Réseaux d'assainissement - assainissement durable
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Les ÉDITIONs DU cerib<br />
Réseaux d’<strong>assainissement</strong> :<br />
gestion patrimoniale<br />
et tuyau en béton<br />
PRODUITS<br />
SYSTÈMES<br />
108.E
ISSN 0249-6224<br />
LM/MA EAN 9782857552017<br />
PO 103 / Produits - Systèmes<br />
Réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> :<br />
gestion patrimoniale<br />
et tuyaux en béton<br />
Réf. 108.E<br />
septembre 2007<br />
par<br />
Lionel MONFRONT
Avant-propos<br />
Ce rapport est articulé en deux parties :<br />
− la première partie est destinée au lecteur qui souhaite apprécier très rapidement si l'étude évoquée<br />
le concerne, et donc si les méthodes proposées ou si les résultats indiqués sont directement<br />
utilisables pour son entreprise ;<br />
− la deuxième partie de ce document est plus technique ; on y trouvera donc tout ce qui intéresse<br />
directement les techniciens de notre industrie.<br />
© CERIB – 28 Épernon<br />
108.E – septembre 2007 - ISSN 0249-6224 – EAN 9782857552017<br />
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous<br />
procédés réservés pour tous pays<br />
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41,<br />
d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé<br />
du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les<br />
analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute<br />
représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement<br />
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1 er de<br />
l’article 40).<br />
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit,<br />
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du<br />
Code pénal.
SOMMAIRE<br />
Résumé.................................................................................................................. 5<br />
1. Synthèse de l’étude........................................................................................ 7<br />
1.1. Gestion patrimoniale et management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong> 7<br />
1.2. Modèles de dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong>................................. 8<br />
1.3. Principes et méthodes d’évaluation des performances des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> ................................................................................................ 9<br />
1.4. Analyse des méthodes d’évaluation des performances appliquées<br />
aux réseaux d’<strong>assainissement</strong> en béton........................................................... 10<br />
2. Dossier de recherche..................................................................................... 11<br />
Introduction ................................................................................................................ 11<br />
2.1. Gestion patrimoniale et management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong> 12<br />
2.1.1. État et valeur du patrimoine, amortissement et durées de vie ............................ 12<br />
2.1.2. L’apport du management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong>.......................... 17<br />
2.2. Modèles de dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> ................................ 18<br />
2.2.1. Modèles déterministes ........................................................................................... 19<br />
2.2.2. Modèles empiriques ............................................................................................... 19<br />
2.2.3. Résultats d’études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong> : approche<br />
mono paramétrique ................................................................................................ 25<br />
2.2.4. Résultats d’études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong> : approche<br />
multiparamétrique .................................................................................................. 41<br />
2.2.5. Analyse des résultats d’études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong>........ 45<br />
2.3. Principes et méthodes d’évaluation des performances des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> ................................................................................................ 46<br />
2.3.1. Évaluation de l’impact de défaillances des réseaux d’<strong>assainissement</strong>.................. 46<br />
2.3.2. Méthodes de diagnostic et d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> ............... 49<br />
2.4. Analyse des méthodes d’évaluation des performances appliquées<br />
aux réseaux d’<strong>assainissement</strong> en béton........................................................... 56<br />
2.4.1. Prise en compte de la fissuration dans les tuyaux en béton.................................. 57<br />
2.4.2. Prise en compte de l’infiltration dans les tuyaux en béton ..................................... 59<br />
2.4.3. Corrosion ................................................................................................................ 63<br />
2.4.4. Abrasion ................................................................................................................. 65<br />
2.5. Conclusion........................................................................................................... 66<br />
2.6. Bibliographie ....................................................................................................... 68<br />
Annexe 1 – Défauts applicables aux tuyaux en béton dans une approche<br />
pathognomonique ................................................................................. 71
Résumé<br />
Dans le cadre du management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong>, des outils de<br />
gestion patrimoniale des réseaux, de suivi de leur fonctionnement et d’aide à la<br />
décision en matière d’entretien, de réhabilitation ou de renouvellement sont<br />
développés. Ces outils permettront, à terme, d’évaluer les performances de réseaux<br />
par types et de juger l’aptitude à l’emploi des canalisations en fonction de leurs<br />
matériaux constitutifs.<br />
Cette étude présente des principes et des méthodes d’évaluation des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> destinés à approcher l’évolution de leur comportement dans le<br />
temps. Elle identifie des modèles de dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong>. Elle<br />
présente et analyse les résultats d’études patrimoniales.<br />
Elle analyse les modèles d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> et les processus<br />
identifiés de perte de performance appliqués aux tuyaux en béton.<br />
Les axes à approfondir pour une prise en compte adaptée des tuyaux en béton dans<br />
les méthodes d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> sont identifiés.<br />
Summary<br />
Within the framework of integrated management of sewer networks, asset<br />
management tools (which includes, operational follow-up, decision making assistance<br />
in terms of maintenance, rehabilitation or renewal), are being developed.<br />
In the long term, these tools will make it possible to evaluate the performance of<br />
sewer networks by type, and also to analyse the serviceability of sewer and drainage<br />
infrastructures according to their constitutive materials.<br />
This study presents theories and methods of evaluation of sewer systems that are<br />
intended to give an understanding of their behaviour. Whilst models of degradation<br />
of sewer networks are identified, results from asset studies are also analysed.<br />
Another aspect of this study discusses sewer network evaluation models and loss of<br />
performance processes that have been identified are then applied to concrete pipes.<br />
This study also presents the specific areas to be researched further in relation to the<br />
sewer network methods of evaluation, specifically adapted to concrete pipelines.<br />
- 5 -
1. Synthèse de l’étude<br />
Dans le cadre du management intégré des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong>, des outils de gestion patrimoniale des réseaux,<br />
de suivi de leur fonctionnement et d’aide à la décision en matière<br />
d’entretien, de réhabilitation ou de renouvellement sont<br />
développés. Ces outils permettront à terme d’évaluer les<br />
performances de réseaux par types et, par exemple, de juger<br />
l’aptitude à l’emploi des produits en fonction des matériaux<br />
constitutifs des canalisations.<br />
Ces outils sont basés généralement sur le recensement<br />
d’informations factuelles (caractéristiques réseaux, performances<br />
constatées, défauts identifiés, incidents…). Toutefois, le choix de<br />
certaines données dépend de la nature des produits et de leur<br />
comportement supposé (par exemple : fissuration, érosion, attaque<br />
de paroi…).<br />
Ces outils ayant une fonction d’aide à la décision en matière de<br />
gestion patrimoniale, ils intègrent des modèles de dégradations<br />
(causes possibles pour une observation donnée, évolution<br />
possible dans le temps), qui prennent en compte, lorsque c’est<br />
pertinent, la nature des produits et notamment des tuyaux.<br />
Cette étude comprend deux parties et a pour objet :<br />
‣ 1 re partie<br />
- d’identifier les modèles de dégradation des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> et de présenter et analyser les résultats<br />
d’études patrimoniales réalisées ;<br />
- de présenter les principes et méthodes d’évaluation des<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong> et leurs conséquences en terme de<br />
gestion patrimoniale et d’appréciation de l’aptitude à l’emploi de<br />
différents types de canalisations ;<br />
- d’analyser les modèles d’évaluation des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> et les processus identifiés de perte de<br />
performance appliqués aux tuyaux en béton ;<br />
‣ 2 e partie<br />
- d’évaluer la pertinence de ces modèles aux produits en béton<br />
de réseaux existants, dans des agglomérations ou un syndicat<br />
d’<strong>assainissement</strong>, et connaître les résultats concrets en terme<br />
de performance des produits en béton.<br />
Ce rapport concerne la première partie de l’étude. Il ne traite pas<br />
des ouvrages de visite ou d’inspection : regards et boîtes de<br />
branchement.<br />
1.1. Gestion<br />
patrimoniale<br />
et management<br />
intégré des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
La connaissance des réseaux d’<strong>assainissement</strong> n’est que<br />
partielle : elle se base sur des estimations et non sur une<br />
connaissance exhaustive des réseaux. En France, en 2001, le<br />
réseau collectif d’eaux usées domestiques et pluviales comprenait<br />
environ 329 000 km de canalisations : 250 000 km destinées au<br />
transport des eaux usées, en systèmes unitaires ou séparatifs et<br />
79 000 km pour l’évacuation des eaux pluviales.<br />
- 7 -
Estimé en valeur de remplacement, ceci représente un capital de<br />
l’ordre de 76 milliards d’euros. L’âge de la majeure partie des<br />
réseaux d’eaux usées, zones rurales et urbaines confondues, est<br />
évalué à moins de 55 ans.<br />
La réglementation française impose l’amortissement des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> et propose des cadences réglementaires<br />
d’amortissement de 50 à 60 ans pour les réseaux d’<strong>assainissement</strong>.<br />
Toutefois, le taux de renouvellement des canalisations actuel<br />
conduirait à des durées d’exploitation plus longues pouvant<br />
atteindre 80 voire 100 ans.<br />
Il est donc nécessaire, dans ce cadre, de pouvoir évaluer la durée<br />
de vie des réseaux et prévoir l’évolution de leur état tant du point<br />
de vue structurel qu’opérationnel ou en terme d’impact.<br />
La gestion patrimoniale et le management intégré permettent de<br />
bâtir des stratégies d’entretien, de réhabilitation et de<br />
renouvellement des réseaux.<br />
1.2. Modèles<br />
de dégradation<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
Le linéaire considérable que constitue les réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> ne permet pas leur connaissance exhaustive qui<br />
nécessiterait des moyens très importants d’inspection. L’évaluation<br />
de la dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> se base donc sur<br />
une approche statistique. Ceci conduit à des modèles basés sur<br />
une approche probabiliste qui ne permet pas de prévoir le<br />
comportement individuel de tronçons particuliers mais d’apprécier<br />
une probabilité de défaillance sur le réseau.<br />
Deux types de modèles permettent de comprendre ou de simuler<br />
la dégradation d’un réseau :<br />
- ceux basés sur une approche déterministe identifiant les<br />
probabilités d’état des canalisations résultant de facteurs de<br />
vieillissement ;<br />
- ceux basés sur une approche statistique des probabilités de<br />
changements d’état des tronçons de canalisations traitant<br />
empiriquement la dégradation comme un phénomène aléatoire<br />
sans prise en compte des causes.<br />
Les approches du vieillissement des canalisations d’<strong>assainissement</strong><br />
sont multiples et traduisent des priorités patrimoniales et<br />
opérationnelles diverses :<br />
- durées de vie des canalisations ;<br />
- pourcentage de déficience ;<br />
- âges médians de passage d’un état de la canalisation à un<br />
autre ;<br />
- proportion de canalisations se trouvant dans un état dégradé<br />
critique ;<br />
- pourcentages d’intervention d’urgence sur les ouvrages.<br />
Aucune approche ne peut être considérée comme universelle<br />
puisque chacune traduit des objectifs et des priorités définis sur la<br />
base de l’évaluation de l’impact d’une défaillance du réseau<br />
d’<strong>assainissement</strong>.<br />
- 8 -
La synthèse de résultats issus d’études patrimoniales menées sur<br />
la base de différents modèles permet de dégager des tendances :<br />
- les canalisations posées sous les plus faibles hauteurs de<br />
couvertures présentent le comportement le plus critique ;<br />
- les canalisations soumises à un trafic important vieillissent plus<br />
rapidement que les autres, surtout si les hauteurs de<br />
couvertures sont faibles ;<br />
- les canalisations sous voies secondaires sont moins <strong>durable</strong>s<br />
que les canalisations sous voies principales ;<br />
- les canalisations d’eaux pluviales sont plus pérennes que les<br />
canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />
- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />
maritime ;<br />
- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />
5 % sont plus <strong>durable</strong>s ;<br />
- les canalisations de diamètres les plus faibles sont les moins<br />
<strong>durable</strong>s ;<br />
- la période de pose (année de pose par exemple) semble un<br />
critère plus pertinent que l’âge des canalisations pour estimer le<br />
vieillissement des ouvrages.<br />
Concernant les résultats des canalisations selon leur matériau<br />
constitutif, les conduites en béton présentent de bonnes<br />
performances tant en ce qui concerne leur durée de vie, leurs âges<br />
médians de transition entre états de dégradation, leur pourcentage<br />
de déficience ou le pourcentage d’intervention d’urgence sur<br />
réseau.<br />
1.3. Principes<br />
et méthodes<br />
d’évaluation<br />
des performances<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
La gestion patrimoniale des réseaux se base sur une prise en<br />
compte plus ou moins complète des facteurs d’impact, de<br />
dysfonctionnement, des constats des diagnostics structurels et des<br />
observations faites sur le réseau suite à des campagnes d’inspection.<br />
Des modèles de gestion très complets ont été initiés et continuent<br />
d’être développés.<br />
La méthode d’inspection la plus couramment employée est<br />
l’inspection visuelle et télévisuelle sur laquelle se basent la plupart<br />
des méthodes d’évaluation des réseaux. Elle présente l’avantage<br />
de la simplicité de mise en œuvre et permet d’établir un premier<br />
état de la conduite dans des conditions économiques.<br />
Différentes méthodes d’évaluation ont été élaborées se basant sur<br />
les résultats d’inspections visuelles et télévisuelles. Elles<br />
définissent des critères de prise en compte de ces observations :<br />
- défauts à retenir pour l’évaluation d’un tronçon de canalisation ;<br />
- gravité et seuils de quantification des défauts ;<br />
- combinaison des défauts multiples.<br />
Une grande majorité de défauts retenus sont communs à l’ensemble<br />
des méthodes mais l’appréciation de leur gravité et leur<br />
quantification peut différer notablement. Ceci traduit des priorités<br />
implicites données en terme d’évaluation des défauts (largeur des<br />
fissures dans une approche plus structurelle et présence de fuite<br />
au niveau de la fissure dans une approche plus hydraulique par<br />
exemple) et des différences d’appréciation de la gravité des<br />
- 9 -
défauts (une fissure longitudinale peut être considérée comme<br />
plus grave ou non qu’une fissure circulaire selon les méthodes par<br />
exemple).<br />
Les systèmes de notation retenus dans les diverses méthodes<br />
sont différents : notation linéaire, exponentielle ou priorité donnée<br />
au pire défaut sur un tronçon sans considération des autres. Ceci<br />
peut conduire à des conclusions différentes selon les méthodes<br />
pour un défaut donné.<br />
1.4. Analyse<br />
des méthodes<br />
d’évaluation<br />
des performances<br />
appliquées<br />
aux réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
en béton<br />
L’analyse des méthodes d’évaluation des canalisations en béton<br />
permet d’identifier des défauts plus fréquents ou spécifiques aux<br />
tuyaux en béton ou aux tuyaux à base de ciment. Des modèles de<br />
prévision de l’état des réseaux proposent des procédures de<br />
quantification et des mécanismes d’évolution des défauts ou<br />
dysfonctionnements des canalisations en béton. L’évaluation de la<br />
sensibilité des produits en béton à certains paramètres (attaque<br />
chimique et abrasion par exemple) et le niveau de criticité de<br />
certains défauts (fissuration circulaire ou infiltration par exemple)<br />
résulte de la combinaison d’approches paramétrées déterministes,<br />
de la comparaison avec des avis d’experts et des premiers<br />
résultats issus de l’expérience acquise sur quelques réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> suivis dans le cadre de politique de gestion<br />
patrimoniale. Elle nécessite un approfondissement pour une prise<br />
en compte adaptée des produits en béton.<br />
La capitalisation des résultats de terrain devrait permettre de<br />
rapprocher les prévisions des modèles de dégradations de l’état<br />
constaté des réseaux. La pertinence des hypothèses formulées<br />
sur la performance des canalisations en béton pourra ainsi être<br />
évaluée.<br />
- 10 -
2. Dossier de recherche<br />
Introduction Dans le cadre du management intégré des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong>, des outils de gestion patrimoniale des réseaux,<br />
de suivi de leur fonctionnement et d’aide à la décision en matière<br />
d’entretien, de réhabilitation ou de renouvellement sont<br />
développés. Ces outils permettront, à terme, d’évaluer les<br />
performances de réseaux par types et, par exemple, de juger<br />
l’aptitude à l’emploi des produits en fonction des matériaux<br />
constitutifs des canalisations.<br />
Ces outils sont basés généralement sur le recensement<br />
d’informations factuelles (caractéristiques réseaux, performance<br />
constatée, défauts identifiés, incidents…). Toutefois, le choix de<br />
certaines données dépend de la nature des produits et de leur<br />
comportement supposé (par exemple : fissuration, érosion, attaque<br />
de paroi…).<br />
Ces outils ayant une fonction d’aide à la décision en matière de<br />
gestion patrimoniale, intègrent des modèles de dégradations<br />
(causes possibles pour une observation donnée, évolution<br />
possible dans le temps), qui prennent en compte, lorsque c’est<br />
pertinent, la nature des produits et notamment des tuyaux.<br />
Cette étude a pour objet :<br />
- d’identifier les modèles de dégradation des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> et de présenter et analyser les résultats<br />
d’études patrimoniales réalisées ;<br />
- de présenter les principes et méthodes d’évaluation des<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong> et leurs conséquences en terme de<br />
gestion patrimoniale des réseaux et d’appréciation de l’aptitude<br />
à l’emploi de différents types de canalisations ;<br />
- d’analyser les modèles d’évaluation des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong>, les processus identifiés de perte de<br />
performance appliqués aux tuyaux en béton.<br />
Cette étude ne traite pas des ouvrages de visite ou d’inspection :<br />
regards et boîtes de branchement.<br />
- 11 -
2.1. Gestion<br />
patrimoniale<br />
et management<br />
intégré des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
2.1.1. État et valeur<br />
du patrimoine,<br />
amortissement<br />
et durées de vie<br />
État du patrimoine<br />
La connaissance des réseaux d’<strong>assainissement</strong> est partielle et se<br />
base sur des estimations et non une connaissance exhaustive des<br />
réseaux. Il a néanmoins été évalué qu’en 2001 les réseaux d’eaux<br />
usées, unitaires ou séparatifs, représentaient en France environ<br />
250 000 km de canalisations alors que ceux pour l’évacuation des<br />
eaux pluviales totalisaient 79 000 km [12][22].<br />
Peu de données ont été établies sur ces réseaux d’eaux usées<br />
concernant le diamètre des canalisations ou leurs matériaux<br />
constitutifs, contrairement aux réseaux d’adduction et de<br />
distribution d’eau qui sont mieux connus.<br />
Une segmentation a pu être réalisée selon le type de réseaux et la<br />
taille des communes :<br />
Conduites<br />
unitaires<br />
Conduite<br />
d’eaux<br />
usées en<br />
réseau<br />
séparatif<br />
Conduite<br />
unitaire<br />
au sein<br />
d’un<br />
réseau<br />
mixte<br />
Conduite<br />
d’eaux<br />
usées au<br />
sein d’un<br />
réseau<br />
mixte<br />
Total<br />
< 400 hab. 3,44 % 1,67 % 0,49 % 0,46 % 6,06 %<br />
400 à<br />
999 hab.<br />
1 000 à<br />
1 999 hab.<br />
2 000 à<br />
3 499 hab.<br />
3 500 à<br />
9 999 hab.<br />
10 000 à<br />
19 999 hab.<br />
20 000 à<br />
49 999 hab.<br />
50 000 hab.<br />
et +<br />
3,19 % 5,09 % 2,75 % 2,80 % 13,83 %<br />
2,97 % 5,81 % 2,49 % 2,44 % 13,71 %<br />
2,43 % 5,89 % 2,29 % 2,12 % 12,73 %<br />
2,48 % 7,83 % 6,09 % 5,19 % 21,59 %<br />
1,51 % 3,34 % 3,05 % 2,80 % 10,70 %<br />
1,16 % 2,87 % 3,67 % 2,85 % 10,55 %<br />
1,95 % 1,91 % 3,98 % 3,02 % 10,86 %<br />
Total 19,13 % 34,41 % 24,81 % 21,68 % 100,03 %<br />
Tableau 1 - Répartition du linéaire en pourcentage de canalisations d’eaux<br />
usées selon le type de réseaux et la taille des communes<br />
- 12 -
Ceci représente en kilomètres de canalisations :<br />
Conduites<br />
unitaires<br />
Conduite<br />
d’eaux<br />
usées en<br />
système<br />
séparatif<br />
Conduite<br />
unitaire<br />
au sein<br />
d’un<br />
système<br />
mixte<br />
Conduite<br />
d’eaux<br />
usées au<br />
sein d’un<br />
réseau<br />
mixte<br />
Total<br />
< 400 hab. 8 600 4 175 1 225 1 150 15 150<br />
400 à<br />
999 hab.<br />
1 000 à<br />
1 999 hab.<br />
2 000 à<br />
3 499 hab.<br />
3 500 à<br />
9 999 hab.<br />
10 000 à<br />
19 999 hab.<br />
20 000 à<br />
49 999 hab.<br />
50 000 hab.<br />
et +<br />
7 975 12 725 6 875 7 000 34 575<br />
7 425 14 525 6 225 6 100 34 275<br />
6 075 14 725 5 725 5 300 31 825<br />
6 200 19 575 15 225 12 975 53 975<br />
3 775 8 350 7 625 7 000 26 750<br />
2 900 7 175 9 175 7 125 26 375<br />
4 875 4 775 9 950 7 550 27 150<br />
Total 47 825 86 025 62 025 54 200 250 075<br />
Tableau 2 - Répartition du linéaire en kilomètres de canalisations d’eaux<br />
usées selon le type de réseaux et la taille des communes<br />
L’âge des canalisations d’eaux usées varie selon leur implantation.<br />
En zone rurale, l’équipement en <strong>assainissement</strong> a eu lieu à partir de<br />
1970, le réseau est donc plutôt jeune. En ce qui concerne les zones<br />
urbaines, il est possible d’affirmer que seuls les centres-villes étaient<br />
desservis en <strong>assainissement</strong> avant la seconde guerre mondiale et<br />
qu’une petite majorité des communes de plus de 2 000 habitants<br />
était desservie par une conduite d’eaux usées ou unitaires en 1961.<br />
La majeure partie des réseaux d’eaux usées, zones rurales et<br />
urbaines confondues, a donc moins de 55 ans [12].<br />
Une étude a indiqué l’âge moyen des réseaux en 1999 :<br />
Ancienneté des ouvrages<br />
Réseaux et ouvrages associés<br />
10 ans et moins 11 %<br />
10 ans - 20 ans 32 %<br />
20 ans - 30 ans 28 %<br />
30 ans - 60 ans 19 %<br />
Plus de 60 ans 10 %<br />
Total 100 %<br />
Tableau 3 - Âge moyen des réseaux d’eaux usées en 1999 [12]<br />
Il convient toutefois de noter que la notion de réseau n’est pas<br />
clairement précisée et que l’on ignore si les pourcentages<br />
- 13 -
s’appliquent à des conduites ou à des « entités réseaux »<br />
desservant une agglomération.<br />
Estimé en valeur de remplacement, ceci représente un capital de<br />
l’ordre de 65 à 76 milliards d’euros [12]. Cette estimation ne se<br />
base pas sur une connaissance précise de canalisations<br />
identifiées et recensées mais sur les hypothèses suivantes :<br />
- l’évolution dans le temps du nombre d’habitants desservis par<br />
une conduite d’eaux usées ;<br />
- un ratio de 5,3 mètres de canalisations/habitant ;<br />
- un coût variant de 258 à 305 euros/mètre de canalisation<br />
remplacée ;<br />
- une durée de vie de 60 ans.<br />
Les scénarios de renouvellement des conduites estimés sont :<br />
Période de<br />
construction<br />
Période de<br />
renouvellement<br />
Linéaire de<br />
canalisation<br />
en km<br />
Coût en milliards<br />
d’euros<br />
Scénario<br />
pessimiste<br />
Scénario<br />
optimiste<br />
Avant 1962 avant 2022 118 600 36,17 30,6<br />
1962 à 1967 2022 à 2027 39 900 12,17 10,29<br />
1968 à 1974 2028 à 2034 37 800 11,53 9,75<br />
1975 à 1981 2035 à 2041 21 800 6,65 5,62<br />
1982 à 1989 2042 à 2049 20 800 6,34 5,37<br />
1990 à 1998 2050 à 2058 11 100 3,39 2,86<br />
Tableau 4 - Coûts estimés de renouvellement des canalisations d’eaux<br />
usées en 1999 [12]<br />
Ceci conduirait à des dépenses de renouvellement moyennes<br />
annuelles sur la période 1998-2058 variant de 1,08 à 1,27 milliard<br />
d’euros selon le scénario. Si l’on adoptait une durée de vie de<br />
80 ans, les investissements nécessaires seraient ramenés à 0,8 à<br />
0,95 milliard d’euros. Il est à noter qu’à ce jour le renouvellement<br />
des canalisations est resté marginal [13].<br />
Les hypothèses de durée de vie de 60 ou 80 ans sont de simples<br />
hypothèses destinées à bâtir des scénarios. Elles ne se basent<br />
pas sur une évaluation technique des canalisations et ne<br />
différencient pas la durée de vie selon les diamètres, les périodes<br />
de construction ou les matériaux constitutifs.<br />
Dépréciation<br />
et amortissement<br />
des canalisations :<br />
durées de vie utiles<br />
et durées<br />
de vie résiduelles<br />
La réglementation française impose l’amortissement des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong>. Toutefois, elle laisse une grande marge de<br />
manœuvre pour les services gérés par les collectivités. Elle<br />
permet l’amortissement linéaire avec annuités constantes,<br />
l’amortissement progressif avec annuités croissantes et<br />
l’amortissement dégressif avec annuités décroissantes. L’arrêté du<br />
12 août 1991 relatif à l’approbation des plans comptables<br />
applicables au service public local propose des cadences<br />
réglementaires d’amortissement de 50 à 60 ans pour les réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> auxquelles il est possible de déroger sur<br />
justifications [33].<br />
- 14 -
Dans le cadre des règles comptables applicables aux gouvernements<br />
locaux australiens [1][2], des durées de dépréciation linéaire des<br />
ouvrages ont été établies.<br />
Elles se basent sur des durées de vie utile (« useful life ») des<br />
canalisations définies comme la période au cours de laquelle la<br />
canalisation rend la totalité du service que l’on attend d’elle [27].<br />
Ces durées de vie utile sont estimées sur la base d’hypothèses<br />
relatives à la canalisation et, notamment, sur le niveau d’usage<br />
moyen projeté avec une maintenance convenable. Elles sont donc<br />
fonction de la durée de vie de projet (« design life ») mais non<br />
nécessairement la même [27].<br />
Des durées de vie résiduelle des canalisations ont également été<br />
définies. Elles correspondent à la durée de vie utile d’une<br />
canalisation à partir d’une date donnée ultérieure à la date de mise<br />
en service de la canalisation. Cette durée de vie résiduelle sera<br />
donc inférieure ou égale à la durée de vie utile de l’ouvrage. Son<br />
estimation dépendra du niveau de maintenance des canalisations.<br />
Le guide d’application des règles comptables australiennes [27]<br />
donne des durées de vie utiles indicatives pour les collecteurs<br />
d’eaux usées distinguant les matériaux constitutifs :<br />
Amiante ciment<br />
Grès<br />
PVC-U<br />
Béton<br />
Fonte ductile<br />
45 ans<br />
70 ans<br />
70 ans<br />
45 ans<br />
40 ans<br />
Tableau 5 - Durées de vie en fonctionnement indicatives selon la nature<br />
des matériaux pour l’évaluation des canalisations eaux usées<br />
australiennes [27]<br />
Il est à noter que ces durées de vie en fonctionnement indicatives ne<br />
s’appliquent pas aux canalisations d’eaux pluviales pour lesquelles<br />
une dépréciation linéaire sur 70 à 100 ans est généralement<br />
admise [16]. D’autres durées de vie, plus importantes, sont<br />
également utilisées 90 à 100 ans pour les canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> d’eaux usées.<br />
Les durées de vie utile ou résiduelle retenues pour l’amortissement<br />
des canalisations sont de caractère comptable et ne doivent être<br />
assimilées ni aux durées de vie structurelle des canalisations ni<br />
aux durées de vie en fonctionnement.<br />
Cet écart entre approche comptable et technique a été identifié :<br />
- sur la base d’approche technique empirique, combinant<br />
observations et avis d’experts [19] ayant établi une loi de<br />
dégradation pour les canalisations :<br />
- 15 -
Figure 1 - Courbe de dépréciation linéaire et courbe de dégradation<br />
supposée de canalisations d’<strong>assainissement</strong> en béton armé [19]<br />
- mais aussi sur la base de modélisations issues d’études<br />
patrimoniales localisées [16] de conduites pluviales :<br />
Figure 2 - Courbe de dépréciation linéaire et courbe de dégradation issue<br />
de la modélisation d’un réseau d’eaux pluviales [16]<br />
Dans les deux cas, l’amortissement linéaire sur 60 ou 80 ans semble<br />
pessimiste techniquement et sécuritaire d’un point de vue financier.<br />
Durées de vie<br />
structurelles<br />
et durée de vie<br />
en fonctionnement<br />
des canalisations<br />
Les durées de vie structurelle se basent sur une évaluation<br />
mécanique de la structure des canalisations.<br />
Les durées de vie en fonctionnement correspondent aux périodes<br />
pendant lesquelles le service est rendu par la canalisation : des<br />
canalisations peuvent ne plus remplir leur fonction alors qu’elles<br />
ne sont pas totalement dégradées structurellement [16]. Ceci est<br />
notamment le cas lorsque des dépôts et sédimentation ou des<br />
intrusions telles que des racines apparaissent dans les<br />
canalisations.<br />
La gestion patrimoniale des réseaux consiste à réévaluer<br />
régulièrement les durées de vie utile et résiduelle projetées sur la<br />
base des durées de vie structurelle et en fonctionnement à évaluer<br />
à partir des constats sur ouvrages.<br />
- 16 -
2.1.2. L’apport<br />
du management intégré<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
Principes du management<br />
intégré des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
Le management intégré des réseaux est le processus permettant de<br />
parvenir à un accord total concernant les réseaux d’évacuation et<br />
d’<strong>assainissement</strong> existant et en projet et d’utiliser ces informations<br />
pour développer des stratégies visant à ce que les performances<br />
hydrauliques, environnementales, structurelles et fonctionnelles<br />
répondent aux prescriptions de performance spécifiées en tenant<br />
compte des conditions futures et de l’efficacité économique [32].<br />
Ce processus comporte quatre étapes principales :<br />
- l’investigation de tous les aspects des performances des<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong> et d’évacuation ;<br />
- l’évaluation des performances par comparaison avec les<br />
prescriptions spécifiées et l’identification des causes de<br />
dysfonctionnement ;<br />
- l’élaboration d’un plan d’action ;<br />
- la mise en œuvre de ce plan.<br />
Investigation<br />
Évaluation<br />
Prescriptions de<br />
performance<br />
Élaboration du plan<br />
d’action<br />
Mise en œuvre<br />
Figure 3 - Processus de management intégré d’un réseau<br />
d’<strong>assainissement</strong> [32]<br />
Ces quatre étapes qui interagissent et forment un cycle continu,<br />
nécessitent la détermination préalable de performances et leur<br />
prioritarisation. Selon les zones d’implantation des systèmes<br />
d’<strong>assainissement</strong>, les priorités en terme d’impact peuvent être<br />
différentes : par exemple, prévenir les risques d’inondation en<br />
centre-ville ou prévenir les fuites d’effluents en zone<br />
écologiquement sensible sont deux priorités distinctes pouvant<br />
être requises pour différentes parties d’un même réseau.<br />
Les prescriptions structurelles d’une canalisation d’<strong>assainissement</strong><br />
ne constituent qu’un des éléments de performances des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong>. Ceci explique pourquoi, en terme de gestion<br />
patrimoniale, on considère la durée de vie en fonctionnement qui<br />
ne peut être assimilée à la durée de vie structurelle.<br />
À l’échelle d’un système d’<strong>assainissement</strong>, pour tenir compte des<br />
ressources limitées d’exploitation, une prioritarisation des parties du<br />
réseau à traiter orientera les actions à mener et leur planification :<br />
- 17 -
Base de données d’inventaire<br />
Évolution de l’impact<br />
Prioritarisation<br />
Fréquence des inspections<br />
futures<br />
Inspection<br />
Réhabilitation<br />
Évaluation de l’état<br />
Processus de décision des<br />
actions de réhabilitation<br />
Figure 4 - Prioritarisation des interventions dans le management intégré<br />
d’un réseau d’<strong>assainissement</strong><br />
Approche dynamique<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
Le management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong> est un<br />
processus continu et dynamique :<br />
- l’état des ouvrages évolue dans le temps du fait de leur<br />
dégradation mais aussi des opérations d’entretien et de<br />
maintenance qui leur sont appliquées ainsi que des réparations<br />
et réhabilitations éventuelles ; la durée de vie n’est donc pas<br />
une fonction systématiquement décroissante et l’évaluation des<br />
performances doit en conséquence porter sur la dégradation<br />
mais aussi sur l’amélioration des ouvrages ;<br />
- la fonction des ouvrages, leur impact accepté et, donc, leurs<br />
performances requises peuvent évoluer dans le temps.<br />
Ceci explique pourquoi de nombreuses méthodes d’évaluation des<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong> ont été développées dans le cadre d’outils<br />
d’aide à la décision en matière de réparation et de réhabilitation.<br />
2.2. Modèles<br />
de dégradation<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
L’important linéaire des réseaux d’<strong>assainissement</strong> ne permet pas<br />
leur connaissance exhaustive qui nécessiterait des moyens très<br />
importants d’inspection. L’évaluation de la dégradation des<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong> se base donc sur une approche<br />
statistique. Ceci conduit à des modèles basés sur une approche<br />
probabiliste qui ne permet pas de prévoir le comportement<br />
individuel de tronçons particuliers mais d’apprécier une probabilité<br />
de défaillance sur le réseau.<br />
Deux types de modèles permettent de comprendre ou de simuler<br />
la dégradation d’un réseau :<br />
- ceux basés sur une approche déterministe identifiant les<br />
probabilités d’état des canalisations résultant de facteurs de<br />
vieillissement ;<br />
- 18 -
- ceux basés sur une approche statistique des probabilités de<br />
changements d’état des tronçons de canalisations traitant<br />
empiriquement la dégradation comme un phénomène aléatoire<br />
sans prise en compte des causes.<br />
2.2.1. Modèles<br />
déterministes<br />
Les modèles déterministes consistent à identifier les conséquences<br />
sur les réseaux de causes identifiées telles que par exemple la<br />
nature des sols environnants (portance du sol, type de sol,<br />
compactage), la présence de nappe, les charges verticales<br />
s’exerçant sur la conduite (remblai, trafic…) ou le matériau<br />
constitutif de la canalisation. Cette approche permet de relier un<br />
type de défaut ou un état structurel ou fonctionnel à un paramètre<br />
identifié. Il a ainsi été déterminé la durée de vie des tuyaux en<br />
fonction des conditions de trafic [5], le critère d’évaluation retenu<br />
étant un pourcentage de tronçons défaillants (voir § 2.2.3).<br />
Ce type d’approche rationnelle présente l’avantage de mettre en<br />
œuvre les liens de cause à effet des pathologies rencontrées sur<br />
la canalisation. Toutefois, la multiplicité des facteurs influant sur le<br />
comportement des canalisations rend difficile l’approche d’un<br />
paramètre unique indépendamment des autres. Un défaut pouvant<br />
être dû à un ou plusieurs facteurs associés ou non [4].<br />
Figure 5 - Causes possibles d’une fissure longitudinale pour un tuyau en béton armé ou fibré [4]<br />
Ces méthodes nécessitent de définir les critères de gravité des<br />
pathologies induites par les paramètres étudiés : type de défaut et<br />
quantification des défauts qui peuvent conduire à leur évaluation<br />
ou leur notation en terme de gravité.<br />
2.2.2. Modèles<br />
empiriques<br />
Les modèles empiriques ne se basent pas sur les causes mais sur<br />
les observations faites sur les canalisations. Ils consistent à<br />
déterminer l’état des canalisations et à les classer en se référant à<br />
des états de référence. Sur cette base, une analyse statistique<br />
peut être effectuée afin d’identifier les paramètres influant sur la<br />
dégradation des canalisations. Selon les méthodes d’évaluation, le<br />
nombre d’états de référence peut varier (tableau 6).<br />
- 19 -
Méthodes<br />
d’évaluation<br />
Nombre<br />
d’états<br />
LGAAM [27] 5<br />
Combes, Miczevski,<br />
Kuczera [16]<br />
NRCC [30]<br />
4<br />
6<br />
structurels<br />
(+ 6 de<br />
service)<br />
Baur [8] [20] 6<br />
SEWRAT [16] 3<br />
Ville d’Indianapolis<br />
[3]<br />
ASCE Manual of<br />
existing sewer<br />
evaluation and<br />
réhabilitation [35]<br />
Ville d’Edmonton<br />
[35]<br />
ATV M 149 [7] 5<br />
VSA [6] 5<br />
Seine-Saint-Denis<br />
[26]<br />
Burgess [14] 5<br />
5<br />
5<br />
Description des états<br />
• Proche des conditions parfaites.<br />
• Quelques détériorations superficielles.<br />
• Détérioration sérieuse nécessitant une maintenance substantielle.<br />
• Niveau de détérioration affectant la structure de l’investissement,<br />
nécessitant une reconstruction majeure ou une remise à neuf.<br />
• Détérioration rendant l’investissement hors service.<br />
• Proche des conditions parfaites.<br />
• Quelques réparations superficielles.<br />
• Détérioration sérieuse nécessitant une maintenance substantielle.<br />
• Niveau de détérioration affectant la structure de l’investissement,<br />
nécessitant une reconstruction majeure ou une remise à neuf.<br />
• Ruine ou rupture imminente.<br />
• En mauvaise condition, risque structurel élevé.<br />
• En mauvaise condition, risque structurel modéré.<br />
• En condition satisfaisante, risque structurel minimal.<br />
• Bonne condition.<br />
• Excellente condition.<br />
• De l’état neuf à une canalisation ne rendant plus le service requis ou à l’état<br />
de ruine.<br />
• Caractérisation en terme de coût d’intervention annuel :<br />
- état 3 : 20 DM/an/ml ;<br />
- état 2 : 75 DM/an/m ;<br />
- état 1 : 130 DM/an/m.<br />
DM : Deustch Mark<br />
• Bon<br />
• Acceptable<br />
• Modéré<br />
• Mauvais<br />
• Critique<br />
• Effondrement ou effondrement imminent.<br />
• Effondrement probable dans un avenir prévisible.<br />
• Effondrement improbable dans un futur proche, détérioration probable<br />
• Risque minimal d’effondrement à court terme mais possibilité de<br />
détérioration future.<br />
• (bon état)<br />
5 • Basés sur une classification des défauts observés par inspection visuelle.<br />
4<br />
• Pas de traitement nécessaire.<br />
• Réhabilitation à long terme.<br />
• Réhabilitation à moyen terme.<br />
• Réhabilitation à court terme.<br />
• Réhabilitation immédiate.<br />
• Aucun dommage n’a été constaté.<br />
• Défauts structurels et dommages n’affectant pas de façon significative<br />
l’étanchéité, l’hydraulique ou la résistance mécanique : aptitude du réseau à<br />
long terme.<br />
• Défauts structurels et dommages affectant l’étanchéité, l’hydraulique ou la<br />
résistance mécanique : les réseaux doivent être traités à moyen terme 3 à 5<br />
ans.<br />
• Endommagements structurels qui ne permettent plus de garantir la sécurité<br />
structurelle, l’hydraulique ou l’étanchéité : les réseaux doivent être traités<br />
dans les 1 ou 2 ans, d’éventuelles mesures d’urgence doivent être<br />
examinées.<br />
• Canalisation ruinée ou sur le point de l’être : les réseaux doivent être traités<br />
d’urgence à court terme, des réparations d’urgence peuvent être prises pour<br />
prévenir des dégradations ultérieures.<br />
• Établis sur la base des actions à entreprendre :<br />
- surveillance ;<br />
- action préventive ;<br />
- action curative ;<br />
- mesures conservatoires.<br />
• Neuf/complètement réhabilité.<br />
• Détérioration mineure.<br />
• Détérioration modérée.<br />
• Détérioration significative.<br />
• Possible ruine imminente.<br />
Tableau 6 - États de référence des canalisations selon plusieurs méthodes d’évaluation<br />
- 20 -
Le nombre d’états retenus dépend de :<br />
- l’approche globale de la performance intégrant performance<br />
structurelle et de service [16] [27] ou au contraire les dissociant<br />
[30] ;<br />
- la taille de l’échantillon retenu pour évaluer le patrimoine ;<br />
- la nature des canalisations : pour les canalisations d’eau<br />
pluviales, Combes, Miczevski, Kuczera [16] considèrent inutile<br />
car jamais rencontré l’état retenu par le LGAAM [27]<br />
« détérioration rendant l’investissement hors service » jugeant<br />
qu’une canalisation pluviale même très endommagée<br />
structurellement peut encore transporter l’eau.<br />
Figure 6 - Tuyau extrêmement endommagé pouvant encore transporter<br />
des eaux pluviales [16]<br />
Ces états des canalisations sont déterminés de manière globale<br />
pour estimer :<br />
- un état intrinsèque de la canalisation [10] ;<br />
- un coût estimé de travaux à réaliser [8][20] ;<br />
- l’urgence à entreprendre des travaux de réhabilitation [10] ;<br />
- ou permettre l’évaluation de la durée de vie résiduelle de<br />
l’ouvrage [27].<br />
Le plus souvent, ils se basent sur des types de défauts, leur<br />
quantification, leur mode d’évaluation ou leur notation en terme de<br />
gravité ; cette approche est commune aux méthodes<br />
déterministes. Les conditions de fonctionnement et de service ou<br />
l’impact de l’état des canalisations sont également pris en compte<br />
dans certains modèles (modèle ATV M 149 [7]).<br />
Le tableau ci-dessous montre la disparité des approches de<br />
différentes méthodes d’évaluation des canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> [3].<br />
- 21 -
État<br />
structurel<br />
Importance donnée à<br />
État<br />
hydraulique<br />
Facteurs<br />
externes<br />
Facteurs<br />
additionnels<br />
Méthodes de<br />
prioritarisation<br />
Éléments de base<br />
Méthode<br />
d’inspection<br />
Type de<br />
réseau<br />
WRc<br />
Haute<br />
Moyenne -<br />
Haute<br />
Faible<br />
Aucun<br />
Priorité au pire<br />
défaut<br />
Essentiellement<br />
inspection<br />
télévisée<br />
Tous<br />
SSMS<br />
Haute<br />
Moyenne -<br />
Haute<br />
Faible<br />
Aucun<br />
Optimisation du<br />
cycle de vie<br />
Essentiellement<br />
inspection<br />
télévisée<br />
Tous<br />
NRC<br />
Haute<br />
Moyenne -<br />
Haute<br />
Moyenne -<br />
Haute<br />
Localisation<br />
Profondeur<br />
Sol<br />
Tuyau<br />
Diamètre<br />
Fonctionnalité<br />
Priorité au pire<br />
défaut<br />
Rupture<br />
Probabilité<br />
d’impact<br />
Toutes<br />
Grands<br />
diamètres<br />
(> 1 200)<br />
Ville<br />
d’Indianapolis<br />
Haute Moyenne Moyenne<br />
Profondeur<br />
Localisation<br />
Sol<br />
Nappe<br />
phréatique<br />
Priorité au pire<br />
défaut<br />
Probabilité de<br />
rupture<br />
Essentiellement<br />
inspection<br />
télévisée<br />
Grands<br />
diamètres<br />
(> 1 500)<br />
Tableau 7 -<br />
Prise en compte des facteurs structuraux, hydrauliques et<br />
extérieurs à la canalisation dans différentes méthodes d’évaluation des canalisations d’<strong>assainissement</strong> [3]<br />
Sur la base de la classification des canalisations, les modèles<br />
empiriques permettent par une analyse statistique de déterminer<br />
l’influence de différents paramètres sur la dégradation de la<br />
conduite.<br />
Différentes études de réseaux locaux ont mis en évidence<br />
notamment l’influence des facteurs suivants :<br />
Études<br />
Newcastle City<br />
(Australie) [16]<br />
Dresde<br />
(Allemagne)<br />
[8][20][9]<br />
Redcliffe City<br />
(Australie) [31]<br />
Edmonton<br />
(Canada) [28][35]<br />
Paramètres<br />
• Diamètre (< 600 et > = 600)<br />
• Matériau (béton, PVC)<br />
• Type de sol (alluvial, podzolic)<br />
• Distance de la côte maritime (> 1 km, < 1 km,<br />
< 1 km et zone de marnage)<br />
• Âge<br />
• Période de construction<br />
• Matériaux constitutifs de la canalisation<br />
• Type de réseau (eaux usées, eaux pluviales<br />
ou unitaires)<br />
• Canalisation secondaire ou collecteur<br />
• Section de l’ouvrage<br />
• Diamètres<br />
• Pente<br />
• Type de rues à l’aplomb des canalisations<br />
• Matériau (amiante ciment, béton, grès, PVC)<br />
• Matériau (lister)<br />
• Âge (année de construction)<br />
• Type de réseau<br />
• Diamètre<br />
• Hauteur de remblai<br />
Tableau 8 - Paramètres de dégradation des canalisations pris en compte<br />
dans différentes études patrimoniales<br />
- 22 -
Les résultats se traduisent, selon les modèles, en durée de vie des<br />
canalisations ou en probabilités de passage d’un état de référence<br />
à un autre.<br />
Les modèles de transition d’état se basent sur les notions de<br />
matrice de transition d’état ou de fonction de survie.<br />
Matrice de transition<br />
d’état<br />
Une matrice de transition d’état définit la probabilité de passage p ij<br />
qu’un tronçon passe d’un état de référence i à un état de référence j<br />
pour un pas de temps ∆T (par exemple l’année).<br />
Cette approche suppose que les lois de vieillissement dans le<br />
temps soient stables.<br />
Pour un système de classification selon cinq états (classés 1 à 5<br />
de l’état neuf à la ruine par exemple) :<br />
p 11 p 12 p 13 p 14 p 15<br />
p 21 p 22 p 23 p 24 p 25<br />
[P ij ] = p 31 p 32 p 33 p 34 p 35<br />
p 41 p 42 p 43 p 44 p 45<br />
p 51 p 52 p 53 p 54 p 55<br />
En l’absence d’entretien, de maintenance et de réhabilitation, la<br />
probabilité de passer à un état moins dégradé est nulle. D’autre<br />
part, l’état 5 étant l’état le plus dégradé, un tronçon ayant atteint<br />
cet état restera tel.<br />
La matrice de transition d’état a donc la forme :<br />
1-(p 12 + p 13 + p 14 + p 15 ) p 12 p 13 p 14 p 15<br />
0 1-(p 23 + p 24 + p 25 ) p 23 p 24 p 25<br />
[P ij ] = 0 0 1-(p 34 + p 35 ) p 34 p 35<br />
0 0 0 1-p 45 p 45<br />
0 0 0 0 1<br />
Cette approche appliquée à un réseau de tronçons multiples<br />
permet de déterminer les pourcentages p i de la population d’une<br />
classe d’âge de tronçons se trouvant dans un état de référence<br />
donné i après un temps n.∆T :<br />
p 1 1<br />
p 2 0<br />
p 3 = [P ij ] n 0<br />
p 4 0<br />
p 5 0<br />
L’établissement d’une matrice de transition d’état nécessite de<br />
suivre dans le temps une population suffisante de tronçons pour<br />
quantifier les probabilités de passage p ij .<br />
Il a ainsi été déterminé pour la ville d’Hamilton (Ohio, USA) une<br />
matrice de transition donnant les probabilités de changement<br />
d’état pour un pas de temps de cinq années [14]. Cette matrice,<br />
applicable aux canalisations d’eaux usées séparatives, a été<br />
calibrée sur la base des résultats disponibles pour la période de<br />
1893 à 1978.<br />
0 0,93 0,07 0 0<br />
0 0,911 0,086 0,003 0<br />
[P ij ] = 0 0 0,9755 0,0245 0<br />
0 0 0 0,993 0,007<br />
0 0 0 0 1,0<br />
- 23 -
Modèles de survie<br />
Les modèles de survie consistent à tracer les fonctions de survie<br />
des tronçons de canalisation en déterminant statistiquement le<br />
pourcentage de tronçons d’une classe d’âge dans un état de<br />
référence donné.<br />
Il peut ainsi être établi des fonctions de survie pour cinq états de<br />
référence successifs donnés.<br />
Figure 7 - Exemple de fonctions de survie<br />
Sur cet exemple (figure 7), les courbes représentent en fonction de<br />
l’âge :<br />
- le pourcentage de tronçons dans l’état 1 ;<br />
- le pourcentage de tronçons dans les états 1 ou 2 ;<br />
- le pourcentage de tronçons dans les états 1, 2 ou 3 ;<br />
- le pourcentage de tronçons dans les états 1, 2, 3 ou 4.<br />
On peut ainsi, pour un âge donné, estimer le nombre de tronçons<br />
dans un état de référence donné. Par exemple, figure 7, à 60 ans<br />
50 % des tronçons sont dans un état 1 ou 2.<br />
Les fonctions de transition peuvent s’exprimer [9] comme suit :<br />
B(t-C)<br />
R(t) = (A + 1) / (A + e )<br />
où :<br />
- R(t) est le pourcentage de tuyaux qui n’auront pas été<br />
dégradés dans une classe inférieure à un âge donné t ;<br />
- A est la constante de vieillissement des tuyaux - plus cette<br />
constante est grande, moins accentuée est la transition entre<br />
deux états ;<br />
- B est la constante de transition (exprimées en 1/année) - plus<br />
grande est cette valeur plus tôt interviendra la transition ;<br />
- C est la constante de résistance (exprimée en années) pour<br />
une classe donnée - elle traduit la période pendant laquelle<br />
n’intervient aucune détérioration.<br />
L’âge médian t 50 des conduites pour le passage d’un état au<br />
suivant est égal à :<br />
t<br />
50<br />
= C<br />
+<br />
B<br />
-1<br />
ln (A<br />
+<br />
2)<br />
- 24 -
L’étude des conduites de Dresde (Allemagne) a permis de définir<br />
les constantes suivantes applicables à l’ensemble du réseau :<br />
Transition<br />
entre états<br />
A B Âge médian<br />
2 - 1 29,4 0,0252 135<br />
3 - 2 23,8 0,031 104<br />
4 - 3 13,9 0,0452 60<br />
5 - 4 4,7 0,0595 29<br />
Tableau 9 - Constante des fonctions de survie pour le réseau<br />
de Dresde [21]<br />
Ce qui se traduit par les courbes suivantes :<br />
Figure 8 - Fonctions de survie pour le réseau de Dresde [21]<br />
2.2.3. Résultats d’études<br />
patrimoniales<br />
de réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> :<br />
approche mono<br />
paramétrique<br />
Les études patrimoniales relatives aux réseaux d’<strong>assainissement</strong><br />
ont conduit à des résultats nombreux permettant d’apprécier<br />
l’influence de plusieurs paramètres sur la durée de vie des<br />
canalisations.<br />
Ces facteurs influant sur la durabilité peuvent être relatifs aux<br />
conditions extérieures s’exerçant sur la canalisation :<br />
- hauteur de couverture sur la canalisation ;<br />
- charges de trafic ;<br />
- les effluents transportés ;<br />
- sol environnant ;<br />
- localisation et conditions d’exposition ;<br />
- la pente…<br />
Ils peuvent également être directement liés aux caractéristiques<br />
intrinsèques de l’ouvrage :<br />
- diamètres des canalisations ;<br />
- matériaux constitutifs des canalisations ;<br />
- âge ou période de pose ;<br />
- section de l’ouvrage.<br />
- 25 -
L’influence des paramètres ci-dessus a été évaluée dans le cadre<br />
d’études de réseaux d’<strong>assainissement</strong> dont les résultats sont<br />
présentés ci-après.<br />
Ces paramètres ne sont pas tous indépendants ; il y a donc lieu<br />
dans un second temps d’étudier l’interdépendance de ces<br />
paramètres pour mieux apprécier les modes de vieillissement des<br />
conduites. Ceci est présenté en 2.2.4.<br />
Hauteur de couverture<br />
sur la canalisation<br />
● Sur un patrimoine de 375 km [28][35] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />
1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />
des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />
évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />
affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />
considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />
moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />
casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />
Le tableau 10 présente le taux de déficience en fonction de la<br />
hauteur de couverture sur les canalisations.<br />
Pour un âge donné, les canalisations les moins profondes<br />
apparaissent comme les plus vulnérables.<br />
Pourcentage de<br />
déficience pour une<br />
hauteur de couverture<br />
donnée<br />
Pourcentage relatif de<br />
déficience selon la<br />
hauteur de couverture<br />
De 0 à 2 m 60,61 27,3<br />
De 2 à 4 m 45,49 20,5<br />
De 4 à 6 m 40,20 18,1<br />
De 6 à 8 m 50,00 22,5<br />
Plus de 8 m 26,09 11,7<br />
Tableau 10 - Pourcentage de déficience pour un âge donné et pourcentage<br />
relatif de déficience selon la hauteur de couverture<br />
70<br />
Poucentage de déficience<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
De 0 à 2 m De 2 à 4 m De 4 à 6 m De 6 à 8 m Plus de 8 m<br />
Hauteur de couverture<br />
Figure 9 - Pourcentage de déficience pour un âge donné selon la hauteur<br />
de couverture<br />
- 26 -
Charges de trafic<br />
● Sur la base de 4 720 tronçons représentant 184 km soit 7 % du<br />
linéaire total du réseau, l’analyse des rapports d'inspection vidéo<br />
des tronçons et des variables de conjoncture (géométrie de<br />
l'ouvrage, âge, matériau…) et de sollicitation (trafic, fluctuations<br />
de la nappe phréatique…) [23] a permis de mettre en évidence<br />
l’influence du trafic sur la durée de vie des canalisations en<br />
fonction de leur profondeur de pose sur la base de taux de<br />
déficience admissible fixés [5].<br />
Les résultats illustrent l’impact des charges de trafic sur les<br />
canalisations notamment à faibles profondeurs.<br />
Trafic<br />
élevé<br />
Trafic<br />
modéré<br />
Environnement<br />
Profondeur<br />
faible<br />
Profondeur<br />
forte<br />
Profondeur<br />
faible<br />
Profondeur<br />
forte<br />
Durée de vie (années)<br />
50 % de tronçons<br />
défaillants<br />
90 % de tronçons<br />
défaillants<br />
23 56<br />
20 70<br />
69 169<br />
Infinie<br />
Infinie<br />
Tableau 11 - Durée de vie des canalisations en fonction du trafic<br />
● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />
total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît que les<br />
canalisations posées sous voirie principale se dégradent moins<br />
vite que celle situées sous voies secondaires (pour lesquelles les<br />
charges de trafic sont peut-être donc sous estimées) [8][24].<br />
Le tableau 12 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />
transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />
état neuf à 5 : état de ruine).<br />
État 1<br />
<br />
État 2<br />
État 2<br />
<br />
État 3<br />
État 3<br />
<br />
État 4<br />
État 4<br />
<br />
État 5<br />
Voirie secondaire 25 56 97 126<br />
Voirie principale 31 62 108 141<br />
Tableau 12 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />
de dégradation de l’ouvrage selon le type de voie<br />
160<br />
Âge médian de transition<br />
entre états<br />
140<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
Voirie secondaire Voirie principale<br />
Type de voirie<br />
État 1 --> État 2<br />
État 2 --> État 3<br />
État 3 --> État 4<br />
État 4 --> État 5<br />
Figure 10 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />
de dégradation de l’ouvrage selon le type de voie<br />
- 27 -
Effluents transportés<br />
● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />
total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît que les<br />
conduites d’eaux usées seraient moins <strong>durable</strong>s que celles<br />
d’eaux pluviales. Les conduites unitaires auraient la plus<br />
grande durée de vie [8][24].<br />
Ce dernier constat nécessite un approfondissement et,<br />
notamment, l’étude de la corrélation avec d’autres paramètres<br />
tels que le matériau constitutif de la canalisation ou le diamètre<br />
de l’ouvrage.<br />
Le tableau 13 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />
transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />
état neuf à 5 : état de ruine).<br />
État 1<br />
<br />
État 2<br />
État 2<br />
<br />
État 3<br />
État 3<br />
<br />
État 4<br />
État 4<br />
<br />
État 5<br />
Eaux usées 26 53 87 108<br />
Eaux<br />
pluviales<br />
21 56 98 133<br />
Unitaires 33 62 108 142<br />
Tableau 13 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />
de dégradation de l’ouvrage selon le type d’eaux transportées<br />
Âge médian de transition entre<br />
états<br />
160<br />
140<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
Eaux usées<br />
Eaux<br />
pluviales<br />
Unitaires<br />
Etat 1 --> Etat 2<br />
Etat 2 --> Etat 3<br />
Etat 3 --> Etat 4<br />
Etat 4 --> Etat 5<br />
Type d'eaux transportées<br />
Figure 11 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />
dégradation de l’ouvrage selon le type d’eaux transportées<br />
● Sur un patrimoine de 375 km [28][35] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />
1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />
des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />
évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />
affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />
considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />
moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />
casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />
Le tableau 14 présente le taux de déficience en fonction du<br />
type d’eaux transportées.<br />
Comme pour l’étude précédente la durabilité des réseaux<br />
d’eaux pluviales est supérieure à celle des réseaux d’eaux<br />
usées. Par contre il semblerait que les réseaux unitaires soient<br />
moins <strong>durable</strong>s que les réseaux d’eaux usées.<br />
- 28 -
Pourcentage de<br />
déficience pour un<br />
type d’eaux donné<br />
Pourcentage relatif<br />
de déficience selon<br />
le type d’eaux<br />
Eaux usées 55,00 43,5<br />
Eaux pluviales 23,13 18,3<br />
Unitaires 48,42 38,3<br />
Tableau 14 - Pourcentage de déficience pour un type d’eaux donné<br />
et pourcentage relatif de déficience selon le type d’eaux<br />
60<br />
Pourcentage de déficience<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Eaux usées Eaux pluviales Unitaires<br />
Type d'eaux transportées<br />
Figure 12 - Pourcentage de déficience pour un type d’eaux donné<br />
● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et 600 mm<br />
le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a été<br />
comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />
nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />
d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />
est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />
réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />
différence de ces deux données.<br />
Les canalisations unitaires sont plus sujettes à intervention<br />
d’urgence que la moyenne. Les canalisations unitaires<br />
apparaissent comme les plus critiques.<br />
Le tableau 15 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />
en fonction du type d’eau transportée des canalisations.<br />
Pourcentage<br />
d’intervention<br />
d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations<br />
dans le réseau<br />
Criticité<br />
Eaux usées 52,5 51,7 Très faible<br />
Eaux<br />
pluviales<br />
22,5 31,3 Non<br />
Unitaires 25,0 17,0 Oui<br />
Tableau 15 - Pourcentage d’intervention d’urgence par type d’eau<br />
transportée des canalisations<br />
- 29 -
Pourcentage d'intervention<br />
d'urgence et de canalisations<br />
dans le réseau<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Eaux usées<br />
Eaux<br />
pluviales<br />
Unitaires<br />
Type d'eaux transportées<br />
Pourcentage<br />
d’intervention d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations dans le<br />
réseau<br />
Figure 13 - Pourcentage d’intervention d’urgence par type d’eau<br />
transportée des canalisations<br />
Sol environnant<br />
● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de 380 km,<br />
l’influence du sol environnant la conduite a été mise en évidence.<br />
Les tuyaux posés en sols alluvionnaires se détériorent plus vite<br />
que les tuyaux en sols podzoliques. Ceci peut s’expliquer par la<br />
présence plus importante de chlorure et d’acide sulfatique dans<br />
les sols alluvionnaires que dans les sols podzoliques.<br />
La figure 14 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />
dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration de la<br />
structure de l’ouvrage nécessitant une reconstruction majeure ou<br />
une remise à neuf [16].<br />
Figure 14 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />
plus critique en fonction du sol environnant<br />
Localisation et conditions<br />
d’exposition<br />
● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de 380 km,<br />
l’influence de la localisation des canalisations par rapport à la côte<br />
marine a été mise en évidence. Les canalisations situées à moins<br />
de 1 km sont plus détériorées que celles situées au-delà.<br />
La figure 15 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />
dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration de la<br />
structure de l’ouvrage nécessitant une reconstruction majeure ou<br />
une remise à neuf [16].<br />
- 30 -
Figure 15 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />
plus critique en fonction du sol environnant<br />
Pente des conduites<br />
● Sur un patrimoine évalué de 23 km en béton représentant du<br />
linéaire total de tuyaux en béton d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>,<br />
il apparaît un meilleur comportement des canalisations en<br />
béton de pentes comprises entre 1 % et 5 %. [9][21].<br />
Le tableau 16 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />
transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />
état neuf à 5 : état de ruine).<br />
État 1<br />
<br />
État 2<br />
État 2<br />
<br />
État 3<br />
État 3<br />
<br />
État 4<br />
État 4<br />
<br />
État 5<br />
Pente > 5 % 28 64 140 511<br />
1 % < pente ≤ 5 % 36 74 158 993<br />
Pente ≤ 1 % 23 44 109 681<br />
Tableau 16 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />
de dégradation de l’ouvrage en fonction de la pente de la canalisation<br />
Âge médian de transition entre états<br />
1200<br />
1000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
200<br />
0<br />
> 5 % > 1 % et ≤ 5 % ≤ 1 %<br />
Pente de la canalisation<br />
État 1 --> État 2<br />
État 2 --> État 3<br />
État 3 --> État 4<br />
État 4 --> État 5<br />
Figure 16 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />
dégradation de l’ouvrage en fonction de la pente de la canalisation<br />
- 31 -
Diamètres<br />
des canalisations<br />
Le diamètre des canalisations est un paramètre influant sur leur<br />
vieillissement.<br />
● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de<br />
380 km, il a été constaté que les canalisations de plus petits<br />
diamètres (inférieurs à 600 mm) se détérioraient davantage que<br />
celles de plus grands diamètres (supérieurs à 600 mm).<br />
La figure 17 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />
dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration de<br />
la structure de l’ouvrage nécessitant une reconstruction<br />
majeure ou une remise à neuf [16].<br />
Figure 17 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />
plus critique en fonction du sol environnant<br />
● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />
total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît que les<br />
canalisations de diamètres les plus faibles sont les plus<br />
vulnérables (diamètre inférieur à 300 mm). Par contre, dans la<br />
gamme supérieure, les canalisations de diamètres compris<br />
entre 300 mm et 1 000 mm sont plus <strong>durable</strong>s que celles de<br />
diamètres supérieurs à 1 000 mm [8][24].<br />
Le tableau 17 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />
transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />
état neuf à 5 : état de ruine).<br />
Diamètre inférieur<br />
à 300 mm<br />
Diamètre compris<br />
entre 300 mm et<br />
1 000 mm<br />
Diamètre<br />
supérieur<br />
à 1 000 mm<br />
État 1<br />
<br />
État 2<br />
État 2<br />
<br />
État 3<br />
État 3<br />
<br />
État 4<br />
État 4<br />
<br />
État 5<br />
24 49 91 124<br />
33 67 121 178<br />
43 81 96 99<br />
Tableau 17 - Estimation de l’âge médian de la transition entre<br />
deux états de dégradation de l’ouvrage en fonction du diamètre<br />
de la canalisation<br />
- 32 -
Âge médian de transition<br />
entre états<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
Diamètre inférieur<br />
à 300 mm<br />
Diamètre compris<br />
entre 300 mm et<br />
1000 mm<br />
Diamètre supérieur<br />
à 1000 mm<br />
État 1 --> État 2<br />
État 2 --> État 3<br />
État 3 --> État 4<br />
État 4 --> État 5<br />
Diamètre des canalisations<br />
Figure 18 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />
dégradation de l’ouvrage en fonction du diamètre de la canalisation<br />
● Sur un patrimoine de 375 km [30][35] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />
1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />
des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />
évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />
affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />
considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />
moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />
casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />
Les canalisations de diamètres inférieurs à 375 mm<br />
apparaissent comme les plus vulnérables.<br />
Le tableau 18 présente le taux de déficience en fonction du<br />
diamètre des canalisations.<br />
Diamètre<br />
Pourcentage de<br />
déficience pour un<br />
diamètre donné<br />
Pourcentage relatif<br />
de déficience selon<br />
le diamètre<br />
150 50,00 12,7<br />
200 60,26 15,3<br />
250 58,46 14,9<br />
300 46,98 11,9<br />
375 45,35 11,5<br />
450 22,03 5,6<br />
500 20,00 5,1<br />
525 30,77 7,8<br />
550 0,00 0<br />
600 15,38 3,9<br />
675 10,00 2,5<br />
750 12,50 3,2<br />
825 10,00 2,5<br />
900 11,76 3,0<br />
1 050 0,00 0,0<br />
Tableau 18 - Pourcentage de déficience pour un diamètre donné et<br />
pourcentage relatif de déficience en fonction du diamètre<br />
- 33 -
Pourcentage de déficience<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
150<br />
200<br />
250<br />
300<br />
375<br />
450<br />
500<br />
525<br />
550<br />
600<br />
Diamètre des canalisations<br />
675<br />
750<br />
825<br />
900<br />
1050<br />
Figure 19 - Pourcentage de déficience pour un diamètre donné<br />
● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />
600 mm le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a<br />
été comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />
nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />
d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />
est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />
réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />
différence de ces deux données.<br />
Les canalisations de diamètres inférieurs à 375 mm sont plus<br />
sujettes à intervention d’urgence que la moyenne. Les<br />
canalisations de diamètres inférieurs à 375 mm sont les plus<br />
critiques.<br />
Le tableau 19 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />
en fonction du diamètre des canalisations.<br />
Diamètre<br />
De 150 mm à<br />
375 mm<br />
De 450 mm à<br />
525 mm<br />
De 550 mm à<br />
600 mm<br />
Pourcentage<br />
d’intervention<br />
d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations<br />
dans le réseau<br />
Criticité<br />
89,0 80,1 Oui<br />
11,0 14,4 Non<br />
0,0 5,6 Non<br />
Tableau 19 - Pourcentage d’intervention d’urgence par classe de<br />
diamètre de canalisation<br />
Pourcentage d'intervention<br />
d'urgence et de canalisations<br />
dans le réseau<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
De 150 mm<br />
à 375 mm<br />
De 450 mm<br />
à 525 mm<br />
De 550 mm<br />
à 600 mm<br />
Pourcentage<br />
d’intervention d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations dans le<br />
réseau<br />
Diamètre des canalisations<br />
Figure 20 - Pourcentage d’intervention d’urgence par classe de diamètre<br />
de canalisation<br />
- 34 -
Sur un patrimoine inspecté visuellement de 13,76 km composé<br />
à 95 % de canalisations unitaires et 5 % d’eaux usées constitué<br />
majoritairement de tuyaux en béton non armé et armé, la<br />
variation du taux de fissures a été analysée en fonction de<br />
l’élancement des tuyaux en béton armé (Longueur/Diamètre).<br />
La figure 21 illustre la vulnérabilité des tuyaux de grand<br />
élancement [15].<br />
Nombre moyen par kilomètre<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
2,5 3,33 3,75 4 4,28 5 6 6,67 7,5 8 10<br />
Ratio Longueur/Diamètre des tuyaux<br />
Fissures<br />
longitudinales<br />
Fissures<br />
circulaires<br />
Figure 21 - Variation du taux de fissures en fonction de l’élancement dune<br />
conduite en béton armé<br />
Matériaux constitutifs<br />
des canalisations<br />
● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de<br />
380 km, les canalisations en béton ont été constatées plus<br />
résistantes et <strong>durable</strong>s que les tuyaux en grès.<br />
La figure 22 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />
dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration<br />
affectant la structure de l’investissement, nécessitant une<br />
reconstruction majeure ou une remise à neuf [16].<br />
Figure 22 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />
plus critique en fonction du matériau de la canalisation<br />
● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire total<br />
d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît un meilleur comportement<br />
des canalisations en béton comparées au PVC [8][24].<br />
Le tableau 20 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />
transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />
état neuf à 5 : état de ruine).<br />
- 35 -
État 1<br />
<br />
État 2<br />
État 2<br />
<br />
État 3<br />
État 3<br />
<br />
État 4<br />
État 4<br />
<br />
État 5<br />
PVC 7 11 36 57<br />
Béton 33 74 143 485<br />
Maçonnerie 32 60 158 354<br />
Tableau 20 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux<br />
états de dégradation de l’ouvrage selon le matériau de la<br />
canalisation<br />
600<br />
Âge médian de transition<br />
entre états<br />
500<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
État 1 --> État 2<br />
État 2 --> État 3<br />
État 3 --> État 4<br />
État 4 --> État 5<br />
0<br />
PVC Béton Maçonnerie<br />
Matériau constitutif de la canalisation<br />
Figure 23 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />
dégradation de l’ouvrage selon le matériau de la canalisation<br />
● Sur un patrimoine de 375 km [28][35] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />
1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />
des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />
évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />
affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />
considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />
moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />
casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />
Les canalisations en béton armé présentent un taux de<br />
déficience nettement inférieur ainsi que celle en béton non<br />
armé dans une moindre proportion.<br />
Le tableau 21 présente le taux de déficience en fonction du<br />
matériau constitutif des canalisations.<br />
Pourcentage de<br />
déficience pour un<br />
matériau donné<br />
Pourcentage relatif<br />
de déficience selon<br />
le matériau<br />
Béton 32,28 17,1<br />
Béton armé 10,58 5,6<br />
Grès 55,06 29,2<br />
Tuyaux revêtus<br />
bitume<br />
57,14 30,3<br />
PVC 33,33 17,7<br />
Tableau 21 - Pourcentage de déficience pour un matériau donné et<br />
pourcentage relatif de déficience selon le matériau<br />
- 36 -
60<br />
Pourcentage de déficience<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Béton Béton armé Grès Tuyaux<br />
revêtus<br />
bitume<br />
PVC<br />
Matériau constitutif de la canalisation<br />
Figure 24 - Pourcentage de déficience pour un matériau donné<br />
● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et 600 mm<br />
le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a été<br />
comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />
nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />
d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />
est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />
réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />
différence de ces deux données. Les canalisations en béton<br />
non armé sont moins sujettes à intervention d’urgence que la<br />
moyenne, tous les autres matériaux nécessitent des<br />
interventions d’urgence supérieure à la moyenne.<br />
Les canalisations en béton non armé sont les seules à<br />
présenter un taux d’intervention non critique.<br />
Le tableau 22 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />
en fonction du matériau des canalisations.<br />
Pourcentage<br />
d’intervention<br />
d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations<br />
dans le réseau<br />
Criticité<br />
Grès 60,5 49,2 Oui<br />
Béton non armé 23,7 32,5 Non<br />
Structuré<br />
métallique<br />
5,3 0,01 Oui<br />
PVC 5,3 4,8 Oui<br />
Amiante ciment 5,3 0,3 Oui<br />
Tableau 22 - Pourcentage d’intervention d’urgence par matériau de<br />
canalisation<br />
- 37 -
Pourcentage d'intervention d'urgence<br />
et de canalisations dans le réseau<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Grès<br />
Béton non armé<br />
Structuré métallique<br />
PVC<br />
Amiante ciment<br />
Matériau constitutif de la canalisation<br />
Pourcentage<br />
d’intervention d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations dans le<br />
réseau<br />
Figure 25 - Pourcentage d’intervention d’urgence par matériau de<br />
canalisation<br />
● Sur un patrimoine inspecté visuellement de 13,76 km composé<br />
à 95 % de canalisations unitaires et 5 % d’eaux usées<br />
constitués majoritairement de tuyaux en béton non armé et<br />
armé, la distribution des pathologies a été étudiée en fonction<br />
du matériau de la conduite.<br />
La figure 26 illustre la prépondérance des infiltrations quel que<br />
soit le matériau et la sensibilité des tuyaux en béton armé aux<br />
fissures circulaires [15].<br />
100<br />
90<br />
Nombre de défauts au kilomètre<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
Perforation<br />
Infiltration<br />
Fissures circulaires<br />
0<br />
Béton Béton armé Amiante<br />
ciment<br />
Grès<br />
Matériau constitutif des tuyaux<br />
PVC<br />
Figure 26 - Nombre de pathologies au km selon le matériau de la canalisation<br />
Âge ou période de pose<br />
● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />
total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît les canalisations<br />
posées aux périodes les plus anciennes sont les plus <strong>durable</strong>s.<br />
Il y a lieu de noter que l’on ne raisonne pas sur un patrimoine<br />
d’origine mais sur un patrimoine existant à la date de l’étude :<br />
n’ont donc pas été considérés les réseaux les plus anciens qui<br />
ne sont plus en service [8][24].<br />
Le tableau 23 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />
transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />
état neuf à 5 : état de ruine).<br />
- 38 -
État 1<br />
<br />
État 2<br />
État 2<br />
<br />
État 3<br />
État 3<br />
<br />
État 4<br />
État 4<br />
<br />
État 5<br />
Après 1940 8 13 34 52<br />
De 1900 à 1940 42 65 104 131<br />
Avant 1900 48 81 155 309<br />
Tableau 23 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />
de dégradation de l’ouvrage selon la période de pose de la canalisation<br />
Âge médian de transition entre états<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
Après 1940 De 1900 à 1940 Avant 1900<br />
État 1 --> État 2<br />
État 2 --> État 3<br />
État 3 --> État 4<br />
État 4 --> État 5<br />
Période de pose<br />
Figure 27 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />
dégradation de l’ouvrage selon la période de pose de la canalisation<br />
● Sur un patrimoine de 375 km [35] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />
1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />
des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />
évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />
affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />
considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />
moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />
casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />
Le tableau 24 présente le taux de déficience en fonction de<br />
l’âge des canalisations.<br />
Pourcentage de<br />
déficience pour un âge<br />
donné<br />
Pourcentage relatif de<br />
déficience selon l’âge<br />
De 0 à 9 ans 20,00 5,0<br />
De 10 à 19 ans 28,57 7,1<br />
De 20 à 29 ans 32,64 8,2<br />
De 30 à 39 ans 42,86 10,7<br />
De 40 à 49 ans 34,53 8,6<br />
De 50 à 59 ans 24,24 6,1<br />
De 60 à 69 ans 57,14 14,3<br />
De 70 à 79 ans 33,33 8,3<br />
De 80 à 89 ans 60,47 15,1<br />
Plus de 90 ans 66,67 16,6<br />
Tableau 24 - Pourcentage de déficience pour un âge donné et<br />
pourcentage relatif de déficience selon l’âge<br />
- 39 -
Pourcentage de déficience<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
De 0 à 9 ans<br />
De 10 à 19 ans<br />
De 20 à 29 ans<br />
De 30 à 39 ans<br />
De 40 à 49 ans<br />
De 50 à 59 ans<br />
De 60 à 69 ans<br />
De 70 à 79 ans<br />
Âge des canalisations<br />
De 80 à 89 ans<br />
Plus de 90 ans<br />
pourcentage de<br />
déficience<br />
Figure 28 - Pourcentage de déficience pour un âge donné<br />
● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />
600 mm le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a<br />
été comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />
nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />
d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />
est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />
réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />
différence de ces deux données.<br />
Les canalisations de plus de 60 ans sont davantage sujettes à<br />
intervention d’urgence que la moyenne.<br />
Le tableau 25 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />
en fonction de l’âge des canalisations.<br />
Pourcentage<br />
d’intervention<br />
d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations<br />
dans le réseau<br />
Criticité<br />
De 0 à 29 ans 28,9 42,7 Non<br />
De 30 à 59 ans 44,7 50,6 Non<br />
Plus de 60 ans 26,3 6,7 Oui<br />
Tableau 25 - Pourcentage d’interventions d’urgence par classe<br />
d’âge de canalisation<br />
Pourcentage d'intervention d'urgence<br />
et de canalisations dans le réseau<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
De 0 à 29<br />
ans<br />
De 30 à 59<br />
ans<br />
Plus de 60<br />
ans<br />
Pourcentage d’intervention<br />
d’urgence<br />
Pourcentage de<br />
canalisations dans le réseau<br />
Âge des canalisations<br />
Figure 29 - Pourcentage d’intervention d’urgence par classe d’âge de<br />
canalisation<br />
- 40 -
Ces résultats permettent de mettre en évidence que l’âge des<br />
canalisations n’est pas nécessairement le facteur le plus<br />
pertinent et qu’il faut tenir compte de la période de pose.<br />
Sections de l’ouvrage<br />
● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />
total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît un meilleur<br />
comportement des ouvrages ovoïdes par rapport aux circulaires<br />
[8][24]. Comme pour l’influence de la nature des eaux, ce<br />
constat nécessite un approfondissement et, notamment, l’étude<br />
de la corrélation avec d’autres paramètres tels que le matériau<br />
constitutif de la canalisation (voir § 2.2.4).<br />
Le tableau 26 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />
transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />
état neuf à 5 : état de ruine).<br />
État 1<br />
<br />
État 2<br />
État 2<br />
<br />
État 3<br />
État 3<br />
<br />
État 4<br />
État 4<br />
<br />
État 5<br />
Circulaire 21 47 83 100<br />
Ovoïde 44 77 145 208<br />
Tableau 26 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux<br />
états de dégradation de l’ouvrage selon les sections de l’ouvrage<br />
250<br />
Âge médian de transition<br />
entre états<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
État 1 --> État 2<br />
État 2 --> État 3<br />
État 3 --> État 4<br />
État 4 --> État 5<br />
0<br />
Circulaire<br />
Ovoïde<br />
Section de l'ouvrage<br />
Figure 30 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />
dégradation de l’ouvrage selon les sections de l’ouvrage<br />
2.2.4. Résultats<br />
d’études<br />
patrimoniales<br />
de réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> :<br />
approche<br />
multiparamétrique<br />
Les résultats présentés en 2.2.3 permettent d’évaluer l’impact de<br />
paramètres isolés sur le vieillissement des canalisations, que<br />
celui-ci soit caractérisé par la durée de vie des canalisations, des<br />
pourcentages de déficience, des âges médians de passage d’un<br />
état de la canalisation à un autre, la proportion de canalisations se<br />
trouvant dans un état dégradé critique, des pourcentages<br />
d’intervention d’urgence sur les ouvrages.<br />
Il y a lieu néanmoins dans une analyse plus détaillée du<br />
vieillissement des canalisations de tenir compte de<br />
l’interdépendance de certains paramètres comme, par exemple :<br />
- gamme de diamètre et matériaux constitutifs des canalisations ;<br />
- hauteur de couverture et charges roulantes sur les ouvrages ;<br />
- 41 -
- période de pose et matériaux constitutifs des canalisations ;<br />
- eaux transportées et matériaux constitutifs des canalisations ;<br />
- hauteur de couverture et gamme de diamètre ;<br />
pour répondre par exemple aux questions suivantes :<br />
- le moins bon comportement dans le temps des canalisations de<br />
plus petits diamètres est-il dû au diamètre uniquement ou<br />
également au fait que les tuyaux dans cette gamme de diamètre<br />
sont essentiellement en plastique <br />
- la sensibilité aux charges roulantes des canalisations est-elle<br />
due uniquement au trafic circulant à l’aplomb des canalisations<br />
ou également à la sensibilité accrue des conduites sous faibles<br />
hauteurs de couverture <br />
- le moins bon vieillissement des canalisations âgées de 30 à<br />
39 ans est-il dû aux matériaux utilisés à cette époque ou aux<br />
conditions de pose de cette période <br />
Il est également utile de rechercher les corrélations statistiques entre<br />
les paramètres influant sur le comportement de la canalisation afin<br />
de répondre au type de questions suivantes :<br />
- la pente des canalisations a-t-elle une influence sur la durabilité<br />
de tous les matériaux constitutifs des canalisations <br />
- l’âge des canalisations a-t-il la même influence sur tous les<br />
matériaux constitutifs des canalisations <br />
La prise en compte des interdépendances et des corrélations entre<br />
paramètres peut conduire à définir :<br />
- des classifications plus précises des canalisations d’un réseau<br />
donné ;<br />
- l’influence respective de chaque paramètre isolément.<br />
La formalisation de l’interdépendance, postulée a priori et les<br />
corrélations entre paramètres, issues des études patrimoniales de<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong>, permettent d’élaborer des stratégies<br />
d’évaluation ou de modélisation des réseaux (voir § 2.3).<br />
Cette approche a été menée sur un patrimoine de 375 km [28][35]<br />
de canalisations d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre<br />
150 mm et 1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection<br />
télévisée des canalisations. Le taux de déficience des<br />
canalisations a été évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas<br />
une ruine ou une affectation grave de la structure des<br />
canalisations. Est considérée comme déficiente, toute canalisation<br />
présentant au moins des défauts de faibles niveaux tels que :<br />
déformation, casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />
Les paramètres considérés étaient :<br />
- matériau constitutif ;<br />
- année de construction ;<br />
- type de réseau ;<br />
- diamètre ;<br />
- hauteur de couverture.<br />
- 42 -
L’analyse statistique des données a permis de mettre en évidence<br />
les corrélations partielles suivantes [35] :<br />
- année de construction/hauteur de couverture ;<br />
- diamètre/hauteur de couverture ;<br />
- année de construction/matériau constitutif ;<br />
- diamètre/matériau constitutif ;<br />
- année de construction/type de réseau ;<br />
- hauteur de couverture/type de réseau ;<br />
- diamètre/type de réseau ;<br />
- matériau constitutif/type de réseau.<br />
Ceci a conduit à définir 26 classes pour les canalisations les plus<br />
fréquentes sur le réseau et à les caractériser par leur taux de<br />
déficience [35] (voir tableau 27 page suivante).<br />
Cette analyse montre par exemple que les tuyaux en béton armé<br />
de diamètre 550 mm à 1 050 mm posés en réseaux pluviaux il y a<br />
moins de 29 ans sous 0 à 6 m de remblai ont le taux minimal de<br />
déficience observé. Pour les réseaux unitaires ou d’eaux usées,<br />
les taux de déficience ne sont pas donnés pour les tuyaux en<br />
béton armé car ils ne sont, sans doute, pas fréquemment<br />
employés dans le réseau étudié.<br />
- 43 -
Âge des<br />
tuyaux<br />
Hauteur de<br />
couverture<br />
(m)<br />
Diamètre<br />
(mm)<br />
Matériau<br />
Type de<br />
réseau<br />
Fréquence<br />
de<br />
déficience<br />
observée<br />
Fréquence<br />
de nondéficience<br />
observée<br />
Fréquence<br />
observée<br />
Taux de<br />
déficience<br />
60-90+ 0-6 150-375 Béton Unitaire 14 3 17 82,35<br />
0-29 6-8+ 150-375 Grès<br />
Eaux<br />
Usées<br />
26 12 38 68,42<br />
60-90+ 0-6 150-375<br />
Revêtu<br />
bitumineux<br />
Unitaire 24 13 37 64,86<br />
60-90+ 0-6 150-375 Grès Unitaire 159 89 248 64,12<br />
0-29 0-6 150-375 Grès Unitaire 4 3 7 57,14<br />
0-29 0-6 150-375 Grès<br />
Eaux<br />
usées<br />
22 15 37 59,46<br />
30-59 0-6 150-375 Béton Pluvial 10 7 17 58,82<br />
30-59 0-6 150-375 Grès Pluvial 6 5 11 54,55<br />
0-29 6-8+ 150-375 Grès Unitaire 1 1 2 50,00<br />
30-59 0-6 450-525<br />
Béton<br />
armé<br />
Unitaire 1 1 2 50,00<br />
60-90+ 0-6 150-375 PVC Unitaire 1 1 2 50,00<br />
30-59 0-6 150-375 Grès Unitaire 25 32 57 43,86<br />
60-90+ 0-6 550-1 050<br />
Béton<br />
armé<br />
Unitaire 4 5 9 44,44<br />
60-90+ 0-6 450-525 Grès Unitaire 7 15 22 31,81<br />
0-29 6-8+ 150-375<br />
Béton<br />
armé<br />
Eaux<br />
usées<br />
1 2 3 33,33<br />
30-59 0-6 450-525 Béton Unitaire 1 2 3 33,33<br />
0-29 0-6 150-375 Béton Pluvial 11 24 35 31,43<br />
30-59 0-6 150-375 Béton Unitaire 10 24 34 29,41<br />
30-59 0-6 150-375 Grès<br />
Eaux<br />
usées<br />
4 10 14 28,57<br />
60-90+ 0-6 550-1 050 Grès Unitaire 1 5 6 16,66<br />
0-29 0-6 550-1 050 Grès Unitaire 1 2 3 33,33<br />
0-29 0-6 450-525<br />
Béton<br />
armé<br />
Pluvial 2 8 10 0,20<br />
30-59 0-6 450-525 Grès Unitaire 3 11 14 21,43<br />
0-29 0-6 450-525 Béton Pluvial 2 10 12 16,66<br />
30-59 0-6 550-1 050 Grès Unitaire 1 6 7 14,28<br />
0-29 0-6 550-1 050<br />
Béton<br />
armé<br />
Pluvial 2 36 38 5,26<br />
Tableau 27 - Taux de déficience de 26 classes de canalisations définies par paramètres multiples [35]<br />
- 44 -
2.2.5. Analyse<br />
des résultats d’études<br />
patrimoniales<br />
de réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
L’analyse des résultats des études patrimoniales de réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> nécessite notamment d’identifier :<br />
- les approches du vieillissement des canalisations<br />
d’<strong>assainissement</strong> ;<br />
- la représentativité des résultats mesurés par rapport au<br />
patrimoine évalué ;<br />
- les méthodes de diagnostic et d’évaluation des ouvrages.<br />
Les approches du vieillissement des canalisations d’<strong>assainissement</strong><br />
sont multiples et traduisent des priorités patrimoniales et<br />
opérationnelles diverses :<br />
- les durées de vie des canalisations ;<br />
- des pourcentages de déficience ;<br />
- âges médians de passage d’un état de la canalisation à un autre ;<br />
- proportion de canalisations se trouvant dans un état dégradé<br />
critique ;<br />
- pourcentages d’interventions d’urgence sur les ouvrages.<br />
Aucune approche ne peut être considérée comme universelle,<br />
chacune traduit des objectifs et des priorités définis sur la base de<br />
l’évaluation de l’impact d’une défaillance du réseau d’<strong>assainissement</strong>.<br />
Les études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong> ne se basent<br />
que très rarement sur la connaissance exhaustive du réseau. Seule<br />
une partie du réseau a été diagnostiquée et les résultats<br />
« observés » sur cet échantillon sont extrapolés à des résultats<br />
« prévisibles » sur l’ensemble du réseau. Ceci nécessite de<br />
s’assurer de la représentativité de l’échantillon. Pour cela, il est utile :<br />
- d’identifier dans quelle mesure les facteurs utilisés pour définir<br />
des classes de réseau homogènes (dont les caractéristiques<br />
sont similaires) sont interprétables et fiables, notamment<br />
lorsque les ouvrages sont anciens (par exemple la qualité du<br />
remblai autour d’un collecteur) ;<br />
- d’appréhender les conditions d’acquisition des données<br />
observées sur l’échantillon examiné : des données issues<br />
d’inspection suite à incident sur le réseau risquent de<br />
surreprésenter les tronçons dégradés (donc augmenter les<br />
pourcentages de déficience ou diminuer la durée de vie des<br />
canalisations) par rapport à l’exploitation de rapport<br />
d’inspection de routine [30] ;<br />
- de connaître la taille des classes de réseau homogène qui doit<br />
être suffisante ;<br />
- de connaître les vérifications menées lors de l’étude sur la<br />
représentativité des résultats qui peut s’effectuer, par exemple,<br />
en étudiant la corrélation des résultats de deux échantillons<br />
d’une même classe de réseau (le premier servant à établir le<br />
modèle de vieillissement et le second à tester les hypothèses<br />
de ce modèle de vieillissement) [16].<br />
L’ensemble de ces difficultés d’interprétation explique l’importance<br />
d’un processus continu d’acquisition des données et de<br />
réévaluation des évolutions des différentes classes de réseaux<br />
observés.<br />
- 45 -
Si les résultats présentés aux paragraphes 2.2.3 et 2.2.4 ne<br />
permettent pas de dégager un modèle établi de vieillissement des<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong>, ils permettent néanmoins de dégager<br />
des tendances qui devront être validées par des études<br />
ultérieures :<br />
- les canalisations posées sous les plus faibles hauteurs de<br />
couvertures présentent le comportement le plus critique ;<br />
- les canalisations soumises à un trafic important vieillissent plus<br />
rapidement que les autres, surtout si les hauteurs de<br />
couvertures sont faibles ;<br />
- les canalisations sous voies secondaires sont moins <strong>durable</strong>s<br />
que les canalisations sous voies principales ;<br />
- les canalisations d’eaux pluviales sont plus pérennes que les<br />
canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />
- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />
maritime ;<br />
- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />
5 % sont plus <strong>durable</strong>s ;<br />
- les canalisations de diamètres les plus faibles sont les moins<br />
<strong>durable</strong>s ;<br />
- la période de pose semble un critère plus pertinent que l’âge<br />
des canalisations pour estimer le vieillissement des ouvrages.<br />
Concernant les résultats des canalisations selon leur<br />
matériau constitutif, les conduites en béton présentent de<br />
bonnes performances tant en ce qui concerne leur durée de<br />
vie, leurs âges médians de transition entre états de<br />
dégradation, leur pourcentage de déficience ou le<br />
pourcentage d’intervention d’urgence sur réseau.<br />
2.3. Principes<br />
et méthodes<br />
d’évaluation<br />
des performances<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
2.3.1. Évaluation<br />
de l’impact<br />
de défaillances<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
L’évaluation de l’impact de défaillances des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> permet de définir, soit les priorités en terme de<br />
diagnostic des canalisations, soit les priorités en terme<br />
d’investissement (réparation, réhabilitation, renouvellement).<br />
Cette démarche peut être explicite et basée sur une démarche<br />
spécifique pour un réseau donné [11][30] ou implicite sur la base<br />
de méthodes, lignes directrices ou normes d’évaluation des<br />
canalisations [7].<br />
Différents facteurs d’impact sont pris en compte. Une note et un<br />
facteur de pondération sont associés à chacun d’entre eux afin de<br />
définir une note globale d’évaluation de l’impact.<br />
Le tableau 28 présente par différentes méthodes la notation et la<br />
pondération des différents facteurs d’impact.<br />
- 46 -
Référence Facteur d’impact Notation Pondération<br />
Implantation du<br />
réseau<br />
1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />
sur la base de l’activité de la zone, du trafic et<br />
de son intensité, les accès pour réparation, la<br />
localisation sous des établissements critiques,<br />
la classification environnementale, par<br />
exemple :<br />
• 3 : canalisation dans un aéroport, sous six<br />
voies de circulation ou dans une zone<br />
commerciale ;<br />
• 1 : canalisation sous parc industriel à une ou<br />
deux voies de circulation.<br />
0,20<br />
NRC [30]<br />
Sol d’enrobage des<br />
canalisations<br />
1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />
pour traduire le risque de formation de vides ou<br />
de perte d’assise suite à casses des tuyaux ou<br />
ouverture de joint<br />
• 3 : sables et silts ;<br />
• 1 : argiles moyennement ou très plastiques.<br />
0,16<br />
Hauteur de<br />
couverture<br />
1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />
• 3 : hauteur de couverture > à 10 m ;<br />
• 1 : hauteur de couverture < à 3 m.<br />
0,16<br />
Diamètre des tuyaux<br />
1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />
• 3 : tuyaux de diamètre > à 1 800 mm ;<br />
• 1 : tuyaux de diamètre < à 900 mm.<br />
0,16<br />
Fonctionnalité<br />
1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />
dépend du type d’eau transportée et de<br />
l’implantation de l’ouvrage, par exemple :<br />
• 3 : tuyau entrant ou sortant d’une station de<br />
traitement ;<br />
• 1 : collecteur.<br />
0,16<br />
Sismicité 1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé 0,16<br />
Classe d’action<br />
3 : action de réhabilitation nécessaire à long<br />
terme<br />
2 : action de réhabilitation nécessaire à moyen<br />
terme<br />
1 : action de réhabilitation nécessaire à court<br />
terme<br />
10 5<br />
Type de réseau<br />
5 : eaux usées ou unitaire<br />
2 : pluvial<br />
10 4<br />
Milieu récepteur<br />
5 à 0 selon la classe d’environnement<br />
allemande par ordre décroissant d’impact<br />
10 3<br />
ATV [7]<br />
Niveau d’évaluation<br />
Basé sur les niveaux d’action, le type d’eaux,<br />
les conditions hydrauliques :<br />
AP = CP + 100 * Q * H + 69 * [INT ((CP-1)/100) - 1]<br />
CP précise la classe d’action selon la gravité :<br />
• 101 à 200 : action de réhabilitation nécessaire<br />
à long terme selon gravité ;<br />
• 201 à 300 : action de réhabilitation nécessaire<br />
à moyen terme selon gravité ;<br />
• 301 à 400 : action de réhabilitation nécessaire<br />
à court terme selon gravité.<br />
Q dépend du type d’eau :<br />
• 1,0 : eau pluviale légèrement chargée dans<br />
un système séparatif ;<br />
• 1,1 : eaux usées d’une aire purement<br />
résidentielle ou eaux pluviales des routes<br />
principales ou de zones de circulation<br />
fortement contaminées ;<br />
1<br />
- 47 -
• 1,2 : eaux usées avec peu d’eaux<br />
industrielles et commerciales ;<br />
• 1,3 : eaux usées avec un fort apport industriel<br />
et commercial.<br />
H facteur hydraulique traduit le degré de<br />
vulnérabilité de l’ouvrage à l’exfiltration et à la mise<br />
en pression : de 1,3 pour les plus critiques à 1,0.<br />
Niveau d’action (état<br />
de la conduite)<br />
0 : action de surveillance<br />
1 : action préventive<br />
2 : action curative<br />
3 : mesure conservatoire<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Venues d’eau<br />
0 : parement sec, humide ou suintant<br />
1 : parement ruisselant ou venues d’eau<br />
jaillissante<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Évènement depuis<br />
moins de 15 ans<br />
0 : aucun<br />
1 : occurrence d’au moins un évènement<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Attaque chimique<br />
0 : pas d’attaque relevée<br />
1 : pas d’attaque relevée mais rejets industriels<br />
en amont<br />
2 : attaque chimique relevée<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
AGEC [11]<br />
Environnement<br />
géographique<br />
0 : hors centre-ville et axe routier principal<br />
1 : en centre-ville et sous axe routier principal<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Risques<br />
hydrogéologiques<br />
0 : hors nappe<br />
1 : sous nappe<br />
2 : zone de battement<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Risques géologiques<br />
0 : risques nuls à faibles<br />
1 : risques modérés<br />
2 : risques élevés<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Fonctionnement<br />
0 : collecteur secondaire<br />
1 : collecteur primaire<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Année de<br />
construction<br />
0 : âge < à 40 ans et niveau d’action 0 ou 1<br />
1 : de 40 à 60 ans<br />
1,5 : de 60 à 100 ans<br />
2 : plus de 100 ans<br />
3 : moins de 40 ans mais niveau d’action 2 ou 3<br />
Pondération de<br />
risque spécifique du<br />
réseau à déterminer<br />
par le décideur<br />
Tableau 28 - Facteurs d’impact pour la prioritarisation des diagnostics et investissements<br />
sur les réseaux d’<strong>assainissement</strong><br />
Cette démarche, préalable à l’évaluation des réseaux, ne préjuge<br />
pas des critères d’évaluation des canalisations. Ses résultats<br />
peuvent néanmoins conduire à des évaluations différentes des<br />
canalisations selon la méthode employée. Ainsi, la priorité peut être<br />
donnée à l’intervention sur des conduites profondes car générant<br />
des coûts d’intervention plus importants [30] ou, au contraire, sur<br />
des conduites faiblement enterrées car considérées comme moins<br />
<strong>durable</strong>s (voir § 2.2.3). De même, la prioritarisation des attaques<br />
chimiques [11] ou non peut conduire à définir des priorités<br />
différenciant ou non des matériaux ou des types de réseaux.<br />
- 48 -
Les méthodes de diagnostic et d’évaluation des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> ne doivent donc pas être considérées<br />
indépendamment des méthodes de prioritarisation de l’impact des<br />
défaillances des réseaux d’<strong>assainissement</strong>.<br />
2.3.2. Méthodes<br />
de diagnostic<br />
et d’évaluation<br />
des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
Le diagnostic des réseaux d’<strong>assainissement</strong> peut se baser :<br />
- sur les résultats opérationnels du réseau, l’identification de ses<br />
dysfonctionnements ou de leurs impacts ;<br />
- sur les observations faites sur le réseau suite à des campagnes<br />
d’inspection.<br />
Les indicateurs de dysfonctionnement peuvent être [24] :<br />
- infiltration dans les réseaux ;<br />
- exfiltration vers le milieu ;<br />
- diminution de la capacité hydraulique ;<br />
- débordements (inondations) ;<br />
- déversements anormaux ;<br />
- ensablement ;<br />
- bouchage ;<br />
- déstabilisation du complexe sol canalisation ;<br />
- attaque chimique ;<br />
- intrusion de racines ;<br />
- abrasion ;<br />
- altération de l’intégrité structurelle, risque d’effondrement.<br />
Leurs impacts peuvent être [24] :<br />
- pollution des eaux de surface ;<br />
- pollution des sols et des eaux souterraines ;<br />
- nuisances hydrauliques : interruption de service, odeurs,<br />
inondations ;<br />
- nuisances diverses : perturbation du trafic, bruit, accès au<br />
commerce ;<br />
- dommage au bâti ;<br />
- surcoûts d’exploitation du réseau ;<br />
- surcoûts d’exploitation de la station d’épuration ;<br />
- réduction de la durée de vie des ouvrages…<br />
Les méthodes de diagnostic structurel des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> sont multiples [33] :<br />
- inspection visuelle et télévisuelle ;<br />
- auscultation géométrique : inclinomètre, capteur d’orientation,<br />
relevé topographique, sonar ;<br />
- auscultation géotechnique : radar géophysique, sonde gamma,<br />
impédance mécanique, vérinage…<br />
- 49 -
La gestion patrimoniale des réseaux se base sur une prise en<br />
compte plus ou moins complète des facteurs d’impact, de<br />
dysfonctionnement et des constats des diagnostics structurels.<br />
Des modèles de gestion très complets ont été initiés et continuent<br />
d’être développés [24][34].<br />
La méthode d’inspection la plus couramment employée est<br />
l’inspection visuelle et télévisuelle sur laquelle se basent la plupart<br />
des méthodes d’évaluation des réseaux. Elle présente l’avantage<br />
de la simplicité de mise en œuvre et permet d’établir un premier<br />
état de la conduite dans des conditions économiques. Les défauts<br />
observables par ce type d’inspection ont été codifiés [29] et<br />
normalisés dans les normes européennes EN 13508-1 et<br />
EN 13508-2 [17][18]. Il est à noter que la norme EN 13508-2 définit<br />
« un système de codage type uniforme afin de garantir la<br />
compatibilité des résultats obtenus par des inspections visuelles ;<br />
elle ne comprend pas de méthode d’évaluation de l’état des<br />
branchements et des collecteurs ».<br />
Les codes suivants sont définis pour les tuyaux :<br />
Structure de la canalisation<br />
BAA Déformation BBA Racines<br />
Fonctionnement de la<br />
canalisation<br />
BAB Fissure BBB Dépôts adhérents<br />
BAC Rupture/effondrement BBC Dépôts<br />
BAD<br />
Briquetage ou éléments de<br />
maçonnerie défectueux<br />
BBD<br />
Entrée de terre<br />
BAE Mortier manquant BBE Autres obstacles<br />
BAF Dégradation de surface BBF Infiltration<br />
BAG Branchement pénétrant BBG Ex-filtration<br />
BAH Raccordement défectueux BBH Vermine<br />
BAI<br />
BAJ<br />
BAK<br />
BAL<br />
BAM<br />
BAN<br />
BAO<br />
BAP<br />
Joint d’étanchéité apparent<br />
Déplacement d’assemblage<br />
Défaut de revêtement<br />
Réparation défectueuse<br />
Défaut de soudage<br />
Conduite poreuse<br />
Sol visible par le défaut<br />
Vide visible par le défaut<br />
Tableau 29 - Codes relatifs à la structure de la canalisation et à son<br />
fonctionnement selon l’EN 13508-2<br />
Des codes d’inventaire et codes divers permettent de décrire la<br />
canalisation.<br />
Différentes méthodes d’évaluation ont été élaborées se basant sur<br />
les résultats d’inspections visuelles et télévisuelles. Elles définissent<br />
des critères de prise en compte de ces observations :<br />
- défauts à retenir pour l’évaluation d’un tronçon de canalisation ;<br />
- gravité et seuils de quantification des défauts ;<br />
- combinaison des défauts multiples.<br />
- 50 -
Défauts retenus pour<br />
l’évaluation d’un tronçon<br />
de canalisation<br />
L’inspection visuelle permet le recensement de l’ensemble des<br />
observations codifiées relatives à un tronçon de canalisation. À<br />
partir de ces données, l’évaluation nécessite d’apprécier l’état du<br />
réseau à partir des défauts constatés.<br />
L’inspection visuelle permet le recensement de l’ensemble des<br />
observations codifiées relatives à un tronçon de canalisation. À<br />
partir de ces données, l’évaluation nécessite d’apprécier l’état du<br />
réseau à partir des défauts constatés.<br />
a] Certaines méthodes donnent la « priorité au pire défaut »<br />
(« worst first »), ce qui signifie que le défaut considéré comme<br />
le plus grave sera traité le premier par réparation ou<br />
remplacement quand les fonds seront disponibles [3][29].<br />
b] D’autres méthodes donnent également la « priorité au pire<br />
défaut » (« worst first »), mais décident des priorités<br />
d’intervention en fonction de la fréquence d’occurrence de ce<br />
pire défaut, de son ampleur longitudinale, de la prise en compte<br />
de la totalité des défauts du tronçon et/ou de l’impact de celuici.<br />
Il est toutefois donné plus de poids au défaut structurel et de<br />
fonctionnement qu’au facteur d’impact [3][7][30]. C’est ce que<br />
traduit notamment la pondération de 10 5 retenue pour la classe<br />
d’action dans la méthode de l’ATV M 149 (voir tableau 28 en<br />
§ 2.3.1) [7].<br />
c] Une autre approche consiste à prendre en compte, non pas<br />
uniquement le pire défaut, mais à noter l’ensemble des défauts<br />
et à attribuer une évaluation au tronçon sur la base de<br />
l’ensemble des défauts et de leur gravité.<br />
La gravité de chaque défaut peut être affectée d’un score de 0<br />
(non visible) à 3 (important). Le tableau ci-dessous permet, en<br />
fonction du nombre d’observations, de classer le tronçon (de 1 :<br />
bon état à 5 : état critique) [3].<br />
In the segment received the following<br />
combination for structural condition<br />
scores<br />
Number of<br />
3’s<br />
Number of<br />
2’s<br />
Number of<br />
1’s<br />
Which is a<br />
structural<br />
confition total<br />
of<br />
Then the sewer<br />
condition rating<br />
was set at 5 :<br />
état critique)<br />
0 0 1 1 0<br />
0 0 2 2 0<br />
0 0 3 3 0<br />
0 0 4 4 0<br />
0 1 X Au moins 2 1<br />
0 2 X Au moins 4 2<br />
1 0 X Au moins 3 0<br />
1 1 0 5 1<br />
1 1 Au moins 1 Au moins 6 1<br />
0 3 X Au moins 6 3<br />
2 x x Au moins 6 x<br />
3 x x Au moins 9 x<br />
X = any number of structural condition scores<br />
Structural condition scores : 3 = excessive, 2 = moderate, 1 = minor<br />
Condition rating : 1 = good, 2 = fair, 3 = moderate, 4 = poor, 5 = severe<br />
Tableau 30 - Évaluation d’un tronçon de canalisation<br />
par cumul des défauts<br />
- 51 -
L’évaluation des défauts peut s’effectuer sur la base d’une densité<br />
de défaut tenant compte de trois facteurs de priorité : structurel S,<br />
étanchéité Fe et fonctionnement hydraulique Fh. Chaque tronçon<br />
de longueur L est affecté de trois notes Ns (structurelle), NFe<br />
(étanchéité) et NFh (hydraulique) somme des notes individuelles<br />
de chaque défaut pour chacun de ces facteurs.<br />
La densité de défauts est définie par :<br />
n<br />
=<br />
(100/L) * (K s Ns<br />
+ K Fe NFe<br />
+ K Fh NFh<br />
) / ( K s + K Fe + K<br />
Fh<br />
)<br />
où K s , K Fe , K Fh sont les coefficients de pondération établis sur la<br />
base de la politique de gestion du réseau représentant<br />
l’importance de chaque facteur [15].<br />
L’évaluation d’un tronçon par cumul des défauts peut consister à<br />
affecter à chaque défaut un score, au tronçon global un score et à<br />
définir une densité de défaut dans le tronçon. L’évaluation du<br />
tronçon se base alors sur la prise en compte de l’ensemble de ces<br />
scores [10].<br />
Gravité des défauts<br />
et seuils<br />
de quantification<br />
des défauts<br />
Toutes les méthodes d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong><br />
se basent donc sur une appréciation de la gravité des défauts, que<br />
ceux-ci soient cumulés ou non. Ceci nécessite de définir des seuils<br />
de quantification des défauts mesurés lors de l’inspection visuelle.<br />
La gravité correspondant à chaque seuil de défaut est ensuite<br />
définie, ce qui permet de comparer la gravité des défauts de même<br />
type (fissure plus ou moins large) mais aussi entre défauts de type<br />
différent (fissure et déformation par exemple).<br />
La norme EN 13508-2 [18] définit pour chaque type de défauts leur<br />
caractérisation et leur quantification mais aucun seuil quantitatif<br />
n’est fixé.<br />
Le tableau 31 présenté dans les pages suivantes, expose les<br />
quantifications et les modes d’évaluation des défauts retenus par<br />
différentes méthodes [7][15][30].<br />
La comparaison de ces méthodes permet de dégager les<br />
enseignements suivants :<br />
- les défauts retenus sont en très grande proportion communs ;<br />
- des différences notables existent pour les critères de<br />
quantification des défauts ; ceci traduit :<br />
▫ des priorités implicites données en terme d’évaluation des<br />
défauts : largeur des fissures dans une approche plus<br />
structurelle et présence de fuite au niveau de la fissure dans<br />
une approche plus hydraulique par exemple ;<br />
▫ des différences d’appréciation de la gravité des défauts :<br />
une fissure longitudinale peut être considérée comme plus<br />
grave ou non qu’une fissure circulaire selon les méthodes<br />
par exemple ;<br />
- 52 -
- les systèmes de notation sont différents :<br />
▫ la notation peut être effectuée en attribuant à un type de<br />
défaut, un niveau d’action : ceci traduit l’approche par<br />
« priorité au pire défaut » (worst first) ;<br />
▫ un système de notation « linéaire » considérant les notes 3,<br />
5, 10, 15, 20 ;<br />
▫ un système de notation exponentiel considérant des notes<br />
1, α, α 2 , α 3 plus discriminant (dans le cas du tableau α = 3) ;<br />
cette méthode conduit à donner une très grande importance<br />
aux défauts les plus importants, ce qui la rapproche des<br />
méthodes d’évaluation par « priorité au pire défaut », même<br />
si l’ensemble des défauts sont considérés.<br />
Deux systèmes de notation de la gravité des défauts peuvent donc<br />
conduire à des conclusions différentes : un tronçon de canalisation<br />
comportant une cassure isolée de plus de 10 mm conduira à une<br />
réhabilitation immédiate sur la base de la méthode 3 alors qu’il<br />
pourra être considéré comme étant dans un état acceptable selon<br />
la méthode 1.<br />
- 53 -
Méthode 1 Méthode 2 Méthode 3<br />
Défauts<br />
Fissure circulaire<br />
Fissure<br />
longitudinale<br />
Fissure diagonale<br />
Fissure étoilée<br />
ou avec<br />
fragmentation<br />
Cassure<br />
Niveaux [15]<br />
Longueur < ¼ du périmètre<br />
Longueur ≥ ¼ du périmètre<br />
Écartement < 5 mm<br />
Écartement ≥ 5 mm<br />
Notes [15]<br />
S Fh Fe<br />
1<br />
3<br />
0<br />
0<br />
1<br />
3<br />
3 0 3<br />
Perforation 9 1 27<br />
Poinçonnement 1 0 0<br />
Effondrement<br />
Partiel (morceau de tuyau<br />
manquant)<br />
Total<br />
Affaissement 9 3 0<br />
Déformation<br />
Ovalisation<br />
Abrasion<br />
Corrosion<br />
Armatures<br />
visibles<br />
Décalage<br />
Déboîtement<br />
Déviation<br />
angulaire<br />
< 10 % du diamètre ou<br />
localisé<br />
≥ 10 % du diamètre ou<br />
étendue<br />
< 15 % du diamètre ou<br />
localisé<br />
≥ 15 % du diamètre ou<br />
étendue<br />
Légère < 3 cm<br />
Importante ≥ 3 cm<br />
Partielle<br />
Généralisée<br />
Locale<br />
Généralisée<br />
< 5 % de la section ou<br />
< 10 mm<br />
≥ 5 % de la section ou<br />
≥ 10 mm<br />
≥ 2 à 5 cm du DN < 300 au<br />
DN > 1 000 mm<br />
< 2 à 5 cm du DN < 300 au<br />
DN > 1 000 mm<br />
Légère < 30<br />
Importante ≥ 30°<br />
9<br />
9<br />
9<br />
27<br />
3<br />
9<br />
3<br />
9<br />
3<br />
27<br />
3<br />
27<br />
3<br />
27<br />
1<br />
9<br />
1<br />
9<br />
1<br />
3<br />
0<br />
0<br />
1<br />
27<br />
1<br />
9<br />
1<br />
9<br />
0<br />
3<br />
0<br />
3<br />
0<br />
3<br />
1<br />
9<br />
1<br />
9<br />
9<br />
27<br />
27<br />
27<br />
0<br />
0<br />
3<br />
9<br />
0<br />
3<br />
0<br />
3<br />
0<br />
3<br />
1<br />
9<br />
1<br />
9<br />
Sans fuite<br />
Avec fuite<br />
Niveaux [15] Notes [30] Niveaux [7]<br />
Sans fuite<br />
Avec fuite<br />
Avec fuite, multiple<br />
Sans fuite<br />
Avec fuite<br />
Écartement < 5 mm<br />
Écartement de 5 à 10 mm<br />
Écartement de 10 à 25 mm<br />
Diagonales multiples<br />
Fractures multiples<br />
(longitudinale, circulaire,<br />
diagonale)<br />
Supérieur à 100 mm circulaire<br />
ou carré<br />
Total<br />
< 5 % du diamètre<br />
de 5 à 10 % du diamètre<br />
> 10 % du diamètre<br />
Piqûre sur tuyau métallique<br />
Armature corrodée ou<br />
corrosion à travers tuyau<br />
métallique<br />
Armature ou agrégat exposé,<br />
corrosion étendue de tuyau<br />
métallique<br />
< 10 mm<br />
10 mm à 50 épaisseur de<br />
tuyau<br />
> 50 épaisseur de tuyau<br />
Épaufrure 1 0 1 < 5 mm 3<br />
Contre-pente<br />
ou flache<br />
Légère < 15 %<br />
Importante ≥ 15 %<br />
0<br />
0<br />
1<br />
3<br />
3<br />
27<br />
1<br />
9<br />
0<br />
0<br />
< 50 mm<br />
de 50 à 100 mm<br />
> 100 mm<br />
3<br />
5<br />
3<br />
5<br />
10<br />
3<br />
5<br />
5<br />
10<br />
15<br />
15<br />
20<br />
15<br />
20<br />
5<br />
10<br />
15<br />
≥ 10 mm<br />
de 5 à 10 mm<br />
de 2 à 5 mm<br />
de 0,5 à 2 mm<br />
< 0,5 mm<br />
≥ 10 mm<br />
de 5 à 10 mm<br />
de 2 à 5 mm<br />
de 0,5 à 2 mm<br />
< 0,5 mm<br />
À minima les niveaux d’action<br />
des autres fissures<br />
≥ 10 mm<br />
de 5 à 10 mm<br />
de 2 à 5 mm<br />
de 0,5 à 2 mm<br />
< 0,5 mm<br />
< 25 cm²<br />
≥ 25 cm²<br />
Morceau de tuyau manquant<br />
< 25 cm²<br />
≥ 25 cm²<br />
Total<br />
≥ 40% du diamètre<br />
de 20 à 40 % du diamètre<br />
de 10 à 20 % du diamètre<br />
de 6 à 10 % du diamètre<br />
< 6 % du diamètre<br />
3<br />
15 Total des parois<br />
Autre<br />
10<br />
3<br />
10<br />
15<br />
4<br />
10<br />
15<br />
≥ 15 % du diamètre<br />
≥ 100 % de l’épaisseur tuyau<br />
de 75 à 100 % de l’épaisseur<br />
tuyau<br />
de 25 à 75 % de l’épaisseur<br />
tuyau<br />
< 25 % de l’épaisseur tuyau<br />
Niveaux<br />
d’action [7]<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
0<br />
1<br />
0<br />
1<br />
0<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
0<br />
1 à 3<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
- 54 -
Écart de position<br />
horizontale<br />
≥ 15 % du diamètre<br />
≥ 100 % de l’épaisseur tuyau<br />
de 75 à 100 % de l’épaisseur<br />
tuyau<br />
de 25 à 75 % de l’épaisseur<br />
tuyau<br />
< 25 % de l’épaisseur tuyau<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Écart de<br />
position axiale<br />
≥ 15 cm<br />
de 10 à 15 cm<br />
de 5 à 10 cm<br />
de 2 à 5 cm<br />
< 2 cm<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Défaut au<br />
regard<br />
Simple<br />
Important : changement de<br />
section sans regard, radier<br />
défectueux…<br />
1<br />
9<br />
1<br />
9<br />
1<br />
27<br />
Joint apparent<br />
En voûte<br />
En radier<br />
9<br />
9<br />
1<br />
9<br />
27<br />
27<br />
Joint déplacé de :<br />
< ¼ épaisseur du tuyau<br />
de ¼ à ½ épaisseur du tuyau<br />
> ½ épaisseur du tuyau<br />
3<br />
10<br />
15<br />
Joint pénétrant 1<br />
Infiltration<br />
Suintement, trace<br />
Débit visible<br />
0<br />
0<br />
3<br />
9<br />
9<br />
27<br />
Percolation, suintement<br />
Écoulement, ruissellement<br />
Jaillissement<br />
2<br />
5<br />
10<br />
Importante 0<br />
Fuite visible<br />
Écoulement d’infiltration avec<br />
matériau<br />
Entrée ou sorite d’eau visible,<br />
sol visible<br />
Humidité<br />
0<br />
1<br />
2<br />
Pénétration de<br />
racines<br />
À travers un joint :<br />
Légère < 2 cm<br />
Importante ≥ 2 cm<br />
À travers une fissure jointe :<br />
Légère < 1 cm<br />
Importante ≥ 1 cm<br />
1<br />
3<br />
3<br />
9<br />
3<br />
9<br />
3<br />
9<br />
1<br />
3<br />
3<br />
9<br />
Fines, diminution de débit<br />
< 10 %<br />
Diminution de débit de 10 à<br />
25 %<br />
Diminution > 25 %<br />
2<br />
8<br />
10<br />
≥ 30 % de la section du tuyau<br />
de 20 à 30 % de la section du<br />
tuyau<br />
de 10 à 20 % de la section du<br />
tuyau<br />
< 10 % de la section du tuyau<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
Débris<br />
Diminution de débit < 10 %<br />
Diminution de débit de 10 à<br />
25 %<br />
Diminution > 25 %<br />
5<br />
8<br />
10<br />
Dépôts<br />
Meuble :<br />
Léger < 50 %<br />
Important ≥ 50 %<br />
Dur :<br />
Léger < 30 %<br />
Important ≥ 30%<br />
0<br />
0<br />
0<br />
0<br />
3<br />
9<br />
3<br />
9<br />
0<br />
0<br />
0<br />
0<br />
Incrustations :<br />
Diminution de débit < 10 %<br />
Diminution de débit de 10 à<br />
25 %<br />
Diminution > 25 %<br />
5<br />
8<br />
10<br />
Incrustations :<br />
≥ 30 % de la section du tuyau<br />
de 20 à 30 % de la section du<br />
tuyau<br />
de 10 à 20 % de la section du<br />
tuyau<br />
de 5 à 10 % de la section du<br />
tuyau<br />
< 5 % de la section du tuyau<br />
Dépôts solidifiés :<br />
≥ 50 % de la section du tuyau<br />
de 35 à 50 % de la section du<br />
tuyau<br />
de 20 à 35 % de la section du<br />
tuyau<br />
de 5 à 20 % de la section du<br />
tuyau<br />
< 5 % de la section du tuyau<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Branchement<br />
pénétrant<br />
Léger < 20 % de la section<br />
Important ≥ 20 % de la<br />
section<br />
1<br />
3<br />
3<br />
9<br />
0<br />
0<br />
Diminution de débit < 10 %<br />
Diminution de débit de 10 à<br />
25 %<br />
Diminution > 25 %<br />
5<br />
8<br />
10<br />
≥ 50% de la section du tuyau<br />
de 35 à 50 % de la section du<br />
tuyau<br />
de 20 à 35 % de la section du<br />
tuyau<br />
de 5 à 20 % de la section du<br />
tuyau<br />
< 5 % de la section du tuyau<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Branchement mal<br />
raccordé<br />
Indirect ou défectueux<br />
Direct ou à contresens de<br />
l’écoulement<br />
1<br />
3<br />
0<br />
3<br />
3<br />
9<br />
Pièce pénétrante<br />
Canalisation ou<br />
câble traversant<br />
Mauvais<br />
branchement<br />
Eaux usées dans pluvial,<br />
faces visibles<br />
Eaux pluviales dans eaux<br />
usées, infiltration permanente<br />
1<br />
2<br />
Tableau 31 - Quantification et évaluation des défauts selon différentes méthodes [7][15][30]<br />
- 55 -
2.4. Analyse<br />
des méthodes<br />
d’évaluation<br />
des performances<br />
appliquées<br />
aux réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong><br />
en béton<br />
Afin d’analyser l’application des méthodes d’évaluation aux<br />
réseaux d’<strong>assainissement</strong> en béton, il est nécessaire d’identifier :<br />
- les défauts types applicables aux tuyaux en béton ;<br />
- leurs seuils de quantification ;<br />
- leur gravité estimée ;<br />
- les mécanismes de dégradation retenus pour les produits en<br />
béton.<br />
L’analyse ne reprendra pas les données applicables à l’ensemble<br />
des tuyaux mais se concentrera sur les facteurs spécifiques<br />
appliqués aux tuyaux en béton.<br />
Les modèles de gestion patrimoniale des réseaux<br />
d’<strong>assainissement</strong> ont pour objet essentiel le fonctionnement de<br />
l’ouvrage : le matériau constitutif de la canalisation n’est donc pas<br />
étudié spécifiquement sauf s’il conduit à un dysfonctionnement<br />
identifié. Les approches pathologiques ou pathognomoniques sont<br />
plus riches d’enseignements pour la prise en compte des<br />
spécificités des matériaux et donc des tuyaux en béton. L’étude<br />
statistique des défauts rencontrés sur des canalisations d’un<br />
matériau donné permet également d’enrichir l’analyse des<br />
méthodes d’évaluation appliquées aux tuyaux en béton.<br />
Sur la base de fiches pathognomoniques (voir annexe 1) pour les<br />
ouvrages d’<strong>assainissement</strong> non visitables [25], on peut distinguer :<br />
les défauts spécifiques aux tuyaux en béton :<br />
- au niveau du corps du tuyau et non au joint : infiltration -<br />
suintement, ruissellement - jaillissement, infiltration - concrétions ;<br />
- fissure transversale fermée ou ouverte ;<br />
- armatures visibles ;<br />
- concrétions ;<br />
les défauts spécifiques (ou plus fréquents) aux tuyaux à base<br />
de ciment :<br />
- corrosion partielle ou totale ;<br />
- abrasion partielle ou totale ;<br />
les défauts majeurs affectés aux produits en béton :<br />
- emboîtement insuffisant, désaxé ou décentré ;<br />
- déviation angulaire ;<br />
les défauts plus fréquemment rencontrés sur les produits en<br />
béton :<br />
- effondrement partiel ou total ;<br />
- éclatement à l’emboîture ;<br />
- obstruction partielle ou totale par racines ou radicelles.<br />
- 56 -
2.4.1. Prise en compte<br />
de la fissuration<br />
dans les tuyaux<br />
en béton<br />
La fissuration circulaire (transversale) des canalisations est un<br />
défaut identifié comme spécifique des tuyaux en béton. Elle est<br />
l’un des défauts les plus fréquemment observés sur les<br />
canalisations en béton. Une étude menée sur un patrimoine<br />
inspecté visuellement de 13,76 km composé à 95 % de<br />
canalisations unitaires et 5 % d’eaux usées constitué<br />
majoritairement de tuyaux en béton non armé et armé de<br />
diamètres inférieurs à 600 mm montre que ce type de fissure<br />
constitue 29 % des défauts rencontrés.<br />
Cette fissuration est d’autant plus fréquente que l’élancement des<br />
tuyaux est important, donc affecte essentiellement les tuyaux de<br />
faibles diamètres.<br />
Nombre moyen par kilomètre<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
2,5 3,33 3,75 4 4,28 5 6 6,67 7,5 8 10<br />
Ratio Longueur/Diamètre des tuyaux<br />
Fissures<br />
longitudinales<br />
Fissures<br />
circulaires<br />
Figure 31 - Variation du taux de fissures en fonction de l’élancement d’une<br />
conduite en béton armé [15]<br />
Des modèles d’évolution de la fissuration, circulaire ou non, ont été<br />
élaborés. Ils permettent de quantifier l’évolution d’un défaut dans le<br />
temps en fonction de paramètres relatifs à la canalisation et à son<br />
environnement.<br />
Il a ainsi été proposé [34] la loi d’évolution suivante :<br />
où :<br />
4<br />
FISS ( X) ∗β(t)<br />
FISS (t + Δt) = FISS ( t) + [ F<br />
]<br />
- FISS(t) est l’indicateur de défaut de fissuration au temps t<br />
(exprimé en année) variant entre 0 et 1<br />
- F FISS (X) = A trafic * A profondeur * A diamètre X A matériau X A pose X A réseau<br />
- β(t) variable de distribution uniforme dans [0,1]<br />
Les coefficients partiels traduisent l’influence des paramètres sur<br />
la fissuration.<br />
- 57 -
Paramètre<br />
Agressivité<br />
du trafic<br />
Profondeur<br />
Diamètre<br />
Matériau<br />
Qualité de<br />
pose<br />
Type de<br />
réseau<br />
Tableau 32 -<br />
Coefficient<br />
partiel<br />
A trafic<br />
A profondeur<br />
A diamètre<br />
A matériau<br />
A pose<br />
A réseau<br />
Modalités<br />
Valeurs<br />
coefficient<br />
Trafic 0 ou<br />
profondeur<br />
≤ 2m<br />
Couplage<br />
Trafic 0 et<br />
profondeur ≤<br />
2 m<br />
Trafics t 2 à t 0 (plus 150 PL/jour) 0,1 0,1 0,1<br />
Trafics t 3 (50 à 150 PL/jour) 0,08<br />
Trafics t 5 et t 4 (de 0 à 50 PL/jour)<br />
2<br />
0,05<br />
Profondeur ≤ 2 m 1,05 1,1 1,1<br />
2 m < Profondeur ≤ 5 m 1<br />
Profondeur > 5 m 1,05<br />
Diamètre ≤ 200 mm 1,05 1,1 1,2<br />
200 mm < Diamètre ≤ 600 mm 1 1,05 1,1<br />
Diamètre > 600 mm 1,05 1,1 1,1<br />
Amiante 1,1<br />
Béton 1,05<br />
Fonte ductile 0<br />
PVC 0 1,1<br />
Grès 1,02<br />
Maçonnerie 1,05<br />
Médiocre 1,02 1,1<br />
Correcte 1 1,05<br />
Bonne 1,05<br />
Unitaire 1<br />
Séparatif 1,02<br />
Mixte<br />
Coefficients partiels traduisant l’influence des paramètres sur<br />
la fissuration<br />
La durée de service se calcule comme suit :<br />
DDS = 5 / F FISS (X)<br />
Quatre états de fissuration ont été établis et corrélés à la valeur de<br />
l’indicateur de défaut de fissuration :<br />
Niveau de gravité<br />
Niveau 1<br />
Niveau 2<br />
Niveau 3<br />
Niveau 4<br />
Pas de fissure<br />
État de la fissuration<br />
Fissure fermée longitudinale ou transversale<br />
Fissure fermée multiple ou fissure ouverte<br />
longitudinale ou transversale<br />
Fissure ouverte multiple<br />
Tableau 33 - États de fissuration et valeurs associées de l’indicateur de<br />
défaut de fissuration [34]<br />
- 58 -
Figure 32 - États de fissuration et valeurs associées de l’indicateur de<br />
défaut de fissuration [34]<br />
Selon cette modélisation de la fissuration :<br />
- il y a très peu de distinction entre les canalisations sensibles à<br />
la fissuration : béton, amiante, grès et PVC sous fort trafic<br />
puisque les durées de vie varient à paramètres constants de<br />
seulement 8 % ;<br />
- une canalisation unitaire en béton de diamètre 400 mm posée<br />
correctement à moins de 2 m de profondeur a une durée de<br />
service (durée de vie fonctionnelle au-delà de laquelle la<br />
structure est obsolète en raison de changement dans le niveau<br />
de service) vis-à-vis de la fissuration de 40 ans à 80 ans selon<br />
l’importance du trafic.<br />
Il est à noter toutefois que l’évolution de la fissuration est très mal<br />
connue et qu’on ne sait pas dire en combien de temps une fissure<br />
fermée devient une fissure ouverte [34]. Le modèle fixe donc un<br />
cadre d’hypothèses issues d’une validation par un « comité<br />
d’experts ». Il convient de vérifier cette modélisation dans le temps<br />
sur réseau en fonctionnement.<br />
4.2. Prise en compte de<br />
l’infiltration dans les<br />
tuyaux en béton<br />
L’infiltration peut être estimée de différentes manières dans un<br />
réseau [24] : mesures continues des débits dans les réseaux en<br />
exploitant, par exemple, les données de type « autosurveillance »,<br />
évaluation de débits issus d’études diagnostic ; mesures<br />
instantanées de débit amont et aval, inspection visuelle et<br />
télévisuelle.<br />
L’infiltration (comme l’exfiltration) dans une canalisation peut<br />
s’effectuer par le corps des tuyaux ou aux joints (entre tuyaux ou aux<br />
ouvrages). L’infiltration au niveau du corps du tuyau (infiltration -<br />
suintement, ruissellement - jaillissement, infiltration - concrétions<br />
des canalisations) est un défaut identifié comme spécifique des<br />
tuyaux en béton.<br />
Comme pour la fissuration, des modèles ont été élaborés pour<br />
approcher l’infiltration dans une canalisation. L’évaluation à partir<br />
du constat des défauts d’étanchéité est plus simple à mettre en<br />
œuvre que la mesure des débits. Cette approche a donc été la<br />
plus étudiée.<br />
- 59 -
Il a été proposé [24] un indicateur « défaut d’étanchéité pour<br />
infiltration, estimé par inspection TV » basé sur :<br />
- les défauts d’étanchéité constatés sur canalisation sur la base<br />
de la codification de la norme NF EN 13508-2 [18] (voir<br />
tableau 29 § 2.3.2) ;<br />
- une notation exponentielle en 1, α, α 2 , α 3 avec α = 2 (voir<br />
tableau 31 § 2.3.2) ;<br />
- une quantification forfaitaire du défaut singulier P équivalent à<br />
5 m de défaut linéaire.<br />
Il est défini à partir de la densité de défaut sur un tronçon de<br />
longueur Lt :<br />
D = ( ∑ Gi ∗ Li) / Lt<br />
Gi et Li sont définis dans le tableau 34 en fonction de leur code Ci.<br />
- 60 -
Tableau 34 - Évaluation de l’indicateur « défaut d’étanchéité pour infiltration,<br />
estimé par inspection TV » [24]<br />
- 61 -
L’indicateur de « défaut d’étanchéité pour infiltration, estimé par<br />
inspection TV » est exprimé en niveaux :<br />
- niveau 1 : D ≤ 1,75 ;<br />
- niveau 2 : 1,75 < D ≤ 11 ;<br />
- niveau 3 : 11 < D ≤ 25 ;<br />
- niveau 4 : D > 25.<br />
Cet indicateur « défaut d’étanchéité pour infiltration, estimé par<br />
inspection TV » combiné avec l’indicateur « facteurs de risque<br />
d’inondation » permet de définir l’indicateur « risque d’infiltration<br />
estimé après inspection TV », exprimé en niveaux de gravité<br />
déterminés par application du tableau 35 :<br />
Indicateur « facteurs de risque<br />
d’inondation »<br />
1] Niveau de nappe constamment<br />
inférieur au radier ou remblai<br />
étanche<br />
2] Niveau de nappe<br />
temporairement supérieur à la<br />
cote du radier ou inconnu<br />
3] Niveau de nappe fréquemment<br />
ou en permanence supérieur à la<br />
cote du radier et remblai<br />
imperméable<br />
Indicateur « défaut d’étanchéité<br />
pour infiltration, estimé par<br />
inspection TV »<br />
1 2 3 4<br />
1 1 1 1<br />
1 2 3 3<br />
2 3 4 4<br />
Tableau 35 - Évaluation de l’indicateur « risque d’infiltration estimé après<br />
inspection TV » [24]<br />
Les défauts pris en compte pour l’évaluation de l’indicateur<br />
« défaut d’étanchéité pour infiltration, estimé par inspection TV »<br />
sont en grande partie (en italique dans le tableau 34) spécifiques<br />
aux tuyaux en béton ou aux matériaux à base de ciment ou les<br />
plus fréquemment rencontrés sur produits en béton. Il y a lieu<br />
néanmoins de prendre en compte la fréquence des défauts<br />
rencontrés avant de tirer des conclusions définitives sur le<br />
comportement des canalisations en béton.<br />
Un modèle simplifié d’estimation de l’infiltration [34] se base<br />
uniquement sur le niveau de gravité des fissures et celui des<br />
flaches (un affaissement local trop important entraîne, au niveau<br />
des joints, un emboîtement insuffisant) qui sont donc considérées<br />
comme les facteurs majeurs.<br />
Les niveaux de gravité de l’infiltration, en présence de nappe, sont<br />
alors définis par :<br />
Niveaux de gravité<br />
Infiltration<br />
Niveau 1<br />
Pas d’infiltration<br />
Niveau 2 Suintements ou « goutte à goutte »<br />
Niveau 3<br />
Écoulements<br />
Niveau 4<br />
Jaillissements<br />
- 62 -
Niveau de gravité de la fissuration<br />
1 2 3 4<br />
1 1 2 3 4<br />
Niveau de gravité de<br />
la flache<br />
2 1 2 3 4<br />
3 3 3 4 4<br />
4 3 3 4 4<br />
Tableau 36 - Évaluation d’un indicateur d’infiltration à partir de la fissuration<br />
et des flaches sur la canalisation [34]<br />
Le phénomène de flache concerne tous les tuyaux à assemblage et<br />
nous avons vu (cf. § 2.4.1) qu’il y a très peu de distinction entre les<br />
canalisations sensibles à la fissuration, béton, amiante, grès et PVC<br />
sous fort trafic. Sur cette base l’infiltration pourrait être<br />
comparable. Dans le modèle considéré, le niveau de gravité de la<br />
flache dépend de la qualité de la pose initiale et de la qualité du<br />
« complexe sol canalisation » (qui dépend essentiellement des<br />
infiltrations et ex-filtrations) dont la dégradation influe sur les<br />
flaches. Il y aurait lieu d’apprécier l’influence éventuelle du<br />
matériau constitutif des canalisations sur ces paramètres.<br />
2.4.3. Corrosion La corrosion des canalisations est un défaut identifié comme<br />
spécifique des tuyaux en matériaux à base de ciment (béton et<br />
fibre ciment) ou revêtus de mortier de ciment (fonte et acier).<br />
En réseau d’<strong>assainissement</strong>, cette dégradation des matériaux<br />
cimentaires est essentiellement attribuée à des attaques<br />
chimiques dues aux effluents déversés dans le réseau, ou à la<br />
présence de sulfure d’hydrogène (H 2 S) dans les réseaux qui<br />
dépend de la nature des eaux transportées et que favorisent les<br />
longs temps de séjour d’eaux usées dans la canalisation, donc les<br />
faibles vitesses d’écoulement, les faibles pentes, alors que les<br />
sections d’ouvrages permettant l’autocurage (ovoïde ou cunette)<br />
limitent cet effet. Cette analyse pourrait expliquer en partie des<br />
résultats constatés lors d’études patrimoniales de réseau (voir<br />
§ 2.2.3) :<br />
- canalisations d’eaux pluviales plus pérennes que les<br />
canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />
- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />
5 % sont plus <strong>durable</strong>s que celles de pentes inférieures à 1 % ;<br />
- plus grande durabilité des ouvrages ovoïdes que circulaires.<br />
La dégradation du béton peut également être due au milieu<br />
environnant lié, par exemple, à la localisation de la canalisation<br />
(voir § 2.2.3) :<br />
- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />
maritime.<br />
Des modèles ont été élaborés pour approcher la corrosion interne<br />
des canalisations.<br />
Il a été proposé d’évaluer le risque de dégradation par attaque<br />
chimique en fonction [24] :<br />
- 63 -
- de l’état de santé général de la canalisation traduit en classe<br />
d’état prévisible selon le modèle de dégradation retenu pour le<br />
réseau EDS ;<br />
- de la sensibilité du matériau à une attaque chimique ATC1 :<br />
notation binaire 1/4, 4 pour les matériaux sensibles à une<br />
attaque chimique (béton, béton armé, fibre ciment et fonte) ;<br />
- des rejets connus déversés dans le tronçon ATC2 (niveau 1 à<br />
4) ;<br />
- de la présence ou du risque de présence de H 2 S ATC3 (niveau<br />
1 à 4) ;<br />
- de la localisation du tronçon à l’amont ATC4 ou à l’aval ATC5<br />
immédiat d’un tronçon dégradé par attaque chimique ;<br />
en appliquant le tableau suivant :<br />
EDS<br />
MIN [ATC1, MAX (ATC2, ATC3, ATC4,<br />
ATC5)]<br />
1 2 3 4<br />
1 1 2 3 4<br />
2 1 2 3 4<br />
3 3 3 4 4<br />
4 3 3 4 4<br />
Tableau 37 - Évaluation d’un indicateur d’attaque chimique sur la<br />
canalisation à vérifier par investigation [24]<br />
Une autre approche se base sur l’évaluation des défauts issus de<br />
l’inspection télévisée des tronçons [24] selon la grille d’évaluation<br />
suivante :<br />
Niveau d’attaque<br />
chimique<br />
Défauts selon EN 13508-2<br />
1<br />
2<br />
BBB B/C (dépôts adhérents : graisse ou<br />
encrassement - par exemple organismes attachés<br />
à la paroi de la canalisation)<br />
3 BAN (conduite poreuse)<br />
4<br />
BAF B/C/D (dégradation de surface : écaillage,<br />
granulats exposés, granulats déchaussés)<br />
BAK B (décoloration du revêtement)<br />
Tableau 38 - Évaluation d’un indicateur d’attaque chimique sur la<br />
canalisation constaté par investigation [24]<br />
Une troisième approche relie directement le risque d’attaque<br />
chimique à la présence de H 2 S dont le niveau de gravité est lié à<br />
l’indicateur d’écoulement garanti. On peut résumer cette approche<br />
dans le tableau 39 applicable aux matériaux différents du PVC (et,<br />
par extension, aux plastiques) [34] qui indique les corrélations<br />
entre les quatre niveaux de gravité des trois indicateurs.<br />
- 64 -
Niveau de gravité de<br />
l’écoulement ralenti<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Vitesse<br />
d’écoulement<br />
comprise entre<br />
0,9 m/s et 5 m/s<br />
section pleine<br />
Vitesse<br />
d’écoulement<br />
comprise entre<br />
5 m/s et 7,5 m/s<br />
section pleine<br />
Vitesse<br />
d’écoulement<br />
comprise entre<br />
0,3 m/s et 0,9 m/s<br />
section pleine<br />
Vitesse<br />
d’écoulement<br />
inférieure à<br />
0,3 m/s section<br />
pleine<br />
Niveau de gravité<br />
de la présence d’H2S<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Pas de formation<br />
de H 2 S<br />
Faible dégagement<br />
de H 2 S<br />
Dégagement<br />
significatif de H 2 S<br />
Dégagement<br />
significatif de H 2 S<br />
avec attaque<br />
chimique à l’intrados<br />
de la canalisation et<br />
danger pour le<br />
personnel<br />
Niveau de gravité<br />
des attaques<br />
chimiques<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Pas d’attaque<br />
chimique<br />
Traces d’une 1 re<br />
agression<br />
chimique<br />
Attaque<br />
chimique de 10<br />
à 20 % de la<br />
longueur du<br />
tronçon<br />
Attaque<br />
chimique de 10<br />
à 20 % de la<br />
longueur du<br />
tronçon<br />
Tableau 39 - Évaluation d’un indicateur d’attaque chimique sur canalisation<br />
par approche hydraulique [34]<br />
La vitesse d’écoulement peut être estimée sur la base de la gravité<br />
de la flache de la canalisation et de son niveau d’obstruction.<br />
Ces trois modèles de prédiction d’attaques chimiques sont<br />
applicables aux seuls matériaux à base de ciment.<br />
2.4.4. Abrasion L’abrasion des canalisations est un défaut identifié comme<br />
spécifique des tuyaux en matériaux à base de ciment (béton et<br />
fibre ciment) ou revêtus de mortier de ciment (fonte et acier). En<br />
réseau d’<strong>assainissement</strong>, cette dégradation des matériaux<br />
cimentaires est essentiellement attribuée au transport d’eaux très<br />
chargées en matières solides, aux vitesses d’écoulement<br />
importantes qui peuvent être dues à une pente trop élevée. Cette<br />
analyse pourrait expliquer en partie des résultats constatés lors<br />
d’études patrimoniales de réseau (voir § 2.2.3) sur une plus<br />
grande durabilité des conduites en béton posées à une pente<br />
comprise entre 1 et 5 % que celles de pente supérieure.<br />
Des modèles ont été élaborés pour approcher l’abrasion interne<br />
des canalisations.<br />
Il a été proposé d’évaluer le risque de dégradation par abrasion en<br />
fonction [24] :<br />
- de l’état de santé général de la canalisation traduit en classe<br />
d’état prévisible selon le modèle de dégradation retenu pour le<br />
réseau EDS ;<br />
- de la sensibilité du matériau à une attaque chimique ABR1 :<br />
notation binaire 1/4, 4 pour les matériaux sensibles à une<br />
attaque chimique (béton, béton armé, fibre ciment et fonte) ;<br />
- 65 -
- des vitesses d’écoulement importantes et de la charge en<br />
matières solides des effluents ABR2 ;<br />
en appliquant le tableau suivant:<br />
EDS<br />
ABR1 * ABR2 1 2 3 4<br />
Matériau non sensible à l’abrasion<br />
(ABR1 = 1)<br />
Matériau sensible à l’abrasion<br />
(ABR1 = 4) et vitesse d’écoulement<br />
élevée (ABR2 = 2)<br />
Matériau sensible à l’abrasion<br />
(ABR1 = 4) et vitesse d’écoulement<br />
élevée et effluent très chargé en<br />
matières solides (ABR2 = 3)<br />
1 1 1 1<br />
1 2 3 4<br />
2 3 4 4<br />
Tableau 40 - Évaluation du risque de dégradation par abrasion sur la<br />
canalisation à vérifier par investigation [24]<br />
Une autre approche se base sur l’évaluation des défauts issus de<br />
l’inspection télévisée des tronçons [24] et l’appréciation de la<br />
gravité des défauts de type BAF A, dégradation de surface par<br />
abrasion, de toute nature :<br />
- A (rugosité accrue) ;<br />
- B (écaillage) ;<br />
- C (granulats exposés) ;<br />
- D (granulats déchaussés) ;<br />
- E (granulats manquants) ;<br />
- F (armature visible) ;<br />
- G (armature dépassant de la surface) ;<br />
- H (armature corrodée) ;<br />
- I (paroi manquante) ;<br />
- J (produits corrosifs sur la surface) ;<br />
- Z (autres dégradations de surface).<br />
Ce modèle ne prend pas en compte le risque de dégradation par<br />
abrasion pour les tuyaux matériaux non cimentaires.<br />
2.5. Conclusion Dans le cadre de la gestion patrimoniale des réseaux, le suivi de<br />
l’état des canalisations et l’application de modèles de dégradation<br />
peuvent permettre de rapprocher les performances attendues par<br />
les exploitants d’un réseau en béton de ces performances constatées<br />
ou prévisibles.<br />
La synthèse des résultats d’études patrimoniales de réseaux<br />
permet de dégager des tendances :<br />
- les canalisations posées sous les plus faibles hauteurs de<br />
couvertures présentent le comportement le plus critique ;<br />
- 66 -
- les canalisations soumises à un trafic important vieillissent plus<br />
rapidement que les autres, surtout si les hauteurs de<br />
couvertures sont faibles ;<br />
- les canalisations sous voies secondaires sont moins <strong>durable</strong>s<br />
que les canalisations sous voies principales ;<br />
- les canalisations d’eaux pluviales sont plus pérennes que les<br />
canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />
- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />
maritime ;<br />
- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />
5 % sont plus <strong>durable</strong>s ;<br />
- les canalisations de diamètres les plus faibles sont les moins<br />
<strong>durable</strong>s ;<br />
- la période de pose (année de pose par exemple) semble un<br />
critère plus pertinent que l’âge des canalisations pour estimer le<br />
vieillissement des ouvrages.<br />
Concernant les résultats des canalisations selon leur matériau<br />
constitutif, les conduites en béton présentent de bonnes<br />
performances tant en ce qui concerne leur durée de vie, leurs âges<br />
médians de transition entre états de dégradation, leur pourcentage<br />
de déficience ou le pourcentage d’intervention d’urgence sur<br />
réseau.<br />
L’analyse des méthodes d’évaluation des canalisations en béton<br />
permet d’identifier des défauts plus fréquents ou spécifiques aux<br />
tuyaux en béton ou aux tuyaux à base de ciment. Des modèles de<br />
prévision de l’état des réseaux proposent des procédures de<br />
quantification et des mécanismes d’évolution des défauts ou<br />
dysfonctionnements des canalisations en béton.<br />
L’évaluation de la sensibilité des produits en béton à certains<br />
paramètres (attaque chimique et abrasion par exemple) et le<br />
niveau de criticité de certains défauts (fissuration circulaire ou<br />
infiltration par exemple) résulte de la combinaison d’approches<br />
paramétrées déterministes, de la comparaison avec des avis<br />
d’experts et des premiers résultats issus de l’expérience acquise<br />
sur quelques réseaux d’<strong>assainissement</strong> suivis dans le cadre de<br />
politique de gestion patrimoniale. Elle nécessite un<br />
approfondissement pour une prise en compte adaptée des tuyaux<br />
en béton.<br />
La capitalisation de résultats de terrain devrait permettre de<br />
rapprocher les prévisions des modèles de dégradations de l’état<br />
constaté des réseaux. La pertinence des hypothèses formulées<br />
sur la performance des canalisations en béton pourra ainsi être<br />
évaluée.<br />
- 67 -
2.6. Bibliographie<br />
[1] AAS 27 Financial Reporting by Local Government.<br />
Australian Accounting Standard ; 1996.<br />
[2] AAS 4 Depreciation.<br />
Australian Accounting Standard ; 1997.<br />
[3] ALLOUCHE E.N., FREURE P.<br />
Management and maintenance practices for storm and<br />
sanitary sewers in Canadian Municipalities<br />
University of Western Ontario, ICLR Research ; 2002.<br />
[4] Analyse des principales causes de pathologie des ouvrages<br />
d’<strong>assainissement</strong>.<br />
Rapport 06.P, CERIB ; 2005.<br />
[5] Application des notions de fiabilité à la gestion des ouvrages<br />
existants.<br />
Association Française de Génie Civil, Presses des Ponts et<br />
Chaussées ; 2003.<br />
[6] Association Suisse des professionnels de la protection de<br />
l’eau.<br />
www.vsa.ch ; 2006.<br />
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Condition of Drainage Systems Outside Building.<br />
ATV ; 1999.<br />
[8] BAUR R.<br />
Selektive Inspectionsplanung und Prognostische<br />
Sanierungstrategien für Abwassernetze.<br />
Wiener Mitteilungen (2001) Band 168 ; 2001.<br />
[9] BAUR R., HERZ R.<br />
Selective inspection planning with ageing forecast for sewer<br />
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TU Dresden ; 2002.<br />
[10] BAUR R., HERZ R., KROPP I.<br />
Care S - Multi Criteria Decision Support.<br />
Care S D19 Paper ; 2005.<br />
[11] BENSLIMANE I.<br />
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AGEC, exposé des principes généraux ; 2005.<br />
[12] BERLAND J.M., JUERY C.<br />
Inventaire et scénario de renouvellement du patrimoine<br />
d’infrastructures des services publics d’eau et<br />
d’<strong>assainissement</strong> - Synthèse.<br />
Office International de l’eau, Ministère de l’écologie et du<br />
développement <strong>durable</strong> ; 2003.<br />
[13] BERLAND J.M., JUERY C.<br />
Inventaire et scénario de renouvellement du patrimoine<br />
d’infrastructures des services publics d’eau et<br />
d’<strong>assainissement</strong> - Rapport final.<br />
Office International de l’eau, Ministère de l’écologie et du<br />
développement <strong>durable</strong> ; 2003.<br />
[14] BURGESS E.H.<br />
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- 68 -
[15] CHERGUI S.<br />
Le vieillissement des réseaux d’<strong>assainissement</strong> : méthodologie<br />
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CEMAGREF/ENGEES ; 1996.<br />
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Deterioration, Depreciation and Serviceability of Stormwater<br />
Pipes.<br />
Stormwater Industry Association 2002 Conference on Urban<br />
Sormwater management ; 2002.<br />
[17] EN 13508-1 - État des réseaux d'évacuation et<br />
<strong>d'<strong>assainissement</strong></strong> à l'extérieur des bâtiments - Partie 1 :<br />
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2004.<br />
[18] EN 13508-2 - Condition des réseaux d'évacuation et<br />
<strong>d'<strong>assainissement</strong></strong> à l'extérieur des bâtiments - Partie 2 :<br />
système de codage de l'inspection visuelle.<br />
2003.<br />
[19] GREAY B.<br />
Progress toward an asset management plan of drainage<br />
system for a local government in Western Australia.<br />
APWA International Public Works Congress ; 2001.<br />
[20] HERZ R., KRUG R.<br />
Sanierungsbedarf und Sanierungstrategien für<br />
Abwassernetze<br />
TU Dresden ; 2001.<br />
[21] HÖROLD S.<br />
Hochrechnung des Zustands von Kanalhaltungen aus<br />
Inspektionsbefunden, dargestellt für ein Teilnetz der<br />
Stadtentwässerung Dresden.<br />
TU Dresden.<br />
[22] L’<strong>assainissement</strong> en France en 1998 et 2001.<br />
Les dossiers IFEN n° 3 ; IFEN ; 2006.<br />
[23] LAFFRECHINE K.<br />
Base de données urbaines pour optimiser la gestion de<br />
réseaux <strong>d'<strong>assainissement</strong></strong> non-visitables.<br />
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[24] LE GAUFFRE P., JOANNIS C., BREYSSE D., GIBELLO C.,<br />
DESMULIIEZ J.J.<br />
Gestion patrimoniale des réseaux d’<strong>assainissement</strong> urbains :<br />
guide méthodologique.<br />
REREAU, Éditions Tec et Doc Lavoisier ; 2005.<br />
[25] Les ouvrages d’<strong>assainissement</strong> non visitables.<br />
Fiches pathognomoniques, TSM n° 10 ; octobre 1999.<br />
[26] LESAGE D.<br />
Gestion de patrimoine d’un réseau d’<strong>assainissement</strong> au<br />
travers d’un programme d’études sur la pathologie des<br />
ouvrages avec sa démarche globale d’auscultation à la<br />
réhabilitation dénommée DAR.<br />
Conseil Général de Seine-Saint-Denis ; FSTT ; 2005.<br />
[27] Local Government Asset Accounting Manual.<br />
Department of Local Government - version 4 ; 1999.<br />
[28] MacLEOD C.W.<br />
Optimization of Sewer Infrastructure Rehabilitation Planning.<br />
University of Alberta ; 2000.<br />
- 69 -
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WRc ; 2004.<br />
[30] McDONALD S.E, ZHAO J.Q.<br />
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NRC/CNRC ; 2001.<br />
[31] McPHERSON R.<br />
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AWA Queensland Regional Conference, Gold Coast ; 2001.<br />
[32] Pr EN 752 : 2005 - Réseau d’évacuation et d’<strong>assainissement</strong><br />
à l’extérieur des bâtiments.<br />
Document TC 165 soumis à enquête ; 2006.<br />
[33] Réhabilitation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> en zone rurale<br />
Document technique FNDAE n° 32 ; 2004.<br />
[34] VASCONCELOS E.C.<br />
Outils d’aide à la gestion du patrimoine réseau<br />
d’<strong>assainissement</strong> non visitable.<br />
Université Bordeaux 1 ; 2005.<br />
[35] YANG Y.<br />
Statistical Models for Assessing Sewer Infrastructure<br />
Inspection Requirements.<br />
University of Alberta ; 1999.<br />
- 70 -
Annexe 1 – Défauts<br />
applicables<br />
aux tuyaux<br />
en béton<br />
dans une approche<br />
pathognomonique<br />
Le tableau ci-dessous présente les défauts applicables aux<br />
canalisations en béton issus de fiches pathognomoniques établies<br />
pour les ouvrages d’<strong>assainissement</strong> non visitables [25].<br />
Symptômes (*)<br />
Emboîtement insuffisant<br />
Emboîtement désaxé<br />
Emboîtement décentré<br />
Déboîtement longitudinal<br />
Déboîtement désaxé<br />
Emboîtement décentré<br />
Déviation angulaire<br />
Épaufrure à l’assemblage<br />
Joint défectueux<br />
Modification du profil en long<br />
Contre-pente<br />
Flache<br />
Modification angulaire en plan<br />
Infiltration - Suintement<br />
Joints de toute nature<br />
Ruissellement - Jaillissement<br />
Joints de toute nature<br />
Infiltration - Concrétions<br />
Joints de toute nature<br />
Ex-filtration<br />
Fissure longitudinale fermée ou<br />
ouverte<br />
Fissure transversale fermée ou<br />
ouverte<br />
Matériaux affectés<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Béton, béton armé, amiante-ciment,<br />
fonte revêtue mortier<br />
Tous matériaux assemblés avec<br />
des joints élastomères<br />
Tous matériaux<br />
Tous matériaux<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement et tous matériaux non<br />
rigides<br />
Structure : canalisation en béton et<br />
en maçonnerie<br />
Canalisations en béton<br />
Structure : canalisation en béton et<br />
en maçonnerie<br />
Canalisations en béton<br />
Structure : canalisation en béton et<br />
en maçonnerie<br />
Canalisations en béton<br />
Tous matériaux ou assemblages<br />
présentant des défauts d’étanchéité<br />
Béton armé et non armé, grès<br />
vernissé<br />
Tuyau de grande longueur et de<br />
petit diamètre en béton armé ou<br />
non armé ou fibres ciment<br />
Observations spécifiques aux<br />
tuyaux en béton<br />
Défaut majeur pour les tuyaux en<br />
béton<br />
Défaut majeur pour les tuyaux en<br />
béton<br />
Défaut majeur pour les tuyaux en<br />
béton<br />
Défaut majeur pour les tuyaux en<br />
béton<br />
Tuyau de grande longueur et de<br />
petit diamètre en béton armé<br />
- 71 -
Fissure hélicoïdale fermée ou<br />
ouverte<br />
Fissures multiples fermées ou<br />
ouvertes<br />
Effondrement partiel ou total<br />
Écrasement vertical ou latéral,<br />
affaissement de voûte<br />
Béton armé et non armé, grès<br />
vernissé, PVC<br />
Béton armé et non armé, grès<br />
vernissé, PVC<br />
Tous matériaux<br />
Tous matériaux<br />
En particulier béton non armé et<br />
grès<br />
Éclatement à l’emboîture Tous matériaux En particulier béton armé et grès<br />
Perforation<br />
Corrosion partielle ou totale<br />
Abrasion partielle ou totale<br />
Tous matériaux<br />
Tous matériaux à base de ciment<br />
(béton, fibre ciment) ou revêtus<br />
ciment (fonte)<br />
Le plus souvent matériaux à base<br />
de ciment (béton, fibre ciment) ou<br />
revêtus ciment (fonte)<br />
Armatures visibles Béton armé Béton armé<br />
Défauts d’aspect<br />
Dépôts de sédiments, de résidus de<br />
chantier ou de graisses<br />
Concrétions<br />
Joints de toute nature<br />
Obstruction partielle ou totale par<br />
racines ou radicelles<br />
Branchement, branchement<br />
pénétrant, branchement en retrait,<br />
percement pour branchement<br />
Pénétration d’élément extérieur<br />
Tous matériaux<br />
Tous matériaux<br />
Structure : canalisation en béton et<br />
en maçonnerie<br />
Canalisation en béton<br />
Tous matériaux assemblés par<br />
emboîtement, en particulier béton.<br />
Les matériaux plastiques sont<br />
moins affectés<br />
Tous matériaux<br />
Tous matériaux, les canalisations<br />
métalliques sont moins affectées<br />
Tous matériaux à base de ciment<br />
Le plus souvent matériaux à base<br />
de ciment<br />
En particulier béton<br />
Tableau 41 - Défauts applicables aux canalisations en béton issus de fiches pathognomoniques [25]<br />
- 72 -
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