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Un mois après… - RMI Biladi

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N° 682 du 14 Novembre 2012 - hebdomadaire d’informations générales Prix : 200 UM<br />

L’AFFAIRE DU PRÉSIDENT<br />

J’appelle<br />

donc je vis…<br />

Après douze heures où il a subi une opération,<br />

endurée une grave hémorragie, le<br />

président a tenu à rassurer, de son lit<br />

d’hôpital militaire à Nouakchott, le 14<br />

octobre dernier, les Mauritaniens de sa<br />

bonne santé et du succès de l’opération,<br />

avant de décoller à Paris.<br />

Lire en page 4<br />

L’appel<br />

des barbus…<br />

Le Cheikh Dedew est de retour du pèlerinage<br />

des Lieux-Saints. Il s’est rasé le<br />

crane. Entièrement. Il a allégé sa barbe.<br />

Relativement. Il a, à peu près, une barbe,<br />

désormais, aussi longue, ou, aussi courte<br />

que celle de Mohamed Ould Abdel Aziz,<br />

admis, depuis un <strong>mois</strong> dans un hôpital<br />

parisien, laissant sa barbe pousser, un<br />

<strong>mois</strong> durant. On se souvient que ce dernier<br />

n’aime pas les barbes.<br />

Lire en page 4<br />

MAJORITÉ/OPPOSITION<br />

Dialogue,<br />

l’aire du temps<br />

L’incident, dont a été victime le président<br />

Aziz, aura-t-il une incidence sur le rapprochement<br />

des deux bords de la scène<br />

politique, jusqu’ici inconciliables C’est<br />

ce qui serait en train de se produire actuellement<br />

avec la rencontre, lundi, entre<br />

des délégations de l’UPR et de la COD.<br />

Les deux parties s’efforcent de donner<br />

l’impression d’avoir réussi un contact<br />

‘’largement’’ positif.<br />

Lire en page 5 et 8<br />

<strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après…


C<br />

ÉDITO<br />

’est grave. Trop grave même… L’information<br />

rapportée, mardi, par le site d’information<br />

en ligne Al Akhbar sonne comme une<br />

bombe dans un ciel national dominé jusqu’ici par<br />

les péripéties de la maladie du président de la République.<br />

Al Akhbar affirme que le gouvernement mauritanien<br />

s’est plaint auprès d’un pays voisin de l’attitude<br />

peu amicale de l’autre voisin, le Maroc, qu’il<br />

accuserait d’être derrière la ‘’tentative d’assassinat’’<br />

du président Aziz, le 13 octobre dernier.<br />

Le démenti fait par un responsable du ministère<br />

mauritanien des Affaires étrangères, cité dans la<br />

même dépêche, constitue une preuve plus qu’un<br />

rejet officiel de cette gravissime information. Il aurait<br />

été, en effet, plus judicieux et plus crédible<br />

d’attendre la publication de la nouvelle pour réagir,<br />

afin d’éviter de donner l’impression que le démenti<br />

était mou. Il est devenu même un élément de la<br />

nouvelle… Mais quoi qu’il en soit, cette information<br />

n’est pas passée inaperçue. Au contraire, elle a<br />

détrôné l’information phare des quatre dernières<br />

semaines, la blessure du chef de l’Etat, et plongé<br />

l’opinion dans un nouveau cycle de spéculation sur<br />

une affaire qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.<br />

L’affaire du président Aziz est donc placée dans<br />

une sphère nouvelle, cette fois-ci, internationale.<br />

Il est vrai que ses rapports avec le Maroc ne sont<br />

pas au beau fixe. Mais de-là à se transformer en<br />

une véritable animosité avec des scénarios hollywoodiens<br />

de liquidation physique de l’homme…<br />

Difficile d’y croire.<br />

Les temps ont vraiment évolué et les procédures<br />

également. Que gagnerait le Maroc du départ de<br />

Aziz Très peu de choses, d’autant plus que la position<br />

de la Mauritanie dans le conflit du Sahara<br />

occidental, le plus important dossier pour le Maroc,<br />

est appelée à ne jamais changer.<br />

Ce pays voisin et frère a beaucoup d’intérêts chez<br />

nous et ne souhaiterait certainement pas de nous<br />

déstabiliser pour la simple raison qui risque d’y<br />

perdre dans le change…<br />

En un mot, évitons de diaboliser nos voisins et faisons<br />

tout pour conserver de bons rapports avec<br />

eux. Il y va de notre intérêt. Nous avons besoin<br />

d’amis. Et uniquement d’amis, pas d’ennemis.<br />

Hebdomadaire d’informations<br />

et d’analyses<br />

BP : 1122 Nouakchott<br />

Tél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75<br />

Fax: 00222 524 02 75<br />

e-mail : oneina1@gmail.com<br />

www.rmibiladi.com<br />

DIRECTEUR DE PUBLICATION :<br />

Moussa Ould Hamed Tél : 22- 41-28-68<br />

REDACTEUR EN CHEF:<br />

Abdelvetah Ould Mohamed : 44 30 14 40<br />

COMITE DE REDACTION :<br />

Abdoulaye Ciré Bâ<br />

Mohamed Mahmoud Ould Targui<br />

Coulibaly Nouhoum<br />

Mohamed Mahmoud Ould Taleb<br />

Moussa Ould Hamed<br />

Ould Bladi<br />

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Mohamed Lemine Tel: 4640 69 76-3307 99 00<br />

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COLLABORATEURS<br />

Cheikh Sidya<br />

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MAQUETTE :<br />

Cheikh Oumar<br />

Tel: 46 74 67 35 / E-mail: oumar012@live.fr<br />

Siége: Immeuble BMCI, 5 eme Etage, Apt: 508<br />

TIRAGE : Imprimerie Nationale<br />

INSOLITES<br />

INSOLITES<br />

La valise de faux billets<br />

s'ouvre... devant les policiers<br />

<strong>Un</strong> homme de 56 ans qui transportait deux valises de faux<br />

billets a été interpellé samedi à Ivry-sur-Seine (Val-de-<br />

Marne) après que l'une d'entre elles s'est inopinément ouverte<br />

lors d'un contrôle routier, a-t-on appris de source<br />

judiciaire.<br />

Vers 14H30, l'automobiliste est contrôlé par des policiers,<br />

qui constatent un défaut de permis de conduire.<br />

L'attention des policiers est alors attirée par le coffre de la<br />

voiture, où se trouvent deux valises... dont l'une s'est inopément<br />

ouverte, laissant apparaître une importante quantité de<br />

faux billets noircis.<br />

La seconde valise contenait de faux dollars.<br />

Les policiers ont interpellé l'automobiliste, un homme né au<br />

Cameroun et soupçonné de participer à une escroquerie, dite<br />

du "wash-wash" ou des "billets noircis".<br />

L'aigrefin adepte du "wash-wash" propose à son pigeon une<br />

importante quantité de billets noircis en lui faisant croire<br />

qu'en achetant à prix d'or un produit miracle, il pourra laver<br />

les billets de banque promis et ainsi les utiliser.<br />

L'homme a été placé en garde à vue dans les locaux de la<br />

brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA)<br />

de la police judiciaire parisienne.<br />

Attention, cet homme est un<br />

véritable Wikipedia vivant !<br />

Steve Ellison a organisé une démonstration en pleine rue<br />

pour tester sa mémoire impressionnante. Il est capable de<br />

retrouver le nom des personnages célèbres à partir de leur<br />

date de naissance et de décès.<br />

Aucune date importante n'échappe à cet homme. Steve Ellison<br />

a une mémoire impressionnante lorsqu'il s'agit de se<br />

rappeler des dates qui ont marqué l'Histoire. Il l'a prouvé en<br />

réalisant une démonstration avec des passants.<br />

Pour vérifier les réponses de celui-ci, les participants avaient<br />

bien-sûr le droit d'utiliser leurs smartphones et d'aller sur le<br />

web. Steve Ellison, lui, ne pouvait compter que sur sa mémoire<br />

gigantesque. Il a réussi à bluffer son assistance en répondant<br />

à toutes les questions posées.<br />

Ce génie des dates est capable de se rappeler des dates<br />

correspondant à la mort des célébrités ou personnages<br />

historiques.<br />

Il est impossible de défier Steve Ellison tant sa mémoire ne<br />

contient aucune faille. Il a même retrouvé la date de décès de<br />

la reine Lady Jane Grey, morte en 1554, alors que la date<br />

annoncée par la passante contenait une erreur. Les décès plus<br />

actuels comme ceux de Michael Jackson, Amy Winehouse<br />

ou encore Steve Jobs sont évidemment un jeu d'enfant pour<br />

lui.<br />

Sa mémoire ne se limite pas à une époque précise ou d'un<br />

thème unique. Les dates importantes sont toutes gravées<br />

dans sa mémoire encyclopédique.<br />

Annonce<br />

L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détiendraient<br />

les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie<br />

Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler<br />

à la direction du journal.<br />

Merci<br />

2<br />

Ces fleurs ont été littéralement<br />

électrisées par l'effet Kirlian<br />

Grâce à un procédé photographique appelé "effet Kirlian",<br />

des fleurs ont été photographiées comme baignées<br />

d'un surprenant halo de lumière bleue!<br />

Découvert de manière accidentelle en 1939 par le technicien<br />

russe Semyon Kirlian et sa femme Valentina Kirlian,<br />

"l'effet Kirlian" montre le plus souvent des objets photographiés<br />

comme entourés d'un étrange halo de lumière<br />

bleue. Cette aura, de couleurs parfois variées, reste cependant<br />

plus souvent large d'environ 1 à 3 cm en périphérie<br />

autour de l'objet. Cet étonnant phénomène obtenu<br />

en photographie s'explique par une ionisation gazeuse engendrée<br />

aux abords immédiats du sujet plongé dans un<br />

fort champ électrique alternatif. Fort de ce procédé original,<br />

l'artiste et photographe américain Robert Buelteman<br />

a dernièrement entrepris de réaliser des clichés surprenants<br />

en "électrifiant" à son tour des fleurs et en y faisant<br />

passer un courant de 80.000 volts. À travers ses photographies,<br />

l'artiste explique vouloir nous donner à voir d'une<br />

manière différente les choses qui nous entourent au quotidien.<br />

"Je suis là pour remettre en cause ce que nous voyons<br />

tous les jours", a ainsi expliqué Robert Buelteman à la presse<br />

afin d'expliquer sa démarche artistique électrifiante!<br />

Regardez ces gens s'amuser comme<br />

des fous sur ce toboggan géant<br />

Avec trois piscines gonflables et de la bonne humeur à<br />

revendre, les protagonistes de cette vidéo se sont amusés<br />

à se filmer durant tout un après-midi ensoleillé où une<br />

partie de glissades géantes était organisée.<br />

Il faut parfois trois fois rien pour s'amuser.Prenez l'exemple<br />

de ces gens qui à l'aide d'une bouée XXL et de deux<br />

ou trois piscines alignées bout à bout ont su donner vie à<br />

un toboggan géant où pratiquer les plus belles glissades<br />

du monde. Réalisé par le réalisateur Scott Winn au son du<br />

titre One Afternoon du groupe Scott & Brendo cette<br />

vidéo tournée à 1000 fps à l'aide d'une caméra haut définition<br />

met en scène un toboggan improvisé, disposé au<br />

coeur d'une banlieue pavillonnaire américaine. Là où se<br />

trouvait justement un terrain idéalement en pente pour<br />

pratiquer ce genre d'activité. Après avoir agencé leur dispositif<br />

comme ils le souhaitaient, ces jeunes gens n'ont<br />

plus eu qu'une chose à faire: s'éclater au maximum! Joie<br />

de vivre et bonne dose de fun se trouvent donc au rendez-vous<br />

de cette excellente vidéo intitulée Slip'n'Slide<br />

qui nous ferait presque regretter de ne plus être en été!<br />

Lance Armstrong pose avec ses 7<br />

maillots jaunes : Twitter divisé<br />

Au moins, il ne manque pas d’humour. L’ancien cycliste<br />

a posté une photo de lui sur Twitter où il pose avec ses<br />

sept maillots jaunes. Retweeté plus de 7500 fois, vu<br />

270.000 fois, ce cliché, accompagné de la mention "De retour<br />

à Austin, je me détends…" n’a pas remporté l’adhésion<br />

de tous les utilisateurs du réseau social. Florilège.<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012


3 À LA UNE<br />

L’AFFAIRE DU PRÉSIDENT<br />

Il y a un <strong>mois</strong>, jour pour jour, le 14 octobre,<br />

le président de la République, Mohamed Ould<br />

Abdel Aziz, a été évacué à Paris, à la suite,<br />

au moins, d’une blessure grave, provoquée,<br />

officiellement, par un tir de balle, qu’il a reçu,<br />

la veille au crépuscule, par erreur, non loin<br />

de Tweila, à quelques quarante kilomètres<br />

au nord de Nouakchott.<br />

A sa sortie de l’hôpital militaire,<br />

on s’en souvient, avant de prendre l’avion<br />

médicalisé, mobilisé, depuis la veille, Mohamed<br />

Ould Abdel Aziz a tenu à rassurer<br />

les Mauritaniens sur deux choses : Le succès<br />

de l’opération et le tir par erreur. <strong>Un</strong> <strong>mois</strong><br />

après, les Mauritaniens s’interrogent davantage<br />

sur l’état de santé du président<br />

et sur les circonstances de l’accident.<br />

A<br />

ujourd’hui encore, les informations qui circulent<br />

sur l’état de santé de Mohamed Ould Abdel Aziz<br />

sont aux antipodes les unes des autres. ‘’Il se serait<br />

sensiblement revigoré ; et, serait même à l’origine des<br />

informations catastrophiques qui se disent sur son<br />

compte, murmure une source proche de lui.’’ Tout cela,<br />

toutes ces allégations ne seraient que des leurres pour piéger<br />

‘’les hésitants et autres ingrats’’ de la majorité et enfoncer<br />

davantage l’opposition radicale. ‘’ ‘’Puis, le<br />

président réglerait son compte à chacun dès son retour<br />

donné imminent.’’<br />

Toutefois, dans l’entourage du président on s’implique un<br />

peu dans la communication. Mercredi dernier, où une certaine<br />

opinion parlait de l’après Mohamed Ould Abdel<br />

Aziz, une photo du président, en compagnie de son médecin<br />

traitant, a été publiée, sur plusieurs sites d’informations<br />

en ligne. La photo montrant le premier patient du<br />

pays relativement en forme émanerait du fils du président<br />

Ahmedou Ould Mohamed Ould Abdel Aziz. Authentique<br />

serait-elle, Mohamed Ould Abdel Aziz y paraissait, en<br />

tout cas, bien apte à réapparaître en image moins statique,<br />

en animée, en vidéo, par exemple.<br />

Appels...<br />

<strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après…<br />

Puis commence la saison des appels téléphoniques. Depuis<br />

une semaine, Mohamed Ould Abdel Aziz appelle, au<br />

moins, une fois par jour, une ou deux personnalités. Les<br />

appelés s’élisent d’abord au sein de la périphérie de la<br />

majorité, en passant par le Cheikh Dedew, dont la relation<br />

avec Aziz était, on le sait, en situation de délitement, depuis<br />

quelques temps déjà. Ensuite les appels se font désormais,<br />

au centre de la majorité, Mohamed Mahmoud<br />

Ould Elemine, en personne, le président de l’UPR.<br />

Certaines mauvaises langues, ou bonnes, c’est selon, pensent<br />

que tout appel entrant vers le président de l’UPR,<br />

transite, opportunément, par le général Ghazouani.<br />

L’homme fort silencieux, jusque-là, du pays qui saurait<br />

même être la source, sinon l’instigateur de tous ces appels<br />

supposés, fallacieusement, provenant de Paris.<br />

C’est une manière, peut-être, de fixer une majorité, en débandade,<br />

face à la persistance de l’éventualité de l’impossibilité<br />

du retour présidentiel.<br />

Bien attacher les moutons<br />

aux épieux afin de<br />

trouver l’enclos-réceptacle<br />

approprié, si une transition<br />

devait s’imposer.<br />

Même si les circonstances de<br />

l’accident – tir ami- n’ont<br />

pas vraiment d’impact sur<br />

l’avenir du pays, elles demeurent<br />

tout de même sujet<br />

à polémiques. Et continuent<br />

de susciter bien d’étranges<br />

questions. Dans l’entourage<br />

de chancelleries accréditées<br />

à Nouakchott, on ne<br />

croit aucunement à la thèse<br />

officielle.<br />

C’est une affaire strictement<br />

privée, personnelle, qui a<br />

mal tourné. Laquelle En<br />

matière de diplomatie on est<br />

bien peu bavard.<br />

Les Mauritaniens, un <strong>mois</strong><br />

après l’accident de Mohamed<br />

Ould Abdel Aziz, sont<br />

encore plus interrogatifs que<br />

les premières heures. Les<br />

premières où, ils ont pu, au<br />

moins, voir même si affaiblie l’image télévisée de leur<br />

président. <strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après. Ils devraient se contenter de<br />

photos statiques mille fois traficotées de leur président ;<br />

ou apprendre, sans entendre, d’eux-mêmes, qu’il a appelé<br />

CLIN D’ŒIL<br />

telle ou telle personnalité. Ils sont sûrs d’une seule chose,<br />

peut-être, les Mauritaniens. Qu’il est en vie, le président<br />

de la République.<br />

A.V.T<br />

Différentes inquiétudes<br />

Que de questionnements aujourd’hui On a le tournis à<br />

entendre toutes ces rumeurs contradictoires, toutes ces<br />

supputations, toutes ces analyses, on a peur à voir le<br />

spectre que nous dessinent certains, à écouter les sermons<br />

que nous font d’autres, à voir gigoter des hommes<br />

politiques incapables ces jours-ci de savoir quel parti devront<br />

prendre leurs intérêts.<br />

Mes inquiétudes à moi vont dans deux sens, qui n’ont<br />

rien à voir l’un avec l’autre.<br />

D’abord le pays. Voilà bientôt un <strong>mois</strong> que le Chef de<br />

l’Etat est absent et que le corps politique, incapable de<br />

trouver une réponse, préfère se chamailler à propos de sa<br />

santé. Oubliés les grandes dossiers, écartés les défis qui<br />

nous environnent, on ne voit plus que le beau fauteuil<br />

implanté au milieu de nos esprits.<br />

C’est vrai, c’est cette incapacité à regarder devant qui<br />

m’inquiète.<br />

Certes tout le monde, et moi d’abord, voudrait bien voir<br />

revenir et en bonne santé le Chef de l’Etat, mais la question<br />

est de savoir : nous sommes nous montrés à la hauteur<br />

de la situation ainsi créée Ne nous sommes nous<br />

pas trop cantonnés à notre «nous» égoïste. Avons-nous<br />

vraiment pensé au pays, seulement au pays Je ne veux<br />

pas encore une fois faire pousser de hauts cris à certains.<br />

Mais je crois que nos hommes politiques ont d’abord<br />

pensé à leurs propres ambitions.<br />

La seconde inquiétude qui m’étreint fera rire certains.<br />

J’ai lu que Philip Roth n’écrira plus de romans, qu’il a<br />

abandonné pour toujours, a-t-il dit, l’écriture et qu’il<br />

croit que le roman, donc la littérature dans toute sa plénitude<br />

est bien<br />

mort, et que désormais<br />

c’est l’image<br />

qui va régner sur<br />

nos esprits.<br />

Cette grande peur a<br />

toujours été présente<br />

; l’image donc le<br />

moment, donc<br />

l’émotion, donc très<br />

souvent l’imbécillité<br />

ont bien depuis<br />

longtemps envahi<br />

notre présent, Mais<br />

je me refuse à envisager<br />

la mort de la lecture, la dégénérescence de l’esprit.<br />

Il est vrai, nous ne sommes plus très nombreux, nous<br />

qui préférons la solitude de la lecture, le silence de<br />

l’écriture aux cliquetis des ordinateurs et au brouhaha<br />

de l’écran. Mais je crois que l’humanité ne saurait déchoir<br />

longtemps et que l’esprit donc l’humain ne se laissera<br />

pas battre, et que se sont les ordinateurs et les écrans<br />

qui ouvriront une nouvelle voie pour la littérature et<br />

qu’ils laisseront forcément ouverte l’antique chemin de<br />

la vraie émotion et du savoir : le papier.<br />

Philip Roth est un grand géant de la littérature américaine,<br />

c’est un grand romancier du siècle. Mais je ne<br />

veux pas, cette-fois ci lui donner raison!<br />

Beyrouk<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012


ACTUALITÉ<br />

4<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012<br />

J’appelle donc je vis…<br />

B’...<br />

Après douze<br />

heures où il<br />

a subi une<br />

opération,<br />

endurée une<br />

grave hémorragie,<br />

le<br />

président a<br />

tenu à rassurer,<br />

de son lit<br />

d’hôpital militaire<br />

à<br />

Nouakchott, le 14 octobre dernier, les Mauritaniens de sa<br />

bonne santé et du succès de l’opération, avant de décoller<br />

à Paris. Il existe. De Paris, on découvrira, quelques jours<br />

plus tard, une photo de lui en compagnie du ministre<br />

français de la défense. Il était un peu fatigué, une barbe de<br />

cinq jours, mine alanguie. Il survit. Dix jours après, un<br />

discours du président, à une non occasion habituelle, est<br />

lu à la télévision nationale par un journaliste. Il meurt.<br />

Quatre semaines après, il apparaît, en photo, en compagnie<br />

de son médecin traitant. Il était relativement en<br />

bonne forme. Seulement, la photo telle bien faîte qu’il<br />

suggère au président de réapparaître en vidéo. Ils exagèrent.<br />

<strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après, le président inaugure une nouvelle<br />

saison d’appels téléphonique.<br />

Chaque jour, il appelle un ou deux leaders politiques de<br />

sa majorité, bien sûr. Il appelle, donc il vit.<br />

L’appel des barbus…<br />

B’...<br />

Le Cheikh<br />

Dedew est de<br />

retour du pèlerinage<br />

des<br />

Lieux-Saints.<br />

Il s’est rasé le<br />

crane. Entièrement.<br />

Il a allégé<br />

sa barbe.<br />

Relativement.<br />

Il a, à peu près,<br />

une barbe, désormais, aussi longue, ou, aussi courte que<br />

celle de Mohamed Ould Abdel Aziz, admis, depuis un<br />

<strong>mois</strong> dans un hôpital parisien, laissant sa barbe pousser,<br />

un <strong>mois</strong> durant. On se souvient que ce dernier n’aime pas<br />

les barbes. Il les assimile, aux menteries.<br />

Derrière chaque barbe qui pousse, il y a un jardin de mensonge<br />

qui fleurit. Il l’a dit, dans un meeting, on s’en souvient<br />

à Nouadhibou. ‘’ Moi, je n’ai pas de barbe et je ne<br />

mens pas, contrairement à quelqu’un qui en a et qui ment.<br />

‘’’ <strong>Un</strong>e vanne allusive, on l’avait comprise à l’époque, à<br />

l’adresse de Cheikh Dedew qui donnait, les semaines auparavant,<br />

des fatwas motivant la révolution. Aujourd’hui,<br />

on revisite toute cette histoire ancienne, très ancienne. On<br />

ose le dire. Elle est du siècle dernier ou presque, car, après<br />

cette période de délitement, les deux hommes semblent<br />

avoir inauguré une saison de meilleures amours.<br />

Ce rapprochement serait, peut-être, lié à la barbe forcée<br />

qui a poussé sur le menton d’un patient.<br />

Qui lui a fait aimer, sinon, comprendre les barbes, les barbus,<br />

les mensonges et les menteurs. Et, lorsqu’on com-<br />

B’ il a dit<br />

prend quelqu’un on peut l’appeler, n’est-ce pas Si, vraiment,<br />

on tient à une stricte orthodoxie de la République de<br />

Mohamed Ould Abdel Aziz, et on convoque son acception<br />

de la symbolique de la barbe on aboutit inéluctablement<br />

à une aporie. <strong>Un</strong> barbu qui appelle un barbu. C’est<br />

un peu, dans ce cas de figure, un menteur qui appelle un<br />

autre menteur.<br />

B’...<br />

Les circonstances…<br />

Le site mauritanien<br />

d’Informations<br />

Al<br />

A k h b a r ,<br />

proche des<br />

milieux islamistes,<br />

a rapporté<br />

que ‘’ La<br />

Mauritanie a<br />

fait savoir à<br />

un pays ami<br />

qu'elle accuse<br />

le Maroc d'implication dans une "tentative d'assassinat",<br />

le 13 octobre 2012, de son président Mohamed Ould<br />

Abdel Aziz…’’<br />

Normalement, le site Al Akhbar, le premier site d’information<br />

en ligne de la Mauritanie, ne va jamais prendre le<br />

risque de livrer, à l’opinion, une information de cette gravité.<br />

<strong>Un</strong>e information qui accuse, à tort ou à raison un<br />

pays frère, voisin à la Mauritanie. Même si la relation<br />

entre les deux pays connaît parfois des hauts et des bas.<br />

Al Akhbar n’accuse pas seulement le Maroc, mais elle<br />

démonte la thèse officielle sur les circonstances de l’accident<br />

présidentiel.<br />

C’est vrai qu’on ne croit pas vraiment à cette thèse, tellement,<br />

elle contient de cases vides et de zones d’ombres.<br />

Mais, Al Akhabr doit, bien entendu avoir, au moins une<br />

source digne de foi. <strong>Un</strong>e source de la haute autorité sécuritaire<br />

du pays.<br />

C’est l’intérêt pour cette source de revisiter, en ce moment,<br />

les lieux de l’accident ou du crime, c’est selon, qui<br />

agace. Il doit y avoir une raison. Voudrait-on amener<br />

l’opinion à s’interroger sur les circonstances de l’accident.<br />

L’opinion ne fait, d’ailleurs, depuis un <strong>mois</strong> que<br />

cela. Chaque jour apporte son lot de version. Mais, il est<br />

vrai que la presse a jusqu’à présent passer outre toutes ces<br />

versions. Elle réfute la version officielle, mais elle ne<br />

s’appesantit sur les circonstances de l’accident. Chercherait-on,<br />

au sein certains segments du pouvoir à étaler<br />

en long et en large toutes les thèses vraisemblables et<br />

invraisemblables sur les circonstances de l’accident<br />

présidentiel<br />

B’...<br />

Disgrâce et luttes intestines…et continue<br />

Il est clair<br />

que le gouvernement<br />

de Moulay<br />

Ould Moh<br />

a m e d<br />

Laghdhaf<br />

ne souhaite<br />

plus se<br />

mouiller dans la communication, jusque-là, calamiteuse,<br />

sur la santé du président de la République et son séjour<br />

parisien. Depuis, la sortie du fameux discours, frisant le<br />

funeste, attribué, à l’occasion de la fête du sacrifice, à<br />

Mohamed Ould Abdel Aziz, les médias publics, sont, désormais<br />

tenus à l’écart des facéties communicationnelles<br />

de l’ambassadeur à Paris, Mohamed Mahmoud Ould Brahim<br />

Khlil.<br />

On ne sait pas quelle force serait derrière la reprise en<br />

main par les autorités, ici présentes, à Nouakchott des institutions<br />

de la presse publique On parle du général Ghazouani<br />

qui aurait libéré les médias publics du joug de<br />

l’ambassadeur à Paris. Même la sortie de l’hôpital Percy<br />

annoncée, à Reuters, par le conseiller communication<br />

du président de la République, Rassoul Ould Khal, n’a jamais<br />

été considérée, ni par l’agence mauritanienne d’informations,<br />

ni par la radio, ni par la télévision publiques.<br />

Il paraît même que la dernière photo du président de la<br />

République en compagnie de son médecin traitant a été<br />

transmise aux sites d’informations privées par Ahmedou<br />

Ould Mohamed Ould Abdel Aziz, sans que Ould Brahim<br />

Khlil le sache. Il aurait découvert cette photo, comme tous<br />

les mauritaniens, sur les sites d’informations. Et, se serait<br />

accouru pour surfer sur un événement dont il ignore, copieusement,<br />

l’origine. Et, il s’est même, pour faire semblant<br />

qu’il est encore au cœur de la chose, permis de<br />

donner des déclarations à certains site pour attester l’authenticité<br />

d’une affaire qui l’échappe et à laquelle on ne<br />

souhaitait pas l’associer.<br />

C’est pour dire que le cercle autour du président se rétrécit,<br />

d’une certaine manière. <strong>Un</strong>e volonté, peut-être, pour<br />

mieux maîtriser l’information et éviter le maximum de<br />

bruits négatifs.<br />

Il faut aussi dire que la maladie de Mohamed Ould Abdel<br />

Aziz a donné libre court à la manifestation apparente<br />

d’une lutte intestine au sein des hautes sphères. Le général<br />

Ould Hadi, un peu à la touche, depuis sa disgrâce, aurait<br />

commandité des papiers calomnieux, sur rimsf.com (site<br />

proche du général, en déchéance ) à l’égard de Kemal<br />

Ould Mohamedou, cousin du président de la République,<br />

représentant du groupe pétrolier, Tull-Oil, et Feil Ould<br />

Lehah, proche parent du président.<br />

On s’entretue et on s’entre-déchire, au sein des sphères<br />

politico économiques proches de Mohamed Ould Abdel<br />

Aziz. A chacun son ennemi qu’il espère anéantir jusqu’au<br />

dernier souffle.<br />

Par ailleurs, des jeunes activistes sur les réseaux sociaux<br />

ont déjà établi une liste d’oligarques civils et militaires<br />

qui, selon eux, ont pillé le pays sous le règne de Mohamed<br />

Ould Abdel Aziz. ‘’Quelle que soit l’issue de la crise de<br />

l’absence présidentielle, les responsables du pillage des<br />

ressources, doivent non seulement restituer à la collectivité<br />

ses bien, mais doivent impérativement être jugés,<br />

souligne l’un d’eux sur son profil.’’ ‘’N’est-ce pas, Mohamed<br />

Ould Abdel Aziz aimait bien dire qu’il lutte contre la<br />

gabegie Eh bien la lutte continue surenchérit un autre !’’<br />

B’...


5 ACTUALITÉ<br />

MAJORITÉ/OPPOSITION<br />

L’incident, dont a été victime le président Aziz, aurat-il<br />

une incidence sur le rapprochement des deux<br />

bords de la scène politique, jusqu’ici inconciliables <br />

C’est ce qui serait en train de se produire actuellement<br />

avec la rencontre, lundi, entre des délégations de<br />

l’UPR et de la COD. Les deux parties s’efforcent de<br />

donner l’impression d’avoir réussi un contact ‘’largement’’<br />

positif. Et ont retenu de se revoir de nouveau,<br />

la semaine prochaine…<br />

I<br />

ncontestablement la blessure - ou les blessures- du<br />

président de la République a changé la donne politique,<br />

dans la mesure où tous les camps politiques,<br />

toutes tendances confondues, paraissent sensibles au danger<br />

du vide créé par une absence si longue –plus d’un<br />

<strong>mois</strong>- du président Aziz, loin du pays, en France, malade<br />

ou en convalescence. Tout le monde, dans tous les bords,<br />

parait mettre de ‘’l’eau’’ dans son ‘’Zrig’’.<br />

Exit les déclarations acerbes et autres positions extrémistes<br />

! L’heure est à la modération et à la raison. <strong>Un</strong> tempérament<br />

doux, inhabituel bien sûr, mais qui est dicté par<br />

le moment, grave aux yeux de tous et pendant lequel<br />

toutes les options demeurent ouvertes.<br />

Dans ce nouveau cadre, l’opposition, organisée au sein<br />

de sa coordination : COD, a tiré rapidement ses conclusions<br />

et tente désormais de se remettre, politiquement, en<br />

selle après l’échec de sa croisade pour le départ du président<br />

Aziz, lancée depuis presqu’une année.<br />

Après deux semaines d’attente, marquée par le silence des<br />

opposants et leur compassion avec le président malade,<br />

ces derniers décident de rompre le silence et de prendre<br />

l’initiative en exigeant du gouvernement la publication<br />

Petite annonce<br />

Hadja Okiki<br />

Tradi praticienne confirmée<br />

Adresse : 6 ème arrondissement près de la mosquée<br />

du Qatar, en allant vers le marché du 6 ème<br />

arrondissement soigne de nombreuses maladies.<br />

Tél: 36 17 02 00<br />

Dialogue, l’aire du temps<br />

du bulletin du président et une enquête nationale<br />

sur l’incident dont a été victime Aziz.<br />

<strong>Un</strong> appel, comme on dit chez-nous, tombé dans<br />

l’oreille d’un sourd. En tout cas le pouvoir ou ce<br />

qui en reste, drapé dans un silence jusqu’ici inaltérable,<br />

ne fait pas bouger le petit doigt et continue<br />

d’observer le mutisme le plus total sur la<br />

santé de son chef.<br />

Sans vraiment trop attendre, La COD passe à l’attaque<br />

et dévoile au public les données dont elle<br />

dispose et qui permettent à ses chefs de conclure<br />

à l’incapacité du président Aziz de remplir les<br />

fonctions de chef. Donc, pour elle, il faut tourner<br />

la page du malade à Paris et ‘’procéder rapidement…<br />

à combler le vide’’. C'est-à-dire à faire<br />

sans lui… Alors, elle appelle à un dialogue national entre<br />

les différentes formations du pays afin de s’entendre sur<br />

‘’les contours de la transition’’ qui s’annonce. Son président<br />

transmet par écrit la proposition à l’autre bord politique<br />

lourdement handicapé et sérieusement touché par la<br />

maladie d’un chef qui accaparait tous les pouvoirs, sans<br />

partage, et qui ne donne plus beaucoup de ses nouvelles.<br />

D’ailleurs, on commençait à tisser toutes les histoires,<br />

bonnes ou mauvaises, sur son état de santé.<br />

Face aux informations assourdissantes, ventilées ça et là<br />

sur l’état de la santé du président, le camp présidentiel,<br />

de plus en plus hésitant, réussit à garder son calme en attendant…<br />

le bonheur. De bonnes nouvelles ‘’fraiches’’<br />

pour confirmer le vœu de tous les militants : une santé de<br />

fer pour le président Aziz. Cela arriva avec les coups de<br />

fil présidentiels qui fusent depuis une semaine sur tous<br />

les ténors de la majorité ou ses alliés, particulièrement<br />

l’opposition dialoguiste qui a glissé du statut de partenaire<br />

à celui d’allié. En de cela, la majorité a été revigorée par<br />

WWW.Beyrouk.Com<br />

C’EST LE NOUVEAU SITE<br />

QUE VIENT DE LANCER<br />

NOTRE CONFRERE Mbareck<br />

Ould Beyrouk et qui est<br />

consacré exclusivement à la<br />

culture. Il s’agissait d’abord,<br />

a-t-il dit, « d’un site d’auteur<br />

destiné avant tout à me présenter,<br />

à présenter mes œuvres<br />

et mes activités Mais j’ai vite<br />

décidé d’en faire une vitrine<br />

de notre culture et de notre<br />

rapport au monde »<br />

On y retrouvera une rubrique<br />

quotidienne et des articles de<br />

haut niveau écrits par des<br />

spécialistes et des hommes<br />

de lettres.<br />

www.beyrouk.com<br />

le retour de certains de ses activistes fraichement débarqués<br />

du pèlerinage et qui ont tout suite envahi les plateaux<br />

des télévisons en vue (Arabia et Al Jazira) pour défendre<br />

le président et propager la bonne parole…<br />

Prêt pour le dialogue…<br />

Avant-hier, lundi, et à la surprise générale, nous apprenions<br />

qu’une délégation de la COD était en réunion au<br />

siège de l’UPR, le parti au pouvoir –ou sensé l’être-, avec<br />

la direction de ce parti. Ce ne sont pas les conclaves nationaux<br />

auxquels attendus, mais c’est peut être le prélude<br />

à leur tenue. Jamais les deux bords de la classe politique<br />

ne s’étaient rencontrés ces derniers pour discuter sereinement<br />

des problèmes du pays. Au contraire, ils se regardaient<br />

en chiens de faïence et chacun rêvaient d’anéantir<br />

l’autre. <strong>Un</strong> pas donc a été franchi, mais est-il suffisant<br />

pour conclure au lancement du fameux dialogue national.<br />

Certainement pas !<br />

Selon les échos donnés par les uns et Suite en page 8<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012


ACTUALITÉ<br />

6<br />

IDÉE<br />

L'intervention est-elle un préalable au règlement d'une crise politique <br />

Le Mali est entrée dans une spirale infernale en 2012 :<br />

défaite de l'armée malienne en janvier, renversement du<br />

président Amani Toumani Touré (ATT) en mars, proclamation<br />

de l'indépendance de l'Azawad par le mouvement<br />

national de libération de l'Azawad (MNLA) en<br />

avril. Alors que le choix des solutions diplomatiques tend<br />

à être relégué au second plan pour envisager une option<br />

armée, comment une intervention militaire peut-elle<br />

s'inscrire dans le cadre du règlement politique et global<br />

de la crise malienne<br />

<strong>Un</strong> conflit sur plusieurs échelles de temps<br />

Les problèmes que rencontre le Mali et qui se cristallisent<br />

depuis 2012 au Nord du territoire s'inscrivent dans des<br />

registres temporels différents. La complexité du conflit<br />

malien résulte de l'enchevêtrement de problèmes internes<br />

structurels et d'éléments conjoncturels. La question de<br />

l'intégration politique du Nord et du Sud du vaste territoire<br />

malien s'inscrit dans le temps long de l'histoire du<br />

pays. La récurrence des revendications touareg dans les<br />

années 1960, 1990 et 2000 démontre comment chaque<br />

conflit bien qu'ayant sa propre dynamique s'articule au<br />

précédent. Sur la problématique touareg se sont greffés<br />

des facteurs de conflit plus récents. La chute du régime de<br />

Kadhafi fut suivie d'une série d'événements qui ont<br />

conduit à l'effondrement de l'édifice politique et sécuritaire<br />

malien déjà fragile et à une mobilité des combattants<br />

entre la Libye, le Niger et le Mali, avec une intense activité<br />

de convoyage d'armes. Al-Qaïda au Maghreb Islamique<br />

(AQMI) s'est progressivement implanté dans un<br />

environnement caractérisé par de nombreux trafics et la<br />

conclusion d'alliances mouvantes entre des groupes armés<br />

irréguliers.<br />

L'intervention<br />

militaire, une solution sur le court terme<br />

La question de l'intervention militaire doit nécessairement<br />

prendre en compte le fait qu'il est urgent d'intervenir au<br />

Nord Mali pour créer les conditions nécessaires d'un retour<br />

au dialogue politique national. L'intervention militaire<br />

semble donc être une solution sur le court terme qui<br />

aurait pour principal objectif de déloger AQMI et les différents<br />

groupes criminels du Nord Mali. Derrière le terme<br />

"intervention", il s'agit bien d'éliminer les groupes armés<br />

terroristes qui menacent les populations. La sanctuarisation<br />

du Nord Mali par ces groupes est une menace non<br />

seulement pour les pays frontaliers (risques de rapprochement<br />

avec d'autres acteurs comme Boko Haram au Nigeria),<br />

mais aussi pour les pays sur l'autre versant de la<br />

Méditerranée et pour l'ensemble de la Communauté internationale.<br />

Quelle forme d'intervention Comme au Libéria dans les<br />

années 1990, le Mali est une urgence pour la Communauté<br />

économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CE-<br />

DEAO). Rappelons que la CEDEAO est chargée de la<br />

mise en œuvre de l'une des composantes régionales de la<br />

Force africaine en attente (FAA). <strong>Un</strong> engagement de la<br />

CEDEAO au Mali serait l'occasion d'effectuer un test<br />

grandeur nature - la FAA n'est censé être opérationnelle<br />

qu'en 2015. L'option de la Mission de la CEDEAO au<br />

Mali (MICEMA) tout en s'inscrivant dans un cadre légal<br />

(résolution 2071 des Nations unies) pourrait bénéficier<br />

du soutien des acteurs déjà impliqués dans le renforcement<br />

des capacités des Etats de la région, notamment la<br />

France, les Etats-<strong>Un</strong>is et l'<strong>Un</strong>ion européenne (UE). <strong>Un</strong>e<br />

telle opération suppose bien entendu au préalable que les<br />

pays de la sous-région définissent clairement leurs objectifs<br />

et coordonnent leur action avec leurs partenaires.<br />

Au regard des obstacles logistiques, humains et financiers<br />

auxquels est déjà confrontée la CEDEAO, un échec de la<br />

MICEMA pourrait conduire au choix d'un autre acteur<br />

extérieur qui soit à la fois légitime pour les autorités maliennes,<br />

capables d'intervenir et ayant intérêt à le faire.<br />

Certes, le manque de visibilité toujours inhérent à une<br />

telle situation oblige à une certaine retenue. Pour autant,<br />

l'intervention militaire ne vise pas à résoudre à elle seule<br />

la crise politique malienne au Sud. Elle permet sur un<br />

temps court de donner toutes les chances aux autorités<br />

maliennes de régler une crise institutionnelle et politique<br />

qui, elle, s'inscrit dans le temps long.<br />

Au-delà de l'intervention,<br />

la fabrique d'une société sur le temps long<br />

Le conflit malien apparait aujourd'hui comme une juxtaposition<br />

du temps militaire (lutter contre les groupes terroristes)<br />

et du temps politique (reconstruire un projet et<br />

un pacte de société malien). L'enchevêtrement des facteurs<br />

d'insécurité politique, économique, social et environnemental<br />

concentré sur un même espace a conduit à la<br />

tentation de décomposer le temps de l'action et de la solution.<br />

Or, l'option militaire est un outil au service du politique.<br />

L'avenir du Mali ne dépend pas uniquement de la<br />

réussite de l'intervention armée mais des Maliens euxmêmes.<br />

L'enjeu est bel et bien la reconstruction d'un vivre<br />

ensemble qui ne pourra pas être imposé de l'extérieur,<br />

mais reste pour l'heure à rendre possible, dans un premier<br />

temps, par une intervention militaire.<br />

Par Amandine Gnanguênon, docteur en sciences politiques,<br />

chargée d'études à l'IRSEM<br />

(Le Monde)<br />

MALI<br />

"L'Afrique est le dernier continent qui soit encore à la mesure<br />

de la France, à sa portée, le seul continent où avec<br />

trois cents hommes la France puisse encore changer le<br />

cours de l'histoire ". Cette citation de Louis de Guiringaud,<br />

ancien ministre des Affaires étrangères de Valery<br />

Giscard d'Estaing, est aussi souvent reprise que l'affirmation<br />

selon laquelle "le temps de la France-Afrique est révolu"<br />

(François Hollande, discours de Dakar du 12<br />

octobre 2012). Comme tous ses prédécesseurs, François<br />

Hollande se sent obligé d'affirmer en début de mandat sa<br />

détermination d'en finir avec les pratiques postcoloniales.<br />

Comme François Mitterrand, qui limogea fin 1982 le ministre<br />

de la coopération initialement chargé de mettre en<br />

œuvre cette rupture (Jean-Pierre Cot), François Hollande<br />

débute son mandat en posant les bases d'une nouvelle relation<br />

mais sans modifier l'objectif fondamental d'assurer<br />

la continuité de la présence française en Afrique. Comme<br />

chez François Mitterrand, la "volonté de renouveler (le)<br />

partenariat entre la France et l'Afrique " (discours de<br />

Dakar du 12 octobre 2012) va de pair avec la certitude<br />

que "la France ne serait plus tout à fait elle-même aux<br />

yeux du monde si elle renonçait à être présente en<br />

Afrique" (F. Mitterrand, discours d'ouverture de la XVIIIe<br />

conférence des chefs d'État de France et d'Afrique de<br />

Biarritz du 8 novembre 1994).<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012<br />

Les trois pièges de la guerre limitée<br />

Cette présence en Afrique a certes changé de forme et le<br />

temps des accords secrets de défense est révolu. Pourtant,<br />

la France s'estime toujours garante de la sécurité des États<br />

de son pré-carré et il n'est pas de président de la Ve République<br />

qui n'ait été associé à deux ou trois interventions<br />

armées dans les anciens territoires de l'<strong>Un</strong>ion française.<br />

François Hollande est même plus prompt que ses prédécesseurs<br />

à intervenir, bien qu'il affirme aujourd'hui vouloir<br />

limiter l'aide française au Mali à une simple assistance<br />

logistique et matérielle.<br />

Malgré cette prudence, la nature des nouveaux conflits et<br />

surtout l'expérience afghane doivent nous inciter à réfléchir<br />

aux conditions d'une intervention réussie, conditions<br />

qui sont aujourd'hui loin d'être réunies. Non pas, qu'il<br />

faille redouter la défaite. Même avec les restrictions budgétaires<br />

que nous connaissons aujourd'hui, l'armée française<br />

n'a pas à craindre d'être humiliée. Mais, plus<br />

insidieusement, parce que les équilibres au sein de la trilogie<br />

clausewitzienne (peuple, armée, gouvernement) ont<br />

changé et parce que ni la société française ni ses élites<br />

politiques ne sont en état de gagner une guerre, ni même<br />

capables d'en sortir la tête haute en négociant une paix<br />

juste.<br />

Les trois pièges du conflit asymétrique sont déjà posés en<br />

territoire malien ; il n'est pas certain que la prudence du<br />

chef de l'État suffira à les éviter.<br />

En premier lieu, la guerre est une épreuve de volonté. Or,<br />

les deux parties engagées dans ce type de conflit ne sont<br />

pas animées du même désir de vaincre. Paradoxalement,<br />

l'asymétrie des moyens joue en faveur du plus faible qui<br />

bénéficie de l'asymétrie des volontés. Menacé de tout perdre,<br />

il est engagé dans une "guerre totale" alors que le<br />

plus fort raisonne en termes de "guerre limitée". Or, "c'est<br />

l'adversaire qui fait la loi de l'autre" comme le remarquait<br />

Clausewitz dans sa première action réciproque et il s'ensuit<br />

que le plus fort, qui redoute avant tout la montée aux<br />

extrêmes, répugnera à se conformer à cette règle immuable<br />

de la guerre qui détermine le vainqueur et le vaincu.<br />

Cette répugnance précipite donc le deuxième piège théorisé<br />

par Mao : "la certitude du succès<br />

Suite en page 7<br />

Pour avoir des informations sur<br />

la Mauritanie, consultez:<br />

www.mauritanidees.fr


7<br />

ACTUALITÉ<br />

MALI<br />

CRISE MALIENNE<br />

Les trois pièges de la guerre limitée<br />

des États forts les pousse à l'escalade pour atteindre les<br />

objectifs au risque de se couper des populations ou alors<br />

apparaître incompétent". Puisque le plus faible dicte la<br />

loi du plus fort, celui-ci est fatalement entraîné dans une<br />

guerre qu'il n'est pas capable de gagner. Pour les armées<br />

régulières, la violence doit en effet être encadrée par le<br />

droit de la guerre. À l'inverse, les forces irrégulières sont<br />

peu économes de leurs propres soldats et se servent de<br />

leur population civile à la fois comme d'un bouclier et<br />

comme otage. Otage, cette population est soumise au<br />

chantage permanent des insurgés qui la terrorisent ; bouclier,<br />

elle sert à forcer l'adversaire à la faute. Les arsenaux<br />

enterrés sous les écoles comme les postes de commandement<br />

placés sur le toit des hôpitaux combinent ainsi les<br />

dimensions défensives et offensives en assurant une relative<br />

sécurité dans une dialectique meurtrière échappant<br />

au jus in bello. Pouvant accepter des pertes insupportables<br />

et prendre des risques inconsidérés, les forces rebelles<br />

condamnent leurs adversaires à la défensive qui est, au<br />

mieux, le moyen de ne pas perdre, mais qui ne donne<br />

guère d'assurances de vaincre.<br />

Enfin, les buts de guerre des forces en présence ne sont<br />

pas identiques. Comme le constatait Raymond Aron le<br />

Suite de la page 6<br />

plus fort "à la volonté de vaincre, le parti rebelle de ne<br />

pas se laisser éliminer ou exterminer... Il suffit aux rebelles<br />

de ne pas perdre militairement pour gagner politiquement".<br />

Dès lors s'ouvre une guerre d'usure qui<br />

tourne rarement à l'avantage des armées régulières<br />

quand, lassées par des expéditions aussi lointaines que<br />

coûteuses, les opinions publiques imposeront un retrait<br />

sans gloire ni victoire.<br />

Comme l'indiquait l'auteur de "De la guerre", "on ne saurait<br />

introduire un principe modérateur dans la philosophie<br />

de la guerre elle-même sans commettre une absurdité. Les<br />

auteurs des "horreurs actuelles"(discours de Dakar du 12<br />

octobre) et autres rebelles, terroristes et insurgés, pirates<br />

et bandits (des appellations empruntées au vocabulaire<br />

colonial) auront à cœur de démontrer soit l'inhumanité<br />

soit l'irrésolution de leurs adversaires. Entre ces deux<br />

maux, nous ne pouvons aujourd'hui que choisir le second<br />

(l'absurdité de Clausewitz), ce qui n'est pas de bon augure<br />

pour notre nouvel engagement en Afrique subsaharienne.<br />

Par Jean-Jacques Roche, professeur de relations<br />

internationales à Paris II et directeur de l'ISAD<br />

(Le Monde)<br />

Les raisons du refus d’Alger de l’intervention militaire…<br />

Parler cette crise malienne, c’est évoquer ses conséquences<br />

pour les pays du champ comme l’Algérie, la<br />

Mauritanie et le Niger. Le cas Algérien nous interpelle<br />

à juste titre, nous précise un spécialiste. Et pour cause<br />

! Le Mali est en passe devenir la proie de convoitise<br />

des grandes puissances rien que pour la richesse de<br />

notre sous sol.<br />

La création du MNLA par le régime de Nicolas Sarkozy<br />

suite à la chute de Mouammar Khaddafi, a crée une tension<br />

et une peur d’Alger qui voit sa sécurité sérieusement<br />

menacée compte tenue de sa composante ethnique et<br />

communautaire. En réalité, le experts du régime d’Alger<br />

savent ce que peut en courir leur pays, explique notre interlocuteur<br />

puisqu’il y a des cas similaires des Berbères,<br />

des Kabyles et autres. Opter pour une intervention militaire<br />

au nord Mali revient à réveiller des velléités internes<br />

qui sont propres à l’Algérie.<br />

D’ailleurs le Premier Ministre Ouyahiya disait<br />

en ces termes : «Des forces étrangères<br />

menacent la stabilité de l’Algérie».<br />

Création d’Ançar Edine<br />

Pour les spécialistes de la géostratégie, la création d’Ançar<br />

Edine semble-t-il d’Alger ou de son « bon vouloir »<br />

est une manière de contrer les vélléités sécessionnistes<br />

Françaises au nord Mali qui risquent de lui coûter gravement.<br />

« Il n’est pas surprenant du coup de voir au nord<br />

Mali, l’apparition de barbus et mieux, la plupart des chefs<br />

d’AQMI sont Algériens. Allez savoir pour quoi », s’insurge<br />

un ressortissant de Gao.<br />

« La création d’Ançar Edine a sabordé le projet français<br />

d’intervention militaire étrangère pour débarrasser le nord<br />

mali de terroristes et autres djihadistes d’Ançar Edine qui<br />

ne sont autres que des fabrication de nos voisins », martèle<br />

cet autre ressortissant du nord.<br />

A regarder de près, le refus d’Alger s’explique du fait des<br />

conséquences extrêmement grave pour sa sécurité nationale<br />

sans compter ses visées sur els ressources nationales<br />

du nord du mali telles que el pétrole dans le bassin de<br />

Taoudénit sur 650 000 km2 avec les meilleures réserves<br />

de pétrole, de gaz, d’eau de qualité. En clair, la crise du<br />

nord de notre pays se résume à une bataille des puissances<br />

Occidentales, les USA et l’Algérie pour le contrôle totale<br />

de nos richesses. Ce n’est pas surprenant qu’Algériens et<br />

Américains optent d’abord pour el dialogue contrairement<br />

à la France et ses alliés de la CEDEAO, UA qui prônent<br />

mordicus la guerre avec les conséquences directes<br />

pour les populations.<br />

Ce qu’il y a, il faut craindre que le nord du Mali ne devienne<br />

un champ de confrontations qui dépassera le cadre<br />

religieux entre puissances. Dans ce cas, la fanatisme religieux<br />

aura une bouffée d’oxygène entre des adversaires<br />

qui ne se feront aucun cadeau.<br />

Si la France et ses alliés du Burkina Faso, du Nigéria,<br />

ONU, CEDEAO optent pour la guerre, à Alger et à Washington,<br />

les négociations sont privilégiées. Le Mali se<br />

trouve piloté par une machine internationale et son refus<br />

va altérer cette « sympathie ».<br />

MNLA se fond dans Ançar Edine<br />

Il n’est aps surprenant que el MNLA qui n’a aucun argument<br />

valable pour être invité à la table des négociations,<br />

se fonde dans Ançar Edine faisant d’Iyad Ag Aghaly, un<br />

négociateur de premier plan puisque le gros des troupes<br />

du MNLA a rallié l’enfant des Ifhogas qui subit présentement<br />

des pressions sans précédent. Que fera-t-il avec<br />

ses anciens alliés d’AQMI « Il n’est pas surprenant<br />

qu’après la guerre que le MNLA ne revienne sur d’autre<br />

forme », explique un spécialiste. Dans ce méli mélo, le<br />

Mali est devenu un pion de damier. Il faut que nous évitions<br />

une instrumentalisation de notre pays pour des fins<br />

inavouées comme ce fut en Libye récemment.<br />

A nos autorités et aux forces vives de se battre pour nous<br />

éviter un tel guet –apens.<br />

Bokari Dicko<br />

Source : Mali Demain<br />

APA-NOUAKCHOTT (MAURITANIE)<br />

<strong>Un</strong>e quarantaine de maires<br />

mauritaniens attendus<br />

au Sommet Africités à Dakar<br />

<strong>Un</strong>e quarantaine de maires de villes mauritaniennes devront<br />

participer au Sommet Africités, prévu entre le 4 et<br />

le 8 décembre prochain dans la capitale sénégalaise,<br />

Dakar, a appris APA de sources municipales à Nouakchott.<br />

A la tête de cette imposante délégation il y aura<br />

Ahmed Hamza, président de la Communauté urbaine de<br />

Nouakchott qui chapeaute les 9 communes au sein de la<br />

capitale et est épaulé de son adjoint Awa Diallo.<br />

Trois autres maires de communes à Nouakchott, en l’occurrence<br />

celles de Sebkha, de Tevragh Zeina et du Ksar,<br />

respectivement Raby Haidara, Fatimetou Mint Abdelmalek<br />

et Cheikh Ould Gharrabi, prendront également part<br />

au sommet de Dakar. En y assistant, les maires mauritaniens<br />

souhaitent mettre à profit cette rencontre pour nouer<br />

de nouveaux contacts avec leurs pairs et éventuellement<br />

avec des bailleurs de fonds en perspective de partenariats<br />

mutuellement avantageux. Pour combler les défaillances<br />

des communes dues à la faiblesse de leurs ressources humaines<br />

et de leurs capacités managériales et de maîtrise<br />

d'ouvrage limitées, l’Etat mauritanien a initié des contrats<br />

de ville avec les communes en vue de leur permettre d'accéder<br />

aux ressources de bailleurs de fonds sous conditions<br />

d'amélioration de leurs performances.<br />

Cette approche a surtout bénéficié aux communes chefslieux<br />

de régions en dépit de la difficulté qu'éprouve le<br />

personnel municipal à s'approprier et à conserver les<br />

compétences nécessaires pour l'approfondissement des<br />

performances. C’est dans ce cadre que la Communauté<br />

urbaine de Nouakchott (CUN) a conduit de bonnes expériences<br />

avec la ville de Lausanne (Suisse) et la Région<br />

Ile de France (RIF). Avec la première et 15 communes<br />

suisses, la CUN a exécuté différents projets en maîtrise<br />

d'ouvrage direct dans le domaine de l'eau au profit des<br />

quartiers périphériques et des populations pauvres et vulnérables.<br />

Avec la seconde, différents domaines de coopérations<br />

ont été explorés et exécutés avec succès<br />

(équipement des communes, formation professionnelles<br />

des jeunes, lutte contre le VIH/SIDA, la Culture,etc.).<br />

Bernard Cuillé pour la Mauritanie<br />

En cette matinée du 11 novembre, ce n’était pas Bernard<br />

Cuillé le portésien impliqué dans sa commune et passionné<br />

de sport qui était présent, mais bien le Lieutenantcolonel<br />

Bernard Cuillé le militaire, venu ce jour recevoir<br />

la croix du combattant volontaire avec barrette « missions<br />

extérieures ». « Je tiens à préciser que cette décoration<br />

est un titre de guerre » a souligné le Lieutenant-colonel<br />

Marcel Mascetti qui a détaillé les remarquables états de<br />

service de Bernard Cuillé. Appelé au service militaire à<br />

Casablanca, il est volontaire pour les missions extérieures<br />

de paix et rejoint l’escadrille d’ATAR en Mauritanie. Durant<br />

20 <strong>mois</strong> il va effectuer des missions opérationnelles<br />

à hauts risques, sillonnant la Mauritanie, le Mali et même<br />

le Rio de Oro pour le compte de l’Espagne. Il participe<br />

également aux missions liées à la guerre d’Algérie. Durant<br />

son service il va ainsi accomplir 579 heures de vol<br />

opérationnel dont 79 missions de guerre. Plusieurs fois<br />

médaillé et chevalier de la Légion d’Honneur à titre de<br />

guerre cette décoration a une saveur particulière, elle<br />

symbolise son engagement volontaire et surtout son action<br />

en Mauritanie. En ce jour, pour la commémoration<br />

du 11 novembre, un camarade manquait à l’appel. Michel<br />

Pinet, le président de l'Association des anciens combattants,<br />

camarades de combat de Portets. Emporté subitement<br />

loin des siens, son absence va longtemps marquer<br />

les réunions des anciens combattants. <strong>Un</strong> manque à la<br />

hauteur de l’affection qu’il portait au devoir de mémoire.<br />

C’est certainement en pensant à lui et à tous ces combattants<br />

que Madame le maire a pris la parole pour signifier sa désapprobation<br />

avec la décision du sénat d’avoir fixé au 19<br />

mars la date du souvenir de la guerre d’Algérie. <strong>Un</strong>e gageure<br />

pour Marie France Théron car 386 français ont été tués après<br />

les accords d’Evian. <strong>Un</strong> manque de respect selon l’élue pour<br />

qui la date du 5 décembre semblait faire consensus.<br />

N°682 du 14 Novembre 2012


ACTUALITÉ<br />

8<br />

SNES<br />

SALAM<br />

TRANSPORTS<br />

Nouveau<br />

Nouvelle Ligne<br />

Nouakchott-Dakar<br />

et<br />

Dakar-Nouakchott<br />

Départ Nouakchott: tous les<br />

dimanche à 7 heures du matin.<br />

Départ de Dakar: tous les<br />

lundi à 23 heures.<br />

Plaidoyer en faveur des enseignants frappés de mutations imposées<br />

Le Syndicat National de l’Enseignement Secondaire<br />

(SNES) vole au secours de plus de 100 enseignants du<br />

Secondaire, mutés de manière arbitraire par le ministère<br />

de l’Education nationale. Et ce, au moment où, 50 jours<br />

après cette mutation, le ministère s’attache à sa décision,<br />

alors que les enseignants concernés continuent à la rejeter.<br />

Cette décision, prise à la suite d’une année scolaire 2011-<br />

2012 fortement marquées par les mouvements de grève,<br />

a été rejetée à l’unanimité par tous les syndicats des enseignants<br />

du Secondaire. Elle a été également rejetée par<br />

la communauté enseignante dans son ensemble, en plus<br />

du refus des enseignants mutés de s’y plier. Ce qui risque<br />

de priver le Secondaire de plus de 100 des ses enseignants,<br />

déjà en nombres fort insuffisants.<br />

« Et, en plus du préjudice évident qu’elle cause à la bonne<br />

marche du système éducatif, cette décision constitue une<br />

violation inacceptable aux droits syndicaux », souligne le<br />

SNES.<br />

« Cette décision est donc une sanction contre un groupe<br />

de professeurs à cause de leur engagement syndical, surtout<br />

qu’ils avaient tous pris part aux mouvements de<br />

grèves. Et, partant, elle constitue une violation inacceptable<br />

aux principes fondamentaux des libertés syndicales<br />

telles que garanties par la législation mauritanienne et par<br />

les conventions de l’OIT signées par notre pays », tonne<br />

le SNES.<br />

A propos des mutations des fonctionnaires, la loi n° 93-<br />

09 portant statut général des fonctionnaires et agents<br />

contractuels de l’Etat mauritanien qui consacre sa section<br />

3 à cette question, affirme à son article 64 que les affectations<br />

doivent tenir compte des demandes formulées par<br />

les intéressés et de leur situation de famille, fait remarquer<br />

le SNES.<br />

L’article 75 de cette loi évoque le déplacement d’office<br />

avec changement de résidence en tant que sanction disciplinaire<br />

du deuxième groupe, mais les articles 76, 77 et 78<br />

de cette même loi énumèrent un ensemble de conditions<br />

que le ministère d’Etat a tout simplement ignorées lors<br />

des mutations de ces professeurs. Parmi ces conditions, il<br />

est précisé que les sanctions du deuxième groupe ne peuvent<br />

intervenir qu’après consultation du conseil de discipline<br />

compétent, ce dernier devant émettre un avis motivé<br />

sur la sanction qu’il propose. Il est également exigé que<br />

les conditions soient motivées et qu’elles ne peuvent intervenir<br />

qu’après que le fonctionnaire ait été mis à même<br />

de prendre connaissance des pièces de son dossier relatives<br />

à la sanction envisagée à son égard et de présenter<br />

sa défense par écrit, ou oralement. Il doit être informé de<br />

ce droit par l’administration. Le fonctionnaire poursuivi<br />

doit, sauf cas de force majeure, assister à la séance du<br />

conseil de discipline où son cas est examiné. Il peut présenter<br />

devant le conseil de discipline des observations<br />

écrites ou orales, citer des témoins, se faire assister ou se<br />

faire représenter par un ou plusieurs défenseurs de son<br />

choix. Et, s’il ne se juge pas suffisamment éclairé sur les<br />

faits reprochés au fonctionnaire ou sur les circonstances<br />

dans lesquelles ils ont été commis, le conseil de discipline<br />

peut faire procéder à une enquête dont les conclusions lui<br />

seront communiquées. <strong>Un</strong> ensemble de dispositions et de<br />

démarches légales que le ministère d’Etat a contournées,<br />

ce qui fait que les mutations de ces professeurs sont illégales.<br />

<strong>Un</strong>e décision préjudiciable à la bonne marche du système<br />

éducatif<br />

Pour se rendre compte de la gravité du tort causé par cette<br />

décision au système éducatif , une lecture rapide de la<br />

note de service par lesquelles ces professeurs ont été<br />

mutés, la note de service n° 174 du 18/09/2012, s’impose.<br />

Cette note de service n’a fait qu’annoncer la décision mettant<br />

en avant la « nécessité de service » comme prétexte<br />

de ces mutations. Rappelons que les fonctionnaires cherchent<br />

d’habitude à éviter d’être mutés vers les zones les<br />

plus enclavées ou éloignées de Nouakchott, comme les<br />

deux Hodhs, le Guidimagha, le Gorgol, l’Assaba, le<br />

Brakna, le Tagant, l’Adrar et le Tiris Zemour. Mais l’administration<br />

est contrainte de temps à autre de muter des<br />

enseignants contre leur volonté pour nécessité de service<br />

dans ces zones. Généralement, cette mesure concerne les<br />

nouveaux sortants, ou ceux situés au bas du classement<br />

des enseignants établi depuis 2007, suivant des critères<br />

d’affectation et de promotion, adoptés de commun accord<br />

entre les syndicats d’enseignants et le ministère de l’Education.<br />

Il est surprenant de constater que cette note de<br />

service contraint 63 professeurs à quitter ces régions<br />

peu convoitées, d’autant plus que cette même note de<br />

service procède aux mutations de la totalité des professeurs<br />

victimes de ces mutations imposées vers ces régions<br />

et que, dans beaucoup de cas, elle force à la<br />

permutation des professeurs de la même discipline et<br />

du même niveau académique.<br />

MAJORITÉ/OPPOSITION<br />

Suite de la page 5<br />

Dialogue, l’aire du temps<br />

les autres à ces retrouvailles, elles se seraient déroulées<br />

dans de bonnes conditions et les deux parties avaient décidé<br />

de se revoir de nouveau lors d’un autre round de négociation.<br />

En attendant cela, on note tout de même<br />

qu’une rencontre d’une heure et demi est loin de pouvoir<br />

dissipés les malentendus entre les deux parties qui<br />

n’avaient même pas eu le temps de toucher les points essentiels<br />

autour desquels devraient se focaliser leurs<br />

échanges. C'est-à-dire ces points qui fâchent tel que la<br />

vacance du pouvoir, chère à la COD et la bonne marche<br />

des institutions démocratiques défendue par la majorité.<br />

Vont-ils réussir à garder le cap du dialogue Difficile à<br />

dire. Chacun des deux camps à sa propre agenda et à ses<br />

propres objectifs afin d’imposer sa vision et pour défendre,<br />

bec et ongles, les siens. <strong>Un</strong> constat d’autant vrai<br />

qu’au sein de notre classe politique, on ignore royalement<br />

la culture du compromis et on ne connait que celle, très<br />

réductrice, de défaite ou de victoire. Exactement comme<br />

les champions de la lutte traditionnelle…<br />

Surtout que l’on ne connait pas les motifs profonds de<br />

chaque camp. Est-ce qu’il s’agit de gagner du temps, pour<br />

les uns ; ou de vouloir profiter d’un moment de flottement<br />

et de faiblesse pour les autres <br />

<strong>Un</strong>e chose demeure cependant sûre : le pays commence<br />

de se lasser de la situation de confusion actuelle et toutes<br />

les options restent ouvertes. Y compris les plus négatives.<br />

Mohamed Mahmoud Ould Targui<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012


9 SPORT<br />

FOOTBALL<br />

Les Mourabitoune à Conakry<br />

Finalement, les Mourabitoune se rendent à Conakry du<br />

14 au 16 novembre, pour livrer une rencontre amicale<br />

face au Silly national de Guinée. <strong>Un</strong>e rencontre par défaut<br />

après le faux bond des Aigles du Mali qui ont désisté au<br />

dernier moment laissant le champ libre aux Aiglons pour<br />

croiser les Mourabitoune. De quoi irriter les responsables<br />

nationaux du football qui ont décidé tout simplement<br />

d’annuler le déplacement de Bamako.<br />

Le onze national avec un contingent de 20 joueurs, a repris,<br />

depuis le 06 novembre, leur séance d’entrainement<br />

entrecoupé par les rencontres de la première division, au<br />

stade olympique de Nouakchott, en perspective de la<br />

manche aller des éliminatoires des championnats<br />

d’Afrique des Nationaux(CHAN) réservés aux locaux.<br />

La confrontation face au Liberia, devant se dérouler le 1<br />

er ou 2 décembre, approche à grands pas, alors que les<br />

Mourabitoune ont du mal à trouver un bon sparring partner.<br />

Jusque là, les Mourabitoune n’ont pu en découdre<br />

qu’avec des centres de formation ou de clubs de première<br />

division sénégalaise, lors de la deuxième phase de leur<br />

préparation du coté de M’Bour (Sénégal), après une première<br />

session de préparation entamée à Nouakchott, suite<br />

à une série de reports. Cette équipe repose sur l'ossature<br />

du Horoya AC l'équipe championne de Guinée. Le Silly<br />

a au moins un <strong>mois</strong> de préparation.<br />

Le prochain adversaire est la sierra leone a conakry le 2<br />

décembre a conakry.<br />

A noter que lors des éliminatoires de la CHAN: 2009, le<br />

"syli national" avait barré la route du second tour à la<br />

Mauritanie. Après un nul de 2 buts partout à Nouakchott,<br />

la sélection nationale coachée par Alain Moizan avait fait<br />

jeu égal sur un score de 1 but partout, lors de la manche<br />

retour dans la capitale guinéenne.<br />

Liste de joueurs convoqués<br />

ASC Tevragh-Zeina : Souleymane Diallo – Sy Mamadou<br />

Ibrahima dit Thiék- Bocar Coulibaly – Yacoub Deyna BA<br />

– Ely cheikh Voulany- Samba Abdellahi<br />

FC NDB: Yacoub Fall – Ahmed Djibi Samb – Taghiyoulah<br />

Denna- El Mamy Traoré<br />

ASAC CONCORDE : Keita Mohamed- Mohamed<br />

Idrissa Wade- Abdellahi Boubacar Niass-Moussa Bakayoko-,Abdoulaye<br />

Silèye Guèye-Ismaël Diakité-Mamadou<br />

Niass.<br />

ACS Ksar:Babacar Touré-<br />

ASC TIJIKJA: Cheikhany Varajou<br />

ASC CANSADO: Saadbouh Abdelkader<br />

ATP WORLD TOUR FINALS<br />

La récompense<br />

intime de Federer<br />

Plus que sa défaite en finale du Masters, Roger Federer<br />

retient de son année 2012 son excellent niveau de jeu. Il<br />

l'a réveillé à Londres et cela lui suffit.<br />

Vous n'arracherez pas à Roger Federer le moindre aveu<br />

sur une quelconque déception après sa défaite contre<br />

Novak Djokovic en finale du Masters (7-6, 7-5). En dehors<br />

de son "body language" sur la balle de match du<br />

Serbe, quand il a baissé la tête et rentré les épaules en<br />

constatant que sa chance était partie, le Suisse a traversé<br />

la fin de soirée londonienne en ne laissait derrière lui que<br />

des ondes positives, dès le discours de la remise du trophée.<br />

Et s'il a prononcé une fois le mot "regret" dans sa<br />

conférence de presse, ce fut pour immédiatement en limiter<br />

la portée. "Le petit regret, c'est peut-être d'avoir mené<br />

dans chacun des deux sets (3-0 au premier, 5-3 puis 5-4<br />

au second), a dit le numéro deux mondial. Mais bon, c'est<br />

à la fin qu'il faut être là. Je n'ai pas su franchir la ligne<br />

d'arrivée. Je suis en paix avec la façon dont j'ai joué.<br />

C'était un match agréable à faire. Il y a avait de l'intensité,<br />

une belle atmosphère. On peut prendre du plaisir à un<br />

match comme celui de ce soir, malgré la défaite." Roger<br />

Federer est clairement sorti de sa finale contre le numéro<br />

un mondial avec la satisfaction du travail accompli, au<br />

lendemain d'une superbe demi-finale face à Andy Murray.<br />

A 31 ans, Federer a passé l'âge de la quête compulsive<br />

du trophée, et il est clair que la recherche de<br />

sensations purement tennistiques est devenue le moteur<br />

de sa carrière. "J'ai retrouvé un bon niveau cette semaine.<br />

C'était moins le cas à Bâle et Shanghaï, a-t-il expliqué.<br />

Rassemblés par Saydou Nourou T.<br />

N°682 du 14 Novembre 2012


ÉCONOMIES<br />

10<br />

PÉTROLE<br />

La soif de pétrole de la planète va continuer à augmenter<br />

La demande pétrolière mondiale et les prix de l'or noir<br />

vont continuer à grimper dans les décennies qui viennent,<br />

portés par la consommation liée aux transports, a prédit<br />

lundi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).<br />

La demande de brut va augmenter de 14% d'ici 2035 pour<br />

atteindre 99,7 millions de barils par jour (mbj), indique<br />

l'AIE dans son World Energy Outlook, sa grande étude<br />

prospective annuelle. Cela dépasse de 700.000 barils ce<br />

qu'elle anticipait un an plus tôt.<br />

L'AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs,<br />

table aussi sur un prix moyen du baril de brut autour de<br />

125 dollars le baril en 2035 (en dollars constants), contre<br />

environ 107 dollars cette année, alors qu'elle prédisait l'an<br />

dernier un prix du baril de 120 dollars à cet horizon.<br />

"La croissance de la consommation de pétrole dans les<br />

pays émergents, particulièrement celle liée aux transports<br />

en Chine, en Inde et au Moyen-Orient, va plus que compenser<br />

la réduction de la demande dans l'OCDE, faisant<br />

monter nettement l'usage du pétrole", justifie l'AIE, bras<br />

énergétique de l'Organisation de coopération et de développement<br />

économiques.<br />

Le transport "représente déjà plus de la moitié de la<br />

consommation pétrolière mondiale, et cette part va s'accroître<br />

alors que le parc automobile doublera à 1,7 milliard<br />

de voitures, et que la demande liée au fret (transport<br />

de marchandise) routier augmente rapidement", ajoute-telle.<br />

Le fret routier représentera à lui seul 40% de la<br />

hausse de la demande d'ici 2035, car la consommation de<br />

carburants liée aux camions (essentiellement du gazole)<br />

augmente bien plus rapidement que celle liée aux voitures,<br />

notamment parce qu'ils sont moins soumis à des<br />

mesures d'économie d'énergie.<br />

Du côté de la production d'or noir, l'AIE estime que la<br />

part des pays hors Opep (Organisation des pays exportateurs<br />

de pétrole) va aller en augmentant durant la décennie<br />

en cours, mais prévient que le poids du cartel se<br />

renforcera ensuite à nouveau.<br />

La production non-Opep devrait atteindre un plateau autour<br />

de 53 mbj après 2015 (contre moins de 49 mbj en<br />

2011), sous l'effet de l'essor de la production de pétrole<br />

non conventionnel en Amérique du Nord (pétrole "compact"<br />

aux Etats-<strong>Un</strong>is, sables bitumineux canadiens), un<br />

bond des condensats (pétrole associé au gaz naturel), et la<br />

montée en puissance de la production au large du Brésil.<br />

ITALIE<br />

Justice demande le renvoi des agences Standard and Poor's et Fitch<br />

Le parquet de Trani a demandé lundi le renvoi en<br />

justice de dirigeants et analystes des agences de notation<br />

Standard and Poor's et Fitch, au terme d'une<br />

enquête pour manipulation de marché lors de la dégradation<br />

de la note de l'endettement de l'Italie.<br />

Le parquet de cette petite ville des Pouilles (sud)<br />

estime que doivent être jugés Deven Sharma, président<br />

de SP Financial Service entre 2007 et 2011,<br />

le directeur opérationnel du rating chez Fitch,<br />

David Michael Willmoth Riley, et cinq dirigeants<br />

des deux agences de notation (quatre pour SP, un<br />

pour Fitch).<br />

La requête du parquet de Trani devra maintenant<br />

être examinée par un juge des audiences préliminaires,<br />

une étape qui peut durer plusieurs <strong>mois</strong>, à l'issue<br />

de laquelle ce magistrat décidera, ou pas, de l'ouverture<br />

d'un procès contre les deux agences.<br />

Le parquet de Trani avait ouvert fin 2010 une enquête<br />

pour manipulation de marché à la suite d'une plainte déposée<br />

par des associations de consommateurs contre un<br />

rapport de Moody's, datant de mai 2010. Ce document<br />

avait eu un effet négatif sur les cours de Bourse des<br />

banques italiennes.<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012<br />

Ce plateau (phase de stagnation de la production) durera<br />

jusque vers 2025, après quoi elle retombera autour de 50<br />

mbj. Parallèlement, le poids de l'Opep dans la production<br />

mondiale, actuellement autour de 42%, remontera autour<br />

de 50% vers 2035, prévoit l'AIE.<br />

L'AIE dit prévoir une augmentation de la demande de gaz<br />

"quels que soient les scénarios utilisés", mais son usage<br />

variera fortement selon les régions. En Amérique du<br />

Nord, l'extraction du gaz de schiste a fait chuter les prix<br />

du gaz naturel. Résultat, il se substitue au charbon dans la<br />

production d'électricité, et pourrait devenir la première<br />

source d'énergie aux Etats-<strong>Un</strong>is, devant le pétrole, vers<br />

2030. L'avenir du charbon est très incertain, car il dépendra<br />

des choix énergétiques en Asie, et de sa compétitivité<br />

par rapport aux autres sources d'énergies dans la production<br />

d'électricité.<br />

Les énergies renouvelables (surtout le solaire) devraient<br />

de leur côté se développer à un rythme soutenu et assurer<br />

près du tiers de la production d'électricité en 2035, tandis<br />

que l'agence a révisé à la baisse ses prévisions de croissance<br />

pour l'énergie nucléaire, freinée par la catastrophe<br />

de Fukushima.<br />

Enfin, l'AIE reste inquiète concernant l'impact de l'énergie<br />

sur le climat, répétant que "l'objectif de limiter le réchauffement<br />

de la planète à 2°C devient plus difficile et<br />

coûteux à atteindre année après année", mais que des mesures<br />

rapides permettraient de retarder de quelques années<br />

le point de non-retour.<br />

Toutefois, le parquet de Trani a indiqué lundi avoir classé<br />

sans suite les poursuites initiées contre Moody's.<br />

L'enquête avait ensuite été élargie à Standard and Poor's<br />

après la publication de communiqués sur l'Italie au printemps<br />

et pendant l'été 2011, le parquet estimant qu'ils<br />

contenaient des jugements infondés sur la péninsule ayant<br />

eu un effet négatif sur les marchés. L'agence Fitch était<br />

aussi entrée dans le collimateur de la justice en janvier<br />

2012 pour des raisons semblables.<br />

BUDGET DE LA SÉCU 2013<br />

Danger pour le gouvernement<br />

Traditionnellement<br />

le vote<br />

du budget est<br />

le critère déterminant<br />

d'appartenance<br />

à la<br />

majorité et un<br />

vote contre<br />

pourrait consacrer<br />

le basculement<br />

du<br />

Front de gauche dans l'opposition. Attention, journée<br />

piège pour le gouvernement. François Hollande et Jean-<br />

Marc Ayrault vont être aux aguets et attendre avec anxiété<br />

la décision des sénateurs. Car ce lundi, c'est le budget de<br />

la sécurité sociale qui va être examiné. Et d'après les derniers<br />

décomptes, il devrait être rejeté par une majorité de<br />

circonstance droite-PCF.<br />

Les sénateurs communistes ont fait rejeter la proposition<br />

de loi PS sur l'énergie puis le projet de loi de programmation<br />

budgétaire 2012-2017. Et il devrait en être de même<br />

pour le Projet de loi de Financement de la Sécurité sociale<br />

2013 (PLFSS). Sans les 20 voix du groupe communiste<br />

(le CRC), les socialistes n'ont pas de majorité de gauche.<br />

Les élus du Front de gauche ont été reçus mardi par les<br />

ministres de la Santé Marisol Touraine et du Budget Jérôme<br />

Cahuzac puis jeudi par le Premier ministre Jean-<br />

Marc Ayrault jeudi sans que la situation ne se débloque.<br />

Ils réclament notamment le retrait de l'article 16 du<br />

PLFSS qui crée une nouvelle taxe sur les retraites et ils<br />

jugent insuffisante l'évolution des dépenses consacrées à<br />

l'hôpital. Ils ont voté contre le 30 octobre lors de l'adoption<br />

du texte en première lecture à l'Assemblée nationale,<br />

où le PS a la majorité à lui seul. "Trop peu des avancées<br />

portées à l'unisson par les groupes de gauche du Sénat<br />

lors du débat du PLFSS 2012 se retrouvent dans le projet<br />

de cette année", déplore le CRC. Le Sénat de gauche<br />

avait sous Sarkozy voté un contre-budget ensuite détricoté<br />

par l'Assemblée nationale alors à majorité de droite.<br />

POUR MONTEBOURG<br />

Gouvernement Fillon est<br />

responsable des difficultés d'Alcatel<br />

Pour Arnaud Montebourg, les décisions prises par l'ancien<br />

gouvernement sur les télécoms ont directement destabilisé<br />

Alcatel et les opérateurs. Il remet en cause<br />

l'attribution de la quatrième licence de téléphonie mobile<br />

à Free et promet des mesures pour "rééquilibrer la situation".<br />

Le ministre du Redressement productif Arnaud<br />

Montebourg accuse ses prédécesseurs d'avoir destabilisé<br />

le constructeur d'équipements télécoms franco-américain<br />

Alcatel, dans un entretien à l'hebdomadaire économique<br />

L'Usine nouvelle, diffusé lundi.<br />

Dénonçant "les décisions très graves (...) prises sur le secteur<br />

de la téléphonie" par l'ancien gouvernement de<br />

droite, M. Montebourg affirme qu'on "a destabilisé les<br />

opérateurs en place et placé Alcatel dans une situation de<br />

grande difficulté pour mettre en selle (les chinois) Huawei<br />

et ZTE".<br />

"La course au low-cost avec l'arrivée de Free a eu des<br />

conséquences sur les opérateurs, sur la sous-traitance, sur<br />

les fournisseurs", relève le ministre. "Et la situation d'Alcatel<br />

s'est aggravée: -40% sur un an en France. On ne<br />

peut le nier", fait valoir M. Montebourg.<br />

"Dans la téléphonie, nos prédécesseurs nous ont laissé un<br />

capharnaüm", ajoute-t-il, en évoquant "les destructions<br />

d'emploi dans la sous-traitance, la précarisation des travailleurs<br />

chez Free, les délocalisations accélérées dans<br />

les centres d'appels", ainsi que les difficultés d'Alcatel.


11<br />

INTERNATIONALES<br />

SYRIE<br />

Combats à Damas, l'opposition reconnue par les pays du Golfe GRANDE-BRETAGNE<br />

Des combats meurtriers opposaient mardi insurgés et soldats<br />

à Damas et dans sa banlieue, au moment où la nouvelle<br />

coalition de l'opposition a obtenu une<br />

reconnaissance des pays du Golfe et le soutien de la Ligue<br />

arabe.<br />

Au lendemain de la formation de cette entité, qui doit à<br />

terme nommer un gouvernement provisoire, seules les<br />

monarchies du Golfe, à la pointe du soutien à la rébellion,<br />

l'ont formellement reconnue comme "représentant légitime<br />

du peuple syrien", la Ligue arabe et la France se<br />

contentant de lui apporter leur soutien.<br />

L'organisation panarabe l'a qualifiée de "principal interlocuteur"<br />

et de "représentant légitime de l'opposition", une<br />

reconnaissance prudente qui vise à satisfaire tous ses<br />

membres.<br />

Certains de ses membres soutiennent l'opposition à Bachar<br />

al-Assad, comme le Qatar parrain des discussions à<br />

Doha sur l'unification de ses rangs et qui arme et finance<br />

la rébellion, tandis que d'autres, comme l'Irak et l'Algérie,<br />

ont fait part de leurs réserves sur cette reconnaissance.<br />

Alors que plusieurs composantes de l'opposition, jusqu'ici<br />

réticentes à rejoindre les rangs du Conseil national syrien<br />

(CNS), ont rejoint la Coalition, la Ligue a appelé les derniers<br />

opposants hors de cette entité à leur emboîter le pas.<br />

Paris va également "soutenir" la Coalition, a déclaré le<br />

ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius<br />

à l'issue d'une rencontre au Caire avec son chef Ahmad<br />

Moaz Al-Khatib, et George Sabra, chef du CNS, principale<br />

composante de la nouvelle formation.<br />

S'il ne s'est pas prononcé sur une reconnaissance formelle,<br />

il a souligné que Paris avait "toujours été à l'avant-garde"<br />

dans son soutien à l'opposition qui venait de "franchir une<br />

étape très importante".<br />

Sans surprise, Washington et Londres qui ont multiplié<br />

les appels à l'union de l'opposition, lui avaient promis dès<br />

lundi leur soutien, tandis que Moscou, grand allié de<br />

Damas, réitérait son appel à privilégier le dialogue avec<br />

M. Assad, une option déjà rejetée par les opposants qui<br />

exigent le départ du chef d'Etat.<br />

Premiers à reconnaître la nouvelle "Coalition nationale<br />

syrienne des forces de l'opposition et de la révolution",<br />

les six membres du Conseil de coopération du Golfe<br />

(CCG, Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Emirats arabes<br />

unis, Bahreïn et Oman) ont exprimé "l'espoir que cette<br />

(entité) soit un pas en avant vers un rapide transfert du<br />

pouvoir". Sur le terrain, de nouveaux combats meurtriers<br />

entre soldats et rebelles ensanglantaient Damas et sa<br />

proche banlieue, pilonnée par l'artillerie du régime.<br />

Dix soldats ont ainsi péri dans la Ghouta, la campagne<br />

qui borde Damas à l'ouest, selon une ONG syrienne, tandis<br />

que le quotidien du parti au pouvoir Al-Baas affirmait<br />

que les troupes avaient chassé les "terroristes", terme par<br />

lequel Damas désigne les rebelles, de Harasta, dans la<br />

banlieue nord-est.<br />

D'autres affrontements et des raids aériens ont frappé<br />

Rass al-Aïn, dans le nord-est kurde du pays, où les insurgés<br />

ont récemment pris un poste-frontière vers la Turquie,<br />

a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme<br />

(OSDH).<br />

En outre, le gouverneur de la province de Raqa (nord) a<br />

été grièvement blessé dans un attentat qui a coûté la vie<br />

à deux autres personnes, selon la même source.<br />

Selon un premier bilan de l'ONG, 27 personnes, dont 11<br />

soldats ont péri mardi, au lendemain de la mort de 151<br />

personnes dans des violences en Syrie, en proie depuis<br />

mars 2011 à une révolte populaire devenue conflit armé<br />

qui a fait plus de 37.000 morts, selon l'OSDH.<br />

RUSSIE<br />

<strong>Un</strong> physicien, condamné en 2004 pour espionnage, va être libéré<br />

<strong>Un</strong> tribunal russe a ordonné la libération conditionnelle<br />

du physicien Valentin Danilov, condamné en 2004 à 14<br />

ans de camp pour espionnage au profit de la Chine, une<br />

peine qui avait ensuite été réduite d'un an en appel, a rapporté<br />

mardi l'agence officielle Itar-Tass.<br />

Selon la porte-parole du tribunal de Krasnoïarsk (Sibérie<br />

occidentale), Maria Fomouchina, citée par l'agence, M.<br />

Danilov doit être libéré d'ici 10 jours.<br />

Arrêté en 2001, M. Danilov, qui était directeur du centre<br />

de physique thermique de l'<strong>Un</strong>iversité de Krasnoïarsk,<br />

avait été accusé d'avoir transféré des secrets d'Etat concernant<br />

des technologies satellites à la Chine. Il avait été acquitté<br />

en 2003 après un procès très médiatisé avant de<br />

voir ce jugement cassé par la Cour Suprême et d'être<br />

condamné en 2004 à 14 ans de camp à régime sévère.<br />

Scientifiques et défenseurs des droits de l'homme<br />

avaient alors vivement dénoncé cette condamnation,<br />

soulignant que les informations transmises avaient déjà<br />

été déclassifiées.<br />

Plusieurs experts avaient été au début des années 2000<br />

accusés d'espionnage par les services de sécurité (FSB,<br />

ex-KGB) et condamnés.<br />

Le chercheur Igor Soutiaguine, libéré dans le cadre<br />

d'échange entre Moscou et Washington en 2010, avait lui<br />

aussi été condamné pour espionnage en 2004 à 15 années<br />

de camp à régime sévère. Il avait été reconnu coupable<br />

d'avoir transmis des informations secrètes sur le nucléaire<br />

russe à une société britannique de conseil qui servait de<br />

couverture à la CIA.<br />

En juin 2012, deux scientifiques russes de Saint-Pétersbourg<br />

(nord-ouest) ont été condamnés à douze et douze<br />

ans et demi de prison pour avoir livré à la Chine des informations<br />

secrètes sur des missiles de dernière génération<br />

Boulava.<br />

L’islamiste<br />

Abou Qatada libéré de prison<br />

L ' i s l a m i s t e<br />

Abou Qatada a<br />

quitté mardi<br />

matin la prison<br />

de haute sécurité<br />

de Long<br />

Lartin (centre),<br />

sur décision de<br />

la justice britannique<br />

qui lui<br />

avait accordé la veille une libération conditionnelle.<br />

Le prédicateur radical, que le Royaume-<strong>Un</strong>i tente d'extrader<br />

depuis dix ans vers la Jordanie où il doit être rejugé<br />

pour préparation d'attentats, est sorti peu après<br />

11H00 GMT de l'établissement pénitentiaire dans un<br />

fourgon noir, selon des images diffusées par les télévisions<br />

britanniques.<br />

AFGHANISTAN<br />

Des roquettes<br />

tirées sur Kaboul, un mort<br />

Plusieurs roquettes ont été tirées mardi matin sur Kaboul,<br />

faisant un mort et deux blessés, le jour du onzième anniversaire<br />

du retrait des talibans de la capitale afghane.<br />

L'attaque a été revendiquée par des talibans sur l'un de<br />

leurs sites internet. "Des moudjahidines (combattants) ont<br />

visé le palais présidentiel et l'aéroport de Kaboul ce<br />

matin", ont-ils écrit.<br />

Quatre roquettes ont été tirées, dont deux ont touché le sol<br />

près de l'aéroport de Kaboul, sans faire de victimes.<br />

<strong>Un</strong>e troisième roquette a atterri à proximité d'une chaîne<br />

de télévision en pachtoune, Shamshad TV, d'après Mohammad<br />

Ayoub Salangi, le chef de la police de Kaboul.<br />

"Mais malheureusement, la quatrième est tombée sur le<br />

District 9 (à environ 1 ou 2 km du palais présidentiel) et<br />

a heurté une voiture, blessant trois civils et en tuant un",<br />

a indiqué la police de Kaboul dans un communiqué.<br />

M. Salangi avait précédemment indiqué que trois passants<br />

"qui marchaient près d'abattoirs" "avaient été touchés<br />

par des éclats", l'un d'entre eux mortellement.<br />

<strong>Un</strong>e dernière roquette, non explosée, a été retrouvée, avec<br />

le téléphone qui devait servir de détonateur, a déclaré à<br />

l'AFP le chef de la police de Kaboul.<br />

Les tirs de roquette - notoirement imprécis - sur Kaboul<br />

sont peu fréquents. Cette année, trois attaques majeures<br />

ont secoué la capitale afghane. La première, coordonnée,<br />

sur la zone verte, où se trouvent les ambassades et le<br />

quartier général de l'Otan, avait fait des dizaines de morts,<br />

la plupart du côté des assaillants, au terme de 17 heures<br />

de combat. Le 13 novembre 2001, les talibans, arrivés au<br />

pouvoir en 1996, abandonnaient Kaboul, où entrait l'Alliance<br />

du Nord, qui regroupait les hommes de plusieurs<br />

seigneurs de guerre du nord du pays. Cette force d'opposition<br />

était alors fortement aidée par les troupes de l'Otan<br />

venues traquer Oussama ben Laden après les attentats du<br />

11 septembre 2001 et faire tomber le régime taliban qui<br />

le protégeait. Après onze années de combat, et malgré des<br />

milliers de milliards de dollars engloutis et jusqu'à<br />

130.000 soldats étrangers mobilisés - encore plus de<br />

100.000 hommes aujourd'hui -, la rébellion menée par les<br />

talibans n'a jamais pu être défaite.<br />

Elle est notamment très active dans le sud et l'est du pays,<br />

où le régime ne contrôle que les principales villes. L'essentiel<br />

des troupes de l'Otan se retirera du pays d'ici la<br />

fin 2014. Les craintes sont fortes qu'une nouvelle guerre<br />

civile agite le pays, qui depuis l'invasion soviétique fin<br />

1979 n'a jamais connu la paix.<br />

N° 682 du 14 Novembre 2012


DERNIÈRE<br />

12<br />

MAURICHRONIQUE<br />

Maurichronique : En attendant les ouvertures…<br />

Il est guéri, mon président, Louange à l’Immense.<br />

Je reprends. Tout d’abord, je me réjouis de tous ces<br />

appels téléphoniques et bien présidentiels que le<br />

président ne cesse de faire, chaque jour. C’est vrai,<br />

je suis un peu déçue, moi qui n’ai reçu, aucun<br />

appel présidentiel.<br />

Mais, il faut dire que je comprends un peu pourquoi,<br />

il ne m’appelle pas. Il sait très bien, sachant qu’il est<br />

revigoré, que je vais le quémander. Et, quémander<br />

un convalescent est vraiment déconseillé, même s’il<br />

fait quelques kilomètres de footing, par jour.<br />

N’empêche ! Je ne fléchirai pas. J’insiste, pourvu<br />

qu’il lise ces lignes, quelque part, sur la toile. Moi,<br />

mon président je veux, tout simplement, vulgairement,<br />

que tu me cèdes la voiture. Tu me la donnes.<br />

Voilà. Tu vois de quelle voiture je parle Je sais que<br />

tu essaies de ne pas comprendre. On t’interdit, semble-t-il,<br />

l’effort de réfléchir.<br />

Mais, je vais essayer d’être intelligible. La voiture<br />

dont je parle est percée. <strong>Un</strong>e voiture percée, par un<br />

trou longitudinal, rectiligne, qui traverse, au niveau<br />

de la même hauteur, à la fois, l’arrière du véhicule,<br />

le siège arrière, le second et le premier siège. Le tien,<br />

mon président.<br />

Je ne cherche pas à être ministre à la place de l’un<br />

des ministres hésitants, pendant l’épreuve que tu as<br />

subie. Je ne suis pas ministre. Donc, je n’ai hésité<br />

aucun un instant, durant ta maladie. Ma foi est restée<br />

intacte. Mes croyances aussi. Je cherche à être<br />

propriétaire d’une voiture perforée. Les ministres,<br />

elles les préfèrent, mais performantes.<br />

Cette voiture-là, je la veux. Je te promets que je ne<br />

vais pas boucher ses trous. Et si, un jour l’idée de<br />

boucher les trous allait me caresser, je te demanderais<br />

conseil, afin de savoir le plus apte des mécaniciens,<br />

‘’boucheurs de trous’’, en ville. Je le<br />

consulterai, celui-là, même s’il est un ministre en<br />

service. Même s’il est un respectable général.<br />

Ne demande surtout pas pourquoi je tiens à cette<br />

voiture et non pas une autre du parc, bien garni,<br />

de la République. C’est, peut-être, une lubie. <strong>Un</strong><br />

caprice emprunté à l’enfance. <strong>Un</strong> rêve inassouvi,<br />

mon président.<br />

Je sais que les présidents, en général- je parle bien<br />

entendu, des présidents bien portants, les convalescents,<br />

il faut dire que je n’en sais pas grand-chose -<br />

portent peu d’intérêt à l’usage que font autrui de<br />

leurs présents.<br />

Je ne la conduirai pas. Pour te prouver ma bonne foi,<br />

je pourrais la récupérer, sans pneus, sans moteur,<br />

sans portières, sans vitres, sans aucun mécanisme<br />

utile ou utilisable. Même le châssis, et tous les autres<br />

organes tu pourrais les récupérer, mon président. Je<br />

me contenterai, bienveillamment, des ces trous. Ces<br />

ouvertures faites, par erreur, par l’un des vos vaillants<br />

hommes armées. C’est tout ce que je veux.<br />

Mouna Mint Ennas<br />

N° 681 du 07 Novembre 2012

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