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La chirurgie se discute lorsque l’escarre est profonde, ou lorsque une fois la cicatrisation acquise,<br />
<strong>ce</strong>tte dernière est instable, se ré ulcérant <strong>au</strong> moindre appui. Il f<strong>au</strong>t que la cicatri<strong>ce</strong> soit fonctionnelle et<br />
que le patient puisse s’asseoir dessus sans <strong>au</strong>cun risque.<br />
Le problème de la chirurgie est difficile : il f<strong>au</strong>t des unités spécialisées qui prennent en charge le<br />
patient dans sa globalité et pas seulement son escarre. Ces unités sont donc difficiles à gérer :<br />
personnel hyper spécialisé, durée moyenne de séjour longue (18 jours pour notre unité), prix de<br />
journée lourd ( près de 2000€ dans notre unité), en raison des supports, des antibiotiques coûteux.<br />
Sur le plan chirurgical, c’est le même problème : c’est une spécialité entre la chirurgie plastique et<br />
l’orthopédie, il f<strong>au</strong>t avoir des connaissan<strong>ce</strong>s solides en bactériologie et en infectiologie. Cette chirurgie<br />
n’est quasiment pas enseignée.<br />
En Fran<strong>ce</strong>, il ne reste que quelques <strong>ce</strong>ntres s’occupant spécifiquement de chirurgie du handicapé<br />
médullaire. Cette pathologie ne semble pas être considérée par les pouvoirs publics comme<br />
prioritaire. C’est pourtant un problème majeur de santé publique. De plus, en l’absen<strong>ce</strong> de<br />
revalorisation des servi<strong>ce</strong>s de suites de soins et de rééducation, il est très difficile de faire sortir nos<br />
patients du servi<strong>ce</strong> de chirurgie, c’est un véritable casse tête chinois.<br />
La liste d’attente de la Fran<strong>ce</strong> (métropole et Dom Tom) est très longue alors que <strong>ce</strong>tte pathologie est<br />
une urgen<strong>ce</strong> infectieuse. Il est facile de faire reposer la f<strong>au</strong>te du retard de prise en charge sur les<br />
médecins directement alors que les administratifs nous coupent les moyens.<br />
C’est donc un véritable cri d’alarme que je lan<strong>ce</strong> ici : d’ici cinq ans, en l’absen<strong>ce</strong> de création de<br />
<strong>ce</strong>ntres chirurgic<strong>au</strong>x spécifiques du handicapé médullaire, <strong>ce</strong>s derniers décéderont d’escarre en<br />
Fran<strong>ce</strong> <strong>au</strong> XXI ième siècle.<br />
PRÉPARATION A LA CHIRURGIE<br />
La préparation locale né<strong>ce</strong>ssite des pansements quotidiens ou biquotidiens à l’e<strong>au</strong> boriquée à 3% en<br />
compresses imbibées. Ce type de soins décontamine et favorise le bourgeonnement.<br />
Il y a une contre indication formelle <strong>au</strong>x pansements macératoires.<br />
La préparation générale associe : renutrition, traitement d’une anémie, correction de troubles hydro<br />
électrolytiques, ECBU, gestion du transit et des urines.<br />
Il est indispensable de préparer les suites opératoires : où <strong>au</strong>ra lieu la reprise de la station assise A<br />
domicile, en <strong>ce</strong>ntre <br />
Il f<strong>au</strong>t gérer le problème social et traiter une dépression si besoin.<br />
C’est le patient dans sa globalité qui est appréhendé et non pas seulement son escarre.<br />
TECHNIQUES CHIRURGICALES<br />
Excision de l'escarre<br />
L’excision doit être carcinologique, emportant la totalité des tissus nécrotiques et macroscopiquement<br />
infectés. On pratique des prélèvements de la superficie à la profondeur et on ne traite par<br />
antibiotiques que les germes retrouvés en profondeur après excision.<br />
cicatrisation.info : le livre<br />
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