</strong> basée sur la confiance. Il est inéluctab<strong>le</strong> qu’un<br />
climat de confiance existe <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s partenaires, la confiance vertica<strong>le</strong> en l’Etat, <strong>et</strong> la<br />
confiance horizonta<strong>le</strong> <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s équipes. « Le concours à des contrats relationnels<br />
fondés sur la confiance <strong>et</strong> la coopération, assure une responsabilité conjointe <strong>et</strong><br />
interdépendante dans la production de biens comp<strong>le</strong>xes….. » 5<br />
5 La contractualisation : un outil de gestion stratégique pertinent au palier local , Micheline Vezina, <br />
<strong>et</strong> al Info<strong>le</strong>ttre , Volume 3, Numéro 2, Oct. 2006 <br />
51
Tous <strong>le</strong>s enjeux liés à la contractualisation doivent être considérés par <strong>le</strong>s parties<br />
prenantes. La négociation du contrat devra prendre en compte <strong>le</strong>s objectifs de<br />
l’intervention, <strong>le</strong>s ressources disponib<strong>le</strong>s en vue d’atteindre ces objectifs. Les rô<strong>le</strong>s <strong>et</strong><br />
responsabilités de chaque entité doivent être clairement définis. « La nature du<br />
mandat <strong>et</strong> sa définition ont une grande importance quand vient <strong>le</strong> moment de<br />
considérer de près la possibilité d’avoir recours ou non à la contractualisation. »<br />
4- Approches clés à considérer lors de la mise en œuvre du programme<br />
Somme toute, la stratégie de mise en œuvre de ce partenariat devra reposer sur <strong>le</strong>s<br />
approches ci-dessus : approche processus, qualité tota<strong>le</strong>, <strong>et</strong> New Public Management.<br />
52
Tab<strong>le</strong>au 2. Approches pour la mise en œuvre de ce partenariat<br />
Approche Processus<br />
Approche<br />
Qualité<br />
Approche New Public<br />
ou Système<br />
Tota<strong>le</strong><br />
Management<br />
-Approche<br />
transversa<strong>le</strong><br />
-Recherche de la<br />
-l’Etat joue plutôt un rô<strong>le</strong> de<br />
traversant tout <strong>le</strong> système,<br />
toutes <strong>le</strong>s fonctions<br />
-Intégration des activités<br />
qualité tota<strong>le</strong><br />
-Imputabilité à tous <strong>le</strong>s<br />
acteurs depuis la haute<br />
régulation.<br />
-La prestation de services est<br />
confiée à d’autres institutions<br />
-Création<br />
d’équipes<br />
direction au personnel<br />
partenaires<br />
(approche<br />
transformationnel<strong>le</strong>s<br />
(comités de gestion)<br />
de soutien 6<br />
-Kaisen : apprentissage<br />
continu<br />
contractuel<strong>le</strong>)<br />
-Les 3 mots clés :<br />
Responsabilité, Imputabilité<br />
Amélioration continue<br />
de la qualité<br />
<strong>et</strong><br />
Performance.<br />
-Standardisation<br />
des<br />
normes<br />
-Standardisation<br />
des<br />
procédures<br />
-Standardisation<br />
des<br />
résultats<br />
A noter que ces approches ont été déjà considérées dans un devoir de réforme du<br />
secteur sanitaire haïtien, processus de changement (Juil<strong>le</strong>t 2010).Toutes ces approches<br />
doivent être considérées au moment même de la négociation des contrats.<br />
6 La gestion intégra<strong>le</strong> de la qualité est un nouveau mode de gestion dont la<br />
responsabilité est partagée<br />
53
De plus, il est recommandé en vue d’un côté renforcer l’imputabilité mais éga<strong>le</strong>ment<br />
s’assurer à tout moment du respect des engagements pris par toutes <strong>le</strong>s parties <strong>et</strong> de la<br />
qualité des résultats, de prévoir une structure devant s’assurer du suivi, de l’évaluation<br />
<strong>et</strong> du contrô<strong>le</strong> interne. En outre, une firme externe devra être recrutée en vue de<br />
réaliser périodiquement <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> externe. Ce qui renforcera la confiance <strong>entre</strong> <strong>le</strong>s<br />
partenaires <strong>et</strong> des investisseurs.<br />
Conclusion<br />
La situation qui prévaut aujourd’hui en Haïti présume d’un changement radical <strong>et</strong><br />
durab<strong>le</strong> dans la pratique médica<strong>le</strong>. L’extinction progressive du paiement direct des<br />
soins de santé<br />
semb<strong>le</strong> inéluctab<strong>le</strong>. Ceci pose problème à nombre d’acteurs du<br />
secteur dont la Fondation Jean-Marc Savain, contrainte, en avril 2010, à la ferm<strong>et</strong>ure<br />
de son institution de soins, <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>. Aujourd’hui, el<strong>le</strong> sollicite une recapitalisation<br />
par l’Etat ainsi qu’un partenariat avec <strong>le</strong> MSPP <strong>et</strong> une nouvel<strong>le</strong> orientation<br />
managéria<strong>le</strong>.<br />
Le présent travail décrit une étude de la faisabilité d’un tel partenariat <strong>public</strong> privé,<br />
<strong>entre</strong> l’Etat <strong>et</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong>. Les recherches ont permis tout d’abord de reconnaître dans la<br />
contractualisation demandée, une porte de sortie possib<strong>le</strong>, pour une institution privée<br />
en crise <strong>et</strong> incapab<strong>le</strong> de s’adapter à la conjoncture de gratuité de soins qui semb<strong>le</strong><br />
s’imposer. El<strong>le</strong> a porté sur un inventaire des nombreuses définitions du concept de<br />
partenariat tout d’abord, puis des partenariats <strong>public</strong>s privés. Les types de partenariat<br />
pratiqué dans <strong>le</strong> monde ont paru très divers. La seu<strong>le</strong> communauté d’intérêts <strong>et</strong> de<br />
vision a-t-il semblé, ne suffit pas à <strong>le</strong>ur réussite. Leur succès requiert en outre la<br />
volonté des négociateurs de m<strong>et</strong>tre en commun <strong>le</strong>urs ressources, de bonne foi <strong>et</strong> en<br />
toute confiance.<br />
Après une large consultation de la littérature relative aux contractualisations, un cadre<br />
conceptuel a pu être produit. Il a permis d’envisager <strong>le</strong> partenariat non pas <strong>entre</strong> deux<br />
institutions, mais de préférence <strong>entre</strong> deux regroupements de partenaires, aux va<strong>le</strong>urs<br />
<strong>et</strong> aux objectifs communs. L’organisation émergente produira sa mission, ses objectifs<br />
<strong>et</strong> une planification stratégique distincts ce ceux des institutions contractantes.<br />
La modélisation de l’intervention a permis d’identifier, <strong>le</strong>s ressources <strong>et</strong> <strong>le</strong>s activités<br />
54
nécessaires à l’atteinte de ces objectifs préalab<strong>le</strong>ment définis, dont <strong>le</strong> plus distal sera<br />
l’accessibilité de toutes <strong>le</strong>s strates de la population à des soins spécialisés, jadis<br />
réservés aux seuls nantis.<br />
La faisabilité du proj<strong>et</strong> ainsi établie, des scénarios possib<strong>le</strong>s ont été envisagés, avec<br />
<strong>le</strong>urs avantages <strong>et</strong> inconvénients. Enfin, à la lumière des desiderata du mandant <strong>et</strong> des<br />
intérêts de la col<strong>le</strong>ctivité, prenant en compte <strong>le</strong>s enjeux, défis <strong>et</strong> menaces identifiés, un<br />
scénario de partenariat a été proposé.<br />
Au constat de l’insuffisance tant quantitative que qualitative des institutions publiques<br />
de soins, <strong>le</strong>s PPP seraient ils une option possib<strong>le</strong> pour l’amélioration de l’accessibilité<br />
des haïtiens aux soins de qualité La question ouvre un débat idéologique certes, mais<br />
ne serait-il pas intéressant d’en creuser <strong>le</strong> bien fondé Un partenariat Etat-<strong>CHSC</strong> ne<br />
serait-il pas, dans la conjoncture actuel<strong>le</strong>, une occasion d’explorer c<strong>et</strong>te voie pour <strong>le</strong><br />
mieux-être de la population Beaucoup des acteurs clés interrogés au cours de ce<br />
travail ont exprimé une attente positive face à c<strong>et</strong>te éventualité.<br />
55
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Proj<strong>et</strong> de société du parti « Respè » (2010)<br />
Proj<strong>et</strong> de société du parti « Konbit Nasyonal pou Devlopman » (2010)<br />
Proj<strong>et</strong> de société du parti « Platfòm Ansanm nou Fò » (2010)<br />
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Hachimi.Sanni-Yaya@ya<strong>le</strong>.edu<br />
5
Cadre conceptuel de lintervention Fig.1 <br />
CADRE CONCEPTUEL DU PROJET D’INTERVENTION <br />
INTRANTS <br />
ENTITÉ PUBLIQUE <br />
MSPP <br />
MINISTERE DES FINANCES <br />
MAST <br />
AUTRE ORGANISME GOUVERNEMENTAL <br />
CONTRAINTES <br />
BUREAUCRATIE <br />
IMP. POLITIQUES <br />
FINANCIERES <br />
VALEURS <br />
JUSTICE SOCIALE <br />
ACCESSIBILITÉ <br />
SOLIDARITÉ <br />
EQUITÉ <br />
RÉSULTATS <br />
Finance<br />
-‐ment <br />
Appui <br />
technique <br />
Cadre <br />
légal <br />
normes <br />
<strong>et</strong> <br />
régulation <br />
Standards <br />
internatio<br />
naux <br />
PPP <br />
Négociations <br />
Risques partagés <br />
Conditions critiques anticipées <br />
Confiance <strong>et</strong> Repect mutuels <br />
C<strong>entre</strong> <br />
d’excel<strong>le</strong>nce<br />
e <br />
Formation <br />
continue <br />
spécialiséee <br />
Recherche <br />
CONSORTIUM PRIVE <br />
<strong>CHSC</strong> <br />
FONDATION <br />
COMP. D’ASSURANCE <br />
INSTITUTIONS COMMERCIALES/ INDUSTRIES <br />
VALEURS <br />
IMPUTABILITE <br />
RENTABILITE <br />
EFFICACITE <br />
CONTRAINTES <br />
PROFITS <br />
COUTS ELEVES <br />
EXCLUSION <br />
PROCESSUS <br />
CONTEXTE <br />
Satisfaction <br />
ORGANISATION ÉMERGENTE <br />
CONSEIL D’ADMINISTRATION MIXTE <br />
HIÉRARCHIE PROFESSIONNELLE <br />
CADRE OPÉRATIONNEL MOTIVÉ <br />
STANDARDISATION DESNORMES ET DE DES <br />
PROCÉDURES <br />
MAITRISE DES COÛTS DE SERVICE <br />
PRODUTIVITÉ <br />
CONTEXTE <br />
Contribution<br />
sn <br />
Financière <br />
EXTRANTS <br />
PRODUCTIVITÉ <br />
QUALITÉ DES <br />
SOINS <br />
IMPACT <br />
POPULATION CIBLE
Score de Hanlon<br />
Problèmes A B C D Total<br />
Destruction des Hôpitaux 9 9 0.8 1 14.4<br />
Augmentation des groupes<br />
vulnérab<strong>le</strong>s<br />
Décapitalisation du secteur<br />
privé<br />
Adaptation des hôpitaux<br />
privés<br />
Dégradation de la situation<br />
socio sanitaire<br />
9 9 0.6 1 10.8<br />
8 8 0.9 1 14.4<br />
9 8 1 1 17<br />
9.5 9.5 0.9 1 17.1
1<br />
PRESENTATION DU <strong>CHSC</strong>.-<br />
A priori, une fois la décision arrêtée par lʼEtat de contracter alliance avec une institution<br />
privée, pour la prestation de services à la communauté, lʼarrimage peut être conclu sans<br />
ambages. Mais, encore faudra-t-il que <strong>le</strong>s r<strong>et</strong>ombées de c<strong>et</strong>te coalition soient positives <strong>et</strong><br />
durab<strong>le</strong>s. Certaines conditions sont préalab<strong>le</strong>s à c<strong>et</strong>te réussite. Au nombre de cel<strong>le</strong>s-ci, <strong>le</strong>s<br />
prédispositions de lʼorganisation privée sont primordia<strong>le</strong>s. Pour évaluer <strong>le</strong>s chances de<br />
succès de notre montage, un examen, même sommaire, de cel<strong>le</strong>s du <strong>CHSC</strong>, préposé à un<br />
partenariat avec <strong>le</strong> MSPP, semb<strong>le</strong> nécessaire. A c<strong>et</strong>te fin, j<strong>et</strong>ons un regard sur sa culture<br />
organisationnel<strong>le</strong>, sa structure <strong>et</strong> sa performance.<br />
Une Culture Organisationnel<strong>le</strong> Mal Connue.-<br />
Faisons ici <strong>le</strong> choix de par<strong>le</strong>r dʼidéologie plutôt que de culture. Une culture m<strong>et</strong> du temps à<br />
se définir <strong>et</strong> à sʼinstal<strong>le</strong>r dans une organisation. Or <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> nʼexistait que depuis trois ans<br />
au moment où notre intérêt sʼest porté sur lʼorganisation. H. Mintzberg, dans <strong>le</strong> chapitre de<br />
son livre: “Le Management, Voyage au C<strong>entre</strong> des Organisations” consacré aux organisations<br />
missionnaires, définit la culture comme “un système riche développé <strong>et</strong> profondément<br />
enraciné, de va<strong>le</strong>urs <strong>et</strong> de croyances, qui distingue une organisation particulière de<br />
toutes <strong>le</strong>s autres”.<br />
Faisons dʼemblée <strong>le</strong> constat quʼil y avait une idéologie de départ dans la genèse du <strong>CHSC</strong>.<br />
Lʼinstitution est née de la détermination dʼune famil<strong>le</strong> à créer un structure qui ne perm<strong>et</strong>trait<br />
plus que de jeunes ado<strong>le</strong>scents meurent de pathologies curab<strong>le</strong>s, à cause de<br />
lʼinexistence sur <strong>le</strong> territoire national dʼune structure capab<strong>le</strong> dʼétablir à temps <strong>le</strong> diagnostic.<br />
C<strong>et</strong>te idée généreuse est de cel<strong>le</strong>s qui font <strong>le</strong>s organisations missionnaires. Pourtant,<br />
la survivance de c<strong>et</strong>te idéologie est diffici<strong>le</strong>ment décelab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> c<strong>entre</strong>.<br />
En eff<strong>et</strong>, Si tous ont confirmé lʼexistence dʼune mission dans lʼorganisation, aucune des<br />
personnes interviewées nʼa su lʼénoncer. Les plus impliqués nous ont tout au plus référé à<br />
un site intern<strong>et</strong> où <strong>le</strong> libellé pourrait être consulté. Par surcroît, lors dʼune enquête sur la<br />
GRH dans c<strong>et</strong>te institution, il a été révélé que “...<strong>le</strong>s employés en général ne sont pas au<br />
courant des orientations qui définissent la personnalité de lʼorganisation” (GRH au <strong>CHSC</strong>,<br />
devoir du groupe VII, décembre 2010).
2<br />
La Structure Organisationnel<strong>le</strong>, un Point Fort.-<br />
Le <strong>CHSC</strong> offre à lʼétude une structure de soins intégrés, avec un somm<strong>et</strong> stratégique<br />
compétent, des cadres intermédiaires professionnels <strong>et</strong> un niveau opérationnel qualifié. La<br />
dispensation des soins était organisée par programmes, avec des protoco<strong>le</strong>s <strong>et</strong> un suivi,<br />
ce qui donnait à la prise en charge des patients un caractère rigoureux. Bien dʼautres aspects<br />
distinguaient c<strong>et</strong>te organisation des institutions similaires de la capita<strong>le</strong>.<br />
Quelques atouts distinctifs à r<strong>et</strong>enir, <strong>entre</strong> autres, seraient:<br />
- Un système dʼinformation entièrement informatisé, avec accès immédiat <strong>et</strong> complètement<br />
personnalisé <strong>et</strong> confidentiel des médecins aux dossiers de <strong>le</strong>urs patients, à<br />
partir de <strong>le</strong>urs ordinateurs personnels;<br />
- Lʼexistence dʼun “Département de Gestion des Patients”, composée dʼassistantes<br />
socia<strong>le</strong>s, dont <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> était la prise en charge des usagers dès <strong>le</strong>ur admission à<br />
lʼhôpital. Lʼimplication du personnel de ce service était tel, que <strong>le</strong> suivi des patients<br />
se faisait encore, alors quʼils avaient regagné <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong>. Ces appels courtois<br />
étaient très appréciés par <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s;<br />
- lʼouverture 24 heures dʼun service dʼurgence, couvert par des médecin de famil<strong>le</strong>,<br />
avec des spécialistes de toutes <strong>le</strong>s disciplines en astreinte, engagés à se présenter<br />
à lʼhôpital en quelques minutes, lorsque <strong>le</strong>ur présence serait jugée nécessaire;<br />
- Un service dʼanesthésie-réanimation bien rodé <strong>et</strong> composé de professionnels expérimentés<br />
<strong>et</strong> dévoués à la bonne renommée du service;<br />
- Un bloc opératoire moderne pourvu dʼun amplificateur de brillance <strong>et</strong> dʼun système<br />
de laparoscopie digitalisée;<br />
- Un laboratoire biologique <strong>et</strong> une pharmacie, tous deux ouverts en permanence;<br />
- Un service dʼimagerie de récente génération avec transmission digitalisée des<br />
images aux médecins demandeurs;<br />
- Le seul scanner intégré dans une structure hospitalière de la vil<strong>le</strong>.<br />
- <strong>le</strong> tout premier système de gaz médicaux avec conso<strong>le</strong>s mura<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> bloc opératoire<br />
<strong>et</strong> dans toutes <strong>le</strong>s chambres.
Lʼhôpital était <strong>le</strong> seul du milieu à exiger une affiliation des médecins appelés à y travail<strong>le</strong>r.<br />
Cʼétait éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> seul à <strong>entre</strong>tenir un comité dʼéthique (CEHSC) <strong>et</strong> un comité de prévention<br />
des infections nosocomia<strong>le</strong>s (COPIN). En fait, une équipe de lʼUniversité de Miami<br />
y a trouvé <strong>le</strong>s conditions dʼéthique <strong>et</strong> dʼasepsie adéquates pour héberger des transplantations<br />
dʼorganes. De fait, la toute première greffe réna<strong>le</strong> jamais pratiquée en Haïti fut effectuée<br />
avec succès au <strong>CHSC</strong>, en novembre 2009.<br />
3<br />
La Performance Institutionnel<strong>le</strong>, des Faib<strong>le</strong>sses <strong>et</strong> des Forces.-<br />
Trois aspects : <strong>le</strong> technique, lʼéconomique, <strong>et</strong> <strong>le</strong> social sont considérées dans lʼévaluation<br />
de la performance dʼune organisation. Dans une institution de soins, <strong>le</strong> technique en réfère<br />
évidemment à la qualité des soins. Lʼéconomique sʼévaluera en regard de lʼatteinte<br />
dʼobjectifs attendus de rentabilité. Quant au social, il sʼintéressera au traitement accordé<br />
par lʼorganisation à son environnement interne dʼune part, à lʼenvironnement externe<br />
dʼautre part. Apparemment dissociab<strong>le</strong>s, mais, néanmoins convergents ces trois vo<strong>le</strong>ts<br />
concourent de manière éga<strong>le</strong> <strong>et</strong> inclusive, tant à la légitimité quʼà la viabilité de lʼinstitution.<br />
La qualité des soins, une force.-<br />
Trois faits en témoignent. En premier lieu, toutes <strong>le</strong>s voix sʼaccordent pour vanter la qualité<br />
des soins dispensés au <strong>CHSC</strong>. Perception ou réalité, c<strong>et</strong>te qualité des soins était mal servie<br />
cependant, par la faib<strong>le</strong> capacité dʼaccueil de lʼinstitution. De 21 au départ, <strong>le</strong>s lits<br />
nʼétaient que 18 au moment du séisme.<br />
En 2008, <strong>le</strong>s résultats dʼune enquête sur <strong>le</strong>s infections du site opératoire furent présentés<br />
au Congrès Annuel de lʼAMH. Le bilan de 18 mois de chirurgie permit de constater un taux<br />
dʼinfections post opératoires (1,56%) comparab<strong>le</strong> à celui des institutions <strong>le</strong>s mieux cotées.<br />
En troisième lieu, lʼéquipe de transplantation réna<strong>le</strong> de lʼUniversité de Miami, après inspection<br />
des lieux <strong>et</strong> étude des normes institutionnel<strong>le</strong>s, a consenti une extension de son programme<br />
dans lʼenceinte de c<strong>et</strong>te institution.<br />
Le rendement financier, un bilan mitigé.-<br />
La perception des observateurs est ici largement en défaveur de lʼorganisation. Le <strong>CHSC</strong><br />
était considéré comme une institution avec de sérieux problèmes financiers. Pourtant, c<strong>et</strong><br />
état de fait nʼest confirmé par <strong>le</strong>s acteurs de lʼinstitution que en ce qui concerne <strong>le</strong>s deux
premières années dʼexistence de lʼinstitution. Les derniers mois de lʼannée 2009<br />
sʼaccordent-ils à répéter, lʼinstitution était devenue rentab<strong>le</strong>.<br />
Selon <strong>le</strong>s mêmes interlocuteurs, <strong>le</strong> problème ne se trouvait pas au niveau de la gestion,<br />
quʼils qualifient dʼexcel<strong>le</strong>nte, mais plutôt dʼune perception négative de lʼétablissement, préjugé<br />
trop cher par <strong>le</strong> <strong>public</strong> en général. Ils pointent éga<strong>le</strong>ment du doigt, dʼun rej<strong>et</strong> par <strong>le</strong>s<br />
médecins eux-mêmes des normes innovantes de lʼinstitution, qui exigeaient lʼaffiliation des<br />
professionnels autorisés à y adm<strong>et</strong>tre des patients.<br />
Mais, ces seuls facteurs expliquent-ils <strong>le</strong> redressement décrit Voilà qui eut nécessité une<br />
enquête plus approfondie, à la recherche des causes de ce brusque changement.<br />
Lʼimpact sur lʼenvironnement externe, faib<strong>le</strong>sse <strong>et</strong> force à la fois-<br />
Nous avons déjà vu <strong>le</strong> grand <strong>public</strong> tenir <strong>le</strong>s soins au <strong>CHSC</strong> pour trop onéreux. Pourtant,<br />
<strong>le</strong>s coûts de services nʼétaient pas véritab<strong>le</strong>ment plus é<strong>le</strong>vés que ceux dʼinstitutions du milieu,<br />
à niveau comparab<strong>le</strong>. Il manquait donc une appropriation de lʼinstitution dans la population,<br />
quʼun bon système dʼinformation eut contribué à améliorer.<br />
Lʼautre fait, éga<strong>le</strong>ment mentionné plus haut, est la grogne des médecins réticents à se<br />
faire inscrire au tab<strong>le</strong>au dʼaffiliation de lʼinstitution. Cependant, <strong>le</strong>s mêmes professionnels<br />
reconnaissent que c<strong>et</strong>te exigence représentait une avancée dans la pratique loca<strong>le</strong>. Du<br />
reste, certaines institutions de la place ont timidement emboîté <strong>le</strong> pas au <strong>CHSC</strong> dans c<strong>et</strong>te<br />
direction, signe de son impact positif sur <strong>le</strong> milieu. Encore un défaut de communication.<br />
La disponibilité des médecins de famil<strong>le</strong> pour la consultation 24 heures par jour, tendait<br />
vers une dépersonnalisation des soins. Ceci fit un impact grandissant sur <strong>le</strong>s usagers qui<br />
peu à peu commençaient à apprécier c<strong>et</strong>te nouvel<strong>le</strong> disposition. Un pas résolu vers la modernisation<br />
des soins de santé en Haïti.<br />
4<br />
La situation après <strong>le</strong> séisme de janvier 2010.-<br />
Le 12 janvier, <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> mit spontanément ses ressources humaines <strong>et</strong> matériel<strong>le</strong>s de<br />
même que ses infrastructures, superficiel<strong>le</strong>ment endommagées, à la disposition de la population.<br />
Les circonstances détestab<strong>le</strong>s qui suivirent alors, achevèrent de m<strong>et</strong>tre<br />
lʼinstitution hors service. En eff<strong>et</strong>, en moins de 3 mois, un total de 12 600 patients allaient y<br />
être reçus <strong>et</strong> soignés gratuitement. Parmi eux, 2 040 interventions chirurgica<strong>le</strong>s dont envi-
on un tiers majeures. Plus de 3 000 radiographies <strong>et</strong> 200 ultrasonographies allaient être<br />
effectuées. La pharmacie <strong>et</strong> <strong>le</strong> dépôt de médicaments était vidés de <strong>le</strong>urs réserves.<br />
Des tentes érigées sur la cour de lʼhôpital allaient héberger environ 65 patients à la fois,<br />
tandis quʼun flot ininterrompu de b<strong>le</strong>ssés sʼy succédaient tout <strong>le</strong> jour, pour des pansements<br />
<strong>et</strong> autres soins ambulatoires. Autour de 400 repas étaient servis quotidiennement pour accommoder<br />
patients <strong>et</strong> visiteurs humanitaires.<br />
Au terme de c<strong>et</strong>te longue <strong>et</strong> formidab<strong>le</strong> mésaventure, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s de lʼétablissement<br />
faisaient face à des semaines de salaire impayé aux employés restés à <strong>le</strong>urs postes. Des<br />
d<strong>et</strong>tes en énergie, en gaz médicaux <strong>et</strong> autres dépenses encourues, sʼimposaient non soldées,<br />
alors que lʼhôpital nʼavait pas généré <strong>le</strong> premier sou de revenu.<br />
La décision de fermer <strong>le</strong>s portes du C<strong>entre</strong> Hospitalier du Sacré-Coeur fut contractée.<br />
5
Généralités sur <strong>le</strong> <strong>Partenariat</strong><br />
1-Définitions du partenariat<br />
Avant de discuter des différents types de partenariat, il nous semb<strong>le</strong> intéressant de définir <strong>le</strong><br />
terme de partenariat. Les définitions sur <strong>le</strong> partenariat sont fonction des sources consultées <strong>et</strong> de<br />
l´idéologie des différents acteurs.<br />
Le partenariat est défini comme « une association d'<strong>entre</strong>prises, d'institutions en vue de mener<br />
une action commune ». 1<br />
« Le partenariat se définit comme une association active de différents intervenants qui, tout en<br />
maintenant <strong>le</strong>ur autonomie, acceptent de m<strong>et</strong>tre en commun <strong>le</strong>urs efforts. Ils veu<strong>le</strong>nt atteindre<br />
ensemb<strong>le</strong> un objectif commun relié à un problème ou à un besoin clairement identifié dans<br />
<strong>le</strong>quel, en vertu de <strong>le</strong>ur mission respective, ils ont un intérêt, une responsabilité, une motivation,<br />
voire une obligation. » 2<br />
« On définit un partenariat comme une relation dans laquel<strong>le</strong> au moins deux parties ayant des<br />
objectifs comparab<strong>le</strong>s s’entendent pour faire quelque chose ensemb<strong>le</strong>. Les partenariats<br />
concernent <strong>le</strong>s gens qui travail<strong>le</strong>nt ensemb<strong>le</strong> dans une relation qui <strong>le</strong>ur procure des avantages<br />
communs <strong>et</strong> qui <strong>le</strong>ur perm<strong>et</strong> de faire ensemb<strong>le</strong> des choses qu’ils ne pourraient accomplir seuls. » 3<br />
Il faut bien adm<strong>et</strong>tre qu’il n’y a pas de partenariat modè<strong>le</strong> <strong>et</strong> qu’il est diffici<strong>le</strong> de caractériser un<br />
partenariat. En eff<strong>et</strong>, chaque partenariat comporte des particularités, des fonctions, des<br />
compétences <strong>et</strong> des paramètres qui <strong>le</strong>s différencient des autres. La distinction <strong>entre</strong> contrat <strong>et</strong><br />
partenariat réside dans <strong>le</strong> fait que dans <strong>le</strong> contrat <strong>le</strong>s parties en présence ont des objectifs<br />
différents <strong>et</strong> des subventions distinctes. En outre <strong>le</strong> partenariat n’est pas une extension (car ceci<br />
suppose une perte d’identité <strong>et</strong> de réciprocité) ni un accord de coopération.<br />
Un <strong>Partenariat</strong> Public-Privé est assimilab<strong>le</strong> à un contrat à long terme par <strong>le</strong>quel une autorité<br />
publique (État) s´associe à une <strong>entre</strong>prise du secteur privé dans <strong>le</strong> but d´apporter des services à la<br />
1 P<strong>et</strong>it Robert <br />
2 INGENIORS –Anne KILLI, consultante Senior Septembre 2008 <br />
3 Guide du partenariat rédigé par Flo Frank <strong>et</strong> Anne Smith 2000 <br />
1
population. Les résultats à atteindre <strong>et</strong> <strong>le</strong> partage des responsabilités, des risques <strong>et</strong> des bénéfices<br />
<strong>entre</strong> <strong>le</strong>s partenaires sont bien définis.<br />
« Les partenariats <strong>public</strong>s-privées ne sont ni privatisation ni libéralisation; il s’agit<br />
d’arrangements du genre contractuel <strong>entre</strong> des organisations du secteur privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> qui<br />
englobent des responsabilités conjointes dans <strong>le</strong> processus de décision <strong>et</strong> d’implémentation » 4<br />
(Matthew, 2004).<br />
La conclusion que nous pouvons tirer de ces définitions est que <strong>le</strong> PPP est une entente<br />
contractuel<strong>le</strong> fondée sur l’engagement de deux entités (<strong>public</strong> <strong>et</strong> privé) avec des va<strong>le</strong>urs <strong>et</strong><br />
missions différentes qui stipu<strong>le</strong> des résultats à atteindre pour assurer un meil<strong>le</strong>ur niveau de<br />
service aux citoyens avec un partage clair des responsabilités, des risques <strong>et</strong> des bénéfices <strong>entre</strong><br />
<strong>le</strong>s partenaires <strong>public</strong> <strong>et</strong> privé. Le PPP ne r<strong>entre</strong> pas dans <strong>le</strong> cadre de la sous-traitance <strong>et</strong>, dans<br />
tout partenariat, il y a deux fac<strong>et</strong>tes : 1) alliance <strong>et</strong> réciprocité dans la recherche de bénéfices <strong>et</strong><br />
2) identité organisationnel<strong>le</strong>. Ces deux aspects sont limités par la poursuite d’objectifs communs<br />
qui n’entravent pas la réalisation des objectifs de chacun des partenaires.<br />
Boase décrit quatre types de partenariat selon <strong>le</strong>s arrangements dans la structure du pouvoir <strong>et</strong><br />
l’influence dans <strong>le</strong> processus de décision.<br />
- « Les structures formalisées de consultation » qui n’ont aucun pouvoir autonome<br />
reconnu par <strong>le</strong> système politique mais qui peuvent avoir une influence. El<strong>le</strong>s perm<strong>et</strong>tent<br />
aux gouvernements d’avoir <strong>le</strong>s avis de représentants de la société.<br />
- L’association contributoire où l’organisation publique finance ou soutient une autre qui<br />
aura <strong>le</strong> but de créer un proj<strong>et</strong>. Ici, la première n’aura aucun moyen de contrô<strong>le</strong> sur la<br />
seconde en dehors de la suppression de financement.<br />
- L’association de développement communautaire où l’état <strong>et</strong> <strong>le</strong>s groupes privés<br />
travail<strong>le</strong>nt ensemb<strong>le</strong> à l’atteinte de buts communs ou complémentaires.<br />
4 Structures Organisationnel<strong>le</strong>s Émergentes de <strong>Partenariat</strong>s Publics-Privés Silvério dos Santos Brunhoso Cordeiro<br />
Doctorant en Sciences de l’Administration Domaine de Connaissance en Politiques Publiques <strong>et</strong> Administration<br />
Appliquée Université de Minho Éco<strong>le</strong> d’Économie <strong>et</strong> Gestion juil<strong>le</strong>t 2008 <br />
2
- L’association substantive où il y a responsabilité conjointe dans <strong>le</strong> processus de<br />
décision, l’apport de ressources <strong>et</strong> <strong>le</strong> partage de risques. Ici la forme la plus évoluée est la<br />
création d’une nouvel<strong>le</strong> entité distincte des organisations publique <strong>et</strong> privée de départ.<br />
Belhocine a classé <strong>le</strong>s PPP en :<br />
• PPP circonstanciel où une organisation publique ayant un ou plusieurs proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> une<br />
organisation privée ayant développé un savoir-faire <strong>et</strong> une expertise en raison de sa<br />
connaissance du marché s’associent. Si pour <strong>le</strong> partenaire <strong>public</strong> ce type de PPP lui<br />
perm<strong>et</strong>, <strong>le</strong> plus souvent, d’atteindre ses objectifs, il en est autrement pour <strong>le</strong> partenaire<br />
privé.<br />
• Le PPP élémentaire où <strong>le</strong>s contrats de gestion sont accordés par <strong>le</strong>s gouvernements à<br />
des firmes privées. Peu importe <strong>le</strong>s intentions sous-jacentes aux PPP, stratégiques ou<br />
opérationnel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du partenariat est quasi unilatéral (Pycroft, 1996). Dans ce<br />
type, <strong>le</strong>s ressources humaines, financières <strong>et</strong> matériel<strong>le</strong>s sont déployées <strong>et</strong> gérées par <strong>le</strong>s<br />
partenaires privés au service de la col<strong>le</strong>ctivité.<br />
• Le PPP symbiotique où <strong>le</strong>s partenaires ont des va<strong>le</strong>urs, des missions <strong>et</strong> des objectifs plus<br />
compatib<strong>le</strong>s. C’est souvent <strong>le</strong> type de partenariat qui lie des organisations privées sans<br />
but lucratif (c’est-à-dire de type communautaire) <strong>et</strong> des organismes gouvernementaux,<br />
autour de proj<strong>et</strong>s d’intérêts <strong>public</strong>s.<br />
• -Le PPP prospectif qui « concerne des proj<strong>et</strong>s d’intérêt stratégique pour <strong>le</strong>s parties<br />
engagées ». Il s’efforce d’unir des partenaires ayant des attentes diamétra<strong>le</strong>ment<br />
opposées: une firme privée qui vise <strong>le</strong> profit <strong>et</strong> un organisme gouvernemental qui veut<br />
donner à la col<strong>le</strong>ctivité des avantages.<br />
o Une autre forme de partenariat <strong>public</strong> privé actuel<strong>le</strong>ment très en vogue dans <strong>le</strong><br />
secteur de la santé est <strong>le</strong> « performance based financing » (financement basé sur<br />
la performance). « La stratégie de financement basée sur la performance s’inscrit<br />
dans <strong>le</strong> cadre des politiques nationa<strong>le</strong>s de santé <strong>et</strong> de réduction de la pauvr<strong>et</strong>é. Son<br />
3
objectif est de contribuer au mieux aux objectifs fixés par ces politiques<br />
généra<strong>le</strong>s »<br />
En santé, il est possib<strong>le</strong> de classer <strong>le</strong>s partenariats en fonction de <strong>le</strong>ur raison d’être. Ainsi<br />
on peut distinguer :<br />
-‐<br />
Les PPP destinés à améliorer l’accès direct aux médicaments<br />
Ils cherchent éga<strong>le</strong>ment à augmenter la distribution des médicaments <strong>et</strong> vaccins dans <strong>le</strong>s<br />
pays en voie de développement. Ils incluent des donations, des prix négociés,<br />
différenciés, des ventes à prix coûtant ou encore des subventions de produits.<br />
-‐<br />
Les PPP de recherche <strong>et</strong> de développement de produits<br />
Établis pour la recherche de médicaments, de vaccins ou d’autres produits de santé afin<br />
de répondre au problème des maladies négligées dans <strong>le</strong>s pays pauvres.<br />
-‐<br />
Les PPP de défense, de cause / plaidoirie, de formation <strong>et</strong> d’aide à la recherche<br />
Ce genre de partenariat vise <strong>le</strong>s problèmes sanitaires portant atteinte aux populations <strong>le</strong>s<br />
plus vulnérab<strong>le</strong>s.<br />
-‐<br />
Les PPP de renforcement du système de santé<br />
Ils visent à rénover <strong>le</strong>s infrastructures, l’environnement légal (lutte contre la contrefaçon),<br />
<strong>et</strong> à améliorer l’usage adéquat des médicaments <strong>et</strong> celui des systèmes de prestation de<br />
soins aux échel<strong>le</strong>s nationa<strong>le</strong>s.<br />
-‐<br />
Les PPP de transfert de technologie <strong>et</strong> de renforcement des capacités<br />
Les firmes pharmaceutiques tendent de plus en plus à nouer des alliances qui <strong>le</strong>ur<br />
perm<strong>et</strong>tent de développer <strong>le</strong>urs médicaments au sein des PED via des partenariats. Bien<br />
que conscientes du manque ou de la faib<strong>le</strong>sse des capacités productives dans ces pays,<br />
el<strong>le</strong>s parviennent à contourner <strong>le</strong>s lacunes grâce à des partenariats ciblés.<br />
4
-‐<br />
Les PPP de coordination globa<strong>le</strong> <strong>et</strong> financière<br />
Ils tendent à obtenir <strong>le</strong> succès des objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong> développement<br />
concernant la santé. Ils visent en général une pathologie précise ou une faib<strong>le</strong>sse<br />
appartenant aux systèmes de santé <strong>et</strong> associent aussi des aspects d’autres PPP<br />
(développement de produits, renforcement de l’accès aux produits,…)<br />
Il n´existe donc pas qu´un seul <strong>et</strong> unique moyen de réaliser <strong>le</strong>s partenariats vu <strong>le</strong>ur variété.<br />
Parfois, on se trouve même dans la situation où il faut combiner plusieurs types pour pouvoir<br />
apporter une solution. Il faut bien appréhender <strong>le</strong> contexte <strong>et</strong> <strong>le</strong>s caractéristiques des différents<br />
partenaires pour choisir <strong>le</strong> type pouvant satisfaire <strong>le</strong>s aspirations des différents partenaires.<br />
5
Tab<strong>le</strong>au 1: Différents types de PPP<br />
Rubriques<br />
Propriété<br />
actifs<br />
des<br />
TYPES DE PARTENARIAT PUBLIC PRIVÉ<br />
Sous<br />
traitance<br />
Gérance Affermage Concession Gestion<br />
Déléguée<br />
État Actionnaires État<br />
Actionnaire État<br />
privés<br />
privé puis l’État<br />
Détermination<br />
Partenaires<br />
État<br />
Partenaires<br />
Partenaires<br />
État<br />
des prix/ tarifs<br />
Privés<br />
Privés soumis<br />
Privés soumis à<br />
soumis<br />
à<br />
à<br />
l’autorité<br />
l’autorité<br />
l’autorité<br />
publique<br />
publique<br />
publique<br />
Responsabilité<br />
État État Partenaires<br />
Partenaires<br />
État<br />
du service devant<br />
Privés<br />
Privés<br />
la population<br />
Employeur État État État Partenaires<br />
Privés (PP)<br />
Provenance du Partenaires État État PP avec des<br />
capital<br />
privés<br />
fonds <strong>public</strong>s<br />
Responsabilités Partenaires Séparation Séparation Partenaire Privé<br />
face aux risques Privés des risques des risques<br />
liés à la liés à la<br />
construction construction<br />
<strong>et</strong> ceux liés à <strong>et</strong> ceux liés à<br />
l’exploitation l’exploitation<br />
Entreprise<br />
Privée<br />
État<br />
Entreprise<br />
Privée<br />
Durée typique 10 à 12 ans 10 à 12 ans 20 à 30 ans 1 à 5 ans<br />
Source : IEM (septembre 2003, p.2) : des services <strong>public</strong>s plus efficaces grâce au PPP avec<br />
adaptation<br />
Selon Flo Frank <strong>et</strong> Ann Smith on distingue au Canada:<br />
6
Les partenariats communautaires qui sont ainsi appelés parce qu’ils se situent dans une<br />
communauté dont ils exigent la participation des membres. Ils ont une conséquence directe sur la<br />
col<strong>le</strong>ctivité plutôt que sur une organisation <strong>et</strong> sur une institution.<br />
Les partenariats ruraux, nordiques <strong>et</strong> urbains. Ces types de partenariat ont des avantages <strong>et</strong><br />
inconvénients différents. Ainsi en milieu urbain, on a un meil<strong>le</strong>ur accès aux ressources <strong>et</strong> aux<br />
sphères d’influence alors qu’en milieu rural, on travail<strong>le</strong> plus faci<strong>le</strong>ment en étroite collaboration.<br />
Plus <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités sont p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> plus il est nécessaire d’avoir des discussions franches <strong>et</strong><br />
inclusives. Ici <strong>le</strong>s besoins du partenariat priment sur <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de l’état.<br />
Les partenariats régionaux ou nationaux. Souvent créés par un ou plusieurs ministères, ils<br />
couvrent plusieurs col<strong>le</strong>ctivités, perm<strong>et</strong>tent d’envisager <strong>le</strong>s situations sur de plus grandes échel<strong>le</strong>s<br />
<strong>et</strong> d’obtenir une plus grande diversité de résultats. Les communautés peuvent avoir des<br />
problèmes spécifiques mais el<strong>le</strong>s ont aussi des difficultés communes comme <strong>le</strong> chômage,<br />
l’insécurité ou <strong>le</strong>s questions d’environnement qui peuvent être abordées sur des bases plus larges.<br />
Ce genre de partenariat est souvent crée par un accord gouvernemental ou une entente officiel<strong>le</strong>.<br />
Cependant, selon Cordheiro, <strong>le</strong> recours aux PPP ne peut être une solution miracu<strong>le</strong>use car dans<br />
<strong>le</strong>s PPP, il y a des questions particulièrement problématiques tel<strong>le</strong>s qu’il <strong>le</strong> montre dans <strong>le</strong><br />
tab<strong>le</strong>au suivant : 5<br />
5 Structures Organisationnel<strong>le</strong>s émergentes de <strong>Partenariat</strong>s Publics Privés Silverio dos Santos Brunhoso Cordeiro <br />
Université de Minho Éco<strong>le</strong> d’Économie <strong>et</strong> de gestion juil<strong>le</strong>t 2008 <br />
7
Tab<strong>le</strong>au 2 : Questions importantes dans <strong>le</strong>s <strong>Partenariat</strong>s Publics-Privés<br />
Suj<strong>et</strong> Avantages Inconvénients<br />
Contrats exclusifs à long Encourage <strong>le</strong> compromis <strong>et</strong> Augmentation de la dépendance<br />
terme<br />
la stabilité ; Évite Développement de complaisances<br />
l’ouverture de concours<br />
<strong>public</strong>s successifs<br />
Accords<br />
de Améliore la coopération ; Augmente <strong>le</strong>s préoccupations en ce<br />
collaboration fermés Évite des rapports qui concerne la justice <strong>et</strong> l’honnêt<strong>et</strong>é<br />
adversaires<br />
des deux parties<br />
Niveau de détail des F<strong>le</strong>xibilité pour l’adaptation Le coût des modifications peut<br />
spécifications<br />
d’incertitudes <strong>et</strong> de excéder <strong>le</strong> minimum acceptab<strong>le</strong><br />
changements<br />
Temps <strong>et</strong> dépense dans la négociation<br />
Ressemblance avec un Transparence dans <strong>le</strong> Pratiques inefficaces libérées de la<br />
livre ouvert<br />
rapport des deux parties discipline du marché<br />
Source : Domberger <strong>et</strong> al (1997 :778)<br />
Les relations<br />
Des différents types de partenariat choisi peuvent émerger deux types de relations :<br />
Des relations horizonta<strong>le</strong>s c’est -à- dire où il y a une égalité des partenaires aux prises de<br />
décisions <strong>et</strong> participation mutuel<strong>le</strong> à l’action.<br />
Des relations vertica<strong>le</strong>s où il y a établissement d’une hiérarchie <strong>et</strong> où l’une des parties contrô<strong>le</strong><br />
l’autre.<br />
Selon <strong>le</strong> mode de relations instituées, <strong>le</strong>s PPP pourront être classés en différents modè<strong>le</strong>s :<br />
Pilotage par un comité d’élite (conseil, conférence)<br />
Les partenaires, en agissant sur <strong>le</strong>urs propres structures, tentent d’arriver à des consensus pour<br />
atteindre <strong>le</strong>s objectifs du partenariat.<br />
Le modè<strong>le</strong> ONG<br />
Ici <strong>le</strong>s rapports <strong>entre</strong> partenaires prennent la forme de délégation de pouvoir. L’organisation<br />
publique fournit toutes <strong>le</strong>s ressources nécessaires <strong>et</strong> <strong>le</strong> partenaire privé gère <strong>le</strong> proj<strong>et</strong>. On observe<br />
8
dans ce cas un transfert de ressources.<br />
Le modè<strong>le</strong> quasi-<strong>public</strong><br />
Modè<strong>le</strong> mixte qui présente à la fois des caractéristiques publiques <strong>et</strong> privées.<br />
Le modè<strong>le</strong> privé<br />
Une firme pharmaceutique ou une compagnie privée médica<strong>le</strong> ou non à but lucratif pilote ce type<br />
de partenariat.<br />
9
Nous avons utilisé une méthode d’enquête à partir d’<strong>entre</strong>tiens structurés <strong>et</strong> semi structurés portant sur <br />
deux groupes de personnes : <br />
1-‐ Des acteurs du <strong>CHSC</strong> <br />
2-‐ Des experts <br />
Opinion des acteurs sur <strong>le</strong>s forces du <strong>CHSC</strong> <br />
LES ACTEURS <br />
Points forts Acteur 1 Acteur 2 Acteur 3 Acteur4 Acteur 5 Acteur6 Acteur 7 <br />
Présence permanente MD de Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
famil<strong>le</strong> pour la couverture médica<strong>le</strong> <br />
Présence de spécialistes SOS Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Présence d’une équipe <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
anesthésiologie/ réanimation <br />
permanente <br />
Droit de regard de la direction Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
médica<strong>le</strong> sur la prise en charge <br />
C<strong>entre</strong> de soins intégrés pouvant Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
offrir des soins pointus <br />
Protoco<strong>le</strong>s de prise en charge Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Système d’affiliation ou <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
d’incorporation des médecins après <br />
soumission d’une demande <strong>et</strong> d’un <br />
CV <br />
Existence d’un comité d’éthique Oui Oui Oui <br />
Volonté d’offrir des soins de qualité Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Équipements <br />
Présence de système central de gaz <br />
médicaux <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
1
Points forts Acteur 1 Acteur 2 Acteur 3 Acteur 4 Acteur 5 Acteur 6 Acteur 7 <br />
Présence d’un système de <br />
téléphone avec standardiste <br />
facilitant <strong>le</strong>s communications <br />
Système d’imagerie <strong>le</strong> plus comp<strong>le</strong>t <br />
des hôpitaux de la place <br />
Laboratoire en permanence avec <br />
résultats dans <strong>le</strong>s deux heures <br />
Oui Oui Oui Oui <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Pharmacie ouverte en permanence Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Présence de deux sal<strong>le</strong>s d’opération <br />
bien équipées <br />
Personnel <br />
Personnel imbu de la mission du <br />
<strong>CHSC</strong> <br />
Personnel imbu des objectifs de <br />
performance organisationnel<strong>le</strong> <br />
Oui Oui Oui Oui Oui oui <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui oui <br />
En partie En partie En <br />
partie <br />
Non <br />
En <br />
partie <br />
Présence d’un personnel bien formé Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Présence d’un personnel motivé Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Bonne atmosphère de travail oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Salaire payé par virement bancaire Oui Oui <br />
Sentiment d’appartenance bien <br />
développé <br />
Oui Oui Oui Oui Oui oui Oui <br />
Présence d’un département de <br />
gestion des patients <br />
Oui Oui Oui Oui Oui oui oui <br />
Chambres très confortab<strong>le</strong>s <strong>et</strong> bien <br />
<strong>entre</strong>tenues <br />
Oui <br />
oui <br />
2
Points forts Acteur 1 Acteur 2 Acteur 3 Acteur 4 Acteur 5 Acteur 6 Acteur 7 <br />
Possibilité pour un patient d’être Oui Oui Oui Oui Oui oui <br />
reçu non accompagné d’un médecin <br />
traitant <br />
Cuisine respectant <strong>le</strong>s besoins des <br />
Oui <br />
patients <br />
Fidélisation de la clientè<strong>le</strong> Oui Oui Oui Oui Oui oui Oui <br />
Existence d’un manuel de <br />
procédures administratives <br />
Structures Para sysmiques + 8 <br />
Oui Oui Oui Oui <br />
Oui <br />
3
Opinion des acteurs sur <strong>le</strong>s points faib<strong>le</strong>s du <strong>CHSC</strong> <br />
Points Faib<strong>le</strong>s Acteur 1 Acteur 2 Acteur 3 Acteur 4 Acteur 5 Acteur 6 Acteur 7 <br />
Mission insuffisamment diffusée Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Manque ou mauvaise <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui -‐ <br />
communication <strong>entre</strong> <strong>le</strong> c<strong>entre</strong> <strong>et</strong> <br />
<strong>le</strong> <strong>public</strong> <br />
Manque de communication <strong>entre</strong> Oui Oui Oui Oui Oui Oui -‐ <br />
<strong>le</strong> c<strong>entre</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong> milieu médical <br />
Utilisation de logiciels non <br />
Oui <br />
appropriés <br />
Direction multi-‐céphalique avec Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
différences de vision <br />
Mauvaise attitude du conseil Oui Oui <br />
Non respect des procédures Oui Oui Oui Oui <br />
administratives <br />
Manque de standardisation des Oui Oui Oui <br />
coûts de service <br />
Multiplicité des gestionnaires Oui Oui Oui <br />
Multiplicité des objectifs Oui Oui Oui <br />
Masse salaria<strong>le</strong> énorme Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Faib<strong>le</strong>sse du système de gestion <br />
Oui <br />
des ressources humaines <br />
« Break Even » très é<strong>le</strong>vé Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Lits insuffisants Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
4
Points Faib<strong>le</strong>s Acteur 1 Acteur 2 Acteur 3 Acteur 4 Acteur 5 Acteur 6 Acteur 7 <br />
Besoin de chambres à meil<strong>le</strong>ur <br />
Oui Oui Oui <br />
marché <br />
Absence de système <br />
Oui <br />
Oui <br />
communautaire <br />
Offre de soins à élargir Oui Oui OUI <br />
Ferm<strong>et</strong>ure du <strong>CHSC</strong> inévitab<strong>le</strong> Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Réouverture du <strong>CHSC</strong> souhaitab<strong>le</strong> Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
<strong>Partenariat</strong> envisageab<strong>le</strong> Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
<strong>Partenariat</strong> Public Privé <br />
Oui Non Oui Oui Oui Oui Oui <br />
envisageab<strong>le</strong> <br />
PPP souhaitab<strong>le</strong> Oui Oui Non Oui non Oui Oui <br />
Besoin de changer de vision Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
Besoin de changer de vocation Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
5
Opinion des Experts <br />
Expert 1 Expert 2 Expert 3 Expert 4 Expert 5 Expert 6 Expert 7 Expert 8 <br />
PPP <strong>CHSC</strong> <br />
Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui <br />
envisageab<strong>le</strong> <br />
PPP <strong>CHSC</strong> souhaitab<strong>le</strong> Oui Non Oui Oui Oui Oui oui Oui <br />
Modè<strong>le</strong> de <br />
partenariat <br />
Sociét <br />
Mixte <br />
Sociét <br />
Mixte <br />
Sociét <br />
Mixte <br />
Sociét <br />
Mixte <br />
Sociét <br />
Mixte Mixte <br />
Élaboration d’une Oui Oui Oui Oui Oui oui <br />
nouvel<strong>le</strong> mission <br />
Cadre légal État État État État État État Etat <br />
Régime légal <br />
À définir <br />
Définition des relations <br />
Relation de type horiz <br />
Définition des relation relation relation relation relation Relation Relation Relation <br />
termes du contrat <br />
Définition des rô<strong>le</strong>s Oui Oui Oui Oui Oui Oui oui <br />
<strong>et</strong> responsabilités de <br />
chacun des <br />
partenaires <br />
Régulation par l’État Oui Oui Oui Oui oui Oui Oui Oui <br />
Elaboration de État État État État État État État <br />
normes <br />
Contrô<strong>le</strong> Mixte Mixte Mixte Mixte <br />
Employeur <strong>CHSC</strong> Mixte <strong>CHSC</strong> <strong>CHSC</strong> Mixte <strong>CHSC</strong> <strong>CHSC</strong> <br />
6
xpert1 Expert 2 Expert 3 Expert 4 Expert 5 Expert 6 Expert 7 Expert 8 <br />
Motivation des <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <br />
employés <br />
Valorisation des <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <br />
employés <br />
Formation des <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <strong>CHSC</strong>/État <br />
employés <br />
Atmosphère de <strong>CHSC</strong> <br />
<strong>CHSC</strong> <br />
travail <br />
Définition du paqu<strong>et</strong> Oui Oui Oui Oui oui Oui OUI <br />
de services <br />
Llivrab<strong>le</strong>s À définir À définir À définir À définir À défini À défini À défini <br />
Indicateurs de Oui Oui Oui <br />
performance <br />
Salaire employés <strong>CHSC</strong> <strong>CHSC</strong> <br />
Durée du contrat 5ans puis <br />
rééva-‐<br />
Moyen <br />
terme <br />
luation <br />
Audit interne <br />
Firme <br />
externe <br />
Firme <br />
externe <br />
Expérience des <br />
partenaires dans la <br />
contract. <br />
Etude des coûts oui Oui Oui Oui Oui <br />
Mode de <br />
remboursement <br />
PBF <br />
PBF <br />
7
Implication de l’État <br />
Oui <br />
Oui <br />
Oui <br />
Oui <br />
Oui <br />
dans la gestion <br />
Expert 1 <br />
Expert 2 <br />
Expert 3 <br />
Expert4 Expert 5 Expert 6 <br />
Expert 7 <br />
Expert 8 <br />
Financement Mixte État <strong>CHSC</strong> Mixte Mixte <br />
Type d’organisation Mixte Non lucra. Non <br />
lucra. <br />
Mixte Mixte Lucra. Mixte <br />
PBF = performance based financing <br />
8
QUESTIONNAIRE À L’ADRESSE DES ACTEURS DU <strong>CHSC</strong> <br />
Nom Prénom Fonction <br />
1-‐ Y avait-‐il une mission au <strong>CHSC</strong> Oui Non Autre <br />
2-‐ Si oui, quel<strong>le</strong> en était l’énoncé <br />
3-‐ Était-‐el<strong>le</strong> connue des employées Oui Non Autre <br />
4-‐ Était-‐el<strong>le</strong> diffusée en dehors de l’institution Oui Non Autre <br />
5-‐ Aviez-‐vous des objectifs de performance organisationnell<strong>le</strong> Oui Non Autre <br />
6-‐ Étaient-‐ils connus de vos employés Oui Non Autre <br />
7-‐ Aviez-‐vous un manuel de description de tâches Oui Non Autre <br />
8-‐ Était-‐il connu de vos employés Oui Non Autre <br />
9-‐ Aviez-‐vous des critères d’embauche Oui Non Autre <br />
10-‐ Aviez-‐vous un plan de Carrières Oui Non Autre <br />
11-‐ Aviez-‐vous un plan de pension Oui Non Autre <br />
12-‐ Avant <strong>le</strong> séisme, selon vous, la gestion du <strong>CHSC</strong> était el<strong>le</strong> <br />
satisfaisante <br />
Oui Non Autre <br />
1
13-‐ L’atmosphère de travail était-‐el<strong>le</strong> bonne Oui Non Autre <br />
14-‐ Pourriez-‐vous partager avec nous <strong>le</strong>s points forts du <strong>CHSC</strong> <br />
15-‐ Quelques points faib<strong>le</strong>s <br />
16-‐ Le <strong>CHSC</strong> était il obligé de fermer ses portes au cours du mois de Mai <br />
2010 <br />
Oui Non Pourquoi <br />
17-‐ Une réouverture du <strong>CHSC</strong> vous semb<strong>le</strong>-‐t-‐il possib<strong>le</strong> Si oui, dans quel<strong>le</strong>s conditions <br />
18-‐ Seriez-‐vous prêt à investir de nouveau Oui Non Autre <br />
19-‐ Un partenariat vous semb<strong>le</strong> t-‐il envisageab<strong>le</strong> Oui Non Autre <br />
20-‐ Avec quels partenaires : Etat Entreprise Université Oui Non Autre <br />
21-‐ Quel<strong>le</strong>s en seraient <strong>le</strong>s modalités <br />
Quel<strong>le</strong> serait votre vision du nouveau <strong>CHSC</strong> <br />
2
QUESTIONNAIRE A L’ADRESSE DES EXPERTS <br />
Nom Prénom Fonction <br />
1-‐ Le MSPP devrait-‐il aider <strong>le</strong>s institutions privées affectées par <strong>le</strong> séisme du <br />
12 Janvier <br />
oui non autre <br />
2-‐ Le MSPP aura-‐t-‐il des moyens suffisants au vu des besoins oui non Autre <br />
3-‐ Si non, quel type d’institutions devrait-‐il prioriser Primaire Secondaire Tertiaire <br />
4-‐ Pourquoi <br />
5-‐ Quel<strong>le</strong> est votre opinion sur <strong>le</strong> <strong>Partenariat</strong> Public Privé en général <br />
6-‐ Que savez-‐vous de la pratique du partenariat en Haïti <br />
7-‐ Seriez-‐vous en faveur du PPP avec des <strong>entre</strong>prises privées haïtiennes (hôpitaux, assurances, banques, ONG, commerce <strong>et</strong> industries) <br />
8-‐ Êtes-‐vous au courant des problèmes actuels du <strong>CHSC</strong> oui non Autre <br />
9-‐ Croyez-‐vous que <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> pourrait se re<strong>le</strong>ver sans assistance oui non Autre <br />
1
10-‐ Le <strong>CHSC</strong> gagnerait-‐il à se re<strong>le</strong>ver sans assistance de l’état Pourquoi Oui Non Autre <br />
11-‐ L’État a-‐t-‐il un intérêt dans un PPP avec <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> Oui Non Autre <br />
12-‐ Si oui, quel type de partenariat préconiserez-‐vous <br />
13-‐ Quels en seraient <strong>le</strong>s avantages pour <strong>le</strong> MSPP <br />
14-‐ Quels en seraient <strong>le</strong>s inconvénients <br />
15-‐ Quels seraient <strong>le</strong>s avantages d’un PPP pour <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> <br />
16-‐ Quels en seraient <strong>le</strong>s inconvénients <br />
17-‐ Quels en seraient <strong>le</strong>s avantages pour la population <br />
2
18-‐ Quels en seraient <strong>le</strong>s inconvénients <br />
19-‐ Quel eff<strong>et</strong> attendre d’une transformation du <strong>CHSC</strong> en institution universitaire <br />
20-‐ Auriez-‐vous d’autres commentaires à nous faire à propos du <strong>CHSC</strong> <br />
21-‐ Auriez-‐vous d’autres commentaires à nous faire à propos du PPP en général <br />
3
ANALYSE STRATÉGIQUE <br />
LISTE DES PROBLEMES <br />
-‐ 60% des hopitaux d<strong>et</strong>ruits <br />
-‐ appari=on de nouveaux groupes vulnerab<strong>le</strong>s <br />
-‐ degrada=on situa=on sanitaire <br />
-‐ decapitalisa=on secteur <strong>prive</strong> <br />
-‐ defaut d'adapta=on de certains hopitaux <br />
<strong>prive</strong>s dont <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> face au contexte de la <br />
gratuite <br />
OBJECTIF ULTIME <br />
contribuer a l'ameliora=on de la prise en charge <br />
de certaines pathologies comme <strong>le</strong>s pathologies <br />
cardio vasculaires <br />
PROBLEME CHOISI <br />
Defaut d'adapta=on des hopitaux <strong>prive</strong>s face au <br />
contexte de gratuite ( dont <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> ) <br />
OBJECTIF D'INTERVENTION <br />
Developper un partenariat Public <strong>prive</strong> pour la <br />
reouverture du <strong>CHSC</strong> <br />
MAITRE D'OEUVRE <br />
<strong>Partenariat</strong> ETAT/ <strong>CHSC</strong> <br />
ameliorer l'accessibilite de la popula=on aux <br />
soins specialises
ANALYSE LOGIQUE <br />
Objectif <br />
d’’intervention <br />
Développer un <br />
partenariat Public <br />
<strong>prive</strong> pour la <br />
réouverture du <strong>CHSC</strong> <br />
Accessibilité aux soins <br />
Spécialisés <br />
Ressources fournies par <br />
<strong>le</strong> partenariat <br />
-‐<br />
-‐<br />
-‐<br />
Humaines <br />
Matériel<strong>le</strong>s <br />
Financières <br />
Objectifs de production <br />
-‐<br />
Renforcement <br />
institutionnel (H+) <br />
-‐<br />
Amélioration <br />
prestation de services <br />
(H+) <br />
-‐<br />
Modification <br />
perceptions (H -‐) <br />
Activités <br />
-‐<br />
Changement de <br />
comportement (H -‐) <br />
-‐<br />
Sensibilisation <br />
population <strong>et</strong> <br />
personnel sanitaire <br />
-‐<br />
Formation <br />
-‐<br />
Réseautage avec <br />
institutions sanitaires <br />
-‐<br />
Rénovation <strong>et</strong> <br />
réhabilitation <br />
-‐<br />
Construction de <br />
certains locaux
-Six paramètres doivent être considérés avant d’établir <strong>le</strong> partenariat 1<br />
1-L’atteinte des résultats recherchés Les résultats de l’intervention proposée sont<br />
ils atteignab<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> mesurab<strong>le</strong>s <br />
Il s’agit d’un premier paramètre à considérer<br />
au moment des négociations<br />
Les résultats de l’intervention proposée sont<br />
ils atteignab<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> mesurab<strong>le</strong>s <br />
Il s’agit d’un premier paramètre à considérer<br />
au moment des négociations<br />
2-Le degré de comp<strong>le</strong>xité des<br />
Activités<br />
Dans <strong>le</strong> cas de ce mandat, <strong>le</strong>s activités sont<br />
comp<strong>le</strong>xes. La mise en œuvre de ce partenariat<br />
<strong>entre</strong> l’Etat <strong>et</strong> <strong>le</strong> <strong>CHSC</strong> nécessite un travail de<br />
clarification.<br />
Selon Girin, plus <strong>le</strong>s mandats sont comp<strong>le</strong>xes,<br />
plus <strong>le</strong>s délibérations sont indispensab<strong>le</strong>s, <strong>et</strong><br />
l’entente négociée.<br />
3- La nature de la relation contractuel<strong>le</strong> Le type de relation est à déterminer dès <strong>le</strong><br />
départ. Le contrat relationnel implique la<br />
confiance <strong>et</strong> la collaboration.<br />
« Le contrat relationnel <strong>le</strong> plus exigeant<br />
nécessite un degré é<strong>le</strong>vé de coopération <strong>et</strong> de<br />
confiance, tant lors de la définition des<br />
activités que lors de la supervision <strong>et</strong> du<br />
monitorage. »<br />
1<br />
La contractualisation : un outil de gestion stratégique pertinent au palier local <br />
Micheline Vézina, psychologue, <strong>et</strong> al<br />
1
4-Les coûts liés à la relation<br />
Une évaluation des coûts du contrat est<br />
importante <strong>et</strong> doit comporter<br />
« • L’explicitation du mandat <strong>et</strong> sa négociation;<br />
• <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de son exécution (la capacité<br />
à apprécier, par des indicateurs synthétiques,<br />
<strong>le</strong> travail du mandataire);<br />
• <strong>le</strong> pilotage (coût en lien avec <strong>le</strong> suivi, la<br />
révision <strong>et</strong> <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment des litiges, s’il y a<br />
lieu);<br />
• l’évaluation des résultats “<br />
5- Compétence du mandataire Il est important pour <strong>le</strong> mandant de bien<br />
connaitre la compétence du mandataire.<br />
Le mandant a tout intérêt à saisir l’univers des<br />
mandataires afin de minimiser <strong>le</strong>s risques.<br />
6. Les bénéfices de la relation contractuel<strong>le</strong> Il faudra négocier dès <strong>le</strong> départ <strong>le</strong>s gains de<br />
chaque entité dans <strong>le</strong> cadre de c<strong>et</strong>te relation<br />
contractuel<strong>le</strong>, qui sont considérés comme des<br />
bénéfices d’après F<strong>et</strong>ter (2002) <strong>et</strong> Haas (2002)<br />
Se référer au texte pour <strong>le</strong>s apports du <strong>CHSC</strong><br />
<strong>et</strong> de l’ETAT<br />
2
Le Moniteur<br />
Journal Officiel de la République d'Haïti<br />
151ème Année No 75-A Port-au-Prince Jeudi 10 Octobre 1996<br />
LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ<br />
RÉPUBLIQUE D'HAÏTI CORPS LÉGISLATIF<br />
LOI SUR LA MODERNISATION DES ENTREPRISES PUBLIQUES<br />
Vu <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s 81, 87.1, 87.2, 87.4, 111, 111.1, 136, 217, 219, 232, 238, 241, 242,<br />
243, 245, 246, 250 <strong>et</strong> 252 de la Constitution de 1987;<br />
Vu <strong>le</strong> Code Civil en ses dispositions relatives aux contrats;<br />
Vu <strong>le</strong>s dispositions du Code Pénal sur <strong>le</strong>s infractions;<br />
Vu <strong>le</strong>s dispositions du Code du Commerce relatives aux eff<strong>et</strong>s <strong>et</strong> actes de commerce;<br />
Vu la loi du 3 août 1955 sur <strong>le</strong>s sociétés anonymes;<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 28 août 1960 sur <strong>le</strong>s formalités de constitution <strong>et</strong> de fonctionnement<br />
des Sociétés Anonymes modifié par la loi du 16 septembre l963 <strong>et</strong> <strong>le</strong>s décr<strong>et</strong>s du 16<br />
octobre 1967, du 11 novembre 1968 du 10 octobre 1979, du 8 mars1984 <strong>et</strong> du 2<br />
juin 1986;<br />
Vu la loi du 26 juil<strong>le</strong>t 1975 sur <strong>le</strong> Droit de Propriété des Étrangers en Haïti;<br />
Vu la loi du 18 septembre 1978 sur la Délimitation Territoria<strong>le</strong>;<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 29 novembre 1978 sur <strong>le</strong> Droit de Timbre;<br />
Vu la loi du 17 août 1979 créant la Banque de la République d'Haïti;<br />
Vu la loi du 6 septembre 1982 définissant l'Administration Publique Nationa<strong>le</strong>;<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 22 octobre 1982 sur <strong>le</strong> Statut des Communes;
Vu l'arrêté du 11 novembre 1983 créant l'ordre des Comptab<strong>le</strong>s Professionnels<br />
Agréés d'Haïti:<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 24 février 1984 rénovant <strong>le</strong> Code du Travail de 196 1;<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 27 mars 1985 modifiant <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s 9 <strong>et</strong> 17 de la loi du 11 août<br />
1979;<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 29 septembre 1986, modifié par <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 27 septembre 1988 <strong>et</strong><br />
la loi du 6 mars 1995 relatifs à l'Impôt sur <strong>le</strong> Revenu;<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 23 octobre 1989 relatif aux nonnes <strong>et</strong> conditions de passation de<br />
marché;<br />
Vu <strong>le</strong> décr<strong>et</strong> du 30 octobre 1989 sur <strong>le</strong> Code des Investissements;<br />
Vu la loi du 28 mars 1996 sur la Col<strong>le</strong>ctivité Territoria<strong>le</strong> de Section Communa<strong>le</strong>;<br />
Considérant la crise profonde que traversent la société haïtienne <strong>et</strong> ses institutions<br />
tant publiques que privées;<br />
Considérant qu'il convient en conséquence à l'État d'engager des réformes tendant à<br />
promouvoir <strong>et</strong> à assurer une gestion rationnel<strong>le</strong> <strong>et</strong> une utilisation optima<strong>le</strong> des<br />
ressources;<br />
Considérant qu'il convient d'augmenter la production nationa<strong>le</strong> par l'instauration d'un<br />
climat de rigueur administrative <strong>et</strong> de stimulation de l'esprit d'<strong>entre</strong>prise;<br />
Considérant qu'il convient d'alléger <strong>le</strong>s charges financières insupportab<strong>le</strong>s au Trésor<br />
Public <strong>et</strong> aux Contribuab<strong>le</strong>s <strong>et</strong> en même temps dégager <strong>et</strong> d'allouer des ressources<br />
aux Col<strong>le</strong>ctivités Territoria<strong>le</strong>s;<br />
Considérant enfin qu'il convient de moderniser <strong>le</strong>s <strong>entre</strong>prises publiques <strong>et</strong> de<br />
consigner dans une loi cadre <strong>le</strong>s grands principes devant guider <strong>le</strong> processus;<br />
Sur <strong>le</strong> rapport des Ministres de l'Économie <strong>et</strong> des Finances, de l'Intérieur, du<br />
Commerce <strong>et</strong> de l'Industrie, des Travaux Publics, Transports <strong>et</strong> Communications <strong>et</strong><br />
des Affaires Socia<strong>le</strong>s;<br />
Et après délibération en Conseil des Ministres;<br />
LE POUVOIR EXÉCUTIF A PROPOSE<br />
ET LE CORPS LÉGISLATIF A VOTE LA LOI SUIVANTE :<br />
Artic<strong>le</strong> 1.- La Modernisation des Entreprises Publiques est partie intégrante du<br />
programme global de réformes visant à moderniser l'État, à promouvoir une<br />
allocation optima<strong>le</strong> des ressources dans l'économie, à favoriser l'esprit d'<strong>entre</strong>prise, à<br />
stimu<strong>le</strong>r la production <strong>et</strong> la croissance économique durab<strong>le</strong>.
Ce programme doit être élaboré conformément aux dispositions des artic<strong>le</strong>s 81,<br />
87.2, 87.4 <strong>et</strong> 217 de la Constitution.<br />
Artic<strong>le</strong> 2.- Il est créé un organisme autonome jouissant de la personnalité juridique<br />
dénommé Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques (CMEP).<br />
Il est placé sous la tutel<strong>le</strong> du Premier Ministre. Son organisation <strong>et</strong> son mode de<br />
fonctionnement seront déterminés par la loi.<br />
Artic<strong>le</strong> 3.- Les attributions du Conseil sont de:<br />
a) Promouvoir <strong>et</strong> gérer <strong>le</strong> processus de Modernisation des Entreprises Publiques.<br />
b) Choisir <strong>entre</strong> <strong>le</strong> contrat de gestion, la concession <strong>et</strong> la capitalisation, selon <strong>le</strong> cas,<br />
la formu<strong>le</strong> la plus apte à sauvegarder l'intérêt général.<br />
c) Veil<strong>le</strong>r par l'intermédiaire des représentants qu'il nomme au Conseil<br />
d'Administration des Sociétés d'Economie Mixte définies à l'artic<strong>le</strong> 11 aux intérêts de<br />
l'Etat haïtien dans ces sociétés.<br />
d) Élaborer <strong>et</strong> voter ses règ<strong>le</strong>ments intérieurs.<br />
e) Veil<strong>le</strong>r à la stricte application de la prescrite loi.<br />
Artic<strong>le</strong> 4.- Le Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques (CMEP) est<br />
composé de cinq membres:<br />
Le Premier Ministre ou son représentant mandaté;<br />
Deux (2) membres désignés par <strong>le</strong> Pouvoir Exécutif;<br />
Un (1) membre nommé par l'Exécutif (sur une liste de cinq (5) noms proposés par<br />
<strong>le</strong>s associations patrona<strong>le</strong>s);<br />
Un (1) membre nommé par l'Exécutif (sur une liste de cinq (5) noms proposés par<br />
<strong>le</strong>s associations syndica<strong>le</strong>s);<br />
A défaut de proposition de la part d'une des associations prévues aux paragraphes<br />
précédents l'Exécutif y pourvoit.<br />
Artic<strong>le</strong> 5.- Pour être membre du Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques<br />
(CMEP) il faut :<br />
- Etre de nationalité haïtienne.<br />
- Etre âgé de quarante (40) ans accomplis.<br />
- Avoir reçu décharge de sa gestion lorsqu'on a été comptab<strong>le</strong> de deniers <strong>public</strong>s ou<br />
avoir reçu quitus fiscal.<br />
- Etre détenteur d'un diplôme d'études supérieures.<br />
- Avoir une expérience de dix (10) ans au moins dans une administration publique ou<br />
privée.<br />
- Jouir de ses droits civils <strong>et</strong> politiques.<br />
- N'avoir jamais été condamné à une peine afflictive <strong>et</strong> infamante.<br />
Artic<strong>le</strong> 6.- Le Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques (CMEP) est assisté<br />
d'un Secrétariat technique. Ce Secrétariat est chargé de la mise en oeuvre des<br />
décisions du CMEP. Le CMEP est financé par <strong>le</strong> budg<strong>et</strong> de la République.
Artic<strong>le</strong> 7.- Toutes <strong>le</strong>s Entreprises Publiques r<strong>et</strong>enues dans <strong>le</strong> cadre du programme de<br />
modernisation doivent être évaluées par des experts indépendants désignés par <strong>le</strong><br />
Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques (CMEP)<br />
Artic<strong>le</strong> 8.- Les modalités r<strong>et</strong>enues pour la modernisation des Entreprises Publiques<br />
sont : <strong>le</strong> Contrat de Gestion, la Concession <strong>et</strong> la Capitalisation, modalités définies<br />
aux artic<strong>le</strong>s 9, 10 <strong>et</strong> 11. Dans <strong>le</strong>s cas de concession, <strong>le</strong> contrat doit être soumis à<br />
l'approbation du Par<strong>le</strong>ment.<br />
Artic<strong>le</strong> 9.- Dans <strong>le</strong> cas de modernisation par Contrat de Gestion, l'Etat en sa qualité<br />
de propriétaire confie, pour une durée déterminée, par l'intermédiaire du CMEP la<br />
gestion de l'<strong>entre</strong>prise publique à une société privée <strong>et</strong> paie à cel<strong>le</strong>-ci des frais de<br />
gestion liés à la performance de l'<strong>entre</strong>prise.<br />
Artic<strong>le</strong> 10.- Dans <strong>le</strong> cas de modernisation par Concession, l'Etat par l'intermédiaire<br />
du CMEP en sa qualité de, propriétaire, confère au concessionnaire <strong>le</strong> droit<br />
d'exploiter l'<strong>entre</strong>prise pendant un temps déterminé. En contrepartie, <strong>le</strong><br />
concessionnaire paie des redevances locatives <strong>et</strong> est tenu de réaliser <strong>le</strong>s dépenses<br />
d'investissement dans ladite <strong>entre</strong>prise, selon <strong>le</strong>s spécificités définies dans <strong>le</strong><br />
document d'appel d'offres <strong>et</strong> contenues dans <strong>le</strong> contrat de concession. Tous<br />
aménagements <strong>et</strong> améliorations effectués au cadre physique de l'<strong>entre</strong>prise resteront<br />
la propriété de l'Etat.<br />
Artic<strong>le</strong> 11.- Dans <strong>le</strong> cas de modernisation par Capitalisation, l'Etat par l'intermédiaire<br />
du CMEP, s'associe à des investisseurs privés en créant une entité dénommée<br />
Société d'Economie Mixte (SEM) dans laquel<strong>le</strong> il apportera <strong>le</strong> patrimoine actuel de<br />
l'Entreprise publique. Les investisseurs privés font des apports en espèces en<br />
contrepartie de <strong>le</strong>urs droits de participer au capital de la société d'Economie Mixte.<br />
La totalité de l'apport en espèce des investisseurs privés financera <strong>le</strong>s dépenses<br />
d'investissement des SEMs. Ces investissements se feront selon <strong>le</strong>s spécificités<br />
contenues dans <strong>le</strong> document d'appel d'offres.<br />
Artic<strong>le</strong> 12.- Dans tous <strong>le</strong>s cas, <strong>le</strong>s Concessions, <strong>le</strong>s Contrats de Gestion <strong>et</strong> <strong>le</strong>s droits<br />
de participation au capital des SEMs sont octroyés par appel d'offres international au<br />
mieux offrant. Les offres sont évaluées en fonction de critères techniques, financiers<br />
<strong>et</strong> économiques établis dans -<strong>le</strong> document d'appel-offres. Les résultats de rappel<br />
d'offres, dans <strong>le</strong> cas d'une soumission satisfaisante approuvée par <strong>le</strong> CMEP, sont<br />
sanctionnés par un contrat préalab<strong>le</strong>ment visé par <strong>le</strong> CMEP <strong>entre</strong> l'adjudicataire <strong>et</strong><br />
l'Etat haïtien représenté par <strong>le</strong> Premier Ministre.<br />
Artic<strong>le</strong> 13.- Une fois <strong>le</strong> contrat adjugé, dans <strong>le</strong> cas de concession ou de capitalisation,<br />
l'adjudicataire doit, dans un délai ne dépassant pas neuf mois, produire un plan<br />
détaillé sur cinq ans d'exploitation, de restructuration, de développement <strong>et</strong> de<br />
financement de l'<strong>entre</strong>prise. Faute par lui de <strong>le</strong> faire dans <strong>le</strong> délai imparti,<br />
l'adjudicataire perdra <strong>le</strong> bénéfice de l'adjudication.<br />
Artic<strong>le</strong> 14.- Pour <strong>le</strong>s <strong>entre</strong>prises publiques (É<strong>le</strong>ctricité - Téléphone - Eau) <strong>et</strong><br />
conformément aux artic<strong>le</strong>s 10 <strong>et</strong> 11 <strong>le</strong> CMEP exige des soumissionnaires un<br />
engagement préalab<strong>le</strong> à un programme spécifique d'investissements établi par <strong>le</strong><br />
gouvernement pour l'ensemb<strong>le</strong> du pays notamment, <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s secondaires <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />
régions rura<strong>le</strong>s.
Artic<strong>le</strong> 15.- Aucun monopo<strong>le</strong> n'est autorisé, sous réserve des dispositions de l'artic<strong>le</strong><br />
250 de la Constitution.<br />
Artic<strong>le</strong> 16.- Les soumissionnaires garantissent à la satisfaction du CMEP que <strong>le</strong>s fonds<br />
nécessaires aux investissements sont mobilisab<strong>le</strong>s aux échéances prévues dans <strong>le</strong><br />
ca<strong>le</strong>ndrier d'investissements.<br />
Artic<strong>le</strong> 17.- Les soumissionnaires aux appels d'offres doivent initier la preuve d'avoir<br />
obtenu quitus fiscal.<br />
Artic<strong>le</strong> 18.- Il est interdit à une Entreprise Modernisée de se livrer à des activités<br />
commercia<strong>le</strong>s autres que cel<strong>le</strong>s liées à son obj<strong>et</strong>.<br />
Artic<strong>le</strong> 19.- Les sociétés d'Economie Mixte sont soumises à la législation en vigueur<br />
sur <strong>le</strong>s sociétés anonymes, à l'exception des dispositions contraires aux artic<strong>le</strong>s 19,<br />
25, 26, 27 de la présente loi.<br />
Artic<strong>le</strong> 20.- La société d'Economie Mixte est identifiée par sa raison socia<strong>le</strong>, son sig<strong>le</strong><br />
SEM, son capital social <strong>et</strong> son siège social.<br />
Artic<strong>le</strong> 21.- Les sociétés régies par c<strong>et</strong>te loi sont tenues à l'amortissement légal. Les<br />
SEMs <strong>et</strong> <strong>le</strong>s <strong>entre</strong>prises modernisées par concession ont l'obligation de r<strong>et</strong>enir 10%<br />
au moins de <strong>le</strong>urs bénéfices n<strong>et</strong>s pour <strong>le</strong>ur développement futur. Les sociétés<br />
modernisées par contrat de gestion 40 % au moins.<br />
Artic<strong>le</strong> 22.- Les bénéfices non r<strong>et</strong>enus des sociétés sous Contrat de Gestion sont<br />
versés sur un compte du trésor pour être utilisés comme ressources budgétaires.<br />
Artic<strong>le</strong> 23.- Le transfert des actions <strong>et</strong> obligations des SEMs est assuj<strong>et</strong>ti à<br />
l'approbation préalab<strong>le</strong> du CMEP <strong>et</strong> aux limitations prévues dans <strong>le</strong> cadre de la<br />
présente loi.<br />
Artic<strong>le</strong> 24.- Pour informer la nation, la SEM est tenue de publier chaque année, dans<br />
<strong>le</strong>s cinq (5) mois de clôture de son exercice fiscal, un rapport annuel de gestion<br />
contenant l'opinion du vérificateur externe, <strong>le</strong> bilan, l'état des résultats, l'état de<br />
l'avoir des actionnaires, l'état de l'évolution de la situation financière <strong>et</strong> <strong>le</strong>s notes<br />
accompagnant <strong>le</strong>s états financiers.<br />
Artic<strong>le</strong> 25.- Le CMEP dresse, chaque trimestre, un rapport de tous <strong>le</strong>s dépôts<br />
effectués en faveur des bénéficiaires prévus à l'artic<strong>le</strong> 34. Ce rapport sera rédigé en<br />
quatre originaux : un pour la Chambre des Députés, un pour <strong>le</strong> Sénat un pour <strong>le</strong><br />
Ministre de l'Intérieur <strong>et</strong> un pour <strong>le</strong> CMEP. Le CMEP dresse éga<strong>le</strong>ment chaque année<br />
un rapport général de ses activités.<br />
Artic<strong>le</strong> 26.- L'émission <strong>et</strong> la cession des actions <strong>et</strong> obligations émises par <strong>le</strong>s SEMs<br />
sont exonérées de toutes taxes notamment <strong>le</strong>s droits de transmission, la taxe sur<br />
actions <strong>et</strong> <strong>le</strong>s droits de timbres proportionnels pour une période de trois (3) ans. Les<br />
actionnaires de ces sociétés sont éga<strong>le</strong>ment exonérés des impôts sur <strong>le</strong>s dividendes<br />
pour une période de trois (3) ans. Les SEMs ne sont pas éligib<strong>le</strong>s aux bénéfices du<br />
code d'investissement.
Artic<strong>le</strong> 27.- L'Etat peut détenir plus de 50% <strong>et</strong> pas moins de 20% du capital de la<br />
Société d'Economie Mixte.<br />
Artic<strong>le</strong> 27.1.- Dans toutes <strong>le</strong>s Sociétés d'Economie Mixte, l'État est représenté au<br />
Conseil Administration. Si <strong>le</strong> Conseil d'Administration a trois (3) membres, l'Etat est<br />
représenté par un (1) administrateur. Si <strong>le</strong> Conseil d'Administration a cinq (5)<br />
membres, l'Etat est représenté par deux (2) Administrateurs. Si <strong>le</strong> Conseil<br />
d'Administration a sept (7) membres l'Etat est représenté par trois (3)<br />
administrateurs. Ces administrateurs sont désignés par <strong>le</strong> CMEP.<br />
Artic<strong>le</strong> 27.2.- Une portion ne dépassant pas 50% des actions détenues par l'Etat<br />
dans <strong>le</strong>s SEMS pourra être concédée à de p<strong>et</strong>its porteurs. Cinq années après la<br />
constitution de ces sociétés, ces porteurs seront. identifiés prioritairement parmi <strong>le</strong>s<br />
catégories suivantes :<br />
- Les employés des SEMs<br />
- Les contribuab<strong>le</strong>s dont <strong>le</strong>s revenus ne dépassent pas cent vingt mil<strong>le</strong> (120.000)<br />
gourdes l'an.<br />
Artic<strong>le</strong> 28.- Le contrô<strong>le</strong> des livres comptab<strong>le</strong>s des SEMs est assuré par un vérificateur<br />
externe agréé en Haïti. Il est désigné par <strong>le</strong> conseil d'administration sur une liste<br />
préalab<strong>le</strong> r<strong>et</strong>enue par <strong>le</strong> CMEP<br />
Artic<strong>le</strong> 29.- Outre <strong>le</strong>s attributions prévues à l'artic<strong>le</strong> 3 de la présente loi, sous réserve<br />
d'autres aspects qui pourraient faire l'obj<strong>et</strong> de rég<strong>le</strong>mentation, <strong>le</strong> CMEP s'assurera<br />
particulièrement :<br />
- De l'exécution du ca<strong>le</strong>ndrier d'investissements prévus au contrat<br />
- De la fixation des charges, droits <strong>et</strong> obligations des partenaires<br />
- De la qualité des services <strong>et</strong> des produits offerts par <strong>le</strong>s <strong>entre</strong>prises Mixtes de<br />
concert avec <strong>le</strong>s autres instances compétentes<br />
- De l'inaccessibilité des services dans <strong>le</strong>s communes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s<br />
- De structures de protection des intérêts des consommateurs.<br />
Artic<strong>le</strong> 30.- La fonction de membre du CMEP <strong>et</strong> du Secrétariat Technique mentionné<br />
aux artic<strong>le</strong>s 5 <strong>et</strong> 6 de la présente loi, est incompatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s situations suivantes :<br />
- Actionnaires <strong>et</strong> Gestionnaires (rémunérés ou récompensés) des sociétés<br />
modernisées;<br />
- Actionnaires, membres du Conseil d'Administration, prestataires de services<br />
rémunérés ou récompensés de sociétés ou d'entités appartenant aux investisseurs<br />
privés en partenariat avec l'Etat. Ces restrictions s'appliquent éga<strong>le</strong>ment à <strong>le</strong>ur<br />
conjoint, parents <strong>et</strong> alliés jusqu'au deuxième degré.<br />
Artic<strong>le</strong> 31.- Les membres du CMEP <strong>et</strong> du Secrétariat Technique doivent faire une<br />
déclaration de <strong>le</strong>ur patrimoine après <strong>le</strong>ur entrée en fonction conformément à l'artic<strong>le</strong><br />
238 de la Constitution. En aucun cas, ils ne peuvent accepter des cadeaux ou<br />
gratifications dans <strong>le</strong> cadre de <strong>le</strong>ur mandat. Ils sont liés à l'obligation de réserve <strong>et</strong><br />
assuj<strong>et</strong>tis au secr<strong>et</strong> professionnel.
Artic<strong>le</strong> 32.- Toute violation des dispositions mentionnées aux artic<strong>le</strong>s 30 <strong>et</strong> 31 de la<br />
présente loi sera punie de dix (10) ans d'emprisonnement <strong>et</strong> d'une amende de cinq<br />
millions ( 5.000.000) de gourdes.<br />
Artic<strong>le</strong> 33.- En cas de déclaration de dividende du Conseil d'Administration ratifiée<br />
par l'Assemblée Généra<strong>le</strong> d'une SEM, l'Etat <strong>et</strong> <strong>le</strong>s autres actionnaires reçoivent des<br />
dividendes résultant de <strong>le</strong>ur participation. Le Président du Conseil d'Administration<br />
de la SEM notifie la décision de distribuer <strong>le</strong>s dividendes au CMEP.<br />
Artic<strong>le</strong> 34.- L'Etat distribue <strong>le</strong>s dividendes résultant de sa participation aux SEMs<br />
ainsi que <strong>le</strong>s redevances locatives provenant des concessions comme suit:<br />
- 85% versés au Fonds de Gestion <strong>et</strong> de Développement des Col<strong>le</strong>ctivités<br />
Territoria<strong>le</strong>s;<br />
- 15% à un Fonds de Protection de la Sécurité Socia<strong>le</strong> dont l'organisation <strong>et</strong> <strong>le</strong><br />
fonctionnement sont déterminés par la loi.<br />
Artic<strong>le</strong> 35.- La présente Loi abroge toutes lois ou dispositions de lois, tous décr<strong>et</strong>s ou<br />
dispositions de décr<strong>et</strong>s, tous décr<strong>et</strong>s-lois ou dispositions de décr<strong>et</strong>s-lois qui lui sont<br />
contraires <strong>et</strong> sera publiée <strong>et</strong> exécutée à la diligence des Ministères de l'Economie <strong>et</strong><br />
des Finances, de l'Intérieur, du Commerce <strong>et</strong> de l'Industrie, des Travaux Publics,<br />
Transports <strong>et</strong> Communications <strong>et</strong> des Affaires Socia<strong>le</strong>s.<br />
Donnée à la Chambre des Députés, <strong>le</strong> 5 septembre 1996, An 193è de l'Indépendance<br />
Fritz Robert SAINT PAUL Président<br />
pour Gary GUITEAU Premier Secrétaire Fritz Robert SAINT PAUL<br />
Chena Pierre MARTIAL Deuxième Secrétaire<br />
Donnée au Sénat de la République, <strong>le</strong> 26 septembre 1996, An 193è de<br />
l'Indépendance<br />
Edgard LEBLANC Fils Président<br />
pour Jean Robert MARTINEZ premier Secrétaire Jean Claude DANIEL<br />
Jean Claude DANIEL Deuxième Secrétaire<br />
AU NOM DE LA RÉPUBLIQUE<br />
Par <strong>le</strong>s présentes<br />
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ORDONNE QUE LA LOI CI-DESSUS DU CORPS<br />
LÉGISLATIF SOIT REVÊTUE DU SCEAU DE LA RÉPUBLIQUE, IMPRIMÉE ET PUBLIÉE
DANS LE MONITEUR JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE D'HAÏTI PUIS<br />
EXÉCUTÉE.<br />
Donnée au Palais National, à Port-au-Prince, <strong>le</strong> 2 Octobre 1996, An 193è de<br />
l'Indépendance.<br />
Par <strong>le</strong> Président<br />
Le Premier Ministre<br />
Le Ministre de l'Économie <strong>et</strong> des Finances<br />
Le Ministre de L'Intérieur<br />
Le Ministre du Commerce <strong>et</strong> de l'Industrie<br />
Le Ministre des Affaires Socia<strong>le</strong>s<br />
Le Ministre des Affaires Étrangères <strong>et</strong> des<br />
Cultes<br />
Le Ministre des Travaux Publics, Transports <strong>et</strong><br />
Communications<br />
Le Ministre de l'Environnement<br />
Le Ministre de l'Agriculture, des Ressources<br />
Naturel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> du Développement Rural<br />
Le Ministre de la Justice<br />
Le Ministre du Plan <strong>et</strong> de la Coopération<br />
Externe<br />
Le Ministre de la Santé Publique <strong>et</strong> de la<br />
Population<br />
Le Ministre de L'Education Nationa<strong>le</strong>,<br />
de la Jeunesse <strong>et</strong> des Sports<br />
Le Ministre de la Culture<br />
Le Ministre de la Condition Féminine <strong>et</strong> des<br />
Droits de la Femme<br />
Le Ministre des Haïtiens vivant à l'Etranger<br />
René PRÉVAL<br />
Rosny SMARTH<br />
(pour Fred JOSEPH) Jean Eric<br />
DERYCE<br />
Jean MOLIÈRE<br />
Fresnel GERMAIN<br />
Pierre Denis AMÉDÉE<br />
(pour Fritz LONGCHAMP) Jean<br />
Eric DERYCE<br />
Jacques DORCÉAN<br />
Yves André WAINRIGHT<br />
Gérald MATHURIN<br />
Pierre Max ANTOINE<br />
Jean Eric DERYCE<br />
Rodolphe MALEBRANCHE<br />
Jacques Edouard ALEXIS<br />
Raoul PECK<br />
Gin<strong>et</strong>te CHÉRUBIN<br />
Paul DÉJEAN