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Les Cahiers d’Orient et d’Occident Bulletin bimestriel n°15
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Le Moulin de l’Etoile, tirage limité à 200 exemplaires, 2008.
Après un essai consacré au fameux baron Ungern (Pardès, 2006) et
son Livre du détachement et de la paix, paru aux éditions Arma Artis, en
2006, voici une étude d’Erik Sablé qui, reprenant les considérations
de René Guénon au sujet des traditions initiatiques en Occident
durant le Moyen-âge (Aperçus sur l’ésotérisme chrétien, L’ésotérisme de
Dante, etc.), cherche à approfondir la filiation des Templiers, voire
de la Rose-Croix, avec l’Ismaélisme. Cette étude, très intuitive,
pourrait bien devenir l’occasion d’une recherche plus étendue, car
l’ismaélisme, malgré les admirables travaux de Henry Corbin, reste
mal connu en France 21 , et il serait évidemment d’un grand intérêt de
la poursuivre, a priori dans deux directions :
Si les Templiers eurent des contacts quasi ininterrompus avec
les Nizarites de Syrie et par conséquent avec ce que Henry Corbin a
appelé l’ismaélisme réformé d’Alamût, l’origine de la Rose-Croix,
quant à elle, semble à rechercher plutôt du côté de l’Ismaélisme
fatimide, au Yémen, où il s’est prolongé jusqu’à nos jours après la
chute des Fatimides du Caire (1171). C’est justement au Yémen, à
Damcar (Dhamâr), que la Fama Fraternitatis fait séjourner trois ans
Christian Rosenkreutz 22 .
Quoi qu’il en soit, on aura compris que le présent ouvrage
d’Erik Sablé s’écarte radicalement des images stéréotypées et
convenues qu’une certaine littérature continue de propager au sujet
des Templiers, des Assassins et du Vieux de la Montagne.
21 En langue anglaise, on peut consulter l’important ouvrage de Farhad Daftary,
The Ismâ’îlîs, Their History and doctrines, Cambridge University Press, 1990.
22 Cf. Erik Sablé, Dictionnaire des Rose-Croix, Dervy, 1996.
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