Carême 2009 - St-bernard-les-tamie.fr
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Carême 2011 Paroisse Saint Bernard lès Tamié<br />
- Pris à parti par ses voisins et ceux qui étaient habitués à le voir, l’aveugle guéri donne une<br />
première réponse : « l’homme qu’on appelle Jésus ». Il ne l’a pas vu et pour cause ! il<br />
reprend pour lui ce qu’il a entendu.<br />
- Mis en accusation, par <strong>les</strong> pharisiens, il fait un premier pas : « c’est un prophète »,<br />
- Sommé de s’expliquer une nouvelle fois par <strong>les</strong> pharisiens qui le convoquent, l’aveugle guéri<br />
avance encore d’un pas et prend de l’assurance en affirmant par une tournure négative ce<br />
qui commence à prendre corps au-dedans de lui : « si cet homme-là ne venait pas de<br />
Dieu », il entrouvre la porte,<br />
- Rejeté par la communauté juive pour l’énonciation de ce qu’il découvre et dit de l’homme<br />
Jésus, voici qu’invité par le Christ il proclame : « je crois, Seigneur ».<br />
L’aveugle né, guéri de son infirmité, qui tel le disciple est appelé à progresser dans sa<br />
connaissance de Dieu, c’est l’homme qui passe de l’incrédulité à la foi, c’est l’homme qui<br />
passe de la mort à la vie. Une vie choisie avec le Christ. A travers l’aveugle qui vient de<br />
vivre une mise en accusation et le rejet se dessine déjà la pâque du Christ, qui sera lui<br />
aussi mis en accusation puis rejeté jusqu’à vivre le bois de la croix pour ressusciter trois<br />
jours après.<br />
De l’autre côté, l’humanité qui lui fait face, c’est d’abord celle de la curiosité, une simple<br />
curiosité de ceux qui vivent à coté, qui ne veulent pas creuser, qui ne font que poser des<br />
questions sans attendre de réponses, sans entendre <strong>les</strong> réponses. Puis il y ceux qui<br />
cherchent la controverse, qui développent la division. Ceux qui sont dans le refus. Pris par<br />
leur savoir, ils se ferment à la nouveauté.<br />
Dans ma vie dite « civile » je suis permanent d’une association dont l’objet est l’accueil,<br />
l’hébergement des réfugiés et la défense du droit d’asile. Responsable d’un centre<br />
d’accueil pour demandeur d’asile, j’accompagne, avec mon équipe, des personnes en famille<br />
ou isolée, qui ont fui leur pays en raison de persécutions subies ou des risques de<br />
persécutions. Ne pouvant se mettre sous la protection de leur état, soit parce que c’est<br />
lui-même qui persécute, soit parce qu’il est dans l’incapacité de <strong>les</strong> protéger, ces<br />
personnes sollicitent ailleurs une protection qui leur fait défaut. Nombreuses sont cel<strong>les</strong><br />
qui vont simplement se déplacer dans le pays voisin, quelques-unes vont traverser <strong>les</strong><br />
continents et arriver sur nos territoires. C’est un peu à tâtons, comme en aveugle, que<br />
certaines vont devoir effectuer <strong>les</strong> démarches qui vont leur permettre de solliciter le<br />
statut de réfugié. Mon activité consiste à <strong>les</strong> accompagner dans <strong>les</strong> démarches<br />
administratives, leur rendre compréhensible <strong>les</strong> procédures dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> ils doivent<br />
s’inscrire pour qu’ils puissent déposer leur dossier complet dans <strong>les</strong> délais. Accompagner<br />
des étrangers en besoin de protection, c’est se con<strong>fr</strong>onter sans cesse aux limites posées<br />
par <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> de la société d’accueil. Mais c’est aussi expérimenter ses propres limites<br />
face à l’hôte qui est autre, bien souvent démuni, trop souvent en souf<strong>fr</strong>ance et parfois en<br />
errance. J’essaie au quotidien d’avoir cette oreille attentive et ce cœur ouvert qui rend<br />
disponible aux personnes. C’est une dimension du travail social, elle n’est pas<br />
spécifiquement chrétienne, mais elle prend une coloration particulière en Christ. Car cet<br />
autre qui m’est proche en humanité va me révéler la part de divin qui est en moi. Servir la<br />
diaconie de l’Eglise, c’est être au plus proche de ceux qui sont loin, où que l’on place à<br />
distance, mais qui sont bien souvent dans un cœur à cœur avec Dieu.