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cahier de recherche - Observatoire estrien du développement des ...

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<strong>de</strong> sa marginalité et permettre à ses habitants d’atteindre, avant 1982, un niveau <strong>de</strong> vie<br />

comparable à celui <strong>de</strong> l’ensemble <strong>du</strong> Québec » (BAEQ, 1985 : 69 dans Tremblay,<br />

1994 : 206). Toutefois, dans cette expérience, l’expertise technocratique et une vision<br />

sectorielle <strong>du</strong> développement semblent s’être affirmées au détriment <strong>de</strong>s mobilisations<br />

<strong>de</strong>s communautés locales suscitées dans cette expérience. Par contre, ce mouvement<br />

citoyen d’engagement local trouvera son expression par la suite dans les Opérations<br />

Dignité et notamment, au Témiscouata, dans le mouvement <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong>s trois<br />

paroisses <strong>du</strong> JAL (Saint-Juste, Auclair et Lejeune). Ces localités, se reconnaissant comme<br />

capables et actrices <strong>de</strong> leur développement, s’appuient « sur une vision intégrée <strong>du</strong><br />

développement (…) en s’opposant au développement sectoriel proposé par l’État »<br />

(Beaudry, 2000 : 42). Des années 1960 et 1970, retenons, d’un côté, une vision mo<strong>de</strong>rne<br />

<strong>du</strong> développement marquée par une intervention accrue <strong>de</strong> l’État, selon une perspective<br />

sectorielle et d’expertise et, <strong>de</strong> l’autre, mais en résistance et alternative, le déploiement<br />

d’une participation citoyenne <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> soi comme acteur local <strong>de</strong><br />

développement, tant sur les plans politique qu’économique.<br />

2.2. Les années 1980-1990 : début <strong>de</strong> décentralisation et ouverture à la<br />

participation<br />

Dans les années 1980-1990, apparaît ce que nous appelons une localisation <strong>de</strong>s politiques<br />

publiques et <strong>de</strong> développement, c'est-à-dire une tendance à accroître le pouvoir<br />

d’influence et d’action <strong>de</strong>s acteurs locaux, ce à l’échelle régionale et locale. La<br />

mobilisation <strong>de</strong> la société civile comme ancrage <strong>du</strong> développement accompagne<br />

également cette décentralisation. Un autre modèle <strong>de</strong> développement révèle<br />

progressivement ses formes, figure que nous pouvons, avec d’autres (Bélanger et<br />

Lévesque, 2001 ; Bourque, 2000 ; Ulysse et Lesemann, 2004), qualifier <strong>de</strong> modèle <strong>de</strong><br />

développement partenarial. Cette nouvelle manière <strong>de</strong>s acteurs, <strong>de</strong> se concevoir et <strong>de</strong> se<br />

relier, émerge en conjonction avec une crise <strong>de</strong>s finances publiques et le phénomène<br />

accéléré <strong>de</strong> la mondialisation <strong>de</strong> l’économie. L’État modifie ses stratégies <strong>de</strong><br />

développement régional « et choisit <strong>de</strong> partager certaines responsabilités avec différents<br />

acteurs <strong>de</strong> la société civile » (Association <strong>de</strong>s centres locaux <strong>de</strong> développement <strong>du</strong><br />

Québec, 2010, p.9). Cette ouverture à la participation <strong>de</strong> la société civile permet donc,<br />

pourrions-nous dire, aux acteurs locaux <strong>de</strong> s’inscrire dans <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong><br />

développement <strong>de</strong>s communautés.<br />

Ce tournant trouve son amorce dans les années 1980. La loi sur l’aménagement et<br />

l’urbanisme, en 1979, permettra en 1983 l’établissement <strong>de</strong>s MRC. Cette reconfiguration<br />

<strong>du</strong> territoire donne aux municipalités un nouveau cadre pour se concevoir sur le plan<br />

local. Au début <strong>de</strong>s années 1980, nous assistons <strong>de</strong> plus aux premiers regroupements<br />

locaux d’organismes communautaires en vue d’une implication dans le développement<br />

territorial. Au premier sommet socioéconomique régional tenu, en 1983, à Trois-<br />

Rivières, le CLSC <strong>de</strong>s Bois-Francs appuie en effet la constitution d’un regroupement<br />

local d’organismes communautaires (TNCDC, 2010). À ce sommet, on reconnaît <strong>de</strong> plus<br />

le territoire <strong>de</strong>s Bois-Francs comme zone pilote pour le développement d’« entreprises<br />

communautaires » (Le Réseau canadien <strong>de</strong> DÉC, 2006).<br />

Si, le début <strong>de</strong>s années 1980 constitue l’amorce d’une localisation et d’une<br />

territorialisation <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> développement, les années 1990 en marque<br />

Innovations sociales territoriales (IST) dans les six MRC rurales <strong>de</strong> l’Estrie<br />

Phase 1 : Temporalité <strong>de</strong>s politiques et mo<strong>de</strong>s locaux d’appropriation<br />

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