Plan de mise en œuvre 2006-2008

UNION DES COMORES
Unité-Solidarité- Développement
Préparation et Riposte à
une éventuelle pandémie
de grippe humaine d’origine aviaire
Plan de mise en œuvre
2006-2008
juin 2006

PREFACE
Les pandémies de grippe ont, dans l’histoire, pris le monde par surprise, ne laissant
aux services de santé que peu de temps pour se préparer à l’augmentation rapide du
nombre de cas et des décès qui les caractérisent. En 1918, 1957 et 1968, malgré
l’existence des vaccins contre les virus pandémiques, la riposte pour réduire la morbidité et
la mortalité était l’action la plus importante, mais elle est arrivée trop tard pour être efficace.
De ce fait, une grande désorganisation sociale et économique et de nombreuses pertes de
vies humaines ont accompagné les trois pandémies du siècle.
D’autre part, depuis plus d’un an, les conditions favorables à l’apparition d’une
nouvelle pandémie se développent dans certaines régions de l’Asie, de l’Europe et de
l’Afrique. Nous avons été avertis qu’une pandémie serait imminente à la fois par les
changements survenus dans l’épidémiologie de la maladie humaine et animale et par la
présence géographique de plus en plus étendue du virus, qui crée d’autres possibilités
d’exposition humaine. Si l’on ne peut prédire ni le moment ni la gravité de la prochaine
pandémie, les données, montrant que le virus est désormais endémique dans les
populations d’oiseaux, signifient que le niveau actuel de risque ne faiblira pas facilement.
Les pandémies touchent toutes les régions du monde, indépendamment de leur
niveau socio-économique ou de leur niveau de développement des soins de santé, de
l’hygiène et de l’assainissement. Une fois la propagation internationale amorcée, ce plan
facilitera bien entendu la planification et l’organisation de la riposte.
Ainsi, les autorités du pays se réjouissent de pouvoir mettre à la disposition des
professionnels de la santé et des responsables des Ministères en charge de l’agriculture, de
l’élevage, de l’éducation, du commerce extérieur, des transports internationaux, de la
télécommunication et de la défense, ce plan national de prévention et de lutte contre la
pandémie grippale d’origine aviaire et elles s’engagent à la mobilisation des ressources
nécessaires auprès des partenaires nationaux et internationaux pour sa mise en oeuvre.
Ce document a pris en compte tous les paramètres de la surveillance animale et
humaine : l’alerte précoce, l’amélioration de l’utilisation de l’information et l’implication des
professionnels des ministères identifiés pour la surveillance du virus H5N1.
Dr IKILILOU DHOININE
Vice-président, chargé du
Ministère de la Santé, de la
Solidarité et de la Promotion
du Genre
Mme SITI KASSIM
Ministre de l’Agriculture, de
la Pêche, de l’Industrie, de
l’Artisanat et de
l’Environnement

LISTE DES ABREVIATIONS
ACTIV : Association Comorienne de Techniciens, Ingénieurs et Vétérinaires
CHN : Centre Hospitalier National
CHR : Centre Hospitalier Régional
CMC : Centre Médico-Chirurgical
CMU : Centre Médico-Urbain
CSD : Centre de Santé de District
DGS : Direction Générale de la Santé
DNS : Direction Nationale de la Santé
IDH : Indice de Développement Humain
IEC : Information Education Communication
MPE : Maladies à Potentiel Epidémique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PEV : Programme Elargi de Vaccination
PNAC : Pharmacie National Autonome des Comores
PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
PS : Poste de Santé
SIS : Système d’Information Sanitaire
SNIS : Système National d’Information Sanitaire
SNPT : Société Nationale de Poste et Télécommunication
SSE : Service de Surveillance Epidémiologique
SSM : Service de Santé Militaire
I

LISTE DES INSTITUTIONS PARTICIPÄNTS AU PROCESSUS
D’ELABORATION DU PLAN
Vice Présidence chargée du Ministère de la Santé, de la Solidarité et de la Promotion du
Genre
Ministère de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Industrie, de l’Artisanat et de l’Environnement
Ministère du Commerce
Ministère de la Santé de Moheli
Ministère de la Santé de Ngazidja
Ministère de la Santé de Ndzouani
Direction Nationale de la Santé de l’Union des Comores
Direction Générale de la Santé de Ngazidja
Direction Générale de la Santé de Ndzouani
Direction Générale de la Santé de Moheli
Coordination Nationale du PEV
Programme National de Lutte contre la Tuberculose et Lèpre
Direction de Laboratoire et de Pharmacie
Laboratoire National de Référence El-Maarouf
Brigade Routière
Commission Européenne
Direction du Transport Maritime
Radio Ngazidja
PNUD
OMS
Service des Urgences CHN El-Maarouf
Centres de Santé de Wanani Moheli
Ambassade de l’Afrique du Sud
Ambassade de France
Ambassade de Chine
Département d’élevage en Union des Comores
Département d’élevage à Anjouan
Département d’élevage à Ngazidja
Département d’élevage à Moheli
SNIS/SSE
Ambassade de la Lybie
Ecole de Médecine et de Santé Publique
Union Africaine
UNICEF
UNFPA
Service d’Hygiène / Assainissement
PNAC
SSM
DLCEE
DEPSASS
IEC au niveau des îles
FAO
II

TABLE DES MATIERES
pages
Résumé exécutif 1
Introduction 3
PRESENTATION DU PAYS 5
1 Présentation générale 6
2 Situation politique 9
3 Situation économique 10
4 Situation sociale 10
5 Santé publique 11
6 Infrastructures 20
PLAN DE PREPARATION ET RIPOSTE 22
I Epidémiologie 23
II But 31
III Objectifs 31
IV Stratégies d’intervention 32
V Mesures urgentes et activités 32
VI Responsabilités, chronogramme 2004 - 2008 36
VII Suivi et évaluation du plan 48
VIII Engagement des parties prenantes nationales 48
IX Engagement des partenaires internationales 49
ANNEXES 50
ANNEXE 1 : Connaissance de la maladie 51
ANNEXE 2 : Rôles des institutions 54
ANNEXE 3 : Inventaires de ressources 57
ANNEXE 4. Mécanismes de la collecte d’information aux différents niveaux 62
ANNEXE 5. Définitions et conduite à tenir en fonction des phases 63
ANNEXE 6. Protocole de la santé animale 71
ANNEXE 7. Protocole de la santé humaine 77
ANNEXE 8. Protocole de la communication 93
III

Résumé exécutif
Comme tous les pays, les Comores doivent élaborer et mettre en œuvre un plan de
préparation et de riposte à une éventuelle pandémie de grippe humaine d’origine aviaire. Ce
plan permet l’instauration d’un mécanisme de prévention et de lutte contre la grippe aviaire
aux Comores pour la préservation de la santé de la population résidant au pays et la
sauvegarde de l’économie avicole nationale. En effet, l’implication des autorités compétentes
du pays ainsi que les agences internationales veut servir de catalyseur pour encourager les
investissements nationaux et ceux de tous les autres partenaires pour la mise en œuvre de
ce plan pour une durée de deux ans.
Le processus d’élaboration du plan national de Préparation à une éventuelle pandémie de
grippe H5N1 a démarré à la suite de l’atelier de sensibilisation en octobre 2005. Plusieurs
documents des différents secteurs ont été élaborés et validés. Le pays a participé aux
réunions régionales tenues respectivement à Brazzaville du 12 au 13 Janvier 2006 et à
Libreville du 20 au 22 Mars 2006. Imprégné des recommandations issues de ces réunions, le
Comité technique des ministères chargés de la santé et de l’élevage avec l’appui technique
et financier de l’OMS, du PNUD, de l’UNFPA, de l’UNCEF et de la FAO a procédé à la
révision du document national multisectoriel qui a ensuite été soumis aux décideurs
politiques et aux partenaires au développement.
Les sections traitées dans ce présent PLAN peuvent être résumées comme suit.
Section 1 : présentation du pays
Les Comores avec une superficie de 2236 km² et une population totale de 590,151
habitants1(non compris la population de Mayotte), sont constituées de quatre îles de l’Océan
Indien. Malgré ses potentialités touristiques et agricoles appréciables, les Comores restent
un pays pauvres avec 57,7% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. En
2003, son PIB percapita et son IDH sont estimés respectivement à $US386 et 0,528.
Le climat du pays est de type tropical humide sous influence insulaire ou océanique avec
deux saisons caractéristiques avec des variations locales en fonction du degré d’exposition
aux vents dominants et de l’altitude.
L’Archipel des Comores est une de destination des oiseaux migrateurs de l’Europe du Nord
et une autre voie migratrice entre l’Afrique de l’Est, les Comores, Madagascar, la Réunion et
Maurice est aussi active.
Le système de santé des Comores est organisé de manière pyramidale décentralisée en
trois niveaux (central, intermédiaire et périphérique) et par ailleurs le ministère chargé de
l'élevage dispose un service de surveillance épidémiologique mais il connaît un véritable
problème des ressources humaines et matérielles.
Section 2 : le plan de préparation et la riposte
Ce plan s’articule sur la communication, la surveillance, la préparation de la réponse
appropriée sur les cas suspects animal et/ou humain et la riposte en cas de confirmation de
cas humain et/ou animal. Son objectif est de prévenir et minimiser les risques de
l’introduction de la grippe aviaire aux Comores pour la préservation de la santé de la
population comorienne, la sauvegarde de l’économie avicole nationale et la biodiversité,
Les ressources nécessaires ont été projetées sur une période de deux ans (avril 2006-mars
2008). Malgré les contraintes, une partie de budget estimée à 273 326 $ US sera assurée
par le gouvernement et l’autre partie estimée à 240400 $ US sera sollicitée auprès des
partenaires internationaux.
1 Recensement Général de la population en 2003 (la population de Mayotte n’est pas prise en compte)
1

Section 3 : les annexes
L’influenza aviaire hautement pathogène, est l’agent causal de la grippe aviaire qui est un
virus très virulent pour les oiseaux et notamment l’homme pour lequel l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) a répertorié plus d’une centaine de cas, avec un taux de létalité
aux environs de 55 %.
Les institutions nationales et internationales sont chargées de coordonner la préparation et la
riposte contre la grippe aviaire et de promouvoir les adaptations nécessaires en matière
d’organisation des services médico-sociaux.
Les professionnels de santé animale et humaine doivent disposer les éléments nécessaires
pour la détection et la prise en charge des cas suspects animal et/ou humain
Tous les partenaires du gouvernement dans la mise en œuvre du programme de lutte contre
les maladies à potentiel épidémique ont été très actifs dans le processus d’élaboration du
Plan qu’ils approuvent tout en s’engageant à contribuer à la mise en œuvre du plan en
collaboration avec le pays.
2

INTRODUCTION
Chez l’homme, la grippe est une infection respiratoire aiguë qui se manifeste sous la
forme d’épidémies annuelles dont les agents étiologiques sont les virus grippaux de type A
et B. L’homme est le seul hôte naturel des virus grippaux de type B mais les virus grippaux
de type A infectent également d’autres espèces comme les mammifères (porc, cheval,
mammifères marins) ainsi que différentes espèces d’oiseaux aquatiques et marins.
On trouve chez les oiseaux tous les sous-types de virus de grippe A définis sur la
base de leurs glycoprotéines de surface, l’hémagglutinine (H1 à H15) et la neuraminidase
(N1 à N9). Chez les oiseaux, le virus de type A se multiplie principalement dans le tractus
digestif, donnant lieu à l’excrétion de grandes quantités de virus dans les fientes, favorisant
la dissémination virale lors des migrations. L’infection est le plus souvent asymptomatique,
notamment chez les oiseaux aquatiques, alors que chez les volailles, certaines souches de
virus de sous-type H5 ou H7 hautement pathogènes donnent lieu à des épizooties
dévastatrices.
Chez l’homme, seuls les virus de sous-type A (H1N1), A (H2N2) et A (H3N2) ont
circulé au cours du siècle dernier et leur introduction dans la population humaine a donné
lieu aux pandémies des grippes espagnole (1918), asiatique (1957) et de Hong Kong (1968).
Dans la mesure où l’homme n’est généralement pas sensible aux virus grippaux
aviaires, il a été proposé que l’introduction chez l’homme, d’un virus d’un sous-type nouveau
à partir d’un réservoir aviaire, aurait pu se produire de manière indirecte par l’intermédiaire
d’un porc, espèce également sensible aux virus humains et aviaires.
Toutefois, comme révélée par des enquêtes de séroprévalence montrant que
d’autres sous-types viraux d’origine aviaire peuvent infecter l’homme, et comme illustrée
récemment par les cas humains de grippe A (H5N1) survenus fin 1997 à Hong Kong, la
possibilité d’introduction directe de virus d’un sous-type nouveau d’origine aviaire dans la
population humaine est à prendre en considération.
Depuis janvier 2004, à la suite d’événements touchant aussi bien la santé humaine
que la santé animale, le monde est plus exposé à la menace d’une pandémie de grippe qu’il
ne l’a jamais été depuis 1968. Alors que les pandémies du passé étaient toujours précédées
de signes précurseurs, avec une explosion du nombre des cas, les événements survenus en
2004 ainsi que les résultats de la surveillance épidémiologique et virologique ont constitué
une mise en garde sans précédent concernant l’imminence possible d’une pandémie. Ils ont
également offert une occasion unique de renforcer la préparation.
On a assisté à deux vagues successives de grippe aviaire à H5N1. La première, qui a
entraîné la mort ou l’abattage de plus de 120 millions de volailles, a également provoqué 35
cas humains dont 24 mortels. Ces cas humains, survenus de janvier à mars 2004, n’ont
toutefois touché que la Thaïlande et le Viet Nam. Au 5 janvier 2005, le virus H5N1 avait
causé 45 cas humains confirmés, dont 32 mortels. Le virus aviaire H5N1 est actuellement
présent dans 41 pays et depuis la première semaine du mois de février 2006, le H5N1 a été
détecté pour la première fois dans 27 pays. Le virus aviaire a pu infecter l’homme par une
transmission de l’animale vers l’homme occasionnant 177 cas dont 98 décès sur 7 pays. Soit un
taux de létalité de 55 %.
Deux caractéristiques sont frappantes : la concentration écrasante des cas chez des
enfants et des jeunes adultes précédemment bien portants, et la très forte mortalité.
On dispose actuellement d’éléments indiquant que le virus H5N1 est désormais
endémique dans certains parties d’Asie, ayant établi une niche écologique permanente dans
les volailles. Le risque de nouveaux cas humains subsistera de même que les possibilités
d’émergence d’un virus pouvant donner lieu à une pandémie.
3

La concentration actuelle de flambées de grippe aviaire chez les volailles, dans des
zones rurales où la plupart des familles élèvent des canards et des poules ensemble et en
liberté, est un sujet de préoccupation particulier, d’autant plus qu’il s’agit là d’une importante
source de revenus et de nourriture pour les familles. De telles flambées peuvent ne pas être
détectées ; la lutte est difficile et le risque d’exposition humaine plus important, par exemple
lorsque les enfants jouent dans les zones où les volailles sont en liberté, lors de l’abattage
ou quand les volailles sont apprêtées.
Selon les cartes des voies migratoires établies par la FAO, les Comores seraient une
étape intermédiaire ou finale située sur une voie partant de l’Europe du Nord passant par la
Méditerranée, l’Afrique du Nord-le Moyen Orient, l’Afrique de l’Est, le Canal de Mozambique
pour aboutir en Afrique du Sud. Les Comores sont situées sur le trajet des migrateurs
paléarctiques.
Le présent document décrit les activités qui peuvent être mises en place en Union
des Comores pour préparer le pays à faire face à la menace d’une pandémie de grippe
aviaire et en cas de propagation de la maladie au niveau international. Il se structure en trois
parties. Dans la première il traite la présentation du pays, la seconde présente le plan de
prévention et de riposte, notamment la stratégie nationale et les principales activités à mettre
en œuvre. Enfin, la troisième partie est consacrée aux annexes.
4

PRESENTATION DU PAYS
5

- 1. PRESENTATION GENERALE
L’Union des Comores est géopolitiquement constituée de 4 îles, Ngazidja ou Grande
Comore, Ndzuwani ou Anjouan, Maoré ou Mayotte et Mwali ou Mohéli. Suite au referendum
d’autodétermination de 1975 et la proclamation unilatérale d’indépendance, la puissance
coloniale, la France, a maintenu sous son administration l’île comorienne de Moaré. Depuis
lors, la souveraineté de l’Union des Comores ne s’exerce que sur les îles de Ngazidja,
Ndzuwani et Mwali.
Les Comores couvrent une superficie totale de 1 862 km² : Ngazidja : 1.148 km², Ndzuwani :
424 km² et Mwali : 290 km².
Les Comores sont situées à l'entrée Nord du Canal de Mozambique, à mi-chemin entre la
Côte Est de l'Afrique et le nord-ouest de Madagascar (Latitude sud entre 11°20’ et 11°4’ et
Longitude Est entre 43°11’ et 45°19’).
En raison de sa position géographique, l’Archipel des Comores est une île de destination des
oiseaux migrateurs de l’Europe du Nord : ces oiseaux viennent pour pondre en saison
d’hiver austral (novembre à mars) et rejoignent l’Europe du Nord en début de printemps avec
leurs petits. Une de leurs particularités est que les descendants ont la capacité de revenir
chaque année sur le même site de ponte.
- A) CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES ET GEOHYDROLIQUES
Les Comores se sont formées à la suite d'importantes manifestations volcaniques datées de
la fin du tertiaire. Les îles ne se sont pas constituées en même temps, mais il y a eu une
migration du volcanisme au cours de temps géologiques du sud-est vers le nord-ouest avec
pour Mwali, l’île la plus ancienne, une formation estimée entre 3,4 et 1,4 millions d’années,
Ndzuwani, entre 1,5 et 0,4 millions d’années et pour Ngazidja, entre 130 000 et 10 000 ans.
Ses origines volcaniques confèrent au pays :
6

−
−
Un relief tourmenté, hérissé de pics et de cônes ne laissant que peu de place aux plaines
qui sont réduites à de petits bassins et de plates-formes taillées dans la lave noire.
Un réseau hydrogéomorphologique particulier en fonction de l’age géologique de chaque
île.
NGAZIDJA
C’est l’île la plus septentrionale et la plus proche de l'Afrique. Elle est de forme
allongée nord-sud (68 km de long et 24 km dans sa plus grande largeur. Elle a une
forme massive avec une partie centrale renflée : le Volcan Karthala ; elle est formée de
trois appendices montagneux : au Nord, une chaîne de montagnes dentelées (30 km
de long et 15 km de large) s'élevant à 1.087 m : le massif de la Grille, celui-ci est relié
au Karthala par l’ensellement du plateau de Dibwani ; au Centre, le Karthala, haut de
2.361 m, qui est célèbre par son dôme de 3 km de diamètre et une activité volcanique
intense et au sud un petit appendice, (long de 15 km et large de 10 km), le massif de
Mbadjini (650 m d’altitude). La cote ouest présente une plaine côtière de coulées
subhorizontales discontinue de 1 à 2 km de large, qui est absente des cotes sud et est.
L’île de Ngazidja ne dispose pas de réseau hydrographique car il n’existe aucun
écoulement superficiel en raison de la porosité des roches volcaniques. Il existe deux
types de sources dans l’île : les sources sous-marines côtières sont nombreuses
autour de l'île, elles donnent de l’eau saumâtre ou salée et des sources internes
situées en altitude (Massif de la Grille : Mboudé, Suu, Hamwandzé, Mkududi et
Mbadjini (Dzitsoni, Sandani, Suni) à débit faible mais avec une eau très douce et de
potabilité excellente. Deux types de lacs de cratère sont présents dans l’île : lac
d’altitude à eau douce : Lac Hantsongoma à coté du village de Bahani et lac côtier à
eau de mer : Lac salé Nyamawi à coté de Bangoi Kouni. Des marais côtiers sont
présents à Iconi, Samba Madi et Bangoi Kouni. L’approvisionnement en eau de la
population se fait à partir des forages et des citernes.
Elle dispose aussi des reliquats de forêts côtières de mangroves sur la cote Ouest,
Nord Ouest et Sud Ouest allant de Bangoi Kouni à Foumbouni.
NDZUWANI
Elle se particularise par ses nombreuses vallées qui retombent de manière abrupte sur
la mer, ses rivières qui se terminent en cascades, une végétation luxuriante et une
topographie variée. Située à 200 km de la Ngazidja et à 150 km de Maoré, elle a la
forme d’un triangle équilatéral dont les pointes exhibent les marques d'un volcanisme
récent. De son point sommital, situé au centre géométrique de l'île (Pic du Mont
Ntringi, 1 595 m), il y a 22 km jusqu’à l’extrémité de la pointe de Nioumakélé, 25 km
jusqu’à celle de la pointe de Sima et 17 km jusqu’à l’extrémité de celle de Jimilimé. La
partie centrale de l’île, vieux volcan bouclier constitué de coulées de lave basaltiques,
présente un bâti ancien avec des crêtes escarpées et des arêtes vives. Celle-ci est
entaillée par un grand cirque aux parois abruptes : le cirque de Bambao éventrant
toute la partie centrale de l’île. Le fond du cirque, vers 500 m d’altitude, est dominé par
des versants par endroits subverticaux atteignant 80°, hauts de 200 m à près
de 1000 m.
L’île de Ndzuwani est caractérisée par un réseau de cours d’eau plus ou moins
permanents prenant leurs sources dans les hauts plateaux. Les sols, de formation
tertiaire, sont plus hétérogènes et de perméabilité variable, permettant le
développement des eaux de surface. De nombreuses sources existent, certaines sont
permanentes, d’autres temporaires : on dénombre 9 sources où sont installées des
7

captages, d’autres (4) pourraient aussi être utilisées. La source Dindri du cours
supérieur du Tratrenga, est une source thermale gazeuse. L’île compte une
quarantaine de cours d’eau plus ou moins permanents dont les plus importants sont :
Tratrenga, Mutsamudu, Jomani, Pomoni, Mremani, Ajao. Deux lacs de cratère d’eau
douce sont présents : lac Dziyalandzé au sud-est du mont Ntringi (50.000 m2 de
superficie et 300 m de profondeur) et lac Dziya Lautsunga du sud de Dindri (20 000 m2
et plus de 200 m de profondeur. L’eau est de bonne qualité. La principale étendue de
marais de l'île est celle de Pomoni.
Elle dispose aussi, dans sa cote Nord Ouest, Ouest et Sud Ouest des reliquats de
mangrove dont la plus importante est celle de Bimbini.
MWALI
Elle s’allonge sur 50 km d’est en ouest avec 20 km de plus grande largeur. Les parties
centrale et occidentale sont constituées d’une grande arête axiale formant le corps
principal de l'île culminant à 790 m au Mzé Kukulé. C’est une partie très escarpée et
entaillée par des vallées profondes occupées par des nombreux torrents couverts de
forêts ; seule la cote de cette zone est habitée. Le relief s’adoucit ensuite vers l’est et
vers le bas des plaines littorales. La structure de la partie orientale est celle d’un
plateau (plateau de Djando), de quelques 350 m d’altitude subdivisée en des
nombreux petits bassins suspendus à couverture herbacée dominante. Plus étroite et
moins élevée que la partie occidentale, elle se termine en pointe près du village
d’Itsamia. Les rivages du plateau de Djando sont par contre abrupts et de puissantes
falaises séparent la région côtière du plateau. L’île est protégée par un banc de corail
large de 2 km et bordée de plages et présente un grand intérêt touristique grâce
notamment aux superbes îlots concentrés au sud de cette île (les îlots Nioumachoua).
Le réseau hydrographique de l'île de Mwali est bien développé et permanent sauf sur
la partie est et sur le plateau de Djando où il est temporaire ; les sols sont meubles et
souvent imperméables. Il existe dans l’île une vingtaine de cours d’eau à écoulement
permanent localisés sur la partie occidentale de l'île (au nombre de 10) ou intermittent,
sur la partie orientale (au nombre de 6). Deux lacs sont présents dans l’île : le lac
Dziani Bunduni (30 ha de superficie) à Itsamia et le lac Dziani Mlabanda (22 000 m2 de
superficie et 1,80 m de profondeur) dans la Djando.
Elle dispose aussi d’assez importantes zones de mangroves. Sur la cote nord, une
seule site de quelques mangroves est présente : Nyambo Ya Wamaoré ; sur la cote
sud de l’île, des forêts de mangroves sont présentes : les sites situés entre la
presqu’île de Damu et Mapihashingo sont les plus riches en mangroves ; celles-ci sont
absentes ou fortement dégradés par l’homme sur les sites de Damu, de Nioumachoua
et de Mwahani ; elles sont en extension sur les sites de Mihonkoni, Mdjawashé,
Miremani, Trandrama, Mbwanifungé, Bandani, Mtsinavuni et Shisiwa Buelamanga.
Les lacs, les cours d’eau, les marais côtiers et les mangroves constituent des sites ou
habitats de ponte et d’élevage des oiseaux migrateurs.
En raison de la géographie et de l’étroitesse des îles, ces habitats sont pour le plupart
proche des habitations humaines ou sont utilisés par l’Homme pour sa subsistance.
- B) CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
Le climat est de type tropical humide sous influence insulaire ou océanique avec deux
saisons caractéristiques avec des variations locales en fonction du degré d’exposition aux
vents dominants et de l’altitude.
8

LA SAISON SECHE ET FRAICHE
Elle s’étale d’avril-mai-juin à octobre et est dominée par les alizés («kusi») de secteur
sud-est lesquels sont renforcés de mai à août par des courants locaux qui viennent du
canal de Mozambique; La pluviométrie moyenne est de 284 mm des pluies, Ngazidja
ayant la plus grande pluviométrie durant cette saison sèche. La température moyenne
est de 23° C par jour et c’est l’île de Mwali qui a la plus forte température journalière.
C’est la saison des cultures maraîchères et du ralentissement de l’activité de pêche en
raison d’une mer souvent rude et agitée. Les parasites externes du cheptel animal sont
réduits.
LA SAISON HUMIDE ET CHAUDE
Elle va de novembre à mars-avril-mai et est régie par la mousson («khashikazi») de
secteur nord-est ; la pluviométrie moyenne est de 1495 mm des pluies, l’île Ngazidja
restant toujours la plus humide ; la température moyenne journalière est de 25°C,
Mwali restant toujours la plus chaude. C’est la saison des cultures vivrières pluviales et
des bonnes captures des poissons malgré un temps instable. Le parasitisme animal
est fort.
En dehors du «kusi» et du «kashkazi», deux autres régimes de vent d’intersaison
sévissent sur l’archipel : le «matulay» du sud/sud-est vers nord/nord-ouest, vent sec et
très irrégulier avec une vitesse moyenne de 8 km/h sauf en août où il peut atteindre 12
à 14 km/h et le «mnyombeni», vent du nord/nord-est, soufflant en octobre et
novembre.
Les oiseaux migrateurs viennent pondre dans leurs habitats situés aux Comores
en saison chaude et pluvieuse.
- 2. SITUATION POLITIQUE
Dès son indépendance en 1975, les Comores ont connu une situation politique marquée par
des coups d’Etat ou tentatives et un certain nombre de crises majeures qui ont déterminé et
conditionné la mise en place du nouveau cadre institutionnel actuel. Il s’agit notamment
d’une crise séparatiste née de la sécession de Ndzuwani le 03 août 1997 et de la crise
institutionnelle consécutive au coup d’état militaire du 30 avril 1999.
La signature de l'Accord Cadre de Fomboni en février 2001 a ouvert la voie à la
résolution de cette crise et a permis d’aboutir à la création d’un nouvel ensemble comorien,
appelé Union des Comores. La nouvelle constitution adoptée le 23 décembre 2001,
consacre une large autonomie aux îles. Elle garantit un partage du pouvoir entre l'Union et
les îles qui la composent afin de permettre à celles-ci de concrétiser leurs aspirations
légitimes, d'administrer, de gérer librement et sans entrave leurs propres affaires en vue de
promouvoir leur développement socio-économique dans l’unité.
Chaque île est placée sous l'autorité d’un gouvernement, composé d'un président élu
et des ministres, qui assurent le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. A ce niveau,
le Ministère de la Santé a la charge de la planification et de la mise en œuvre opérationnelle
des activités des programmes de santé et de développement sur le terrain. Au niveau
central, la Vice-Présidence chargée également de la santé assure la coordination
d’ensemble.
En dépit de la solution d’ensemble apportée à la crise, il persiste des difficultés
d’ordre institutionnel manifestées à travers des conflits de compétences ayant un impact
négatif sur la collaboration entre le gouvernement central et ceux des îles autonomes,
contribuant ainsi de manière significative au blocage du processus de développement.
9

Depuis décembre 2003 avec la signature d’un accord entre toutes les parties comoriennes,
le processus de réconciliation nationale a connu une avancée significative qui a permis le
parachèvement de la mise en place des institutions constitutionnelles.
L’alternance démocratique et politique a permis l’élection du nouveau président en mai
2006.
3. SITUATION ECONOMIQUE
Le PIB par habitant et l’IDH sont respectivement de 386 US$ en 2001et de 0,528 en 2003.
En 2004, l’activité économique a affiché une croissance réelle du PIB de 1,9% en recul par
rapport aux 2,2% de 2003 et aux 2,6% de 2002. Le taux d’inflation en 2004 est de 4,5% en
hausse par rapport au 3,3% de 2002 et au 4,2% de 2003. Le déficit de la balance
commerciale s’est creusé en passant de 17,4 milliards en 2002 à 18,6 milliards en 2003,
représentant 13, 5 % du PIB.
L’économie comorienne reste toujours dominée par le secteur agricole qui emploie 70% de
la population active occupée et génère un peu plus de 40% du PIB et la presque totalité des
recettes d’exportation. Le secteur industriel est toujours embryonnaire et a du mal à décoller,
son développement étant handicapé par des coûts de production très élevés à cause de la
cherté des facteurs de production et des intrants. En effet, l’isolement du pays entraîne des
frais de transports (frets et assurances) très importants qui renchérissent considérablement
les importations. Par ailleurs, l’instabilité politique et les faiblesses du marché intérieur font
que les Comores n’attirent pas beaucoup les investisseurs étrangers. Le secteur tertiaire est
largement dominé par le commerce, notamment celui de produits importés.
Ces difficultés économiques engendrent une croissance négative du revenu réel par habitant
entraînant une paupérisation accélérée de la population. On estime aujourd’hui qu’environ
60% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Ce niveau élevé de la pauvreté
monétaire est accompagné par une faible performance en matière de développement
humain ; ainsi le pays est classé au 135ème rang sur 175 pays dans le HDR de 2003 avec
un indice de développement humain (IDH) de 0,528. Alors que l’on estime qu’il faudrait un
rythme annuel moyen de croissance du PIB par habitant de 2,9% pour réduire de moitié la
pauvreté monétaire d’ici 2015, ce rythme s’établit à – 1,3% entre 1990 et 2001.
Aujourd’hui, avec plus de 210 millions de dollars de dette extérieure, soit environ 68% du
produit intérieur brut et 53 millions de dollars de dette intérieure, les Comores se trouvent
dans une situation financière insoutenable. Les recettes budgétaires dépassent difficilement
7 milliards de francs comoriens (17,5 millions de dollars) au premier semestre 2004 pour une
masse salariale mensuelle des agents de l’Etat d’environ 1,2 milliards de francs comoriens.
- 4. SITUATION SOCIALE
o A) CONTEXTE DEMOGRAPHIQUE
Au dernier recensement Général de la population et de l’habitat 2003, la population
comorienne est estimée à 575.660 habitants inégalement repartie entre les îles : 296.177 à
Ngazidja, 243.732 à Ndzuwani et 35.751 à Mwali. Les Comores sont un pays à démographie
explosive avec un taux d’accroissement annuel moyen de 2,1% entre 1991 et 2003 et sont
surpeuplées avec une densité moyenne de 309 hab/km² et atteignant même 575 hab/km² à
Ndzuwani. L’espérance de vie à la naissance est de 60,6 ans. La structure démographique
est aussi marquée par le poids des jeunes qui représentent en 2003, 53% de la population
pour les moins de 20 ans et 42% pour les moins de 15 ans.
Le rapport de dépendance global, défini comme étant l’ensemble des enfants de moins de
15 ans et des vieillards de plus de 64 ans rapportés à la population de 15-64 ans, est de
89% au recensement de 2003 avec une différence notable entre le milieu urbain (72%) et le
milieu rural (96%). Une telle structure par âge pose d’énormes défis au pays, surtout dans la
10

prise en charge de la jeunesse en matière d’éducation, de santé, de nutrition, d’emploi et de
loisir. La taille moyenne des ménages comoriens est de 6,3 personnes.
o B) ORGANISATION SOCIALE
L’organisation sociale est profondément enracinée dans la tradition et très hiérarchisée.
La famille (au sens large du terme : conjugale, élargie, le lignage et le clan) est le socle de
l'organisation et du fonctionnement social basés sur l’esprit d’entraide et de solidarité.
Le pouvoir traditionnel détenu par la notabilité, résulte des pratiques sociales liées à la
coutume et à la tradition.
99.4 % de comoriens sont des musulmans sunnites. L’introduction de la religion musulmane
aux Comores remonterait au XIIIe siècle après J.-C. Toutefois, il faut signaler que depuis ce
temps, l’Islam demeure aux Comores une religion de tolérance qui résiste à l'islam militant.
L’individu se fond dans la communauté et s'affirme à travers les mécanismes imposés par
elle.
Sur le plan social, les structures traditionnelles du pays (personnes âgées, chefs coutumiers,
notables, autorités religieuses) sont bien organisées et assurent le maintien des valeurs
propres à la société, et partant jouissent du profond respect de la population.
Parmi les autres facteurs d’homogénéité des Comores, on relève l’appartenance à l’Islam qui
est pratiqué par la totalité de la population. Le rôle des leaders moraux et des sages lettrées
de la communauté religieuse ( le Grand Mufti ou les Ulémas des croyants ) quoique discret,
est loin d’être négligeable quand il s’agit de forger les opinions voire les jugements moraux
de la population.
Le taux de scolarisation net est de 69,3 % en 2002 pour la tranche d'âge 5 à 14 ans.
Il est de 65,1% pour les filles et 73,6 pour les garçons du même groupe d’âge soit un ratio
femelle /Mâle de 0,8. L’évolution de ces taux est restée plus ou moins stable au cours de la
période 1994-2002. Le taux d’alphabétisation des adultes est passé de 53,8% en 2000 à
56% en 2001.
- 5. SANTE PUBLIQUE
o A) POLITIQUE SANITAIRE
La santé est une responsabilité de l’Etat au plus haut niveau. Cet engagement se manifeste
par les mesures suivantes:
Valeurs :
• Faire respecter l’éthique de santé et les droits de l’homme
• assurer l’équité de l’accès et de l’utilisation des services de santé et prendre des
mesures spéciales en faveur de ceux qui souffrent le plus des inégalités notamment
les femmes et les enfants ;
Principes :
• La stratégie des soins de santé primaires reste la pierre angulaire de la politique de
santé.
• la santé constitue un droit fondamental de tout comorien sans distinction de quelque
nature que ce soit. Les services de santé seront, par conséquent, efficaces, efficients
et accessibles à toute la population.
• La solidarité nationale guide toutes les actions de développement du pays. Ainsi, les
ressources humaines, matérielles et financières seront partagées de manière
équitable entre les différentes entités autonomes.
• la pauvreté est un problème de santé au même titre que la maladie. Elle fait donc
partie des prioritaires sanitaires du gouvernement ;
• la santé occupe sa juste place dans le processus de développement d’ensemble en
tant qu’à la fois déterminant et conséquence de ce dernier. Le système de santé
11

énéficie d’un financement adéquat, équitable et soutenu ;
• Tous les acteurs du développement socio-économique du pays doivent s’impliquer
dans la mise en œuvre des politiques et programmes de santé. La coordination
intersectorielle, la décentralisation et la pérennité sont essentielles pour guider les
choix et les actions à entreprendre.
o B) ORGANISATION ET ACCES AUX SERVICES DE SANTE
Aux Comores, le système de santé est organisé en trois niveaux :
Le niveau central est composé du Cabinet du Ministre, du Secrétariat général, de la
Direction nationale de la santé, des directions et services chargés de la coordination des
programmes et projets de santé, de l’hôpital de référence El Maarouf et de la Pharmacie
Nationale Autonome des Comores (PNAC).
Au niveau intermédiaire ou de l’île, le Système de santé est constitué de
l’administration sanitaire de l’île (Ministre de la santé et son cabinet à l’image du niveau
central assisté d’un directeur de la santé et des responsables de services de santé) et des
Centres Hospitaliers Régionaux (CHR).
Au niveau périphérique, on dénombre l7 districts sanitaires dont 7 en Grande
Comore, 7 à Anjouan et 3 à Mohéli. Ces 17 districts sanitaires incluent 2 Centres médicaux
chirurgicaux (CMC) à Anjouan et Ngazidja et un Centre médical urbain (CMU) au niveau de
chaque île. Au niveau de ces districts, en plus des centres de santé de district, il y a 49
postes de santé qui constituent le tout premier contact de la population avec les services de
santé.
A cela, il faut ajouter un réseau de dispensaires de santé des Armées, le dispensaire
CARITAS de la Mission Catholique et un secteur privé en pleine expansion.
Les hôpitaux sont des établissements publics à caractère administratif avec autonomie
de gestion. Le Conseil d’administration constitue l’organe d’orientation et de prise de
décision.
Les Centres de santé de district quant à eux sont gérés avec la communauté dans le
cadre du système de recouvrement des coûts sous l’égide d’un conseil d’administration dont
les membres sont élus au niveau de cette communauté.
L’émergence du secteur privé dans l’environnement sanitaire des Comores doit être
prise en compte au niveau du système de santé. Son organisation et son fonctionnement
demeurent encore anarchique en l’absence d’une réglementation plus stricte surtout au
niveau des autorisations et des normes de sécurité des établissements privés.
Il n’existe pas de système intégré et coordonné de collecte, d’analyse et d’exploitation
des données sanitaires. Cette absence de base de données fiables est préjudiciable au
processus de planification, de suivi et d’évaluation des programmes de santé et à la mise en
oeuvre des interventions dans le secteur sanitaire.
L'élaboration récente du Schéma Directeur du Système National d'Information
Sanitaire et l’adoption de la Stratégie de la Surveillance Intégrée de la Maladie et la Riposte
prouvent encore une fois la volonté du pays à mettre en place un système performant
permettant de disposer de données sanitaires fiables. C'est ainsi que la Direction nationale
de la santé à travers son service du système d'information sanitaire et de la surveillance
épidémiologique a élaboré et diffusé un bulletin d'information en santé publique et un rapport
semestriel des activités des structures sanitaires en 2004.
Actuellement un renforcement du système de surveillance des maladies transmissibles
est mise en place. Ce système est basé sur une liste des maladies épidémiques, endémoépidémiques
et des maladies à éradiquer et à éliminer. La notification est hebdomadaire et
porte sur une liste de 17 maladies prioritaires. Elle est coordonnée par le service de la
surveillance épidémiologique.
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Infrastructures sanitaires par île :
Structures
Grande Comore
ILE
Anjouan Moheli
Total
Centres Hospitaliers Régionaux 1 1 1 3
(CHR)
Centres médico-chirurgicaux
1 1 - 2
(CMC)
Centres médicaux urbains
1 1 1 3
(CMU)
Centres de santé de district
5 5 2 12
(CSD)
Centre de SantéCommunautaire 2 1 0 0
postes de santé (PS) 22 21 6 49
Total 30 29 10 69
NB : Les CMC et CMU sont considérés comme des Centres de santé de district.
o C) SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
• ORGANISATION DU SYSTEME DE SURVEILLANCE
EPIDEMIOLOGIQUE
- Le Service de Surveillance Epidémiologique (SSE) est une composante du Système
National d’Information Sanitaire (SNIS). Ce service a pour missions de concevoir,
planifier, coordonner et suivre l’exécution des programmes et des projets sur la
surveillance des maladies transmissibles. Pour son fonctionnement, les informations
sont collectées à travers les différents programmes ( Programme Elargi de
Vaccination ; Programme National de Lutte contre le SIDA/IST ; Programme National
de Lutte contre le Paludisme… ) et les structures sanitaires ( Centres Hospitaliers,
Centres de Santé de District, Postes de Santé).
- Au niveau des îles ; les données sont collectées par le service de statistique sanitaire
et de surveillance épidémiologique se trouvant à la Direction Générale de la Santé
qui après compilation les transmet au niveau central.
13

- Au niveau des districts : sous la supervision du Médecin chef de district, le major en
charge des statistiques collecte les données du centre de santé et des postes de
santé pour les transmettre au niveau de la direction générale de la santé.
• RESSOURCES
- Le pays possède une équipe technique au niveau des structures sanitaires et des
programmes de santé publique pour la mise en place de la surveillance intégrée de la
maladie et la riposte. Toutefois, le personnel de santé disponible ne couvre pas les
besoins du pays. Dans tous les districts, au moins un agent a été formé sur la
Stratégie Intégrée de la Maladie et la Riposte.
Sur le plan matériel, les équipements sont insuffisants, inadéquats et insuffisamment
entretenus. Toutefois, toutes les structures sanitaires disposent au minimum un véhicule, un
ordinateur et un téléphone. Le Centre Hospitalier National El-Maarouf est un hôpital d’une
capacité d’environ 300 lits d’hospitalisation ; l’adjonction de la construction du nouveau
Pavillon « Mère – Enfants » fera passer l’hôpital à la fin de cette année à une potentialité de
l’ordre de 400 lits. Il emploi environ 416 agents toutes catégories confondues (Personnel
médical, paramédical, administratif, technique et de structures) dont 14 médecins
généralistes et 28 médecins spécialistes.
- Sur le plan financier, les structures fonctionnent grâce au recouvrement de coût et
certaines d’entre elles bénéficient d’aide de la diaspora comorienne.
- La collaboration entre le service national de la surveillance épidémiologique, le
laboratoire national de référence et le programme élargi de vaccination a permis
d’améliorer les activités de surveillance aux Comores.
Indicateurs de Ressources pour la Santé Données Année Source1
Nombre de médecins pour 10,000 habitants 1,99 2004 RRP05
Nombre de sages-femmes pour 10,000 habitants 1,8 2004 RRP05
Nombre de pharmaciens pour 10,000 habitants 0,3 2004 RRP05
Nombre de dentistes par 10,000 habitants 0,3 2004 RRP05
Nombre d'infirmières par 10,000 habitants 2,7 2004 RRP05
Nombre de Lits d'Hôpital pour 10,000 Habitants 837 2001 AS2001
Total des dépenses de santé en pourcentage du PIB 2,2 2002 PIP/RBC
Total des dépenses de santé du Gouvernement en
pourcentage des dépenses totales de santé
78,3 2002 PIP/RBC
Total des dépenses de santé du Gouvernement en
pourcentage des dépenses totales du secteur public
8, 2002 PIP/RBC
Pourcentage des dépenses nationales de santé
consacrées aux institutions tertiaires
Pourcentage des dépenses nationales de santé
consacrées aux niveaux secondaire et primaire
Total des paiements directs en pourcentage
des dépenses totales de santé 21,7 2002 RC
Pourcentage des dépenses publiques récurrentes allant à
l’achat des médicaments
Proportion de la population ayant accès aux médicaments
essentiels accessibles sur une base durable
Total des dons internationaux en pourcentage des
dépenses totales de santé du secteur public
Total des dépenses de santé par habitant (en $ US) 8 2002 PIP/RBC
Total des dépenses de santé du secteur public par
habitant (US$) 6 2002 PIP/RBC
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• ACTIVITES DE SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
- Elles sont coordonnées par le chef de service de la surveillance épidémiologique. En
principe, la notification de maladie prioritaire est hebdomadaire et porte sur une liste
de 17 maladies.
Ces maladies sont les suivantes :
• Maladies à éradiquer/ éliminer : Poliomyélite, Tétanos Maternel et
Néonatal, Lèpre, Filariose lymphatique.
• Maladies à potentiel épidémique élevé : Méningites, Choléra, Rougeole,
Dysenterie bacillaire ( shigellose), Dengue, Peste, Fièvre Jaune et Autres
Fièvres hémorragiques virales ;
• Maladies constituant des problèmes majeurs de santé publique:
Paludisme, VIH/SIDA/IST, Tuberculose, Hépatite B, IRA chez les moins de
cinq ans, Diarrhées aiguës chez les moins de cinq ans.
- La transmission des données de la surveillance de routine est hebdomadaire.
- Par ailleurs, un bulletin national de santé publique trimestriel et des bulletins
hebdomadaires de retro-information sont diffusés ; Un rapport semestriel de
statistique a été élaboré donnant une idée du profil épidémiologique du pays.
o D) ACTIVITES DE LABORATOIRE
Le pays ne dispose pas de laboratoire national de santé publique.
- Actuellement, les laboratoires des CHR/CHN ainsi que ceux des centres de santé de
districts sont en étroite collaboration avec le service de surveillance épidémiologique
dans la lutte contre les épidémies.
- Le transport des échantillons se fait ainsi :
-Des postes de santé vers les laboratoires des Centres de Santé de District
-Des laboratoires des centres de santé vers les laboratoires des centres
hospitaliers régionaux.
-Des laboratoires des centres hospitaliers régionaux vers le laboratoire El-
Maarouf ( Grande-Comore).
-Le cas échéant, du laboratoire El-Maarouf vers les centres collaborateurs
OMS ou les instituts spécialisés pour la confirmation des épidémies (dengue
en 1992 ( Institut Pasteur de Madagascar); choléra en 1998 ( Institut Pasteur
de Paris); épidémie de chikungunya en 2005 (KEMRI; CDC) et rougeole en
2005 (KEMRI)).
o E) PNAC
La Pharmacie Nationale Autonome des Comores (PNAC) assure l’approvisionnement
et la distribution des médicaments essentiels dans les formations sanitaires. Elle dispose
dans chaque île d’un dépôt de médicaments et de matériel médical et aussi des dépôts de
vente. L’évaluation du secteur pharmaceutique en 2003 a fait ressortir l’existence de dépôts
pharmaceutiques non conformes au code de la santé publique. De même 89,5% des
vendeurs de médicaments ne sont pas qualifiés.
Bien que des mesures aient été prises depuis 1999 pour réduire les taxes sur les
médicaments essentiels, la disponibilité en médicaments est très faible : 54,4% à Ngazidja,
36% à Anjouan et 36% à Mohéli soit une moyenne nationale de 43,6%.
Il n’existe pas de laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments importés
ou conditionnés localement. Par ailleurs, on note un développement du marché illicite des
médicaments, une disparité des prix selon les structures ainsi qu’une absence de contrôle
systématique des prix des médicaments.
Les antiviraux, les autres molécules et produits y compris le matériel de protection
destinés à la lutte contre le virus aviaire seront stockés à la PNAC . Cette dernière en
15

collaboration avec l’OMS assurera l’approvisionnement du pays en médicaments et
matériel de protection de qualité.
o F) PEV
Le PEV est sous tutelle de la Direction de la Santé Familiale de la Vice-présidence chargée
de la santé et est géré par une Coordinatrice Nationale qui, avec un logisticien constituent le
staff PEV au niveau central. Au niveau de chaque île le PEV est géré par un chargé du
programme PEV sous la supervision du Directeur Général de la Santé de l’Ile. Au niveau
périphérique (districts et postes de santé) les activités de vaccination sont assurées
totalement ou partiellement par des agents de santé sous la supervision du médecin chef
des districts.
La Coordination Nationale a pour missions principales la définition des orientations
stratégiques, la mobilisation des ressources et le suivi d’ensemble des activités. Elle apporte
son appui technique aux îles suivant les besoins de ces dernières.
Aux Comores, les distances sont minimes et plus de 80% de la population se trouvent dans
un rayon accessible pour bénéficier correctement des services de vaccination.
En ce qui concerne la sécurité des injections et le besoin en incinérateurs, tous les districts
utilisent des seringues autobloquantes et des boîtes de sécurité pour y mettre les seringues
utilisées. Cependant tous n’ont pas d’incinérateurs pour brûler ces seringues. D’où la
nécessité d’en construire pour les centres qui n’en ont pas.
Les vaccins et le matériel de vaccination sont assurés par les partenaires et stockés au
niveau de la Pharmacie Nationale et Autonome des Comores (PNAC) où se localise la
chambre froide. Le responsable du dépôt central de la PNAC s’occupe aussi du stockage et
de la gestion des vaccins au niveau central. Le fonctionnement de la chaîne de froid du PEV
est assuré par le technicien de maintenance de la PNAC. Il existe un site de stockage des
vaccins de chaque île, où les districts s’approvisionnent mensuellement en vaccins et
matériels de vaccination. Ces sites de stockage sont localisés au niveau des Directions
Générales de la santé de chaque île.
o G) DEPARTEMENT DE L’ELEVAGE
Le département de l’élevage est composé de trois services suivants:
• le service de vétérinaire et de santé animale,
• le service de santé publique,
• le service d’amélioration génétique et de production animale.
- Le service de vétérinaire et de santé animale a pour mission de :
o assurer la pratique de médecine préventive
o lutter contre les zoonoses qui menacent la santé humaine ( rage, tuberculose,
charbon…)
o faire une surveillance épidémiologique
- Le service de santé publique a pour missions de
o Veiller au respect des normes de contrôle et d’inspection sanitaire
o Contribuer à la garantie de la sécurité alimentaire
- Le service d’amélioration génétique et de production animale a pour missions de :
o Améliorer la race locale et productive existante
o Favoriser la diffusion génétique par la mise en place de centre d’insémination
artificielle
o Concevoir une politique de formation des ressources humaines.
o Encourager et appuyer à la création des fermes privées d’élevage
Trois organisations professionnelles des aviculteurs intensifs sont présents aux Comores :
ASAVIC ( Association des Aviculteurs Comoriens) à Ngazidja, UGAA (Union des
Groupements des Aviculteurs d’Anjouan) à Ndzuwani et ASPAVIM ( Association des
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Producteurs Avicoles de Mwali) à Mwali. Elles assurent surtout la fonction
d’approvisionnement en intrants avicoles (poussins et aliments) et de représentation.
Une ONG spécialisée en élevage, ACTIV ( Association Comorienne des Techniciens et
Infirmiers Vétérinaires), encadre les aviculteurs sur les plans d’approvisionnement en intrants
vétérinaires, des soins vétérinaires et des conseils zootechniques et de la formation
technique.
L’élevage est considéré par la majorité de la population comme une activité secondaire qui
intervient en appoint à la production agricole ou, plus rarement, d’une autre activité.
Les animaux élevés sont majoritairement des ruminants : bovins, caprins, ovins. Les autres
animaux domestiques sont quasiment absents, à l’exception de quelques ânes à Moheli et
de quelques initiatives de cuniculiculture en Grande Comore et à Anjouan.
L’élevage traditionnel de volailles est l’apanage des femmes et des enfants et est constitué
pratiquement de gallinacés, à l’exception de quelques palmipèdes.
L’élevage porcin est inexistant conformément à la tradition Comorienne.
Sur le plan sanitaire, la situation d’insularité des Comores les a protégées des principales
épizooties qui ont frappé le continent africain (peste bovine, fièvre aphteuse, péripneumonie
contagieuse, septicémie hémorragique…). Le charbon symptomatique est présent en
Grande Comore depuis 1970 et à Anjouan depuis 1996. Les parasitoses sont bien présentes
et semblent constituées les contraintes principales de l’élevage des ruminants.
Les compétences présentes sont limitées par l’absence d’une politique de promotion et
d’incitation dans le domaine de la formation spécifique en élevage et en médecine
vétérinaire.
• Les volailles
Les Comores s’offrent comme plate-forme d’échanges entre plusieurs pays. Une grande
route maritime relie de grands pôles économiques émergents : la Chine, l’Inde, la Malaisie,
le Brésil et l’Afrique du Sud.
Il est à noter que la volaille consommée aux Comores est importée principalement du Brésil
sous forme de viande congelée tandis que les poussins vivants sont importés de Maurice.
o L’aviculture traditionnelle
Les données récentes font défaut, les chiffres estimés sur la base de l’enquête réalisée par
le CEFADER 2 sont les suivantes:
Grande Comore Anjouan Mohéli Total
Nombre d’éleveurs 9 800 8 900 1 400 20 100
effectifs 48 800 100 400 11 650 160 850
Les effectifs globaux et relatifs font ressortir l’importance accordée à cet élevage à Anjouan.
Quand ces animaux sont en nombre important, ils peuvent entraîner des problèmes de
voisinage. Ils se nourrissent de déchets de cuisine ou/et de ce qu’ils peuvent trouver au
cours de leur divagation diurne.
Les problèmes rencontrés par cet élevage sont multiples. La principale est d’ordre sanitaire :
la pseudo-peste aviaire (maladie de Newcastle) ravage chaque année un effectif important
en saison sèche froide (juin, juillet) principalement. Mais les pertes par prédation, accidents
et vols sont également très importantes.
2 Evaluation du Programme d’Appui au Développement de l’élevage aux Comores, mai 2001
17

o L’aviculture intensive
Cet élevage est surtout présent à la Grande Comore où environ 10 000 poules pondeuses et
80 000 poulets de chair sont produits chaque année. A Anjouan, l’effectif actuel est de 900
poules pondeuses et 6795 poulets de chair.
Les 61 éleveurs recensés au niveau de la Grande-Comore sont localisés dans plusieurs
villages mais les principaux fournisseurs possédant plus de 500 poules se trouvent dans les
villages suivants :
‣ Hetsa, Mdjoiezi (Hambou)
‣ Tsoralé (Dimani)
‣ Zivandani, Vounambadani, Tsidjé (Itsandra)
‣ Bibavou (Hamavou)
‣ Chamlé, Tsaoueni (Mboudé).
A Anjouan, 21 éleveurs ont été répertoriés. Ils sont localisés dans certains villages
principalement dans les villes de Mutsamudu, Domoni et Ouani.
Au niveau de Moheli, trois poulaillers fonctionnent actuellement dont 2 à Fomboni et 1 à
Djoiezi.
• Evaluation de la faune vectrice ,des voies migratrices et des
sites de vie des oiseaux migrateurs
Aux Comores, selon les plus récentes estimations, on peut observer de 99 à 103 espèces
d’oiseaux dont 57 sont des espèces nicheuses indigènes des Comores. Ces espèces sont
reparties en 43 familles d’origine africaine, malgache, asiatique, en plus des espèces dont
l’origine est inconnue. L’endémisme est fort marqué avec 13 espèces endémiques et 34
sous-espèces endémiques dont 32 a une seule des îles. Les espèces endémiques méritent
une attention particulière car leur biotope est fortement menacé.
Des 57 espèces d’oiseaux nicheuses des Comores, 23 sont forestières. Les habitats les plus
sont à des altitudes supérieurs à 1200 mètres pour la Grande-Comore, 800 mètres pour
Anjouan et 400 mètres pour Moheli.
Les oiseaux migrateurs sont majoritaires observés sur les plages et les mangroves à la
Grande-Comore, sur les îlots à Moheli et sur les lacs à Anjouan. De nombreuses espèces
notamment européennes hivernent dans l’archipel dont le chevalier ginette. Certains
espèces d’oiseaux marins, les frégates et les sternes séjournent aux Comores sans y nicher.
Ces populations peuvent avoir une importance mondiale.
La répartition des espèces endémiques est la suivante : 5 espèces sont endémiques à la
Grande-Comore, 4 espèces sont endémiques à Mohéli, 1 espèce est endémique à Anjouan,
1 espèce est endémique aux 3 îles et 2 espèces sont endémiques à Mohéli et à la Grande-
Comore. L’île de Moheli est la plus densément peuplée en oiseaux.
18

Site de vie des oiseaux migrateurs
Selon les cartes des voies migratoires établies par la FAO, les Comores seraient une étape
intermédiaire ou finale située sur une voie partant de l’Europe du Nord passant par la
Méditerranée, l’Afrique du Nord-le Moyen Orient, l’Afrique de l’Est, le Canal de Mozambique
pour aboutir en Afrique du Sud. Les Comores sont situées sur le trajet des migrateurs
paléarctiques.
Une autre voie migratrice entre l’Afrique de l’Est, les Comores, Madagascar, la Réunion et
Maurice est aussi active. De plus l’île Maurice, probablement la Réunion et les Seychelles
reçoivent des oiseaux migrateurs en provenance de l’Asie.
19

Les habitats des oiseaux migrateurs seraient localisés dans les lieux géographiques
suivants :
LOCALISATION PROBABLE DES SITES DES OISEAUX MIGRATOIRES
TYPES NGAZIDJA NDZUWANI MWALI
Mangroves
Bangoi Kouni, Domoni
Ya Boini, Iconi,
Vouadjou, Chindini,
Ouroveni
Bimbini, Bambao
Marais côtiers
Lacs
Iconi, Sambamadi
(Chomoni), Bangoi
Kouni
Lac Ha Ntsongoma
(Bahani Karthala), Lac
salé Nyamawi (Bangoi
Kouni)
Pomoni
Lac Ndzialandzé
(Mont Tringi), Lac
Dziya Lautsunga
(Dindri)
Nyambo Ya Wamaoré,
Mihondoni, Mdjawashé,
Miremani, Trandrama,
Mbwanifungé, Bandani,
Mtsinavuni, Shishiwa
Buelamanga, Itsamia
Lac Dziani Bunduni
(Itsamia), Lac Dziani
Mlabanda (Djando)
Sources Marines Multitude de sources
marines : Fumbu
Intérieures Massif de la Grille
(Bondé, Suu,
Hamwandzé,
Nombreuses plus
ou moins
permanentes : 14
Mkudusi) ; Massif de
Mbadjini (Dzitsoni,
Sandani, Suni)
Cours d’eau Aucun Plus ou moins
permanents : 40
Plus ou moins permanents :
20
- 6. INFRASTRUCTURES
o A) ENERGIE
La principale source d’énergie aux Comores est le bois (78 % des besoins énergétiques)
suivie des hydrocarbures (20 %). Les autres sources d’énergie (électricité, gaz butane, etc.)
représentent environ 2 % de la consommation des ménages comoriens :
C’est une société d’Etat (Ma- Mwé) qui fournit l’électricité,
Le secteur de l’énergie se caractérise par :
Une production électrique essentiellement à base thermique diesel avec une centrale
principale de production dans chaque île avec une puissance globale installée de 20 MW et
une production annuelle brute de 40 MWH. Malgré, le renouvellement du parc de production
depuis l’année 2000, l’achat des moteurs d’occasion et le problème de maintenance
préventive sont les principales sources des pannes fréquentes des moteurs et d’un coût
d’entretien très élevé.
o B) INFRASTRUCTURES ROUTIERES
Le réseau routier national et régional, est constitué de 553 km de routes bitumées et de 240
km de routes et pistes en terre. Ce réseau routier est caractérisé par des dégradations, un
entretien non régulier, une largeur trop réduite, de routes en terres non praticables pendant
de longues périodes de l’année.
o C) INFRASTRUCTURES PORTUAIRES
Les Comores disposent d’un port international, situé à Mutsamudu, capitale de l’île
d’Anjouan (Nzouani). Mohéli et la Grande Comore disposent chacune d’un port pouvant
accoster des navires de petite capacité ou des boutres. Le transport inter île et régional est
20

assuré par des boutres, vedettes et des petits navires. Il est assuré par le secteur privé. A
noter que le transport maritime est le moyen de transport le plus utilisé pour les échanges
inter îles.
o D) INFRASTRUCTURES AEROPORTUAIRES
Les Comores disposent d’un Aéroport International, le Moroni Prince Saïd Ibrahim, situé à
Hahaya à 21 km au nord de Moroni (Grande Comores) est accessible par une seule route à
une voie.
La clôture de la piste est en état de délabrement. Toutefois , des efforts de réaménagement
des infrastructures aéroportuaires sont en cours.
L’Union des Comores vient d’adhérer à l’Agence de la sécurité pour la navigation aérienne
en Afrique et à Madagascar (ASECNA) en vue de l’amélioration des conditions sécuritaires
du trafic aérien.
La communication entre les îles et avec l’extérieur se fait par voies aérienne et maritime.
o E) TELECOMMUNICATIONS
Le réseau téléphonique du pays permet d’exploiter environ 60 % de la capacité installée,
alors qu’il y a une demande de raccordements téléphoniques non encore satisfaite. Cette
situation quelque peu paradoxale s’explique par la saturation des câbles actuels et le
raccordement de nouveaux abonnés et exige l’installation de nouveaux câbles à partir des
centrales téléphoniques qui dépasse la capacité d’investissement actuel du COMORES
TELECOM
Depuis janvier 2004, les Comores disposent d’un réseau de téléphone cellulaire qui couvre
l’ensemble du territoire national.
o F) TRANSPORT PUBLIC
Les moyens de transport utilisés sont les taxi ville, les taxi brousses et les mini bus.
Ce transport public est dans les mains du secteur privé. Taxis camionnettes et minibus sont
peu entretenus et surchargés (source d’accidents de la circulation).
21

PLAN DE PREPARATION ET RIPOSTE
22

I. EPIDEMIOLOGIE
- 1. PANDEMIE GRIPPALE D’ORIGINE AVIAIRE
Parmi les menaces infectieuses auxquelles nous nous préparons, la menace de
pandémie grippale est une des plus redoutées.
Pourtant la grippe est une infection virale saisonnière, le plus souvent bénigne, et
réputée banale bien qu’elle fasse en réalité chaque année en moyenne plusieurs milliers de
décès (entre 1000 et 17 000 décès selon les années chez les plus de 75 ans).
Une pandémie se définit comme une forte augmentation dans l’espace et dans le temps
des cas de grippe accompagnée d’un nombre de cas graves et d’une mortalité élevée. Elle
résulte de l’introduction dans l’espèce humaine, le plus souvent à partir d’un réservoir
animal, d’un virus grippal complètement nouveau vis à vis duquel la population n’est pas
encore immunisée. Cette variation antigénique brutale, prend le nom de, cassure
antigénique.
Il y a en effet 2 modes de variation principale des virus grippaux, l’une progressive, le
glissement, l’autre brutale, la cassure.
Le glissement est dû à l’accumulation de mutations ponctuelles de gènes qui provoquent des
modifications mineures du virus. Cette accumulation entraîne une différence antigénique qui
aboutit à une moindre reconnaissance du nouveau virus par les systèmes immunitaires. Il
est responsable des épidémies saisonnières hivernales et impose le changement des
souches vaccinales.
La cassure, variation antigénique brutale majeure des protéines antigéniques de surface
(hémagglutinine et quelquefois neuraminidase) du virus grippal A, donne naissance à un
nouveau virus. L’immunité préexistante ne protège pas. La cassure résulte d’échanges entre
souches animales et humaines qui sont rares. Elle est à l’origine des pandémies, mais,
après une pandémie potentielle, le virus circule dans l’espèce humaine et s’installe pour
induire des épidémies. La cassure est consécutive à un événement de réassortiment entre 2
virus parentaux d’origine différente, ou à la transmission intégrale d’un sous-type de virus
animal inconnu chez l’homme ou enfin à la ré-émergence chez l’homme d’un sous- type
jadis humain.
Plusieurs pandémies sont survenues au cours du 20ème siècle, provoquant plusieurs
millions de morts. Le taux de morbidité lors d’une pandémie est très supérieur au taux de
morbidité observé lors d’une épidémie, 25 à 50% de la population ont été atteints dans les
pandémies précédentes, voire 100% dans certains communautés (villages etc …).
Même si le rapport du nombre de décès chez les sujets malades, qui définit la létalité,
apparaît faible, jusqu'à 2,5 à -3 %, il est très supérieur à celui observé lors d’une épidémie
saisonnière, qui est de l’ordre de 0,1% et le nombre absolu de décès est considérable.
• Risque d’émergence d’un virus grippal nouveau chez l’homme
Les virus grippaux infectent plusieurs espèces de mammifères plus ou moins proches de
l’homme : les équidés (cheval, âne) et le porc, avec lequel nous échangeons des virus
grippaux, les mammifères marines (baleines, dauphins, phoques), enfin, les oiseaux
sauvages, dont les canards migrateurs et les oiseaux domestiques chez qui on observe le
plus grand nombre de sous-types de virus de grippe A.
Les oiseaux constituent donc un véritable réservoir de virus de grippe A. Cependant, les
virus d’oiseaux, s’ils sont capables d’infecter les humains se répliquent souvent peu
23

efficacement chez l’homme et se transmettent très difficilement d’un individu humain à
l’autre.
Il ne suffit donc pas à un virus aviaire d’être enveloppé d’antigènes inconnus par les
populations humaines, faut-il encore qu’ils soient doués d’une bonne capacité à se répliquer
chez leur nouvel hôte potentiel. C’est exactement ces deux propriétés que peuvent posséder
les virus hybrides issus d’un réassortiment entre deux virus parentaux : l’un humain et l’autre
aviaire selon le principe suivant :
A l’occasion d’une co-infection d’un âne, par exemple, avec un virus humain et un virus
d’oiseau, les brins d’ARN étant physiquement indépendants, il peut se former une particule
virale hybride. Ce virus hybride ou virus réassortant, qui se forme au moment du
bourgeonnement à la fin du cycle viral, peut emprunter les gènes « internes d’adaptation » à
l’homme et les gènes H et/ou N du virus d’oiseau. Dans ce phénomène, il y a changement
complet d’une molécule de surface telle que l’hémagglutinine. Ce virus réassortant,
« humain » dedans et « oiseau » dehors, cumule l’avantage de pouvoir se répliquer chez
l’homme et celui de ne pas rencontrer de défense spécifique contre lui car les H et N aviaires
ne correspondent pas aux anticorps qui préexistent dans les populations humaines.
C’est alors un virus nouveau pour l’homme qui est potentiellement capable de provoquer une
épidémie majeure au niveau mondial ou pandémie.
• Scénarios de l’émergence
L’émergence d’une situation pandémique est liée à au moins trois types de facteurs
( écologiques, agro-pastoraux et démographiques) qui conditionnent en partie, le lieu de
l’émergence du phénomène, sa route d’expansion et nécessairement le temps dont pourront
disposer, les Comores, pour se préparer à la lutte contre la nouvelle grippe pandémique.
1. Les facteurs écologiques
De nombreux éléments indiquent que tous les virus portant les 15 types d’hémagglutinine
circulent au sein des populations d’oiseaux aquatiques sauvages. Des virus grippaux ont été
isolés chez des oiseaux aussi bien en Asie (Chine), en Océanie (Australie) qu’en Europe
(France) et en Amérique du Nord. Certains de ces oiseaux peuvent migrer sur de très
grandes distances allant d’un hémisphère à l’autre. De plus, pour les oiseaux d’une espèce
donnée, l’arrêt temporaire d’individus migrateurs, dans des zones particulières, permet la
rencontre entre ces derniers et des colonies sédentaires de la même espèce.
2. Les facteurs agro-pastoraux
Les migrations provoquent des « rassemblements cosmopolites » d’espèces très variées
d’oiseaux, mais peuvent également permettre des contacts entre des animaux sauvages
sédentaires ou domestiques et les oiseaux sauvages. Ainsi, une hypothèse largement
répandue fait des oiseaux domestiques, les intermédiaires entre les oiseaux aquatiques
migrateurs sauvages et les autres animaux domestiques comme les porcs. Il a été démontré
que le porc peut être infecté directement par des virus aviaires de façon naturelle ou de
façon expérimentale. La contamination de l’homme par des virus aviaires avec apparition
d’un syndrome grippal n’a que très rarement pu être démontrée.
L’hypothèse la plus couramment admise à l’heure actuelle, malgré l’épisode au cours duquel
l’homme a été directement contaminé par des volailles infectées, place l’espèce porcine au
cœur des événements qui conduisent à l’émergence de nouveaux virus humains. C’est ainsi,
à cause du porc que serait apparu le sous-type A(H3N2) vers 1968, en Asie, par
remplacement notamment de la molécule H2 d’un virus humain A(H2N2) par une molécule
de type H3 provenant, selon une étude phylogénétique, d’un virus de canards sauvages.
24

3. Les facteurs démographiques
Après son apparition, un virus d’un sous-type nouveau chez l’homme se transmet mal et doit
s’adapter à son nouvel hôte. Cette adaptation du nouvel hybride viral nécessite un nombre
important de cycles viraux, et donc de passages d’individus à individus. Ainsi, l’implantation
d’un nouveau virus chez l’homme nécessite un taux de contacts élevé entre individus
sensibles et individus infectés. Cette condition est rencontrée dans le cas de populations
humaines denses. Une fois qu’un nouveau virus s’est implanté chez l’homme dans une
région donnée, il va diffuser de proche en proche. Les individus infectés avec le nouvel
agent grippal peuvent le transmettre à des individus sains sur un autre continent en
seulement quelques heures, à cause des transports aériens.
-Résurgence de virus anciens appartenant à un sous-type de virus de grippe
A circulant actuellement chez l’homme
En dehors du rôle de creuset de mélange, et de maillon de transmission interspécifique, le
porc peut également constituer un « conservatoire » de virus humains. La ré-émergence
éventuelle de virus humains disparus depuis longtemps pourrait conduire à une circulation
de virus contre lesquels une partie importante des populations humaines serait dépourvue
d’immunité humorale.
-Les impasses
Il suffit qu’un des facteurs ne soit pas réuni pour que l’introduction d’un virus nouveau pour
l’espèce considérée ne conduise pas à une implantation durable marquée par une forte
épizootie ou épidémie initiale. Plusieurs exemples illustrent de tels échecs. Le plus important
et récent, est l’épisode de la grippe dite du poulet à Hong Kong en 1997. Ceci n’a pas
débouché sur la pandémie redoutée, probablement parce que le virus aviaire A(H5N1) alors
peu adapté à l’homme, était transmissible seulement par des sources très contaminantes
comme les volailles vivantes. Les hommes entre eux étaient incapables de se contaminer.
La suppression de la source contaminante a permis de faire disparaître le danger.
La connaissance des pandémies du passé nous enseigne que :
Tout d’abord, l’émergence du nouveau virus et le début épidémique se sont presque toujours
situés en Orient et plus particulièrement en Asie et l’arrivée en Europe s’est le plus souvent
faite d’Est en Ouest. La période qui sépare le premier épisode épidémique et la première
manifestation pandémique en Europe a été de plusieurs mois. Les pandémies se sont le plus
souvent signalées par une première vague, moins intense et moins sévère que la deuxième.
Le taux de morbidité associé aux pandémies était beaucoup plus élevé que ceux observés
en période inter-pandémique. Les segments de populations à risque de décès ou de
complications graves de la grippe peuvent varier au moment des pandémies par rapport aux
situations interpandémiques. Enfin, les analyses sérologiques et virologiques permettent
d’observer que les pandémies, au moins au cours du siècle dernier, ont été associées à
l’émergence d’un nouveau sous-type de virus de grippe A chez l’homme, probablement par
infusion de gènes à partir de réservoirs animaux.
- 2 . POINT DE SITUATION : EPIDEMIE DE GRIPPE AVIAIRE A (H5 N1) EN
ASIE
Le virus de la grippe aviaire peut exceptionnellement se transmettre à l’homme, comme cela
a été observé à Hong Kong en 1997 et 2003, aux Pays-Bas en 2003 et en 2004 au Vietnam
et en Thaïlande.
La transmission s’effectue lors de contacts fréquents et intensifs avec des secrétions
respiratoires et des déjections d’animaux infectés.
25

Depuis le début de la nouvelle épidémie de grippe aviaire en Asie en janvier 2004, on a
recensé un total de 43 cas humains de grippe A(H5N1) confirmés, dont 31 décès. Ces cas
sont survenus en Thaïlande (16 cas dont 11 décès) et au Vietnam (27 cas dont 20 décès).
Le tableau clinique des cas de grippe aviaire A(H5N1) observés depuis janvier 2004 est
marqué par une infection respiratoire aiguë sévère, d’évolution souvent fatale. Le diagnostic
biologique est réservé à des laboratoires très spécialisés. Des traitements antiviraux
peuvent, dans certaines situations, présenter une relative efficacité en prévention ou dans la
prise en charge thérapeutique. A l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin humain contre la
grippe aviaire A(H5N1).
La circulation concomitante d’un virus grippal humain chez les personnes exposées au virus
aviaire A(H5N1) acquis au contact d’élevages de volailles touchés par la grippe aviaire
pourrait créer les conditions de l’émergence d’un nouveau virus grippal adapté à l’homme.
Ces conditions pouvant ainsi être à l'origine d'une pandémie.
Situation des cas humains en Asie depuis le mois de juillet 2004
Au Vietnam :
Depuis la seconde vague de l’épizootie, quatre nouveaux cas humains de grippe aviaire
A(H5N1) ont été notifiés. Ils sont tous décédés, entre le 30 juillet et le 7 septembre et étaient
en contact avec des volailles infectées.
En Thaïlande :
Depuis le 9 septembre 2004, quatre cas confirmés de grippe aviaire (à ce jour 3 sont
décédés) et 1 cas probable ont été notifiés par les autorités sanitaires thaïlandaises.
Trois de ces cas constituent un foyer familial, survenu dans la province de Kampaeng Phet.
Pour l’un des cas de ce foyer, la Thaïlande et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
évoquent une possible contamination consécutive aux contacts étroits et prolongés entre
une mère et sa fille malade. Toutefois, cette possible transmission inter-humaine est restée
isolée et n’a pas donné lieu à d’autres cas secondaires dans la communauté.
Situation de l'épizootie en Asie, en Europe et en Afrique
Depuis le mois de mai 2004, de nouveaux foyers de grippe aviaire A(H5N1) ont été déclarés
officiellement en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge, en Indonésie, en Chine et en
Malaisie. En fin 2005, de nouveaux cas ont été notifié en Europe et en Afrique.
- 3 . SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE AUX COMORES
Tout au long de son histoire, les Comores n’ont jamais enregistré une épidémie de
grippe. Cependant, elles ont connu d’autres épidémies le plus souvent meurtrières. Les plus
récentes et les plus mémorables restent les épidémies de variole de 1867 à Anjouan et 1898
à Mayotte, l’épidémie de tuberculose pulmonaire de 1902 en Grande-Comore, l’épidémie de
paludisme de 1920-1923 en Grande-Comore, l’épidémie de choléra de 1974, les épidémie
de dengue de 1984 et 1992-1993 , les épidémies de Choléra de 1998-2000 et de 2001.
Cependant, au cours des épidémies de chikungunya en 2005 et de rougeole en 2004-2005,
plusieurs cas ont été notifiés et aucun décès n’a été enregistré. En mars 2006, une épidémie
de chikungunya a été confirmée à Anjouan.
A chacune de ces épidémies le coût humain était extrêmement élevé. L’absence chronique
d’un système de notification et de surveillance épidémiologique au niveau des îles a
toujours fait que le stade précoce de ces épidémies n’a jamais été décelé. C’est ainsi qu’un
système de surveillance intégrée de la maladie et la riposte est mise en place pour renforcer
le mécanisme de prévention et de lutte contre les épidémies. Cette stratégie nationale
26

effectuée à tous les niveaux du système de santé vise à la mise en oeuvre de mécanisme
efficace de veille épidémiologique de manière à pouvoir déceler rapidement les problèmes
de santé à expression épidémique et à organiser une réponse appropriée.
L’organigramme du système d’alerte est basé sur un circuit d’information impliquant
plusieurs structures : la Direction Nationale de la Santé ( Direction Nationale de Lutte Contre
les Endémies et Epidémies, Service National de Surveillance Epidémiologique), les
Ministères de la Santé de l’île( Directions Générales de la Santé ) et les différentes
structures sanitaires.
Plusieurs étapes sur le processus de mise en œuvre de la stratégie SIMR ont été réalisées :
- Sensibilisation des dirigeants, des différents acteurs et partenaires du secteur de la
santé,
- Evaluation initiale des systèmes de surveillance existants,
- Elaboration d’un plan d’action stratégique quinquennal pour la mise en œuvre de la
surveillance épidémiologique intégrée de la maladie, la préparation et la réponse aux
épidémies,
- Adaptation du guide technique de surveillance intégrée de la maladie et la riposte,
- Adaptation des modules de formation de surveillance intégrée de la maladie et la
riposte,
- Elaboration du plan de formation 2005 sur la surveillance intégrée de la maladie et la
riposte.
- Elaboration d’un plan de surveillance intégrée de la maladie et la riposte 2005.
- Formation des formateurs et du personnel de santé de district en 2005.
- 4. ANALYSE DU RISQUE AUX COMORES
Le statut sanitaire de l’Afrique par rapport à la grippe aviaire à virus H5N1, était celui d’une
région considérée jusque-là comme étant indemne de l’infection. Mais, quand on tient
compte du mode de propagation de la maladie depuis son « berceau » asiatique jusqu’aux
autres parties du monde, notamment l’Europe ; mode impliquant les mouvements
migratoires d’oiseaux sauvages, l’on convient avec les spécialistes, que le continent africain
est exposé à un risque très élevé. La détection de foyers au Nigeria, au Niger, en Egypte, au
Cameroun, au Burkina Faso, au Côte d’Ivoire et en Djibouti vient corroborer les craintes
exprimées par les experts.
Les spécialistes s’accordent également à dire que notre continent n’est pas prêt à riposter
de manière adéquate à une flambée épizootique consécutive à l’introduction du virus H5N1.
Ainsi, il apparaît nécessaire d’évaluer ce risque et ses conséquences pour les Comores.
1. Risque d’introduction de la maladie
L’infection de grippe aviaire à virus H5N1 peut atteindre notre pays par l’intermédiaire des :
Mouvements migratoires d’oiseaux sauvages ;
Importations de poules congelées, de poussins d’un jour, d’œufs de consommation et
à couver, d’oiseaux d’ornement ....
Personnes ayant séjourné dans les pays déjà touchés par la maladie (dans une
moindre mesure)
27

Mouvements migratoires d’oiseaux sauvages :
La propagation de la maladie par certaines espèces d’oiseaux migrateurs, particulièrement
les espèces aquatiques marines et d’eau douce est communément admise. Le nombre
d’oiseaux venant du paléarctique n’est pas à négliger.
Aux Comores, quelques voies de migration ont été identifiées et au total c’est une trentaine
d’espèces d’oiseaux qui arrivent sur notre sol.
La seule présence d’oiseaux sauvages, fussent-ils infectés, ne suffit pas pour déclencher un
foyer de grippe aviaire. Il faut pour cela, l’existence d’oiseaux domestiques sensibles.
Au niveau de notre pays, il existe au moins une volaille dans chaque village. Mieux,
beaucoup de ménages élèvent des poules, des canards,… ces animaux qui vivent pour la
plupart en liberté, peuvent se mêler sur les décharges avec les oiseaux sauvages, tous à la
recherche de nourriture.
Importations des produits avicoles
Les pays de l’Asie du Sud-est comptent parmi les plus grands producteurs de viandes de
volaille au monde. En temps normal, ils exportent leur production vers la partie du monde à
partir de laquelle nous nous approvisionnons traditionnellement. Les subtilités du commerce
international aidant, on ne peut formellement exclure la probabilité que cette production ait
un jour franchi nos frontières nationales sous une autre estampille.
Depuis longtemps, les Comores sont chroniquement déficitaires en matière de couverture
des besoins de sa population en protéines animales. En outre, son aviculture n’est pas
encore reconstituée et pour y remédier, elles importent chaque année plusieurs tonnes de
viande de volaille, des milliers d’œufs de consommation et à couver et des poussins d’un
jour. N’ayant pas la maîtrise de la traçabilité de ces produits avant leur accès à notre
territoire, le risque d’introduction frauduleuse de ceux venant des régions ou pays déjà
infectés est très élevé en cette période de crise.
Personnes de retour des pays infectés
Beaucoup de pays conseillent à leurs ressortissants se rendant à l’extérieur, notamment
dans les pays où des foyers de grippe aviaire ont été déclarés, d’éviter des endroits où ils
peuvent entrer en contact avec des oiseaux vivants (fermes d’élevage de volaille, des
marchés à bestiaux et autres points de rassemblement d’oiseaux). En effet, ils peuvent y
ramener des matières virulentes par exemple incrustées dans leurs chaussures.
Certes, l’hypothèse de voir les mêmes personnes peu après leur retour, entrer en contact
avec les oiseaux vivants en portant les mêmes habits et /ou chaussures, est faible, mais elle
n’est pas à écarter totalement.
A la lumière de ce qui précède, si la propagation de la grippe aviaire à virus H5N1 se
poursuit, le risque de son introduction aux Comores n’est pas négligeable.
2. Risque de propagation de la maladie
La grippe aviaire est une maladie émergente. De ce point de vue, elle n’est pas connue du
grand public. A cette méconnaissance s’ajoute le faible maillage du territoire national par les
techniciens nationaux d’épidémiosurveillance des maladies animales.
28

En outre, l’aviculture traditionnelle se caractérise par l’absence d’attention de la part des
propriétaires d’oiseaux et des services publics. Au niveau des quelques élevages semi
modernes où sont appliqués des programmes de prophylaxie, toutes les mesures de
biosécurité ne sont pas scrupuleusement observées.
Il y a donc lieu de se faire quelques soucis car, une fois introduite, par quelque modalité que
ce soit, la maladie peut d’abord faire du chemin avant qu’elle ne soit suspectée. C’est
l’occasion de donner tout son relief et toute son importance au volet communication et
sensibilisation de ce plan.
3. Difficultés pour éradiquer un foyer
La suspicion d’un foyer de grippe aviaire implique, dans les heures qui suivent, pour ne pas
dire dans l’immédiat, la mobilisation des moyens humains, matériels et financiers.
En effet, des hommes doivent se déployer et être mobiles sur le terrain. La grippe aviaire est
une maladie très redoutée, et par la sensibilisation, les populations sont sensées savoir que
l’arme la plus appropriée pour son contrôle et son éradication est l’abattage sanitaire dans
un certain rayon autour du foyer. Ce qui pose sans détour le problème de l’indemnisation
des propriétaires. L’efficacité étant à ce prix.
Dès lors que la résolution de ce problème n’est pas abordée de manière réaliste et
concrète, même si aux Comores, l’effectif global des volailles n’est pas assez important, on
doit s’attendre à la multiplication des foyers consécutive à la dissimulation et au transfert des
oiseaux malades ou contaminés dans d’autres localités.
A l’instar d’autres pays, un fonds d’urgence réellement alimenté et mobilisable en temps
opportun, doit être constitué dans le cadre de ce plan.
1. Sites à risque
L’archipel des Comores est un pays dont la végétation reste luxuriante toute l’année et le
climat favorable à la biologie de nombreuses espèces animales. Les portes d’entrée des
marchandises, y compris les oiseaux vivants ou abattus, sont nombreuses. Toutes ces
conditions font de l’ensemble du pays, l’existence des zones à risque.
Cependant, certains biotopes en particulier à Anjouan et à Moheli tels que les bords des
mers et des lacs, les étangs et les rivières, situées sur l’itinéraire des oiseaux migrateurs,
présentent un risque plus accru.
Les fermes avicoles et les sites ornithologiques sont également des lieux où le risque est
considéré comme étant plus élevé qu’ailleurs.
2. Personnes à risque
Si l’épizootie actuelle de grippe aviaire à virus H5N1 se propageait jusqu’à certains pays
de l’Afrique à l’occasion des mouvements migratoires d’oiseaux sauvages, ou suite à
l’introduction frauduleuses de volailles vivantes ou d’oiseaux d’ornement infectés, le
risque de contamination concernerait d’abord les personnes qui ont une activité
professionnelle en contact étroit avec les oiseaux. Aux Comores, ces éventualités
peuvent se présenter par :
Les éleveurs et leur famille, les ouvriers avicoles (volaillers) et plus généralement
toutes les personnes intervenant dans les élevages de volailles;
Les équipes qui auraient à effectuer les opérations d’abattage sanitaire et de
désinfection ;
Les médecins et le personnel soignant si d’aventure s’établissait une transmission
interhumaine de la maladie.
29

3. Conséquences socio-économiques de l’introduction de la maladie
La grippe aviaire est, avec la maladie de Newcastle, l’une des maladies les plus
meurtrières des élevages avicoles. Sa transmission, certes encore limitée, à l’homme
constatée dans les pays d’Asie et plus récemment en Turquie, en Egypte et en Djibouti,
justifie les craintes qu’elle suscite. L’introduction de cette maladie aux Comores aura
assurément des conséquences socio-économiques très importantes, ce à plusieurs
niveaux.
D’abord, sur la sécurité alimentaire et le niveau de revenus des quelques éleveurs que
le pays dispose. En effet, la maladie une fois introduite, appellera de la part des autorités
de la production, l’application des mesures de police sanitaire. D’importantes quantités
de volailles seront ainsi abattues, privant les populations d’une source de protéines
animales bon marché. Les opérateurs engagés dans la reconstitution du tissu d’élevages
semi modernes, seront ruinés. On assistera alors à l’effondrement de la politique de
relance des productions animales.
Au plan de la santé publique, la survenue de cas humains va représenter un nouveau
défi. Or, d’autres maladies comme le paludisme, la tuberculose, font déjà peser un lourd
fardeau sur les services de santé et les ressources humaines et financières disponibles.
Cette perspective que personne ne souhaite, mais qu’il faudrait malgré tout envisager,
pourrait conduire à l’effondrement du système de santé.
Enfin, la réglementation zoo sanitaire international voudrait, en cas de foyer de maladie
dans un pays voisin, que des restrictions appropriées soient appliquées à l’encontre du
pays concerné par voie aérienne et maritime. Les échanges commerciaux des produits
avicoles et d’oiseaux vivants avec l’extérieur seront entravés.
4 Scénarios de l’émergence de grippe humaine aux Comores
Par sa situation géographique, les Comores sont visités par des oiseaux migrateurs et ne
sont pas à l’abri de cette épidémie. Le système de contrôle aux frontières au niveau des
ports et aéroports mérite d’être renforcé en respectant les normes régissant le commerce
international entre les pays.
La population du pays n’est actuellement pas suffisamment informée sur les modalités de
transmission, de prévention et les conduites à tenir face à cette nouvelle épidémie.
Malgré, l’accessibilité aux structures sanitaires, l’existence d’au moins un médecin dans
chaque district et d’au moins 4 para-médicaux, et la disponibilité des quelques molécules
(antibiotiques ) dans les districts, la perte de vie humaine serait considérable en cas
d’émergence d’une situation pandémique aux Comores. Elle pourrait affecter plus du
tiers de la population car le pays a une forte densité ( 309 habitants/km² ), un faible
niveau d’alphabétisation (56 %) et une population jeune (53 % moins de 20 ans) qui est
vulnérable au virus H5N1.
Lors des récentes épidémies de choléra, le taux de létalité était moins de 1%, mais pour
le virus H5N1, non seulement les structures sanitaires seraient submergés comme lors
de l’épidémie de chikungunya en 2005, mais le taux de létalité pourrait attendre 50%
faute de l’immunité au virus influenza chez les citoyens Comoriens et la non disponibilité
des antiviraux.
30

En dehors de ce taux élevé de morbidité et de mortalité, la population sera exposée à
une pénurie alimentaire étant donné que plus de 60% des produits sont importés.
Ainsi, Il est nécessaire de mettre en œuvre le « Plan national de préparation et de riposte
à une éventuelle pandémie de grippe humaine d’origine aviaire élaboré en octobre 2005
et révisé en avril 2006 » , développé grâce à l’appui de l’OMS et des autres partenaires
au développement et le document élaboré par le secteur élevage « contrôle des risques
d’introduction de la grippe aviaire et lutte contre la grippe aviaire aux Comores ». Pour
cela, tous ces plans sectoriels ont été consolidés en un plan national unifié, sous le
leadership du comité interministériel national. Ce dernier nommé par arrêté ministériel
N°06–006/VPCMSSPCFTRA est appuyé par le Comité National de Lutte Contre les
Epidémies. L’appui du système des Nations Unies conformément aux recommandations
de la réunion de Libreville du 20 au 22 mars 2006 constitue un atout pour la réalisation
de ce plan.
Ce plan de mise en œuvre 2006-2008 propose les interventions et activités nécessaires
à la préparation et à la riposte face à une éventuelle pandémie de grippe aviaire
II. BUT
Mettre en place un système opérationnel de surveillance de la grippe aviaire à la
phase actuelle de prépandémie afin de réduire le risque d’émergence d’un virus pandémique
et à recueillir des informations plus complètes sur cette maladie.
III. Objectifs :
Objectif général:
Prévenir et minimiser les risques de l’introduction de la grippe aviaire aux Comores
pour la préservation de la santé de la population comorienne, la sauvegarde de l’économie
avicole nationale et la biodiversité
Objectifs Opérationnels :
1. Assurer un suivi permanent des sites régulièrement fréquentés par les
oiseaux migrateurs ;
2. Assurer la formation des agents de santé animale, des agents de santé
humaine et de l’environnement en matière de surveillance et de gestion des
cas humains et aviaires;
3. Mettre en place un système efficient de circulation de l’information sur la
grippe aviaire;
4. Mettre en place un mécanisme d’information, de communication et de
sensibilisation des populations ;
5. Renforcer les capacités des laboratoires nationaux pour l’acheminement des
échantillons,
6. Mettre en place un plan d’intervention d’urgence sanitaire en cas d’apparition
de la grippe aviaire.
31

IV. STRATEGIES D’INTERVENTION
Selon l’OMS, 6 nouvelles phases sont définies :
En situation 1, il ne circule chez l’animal aucun virus aviaire "hautement pathogène", c’est
à dire occasionnant un risque substantiel de maladie humaine.
En situation 2, un tel virus hautement pathogène provoque une épizootie à l’étranger
(situation 2A) ou en Union des Comores (situation 2B).
En situation 3. Existence d’une contamination de l’animal à l’homme sans transmission
inter humaine. 3A si ces cas sont à l’étranger ; 3B s’ils sont en Union des Comores.
En situation 4, il existe une transmission inter humaine limitée, due à un virus encore mal
adapté à l’homme, qui provoque des cas humains groupés et limités géographiquement.
En Situation 5, ces foyers de cas humains groupés s’étendent géographiquement, et ne
sont plus maîtrisables.
La Situation 6, c’est la situation « pandémique » à proprement parler. Elle correspond à
une forte transmission interhumaine et une extension géographique rapide et massive.
Actuellement aux Comores, on est en Situation 2A, qui est la situation où il n’y a pas de cas
confirmés animal ou humain mais avec un risque d’introduction de la maladie au regard de
l’apparition de cas aviaires dans d’autres pays.
Ce plan s’articule sur les axes stratégiques suivants :
1. la communication,
2. la surveillance
3. la préparation de la réponse appropriée sur les cas suspects animal et/ou humain,
4. la riposte en cas de confirmation de cas humain et/ou animal.
Les équipes des différents ministères vont collaborer pour la mise en place d’un système
intégré de surveillance de la grippe aviaire
V. MESURES URGENTES ET ACTIVITES
Mesures urgentes à prendre face a la menace d’introduction de la grippe aviaire en Union
des Comores pour la période avril 2006 à mars 2008
1. Mise en place de Comité de Lutte multisectoriel à tous les niveaux: national, île,
district et assurer leur fonctionnement
1.1. Prendre des arrêtés/ décrets... portant création des comités de lutte multisectoriel à tous
les niveaux
2. Mise en œuvre de l'Interdiction de l'importation de la volaille et produits dérivés
provenant des pays touchés
2.1. Assurer le contrôle aux niveaux aéroportuaires et portuaires
2.2. Diffuser l'arrêté d'interdiction
3. Elaboration d'un plan de communication
3.1. Elaborer des messages en direction des groupes cibles
3.2. Diffuser les messages sur les radios et les télévisions
3.3. Organiser des réunions de sensibilisation avec les communautés
32

3.3. Organiser des ateliers de sensibilisation avec les leaders d'opinion
3.4. Organiser des ateliers de sensibilisation avec les journalistes
3.5. Organiser des ateliers de sensibilisation avec les enseignants
3.6. Organiser des ateliers de sensibilisation avec les membres d'ONG et Associations
3.7. Organiser des ateliers de sensibilisation avec les agents des Forces de défense et
sécurité
3.8. Organiser des ateliers de sensibilisation avec les Autorités administratives, coutumières
et les élus locaux
3.9. Appuyer les structures identifiées pour le relais de l'information
4. Surveillance active
4.1. Suivre 2 fois par mois tous les sites d'observation des oiseaux migrateurs
(dénombrement, recherche de cas)
4.2. Organiser des enquêtes épidémiologiques dans les zones ciblées
4.3. Assurer la notification journalière de l'information sur la grippe aviaire à tous les niveaux
4.4. Faire la situation de toutes les fermes avicoles
4.5. Former les acteurs en surveillance et à la lutte contre la grippe aviaire (Formateurs, la
formations en cascade)
4.6. Acquérir un appui technique international
4.7. Assurer la recherche active des cas animal et humain de grippe aviaire
4.8. Elaborer des modules de formation technique spécifique des agents de l'environnement,
de la santé humaine et animale
5. Interdiction de vente et saisie de volaille, œufs sur les marchés dans les zones
affectées par la grippe aviaire
5.1. Renforcer les contrôles inopinés des marchés
5..2. Effectuer des prélèvements sur des échantillons pris au hasard pour le dépistage de la
grippe aviaire
5.3. Appliquer les textes en la matière
6. Incinération de tout oiseau ou volaille mort
6.1. Appliquer les directives pour l'incinération
7. Abattage, incinération de volailles contaminées et désinfection des locaux
7.1. Elaborer les directives d'abattage et d'incinération
7.2. Diffuser les directives
7.3. Evaluer et indemniser les propriétaires
33

7.4. Mettre en place des équipements d'abattage et d'incinération
7.5. Mettre en place des désinfectants appropriés
8. Surveillance étroite des mouvements des personnes et d'animaux dans les zones
contaminées
8.1. Sensibiliser la population pour éviter tout contact avec les zones contaminées
8.1. Sensibiliser la population pour éviter tout contact avec les zones contaminées
9. Interdiction totale de la chasse aux oiseaux migrateurs jusqu'à nouvel ordre
9.1. Mener des campagnes de sensibilisation en direction des groupes cibles (notamment
les éleveurs, enfants ..)
9.2. Renforcer le dispositif de contrôle et de suivi au niveau du terrain
10. Mise en place d'un dispositif de dépistage des cas animaux et humains suspects
10.1. Faire des prélèvements chez les animaux suspects
10.2. Faire des prélèvements chez les personnes suspectes
10.3. Elaborer des directives de dépistage des cas humains
10.4. Diffuser les directives dans les services concernés
11. Protection du personnel de surveillance, d'intervention et de prise en charge
11.1. Doter les équipes d'intervention en matériel de protection (gants, combinaisons,
masques, bottes, …)
11.2. Former le personnel de santé, animale, humaines et de l'environnement à l'utilisation
de ce matériel
11.3. Fournir des désinfectants en quantité suffisante
12. Constitution de stocks de médicaments
12.1. Acquérir les médicaments pour la prise en charge des cas (antiviraux, antipyrétique,
antibiotique…)
12.2. Pré positionner des médicaments dans les centres de prise en charge
13. Constitution de stocks de Vaccin
13.1. Acquérir les vaccins contre virus H5N1 (animal et humain)
13.2. Pré positionner les vaccins dans les centres de Santé et les services d’élevage
34

14. Constitution d'un fonds d'indemnisation des propriétaires
14.1. Mobiliser les fonds nécessaires auprès de l'Etat et des partenaires
14.2. Mettre en place une procédure de dédommagement rapide et contrôlable
15. Mise en quarantaine et désinfection de sites d'oiseaux infectés
15.1. Interdire l'accès aux sites infectées aux personnes et animaux domestiques
15.2. Informer et sensibiliser les populations riveraines
15.3. Récupérer et incinérer les oiseaux morts
15.4. Désinfecter les sites de séjours des oiseaux migrateurs
16. Mise en quarantaine et désinfection des fermes suspectes
16.1. Interdire l'accès aux fermes infectées aux personnes et animaux domestique
16.2. Informer et sensibiliser les populations
16.3. Effectuer des prélèvements pour analyse de laboratoire
17. Mise en quarantaine et prise en charge de cas humain suspect ou confirmé
17.1. Préparer des centres d'isolement au niveau des îles
17.2. Effectuer des prélèvements pour analyse de laboratoire
17.3. Interdire la visite au patient
17.4. Surveiller régulièrement les sujets contacts
17.5. Elaborer les directives de prise en charge et former le personnel à leur application
17.6. Informer et sensibiliser la population
18. Mobilisation des forces de défense et de sécurité pour soutenir les actions
18.1. Contribuer à la mise en application des directives
18.2. Sensibiliser les forces de défense et de sécurité sur la grippe aviaire
19. Organisation d'une simulation avec tous les acteurs
35

VI RESPONSABILITES, CHRONOGRAMME 2006 - 2008
Mesure.1. Mise en place de cellules de crise à tous les niveaux (national, île, district )
et assurer leur fonctionnement
Activités
Prendre des arrêtés
portant création des
comités de lutte
Assurer le fonctionnement
des comités aux niveaux
national, îles et districts
Comité national
moyens
PM *
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
PM X X X X X X X X
1 ordinateur
portable
1 fax :achat,
installation,
fonctionnement
Ligne tél :
installation,
fonctionnement
1
photocopieuse
Cartes
téléphoniques
Fournitures
bureaux
1 Véhicule 4x4
entretien véhic
1 chauffeur
X X
Ministères
Santé
Production
DNS
DNE
DNS
DNE
coût
USD
PM
PM
Source
Gouvernement
PM
2500 Gouvernement
* DNS 800 Gouvernement
* DNS 1300 Gouvernement
X DNS 2000 Gouvernement
X X X X X X X X DNS 3000 Gouvernement
X X X X X X X X DNS 3000 Gouvernement
X X X X X X X X DNS 30000 Gouvernement
carburant X X X X X X X X DNS 5000 Gouvernement
Indemnités
forfaitaires
Secrétariat et
X X X X X X DNS 20000 Gouvernement
administration
TOTAL 1 67600
Lignes
DNS
*
téléphoniques
DGS
2500 Gouvernement
Fournitures de
X X X X X X X X
DNS
2500 Gouvernement
Comités aux niveaux îles
et districts
bureau
3 véhicules 4*4
Entretien
3 chauffeurs
X X X X X X X X
Carburant X X X X X X X X
Prime de
motivation pour
1 pers par île
X X X X X X
DGS
DNS
DGS
DGE
DNS
DGS
DNS
DGS
TOTAL 2 110000
* déjà réalisé
90000 Gouvernement
11000 Gouvernement
4000 Gouvernement
36

Mesure.2. Mise en œuvre de l’interdiction de la volaille et produits dérivés
Activités
Assurer le contrôle aux
frontières aéroportuaires
et portuaires
Directives pour le contrôle
au niveau des brigades,
de douane, de
gendarmerie, de police, de
l’environnement
Directives pour le contrôle
au niveau des postes
aéroportuaires et
portuaires
TOTAL 3
Diffuser l’arrêté
d’interdiction
Multiplication de l’arrêté et
sa mise à disposition
Diffusion de l’arrêté par les
radios et télé pour informer
les populations
moyens
PM *
PM *
PM
Fonctionnement
des cellules
communiqués
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
*
X X X X X X X X
Ministères
Transport
Défense
Commerce
Santé
production
Ministères
Transport
Défense
Commerce
Santé
production
Ministères
Transport
Défense
Commerce
Santé
production
Ministères
Santé
production
coût
USD
TOTAL 4 4000
* déjà réalisé
PM
PM
PM
PM
Source
Gouvernement
Gouvernement
Gouvernement
4000 A chercher
37

Mesure.3. Elaboration d’un plan de communication
Activités
Elaborer des messages
en direction des groupes
cibles
Mise en place d’un groupe
de travail des Experts en
communication pour
élaborer les messages
Reproduction des
messages (journaux et
dépliants)
Diffuser les messages
sur les radios et les
télévisions publiques,
privées et
communautaires
Diffusion à travers radios
et télévisions
Organiser des ateliers de
sensibilisation
Organisation des ateliers
(nationaux, îles et districts)
de sensibilisation
Appuyer les structures
identifiées pour le relais
de l’information
moyens
PM *
Frais de
reproduction
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X
Frais de
diffusion X X X X X X X X
Frais
d’organisation X X
Séance de
sensibilisation
dans les
communautés
X X X X X
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
coût
USD
TOTAL 5 6600
* déjà réalisé
PM
Source
Gouvernement
100 Gouvernement
PM
Gouvernement
5000 A chercher
1500 A chercher
38

Mesure.4. Surveillance active
Activités
Suivre 2 fois par mois
les sites d’observation
d’oiseaux migrateurs
(dénombrement,
recherche de cas)
Equipement
moyens
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
coût
USD
Source
6 jumelles X X
Ministères
production 2000 A chercher
6 appareils
photos avec X X 20000 A chercher
zoom
8 compteurs X X 500 A chercher
TOTAL 6 22500
Organiser des missions
de surveillance continue
de la volaille (fermes,
marchés, villages)
Dotation en équipement
Appui à la chaîne de froid
(santé animal/humaine) ;
réparation -dotation
Matériels labo/
3 labo santé
animal
Achat 4
congélateurs
Achat 6
glacières
X X X X
X X
X X
Ministères
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
TOTAL 7 56300
Assurer la notification
de l’information sur la
grippe aviaire à tous les
niveaux
Elaboration de fiches de
notification et les
reproduire
Frais
Instructions écrites Frais *
Faire la situation de
toutes les fermes
avicoles
Former les acteurs en
surveillance et à la lutte
contre la grippe aviaire
(formateurs, formation
en cascade
Atelier national de
formation de formateurs
Atelier de formation des
agents au niveau des îles
*
frais X
Frais X X
Frais
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
50000 A chercher
6000 A chercher
300 A chercher
PM
PM
PM
Gouvernement
Gouvernement
Gouvernement
3000 A chercher
9000 A chercher
TOTAL 8 12000
Acquérir un appui
Ministères
Frais de
technique international
X X X X X X santé
consultation
(gestion de crise)
production
15000 A chercher
* déjà réalisé
39

Mesure.4. Surveillance active (suite)
Activités
Assurer la recherche
active des cas humain
de grippe aviaire
Intégration de la
notification des cas
humains à la surveillance
existante
Mise en place de fiches
techniques sur la grippe
aviaire
Elaborer des modules de
formation technique
spécifiques des agents
de l’environnement, de
la santé et humaine et
animale
moyens
instruction
Reproduction
et diffusion
Multiplication
et diffusion
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X Ministères
santé
X X X X X X X X
X X X
coût
USD
PM
Source
Gouvernement
Ministères
Santé PM Gouvernement
Ministères
Santé
production
TOTAL 9 17000
2000 A chercher
Mesure.5. interdiction de vente et saisie de volaille, œufs sur les marchés dans les
zones affectées par la grippe aviaire
Activités
Renforcer les contrôles
des marchés
Appui aux services de
contrôle des marchés
TOTAL 10
Effectuer des
prélèvements sur des
échantillons pris au
hasard pour le dépistage
de la grippe aviaire
Dotation en matériel de
laboratoire (santé animale
et humaine)
Appui à l’envoi des
prélèvements international
et internes
moyens
carburant
Prise en
charge des
déplacements
(Voir
surveillance)
Kit de
prélèvements
Boites d’envoi
des
prélèvements
Boites
d’expédition
au laboratoire
de référence
Produits et
matériels de
désinfection
Frais de
transport
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X
X X X X X X X X
X X X X X X X X
X X X X X X X X
X X X X X X X X
X X X X X X X X
X X X X X X X X
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
coût
USD
TOTAL 11 2000
PM
PM
PM
PM
PM
PM
PM
Source
2000 A chercher
40

Mesure.5. interdiction de vente et saisie de volaille, œufs sur les marchés dans les
zones affectées par la grippe aviaire (suite)
Activités
Concevoir des grilles
d’indemnisation en
fonctions des espèces et
l’adopter
Elaboration des grilles
moyens
(voir
surveillance)
PM
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X
Validation de la grille PM X X
Appliquer les textes en
la matière
PM X X X X X X X X
Mesure.6. incinération de tout oiseau ou volaille mort
Activités
Appliquer les directives
pour l’incinération
Multiplication des
directives
moyens
PM
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X Ministères
production
coût
USD
PM
PM
PM
coût
USD
Diffusion des directives PM X X X X X X X X Ministères
production
PM
Application des directives PM X X X X X X X X Ministères
production
PM
Mesure.7. abattage, incinération de volailles contaminées et désinfection des locaux
Activités
Appliquer les directives
d’abattage et
d’incinération
Multiplication des
directives
moyens
PM
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X Ministères
production
Diffusion des directives PM X X X X X X X X Ministères
production
Application des directives PM X X X X X X X X Ministères
Evaluer et indemniser
les propriétaires
Recensement du cheptel
aviaire suspect et/ou
infecté
Application de la grille
d’indemnisation
Mettre en place des
équipements d’abattage
et d’incinération
Dotation en équipement
d’abattage et d’incinération
déplacement
production
X X X X X X X X Ministères
production
PM X X X X X X X X Ministères
production
Frais d’achat
et mis en
place
X X X
Ministères
santé
production
PM
coût
USD
TOTAL 12 5000
Ministères
Mettre en place des
PM X X X X X X X X santé
désinfectants appropriés
production
PM
PM
PM
PM
PM
PM
Source
Source
Source
5000 A chercher
41

Mesure.8. Surveillance étroite des mouvements des personnes et d’animaux dans les
zones contaminées
Activités
Sensibiliser la
population pour éviter
tout contact avec les
zones contaminées
Sensibilisation autour des
foyers et environnants
Mise en place d’un
dispositif de sécurité par
les forces de défense et
de sécurité
moyens
Prise en
charge des
déplacements
Prise en
charge des
déplacements
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X Ministères
production
X X X X X X X X Ministères
production
coût
USD
TOTAL 13 5000
Mettre en observation
les personnes ayant eu
des contacts directs
avec les volailles ou
fermes contaminées
Visites régulières aux
personnes en contacts
Instruction aux sujets
contacts de consulter au
moindre signe et de
réduire le déplacement
Prise en
charge des
déplacements
X X X X X X X X
PM X X X X X X X X
Ministères
santé
production
Ministères
santé
production
Source
5000 A rechercher
TOTAL 14 5000
Mesure.9. Interdiction totale de la chasse aux oiseaux d’eau et oiseaux migrateurs
jusqu’à nouvel ordre
Activités
Mener des campagnes
de sensibilisation en
direction des groupes
cibles (notamment les
chasseurs, enfants..)
Sensibilisation dans les
villes et les villages
Sensibilisation à travers
les médias
Sensibilisation dans les
écoles
TOTAL 15
Renforcer le dispositif
de contrôle et de suivi
au niveau du terrain
moyens
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
PM X X X X X X X X
PM
PM
PM
X X X X X X X X
X X X X X X X X
X X X X X X X X
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
PM
5000
PM
coût
USD
PM
PM
PM
PM
PM
Source
42

Mesure.10. mise en place d’un dispositif de dépistage des cas animaux et humains
suspects
Activités
Faire des prélèvements
chez les animaux
suspects
Adapter les directives
internationales et les
appliquer
Faire des prélèvements
chez les personnes
suspectes
Adapter les directives
internationales et les
appliquer
Elaborer des directives
de dépistages des
animaux
Adapter les directives
internationales et les
appliquer
Elaborer des directives
de dépistages des cas
humains
Adapter les directives
internationales et les
appliquer
Diffuser les directives
dans les services
concernés
* déjà réalisé
moyens
PM
PM
PM
PM
PM
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
*
*
*
*
X X X
Ministères
production
Ministères
santé
Ministères
production
Ministères
santé
Ministères
Santé
production
coût
USD
Mesure.11. Protection du personnel de surveillance, d’intervention et de prise en
charge (l’OMS contribuera à doter le pays de matériel de protection)
Activités
Doter les équipes
d’intervention en
matériel de protection
(gants, combinaisons,
masques, bottes,..)
Dotation en matériel de
protection des services de
santé animale, humaine,
de l’environnement….en
matériel de protection
moyens
100
combinaisons
complètes
(blouses,
gants, bottes,
masques) par
île
Gants,
masques,
surblouses,
lunettes,
bottes
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X
X X X X X X X X
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
PM
PM
PM
PM
PM
coût
USD
TOTAL 16 35000
Source
Source
20000 A chercher
15000 A chercher
43

Mesure.11. Protection du personnel de surveillance, d’intervention et de prise en
charge (l’OMS contribuera à doter le pays de matériel de protection)- Suite
Activités
Former le personnel de
santé animale, humaine
et de l’environnement à
l’utilisation de ce
matériel
Fournir des
désinfectants en
quantité suffisante
( protection du
personnel, désinfection
des locaux et des
surfaces infectées)
Dotation en désinfectant
moyens
PM (Cf atelier
de formation
des
techniciens)
Frais d’achat
et mise en
place
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X
X X X X X X X X
Ministères
Santé
production
Ministères
Santé
production
coût
USD
TOTAL 17 10000
Mesure.12. Constitution de stocks de médicaments
Activités
moyens
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
PM
Source
10000 A chercher
coût
USD
Source
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
Acquérir les
médicaments pour la
prise en charge des cas
(antiviraux,
antipyrétiques,
antibiotiques..)
Commande médicaments
Frais d’achat
Ministères
X X
et transports
Santé
20000 A chercher
TOTAL 18 20000
Pré-positioner des
Ministères
médicaments dans les
PM X X X X X X X X Santé PM
centres de prise en
charge
Mesure.13. Constitution de stocks de vaccin
Activités
Acquérir le vaccin contre
la grippe aviaire
Commande des vaccins
Pré-positioner les
vaccins dans les centres
moyens
Frais d’achat
et transports
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X
PM X X X X X X X X
Ministères
Santé
Ministères
Santé
coût
USD
PM
PM
Source
44

Mesure.14. Constitution d’un fonds d’indemnisation des propriétaires
Activités
Mobiliser les fonds
nécessaires auprès de
l’Etat et des partenaires
Constitution du fonds
d’indemnisation
moyens
Coût nombre
de volaille
abattue
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X
coût
USD
Source
Ministères
production 50000 A chercher
TOTAL 19 50000
Mettre en place une
procédure de
dédommagement rapide
et contrôlable
Application de la grille de
dédommagement
PM X X X X X X X X
Ministères
production
Mesure.15. Mise en quarantaine et désinfection de sites d’oiseaux d’eau sauvages
infectés
Activités
Interdire l’accès aux
sites infectés aux
personnes et animaux
domestiques
Mise en place d’un
dispositif de sécurité par
les forces de défense et
de sécurité
Informer et sensibiliser
les populations
riveraines
Sensibilisation autour des
foyers et environnants
Récupérer et incinérer
les oiseaux morts
Récupération et
incinération
Désinfecter les sites de
séjours des oiseaux
sauvages
moyens
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
PM X X X X X X X X
PM X X X X X X X X
Frais de
déplacement
et transport
X X X X X X X X
PM X X X X X X X X
Ministères
production
Ministères
production
Ministères
production
Ministères
production
PM
coût
USD
PM
PM
PM
PM
Source
45

Mesure.16. Mise en quarantaine et désinfection des fermes suspectes
Activités
Interdire l’accès aux
fermes infectés aux
personnes et animaux
domestiques
Mise en place d’un
dispositif de sécurité par
les forces de défense et
de sécurité
Informer et sensibiliser
les populations
riveraines
Sensibilisation autour des
foyers et environnants
moyens
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
PM X X X X X X X X
PM X X X X X X X X
Ministères
production
Ministères
production
coût
USD
Effectuer des
prélèvements pour PM X X X X X X X X
Ministères
production PM
analyse de laboratoire
Mesure.17. Mise en quarantaine et prise en charge de cas humains suspects ou
confirmés
Activités
Préparer des centres
d’isolement au niveau
des trois îles
Mise en place des équipes
techniques de prise en
charge des cas
moyens
identification *
Formation,
fonctionnement
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X
Ministères
santé
Ministères
santé
PM
PM
coût
USD
PM
Source
Source
10000 A chercher
Aménagement de local
locaux X X X X X X X X Ministères
pour la prise en charge
santé
30000 Gouvernement
Fonctionnement des
Centres X X X X X X X X Ministères
centres
santé
PM
TOTAL 20 40000
Effectuer des
prélèvements pour PM X X X X X X X X Ministères
santé
l’analyse de laboratoire
PM
Interdire la visite au
patient
Surveiller régulièrement
les sujets contacts
Elaborer les directives
de PEC
former le personnel à
leur application
Adaptation du protocole de
prise en charge
PM X X X X X X X X Ministères
santé
PM X X X X X X X X Ministères
santé
PM *
Ministères
santé
X X X
Ministères
santé
PM *
Ministères
santé
Diffusion du protocole PM X X X X X X X X Ministères
Formation du personnel Atelier X X X
Informer et sensibiliser
la population
santé
Ministères
santé
PM X X X X X X X X Ministères
santé
PM
PM
PM
PM
PM
PM
PM
PM
46

Mesure.18. Mobilisation des forces de défense et de sécurité pour soutenir les actions
Activités
Contribuer à la mise en
application des
directives
Sensibiliser les forces
de défense et de sécurité
sur la grippe aviaire
moyens
Carburant,
frais de
déplacement
PM
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X X X X X X X
Mesure.19. Organisation d’une simulation avec tous les acteurs
Activités
Simulation de gestion de
situation de détection de
grippe aviaire dans une
localité
Organisation de la
simulation
TOTAL 21
moyens
Déplacement,
prise en
charge des
participants
Ministères
Santé
Production
Défense
Ministères
Santé
Production
Défense
chronologie
( avril 2006-mars 2008) responsable
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
X X
Ministères
Santé
Production
Défense
coût
USD
PM
coût
USD
Source
Source
7000 A chercher
TOTAL GENERAL 498100
Frais de gestion OMS
6,5%
15625**
GRAND TOTAL 513726
** 6,5% des 240400 $ US A rechercher
47

VII SUIVI ET EVALUATION DU PLAN
• Organiser de réunions mensuelles du Comité Interministérielle
• Organiser de réunions mensuelles du Comité de Lutte Contre les Epidémies au niveau
national et des îles
• Organiser de réunions trimestrielles des différents comités
• Assurer le suivi et l’évaluation des activités de la mise en œuvre à tous les niveaux
(santé humaine et animale)
• Organiser la revue et l’évaluation du plan de mise en œuvre à la fin de l’année
Le monitorage et l’évaluation des activités programmées seront assurés au niveau central
par le Comité Interministériel avec l’appui technique du Comité National de Lutte Contre les
Epidémies et appui logistique des partenaires. Cela se fera à travers les réunions
programmées.
VIII ENGAGEMENT DES PARTIES PRENANTES NATIONALES :
Nous, responsables techniques nationaux, représentons les Ministères chargés de la Santé
et la production au niveau national en collaboration avec les autres ministères;
• Notant l’intérêt de la mise en œuvre du plan national de préparation et riposte à une
éventuelle pandémie de grippe humaine d’origine aviaire pour le bien être de la
nation
Renouvelons notre attachement aux recommandations de la :
• réunion régionale tenue du 12 au 13 Janvier 2006 à la cité de l’OMS Afro à
Brazzaville
• réunion régionale des Nations Unies tenue du 20 au 22 Mars 2006 au Libreville
Exprimons notre détermination à déployer des efforts intensifs pour :
• Adopter et mettre en œuvre les activités qui relèvent du plan national 2006-2008
• Lançons un appel à tous les acteurs et les partenaires pour la mobilisation effective
des ressources nécessaires ;
Suggérons au Gouvernement de l’Union des Comores :
• Le renforcement des relations fonctionnelles avec les Agences de Développement et
du Système des Nations Unies.
Prenons l’engagement de:
• Coordonner et orienter les activités du comité technique interministériel ;
• contrôler l’exécution des tâches assignées au comité technique interministériel ;
• apprécier et évaluer la mise en œuvre du plan national d’urgence de lutte contre la
grippe aviaire conformément aux normes internationaux ;
Donnons mandat au comité de suivi et d’évaluation d’assurer la mise en œuvre, le suivi et
l’évaluation de cette Déclaration.
48

IX ENGAGEMENT DES PARTENAIRES NATIONAUX ET INTERNATIONALES :
Déclaration d’intention pour la mise en œuvre du plan national de lutte contre la grippe
aviaire ;
L’agence soussignée, conformément aux recommandations de la réunion régionale des
Nations Unies sur la grippe aviaire en Afrique du 20 au 22 mars 2006 s’engage à l’appui
technique et/ou financier des activités prévues dans ce plan.
La signature pour l’endossement de cette proportion n’implique nécessairement
d’engagement financier ou légal de la part de l’agence partenaire ou d’un individu
quelconque.
Le Ministre chargé de la Santé
Le Ministre chargé de la Production
Le Représentant de l’OMS
Le Représentant du PNUD
Le Représentant délégué de l’UNICEF
Le Représentant de l’UNFPA
Le Représentant de la FAO
Le Représentant de la Coopération française
Le Représentant de la Coopération chinoise
Le Représentant de l’ambassade de l’Afrique du Sud
Le Représentant de l’ambassade de Libye
Le Représentant de l’Union Africaine
Le Représentant de l’Union Européenne
49

ANNEXES
50

ANNEXE 1 : Connaissance de la maladie
1) Définition, étiologie, signes cliniques et lésions
L’influenza aviaire hautement pathogène, encore appelé grippe aviaire, est une maladie
virulente, hautement contagieuse, frappant toutes les espèces d’oiseaux (poules, dinde,
pintade, oiseaux de compagnie et oiseaux sauvages) et d’autres espèces , notamment le
porc et l’homme. Dans les systèmes d’élevage intensifs de la volaille, les jeunes dindons
d’engraissement et les poules pondeuses sont les volatiles les plus menacés. Les oiseaux
sauvages, particulièrement les oiseaux aquatiques développent une forme inapparente.
La maladie est causée par des virus appartenant à la famille des Orthomyxoviridae et au
genre Influenzavirus A. Les souches habituellement impliquées dans les épizooties
hautement meurtrières sont des sous – types H5 et H7.
Ces virus sont inactivés par la température (en 30 mn à 60°), le pH acide, les agents
oxydants , le formol et les composés iodés. Par contre, ils résistent pendant de longues
périodes dans les tissus, les fèces et l’eau.
Dans sa forme suraiguë, la maladie apparaît soudainement dans un élevage et de nombreux
oiseaux meurent sans signes prémonitoires. En outre, dans la forme aiguë ou forme
classique, les signes caractéristiques de la grippe aviaire sont :
Une dépression sévère et de l’inappétence ;
Une baisse considérable de la ponte ;
Un oedème de la tête et du cou avec tuméfaction et cyanose de
la crête et de la caroncule, gonflement de la peau sous les yeux ;
De la dyspnée avec écoulement par le nez et le bec ;
Une forte mortalité pouvant atteindre les 100p.100.
Les lésions suivantes sont observées chez la poule :
‣ Une congestion sévère de l’appareil musculaire ;
‣ Une déshydratation
‣ Une congestion sévère de la conjonctive s’accompagnant parfois
de pétéchies ;
‣ Un exsudat muqueux important dans la lumière trachéale ou une
tracheite hémorragique sévère ;
‣ Des pétéchies à la face interne du sternum, sur les séreuses et
les tissus adipeux de l’abdomen ;
‣ Une congestion rénale sévère, parfois accompagnée d’urates
dans les tubules ;
‣ Des hémorragies et la dégénérescence des ovaires ;
‣ Des hémorragies de la surface de l’estomac glandulaire notamment à la jonction
avec le gésier ;
‣ Des hémorragies et érosions de la muqueuse du gésier
‣ Des foyers hémorragiques sur les tissus lymphoïdes de la muqueuse intestinale.
51

2. Epidémiologie
2.1 Espèces sensibles
les virus influenza circulent à l’état naturel et de façon le plus souvent inapparente au
sein des populations d’oiseaux sauvages, en particulier les oiseaux aquatiques (canards,
sternes…..) qui constituent le réservoir de ces virus.
Les oiseaux domestiques, notamment la poule et la dinde expriment la forme clinique de
la maladie.
L’homme est également sensible ; l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a
répertorié jusqu’en février 2006 plus 177 cas dont 98 se sont révélés mortels.
2.2Transmission
La grippe aviaire reconnaît deux modes de propagation : la transmission directe et la
transmission indirecte.
Transmission directe :
Elle se fait par le biais d’un contact direct entre des oiseaux sains et des oiseaux
malades excrétant le virus dans leurs matières fécales, leurs sécrétions respiratoires…
ces oiseaux malades peuvent être sauvages, notamment aquatiques et migrateurs, ou
domestiques.
Transmission indirecte :
Une fois que la maladie est introduite dans une exploitation ou un village, elle peut se
propager à d’autres entités par contact indirect impliquant des hommes (vétérinaires et
autres personnels), des véhicules, équipements, vêtements et instruments contaminés.
L’eau, les aliments et les cartons d’œufs ou de poussins souillés constituent aussi des
sources d’infection.
Pour des pays importateurs comme le nôtre, des viandes de volailles ou des produits
avicoles infectés en provenance des pays déjà touchés par la maladie sont autant de
sources de contagion.
Dans certains cas, des chiens et des chats vivant dans les fermes peuvent agir comme
vecteurs mécaniques.
La transmission à l’homme d’un virus aviaire hautement pathogène peut avoir lieu lors de
contacts fréquents et /ou étroits avec des oiseaux infectés. Elle se fait par voie
respiratoire par le biais de fines poussières contaminées par des sécrétions respiratoires
ou les déjections, par contact des muqueuses oculaires avec ces fines poussières ou par
contact œil main souillée après avoir manipulé ou touché des matières ou des matériaux
contaminés par des déjections des volailles malades.
3. Diagnostic
La période d’incubation de la grippe aviaire est comprise entre 3 et 5 jours.
Diagnostic clinique
Dans la forme classique, on note une forte prostration et de l’inappétence, un œdème de
la tête et du cou avec tuméfaction de la crête et de la caroncule, le gonflement de la peau
sous les yeux, des difficultés respiratoires avec éternuements et écoulement séreux par
52

le nez et le bec, et surtout une mortalité élevée et /ou subite dans une population
nouvellement infectée.
Ces signes ne sont cependant pas pathognomoniques de la grippe aviaire. En l’absence
d’un diagnostic de laboratoire, il est difficile d’en faire la distinction avec les maladies ciaprès
:
‣ La maladie de Newcastle à souches vélogènes ;
‣ La laryngotrachéite infectieuse ;
‣ Le choléra aviaire aigu ;
Diagnostic de laboratoire
Les signes cliniques et lésionnels ne permettent pas toujours de poser un diagnostic formel
de grippe aviaire. Aussi, pour avoir une certitude, il est très indiqué d’adresser des
prélèvements à un laboratoire.
3.2.1 Identification de l’agent pathogène :
Les prélèvements requis pour le laboratoire doivent provenir d’oiseaux vivants parmi
lesquels ceux présentant des signes aigus de la maladie, et d’oiseaux morts depuis peu.
- Prélèvements sur oiseaux vivants : Il s’agit des produits d’écouvillonnage cloacaux et
trachéaux, du sang.
- Prélèvement sur oiseaux morts : Produits d’écouvillonnage cloacaux et trachéaux, du sang
cardiaque.
A l’autopsie on peut prélever la rate, le foie, la cervelle, l’intestin, la trachée, les fèces.
Ces échantillons doivent être traités séparément. Leur conservation se fait dans une solution
isotonique (PBS) à pH 7-7, 4 contenant des antibiotiques.
Le mélange est maintenu 1-2 heures à la température ambiante avant la conservation à +4°c
(pendant 2 jours au plus). Si la conservation doit se prolonger au-delà de ce délai, les
échantillons doivent être congelés.
Les échantillons, préalablement traités, sont inoculés à des œufs embryonnés de poules
âgés de 9 à 11 jours. Puis, l’identification de l’agent pathogène se fait par :
‣ La mise en évidence de l’hémaglutination ;
‣ Le test d’immunodiffusion pour confirmer la présence du virus grippal de type A par
des antisérums mono spécifiques ;
‣ L’évaluation de la virulence de la souche : détermination de l’indice pathogénique
par voie intraveineuse chez des poulets de 4 à 8 semaines.
3.2.2. Diagnostic sérologique
Les prélèvements sont représentés par des échantillons de sang coagulé ou du sérum.
Deux types tests sérologiques sont utilisés :
‣ Test d’hémaglutination et inhibition de l’hémaglutination ;
‣ Test d’immunodiffusion en gélose.
53

ANNEXE 2. ROLES DES INSTITUTIONS
- 1 LES STRUCTURES NATIONALES DE GESTION, D’APPUI ET DE
DECISION
La Vice-Présidence chargée de la santé dispose, dans le cadre de la lutte contre les
épidémies au niveau national, de la Direction Nationale de la Santé, de la Direction de la
Lutte Contre les Epidémies et du Service de la Surveillance Epidémiologique :
La Direction Nationale de la Santé (DNS)
Elle assure dès le niveau 0-3 le fonctionnement administratif et logistique de la cellule
interministérielle de gestion de crise.
Elle est chargée d’organiser la lutte contre les maladies infectieuses, de définir les politiques
vaccinales et de gérer les alertes sanitaires. Il lui revient en phase zéro de proposer et de
préparer, en liaison avec les ministères intéressés, toutes mesures utiles nécessitées par
l’évolution de la situation épidémiologique. Elle coordonne et anime le comité national de
lutte contre les épidémies et participe à la cellule interministérielle de gestion de crise.
Le Service de Surveillance Epidémiologique
Sa mission est de surveiller l’état de santé de la population et son évolution, d’alerter les
pouvoirs publics dans le domaine des maladies infectieuses et de réaliser des investigations
épidémiologiques.
La Direction des Pharmacies et des Laboratoires
Elle assure les missions d'évaluation, de contrôle et d'inspection pour l'ensemble des
produits de santé ainsi que les fonctions de vigilance sanitaire.
Le Programme Elargi de la Vaccination
qui élabore la politique vaccinale.
La Direction Générale de la Santé (île)
Elle est chargée de :
‣ centraliser les données disponibles sur la situation du système de soins et la situation
épidémiologique et mobiliser en tant que de besoin l’expertise médicale et
scientifique.
‣ coordonner la réponse du système de soins et assurer son adaptation constante :
‣ définir et organiser si nécessaire des filières de prise en charge des personnes,
‣ coordonner la répartition appropriée des moyens au niveau île entre les districts,
‣ organiser la gestion et la distribution des stocks de produits de santé et autres
matériels le cas échéant,
‣ organiser le funéraire.
‣ promouvoir les adaptations nécessaires en matière d’organisation des services
sociaux et médico-sociaux lorsque les problèmes posés dépassent le niveau des
districts ;
La Direction Générale des CHR/CHN
Responsable de l’organisation du système de soins, elle est appelée à jouer un rôle clé dans
la lutte contre la pandémie dès le passage à la phase 1. Elle prépare les mesures
d’organisation des soins avec l’appui si nécessaire du niveau île ou central. Il lui reviendra de
veiller à la mise en place des plans blancs, d’assurer leur suivi et de proposer les mesures
nécessaires pour adapter en permanence les capacités de prise en charge des personnes à
l’évolution de la pandémie.
54

Le Département de l’Elevage
Il assure la surveillance des épizooties à l’intérieur des frontières, comme à l’extérieur, sur la
base des informations communiquées par le délégué de l’Office international des épizooties
(OIE) en étroite collaboration avec les services de douanes et aéroportuaires.
Il mène des recherches en matière de santé animale et définit la politique d’intervention
(vaccination, abattage, incinération…) .
La Pharmacie Nationale Autonome des Comores (PNAC)
Il assure la conservation et la gestion des médicaments et des consommables.
Le Comité National de Lutte contre les Epidémies
Il a pour mission de conseiller le vice-président chargé de la santé sur les moyens à mettre
en œuvre face à une épidémie de grippe aux Comores. En période inter pandémique, il a un
rôle d’animation scientifique et technique : analyse des données nouvelles en vue d’assurer
la mise à jour régulière du plan de lutte contre une pandémie grippale.
Le dispositif national prévoit l’activation de structures spécifiques aux différents niveaux
d’alerte.
Ce Comité constitué au sein de la Vice-Présidence en charge de la santé a un rôle
d’expertise. Il lui revient notamment de recueillir et d’analyser les données épidémiologiques
et de faire toute proposition utile en matière de surveillance, afin de doter le ministre du
meilleur niveau de connaissance possible sur le profil et la progression du virus. Il aide à la
définition des stratégies de prévention, de thérapeutique et de prophylaxie médicamenteuse.
Sa composition est plus restreinte et limitée aux seuls experts et autorités techniques :
Directeur National de la Santé, Directeurs Généraux de la Santé, Directeur de la Lutte
Contre les Endémies Epidémies, Responsable de la Surveillance Epidémiologique, Point
Focal Maladies à Potentiel Epidémique au niveau des Laboratoires, Directeur des
CHR/CHN, Coordinateur PEV, le Service de Santé Militaire et Directeur Général de
l’Agriculture et Elevage. Il est piloté par la DNS.
Le dispositif national repose principalement sur une prise en charge à domicile. Il est donc
nécessaire que les professionnels de santé publique et privée puissent disposer en phase
pré-pandémique d’une aide à l’évaluation clinico-épidémiologique des cas auxquels ils sont
confrontés, notamment en cas de suspicion de grippe aviaire. Cette évaluation
clinico-épidémiologique est coordonnée par le Comité qui en assure l’animation et le
fonctionnement.
Cellule interministérielle de gestion de crise
Dès qu'apparaît dans le monde un cas de transmission inter humaine, le vice-président
chargé de la santé demande au gouvernement la constitution d'une cellule interministérielle
de crise. Cette cellule de gestion de crise qui assure la coordination et la préparation des
décisions à caractère sanitaire avec l’appui technique de comité de lutte contre les
épidémies.
55

- 2. LE ROLE DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (OMS)
L’OMS analyse les données virologiques et épidémiologiques qui lui sont communiquées par
les centres mondiaux. Sur ces bases, elle déclare le niveau d’alerte dans les périodes
interpandémiques ainsi que le début et la fin de la pandémie, selon le schéma ci dessous.
Phases d’alerte et de pandémie
Phase 0 : Activités interpandémiques
Les niveaux d'alerte 1,2 et 3 correspondent aux événements qui pourraient survenir en
période interpandémique
1 - Etat d’alerte de niveau 1 (nouveau sous type de virus influenza isolé chez un cas
humain).
Ce niveau d’alerte sera déclaré à la suite de l'isolement d'un nouveau sous type de virus
chez un seul cas humain sans mise en évidence de diffusion du virus ou d'activité
épidémique associée à ce nouveau virus.
2 - Etat d’alerte de niveau 2 (infection sur l’homme confirmée).
Ce niveau d’alerte sera déclaré quand il a été confirmé que 2 infections humaines ou plus
ont eu lieu avec un nouveau sous type de virus mais la capacité du virus à diffuser
rapidement de personne à personne et d'être à l'origine de multiples foyers de la maladie
aboutissant à des épidémies, reste incertaine.
3 - Etat d’alerte de niveau 3 (transmission interhumaine confirmée).
Ce niveau d’alerte sera déclaré quand une transmission interhumaine d'un nouveau sous
type de virus a été confirmée à partir de la mise en évidence d'une diffusion de personne à
personne en population générale, telle que l'existence d'un cas secondaire résultant d'un
contact avec un cas index, avec au moins une épidémie qui dure depuis au minimum 2
semaines dans un pays.
L'identification du nouveau sous type de virus dans plusieurs pays avec aucune autre
explication que le contact avec des personnes infectées peut aussi être utilisée comme mise
en évidence d'une transmission interhumaine
Phase 1 : Confirmation du départ d’une pandémie
La pandémie sera déclarée quand il aura été mis en évidence qu'un nouveau sous type de
virus est à l'origine de plusieurs épidémies dans au moins un pays et qu'il s'est propagé à
d'autres pays, avec une expression symptomatique comparable de l'infection laissant penser
que la morbidité et la mortalité pourraient être sévères dans au moins une sous population.
Phase 2 : Epidémies régionales et multi-régionales
Les épidémies ont lieu dans de plusieurs pays et s'étendent région par région à travers le
monde
Phase 3 : Fin de la première vague pandémique
L'augmentation de l'activité épidémique dans les pays ou les régions infectées à l'origine
s'est arrêtée ou a diminué, mais des épidémies dues à ce nouveau virus ont encore lieu
ailleurs
56

Phase 4 : Seconde ou dernière vague pandémique
D'après les expériences passées, au moins une seconde vague sévère d'épidémies pourrait
être attendue dans les 3 à 9 mois après l'épidémie initiale dans de nombreux pays
Phase 5 : Fin de la pandémie (retour à la phase 0)
L’OMS pays joue un rôle majeur en matière de lutte contre l’épidémie de grippe aviaire
en Union des Comores. Elle centralise les informations sur l’état des plans de
préparation et de réponse à la pandémie et informe à temps et régulièrement la viceprésidence
chargée de la santé des recommandations internationales en vue de
prévenir ou contenir la diffusion nationale du virus ou d’en limiter les effets. En
matière de suivi épidémiologique et d’alerte, l’OMS pays analyse en permanence les
données virologiques et épidémiologiques qui lui sont communiquées par les centres
mondiaux. Sur ces bases, elle déclare à temps à la vice-présidence en charge de la
santé les niveaux d’alerte dans les périodes inter pandémiques, ainsi que le début et
la fin de la pandémie. Elle apporte un soutien continu et pérenne au Comité national
de lutte contre les épidémies aux systèmes de surveillance de la grippe en Union des
Comores.
57

ANNEXE 3 INVENTAIRES DE RESSOURCES
A) Comités de pilotage
Depuis la mise en place de la stratégie IDSR en 2001, un comité national de lutte
contre les épidémies est fonctionnel. Il est chargé entre autres missions d’assurer la
surveillance des maladies transmissibles. Après l’atelier de validation du plan
national de lutte contre la grippe aviaire en octobre 2005, ce comité a été élargi et est
composé actuellement de :
Au niveau national
• Directeur National de la Santé
• Directeurs généraux de la santé
• Directeur de Lutte Contre les Endémies et Epidémies
• Responsable National de la Surveillance Epidémiologique
• Responsable National des Maladies à Potentiel Epidémique au niveau des laboratoires
• Coordonnateur National PEV
• Directeur de l’Education pour la Santé
• Directeur du CHN El-Maarouf
• Responsable National du Département d’ élevage
• Responsable du service de l’hygiène et de l’assainissement
• Service de Santé Militaire
• PNAC
• Hommes politiques, administrateurs et autres hauts fonctionnaires ainsi que des
représentants de la communauté
• Forces de sécurité
Partenaires:
• Afrique du Sud
• Coopération arabe
• Coopération Chinoise
• Coopération Française
• FAO
• Libye
• OMS
• PNUD
• UNFPA
• UNICEF
• Union Africaine
• Union Européenne
• Autres
Membres issus d’organisations non gouvernementales menant des
activités sanitaires dans le pays:
• Administrateur d’un programme de proximité destiné à des populations spéciales :
ASCOBEF…
• Représentant du Croissant Rouge,
58

• Caritas
• Autres ONG : CAP ; ACTIV, ASPAVIM, ASSAVIC, SNAC…
Membres issus du secteur privé:
• responsable clinique principal d’un établissement privé: hôpital, clinique ou laboratoire
• Pharmaciens (officine, et laboratoire)
Aux niveaux île et des districts, la composition du comité de pilotage suit le même
schéma qu’au niveau national
B) Comité Technique Interministériel
Il est crée par arrêté N°06-006/VPCMSSSPCFTRA du 11 février 2006 un Comité
National de Prévention et de Lutte contre la Grippe Aviaire.
Ce comité technique interministériel est composé comme suit :
1. Un représentant du Ministère de la Santé de l’Union des Comores
2. Le Directeur National de la Santé Publique
3. Le Directeur Général de la Santé de chaque île autonome
4. Un représentant du Ministère du Commerce
5. Un représentant du Ministère du Développement Rural
6. Un représentant du Ministère du Développement Rural de chaque île autonome
7. Un représentant de la Direction Générale des Douanes
8. Un représentant des Aviculteurs
9. Un représentant de l’Association des Consommateurs
10. Un représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé
11. Un représentant de la FAO
12. un représentant de l’ Armée Nationale de Developpement
C) CADRE INSTITUTIONNEL DE LA PREVENTION ET
DE LA LUTTE CONTRE LA GRIPPE AVIAIRE
Dans le cadre de la préparation et de la riposte à une éventuelle pandémie de la
grippe aviaire, un arrêté interministériel est en cours d’élaboration.
59

D) ADRESSES DES PERSONNES RESSOURCES
Liste des participants présents à l’atelier de validation
NOM ET Fonction Institution Tél Tél
e-mail
PRENOM
domicile mobile
Abdoulhamid
Aboubacar
Coordonnateur
IEC
Ministère de
la santé
71 01 70 32 63 36 naciracheik@yahoo.fr
Mohamady
Kasimo
Kamaria
Hassane
Sandi
Mouhoudhoir
Dr Saido
Dr Ali Ahmed
Yahaya
Mohamed
Mlindasse
Ali Chamassi
Abbas
Mohamed
Asnaoui
Mohadji
DGS Anjouan
Directeur de
l’élevage
Coordinatrice
chargée de la
santé
Chef de
service
hygiène
Consultant
FAO
Point focal
MPE Labo El-
Maarouf
Responsable
national du
SNIS et
Surveillance
Epidémiologiq
ue
Président de
l’Association
des
Consommateur
s
Chargé de la
coopération
Multilatérale
Mini-
Finances-
Economie-
Plan
Directeur
Elevage
Mohéli
Ministère de
la Production
71 10 53 34 44 55
CRCO 75 21 04
73 90 86
Ministère de
la santé
73 16 22
Mini- 73 65 00 34 65 00 saidobensaido@yahoo.fr
Production
Mini-Santé 73 29 16 33 29 16 aliahmedyahaya@hotmail.com
Ministère de
la santé
Mini-
Finances
(UNION
DES
COMORES)
Mini-
Production
73 82 35 33 54 89 mlindasse@netcourrier.com
75 81 54 32 32 65
73 54 93 abmohzah@yahoo.fr
72 02 78 mohadjiasnaoui@yahoo.fr
Miradji Soule
Kassimou Said
Badria
Dr
Abderemane
Karima
Dr nassuri
Ahamada
Msaidie
Youssouf
Chef de
département
Directrice
Adjointe
DNSA
Mini-
Développeme
nt Elevage
73 10 55 33 09 04
ONACSA 73 22 81 33 93 28
MINI-
SANTE
DPC OMS 73 00 36 33 14 39
SG/Mitsamiou
li
73 80 21 34 44 34 Karima_afraitane@yahoo.fr
CMC 78 81 06 32 81 06
60

NOM ET
PRENOM
Ali
Abdourazak
Dr Youssouf
Mohamed
Djamani
Dr SaId Ali
Mbae
Fonction Institution Tél
domicile
Tél
mobile
e-mail
Dir Général Mini- 73 11 34 33 06 00 Mbaeali2003@yahoo.fr
Agriculture Production
Ngazidja
Directeur AND 73 20 90 33 07 83 ymdjamani@yahoo.fr
Santé Militaire
Administrateur
Santé
UNICEF 73 82 51 34 52 51 asaid@unicef.org
Dr Fazul Said DLP Mini-Santé 73 30 56 33 30 56 sfazul@yahoo.fr
Warda DEPSASS Mini-Santé 73 20 38
Housseine
Dr Abdou DGS Anjouan Mini-Santé 71 01 70 33 12 18 abdouousseni@yahoo.fr
Ousseni
Hamada IEC Mohéli DGS Mohéli 72 07 98 32 07 98 H.Moegne@yahoo.fr
Moegne
Oumrati
Haribou
Directrice
Générale de la
DGS Mohéli 72 07 27 32 62 50 oumratiharibou@yahoo.fr
Dr Ahamada
Msa Mliva
Santé Mohéli
Directeur
National de la
Santé
Mini-Santé
dns_comores@yahoo.fr
61

ANNEXE 4. MECANISMES DE LA COLLECTE D’INFORMATION AUX
DIFFERENTS NIVEAUX
Poste de santé
Collecter, traiter et exploiter les informations et les transmettre au niveau CSD chaque
semaine
Centre de santé
Collecter, compiler, traiter, exploiter les données du district ( y compris celles des PS) et les
transmettre à la Direction Générale de la Santé chaque semaine. Le CSD doit assurer la
retro information à la structure référente.
Le Centre Hospitalier Régional
Collecter, traiter, exploiter les données du CHR et les transmettre à la Direction Générale de
la santé chaque semaine. Le CHR doit assurer la retro information à la structure référente.
Direction Générale de la Santé de l’île
Compiler les données des CSD et du CHR, les saisir, les traiter, les exploiter et les
transmettre au niveau de la Direction Nationale de la santé (SIS ) chaque semaine.
La Direction de l’île doit assurer la retro information aux CSD et CHR.
Centre Hospitalier National
Collecter, traiter, exploiter les données du CHN et les transmettre à la Direction Nationale de
la santé ( SNIS ) chaque semaine.
Service National de Surveillance Epidémiologique
• Vérifier, Compiler, saisir, traiter et exploiter les données
• Assurer la retro information aux îles 7 jours après réception des données.
• Transmettre les informations aux décideurs et aux partenaires
• Elaborer et diffuser un bulletin hebdomadaire de surveillance épidémiologique
• Elaborer et diffuser un rapport de l’épidémie au plus tard chaque mois.
• Elaborer et diffuser un rapport final de l’épidémie un mois après la fin de l’épidémie.
Secteurs privés
Les structures sanitaires privées transmettent leurs informations au CSD dont elles relèvent.
Elles doivent utiliser les mêmes outils de collecte et respecter les mêmes périodicités de
transmission des données que les structures publiques ( chaque semaine).
62

ANNEXE 5. DEFINITIONS ET CONDUITE A TENIR EN FONCTION DES PHASES
En situation 1, il ne circule chez l’animal aucun virus aviaire "hautement
pathogène", c’est à dire occasionnant un risque substantiel de maladie humaine.
- La santé animale et humaine n’étant pas affectée à ce stade, aucune mesure spécifique
n’est requise.
En situation 2, un tel virus hautement pathogène provoque une épizootie à
l’étranger (situation 2A) ou en Union des Comores (situation 2B).
La santé humaine n’étant pas affectée à ce stade, le ministère de l’agriculture/ élevage est
responsable de l’essentiel des mesures.
Si l’épizootie se situe hors de l’Union des Comores (situation 2A)
- Aucune mesure spécifique n’est requise en dehors de celles relevant de la surveillance
vétérinaire internationale. Les mesures utiles sont prises pour prévenir toute introduction
de l’épizootie aux Comores : mesures d’encadrement des importations, renforcement
des contrôles vétérinaires et douaniers notamment sur le traçage des produits importés,
par des structures compétentes. Ces mesures doivent être harmonisées dans les îles.
- Interdiction d’importation de tout produit venant des pays où sévit l’épidémie.
Si l’épizootie se situe en Union des Comores (Niveau 2B)
- Un protocole d’alerte doit être conclu entre le ministère de l’agriculture/ élevage et le
ministère de la santé qui prévoit une information réciproque.
- Des mesures vétérinaires sont mises en œuvre visant à éviter la dissémination du virus
dans l’environnement (mise sous surveillance vétérinaire, réalisation d’abattages préventifs
etc).
La détection d’une épizootie en Union des Comores mettant en cause un virus grippal
potentiellement très pathogène pour l’homme entraîne la mise en œuvre de mesures
suivantes:
- Surveillance renforcée dans les zones où se trouvent une ou plusieurs exploitation(s)
déclarée(s) infectée(s) ou mise(s) sous surveillance.
- Mise en alerte par le Service de Surveillance Epidémiologique des médecins des structures
sanitaires publiques et privées.
- Mesures visant à protéger les personnes travaillant, intervenant ou résidant dans une
exploitation déclarée infectée ou dans le périmètre de protection défini par les services
vétérinaires autour de l’élevage contaminé.
- Mesures collectives de protection : il pourra être proposé de vacciner systématiquement
les populations cibles définies contre le virus de la grippe humaine de la saison en cours,
(décision prise par les autorités sanitaires) afin de limiter les risques de réassortiment
génétique entre le virus grippal animal et un virus grippal humain et au vue de l’évolution et
de la gravité de l’épizootie.
-renforcement de la sensibilisation
-renforcement de la coopération des laboratoires régionaux notamment dans le secteur
élevage et agricole
63

En situation 3. Existence d’une contamination de l’animal à l’homme sans
transmission inter humaine. 3A si ces cas sont à l’étranger ; 3B s’ils sont en Union
des Comores.
En l’absence d’infection humaine en Union des Comores (Niveau 3A)
Les mesures utiles pour prévenir l’introduction de l’épizootie aux Comores sont identiques à
celles du niveau 2A.
Que les cas humains détectés à l’étranger soient ou non associés à une épizootie, un certain
nombre de mesures sont à prendre à ce niveau d’alerte, notamment pour détecter le plus
précocement possible l’éventuelle introduction du virus aux Comores.
- Mise en place au sein des Ministères chargées de la santé humaine et animale d’un
comité de lutte contre les épidémies qui a un rôle d’expertise afin de permettre un
meilleur niveau de connaissance possible sur le profil et la progression du virus. Elle a
également une mission de conseil en matière de surveillance épidémiologieque animale
et d’utilisation des thérapeutiques et de stratégie vaccinale.
- Mesures d’information des professionnels d’élevage et de santé des structures de santé
publique et privées pour les sensibiliser et leur préciser la conduite à tenir face à un
oiseau mort ou à un cas suspect.
- Mesures d’information des voyageurs : des notices individuelles d’information sont
distribuées aux voyageurs à destination et de retour des zones contaminées,
- Mesures d’information du public via des communiqués par les radios locales, les
télévisions périphériques et les journaux, actualisés en fonction de l’évolution de
l’épidémie.
- Mesures de surveillance épidémiologique mises en place par le Service National de
Surveillance Epidémiologique :suivi des informations transmises par l’OMS et point
quotidien de la situation.
- Renforcement de la surveillance par le comité national de lutte contre les épidémies
- Mise en place d’un dispositif d’appui aux professionnels de santé par la Direction
Nationale de la Santé, le dispositif reposant principalement sur une prise en charge à
domicile. Les Directions Générales de la Santé bénéficieront à cet effet de l’appui du
comité national de lutte contre les épidémies pour une évaluation clinicoépidémiologique
coordonnée par la Direction Nationale de la Santé.
Des mesures de surveillance et de prise en charge sont prévues lorsque le cas est détecté
dans l’avion ou sur le bateau en provenance d’une zone affectée ou lorsque le cas est
détecté après son retour sur le territoire.
- Lorsque le cas est détecté dans un avion, le commandant de bord en fait état au plus
vite à l’autorité aéroportuaire compétente. Si le profil correspond à la définition des cas,
une prise en charge sera effectuée selon le protocole national et le passager est ensuite
renvoyé à son domicile.
- Lorsque le cas est détecté dans un navire, le capitaine du navire se met en relation avec
le service de surveillance épidémiologique pour coordonner les mesures à prendre. Elles
sont inspirées des recommandations faites pour les cas détectés à bord d’un avion.
En présence de cas d’infection humaine en Union des Comores (Niveau 3B)
En principe un protocole d’alerte doit être conclu entre les ministères de la santé et de
l’agriculture, autorisant la Direction Nationale de la Santé d’informer sans délai les Directions
Générales de la Santé des îles de la détection d’un cas humain vraisemblablement associé à
une épizootie d’origine grippale.
Les mesures évoquées ci-dessus pour le niveau d’alerte 2B s’appliquent ici. En outre, des
mesures supplémentaires sont mises en œuvre :
64

-Suivi épidémiologique coordonné par le Service de Surveillance Epidémiologique et
signalement par les médecins des structures sanitaires publiques ou privées des cas
suspects à la Direction Générale de la Santé des îles. Une enquête épidémiologique
coordonnée par le niveau central est déclenchée afin de préciser les conditions de
contamination.
-Renforcement des mesures de surveillance épidémiologique
-Prise en charge du patient à domicile (si son état de santé le permet) et, le cas échéant,
traitement curatif par antineuraminidases, après confirmation virologique de l’infection ou
cas répondant à la définition clinique de la grippe. Les personnes en contact avec le patient
ou les personnes ayant été exposées dans les mêmes conditions à l’agent viral lors d’une
épizootie sont invitées à contacter immédiatement le médecin traitant en cas de survenue
d’un syndrome grippal.
- Sensibilisation des professionnels de santé de la zone géographique dans laquelle le cas
humain a été détecté : les médecins des structures sanitaires publiques et privées
- Mesures d’information et de communication à l’attention des professionnels de santé et
du grand public.
-Mise en place d’un dispositif d’appui aux professionnels de santé : les professionnels de
santé disposeront d’une aide à l’évaluation des situations. La cellule d’aide à l’évaluation est
activée par le Service de Surveillance Epidémiologique ; qui en assure l’animation et le
fonctionnement.
-Mesures d’approvisionnement en produits de santé et équipements de protection
-Constitution de stocks de sécurité (notamment les anti-viraux qui seraient actifs sur le virus
grippal en cause).
-Organisation et traitement des prélèvements
-Un protocole décrivant les modalités de prise en charge d’une personne suspecte sera
élaboré et le circuit d’acheminement du prélèvement suit la recommandation du Schéma
Directeur du Système d’Information Sanitaire.
En situation 4, il existe une transmission inter humaine limitée, due à un virus
encore mal adapté à l’homme, qui provoque des cas humains groupés et limités
géographiquement ET en Situation 5, ces foyers de cas humains groupés
s’étendent géographiquement, et ne sont plus maîtrisables.
Les mesures susceptibles d’être prises sont d’une manière générale fonction de l’évolution
de la transmission inter humaine observée à l’étranger et/ou sur le territoire national ainsi
que de la gravité de la maladie (taux de complications sévères et létalité).
Si la transmission interhumaine est limitée et ne concerne que des cas hors des Comores
- mise en place d’une cellule interministérielle de crise animée par le ministère de la santé
de l’Union des Comores.
- mesures de restriction des voyages et d’isolement éventuel à l’entrée sur le territoire
- mesures particulières de surveillance pour les personnes de retour des zones de
transmission interhumaine (mesures d’isolement)
- mesures particulières de prise en charge des personnes présentant une symptomatologie
grippale de retour des zones de transmission interhumaine et de leurs contacts (isolement à
domicile, quarantaine, prélèvements naso-pharyngés…)
- mise en œuvre de stratégies adaptées en matière de prescription médicamenteuse et de
prophylaxie ;
- renforcement de la communication envers les voyageurs, le grand public et professionnels
de santé (information sur l’évolution de la situation épidémiologique, détection des cas,
conduite à tenir). Les messages sont diffusés par tous les moyens utiles et requis si
nécessaire. Une plate-forme téléphonique de réponse peut être activée par les ministères de
65

la santé. De plus, un système téléphonique interactif d’alerte des médecins est déclenché
par le Service de Surveillance Epidémiologique.
Les candidats au voyage et résidents Comoriens sont également informés qu’aucun
rapatriement sanitaire ne sera envisageable pour un cas possible d’infection par le virus
grippal. Chaque personne considérée comme un cas possible sera prise en charge
médicalement dans le pays où elle se trouve au moment du diagnostic.
Pour les entrées aux Comores de voyageurs en provenance de zones de transmission inter
humaine, en fonction de la gravité de la situation internationale et de la virulence du
virus, plusieurs niveaux de réponses sont détaillés dans le plan. De même, sont précisées
les procédures à suivre si un cas est détecté dans un avion ou un navire.
Si la transmission inter-humaine est limitée (situation 4 ou 5) et touche l’Union des Comores
A ce niveau d’alerte, toutes les mesures précédemment évoquées s’appliquent et s’y
ajoutent les mesures suivantes :
- Une enquête épidémiologique est déclenchée et confiée au Service de Surveillance
Epidémiologique, afin d’identifier la chaîne de transmission et de prendre les mesures de
contrôle les plus adaptées (mesures de prophylaxie et d’isolement).
- La prise en charge médicale de chaque cas est organisée par les Centres de Santé de
Districts ou les structures privées en liaison avec le comité national de lutte contre
l’épidémie. La personne est isolée à son domicile et le suivi est assuré par le médecin
généraliste qui, muni de toutes les protections nécessaires, effectue les prélèvements. Si
une hospitalisation s’avère nécessaire, un transport sécurisé conduit le patient à un CSD ou
CHR. Le patient doit alors porter un masque FFP2 3 en présence d’un tiers et bénéficie d’un
traitement curatif précoce. Des mesures d’isolement à domicile sont prises pour les
personnes contactes.
La Situation 6, c’est la situation « pandémique » à proprement parler. Elle
correspond à une forte transmission interhumaine et une extension géographique
rapide et massive.
Organisation gouvernementale et interministérielle
La conduite opérationnelle de l’action gouvernementale est assurée par le ministre de la
santé de l’Union des Comores appuyé par une cellule interministérielle de crise. Il bénéficie
du concours de l’ensemble des ministres au niveau national et des îles.
• Ralentir la diffusion
Restriction d’activités
Pour espérer freiner efficacement la diffusion du virus, des mesures pourront être mises en
œuvre d’emblée au niveau maximal et très précocement.
- Fermeture ou renforcement des contrôles sanitaires aux frontières
- Arrêt des transports publics
- Restriction des déplacements (déplacements individuels, isolements, cordons sanitaires…)
- Suspension des rassemblements de population et de toutes les manifestations sous forme
de spectacles, rencontres sportives, et célébrations culturelles.
3 Masque de protection respiratoire jetable répondant à la directive européenne 89/686/CEE : fuite totale

Mesures d’hygiène et protections individuelles
Le virus grippal se transmet par voie aérienne, en particulier par l’intermédiaire des
gouttelettes respiratoires émises lors des accès de toux. Une distance de contagiosité d’un
maximum de 2 mètres est considérée comme plausible par les experts. Par ailleurs le virus
peut être véhiculé par l’atmosphère, se trouver sur les mains des malades et sur des
surfaces inertes.
Des mesures d’hygiène devront donc être prises :
1) respect des principes d’hygiène standard (lavage des mains avec du savon, etc.) ;
2) barrière physique à partir des malades (qui porteront un masque chirurgical) ;
3) protections respiratoires pour les soignants et les autres personnes exposées.
Le ministère de la santé de l’Union des Comores recommande aux professionnels de santé
le port de masques préconisé par l’OMS.
Pour la population générale, le port de masque chirurgical ou d’un écran en tissu peut être
préconisé dans les espaces publics.
Outre ces mesures d’hygiène, pour l’exploitation, le respect des règles d’hygiène est rappelé
aux exploitants et à leurs familles, ainsi qu’à toutes les personnes intervenant sur ces
exploitations. En complément, les recommandations suivantes sont nécessaires :
-Laver fréquemment les mains au savon et les rincer.
-Porter une surcombinaison ou une surblouse à usage unique, un masque de protection
respiratoire , des lunettes ou une visière de protection, une charlotte, des gants et des
surbottes à usage unique. Les protections individuelles jetables doivent être retirées dès la
sortie du bâtiment contaminé. Elles sont jetées dans un sac poubelle qui sera
hermétiquement fermé et qui sera éliminé selon les recommandations des services
vétérinaires.
-Désinfecter les roues des véhicules sortant de l'exploitation
-Limiter le nombre de personnes accédant à l'exploitation mise sous surveillance (dans
l'attente de la confirmation ou de l'infirmation du risque).
-Éviter la mise en suspension de poussières (pas de balayage à sec, réaliser un balayage
après humidification)
Approvisionnement en vaccin
Dès la mise au point d’une souche vaccinale adaptée à la pandémie, les actions nécessaires
seront entreprises par le ministre de la santé de l’Union des Comores afin d’assurer
l’obtention, le stockage et la mise à disposition des vaccins.
En cas de pandémie grippale, il importe de disposer de stocks de médicaments en quantité
importante à la PNAC pour la prophylaxie et pour la prise en charge curative des personnes
atteintes (pour les anti-viraux qui seraient actifs sur le virus grippal en cause). Il importe
d’effectuer des commandes supplémentaires : antibiotiques, masques chirurgicaux de
protection.
• Organiser le système de santé
- En phase pandémique, l’isolement des patients en milieu hospitalier ne permet plus de
limiter la propagation de l’épidémie. Un protocole unique de prise en charge est alors
appliqué sur l’ensemble du territoire national quelle que soit l’importance de l’épidémie : les
patients sont traités à domicile ; l’hospitalisation est réservée aux patients gravement
atteints. Les traitements antiviraux seront prioritairement utile en traitement curatif, précoce
des patients de façon à limiter les complications de la grippe.
Le fonctionnement de l’ensemble du système de riposte repose sur une organisation
anticipée et optimisée d’une stratégie globale impliquant :
- Le Service de Surveillance Epidémiologique
- Les CHR/CMU/CSD/ ;
- Le Service de Santé Militaire/ Sécurité Civile
67

- Le secteur privé;
- La communauté
- Les ONGs
les mesures suivantes seront préconisées :
- Renforcemnt des moyens humains et logistiques : ce renfort concerne d’une part, l’équipe
de permanence et de médecins urgentistes, pour les conduites à tenir en cas de pandémie.
- Renforcement de l’organisation des hôpitaux et structures sanitaires par les partenaires et
autres institutions (Croissant Rouge, Armée Nationale de Développement, Sécurité civile...)
- Création de lignes téléphoniques supplémentaires et mise en place du numéro de
téléphone attribués aux médecins et d’un numéro vert.
- Pour les transports, il s’agit principalement de transferts médicalisés de malades vers une
structure hospitalière (cas graves devant être hospitalisés) ou de transferts intrahospitaliers.
- Les structures sanitaires de référence sont le lieu de régulation de l’ensemble de ces
transports et coordonne tous les transferts médicalisés.
Les structures de santé privée
• Les patients ne nécessitant pas de prise en charge lourde sont traités à domicile par les
médecins privés.
L’information des médecins de ville passe par un système de messagerie électronique, le
téléphone relayé par le réseau COMORES TELECOM.
- Organisation de la médecine de structure publique/privée au domicile du patient. Les visites
doivent être réalisées à domicile et non au cabinet du médecin. La gestion à domicile est le
principe de base. En cas de doute ou de problème particulier, les médecins ont la possibilité
d’accéder à la cellule de crise par un numéro dédié mis en place par le Service de
Surveillance Epidémiologique.
- Renforcement des équipes de professionnels de santé en ville par une optimisation de la
prise en charge médicale, 24 heures/24 et 7 jours/7, grâce aux dispositifs de la permanence
des soins et de coordination entre les médecins privés et le CHR/CHN/CMC/CSD.
- Accès à la cellule de crise, via un numéro spécifiquement dédié, permettant une
information rapide sur les conduites à tenir.
- Application du dispositif de la coordination entre les structures sanitaires publiques et
privées afin d’anticiper et d’organiser au mieux la prise en charge à domicile du patient.
- Application du dispositif de la permanence des soins et d’un cahier des charges pour
chaque île adapté à la situation fixé par un arrêté ministériel.
- Evaluation et adaptation de l’organisation des soins en tenant compte de la situation
épidémiologique et de la disponibilité des professionnels de la santé.
- Coordination de l’ensemble des professionnels de santé publiques et privées (médecins
généralistes et spécialistes, infirmières, kinésithérapeutes) ainsi que les organisations non
gouvernementales et autres acteurs (association de bénévoles et services sociaux).
Les structures de santé publiques
Les structures de santé vont être confrontées à un afflux massif de patients dans les
services, essentiellement en pédiatrie, aux urgences et en réanimation.
Ils risquent d’être aussi confrontés à un afflux massif de la population se présentant
spontanément dans les services des urgences.
- Organisation des structures intra-hospitalières, notamment pour les services de pédiatrie,
de médecine interne, en réanimation,…pour faire face aux conséquences
-Eviter l’engorgement des services des urgences par la prise en charge des patients à
domicile.
68

- Activation des plans blancs hospitaliers pouvant être sectoriels ou globaux selon l’ampleur
de la pandémie. Ces plans blancs permettent de centraliser les besoins, d’identifier et de
coordonner les disponibilités des moyens d’hospitalisation.
- Organisation de la prise en charge des patients dans les services de soins aigus (pédiatrie,
médecine, réanimation,…) avec une connaissance en temps réel de la disponibilité en lits et
un éventuel report des activités programmées
- Organisation de la prise en charge des patients aux urgences. Pré-tri en amont de l’hôpital
(cellule d’accueil et salle dédiée) et une orientation par un double circuit selon la
symptomatologie décrite.
- Organisation hospitalière en fonction de la gravité de la pandémie : une pandémie légère
nécessite la mise à disposition de services dédiés dans un établissement de santé de
référence (CHR/CHN). Une pandémie de moyenne ampleur, demande la récupération de
nouveaux services dédiés dans d’autres établissements de santé (CHR/CHN et CSD/CMU).
Pour une pandémie majeure, mise à disposition de lieux de soins « Postes de
Santé/Dispensaire » avec un redéploiement des moyens et du personnel.
- Mise en place d’un recueil de données d’activité au niveau île, via internet/Fax/Tel
centralisé au niveau de la DNS.
• Impact sur la société
Chaque ministère assure une mission d’anticipation, de planification et d’organisation de ses
services centraux et déconcentrés, des établissements placés sous sa tutelle, ainsi que des
secteurs d’activité socioéconomique qui lui sont rattachés, afin de préserver la continuité de
l’action gouvernementale (maintien des chaînes opérationnelles) et de minimiser les
conséquences de l’épidémie.
Les missions d’ordre public seront accrues en période d’épidémie, alors même que les
effectifs seront réduits : protection des établissements hospitaliers, des stocks et des
transports d’équipements de protection et de médicaments, des commerces alimentaires...
La hiérarchie des priorités est établie par le Ministère de la Santé de l’Union des Comores,
en fonction des événements.
• Un large effort de communication et d’information
Durant la phase pandémique, les pouvoirs publics veillent à informer le plus complètement
possible la population sur la situation, les mesures prises et les préconisations.
La politique de communication est animée en mode centralisé par la cellule interministérielle
de crise appuyée par la cellule de communication des ministères de la santé.
La cellule de communication est associée en amont et de manière très étroite aux
informations reçues et aux projets préparés par la cellule de crise. Elle a pour missions, pour
ce qui relève de la communication gouvernementale :
- la veille médiatique et l’analyse de l’état de l’opinion ;
- la communication gouvernementale externe ;
- la coordination des actions d’information assurées par les ministères ;
- le soutien et la coordination des informations diffusées par les préfets au niveau local ;
- la communication interne en direction des services et des agents de l’Etat.
Elle est composée de représentants des ministères chargés de l’intérieur, de la santé, de la
défense, des affaires étrangères et, si besoin, d’autres ministères ; d’un représentant du
secrétariat général de la défense nationale, d’un représentant du service d’information du
gouvernement, d’équipes de Surveillance Epidémiologique…
69

Elle est segmentée en direction des cibles identifiées (leaders d’opinion, leaders religieux,
relais, médias, grand public, agents de l’Etat et encadrement, secteur privé, Comorien de
l’étranger…). La communication vers le grand public devra permettre d’indiquer les mesures
individuelles nécessaires, notamment en matière de protection et d’hygiène, de recours au
système de santé, de fonctionnement de l’activité économique de déplacement de la
population.
La communication a pour objet également de délivrer l’ensemble des informations liées à
l’apparition d’un nouveau type de virus grippal et au risque de pandémie, aux mesures prises
et aux recommandations émises par le Comité de lutte contre les épidémies et l’OMS pays
en fonction des différents niveaux d’alerte. La nature de chaque communication sera évaluée
lors des réunions de la cellule de lutte contre l’épidémie et de la cellule de gestion de crise
interministérielle en fonction des différents niveaux d’alerte, la décision finale étant du ressort
du Ministre de la santé de l’Union des Comores. La communication vise différentes cibles
(secteur avicole, les professionnels de santé publique et privée, les préfectures, le corps
diplomatique, professionnels du tourisme, éducation nationale…), de manière directe ou
indirecte, qui sont identiques quel que soit le niveau d’alerte retenu. Chaque ministère
concerné peut être en charge de la communication vers les cibles qui lui sont propres, sur la
base des recommandations émises par le Ministre de la santé de l’Union des Comores.
70

ANNEXE 6. PROTOCOLE DE LA SANTE ANIMALE
A) BIOSECURITE EN ELEVAGE
BUT : Pour un élevage : limiter au maximum les risques d’introduction de pathogènes.
Mesures concernant les animaux
Les animaux infectés d’Influenza Aviaire sont les principales sources de contamination des
animaux sains.Par conséquent :
- Eviter les contacts entre les volailles domestiques et les oiseaux sauvages : protéger les
points d’abreuvement et d’alimentation avec des clôtures ou filets.
- Séparer les différentes espèces élevées sur la ferme (ex : canards, ânes).
- Eviter les contacts avec les autres animaux, notamment les chiens, les chats, les rongeurs.
- Réaliser une quarantaine (3 semaines est la durée optimale) pour les oiseaux nouvellement
introduits ou ré-introduits (ex : animaux invendus sur les marchés) avant de les mélanger au
troupeau dans la ferme.
- Appliquer l’élevage en bandes séparées (“all-in/allout”) permet un meilleur contrôle des
maladies en général.
Mesures concernant les personnes
- Limiter l’accès aux bâtiments d’élevage pour toute personne extérieure, susceptibles de
contaminer les animaux par le biais de leurs vêtements, chaussures ou mains.(ex :
vétérinaire, technicien, marchands). Des vêtements protecteurs doivent leur être mis à
disposition
- Le personnel travaillant sur la ferme doit porter des vêtements spécifiques, laissés sur site
(chaussures,blouses, ..). Ces équipements doivent être nettoyés régulièrement.
- Des pédiluves (désinfection des chaussures) doivent être présents à l’entrée de chaque
bâtiment et entretenus (désinfectants renouvelés /2j max).
- Un nettoyage des mains doit être réalisé avant d’entrer dans les locaux où sont détenus les
animaux.
Mesures concernant les matériaux, équipements et véhicules
- Ne pas laisser entrer de matériels, équipements ou véhicules souillés dans l’élevage.
- Les matériels et équipements utilisés dans l’élevage doivent être régulièrement nettoyés et
désinfectés (ex : plateaux à oeufs,cages). Eviter d’utiliser des matériels difficiles à
désinfecter (ex : bois, fibres).
- Veiller à l’origine de l’eau et de la nourriture pouvant être sources de contamination.
B) CONDUITE à TENIR EN CAS de FOYER SUSPECT
• DEFINITION d’une SUSPICION :
Pour les volailles domestiques
Toute mortalité brutale et massive sans cause apparente, associée ou non à des signes
respiratoires et/ou une diminution d’alimentation, de boisson et de production d‘oeufs,
touchant essentiellement les poules, dindes et poulets de chair sans distinction d’âge
Pour l’avifaune (oiseaux sauvages)
Constatation de mortalité sans cause apparente ou de maladie non identifiée sur 5 (ou plus)
oiseaux sauvages dans un périmètre restreint
• DEFINITION d’un FOYER de SUSPICION :
Pour les volailles domestiques
Toute unité délimitée (élevage ou parcours clos) ou lieu de parcours libre de volailles
(village) dans lequel des cas suspects ont été identifiés
71

Pour l’avifaune (oiseaux sauvages)
Tout lieu de concentration ou de stationnement d’oiseaux sauvages dans lequel des cas
suspects ont été identifiés
• CONDUITES A TENIR :
Toute suspicion d’Influenza Aviaire doit être signalée par l’éleveur et/ou le vétérinaire
aux autorités vétérinaires (Ministère du développement rural ou direction nationale de
l’agriculture et l’élevage) dans les plus brefs délais et faire l’objet d’investigations
complémentaires par des agents mandatés par l’Etat : Agir dès que l'on suspecte la
maladie, car les volailles peuvent être infectées avant même que les symptômes ne soient
visibles.
1. CONDUITES à TENIR en cas de suspicion :
- Pour l’éleveur
• Alerter l’autorité vétérinaire locale sans délai
• Isoler les malades des animaux sains
• Restriction des mouvements : interdiction de déplacer et de vendre les
oiseaux, leurs produits (oeufs, viandes,..) et le matériel d’élevage présents
dans le foyer
• Ne pas consommer de produits (viande, oeufs) issus d‘animaux malades ou
morts
- Pour le vétérinaire (technicien d’élevage) (agent du Ministère du développement rural
et/ou agent d’un ONG spécialisé )
• Se rendre sur les lieux en prenant toutes les précautions sanitaires
nécessaires et matériels utiles (pour prélèvements, chaîne du froid,
désinfection du petit matériel et du véhicule avant sortie de l’élevage, ...)
• Réaliser l’enquête épidémiologique sur place
• Réaliser les prélèvements nécessaires à envoyer au laboratoire de référence
à l’extérieur du pays (en cas de besoin, conserver les échantillons au
laboratoire vétérinaire de Mdé / Grande-Comore ou dans un laboratoire du
CHR/CHN)
- Dans le foyer de suspicion
• Mise en quarantaine (interdiction de tout mouvement d’animaux, de leurs
produits et du matériel d’élevage)
• Restriction des mouvements des personnes et véhicules (entrées et sorties)
• Procéder aux prélèvements requis et à leur acheminement immédiat au
laboratoire compétent
• Mener l’enquête épidémiologique sur les causes possibles d’introduction de la
maladie et risques de diffusion autour du foyer
• Procéder à l’abattage sanitaire des animaux malades et sensibles présents
dans le foyer sans attendre la confirmation du laboratoire
• Détruire les cadavres (incinération ou enterrement) puis désinfecter le foyer.
- Autour du foyer de suspicion
• Après avoir identifié les élevages à risque (pouvant avoir été infectés à partir
du foyer suspect), procéder à une inspection clinique dans ces élevages et/ou
villages.
• En cas de nouvelle suspicion, appliquer les mêmes mesures que citées
précédemment
• Le protocole d’enquête doit être défini (un modèle de fiche précise
d’inspection des élevages pour suspicion d’Influenza Aviaire devra être mis à
disposition des agents de terrain).
72

2. CONDUITE à TENIR en cas de FOYER CONFIRME
Dans le foyer atteint :
• Maintenir l’interdiction de mouvements des animaux (mise sous quarantaine)
• Restriction de mouvements des personnes : possibilité de sortie limitée avec
passage obligatoire par un poste de contrôle avec désinfection des moyens
de transport
• Si non réalisé dès la suspicion : abattage total des oiseaux présents dans le
foyer et incinération et/ou enterrement des animaux morts ou abattus et de
leurs produits
• Pratiquer la désinfection complète des bâtiments, matériels et parcours
infectés
• Pratiquer un vide sanitaire total de 21j
Autour du foyer :
Dans un rayon de 3 ou 5 km (limites fixées selon la concentration de volailles
présentes dans la zone et les risques épidémiologiques associés)
• Pratiquer l’abattage total des volailles présentes dans cette zone (si
indemnisation prévue)
• Ou Vacciner* les volailles
et
• Interdire tous les mouvements de volailles et de leurs produits et limiter les
mouvements des personnes (sorties obligatoires de la zone par des postes de
contrôle et de désinfection des moyens de transport)
Dans un rayon de 5 à 10 km (voire plus)
• Vacciner les volailles
• Interdire tous les mouvements de volailles et de leurs produits
• Limiter les mouvements des personnes (sorties obligatoires de la zone par
des postes de contrôle et de désinfection des moyens de transport)
Sur tout le reste du territoire
• Interdire les marchés de volailles et autres rassemblements d’oiseaux
(courses, foires, expositions,...)
• Renforcer la surveillance des élevages de volailles
• Renforcer les mesures de bio-sécurité dans les élevages
• Renforcer les contrôles des mouvements à l’intérieur du pays et aux frontières
Les limites des différentes zones (infectée, protection, surveillance) sont définies par
les autorités.
Rappel : Normes de sécurité pour les personnes :
Porter : pour les yeux des lunettes de protection, pour le nez et la bouche des masques
FFP2, des blouses jetables, des gants solides, des bottes/couvre-bottes jetables.
La vaccination contre la grippe humaine classique des personnes à risque (éleveurs,
vétérinaires, agents sanitaires,...) est conseillée pour limiter les possibilités de réassortiment
du virus de la grippe aviaire avec le virus de la grippe humaine.
Au niveau national :
Dès que la présence du virus de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est
détectée, toutes les personnes travaillant dans le secteur avicole doivent prendre des
mesures d'hygiène supplémentaires afin d'éviter de véhiculer le virus : mesures de 'bioexclusion'
et l'empêcher de circuler : mesures de 'bio-confinement'.
73

Principes de bio-exclusion :
- Déterminer les principales voies de pénétration du virus dans les unités de production;
- Centrer les actions sur les principales voies de pénétration afin de les réduire
- Maintenir les mesures jusqu'à ce que le risque disparaisse
Principes de bio-confinement :
- Circonscrire l'infection aux unités avicoles pour réduire le risque de transmission aux
volailles, aux villages, aux zones avoisinants;
- Déterminer et appliquer des mesures pratiques pour réduire la transmission entre oiseaux;
- Centrer l'attention et les actions sur les principales voies par lesquelles le virus pourrait
"sortir de l'exploitation ou du village", et se propager
Les mesures de bio-confinement s'appliquent dans l'intérêt des communautés villageoises.
L'ABATTAGE des volailles infectées fait partie du bio-confinement avec l'objectif
d'empêcher que le virus ne sorte de la ferme ou du village, colporté par des oiseaux vivants
(domestiques ou avifaune).
• REALISATION des PRELEVEMENTS ACHEMINEMENT des ECHANTILLONS
Normes de sécurité pour les personnes
Porter :
- lunettes de protection,
- des masques FFP2
- des blouses jetables
- des gants solides
- des bottes / couvre-bottes jetables
Réalisation :
- sur animaux vivants
- Ecouvillonnages trachéaux, cloacaux ou fèces frais (au moins un gramme de fèces)
- Sang coagulé, sérum
- sur animaux morts
- Contenu intestinal (fèces), écouvillonnages cloacaux ou trachéaux.
- Prélèvements de trachée, poumons, sacs aériens, intestins, rate, reins, cerveau, foie et
coeur
- Cadavres entiers et frais (mort

Le transport doit être le plus rapide possible et ne devrait pas excéder 72 heures sous
peine de rupture de la chaîne du froid et de dénaturation des échantillons.
Assurer le transport par fret aérien selon la réglementation internationale IATA. En aucun
cas, une compagnie aérienne ne permettra à une personne d’être accompagné par un tel
colis.
Contraintes de transport :
- Respecter une chaîne du froid intégrale.
- Les échantillons prélevés doivent arriver dans de bonnes conditions et sans fuite
La réglementation sur les produits dangereux (The Dangerous Goods Regulations : DGR)
fixe des exigences précises pour l’emballage et le transport des échantillons pour diagnostic
par voie aérienne, qui sont obligatoirement à suivre.
Emballage :
Il doit comprendre 3 éléments :
- un premier contenant étanche
- un contenant secondaire étanche
- un emballage externe de rigidité adéquate avec une surface au moins de dimension
minimale 100mm x 100mm.
Etiquetage du colis :
Doit comporter le label UN 3373 (fourni avec le carton de transport) et un label
correspondant au type de froid
(carboglace ou azote liquide utilisé).
Un étiquetage spécifique peut être exigé par la réglementation du pays destinataire (voir au
préalable à l’envoi avec le laboratoire de référence ciblé)
Documents à fournir :
Selon les réglementations des pays concernés
En général :
- Permis d’exportation du pays expéditeur
- Permis d’importation du pays destinataire (à demander au préalable au laboratoire
destinataire de référence OIE).
- Facture pro-forma de déclaration de la valeur du produit.
- Déclaration de l’expéditeur pour marchandises dangereuses :.
NB : selon la recommandation de l’atelier de Libreville du 20 au 22 Mars 2006, les
compagnies aériennes seront sensibilisées pour faciliter l’acheminement des
échantillons vers le laboratoire de référence.
• METHODES D’ABATTAGE METHODES DE DESTRUCTION
Dans le cas de la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), les animaux ne doivent
pas être abattus pour la consommation humaine.
Leurs produits ne doivent pas être commercialisés, ni consommés.
Des méthodes d’abattage humanitaire sont préconisées dans le Code Sanitaire pour les
Animaux Terrestres de l’OIE :
- méthodes mécaniques : pistolet à percussion
- méthodes électriques : électrocution
- méthodes gazeuses : CO2 en mélange avec air ou azote ou gaz inerte
- autres : injection de barbituriques, addition d’anesthésique aux aliments ou à l’eau de
boisson puis mise à mort par les autres méthodes
En cas d’impossibilité d’appliquer ces méthodes :
- Les animaux peuvent être abattus par dislocation cervicale (étirement et torsion du cou)
75

Méthode à proscrire :
- Egorgement (l’effusion de sang peut être un facteur supplémentaire de diffusion du
virus)
Devenir des cadavres et matériaux infectés non désinfectables :
- Ils doivent être détruits, notamment pour tous les supports en bois et en fibres difficilement
désinfectables.
- Déplacer le moins possible les cadavres pour éviter la propagation du virus. Il est conseillé
de les enterrer sur place.
Méthodes de destruction :
- Enfouissement :
Creuser profondément et disposer les cadavres. Recouvrir de chaux vive et non éteinte.
- Incinération :
Brûler les cadavres sur bûcher ou avec un liquide inflammable et enterrer
les restes comme décrit précédemment.
76

- ANNEXE 7. PROTOCOLE DE LA SANTE HUMAINE
Définition de cas (au 06/03/2006)
La définition de cas actualisée intègre le risque de transmission du virus A(H5N1) à
partir de volailles infectées ne présentant pas de symptômes.
Les cas possibles devant faire l'objet d'une investigation sont :
1. Patient présentant au décours d’un syndrome grippal une détresse respiratoire aiguë et
revenant depuis moins de 7 jours d’un pays où sévit l’épizootie liée au virus H5N1.
2. Patient de retour des pays où sévit le virus A(H5N1) présentant un syndrome respiratoire
aigu avec fièvre (>38°) et toux et/ou dyspnée et ayant eu dans les 7 jours avant le début de
ses signes :
• soit une exposition professionnelle avec :
- des élevages de volailles dans une zone où existait une épizootie de virus H5N1;
- des prélèvements biologiques, d’origine animale ou humaine, infectés ou présumés
infectés par le virus H5N1 ;
- des humains ou animaux infectés, ou présumés infectés, par le virus H5N1.
• soit un ou plus des facteurs suivants :
- contact prolongé, répété et/ou à moins d’un mètre avec des volailles (poulet, canard,
oie, dinde, pintade, caille…, oiseaux d’élevage ou sauvages), vivants ou morts, ou leurs
fientes
- contact avec un cas humain confirmé de grippe H5N1.
Remarque
Tant qu’un cas possible n’est ni exclu ni confirmé, il est considéré comme "en cours
d’investigation".
Cas exclu : Un cas suspect est exclu s’il ne rentre pas dans la définition de cas. Un cas
possible est exclu si les résultats de l'investigation biologique sont négatifs (absence
d'infection à H5N1).
Cas confirmé : Cas possible ayant été confirmé biologiquement comme une infection liée
au virus grippal de type H5N1 par un laboratoire de référence accrédité par l’OMS.
3. Gestion des cas possibles selon les modes de recours à l'offre de soins
3.1 Principes généraux de prise en charge quelque soit le mode de recours :
• Tout patient fébrile avec symptômes respiratoires et revenant depuis moins de 7 jours
d'une zone avec épizootie à nouvelle souche de virus grippal est un cas suspect devant faire
l'objet d'une évaluation clinique et épidémiologique.
• Tout cas jugé possible par un praticien après interrogatoire et examen clinique doit être
porté sans délai à la connaissance, du Service de Surveillance Epidémiologique pour
signalement, validation épidémiologique du classement en « cas possible », et pour
signalement et investigation épidémiologique des éventuels sujets co-exposés.
C'est pourquoi :
• le patient informé ou le praticien libéral consulté par un cas suspect contactera sans délai le
Centre de Santé le plus proche, qui soit exclura le cas au regard de la définition de cas, soit
contactera à son tour le Service de Surveillance Epidémiologique.
• le praticien hospitalier dans un Centre de Santé (CHN, CHR, CMC, CSD, CMU) prenant
77

directement en charge un cas suspect, soit exclura le cas au regard de la définition de cas,
soit contactera à son tour le Service de Surveillance Epidémiologique.
• Dès confirmation du classement en cas possible, le praticien dans une structure
sanitaire (cas dans un CHN, CHR, CMC, CSD, CMU), informera le Service de
Surveillance Epidémiologique en transmettant les coordonnées détaillées du patient et
des co-exposés potentiels.
• Les soins à domicile par le médecin de ville sont, si possible, à privilégier, chaque
fois que l'état clinique du malade le permet (tableau clinique sans signe de gravité ne
justifiant pas d'hospitalisation ni d'examens complémentaires, isolement possible), pour une
prise en charge conforme aux recommandations du Plan National de Préparation et de
Riposte, réservant l'offre hospitalière aux cas graves.
Toutefois, ce maintien à domicile peut rencontrer des difficultés de mise en œuvre qui seront
appréciées localement : patient en grande précarité ou isolé, éloigné de son domicile, prise
en charge ambulatoire impossible, isolement non réalisable, caractère anxiogène du
maintien à domicile, absence de médecin au village, etc.
• Les prélèvements naso-pharyngés peuvent être réaliser rapidement, avant toute mise
sous traitement antiviral. Ils nécessitent le strict respect des mesures d'hygiène et de
protection détaillées dans le kit de prélèvement naso-pharyngé.
• Les conseils au patient et à la famille, repris dans la fiche 1 en annexe, sont dispensés
dans l'attente de la confirmation virologique.
• Un traitement antiviral présomptif dans l'attente des résultats peut être prescrit au
patient et aux co-exposés, mais non aux contacts.
• Si le patient présente d'emblée à l'interrogatoire ou à l'examen clinique initial des
signes de gravité, quel que soit son mode de recours, le malade est hospitalisé dans les
conditions d’isolement respiratoire standard, dans le service des Urgences ou de
réanimation du CHN ou CHR ou de structure sanitaire de proximité ( CSD ou CMC ). Les
prélèvements naso-pharyngés à visée diagnostique sont réalisés à l'hôpital.
• Le respect par les professionnels de santé, par le patient et son entourage des
mesures d’hygiène, est impératif : Ces mesures associent le respect strict des précautions
standard, auxquelles sont ajoutées des précautions d’isolement respiratoires de type
gouttelette. Ces précautions sont applicables devant toute infection respiratoire
potentiellement contagieuse, en ville comme dans une structure de santé, et comprennent
notamment :
- la désinfection des mains par friction avec un soluté hydro-alcoolique ou par lavage
avec un savon antiseptique après les soins, et le lavage régulier des mains par le patient,
- le port par le soignant de gants non stériles à usage unique et de dispositifs de
protection respiratoire individuelle (PRI), de type FFP2 (norme EN 149), ou à défaut
FFP1, lors des soins, de lunettes et de casaque de protection lors de la réalisation
d'actes exposant aux sécrétions respiratoires (notamment lors du prélèvement nasopharyngé),
- l'isolement du patient en chambre individuelle et le port par celui-ci d'un masque
anti-projection dit "chirurgical", lors de présence d’un tiers ou de déplacement en
dehors de sa chambre, et a fortiori lors des soins,
- le recours systématique pour le patient à des mouchoirs à usage unique,
- la mise dans un sac poubelle étanche des déchets d'activité de soins, gants et
masques, éliminés par un comité des aides soignants s’occupant des déchets d'activité
de soins à risque infectieux , et des mouchoirs et masques chirurgicaux usagés, par la
filière ordures ménagère pour les particuliers.
3.2. Prise en charge du cas possible selon le mode de recours au dispositif de soins
Est considéré au 3.2. un patient :
- répondant aux critères de cas possible, et,
- ne présentant aucun signe de gravité justifiant une hospitalisation, et,
78

- avec un contexte permettant une prise en charge à domicile (médecin joint disponible
pour les prélèvements naso-pharyngés et le suivi, famille coopérante, bonne compréhension,
etc.)
3.2.1. Patient ambulatoire dans un aéroport :
Si le patient présente dans l'avion des signes cliniques évocateurs de grippe (comme de
toute infection respiratoire potentiellement contagieuse, le virus aviaire, à ce stade, n'a pas
acquis de capacité de transmission inter-humaine), un membre désigné du personnel de
bord si possible :
- portera une protection respiratoire individuelle (PRI) de type FFP2, à défaut FFP1.
- lui fera porter, si son état le permet, un masque anti-projection dit chirurgical,
- l'isolera à l'arrière de l'appareil, puis le commandant de bord signalera ce cas au
correspondant médical de l'aéroport pour une prise en charge adaptée à l'arrivée (examen
clinique à visée diagnostique et prise en charge du cas, recueil d'une fiche de traçabilité des
passagers précisant le plan d'occupation des sièges durant le vol, à n'utiliser qu'en cas de
confirmation de la nature contagieuse du patient).
Le correspondant médical de l'aéroport (service médical d'urgence du CHR/CHN) :
- met en place les mesures barrière.
- délivre les premiers soins au patient.
- contacte immédiatement le CHN/CHR- pour évaluer avec le praticien le classement en cas
possible.
- informe la famille et le patient de la procédure suivie.
- recense les coordonnées des autres co-exposés possibles.
3.2.2. Patient au cabinet médical d'un médecin :
Le médecin exerçant dans le privé :
- met en place les mesures barrière ,
- délivre les premiers soins au patient.
- informe la famille et le patient de la procédure suivie.
- contacte immédiatement en cas de nécessité l’équipe de surveillance d’une structure
sanitaire la plus proche, qui évalue avec le praticien le classement en « cas possible ».
- recense les coordonnées des autres co-exposés possibles.
- se concerte avec le Centre de Santé pour décider des modalités de réalisation des
prélèvements nasopharyngés et de suivi, à domicile ou dans une structure de santé le plus
proche.
Dans les 2 cas ci-dessus (3.2.1. et 3.2.2.) :
Le Centre de Santé:
- contacte le Service de Surveillance Epidémiologique sans délai, pour valider le classement
du patient en "cas possible".
- informe le Service de Surveillance Epidémiologique s'il existe d'autres personnes coexposées
à la même source de contamination (élevage infecté), aux fins d'investigation, en
communiquant leurs coordonnées.
- organise si nécessaire le transport du patient et le cas échéant des co-exposés vers la
structure sanitaire de proximité disposant d'un service de prise en charge des patients
infectés par le virus A(H5N1). Une réalisation du (des) prélèvement(s) nasopharyngé(s) sera
effectuée en cas de nécessité.
- informe le Centre de santé destinataire du patient (service d'accueil et laboratoire).
3.2.3.Patient à domicile faisant appel au CSD/CMU/CHN/CHR :
Sans praticien sur place :
L’équipe du structure sanitaire , engage une équipe de secours médicalisée qui :
- met en place les mesures barrières.
- examine le patient, confirme le diagnostique, dispense les premiers soins.
79

- contacte le Service de Surveillance Epidémiologique dès les examens médicaux initiaux
faits, pour validation du cas possible.
- transporte le patient qui porte un masque chirurgical vers le service de santé de proximité,
prévenu au préalable.
- informe le Service de Surveillance Epidémiologique dès confirmation du cas possible, en lui
précisant s'il existe d'autres personnes co-exposées à la même source de contamination,
aux fins d'investigations épidémiologiques .
Avec praticien sur place :
le médecin traitant:
- met en place les mesures barrière.
- interroge et examine le patient puis contacte l’équipe du structure sanitaire la plus proche
pour l'évaluation du cas, en mentionnant l'existence de co-exposés éventuels.
- attend la validation du classement en cas possible par le Service de Surveillance
Epidémiologique contacté par l’équipe de la structure sanitaire
- réalise un prélèvement nasopharyngé conformément à la notice fournie avec celui-ci, et
complète la fiche de renseignement mentionnant les coordonnées du médecin prescripteur.
- organise, avec le Service de Surveillance Epidémiologique en cas de nécessité, du
prélèvement conditionné sous triple emballage et conservé à +4°C vers le laboratoire de
référence et informé au préalable.
- informe et conseille le patient et sa famille .
- suit quotidiennement le patient et ses proches.
3.2.4. Patient se présentant directement dans un Centre de santé :
Recommandations générales :
Afin d'éviter une perturbation de l'activité des services, et de limiter le risque de contagion
par un agent pathogène, il est souhaitable que soit identifié au préalable au sein de tout
Centre de santé, un dispositif permettant l'accueil de tout patient présentant une
infection respiratoire potentiellement contagieuse, comportant :
-un affichage en amont des services demandant notamment aux patients présentant une
fièvre avec toux de se signaler à l’infirmière d’accueil et d’orientation (IAO), et mettant à leur
disposition dès l’entrée aux services des urgences des masques chirurgicaux,
-un circuit spécifique au sein des urgences ou à proximité, avec orientation rapide par l’IAO
dès signalement, pièce d'isolement simple dédiée à l'écart des flux de passage des
urgences,
-l'identification d'une équipe limitée en nombre (médecin, infirmière, aide soignant) affectée
à la prise en charge du patient,
-une mise à disposition de moyens de protection avec :
protections respiratoires individuelles pour le personnel soignant type FFP2 ou à défaut
FFP1, gants à usage unique, lunettes et casaque de protection à utiliser notamment en cas
de risque de projection de secrétions respiratoires, masques chirurgicaux pour les patients,
soluté hydro-alcoolique ou savon antiseptique, produits détergents - désinfectants pour la
désinfection des surfaces, mouchoirs jetables et sac poubelle.
Les examens complémentaires à visée diagnostique ou thérapeutique requis par l'état de
santé du patient seront réalisés si possible au lit du malade ; la radiographie pulmonaire sera
réalisée de préférence en service d'imagerie, le service étant prévenu préalablement pour
éviter l'attente, le patient portant un masque de type chirurgical pendant tout le temps des
transferts et de l’examen.
Le médecin du service d'urgence :
- met en place les mesures barrières.
- met en place la stratégie de prise en charge selon le protocole pré-établi.
- contacte le Service de Surveillance Epidémiologique pour signaler et valider l'évaluation
épidémiologique et le classement du patient en cas possible.
80

Dès confirmation du cas possible, le praticien :
- contacte le Service de Surveillance Epidémiologique pour signalement et investigation
épidémiologique des sujets co-exposés.
- informe la Direction de sa structure sanitaire, en fournissant toute information utile sur les
mesures de gestion adaptées.
- réalise le prélèvement naso-pharyngé selon les modalités fournies avec le tube. Le
prélèvement identifié avec sa fiche est placé sous emballage plastique hermétiquement
fermé à +4°C avec sa fiche de renseignement.
- décide, dans l'attente des résultats, de la mise sous traitement antiviral curatif du malade
ou , en lien avec le Service de Surveillance Epidémiologique, du traitement prophylactique
des sujets co-exposés asymptomatiques.
- informe le laboratoire du CHN El-Maarouf afin qu'il contacte le laboratoire agréé par l’OMS.
Après réalisation des prélèvements et administration d'un traitement symptomatique, dans
l'attente des résultats, le patient cas possible porte un masque chirurgical et est, soit
hospitalisé dans des conditions d'isolement respiratoire de type gouttelettes, soit regagne
son domicile après contact avec son médecin traitant, où il restera confiné en chambre
seule.
En cas de décision de retour à domicile, le médecin des structures sanitaires en charge
du cas devra alors:
- informer précisément par contact direct son médecin traitant, avant le retour et ensuite dès
qu'il aura connaissance des résultats virologiques.
4. Eléments médicaux de prise en charge des cas possibles quel que soit le mode de
recours
4.1 Critères d'hospitalisation :
4.1.1. Signes cliniques en faveur d'une hospitalisation
Chez l’enfant,
la présence d’un seul des signes suivants suffit à justifier l’hospitalisation
- difficultés alimentaires (moins de la moitié des biberons sur 12h) chez un nourrisson de
moins de 6 mois
- tolérance clinique médiocre de la fièvre, malgré les mesures adaptées,
- signes de déshydratation aiguë associée,
- existence de troubles de la vigilance,
- convulsions répétées ou état de mal convulsif
- signes de détresse respiratoire, apnées,
- contexte particulier : très jeune âge (< 3 mois), antécédents de prématurité et/ou situations
à risque connues.
Chez l’adulte
- troubles de la vigilance, désorientation, confusion,
- pression artérielle systolique inférieure à 90 mm Hg,
- température inférieure à 35°C ou supérieure ou égale à 40°C,
- fréquence respiratoire supérieure à 30/min,
- fréquence cardiaque supérieure à 120/mn.
La coexistence chez le patient de l'une des pathologies ci-dessous ne doit pas
conduire systématiquement à l’hospitalisation, mais nécessite un renforcement de
l’attention du médecin à la recherche de signes de gravité présents ou à venir :
- personnes âgées de 65 ans et plus ;
- Personnes atteintes d’une des pathologies suivantes :
-Affections broncho-pulmonaires chroniques, dont asthme, dysplasie broncho-pulmonaires
et mucoviscidose ; cardiopathies congénitales mal tolérées,
81

- Insuffisances cardiaques graves et valvulopathies graves ; néphropathies chroniques
graves,
- Syndromes néphrotiques purs et primitifs ;
- drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalasso - drépanocytose ;
- diabètes insulino-dépendant ou non-insulino-dépendant ne pouvant être équilibrés par le
seul régime ;
- déficits immunitaires cellulaires (chez les personnes atteintes par le VIH, l’indication doit
être faite par l’équipe qui suit le patient) ;
- enfants et adolescents (de 6 mois à 18 ans) dont l’état de santé nécessite un traitement
prolongé par l’acide acétylsalicylique (essentiellement pour syndrome de Kawasaki
compliqué et arthrite chronique juvénile
4.1.2 Critères psychologiques et sociaux
A évaluer par le médecin en cas d'isolement impossible, d'« angoisse » du cas et/ou de sa
famille ,de précarité familiale, etc…
4.2 Eléments de décision concernant l'usage des antiviraux
L'Oseltamivir ou Tamiflu ® est actif sur le virus de souche A (H5N1) en réduisant la phase
symptomatique par réduction de la charge virale (prescription aux plus de 1 an selon AMM),
et a une action prophylactique (prescription selon AMM aux plus de 13 ans).
La décision de mise sous traitement anti-viral anti-neuraminidase à posologie thérapeutique
chez les cas possibles symptomatiques en cours d’évaluation ou confirmés est du
ressort du clinicien. Le délai entre l'apparition des premiers signes et la mise sous traitement
ne devant pas excéder 48 heures, ce traitement pourra être prescrit à tout cas possible,
après réalisation du prélèvement naso-pharyngé, sans attendre la confirmation virologique,
si celle-ci risque d'être trop tardive, avec délivrance selon le cas en pharmacie d'officine ou
par la pharmacie à usage intérieur de son Centre de santé.
Les stocks nationaux sont réservés pour une utilisation, en priorité en traitement
curatif précoce, en situation d'alerte avec une nouvelle souche de virus grippal ayant
acquis une capacité de transmission inter-humaine ou en phase pandémique.
Pour les sujets co-exposés non malades (ayant été exposés au même risque identifié
que le cas), le clinicien, avec l'appui du Comité de Lutte Contre les Epidémies, évalue la
pertinence d’une prophylaxie anti-virale, qui doit elle aussi intervenir dans les 48heures
suivant l'exposition. En dehors de transmission inter-humaine avérée, il n'y a pas lieu de
traiter les contacts d'un cas possible ou confirmé. Le respect des règles générales
d'hygiènes reste néanmoins indispensable.
82

Recommandations de traitement en cas de suspicion de grippe aviaire H5N1
Substance Doses Durée
Traitement d’un cas suspect (adulte)
Après confirmation des critères de
cas suspect, et après prélèvement
d’échantillons, mise en route
immédiate d’un traitement
Prophylaxie post-expositionnelle
(adulte)
Toute personne exposée sans
mesures de protection à un cas
confirmé de grippe aviaire AH5N1
Oseltamivir 75 mg
(Tamiflu®)
Oseltamivir 75 mg
(Tamiflu®)
1 cp 2X/jour 5 jours
1 cp 1X/jour 10 jours
Prophylaxie pré-expositionnelle
Pas indiqué dans le contexte actuel
Remarque
– Une réplication continue du virus Influenza aviaire étant possible au-delà de 48 heures
après l’apparition
des symptômes, il convient d’envisager de traiter les individus qui se présentent à un
moment ou à
un autre au cours de leur maladie (pas seulement durant les premières 48 heures)
5. Organisation de l'investigation épidémiologique autour des cas détectés
L'objectif de la surveillance est d'assurer la détection précoce des cas pour :
- une prise en charge thérapeutique rapide et adaptée du cas,
- une confirmation ou infirmation par analyse virologique, avec caractérisation précise du
sous type viral circulant, permettant le suivi de l'évolution du virus,
- l'alerte précoce des autorités sanitaires,
- la recherche active des sujets ayant partagé la même exposition.
Investigation épidémiologique :
Le Comité de Lutte Contre les Epidémies est chargé de la mise en œuvre des mesures
de contrôle autour des cas. Pour ce faire et en fonction des besoins de l’investigation
et du suivi, elle peut s’appuyer sur les équipes de surveillance mises en place dans
les structures sanitaires.
L'investigation vise à fournir une description clinique et épidémiologique détaillée du cas, à
assurer le suivi épidémiologique du patient et à rechercher l’existence de sujets ayant
partagé la même exposition. Ces actions doivent être décidées et menées en concertation
avec le Comité de Lutte Contre les Epidémies.
Le médecin d’un Centre de Santé et/ou le médecin au domicile du malade:
- complète le questionnaire descriptif correspondant aux cas possibles, et transmet cette ou
ces fiches au Service de Surveillance Epidémiologique.
- vérifie que le prélèvement a été effectué et envoyé sous emballage conforme et avec la
fiche de renseignement complétée (mentionnant les coordonnées du médecin traitant) au
laboratoire expert désigné (CNR ou laboratoire d'un établissement de santé P3 agréé pour la
RT-PCR).
Le Service de Surveillance Epidémiologique en liaison avec le médecin traitant assure le
suivi épidémiologique des cas possibles jusqu’à guérison ou décès. Le suivi se fait au moins
83

1 à 2 fois par semaine avec le médecin traitant du malade ou le praticien hospitalier si le cas
est hospitalisé.
Le Service de Surveillance Epidémiologique, en lien avec l’équipe chargée de la
surveillance dans la structure sanitaire, précise la source d'exposition et recherche
d'autres personnes éventuellement exposées :
Autour des cas confirmés :
- Si la source d’exposition est identifiée, rechercher l’existence de personnes ayant pu
partager cette exposition et préciser si ces dernières présentent des symptômes ou non.
- Le Service de Surveillance Epidémiologique évalue l'exposition des personnes
potentiellement co-exposées. En fonction de la nature et de la vraisemblance de cette
exposition, il sera décidé, ou non, d'assurer un suivi épidémiologique des co-exposés. Les
sujets présentant des signes cliniques compatibles avec la définition des cas devront faire
l'objet des mêmes modalités de prise en charge que le cas index (le premier cas).
- Le suivi sera quotidien et durera pendant les 7 jours qui suivent l’exposition. Les sujets coexposés
ainsi que l'entourage proche du malade seront avisés d'appeler le Centre de Santé
la plus proche s’ils présentent des signes cliniques comme une fièvre >38°C, une toux et/ou
une dyspnée, en spécifiant leur exposition.
Autour des cas possibles en cours d’évaluation :
En fonction de la vraisemblance du diagnostic de grippe A (H5N1) à partir des données
cliniques et d’exposition, la nécessité d’initier la recherche de sujets co-exposés et leur
éventuel suivi, sans attendre le résultat de la confirmation biologique du cas index, sera
décidée, au cas par cas, à l’issue d’une concertation entre le Service de Surveillance
Epidémiologique et l’équipe chargé de la prise en charge dans le centre de santé concerné.
6. Gestion des prélèvements dans une structure hospitalière
La virémie dans le cadre de la grippe, y compris la grippe aviaire, quand elle existe, est
généralement de faible intensité. La grippe, même aviaire, est une maladie essentiellement
respiratoire, la contamination se faisant par aérosol. Le risque de contamination au cours de
manipulations d'échantillons de sang total ou sériques est donc très minime. Les précautions
standard lors de la manipulation d'un produit sanguin, notamment le port de gants non
stériles à usage unique, dans le but d'une analyse biologique suffisent à rendre ce risque
pratiquement nul. Il faut néanmoins, tout particulièrement veiller à ne pas générer des
aérosols. (avis du groupe expert grippe - février 2005)
Les laboratoires des Centres de santé peuvent effectuer sur place les analyses biologiques
standards nécessaires à la prise en charge thérapeutique et à l'orientation diagnostique
initiale.
L'utilisation des réactifs de dépistage rapide des virus A de la grippe n'a pas sa place dans le
protocole de prise en charge des cas possibles de grippe aviaire. Seule la recherche du virus
A (H5N1) par RT-PCR, actuellement disponible dans les Centres de Référence agrées par
l’OMS pour la recherche RT-PCR grippe, doit être mise en œuvre dans ce contexte. Les
prélèvements naso-pharyngés sont à effectuer de J0 à J3 après l'apparition des signes
cliniques, en respectant les consignes indiquées sur la notice présente avec les
prélèvements. Les services des urgence des établissements de santé sont dépositaires de
prélèvements naso-pharyngés et de moyens de protection adaptés.
Le médecin ou l’Infirmier diplômé d’état des services :
- réalise le prélèvement naso-pharyngé en portant des gants à usage unique non stériles ,
une casaque, des lunettes de sécurité et un masque FFP2, complète la fiche de
renseignement , et remet le prélèvement pré-conditionné sous emballage plastique
étanche et
conservé à +4°C au laboratoire du CHN/CHR, procède à une désinfection soigneuse des
mains après le retrait des gants. Les éléments jetables ayant servis à la réalisation du
prélèvement, le masque de protection et les gants jetables sont éliminés par la filière des
84

déchets d'activité de soins à risque infectieux . Les surfaces de travail sont soigneusement
désinfectées après le soin avec le produit détergent désinfectant habituel. Les lunettes sont
désinfectées.
- informe et conseille le patient et sa famille.
Le laboratoire hospitalier (Laboratoire El-Maarouf) et le Service de Surveillance
Epidémiologique avec l’appui de l’OMS :
- contactent le laboratoire de l'établissement de santé P3 agréé pour la réalisation RT-
PCR grippe concerné pour l'informer et valider les modalités de l'acheminement.
- vérifient avec le praticien que le circuit d'information vu au chapitre 7 est bien
respecté.
- contactent sans délai le prestataire du transport.
- s'assurent de la présence de la fiche de renseignement avec le prélèvement.
Le Service de Surveillance Epidémiologique informe le Centre national de référence
(CNR) grippe concerné :
Le prestataire de transport est informé par le laboratoire de Centre de santé du lieu
exact où se trouve le prélèvement, de sa destination (laboratoire P3 de proximité ou CNR) et
assure son transport accompagné de la fiche de renseignements sous triple emballage
sécurisé dans les conditions ci dessous décrites.
Le Service de Surveillance Epidémiologique en collaboration avec le laboratoire du CHN El-
Maarouf s'assure que le contrat avec une société de transport de produits biologiques
intègre bien les dispositions suivantes :
- fourniture de triple - enveloppes de transport conformes à la réglementation ADR classe 6.2
régissant le transport d'échantillons biologiques infectieux à visée diagnostique.
6.bis Gestion des prélèvements réalisés au domicile du patient
Le "kit" de prélèvement nasopharyngé est destiné aux professionnels de santé réalisant des
prélèvements chez des patients classés “possibles” d’une grippe due à un virus grippal d’un
nouveau sous-type. Ce kit doit être utilisé dès lors qu’une transmission inter humaine a été
mise en évidence ou en cas de suspicion d’un virus hautement pathogène.
La composition du kit est la suivante :
- Equipement de protection du soignant :
• Un masque de protection respiratoire individuelle jetable répondant à la norme EN149 de
type FFP2.
• Une paire de lunettes de protection (à désinfecter après usage)
• Une paire de gants jetables non stériles
• Une casaque de protection (jetable)
- Un dispositif de prélèvement viral avec mode d'emploi pour le prélèvement nasopharyngé
- Une fiche de renseignement (fiche 3 bis)
- Cinq masques chirurgicaux à laisser au malade
- Un sac pour le recueil des déchets (masque, gants usagés et autres..)
- Un sachet plastique fermant hermétiquement de premier conditionnement
- Un triple emballage normalisé type 6.2 de l’OMS (ce triple emballage est fourni également
par le prestataire de transport)
Soit le médecin d’une structure hospitalière, qui dispose de kits de prélèvement, réalise luimême
le prélèvement,
Soit le médecin traitant en ville, s’approvisionne en kits de prélèvement, fiche de
renseignement et moyens de protection auprès d’une structure hospitalière de proximité si
cela s’avère nécessaire.
• Le prélèvement est réalisé dans les conditions figurant dans la notice (fiche3), et la fiche de
renseignements (fiche 3 bis) est complétée, laissée à l'extérieur de l'emballage secondaire et
jointe au prélèvement.
85

• Le prélèvement est laissé à domicile à + 4°C dans le réfrigérateur du patient ou adressé
dans une structure sanitaire, soit sous enveloppe simple de protection, soit avec un triple
emballage fournit par la structure hospitalière.
7 Circulation de l'information (pour plus d’information, confère Guide SIMR)
Circuit de signalement sans délai des cas possibles :
Médecin traitant à domicile /médecin d’une structure hospitalière (CHN,CHR,CSD, CMU,
CMC) vers Service de Surveillance Epidémiologique.
Service de Surveillance Epidémiologique vers le laboratoire agrée avec copie à l’OMS
Circuit de communication des résultats :
Le laboratoire P3 agréé dès connaissance des résultats d'analyse informe le Service de
Surveillance Epidémiologique, déclarant mentionné sur la fiche de renseignements
accompagnant le prélèvement, à défaut le Responsable des Maladies à Potentiel
Epidémique au niveau des laboratoires avec copie à l’OMS.
Le Service de Surveillance Epidémiologique informe le Comité de Lutte Contre les
Epidémies et le Centre de Santé et s'assure de l'information du médecin traitant.
En cas de confirmation par un nouveau virus d'origine aviaire, le Directeur National de la
Santé informe la cellule interministérielle de lutte contre la grippe sans délai.
FICHE 1 : mesures de prévention au sein de la famille (malade à domicile)
Il convient d'abord de rappeler au patient cas possible ou confirmé et aux contacts familiaux
qu'actuellement aucune transmission inter humaine avérée du virus n'a été rapportée, et que
les mesures suivantes sont à appliquer à titre de protection des proches dans le cas de tout
syndrome grippal, comme de toute infection respiratoire fébrile. Un court rappel de
l'épidémiologie de la grippe pourra être utile (notamment, en cas de grippe saisonnière, la
possibilité de survenue d'autres cas parmi les proches, la contagiosité du malade précédant
de 24 heures les symptômes).
Dès le début des symptômes,
Le malade doit s'isoler dans une pièce en limitant tout contact avec son entourage.
-Port du masque chirurgical par le patient symptomatique lors de présence d’un tiers dans
sa chambre ou de déplacement.
-Eviter toutes les visites inutiles dans la chambre du malade et dans la famille, en particulier
avec des sujets à haut risque médical (maladies chroniques cardio-respiratoires…).
-Aération régulière de la pièce.
-Hygiène rigoureuse des mains pour le malade comme pour l'entourage après chaque
contact avec le sujet.
-Traitement des mouchoirs et masques chirurgicaux usagés du patient : si possible, une
désinfection préalable avant élimination sera réalisée par eau de javel; à défaut, une
poubelle, avec couvercle actionné par une pédale, et pourvue d'un sac plastique, sera
installée à l'usage du patient dans sa chambre, pour les recueillir. Le sac plein, fermé
hermétiquement par son lien, sera éliminé par la filière des ordures ménagères classique.
NB : Les soignants intervenants utiliseront eux la filière "déchets d'activité de soins à risque
infectieux" pour l'élimination de leurs dispositifs de protection et de soins jetables utilisés.
Nettoyage des objets courants du sujet :
Les objets courants du patient (serviettes, couverts, linge etc…) doivent subir un nettoyage
courant (lavage au savon et à l’eau chaude). Chaque membre de la famille dispose de son
propre linge, en particulier les serviettes de toilettes, de même que de sa propre brosse à
dent. La vaisselle et le linge du patient peuvent être lavés en commun avec la vaisselle ou le
linge du reste de la famille dans un lave vaisselle ou un lave linge.
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Le mouchage, l’éternuement, l’expectoration, la toux
Le virus de la grippe se transmettant par voie aérienne et en particulier par les gouttelettes
respiratoires, il est impératif de respecter les règles d’hygiène de base des voies
respiratoires, à savoir :
Se couvrir la bouche chaque fois qu’on tousse, puis se laver les mains
Se couvrir le nez chaque fois qu’on éternue, puis se laver les mains
Se moucher avec des mouchoirs en papier à usage unique jetés dans une poubelle
recouverte d’un couvercle, puis se laver les mains
Ne cracher que dans un mouchoir en papier à usage unique jeté dans une poubelle
recouverte d’un couvercle, puis se laver les mains
L’hygiène des mains
Le lavage des mains au savon ou l’utilisation de produit hydro-alcoolique (achetable en
pharmacie) est essentiel, et doit se faire soigneusement et être répété très souvent dans la
journée, plus particulièrement après chaque contact avec le malade, avec le matériel qu'il
utilise par lui ou avec ses effets personnels.
____________________________
La nécessité de signaler au médecin traitant toute aggravation de l'état de santé du malade,
en cas de prise en charge à domicile, doit être rappelée.
FICHE 2 : Masques médicaux ou appareils de protection respiratoire jetables : quel
matériel choisir
Les masques médicaux (masques de soins, masques chirurgicaux)
Le masque médical est destiné à éviter, lors de l’expiration de celui qui le porte, la projection
de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents
infectieux transmissibles par voie « gouttelettes 4 » ou « aérienne » 5 :
- porté par le soignant, il prévient la contamination du patient et de son environnement (air,
surfaces, produits),
- porté par le patient contagieux, il prévient la contamination de son entourage et de son
environnement.
Par ailleurs le masque médical protège celui qui le porte contre les agents infectieux
transmissibles par voie « gouttelettes» . En aucun cas il ne le protége contre les agents
infectieux transmissibles par voie « aérienne ».
En outre, si le masque comporte une couche imperméable, il protège celui qui le porte contre
un risque de projection de liquides biologiques. Ce masque est parfois équipé d’une visière
protégeant les yeux.
Les masques médicaux sont des dispositifs médicaux (de classe I).
Les appareils de protection respiratoire jetables
Un appareil de protection respiratoire jetable filtrant contre les particules, communément
appelé « masque » de protection respiratoire, est destiné à protéger celui qui le porte contre
l’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie « aérienne » . Il le protège aussi
contre le risque de transmission par voie « gouttelettes ».
Par ordre croissant d’efficacité, il existe trois classes d’appareils de protection respiratoire
jetables : FFP1, FFP2, FFP3. L’efficacité prend en compte l’efficacité du filtre et la fuite au
visage. La protection apportée dépend de la classe de l’appareil choisi et de son bon
ajustement au visage.
4 Transmission par voie « gouttelettes »= transmission par des gouttelettes de salive ou de sécrétion des voies aériennes
supérieurs
5 transmission par voie « aérienne » = transmission aéroporté par des fines particules (poussières)
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BONNES PRATIQUES D’UTILISATION
- Consulter les notices d’emploi fournies par les fabricants.
- Ajuster les masques ou appareils de protection respiratoire : dépliage complet , liens bien
serrés ou élastiques bien en place, pince-nez ajusté.
- Une fois en place, ne pas manipuler le masque ou l’appareil de protection respiratoire car il
existe un risque de détérioration de celui-ci et de contamination des mains.
- Se laver les mains après avoir enlevé le masque ou l’appareil de protection respiratoire.
- Eliminer le masque ou l’appareil de protection respiratoire utilisé dans la filière des Déchets
d’Activité de Soins à Risques Infectieux.
- Attention, un masque ou un appareil de protection respiratoire filtrant contre les particules
ne protège pas contre l’inhalation de gaz ou de vapeurs (désinfectants, gaz anesthésiques...)
- Porter un masque avec une couche imperméable, s’il existe un risque de projections de
liquides biologiques.
FICHE 3 :Utilisation du kit de prélèvement viral
Utilisation du kit de prélèvement viral
Ce kit est destiné aux professionnels de santé réalisant des prélèvements à domicile chez
des patients classés “possibles” d’une grippe due à un virus grippal d’un nouveau soustype.
Ce kit doit être utilisé dès lors qu’une transmission inter humaine a été mise en évidence ou
en cas de suspicion d’un virus hautement pathogène.
La composition du kit est la suivante :
- Equipement de protection du soignant.
• Un masque de protection respiratoire individuelle jetable répondant à la norme EN149 de
type FFP2.
• Une paire de lunettes de protection
• Une paire de gants jetables non stériles
• Une casaque de protection
- Un kit de prélèvement viral avec mode d'emploi pour le prélèvement nasopharyngé
- Un triple emballage normalisé type 6.2 de l’OMS
- Cinq masques chirurgicaux à laisser au malade
- Un sac pour le recueil des déchets de type DASRI (masque, gants usagés et autres..)
Le professionnel réalisant le prélèvement doit :
- s’équiper avec le matériel de protection avant de rentrer en contact avec le patient et
adapter le masque de type FFP2 à son visage afin de supprimer toute fuite d’air,
- réaliser le prélèvement de préférence nasal, à défaut pharyngé : bien frotter les parois
nasales (suffisamment haut dans chaque narine) ou pharyngées avec l’écouvillon puis placer
ce dernier dans le milieu ou le tube de transport, casser la tige (si nécessaire) et bien
refermer le tube. Contacter le CNR en cas de difficulté.
Ne pas expédier d'écouvillons secs.
- placer le prélèvement dans le triple emballage normalisé type 6.2 de l’OMS. Les références
et les informations concernant le malade doivent être claires et lisibles.
Ce prélèvement doit être ensuite acheminé au centre national de référence (un laboratoire
P3 agréé) par l’intermédiaire du Service de Surveillance Epidémiologique.
Ce prélèvement sera accompagné par la fiche d’information ci-jointe à placer à l’extérieur de
l’emballage secondaire et le laboratoire P3 devra être prévenu de cette réception. Le
transport et la conservation se font à + 4°C.
- fournir des masques chirurgicaux au patient pour que celui-ci les porte dès qu’il est en
contact avec un tiers et ce, jusqu’aux résultats du prélèvement. Le patient pourra
s’approvisionner en masques si nécessaire,
- une fois qu’il n’est plus en contact avec le patient, enlever, dans l’ordre suivant, le masque,
la casaque, les gants (les mettre dans le sac pour recueil de déchets qui devra ensuite être
détruit selon les règles d’hygiène en vigueur) et les lunettes,
- laver les lunettes avec du savon puis se laver les mains avec du savon ou une solution
hydro-alcoolique.
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FICHE 3 bis
Fiche d’informations sur le patient suspect de grippe à virus influenza aviaire
hautement
pathogène (à placer à l’extérieur de l’emballage secondaire, et à envoyer au
laboratoire hospitalier P3 agréé) en accompagnement du prélèvement
Caractéristiques du malade
Nom : ____________________________ Prénom : _______________
Sexe : M F Date de naissance : /___/___/___/ (ou Age : _____ )
Profession :_______________________________
Adresse:___________________________________________________________
Téléphone: ___________________________
Nom du médecin traitant :
_________________________________________________________________
Adresse et téléphone du médecin traitant :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
Exposition à risque
Pendant les 7 jours précédant les premiers signes, le patient :
* Habite-t-il ou revient-il d’une région ou d’un pays affecté(e) par une épizootie connue non
oui
, si oui lequel____________________________________
* A-t-il été en contact avec un élevage ou un marché de volaille
Autres oiseaux non oui préciser ______________________________________
* Travaille t’il dans un laboratoire manipulant des souches grippales non oui
* Durant la même période, le patient a-t-il eu un contact avec une personne ayant :
Un syndrome grippal non oui
Une autre infection respiratoire aiguë non oui préciser ______________
Des contacts avec des poules/oiseaux non oui
• Lieu (ou nom) de l’exposition : ________________________________
Etat clinique
Date des premiers signes cliniques : /___/___/___/
Fièvre non oui Toux non oui Courbatures non oui
Autres symptômes non oui préciser ______________
Date du dernier vaccin grippal :
Chimioprophylaxie anti virale oui non nsp , si oui date de début : /___/___/___/
Date de prélèvement/___/___/___/ Nature : _______________________________
Date de déclaration /___/___/___/
Nom et institution du déclarant : _____________________________________
ctobre 2005 Bulletin 41
729
FICHE 4
Mesures de prévention de l’infection (PCI) lors de la prise en charge extrahospitalière
d’un cas suspect de grippe aviaire H5N1 [médecins et hôpitaux]
En février 2006, le risque de transmission de personne à personne est excessivement faible.
Néanmoins, vu la sévérité des troubles respiratoires, le taux de mortalité très élevé et le
risque de transformation du virus en une souche à potentiel pandémique, les précautions
standards sont renforcées par des mesures de protection et d’isolement correspondant à un
risque de transmission par contact, par gouttelettes et par aérosols.
89

Dès que l’anamnèse évoque une possible exposition au virus de la grippe aviaire H5N1, le
responsable médical doit imposer les mesures suivantes:
Accueil du patient et anamnèse
Dès la suspicion, hébergement dans un local séparé
Patient: masque de protection filtrant FFP2 s’il le supporte cliniquement.
En cas de troubles respiratoires ou si de tels masques ne sont pas disponibles,
il est recommandé d’utiliser un masque chirurgical. Exclure les masques avec une valve
Personnel: masque de protection filtrant FFP2
Précautions lors de l’examen clinique et les examens paracliniques
Patient: masque de protection filtrant FFP2
Personnel: toute personne impliquée dans les soins au patient doit porter un équipement
individuel:
– Masque de protection filtrant FFP2
– Lunettes de protection
– Gants non stériles à usage unique
– Blouse non stérile à usage unique
– Désinfection des mains après le retrait des gants
Transport d’un cas suspect dans l’hôpital désigné
Que ce soit dans un véhicule privé ou dans une ambulance, les mesures suivantes doivent
être respectées:
– Le minimum possible de personnes dans le véhicule. Dans l’idéal, le chauffeur et le patient
– Patient: masque de protection filtrant FFP2
– Personnel: masque de protection filtrant FFP2, gants non stérile, lunettes de protection et
blouse non stérile. Désinfection des mains après le retrait des gants. Pour des raisons de
sécurité routière, chauffeur peut se limiter au port du masque
– Toute personne qui accompagne le patient (famille/proche), devrait au minimum porter un
masque de protection filtrant FFP2 ou chirurgical.
Désinfection des mains après contacts
Mesures à prendre après le départ du patient
Doivent être éliminés dans les déchets infectieux:
– Secrétions/liquides respiratoires
Les surfaces qui ont été en contact avec le patient doivent être désinfectées
Toute personne possiblement exposée au virus Influenza AH5N1 doit surveiller
attentivement son état clinique et mesurer sa température corporelle 1X/jour, durant les 7
jours qui suivent l’exposition. Tout état fébrile ± troubles respiratoires devraient faire l’objet
d’une évaluation médicale.
D’autre part, une prophylaxie post-expositionnelle d’oseltamivir (Tamiflu®) doit être prescrite
à toute personne qui a eu un contact sans mesures de protection avec un cas confirmé de
grippe aviaire H5N1.
FICHE 5
Mesures de prévention et contrôle de l’infection (PCI) lors de la prise en charge
hospitalière d’un cas suspect de grippe aviaire H5N1 [hôpital désigné]
L’admission dans un service d’un Centre de Santé peut se faire dans les conditions
suivantes:
– Le patient se présente spontanément dans un Centre de Santé:dans ces conditions, des
mesures d’isolement de contact, gouttelettes et aérosols doivent être mises en place le plus
rapidement possible
90

– Le patient est annoncé par le service du médecin de premier recours: Les structures
d’isolement sont mises en place avant l’arrivée du patient et les personnes présentes dans le
service sont averties de la situation.
Formalités d’admission
Les formalités administratives d’admission du patient se font auprès de la famille ou dans la
chambre d’isolement en respectant les mesures de PCI
Bilan clinique et paraclinique
Patient: masque de protection filtrant FFP2 s’il le supporte cliniquement.
En cas de troubles respiratoires ou si de tels masques ne sont pas disponibles,il est
recommandé d’utiliser un masque chirurgical. Exclure les masques avec une valve
Personnel: toute personne impliquée dans les soins au patient doit porter un équipement
individuel:
– Masque de protection filtrant FFP2
– Lunettes de protection
– Gants non stériles à usage unique
– Blouse non stérile à usage unique
– Désinfection des mains après le retrait des gants
Bilan à la recherche de Influenza A H5N1
Le personnel des laboratoires d’analyse doit être prévenu avant tout envoi de prélèvements
effectués chez un patient suspect de grippe aviaire H5N1
Mesures d’isolement
– Précautions standard
– Précautions de contact, gouttelettes et aérosols
Transport interne Limiter au maximum les transports internes. Avertir les services concernés
– Patient: masque de protection filtrant FFP2
– Personnel: masque de protection filtrant FFP2 et gants non stériles à usage unique.
Désinfection des mains après le retrait des gants
Prophylaxie post- expositionnelle
Toute personne possiblement exposée au virus Influenza AH5N1 doit surveiller
attentivement son état clinique et mesurer sa température corporelle 1x/jour, durant les 7
jours qui suivent l’exposition. Tout état fébrile ± troubles respiratoires devraient faire l’objet
d’une évaluation médicale
D’autre part, une prophylaxie post-expositionnelle d’oseltamivir (Tamiflu®) doit être prescrite
à toute personne qui a eu un contact sans mesures de protection avec un cas confirmé de
grippe aviaire H5N1
FICHE 6 : RAPPEL SUR LA GRIPPE ET SES COMPLICATIONS
Les symptômes initiaux comportent une forte fièvre, normalement au-dessus de 38 °C, et un
syndrome grippal. On a également signalé dans les symptômes précoces des diarrhées, des
vomissements, des douleurs abdominales, thoraciques et des saignements du nez et des
gencives pour certains patients. La diarrhée aqueuse sans présence de sang semble être
plus courante avec la grippe aviaire H5N1 qu’avec la grippe saisonnière normale. La gamme
des symptômes cliniques pourrait toutefois être plus large et certains patients confirmés
n’ont pas présenté de symptômes respiratoires. Pour deux patients du sud du Viet Nam, le
diagnostic clinique a été une encéphalite aiguë et aucun d’eux ne présentait de symptômes
respiratoires. Dans un autre cas, en Thaïlande, le patient avait de la fièvre et de la diarrhée,
91

mais pas de symptômes respiratoires. Tous trois avaient des antécédents récents
d’exposition directe à des volailles infectées.
Un trait observé chez de nombreux patients est le développement au début de la maladie de
manifestations concernant les voies respiratoires inférieures. De nombreux sujets présentent
des symptômes d’atteintes de l’arbre respiratoire inférieur lorsqu’ils consultent pour la
première fois. D’après ce que l’on sait actuellement, les difficultés respiratoires apparaissent
environ cinq jours après les premiers symptômes. On observe fréquemment une détresse
respiratoire, une raucité de la voix et des craquements à l’inspiration. La production
d’expectorations est variable. Elles sont parfois teintées de sang. On a observé plus
récemment, en Turquie, des sécrétions teintées de sang. Presque tous les patients ont
développé une pneumonie. Au cours de la flambée de Hong Kong, les patients gravement
atteints avaient une pneumonie virale primaire ne réagissant pas aux antibiotiques. Les
données limitées sur les patients de la flambée actuelle évoquent la présence d’une
pneumonie virale primaire à H5N1, en général sans signe de surinfection bactérienne
lorsqu’ils se présentent. Les cliniciens turcs ont également signalé la pneumonie comme
l’une des caractéristiques régulières dans les cas graves. Comme ailleurs, ces patients n’ont
pas réagi à l’antibiothérapie.
Rapide dégradation clinique
Chez les patients infectés par le virus H5N1, l’état clinique se dégrade rapidement. En
Thaïlande, il s’est écoulé environ six jours entre l’apparition de la maladie et le
développement d’une détresse respiratoire aiguë, cette période allant de quatre jours au
minimum à 13 jours au maximum. Dans les cas graves en Turquie, les cliniciens ont observé
une insuffisance respiratoire dans les 3 à 5 jours suivant l’apparition des symptômes. La
défaillance multiorganique est une autre caractéristique commune. Au laboratoire, les
anomalies couramment observées sont les suivantes : leucopénie (lymphopénie
principalement), thrombopénie faible à modérée, élévation des aminotransférases et, dans
certains cas, coagulation intravasculaire disséminée.
On a quelques raisons de penser que certains antiviraux, en particulier l’oseltamivir
(commercialisé sous le nom de Tamiflu) peut réduire la durée de la réplication virale et
améliorer les perspectives de survie, dans la mesure où il est administré dans les 48 heures
suivant l’apparition des symptômes. Toutefois, avant la flambée en Turquie, on n’avait
détecté et donc traité la plupart des patients qu’à un stade tardif et, pour cette raison, on ne
dispose que de données limitées sur l’efficacité clinique de l’oseltamivir. Par ailleurs, ce
médicament et d’autres antiviraux ont été mis au point pour le traitement et la prévention de
la grippe saisonnière, maladie moins grave au cours de laquelle la réplication virale dure
moins longtemps. Il faudrait examiner d’urgence la posologie optimale et la durée du
traitement à recommander pour la grippe aviaire H5N1, ce qu’a entrepris l’OMS.
A traiter le plus tôt possible
Dans les cas suspects, il convient de prescrire le plus vite possible l’oseltamivir (de
préférence dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes) pour en optimiser les
bienfaits thérapeutiques. Cependant, compte tenu de la mortalité importante que l’on associe
actuellement aux infections à H5N1 et de la durée prolongée de la réplication virale, on peut
aussi envisager d’administrer ce médicament chez les patients se présentant à un stade plus
tardif.
92

ANNEXE 8:PROTOCOLE DE COMMUNICATION
La nécessité de la communication
- Pour lutter contre l’indifférence et l’insouciance
- Pour endiguer la panique
- Pour promouvoir les systèmes d’alerte précoce
- Pour promouvoir les mesures préventives
Principes de la communication en situation d’urgence
- Instaurer, entretenir ou restaurer la confiance
- Annoncer précocement
- Agir avec transparence
- Prendre en compte les préoccupations du public
- Promouvoir des comportements précis et spécifiques : qu’est ce qu’on veut que les
populations fassent
- Cibler des populations précises en fonction des comportements qu’on veut promouvoir
- Tenir compte de la notion de coût/valeur que fait spontanément la population : qu’est ce
que je gagne si je fais ce qu’on me demande
Le plan National de Communication pour la lutte contre la Grippe Aviaire
Objectifs généraux :
1.Aider le gouvernement à faire face efficacement à la menace que constitue
l’éclatement de foyers de grippe aviaire
2.Appuyer la cellule de crise grippe aviaire dans le domaine de l’information et de la
sensibilisation des populations
3.Favoriser la synergie des interventions des partenaires dans le domaine de la
communication
Objectifs spécifiques :
1.Renforcer les capacités des intervenants aux niveaux national, régional, départemental
par des activités de sensibilisation et de formation
2.Informer la population à travers les médias sur la circulation du virus de la grippe aviaire et
sur les modes de transmission de la maladie d’animal à animal et d’animal à homme
3.Informer la population sur les mesures préventives contre la grippe aviaire
4.Amener la population à déclarer aux autorités ou aux services compétents, tous les
oiseaux ou volailles malades ou morts trouvés dans les localités.
5.Amener les parents et les enseignants à expliquer aux enfants et élèves les risques de
contamination de la maladie par le biais des oiseaux trouvés morts ou malades
6.Faire adopter par les restaurateurs ciblés, des mesures d’hygiène lors de la manipulation
des aliments et de la préparation des repas
7.Informer régulièrement l’opinion nationale et internationale de l’évolution de la situation
8.Assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre du plan de communication
Rôles des responsables en communication sur la grippe aviaire
- Mobiliser les ressources humaines
- Informer la population sur le risque de transmission d’oiseaux à oiseaux
- Expliquer le pourquoi des mesures de restriction sur la circulation et d’abattage de la
volaille
- Informer sur le risque de transmission d’oiseaux à homme
- Promouvoir les mesures de lutte: report précoce, confinement de la volaille et oiseaux
…etc.
- Promouvoir les mesures de protection des enfants : interdire tout contact avec volaille
- Promouvoir les mesures d’hygiène : se laver les mains au savon avant et après toute
manipulation de volaille
- Rassurer la population
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- Expliquer les conditions de consommation de la volaille saine : manipulation, bien
cuire…etc.
- Informer sur les mesures de compensation
QUESTIONS FREQUEMMENT POSEES
a) Qu'est-ce que la grippe aviaire
La grippe aviaire est une infection virale contagieuse qui peut toucher toutes les espèces
aviaires (poulet, dindon, pintade, oiseau de compagnie et avifaune). Dans l'aviculture
intensive, jeunes dindons d'engraissement et poules pondeuses sont généralement les plus
touchées.
Il est possible que la faune aviaire soit porteuse du virus sans en être affectée en raison de
sa résistance naturelle. La sauvagine représente un bassin naturel pour ce virus et il se peut
qu'elle soit responsable de l'éclosion initiale parmi la volaille domestique. Les symptômes de
la maladie vont d'une infection asymptomatique modérée à une pandémie qui tue la presque
totalité des oiseaux infectés.
Il y a plusieurs types de virus - la souche responsable du taux de mortalité le plus élevé porte
le non de grippe aviaire ultrapathogène. Les souches infrapathogènes de grippe aviaire
risquent de devenir rapidement ultrapathogènes , c'est pourquoi certains pays ont adopté
une politique d'éradication visant les souches infrapathogènes de la grippe aviaire.
b) Comment la maladie se transmet-elle
L'infection provient généralement :
• du contact avec une espèce avifaune, notamment la sauvagine qui peut transmettre la
maladie, mais n'en manifeste pas les symptômes ;
• du contact avec de la volaille ou des produits avicoles infectés ;
• de vêtements ou de chaussures contaminés ;
• de véhicules et d'équipement contaminés ;
• d'aliments ou d'une eau contaminées ;
• des fortes concentrations virales dans le fumier et la litière ;
• d'insectes qui peuvent être porteur de la maladie;
• de rongeurs, de chiens ou de chats de ferme qui peuvent être des vecteurs mécaniques.
c) Y a-t-il des cas de grippe aviaire en Union des Comores
Il n’y a pas de grippe aviaire en Union des Comores.
d) Que doit faire le voyageur pour éviter d'introduire la maladie en Union des Comores
Le voyageur arrivant de l'étranger est susceptible de transporter le virus sur ses vêtements, y
compris ses chaussures, et dans les produits avicoles. Lors d'un voyage :
• déclarez tous les produits avicoles que vous souhaitez ramener;
• si vous visitez une ferme à l'étranger, assurez-vous qu'il n'y ait aucune trace de terre ou de
fumier sur les vêtements et chaussures que vous portiez sur la ferme avant de débarquer.
Lavez vos vêtements, nettoyez et désinfectez vos chaussures à votre arrivée ;
• évitez les zones où on signale la présence de la grippe aviaire.
e) La grippe aviaire peut-elle se transmettre à l'humain
Les virus grippaux d'origine aviaire se transmettent rarement à l'humain. Nous ignorons
comment exactement le virus se transmet de l'oiseau à l'humain. La transmission de la
grippe aviaire d'un humain à l'autre serait extrêmement rare.
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f) Comment l'éclosion actuelle s'est-elle transmise à l'humain
Rien n'indique pour le moment qu'il y ait eu transmission de personne à personne.
On a établi en partie la séquence de la souche H5N1 actuelle et tous ses gènes sont
d'origine aviaire, ce qui laisse supposer que le virus n'a acquis aucun gène humain.
L'acquisition de gènes humains augmente la possibilité qu'un virus d'origine aviaire puisse se
transmettre d'un humain à l'autre. Les enquêtes de l'OMS portent actuellement sur la source
de l'infection.
De façon générale, les virus de la grippe aviaire n'infectent pas d'autres espèces que l'oiseau
et le porc. Voici des exemples d'éclosions précédentes. La première infection d'influenza
aviaire recensée chez l'humain s'est produite à Hong Kong en 1997, alors que la souche
H5N1 a causé de graves maladies respiratoires chez 18 personnes et entraîné six décès.
L'infection chez l'humain a coïncidé avec une épidémie de grippe aviaire ultrapathogène,
causée par la même souche, dans la population avicole de Hong Kong.
Une enquête poussée sur cette éclosion a permis d'établir que la source d'infection humaine
résultait d'un contact étroit avec des poulets vivants infectés. Des études ont permis d'établir
que le virus est passé directement de l'oiseau à l'humain. C'est la première fois qu'un virus
de la grippe aviaire se transmettait directement à l'humain.
Une deuxième éclosion de la grippe aviaire H5N1 survenue à Hong Kong en février
2003 a causé deux cas et un décès chez l'humain.
g) Comment la grippe aviaire peut-elle se transformer en pandémie
Les éclosions de grippe aviaire chez l'oiseau augmentent les risques d'exposition chez
l'humain. L'augmentation du nombre d'infections chez l'humain augmente les chances que
les souches aviaires et humaines s'échangent du matériel génétique. Si cet échange
engendre un nouveau sous-type de virus capable de se transmettre de personne à personne
avec facilité et de façon soutenue, l'éclosion de grippe aviaire aura créé les conditions d'une
pandémie.
h) Qu'est-ce qu'une mutation antigénique
Les virus grippaux évoluent et se transforment sans cesse. C'est pourquoi la situation de la
grippe dans le monde et en Union des Comores est constamment surveillée. Les virus
grippaux A, en particulier, peuvent se transformer de façon radicale. Les virus, notamment
les sous-types provenant de différentes espèces comme la grippe aviaire, peuvent
s'échanger du matériel génétique et l'amalgamer. C'est ce qu'on appelle une mutation
antigénique ; il en résulte un nouveau virus grippal distinct des virus qui lui ont donné
naissance.
Comme le virus est tout à fait nouveau, nous ne sommes pas immunisés et les vaccins
existants ne peuvent nous protéger. Pour que cela se produise, le nouveau virus doit
posséder des gènes de virus grippaux humains qui le rendent facilement transmissible d'une
personne à l'autre pendant une longue période.
On a longtemps cru que les mutations antigéniques résultaient d'un contact soutenu entre
l'humain et la volaille ou le porc. Puisque le porc est vulnérable aux virus aviaires et
mammifères, y compris les souches humaines, il peut servir de vecteur pour la fusion du
matériel génétique des virus humains et aviaires, menant ainsi à l'apparition d'un nouveau
sous-type contre lequel la population n'est pas immunisée.
i) Que peut-on faire pour arrêter la propagation de la grippe aviaire
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a informé les pays de la nécessité d'intensifier la
surveillance des infections animales. L'élimination de troupeaux de volaille infectés ou
éventuellement exposés à l'infection est une mesure de contrôle normale et a été efficace
pour arrêter d'anciennes épidémies d'influenza aviaire dans plusieurs pays.
La vaccination des personnes fortement exposées à la volaille infectée, à l'aide de vaccins
existants efficaces contre les souches humaines d'influenza en circulation à l'heure actuelle,
peut diminuer la probabilité de co-infection par des souches humaines et aviaires d'influenza,
réduisant ainsi le risque d'échange des gènes.
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j) Qu'en est-il d'un vaccin Les vaccins antigrippaux ne sont-ils pas mis au point
dans des œufs Comment peut-on mettre au point le vaccin si les oiseaux sont
infectés par la maladie
Il est impossible d'accumuler une réserve de vaccins antigrippaux en prévision d'une
éclosion pandémique d'influenza. Lorsqu'une pandémie survient, le virus de l'influenza a
changé de façon radicale. La fabrication ne peut commencer avant l'émergence du nouveau
virus et avant d'avoir accès à la souche du vaccin.
Même si nous disposons des meilleures connaissances scientifiques, une fois le nouveau
virus obtenu, les fabricants auront au moins besoin de quatre à six mois pour créer un
nouveau vaccin.
Durant l'éclosion d'influenza aviaire survenue à Hong Kong en 2003, le réseau de l'OMS a
mis environ 17 jours à mettre au point le nouveau vaccin contre le virus H5N1, qui peut être
cultivé dans un œuf grâce à une nouvelle technique appelée la génétique inverse. L'OMS
compare ce vaccin contre la souche H5N1 du virus H5N1 actuel isolé au Vietnam afin de
déterminer s'il serait efficace contre la souche actuelle ou si un nouveau vaccin doit être mis
au point. Selon l'expérience de l'année dernière, il est possible qu'un nouveau vaccin
pouvant être cultivé sur les œufs soit accessible aux fabricants dans les mêmes délais.
Lorsqu'une nouvelle souche de virus est identifiée, de nombreuses étapes doivent être
franchies par rapport à la fabrication, à la mise à l'essai et au processus d'homologation
avant qu'un vaccin sécuritaire ne puisse être administré.
À titre de précaution, l'OMS va de l'avant pour ce qui a trait aux procédures nécessaires pour
produire rapidement un nouveau vaccin antigrippal capable de protéger l'humain contre la
souche H5N1 de la grippe aviaire récemment détectée au Vietnam. Les laboratoires du
réseau mondial de l'OMS contre l'influenza préparent des virus expérimentaux destinés à la
production de vaccins. Plusieurs laboratoires de ce réseau disposent d'installations de haute
sécurité (sécurité biologique de niveau 3) nécessaires pour mener à bien des travaux sur
des virus très pathogènes comme le H5N1. Ces virus expérimentaux sont ensuite envoyés
aux fabricants pour constituer un « stock de virus de semence » en vue de la production
du vaccin.
k) Peut-on manger de la volaille sans danger
Oui, nous pouvons manger de la volaille en toute sécurité. Par mesure de précaution, et
jusqu'à ce que d'autres renseignements soient disponibles, il est conseillé aux personnes
voyageant dans des régions affectées de ne pas consommer de volaille insuffisamment
cuite, d'œufs crus ou de produits à base d'œufs n'ayant subi qu'une légère cuisson (comme
des œufs dont le jaune coule) et d'éviter tout contact non nécessaire avec de la volaille
vivante. Cela comprend notamment les marchés où l'on vend des oiseaux vivants, car le
virus de la grippe aviaire peut adhérer aux cheveux et aux vêtements et peut être inhalé.
En Union des Comores, on peut manger de la volaille sans aucun danger. Le Gouvernement
de l’Union des Comores a émis, déjà, des restrictions d'importation sur la volaille et les
produits avicoles non transformés provenant de tous les pays actuellement affectés en
raison des préoccupations liées à d’autres maladies notamment, à la maladie exotique de
Newcastle, une autre maladie virale qui affecte la volaille. À ce qu'on sache, il n'y a aucun
cas et aucune éclosion de la grippe aviaire très pathogène au sein de la volaille comorienne.
L’Union des Comores n'a signalé aucun cas d'influenza aviaire.
Les autorités au niveau des îles continuent de surveiller la situation de l'éclosion dans les
pays voisins, et maintiendra les restrictions d'importation existantes jusqu'à ce qu'on juge
que tous les pays affectés ne propagent plus les maladies aviaires préoccupantes.
Les modes de cuisson classiques (températures supérieures ou égales à 70° dans toutes les
parties de l’aliment) inactivent le virus H5N1. Une volaille bien cuite peut être donc
consommée sans danger.
Une fois présent dans la viande de volaille, le virus H5N1 n’est détruit ni par réfrigération, ni
par la congélation
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L’abattage et la préparation à domicile d’une volaille malade ou morte à des fins de
consommation comportent des risques : cette pratique doit être stoppée.
Les œufs peuvent contenir le virus H5N1 aussi bien à l’extérieur (coquille) qu’à l’intérieur
(blanc et jaune). Ceux provenant de zones touchées par des flambées de grippe aviaire à
virus H5N1 ne doivent pas être consommés crus ou partiellement cuits (jaune encore
liquide) ; les œufs crus ne doivent pas servir à la préparation d’aliments qui ne subiront pas
ultérieurement de cuisson ordinaire, de cuisson au four ou de traitement thermique d’un
autre type.
Il n’existe pas de preuve épidémiologique de la contamination d’être humains par le virus
suite à la consommation de viande de volaille ou d’œufs bien cuits.
Ce sont les opérations de manipulation et d’abattage de volailles vivantes contaminés qui
comportent le plus grand risque d’exposition au virus. L’application de bonnes pratiques
d’hygiène pendant l’abattage et la préparation qui suit est indispensable pour prévenir
l’exposition par l’intermédiaire de la viande de volaille crue ou la contamination croisée entre
la volaille et d’autres aliments, ou entre celle-ci et les surfaces ou les équipements de
préparation des aliments.
l) Que pouvez-vous faire pour vous protéger et protéger votre famille
Il est important de retenir qu'il n’y a encore eu aucun cas de transmission interhumaine de la
grippe aviaire. La prévention demeure la meilleure défense contre l'influenza (la grippe).
Il faut donc se protéger en :
• se faisant vacciner contre la grippe ( l’Union des Comores n’a enregistré aucune épidémie
de la grippe),
• se lavant souvent les mains,
• restant à la maison s'ils sont malades
Depuis l'éclosion de l’épidémie de choléra en 1998, la Direction Nationale de la Santé en
Union des Comores a pris des mesures dans les domaines suivants afin de renforcer sa
capacité à répondre à d'autres éclosions de maladies infectieuses (rougeole ;
chikungunya..etc) :
• surveillance des maladies,
• prévention des infections,
• mise en place de moyens spécifiques dans les laboratoires (collaboration avec les
laboratoires spécialisés),
• partenariats et collaboration avec l’ensemble des professionnels concernés,
• préparation aux situations d'urgence.
Conseils aux voyageurs
Bien qu'à ce jour il n'y ait pas de preuve que le virus puisse se transmettre par des aliments
contaminés, par mesure de précaution et jusqu'à ce que d'autres renseignements soient
disponibles, les recommandations aux personnes voyageant en :
-Chine,
-Thaïlande,
-Vietnam,
-Et d’autres pays où circule le virus sont :
Ne pas consommer de volaille insuffisamment cuite, d'œufs crus ou de produits à base
d'œufs n'ayant subi qu'une légère cuisson (comme des œufs dont le jaune est encore
liquide).
Les voyageurs devraient veiller à ce que tous les produits alimentaires susmentionnés soient
très bien cuits avant de les consommer car les études indiquent que la cuisson inactive le
virus.
Les voyageurs devraient savoir que le virus de l'influenza aviaire peut adhérer aux cheveux
et aux vêtements et peut être inhalé.
Eviter tout contact non nécessaire avec de la volaille vivante, des oiseaux. Cela comprend
notamment les fermes avicoles et les marchés où l'on vend des animaux vivants, comme
des poulets, des canards et des cochons, les marchés aux oiseaux car ces animaux sont
des vecteurs potentiels du virus de l'influenza aviaire.
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Les recherches ont démontré que le risque de transmission directe du virus H5N1 des
oiseaux aux humains est plus grand lorsque ces derniers ont des contacts étroits avec la
volaille vivante infectée.
Les voyageurs ne devraient pas rapporter de produits à base de volaille ou d'œufs.
Suivre de strictes mesures d'hygiène, notamment de bien se laver les mains, surtout après
le contact avec des œufs ou avec des produits à base d'œufs et de volaille insuffisamment
cuits. Puisque les microorganismes causant les maladies se retrouvent fréquemment sur les
mains, le moyen le plus important de prévenir les infections demeure de bien se laver les
mains avec de l'eau chaude et savonneuse pendant au moins 20 secondes. Les voyageurs
peuvent aussi utiliser une solution antiseptique sans eau, à base d'alcool. Par contre, si les
mains sont visiblement sales, il est préférable de les laver à l'eau et au savon avant d'utiliser
de tels produits antiseptiques. S'il est impossible d'utiliser de l'eau et du savon, il faudrait
nettoyer d'abord les mains avec des essuie-doigts contenant un détergent afin d'enlever
toute trace de terre.
Consulter leur médecin au retour en cas de fièvre ou de signes respiratoires, et l'informer
de leur voyage ou séjour en Asie ou dans les pays où circule le virus.
Conseils aux professionnels de santé
De nouveaux foyers d’épizootie de grippe aviaire à virus A/H5 ont été déclarés récemment
dans les élevages de volailles dans les pays suivants :
Chine,
Thaïlande,
Vietnam,
Niger
Erythrée
Abidjan..etc
Il n’y a eu, selon l’OMS, encore aucun élément en faveur d’une transmission inter-humaine.
Sur la base de l’avis du Comité de lutte contre les épidémies, la Direction Nationale de la
Santé recommande aux voyageurs d’éviter le contact des volailles, les oiseaux et des porcs
(vivants ou avec leurs cadavres), y compris sur les marchés, pendant leur séjour dans ces
pays. La situation actuelle ne justifie pas d’autres recommandations particulières, telles que
quarantaine ou prescription à titre préventif, tant qu’il n’existe pas de contamination inter
humaine.
Le dépistage systématique du virus A/H5N1 au retour des zones d’épizootie ne présente pas
d’intérêt. Il n’y a aucun argument épidémiologique pour prescrire une sérologie, même en
cas de syndrome grippal.
En revanche si ce syndrome grippal survient chez une personne qui, dans ces pays, a eu
des contacts prolongés avec des volailles dans les 48h précédentes, la gravité de la maladie
des cas humains observés jusqu’ici, justifie une hospitalisation. Dans ce cas, l’intérêt
d’effectuer des prélèvements à la recherche du virus A/H5N1 est justifié. Le prélèvement doit
être adressé au laboratoire du CHN EL-MAAROUF.
Il est également rappelé que
Les signes cliniques de la maladie chez l’homme (grippe H5N1)/ le mode de contamination
La transmission du virus grippal A/H5N1 se fait essentiellement lors de contacts fréquents
et intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés par voie
directe ou indirecte (surfaces souillées par les déjections).
Signes cliniques
- Durée d’incubation de 2 à 5 jours (moyenne 3 jours)
- Fièvre > 38°C
- Difficultés respiratoires
- Toux non productive
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- Absence de mal de gorge, conjonctivite, éruption cutanée ou écoulement nasal.
- Radiographie du thorax anormale avec des infiltrats non spécifiques, parfois unilatéraux
évoluant rapidement vers la bilatéralisation.
- Saturation en oxygène basse
- Taux de mortalité des patients hospitalisé élevé (entre 70-80%)
Conduite à tenir
Adresser le patient au service des Urgences.
Conseils aux éleveurs si épidémie
Recommandations de l'OMS pour la protection des éleveurs et des personnes impliquées
dans l'abatage des animaux potentiellement infectés par le virus hautement pathogène de la
grippe aviaire.
La grippe aviaire est une maladie d'oiseaux hautement contagieuse et qui cause
actuellement des flambées épidémiques parmi les volailles en Asie et dans certains pays en
Europe et en Afrique. L'exposition à la volaille infectée et à leurs excréments ou
poussières/terres contaminées par leurs excréments) peut entraîner une infection humaine.
Ces recommandations ont été développées car l'infection humaine a été identifiée en
association avec l'épidémie aviaire actuelle. Elles seront mises à jour au fur et à mesure des
informations disponibles.
Les personnes qui abattent les animaux et les transporteurs doivent avoir un équipement de
protection individuelle approprié:des vêtements de protection, préférablement un
survêtement et un tablier imperméable ou une blouse de chirurgie avec des longues
manches à revers et un tablier imperméable ; des gants résistants en caoutchouc qui
peuvent être désinfectés ; les masques respiratoires N95 sont préférables ; si ceux-ci ne
sont pas disponibles, des masques de chirurgie standards et bien ajustés peuvent être
utilisés ; des lunettes ; des bottes en caoutchouc ou polyuréthane qui peuvent être
désinfectées ou des couvertures protectrices de bottes qui peuvent être jetées.
Toute personne ayant été en contact étroit avec des animaux infectés doit laver ses mains
fréquemment avec du savon et de l'eau. Les personnes qui abattent les animaux et les
transporteurs doivent désinfecter leurs mains après l'opération.
Le nettoyage environnemental devrait être réalisé aux alentours de la zone d’abattage,
utilisant les mesures de protections mentionnées ci-dessus.
Toute personne exposée aux poulets contaminés ou aux fermes suspectes doit être
étroitement surveillée par les autorités sanitaires locales.
Il est recommandé qu’un traitement antiviral soit immédiatement disponible pour le
traitement des suspicions d'infection respiratoire par le virus H5N1 chez les personnes qui
abattent les animaux et personnels de fermes impliqués dans l'abattage.
Ils doivent également être vaccinés contre la grippe humaine avec le vaccin actuellement
recommandé par l'OMS, afin d'éviter une contamination simultanée par le virus humain et le
virus aviaire et pour minimiser la possibilité d'un réassortiment génétique de ces deux virus.
Une surveillance sanitaire supplémentaire des personnes qui abattent les poulets et autres
personnes impliquées dans le processus ainsi que les membres de leur famille, doit être
réalisée. Ces personnes doivent rapporter tout problème de santé intéressant (gênes
respiratoires, syndromes grippaux ou infections oculaires) à une structure de soins. Les
personnes à risque pour les complications sévères de grippe (ex : les immunodéficients, les
personnes âgées de 60 ans ou plus, ou les sujets atteints d'insuffisance cardio-vasculaire ou
respiratoire) devraient éviter de travailler avec des poulets affectés.
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La surveillance sérologique des vétérinaires et autres professionnels exposés aux animaux
est encouragée.
En collaboration avec les laboratoires désignés, les échantillons sanguins ou spécimens
post mortem (contenu intestinal, écouvillons anal et oro-nasal, trachée, poumon, intestin,
bile, rein, cervelle, foie et cœur) des animaux (cochons inclus) doivent être recueillis pour
une enquête de nouveaux isolats viraux.
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