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Optimiser le coût alimentaire en élevage caprin - Chambre d ...

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D O C U M E N T<br />

CENTRE<br />

Région C<strong>en</strong>tre<br />

Région C<strong>en</strong>tre


EDITO<br />

Il y a 6 ans , <strong>le</strong> réseau ROSACE publiait un dossier sur l’optimisation<br />

du <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> avec <strong>le</strong> témoignage de 5<br />

é<strong>le</strong>veurs.<br />

Aujourd’hui, l’optimisation du <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> reste un<br />

élém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel de l’amélioration des résultats économiques.<br />

Avec la révision des conditions de production des<br />

AOC, <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t de l’autonomie <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>, la réalisation<br />

de fourrages de qualité, la mise <strong>en</strong> oeuvre du pâturage…sont<br />

plus que jamais d’actualité.<br />

Avec ce nouveau dossier, <strong>le</strong> réseau souhaite faire partager<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce de 5 é<strong>le</strong>veurs qui optimis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

avec divers systèmes.<br />

Franck MOREAU<br />

CRIEL C<strong>en</strong>tre


D O C U M E N T<br />

Quelques règ<strong>le</strong>s pour optimiser<br />

<strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

Les cinq é<strong>le</strong>vages décrits dans ce dossier, bi<strong>en</strong> que différ<strong>en</strong>ts dans <strong>le</strong>ur choix <strong>en</strong> matière de système d'alim<strong>en</strong>tation,<br />

ont un certain nombre de points communs qui concour<strong>en</strong>t sûrem<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>urs bons résultats :<br />

• des é<strong>le</strong>vages <strong>en</strong> croisière,<br />

• des é<strong>le</strong>veurs qui consacr<strong>en</strong>t du temps au troupeau,<br />

• des systèmes simp<strong>le</strong>s et stab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> plan de la conduite du troupeau, de la reproduction et de l'alimm<strong>en</strong>tation,<br />

• un travail de sé<strong>le</strong>ction.<br />

Au-delà de ces élém<strong>en</strong>ts, l'optimisationde <strong>le</strong>ur <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> est à relier à <strong>le</strong>urs pratiques <strong>en</strong> matière de<br />

conduite d'é<strong>le</strong>vage, à l'importance accordée aux fourrages dans la ration et à <strong>le</strong>ur gestion des conc<strong>en</strong>trés<br />

tant sur <strong>le</strong> plan de la quantité que du prix.<br />

CONCERNANT LA CONDUITE DE L'ELEVAGE<br />

■ Un troupeau ou des lots homogènes<br />

■ Un é<strong>le</strong>vage des chevrettes maîtrisé<br />

CENTRE<br />

Il est plus faci<strong>le</strong> d'optimiser <strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

dans un troupeau homogène tant sur <strong>le</strong> plan<br />

génétique que sur <strong>le</strong> plan physiologique. Les<br />

mises bas groupées facilit<strong>en</strong>t la gestion de l'alim<strong>en</strong>tation.<br />

Si ce n'est pas <strong>le</strong> cas, l'é<strong>le</strong>veur doit<br />

constituer des lots homogènes ou gérer individuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

la complém<strong>en</strong>tation.<br />

■ Une gestion rigoureuse des réformes<br />

E<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> nombre de chevrettes nécessaires et<br />

pas plus permet de limiter <strong>le</strong>s charges de<br />

r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.<br />

Une bonne maîtrise de l'é<strong>le</strong>vage des chevrettes<br />

permet bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t une reproduction de<br />

cel<strong>le</strong>s-ci <strong>en</strong> même temps que <strong>le</strong>s adultes, ce qui<br />

par la suite facilite la gestion de l'alim<strong>en</strong>tation.<br />

Atteindre cet objectif suppose de gérer efficacem<strong>en</strong>t<br />

l'alim<strong>en</strong>tation, la conduite sanitaire et la<br />

reproduction des chevrettes.<br />

Les chèvres à réformer doiv<strong>en</strong>t être éliminées<br />

rapidem<strong>en</strong>t pour ne pas pénaliser <strong>le</strong> <strong>coût</strong><br />

<strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> du troupeau. Dans un certain<br />

nombre de situations, cela n'est pas possib<strong>le</strong>, il<br />

vaut mieux alors iso<strong>le</strong>r ces animaux et <strong>le</strong>s<br />

nourrir à peu de frais.


CONCERNANT LES FOURRAGES<br />

Les systèmes d'alim<strong>en</strong>tation des é<strong>le</strong>vages du dossier<br />

sont tous basés sur des fourrages de qualité, que ce<br />

soit de l'<strong>en</strong>silage de maïs, du foin de luzerne, de l'<strong>en</strong>rubanné<br />

ou du pâturage. Le fourrage est bi<strong>en</strong> la ration<br />

de base, et <strong>le</strong> conc<strong>en</strong>tré un complém<strong>en</strong>t.<br />

■ Assurer une conservation sans défaut par :<br />

• Des conditions de conservation et de<br />

stockage limitant au maximum<strong>le</strong>s pertes.<br />

Pour obt<strong>en</strong>ir cette qualité, <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>veurs ont adapté<br />

<strong>le</strong>urs techniques au contexte de l'exploitation : nature<br />

des sols, tail<strong>le</strong> du troupeau, disponibilité de la main<br />

d'oeuvre... Les surfaces fourragères sont cultivées<br />

avec <strong>le</strong> même soin que <strong>le</strong>s cultures de v<strong>en</strong>te notamm<strong>en</strong>t<br />

fumure et désherbage.<br />

■ Maximiser la consommation des fourrages<br />

En fonction de la qualité du fourrage, l'ingestion peut<br />

varier du simp<strong>le</strong> au doub<strong>le</strong>. Une chèvre produisant 3<br />

litres de lait pourra ingérer <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 1,9 kg d'un<br />

foin de graminées de qualité mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t 1 kg si<br />

celui-ci est mauvais.<br />

■ Rechercher une va<strong>le</strong>ur <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> é<strong>le</strong>vée par :<br />

• Une première coupe précoce <strong>en</strong> vert, foin ou<br />

<strong>en</strong>rubannage. Dans <strong>le</strong> cas de la luzerne par<br />

exemp<strong>le</strong>, la première exploitation a lieu<br />

<strong>en</strong>tre la fin avril et <strong>le</strong> 15 mai.<br />

• Un choix d'espèces fourragères diversifiées<br />

qui permet l'éta<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de la récolte. Dans<br />

<strong>le</strong>s exploitations ayant des bovins, un déprimage<br />

permet de déca<strong>le</strong>r la récolte à une<br />

période plus favorab<strong>le</strong>.<br />

• Une disponibilité de l'é<strong>le</strong>veur suffisante à<br />

partir de la fin avril, ce qui r<strong>en</strong>voie au choix<br />

des productions de l'exploitation.<br />

• Un matériel adapté permettant la réalisation<br />

rapide des travaux de récolte.<br />

Les quantités de conc<strong>en</strong>trés nécessaires pour couvrir<br />

<strong>le</strong>s besoins peuv<strong>en</strong>t être alors augm<strong>en</strong>tées jusqu'à<br />

40 % dans <strong>le</strong> cas d'un mauvais fourrage. Le <strong>coût</strong> des<br />

conc<strong>en</strong>trés est alors augm<strong>en</strong>té dans <strong>le</strong>s mêmes<br />

proportions sans que pour autant il y ait une baisse du<br />

<strong>coût</strong> des fourrages.<br />

De plus, <strong>le</strong>s fortes laitières qui ont une plus grande<br />

capacité d'ingestion, pourront plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t couvrir<br />

<strong>le</strong>urs besoins supplém<strong>en</strong>taires avec un fourrage de<br />

bonne qualité. Par contre, avec un mauvais fourrage,<br />

<strong>le</strong>ur plus forte ingestion ne sera pas suffisante et il<br />

faudra recourir à plus de conc<strong>en</strong>trés.<br />

Enfin, un bon fourrage distribué <strong>en</strong> quantité suffisante<br />

peut souv<strong>en</strong>t éviter d'avoir recours aux déshydratés.<br />

Pour ajuster <strong>le</strong> niveau de complém<strong>en</strong>tation, il est<br />

nécessaire de bi<strong>en</strong> apprécier la va<strong>le</strong>ur des fourrages<br />

distribués. Dans certains é<strong>le</strong>vages, des analyses sont<br />

pratiquées de manière systématique, dans d'autres,<br />

el<strong>le</strong>s ne sont faites qu'occasionnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, mais <strong>le</strong>s<br />

é<strong>le</strong>veurs ont appris à juger la qualité de <strong>le</strong>urs fourrages.


■ Favoriser la consommation de fourrages<br />

Le fourrage sera d'autant plus consommé que :<br />

• La quantité de conc<strong>en</strong>trés distribuée est limitée.<br />

• Les chevrettes consomm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes fourrages<br />

que <strong>le</strong>s chèvres. Les habitudes <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>s prises<br />

étant chevrette se conserv<strong>en</strong>t au cours de la vie<br />

adulte.<br />

• Les chèvres dispos<strong>en</strong>t toutes d'une place à l'auge.<br />

• La concurr<strong>en</strong>ce n'est pas trop forte, toutes <strong>le</strong>s<br />

chèvres peuv<strong>en</strong>t réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t accéder au fourrage.<br />

• Il est toléré un taux de refus de 10 % minimum (<strong>le</strong><br />

fourrage tiré sur la litière est gaspillé et pas<br />

refusé).<br />

• La distribution est faite au moins <strong>en</strong> deux fois.<br />

• Les refus sont <strong>en</strong><strong>le</strong>vés et <strong>le</strong>s auges nettoyées au<br />

moins une fois par jour.<br />

Avoir un animal cib<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus proche possib<strong>le</strong> de<br />

l’animal moy<strong>en</strong> peut être obt<strong>en</strong>u par une mise <strong>en</strong> lots<br />

d’animaux homogènes ou par une complém<strong>en</strong>tation<br />

individuel<strong>le</strong>.<br />

■ Faire évoluer la complém<strong>en</strong>tation au cours<br />

de la lactation<br />

Les économies sans doute <strong>le</strong>s plus importantes et<br />

<strong>le</strong>s plus rapides peuv<strong>en</strong>t être trouvées <strong>en</strong> adaptant<br />

la complém<strong>en</strong>tation au niveau de production tout au<br />

long de la lactation. A nourrir <strong>le</strong>s animaux avec <strong>le</strong><br />

même niveau de conc<strong>en</strong>trés qu'au démarrage, on<br />

arrive <strong>en</strong> fin de lactation à couvrir 200 % des<br />

besoins, ce qui est non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un gaspillage<br />

inuti<strong>le</strong>, mais constitue aussi un risque d'accid<strong>en</strong>ts<br />

sanitaires important. Ainsi, <strong>en</strong> système «foin», la<br />

baisse des conc<strong>en</strong>trés au fur et à mesure de la<br />

lactation, peut <strong>en</strong>traîner une économie sur l'année<br />

de près de 150 g de conc<strong>en</strong>trés par litre.<br />

■ Utiliser des céréa<strong>le</strong>s et des alim<strong>en</strong>ts simp<strong>le</strong>s<br />

CONCERNANT LES CONCENTRÉS<br />

■ Ajuster la complém<strong>en</strong>tation à la production<br />

L'animal cib<strong>le</strong> est celui pour <strong>le</strong>quel la ration va être<br />

calculée. En fonction de l'homogénéité de production<br />

du lot, il va correspondre au niveau de production<br />

moy<strong>en</strong> plus 20 % dans <strong>le</strong> cas d'un lot homogène, mais<br />

jusqu'à 40 % dans <strong>le</strong> cas d'un lot très hétérogène.<br />

Ainsi, par exemp<strong>le</strong> pour un lot hétérogène produisant 4<br />

litres au démarrage (de 3 à 6 litres), on calcu<strong>le</strong>ra une<br />

ration couvrant 4,5 litres <strong>en</strong> énergie et 5,5 litres <strong>en</strong><br />

azote ; pour un lot homogène de même niveau (de 3 à<br />

5 litres), on rationnera à 4 litres <strong>en</strong> énergie et 5 litres<br />

<strong>en</strong> azote.<br />

Le gaspillage (jusque 200 à 400 g de conc<strong>en</strong>trés <strong>en</strong><br />

plus par jour) est d'autant plus <strong>coût</strong>eux qu'il se fait<br />

souv<strong>en</strong>t par une surdistribution des conc<strong>en</strong>trés azotés.<br />

L'utilisation des céréa<strong>le</strong>s permet de baisser <strong>le</strong> <strong>coût</strong><br />

des conc<strong>en</strong>trés et correspond bi<strong>en</strong> à la démarche<br />

généra<strong>le</strong> des AOC. L'équiva<strong>le</strong>nt d'une chèvre laitière<br />

classique (3 litres par exemp<strong>le</strong>) peut être produit avec<br />

un mélange de céréa<strong>le</strong>s (67 %), de soja (30 %) et de<br />

minéraux (3 %).<br />

L'utilisation de matières premières (soja, luzerne<br />

déshydratée, pulpes de betteraves...) est toujours<br />

moins <strong>coût</strong>euse que l'achat de conc<strong>en</strong>trés de<br />

production.<br />

■ Négocier <strong>le</strong> prix des conc<strong>en</strong>trés<br />

Enfin, la négociation avec <strong>le</strong>s fournisseurs, <strong>le</strong>s<br />

modes et quantités de livraison permett<strong>en</strong>t aussi de<br />

faire baisser <strong>le</strong> <strong>coût</strong> du kilo de conc<strong>en</strong>tré.


ROSACE 2003<br />

Pâturage<br />

Foin Foin légumineuses Foin et<br />

légumineuses et graminées déshydratés<br />

Nombre d’é<strong>le</strong>vages 8 5 8 4<br />

Nombre de chèvres 139 114 155 229<br />

Lait par chèvre 843 807 824 900<br />

Conc<strong>en</strong>trés <strong>en</strong> kg par chèvre 424 544 730 612<br />

Conc<strong>en</strong>trés <strong>en</strong> g par litre 506 680 930 694<br />

Coût des conc<strong>en</strong>trés <strong>en</strong> €/1000 l 91 117 162 136<br />

Coût des déshydratés <strong>en</strong> €/1 000 l 11 5 5 45<br />

Achat fourrages <strong>en</strong> €/1 000 l 7 0 17 32<br />

Alim<strong>en</strong>ts achetés <strong>en</strong> €/1 000 l 109 122 183 213<br />

Charges SFP <strong>en</strong> €/1 000 l 17 34 17 4<br />

Coût <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>s <strong>en</strong> €/1 000 l 126 157 200 217<br />

Coût <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> et performances laitières<br />

Lait par chèvre <strong>en</strong> litres<br />

1400<br />

1300<br />

1200<br />

1100<br />

1000<br />

900<br />

800<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

vert<br />

Ensilage de maïs<br />

Foin de graminées<br />

Foin de légumineuses<br />

Foin et déshydratés<br />

Foin légumineuses<br />

et graminées<br />

Pâturage<br />

0 100 200 300 400<br />

Coût <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> <strong>en</strong> €/1 000 litres


D O C U M E N T<br />

CENTRE<br />

<strong>Optimiser</strong> <strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

Christophe et Flor<strong>en</strong>ce BIZEAU, St Hilaire <strong>en</strong> Lignières (18) : “ Quand il est<br />

diffici<strong>le</strong> de produire des fourrages de qualité, une solution : sortir <strong>le</strong>s<br />

chèvres au pâturage.. ”<br />

L’exploitation<br />

• Main d’œuvre : Christophe et Flor<strong>en</strong>ce<br />

Bizeau, un peu d’<strong>en</strong>traide, famil<strong>le</strong> ou<br />

voisin, permet de faire face si nécessaire<br />

à une activité demandant plus de<br />

main d’œuvre<br />

• 66,5 ha de SAU groupée autour de l’exploitation<br />

• Toute la surface est consacrée aux<br />

fourrages, 8.7 ha de prairies perman<strong>en</strong>tes<br />

et 57.8 ha de prairies temporaires<br />

longue durée<br />

• 155 chèvres<br />

• L’exploitation se situe <strong>en</strong> zone AOC<br />

Va<strong>le</strong>nçay<br />

Christophe et Flor<strong>en</strong>ce Bizeau se sont installés <strong>en</strong> 1995 à la suite des<br />

par<strong>en</strong>ts sur une exploitation de 68 ha dont 15 ha de cultures, 20<br />

vaches allaitantes avec v<strong>en</strong>te de broutards et 120 chèvres <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te<br />

laiterie. Une chèvrerie neuve de 200 places est construite et une<br />

sal<strong>le</strong> de traite aménagée. Les chèvres sont alim<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> sec à<br />

partir des fourrages et des céréa<strong>le</strong>s produits sur l’exploitation. Cel<strong>le</strong>ci<br />

se situe <strong>en</strong> zone défavorisée sur des terres limono sab<strong>le</strong>uses,<br />

humides et séchantes. Le PH acide n’autorise pas la culture de la<br />

luzerne.<br />

Des premières années diffici<strong>le</strong>s<br />

Les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts des cultures<br />

sont médiocres, bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t<br />

inférieures à 30 q, <strong>le</strong> troupeau<br />

bovin passe par des périodes<br />

diffici<strong>le</strong>s, la production des<br />

chèvres pour partie dessaisonnée<br />

stagne à 650 kg/chèvre<br />

avec des <strong>coût</strong>s <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>s<br />

é<strong>le</strong>vés. L’augm<strong>en</strong>tation de l’effectif<br />

qui se fait par croit interne<br />

est <strong>le</strong>nte, l’é<strong>le</strong>vage des<br />

chevrettes et <strong>le</strong>ur reproduction<br />

n’étant pas bi<strong>en</strong> maîtrisés. Le<br />

rev<strong>en</strong>u est faib<strong>le</strong> mais la charge<br />

de travail é<strong>le</strong>vée.<br />

A partir de l’année 2000, de plus<br />

<strong>en</strong> plus de chèvres se tèt<strong>en</strong>t,<br />

avec un maximum d’<strong>en</strong>viron<br />

40% du troupeau <strong>en</strong> 2002. Ces<br />

problèmes ont quasim<strong>en</strong>t<br />

disparus (il reste 5 chèvres qui<br />

se tèt<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core aujourd’hui<br />

mais uniquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> 1er mois de<br />

lactation) avec <strong>le</strong> pâturage et <strong>le</strong><br />

remplacem<strong>en</strong>t de certains<br />

abreuvoirs automatiques qui<br />

étai<strong>en</strong>t rouillés.<br />

Les difficultés r<strong>en</strong>contrées<br />

motiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s exploitants pour<br />

modifier progressivem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur<br />

système de production <strong>en</strong>tre<br />

2000 et 2004.<br />

Les céréa<strong>le</strong>s sont abandonnées<br />

au profit de la surface fourragère,<br />

<strong>le</strong>s mises bas sont<br />

regroupées <strong>en</strong> janvier février,<br />

<strong>le</strong>s chèvres sont sorties au<br />

pâturage.<br />

Le troupeau<br />

• 155 chèvres alpines<br />

• 826 litres de lait livrés par chèvre<br />

prés<strong>en</strong>te<br />

TB 34.86 g/litre, TP 30.26 g/litre<br />

• Période de mise bas : depuis 2004 la<br />

totalité des mises bas a lieu <strong>en</strong> janvier<br />

(20 %) et février (80 %)<br />

• L’é<strong>le</strong>vage n’est pas adhér<strong>en</strong>t à<br />

Caprigène mais pratique des IA pour<br />

éviter d’acheter des boucs et produire<br />

une partie de son r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.<br />

25 IA réalisées <strong>en</strong> 2004 avec un taux<br />

de mises bas de 71 %<br />

La mise <strong>en</strong> place du pâturage<br />

Réduire <strong>le</strong>s <strong>coût</strong>s <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>s et<br />

améliorer la production laitière.<br />

Le passage du système sec<br />

initial, foin et déshydraté, au<br />

système pâturage s’est fait de<br />

manière progressive <strong>en</strong>tre 2001<br />

et 2003.<br />

• 2001 : <strong>le</strong> lot ayant mis bas au<br />

printemps est sorti au “pâturage”<br />

à partir du mois de<br />

juil<strong>le</strong>t sans modification des<br />

apports <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>s <strong>en</strong><br />

chèvrerie.<br />

• 2002 : ce même lot (90<br />

chèvres) est sorti au pâturage<br />

de mars à novembre. Les<br />

conc<strong>en</strong>trés sont fortem<strong>en</strong>t<br />

réduits. La production laitière<br />

est satisfaisante<br />

• 2003 : <strong>le</strong> lot d’automne est<br />

conduit <strong>en</strong> lactation longue <strong>en</strong><br />

vue de grouper la totalité des<br />

mises bas <strong>en</strong> début d’hiver. Tout<br />

<strong>le</strong> troupeau pâture du 15 mars au<br />

28 octobre.<br />

• 2004 : toutes <strong>le</strong>s chèvres<br />

mett<strong>en</strong>t bas <strong>en</strong> janvier février<br />

et il n’y a plus de lactation<br />

longue.


• En chèvrerie<br />

Rations types <strong>en</strong> kg/jour<br />

Foin de graminées à volonté<br />

Maïs grain 0,6<br />

Alim<strong>en</strong>t de commerce 0,9<br />

24% MAT, 4,5% MG,18 % CB<br />

UFL 0,93, PDIN 175, PDIE 135,<br />

Ca 18 et P 6<br />

• Au pâturage<br />

Pâturage<br />

Foin <strong>le</strong> soir<br />

Maïs grain 0,55<br />

Alim<strong>en</strong>t du commerce 0,55<br />

Les chèvres qui n’ont jamais pâturé<br />

s’adapt<strong>en</strong>t très vite, c’est à dire <strong>en</strong><br />

moins d’un mois.<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à 2003, année sèche,<br />

2004 est très arrosé et de manière<br />

régulière p<strong>en</strong>dant toute la saison de<br />

pâturage (80 mm <strong>en</strong> juil<strong>le</strong>t, 140 mm<br />

<strong>en</strong> août). Les températures sont<br />

douces et permett<strong>en</strong>t une croissance<br />

des graminées y compris <strong>le</strong>s ray<br />

grass tout au long de l’été.<br />

La conduite des prairies<br />

Les terres de l’exploitation sont pratiquem<strong>en</strong>t<br />

toutes hydromorphes et<br />

séchantes à des degrés divers. En<br />

2002, <strong>le</strong>s exploitants ont contractualisé<br />

<strong>le</strong>urs pratiques dans <strong>le</strong> cadre<br />

d’un CTE herbager. Ce contrat induit<br />

une limitation des apports d’<strong>en</strong>grais<br />

minéraux et organiques.<br />

En 2004, la fumure moy<strong>en</strong>ne s’est<br />

établie à 30 N, 27 P et 27 K.<br />

La mise <strong>en</strong> place de 20 ha de prairie<br />

supplém<strong>en</strong>taire s’est faite de<br />

manière progressive, mais un peu au<br />

détrim<strong>en</strong>t des prairies déjà installées<br />

qui aurai<strong>en</strong>t nécessité d’être refaites.<br />

Le rattrapage s’est fait <strong>en</strong> 2004 avec<br />

l’implantation de 22 ha qui ont été<br />

semés, la moitié au printemps, <strong>le</strong><br />

reste <strong>en</strong> septembre.<br />

L’utilisation de la surface fourragère <strong>en</strong> 2004<br />

Pâturage chèvres et vaches Pâturage vaches exclusivem<strong>en</strong>t Dont surfaces récoltées<br />

Vesce avoine <strong>en</strong> couvert 4,3 ha 2 ha<br />

RGH TV 9,8 ha 9,8 ha<br />

RGA TB TV 13,1 ha 5,7 ha<br />

Prairies temporaires longue durée 16 ha 14,75 ha 10,2 ha<br />

Prairies perman<strong>en</strong>tes 5,93 ha 2,74 ha<br />

Total 49,1 ha 17,4 ha<br />

Une faib<strong>le</strong> réserve <strong>en</strong> eau des sols associée à des températures é<strong>le</strong>vées se traduis<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t par un arrêt de la pousse des<br />

graminées <strong>en</strong> été. C’est pour faire face à ce déficit de production qu’avait été implantée une vesce avoine.<br />

Marge brute de l’atelier<br />

(2004)<br />

<strong>en</strong> €/1000 litres<br />

Les produits 542 €<br />

- dont lait 513 €<br />

Les charges 235 €<br />

- dont alim<strong>en</strong>ts achetés 138 €<br />

- dont charges SFP 30 €<br />

- dont frais d’é<strong>le</strong>vage 67 €<br />

Les récoltes<br />

Total 1 re coupe 2 e coupe / UGB<br />

Surface fauchée <strong>en</strong> ha 37,46 27,7 9,8 0,56<br />

Quantité brute de foin<br />

récoltée <strong>en</strong> tonnes<br />

153 112 41 2,29<br />

R<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> t/ha 4 4 4<br />

Marge brute 307 €<br />

soit 234 €/chèvre<br />

soit 57 % du produit


Le parcellaire<br />

Le parcellaire est groupé autour de l’exploitation.<br />

☞ Une seu<strong>le</strong> parcel<strong>le</strong> située de l’autre côté d’une route très<br />

fréqu<strong>en</strong>tée pose un problème d’accès et de sécurité des<br />

animaux. Une coupe <strong>en</strong> foin est faite au printemps, un pâturage<br />

des vaches a parfois lieu <strong>en</strong> fin de saison si nécessaire et après<br />

<strong>le</strong> départ des broutards.<br />

☞ Les parcel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus éloignées sont <strong>en</strong> prairie perman<strong>en</strong>te et<br />

utilisées par <strong>le</strong>s vaches ou <strong>le</strong>s génisses.<br />

Bovins et <strong>caprin</strong>s représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un total de 66.8 UGB dont 55 % sont<br />

des <strong>caprin</strong>s. L’exploitation est conduite de manière ext<strong>en</strong>sive, et <strong>le</strong><br />

chargem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> annuel est de 1 UGB /ha soit <strong>en</strong>viron 5 chèvres<br />

(+ <strong>le</strong>s chevrettes correspondantes). 40 à 45% de la surface est<br />

fauchée <strong>en</strong> 1ère coupe ce qui représ<strong>en</strong>te 42 ares par UGB (soit<br />

8.5 ha pour 100 chèvres). Une dizaine d’ha sont fauchés <strong>en</strong> 2 e cyc<strong>le</strong><br />

ce qui porte la surface fauchée à 56 ares/UGB (11.2 ha/100<br />

chèvres) et <strong>le</strong>s stocks à 2.3 t de foin par UGB (458 kg /chèvre), ce<br />

qui est suffisant.<br />

Les parcel<strong>le</strong>s sont clôturées avec 1 fil é<strong>le</strong>ctrifié, (fil “9 conducteurs”grand<br />

gibier), sur secteur et pi<strong>le</strong> à 70 cm de hauteur. Les<br />

mêmes clôtures rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place pour <strong>le</strong>s vaches et <strong>le</strong>s chèvres.<br />

Un désherbage est fait au printemps sous <strong>le</strong>s clôtures.<br />

La pratique du pâturage<br />

Le troupeau <strong>caprin</strong> est prioritaire par<br />

rapport au bovins. Les chèvres pâtur<strong>en</strong>t<br />

avant <strong>le</strong>s vaches. Les vaches n’étant pas<br />

assez nombreuses pour manger tous <strong>le</strong>s<br />

refus, certaines parcel<strong>le</strong>s sont fauchées<br />

après <strong>le</strong> passage des chèvres. Si <strong>le</strong> refus<br />

est important, il est fait <strong>en</strong> foin. Il n’y a<br />

pas de broyeur sur l’exploitation, mais<br />

c’est un investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagé (avec<br />

un voisin) dans <strong>le</strong>s prochaines années.<br />

Les chèvres exploit<strong>en</strong>t par <strong>le</strong> pâturage <strong>en</strong><br />

combinaison avec <strong>le</strong>s bovins. 49 ha soit<br />

75% de la surface tota<strong>le</strong>.<br />

Les chèvres sort<strong>en</strong>t du 15 mars à fin<br />

octobre ce qui a représ<strong>en</strong>té 195 journées<br />

de pâturage. La transition se fait <strong>en</strong><br />

quelques jours, et dès la fin mars <strong>le</strong>s<br />

chèvres pâtur<strong>en</strong>t de 9h à 17 h soit 8<br />

heures par jour <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux traites.<br />

El<strong>le</strong>s ne ressort<strong>en</strong>t jamais <strong>le</strong> soir après<br />

la traite pour limiter <strong>le</strong> travail. A partir de<br />

septembre, la durée journalière de pâturage<br />

diminue progressivem<strong>en</strong>t pour<br />

passer à 4 ou 5 heures, <strong>en</strong> raison du<br />

climat et d’une disponibilité <strong>en</strong> herbe<br />

réduite.<br />

Pluie : Les chèvres pâtur<strong>en</strong>t même si il<br />

p<strong>le</strong>ut. La durée de pâturage peut être<br />

réduite à 4 heures <strong>en</strong> cas de pluie trop<br />

vio<strong>le</strong>nte. Les journées sans pâturage<br />

pour cause de pluie ne dépass<strong>en</strong>t pas 5<br />

jours <strong>en</strong>tre mars et septembre.<br />

Pâturage tournant<br />

15 parcel<strong>le</strong>s sont utilisées <strong>en</strong> pâturage<br />

tournant. Durant chaque période, début<br />

de printemps, printemps-été, automne,<br />

la rotation se fait sur 7 à 8 parcel<strong>le</strong>s. Les<br />

chèvres font au maximum 4 passages<br />

successifs sur une parcel<strong>le</strong> avant une<br />

fauche.<br />

Les parcel<strong>le</strong>s sont découpées <strong>en</strong> surface<br />

de 2.5 à 3.5 ha sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s chèvres<br />

pass<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 3 jours. Au delà de<br />

4 jours sur la même parcel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s chèvres<br />

mang<strong>en</strong>t moins bi<strong>en</strong> et la production<br />

baisse.<br />

Pour <strong>le</strong>s prairies <strong>le</strong>s plus médiocres qui<br />

ne sont utilisées qu’<strong>en</strong> cas de nécessité,<br />

la surface mise à disposition du troupeau<br />

<strong>caprin</strong> est de 4 à 8 ha pour une durée de<br />

1 à 3 jours ; <strong>le</strong>s chèvres y font alors de la<br />

“cueil<strong>le</strong>tte” juste avant un véritab<strong>le</strong> pâturage<br />

par <strong>le</strong>s vaches.<br />

Détail par période<br />

1. Début de printemps :<br />

Il y a peu d’herbe. L’objectif de<br />

cette période est de faire passer<br />

<strong>le</strong>s chèvres sur la plus grande<br />

surface possib<strong>le</strong> pour faire un<br />

déprimage. Entre <strong>le</strong> 15 mars et <strong>le</strong><br />

20 mai, 28 ha sont pâturés <strong>en</strong><br />

parcel<strong>le</strong>s de 3.5 ha. C’est à cette<br />

période que la production laitière<br />

est à son maximum.<br />

2. Printemps :<br />

En p<strong>le</strong>ine pousse de l’herbe, la<br />

tail<strong>le</strong> des parcel<strong>le</strong>s est réduite à<br />

2.5 ha. La surface pâturée est de<br />

20 ha. Les parcel<strong>le</strong>s mises de<br />

côté sont fauchées <strong>en</strong> foin. Les<br />

repousses sont pâturées <strong>en</strong> fin de<br />

printemps (juin) pour <strong>le</strong>s<br />

parcel<strong>le</strong>s fauchées <strong>le</strong>s premières.<br />

3. Eté :<br />

28.5 ha <strong>en</strong> 8 parcel<strong>le</strong>s de 3.3 ha,<br />

dont une parcel<strong>le</strong> de 2.27 ha de<br />

vesce avoine. La disponibilité <strong>en</strong><br />

herbe étant suffisante, <strong>le</strong>s 2<br />

autres ha de vesce avoine sont<br />

faits <strong>en</strong> foin.<br />

4. Automne :<br />

10 parcel<strong>le</strong>s de 2.7 ha soit 27 ha.


Perspectives<br />

Deux hectares <strong>en</strong> mélange luzerne<br />

dacty<strong>le</strong> ont été implantés sur la<br />

parcel<strong>le</strong> la plus saine pour avoir une<br />

production d’herbe l’été et au moins<br />

une coupe de foin de qualité.<br />

Le RGH va être remplacé<br />

par du RGA :<br />

• Il est mieux consommé par <strong>le</strong>s<br />

chèvres<br />

• Plus grande pér<strong>en</strong>nité.<br />

• Choix de variétés diploïdes pour faciliter<br />

la récolte <strong>en</strong> foin. Ces semis<br />

étant fait <strong>en</strong> mélange avec du trèf<strong>le</strong><br />

vio<strong>le</strong>t et du trèf<strong>le</strong> blanc.<br />

Le dacty<strong>le</strong> sera conservé sur quelques<br />

prairies, cette graminée prés<strong>en</strong>tant<br />

une bonne résistance à la sécheresse.<br />

Sa consommation est moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 1 er<br />

cyc<strong>le</strong> mais bonne sur <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> suivant.<br />

Christophe et Flor<strong>en</strong>ce privilégi<strong>en</strong>t au<br />

maximum <strong>le</strong>s implantations de fin<br />

d’été qui donn<strong>en</strong>t de meil<strong>le</strong>urs résultats.<br />

Un broyeur va être acheté avec un<br />

voisin.<br />

Ils vont mettre une distribution automatique<br />

du conc<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> sal<strong>le</strong> de<br />

traite pour ne pas avoir à trier <strong>le</strong>s<br />

chèvres au retour du pâturage.<br />

Christophe et Flor<strong>en</strong>ce nous par<strong>le</strong>nt<br />

du pâturage :<br />

“C’est plus technique qu’une alim<strong>en</strong>tation<br />

au sec <strong>en</strong> chèvrerie. C’est un<br />

système qui demande beaucoup de<br />

temps consacré à l’observation des<br />

parcel<strong>le</strong>s et des animaux ; mais c’est<br />

plus naturel de faire pâturer ses<br />

chèvres que de <strong>le</strong>s garder <strong>en</strong> chèvrerie<br />

toute l’année avec une alim<strong>en</strong>tation<br />

sèche.”<br />

“Au départ, on avait peur…<br />

…peur que <strong>le</strong>s chèvres se sauv<strong>en</strong>t<br />

La première année <strong>le</strong>s clôtures<br />

étai<strong>en</strong>t faites avec 2 fils,<br />

aujourd’ hui 1 seul suffit. Il faut<br />

un peu de pratique pour faire “<br />

confiance ” à la clôture <strong>en</strong><br />

place et ne plus être inquiet.<br />

…peur que <strong>le</strong>s chèvres ne mang<strong>en</strong>t<br />

pas au pâturage<br />

Avec une alim<strong>en</strong>tation à l’auge<br />

basée sur du conc<strong>en</strong>tré et du “<br />

mauvais foin ”, on oublie que la<br />

chèvre est un ruminant qui est<br />

fait pour manger des fourrages.<br />

En réalité, <strong>le</strong>s chèvres<br />

s’habitu<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> au pâturage,<br />

mêmes <strong>le</strong>s plus âgées du<br />

troupeau s’y sont mises <strong>en</strong><br />

moins d’un mois.<br />

…peur que <strong>le</strong> lait baisse<br />

Il faut accepter <strong>le</strong>s variations<br />

de production. ”<br />

Points forts<br />

- Un parcellaire groupé<br />

- Une surface non limitante qui peut<br />

permettre une autonomie complète sur<br />

<strong>le</strong>s fourrages<br />

- Un troupeau bovin bi<strong>en</strong> uti<strong>le</strong> pour<br />

consommer <strong>le</strong> refus des chèvres<br />

- Un parasitisme maîtrisé avec seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

2 traitem<strong>en</strong>ts par an<br />

Points faib<strong>le</strong>s<br />

- Des terres à faib<strong>le</strong> pot<strong>en</strong>tiel avec pour conséqu<strong>en</strong>ce un trou plus ou moins<br />

marqué de la production herbagère estiva<strong>le</strong>.<br />

- Une surface <strong>en</strong> fauche précoce trop réduite se traduisant par un manque<br />

d’herbe de qualité courant juin.<br />

- La faib<strong>le</strong> qualité des fourrages récoltés<br />

- L’abs<strong>en</strong>ce d’un broyeur<br />

- Une distribution du conc<strong>en</strong>tré à l’auge des deux côtés d’un couloir qui oblige<br />

à trier <strong>le</strong>s chèvres à la r<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> chèvrerie et nécessite pour cela la<br />

prés<strong>en</strong>ce de 2 personnes.<br />

L’AVIS DU TECHNICIEN<br />

• Att<strong>en</strong>tion aux “ dérives ” <strong>en</strong> matière de complém<strong>en</strong>tation : La mise au pâturage <strong>en</strong> 2002 s’est accompagnée<br />

d’une réduction de la complém<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> chèvrerie. Depuis, la production laitière par chèvre a<br />

augm<strong>en</strong>té mais la complém<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> conc<strong>en</strong>trés à l’auge aussi.<br />

• Pâturage des chevrettes : Il est souhaitab<strong>le</strong> d’habituer <strong>le</strong>s chevrettes à <strong>le</strong>ur futur mode d’alim<strong>en</strong>tation.<br />

Cela permet de gagner du temps pour <strong>le</strong>ur adaptation au pâturage ce qui signifierait <strong>en</strong> terme de résultats,<br />

plus de lait ou moins d’amaigrissem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> mois qui suit la mise à l’herbe.<br />

Karine LAZARD<br />

<strong>Chambre</strong> d’Agriculture du Cher


D O C U M E N T<br />

<strong>Optimiser</strong> <strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

EARL DE LA CHENERIE (36) : “ l’autonomie <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> passe par la qualité<br />

des fourrages produits sur notre exploitation ”.<br />

L’exploitation<br />

• 3 UMO dont 1 UMO salariée<br />

• 151 ha de SAU<br />

dont 25,25 ha de SFP<br />

- 6,25 ha de luzerne<br />

- 9 ha de trèf<strong>le</strong> vio<strong>le</strong>t<br />

- 5,5 ha de fétuque<br />

- 4,5 ha de prairie perman<strong>en</strong>te<br />

• Producteur fromager<br />

- 155 500 litres de lait<br />

- 40 % v<strong>en</strong>te directe<br />

- 60 % v<strong>en</strong>te affineur<br />

Marc et Franck CHENE sont installés <strong>en</strong> EARL sur une exploitation<br />

de 151 ha de terres, avec un atelier de 130 chèvres. Annette<br />

Chêne est salariée sur l’EARL.Une partie de la production fromagère<br />

est v<strong>en</strong>due à l’affineur, et l’autre est <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te directe. Les<br />

chèvres pâtur<strong>en</strong>t un peu au printemps et <strong>en</strong> été, mais l’alim<strong>en</strong>tation<br />

est ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à base de foin de légumineuse.<br />

“Nous v<strong>en</strong>dons à la ferme. Nous nous r<strong>en</strong>dons compte que <strong>le</strong>s<br />

cli<strong>en</strong>ts sont s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s à l’alim<strong>en</strong>tation de nos chèvres. Ils nous<br />

pos<strong>en</strong>t des questions sur ce que nous <strong>le</strong>ur donnons à manger.<br />

Nous ne souhaitons pas non plus être tributaires de la hausse du<br />

prix des alim<strong>en</strong>ts. Mon mari et mon fils maîtris<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> la<br />

qualité des foins qu’ils produis<strong>en</strong>t, ce qui nous permet de faire des<br />

économies sur <strong>le</strong>s conc<strong>en</strong>trés. Nous respectons aussi plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

<strong>le</strong> cahier des charges AOC Va<strong>le</strong>nçay, tout <strong>en</strong> ayant une<br />

production conv<strong>en</strong>ab<strong>le</strong> au niveau de notre troupeau.”<br />

Conduite de l’alim<strong>en</strong>tation<br />

CENTRE<br />

Le troupeau<br />

• 130 chèvres<br />

• 917 kg de lait<br />

TB 35,3 g/kg, TP 30,9 g/kg<br />

• 2 périodes de mise bas :<br />

novembre-décembre : 79 %<br />

des mises bas, mars : 16 %<br />

des mises bas<br />

• Adultes : pose de 20 à 25<br />

éponges sur <strong>le</strong>s adultes <strong>le</strong>s<br />

moins bonnes.<br />

Flushing à l’avoine<br />

• Chevrettes : programme<br />

lumineux et implants fin mai<br />

Les auges sont balayées tous<br />

<strong>le</strong>s matins. Le foin est<br />

distribué <strong>en</strong> 3 repas. Le pourc<strong>en</strong>tage<br />

de refus toléré est<br />

très faib<strong>le</strong>, car l’é<strong>le</strong>veur<br />

souhaite que <strong>le</strong>s tiges soi<strong>en</strong>t<br />

ingérées au maximum, ”cela<br />

favorise la rumination et<br />

contribue à améliorer <strong>le</strong> TB”.<br />

Le matin, <strong>le</strong> trèf<strong>le</strong> est distribué<br />

pur. A midi, il y a une distribution<br />

de foin de trèf<strong>le</strong> et de foin<br />

de luzerne. Le mélange de ces<br />

2 foins est étalé sur toute la<br />

longueur de l’auge. Le soir, <strong>le</strong><br />

foin de luzerne est distribué<br />

après la traite. L’ingestion de<br />

foin est proche de 1,8 kg de MS<br />

au pic de lactation. Les<br />

conc<strong>en</strong>trés sont distribués au<br />

mom<strong>en</strong>t de la traite. Tous <strong>le</strong>s<br />

conc<strong>en</strong>trés (maïs, rumifibre,<br />

avoine et capristar démarrage)<br />

sont mélangés avant d’être<br />

distribués <strong>en</strong> sal<strong>le</strong> de traite. Il<br />

n’y a pas de distribution de<br />

conc<strong>en</strong>trés à midi sur <strong>le</strong> foin,<br />

pour une raison de simplification<br />

de travail. La quantité de<br />

conc<strong>en</strong>trés par repas est de<br />

500 g par chèvre.<br />

Il y a <strong>en</strong>viron 25 litres de sérum<br />

distribués <strong>le</strong> matin et <strong>le</strong> soir<br />

dans chacun des deux lots. Ce<br />

lactosérum dilué est distribué<br />

dans des grands bacs <strong>en</strong> plastique<br />

aux chèvres matin et soir<br />

après la traite. Les seaux dans<br />

<strong>le</strong>squels est stocké <strong>le</strong> sérum<br />

pur sont nettoyés matin et soir.<br />

Les grands bacs cont<strong>en</strong>ant <strong>le</strong><br />

sérum dilué sont nettoyés<br />

<strong>en</strong>viron deux fois par semaine.<br />

Préparation<br />

au tarissem<strong>en</strong>t<br />

Les chèvres sont mises à la<br />

pail<strong>le</strong> p<strong>en</strong>dant 5 jours. Au 5ème<br />

jour, l’arrêt de la traite est total,<br />

et des seringues au tarissem<strong>en</strong>t<br />

sont administrées. La<br />

distribution de foin de fétuque<br />

démarre, avec 500 g d’avoine.<br />

1 repas de pail<strong>le</strong> est conservé.<br />

Un mois avant la mise bas, <strong>le</strong>s<br />

conc<strong>en</strong>trés sont augm<strong>en</strong>tés<br />

régulièrem<strong>en</strong>t jusqu'à la ration<br />

pic de lactation.<br />

Le foin de légumineuse n’est<br />

introduit que 15 jours avant <strong>le</strong>s<br />

mises bas.


Ration distribuée après mise bas<br />

Démarrage lactation Pic de lactation Milieu de lactation<br />

Foin luzerne 1ère et 2ème coupe 1,2 1,2<br />

Foin luzerne 1 ère et 3/4 ème coupe 0,9<br />

Foin trèf<strong>le</strong> 0,8 0,8 1,1<br />

Total fourrages 2 2 2<br />

Rumifibre 0,07 0,07 0,07<br />

Maïs grain 0,21 0,23 0,3<br />

Avoine 0,57 0,63 0,4<br />

Capri star démarrage 0,15 0,17 0,2<br />

Total conc<strong>en</strong>trés 1 1,1 0,97<br />

Analyse de fourrages<br />

Tous <strong>le</strong>s ans, <strong>le</strong>s fourrages sont analysés. (voir tab<strong>le</strong>au ci dessous)<br />

Foin trèf<strong>le</strong><br />

Foin luzerne<br />

2 e coupe<br />

Foin luzerne<br />

3 e coupe<br />

MS 858 883 882<br />

UFL 0,76 0,78 0,72<br />

PDIN 113 128 124<br />

PDIE 94 106 101<br />

PDIA 52 56 55<br />

CB 256 199 253<br />

Conduite des cultures et récolte des fourrages<br />

La surface fourragère est plus importante que <strong>le</strong>s besoins de l’atelier. Les fourrages de graminée et une partie des<br />

foins de légumineuse sont v<strong>en</strong>dus à des haras (60 Tonnes).<br />

Priorité à la qualité<br />

Les exploitants sont très att<strong>en</strong>tifs à la<br />

qualité de <strong>le</strong>urs foins. Pour cela, ils<br />

mett<strong>en</strong>t certains atouts de <strong>le</strong>urs côtés.<br />

“Tout notre matériel de fauche et de<br />

récolte est <strong>en</strong> propriété. Cela nous<br />

permet d’avoir notre matériel disponib<strong>le</strong><br />

au meil<strong>le</strong>ur mom<strong>en</strong>t d’interv<strong>en</strong>tion.<br />

Nous utilisons une faucheuse conditionneuse<br />

à rou<strong>le</strong>aux. Nous avons<br />

remarqué que <strong>le</strong> rou<strong>le</strong>au est moins<br />

agressif vis-à-vis de la plante, et conditionne<br />

mieux <strong>le</strong> fourrage. Nous essayons<br />

de réaliser un andain <strong>le</strong> plus large<br />

possib<strong>le</strong>, pour améliorer la vitesse de<br />

séchage du foin. Nous travaillons avec<br />

des pneus étroits, afin de ne pas monter<br />

sur l’andain avec <strong>le</strong>s roues du tracteur.<br />

Si la météo annonce 5 jours de beau<br />

consécutifs minimum, nous fauchons<br />

toujours l’après midi, car la plante est<br />

plus sèche, et l’andain sèche plus vite.<br />

Comme nous récoltons <strong>en</strong>core principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> petite botte, nous ne<br />

fauchons pas plus de 3 ha par jour, afin<br />

de pouvoir <strong>le</strong>s presser dans la journée. ”<br />

Conduite des cultures<br />

Conduite<br />

de la luzerne<br />

Conduite<br />

du trèf<strong>le</strong><br />

Conduite de<br />

la fétuque<br />

Conduite prairie<br />

naturel<strong>le</strong><br />

Surface 6.25 9 5.5 4.5<br />

Semis Kg/ha 20 à 25 14 + 1 kg/ha<br />

trèf<strong>le</strong> blanc, sous<br />

couvert du tournesol<br />

Traitem<strong>en</strong>ts 0,86 kg Non désherbé<br />

de velpar S <strong>en</strong> 2006<br />

Am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts 600 kg/ha Profite des apports 200 kg K, 460 kg 30 unité<br />

0-14-23 du tournesol de 21-13-0/ha d’azote<br />

Fauche 1ère coupe 26/05/2006, Début floraison Début épiaison Début épiaison<br />

r<strong>en</strong>trée <strong>le</strong> 2 juin<br />

2ème coupe 7 et 8 juil<strong>le</strong>t<br />

3ème coupe 7 août<br />

r<strong>en</strong>trée 11 août<br />

Récolte 1ère coupe 23,2 T 60,2 T 27,2 T 20,4 T<br />

2ème coupe 12 T<br />

3ème coupe 11 T<br />

Moy<strong>en</strong>ne récolte<br />

par ha 7,4 T/ha 6,7 T/ha 4,9 T/ha 4,5 T/ha<br />

Destination Chèvres + v<strong>en</strong>te Chèvres + v<strong>en</strong>te Chèvres + v<strong>en</strong>te Chèvres + v<strong>en</strong>te


Les sols étant très hétérogènes, <strong>le</strong>s<br />

cultures de luzerne et de trèf<strong>le</strong> ne<br />

peuv<strong>en</strong>t pas être implantées sur<br />

n’importe quel<strong>le</strong> parcel<strong>le</strong>.<br />

L’association trèf<strong>le</strong> blanc / trèf<strong>le</strong><br />

vio<strong>le</strong>t permet, selon <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>veurs de :<br />

– Avoir un champ plus propre, car <strong>le</strong><br />

TB étouffe la mauvaise herbe.<br />

– Le trèf<strong>le</strong> blanc possède de moins<br />

grosses tiges, ce qui affine l’aspect<br />

du fourrage.<br />

– Ce type d’association permet<br />

d’avoir des feuil<strong>le</strong>s sur tous <strong>le</strong>s<br />

étages.<br />

– Améliore <strong>le</strong> foin <strong>en</strong> seconde coupe.<br />

Dérou<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t du chantier<br />

de récolte<br />

Marc et Franck fauch<strong>en</strong>t la 1ère<br />

journée. Ils fan<strong>en</strong>t <strong>le</strong> sur<strong>le</strong>ndemain<br />

vers 9 heures du matin, et ce<br />

p<strong>en</strong>dant 1 à 2 jours (selon <strong>le</strong> temps).<br />

Ils andainn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite, et laiss<strong>en</strong>t<br />

l’andain une journée sans y retoucher.<br />

Le <strong>le</strong>ndemain, si <strong>le</strong> foin de<br />

légumineuse est moite et non<br />

humide, ils press<strong>en</strong>t <strong>en</strong> petites<br />

bottes ou <strong>en</strong> bottes rondes. Pour <strong>le</strong>s<br />

2 et 3eme coupe, <strong>le</strong> retourneur d’andain<br />

est utilisé. Il permet une meil<strong>le</strong>ure<br />

conservation des feuil<strong>le</strong>s, mais<br />

augm<strong>en</strong>terait la durée de séchage<br />

d’une journée. Les bottes rondes<br />

sont stockées dehors sous bâches.<br />

Les petites bottes sont stockées<br />

sous un hangar, sur des pa<strong>le</strong>ttes.<br />

Le retourneur d’andain<br />

Ce matériel est utilisé sur l’exploitation<br />

depuis une dizaine d’annéesd. il<br />

retourne l’andain, sans effeuil<strong>le</strong>r <strong>le</strong><br />

fourrage. Les andains sont regroupés<br />

par groupe de 2 ou 3 avant d’être<br />

pressés. Il est plus faci<strong>le</strong> de l’utiliser<br />

sur grandes parcel<strong>le</strong>s et terrain assez<br />

plats. La maniabilité de ce retourneur<br />

est id<strong>en</strong>tique à une presse, et a<br />

<strong>le</strong> débit d’une faucheuse. Il faut<br />

prévoir éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une journée de<br />

séchage <strong>en</strong> plus par rapport à une<br />

faucheuse traditionnel<strong>le</strong>.<br />

La chasse aux taupes<br />

“La prés<strong>en</strong>ce de taupinières dans<br />

nos champs <strong>en</strong>traîne une prés<strong>en</strong>ce<br />

de terre dans <strong>le</strong> foin. Celui ci devi<strong>en</strong>t<br />

poussiéreux” .<br />

La prés<strong>en</strong>ce de poussière dans <strong>le</strong><br />

foin pourrait favoriser l’apparition de<br />

listéria.<br />

La fauche se fait plus haute éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t,<br />

ce qui évite de récolter beaucoup<br />

de cannes de tournesol, et de<br />

ramasser trop de cailloux.<br />

Marge brute de l’atelier<br />

(2005-2006)<br />

<strong>en</strong> €/1000 litres<br />

Les produits 927 €<br />

- dont lait 778 €<br />

Les charges 225 €<br />

- dont alim<strong>en</strong>ts achetés 114 €<br />

- dont charges SFP 24 €<br />

- dont frais de transformation<br />

et de commercialisation 12 €<br />

- dont frais d’é<strong>le</strong>vage 75 €<br />

Marge brute 702 €<br />

soit 643 €/chèvre<br />

soit 76 % du produit<br />

L’AVIS DU TECHNICIEN<br />

La rigueur et l’expéri<strong>en</strong>ce de Marc et Franck permett<strong>en</strong>t d’obt<strong>en</strong>ir des fourrages de bonnes va<strong>le</strong>urs nutritives,<br />

et conservés dans de bonnes conditions. La production laitière est ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t due à la qualité<br />

des fourrages, ce qui permet de limiter l’achat de protéines à partir de conc<strong>en</strong>trés du commerce.<br />

L’apport de 70 g de rumifibre pourrait être supprimé dans ce type de ration, <strong>en</strong> substitution du fourrage.<br />

Le fait de travail<strong>le</strong>r avec ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des matières premières pénalise <strong>le</strong> TB du lait. L’apport de tournesol<br />

pourrait comp<strong>en</strong>ser la faib<strong>le</strong> t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> MG de la ration (2%).<br />

Flor<strong>en</strong>ce PIEDHAULT<br />

<strong>Chambre</strong> d’Agriculture de l’Indre


D O C U M E N T<br />

<strong>Optimiser</strong> <strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

GAEC de Lorioux, St-Germain Beaupré (23) : “ De l’<strong>en</strong>rubannage pour<br />

produire du lait et réduire <strong>le</strong>s conc<strong>en</strong>trés du commerce... ”.<br />

L’exploitation<br />

• Main d’oeuvre : 3 UMO<br />

• 54 ha de SAU dont 28 ha de SFP,<br />

24 ha de tritica<strong>le</strong> et avoine, 2 ha de<br />

gel<br />

• 300 chèvres<br />

• Le lait est col<strong>le</strong>cté par la coopérative<br />

BSNL. Les é<strong>le</strong>veurs adhèr<strong>en</strong>t<br />

à une Charte de Conformité<br />

Produit (CCP).<br />

• L’exploitation se situe dans <strong>le</strong><br />

nord- ouest de la Creuse <strong>en</strong> limite<br />

de la Haute-Vi<strong>en</strong>ne et de l’Indre.<br />

1980 : Installation de Mr Barrat avec 80 chèvres Les bâtim<strong>en</strong>ts d’exploitation<br />

se résum<strong>en</strong>t à de vieil<strong>le</strong>s granges amé- nagées pour recevoir<br />

<strong>le</strong>s animaux. Mme Barrat est conjointe d’exploitation. La superficie<br />

de l’exploitation est de 25 ha <strong>en</strong> fermage.<br />

1986 : construction d’une chèvrerie et augm<strong>en</strong>tation du cheptel.<br />

L’exploitation compr<strong>en</strong>d un troupeau ovin et un troupeau bovin allaitant.<br />

1989 : Installation de Mme Barrat et création d’une EARL<br />

1994 : Construction d’une seconde chèvrerie. Passage à 300 chèvres.<br />

Constitution d’un GAEC et prise d’un associé : 3 UMO<br />

1998 : arrêt du troupeau de bovins allaitants.<br />

1994 – 2005 : effectif troupeau et UMO constant. La surface est<br />

passée de 25 à 60 ha <strong>en</strong> 2005 dont 42 <strong>en</strong> propriété.<br />

Les objectifs de l’é<strong>le</strong>veur :<br />

• Produire <strong>le</strong> maximum de fourrages de qualité sur l’exploitation et<br />

réduire l’apport de conc<strong>en</strong>trés du commerce.<br />

CENTRE<br />

Le troupeau<br />

• 300 chèvres saan<strong>en</strong>s<br />

• 977 litres de lait livrés par chèvre<br />

prés<strong>en</strong>te<br />

TB 37,01 g/litre, TP 31,08 g/ litre<br />

• Période de mise bas : <strong>le</strong>s mises bas<br />

début<strong>en</strong>t <strong>en</strong> janvier par <strong>le</strong>s<br />

chevrettes et se termin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mars<br />

avec un pic <strong>en</strong> février<br />

• IA depuis 1986. Adhér<strong>en</strong>t Gènes +<br />

depuis 1992. Selon <strong>le</strong>s années c’est<br />

40 à 45 % d’IA qui sont réalisées sur<br />

<strong>le</strong> troupeau. Sauf accid<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s<br />

résultats fertilité se situ<strong>en</strong>t autour<br />

de 70 %<br />

• Travail<strong>le</strong>r l’autonomie <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> (introduction de céréa<strong>le</strong>s autoproduites<br />

<strong>en</strong> 2005).<br />

• Suite à des problèmes de toxémie assez importants, il a fallu<br />

trouver un moy<strong>en</strong> de baisser la consommation de granulés des<br />

animaux pour <strong>le</strong>ur faire manger plus de fourrages tout ceci sans<br />

perdre <strong>en</strong> production laitière.<br />

Conduite des surfaces<br />

Les terres sont acides, un apport d’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t est réalisé régulièrem<strong>en</strong>t<br />

pour y faire face, 300 kg par ha de lithamo 12 sont épandus<br />

tous <strong>le</strong>s ans.<br />

Le r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des prairies temporaires se fait <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne tous<br />

<strong>le</strong>s 4 ans selon l’évolution des parcel<strong>le</strong>s.


Les espèces fourragères <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2004<br />

Les prairies implantées <strong>en</strong> dacty<strong>le</strong> sont généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t situées sur des<br />

zones plus diffici<strong>le</strong>s (beaucoup de cailloux) et sont r<strong>en</strong>ouvelées plus rarem<strong>en</strong>t.<br />

Un CTE a été contracté <strong>en</strong> septembre 2001 avec comme obligation de<br />

réaliser des analyses de sols, la tail<strong>le</strong> des haies et l’adaptation de la fertilisation<br />

aux objectifs de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts (pesage des épandeurs et plan de<br />

fumure).<br />

Le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> des parcel<strong>le</strong>s est d’<strong>en</strong>viron 6,5 t de MS à l’hectare.<br />

Surface <strong>en</strong> ha<br />

RGA + trèf<strong>le</strong> vio<strong>le</strong>t 2<br />

RGA + trèf<strong>le</strong> blanc 4,7<br />

RGI + trèf<strong>le</strong> vio<strong>le</strong>t 1,42<br />

RGA + RGI + trèf<strong>le</strong> blanc 4,3<br />

Dacty<strong>le</strong> 12,19<br />

Exemp<strong>le</strong>s de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t sur 3 parcel<strong>le</strong>s<br />

Il s’agit de 2 parcel<strong>le</strong>s de RGA et Trèf<strong>le</strong> blanc, une jeune et une vieil<strong>le</strong>, et d’une vieil<strong>le</strong> parcel<strong>le</strong> de dacty<strong>le</strong>.<br />

Prairie 1 an Prairie 4 ans Prairie 6 ans<br />

RGA et trèf<strong>le</strong> blanc Dacty<strong>le</strong><br />

R<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> t de MS / ha<br />

Enrubannage 1 re coupe 2 3,4 2,8<br />

Foin 2 e coupe 1,98 1,85 1,2<br />

Enrubannage 3 e coupe 1,61 1,75 1,76<br />

Enrubannage 4 e coupe 1,05 0,92 0,7<br />

Total 6,64 7,9 6,46<br />

La fumure est la même pour toutes <strong>le</strong>s prairies,<br />

à savoir 20 tonnes de fumier <strong>caprin</strong> tous<br />

<strong>le</strong>s 2 ans et 150 kg d’ammonitrate.<br />

Tout <strong>le</strong> matériel (travail du sol, récolte, manipulation)<br />

est <strong>en</strong> commun <strong>en</strong> CUMA. Il y a<br />

toujours eu une <strong>en</strong>rubanneuse <strong>en</strong> CUMA sur<br />

l’exploitation. Dès <strong>le</strong> départ il a été donné de<br />

l’<strong>en</strong>rubannage aux chèvres et aux vaches.<br />

Mais des problèmes de réussite et de conservation<br />

(<strong>en</strong>rubannage trop humide) avai<strong>en</strong>t<br />

am<strong>en</strong>é <strong>le</strong>s exploitants à arrêter la distribution.<br />

Jusqu’<strong>en</strong> 1998 <strong>le</strong>s chèvres étai<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>silage de maïs. Avec l’arrêt du troupeau allaitant, <strong>le</strong>s chèvres sont passées à un système<br />

foin et déshydratés avec intégration dès 1999 d’<strong>en</strong>rubannage dans la ration. L’<strong>en</strong>rubannage a été réalisé plus sec et <strong>le</strong>s problèmes<br />

ont disparu.<br />

Le problème r<strong>en</strong>contré sur l’exploitation est lié à un manque de foin. En effet, suivant <strong>le</strong>s années (sèches ou pas), la seconde coupe<br />

<strong>en</strong> foin peut être insuffisante pour faire la jonction. La solution mise <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2005 a été d’implanter des variétés qui support<strong>en</strong>t<br />

mieux <strong>le</strong>s périodes sèches (RGH).<br />

L’autre solution pourrait être de réduire la surface <strong>en</strong> céréa<strong>le</strong>s (tritica<strong>le</strong>), réintégrer une partie de maïs grain dans la ration,<br />

implanter plus de prairies et acheter tout ou partie de sa pail<strong>le</strong>. L’é<strong>le</strong>veur est très attaché à la production de sa pail<strong>le</strong> (production<br />

d’une pail<strong>le</strong> de qualité sans apport de fongicide).<br />

La réalisation des chantier d’<strong>en</strong>rubannage :<br />

L’<strong>en</strong>rubannage est récolté <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne autour du 10 mai. La récolte :<br />

• 1 er jour : fauche<br />

• 2 e jour : fanage fin de matinée<br />

• 3 e jour : fanage fin de matinée et suivant météo <strong>en</strong>rubannage fin d’après-midi<br />

• 4 e jour : <strong>en</strong>rubannage<br />

L’<strong>en</strong>rubannage est r<strong>en</strong>tré après 2 ou 3 jours puis stocké <strong>en</strong> meu<strong>le</strong>s à proximité<br />

de la chèvrerie. Si la jonction n’est pas faite avec la récolte précéd<strong>en</strong>te, l’<strong>en</strong>rubannage<br />

peut être distribué immédiatem<strong>en</strong>t aux chèvres. La distribution se fait<br />

avec beaucoup de précaution (quantité limitée).<br />

En ce qui concerne <strong>le</strong>s pertes liées à une mauvaise conservation, el<strong>le</strong>s sont<br />

limitées. Pour exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong> 2005, ce sont 300 bal<strong>le</strong>s rondes qui ont été réalisées<br />

et seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t 2 ont été écartées de la distribution parce que moisies. La distribution<br />

se fait manuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t et dès qu’il y a des parties moisies, el<strong>le</strong>s sont<br />

systématiquem<strong>en</strong>t jetées.


En litres<br />

40000<br />

30000<br />

20000<br />

10000<br />

0<br />

Courbe de lait<br />

2004<br />

2003<br />

La ration pic de lactation est conservée<br />

jusqu’à la saillie puis modifiée avec augm<strong>en</strong>tation<br />

de la conc<strong>en</strong>tration énergétique pour la<br />

reprise d’état.<br />

La ration chevrette est composée de foin et<br />

d’un alim<strong>en</strong>t du commerce à 16,5 % de MAT<br />

qui est distribué à hauteur de 700 g maximum<br />

de 2 à 11 mois. A 7 mois, intégration de 100 à<br />

150 g de maïs grain. La transition est alors<br />

faite <strong>en</strong> se calant sur la ration des adultes.<br />

Janvier<br />

Mars Mai Juil<strong>le</strong>t Sept. Nov.<br />

L’<strong>en</strong>rubannage n’est pas distribué durant <strong>le</strong><br />

dernier mois de gestation ainsi que lors du<br />

1er mois de lactation pour éviter <strong>le</strong>s<br />

problèmes métaboliques lors de ces périodes<br />

à risques.<br />

Analyse de fourrages 2004<br />

UF par kg PDIN <strong>en</strong> g PDIE <strong>en</strong> g PDIA <strong>en</strong> g MS <strong>en</strong> % MAT <strong>en</strong> %<br />

Cellulose<br />

<strong>en</strong> %<br />

Enrubannage, RGA + Trèf<strong>le</strong> 0,78 55 74 23 62,6 8,8 22,7<br />

Enrubannage, RGA + RGI 0,7 54 72 23 82,7 8,6 31,3<br />

Foin 2 e coupe 0,76 35 65 15 88,7 5,6 29,8<br />

Conduite du rationnem<strong>en</strong>t<br />

En 2005, apport de céréa<strong>le</strong>s produites sur l’exploitation (tritica<strong>le</strong><br />

dans la ration des chèvres, suppression du maïs grain).<br />

La ration pic de lactation <strong>en</strong> 2004 permettait de produire :<br />

Rations types <strong>en</strong> kg/jour<br />

• Ration pic de lactation<br />

Foin 0,5<br />

Enrubannage 1,4<br />

Chèvre laitière 23 % 0,75<br />

Fibreux 0,65<br />

Maïs grain 0,35<br />

• Ration saillie<br />

Foin 0,5<br />

Enrubannage 1,4<br />

Chèvre laitière 23 % 0,70<br />

Fibreux 0,65<br />

Maïs grain 0,40<br />

• Ration tarissem<strong>en</strong>t<br />

(dernier mois de gestation)<br />

Foin 1,3<br />

Chèvre laitière 23 % 0,1 à 0,4<br />

(à la mise bas)<br />

Fibreux 0,4<br />

Maïs grain 0,3<br />

UFL PDIN PDIE<br />

Litres de lait permis 4,1 4,8 4,8<br />

Conc<strong>en</strong>tration (g/kg MS) 0,95 100 100


Marge brute de l’atelier (2004)<br />

<strong>en</strong> €/1000 litres<br />

Les produits 592 €<br />

Dont lait 564 €<br />

Les charges 252 €<br />

Dont alim<strong>en</strong>ts achetés 194 €<br />

Dont charges SFP 19 €<br />

Dont frais d’é<strong>le</strong>vage 39 €<br />

Marge brute 340 €<br />

soit 332 €/chèvre<br />

soit 59 % du produit<br />

L’AVIS DU TECHNICIEN<br />

L’<strong>en</strong>rubannage est une nécessité dans cette région. Les conditions météorologiques laiss<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t la<br />

possibilité de récolter un foin dans de bonnes conditions <strong>en</strong> 1ère coupe. De plus il n’y a plus sur l’exploitation<br />

de troupeau (bovin ou ovin) qui permettrait de réaliser un premier passage pour déprimer. La solution<br />

de l’<strong>en</strong>rubannage quoique plus <strong>coût</strong>euse n’<strong>en</strong> est pas moins la meil<strong>le</strong>ure.<br />

L’alim<strong>en</strong>tation des chevrettes serait peut-être à revoir de manière à gagner <strong>en</strong> <strong>coût</strong>. L’alim<strong>en</strong>t du<br />

commerce est relativem<strong>en</strong>t cher et pourrait très bi<strong>en</strong> être remplacé plus rapidem<strong>en</strong>t (dès l’âge de 4-5<br />

mois) par un mélange des alim<strong>en</strong>ts chèvres <strong>en</strong> lactation.<br />

Le fort pot<strong>en</strong>tiel génétique allié à de grosses capacités d’ingestion permett<strong>en</strong>t aux animaux de bi<strong>en</strong> valoriser<br />

<strong>le</strong>s fourrages produits sur l’exploitation.<br />

Les fourrages sont un peu pauvres <strong>en</strong> azote. La solution serait d’implanter plus de trèf<strong>le</strong> vio<strong>le</strong>t pour<br />

augm<strong>en</strong>ter la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> MAT des fourrages<br />

Jérôme PAILLER<br />

ARDEPAL


D O C U M E N T<br />

<strong>Optimiser</strong> <strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

GAEC Marsault, Bagneux (36) : “ Un système <strong>en</strong>silage de maïs autonome<br />

et efficace… ”<br />

L’exploitation<br />

• 1,5 UMO<br />

• 70 ha de SAU dont 55 ha de SFP<br />

• 30 ha SFP <strong>caprin</strong>e<br />

• 178 chèvres alpines et 24 vaches<br />

laitières<br />

• Fétuque, maïs <strong>en</strong>silage et betteraves<br />

• Prés<strong>en</strong>ce de bois <strong>en</strong> bordure de<br />

parcel<strong>le</strong>s<br />

• Pas de pâturage pour <strong>le</strong>s vaches<br />

et <strong>le</strong>s chèvres<br />

Monsieur Marsault est installé depuis 1988, sur l’exploitation familia<strong>le</strong>.<br />

L’activité <strong>caprin</strong>e s’est développée dans <strong>le</strong>s années 80.<br />

Il a adhéré au contrô<strong>le</strong> laitier <strong>en</strong> 1988. L’atelier se composait, à<br />

l’époque, de 130 chèvres, avec une production laitière d’<strong>en</strong>viron<br />

900 kg de lait.<br />

Monsieur Marsault s’occupe de l’activité <strong>caprin</strong>e. Madame Marsault<br />

gère l’atelier bovin lait. En 2005, <strong>le</strong>ur fils s’instal<strong>le</strong>, avec pour but<br />

l’augm<strong>en</strong>tation de la production laitière des deux ateliers.<br />

Les objectifs de M. et Mme Marsault sont :<br />

• De valoriser au mieux <strong>le</strong> prix du litre de lait, <strong>en</strong> désaisonnant au<br />

maximum.<br />

• D’être autonome au niveau <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>, <strong>en</strong> comptant principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

sur la valorisation de fourrages de qualité pour produire du<br />

lait<br />

• A l’av<strong>en</strong>ir, avec l’installation de Sébasti<strong>en</strong>, d’agrandir <strong>le</strong> bâtim<strong>en</strong>t ,<br />

pour améliorer <strong>le</strong>s conditions et <strong>le</strong> temps de travail, ainsi que <strong>le</strong><br />

bi<strong>en</strong> être des animaux.<br />

La qualité des fourrages, c’est primordial<br />

Une att<strong>en</strong>tion toute particulière<br />

est apportée sur la qualité de<br />

l’<strong>en</strong>silage de maïs et du foin de<br />

fétuque dacty<strong>le</strong>.<br />

Résultats 2003<br />

Matière sèche 35.1 %<br />

UFL 0.81<br />

PDIN 31<br />

PDIE 61<br />

PDIA 11<br />

Amidon 24.3 %<br />

Cellulose 25.3 %<br />

Habituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> maïs est<br />

proche de 0.95 UFL.<br />

CENTRE<br />

Le troupeau<br />

• 178 chèvres alpines et 79<br />

chevrettes de r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

• 797 litres de lait livrés par chèvre<br />

prés<strong>en</strong>te<br />

TB 36.1 g/litre, TP 31.8 g/litre<br />

33.5 % de lait livré de septembre à<br />

décembre<br />

• Période de mise bas : depuis 2004<br />

84 % des mises bas ont lieu <strong>en</strong><br />

août-septembre sur adultes et 60<br />

% sur primipares<br />

• Programme lumineux et 93 IA sur<br />

cha<strong>le</strong>urs naturel<strong>le</strong>s. L’é<strong>le</strong>vage est<br />

adhér<strong>en</strong>t à Caprigène<br />

L’<strong>en</strong>silage de maïs est récolté au<br />

stade pâteux vitreux afin d’avoir<br />

un maïs <strong>le</strong> plus énergétique<br />

possib<strong>le</strong>. Le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2003<br />

a été atypique avec une récolte<br />

de 6.3 tonnes de matière sèche<br />

par hectare. La prés<strong>en</strong>ce de<br />

sangliers dans <strong>le</strong> maïs <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre<br />

des dégâts qui gên<strong>en</strong>t la récolte<br />

et qui diminu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts<br />

fourragers.<br />

La conservation est réalisée<br />

dans un silo couloir bétonné, et<br />

une analyse est réalisée chaque<br />

année.<br />

La distribution se fait au seau,<br />

de manière à maîtriser au mieux<br />

<strong>le</strong>s quantités distribuées aux<br />

chèvres et <strong>le</strong>s prés<strong>en</strong>ces év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>s<br />

de moisissures.<br />

La fétuque est <strong>en</strong>silée <strong>en</strong><br />

première coupe et la seconde <strong>en</strong><br />

foin est réservée exclusivem<strong>en</strong>t<br />

aux chèvres. Il n’y a pas d’<strong>en</strong>silage<br />

d’herbe distribué aux<br />

<strong>caprin</strong>s.<br />

Tous <strong>le</strong>s foins sont stockés à<br />

l’abri sous des hangars.<br />

Tout <strong>le</strong> matériel de récolte de<br />

foin et <strong>en</strong>silage est <strong>en</strong> CUMA. “<br />

Avoir du matériel performant à<br />

sa disposition <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce<br />

permet de pouvoir récolter au<br />

meil<strong>le</strong>ur mom<strong>en</strong>t ”.


Rations types <strong>en</strong> kg/jour<br />

• Tarissem<strong>en</strong>t :<br />

Baisse de conc<strong>en</strong>trés progressive avant <strong>le</strong> tarissem<strong>en</strong>t<br />

Le jour du tarissem<strong>en</strong>t : pail<strong>le</strong> + eau à volonté<br />

p<strong>en</strong>dant 1 semaine<br />

Une semaine après <strong>le</strong> tarissem<strong>en</strong>t : foin + eau à<br />

volonté<br />

15 jours après <strong>le</strong> tarissem<strong>en</strong>t : 300 à 400 g brut de<br />

maïs <strong>en</strong>silage jusqu’à arriver à la mise-bas à:<br />

Ensilage de maïs : à volonté<br />

Luzerne déshydratée : 300 g<br />

Foin de fétuque : à volonté<br />

Pail<strong>le</strong> d’orge ou de blé : 100 g<br />

Conc<strong>en</strong>tré azoté : 0 g<br />

Chèvre laitière :<br />

150 g<br />

• Ration distribuée <strong>en</strong> octobre 2004 :<br />

Ensilage de maïs : 1 300 g de MS<br />

Luzerne déshydratée : 500 g<br />

Foin de fétuque : 700 g<br />

Pail<strong>le</strong> d’orge ou de blé : 100 g<br />

Conc<strong>en</strong>tré azoté : 300 g<br />

Chèvre laitière :<br />

200 g<br />

• Ration distribuée de novembre 2004 à avril 2005:<br />

Ensilage de maïs : 1 300 g MS<br />

Luzerne déshydratée : 500 g<br />

Foin de fétuque : 700 g<br />

Betteraves fourragères : 1 kg brut<br />

Pail<strong>le</strong> d’orge ou de blé : 100 g<br />

Conc<strong>en</strong>tré azoté : 300 g<br />

Un <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> réduit<br />

« Le meil<strong>le</strong>ur moy<strong>en</strong> d’optimiser<br />

la ration est de garder<br />

<strong>le</strong>s alim<strong>en</strong>ts <strong>le</strong>s plus performants<br />

pour <strong>le</strong>s chèvres.<br />

Toute la seconde coupe de<br />

fétuque <strong>le</strong>ur est réservée.<br />

culture. De plus, pour avoir<br />

un fourrage de qualité, il faut<br />

récolter tôt <strong>le</strong> matin ou très<br />

tard <strong>le</strong> soir.<br />

Marge brute de l’atelier (2004)<br />

<strong>en</strong> €/1000 litres<br />

Les produits 637 €<br />

Dont lait 545 €<br />

Les charges 236 €<br />

Dont alim<strong>en</strong>ts achetés 125 €<br />

Dont charges SFP 53 €<br />

Dont frais d’é<strong>le</strong>vage 58 €<br />

Marge brute 401 €<br />

soit 319 €/chèvre<br />

soit 67 % du produit<br />

Les associés du GAEC se<br />

remett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause. « Avec<br />

l’AOC Sel<strong>le</strong>s sur Cher, il est<br />

possib<strong>le</strong> que l’<strong>en</strong>silage soit<br />

interdit. Il va nous falloir nous<br />

adapter, et trouver un autre<br />

système d’alim<strong>en</strong>tation qui<br />

nous convi<strong>en</strong>ne.<br />

L’affouragem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vert nous<br />

séduit. C’est un système qui<br />

permet de tirer parti au mieux<br />

de la végétation immédiate.<br />

Nos parcel<strong>le</strong>s sont regroupées.<br />

Et nous bénéficions des<br />

qualités de l’herbe <strong>en</strong> vert,<br />

notamm<strong>en</strong>t concernant l’apport<br />

de vitamines et minéraux.<br />

»<br />

Et à l’av<strong>en</strong>ir …<br />

Nous avons toujours pour<br />

objectif d’améliorer nos<br />

résultats. Avec l’installation<br />

de notre fils Sébasti<strong>en</strong>, nous<br />

gardons plus de chèvres et la<br />

place est plutôt limitée. En<br />

agrandissant la chèvrerie,<br />

nous augm<strong>en</strong>terons la<br />

surface paillée par chèvre, ce<br />

qui devrait optimiser <strong>le</strong>ur<br />

production.<br />

Augm<strong>en</strong>ter <strong>le</strong> produit de l’atelier<br />

est compliqué, mais c’est<br />

important pour augm<strong>en</strong>ter la<br />

marge brute. Pour<br />

augm<strong>en</strong>ter notre prix du litre<br />

de lait, il nous faut <strong>en</strong>core<br />

améliorer <strong>le</strong>s taux.<br />

Nous cultivions de la luzerne<br />

pour éviter de limiter <strong>le</strong>s<br />

apports azotés.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong> terrain ne se<br />

porte pas trop à cette<br />

Nous avons aussi limité <strong>le</strong><br />

conc<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> introduisant de<br />

la betterave fourragère dans<br />

la ration. En 2004, el<strong>le</strong> nous<br />

a permis de supprimer <strong>le</strong><br />

conc<strong>en</strong>tré de production. »<br />

L’AVIS DU TECHNICIEN<br />

La qualité de l’<strong>en</strong>silage de mais est primordia<strong>le</strong> dans ce type de ration. Une bonne qualité de fourrage<br />

va permettre de mieux assurer une régularité de production. Ce n’est pas <strong>le</strong> cas pour <strong>le</strong>s systèmes a<br />

base de foin ou la production varie selon la va<strong>le</strong>ur de la botte apportée.<br />

La réalisation de l’<strong>en</strong>silage ne peux se faire que s’il y a une structure avoisinante capab<strong>le</strong> d’<strong>en</strong> assurer<br />

la réalisation ( prés<strong>en</strong>ce de CUMA , voisins pour emm<strong>en</strong>er <strong>le</strong>s remorques et tasser <strong>le</strong> silo …).<br />

Il faut bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>ser éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t a la vitesse d’avancem<strong>en</strong>t du silo. Si <strong>le</strong> troupeau <strong>caprin</strong> est de petit<br />

effectif, prévoir de donner de l’<strong>en</strong>silage à d’autres animaux prés<strong>en</strong>ts sur l’exploitation ( vaches allaitantes<br />

ou laitières par exemp<strong>le</strong> ) Il faut être vigilant quand au risque listéria. Il est important de jeter<br />

<strong>le</strong>s parties abîmées, afin de ne garder <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur pour <strong>le</strong>s animaux laitiers.<br />

Flor<strong>en</strong>ce PIEDHAULT<br />

<strong>Chambre</strong> d’Agriculture de l’Indre


D O C U M E N T<br />

<strong>Optimiser</strong> <strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong><br />

Claudine et Pascal Moreau, Saint S<strong>en</strong>och (37) : “Faire pâturer <strong>le</strong>s chèvres<br />

pour assurer la traçabilité de l’alim<strong>en</strong>tation, l’autonomie et réduire <strong>le</strong> <strong>coût</strong><br />

<strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> et <strong>le</strong> temps de travail… ”.<br />

L’exploitation<br />

• Main d’œuvre : 3,6 UMO<br />

dont 1,6 UMO salariée<br />

• 645 ha de SAU dont 25 ha de<br />

SFP, irrigation<br />

• 127 chèvres<br />

• Transformation fromagère et<br />

v<strong>en</strong>te directe<br />

• L’exploitation se situe <strong>en</strong> zone<br />

AOC Ste-Maure de Touraine<br />

Claudine et Pascal transform<strong>en</strong>t <strong>le</strong> lait de <strong>le</strong>ur 120 chèvres et<br />

v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la majorité des fromages <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te directe. Le Gaec familial<br />

a été transformé <strong>en</strong> EARL <strong>en</strong> 2000, au départ <strong>en</strong> retraite des<br />

par<strong>en</strong>ts de Pascal.<br />

La main d’œuvre se compose désormais du coup<strong>le</strong> et de 2 salariés<br />

à temps partiel : une personne <strong>en</strong> fromagerie et une pour <strong>le</strong>s<br />

terres et <strong>le</strong>s chèvres.(soit 1,6 UMO salariées).<br />

La SAU est de 64 ha, dont une partie irriguée. La SFP, de 15 ha<br />

avant <strong>le</strong> pâturage, est passée à 25 ha aujourd'hui pour :<br />

• garantir une production fourragère de qualité et <strong>en</strong> quantité<br />

suffisante,<br />

• <strong>en</strong> mesure prév<strong>en</strong>tive contre <strong>le</strong>s strong<strong>le</strong>s gastro-intestina<strong>le</strong>s<br />

pour limiter <strong>le</strong> temps de prés<strong>en</strong>ce des chèvres sur chaque<br />

parcel<strong>le</strong>,<br />

• <strong>le</strong> surplus de production de foin pouvant faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être v<strong>en</strong>du.<br />

Ainsi, <strong>le</strong> chargem<strong>en</strong>t est désormais de 5 chèvres/ha SFP.<br />

CENTRE<br />

Le troupeau<br />

• 127 chèvres saan<strong>en</strong>s<br />

• 1 238 kg de lait par chèvre<br />

prés<strong>en</strong>te<br />

TB 37.6 g/litre, TP 29.6 g/litre<br />

• Période de mise bas : du 10<br />

février au 10 mai, avant <strong>le</strong><br />

pâturage, il y avait un lot de<br />

mise bas d’automne<br />

• IA, adhér<strong>en</strong>t à Caprigène<br />

France, 43 % de fil<strong>le</strong>s d’IA<br />

Les raisons du pâturage<br />

Le pâturage a comm<strong>en</strong>cé sur<br />

l'é<strong>le</strong>vage <strong>en</strong> 2000. Les objectifs<br />

vis-à-vis du pâturage sont<br />

multip<strong>le</strong>s :<br />

• gagner du temps ! est une<br />

des premières conclusions<br />

de Pascal :" Par rapport au<br />

système <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong> précéd<strong>en</strong>t<br />

basé sur l'affourragem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> vert, <strong>en</strong>viron 30<br />

heures de travail sont<br />

gagnées par mois. De plus,<br />

<strong>le</strong> taillage d'onglons ne se<br />

pratique plus que tous <strong>le</strong>s 2<br />

ans, <strong>le</strong> paillage p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong><br />

pâturage est réalisé tous <strong>le</strong>s<br />

5 jours et il y a deux fois<br />

moins de foin à distribuer<br />

• vis-à-vis des cli<strong>en</strong>ts, l'effet “<br />

image ” du pâturage est<br />

positif,<br />

• <strong>en</strong>fin, l’AOC Ste Maure de<br />

Touraine demande de sortir<br />

<strong>le</strong>s animaux et il m'est<br />

impossib<strong>le</strong> de faire une aire<br />

de dét<strong>en</strong>te."


Conduite du pâturage<br />

Les chèvres rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> chèvrerie du 15 octobre à finfévrier.<br />

A la fin du mois de février, dès que la météo<br />

<strong>le</strong> permet, <strong>le</strong>s chèvres sort<strong>en</strong>t sur une parcel<strong>le</strong> de<br />

colza, implantée à l'automne spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour<br />

être pâturée.<br />

Début mars <strong>le</strong>s chèvres sont dehors de 9 heures à<br />

17 heures. A partir de fin mars et jusqu'au 10<br />

octobre : sortie de 9 h 00 à 22 h00; <strong>le</strong>s animaux sont<br />

traits à 7 h 15 <strong>le</strong> matin, à 18 h 00, <strong>le</strong> soir, ressort<strong>en</strong>t<br />

à 19 h 30.<br />

Le parcellaire regroupé à moins de 500 m autour de la chèvrerie facilite grandem<strong>en</strong>t ce pâturage maximum :<br />

Emblavem<strong>en</strong>t<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t + ray grass Anglais<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t pur<br />

Colza puis Vesce avoine<br />

Luzerne<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t + ray grass Anglais<br />

Prairie perman<strong>en</strong>te<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t sur jachère<br />

Surface<br />

9 ha<br />

1,5 ha<br />

1,2 ha<br />

10,4 ha<br />

0,8 ha dédié aux chevrettes<br />

2,8 ha<br />

3 ha<br />

Le trèf<strong>le</strong> vio<strong>le</strong>t a été préféré au trèf<strong>le</strong> blanc pour <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s chèvres laissai<strong>en</strong>t beaucoup de refus. Les parcel<strong>le</strong>s de ray-grass et de<br />

trèf<strong>le</strong> vio<strong>le</strong>t rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place pour 3/4 ans, <strong>en</strong> fonction des parcel<strong>le</strong>s. La luzerne, variété Comète, est installée pour 4 ans. La Luzel<strong>le</strong><br />

été essayée mais el<strong>le</strong> ne semb<strong>le</strong> pas bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir au pâturage. Les luzernes sont desherbées au Velpar à la dose de 1kg/ha.<br />

En <strong>en</strong>grais de fond, toute la surface reçoit 400 kg/ha de 0-16-22. Les associations avec graminées ont eu 200 kg<br />

d'ammonitrate à partir du 13 avril. Pour éta<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pousses, <strong>le</strong>s apports d'<strong>en</strong>grais azoté ont été espacés de 2/3 semaines <strong>en</strong>tre<br />

chaque bloc.


Un système autonome <strong>en</strong> foin<br />

Au total, plus de 125 tonnes de foin ont été produites. "Il n'est plus nécessaire d'acheter du foin, la quantité produite suffit largem<strong>en</strong>t<br />

à couvrir <strong>le</strong>s besoins hivernaux. Les mises bas se déroulant au printemps, la qualité du stock est moins prépondérante, la<br />

récolte n'est donc plus la période de stress qu'el<strong>le</strong> était auparavant.<br />

La constitution des stocks<br />

FAUCHES 2004<br />

Emblavem<strong>en</strong>t Surface 24 mai Refus 15 juil<strong>le</strong>t 10 août<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t + ray grass Anglais 9 ha 15 tonnes 12,5 t/ 6 ha<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t pur 1,5 ha 20 tonnes<br />

Colza puis Vesce avoine<br />

1,2 ha<br />

Luzerne 10,4 ha 37 tonnes 16 t/ 6 ha 4 t/ 3 ha<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t + ray grass Anglais 0,8 ha dédié aux chevrettes<br />

Prairie perman<strong>en</strong>te 2,8 ha 11 tonnes<br />

Trèf<strong>le</strong> Vio<strong>le</strong>t sur jachère 3 ha 12 tonnes<br />

La complém<strong>en</strong>tation<br />

Au pic de lactation : avant sortie<br />

• 400 g de maïs grain,<br />

• 400 g d’orge,<br />

• 300 g de soja.<br />

A la sortie (après transition) et<br />

maint<strong>en</strong>ue sur lactation :<br />

• 400 g de maïs grain,<br />

• 400 g d’orge,<br />

• 200 g de soja (+/- 50 g).<br />

Je distribue du foin <strong>le</strong> soir pour m'assurer que <strong>le</strong>s<br />

chèvres ont assez mangé dehors : la botte de 500 kg<br />

dure <strong>en</strong>viron 5 jours, soit <strong>en</strong>viron 500 g/j/chèvre.<br />

Les chevrettes sort<strong>en</strong>t seu<strong>le</strong>s sur 1 ha au 15 juin, soit<br />

à 4 mois.<br />

Les chèvres sort<strong>en</strong>t sauf <strong>en</strong> cas de pluie battante auquel cas el<strong>le</strong>s reçoiv<strong>en</strong>t un repas de vert. Le matériel est déjà sur l'exploitation,<br />

l'affouragem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vert étant la base de l'alim<strong>en</strong>tation avant 2000.<br />

Le pâturage se fait depuis 2004 au fil et sur une végétation haute pour éviter que <strong>le</strong>s chèvres soi<strong>en</strong>t trop rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact<br />

avec <strong>le</strong>s strong<strong>le</strong>s, qui à priori rest<strong>en</strong>t plus sur la partie basse de la plante. Le fil avant est avancé tous <strong>le</strong>s jours ,et <strong>le</strong> fil arrière<br />

tous <strong>le</strong>s 8 jours. Les refus, conséqu<strong>en</strong>ce d'un pâturage haut sont broyés après l'avancem<strong>en</strong>t du fil arrière (luzerne) ou faits <strong>en</strong> foin<br />

(Ray Grass).<br />

Toujours <strong>en</strong> prév<strong>en</strong>tion des strongyloses, <strong>le</strong>s chèvres ne pass<strong>en</strong>t que 2 fois sur une même parcel<strong>le</strong>. Ceci explique la surface importante<br />

de fourrages désormais utilisée pour <strong>le</strong> troupeau.


Une ration aussi économe que l’affouragem<strong>en</strong>t mais moins pénib<strong>le</strong><br />

L'alim<strong>en</strong>tation, ration de base et complém<strong>en</strong>tation, n'a pas été modifiée<br />

avec la mise <strong>en</strong> place du pâturage. Simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, "Avant, j'affourageais <strong>en</strong><br />

vert, ce qui était pénib<strong>le</strong> (nettoyage des auges <strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t des refus) et<br />

pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> temps; désormais, ce sont <strong>le</strong>s chèvres qui vont chercher à<br />

manger…<br />

Aussi, <strong>le</strong> <strong>coût</strong> <strong>alim<strong>en</strong>taire</strong>, n'a pas été modifié : la qualité du fourrage<br />

permet d'avoir une complém<strong>en</strong>tation limitée <strong>en</strong> quantité. De plus, l'utilisation<br />

importante de céréa<strong>le</strong>s produites sur l'exploitation permet d'<strong>en</strong> réduire<br />

<strong>le</strong> <strong>coût</strong>.<br />

L'efficacité technico-économique de l'atelier est importante puisqu'on<br />

atteint 81% de marge brute sur produit.<br />

Marge brute de l’atelier (2003)<br />

<strong>en</strong> €/1000 litres<br />

Les produits 1 138 €<br />

Dont lait 1 089 €<br />

Les charges 222 €<br />

Dont alim<strong>en</strong>ts achetés 66 €<br />

Dont charges SFP 19 €<br />

Dont frais transformation<br />

et commercialisation 58 €<br />

Dont frais d’é<strong>le</strong>vage 79 €<br />

Marge brute 916 €<br />

soit 1 044 €/chèvre<br />

soit 81 % du produit<br />

L’AVIS DU TECHNICIEN<br />

La production laitière a pu être maint<strong>en</strong>ue à un niveau é<strong>le</strong>vé <strong>en</strong> passant au pâturage. Pour l'exploitation,<br />

cette nouvel<strong>le</strong> ori<strong>en</strong>tation dans l'alim<strong>en</strong>tation du troupeau avait pour objectif de col<strong>le</strong>r aux nouvel<strong>le</strong>s conditions<br />

de productions demandées par l'AOC, et pouvoir montrer aux cli<strong>en</strong>ts une image positive de l'é<strong>le</strong>vage<br />

<strong>caprin</strong> "avec des chèvres dehors". La pér<strong>en</strong>nité de ce choix est possib<strong>le</strong> par l'augm<strong>en</strong>tation de la surface<br />

mise <strong>en</strong> fourrages pour permettre de limiter la contrainte ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> sur l'exploitation : <strong>le</strong>s strongyloses.<br />

Vinc<strong>en</strong>t LICTEVOUT<br />

Touraine Av<strong>en</strong>ir Lait


DES RESEAUX D’ELEVAGE CAPRINS<br />

DANS LES REGIONS NATURELLES<br />

pour t<strong>en</strong>ir compte des réalités loca<strong>le</strong>s.<br />

DES FERMES ET DES ELEVEURS «COMME LES AUTRES»<br />

pour que <strong>le</strong>ur expéri<strong>en</strong>ce serve au plus grand nombre.<br />

DES TECHNICIENS DE TERRAIN<br />

pour observer, analyser avec <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>veurs et assurer la diffusion.<br />

POUR ETUDIER ET FAIRE CONNAITRE<br />

DES SYSTEMES D’EXPLOITATION<br />

ANIMATION DEPARTEMENTALE<br />

Flor<strong>en</strong>ce PIEDHAULT<br />

<strong>Chambre</strong> d'Agriculture de l'Indre ✆ 02.54.61.61.31.<br />

B<strong>en</strong>oît FOISNON<br />

<strong>Chambre</strong> d'Agriculture du Loir et Cher ✆ 02.54.55.20.00.<br />

Vinc<strong>en</strong>t LICTEVOUT<br />

Touraine Av<strong>en</strong>ir Lait ✆ 02.47.48.37.55.<br />

Karine LAZARD<br />

<strong>Chambre</strong> d'Agriculture du Cher ✆ 02.48.23.04.00.<br />

Jean-Yves LHERIAU<br />

CAIAC ✆ 02.38.67.20.68.<br />

Céci<strong>le</strong> NAVELET<br />

ARDEPAL ✆ 05.55.10 37 90<br />

COORDINATION REGIONALE<br />

Nico<strong>le</strong> BOSSIS<br />

Institut de l'E<strong>le</strong>vage ✆ 05.49.44.74.94.<br />

Les travaux conduits dans <strong>le</strong> cadre des réseaux d’é<strong>le</strong>vages «ROSACE» sont réalisés par <strong>le</strong>s <strong>Chambre</strong>s<br />

d’Agriculture de l’Indre, du Loir et Cher et du Cher et <strong>le</strong>s Contrô<strong>le</strong>s Laitiers de l’Indre et Loire et du Loiret.<br />

Ils sont coordonnés par la <strong>Chambre</strong> Régiona<strong>le</strong> d’Agriculture du C<strong>en</strong>tre<br />

<strong>en</strong> collaboration avec l’Institut de l’E<strong>le</strong>vage.<br />

Ils bénéfici<strong>en</strong>t du concours du GIE Lait-Viande C<strong>en</strong>tre<br />

et du souti<strong>en</strong> financier du Compte d'Affectation Spécia<strong>le</strong><br />

pour <strong>le</strong> Développem<strong>en</strong>t Agrico<strong>le</strong> et Rural<br />

géré par <strong>le</strong> Ministère de l'Agriculture et de la Pêche ,<br />

de l’Office de l’E<strong>le</strong>vage.<br />

Mise <strong>en</strong> page : Valérie LOCHON - Janvier 2007

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