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Atelier de formation de journalistes - Institut Panos Paris

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Tous sont d’accord pour dire que les connaissances qu’ils auront acquises à l’issue <strong>de</strong> la <strong>formation</strong> leur seront précieuses dans<br />

le cadre <strong>de</strong> leur profession. Ils y voient l’occasion <strong>de</strong> se forger les outils nécessaires pour comprendre le phénomène <strong>de</strong>s<br />

migrations et le couvrir en réalisant <strong>de</strong>s articles au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la <strong>formation</strong>. La <strong>formation</strong> leur apparaît également comme le<br />

lieu idéal pour tisser un réseau : « avoir les coordonnées <strong>de</strong> confrères ».<br />

« Que les participants travaillent en réseau pour élaborer <strong>de</strong>s actions » et « créer une relation étendue et durable entre<br />

les participants » figurent parmi les souhaits <strong>de</strong>s <strong>journalistes</strong>. Un journaliste souhaite transmettre ce qu’il aura reçu : « je ferai<br />

profiter ma rédaction <strong>de</strong> mes connaissances apprises ».<br />

Avant la <strong>formation</strong>, les <strong>journalistes</strong> témoignent <strong>de</strong> certaines appréhensions, « la réalité <strong>de</strong>s migrants fait peur ». Ils accor<strong>de</strong>nt<br />

beaucoup d’importance au sujet mais craignent pour certains <strong>de</strong> « ne pas connaître assez le terrain, la situation au départ<br />

et ne pas avoir assez <strong>de</strong> temps pour faire un reportage honnête ». Le fait <strong>de</strong> se retrouver nez à nez avec la « réalité <strong>de</strong>s<br />

migrants » fait naitre une certaine peur, en même temps qu’une prise <strong>de</strong> conscience.<br />

· Jour 2 : mardi 3 juillet<br />

Thierry LECLERE a initié la <strong>de</strong>uxième journée <strong>de</strong> <strong>formation</strong> en revenant sur six idées reçues communément<br />

associées aux migrations, détaillant dans chaque cas, la complexité <strong>de</strong> situations trop souvent réduites dans <strong>de</strong>s<br />

formules « choc ». Il a ainsi invité les <strong>journalistes</strong> à considérer une approche transversale <strong>de</strong> la question pour<br />

éviter <strong>de</strong> tomber dans les <strong>de</strong>ux écueils principaux du journalisme consacré au sujet : le tout sécuritaire et le tout<br />

humanitaire.<br />

Les six stéréotypes communément véhiculés sont :<br />

- Une « invasion » du Sud vers le Nord.<br />

- Europe : « il y a trop d’immigrés ».<br />

- L’Europe accueille « toute la misère du mon<strong>de</strong> ».<br />

- Les immigrés coutent cher.<br />

- Les immigrés prennent le travail <strong>de</strong>s nationaux.<br />

- Plus <strong>de</strong> développement = moins d’immigration.<br />

Le travail sur les stéréotypes a été poursuivi au cours d’un long<br />

débat mettant en jeu plusieurs sujets sensibles : la question du<br />

droit à l’image et celle <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong> l’autre, notamment en<br />

Afrique <strong>de</strong> l’Ouest et au Maroc.<br />

Pour travailler sur le droit à l’image, les <strong>journalistes</strong> ont été<br />

amenés à commenter collectivement une photo <strong>de</strong> Sebastião<br />

SALGADO « mettant en scène » <strong>de</strong>s migrants éthiopiens fuyant<br />

<strong>de</strong>s bombar<strong>de</strong>ments. En s’appuyant sur l’analyse <strong>de</strong> document<br />

fourni par le numéro spécial <strong>de</strong> Textes et Documents pour la<br />

Classe consacré aux réfugiés (lien), Thierry LECLERE a pu<br />

aiguiller la réflexion <strong>de</strong>s participants en les invitant à mettre en<br />

parallèle démarche artistique et clarté du message. En conclusion <strong>de</strong> cet exercice, les <strong>journalistes</strong> ont reçu une<br />

copie <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> document reprenant les enjeux clés <strong>de</strong> la photographie ainsi que <strong>de</strong>s articles opposant <strong>de</strong>s<br />

points <strong>de</strong> vue divergeant sur la question.<br />

Par la suite, le débat a été orienté sur la question plus générale <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong><br />

l’autre et notamment la/les perception(s) que les médias véhiculent. Dans ce contexte<br />

Khadim MBOUP, chargé <strong>de</strong> projet migrations à l’<strong>Institut</strong> <strong>Panos</strong> Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, a<br />

présenté l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> monitoring réalisée dans le cadre du projet sur la perception <strong>de</strong>s<br />

migrants par les médias maliens, mauritaniens et sénégalais : Migrants dans les<br />

médias et médias vus par les migrants. Il a souligné que lorsqu’il y a couverture du fait<br />

migratoire, celle-ci cè<strong>de</strong> souvent au sensationnalisme et la dynamique régionale/locale<br />

échappe souvent au traitement journalistique. Sans réelle remise en question <strong>de</strong> leur<br />

approche, les médias ouest-africains étudiés favorisent un traitement à distance <strong>de</strong><br />

l’in<strong>formation</strong>, souvent en lien avec <strong>de</strong>s dépêches et seulement quand l’actualité<br />

impose le thème.<br />

Les <strong>journalistes</strong> présents à la <strong>formation</strong> ont rebondi sur cette présentation pour donner<br />

leur regard personnel sur les écueils dans leurs médias respectifs. En Afrique <strong>de</strong><br />

l’Ouest, les <strong>journalistes</strong> ont argué du manque <strong>de</strong> moyen pour couvrir la thématique ou, dans certains cas, <strong>de</strong><br />

l’absence d’intérêt pour les questions migratoires, notamment lorsque celles-ci sont synonymes d’échec.<br />

Progressivement, la discussion a été recentrée sur la situation au Maroc et notamment le statut ambivalent <strong>de</strong> ce<br />

pays, ancien pays <strong>de</strong> forte émigration, confronté aujourd’hui au transit et à l’installation <strong>de</strong> populations<br />

© IPP<br />

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