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n° 109 - Comité spéléologique régional Midi-Pyrénées

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SpéléOc N°<strong>109</strong><br />

Ventilation artificielle des cavités<br />

De la ventilation artificielle des cavités<br />

Page 15<br />

Le problème<br />

Les Causses du Bas-Quercy ont<br />

acquis, depuis longtemps, une notoriété<br />

toute particulière pour leurs<br />

cavités atteintes d’une maladie respiratoire<br />

chronique ayant pour origine<br />

la présence plus ou moins importante<br />

de CO2.<br />

Les écrits des années 50 et<br />

le vécu jusqu’aux années 80 retracent<br />

cette présence de dioxyde de<br />

carbone dans quelques « Igues » du<br />

Tarn et de Tarn-et-Garonne. Les<br />

taux variaient au fil des saisons ou<br />

des variations barométriques et les<br />

explorations suivaient le rythme des<br />

taux les plus faibles.<br />

Notre propre expérience, lors<br />

des fouilles archéologiques dans<br />

Solution explorée<br />

l’Igue des Rameaux (1986-1991)<br />

nous permit de constater une évolution<br />

sensible de la climatologie<br />

souterraine : la campagne de 1988<br />

fut très difficile. Essoufflements et<br />

maux de tête atteignirent tous les<br />

fouilleurs, même ceux habitués à<br />

leur propre pollution atmosphérique<br />

qui devaient rechercher la flamme<br />

de leur vice à plus de 15 cm audessus<br />

de leur briquet !<br />

Depuis cette époque, le constat<br />

est très clair : le pourcentage de<br />

CO2 a augmenté sensiblement dans<br />

la quasi totalité des gouffres de notre<br />

pointe sud du causse de Limogne.<br />

Les raisons ne sont pas évidentes<br />

mais on peut supposer<br />

S.S.A.Caussade - 82 - Michel Soulier<br />

qu’une combinaison de plusieurs<br />

phénomènes est à l’origine de cet<br />

état : karst colmaté, faible dénivelée<br />

peu favorable à la ventilation<br />

naturelle, paysages qui se ferment<br />

induisant une fermentation plus<br />

importante de la couche superficielle,<br />

pollution générale de l’air<br />

ayant pour conséquence un réchauffement<br />

de la planète, déficit<br />

hydrique ne favorisant pas la dissolution<br />

du CO2 et son évacuation par<br />

les résurgences.<br />

Conséquences : les taux de<br />

CO2 deviennent importants jusqu’à<br />

interdire l’accès à de nombreuses<br />

Igues de notre secteur.<br />

Le spéléo se devait de réagir !<br />

Notre première expérience se<br />

déroula à partir de 1990 à l’igue/<br />

perte de Servanac (82) lors d’un<br />

important chantier de désobstruction<br />

(toujours en cours !). Plusieurs<br />

modèles d’aspirateurs utilisés en<br />

aspiration ou en refoulement puis<br />

un petit compresseur alimentant un<br />

marteau piqueur léger nous permirent<br />

de descendre de plus de 15 m<br />

Le ventilateur vu depuis l’intérieur de la cabane<br />

sous le plateau dans des conditions<br />

acceptables de respiration mais<br />

dans un bric-à-brac de tuyaux divers.<br />

A noter que cette cavité, située<br />

en fond de dépression et au<br />

beau milieu d’un pré est busée à<br />

l’entrée. Si l’air extérieur obéit aux<br />

normes de la campagne, le détecteur<br />

de CO2 tenu à bout de bras, au<br />

centre de la buse, se sature en<br />

quelques secondes à plus de 5% de<br />

CO2 !<br />

C’est en 1994<br />

qu’un éleveur de poulets<br />

mit un terme à nos bricolages<br />

en nous donnant un<br />

ventilateur industriel. Celui-ci,<br />

fixé sur une plaque<br />

de 1 m de diamètre directement<br />

posée sur la buse,<br />

travaille en soufflerie. La<br />

première tentative fut une<br />

réussite et donna immédiatement<br />

un résultat bien<br />

supérieur à tous les autres<br />

systèmes utilisés jusqu’alors.<br />

Plus de traces de<br />

CO2, plus de gaz résiduels<br />

des multiples tirs réalisés<br />

en ces lieux : le confort !<br />

Le travail devenait plus facile et<br />

Photo : M. Soulier<br />

plus rapide dans d’excellentes<br />

conditions de sécurité.<br />

La cabane conçue par Éric Bonnafous.<br />

Elle est placée sur l’orifice de l’Igue.<br />

Le ventilateur est fixé au plafond de la<br />

2 e « pièce ». Le sas d’entrée permet<br />

d’accéder à la zone sous ventilation<br />

sans rupture de pression.<br />

Photo : M. Soulier<br />

SpéléOc, une publication du Comité de Spéléologie Régional <strong>Midi</strong>-Pyrénées

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