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cahier de recherche - Observatoire estrien du développement des ...

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approcher <strong>de</strong>ux organisations locales – CLD et MRC – et <strong>de</strong> les associer dans une<br />

démarche commune <strong>de</strong> développement local » (Association <strong>de</strong>s centres locaux <strong>de</strong><br />

développement <strong>du</strong> Québec, 2010 : 12).<br />

De plus, cette loi crée, en remplacement <strong>de</strong>s Conseils régionaux <strong>de</strong> développement<br />

(CRD), l’instance <strong>de</strong> la Conférence régionale <strong>de</strong>s élus (CRÉ). Cette organisation est<br />

composée, en gran<strong>de</strong> majorité, d’élus municipaux et est mandatée afin <strong>de</strong> définir les<br />

orientations régionales, qui influenceront le travail <strong>de</strong>s MRC et <strong>de</strong>s CLD. En Estrie, « la<br />

CRÉ est une organisation vouée à la planification, la coordination et la concertation <strong>du</strong><br />

développement économique, social et culturel dans la région <strong>de</strong> l’Estrie » (Conférence<br />

régionale <strong>de</strong>s élus, 2010). Elle a plusieurs mandats, dont celui d’assurer les liens avec le<br />

ministère <strong>de</strong>s Affaires municipales, <strong>de</strong>s Régions et <strong>de</strong> l’Occupation <strong>du</strong> territoire<br />

(MAMROT) ainsi que la gestion <strong>du</strong> Fonds <strong>de</strong> développement régional (FDR). En effet, «<br />

le gouvernement <strong>du</strong> Québec reconnaît ces acteurs <strong>du</strong> développement (les CRÉ) comme<br />

leurs interlocuteurs privilégiés » (Bellerose et coll. : 41).<br />

De plus, cette loi révise la composition <strong>de</strong>s conseils d’administration <strong>de</strong>s CLD pour y<br />

aménager une large place aux élus municipaux qui <strong>de</strong>viennent les maîtres d’œuvre <strong>de</strong> la<br />

gouvernance <strong>de</strong> ces établissements. En effet, « la disposition <strong>de</strong> la loi 34 permet <strong>de</strong><br />

remettre entièrement le contrôle <strong>du</strong> CLD entre les mains <strong>de</strong>s élus municipaux en ce qui a<br />

trait à la composition <strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> conseil d’administration » (Simard et Leclerc,<br />

2008 : 621). Les élus ont désormais une responsabilité face au développement <strong>de</strong> leur<br />

région. En fait, la Loi 34 intro<strong>du</strong>it une logique territoriale plus forte en posant les élus,<br />

détenant leur poste selon un référent territorial, comme les principaux porteurs <strong>de</strong> ballon.<br />

De par leur mandat <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong> toute la population, ces élus procè<strong>de</strong>nt, pourraiton<br />

penser, beaucoup plus d’une logique territoriale que sectorielle d’action. En fait, on<br />

peut interpréter la Loi 34 comme une volonté <strong>de</strong>s municipalités <strong>de</strong> participer plus<br />

activement au développement local.<br />

Toutefois, en rapport à la participation citoyenne, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si la Loi 34, en<br />

renforçant unilatéralement <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> démocratie représentative dans les<br />

gouvernances locales, ne le fait pas au détriment d’une reconnaissance <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong><br />

l’implication citoyenne comme source <strong>de</strong> développement. La loi 34 ne participerait-elle<br />

pas à une démobilisation <strong>de</strong> la société civile Pour Simard et Leclerc (2008), avec la loi<br />

34, « la gouvernance <strong>du</strong> développement local est passée d’un paradigme qui valorisait la<br />

participation citoyenne, à un paradigme qui valorise l’imputabilité politique <strong>de</strong>s élus<br />

municipaux » (Simard et Leclerc, 2008 : 621). Les élus occupent dorénavant « un rôle <strong>de</strong><br />

déci<strong>de</strong>urs et d’évaluateurs au regard <strong>du</strong> développement local et régional » (Robitaille,<br />

2006 : 583). Martin Robitaille, quant à lui, souligne comment ce changement a compliqué<br />

considérablement le travail <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> développement rural dans leur tâche<br />

d’animation <strong>de</strong>s communautés locales. Ce changement <strong>de</strong> modalité <strong>de</strong> gouvernance a<br />

signifié « la démobilisation <strong>de</strong> plusieurs groupes (comités consultatifs, groupe <strong>de</strong> travail,<br />

etc.) » au point où, nous dit Robitaille, les agents ruraux « ont l’impression d’avoir vu le<br />

travail <strong>de</strong> plusieurs années <strong>de</strong> mobilisation s’effondrer en quelques mois » (Robitaille,<br />

2006 : 583). Effectivement, les élus ont pris une place importante dans le développement.<br />

Or, « la méconnaissance <strong>de</strong> plusieurs élus locaux <strong>de</strong> la réalité régionale et (…) leur<br />

méfiance face aux organisations <strong>de</strong> la société civile » (Robitaille, 2006 : 583) a fait en<br />

Innovations sociales territoriales (IST) dans les six MRC rurales <strong>de</strong> l’Estrie<br />

Phase 1 : Temporalité <strong>de</strong>s politiques et mo<strong>de</strong>s locaux d’appropriation<br />

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