n° 109 - Comité spéléologique régional Midi-Pyrénées

SpéléOc N°109
Exploration 82 : Réseau Rameaux / Dame Blanche
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La désob de celle-ci est entreprise avec un
espoir mitigé. Il n’y n'a que 10 cm d'air sur
…à perte de vue …alors !
Alors, ce seront 13 séances, très pénibles,
programmées sur l’année 1996.
Celui de devant fabrique une grosse boule
d'argile, la pose sur un sac d'engrais vide
qui glisse mieux que toute autre mécanique.
Elle est tractée par un « second », le
bousier, puis entassée par un « troisième ».
Dans les dernières séances, il nous faudra
ajouter deux "bousiers-tracteurs" pour effectuer
la marche arrière sur la longueur du
conduit. Nous creusons jusqu’à l’épuisement
physique et mental, jusqu’au délire.
Enfin, le 22 février 1997, au bout de
20 m dans cette galerie "des boules" on
passe… pour gagner
enfin 15 m d’un
coup ! Nous nous
trouvons à la base
d'un puits remontant
de 10 m (puits Mickey).
Son escalade,
limite, est réalisée
lors de la séance
suivante et, à nouveau,
arrêt sur passage
à élargir. Mais
que fait-on ici, remontant
vers la plateau
la rivière, …
c’est vers le bas, pas
vers le haut ! … Trop,
c'est trop … Pourtant,
il y a un léger courant
d'air. Alors, on
va continuer !
Le mât, toujours là !
Mais une
Photo : M. Soulier
pause s’impose, le
temps de recharger l’imaginaire galopant.
27 ans après la
Nous sommes de retour en mai
1998. Le passage étroit n'est pas long et,
avec le matériel de désobstruction adapté,
il est rapidement élargi. Participons à la
suite par le récit de Daniel : « Un souffle
plus tard, Rémy, poussé par la pression des
autres, remonte pour voir et prend un bon
coup de gaz, mais il a le temps de murmurer
« ça passe ! ». Nous nous retrouvons
tous en haut mais Rémy décide de ressortir,
il a trop mal à la tête. Et nous voilà en
première à trois dans une conduite forcée
de 60 cm, surcreusée par un méandre de
20 à 30 cm de large et haut de 3 m. Après
20 m de progression, élargissement du
découverte
de l’entrée de
l’Igue
des Rameaux
et presque
autant
d’années
d’efforts,
la jonction !
SpéléOc, une publication du Comité de Spéléologie Régional Midi-Pyrénées
méandre, petite désescalade et nous voilà
dans une salle. Le conduit remonte et devient
impénétrable mais par un pertuis insignifiant
provient un courant d'air. « Un cailloux
! vite, un cailloux ! » « mais, il n'y en a
pas ! » Une grosse boule d'argile fera l'affaire.
Elle tombe dans un grand plouf et une belle
résonance. La suite est là, mais la désob importante.
En chemin, Nous avions croisé un
autre méandre. Nous le suivons par le bas.
Ça racle, mais ça passe. Nouveau ressaut.
Nouvelle conduite forcée et après quelques
mètres… un puits de 4 m avec de l'eau en
bas. Une rivière Non, une grande laisse
d'eau. Engagé dans le mauvais sens, j'effectue
une marche arrière et laisse la suite à
Philippe qui le descendra dans le bon sens.
Au niveau de l'eau, une
oppo s'impose audessus
de cette
"rivière". Progression
sur une dizaine de
mètres et arrêt devant
un rétrécissement
de la galerie
provoqué par une
coulée de calcite. Il
hôte son équipement
technique, force le
passage et se retrouve
derrière, assis
sur la coulée stalagmitique
glissante, les
pieds dans le vide
d’un puits estimé à
15 m. Le retour sera
plus difficile. La montée
d'adrénaline a
rétréci les passages.
Philippe doit enlever
son baudrier ! La sortie se fera dans l'enthousiasme
».
Dès le WE suivant, le 10 mai 98, nous
revoilà. Le puits est équipé … une corde
étrangère est accrochée là, devant nous,
c'est la JONCTION ! Où sommes-nous Une
conduite forcée étroite et verticale donne
dans les grands volumes. C'est la Salle Rose
et la corde en place, celle de l'escalade de
1987. Moment exceptionnel, résultat de 27
ans de recherches.
Pendant une année, nous aménageons
les passages délicats. D'autres, dans la
Dame, sont rééquipés. Quelques escalades
sont effectuées dans des zones d'accès facile,
avant le Lambada.
La jonction faisant gagner 4 heures, le
Escalade à la jonction
Photo : M. Soulier