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Algèbre 2 – TD7 2010-2011<br />
<strong>Anneaux</strong> <strong>et</strong> <strong>modules</strong><br />
Exercice n o 1 (Modules projectifs <strong>et</strong> bande de Moebius) Soit A un anneau. Soit<br />
P un A-module. On dit que P est projectif si pour tout morphisme surjectif de A-<br />
<strong>modules</strong> f : M ′ → M <strong>et</strong> pour tout morphisme g : P → M, il existe un morphisme<br />
h : P → M ′ tel que g = f ◦ h.<br />
1. Montrer qu’un module est projectif si <strong>et</strong> seulement si il est facteur direct d’un<br />
module libre. En particulier, les <strong>modules</strong> libres sont projectifs.<br />
2. Montrer qu’un module projectif est sans torsion, <strong>et</strong> en particulier qu’un module<br />
projectif de type fini sur un anneau principal est libre.<br />
3. En utilisant le lemme de Nakayama, montrer qu’un module projectif de type<br />
fini sur un anneau local est libre.<br />
4. Soit A l’anneau des fonctions continues sur R qui sont 2π-périodiques, <strong>et</strong> soit E<br />
le A-module des fonctions continues f qui vérifient ∀x ∈ R, f(x+2π) = −f(x).<br />
Montrer que E est projectif, de type fini sur A, mais pas libre.<br />
5. Expliquer le titre de l’exercice.<br />
Exercice n o 2<br />
1. Soit K un corps. Montrer que le sous-anneau de K[X, Y ] engendré par (X n Y ) n∈N ∗<br />
n’est pas no<strong>et</strong>hérien.<br />
2. Soit A = {P ∈ Q[X]|P (0) ∈ Z}. Montrer que l’anneau A n’est pas no<strong>et</strong>hérien.<br />
Quel est son corps de fractions <br />
Exercice n o 3 On rappelle qu’un nombre complexe x est un entier algébrique s’il<br />
existe un polynôme P unitaire à coefficients entiers tel que P (x) = 0. On note Q la<br />
clôture algébrique de Q dans C <strong>et</strong> Z l’ensemble des entiers algébriques. On rappelle<br />
que Z est un anneau.<br />
1. Montrer que le corps des fractions de Z est Q.<br />
2. Montrer que Z n’est pas no<strong>et</strong>hérien.<br />
3. Soit I un idéal de Z qui est engendré par un nombre fini d’ééments. Montrer<br />
que I est principal. On pourra comparer c<strong>et</strong> exemple à l’exercice 2 du TD 6.<br />
Exercice n o 4 (<strong>Anneaux</strong> artiniens) Dans un anneau A on appelle nilradical de<br />
A <strong>et</strong> on note Nil(A) l’intersection de tous les idéaux premiers de A. On rappelle que<br />
le radical de Jacobson Rad(A) est l’intersection de tous les idéaux maximaux. Soit<br />
A un anneau artinien, c’est-à-dire dans lequel toute chaîne décroissante d’idéaux<br />
est stationnaire.<br />
1. Supposons de plus que A est no<strong>et</strong>hérien, montrer que Nil(A) = Rad(A) (on<br />
pourra utiliser le lemme de Nakayama).<br />
On va maintenant prouver que tout anneau artinien est aussi no<strong>et</strong>hérien.<br />
2. Montrer que si I, J <strong>et</strong> p sont des idéaux de A avec p premier <strong>et</strong> IJ ⊂ p, alors<br />
I ⊂ p ou J ⊂ p.
Algèbre 2 – TD7 2010-2011<br />
3. Montrer que A n’a qu’un nombre fini d’idéaux maximaux (si m 1 , . . . , m r , . . .<br />
est une suite d’idéaux maximaux de A, on pourra considérer les inclusions<br />
m 1 ⊃ m 1 m 2 ⊃ · · · ).<br />
4. On pose I = ∩ n Rad(A)n . Soit J l’ensemble des x ∈ A tels que xI = 0. Nous<br />
allons montrer que J = A. Pour cela supposons le contraire <strong>et</strong> soit a /∈ J<br />
tel que si J ⊂ J ′ (a), J ′ = J (justifier l’existence de a). Montrer que<br />
Rad(A)a ⊂ J (on pourra s’intéresser à l’idéal J + Rad(A)a <strong>et</strong> considérer le<br />
sous-A- module de A/J engendré par a). Conclure qu’en fait J = A.<br />
5. Soient m 1 , . . . , m r les idéaux maximaux de A. Conclure en considérant la suite<br />
m 1 ⊃ m 1 m 2 ⊃ · · · Rad(A) ⊃ m 1 Rad(A) ⊃ m 1 m 2 Rad(A) ⊃ · · · .<br />
Exercice n o 5 (<strong>Anneaux</strong> de Dedekind) Soit A un anneau intègre <strong>et</strong> K son<br />
corps des fractions. Soit L/K une extension finie séparable <strong>et</strong> B l’anneau des entiers<br />
de L sur A. Supposons de plus A no<strong>et</strong>hérien <strong>et</strong> intégralement clos. On va montrer que<br />
B l’est aussi. Pour x ∈ L, on note m x l’endomorphisme de L défini par m x (y) = xy.<br />
On pose tr L/K (x) = tr(m x ) <strong>et</strong> χ x = d<strong>et</strong>(T − m x ) ∈ K[T ].<br />
1. Montrer que les facteurs irréductibles unitaires de P dans K[X] sont dans<br />
A[X].<br />
2. Si x ∈ B, montrer que son polynôme minimal sur K est dans A[X].<br />
3. Montrer que l’application tr L/K est non nulle. On pourra utiliser le théorème<br />
de l’élément primitif <strong>et</strong> utiliser un déterminant de Vandermonde.<br />
4. Montrer que l’application tr L/K : L × L → K définie par (x, y) ↦→ tr L/K (xy)<br />
est une forme bilinéaire symétrique non dégénérée.<br />
5. Montrer l’équivalence entre x ∈ B <strong>et</strong> χ x ∈ A[T ].<br />
6. Montrer que L possède une base sur K constituée d’éléments de B.<br />
7. Soit M un sous-A-module de L engendré par une base d’éléments de B comme<br />
ci-dessus. Montrer que<br />
{x ∈ L, ∀m ∈ M, tr L/K (xm) ∈ A}<br />
est un sous-A-module de type fini sur A.<br />
8. Conclure.<br />
9. Supposons maintenant que tout idéal premier de A est maximal. Montrer que<br />
c’est aussi le cas de B. 1<br />
10. Soit k une extension finie de Q. Montrer que l’anneau des entiers de k est un<br />
anneau de Dedekind.<br />
1. Un anneau no<strong>et</strong>hérien, intégralement clos dont tout idéal premier est maximal est appelé<br />
anneau de Dedekind