26.01.2015 Views

Réseaux d'assainissement - assainissement durable

Réseaux d'assainissement - assainissement durable

Réseaux d'assainissement - assainissement durable

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les ÉDITIONs DU cerib<br />

Réseaux d’<strong>assainissement</strong> :<br />

gestion patrimoniale<br />

et tuyau en béton<br />

PRODUITS<br />

SYSTÈMES<br />

108.E


ISSN 0249-6224<br />

LM/MA EAN 9782857552017<br />

PO 103 / Produits - Systèmes<br />

Réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> :<br />

gestion patrimoniale<br />

et tuyaux en béton<br />

Réf. 108.E<br />

septembre 2007<br />

par<br />

Lionel MONFRONT


Avant-propos<br />

Ce rapport est articulé en deux parties :<br />

− la première partie est destinée au lecteur qui souhaite apprécier très rapidement si l'étude évoquée<br />

le concerne, et donc si les méthodes proposées ou si les résultats indiqués sont directement<br />

utilisables pour son entreprise ;<br />

− la deuxième partie de ce document est plus technique ; on y trouvera donc tout ce qui intéresse<br />

directement les techniciens de notre industrie.<br />

© CERIB – 28 Épernon<br />

108.E – septembre 2007 - ISSN 0249-6224 – EAN 9782857552017<br />

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous<br />

procédés réservés pour tous pays<br />

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41,<br />

d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé<br />

du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les<br />

analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute<br />

représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement<br />

de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1 er de<br />

l’article 40).<br />

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit,<br />

constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du<br />

Code pénal.


SOMMAIRE<br />

Résumé.................................................................................................................. 5<br />

1. Synthèse de l’étude........................................................................................ 7<br />

1.1. Gestion patrimoniale et management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong> 7<br />

1.2. Modèles de dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong>................................. 8<br />

1.3. Principes et méthodes d’évaluation des performances des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> ................................................................................................ 9<br />

1.4. Analyse des méthodes d’évaluation des performances appliquées<br />

aux réseaux d’<strong>assainissement</strong> en béton........................................................... 10<br />

2. Dossier de recherche..................................................................................... 11<br />

Introduction ................................................................................................................ 11<br />

2.1. Gestion patrimoniale et management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong> 12<br />

2.1.1. État et valeur du patrimoine, amortissement et durées de vie ............................ 12<br />

2.1.2. L’apport du management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong>.......................... 17<br />

2.2. Modèles de dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> ................................ 18<br />

2.2.1. Modèles déterministes ........................................................................................... 19<br />

2.2.2. Modèles empiriques ............................................................................................... 19<br />

2.2.3. Résultats d’études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong> : approche<br />

mono paramétrique ................................................................................................ 25<br />

2.2.4. Résultats d’études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong> : approche<br />

multiparamétrique .................................................................................................. 41<br />

2.2.5. Analyse des résultats d’études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong>........ 45<br />

2.3. Principes et méthodes d’évaluation des performances des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> ................................................................................................ 46<br />

2.3.1. Évaluation de l’impact de défaillances des réseaux d’<strong>assainissement</strong>.................. 46<br />

2.3.2. Méthodes de diagnostic et d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> ............... 49<br />

2.4. Analyse des méthodes d’évaluation des performances appliquées<br />

aux réseaux d’<strong>assainissement</strong> en béton........................................................... 56<br />

2.4.1. Prise en compte de la fissuration dans les tuyaux en béton.................................. 57<br />

2.4.2. Prise en compte de l’infiltration dans les tuyaux en béton ..................................... 59<br />

2.4.3. Corrosion ................................................................................................................ 63<br />

2.4.4. Abrasion ................................................................................................................. 65<br />

2.5. Conclusion........................................................................................................... 66<br />

2.6. Bibliographie ....................................................................................................... 68<br />

Annexe 1 – Défauts applicables aux tuyaux en béton dans une approche<br />

pathognomonique ................................................................................. 71


Résumé<br />

Dans le cadre du management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong>, des outils de<br />

gestion patrimoniale des réseaux, de suivi de leur fonctionnement et d’aide à la<br />

décision en matière d’entretien, de réhabilitation ou de renouvellement sont<br />

développés. Ces outils permettront, à terme, d’évaluer les performances de réseaux<br />

par types et de juger l’aptitude à l’emploi des canalisations en fonction de leurs<br />

matériaux constitutifs.<br />

Cette étude présente des principes et des méthodes d’évaluation des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> destinés à approcher l’évolution de leur comportement dans le<br />

temps. Elle identifie des modèles de dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong>. Elle<br />

présente et analyse les résultats d’études patrimoniales.<br />

Elle analyse les modèles d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> et les processus<br />

identifiés de perte de performance appliqués aux tuyaux en béton.<br />

Les axes à approfondir pour une prise en compte adaptée des tuyaux en béton dans<br />

les méthodes d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> sont identifiés.<br />

Summary<br />

Within the framework of integrated management of sewer networks, asset<br />

management tools (which includes, operational follow-up, decision making assistance<br />

in terms of maintenance, rehabilitation or renewal), are being developed.<br />

In the long term, these tools will make it possible to evaluate the performance of<br />

sewer networks by type, and also to analyse the serviceability of sewer and drainage<br />

infrastructures according to their constitutive materials.<br />

This study presents theories and methods of evaluation of sewer systems that are<br />

intended to give an understanding of their behaviour. Whilst models of degradation<br />

of sewer networks are identified, results from asset studies are also analysed.<br />

Another aspect of this study discusses sewer network evaluation models and loss of<br />

performance processes that have been identified are then applied to concrete pipes.<br />

This study also presents the specific areas to be researched further in relation to the<br />

sewer network methods of evaluation, specifically adapted to concrete pipelines.<br />

- 5 -


1. Synthèse de l’étude<br />

Dans le cadre du management intégré des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong>, des outils de gestion patrimoniale des réseaux,<br />

de suivi de leur fonctionnement et d’aide à la décision en matière<br />

d’entretien, de réhabilitation ou de renouvellement sont<br />

développés. Ces outils permettront à terme d’évaluer les<br />

performances de réseaux par types et, par exemple, de juger<br />

l’aptitude à l’emploi des produits en fonction des matériaux<br />

constitutifs des canalisations.<br />

Ces outils sont basés généralement sur le recensement<br />

d’informations factuelles (caractéristiques réseaux, performances<br />

constatées, défauts identifiés, incidents…). Toutefois, le choix de<br />

certaines données dépend de la nature des produits et de leur<br />

comportement supposé (par exemple : fissuration, érosion, attaque<br />

de paroi…).<br />

Ces outils ayant une fonction d’aide à la décision en matière de<br />

gestion patrimoniale, ils intègrent des modèles de dégradations<br />

(causes possibles pour une observation donnée, évolution<br />

possible dans le temps), qui prennent en compte, lorsque c’est<br />

pertinent, la nature des produits et notamment des tuyaux.<br />

Cette étude comprend deux parties et a pour objet :<br />

‣ 1 re partie<br />

- d’identifier les modèles de dégradation des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> et de présenter et analyser les résultats<br />

d’études patrimoniales réalisées ;<br />

- de présenter les principes et méthodes d’évaluation des<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong> et leurs conséquences en terme de<br />

gestion patrimoniale et d’appréciation de l’aptitude à l’emploi de<br />

différents types de canalisations ;<br />

- d’analyser les modèles d’évaluation des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> et les processus identifiés de perte de<br />

performance appliqués aux tuyaux en béton ;<br />

‣ 2 e partie<br />

- d’évaluer la pertinence de ces modèles aux produits en béton<br />

de réseaux existants, dans des agglomérations ou un syndicat<br />

d’<strong>assainissement</strong>, et connaître les résultats concrets en terme<br />

de performance des produits en béton.<br />

Ce rapport concerne la première partie de l’étude. Il ne traite pas<br />

des ouvrages de visite ou d’inspection : regards et boîtes de<br />

branchement.<br />

1.1. Gestion<br />

patrimoniale<br />

et management<br />

intégré des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

La connaissance des réseaux d’<strong>assainissement</strong> n’est que<br />

partielle : elle se base sur des estimations et non sur une<br />

connaissance exhaustive des réseaux. En France, en 2001, le<br />

réseau collectif d’eaux usées domestiques et pluviales comprenait<br />

environ 329 000 km de canalisations : 250 000 km destinées au<br />

transport des eaux usées, en systèmes unitaires ou séparatifs et<br />

79 000 km pour l’évacuation des eaux pluviales.<br />

- 7 -


Estimé en valeur de remplacement, ceci représente un capital de<br />

l’ordre de 76 milliards d’euros. L’âge de la majeure partie des<br />

réseaux d’eaux usées, zones rurales et urbaines confondues, est<br />

évalué à moins de 55 ans.<br />

La réglementation française impose l’amortissement des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> et propose des cadences réglementaires<br />

d’amortissement de 50 à 60 ans pour les réseaux d’<strong>assainissement</strong>.<br />

Toutefois, le taux de renouvellement des canalisations actuel<br />

conduirait à des durées d’exploitation plus longues pouvant<br />

atteindre 80 voire 100 ans.<br />

Il est donc nécessaire, dans ce cadre, de pouvoir évaluer la durée<br />

de vie des réseaux et prévoir l’évolution de leur état tant du point<br />

de vue structurel qu’opérationnel ou en terme d’impact.<br />

La gestion patrimoniale et le management intégré permettent de<br />

bâtir des stratégies d’entretien, de réhabilitation et de<br />

renouvellement des réseaux.<br />

1.2. Modèles<br />

de dégradation<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

Le linéaire considérable que constitue les réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> ne permet pas leur connaissance exhaustive qui<br />

nécessiterait des moyens très importants d’inspection. L’évaluation<br />

de la dégradation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> se base donc sur<br />

une approche statistique. Ceci conduit à des modèles basés sur<br />

une approche probabiliste qui ne permet pas de prévoir le<br />

comportement individuel de tronçons particuliers mais d’apprécier<br />

une probabilité de défaillance sur le réseau.<br />

Deux types de modèles permettent de comprendre ou de simuler<br />

la dégradation d’un réseau :<br />

- ceux basés sur une approche déterministe identifiant les<br />

probabilités d’état des canalisations résultant de facteurs de<br />

vieillissement ;<br />

- ceux basés sur une approche statistique des probabilités de<br />

changements d’état des tronçons de canalisations traitant<br />

empiriquement la dégradation comme un phénomène aléatoire<br />

sans prise en compte des causes.<br />

Les approches du vieillissement des canalisations d’<strong>assainissement</strong><br />

sont multiples et traduisent des priorités patrimoniales et<br />

opérationnelles diverses :<br />

- durées de vie des canalisations ;<br />

- pourcentage de déficience ;<br />

- âges médians de passage d’un état de la canalisation à un<br />

autre ;<br />

- proportion de canalisations se trouvant dans un état dégradé<br />

critique ;<br />

- pourcentages d’intervention d’urgence sur les ouvrages.<br />

Aucune approche ne peut être considérée comme universelle<br />

puisque chacune traduit des objectifs et des priorités définis sur la<br />

base de l’évaluation de l’impact d’une défaillance du réseau<br />

d’<strong>assainissement</strong>.<br />

- 8 -


La synthèse de résultats issus d’études patrimoniales menées sur<br />

la base de différents modèles permet de dégager des tendances :<br />

- les canalisations posées sous les plus faibles hauteurs de<br />

couvertures présentent le comportement le plus critique ;<br />

- les canalisations soumises à un trafic important vieillissent plus<br />

rapidement que les autres, surtout si les hauteurs de<br />

couvertures sont faibles ;<br />

- les canalisations sous voies secondaires sont moins <strong>durable</strong>s<br />

que les canalisations sous voies principales ;<br />

- les canalisations d’eaux pluviales sont plus pérennes que les<br />

canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />

- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />

maritime ;<br />

- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />

5 % sont plus <strong>durable</strong>s ;<br />

- les canalisations de diamètres les plus faibles sont les moins<br />

<strong>durable</strong>s ;<br />

- la période de pose (année de pose par exemple) semble un<br />

critère plus pertinent que l’âge des canalisations pour estimer le<br />

vieillissement des ouvrages.<br />

Concernant les résultats des canalisations selon leur matériau<br />

constitutif, les conduites en béton présentent de bonnes<br />

performances tant en ce qui concerne leur durée de vie, leurs âges<br />

médians de transition entre états de dégradation, leur pourcentage<br />

de déficience ou le pourcentage d’intervention d’urgence sur<br />

réseau.<br />

1.3. Principes<br />

et méthodes<br />

d’évaluation<br />

des performances<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

La gestion patrimoniale des réseaux se base sur une prise en<br />

compte plus ou moins complète des facteurs d’impact, de<br />

dysfonctionnement, des constats des diagnostics structurels et des<br />

observations faites sur le réseau suite à des campagnes d’inspection.<br />

Des modèles de gestion très complets ont été initiés et continuent<br />

d’être développés.<br />

La méthode d’inspection la plus couramment employée est<br />

l’inspection visuelle et télévisuelle sur laquelle se basent la plupart<br />

des méthodes d’évaluation des réseaux. Elle présente l’avantage<br />

de la simplicité de mise en œuvre et permet d’établir un premier<br />

état de la conduite dans des conditions économiques.<br />

Différentes méthodes d’évaluation ont été élaborées se basant sur<br />

les résultats d’inspections visuelles et télévisuelles. Elles<br />

définissent des critères de prise en compte de ces observations :<br />

- défauts à retenir pour l’évaluation d’un tronçon de canalisation ;<br />

- gravité et seuils de quantification des défauts ;<br />

- combinaison des défauts multiples.<br />

Une grande majorité de défauts retenus sont communs à l’ensemble<br />

des méthodes mais l’appréciation de leur gravité et leur<br />

quantification peut différer notablement. Ceci traduit des priorités<br />

implicites données en terme d’évaluation des défauts (largeur des<br />

fissures dans une approche plus structurelle et présence de fuite<br />

au niveau de la fissure dans une approche plus hydraulique par<br />

exemple) et des différences d’appréciation de la gravité des<br />

- 9 -


défauts (une fissure longitudinale peut être considérée comme<br />

plus grave ou non qu’une fissure circulaire selon les méthodes par<br />

exemple).<br />

Les systèmes de notation retenus dans les diverses méthodes<br />

sont différents : notation linéaire, exponentielle ou priorité donnée<br />

au pire défaut sur un tronçon sans considération des autres. Ceci<br />

peut conduire à des conclusions différentes selon les méthodes<br />

pour un défaut donné.<br />

1.4. Analyse<br />

des méthodes<br />

d’évaluation<br />

des performances<br />

appliquées<br />

aux réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

en béton<br />

L’analyse des méthodes d’évaluation des canalisations en béton<br />

permet d’identifier des défauts plus fréquents ou spécifiques aux<br />

tuyaux en béton ou aux tuyaux à base de ciment. Des modèles de<br />

prévision de l’état des réseaux proposent des procédures de<br />

quantification et des mécanismes d’évolution des défauts ou<br />

dysfonctionnements des canalisations en béton. L’évaluation de la<br />

sensibilité des produits en béton à certains paramètres (attaque<br />

chimique et abrasion par exemple) et le niveau de criticité de<br />

certains défauts (fissuration circulaire ou infiltration par exemple)<br />

résulte de la combinaison d’approches paramétrées déterministes,<br />

de la comparaison avec des avis d’experts et des premiers<br />

résultats issus de l’expérience acquise sur quelques réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> suivis dans le cadre de politique de gestion<br />

patrimoniale. Elle nécessite un approfondissement pour une prise<br />

en compte adaptée des produits en béton.<br />

La capitalisation des résultats de terrain devrait permettre de<br />

rapprocher les prévisions des modèles de dégradations de l’état<br />

constaté des réseaux. La pertinence des hypothèses formulées<br />

sur la performance des canalisations en béton pourra ainsi être<br />

évaluée.<br />

- 10 -


2. Dossier de recherche<br />

Introduction Dans le cadre du management intégré des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong>, des outils de gestion patrimoniale des réseaux,<br />

de suivi de leur fonctionnement et d’aide à la décision en matière<br />

d’entretien, de réhabilitation ou de renouvellement sont<br />

développés. Ces outils permettront, à terme, d’évaluer les<br />

performances de réseaux par types et, par exemple, de juger<br />

l’aptitude à l’emploi des produits en fonction des matériaux<br />

constitutifs des canalisations.<br />

Ces outils sont basés généralement sur le recensement<br />

d’informations factuelles (caractéristiques réseaux, performance<br />

constatée, défauts identifiés, incidents…). Toutefois, le choix de<br />

certaines données dépend de la nature des produits et de leur<br />

comportement supposé (par exemple : fissuration, érosion, attaque<br />

de paroi…).<br />

Ces outils ayant une fonction d’aide à la décision en matière de<br />

gestion patrimoniale, intègrent des modèles de dégradations<br />

(causes possibles pour une observation donnée, évolution<br />

possible dans le temps), qui prennent en compte, lorsque c’est<br />

pertinent, la nature des produits et notamment des tuyaux.<br />

Cette étude a pour objet :<br />

- d’identifier les modèles de dégradation des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> et de présenter et analyser les résultats<br />

d’études patrimoniales réalisées ;<br />

- de présenter les principes et méthodes d’évaluation des<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong> et leurs conséquences en terme de<br />

gestion patrimoniale des réseaux et d’appréciation de l’aptitude<br />

à l’emploi de différents types de canalisations ;<br />

- d’analyser les modèles d’évaluation des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong>, les processus identifiés de perte de<br />

performance appliqués aux tuyaux en béton.<br />

Cette étude ne traite pas des ouvrages de visite ou d’inspection :<br />

regards et boîtes de branchement.<br />

- 11 -


2.1. Gestion<br />

patrimoniale<br />

et management<br />

intégré des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

2.1.1. État et valeur<br />

du patrimoine,<br />

amortissement<br />

et durées de vie<br />

État du patrimoine<br />

La connaissance des réseaux d’<strong>assainissement</strong> est partielle et se<br />

base sur des estimations et non une connaissance exhaustive des<br />

réseaux. Il a néanmoins été évalué qu’en 2001 les réseaux d’eaux<br />

usées, unitaires ou séparatifs, représentaient en France environ<br />

250 000 km de canalisations alors que ceux pour l’évacuation des<br />

eaux pluviales totalisaient 79 000 km [12][22].<br />

Peu de données ont été établies sur ces réseaux d’eaux usées<br />

concernant le diamètre des canalisations ou leurs matériaux<br />

constitutifs, contrairement aux réseaux d’adduction et de<br />

distribution d’eau qui sont mieux connus.<br />

Une segmentation a pu être réalisée selon le type de réseaux et la<br />

taille des communes :<br />

Conduites<br />

unitaires<br />

Conduite<br />

d’eaux<br />

usées en<br />

réseau<br />

séparatif<br />

Conduite<br />

unitaire<br />

au sein<br />

d’un<br />

réseau<br />

mixte<br />

Conduite<br />

d’eaux<br />

usées au<br />

sein d’un<br />

réseau<br />

mixte<br />

Total<br />

< 400 hab. 3,44 % 1,67 % 0,49 % 0,46 % 6,06 %<br />

400 à<br />

999 hab.<br />

1 000 à<br />

1 999 hab.<br />

2 000 à<br />

3 499 hab.<br />

3 500 à<br />

9 999 hab.<br />

10 000 à<br />

19 999 hab.<br />

20 000 à<br />

49 999 hab.<br />

50 000 hab.<br />

et +<br />

3,19 % 5,09 % 2,75 % 2,80 % 13,83 %<br />

2,97 % 5,81 % 2,49 % 2,44 % 13,71 %<br />

2,43 % 5,89 % 2,29 % 2,12 % 12,73 %<br />

2,48 % 7,83 % 6,09 % 5,19 % 21,59 %<br />

1,51 % 3,34 % 3,05 % 2,80 % 10,70 %<br />

1,16 % 2,87 % 3,67 % 2,85 % 10,55 %<br />

1,95 % 1,91 % 3,98 % 3,02 % 10,86 %<br />

Total 19,13 % 34,41 % 24,81 % 21,68 % 100,03 %<br />

Tableau 1 - Répartition du linéaire en pourcentage de canalisations d’eaux<br />

usées selon le type de réseaux et la taille des communes<br />

- 12 -


Ceci représente en kilomètres de canalisations :<br />

Conduites<br />

unitaires<br />

Conduite<br />

d’eaux<br />

usées en<br />

système<br />

séparatif<br />

Conduite<br />

unitaire<br />

au sein<br />

d’un<br />

système<br />

mixte<br />

Conduite<br />

d’eaux<br />

usées au<br />

sein d’un<br />

réseau<br />

mixte<br />

Total<br />

< 400 hab. 8 600 4 175 1 225 1 150 15 150<br />

400 à<br />

999 hab.<br />

1 000 à<br />

1 999 hab.<br />

2 000 à<br />

3 499 hab.<br />

3 500 à<br />

9 999 hab.<br />

10 000 à<br />

19 999 hab.<br />

20 000 à<br />

49 999 hab.<br />

50 000 hab.<br />

et +<br />

7 975 12 725 6 875 7 000 34 575<br />

7 425 14 525 6 225 6 100 34 275<br />

6 075 14 725 5 725 5 300 31 825<br />

6 200 19 575 15 225 12 975 53 975<br />

3 775 8 350 7 625 7 000 26 750<br />

2 900 7 175 9 175 7 125 26 375<br />

4 875 4 775 9 950 7 550 27 150<br />

Total 47 825 86 025 62 025 54 200 250 075<br />

Tableau 2 - Répartition du linéaire en kilomètres de canalisations d’eaux<br />

usées selon le type de réseaux et la taille des communes<br />

L’âge des canalisations d’eaux usées varie selon leur implantation.<br />

En zone rurale, l’équipement en <strong>assainissement</strong> a eu lieu à partir de<br />

1970, le réseau est donc plutôt jeune. En ce qui concerne les zones<br />

urbaines, il est possible d’affirmer que seuls les centres-villes étaient<br />

desservis en <strong>assainissement</strong> avant la seconde guerre mondiale et<br />

qu’une petite majorité des communes de plus de 2 000 habitants<br />

était desservie par une conduite d’eaux usées ou unitaires en 1961.<br />

La majeure partie des réseaux d’eaux usées, zones rurales et<br />

urbaines confondues, a donc moins de 55 ans [12].<br />

Une étude a indiqué l’âge moyen des réseaux en 1999 :<br />

Ancienneté des ouvrages<br />

Réseaux et ouvrages associés<br />

10 ans et moins 11 %<br />

10 ans - 20 ans 32 %<br />

20 ans - 30 ans 28 %<br />

30 ans - 60 ans 19 %<br />

Plus de 60 ans 10 %<br />

Total 100 %<br />

Tableau 3 - Âge moyen des réseaux d’eaux usées en 1999 [12]<br />

Il convient toutefois de noter que la notion de réseau n’est pas<br />

clairement précisée et que l’on ignore si les pourcentages<br />

- 13 -


s’appliquent à des conduites ou à des « entités réseaux »<br />

desservant une agglomération.<br />

Estimé en valeur de remplacement, ceci représente un capital de<br />

l’ordre de 65 à 76 milliards d’euros [12]. Cette estimation ne se<br />

base pas sur une connaissance précise de canalisations<br />

identifiées et recensées mais sur les hypothèses suivantes :<br />

- l’évolution dans le temps du nombre d’habitants desservis par<br />

une conduite d’eaux usées ;<br />

- un ratio de 5,3 mètres de canalisations/habitant ;<br />

- un coût variant de 258 à 305 euros/mètre de canalisation<br />

remplacée ;<br />

- une durée de vie de 60 ans.<br />

Les scénarios de renouvellement des conduites estimés sont :<br />

Période de<br />

construction<br />

Période de<br />

renouvellement<br />

Linéaire de<br />

canalisation<br />

en km<br />

Coût en milliards<br />

d’euros<br />

Scénario<br />

pessimiste<br />

Scénario<br />

optimiste<br />

Avant 1962 avant 2022 118 600 36,17 30,6<br />

1962 à 1967 2022 à 2027 39 900 12,17 10,29<br />

1968 à 1974 2028 à 2034 37 800 11,53 9,75<br />

1975 à 1981 2035 à 2041 21 800 6,65 5,62<br />

1982 à 1989 2042 à 2049 20 800 6,34 5,37<br />

1990 à 1998 2050 à 2058 11 100 3,39 2,86<br />

Tableau 4 - Coûts estimés de renouvellement des canalisations d’eaux<br />

usées en 1999 [12]<br />

Ceci conduirait à des dépenses de renouvellement moyennes<br />

annuelles sur la période 1998-2058 variant de 1,08 à 1,27 milliard<br />

d’euros selon le scénario. Si l’on adoptait une durée de vie de<br />

80 ans, les investissements nécessaires seraient ramenés à 0,8 à<br />

0,95 milliard d’euros. Il est à noter qu’à ce jour le renouvellement<br />

des canalisations est resté marginal [13].<br />

Les hypothèses de durée de vie de 60 ou 80 ans sont de simples<br />

hypothèses destinées à bâtir des scénarios. Elles ne se basent<br />

pas sur une évaluation technique des canalisations et ne<br />

différencient pas la durée de vie selon les diamètres, les périodes<br />

de construction ou les matériaux constitutifs.<br />

Dépréciation<br />

et amortissement<br />

des canalisations :<br />

durées de vie utiles<br />

et durées<br />

de vie résiduelles<br />

La réglementation française impose l’amortissement des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong>. Toutefois, elle laisse une grande marge de<br />

manœuvre pour les services gérés par les collectivités. Elle<br />

permet l’amortissement linéaire avec annuités constantes,<br />

l’amortissement progressif avec annuités croissantes et<br />

l’amortissement dégressif avec annuités décroissantes. L’arrêté du<br />

12 août 1991 relatif à l’approbation des plans comptables<br />

applicables au service public local propose des cadences<br />

réglementaires d’amortissement de 50 à 60 ans pour les réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> auxquelles il est possible de déroger sur<br />

justifications [33].<br />

- 14 -


Dans le cadre des règles comptables applicables aux gouvernements<br />

locaux australiens [1][2], des durées de dépréciation linéaire des<br />

ouvrages ont été établies.<br />

Elles se basent sur des durées de vie utile (« useful life ») des<br />

canalisations définies comme la période au cours de laquelle la<br />

canalisation rend la totalité du service que l’on attend d’elle [27].<br />

Ces durées de vie utile sont estimées sur la base d’hypothèses<br />

relatives à la canalisation et, notamment, sur le niveau d’usage<br />

moyen projeté avec une maintenance convenable. Elles sont donc<br />

fonction de la durée de vie de projet (« design life ») mais non<br />

nécessairement la même [27].<br />

Des durées de vie résiduelle des canalisations ont également été<br />

définies. Elles correspondent à la durée de vie utile d’une<br />

canalisation à partir d’une date donnée ultérieure à la date de mise<br />

en service de la canalisation. Cette durée de vie résiduelle sera<br />

donc inférieure ou égale à la durée de vie utile de l’ouvrage. Son<br />

estimation dépendra du niveau de maintenance des canalisations.<br />

Le guide d’application des règles comptables australiennes [27]<br />

donne des durées de vie utiles indicatives pour les collecteurs<br />

d’eaux usées distinguant les matériaux constitutifs :<br />

Amiante ciment<br />

Grès<br />

PVC-U<br />

Béton<br />

Fonte ductile<br />

45 ans<br />

70 ans<br />

70 ans<br />

45 ans<br />

40 ans<br />

Tableau 5 - Durées de vie en fonctionnement indicatives selon la nature<br />

des matériaux pour l’évaluation des canalisations eaux usées<br />

australiennes [27]<br />

Il est à noter que ces durées de vie en fonctionnement indicatives ne<br />

s’appliquent pas aux canalisations d’eaux pluviales pour lesquelles<br />

une dépréciation linéaire sur 70 à 100 ans est généralement<br />

admise [16]. D’autres durées de vie, plus importantes, sont<br />

également utilisées 90 à 100 ans pour les canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> d’eaux usées.<br />

Les durées de vie utile ou résiduelle retenues pour l’amortissement<br />

des canalisations sont de caractère comptable et ne doivent être<br />

assimilées ni aux durées de vie structurelle des canalisations ni<br />

aux durées de vie en fonctionnement.<br />

Cet écart entre approche comptable et technique a été identifié :<br />

- sur la base d’approche technique empirique, combinant<br />

observations et avis d’experts [19] ayant établi une loi de<br />

dégradation pour les canalisations :<br />

- 15 -


Figure 1 - Courbe de dépréciation linéaire et courbe de dégradation<br />

supposée de canalisations d’<strong>assainissement</strong> en béton armé [19]<br />

- mais aussi sur la base de modélisations issues d’études<br />

patrimoniales localisées [16] de conduites pluviales :<br />

Figure 2 - Courbe de dépréciation linéaire et courbe de dégradation issue<br />

de la modélisation d’un réseau d’eaux pluviales [16]<br />

Dans les deux cas, l’amortissement linéaire sur 60 ou 80 ans semble<br />

pessimiste techniquement et sécuritaire d’un point de vue financier.<br />

Durées de vie<br />

structurelles<br />

et durée de vie<br />

en fonctionnement<br />

des canalisations<br />

Les durées de vie structurelle se basent sur une évaluation<br />

mécanique de la structure des canalisations.<br />

Les durées de vie en fonctionnement correspondent aux périodes<br />

pendant lesquelles le service est rendu par la canalisation : des<br />

canalisations peuvent ne plus remplir leur fonction alors qu’elles<br />

ne sont pas totalement dégradées structurellement [16]. Ceci est<br />

notamment le cas lorsque des dépôts et sédimentation ou des<br />

intrusions telles que des racines apparaissent dans les<br />

canalisations.<br />

La gestion patrimoniale des réseaux consiste à réévaluer<br />

régulièrement les durées de vie utile et résiduelle projetées sur la<br />

base des durées de vie structurelle et en fonctionnement à évaluer<br />

à partir des constats sur ouvrages.<br />

- 16 -


2.1.2. L’apport<br />

du management intégré<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

Principes du management<br />

intégré des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

Le management intégré des réseaux est le processus permettant de<br />

parvenir à un accord total concernant les réseaux d’évacuation et<br />

d’<strong>assainissement</strong> existant et en projet et d’utiliser ces informations<br />

pour développer des stratégies visant à ce que les performances<br />

hydrauliques, environnementales, structurelles et fonctionnelles<br />

répondent aux prescriptions de performance spécifiées en tenant<br />

compte des conditions futures et de l’efficacité économique [32].<br />

Ce processus comporte quatre étapes principales :<br />

- l’investigation de tous les aspects des performances des<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong> et d’évacuation ;<br />

- l’évaluation des performances par comparaison avec les<br />

prescriptions spécifiées et l’identification des causes de<br />

dysfonctionnement ;<br />

- l’élaboration d’un plan d’action ;<br />

- la mise en œuvre de ce plan.<br />

Investigation<br />

Évaluation<br />

Prescriptions de<br />

performance<br />

Élaboration du plan<br />

d’action<br />

Mise en œuvre<br />

Figure 3 - Processus de management intégré d’un réseau<br />

d’<strong>assainissement</strong> [32]<br />

Ces quatre étapes qui interagissent et forment un cycle continu,<br />

nécessitent la détermination préalable de performances et leur<br />

prioritarisation. Selon les zones d’implantation des systèmes<br />

d’<strong>assainissement</strong>, les priorités en terme d’impact peuvent être<br />

différentes : par exemple, prévenir les risques d’inondation en<br />

centre-ville ou prévenir les fuites d’effluents en zone<br />

écologiquement sensible sont deux priorités distinctes pouvant<br />

être requises pour différentes parties d’un même réseau.<br />

Les prescriptions structurelles d’une canalisation d’<strong>assainissement</strong><br />

ne constituent qu’un des éléments de performances des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong>. Ceci explique pourquoi, en terme de gestion<br />

patrimoniale, on considère la durée de vie en fonctionnement qui<br />

ne peut être assimilée à la durée de vie structurelle.<br />

À l’échelle d’un système d’<strong>assainissement</strong>, pour tenir compte des<br />

ressources limitées d’exploitation, une prioritarisation des parties du<br />

réseau à traiter orientera les actions à mener et leur planification :<br />

- 17 -


Base de données d’inventaire<br />

Évolution de l’impact<br />

Prioritarisation<br />

Fréquence des inspections<br />

futures<br />

Inspection<br />

Réhabilitation<br />

Évaluation de l’état<br />

Processus de décision des<br />

actions de réhabilitation<br />

Figure 4 - Prioritarisation des interventions dans le management intégré<br />

d’un réseau d’<strong>assainissement</strong><br />

Approche dynamique<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

Le management intégré des réseaux d’<strong>assainissement</strong> est un<br />

processus continu et dynamique :<br />

- l’état des ouvrages évolue dans le temps du fait de leur<br />

dégradation mais aussi des opérations d’entretien et de<br />

maintenance qui leur sont appliquées ainsi que des réparations<br />

et réhabilitations éventuelles ; la durée de vie n’est donc pas<br />

une fonction systématiquement décroissante et l’évaluation des<br />

performances doit en conséquence porter sur la dégradation<br />

mais aussi sur l’amélioration des ouvrages ;<br />

- la fonction des ouvrages, leur impact accepté et, donc, leurs<br />

performances requises peuvent évoluer dans le temps.<br />

Ceci explique pourquoi de nombreuses méthodes d’évaluation des<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong> ont été développées dans le cadre d’outils<br />

d’aide à la décision en matière de réparation et de réhabilitation.<br />

2.2. Modèles<br />

de dégradation<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

L’important linéaire des réseaux d’<strong>assainissement</strong> ne permet pas<br />

leur connaissance exhaustive qui nécessiterait des moyens très<br />

importants d’inspection. L’évaluation de la dégradation des<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong> se base donc sur une approche<br />

statistique. Ceci conduit à des modèles basés sur une approche<br />

probabiliste qui ne permet pas de prévoir le comportement<br />

individuel de tronçons particuliers mais d’apprécier une probabilité<br />

de défaillance sur le réseau.<br />

Deux types de modèles permettent de comprendre ou de simuler<br />

la dégradation d’un réseau :<br />

- ceux basés sur une approche déterministe identifiant les<br />

probabilités d’état des canalisations résultant de facteurs de<br />

vieillissement ;<br />

- 18 -


- ceux basés sur une approche statistique des probabilités de<br />

changements d’état des tronçons de canalisations traitant<br />

empiriquement la dégradation comme un phénomène aléatoire<br />

sans prise en compte des causes.<br />

2.2.1. Modèles<br />

déterministes<br />

Les modèles déterministes consistent à identifier les conséquences<br />

sur les réseaux de causes identifiées telles que par exemple la<br />

nature des sols environnants (portance du sol, type de sol,<br />

compactage), la présence de nappe, les charges verticales<br />

s’exerçant sur la conduite (remblai, trafic…) ou le matériau<br />

constitutif de la canalisation. Cette approche permet de relier un<br />

type de défaut ou un état structurel ou fonctionnel à un paramètre<br />

identifié. Il a ainsi été déterminé la durée de vie des tuyaux en<br />

fonction des conditions de trafic [5], le critère d’évaluation retenu<br />

étant un pourcentage de tronçons défaillants (voir § 2.2.3).<br />

Ce type d’approche rationnelle présente l’avantage de mettre en<br />

œuvre les liens de cause à effet des pathologies rencontrées sur<br />

la canalisation. Toutefois, la multiplicité des facteurs influant sur le<br />

comportement des canalisations rend difficile l’approche d’un<br />

paramètre unique indépendamment des autres. Un défaut pouvant<br />

être dû à un ou plusieurs facteurs associés ou non [4].<br />

Figure 5 - Causes possibles d’une fissure longitudinale pour un tuyau en béton armé ou fibré [4]<br />

Ces méthodes nécessitent de définir les critères de gravité des<br />

pathologies induites par les paramètres étudiés : type de défaut et<br />

quantification des défauts qui peuvent conduire à leur évaluation<br />

ou leur notation en terme de gravité.<br />

2.2.2. Modèles<br />

empiriques<br />

Les modèles empiriques ne se basent pas sur les causes mais sur<br />

les observations faites sur les canalisations. Ils consistent à<br />

déterminer l’état des canalisations et à les classer en se référant à<br />

des états de référence. Sur cette base, une analyse statistique<br />

peut être effectuée afin d’identifier les paramètres influant sur la<br />

dégradation des canalisations. Selon les méthodes d’évaluation, le<br />

nombre d’états de référence peut varier (tableau 6).<br />

- 19 -


Méthodes<br />

d’évaluation<br />

Nombre<br />

d’états<br />

LGAAM [27] 5<br />

Combes, Miczevski,<br />

Kuczera [16]<br />

NRCC [30]<br />

4<br />

6<br />

structurels<br />

(+ 6 de<br />

service)<br />

Baur [8] [20] 6<br />

SEWRAT [16] 3<br />

Ville d’Indianapolis<br />

[3]<br />

ASCE Manual of<br />

existing sewer<br />

evaluation and<br />

réhabilitation [35]<br />

Ville d’Edmonton<br />

[35]<br />

ATV M 149 [7] 5<br />

VSA [6] 5<br />

Seine-Saint-Denis<br />

[26]<br />

Burgess [14] 5<br />

5<br />

5<br />

Description des états<br />

• Proche des conditions parfaites.<br />

• Quelques détériorations superficielles.<br />

• Détérioration sérieuse nécessitant une maintenance substantielle.<br />

• Niveau de détérioration affectant la structure de l’investissement,<br />

nécessitant une reconstruction majeure ou une remise à neuf.<br />

• Détérioration rendant l’investissement hors service.<br />

• Proche des conditions parfaites.<br />

• Quelques réparations superficielles.<br />

• Détérioration sérieuse nécessitant une maintenance substantielle.<br />

• Niveau de détérioration affectant la structure de l’investissement,<br />

nécessitant une reconstruction majeure ou une remise à neuf.<br />

• Ruine ou rupture imminente.<br />

• En mauvaise condition, risque structurel élevé.<br />

• En mauvaise condition, risque structurel modéré.<br />

• En condition satisfaisante, risque structurel minimal.<br />

• Bonne condition.<br />

• Excellente condition.<br />

• De l’état neuf à une canalisation ne rendant plus le service requis ou à l’état<br />

de ruine.<br />

• Caractérisation en terme de coût d’intervention annuel :<br />

- état 3 : 20 DM/an/ml ;<br />

- état 2 : 75 DM/an/m ;<br />

- état 1 : 130 DM/an/m.<br />

DM : Deustch Mark<br />

• Bon<br />

• Acceptable<br />

• Modéré<br />

• Mauvais<br />

• Critique<br />

• Effondrement ou effondrement imminent.<br />

• Effondrement probable dans un avenir prévisible.<br />

• Effondrement improbable dans un futur proche, détérioration probable<br />

• Risque minimal d’effondrement à court terme mais possibilité de<br />

détérioration future.<br />

• (bon état)<br />

5 • Basés sur une classification des défauts observés par inspection visuelle.<br />

4<br />

• Pas de traitement nécessaire.<br />

• Réhabilitation à long terme.<br />

• Réhabilitation à moyen terme.<br />

• Réhabilitation à court terme.<br />

• Réhabilitation immédiate.<br />

• Aucun dommage n’a été constaté.<br />

• Défauts structurels et dommages n’affectant pas de façon significative<br />

l’étanchéité, l’hydraulique ou la résistance mécanique : aptitude du réseau à<br />

long terme.<br />

• Défauts structurels et dommages affectant l’étanchéité, l’hydraulique ou la<br />

résistance mécanique : les réseaux doivent être traités à moyen terme 3 à 5<br />

ans.<br />

• Endommagements structurels qui ne permettent plus de garantir la sécurité<br />

structurelle, l’hydraulique ou l’étanchéité : les réseaux doivent être traités<br />

dans les 1 ou 2 ans, d’éventuelles mesures d’urgence doivent être<br />

examinées.<br />

• Canalisation ruinée ou sur le point de l’être : les réseaux doivent être traités<br />

d’urgence à court terme, des réparations d’urgence peuvent être prises pour<br />

prévenir des dégradations ultérieures.<br />

• Établis sur la base des actions à entreprendre :<br />

- surveillance ;<br />

- action préventive ;<br />

- action curative ;<br />

- mesures conservatoires.<br />

• Neuf/complètement réhabilité.<br />

• Détérioration mineure.<br />

• Détérioration modérée.<br />

• Détérioration significative.<br />

• Possible ruine imminente.<br />

Tableau 6 - États de référence des canalisations selon plusieurs méthodes d’évaluation<br />

- 20 -


Le nombre d’états retenus dépend de :<br />

- l’approche globale de la performance intégrant performance<br />

structurelle et de service [16] [27] ou au contraire les dissociant<br />

[30] ;<br />

- la taille de l’échantillon retenu pour évaluer le patrimoine ;<br />

- la nature des canalisations : pour les canalisations d’eau<br />

pluviales, Combes, Miczevski, Kuczera [16] considèrent inutile<br />

car jamais rencontré l’état retenu par le LGAAM [27]<br />

« détérioration rendant l’investissement hors service » jugeant<br />

qu’une canalisation pluviale même très endommagée<br />

structurellement peut encore transporter l’eau.<br />

Figure 6 - Tuyau extrêmement endommagé pouvant encore transporter<br />

des eaux pluviales [16]<br />

Ces états des canalisations sont déterminés de manière globale<br />

pour estimer :<br />

- un état intrinsèque de la canalisation [10] ;<br />

- un coût estimé de travaux à réaliser [8][20] ;<br />

- l’urgence à entreprendre des travaux de réhabilitation [10] ;<br />

- ou permettre l’évaluation de la durée de vie résiduelle de<br />

l’ouvrage [27].<br />

Le plus souvent, ils se basent sur des types de défauts, leur<br />

quantification, leur mode d’évaluation ou leur notation en terme de<br />

gravité ; cette approche est commune aux méthodes<br />

déterministes. Les conditions de fonctionnement et de service ou<br />

l’impact de l’état des canalisations sont également pris en compte<br />

dans certains modèles (modèle ATV M 149 [7]).<br />

Le tableau ci-dessous montre la disparité des approches de<br />

différentes méthodes d’évaluation des canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> [3].<br />

- 21 -


État<br />

structurel<br />

Importance donnée à<br />

État<br />

hydraulique<br />

Facteurs<br />

externes<br />

Facteurs<br />

additionnels<br />

Méthodes de<br />

prioritarisation<br />

Éléments de base<br />

Méthode<br />

d’inspection<br />

Type de<br />

réseau<br />

WRc<br />

Haute<br />

Moyenne -<br />

Haute<br />

Faible<br />

Aucun<br />

Priorité au pire<br />

défaut<br />

Essentiellement<br />

inspection<br />

télévisée<br />

Tous<br />

SSMS<br />

Haute<br />

Moyenne -<br />

Haute<br />

Faible<br />

Aucun<br />

Optimisation du<br />

cycle de vie<br />

Essentiellement<br />

inspection<br />

télévisée<br />

Tous<br />

NRC<br />

Haute<br />

Moyenne -<br />

Haute<br />

Moyenne -<br />

Haute<br />

Localisation<br />

Profondeur<br />

Sol<br />

Tuyau<br />

Diamètre<br />

Fonctionnalité<br />

Priorité au pire<br />

défaut<br />

Rupture<br />

Probabilité<br />

d’impact<br />

Toutes<br />

Grands<br />

diamètres<br />

(> 1 200)<br />

Ville<br />

d’Indianapolis<br />

Haute Moyenne Moyenne<br />

Profondeur<br />

Localisation<br />

Sol<br />

Nappe<br />

phréatique<br />

Priorité au pire<br />

défaut<br />

Probabilité de<br />

rupture<br />

Essentiellement<br />

inspection<br />

télévisée<br />

Grands<br />

diamètres<br />

(> 1 500)<br />

Tableau 7 -<br />

Prise en compte des facteurs structuraux, hydrauliques et<br />

extérieurs à la canalisation dans différentes méthodes d’évaluation des canalisations d’<strong>assainissement</strong> [3]<br />

Sur la base de la classification des canalisations, les modèles<br />

empiriques permettent par une analyse statistique de déterminer<br />

l’influence de différents paramètres sur la dégradation de la<br />

conduite.<br />

Différentes études de réseaux locaux ont mis en évidence<br />

notamment l’influence des facteurs suivants :<br />

Études<br />

Newcastle City<br />

(Australie) [16]<br />

Dresde<br />

(Allemagne)<br />

[8][20][9]<br />

Redcliffe City<br />

(Australie) [31]<br />

Edmonton<br />

(Canada) [28][35]<br />

Paramètres<br />

• Diamètre (< 600 et > = 600)<br />

• Matériau (béton, PVC)<br />

• Type de sol (alluvial, podzolic)<br />

• Distance de la côte maritime (> 1 km, < 1 km,<br />

< 1 km et zone de marnage)<br />

• Âge<br />

• Période de construction<br />

• Matériaux constitutifs de la canalisation<br />

• Type de réseau (eaux usées, eaux pluviales<br />

ou unitaires)<br />

• Canalisation secondaire ou collecteur<br />

• Section de l’ouvrage<br />

• Diamètres<br />

• Pente<br />

• Type de rues à l’aplomb des canalisations<br />

• Matériau (amiante ciment, béton, grès, PVC)<br />

• Matériau (lister)<br />

• Âge (année de construction)<br />

• Type de réseau<br />

• Diamètre<br />

• Hauteur de remblai<br />

Tableau 8 - Paramètres de dégradation des canalisations pris en compte<br />

dans différentes études patrimoniales<br />

- 22 -


Les résultats se traduisent, selon les modèles, en durée de vie des<br />

canalisations ou en probabilités de passage d’un état de référence<br />

à un autre.<br />

Les modèles de transition d’état se basent sur les notions de<br />

matrice de transition d’état ou de fonction de survie.<br />

Matrice de transition<br />

d’état<br />

Une matrice de transition d’état définit la probabilité de passage p ij<br />

qu’un tronçon passe d’un état de référence i à un état de référence j<br />

pour un pas de temps ∆T (par exemple l’année).<br />

Cette approche suppose que les lois de vieillissement dans le<br />

temps soient stables.<br />

Pour un système de classification selon cinq états (classés 1 à 5<br />

de l’état neuf à la ruine par exemple) :<br />

p 11 p 12 p 13 p 14 p 15<br />

p 21 p 22 p 23 p 24 p 25<br />

[P ij ] = p 31 p 32 p 33 p 34 p 35<br />

p 41 p 42 p 43 p 44 p 45<br />

p 51 p 52 p 53 p 54 p 55<br />

En l’absence d’entretien, de maintenance et de réhabilitation, la<br />

probabilité de passer à un état moins dégradé est nulle. D’autre<br />

part, l’état 5 étant l’état le plus dégradé, un tronçon ayant atteint<br />

cet état restera tel.<br />

La matrice de transition d’état a donc la forme :<br />

1-(p 12 + p 13 + p 14 + p 15 ) p 12 p 13 p 14 p 15<br />

0 1-(p 23 + p 24 + p 25 ) p 23 p 24 p 25<br />

[P ij ] = 0 0 1-(p 34 + p 35 ) p 34 p 35<br />

0 0 0 1-p 45 p 45<br />

0 0 0 0 1<br />

Cette approche appliquée à un réseau de tronçons multiples<br />

permet de déterminer les pourcentages p i de la population d’une<br />

classe d’âge de tronçons se trouvant dans un état de référence<br />

donné i après un temps n.∆T :<br />

p 1 1<br />

p 2 0<br />

p 3 = [P ij ] n 0<br />

p 4 0<br />

p 5 0<br />

L’établissement d’une matrice de transition d’état nécessite de<br />

suivre dans le temps une population suffisante de tronçons pour<br />

quantifier les probabilités de passage p ij .<br />

Il a ainsi été déterminé pour la ville d’Hamilton (Ohio, USA) une<br />

matrice de transition donnant les probabilités de changement<br />

d’état pour un pas de temps de cinq années [14]. Cette matrice,<br />

applicable aux canalisations d’eaux usées séparatives, a été<br />

calibrée sur la base des résultats disponibles pour la période de<br />

1893 à 1978.<br />

0 0,93 0,07 0 0<br />

0 0,911 0,086 0,003 0<br />

[P ij ] = 0 0 0,9755 0,0245 0<br />

0 0 0 0,993 0,007<br />

0 0 0 0 1,0<br />

- 23 -


Modèles de survie<br />

Les modèles de survie consistent à tracer les fonctions de survie<br />

des tronçons de canalisation en déterminant statistiquement le<br />

pourcentage de tronçons d’une classe d’âge dans un état de<br />

référence donné.<br />

Il peut ainsi être établi des fonctions de survie pour cinq états de<br />

référence successifs donnés.<br />

Figure 7 - Exemple de fonctions de survie<br />

Sur cet exemple (figure 7), les courbes représentent en fonction de<br />

l’âge :<br />

- le pourcentage de tronçons dans l’état 1 ;<br />

- le pourcentage de tronçons dans les états 1 ou 2 ;<br />

- le pourcentage de tronçons dans les états 1, 2 ou 3 ;<br />

- le pourcentage de tronçons dans les états 1, 2, 3 ou 4.<br />

On peut ainsi, pour un âge donné, estimer le nombre de tronçons<br />

dans un état de référence donné. Par exemple, figure 7, à 60 ans<br />

50 % des tronçons sont dans un état 1 ou 2.<br />

Les fonctions de transition peuvent s’exprimer [9] comme suit :<br />

B(t-C)<br />

R(t) = (A + 1) / (A + e )<br />

où :<br />

- R(t) est le pourcentage de tuyaux qui n’auront pas été<br />

dégradés dans une classe inférieure à un âge donné t ;<br />

- A est la constante de vieillissement des tuyaux - plus cette<br />

constante est grande, moins accentuée est la transition entre<br />

deux états ;<br />

- B est la constante de transition (exprimées en 1/année) - plus<br />

grande est cette valeur plus tôt interviendra la transition ;<br />

- C est la constante de résistance (exprimée en années) pour<br />

une classe donnée - elle traduit la période pendant laquelle<br />

n’intervient aucune détérioration.<br />

L’âge médian t 50 des conduites pour le passage d’un état au<br />

suivant est égal à :<br />

t<br />

50<br />

= C<br />

+<br />

B<br />

-1<br />

ln (A<br />

+<br />

2)<br />

- 24 -


L’étude des conduites de Dresde (Allemagne) a permis de définir<br />

les constantes suivantes applicables à l’ensemble du réseau :<br />

Transition<br />

entre états<br />

A B Âge médian<br />

2 - 1 29,4 0,0252 135<br />

3 - 2 23,8 0,031 104<br />

4 - 3 13,9 0,0452 60<br />

5 - 4 4,7 0,0595 29<br />

Tableau 9 - Constante des fonctions de survie pour le réseau<br />

de Dresde [21]<br />

Ce qui se traduit par les courbes suivantes :<br />

Figure 8 - Fonctions de survie pour le réseau de Dresde [21]<br />

2.2.3. Résultats d’études<br />

patrimoniales<br />

de réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> :<br />

approche mono<br />

paramétrique<br />

Les études patrimoniales relatives aux réseaux d’<strong>assainissement</strong><br />

ont conduit à des résultats nombreux permettant d’apprécier<br />

l’influence de plusieurs paramètres sur la durée de vie des<br />

canalisations.<br />

Ces facteurs influant sur la durabilité peuvent être relatifs aux<br />

conditions extérieures s’exerçant sur la canalisation :<br />

- hauteur de couverture sur la canalisation ;<br />

- charges de trafic ;<br />

- les effluents transportés ;<br />

- sol environnant ;<br />

- localisation et conditions d’exposition ;<br />

- la pente…<br />

Ils peuvent également être directement liés aux caractéristiques<br />

intrinsèques de l’ouvrage :<br />

- diamètres des canalisations ;<br />

- matériaux constitutifs des canalisations ;<br />

- âge ou période de pose ;<br />

- section de l’ouvrage.<br />

- 25 -


L’influence des paramètres ci-dessus a été évaluée dans le cadre<br />

d’études de réseaux d’<strong>assainissement</strong> dont les résultats sont<br />

présentés ci-après.<br />

Ces paramètres ne sont pas tous indépendants ; il y a donc lieu<br />

dans un second temps d’étudier l’interdépendance de ces<br />

paramètres pour mieux apprécier les modes de vieillissement des<br />

conduites. Ceci est présenté en 2.2.4.<br />

Hauteur de couverture<br />

sur la canalisation<br />

● Sur un patrimoine de 375 km [28][35] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />

1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />

des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />

évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />

affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />

considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />

moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />

casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />

Le tableau 10 présente le taux de déficience en fonction de la<br />

hauteur de couverture sur les canalisations.<br />

Pour un âge donné, les canalisations les moins profondes<br />

apparaissent comme les plus vulnérables.<br />

Pourcentage de<br />

déficience pour une<br />

hauteur de couverture<br />

donnée<br />

Pourcentage relatif de<br />

déficience selon la<br />

hauteur de couverture<br />

De 0 à 2 m 60,61 27,3<br />

De 2 à 4 m 45,49 20,5<br />

De 4 à 6 m 40,20 18,1<br />

De 6 à 8 m 50,00 22,5<br />

Plus de 8 m 26,09 11,7<br />

Tableau 10 - Pourcentage de déficience pour un âge donné et pourcentage<br />

relatif de déficience selon la hauteur de couverture<br />

70<br />

Poucentage de déficience<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

De 0 à 2 m De 2 à 4 m De 4 à 6 m De 6 à 8 m Plus de 8 m<br />

Hauteur de couverture<br />

Figure 9 - Pourcentage de déficience pour un âge donné selon la hauteur<br />

de couverture<br />

- 26 -


Charges de trafic<br />

● Sur la base de 4 720 tronçons représentant 184 km soit 7 % du<br />

linéaire total du réseau, l’analyse des rapports d'inspection vidéo<br />

des tronçons et des variables de conjoncture (géométrie de<br />

l'ouvrage, âge, matériau…) et de sollicitation (trafic, fluctuations<br />

de la nappe phréatique…) [23] a permis de mettre en évidence<br />

l’influence du trafic sur la durée de vie des canalisations en<br />

fonction de leur profondeur de pose sur la base de taux de<br />

déficience admissible fixés [5].<br />

Les résultats illustrent l’impact des charges de trafic sur les<br />

canalisations notamment à faibles profondeurs.<br />

Trafic<br />

élevé<br />

Trafic<br />

modéré<br />

Environnement<br />

Profondeur<br />

faible<br />

Profondeur<br />

forte<br />

Profondeur<br />

faible<br />

Profondeur<br />

forte<br />

Durée de vie (années)<br />

50 % de tronçons<br />

défaillants<br />

90 % de tronçons<br />

défaillants<br />

23 56<br />

20 70<br />

69 169<br />

Infinie<br />

Infinie<br />

Tableau 11 - Durée de vie des canalisations en fonction du trafic<br />

● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />

total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît que les<br />

canalisations posées sous voirie principale se dégradent moins<br />

vite que celle situées sous voies secondaires (pour lesquelles les<br />

charges de trafic sont peut-être donc sous estimées) [8][24].<br />

Le tableau 12 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />

transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />

état neuf à 5 : état de ruine).<br />

État 1<br />

<br />

État 2<br />

État 2<br />

<br />

État 3<br />

État 3<br />

<br />

État 4<br />

État 4<br />

<br />

État 5<br />

Voirie secondaire 25 56 97 126<br />

Voirie principale 31 62 108 141<br />

Tableau 12 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />

de dégradation de l’ouvrage selon le type de voie<br />

160<br />

Âge médian de transition<br />

entre états<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Voirie secondaire Voirie principale<br />

Type de voirie<br />

État 1 --> État 2<br />

État 2 --> État 3<br />

État 3 --> État 4<br />

État 4 --> État 5<br />

Figure 10 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />

de dégradation de l’ouvrage selon le type de voie<br />

- 27 -


Effluents transportés<br />

● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />

total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît que les<br />

conduites d’eaux usées seraient moins <strong>durable</strong>s que celles<br />

d’eaux pluviales. Les conduites unitaires auraient la plus<br />

grande durée de vie [8][24].<br />

Ce dernier constat nécessite un approfondissement et,<br />

notamment, l’étude de la corrélation avec d’autres paramètres<br />

tels que le matériau constitutif de la canalisation ou le diamètre<br />

de l’ouvrage.<br />

Le tableau 13 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />

transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />

état neuf à 5 : état de ruine).<br />

État 1<br />

<br />

État 2<br />

État 2<br />

<br />

État 3<br />

État 3<br />

<br />

État 4<br />

État 4<br />

<br />

État 5<br />

Eaux usées 26 53 87 108<br />

Eaux<br />

pluviales<br />

21 56 98 133<br />

Unitaires 33 62 108 142<br />

Tableau 13 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />

de dégradation de l’ouvrage selon le type d’eaux transportées<br />

Âge médian de transition entre<br />

états<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Eaux usées<br />

Eaux<br />

pluviales<br />

Unitaires<br />

Etat 1 --> Etat 2<br />

Etat 2 --> Etat 3<br />

Etat 3 --> Etat 4<br />

Etat 4 --> Etat 5<br />

Type d'eaux transportées<br />

Figure 11 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />

dégradation de l’ouvrage selon le type d’eaux transportées<br />

● Sur un patrimoine de 375 km [28][35] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />

1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />

des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />

évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />

affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />

considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />

moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />

casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />

Le tableau 14 présente le taux de déficience en fonction du<br />

type d’eaux transportées.<br />

Comme pour l’étude précédente la durabilité des réseaux<br />

d’eaux pluviales est supérieure à celle des réseaux d’eaux<br />

usées. Par contre il semblerait que les réseaux unitaires soient<br />

moins <strong>durable</strong>s que les réseaux d’eaux usées.<br />

- 28 -


Pourcentage de<br />

déficience pour un<br />

type d’eaux donné<br />

Pourcentage relatif<br />

de déficience selon<br />

le type d’eaux<br />

Eaux usées 55,00 43,5<br />

Eaux pluviales 23,13 18,3<br />

Unitaires 48,42 38,3<br />

Tableau 14 - Pourcentage de déficience pour un type d’eaux donné<br />

et pourcentage relatif de déficience selon le type d’eaux<br />

60<br />

Pourcentage de déficience<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Eaux usées Eaux pluviales Unitaires<br />

Type d'eaux transportées<br />

Figure 12 - Pourcentage de déficience pour un type d’eaux donné<br />

● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et 600 mm<br />

le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a été<br />

comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />

nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />

d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />

est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />

réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />

différence de ces deux données.<br />

Les canalisations unitaires sont plus sujettes à intervention<br />

d’urgence que la moyenne. Les canalisations unitaires<br />

apparaissent comme les plus critiques.<br />

Le tableau 15 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />

en fonction du type d’eau transportée des canalisations.<br />

Pourcentage<br />

d’intervention<br />

d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations<br />

dans le réseau<br />

Criticité<br />

Eaux usées 52,5 51,7 Très faible<br />

Eaux<br />

pluviales<br />

22,5 31,3 Non<br />

Unitaires 25,0 17,0 Oui<br />

Tableau 15 - Pourcentage d’intervention d’urgence par type d’eau<br />

transportée des canalisations<br />

- 29 -


Pourcentage d'intervention<br />

d'urgence et de canalisations<br />

dans le réseau<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Eaux usées<br />

Eaux<br />

pluviales<br />

Unitaires<br />

Type d'eaux transportées<br />

Pourcentage<br />

d’intervention d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations dans le<br />

réseau<br />

Figure 13 - Pourcentage d’intervention d’urgence par type d’eau<br />

transportée des canalisations<br />

Sol environnant<br />

● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de 380 km,<br />

l’influence du sol environnant la conduite a été mise en évidence.<br />

Les tuyaux posés en sols alluvionnaires se détériorent plus vite<br />

que les tuyaux en sols podzoliques. Ceci peut s’expliquer par la<br />

présence plus importante de chlorure et d’acide sulfatique dans<br />

les sols alluvionnaires que dans les sols podzoliques.<br />

La figure 14 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />

dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration de la<br />

structure de l’ouvrage nécessitant une reconstruction majeure ou<br />

une remise à neuf [16].<br />

Figure 14 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />

plus critique en fonction du sol environnant<br />

Localisation et conditions<br />

d’exposition<br />

● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de 380 km,<br />

l’influence de la localisation des canalisations par rapport à la côte<br />

marine a été mise en évidence. Les canalisations situées à moins<br />

de 1 km sont plus détériorées que celles situées au-delà.<br />

La figure 15 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />

dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration de la<br />

structure de l’ouvrage nécessitant une reconstruction majeure ou<br />

une remise à neuf [16].<br />

- 30 -


Figure 15 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />

plus critique en fonction du sol environnant<br />

Pente des conduites<br />

● Sur un patrimoine évalué de 23 km en béton représentant du<br />

linéaire total de tuyaux en béton d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>,<br />

il apparaît un meilleur comportement des canalisations en<br />

béton de pentes comprises entre 1 % et 5 %. [9][21].<br />

Le tableau 16 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />

transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />

état neuf à 5 : état de ruine).<br />

État 1<br />

<br />

État 2<br />

État 2<br />

<br />

État 3<br />

État 3<br />

<br />

État 4<br />

État 4<br />

<br />

État 5<br />

Pente > 5 % 28 64 140 511<br />

1 % < pente ≤ 5 % 36 74 158 993<br />

Pente ≤ 1 % 23 44 109 681<br />

Tableau 16 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />

de dégradation de l’ouvrage en fonction de la pente de la canalisation<br />

Âge médian de transition entre états<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

> 5 % > 1 % et ≤ 5 % ≤ 1 %<br />

Pente de la canalisation<br />

État 1 --> État 2<br />

État 2 --> État 3<br />

État 3 --> État 4<br />

État 4 --> État 5<br />

Figure 16 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />

dégradation de l’ouvrage en fonction de la pente de la canalisation<br />

- 31 -


Diamètres<br />

des canalisations<br />

Le diamètre des canalisations est un paramètre influant sur leur<br />

vieillissement.<br />

● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de<br />

380 km, il a été constaté que les canalisations de plus petits<br />

diamètres (inférieurs à 600 mm) se détérioraient davantage que<br />

celles de plus grands diamètres (supérieurs à 600 mm).<br />

La figure 17 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />

dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration de<br />

la structure de l’ouvrage nécessitant une reconstruction<br />

majeure ou une remise à neuf [16].<br />

Figure 17 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />

plus critique en fonction du sol environnant<br />

● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />

total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît que les<br />

canalisations de diamètres les plus faibles sont les plus<br />

vulnérables (diamètre inférieur à 300 mm). Par contre, dans la<br />

gamme supérieure, les canalisations de diamètres compris<br />

entre 300 mm et 1 000 mm sont plus <strong>durable</strong>s que celles de<br />

diamètres supérieurs à 1 000 mm [8][24].<br />

Le tableau 17 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />

transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />

état neuf à 5 : état de ruine).<br />

Diamètre inférieur<br />

à 300 mm<br />

Diamètre compris<br />

entre 300 mm et<br />

1 000 mm<br />

Diamètre<br />

supérieur<br />

à 1 000 mm<br />

État 1<br />

<br />

État 2<br />

État 2<br />

<br />

État 3<br />

État 3<br />

<br />

État 4<br />

État 4<br />

<br />

État 5<br />

24 49 91 124<br />

33 67 121 178<br />

43 81 96 99<br />

Tableau 17 - Estimation de l’âge médian de la transition entre<br />

deux états de dégradation de l’ouvrage en fonction du diamètre<br />

de la canalisation<br />

- 32 -


Âge médian de transition<br />

entre états<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Diamètre inférieur<br />

à 300 mm<br />

Diamètre compris<br />

entre 300 mm et<br />

1000 mm<br />

Diamètre supérieur<br />

à 1000 mm<br />

État 1 --> État 2<br />

État 2 --> État 3<br />

État 3 --> État 4<br />

État 4 --> État 5<br />

Diamètre des canalisations<br />

Figure 18 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />

dégradation de l’ouvrage en fonction du diamètre de la canalisation<br />

● Sur un patrimoine de 375 km [30][35] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />

1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />

des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />

évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />

affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />

considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />

moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />

casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />

Les canalisations de diamètres inférieurs à 375 mm<br />

apparaissent comme les plus vulnérables.<br />

Le tableau 18 présente le taux de déficience en fonction du<br />

diamètre des canalisations.<br />

Diamètre<br />

Pourcentage de<br />

déficience pour un<br />

diamètre donné<br />

Pourcentage relatif<br />

de déficience selon<br />

le diamètre<br />

150 50,00 12,7<br />

200 60,26 15,3<br />

250 58,46 14,9<br />

300 46,98 11,9<br />

375 45,35 11,5<br />

450 22,03 5,6<br />

500 20,00 5,1<br />

525 30,77 7,8<br />

550 0,00 0<br />

600 15,38 3,9<br />

675 10,00 2,5<br />

750 12,50 3,2<br />

825 10,00 2,5<br />

900 11,76 3,0<br />

1 050 0,00 0,0<br />

Tableau 18 - Pourcentage de déficience pour un diamètre donné et<br />

pourcentage relatif de déficience en fonction du diamètre<br />

- 33 -


Pourcentage de déficience<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

150<br />

200<br />

250<br />

300<br />

375<br />

450<br />

500<br />

525<br />

550<br />

600<br />

Diamètre des canalisations<br />

675<br />

750<br />

825<br />

900<br />

1050<br />

Figure 19 - Pourcentage de déficience pour un diamètre donné<br />

● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />

600 mm le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a<br />

été comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />

nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />

d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />

est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />

réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />

différence de ces deux données.<br />

Les canalisations de diamètres inférieurs à 375 mm sont plus<br />

sujettes à intervention d’urgence que la moyenne. Les<br />

canalisations de diamètres inférieurs à 375 mm sont les plus<br />

critiques.<br />

Le tableau 19 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />

en fonction du diamètre des canalisations.<br />

Diamètre<br />

De 150 mm à<br />

375 mm<br />

De 450 mm à<br />

525 mm<br />

De 550 mm à<br />

600 mm<br />

Pourcentage<br />

d’intervention<br />

d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations<br />

dans le réseau<br />

Criticité<br />

89,0 80,1 Oui<br />

11,0 14,4 Non<br />

0,0 5,6 Non<br />

Tableau 19 - Pourcentage d’intervention d’urgence par classe de<br />

diamètre de canalisation<br />

Pourcentage d'intervention<br />

d'urgence et de canalisations<br />

dans le réseau<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

De 150 mm<br />

à 375 mm<br />

De 450 mm<br />

à 525 mm<br />

De 550 mm<br />

à 600 mm<br />

Pourcentage<br />

d’intervention d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations dans le<br />

réseau<br />

Diamètre des canalisations<br />

Figure 20 - Pourcentage d’intervention d’urgence par classe de diamètre<br />

de canalisation<br />

- 34 -


Sur un patrimoine inspecté visuellement de 13,76 km composé<br />

à 95 % de canalisations unitaires et 5 % d’eaux usées constitué<br />

majoritairement de tuyaux en béton non armé et armé, la<br />

variation du taux de fissures a été analysée en fonction de<br />

l’élancement des tuyaux en béton armé (Longueur/Diamètre).<br />

La figure 21 illustre la vulnérabilité des tuyaux de grand<br />

élancement [15].<br />

Nombre moyen par kilomètre<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

2,5 3,33 3,75 4 4,28 5 6 6,67 7,5 8 10<br />

Ratio Longueur/Diamètre des tuyaux<br />

Fissures<br />

longitudinales<br />

Fissures<br />

circulaires<br />

Figure 21 - Variation du taux de fissures en fonction de l’élancement dune<br />

conduite en béton armé<br />

Matériaux constitutifs<br />

des canalisations<br />

● Sur un patrimoine évalué de 17 km d’un réseau pluvial de<br />

380 km, les canalisations en béton ont été constatées plus<br />

résistantes et <strong>durable</strong>s que les tuyaux en grès.<br />

La figure 22 présente la proportion de tronçons de canalisations<br />

dans l’état le plus critique correspondant à une détérioration<br />

affectant la structure de l’investissement, nécessitant une<br />

reconstruction majeure ou une remise à neuf [16].<br />

Figure 22 - Proportion de tronçons de canalisations pluviales dans l’état le<br />

plus critique en fonction du matériau de la canalisation<br />

● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire total<br />

d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît un meilleur comportement<br />

des canalisations en béton comparées au PVC [8][24].<br />

Le tableau 20 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />

transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />

état neuf à 5 : état de ruine).<br />

- 35 -


État 1<br />

<br />

État 2<br />

État 2<br />

<br />

État 3<br />

État 3<br />

<br />

État 4<br />

État 4<br />

<br />

État 5<br />

PVC 7 11 36 57<br />

Béton 33 74 143 485<br />

Maçonnerie 32 60 158 354<br />

Tableau 20 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux<br />

états de dégradation de l’ouvrage selon le matériau de la<br />

canalisation<br />

600<br />

Âge médian de transition<br />

entre états<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

État 1 --> État 2<br />

État 2 --> État 3<br />

État 3 --> État 4<br />

État 4 --> État 5<br />

0<br />

PVC Béton Maçonnerie<br />

Matériau constitutif de la canalisation<br />

Figure 23 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />

dégradation de l’ouvrage selon le matériau de la canalisation<br />

● Sur un patrimoine de 375 km [28][35] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />

1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />

des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />

évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />

affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />

considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />

moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />

casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />

Les canalisations en béton armé présentent un taux de<br />

déficience nettement inférieur ainsi que celle en béton non<br />

armé dans une moindre proportion.<br />

Le tableau 21 présente le taux de déficience en fonction du<br />

matériau constitutif des canalisations.<br />

Pourcentage de<br />

déficience pour un<br />

matériau donné<br />

Pourcentage relatif<br />

de déficience selon<br />

le matériau<br />

Béton 32,28 17,1<br />

Béton armé 10,58 5,6<br />

Grès 55,06 29,2<br />

Tuyaux revêtus<br />

bitume<br />

57,14 30,3<br />

PVC 33,33 17,7<br />

Tableau 21 - Pourcentage de déficience pour un matériau donné et<br />

pourcentage relatif de déficience selon le matériau<br />

- 36 -


60<br />

Pourcentage de déficience<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Béton Béton armé Grès Tuyaux<br />

revêtus<br />

bitume<br />

PVC<br />

Matériau constitutif de la canalisation<br />

Figure 24 - Pourcentage de déficience pour un matériau donné<br />

● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et 600 mm<br />

le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a été<br />

comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />

nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />

d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />

est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />

réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />

différence de ces deux données. Les canalisations en béton<br />

non armé sont moins sujettes à intervention d’urgence que la<br />

moyenne, tous les autres matériaux nécessitent des<br />

interventions d’urgence supérieure à la moyenne.<br />

Les canalisations en béton non armé sont les seules à<br />

présenter un taux d’intervention non critique.<br />

Le tableau 22 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />

en fonction du matériau des canalisations.<br />

Pourcentage<br />

d’intervention<br />

d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations<br />

dans le réseau<br />

Criticité<br />

Grès 60,5 49,2 Oui<br />

Béton non armé 23,7 32,5 Non<br />

Structuré<br />

métallique<br />

5,3 0,01 Oui<br />

PVC 5,3 4,8 Oui<br />

Amiante ciment 5,3 0,3 Oui<br />

Tableau 22 - Pourcentage d’intervention d’urgence par matériau de<br />

canalisation<br />

- 37 -


Pourcentage d'intervention d'urgence<br />

et de canalisations dans le réseau<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Grès<br />

Béton non armé<br />

Structuré métallique<br />

PVC<br />

Amiante ciment<br />

Matériau constitutif de la canalisation<br />

Pourcentage<br />

d’intervention d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations dans le<br />

réseau<br />

Figure 25 - Pourcentage d’intervention d’urgence par matériau de<br />

canalisation<br />

● Sur un patrimoine inspecté visuellement de 13,76 km composé<br />

à 95 % de canalisations unitaires et 5 % d’eaux usées<br />

constitués majoritairement de tuyaux en béton non armé et<br />

armé, la distribution des pathologies a été étudiée en fonction<br />

du matériau de la conduite.<br />

La figure 26 illustre la prépondérance des infiltrations quel que<br />

soit le matériau et la sensibilité des tuyaux en béton armé aux<br />

fissures circulaires [15].<br />

100<br />

90<br />

Nombre de défauts au kilomètre<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Perforation<br />

Infiltration<br />

Fissures circulaires<br />

0<br />

Béton Béton armé Amiante<br />

ciment<br />

Grès<br />

Matériau constitutif des tuyaux<br />

PVC<br />

Figure 26 - Nombre de pathologies au km selon le matériau de la canalisation<br />

Âge ou période de pose<br />

● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />

total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît les canalisations<br />

posées aux périodes les plus anciennes sont les plus <strong>durable</strong>s.<br />

Il y a lieu de noter que l’on ne raisonne pas sur un patrimoine<br />

d’origine mais sur un patrimoine existant à la date de l’étude :<br />

n’ont donc pas été considérés les réseaux les plus anciens qui<br />

ne sont plus en service [8][24].<br />

Le tableau 23 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />

transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />

état neuf à 5 : état de ruine).<br />

- 38 -


État 1<br />

<br />

État 2<br />

État 2<br />

<br />

État 3<br />

État 3<br />

<br />

État 4<br />

État 4<br />

<br />

État 5<br />

Après 1940 8 13 34 52<br />

De 1900 à 1940 42 65 104 131<br />

Avant 1900 48 81 155 309<br />

Tableau 23 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états<br />

de dégradation de l’ouvrage selon la période de pose de la canalisation<br />

Âge médian de transition entre états<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Après 1940 De 1900 à 1940 Avant 1900<br />

État 1 --> État 2<br />

État 2 --> État 3<br />

État 3 --> État 4<br />

État 4 --> État 5<br />

Période de pose<br />

Figure 27 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />

dégradation de l’ouvrage selon la période de pose de la canalisation<br />

● Sur un patrimoine de 375 km [35] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />

1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection télévisée<br />

des canalisations, le taux de déficience des canalisations a été<br />

évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas une ruine ou une<br />

affectation grave de la structure des canalisations. Est<br />

considérée comme déficiente, toute canalisation présentant au<br />

moins des défauts de faibles niveaux tels que : déformation,<br />

casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />

Le tableau 24 présente le taux de déficience en fonction de<br />

l’âge des canalisations.<br />

Pourcentage de<br />

déficience pour un âge<br />

donné<br />

Pourcentage relatif de<br />

déficience selon l’âge<br />

De 0 à 9 ans 20,00 5,0<br />

De 10 à 19 ans 28,57 7,1<br />

De 20 à 29 ans 32,64 8,2<br />

De 30 à 39 ans 42,86 10,7<br />

De 40 à 49 ans 34,53 8,6<br />

De 50 à 59 ans 24,24 6,1<br />

De 60 à 69 ans 57,14 14,3<br />

De 70 à 79 ans 33,33 8,3<br />

De 80 à 89 ans 60,47 15,1<br />

Plus de 90 ans 66,67 16,6<br />

Tableau 24 - Pourcentage de déficience pour un âge donné et<br />

pourcentage relatif de déficience selon l’âge<br />

- 39 -


Pourcentage de déficience<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

De 0 à 9 ans<br />

De 10 à 19 ans<br />

De 20 à 29 ans<br />

De 30 à 39 ans<br />

De 40 à 49 ans<br />

De 50 à 59 ans<br />

De 60 à 69 ans<br />

De 70 à 79 ans<br />

Âge des canalisations<br />

De 80 à 89 ans<br />

Plus de 90 ans<br />

pourcentage de<br />

déficience<br />

Figure 28 - Pourcentage de déficience pour un âge donné<br />

● Sur un patrimoine de 2 510 km [28] de canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre 150 mm et<br />

600 mm le nombre d’interventions d’urgence sur le réseau a<br />

été comptabilisé. Cette approche correspond à la pratique de<br />

nombreux gestionnaires de réseaux [28]. Ce pourcentage<br />

d’intervention d’urgence sur un type de canalisations données<br />

est comparé à la fréquence de ce type de canalisations dans le<br />

réseau. Leur caractère critique s’évalue sur la base de la<br />

différence de ces deux données.<br />

Les canalisations de plus de 60 ans sont davantage sujettes à<br />

intervention d’urgence que la moyenne.<br />

Le tableau 25 présente les fréquences d’intervention d’urgence<br />

en fonction de l’âge des canalisations.<br />

Pourcentage<br />

d’intervention<br />

d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations<br />

dans le réseau<br />

Criticité<br />

De 0 à 29 ans 28,9 42,7 Non<br />

De 30 à 59 ans 44,7 50,6 Non<br />

Plus de 60 ans 26,3 6,7 Oui<br />

Tableau 25 - Pourcentage d’interventions d’urgence par classe<br />

d’âge de canalisation<br />

Pourcentage d'intervention d'urgence<br />

et de canalisations dans le réseau<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

De 0 à 29<br />

ans<br />

De 30 à 59<br />

ans<br />

Plus de 60<br />

ans<br />

Pourcentage d’intervention<br />

d’urgence<br />

Pourcentage de<br />

canalisations dans le réseau<br />

Âge des canalisations<br />

Figure 29 - Pourcentage d’intervention d’urgence par classe d’âge de<br />

canalisation<br />

- 40 -


Ces résultats permettent de mettre en évidence que l’âge des<br />

canalisations n’est pas nécessairement le facteur le plus<br />

pertinent et qu’il faut tenir compte de la période de pose.<br />

Sections de l’ouvrage<br />

● Sur un patrimoine évalué de 37,8 km représentatif du linéaire<br />

total d’un réseau d’<strong>assainissement</strong>, il apparaît un meilleur<br />

comportement des ouvrages ovoïdes par rapport aux circulaires<br />

[8][24]. Comme pour l’influence de la nature des eaux, ce<br />

constat nécessite un approfondissement et, notamment, l’étude<br />

de la corrélation avec d’autres paramètres tels que le matériau<br />

constitutif de la canalisation (voir § 2.2.4).<br />

Le tableau 26 présente l’estimation de l’âge médian de la<br />

transition entre deux états de dégradation de l’ouvrage (de 1 :<br />

état neuf à 5 : état de ruine).<br />

État 1<br />

<br />

État 2<br />

État 2<br />

<br />

État 3<br />

État 3<br />

<br />

État 4<br />

État 4<br />

<br />

État 5<br />

Circulaire 21 47 83 100<br />

Ovoïde 44 77 145 208<br />

Tableau 26 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux<br />

états de dégradation de l’ouvrage selon les sections de l’ouvrage<br />

250<br />

Âge médian de transition<br />

entre états<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

État 1 --> État 2<br />

État 2 --> État 3<br />

État 3 --> État 4<br />

État 4 --> État 5<br />

0<br />

Circulaire<br />

Ovoïde<br />

Section de l'ouvrage<br />

Figure 30 - Estimation de l’âge médian de la transition entre deux états de<br />

dégradation de l’ouvrage selon les sections de l’ouvrage<br />

2.2.4. Résultats<br />

d’études<br />

patrimoniales<br />

de réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> :<br />

approche<br />

multiparamétrique<br />

Les résultats présentés en 2.2.3 permettent d’évaluer l’impact de<br />

paramètres isolés sur le vieillissement des canalisations, que<br />

celui-ci soit caractérisé par la durée de vie des canalisations, des<br />

pourcentages de déficience, des âges médians de passage d’un<br />

état de la canalisation à un autre, la proportion de canalisations se<br />

trouvant dans un état dégradé critique, des pourcentages<br />

d’intervention d’urgence sur les ouvrages.<br />

Il y a lieu néanmoins dans une analyse plus détaillée du<br />

vieillissement des canalisations de tenir compte de<br />

l’interdépendance de certains paramètres comme, par exemple :<br />

- gamme de diamètre et matériaux constitutifs des canalisations ;<br />

- hauteur de couverture et charges roulantes sur les ouvrages ;<br />

- 41 -


- période de pose et matériaux constitutifs des canalisations ;<br />

- eaux transportées et matériaux constitutifs des canalisations ;<br />

- hauteur de couverture et gamme de diamètre ;<br />

pour répondre par exemple aux questions suivantes :<br />

- le moins bon comportement dans le temps des canalisations de<br />

plus petits diamètres est-il dû au diamètre uniquement ou<br />

également au fait que les tuyaux dans cette gamme de diamètre<br />

sont essentiellement en plastique <br />

- la sensibilité aux charges roulantes des canalisations est-elle<br />

due uniquement au trafic circulant à l’aplomb des canalisations<br />

ou également à la sensibilité accrue des conduites sous faibles<br />

hauteurs de couverture <br />

- le moins bon vieillissement des canalisations âgées de 30 à<br />

39 ans est-il dû aux matériaux utilisés à cette époque ou aux<br />

conditions de pose de cette période <br />

Il est également utile de rechercher les corrélations statistiques entre<br />

les paramètres influant sur le comportement de la canalisation afin<br />

de répondre au type de questions suivantes :<br />

- la pente des canalisations a-t-elle une influence sur la durabilité<br />

de tous les matériaux constitutifs des canalisations <br />

- l’âge des canalisations a-t-il la même influence sur tous les<br />

matériaux constitutifs des canalisations <br />

La prise en compte des interdépendances et des corrélations entre<br />

paramètres peut conduire à définir :<br />

- des classifications plus précises des canalisations d’un réseau<br />

donné ;<br />

- l’influence respective de chaque paramètre isolément.<br />

La formalisation de l’interdépendance, postulée a priori et les<br />

corrélations entre paramètres, issues des études patrimoniales de<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong>, permettent d’élaborer des stratégies<br />

d’évaluation ou de modélisation des réseaux (voir § 2.3).<br />

Cette approche a été menée sur un patrimoine de 375 km [28][35]<br />

de canalisations d’<strong>assainissement</strong> de diamètre compris entre<br />

150 mm et 1 050 mm évalué à partir de 784 rapports d’inspection<br />

télévisée des canalisations. Le taux de déficience des<br />

canalisations a été évalué. Dans ce cas, la déficience n’est pas<br />

une ruine ou une affectation grave de la structure des<br />

canalisations. Est considérée comme déficiente, toute canalisation<br />

présentant au moins des défauts de faibles niveaux tels que :<br />

déformation, casse, fissure ou une corrosion modérée [35].<br />

Les paramètres considérés étaient :<br />

- matériau constitutif ;<br />

- année de construction ;<br />

- type de réseau ;<br />

- diamètre ;<br />

- hauteur de couverture.<br />

- 42 -


L’analyse statistique des données a permis de mettre en évidence<br />

les corrélations partielles suivantes [35] :<br />

- année de construction/hauteur de couverture ;<br />

- diamètre/hauteur de couverture ;<br />

- année de construction/matériau constitutif ;<br />

- diamètre/matériau constitutif ;<br />

- année de construction/type de réseau ;<br />

- hauteur de couverture/type de réseau ;<br />

- diamètre/type de réseau ;<br />

- matériau constitutif/type de réseau.<br />

Ceci a conduit à définir 26 classes pour les canalisations les plus<br />

fréquentes sur le réseau et à les caractériser par leur taux de<br />

déficience [35] (voir tableau 27 page suivante).<br />

Cette analyse montre par exemple que les tuyaux en béton armé<br />

de diamètre 550 mm à 1 050 mm posés en réseaux pluviaux il y a<br />

moins de 29 ans sous 0 à 6 m de remblai ont le taux minimal de<br />

déficience observé. Pour les réseaux unitaires ou d’eaux usées,<br />

les taux de déficience ne sont pas donnés pour les tuyaux en<br />

béton armé car ils ne sont, sans doute, pas fréquemment<br />

employés dans le réseau étudié.<br />

- 43 -


Âge des<br />

tuyaux<br />

Hauteur de<br />

couverture<br />

(m)<br />

Diamètre<br />

(mm)<br />

Matériau<br />

Type de<br />

réseau<br />

Fréquence<br />

de<br />

déficience<br />

observée<br />

Fréquence<br />

de nondéficience<br />

observée<br />

Fréquence<br />

observée<br />

Taux de<br />

déficience<br />

60-90+ 0-6 150-375 Béton Unitaire 14 3 17 82,35<br />

0-29 6-8+ 150-375 Grès<br />

Eaux<br />

Usées<br />

26 12 38 68,42<br />

60-90+ 0-6 150-375<br />

Revêtu<br />

bitumineux<br />

Unitaire 24 13 37 64,86<br />

60-90+ 0-6 150-375 Grès Unitaire 159 89 248 64,12<br />

0-29 0-6 150-375 Grès Unitaire 4 3 7 57,14<br />

0-29 0-6 150-375 Grès<br />

Eaux<br />

usées<br />

22 15 37 59,46<br />

30-59 0-6 150-375 Béton Pluvial 10 7 17 58,82<br />

30-59 0-6 150-375 Grès Pluvial 6 5 11 54,55<br />

0-29 6-8+ 150-375 Grès Unitaire 1 1 2 50,00<br />

30-59 0-6 450-525<br />

Béton<br />

armé<br />

Unitaire 1 1 2 50,00<br />

60-90+ 0-6 150-375 PVC Unitaire 1 1 2 50,00<br />

30-59 0-6 150-375 Grès Unitaire 25 32 57 43,86<br />

60-90+ 0-6 550-1 050<br />

Béton<br />

armé<br />

Unitaire 4 5 9 44,44<br />

60-90+ 0-6 450-525 Grès Unitaire 7 15 22 31,81<br />

0-29 6-8+ 150-375<br />

Béton<br />

armé<br />

Eaux<br />

usées<br />

1 2 3 33,33<br />

30-59 0-6 450-525 Béton Unitaire 1 2 3 33,33<br />

0-29 0-6 150-375 Béton Pluvial 11 24 35 31,43<br />

30-59 0-6 150-375 Béton Unitaire 10 24 34 29,41<br />

30-59 0-6 150-375 Grès<br />

Eaux<br />

usées<br />

4 10 14 28,57<br />

60-90+ 0-6 550-1 050 Grès Unitaire 1 5 6 16,66<br />

0-29 0-6 550-1 050 Grès Unitaire 1 2 3 33,33<br />

0-29 0-6 450-525<br />

Béton<br />

armé<br />

Pluvial 2 8 10 0,20<br />

30-59 0-6 450-525 Grès Unitaire 3 11 14 21,43<br />

0-29 0-6 450-525 Béton Pluvial 2 10 12 16,66<br />

30-59 0-6 550-1 050 Grès Unitaire 1 6 7 14,28<br />

0-29 0-6 550-1 050<br />

Béton<br />

armé<br />

Pluvial 2 36 38 5,26<br />

Tableau 27 - Taux de déficience de 26 classes de canalisations définies par paramètres multiples [35]<br />

- 44 -


2.2.5. Analyse<br />

des résultats d’études<br />

patrimoniales<br />

de réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

L’analyse des résultats des études patrimoniales de réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> nécessite notamment d’identifier :<br />

- les approches du vieillissement des canalisations<br />

d’<strong>assainissement</strong> ;<br />

- la représentativité des résultats mesurés par rapport au<br />

patrimoine évalué ;<br />

- les méthodes de diagnostic et d’évaluation des ouvrages.<br />

Les approches du vieillissement des canalisations d’<strong>assainissement</strong><br />

sont multiples et traduisent des priorités patrimoniales et<br />

opérationnelles diverses :<br />

- les durées de vie des canalisations ;<br />

- des pourcentages de déficience ;<br />

- âges médians de passage d’un état de la canalisation à un autre ;<br />

- proportion de canalisations se trouvant dans un état dégradé<br />

critique ;<br />

- pourcentages d’interventions d’urgence sur les ouvrages.<br />

Aucune approche ne peut être considérée comme universelle,<br />

chacune traduit des objectifs et des priorités définis sur la base de<br />

l’évaluation de l’impact d’une défaillance du réseau d’<strong>assainissement</strong>.<br />

Les études patrimoniales de réseaux d’<strong>assainissement</strong> ne se basent<br />

que très rarement sur la connaissance exhaustive du réseau. Seule<br />

une partie du réseau a été diagnostiquée et les résultats<br />

« observés » sur cet échantillon sont extrapolés à des résultats<br />

« prévisibles » sur l’ensemble du réseau. Ceci nécessite de<br />

s’assurer de la représentativité de l’échantillon. Pour cela, il est utile :<br />

- d’identifier dans quelle mesure les facteurs utilisés pour définir<br />

des classes de réseau homogènes (dont les caractéristiques<br />

sont similaires) sont interprétables et fiables, notamment<br />

lorsque les ouvrages sont anciens (par exemple la qualité du<br />

remblai autour d’un collecteur) ;<br />

- d’appréhender les conditions d’acquisition des données<br />

observées sur l’échantillon examiné : des données issues<br />

d’inspection suite à incident sur le réseau risquent de<br />

surreprésenter les tronçons dégradés (donc augmenter les<br />

pourcentages de déficience ou diminuer la durée de vie des<br />

canalisations) par rapport à l’exploitation de rapport<br />

d’inspection de routine [30] ;<br />

- de connaître la taille des classes de réseau homogène qui doit<br />

être suffisante ;<br />

- de connaître les vérifications menées lors de l’étude sur la<br />

représentativité des résultats qui peut s’effectuer, par exemple,<br />

en étudiant la corrélation des résultats de deux échantillons<br />

d’une même classe de réseau (le premier servant à établir le<br />

modèle de vieillissement et le second à tester les hypothèses<br />

de ce modèle de vieillissement) [16].<br />

L’ensemble de ces difficultés d’interprétation explique l’importance<br />

d’un processus continu d’acquisition des données et de<br />

réévaluation des évolutions des différentes classes de réseaux<br />

observés.<br />

- 45 -


Si les résultats présentés aux paragraphes 2.2.3 et 2.2.4 ne<br />

permettent pas de dégager un modèle établi de vieillissement des<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong>, ils permettent néanmoins de dégager<br />

des tendances qui devront être validées par des études<br />

ultérieures :<br />

- les canalisations posées sous les plus faibles hauteurs de<br />

couvertures présentent le comportement le plus critique ;<br />

- les canalisations soumises à un trafic important vieillissent plus<br />

rapidement que les autres, surtout si les hauteurs de<br />

couvertures sont faibles ;<br />

- les canalisations sous voies secondaires sont moins <strong>durable</strong>s<br />

que les canalisations sous voies principales ;<br />

- les canalisations d’eaux pluviales sont plus pérennes que les<br />

canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />

- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />

maritime ;<br />

- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />

5 % sont plus <strong>durable</strong>s ;<br />

- les canalisations de diamètres les plus faibles sont les moins<br />

<strong>durable</strong>s ;<br />

- la période de pose semble un critère plus pertinent que l’âge<br />

des canalisations pour estimer le vieillissement des ouvrages.<br />

Concernant les résultats des canalisations selon leur<br />

matériau constitutif, les conduites en béton présentent de<br />

bonnes performances tant en ce qui concerne leur durée de<br />

vie, leurs âges médians de transition entre états de<br />

dégradation, leur pourcentage de déficience ou le<br />

pourcentage d’intervention d’urgence sur réseau.<br />

2.3. Principes<br />

et méthodes<br />

d’évaluation<br />

des performances<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

2.3.1. Évaluation<br />

de l’impact<br />

de défaillances<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

L’évaluation de l’impact de défaillances des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> permet de définir, soit les priorités en terme de<br />

diagnostic des canalisations, soit les priorités en terme<br />

d’investissement (réparation, réhabilitation, renouvellement).<br />

Cette démarche peut être explicite et basée sur une démarche<br />

spécifique pour un réseau donné [11][30] ou implicite sur la base<br />

de méthodes, lignes directrices ou normes d’évaluation des<br />

canalisations [7].<br />

Différents facteurs d’impact sont pris en compte. Une note et un<br />

facteur de pondération sont associés à chacun d’entre eux afin de<br />

définir une note globale d’évaluation de l’impact.<br />

Le tableau 28 présente par différentes méthodes la notation et la<br />

pondération des différents facteurs d’impact.<br />

- 46 -


Référence Facteur d’impact Notation Pondération<br />

Implantation du<br />

réseau<br />

1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />

sur la base de l’activité de la zone, du trafic et<br />

de son intensité, les accès pour réparation, la<br />

localisation sous des établissements critiques,<br />

la classification environnementale, par<br />

exemple :<br />

• 3 : canalisation dans un aéroport, sous six<br />

voies de circulation ou dans une zone<br />

commerciale ;<br />

• 1 : canalisation sous parc industriel à une ou<br />

deux voies de circulation.<br />

0,20<br />

NRC [30]<br />

Sol d’enrobage des<br />

canalisations<br />

1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />

pour traduire le risque de formation de vides ou<br />

de perte d’assise suite à casses des tuyaux ou<br />

ouverture de joint<br />

• 3 : sables et silts ;<br />

• 1 : argiles moyennement ou très plastiques.<br />

0,16<br />

Hauteur de<br />

couverture<br />

1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />

• 3 : hauteur de couverture > à 10 m ;<br />

• 1 : hauteur de couverture < à 3 m.<br />

0,16<br />

Diamètre des tuyaux<br />

1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />

• 3 : tuyaux de diamètre > à 1 800 mm ;<br />

• 1 : tuyaux de diamètre < à 900 mm.<br />

0,16<br />

Fonctionnalité<br />

1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé<br />

dépend du type d’eau transportée et de<br />

l’implantation de l’ouvrage, par exemple :<br />

• 3 : tuyau entrant ou sortant d’une station de<br />

traitement ;<br />

• 1 : collecteur.<br />

0,16<br />

Sismicité 1 (faible), 2 (moyen), 3 élevé 0,16<br />

Classe d’action<br />

3 : action de réhabilitation nécessaire à long<br />

terme<br />

2 : action de réhabilitation nécessaire à moyen<br />

terme<br />

1 : action de réhabilitation nécessaire à court<br />

terme<br />

10 5<br />

Type de réseau<br />

5 : eaux usées ou unitaire<br />

2 : pluvial<br />

10 4<br />

Milieu récepteur<br />

5 à 0 selon la classe d’environnement<br />

allemande par ordre décroissant d’impact<br />

10 3<br />

ATV [7]<br />

Niveau d’évaluation<br />

Basé sur les niveaux d’action, le type d’eaux,<br />

les conditions hydrauliques :<br />

AP = CP + 100 * Q * H + 69 * [INT ((CP-1)/100) - 1]<br />

CP précise la classe d’action selon la gravité :<br />

• 101 à 200 : action de réhabilitation nécessaire<br />

à long terme selon gravité ;<br />

• 201 à 300 : action de réhabilitation nécessaire<br />

à moyen terme selon gravité ;<br />

• 301 à 400 : action de réhabilitation nécessaire<br />

à court terme selon gravité.<br />

Q dépend du type d’eau :<br />

• 1,0 : eau pluviale légèrement chargée dans<br />

un système séparatif ;<br />

• 1,1 : eaux usées d’une aire purement<br />

résidentielle ou eaux pluviales des routes<br />

principales ou de zones de circulation<br />

fortement contaminées ;<br />

1<br />

- 47 -


• 1,2 : eaux usées avec peu d’eaux<br />

industrielles et commerciales ;<br />

• 1,3 : eaux usées avec un fort apport industriel<br />

et commercial.<br />

H facteur hydraulique traduit le degré de<br />

vulnérabilité de l’ouvrage à l’exfiltration et à la mise<br />

en pression : de 1,3 pour les plus critiques à 1,0.<br />

Niveau d’action (état<br />

de la conduite)<br />

0 : action de surveillance<br />

1 : action préventive<br />

2 : action curative<br />

3 : mesure conservatoire<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Venues d’eau<br />

0 : parement sec, humide ou suintant<br />

1 : parement ruisselant ou venues d’eau<br />

jaillissante<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Évènement depuis<br />

moins de 15 ans<br />

0 : aucun<br />

1 : occurrence d’au moins un évènement<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Attaque chimique<br />

0 : pas d’attaque relevée<br />

1 : pas d’attaque relevée mais rejets industriels<br />

en amont<br />

2 : attaque chimique relevée<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

AGEC [11]<br />

Environnement<br />

géographique<br />

0 : hors centre-ville et axe routier principal<br />

1 : en centre-ville et sous axe routier principal<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Risques<br />

hydrogéologiques<br />

0 : hors nappe<br />

1 : sous nappe<br />

2 : zone de battement<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Risques géologiques<br />

0 : risques nuls à faibles<br />

1 : risques modérés<br />

2 : risques élevés<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Fonctionnement<br />

0 : collecteur secondaire<br />

1 : collecteur primaire<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Année de<br />

construction<br />

0 : âge < à 40 ans et niveau d’action 0 ou 1<br />

1 : de 40 à 60 ans<br />

1,5 : de 60 à 100 ans<br />

2 : plus de 100 ans<br />

3 : moins de 40 ans mais niveau d’action 2 ou 3<br />

Pondération de<br />

risque spécifique du<br />

réseau à déterminer<br />

par le décideur<br />

Tableau 28 - Facteurs d’impact pour la prioritarisation des diagnostics et investissements<br />

sur les réseaux d’<strong>assainissement</strong><br />

Cette démarche, préalable à l’évaluation des réseaux, ne préjuge<br />

pas des critères d’évaluation des canalisations. Ses résultats<br />

peuvent néanmoins conduire à des évaluations différentes des<br />

canalisations selon la méthode employée. Ainsi, la priorité peut être<br />

donnée à l’intervention sur des conduites profondes car générant<br />

des coûts d’intervention plus importants [30] ou, au contraire, sur<br />

des conduites faiblement enterrées car considérées comme moins<br />

<strong>durable</strong>s (voir § 2.2.3). De même, la prioritarisation des attaques<br />

chimiques [11] ou non peut conduire à définir des priorités<br />

différenciant ou non des matériaux ou des types de réseaux.<br />

- 48 -


Les méthodes de diagnostic et d’évaluation des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> ne doivent donc pas être considérées<br />

indépendamment des méthodes de prioritarisation de l’impact des<br />

défaillances des réseaux d’<strong>assainissement</strong>.<br />

2.3.2. Méthodes<br />

de diagnostic<br />

et d’évaluation<br />

des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

Le diagnostic des réseaux d’<strong>assainissement</strong> peut se baser :<br />

- sur les résultats opérationnels du réseau, l’identification de ses<br />

dysfonctionnements ou de leurs impacts ;<br />

- sur les observations faites sur le réseau suite à des campagnes<br />

d’inspection.<br />

Les indicateurs de dysfonctionnement peuvent être [24] :<br />

- infiltration dans les réseaux ;<br />

- exfiltration vers le milieu ;<br />

- diminution de la capacité hydraulique ;<br />

- débordements (inondations) ;<br />

- déversements anormaux ;<br />

- ensablement ;<br />

- bouchage ;<br />

- déstabilisation du complexe sol canalisation ;<br />

- attaque chimique ;<br />

- intrusion de racines ;<br />

- abrasion ;<br />

- altération de l’intégrité structurelle, risque d’effondrement.<br />

Leurs impacts peuvent être [24] :<br />

- pollution des eaux de surface ;<br />

- pollution des sols et des eaux souterraines ;<br />

- nuisances hydrauliques : interruption de service, odeurs,<br />

inondations ;<br />

- nuisances diverses : perturbation du trafic, bruit, accès au<br />

commerce ;<br />

- dommage au bâti ;<br />

- surcoûts d’exploitation du réseau ;<br />

- surcoûts d’exploitation de la station d’épuration ;<br />

- réduction de la durée de vie des ouvrages…<br />

Les méthodes de diagnostic structurel des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> sont multiples [33] :<br />

- inspection visuelle et télévisuelle ;<br />

- auscultation géométrique : inclinomètre, capteur d’orientation,<br />

relevé topographique, sonar ;<br />

- auscultation géotechnique : radar géophysique, sonde gamma,<br />

impédance mécanique, vérinage…<br />

- 49 -


La gestion patrimoniale des réseaux se base sur une prise en<br />

compte plus ou moins complète des facteurs d’impact, de<br />

dysfonctionnement et des constats des diagnostics structurels.<br />

Des modèles de gestion très complets ont été initiés et continuent<br />

d’être développés [24][34].<br />

La méthode d’inspection la plus couramment employée est<br />

l’inspection visuelle et télévisuelle sur laquelle se basent la plupart<br />

des méthodes d’évaluation des réseaux. Elle présente l’avantage<br />

de la simplicité de mise en œuvre et permet d’établir un premier<br />

état de la conduite dans des conditions économiques. Les défauts<br />

observables par ce type d’inspection ont été codifiés [29] et<br />

normalisés dans les normes européennes EN 13508-1 et<br />

EN 13508-2 [17][18]. Il est à noter que la norme EN 13508-2 définit<br />

« un système de codage type uniforme afin de garantir la<br />

compatibilité des résultats obtenus par des inspections visuelles ;<br />

elle ne comprend pas de méthode d’évaluation de l’état des<br />

branchements et des collecteurs ».<br />

Les codes suivants sont définis pour les tuyaux :<br />

Structure de la canalisation<br />

BAA Déformation BBA Racines<br />

Fonctionnement de la<br />

canalisation<br />

BAB Fissure BBB Dépôts adhérents<br />

BAC Rupture/effondrement BBC Dépôts<br />

BAD<br />

Briquetage ou éléments de<br />

maçonnerie défectueux<br />

BBD<br />

Entrée de terre<br />

BAE Mortier manquant BBE Autres obstacles<br />

BAF Dégradation de surface BBF Infiltration<br />

BAG Branchement pénétrant BBG Ex-filtration<br />

BAH Raccordement défectueux BBH Vermine<br />

BAI<br />

BAJ<br />

BAK<br />

BAL<br />

BAM<br />

BAN<br />

BAO<br />

BAP<br />

Joint d’étanchéité apparent<br />

Déplacement d’assemblage<br />

Défaut de revêtement<br />

Réparation défectueuse<br />

Défaut de soudage<br />

Conduite poreuse<br />

Sol visible par le défaut<br />

Vide visible par le défaut<br />

Tableau 29 - Codes relatifs à la structure de la canalisation et à son<br />

fonctionnement selon l’EN 13508-2<br />

Des codes d’inventaire et codes divers permettent de décrire la<br />

canalisation.<br />

Différentes méthodes d’évaluation ont été élaborées se basant sur<br />

les résultats d’inspections visuelles et télévisuelles. Elles définissent<br />

des critères de prise en compte de ces observations :<br />

- défauts à retenir pour l’évaluation d’un tronçon de canalisation ;<br />

- gravité et seuils de quantification des défauts ;<br />

- combinaison des défauts multiples.<br />

- 50 -


Défauts retenus pour<br />

l’évaluation d’un tronçon<br />

de canalisation<br />

L’inspection visuelle permet le recensement de l’ensemble des<br />

observations codifiées relatives à un tronçon de canalisation. À<br />

partir de ces données, l’évaluation nécessite d’apprécier l’état du<br />

réseau à partir des défauts constatés.<br />

L’inspection visuelle permet le recensement de l’ensemble des<br />

observations codifiées relatives à un tronçon de canalisation. À<br />

partir de ces données, l’évaluation nécessite d’apprécier l’état du<br />

réseau à partir des défauts constatés.<br />

a] Certaines méthodes donnent la « priorité au pire défaut »<br />

(« worst first »), ce qui signifie que le défaut considéré comme<br />

le plus grave sera traité le premier par réparation ou<br />

remplacement quand les fonds seront disponibles [3][29].<br />

b] D’autres méthodes donnent également la « priorité au pire<br />

défaut » (« worst first »), mais décident des priorités<br />

d’intervention en fonction de la fréquence d’occurrence de ce<br />

pire défaut, de son ampleur longitudinale, de la prise en compte<br />

de la totalité des défauts du tronçon et/ou de l’impact de celuici.<br />

Il est toutefois donné plus de poids au défaut structurel et de<br />

fonctionnement qu’au facteur d’impact [3][7][30]. C’est ce que<br />

traduit notamment la pondération de 10 5 retenue pour la classe<br />

d’action dans la méthode de l’ATV M 149 (voir tableau 28 en<br />

§ 2.3.1) [7].<br />

c] Une autre approche consiste à prendre en compte, non pas<br />

uniquement le pire défaut, mais à noter l’ensemble des défauts<br />

et à attribuer une évaluation au tronçon sur la base de<br />

l’ensemble des défauts et de leur gravité.<br />

La gravité de chaque défaut peut être affectée d’un score de 0<br />

(non visible) à 3 (important). Le tableau ci-dessous permet, en<br />

fonction du nombre d’observations, de classer le tronçon (de 1 :<br />

bon état à 5 : état critique) [3].<br />

In the segment received the following<br />

combination for structural condition<br />

scores<br />

Number of<br />

3’s<br />

Number of<br />

2’s<br />

Number of<br />

1’s<br />

Which is a<br />

structural<br />

confition total<br />

of<br />

Then the sewer<br />

condition rating<br />

was set at 5 :<br />

état critique)<br />

0 0 1 1 0<br />

0 0 2 2 0<br />

0 0 3 3 0<br />

0 0 4 4 0<br />

0 1 X Au moins 2 1<br />

0 2 X Au moins 4 2<br />

1 0 X Au moins 3 0<br />

1 1 0 5 1<br />

1 1 Au moins 1 Au moins 6 1<br />

0 3 X Au moins 6 3<br />

2 x x Au moins 6 x<br />

3 x x Au moins 9 x<br />

X = any number of structural condition scores<br />

Structural condition scores : 3 = excessive, 2 = moderate, 1 = minor<br />

Condition rating : 1 = good, 2 = fair, 3 = moderate, 4 = poor, 5 = severe<br />

Tableau 30 - Évaluation d’un tronçon de canalisation<br />

par cumul des défauts<br />

- 51 -


L’évaluation des défauts peut s’effectuer sur la base d’une densité<br />

de défaut tenant compte de trois facteurs de priorité : structurel S,<br />

étanchéité Fe et fonctionnement hydraulique Fh. Chaque tronçon<br />

de longueur L est affecté de trois notes Ns (structurelle), NFe<br />

(étanchéité) et NFh (hydraulique) somme des notes individuelles<br />

de chaque défaut pour chacun de ces facteurs.<br />

La densité de défauts est définie par :<br />

n<br />

=<br />

(100/L) * (K s Ns<br />

+ K Fe NFe<br />

+ K Fh NFh<br />

) / ( K s + K Fe + K<br />

Fh<br />

)<br />

où K s , K Fe , K Fh sont les coefficients de pondération établis sur la<br />

base de la politique de gestion du réseau représentant<br />

l’importance de chaque facteur [15].<br />

L’évaluation d’un tronçon par cumul des défauts peut consister à<br />

affecter à chaque défaut un score, au tronçon global un score et à<br />

définir une densité de défaut dans le tronçon. L’évaluation du<br />

tronçon se base alors sur la prise en compte de l’ensemble de ces<br />

scores [10].<br />

Gravité des défauts<br />

et seuils<br />

de quantification<br />

des défauts<br />

Toutes les méthodes d’évaluation des réseaux d’<strong>assainissement</strong><br />

se basent donc sur une appréciation de la gravité des défauts, que<br />

ceux-ci soient cumulés ou non. Ceci nécessite de définir des seuils<br />

de quantification des défauts mesurés lors de l’inspection visuelle.<br />

La gravité correspondant à chaque seuil de défaut est ensuite<br />

définie, ce qui permet de comparer la gravité des défauts de même<br />

type (fissure plus ou moins large) mais aussi entre défauts de type<br />

différent (fissure et déformation par exemple).<br />

La norme EN 13508-2 [18] définit pour chaque type de défauts leur<br />

caractérisation et leur quantification mais aucun seuil quantitatif<br />

n’est fixé.<br />

Le tableau 31 présenté dans les pages suivantes, expose les<br />

quantifications et les modes d’évaluation des défauts retenus par<br />

différentes méthodes [7][15][30].<br />

La comparaison de ces méthodes permet de dégager les<br />

enseignements suivants :<br />

- les défauts retenus sont en très grande proportion communs ;<br />

- des différences notables existent pour les critères de<br />

quantification des défauts ; ceci traduit :<br />

▫ des priorités implicites données en terme d’évaluation des<br />

défauts : largeur des fissures dans une approche plus<br />

structurelle et présence de fuite au niveau de la fissure dans<br />

une approche plus hydraulique par exemple ;<br />

▫ des différences d’appréciation de la gravité des défauts :<br />

une fissure longitudinale peut être considérée comme plus<br />

grave ou non qu’une fissure circulaire selon les méthodes<br />

par exemple ;<br />

- 52 -


- les systèmes de notation sont différents :<br />

▫ la notation peut être effectuée en attribuant à un type de<br />

défaut, un niveau d’action : ceci traduit l’approche par<br />

« priorité au pire défaut » (worst first) ;<br />

▫ un système de notation « linéaire » considérant les notes 3,<br />

5, 10, 15, 20 ;<br />

▫ un système de notation exponentiel considérant des notes<br />

1, α, α 2 , α 3 plus discriminant (dans le cas du tableau α = 3) ;<br />

cette méthode conduit à donner une très grande importance<br />

aux défauts les plus importants, ce qui la rapproche des<br />

méthodes d’évaluation par « priorité au pire défaut », même<br />

si l’ensemble des défauts sont considérés.<br />

Deux systèmes de notation de la gravité des défauts peuvent donc<br />

conduire à des conclusions différentes : un tronçon de canalisation<br />

comportant une cassure isolée de plus de 10 mm conduira à une<br />

réhabilitation immédiate sur la base de la méthode 3 alors qu’il<br />

pourra être considéré comme étant dans un état acceptable selon<br />

la méthode 1.<br />

- 53 -


Méthode 1 Méthode 2 Méthode 3<br />

Défauts<br />

Fissure circulaire<br />

Fissure<br />

longitudinale<br />

Fissure diagonale<br />

Fissure étoilée<br />

ou avec<br />

fragmentation<br />

Cassure<br />

Niveaux [15]<br />

Longueur < ¼ du périmètre<br />

Longueur ≥ ¼ du périmètre<br />

Écartement < 5 mm<br />

Écartement ≥ 5 mm<br />

Notes [15]<br />

S Fh Fe<br />

1<br />

3<br />

0<br />

0<br />

1<br />

3<br />

3 0 3<br />

Perforation 9 1 27<br />

Poinçonnement 1 0 0<br />

Effondrement<br />

Partiel (morceau de tuyau<br />

manquant)<br />

Total<br />

Affaissement 9 3 0<br />

Déformation<br />

Ovalisation<br />

Abrasion<br />

Corrosion<br />

Armatures<br />

visibles<br />

Décalage<br />

Déboîtement<br />

Déviation<br />

angulaire<br />

< 10 % du diamètre ou<br />

localisé<br />

≥ 10 % du diamètre ou<br />

étendue<br />

< 15 % du diamètre ou<br />

localisé<br />

≥ 15 % du diamètre ou<br />

étendue<br />

Légère < 3 cm<br />

Importante ≥ 3 cm<br />

Partielle<br />

Généralisée<br />

Locale<br />

Généralisée<br />

< 5 % de la section ou<br />

< 10 mm<br />

≥ 5 % de la section ou<br />

≥ 10 mm<br />

≥ 2 à 5 cm du DN < 300 au<br />

DN > 1 000 mm<br />

< 2 à 5 cm du DN < 300 au<br />

DN > 1 000 mm<br />

Légère < 30<br />

Importante ≥ 30°<br />

9<br />

9<br />

9<br />

27<br />

3<br />

9<br />

3<br />

9<br />

3<br />

27<br />

3<br />

27<br />

3<br />

27<br />

1<br />

9<br />

1<br />

9<br />

1<br />

3<br />

0<br />

0<br />

1<br />

27<br />

1<br />

9<br />

1<br />

9<br />

0<br />

3<br />

0<br />

3<br />

0<br />

3<br />

1<br />

9<br />

1<br />

9<br />

9<br />

27<br />

27<br />

27<br />

0<br />

0<br />

3<br />

9<br />

0<br />

3<br />

0<br />

3<br />

0<br />

3<br />

1<br />

9<br />

1<br />

9<br />

Sans fuite<br />

Avec fuite<br />

Niveaux [15] Notes [30] Niveaux [7]<br />

Sans fuite<br />

Avec fuite<br />

Avec fuite, multiple<br />

Sans fuite<br />

Avec fuite<br />

Écartement < 5 mm<br />

Écartement de 5 à 10 mm<br />

Écartement de 10 à 25 mm<br />

Diagonales multiples<br />

Fractures multiples<br />

(longitudinale, circulaire,<br />

diagonale)<br />

Supérieur à 100 mm circulaire<br />

ou carré<br />

Total<br />

< 5 % du diamètre<br />

de 5 à 10 % du diamètre<br />

> 10 % du diamètre<br />

Piqûre sur tuyau métallique<br />

Armature corrodée ou<br />

corrosion à travers tuyau<br />

métallique<br />

Armature ou agrégat exposé,<br />

corrosion étendue de tuyau<br />

métallique<br />

< 10 mm<br />

10 mm à 50 épaisseur de<br />

tuyau<br />

> 50 épaisseur de tuyau<br />

Épaufrure 1 0 1 < 5 mm 3<br />

Contre-pente<br />

ou flache<br />

Légère < 15 %<br />

Importante ≥ 15 %<br />

0<br />

0<br />

1<br />

3<br />

3<br />

27<br />

1<br />

9<br />

0<br />

0<br />

< 50 mm<br />

de 50 à 100 mm<br />

> 100 mm<br />

3<br />

5<br />

3<br />

5<br />

10<br />

3<br />

5<br />

5<br />

10<br />

15<br />

15<br />

20<br />

15<br />

20<br />

5<br />

10<br />

15<br />

≥ 10 mm<br />

de 5 à 10 mm<br />

de 2 à 5 mm<br />

de 0,5 à 2 mm<br />

< 0,5 mm<br />

≥ 10 mm<br />

de 5 à 10 mm<br />

de 2 à 5 mm<br />

de 0,5 à 2 mm<br />

< 0,5 mm<br />

À minima les niveaux d’action<br />

des autres fissures<br />

≥ 10 mm<br />

de 5 à 10 mm<br />

de 2 à 5 mm<br />

de 0,5 à 2 mm<br />

< 0,5 mm<br />

< 25 cm²<br />

≥ 25 cm²<br />

Morceau de tuyau manquant<br />

< 25 cm²<br />

≥ 25 cm²<br />

Total<br />

≥ 40% du diamètre<br />

de 20 à 40 % du diamètre<br />

de 10 à 20 % du diamètre<br />

de 6 à 10 % du diamètre<br />

< 6 % du diamètre<br />

3<br />

15 Total des parois<br />

Autre<br />

10<br />

3<br />

10<br />

15<br />

4<br />

10<br />

15<br />

≥ 15 % du diamètre<br />

≥ 100 % de l’épaisseur tuyau<br />

de 75 à 100 % de l’épaisseur<br />

tuyau<br />

de 25 à 75 % de l’épaisseur<br />

tuyau<br />

< 25 % de l’épaisseur tuyau<br />

Niveaux<br />

d’action [7]<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

0<br />

1<br />

0<br />

1<br />

0<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

0<br />

1 à 3<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

- 54 -


Écart de position<br />

horizontale<br />

≥ 15 % du diamètre<br />

≥ 100 % de l’épaisseur tuyau<br />

de 75 à 100 % de l’épaisseur<br />

tuyau<br />

de 25 à 75 % de l’épaisseur<br />

tuyau<br />

< 25 % de l’épaisseur tuyau<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Écart de<br />

position axiale<br />

≥ 15 cm<br />

de 10 à 15 cm<br />

de 5 à 10 cm<br />

de 2 à 5 cm<br />

< 2 cm<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Défaut au<br />

regard<br />

Simple<br />

Important : changement de<br />

section sans regard, radier<br />

défectueux…<br />

1<br />

9<br />

1<br />

9<br />

1<br />

27<br />

Joint apparent<br />

En voûte<br />

En radier<br />

9<br />

9<br />

1<br />

9<br />

27<br />

27<br />

Joint déplacé de :<br />

< ¼ épaisseur du tuyau<br />

de ¼ à ½ épaisseur du tuyau<br />

> ½ épaisseur du tuyau<br />

3<br />

10<br />

15<br />

Joint pénétrant 1<br />

Infiltration<br />

Suintement, trace<br />

Débit visible<br />

0<br />

0<br />

3<br />

9<br />

9<br />

27<br />

Percolation, suintement<br />

Écoulement, ruissellement<br />

Jaillissement<br />

2<br />

5<br />

10<br />

Importante 0<br />

Fuite visible<br />

Écoulement d’infiltration avec<br />

matériau<br />

Entrée ou sorite d’eau visible,<br />

sol visible<br />

Humidité<br />

0<br />

1<br />

2<br />

Pénétration de<br />

racines<br />

À travers un joint :<br />

Légère < 2 cm<br />

Importante ≥ 2 cm<br />

À travers une fissure jointe :<br />

Légère < 1 cm<br />

Importante ≥ 1 cm<br />

1<br />

3<br />

3<br />

9<br />

3<br />

9<br />

3<br />

9<br />

1<br />

3<br />

3<br />

9<br />

Fines, diminution de débit<br />

< 10 %<br />

Diminution de débit de 10 à<br />

25 %<br />

Diminution > 25 %<br />

2<br />

8<br />

10<br />

≥ 30 % de la section du tuyau<br />

de 20 à 30 % de la section du<br />

tuyau<br />

de 10 à 20 % de la section du<br />

tuyau<br />

< 10 % de la section du tuyau<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

Débris<br />

Diminution de débit < 10 %<br />

Diminution de débit de 10 à<br />

25 %<br />

Diminution > 25 %<br />

5<br />

8<br />

10<br />

Dépôts<br />

Meuble :<br />

Léger < 50 %<br />

Important ≥ 50 %<br />

Dur :<br />

Léger < 30 %<br />

Important ≥ 30%<br />

0<br />

0<br />

0<br />

0<br />

3<br />

9<br />

3<br />

9<br />

0<br />

0<br />

0<br />

0<br />

Incrustations :<br />

Diminution de débit < 10 %<br />

Diminution de débit de 10 à<br />

25 %<br />

Diminution > 25 %<br />

5<br />

8<br />

10<br />

Incrustations :<br />

≥ 30 % de la section du tuyau<br />

de 20 à 30 % de la section du<br />

tuyau<br />

de 10 à 20 % de la section du<br />

tuyau<br />

de 5 à 10 % de la section du<br />

tuyau<br />

< 5 % de la section du tuyau<br />

Dépôts solidifiés :<br />

≥ 50 % de la section du tuyau<br />

de 35 à 50 % de la section du<br />

tuyau<br />

de 20 à 35 % de la section du<br />

tuyau<br />

de 5 à 20 % de la section du<br />

tuyau<br />

< 5 % de la section du tuyau<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Branchement<br />

pénétrant<br />

Léger < 20 % de la section<br />

Important ≥ 20 % de la<br />

section<br />

1<br />

3<br />

3<br />

9<br />

0<br />

0<br />

Diminution de débit < 10 %<br />

Diminution de débit de 10 à<br />

25 %<br />

Diminution > 25 %<br />

5<br />

8<br />

10<br />

≥ 50% de la section du tuyau<br />

de 35 à 50 % de la section du<br />

tuyau<br />

de 20 à 35 % de la section du<br />

tuyau<br />

de 5 à 20 % de la section du<br />

tuyau<br />

< 5 % de la section du tuyau<br />

0<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Branchement mal<br />

raccordé<br />

Indirect ou défectueux<br />

Direct ou à contresens de<br />

l’écoulement<br />

1<br />

3<br />

0<br />

3<br />

3<br />

9<br />

Pièce pénétrante<br />

Canalisation ou<br />

câble traversant<br />

Mauvais<br />

branchement<br />

Eaux usées dans pluvial,<br />

faces visibles<br />

Eaux pluviales dans eaux<br />

usées, infiltration permanente<br />

1<br />

2<br />

Tableau 31 - Quantification et évaluation des défauts selon différentes méthodes [7][15][30]<br />

- 55 -


2.4. Analyse<br />

des méthodes<br />

d’évaluation<br />

des performances<br />

appliquées<br />

aux réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong><br />

en béton<br />

Afin d’analyser l’application des méthodes d’évaluation aux<br />

réseaux d’<strong>assainissement</strong> en béton, il est nécessaire d’identifier :<br />

- les défauts types applicables aux tuyaux en béton ;<br />

- leurs seuils de quantification ;<br />

- leur gravité estimée ;<br />

- les mécanismes de dégradation retenus pour les produits en<br />

béton.<br />

L’analyse ne reprendra pas les données applicables à l’ensemble<br />

des tuyaux mais se concentrera sur les facteurs spécifiques<br />

appliqués aux tuyaux en béton.<br />

Les modèles de gestion patrimoniale des réseaux<br />

d’<strong>assainissement</strong> ont pour objet essentiel le fonctionnement de<br />

l’ouvrage : le matériau constitutif de la canalisation n’est donc pas<br />

étudié spécifiquement sauf s’il conduit à un dysfonctionnement<br />

identifié. Les approches pathologiques ou pathognomoniques sont<br />

plus riches d’enseignements pour la prise en compte des<br />

spécificités des matériaux et donc des tuyaux en béton. L’étude<br />

statistique des défauts rencontrés sur des canalisations d’un<br />

matériau donné permet également d’enrichir l’analyse des<br />

méthodes d’évaluation appliquées aux tuyaux en béton.<br />

Sur la base de fiches pathognomoniques (voir annexe 1) pour les<br />

ouvrages d’<strong>assainissement</strong> non visitables [25], on peut distinguer :<br />

les défauts spécifiques aux tuyaux en béton :<br />

- au niveau du corps du tuyau et non au joint : infiltration -<br />

suintement, ruissellement - jaillissement, infiltration - concrétions ;<br />

- fissure transversale fermée ou ouverte ;<br />

- armatures visibles ;<br />

- concrétions ;<br />

les défauts spécifiques (ou plus fréquents) aux tuyaux à base<br />

de ciment :<br />

- corrosion partielle ou totale ;<br />

- abrasion partielle ou totale ;<br />

les défauts majeurs affectés aux produits en béton :<br />

- emboîtement insuffisant, désaxé ou décentré ;<br />

- déviation angulaire ;<br />

les défauts plus fréquemment rencontrés sur les produits en<br />

béton :<br />

- effondrement partiel ou total ;<br />

- éclatement à l’emboîture ;<br />

- obstruction partielle ou totale par racines ou radicelles.<br />

- 56 -


2.4.1. Prise en compte<br />

de la fissuration<br />

dans les tuyaux<br />

en béton<br />

La fissuration circulaire (transversale) des canalisations est un<br />

défaut identifié comme spécifique des tuyaux en béton. Elle est<br />

l’un des défauts les plus fréquemment observés sur les<br />

canalisations en béton. Une étude menée sur un patrimoine<br />

inspecté visuellement de 13,76 km composé à 95 % de<br />

canalisations unitaires et 5 % d’eaux usées constitué<br />

majoritairement de tuyaux en béton non armé et armé de<br />

diamètres inférieurs à 600 mm montre que ce type de fissure<br />

constitue 29 % des défauts rencontrés.<br />

Cette fissuration est d’autant plus fréquente que l’élancement des<br />

tuyaux est important, donc affecte essentiellement les tuyaux de<br />

faibles diamètres.<br />

Nombre moyen par kilomètre<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

2,5 3,33 3,75 4 4,28 5 6 6,67 7,5 8 10<br />

Ratio Longueur/Diamètre des tuyaux<br />

Fissures<br />

longitudinales<br />

Fissures<br />

circulaires<br />

Figure 31 - Variation du taux de fissures en fonction de l’élancement d’une<br />

conduite en béton armé [15]<br />

Des modèles d’évolution de la fissuration, circulaire ou non, ont été<br />

élaborés. Ils permettent de quantifier l’évolution d’un défaut dans le<br />

temps en fonction de paramètres relatifs à la canalisation et à son<br />

environnement.<br />

Il a ainsi été proposé [34] la loi d’évolution suivante :<br />

où :<br />

4<br />

FISS ( X) ∗β(t)<br />

FISS (t + Δt) = FISS ( t) + [ F<br />

]<br />

- FISS(t) est l’indicateur de défaut de fissuration au temps t<br />

(exprimé en année) variant entre 0 et 1<br />

- F FISS (X) = A trafic * A profondeur * A diamètre X A matériau X A pose X A réseau<br />

- β(t) variable de distribution uniforme dans [0,1]<br />

Les coefficients partiels traduisent l’influence des paramètres sur<br />

la fissuration.<br />

- 57 -


Paramètre<br />

Agressivité<br />

du trafic<br />

Profondeur<br />

Diamètre<br />

Matériau<br />

Qualité de<br />

pose<br />

Type de<br />

réseau<br />

Tableau 32 -<br />

Coefficient<br />

partiel<br />

A trafic<br />

A profondeur<br />

A diamètre<br />

A matériau<br />

A pose<br />

A réseau<br />

Modalités<br />

Valeurs<br />

coefficient<br />

Trafic 0 ou<br />

profondeur<br />

≤ 2m<br />

Couplage<br />

Trafic 0 et<br />

profondeur ≤<br />

2 m<br />

Trafics t 2 à t 0 (plus 150 PL/jour) 0,1 0,1 0,1<br />

Trafics t 3 (50 à 150 PL/jour) 0,08<br />

Trafics t 5 et t 4 (de 0 à 50 PL/jour)<br />

2<br />

0,05<br />

Profondeur ≤ 2 m 1,05 1,1 1,1<br />

2 m < Profondeur ≤ 5 m 1<br />

Profondeur > 5 m 1,05<br />

Diamètre ≤ 200 mm 1,05 1,1 1,2<br />

200 mm < Diamètre ≤ 600 mm 1 1,05 1,1<br />

Diamètre > 600 mm 1,05 1,1 1,1<br />

Amiante 1,1<br />

Béton 1,05<br />

Fonte ductile 0<br />

PVC 0 1,1<br />

Grès 1,02<br />

Maçonnerie 1,05<br />

Médiocre 1,02 1,1<br />

Correcte 1 1,05<br />

Bonne 1,05<br />

Unitaire 1<br />

Séparatif 1,02<br />

Mixte<br />

Coefficients partiels traduisant l’influence des paramètres sur<br />

la fissuration<br />

La durée de service se calcule comme suit :<br />

DDS = 5 / F FISS (X)<br />

Quatre états de fissuration ont été établis et corrélés à la valeur de<br />

l’indicateur de défaut de fissuration :<br />

Niveau de gravité<br />

Niveau 1<br />

Niveau 2<br />

Niveau 3<br />

Niveau 4<br />

Pas de fissure<br />

État de la fissuration<br />

Fissure fermée longitudinale ou transversale<br />

Fissure fermée multiple ou fissure ouverte<br />

longitudinale ou transversale<br />

Fissure ouverte multiple<br />

Tableau 33 - États de fissuration et valeurs associées de l’indicateur de<br />

défaut de fissuration [34]<br />

- 58 -


Figure 32 - États de fissuration et valeurs associées de l’indicateur de<br />

défaut de fissuration [34]<br />

Selon cette modélisation de la fissuration :<br />

- il y a très peu de distinction entre les canalisations sensibles à<br />

la fissuration : béton, amiante, grès et PVC sous fort trafic<br />

puisque les durées de vie varient à paramètres constants de<br />

seulement 8 % ;<br />

- une canalisation unitaire en béton de diamètre 400 mm posée<br />

correctement à moins de 2 m de profondeur a une durée de<br />

service (durée de vie fonctionnelle au-delà de laquelle la<br />

structure est obsolète en raison de changement dans le niveau<br />

de service) vis-à-vis de la fissuration de 40 ans à 80 ans selon<br />

l’importance du trafic.<br />

Il est à noter toutefois que l’évolution de la fissuration est très mal<br />

connue et qu’on ne sait pas dire en combien de temps une fissure<br />

fermée devient une fissure ouverte [34]. Le modèle fixe donc un<br />

cadre d’hypothèses issues d’une validation par un « comité<br />

d’experts ». Il convient de vérifier cette modélisation dans le temps<br />

sur réseau en fonctionnement.<br />

4.2. Prise en compte de<br />

l’infiltration dans les<br />

tuyaux en béton<br />

L’infiltration peut être estimée de différentes manières dans un<br />

réseau [24] : mesures continues des débits dans les réseaux en<br />

exploitant, par exemple, les données de type « autosurveillance »,<br />

évaluation de débits issus d’études diagnostic ; mesures<br />

instantanées de débit amont et aval, inspection visuelle et<br />

télévisuelle.<br />

L’infiltration (comme l’exfiltration) dans une canalisation peut<br />

s’effectuer par le corps des tuyaux ou aux joints (entre tuyaux ou aux<br />

ouvrages). L’infiltration au niveau du corps du tuyau (infiltration -<br />

suintement, ruissellement - jaillissement, infiltration - concrétions<br />

des canalisations) est un défaut identifié comme spécifique des<br />

tuyaux en béton.<br />

Comme pour la fissuration, des modèles ont été élaborés pour<br />

approcher l’infiltration dans une canalisation. L’évaluation à partir<br />

du constat des défauts d’étanchéité est plus simple à mettre en<br />

œuvre que la mesure des débits. Cette approche a donc été la<br />

plus étudiée.<br />

- 59 -


Il a été proposé [24] un indicateur « défaut d’étanchéité pour<br />

infiltration, estimé par inspection TV » basé sur :<br />

- les défauts d’étanchéité constatés sur canalisation sur la base<br />

de la codification de la norme NF EN 13508-2 [18] (voir<br />

tableau 29 § 2.3.2) ;<br />

- une notation exponentielle en 1, α, α 2 , α 3 avec α = 2 (voir<br />

tableau 31 § 2.3.2) ;<br />

- une quantification forfaitaire du défaut singulier P équivalent à<br />

5 m de défaut linéaire.<br />

Il est défini à partir de la densité de défaut sur un tronçon de<br />

longueur Lt :<br />

D = ( ∑ Gi ∗ Li) / Lt<br />

Gi et Li sont définis dans le tableau 34 en fonction de leur code Ci.<br />

- 60 -


Tableau 34 - Évaluation de l’indicateur « défaut d’étanchéité pour infiltration,<br />

estimé par inspection TV » [24]<br />

- 61 -


L’indicateur de « défaut d’étanchéité pour infiltration, estimé par<br />

inspection TV » est exprimé en niveaux :<br />

- niveau 1 : D ≤ 1,75 ;<br />

- niveau 2 : 1,75 < D ≤ 11 ;<br />

- niveau 3 : 11 < D ≤ 25 ;<br />

- niveau 4 : D > 25.<br />

Cet indicateur « défaut d’étanchéité pour infiltration, estimé par<br />

inspection TV » combiné avec l’indicateur « facteurs de risque<br />

d’inondation » permet de définir l’indicateur « risque d’infiltration<br />

estimé après inspection TV », exprimé en niveaux de gravité<br />

déterminés par application du tableau 35 :<br />

Indicateur « facteurs de risque<br />

d’inondation »<br />

1] Niveau de nappe constamment<br />

inférieur au radier ou remblai<br />

étanche<br />

2] Niveau de nappe<br />

temporairement supérieur à la<br />

cote du radier ou inconnu<br />

3] Niveau de nappe fréquemment<br />

ou en permanence supérieur à la<br />

cote du radier et remblai<br />

imperméable<br />

Indicateur « défaut d’étanchéité<br />

pour infiltration, estimé par<br />

inspection TV »<br />

1 2 3 4<br />

1 1 1 1<br />

1 2 3 3<br />

2 3 4 4<br />

Tableau 35 - Évaluation de l’indicateur « risque d’infiltration estimé après<br />

inspection TV » [24]<br />

Les défauts pris en compte pour l’évaluation de l’indicateur<br />

« défaut d’étanchéité pour infiltration, estimé par inspection TV »<br />

sont en grande partie (en italique dans le tableau 34) spécifiques<br />

aux tuyaux en béton ou aux matériaux à base de ciment ou les<br />

plus fréquemment rencontrés sur produits en béton. Il y a lieu<br />

néanmoins de prendre en compte la fréquence des défauts<br />

rencontrés avant de tirer des conclusions définitives sur le<br />

comportement des canalisations en béton.<br />

Un modèle simplifié d’estimation de l’infiltration [34] se base<br />

uniquement sur le niveau de gravité des fissures et celui des<br />

flaches (un affaissement local trop important entraîne, au niveau<br />

des joints, un emboîtement insuffisant) qui sont donc considérées<br />

comme les facteurs majeurs.<br />

Les niveaux de gravité de l’infiltration, en présence de nappe, sont<br />

alors définis par :<br />

Niveaux de gravité<br />

Infiltration<br />

Niveau 1<br />

Pas d’infiltration<br />

Niveau 2 Suintements ou « goutte à goutte »<br />

Niveau 3<br />

Écoulements<br />

Niveau 4<br />

Jaillissements<br />

- 62 -


Niveau de gravité de la fissuration<br />

1 2 3 4<br />

1 1 2 3 4<br />

Niveau de gravité de<br />

la flache<br />

2 1 2 3 4<br />

3 3 3 4 4<br />

4 3 3 4 4<br />

Tableau 36 - Évaluation d’un indicateur d’infiltration à partir de la fissuration<br />

et des flaches sur la canalisation [34]<br />

Le phénomène de flache concerne tous les tuyaux à assemblage et<br />

nous avons vu (cf. § 2.4.1) qu’il y a très peu de distinction entre les<br />

canalisations sensibles à la fissuration, béton, amiante, grès et PVC<br />

sous fort trafic. Sur cette base l’infiltration pourrait être<br />

comparable. Dans le modèle considéré, le niveau de gravité de la<br />

flache dépend de la qualité de la pose initiale et de la qualité du<br />

« complexe sol canalisation » (qui dépend essentiellement des<br />

infiltrations et ex-filtrations) dont la dégradation influe sur les<br />

flaches. Il y aurait lieu d’apprécier l’influence éventuelle du<br />

matériau constitutif des canalisations sur ces paramètres.<br />

2.4.3. Corrosion La corrosion des canalisations est un défaut identifié comme<br />

spécifique des tuyaux en matériaux à base de ciment (béton et<br />

fibre ciment) ou revêtus de mortier de ciment (fonte et acier).<br />

En réseau d’<strong>assainissement</strong>, cette dégradation des matériaux<br />

cimentaires est essentiellement attribuée à des attaques<br />

chimiques dues aux effluents déversés dans le réseau, ou à la<br />

présence de sulfure d’hydrogène (H 2 S) dans les réseaux qui<br />

dépend de la nature des eaux transportées et que favorisent les<br />

longs temps de séjour d’eaux usées dans la canalisation, donc les<br />

faibles vitesses d’écoulement, les faibles pentes, alors que les<br />

sections d’ouvrages permettant l’autocurage (ovoïde ou cunette)<br />

limitent cet effet. Cette analyse pourrait expliquer en partie des<br />

résultats constatés lors d’études patrimoniales de réseau (voir<br />

§ 2.2.3) :<br />

- canalisations d’eaux pluviales plus pérennes que les<br />

canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />

- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />

5 % sont plus <strong>durable</strong>s que celles de pentes inférieures à 1 % ;<br />

- plus grande durabilité des ouvrages ovoïdes que circulaires.<br />

La dégradation du béton peut également être due au milieu<br />

environnant lié, par exemple, à la localisation de la canalisation<br />

(voir § 2.2.3) :<br />

- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />

maritime.<br />

Des modèles ont été élaborés pour approcher la corrosion interne<br />

des canalisations.<br />

Il a été proposé d’évaluer le risque de dégradation par attaque<br />

chimique en fonction [24] :<br />

- 63 -


- de l’état de santé général de la canalisation traduit en classe<br />

d’état prévisible selon le modèle de dégradation retenu pour le<br />

réseau EDS ;<br />

- de la sensibilité du matériau à une attaque chimique ATC1 :<br />

notation binaire 1/4, 4 pour les matériaux sensibles à une<br />

attaque chimique (béton, béton armé, fibre ciment et fonte) ;<br />

- des rejets connus déversés dans le tronçon ATC2 (niveau 1 à<br />

4) ;<br />

- de la présence ou du risque de présence de H 2 S ATC3 (niveau<br />

1 à 4) ;<br />

- de la localisation du tronçon à l’amont ATC4 ou à l’aval ATC5<br />

immédiat d’un tronçon dégradé par attaque chimique ;<br />

en appliquant le tableau suivant :<br />

EDS<br />

MIN [ATC1, MAX (ATC2, ATC3, ATC4,<br />

ATC5)]<br />

1 2 3 4<br />

1 1 2 3 4<br />

2 1 2 3 4<br />

3 3 3 4 4<br />

4 3 3 4 4<br />

Tableau 37 - Évaluation d’un indicateur d’attaque chimique sur la<br />

canalisation à vérifier par investigation [24]<br />

Une autre approche se base sur l’évaluation des défauts issus de<br />

l’inspection télévisée des tronçons [24] selon la grille d’évaluation<br />

suivante :<br />

Niveau d’attaque<br />

chimique<br />

Défauts selon EN 13508-2<br />

1<br />

2<br />

BBB B/C (dépôts adhérents : graisse ou<br />

encrassement - par exemple organismes attachés<br />

à la paroi de la canalisation)<br />

3 BAN (conduite poreuse)<br />

4<br />

BAF B/C/D (dégradation de surface : écaillage,<br />

granulats exposés, granulats déchaussés)<br />

BAK B (décoloration du revêtement)<br />

Tableau 38 - Évaluation d’un indicateur d’attaque chimique sur la<br />

canalisation constaté par investigation [24]<br />

Une troisième approche relie directement le risque d’attaque<br />

chimique à la présence de H 2 S dont le niveau de gravité est lié à<br />

l’indicateur d’écoulement garanti. On peut résumer cette approche<br />

dans le tableau 39 applicable aux matériaux différents du PVC (et,<br />

par extension, aux plastiques) [34] qui indique les corrélations<br />

entre les quatre niveaux de gravité des trois indicateurs.<br />

- 64 -


Niveau de gravité de<br />

l’écoulement ralenti<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Vitesse<br />

d’écoulement<br />

comprise entre<br />

0,9 m/s et 5 m/s<br />

section pleine<br />

Vitesse<br />

d’écoulement<br />

comprise entre<br />

5 m/s et 7,5 m/s<br />

section pleine<br />

Vitesse<br />

d’écoulement<br />

comprise entre<br />

0,3 m/s et 0,9 m/s<br />

section pleine<br />

Vitesse<br />

d’écoulement<br />

inférieure à<br />

0,3 m/s section<br />

pleine<br />

Niveau de gravité<br />

de la présence d’H2S<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Pas de formation<br />

de H 2 S<br />

Faible dégagement<br />

de H 2 S<br />

Dégagement<br />

significatif de H 2 S<br />

Dégagement<br />

significatif de H 2 S<br />

avec attaque<br />

chimique à l’intrados<br />

de la canalisation et<br />

danger pour le<br />

personnel<br />

Niveau de gravité<br />

des attaques<br />

chimiques<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Pas d’attaque<br />

chimique<br />

Traces d’une 1 re<br />

agression<br />

chimique<br />

Attaque<br />

chimique de 10<br />

à 20 % de la<br />

longueur du<br />

tronçon<br />

Attaque<br />

chimique de 10<br />

à 20 % de la<br />

longueur du<br />

tronçon<br />

Tableau 39 - Évaluation d’un indicateur d’attaque chimique sur canalisation<br />

par approche hydraulique [34]<br />

La vitesse d’écoulement peut être estimée sur la base de la gravité<br />

de la flache de la canalisation et de son niveau d’obstruction.<br />

Ces trois modèles de prédiction d’attaques chimiques sont<br />

applicables aux seuls matériaux à base de ciment.<br />

2.4.4. Abrasion L’abrasion des canalisations est un défaut identifié comme<br />

spécifique des tuyaux en matériaux à base de ciment (béton et<br />

fibre ciment) ou revêtus de mortier de ciment (fonte et acier). En<br />

réseau d’<strong>assainissement</strong>, cette dégradation des matériaux<br />

cimentaires est essentiellement attribuée au transport d’eaux très<br />

chargées en matières solides, aux vitesses d’écoulement<br />

importantes qui peuvent être dues à une pente trop élevée. Cette<br />

analyse pourrait expliquer en partie des résultats constatés lors<br />

d’études patrimoniales de réseau (voir § 2.2.3) sur une plus<br />

grande durabilité des conduites en béton posées à une pente<br />

comprise entre 1 et 5 % que celles de pente supérieure.<br />

Des modèles ont été élaborés pour approcher l’abrasion interne<br />

des canalisations.<br />

Il a été proposé d’évaluer le risque de dégradation par abrasion en<br />

fonction [24] :<br />

- de l’état de santé général de la canalisation traduit en classe<br />

d’état prévisible selon le modèle de dégradation retenu pour le<br />

réseau EDS ;<br />

- de la sensibilité du matériau à une attaque chimique ABR1 :<br />

notation binaire 1/4, 4 pour les matériaux sensibles à une<br />

attaque chimique (béton, béton armé, fibre ciment et fonte) ;<br />

- 65 -


- des vitesses d’écoulement importantes et de la charge en<br />

matières solides des effluents ABR2 ;<br />

en appliquant le tableau suivant:<br />

EDS<br />

ABR1 * ABR2 1 2 3 4<br />

Matériau non sensible à l’abrasion<br />

(ABR1 = 1)<br />

Matériau sensible à l’abrasion<br />

(ABR1 = 4) et vitesse d’écoulement<br />

élevée (ABR2 = 2)<br />

Matériau sensible à l’abrasion<br />

(ABR1 = 4) et vitesse d’écoulement<br />

élevée et effluent très chargé en<br />

matières solides (ABR2 = 3)<br />

1 1 1 1<br />

1 2 3 4<br />

2 3 4 4<br />

Tableau 40 - Évaluation du risque de dégradation par abrasion sur la<br />

canalisation à vérifier par investigation [24]<br />

Une autre approche se base sur l’évaluation des défauts issus de<br />

l’inspection télévisée des tronçons [24] et l’appréciation de la<br />

gravité des défauts de type BAF A, dégradation de surface par<br />

abrasion, de toute nature :<br />

- A (rugosité accrue) ;<br />

- B (écaillage) ;<br />

- C (granulats exposés) ;<br />

- D (granulats déchaussés) ;<br />

- E (granulats manquants) ;<br />

- F (armature visible) ;<br />

- G (armature dépassant de la surface) ;<br />

- H (armature corrodée) ;<br />

- I (paroi manquante) ;<br />

- J (produits corrosifs sur la surface) ;<br />

- Z (autres dégradations de surface).<br />

Ce modèle ne prend pas en compte le risque de dégradation par<br />

abrasion pour les tuyaux matériaux non cimentaires.<br />

2.5. Conclusion Dans le cadre de la gestion patrimoniale des réseaux, le suivi de<br />

l’état des canalisations et l’application de modèles de dégradation<br />

peuvent permettre de rapprocher les performances attendues par<br />

les exploitants d’un réseau en béton de ces performances constatées<br />

ou prévisibles.<br />

La synthèse des résultats d’études patrimoniales de réseaux<br />

permet de dégager des tendances :<br />

- les canalisations posées sous les plus faibles hauteurs de<br />

couvertures présentent le comportement le plus critique ;<br />

- 66 -


- les canalisations soumises à un trafic important vieillissent plus<br />

rapidement que les autres, surtout si les hauteurs de<br />

couvertures sont faibles ;<br />

- les canalisations sous voies secondaires sont moins <strong>durable</strong>s<br />

que les canalisations sous voies principales ;<br />

- les canalisations d’eaux pluviales sont plus pérennes que les<br />

canalisations d’eaux usées ou unitaires ;<br />

- la durabilité des canalisations est moindre en bande littorale<br />

maritime ;<br />

- les conduites en béton posées à une pente comprise entre 1 et<br />

5 % sont plus <strong>durable</strong>s ;<br />

- les canalisations de diamètres les plus faibles sont les moins<br />

<strong>durable</strong>s ;<br />

- la période de pose (année de pose par exemple) semble un<br />

critère plus pertinent que l’âge des canalisations pour estimer le<br />

vieillissement des ouvrages.<br />

Concernant les résultats des canalisations selon leur matériau<br />

constitutif, les conduites en béton présentent de bonnes<br />

performances tant en ce qui concerne leur durée de vie, leurs âges<br />

médians de transition entre états de dégradation, leur pourcentage<br />

de déficience ou le pourcentage d’intervention d’urgence sur<br />

réseau.<br />

L’analyse des méthodes d’évaluation des canalisations en béton<br />

permet d’identifier des défauts plus fréquents ou spécifiques aux<br />

tuyaux en béton ou aux tuyaux à base de ciment. Des modèles de<br />

prévision de l’état des réseaux proposent des procédures de<br />

quantification et des mécanismes d’évolution des défauts ou<br />

dysfonctionnements des canalisations en béton.<br />

L’évaluation de la sensibilité des produits en béton à certains<br />

paramètres (attaque chimique et abrasion par exemple) et le<br />

niveau de criticité de certains défauts (fissuration circulaire ou<br />

infiltration par exemple) résulte de la combinaison d’approches<br />

paramétrées déterministes, de la comparaison avec des avis<br />

d’experts et des premiers résultats issus de l’expérience acquise<br />

sur quelques réseaux d’<strong>assainissement</strong> suivis dans le cadre de<br />

politique de gestion patrimoniale. Elle nécessite un<br />

approfondissement pour une prise en compte adaptée des tuyaux<br />

en béton.<br />

La capitalisation de résultats de terrain devrait permettre de<br />

rapprocher les prévisions des modèles de dégradations de l’état<br />

constaté des réseaux. La pertinence des hypothèses formulées<br />

sur la performance des canalisations en béton pourra ainsi être<br />

évaluée.<br />

- 67 -


2.6. Bibliographie<br />

[1] AAS 27 Financial Reporting by Local Government.<br />

Australian Accounting Standard ; 1996.<br />

[2] AAS 4 Depreciation.<br />

Australian Accounting Standard ; 1997.<br />

[3] ALLOUCHE E.N., FREURE P.<br />

Management and maintenance practices for storm and<br />

sanitary sewers in Canadian Municipalities<br />

University of Western Ontario, ICLR Research ; 2002.<br />

[4] Analyse des principales causes de pathologie des ouvrages<br />

d’<strong>assainissement</strong>.<br />

Rapport 06.P, CERIB ; 2005.<br />

[5] Application des notions de fiabilité à la gestion des ouvrages<br />

existants.<br />

Association Française de Génie Civil, Presses des Ponts et<br />

Chaussées ; 2003.<br />

[6] Association Suisse des professionnels de la protection de<br />

l’eau.<br />

www.vsa.ch ; 2006.<br />

[7] ATV M 149 : Recording classification and Assessment of the<br />

Condition of Drainage Systems Outside Building.<br />

ATV ; 1999.<br />

[8] BAUR R.<br />

Selektive Inspectionsplanung und Prognostische<br />

Sanierungstrategien für Abwassernetze.<br />

Wiener Mitteilungen (2001) Band 168 ; 2001.<br />

[9] BAUR R., HERZ R.<br />

Selective inspection planning with ageing forecast for sewer<br />

pipes.<br />

TU Dresden ; 2002.<br />

[10] BAUR R., HERZ R., KROPP I.<br />

Care S - Multi Criteria Decision Support.<br />

Care S D19 Paper ; 2005.<br />

[11] BENSLIMANE I.<br />

Structure et Réhabilitation<br />

AGEC, exposé des principes généraux ; 2005.<br />

[12] BERLAND J.M., JUERY C.<br />

Inventaire et scénario de renouvellement du patrimoine<br />

d’infrastructures des services publics d’eau et<br />

d’<strong>assainissement</strong> - Synthèse.<br />

Office International de l’eau, Ministère de l’écologie et du<br />

développement <strong>durable</strong> ; 2003.<br />

[13] BERLAND J.M., JUERY C.<br />

Inventaire et scénario de renouvellement du patrimoine<br />

d’infrastructures des services publics d’eau et<br />

d’<strong>assainissement</strong> - Rapport final.<br />

Office International de l’eau, Ministère de l’écologie et du<br />

développement <strong>durable</strong> ; 2003.<br />

[14] BURGESS E.H.<br />

Planning Model for Sewer System Regabilitation.<br />

EPA.<br />

- 68 -


[15] CHERGUI S.<br />

Le vieillissement des réseaux d’<strong>assainissement</strong> : méthodologie<br />

d’évaluation de l’état des canalisations à partir d’inspection<br />

télévisée.<br />

CEMAGREF/ENGEES ; 1996.<br />

[16] COOMBES P.J. MICZEVSKI, KUCZERA<br />

Deterioration, Depreciation and Serviceability of Stormwater<br />

Pipes.<br />

Stormwater Industry Association 2002 Conference on Urban<br />

Sormwater management ; 2002.<br />

[17] EN 13508-1 - État des réseaux d'évacuation et<br />

<strong>d'<strong>assainissement</strong></strong> à l'extérieur des bâtiments - Partie 1 :<br />

exigences générales.<br />

2004.<br />

[18] EN 13508-2 - Condition des réseaux d'évacuation et<br />

<strong>d'<strong>assainissement</strong></strong> à l'extérieur des bâtiments - Partie 2 :<br />

système de codage de l'inspection visuelle.<br />

2003.<br />

[19] GREAY B.<br />

Progress toward an asset management plan of drainage<br />

system for a local government in Western Australia.<br />

APWA International Public Works Congress ; 2001.<br />

[20] HERZ R., KRUG R.<br />

Sanierungsbedarf und Sanierungstrategien für<br />

Abwassernetze<br />

TU Dresden ; 2001.<br />

[21] HÖROLD S.<br />

Hochrechnung des Zustands von Kanalhaltungen aus<br />

Inspektionsbefunden, dargestellt für ein Teilnetz der<br />

Stadtentwässerung Dresden.<br />

TU Dresden.<br />

[22] L’<strong>assainissement</strong> en France en 1998 et 2001.<br />

Les dossiers IFEN n° 3 ; IFEN ; 2006.<br />

[23] LAFFRECHINE K.<br />

Base de données urbaines pour optimiser la gestion de<br />

réseaux <strong>d'<strong>assainissement</strong></strong> non-visitables.<br />

www.u-bordeaux1.fr/cdga/05_la_recherche/theseshdr/1999/res_katia.htm<br />

[24] LE GAUFFRE P., JOANNIS C., BREYSSE D., GIBELLO C.,<br />

DESMULIIEZ J.J.<br />

Gestion patrimoniale des réseaux d’<strong>assainissement</strong> urbains :<br />

guide méthodologique.<br />

REREAU, Éditions Tec et Doc Lavoisier ; 2005.<br />

[25] Les ouvrages d’<strong>assainissement</strong> non visitables.<br />

Fiches pathognomoniques, TSM n° 10 ; octobre 1999.<br />

[26] LESAGE D.<br />

Gestion de patrimoine d’un réseau d’<strong>assainissement</strong> au<br />

travers d’un programme d’études sur la pathologie des<br />

ouvrages avec sa démarche globale d’auscultation à la<br />

réhabilitation dénommée DAR.<br />

Conseil Général de Seine-Saint-Denis ; FSTT ; 2005.<br />

[27] Local Government Asset Accounting Manual.<br />

Department of Local Government - version 4 ; 1999.<br />

[28] MacLEOD C.W.<br />

Optimization of Sewer Infrastructure Rehabilitation Planning.<br />

University of Alberta ; 2000.<br />

- 69 -


[29] Manual of Sewer Condition Classification.<br />

WRc ; 2004.<br />

[30] McDONALD S.E, ZHAO J.Q.<br />

Condition assessment and réhabilitation of large Sewer.<br />

NRC/CNRC ; 2001.<br />

[31] McPHERSON R.<br />

Determining the effective life of sewer mains.<br />

AWA Queensland Regional Conference, Gold Coast ; 2001.<br />

[32] Pr EN 752 : 2005 - Réseau d’évacuation et d’<strong>assainissement</strong><br />

à l’extérieur des bâtiments.<br />

Document TC 165 soumis à enquête ; 2006.<br />

[33] Réhabilitation des réseaux d’<strong>assainissement</strong> en zone rurale<br />

Document technique FNDAE n° 32 ; 2004.<br />

[34] VASCONCELOS E.C.<br />

Outils d’aide à la gestion du patrimoine réseau<br />

d’<strong>assainissement</strong> non visitable.<br />

Université Bordeaux 1 ; 2005.<br />

[35] YANG Y.<br />

Statistical Models for Assessing Sewer Infrastructure<br />

Inspection Requirements.<br />

University of Alberta ; 1999.<br />

- 70 -


Annexe 1 – Défauts<br />

applicables<br />

aux tuyaux<br />

en béton<br />

dans une approche<br />

pathognomonique<br />

Le tableau ci-dessous présente les défauts applicables aux<br />

canalisations en béton issus de fiches pathognomoniques établies<br />

pour les ouvrages d’<strong>assainissement</strong> non visitables [25].<br />

Symptômes (*)<br />

Emboîtement insuffisant<br />

Emboîtement désaxé<br />

Emboîtement décentré<br />

Déboîtement longitudinal<br />

Déboîtement désaxé<br />

Emboîtement décentré<br />

Déviation angulaire<br />

Épaufrure à l’assemblage<br />

Joint défectueux<br />

Modification du profil en long<br />

Contre-pente<br />

Flache<br />

Modification angulaire en plan<br />

Infiltration - Suintement<br />

Joints de toute nature<br />

Ruissellement - Jaillissement<br />

Joints de toute nature<br />

Infiltration - Concrétions<br />

Joints de toute nature<br />

Ex-filtration<br />

Fissure longitudinale fermée ou<br />

ouverte<br />

Fissure transversale fermée ou<br />

ouverte<br />

Matériaux affectés<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Béton, béton armé, amiante-ciment,<br />

fonte revêtue mortier<br />

Tous matériaux assemblés avec<br />

des joints élastomères<br />

Tous matériaux<br />

Tous matériaux<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement et tous matériaux non<br />

rigides<br />

Structure : canalisation en béton et<br />

en maçonnerie<br />

Canalisations en béton<br />

Structure : canalisation en béton et<br />

en maçonnerie<br />

Canalisations en béton<br />

Structure : canalisation en béton et<br />

en maçonnerie<br />

Canalisations en béton<br />

Tous matériaux ou assemblages<br />

présentant des défauts d’étanchéité<br />

Béton armé et non armé, grès<br />

vernissé<br />

Tuyau de grande longueur et de<br />

petit diamètre en béton armé ou<br />

non armé ou fibres ciment<br />

Observations spécifiques aux<br />

tuyaux en béton<br />

Défaut majeur pour les tuyaux en<br />

béton<br />

Défaut majeur pour les tuyaux en<br />

béton<br />

Défaut majeur pour les tuyaux en<br />

béton<br />

Défaut majeur pour les tuyaux en<br />

béton<br />

Tuyau de grande longueur et de<br />

petit diamètre en béton armé<br />

- 71 -


Fissure hélicoïdale fermée ou<br />

ouverte<br />

Fissures multiples fermées ou<br />

ouvertes<br />

Effondrement partiel ou total<br />

Écrasement vertical ou latéral,<br />

affaissement de voûte<br />

Béton armé et non armé, grès<br />

vernissé, PVC<br />

Béton armé et non armé, grès<br />

vernissé, PVC<br />

Tous matériaux<br />

Tous matériaux<br />

En particulier béton non armé et<br />

grès<br />

Éclatement à l’emboîture Tous matériaux En particulier béton armé et grès<br />

Perforation<br />

Corrosion partielle ou totale<br />

Abrasion partielle ou totale<br />

Tous matériaux<br />

Tous matériaux à base de ciment<br />

(béton, fibre ciment) ou revêtus<br />

ciment (fonte)<br />

Le plus souvent matériaux à base<br />

de ciment (béton, fibre ciment) ou<br />

revêtus ciment (fonte)<br />

Armatures visibles Béton armé Béton armé<br />

Défauts d’aspect<br />

Dépôts de sédiments, de résidus de<br />

chantier ou de graisses<br />

Concrétions<br />

Joints de toute nature<br />

Obstruction partielle ou totale par<br />

racines ou radicelles<br />

Branchement, branchement<br />

pénétrant, branchement en retrait,<br />

percement pour branchement<br />

Pénétration d’élément extérieur<br />

Tous matériaux<br />

Tous matériaux<br />

Structure : canalisation en béton et<br />

en maçonnerie<br />

Canalisation en béton<br />

Tous matériaux assemblés par<br />

emboîtement, en particulier béton.<br />

Les matériaux plastiques sont<br />

moins affectés<br />

Tous matériaux<br />

Tous matériaux, les canalisations<br />

métalliques sont moins affectées<br />

Tous matériaux à base de ciment<br />

Le plus souvent matériaux à base<br />

de ciment<br />

En particulier béton<br />

Tableau 41 - Défauts applicables aux canalisations en béton issus de fiches pathognomoniques [25]<br />

- 72 -


www.cerib.com<br />

Centre d ’Études et de Recherches de l ’Industrie du Béton<br />

BP 30059 – Épernon Cedex – France • Tél. 02 37 18 48 00 – Fax 02 37 83 67 39 • E-mail cerib@cerib.com – www.cerib.com

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!