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N° 682 du 14 Novembre 2012 - hebdomadaire d’informations générales Prix : 200 UM<br />
L’AFFAIRE DU PRÉSIDENT<br />
J’appelle<br />
donc je vis…<br />
Après douze heures où il a subi une opération,<br />
endurée une grave hémorragie, le<br />
président a tenu à rassurer, de son lit<br />
d’hôpital militaire à Nouakchott, le 14<br />
octobre dernier, les Mauritaniens de sa<br />
bonne santé et du succès de l’opération,<br />
avant de décoller à Paris.<br />
Lire en page 4<br />
L’appel<br />
des barbus…<br />
Le Cheikh Dedew est de retour du pèlerinage<br />
des Lieux-Saints. Il s’est rasé le<br />
crane. Entièrement. Il a allégé sa barbe.<br />
Relativement. Il a, à peu près, une barbe,<br />
désormais, aussi longue, ou, aussi courte<br />
que celle de Mohamed Ould Abdel Aziz,<br />
admis, depuis un <strong>mois</strong> dans un hôpital<br />
parisien, laissant sa barbe pousser, un<br />
<strong>mois</strong> durant. On se souvient que ce dernier<br />
n’aime pas les barbes.<br />
Lire en page 4<br />
MAJORITÉ/OPPOSITION<br />
Dialogue,<br />
l’aire du temps<br />
L’incident, dont a été victime le président<br />
Aziz, aura-t-il une incidence sur le rapprochement<br />
des deux bords de la scène<br />
politique, jusqu’ici inconciliables C’est<br />
ce qui serait en train de se produire actuellement<br />
avec la rencontre, lundi, entre<br />
des délégations de l’UPR et de la COD.<br />
Les deux parties s’efforcent de donner<br />
l’impression d’avoir réussi un contact<br />
‘’largement’’ positif.<br />
Lire en page 5 et 8<br />
<strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après…
C<br />
ÉDITO<br />
’est grave. Trop grave même… L’information<br />
rapportée, mardi, par le site d’information<br />
en ligne Al Akhbar sonne comme une<br />
bombe dans un ciel national dominé jusqu’ici par<br />
les péripéties de la maladie du président de la République.<br />
Al Akhbar affirme que le gouvernement mauritanien<br />
s’est plaint auprès d’un pays voisin de l’attitude<br />
peu amicale de l’autre voisin, le Maroc, qu’il<br />
accuserait d’être derrière la ‘’tentative d’assassinat’’<br />
du président Aziz, le 13 octobre dernier.<br />
Le démenti fait par un responsable du ministère<br />
mauritanien des Affaires étrangères, cité dans la<br />
même dépêche, constitue une preuve plus qu’un<br />
rejet officiel de cette gravissime information. Il aurait<br />
été, en effet, plus judicieux et plus crédible<br />
d’attendre la publication de la nouvelle pour réagir,<br />
afin d’éviter de donner l’impression que le démenti<br />
était mou. Il est devenu même un élément de la<br />
nouvelle… Mais quoi qu’il en soit, cette information<br />
n’est pas passée inaperçue. Au contraire, elle a<br />
détrôné l’information phare des quatre dernières<br />
semaines, la blessure du chef de l’Etat, et plongé<br />
l’opinion dans un nouveau cycle de spéculation sur<br />
une affaire qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.<br />
L’affaire du président Aziz est donc placée dans<br />
une sphère nouvelle, cette fois-ci, internationale.<br />
Il est vrai que ses rapports avec le Maroc ne sont<br />
pas au beau fixe. Mais de-là à se transformer en<br />
une véritable animosité avec des scénarios hollywoodiens<br />
de liquidation physique de l’homme…<br />
Difficile d’y croire.<br />
Les temps ont vraiment évolué et les procédures<br />
également. Que gagnerait le Maroc du départ de<br />
Aziz Très peu de choses, d’autant plus que la position<br />
de la Mauritanie dans le conflit du Sahara<br />
occidental, le plus important dossier pour le Maroc,<br />
est appelée à ne jamais changer.<br />
Ce pays voisin et frère a beaucoup d’intérêts chez<br />
nous et ne souhaiterait certainement pas de nous<br />
déstabiliser pour la simple raison qui risque d’y<br />
perdre dans le change…<br />
En un mot, évitons de diaboliser nos voisins et faisons<br />
tout pour conserver de bons rapports avec<br />
eux. Il y va de notre intérêt. Nous avons besoin<br />
d’amis. Et uniquement d’amis, pas d’ennemis.<br />
Hebdomadaire d’informations<br />
et d’analyses<br />
BP : 1122 Nouakchott<br />
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TIRAGE : Imprimerie Nationale<br />
INSOLITES<br />
INSOLITES<br />
La valise de faux billets<br />
s'ouvre... devant les policiers<br />
<strong>Un</strong> homme de 56 ans qui transportait deux valises de faux<br />
billets a été interpellé samedi à Ivry-sur-Seine (Val-de-<br />
Marne) après que l'une d'entre elles s'est inopinément ouverte<br />
lors d'un contrôle routier, a-t-on appris de source<br />
judiciaire.<br />
Vers 14H30, l'automobiliste est contrôlé par des policiers,<br />
qui constatent un défaut de permis de conduire.<br />
L'attention des policiers est alors attirée par le coffre de la<br />
voiture, où se trouvent deux valises... dont l'une s'est inopément<br />
ouverte, laissant apparaître une importante quantité de<br />
faux billets noircis.<br />
La seconde valise contenait de faux dollars.<br />
Les policiers ont interpellé l'automobiliste, un homme né au<br />
Cameroun et soupçonné de participer à une escroquerie, dite<br />
du "wash-wash" ou des "billets noircis".<br />
L'aigrefin adepte du "wash-wash" propose à son pigeon une<br />
importante quantité de billets noircis en lui faisant croire<br />
qu'en achetant à prix d'or un produit miracle, il pourra laver<br />
les billets de banque promis et ainsi les utiliser.<br />
L'homme a été placé en garde à vue dans les locaux de la<br />
brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA)<br />
de la police judiciaire parisienne.<br />
Attention, cet homme est un<br />
véritable Wikipedia vivant !<br />
Steve Ellison a organisé une démonstration en pleine rue<br />
pour tester sa mémoire impressionnante. Il est capable de<br />
retrouver le nom des personnages célèbres à partir de leur<br />
date de naissance et de décès.<br />
Aucune date importante n'échappe à cet homme. Steve Ellison<br />
a une mémoire impressionnante lorsqu'il s'agit de se<br />
rappeler des dates qui ont marqué l'Histoire. Il l'a prouvé en<br />
réalisant une démonstration avec des passants.<br />
Pour vérifier les réponses de celui-ci, les participants avaient<br />
bien-sûr le droit d'utiliser leurs smartphones et d'aller sur le<br />
web. Steve Ellison, lui, ne pouvait compter que sur sa mémoire<br />
gigantesque. Il a réussi à bluffer son assistance en répondant<br />
à toutes les questions posées.<br />
Ce génie des dates est capable de se rappeler des dates<br />
correspondant à la mort des célébrités ou personnages<br />
historiques.<br />
Il est impossible de défier Steve Ellison tant sa mémoire ne<br />
contient aucune faille. Il a même retrouvé la date de décès de<br />
la reine Lady Jane Grey, morte en 1554, alors que la date<br />
annoncée par la passante contenait une erreur. Les décès plus<br />
actuels comme ceux de Michael Jackson, Amy Winehouse<br />
ou encore Steve Jobs sont évidemment un jeu d'enfant pour<br />
lui.<br />
Sa mémoire ne se limite pas à une époque précise ou d'un<br />
thème unique. Les dates importantes sont toutes gravées<br />
dans sa mémoire encyclopédique.<br />
Annonce<br />
L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détiendraient<br />
les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie<br />
Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler<br />
à la direction du journal.<br />
Merci<br />
2<br />
Ces fleurs ont été littéralement<br />
électrisées par l'effet Kirlian<br />
Grâce à un procédé photographique appelé "effet Kirlian",<br />
des fleurs ont été photographiées comme baignées<br />
d'un surprenant halo de lumière bleue!<br />
Découvert de manière accidentelle en 1939 par le technicien<br />
russe Semyon Kirlian et sa femme Valentina Kirlian,<br />
"l'effet Kirlian" montre le plus souvent des objets photographiés<br />
comme entourés d'un étrange halo de lumière<br />
bleue. Cette aura, de couleurs parfois variées, reste cependant<br />
plus souvent large d'environ 1 à 3 cm en périphérie<br />
autour de l'objet. Cet étonnant phénomène obtenu<br />
en photographie s'explique par une ionisation gazeuse engendrée<br />
aux abords immédiats du sujet plongé dans un<br />
fort champ électrique alternatif. Fort de ce procédé original,<br />
l'artiste et photographe américain Robert Buelteman<br />
a dernièrement entrepris de réaliser des clichés surprenants<br />
en "électrifiant" à son tour des fleurs et en y faisant<br />
passer un courant de 80.000 volts. À travers ses photographies,<br />
l'artiste explique vouloir nous donner à voir d'une<br />
manière différente les choses qui nous entourent au quotidien.<br />
"Je suis là pour remettre en cause ce que nous voyons<br />
tous les jours", a ainsi expliqué Robert Buelteman à la presse<br />
afin d'expliquer sa démarche artistique électrifiante!<br />
Regardez ces gens s'amuser comme<br />
des fous sur ce toboggan géant<br />
Avec trois piscines gonflables et de la bonne humeur à<br />
revendre, les protagonistes de cette vidéo se sont amusés<br />
à se filmer durant tout un après-midi ensoleillé où une<br />
partie de glissades géantes était organisée.<br />
Il faut parfois trois fois rien pour s'amuser.Prenez l'exemple<br />
de ces gens qui à l'aide d'une bouée XXL et de deux<br />
ou trois piscines alignées bout à bout ont su donner vie à<br />
un toboggan géant où pratiquer les plus belles glissades<br />
du monde. Réalisé par le réalisateur Scott Winn au son du<br />
titre One Afternoon du groupe Scott & Brendo cette<br />
vidéo tournée à 1000 fps à l'aide d'une caméra haut définition<br />
met en scène un toboggan improvisé, disposé au<br />
coeur d'une banlieue pavillonnaire américaine. Là où se<br />
trouvait justement un terrain idéalement en pente pour<br />
pratiquer ce genre d'activité. Après avoir agencé leur dispositif<br />
comme ils le souhaitaient, ces jeunes gens n'ont<br />
plus eu qu'une chose à faire: s'éclater au maximum! Joie<br />
de vivre et bonne dose de fun se trouvent donc au rendez-vous<br />
de cette excellente vidéo intitulée Slip'n'Slide<br />
qui nous ferait presque regretter de ne plus être en été!<br />
Lance Armstrong pose avec ses 7<br />
maillots jaunes : Twitter divisé<br />
Au moins, il ne manque pas d’humour. L’ancien cycliste<br />
a posté une photo de lui sur Twitter où il pose avec ses<br />
sept maillots jaunes. Retweeté plus de 7500 fois, vu<br />
270.000 fois, ce cliché, accompagné de la mention "De retour<br />
à Austin, je me détends…" n’a pas remporté l’adhésion<br />
de tous les utilisateurs du réseau social. Florilège.<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012
3 À LA UNE<br />
L’AFFAIRE DU PRÉSIDENT<br />
Il y a un <strong>mois</strong>, jour pour jour, le 14 octobre,<br />
le président de la République, Mohamed Ould<br />
Abdel Aziz, a été évacué à Paris, à la suite,<br />
au moins, d’une blessure grave, provoquée,<br />
officiellement, par un tir de balle, qu’il a reçu,<br />
la veille au crépuscule, par erreur, non loin<br />
de Tweila, à quelques quarante kilomètres<br />
au nord de Nouakchott.<br />
A sa sortie de l’hôpital militaire,<br />
on s’en souvient, avant de prendre l’avion<br />
médicalisé, mobilisé, depuis la veille, Mohamed<br />
Ould Abdel Aziz a tenu à rassurer<br />
les Mauritaniens sur deux choses : Le succès<br />
de l’opération et le tir par erreur. <strong>Un</strong> <strong>mois</strong><br />
après, les Mauritaniens s’interrogent davantage<br />
sur l’état de santé du président<br />
et sur les circonstances de l’accident.<br />
A<br />
ujourd’hui encore, les informations qui circulent<br />
sur l’état de santé de Mohamed Ould Abdel Aziz<br />
sont aux antipodes les unes des autres. ‘’Il se serait<br />
sensiblement revigoré ; et, serait même à l’origine des<br />
informations catastrophiques qui se disent sur son<br />
compte, murmure une source proche de lui.’’ Tout cela,<br />
toutes ces allégations ne seraient que des leurres pour piéger<br />
‘’les hésitants et autres ingrats’’ de la majorité et enfoncer<br />
davantage l’opposition radicale. ‘’ ‘’Puis, le<br />
président réglerait son compte à chacun dès son retour<br />
donné imminent.’’<br />
Toutefois, dans l’entourage du président on s’implique un<br />
peu dans la communication. Mercredi dernier, où une certaine<br />
opinion parlait de l’après Mohamed Ould Abdel<br />
Aziz, une photo du président, en compagnie de son médecin<br />
traitant, a été publiée, sur plusieurs sites d’informations<br />
en ligne. La photo montrant le premier patient du<br />
pays relativement en forme émanerait du fils du président<br />
Ahmedou Ould Mohamed Ould Abdel Aziz. Authentique<br />
serait-elle, Mohamed Ould Abdel Aziz y paraissait, en<br />
tout cas, bien apte à réapparaître en image moins statique,<br />
en animée, en vidéo, par exemple.<br />
Appels...<br />
<strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après…<br />
Puis commence la saison des appels téléphoniques. Depuis<br />
une semaine, Mohamed Ould Abdel Aziz appelle, au<br />
moins, une fois par jour, une ou deux personnalités. Les<br />
appelés s’élisent d’abord au sein de la périphérie de la<br />
majorité, en passant par le Cheikh Dedew, dont la relation<br />
avec Aziz était, on le sait, en situation de délitement, depuis<br />
quelques temps déjà. Ensuite les appels se font désormais,<br />
au centre de la majorité, Mohamed Mahmoud<br />
Ould Elemine, en personne, le président de l’UPR.<br />
Certaines mauvaises langues, ou bonnes, c’est selon, pensent<br />
que tout appel entrant vers le président de l’UPR,<br />
transite, opportunément, par le général Ghazouani.<br />
L’homme fort silencieux, jusque-là, du pays qui saurait<br />
même être la source, sinon l’instigateur de tous ces appels<br />
supposés, fallacieusement, provenant de Paris.<br />
C’est une manière, peut-être, de fixer une majorité, en débandade,<br />
face à la persistance de l’éventualité de l’impossibilité<br />
du retour présidentiel.<br />
Bien attacher les moutons<br />
aux épieux afin de<br />
trouver l’enclos-réceptacle<br />
approprié, si une transition<br />
devait s’imposer.<br />
Même si les circonstances de<br />
l’accident – tir ami- n’ont<br />
pas vraiment d’impact sur<br />
l’avenir du pays, elles demeurent<br />
tout de même sujet<br />
à polémiques. Et continuent<br />
de susciter bien d’étranges<br />
questions. Dans l’entourage<br />
de chancelleries accréditées<br />
à Nouakchott, on ne<br />
croit aucunement à la thèse<br />
officielle.<br />
C’est une affaire strictement<br />
privée, personnelle, qui a<br />
mal tourné. Laquelle En<br />
matière de diplomatie on est<br />
bien peu bavard.<br />
Les Mauritaniens, un <strong>mois</strong><br />
après l’accident de Mohamed<br />
Ould Abdel Aziz, sont<br />
encore plus interrogatifs que<br />
les premières heures. Les<br />
premières où, ils ont pu, au<br />
moins, voir même si affaiblie l’image télévisée de leur<br />
président. <strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après. Ils devraient se contenter de<br />
photos statiques mille fois traficotées de leur président ;<br />
ou apprendre, sans entendre, d’eux-mêmes, qu’il a appelé<br />
CLIN D’ŒIL<br />
telle ou telle personnalité. Ils sont sûrs d’une seule chose,<br />
peut-être, les Mauritaniens. Qu’il est en vie, le président<br />
de la République.<br />
A.V.T<br />
Différentes inquiétudes<br />
Que de questionnements aujourd’hui On a le tournis à<br />
entendre toutes ces rumeurs contradictoires, toutes ces<br />
supputations, toutes ces analyses, on a peur à voir le<br />
spectre que nous dessinent certains, à écouter les sermons<br />
que nous font d’autres, à voir gigoter des hommes<br />
politiques incapables ces jours-ci de savoir quel parti devront<br />
prendre leurs intérêts.<br />
Mes inquiétudes à moi vont dans deux sens, qui n’ont<br />
rien à voir l’un avec l’autre.<br />
D’abord le pays. Voilà bientôt un <strong>mois</strong> que le Chef de<br />
l’Etat est absent et que le corps politique, incapable de<br />
trouver une réponse, préfère se chamailler à propos de sa<br />
santé. Oubliés les grandes dossiers, écartés les défis qui<br />
nous environnent, on ne voit plus que le beau fauteuil<br />
implanté au milieu de nos esprits.<br />
C’est vrai, c’est cette incapacité à regarder devant qui<br />
m’inquiète.<br />
Certes tout le monde, et moi d’abord, voudrait bien voir<br />
revenir et en bonne santé le Chef de l’Etat, mais la question<br />
est de savoir : nous sommes nous montrés à la hauteur<br />
de la situation ainsi créée Ne nous sommes nous<br />
pas trop cantonnés à notre «nous» égoïste. Avons-nous<br />
vraiment pensé au pays, seulement au pays Je ne veux<br />
pas encore une fois faire pousser de hauts cris à certains.<br />
Mais je crois que nos hommes politiques ont d’abord<br />
pensé à leurs propres ambitions.<br />
La seconde inquiétude qui m’étreint fera rire certains.<br />
J’ai lu que Philip Roth n’écrira plus de romans, qu’il a<br />
abandonné pour toujours, a-t-il dit, l’écriture et qu’il<br />
croit que le roman, donc la littérature dans toute sa plénitude<br />
est bien<br />
mort, et que désormais<br />
c’est l’image<br />
qui va régner sur<br />
nos esprits.<br />
Cette grande peur a<br />
toujours été présente<br />
; l’image donc le<br />
moment, donc<br />
l’émotion, donc très<br />
souvent l’imbécillité<br />
ont bien depuis<br />
longtemps envahi<br />
notre présent, Mais<br />
je me refuse à envisager<br />
la mort de la lecture, la dégénérescence de l’esprit.<br />
Il est vrai, nous ne sommes plus très nombreux, nous<br />
qui préférons la solitude de la lecture, le silence de<br />
l’écriture aux cliquetis des ordinateurs et au brouhaha<br />
de l’écran. Mais je crois que l’humanité ne saurait déchoir<br />
longtemps et que l’esprit donc l’humain ne se laissera<br />
pas battre, et que se sont les ordinateurs et les écrans<br />
qui ouvriront une nouvelle voie pour la littérature et<br />
qu’ils laisseront forcément ouverte l’antique chemin de<br />
la vraie émotion et du savoir : le papier.<br />
Philip Roth est un grand géant de la littérature américaine,<br />
c’est un grand romancier du siècle. Mais je ne<br />
veux pas, cette-fois ci lui donner raison!<br />
Beyrouk<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012
ACTUALITÉ<br />
4<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012<br />
J’appelle donc je vis…<br />
B’...<br />
Après douze<br />
heures où il<br />
a subi une<br />
opération,<br />
endurée une<br />
grave hémorragie,<br />
le<br />
président a<br />
tenu à rassurer,<br />
de son lit<br />
d’hôpital militaire<br />
à<br />
Nouakchott, le 14 octobre dernier, les Mauritaniens de sa<br />
bonne santé et du succès de l’opération, avant de décoller<br />
à Paris. Il existe. De Paris, on découvrira, quelques jours<br />
plus tard, une photo de lui en compagnie du ministre<br />
français de la défense. Il était un peu fatigué, une barbe de<br />
cinq jours, mine alanguie. Il survit. Dix jours après, un<br />
discours du président, à une non occasion habituelle, est<br />
lu à la télévision nationale par un journaliste. Il meurt.<br />
Quatre semaines après, il apparaît, en photo, en compagnie<br />
de son médecin traitant. Il était relativement en<br />
bonne forme. Seulement, la photo telle bien faîte qu’il<br />
suggère au président de réapparaître en vidéo. Ils exagèrent.<br />
<strong>Un</strong> <strong>mois</strong> après, le président inaugure une nouvelle<br />
saison d’appels téléphonique.<br />
Chaque jour, il appelle un ou deux leaders politiques de<br />
sa majorité, bien sûr. Il appelle, donc il vit.<br />
L’appel des barbus…<br />
B’...<br />
Le Cheikh<br />
Dedew est de<br />
retour du pèlerinage<br />
des<br />
Lieux-Saints.<br />
Il s’est rasé le<br />
crane. Entièrement.<br />
Il a allégé<br />
sa barbe.<br />
Relativement.<br />
Il a, à peu près,<br />
une barbe, désormais, aussi longue, ou, aussi courte que<br />
celle de Mohamed Ould Abdel Aziz, admis, depuis un<br />
<strong>mois</strong> dans un hôpital parisien, laissant sa barbe pousser,<br />
un <strong>mois</strong> durant. On se souvient que ce dernier n’aime pas<br />
les barbes. Il les assimile, aux menteries.<br />
Derrière chaque barbe qui pousse, il y a un jardin de mensonge<br />
qui fleurit. Il l’a dit, dans un meeting, on s’en souvient<br />
à Nouadhibou. ‘’ Moi, je n’ai pas de barbe et je ne<br />
mens pas, contrairement à quelqu’un qui en a et qui ment.<br />
‘’’ <strong>Un</strong>e vanne allusive, on l’avait comprise à l’époque, à<br />
l’adresse de Cheikh Dedew qui donnait, les semaines auparavant,<br />
des fatwas motivant la révolution. Aujourd’hui,<br />
on revisite toute cette histoire ancienne, très ancienne. On<br />
ose le dire. Elle est du siècle dernier ou presque, car, après<br />
cette période de délitement, les deux hommes semblent<br />
avoir inauguré une saison de meilleures amours.<br />
Ce rapprochement serait, peut-être, lié à la barbe forcée<br />
qui a poussé sur le menton d’un patient.<br />
Qui lui a fait aimer, sinon, comprendre les barbes, les barbus,<br />
les mensonges et les menteurs. Et, lorsqu’on com-<br />
B’ il a dit<br />
prend quelqu’un on peut l’appeler, n’est-ce pas Si, vraiment,<br />
on tient à une stricte orthodoxie de la République de<br />
Mohamed Ould Abdel Aziz, et on convoque son acception<br />
de la symbolique de la barbe on aboutit inéluctablement<br />
à une aporie. <strong>Un</strong> barbu qui appelle un barbu. C’est<br />
un peu, dans ce cas de figure, un menteur qui appelle un<br />
autre menteur.<br />
B’...<br />
Les circonstances…<br />
Le site mauritanien<br />
d’Informations<br />
Al<br />
A k h b a r ,<br />
proche des<br />
milieux islamistes,<br />
a rapporté<br />
que ‘’ La<br />
Mauritanie a<br />
fait savoir à<br />
un pays ami<br />
qu'elle accuse<br />
le Maroc d'implication dans une "tentative d'assassinat",<br />
le 13 octobre 2012, de son président Mohamed Ould<br />
Abdel Aziz…’’<br />
Normalement, le site Al Akhbar, le premier site d’information<br />
en ligne de la Mauritanie, ne va jamais prendre le<br />
risque de livrer, à l’opinion, une information de cette gravité.<br />
<strong>Un</strong>e information qui accuse, à tort ou à raison un<br />
pays frère, voisin à la Mauritanie. Même si la relation<br />
entre les deux pays connaît parfois des hauts et des bas.<br />
Al Akhbar n’accuse pas seulement le Maroc, mais elle<br />
démonte la thèse officielle sur les circonstances de l’accident<br />
présidentiel.<br />
C’est vrai qu’on ne croit pas vraiment à cette thèse, tellement,<br />
elle contient de cases vides et de zones d’ombres.<br />
Mais, Al Akhabr doit, bien entendu avoir, au moins une<br />
source digne de foi. <strong>Un</strong>e source de la haute autorité sécuritaire<br />
du pays.<br />
C’est l’intérêt pour cette source de revisiter, en ce moment,<br />
les lieux de l’accident ou du crime, c’est selon, qui<br />
agace. Il doit y avoir une raison. Voudrait-on amener<br />
l’opinion à s’interroger sur les circonstances de l’accident.<br />
L’opinion ne fait, d’ailleurs, depuis un <strong>mois</strong> que<br />
cela. Chaque jour apporte son lot de version. Mais, il est<br />
vrai que la presse a jusqu’à présent passer outre toutes ces<br />
versions. Elle réfute la version officielle, mais elle ne<br />
s’appesantit sur les circonstances de l’accident. Chercherait-on,<br />
au sein certains segments du pouvoir à étaler<br />
en long et en large toutes les thèses vraisemblables et<br />
invraisemblables sur les circonstances de l’accident<br />
présidentiel<br />
B’...<br />
Disgrâce et luttes intestines…et continue<br />
Il est clair<br />
que le gouvernement<br />
de Moulay<br />
Ould Moh<br />
a m e d<br />
Laghdhaf<br />
ne souhaite<br />
plus se<br />
mouiller dans la communication, jusque-là, calamiteuse,<br />
sur la santé du président de la République et son séjour<br />
parisien. Depuis, la sortie du fameux discours, frisant le<br />
funeste, attribué, à l’occasion de la fête du sacrifice, à<br />
Mohamed Ould Abdel Aziz, les médias publics, sont, désormais<br />
tenus à l’écart des facéties communicationnelles<br />
de l’ambassadeur à Paris, Mohamed Mahmoud Ould Brahim<br />
Khlil.<br />
On ne sait pas quelle force serait derrière la reprise en<br />
main par les autorités, ici présentes, à Nouakchott des institutions<br />
de la presse publique On parle du général Ghazouani<br />
qui aurait libéré les médias publics du joug de<br />
l’ambassadeur à Paris. Même la sortie de l’hôpital Percy<br />
annoncée, à Reuters, par le conseiller communication<br />
du président de la République, Rassoul Ould Khal, n’a jamais<br />
été considérée, ni par l’agence mauritanienne d’informations,<br />
ni par la radio, ni par la télévision publiques.<br />
Il paraît même que la dernière photo du président de la<br />
République en compagnie de son médecin traitant a été<br />
transmise aux sites d’informations privées par Ahmedou<br />
Ould Mohamed Ould Abdel Aziz, sans que Ould Brahim<br />
Khlil le sache. Il aurait découvert cette photo, comme tous<br />
les mauritaniens, sur les sites d’informations. Et, se serait<br />
accouru pour surfer sur un événement dont il ignore, copieusement,<br />
l’origine. Et, il s’est même, pour faire semblant<br />
qu’il est encore au cœur de la chose, permis de<br />
donner des déclarations à certains site pour attester l’authenticité<br />
d’une affaire qui l’échappe et à laquelle on ne<br />
souhaitait pas l’associer.<br />
C’est pour dire que le cercle autour du président se rétrécit,<br />
d’une certaine manière. <strong>Un</strong>e volonté, peut-être, pour<br />
mieux maîtriser l’information et éviter le maximum de<br />
bruits négatifs.<br />
Il faut aussi dire que la maladie de Mohamed Ould Abdel<br />
Aziz a donné libre court à la manifestation apparente<br />
d’une lutte intestine au sein des hautes sphères. Le général<br />
Ould Hadi, un peu à la touche, depuis sa disgrâce, aurait<br />
commandité des papiers calomnieux, sur rimsf.com (site<br />
proche du général, en déchéance ) à l’égard de Kemal<br />
Ould Mohamedou, cousin du président de la République,<br />
représentant du groupe pétrolier, Tull-Oil, et Feil Ould<br />
Lehah, proche parent du président.<br />
On s’entretue et on s’entre-déchire, au sein des sphères<br />
politico économiques proches de Mohamed Ould Abdel<br />
Aziz. A chacun son ennemi qu’il espère anéantir jusqu’au<br />
dernier souffle.<br />
Par ailleurs, des jeunes activistes sur les réseaux sociaux<br />
ont déjà établi une liste d’oligarques civils et militaires<br />
qui, selon eux, ont pillé le pays sous le règne de Mohamed<br />
Ould Abdel Aziz. ‘’Quelle que soit l’issue de la crise de<br />
l’absence présidentielle, les responsables du pillage des<br />
ressources, doivent non seulement restituer à la collectivité<br />
ses bien, mais doivent impérativement être jugés,<br />
souligne l’un d’eux sur son profil.’’ ‘’N’est-ce pas, Mohamed<br />
Ould Abdel Aziz aimait bien dire qu’il lutte contre la<br />
gabegie Eh bien la lutte continue surenchérit un autre !’’<br />
B’...
5 ACTUALITÉ<br />
MAJORITÉ/OPPOSITION<br />
L’incident, dont a été victime le président Aziz, aurat-il<br />
une incidence sur le rapprochement des deux<br />
bords de la scène politique, jusqu’ici inconciliables <br />
C’est ce qui serait en train de se produire actuellement<br />
avec la rencontre, lundi, entre des délégations de<br />
l’UPR et de la COD. Les deux parties s’efforcent de<br />
donner l’impression d’avoir réussi un contact ‘’largement’’<br />
positif. Et ont retenu de se revoir de nouveau,<br />
la semaine prochaine…<br />
I<br />
ncontestablement la blessure - ou les blessures- du<br />
président de la République a changé la donne politique,<br />
dans la mesure où tous les camps politiques,<br />
toutes tendances confondues, paraissent sensibles au danger<br />
du vide créé par une absence si longue –plus d’un<br />
<strong>mois</strong>- du président Aziz, loin du pays, en France, malade<br />
ou en convalescence. Tout le monde, dans tous les bords,<br />
parait mettre de ‘’l’eau’’ dans son ‘’Zrig’’.<br />
Exit les déclarations acerbes et autres positions extrémistes<br />
! L’heure est à la modération et à la raison. <strong>Un</strong> tempérament<br />
doux, inhabituel bien sûr, mais qui est dicté par<br />
le moment, grave aux yeux de tous et pendant lequel<br />
toutes les options demeurent ouvertes.<br />
Dans ce nouveau cadre, l’opposition, organisée au sein<br />
de sa coordination : COD, a tiré rapidement ses conclusions<br />
et tente désormais de se remettre, politiquement, en<br />
selle après l’échec de sa croisade pour le départ du président<br />
Aziz, lancée depuis presqu’une année.<br />
Après deux semaines d’attente, marquée par le silence des<br />
opposants et leur compassion avec le président malade,<br />
ces derniers décident de rompre le silence et de prendre<br />
l’initiative en exigeant du gouvernement la publication<br />
Petite annonce<br />
Hadja Okiki<br />
Tradi praticienne confirmée<br />
Adresse : 6 ème arrondissement près de la mosquée<br />
du Qatar, en allant vers le marché du 6 ème<br />
arrondissement soigne de nombreuses maladies.<br />
Tél: 36 17 02 00<br />
Dialogue, l’aire du temps<br />
du bulletin du président et une enquête nationale<br />
sur l’incident dont a été victime Aziz.<br />
<strong>Un</strong> appel, comme on dit chez-nous, tombé dans<br />
l’oreille d’un sourd. En tout cas le pouvoir ou ce<br />
qui en reste, drapé dans un silence jusqu’ici inaltérable,<br />
ne fait pas bouger le petit doigt et continue<br />
d’observer le mutisme le plus total sur la<br />
santé de son chef.<br />
Sans vraiment trop attendre, La COD passe à l’attaque<br />
et dévoile au public les données dont elle<br />
dispose et qui permettent à ses chefs de conclure<br />
à l’incapacité du président Aziz de remplir les<br />
fonctions de chef. Donc, pour elle, il faut tourner<br />
la page du malade à Paris et ‘’procéder rapidement…<br />
à combler le vide’’. C'est-à-dire à faire<br />
sans lui… Alors, elle appelle à un dialogue national entre<br />
les différentes formations du pays afin de s’entendre sur<br />
‘’les contours de la transition’’ qui s’annonce. Son président<br />
transmet par écrit la proposition à l’autre bord politique<br />
lourdement handicapé et sérieusement touché par la<br />
maladie d’un chef qui accaparait tous les pouvoirs, sans<br />
partage, et qui ne donne plus beaucoup de ses nouvelles.<br />
D’ailleurs, on commençait à tisser toutes les histoires,<br />
bonnes ou mauvaises, sur son état de santé.<br />
Face aux informations assourdissantes, ventilées ça et là<br />
sur l’état de la santé du président, le camp présidentiel,<br />
de plus en plus hésitant, réussit à garder son calme en attendant…<br />
le bonheur. De bonnes nouvelles ‘’fraiches’’<br />
pour confirmer le vœu de tous les militants : une santé de<br />
fer pour le président Aziz. Cela arriva avec les coups de<br />
fil présidentiels qui fusent depuis une semaine sur tous<br />
les ténors de la majorité ou ses alliés, particulièrement<br />
l’opposition dialoguiste qui a glissé du statut de partenaire<br />
à celui d’allié. En de cela, la majorité a été revigorée par<br />
WWW.Beyrouk.Com<br />
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QUE VIENT DE LANCER<br />
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Ould Beyrouk et qui est<br />
consacré exclusivement à la<br />
culture. Il s’agissait d’abord,<br />
a-t-il dit, « d’un site d’auteur<br />
destiné avant tout à me présenter,<br />
à présenter mes œuvres<br />
et mes activités Mais j’ai vite<br />
décidé d’en faire une vitrine<br />
de notre culture et de notre<br />
rapport au monde »<br />
On y retrouvera une rubrique<br />
quotidienne et des articles de<br />
haut niveau écrits par des<br />
spécialistes et des hommes<br />
de lettres.<br />
www.beyrouk.com<br />
le retour de certains de ses activistes fraichement débarqués<br />
du pèlerinage et qui ont tout suite envahi les plateaux<br />
des télévisons en vue (Arabia et Al Jazira) pour défendre<br />
le président et propager la bonne parole…<br />
Prêt pour le dialogue…<br />
Avant-hier, lundi, et à la surprise générale, nous apprenions<br />
qu’une délégation de la COD était en réunion au<br />
siège de l’UPR, le parti au pouvoir –ou sensé l’être-, avec<br />
la direction de ce parti. Ce ne sont pas les conclaves nationaux<br />
auxquels attendus, mais c’est peut être le prélude<br />
à leur tenue. Jamais les deux bords de la classe politique<br />
ne s’étaient rencontrés ces derniers pour discuter sereinement<br />
des problèmes du pays. Au contraire, ils se regardaient<br />
en chiens de faïence et chacun rêvaient d’anéantir<br />
l’autre. <strong>Un</strong> pas donc a été franchi, mais est-il suffisant<br />
pour conclure au lancement du fameux dialogue national.<br />
Certainement pas !<br />
Selon les échos donnés par les uns et Suite en page 8<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012
ACTUALITÉ<br />
6<br />
IDÉE<br />
L'intervention est-elle un préalable au règlement d'une crise politique <br />
Le Mali est entrée dans une spirale infernale en 2012 :<br />
défaite de l'armée malienne en janvier, renversement du<br />
président Amani Toumani Touré (ATT) en mars, proclamation<br />
de l'indépendance de l'Azawad par le mouvement<br />
national de libération de l'Azawad (MNLA) en<br />
avril. Alors que le choix des solutions diplomatiques tend<br />
à être relégué au second plan pour envisager une option<br />
armée, comment une intervention militaire peut-elle<br />
s'inscrire dans le cadre du règlement politique et global<br />
de la crise malienne<br />
<strong>Un</strong> conflit sur plusieurs échelles de temps<br />
Les problèmes que rencontre le Mali et qui se cristallisent<br />
depuis 2012 au Nord du territoire s'inscrivent dans des<br />
registres temporels différents. La complexité du conflit<br />
malien résulte de l'enchevêtrement de problèmes internes<br />
structurels et d'éléments conjoncturels. La question de<br />
l'intégration politique du Nord et du Sud du vaste territoire<br />
malien s'inscrit dans le temps long de l'histoire du<br />
pays. La récurrence des revendications touareg dans les<br />
années 1960, 1990 et 2000 démontre comment chaque<br />
conflit bien qu'ayant sa propre dynamique s'articule au<br />
précédent. Sur la problématique touareg se sont greffés<br />
des facteurs de conflit plus récents. La chute du régime de<br />
Kadhafi fut suivie d'une série d'événements qui ont<br />
conduit à l'effondrement de l'édifice politique et sécuritaire<br />
malien déjà fragile et à une mobilité des combattants<br />
entre la Libye, le Niger et le Mali, avec une intense activité<br />
de convoyage d'armes. Al-Qaïda au Maghreb Islamique<br />
(AQMI) s'est progressivement implanté dans un<br />
environnement caractérisé par de nombreux trafics et la<br />
conclusion d'alliances mouvantes entre des groupes armés<br />
irréguliers.<br />
L'intervention<br />
militaire, une solution sur le court terme<br />
La question de l'intervention militaire doit nécessairement<br />
prendre en compte le fait qu'il est urgent d'intervenir au<br />
Nord Mali pour créer les conditions nécessaires d'un retour<br />
au dialogue politique national. L'intervention militaire<br />
semble donc être une solution sur le court terme qui<br />
aurait pour principal objectif de déloger AQMI et les différents<br />
groupes criminels du Nord Mali. Derrière le terme<br />
"intervention", il s'agit bien d'éliminer les groupes armés<br />
terroristes qui menacent les populations. La sanctuarisation<br />
du Nord Mali par ces groupes est une menace non<br />
seulement pour les pays frontaliers (risques de rapprochement<br />
avec d'autres acteurs comme Boko Haram au Nigeria),<br />
mais aussi pour les pays sur l'autre versant de la<br />
Méditerranée et pour l'ensemble de la Communauté internationale.<br />
Quelle forme d'intervention Comme au Libéria dans les<br />
années 1990, le Mali est une urgence pour la Communauté<br />
économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CE-<br />
DEAO). Rappelons que la CEDEAO est chargée de la<br />
mise en œuvre de l'une des composantes régionales de la<br />
Force africaine en attente (FAA). <strong>Un</strong> engagement de la<br />
CEDEAO au Mali serait l'occasion d'effectuer un test<br />
grandeur nature - la FAA n'est censé être opérationnelle<br />
qu'en 2015. L'option de la Mission de la CEDEAO au<br />
Mali (MICEMA) tout en s'inscrivant dans un cadre légal<br />
(résolution 2071 des Nations unies) pourrait bénéficier<br />
du soutien des acteurs déjà impliqués dans le renforcement<br />
des capacités des Etats de la région, notamment la<br />
France, les Etats-<strong>Un</strong>is et l'<strong>Un</strong>ion européenne (UE). <strong>Un</strong>e<br />
telle opération suppose bien entendu au préalable que les<br />
pays de la sous-région définissent clairement leurs objectifs<br />
et coordonnent leur action avec leurs partenaires.<br />
Au regard des obstacles logistiques, humains et financiers<br />
auxquels est déjà confrontée la CEDEAO, un échec de la<br />
MICEMA pourrait conduire au choix d'un autre acteur<br />
extérieur qui soit à la fois légitime pour les autorités maliennes,<br />
capables d'intervenir et ayant intérêt à le faire.<br />
Certes, le manque de visibilité toujours inhérent à une<br />
telle situation oblige à une certaine retenue. Pour autant,<br />
l'intervention militaire ne vise pas à résoudre à elle seule<br />
la crise politique malienne au Sud. Elle permet sur un<br />
temps court de donner toutes les chances aux autorités<br />
maliennes de régler une crise institutionnelle et politique<br />
qui, elle, s'inscrit dans le temps long.<br />
Au-delà de l'intervention,<br />
la fabrique d'une société sur le temps long<br />
Le conflit malien apparait aujourd'hui comme une juxtaposition<br />
du temps militaire (lutter contre les groupes terroristes)<br />
et du temps politique (reconstruire un projet et<br />
un pacte de société malien). L'enchevêtrement des facteurs<br />
d'insécurité politique, économique, social et environnemental<br />
concentré sur un même espace a conduit à la<br />
tentation de décomposer le temps de l'action et de la solution.<br />
Or, l'option militaire est un outil au service du politique.<br />
L'avenir du Mali ne dépend pas uniquement de la<br />
réussite de l'intervention armée mais des Maliens euxmêmes.<br />
L'enjeu est bel et bien la reconstruction d'un vivre<br />
ensemble qui ne pourra pas être imposé de l'extérieur,<br />
mais reste pour l'heure à rendre possible, dans un premier<br />
temps, par une intervention militaire.<br />
Par Amandine Gnanguênon, docteur en sciences politiques,<br />
chargée d'études à l'IRSEM<br />
(Le Monde)<br />
MALI<br />
"L'Afrique est le dernier continent qui soit encore à la mesure<br />
de la France, à sa portée, le seul continent où avec<br />
trois cents hommes la France puisse encore changer le<br />
cours de l'histoire ". Cette citation de Louis de Guiringaud,<br />
ancien ministre des Affaires étrangères de Valery<br />
Giscard d'Estaing, est aussi souvent reprise que l'affirmation<br />
selon laquelle "le temps de la France-Afrique est révolu"<br />
(François Hollande, discours de Dakar du 12<br />
octobre 2012). Comme tous ses prédécesseurs, François<br />
Hollande se sent obligé d'affirmer en début de mandat sa<br />
détermination d'en finir avec les pratiques postcoloniales.<br />
Comme François Mitterrand, qui limogea fin 1982 le ministre<br />
de la coopération initialement chargé de mettre en<br />
œuvre cette rupture (Jean-Pierre Cot), François Hollande<br />
débute son mandat en posant les bases d'une nouvelle relation<br />
mais sans modifier l'objectif fondamental d'assurer<br />
la continuité de la présence française en Afrique. Comme<br />
chez François Mitterrand, la "volonté de renouveler (le)<br />
partenariat entre la France et l'Afrique " (discours de<br />
Dakar du 12 octobre 2012) va de pair avec la certitude<br />
que "la France ne serait plus tout à fait elle-même aux<br />
yeux du monde si elle renonçait à être présente en<br />
Afrique" (F. Mitterrand, discours d'ouverture de la XVIIIe<br />
conférence des chefs d'État de France et d'Afrique de<br />
Biarritz du 8 novembre 1994).<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012<br />
Les trois pièges de la guerre limitée<br />
Cette présence en Afrique a certes changé de forme et le<br />
temps des accords secrets de défense est révolu. Pourtant,<br />
la France s'estime toujours garante de la sécurité des États<br />
de son pré-carré et il n'est pas de président de la Ve République<br />
qui n'ait été associé à deux ou trois interventions<br />
armées dans les anciens territoires de l'<strong>Un</strong>ion française.<br />
François Hollande est même plus prompt que ses prédécesseurs<br />
à intervenir, bien qu'il affirme aujourd'hui vouloir<br />
limiter l'aide française au Mali à une simple assistance<br />
logistique et matérielle.<br />
Malgré cette prudence, la nature des nouveaux conflits et<br />
surtout l'expérience afghane doivent nous inciter à réfléchir<br />
aux conditions d'une intervention réussie, conditions<br />
qui sont aujourd'hui loin d'être réunies. Non pas, qu'il<br />
faille redouter la défaite. Même avec les restrictions budgétaires<br />
que nous connaissons aujourd'hui, l'armée française<br />
n'a pas à craindre d'être humiliée. Mais, plus<br />
insidieusement, parce que les équilibres au sein de la trilogie<br />
clausewitzienne (peuple, armée, gouvernement) ont<br />
changé et parce que ni la société française ni ses élites<br />
politiques ne sont en état de gagner une guerre, ni même<br />
capables d'en sortir la tête haute en négociant une paix<br />
juste.<br />
Les trois pièges du conflit asymétrique sont déjà posés en<br />
territoire malien ; il n'est pas certain que la prudence du<br />
chef de l'État suffira à les éviter.<br />
En premier lieu, la guerre est une épreuve de volonté. Or,<br />
les deux parties engagées dans ce type de conflit ne sont<br />
pas animées du même désir de vaincre. Paradoxalement,<br />
l'asymétrie des moyens joue en faveur du plus faible qui<br />
bénéficie de l'asymétrie des volontés. Menacé de tout perdre,<br />
il est engagé dans une "guerre totale" alors que le<br />
plus fort raisonne en termes de "guerre limitée". Or, "c'est<br />
l'adversaire qui fait la loi de l'autre" comme le remarquait<br />
Clausewitz dans sa première action réciproque et il s'ensuit<br />
que le plus fort, qui redoute avant tout la montée aux<br />
extrêmes, répugnera à se conformer à cette règle immuable<br />
de la guerre qui détermine le vainqueur et le vaincu.<br />
Cette répugnance précipite donc le deuxième piège théorisé<br />
par Mao : "la certitude du succès<br />
Suite en page 7<br />
Pour avoir des informations sur<br />
la Mauritanie, consultez:<br />
www.mauritanidees.fr
7<br />
ACTUALITÉ<br />
MALI<br />
CRISE MALIENNE<br />
Les trois pièges de la guerre limitée<br />
des États forts les pousse à l'escalade pour atteindre les<br />
objectifs au risque de se couper des populations ou alors<br />
apparaître incompétent". Puisque le plus faible dicte la<br />
loi du plus fort, celui-ci est fatalement entraîné dans une<br />
guerre qu'il n'est pas capable de gagner. Pour les armées<br />
régulières, la violence doit en effet être encadrée par le<br />
droit de la guerre. À l'inverse, les forces irrégulières sont<br />
peu économes de leurs propres soldats et se servent de<br />
leur population civile à la fois comme d'un bouclier et<br />
comme otage. Otage, cette population est soumise au<br />
chantage permanent des insurgés qui la terrorisent ; bouclier,<br />
elle sert à forcer l'adversaire à la faute. Les arsenaux<br />
enterrés sous les écoles comme les postes de commandement<br />
placés sur le toit des hôpitaux combinent ainsi les<br />
dimensions défensives et offensives en assurant une relative<br />
sécurité dans une dialectique meurtrière échappant<br />
au jus in bello. Pouvant accepter des pertes insupportables<br />
et prendre des risques inconsidérés, les forces rebelles<br />
condamnent leurs adversaires à la défensive qui est, au<br />
mieux, le moyen de ne pas perdre, mais qui ne donne<br />
guère d'assurances de vaincre.<br />
Enfin, les buts de guerre des forces en présence ne sont<br />
pas identiques. Comme le constatait Raymond Aron le<br />
Suite de la page 6<br />
plus fort "à la volonté de vaincre, le parti rebelle de ne<br />
pas se laisser éliminer ou exterminer... Il suffit aux rebelles<br />
de ne pas perdre militairement pour gagner politiquement".<br />
Dès lors s'ouvre une guerre d'usure qui<br />
tourne rarement à l'avantage des armées régulières<br />
quand, lassées par des expéditions aussi lointaines que<br />
coûteuses, les opinions publiques imposeront un retrait<br />
sans gloire ni victoire.<br />
Comme l'indiquait l'auteur de "De la guerre", "on ne saurait<br />
introduire un principe modérateur dans la philosophie<br />
de la guerre elle-même sans commettre une absurdité. Les<br />
auteurs des "horreurs actuelles"(discours de Dakar du 12<br />
octobre) et autres rebelles, terroristes et insurgés, pirates<br />
et bandits (des appellations empruntées au vocabulaire<br />
colonial) auront à cœur de démontrer soit l'inhumanité<br />
soit l'irrésolution de leurs adversaires. Entre ces deux<br />
maux, nous ne pouvons aujourd'hui que choisir le second<br />
(l'absurdité de Clausewitz), ce qui n'est pas de bon augure<br />
pour notre nouvel engagement en Afrique subsaharienne.<br />
Par Jean-Jacques Roche, professeur de relations<br />
internationales à Paris II et directeur de l'ISAD<br />
(Le Monde)<br />
Les raisons du refus d’Alger de l’intervention militaire…<br />
Parler cette crise malienne, c’est évoquer ses conséquences<br />
pour les pays du champ comme l’Algérie, la<br />
Mauritanie et le Niger. Le cas Algérien nous interpelle<br />
à juste titre, nous précise un spécialiste. Et pour cause<br />
! Le Mali est en passe devenir la proie de convoitise<br />
des grandes puissances rien que pour la richesse de<br />
notre sous sol.<br />
La création du MNLA par le régime de Nicolas Sarkozy<br />
suite à la chute de Mouammar Khaddafi, a crée une tension<br />
et une peur d’Alger qui voit sa sécurité sérieusement<br />
menacée compte tenue de sa composante ethnique et<br />
communautaire. En réalité, le experts du régime d’Alger<br />
savent ce que peut en courir leur pays, explique notre interlocuteur<br />
puisqu’il y a des cas similaires des Berbères,<br />
des Kabyles et autres. Opter pour une intervention militaire<br />
au nord Mali revient à réveiller des velléités internes<br />
qui sont propres à l’Algérie.<br />
D’ailleurs le Premier Ministre Ouyahiya disait<br />
en ces termes : «Des forces étrangères<br />
menacent la stabilité de l’Algérie».<br />
Création d’Ançar Edine<br />
Pour les spécialistes de la géostratégie, la création d’Ançar<br />
Edine semble-t-il d’Alger ou de son « bon vouloir »<br />
est une manière de contrer les vélléités sécessionnistes<br />
Françaises au nord Mali qui risquent de lui coûter gravement.<br />
« Il n’est pas surprenant du coup de voir au nord<br />
Mali, l’apparition de barbus et mieux, la plupart des chefs<br />
d’AQMI sont Algériens. Allez savoir pour quoi », s’insurge<br />
un ressortissant de Gao.<br />
« La création d’Ançar Edine a sabordé le projet français<br />
d’intervention militaire étrangère pour débarrasser le nord<br />
mali de terroristes et autres djihadistes d’Ançar Edine qui<br />
ne sont autres que des fabrication de nos voisins », martèle<br />
cet autre ressortissant du nord.<br />
A regarder de près, le refus d’Alger s’explique du fait des<br />
conséquences extrêmement grave pour sa sécurité nationale<br />
sans compter ses visées sur els ressources nationales<br />
du nord du mali telles que el pétrole dans le bassin de<br />
Taoudénit sur 650 000 km2 avec les meilleures réserves<br />
de pétrole, de gaz, d’eau de qualité. En clair, la crise du<br />
nord de notre pays se résume à une bataille des puissances<br />
Occidentales, les USA et l’Algérie pour le contrôle totale<br />
de nos richesses. Ce n’est pas surprenant qu’Algériens et<br />
Américains optent d’abord pour el dialogue contrairement<br />
à la France et ses alliés de la CEDEAO, UA qui prônent<br />
mordicus la guerre avec les conséquences directes<br />
pour les populations.<br />
Ce qu’il y a, il faut craindre que le nord du Mali ne devienne<br />
un champ de confrontations qui dépassera le cadre<br />
religieux entre puissances. Dans ce cas, la fanatisme religieux<br />
aura une bouffée d’oxygène entre des adversaires<br />
qui ne se feront aucun cadeau.<br />
Si la France et ses alliés du Burkina Faso, du Nigéria,<br />
ONU, CEDEAO optent pour la guerre, à Alger et à Washington,<br />
les négociations sont privilégiées. Le Mali se<br />
trouve piloté par une machine internationale et son refus<br />
va altérer cette « sympathie ».<br />
MNLA se fond dans Ançar Edine<br />
Il n’est aps surprenant que el MNLA qui n’a aucun argument<br />
valable pour être invité à la table des négociations,<br />
se fonde dans Ançar Edine faisant d’Iyad Ag Aghaly, un<br />
négociateur de premier plan puisque le gros des troupes<br />
du MNLA a rallié l’enfant des Ifhogas qui subit présentement<br />
des pressions sans précédent. Que fera-t-il avec<br />
ses anciens alliés d’AQMI « Il n’est pas surprenant<br />
qu’après la guerre que le MNLA ne revienne sur d’autre<br />
forme », explique un spécialiste. Dans ce méli mélo, le<br />
Mali est devenu un pion de damier. Il faut que nous évitions<br />
une instrumentalisation de notre pays pour des fins<br />
inavouées comme ce fut en Libye récemment.<br />
A nos autorités et aux forces vives de se battre pour nous<br />
éviter un tel guet –apens.<br />
Bokari Dicko<br />
Source : Mali Demain<br />
APA-NOUAKCHOTT (MAURITANIE)<br />
<strong>Un</strong>e quarantaine de maires<br />
mauritaniens attendus<br />
au Sommet Africités à Dakar<br />
<strong>Un</strong>e quarantaine de maires de villes mauritaniennes devront<br />
participer au Sommet Africités, prévu entre le 4 et<br />
le 8 décembre prochain dans la capitale sénégalaise,<br />
Dakar, a appris APA de sources municipales à Nouakchott.<br />
A la tête de cette imposante délégation il y aura<br />
Ahmed Hamza, président de la Communauté urbaine de<br />
Nouakchott qui chapeaute les 9 communes au sein de la<br />
capitale et est épaulé de son adjoint Awa Diallo.<br />
Trois autres maires de communes à Nouakchott, en l’occurrence<br />
celles de Sebkha, de Tevragh Zeina et du Ksar,<br />
respectivement Raby Haidara, Fatimetou Mint Abdelmalek<br />
et Cheikh Ould Gharrabi, prendront également part<br />
au sommet de Dakar. En y assistant, les maires mauritaniens<br />
souhaitent mettre à profit cette rencontre pour nouer<br />
de nouveaux contacts avec leurs pairs et éventuellement<br />
avec des bailleurs de fonds en perspective de partenariats<br />
mutuellement avantageux. Pour combler les défaillances<br />
des communes dues à la faiblesse de leurs ressources humaines<br />
et de leurs capacités managériales et de maîtrise<br />
d'ouvrage limitées, l’Etat mauritanien a initié des contrats<br />
de ville avec les communes en vue de leur permettre d'accéder<br />
aux ressources de bailleurs de fonds sous conditions<br />
d'amélioration de leurs performances.<br />
Cette approche a surtout bénéficié aux communes chefslieux<br />
de régions en dépit de la difficulté qu'éprouve le<br />
personnel municipal à s'approprier et à conserver les<br />
compétences nécessaires pour l'approfondissement des<br />
performances. C’est dans ce cadre que la Communauté<br />
urbaine de Nouakchott (CUN) a conduit de bonnes expériences<br />
avec la ville de Lausanne (Suisse) et la Région<br />
Ile de France (RIF). Avec la première et 15 communes<br />
suisses, la CUN a exécuté différents projets en maîtrise<br />
d'ouvrage direct dans le domaine de l'eau au profit des<br />
quartiers périphériques et des populations pauvres et vulnérables.<br />
Avec la seconde, différents domaines de coopérations<br />
ont été explorés et exécutés avec succès<br />
(équipement des communes, formation professionnelles<br />
des jeunes, lutte contre le VIH/SIDA, la Culture,etc.).<br />
Bernard Cuillé pour la Mauritanie<br />
En cette matinée du 11 novembre, ce n’était pas Bernard<br />
Cuillé le portésien impliqué dans sa commune et passionné<br />
de sport qui était présent, mais bien le Lieutenantcolonel<br />
Bernard Cuillé le militaire, venu ce jour recevoir<br />
la croix du combattant volontaire avec barrette « missions<br />
extérieures ». « Je tiens à préciser que cette décoration<br />
est un titre de guerre » a souligné le Lieutenant-colonel<br />
Marcel Mascetti qui a détaillé les remarquables états de<br />
service de Bernard Cuillé. Appelé au service militaire à<br />
Casablanca, il est volontaire pour les missions extérieures<br />
de paix et rejoint l’escadrille d’ATAR en Mauritanie. Durant<br />
20 <strong>mois</strong> il va effectuer des missions opérationnelles<br />
à hauts risques, sillonnant la Mauritanie, le Mali et même<br />
le Rio de Oro pour le compte de l’Espagne. Il participe<br />
également aux missions liées à la guerre d’Algérie. Durant<br />
son service il va ainsi accomplir 579 heures de vol<br />
opérationnel dont 79 missions de guerre. Plusieurs fois<br />
médaillé et chevalier de la Légion d’Honneur à titre de<br />
guerre cette décoration a une saveur particulière, elle<br />
symbolise son engagement volontaire et surtout son action<br />
en Mauritanie. En ce jour, pour la commémoration<br />
du 11 novembre, un camarade manquait à l’appel. Michel<br />
Pinet, le président de l'Association des anciens combattants,<br />
camarades de combat de Portets. Emporté subitement<br />
loin des siens, son absence va longtemps marquer<br />
les réunions des anciens combattants. <strong>Un</strong> manque à la<br />
hauteur de l’affection qu’il portait au devoir de mémoire.<br />
C’est certainement en pensant à lui et à tous ces combattants<br />
que Madame le maire a pris la parole pour signifier sa désapprobation<br />
avec la décision du sénat d’avoir fixé au 19<br />
mars la date du souvenir de la guerre d’Algérie. <strong>Un</strong>e gageure<br />
pour Marie France Théron car 386 français ont été tués après<br />
les accords d’Evian. <strong>Un</strong> manque de respect selon l’élue pour<br />
qui la date du 5 décembre semblait faire consensus.<br />
N°682 du 14 Novembre 2012
ACTUALITÉ<br />
8<br />
SNES<br />
SALAM<br />
TRANSPORTS<br />
Nouveau<br />
Nouvelle Ligne<br />
Nouakchott-Dakar<br />
et<br />
Dakar-Nouakchott<br />
Départ Nouakchott: tous les<br />
dimanche à 7 heures du matin.<br />
Départ de Dakar: tous les<br />
lundi à 23 heures.<br />
Plaidoyer en faveur des enseignants frappés de mutations imposées<br />
Le Syndicat National de l’Enseignement Secondaire<br />
(SNES) vole au secours de plus de 100 enseignants du<br />
Secondaire, mutés de manière arbitraire par le ministère<br />
de l’Education nationale. Et ce, au moment où, 50 jours<br />
après cette mutation, le ministère s’attache à sa décision,<br />
alors que les enseignants concernés continuent à la rejeter.<br />
Cette décision, prise à la suite d’une année scolaire 2011-<br />
2012 fortement marquées par les mouvements de grève,<br />
a été rejetée à l’unanimité par tous les syndicats des enseignants<br />
du Secondaire. Elle a été également rejetée par<br />
la communauté enseignante dans son ensemble, en plus<br />
du refus des enseignants mutés de s’y plier. Ce qui risque<br />
de priver le Secondaire de plus de 100 des ses enseignants,<br />
déjà en nombres fort insuffisants.<br />
« Et, en plus du préjudice évident qu’elle cause à la bonne<br />
marche du système éducatif, cette décision constitue une<br />
violation inacceptable aux droits syndicaux », souligne le<br />
SNES.<br />
« Cette décision est donc une sanction contre un groupe<br />
de professeurs à cause de leur engagement syndical, surtout<br />
qu’ils avaient tous pris part aux mouvements de<br />
grèves. Et, partant, elle constitue une violation inacceptable<br />
aux principes fondamentaux des libertés syndicales<br />
telles que garanties par la législation mauritanienne et par<br />
les conventions de l’OIT signées par notre pays », tonne<br />
le SNES.<br />
A propos des mutations des fonctionnaires, la loi n° 93-<br />
09 portant statut général des fonctionnaires et agents<br />
contractuels de l’Etat mauritanien qui consacre sa section<br />
3 à cette question, affirme à son article 64 que les affectations<br />
doivent tenir compte des demandes formulées par<br />
les intéressés et de leur situation de famille, fait remarquer<br />
le SNES.<br />
L’article 75 de cette loi évoque le déplacement d’office<br />
avec changement de résidence en tant que sanction disciplinaire<br />
du deuxième groupe, mais les articles 76, 77 et 78<br />
de cette même loi énumèrent un ensemble de conditions<br />
que le ministère d’Etat a tout simplement ignorées lors<br />
des mutations de ces professeurs. Parmi ces conditions, il<br />
est précisé que les sanctions du deuxième groupe ne peuvent<br />
intervenir qu’après consultation du conseil de discipline<br />
compétent, ce dernier devant émettre un avis motivé<br />
sur la sanction qu’il propose. Il est également exigé que<br />
les conditions soient motivées et qu’elles ne peuvent intervenir<br />
qu’après que le fonctionnaire ait été mis à même<br />
de prendre connaissance des pièces de son dossier relatives<br />
à la sanction envisagée à son égard et de présenter<br />
sa défense par écrit, ou oralement. Il doit être informé de<br />
ce droit par l’administration. Le fonctionnaire poursuivi<br />
doit, sauf cas de force majeure, assister à la séance du<br />
conseil de discipline où son cas est examiné. Il peut présenter<br />
devant le conseil de discipline des observations<br />
écrites ou orales, citer des témoins, se faire assister ou se<br />
faire représenter par un ou plusieurs défenseurs de son<br />
choix. Et, s’il ne se juge pas suffisamment éclairé sur les<br />
faits reprochés au fonctionnaire ou sur les circonstances<br />
dans lesquelles ils ont été commis, le conseil de discipline<br />
peut faire procéder à une enquête dont les conclusions lui<br />
seront communiquées. <strong>Un</strong> ensemble de dispositions et de<br />
démarches légales que le ministère d’Etat a contournées,<br />
ce qui fait que les mutations de ces professeurs sont illégales.<br />
<strong>Un</strong>e décision préjudiciable à la bonne marche du système<br />
éducatif<br />
Pour se rendre compte de la gravité du tort causé par cette<br />
décision au système éducatif , une lecture rapide de la<br />
note de service par lesquelles ces professeurs ont été<br />
mutés, la note de service n° 174 du 18/09/2012, s’impose.<br />
Cette note de service n’a fait qu’annoncer la décision mettant<br />
en avant la « nécessité de service » comme prétexte<br />
de ces mutations. Rappelons que les fonctionnaires cherchent<br />
d’habitude à éviter d’être mutés vers les zones les<br />
plus enclavées ou éloignées de Nouakchott, comme les<br />
deux Hodhs, le Guidimagha, le Gorgol, l’Assaba, le<br />
Brakna, le Tagant, l’Adrar et le Tiris Zemour. Mais l’administration<br />
est contrainte de temps à autre de muter des<br />
enseignants contre leur volonté pour nécessité de service<br />
dans ces zones. Généralement, cette mesure concerne les<br />
nouveaux sortants, ou ceux situés au bas du classement<br />
des enseignants établi depuis 2007, suivant des critères<br />
d’affectation et de promotion, adoptés de commun accord<br />
entre les syndicats d’enseignants et le ministère de l’Education.<br />
Il est surprenant de constater que cette note de<br />
service contraint 63 professeurs à quitter ces régions<br />
peu convoitées, d’autant plus que cette même note de<br />
service procède aux mutations de la totalité des professeurs<br />
victimes de ces mutations imposées vers ces régions<br />
et que, dans beaucoup de cas, elle force à la<br />
permutation des professeurs de la même discipline et<br />
du même niveau académique.<br />
MAJORITÉ/OPPOSITION<br />
Suite de la page 5<br />
Dialogue, l’aire du temps<br />
les autres à ces retrouvailles, elles se seraient déroulées<br />
dans de bonnes conditions et les deux parties avaient décidé<br />
de se revoir de nouveau lors d’un autre round de négociation.<br />
En attendant cela, on note tout de même<br />
qu’une rencontre d’une heure et demi est loin de pouvoir<br />
dissipés les malentendus entre les deux parties qui<br />
n’avaient même pas eu le temps de toucher les points essentiels<br />
autour desquels devraient se focaliser leurs<br />
échanges. C'est-à-dire ces points qui fâchent tel que la<br />
vacance du pouvoir, chère à la COD et la bonne marche<br />
des institutions démocratiques défendue par la majorité.<br />
Vont-ils réussir à garder le cap du dialogue Difficile à<br />
dire. Chacun des deux camps à sa propre agenda et à ses<br />
propres objectifs afin d’imposer sa vision et pour défendre,<br />
bec et ongles, les siens. <strong>Un</strong> constat d’autant vrai<br />
qu’au sein de notre classe politique, on ignore royalement<br />
la culture du compromis et on ne connait que celle, très<br />
réductrice, de défaite ou de victoire. Exactement comme<br />
les champions de la lutte traditionnelle…<br />
Surtout que l’on ne connait pas les motifs profonds de<br />
chaque camp. Est-ce qu’il s’agit de gagner du temps, pour<br />
les uns ; ou de vouloir profiter d’un moment de flottement<br />
et de faiblesse pour les autres <br />
<strong>Un</strong>e chose demeure cependant sûre : le pays commence<br />
de se lasser de la situation de confusion actuelle et toutes<br />
les options restent ouvertes. Y compris les plus négatives.<br />
Mohamed Mahmoud Ould Targui<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012
9 SPORT<br />
FOOTBALL<br />
Les Mourabitoune à Conakry<br />
Finalement, les Mourabitoune se rendent à Conakry du<br />
14 au 16 novembre, pour livrer une rencontre amicale<br />
face au Silly national de Guinée. <strong>Un</strong>e rencontre par défaut<br />
après le faux bond des Aigles du Mali qui ont désisté au<br />
dernier moment laissant le champ libre aux Aiglons pour<br />
croiser les Mourabitoune. De quoi irriter les responsables<br />
nationaux du football qui ont décidé tout simplement<br />
d’annuler le déplacement de Bamako.<br />
Le onze national avec un contingent de 20 joueurs, a repris,<br />
depuis le 06 novembre, leur séance d’entrainement<br />
entrecoupé par les rencontres de la première division, au<br />
stade olympique de Nouakchott, en perspective de la<br />
manche aller des éliminatoires des championnats<br />
d’Afrique des Nationaux(CHAN) réservés aux locaux.<br />
La confrontation face au Liberia, devant se dérouler le 1<br />
er ou 2 décembre, approche à grands pas, alors que les<br />
Mourabitoune ont du mal à trouver un bon sparring partner.<br />
Jusque là, les Mourabitoune n’ont pu en découdre<br />
qu’avec des centres de formation ou de clubs de première<br />
division sénégalaise, lors de la deuxième phase de leur<br />
préparation du coté de M’Bour (Sénégal), après une première<br />
session de préparation entamée à Nouakchott, suite<br />
à une série de reports. Cette équipe repose sur l'ossature<br />
du Horoya AC l'équipe championne de Guinée. Le Silly<br />
a au moins un <strong>mois</strong> de préparation.<br />
Le prochain adversaire est la sierra leone a conakry le 2<br />
décembre a conakry.<br />
A noter que lors des éliminatoires de la CHAN: 2009, le<br />
"syli national" avait barré la route du second tour à la<br />
Mauritanie. Après un nul de 2 buts partout à Nouakchott,<br />
la sélection nationale coachée par Alain Moizan avait fait<br />
jeu égal sur un score de 1 but partout, lors de la manche<br />
retour dans la capitale guinéenne.<br />
Liste de joueurs convoqués<br />
ASC Tevragh-Zeina : Souleymane Diallo – Sy Mamadou<br />
Ibrahima dit Thiék- Bocar Coulibaly – Yacoub Deyna BA<br />
– Ely cheikh Voulany- Samba Abdellahi<br />
FC NDB: Yacoub Fall – Ahmed Djibi Samb – Taghiyoulah<br />
Denna- El Mamy Traoré<br />
ASAC CONCORDE : Keita Mohamed- Mohamed<br />
Idrissa Wade- Abdellahi Boubacar Niass-Moussa Bakayoko-,Abdoulaye<br />
Silèye Guèye-Ismaël Diakité-Mamadou<br />
Niass.<br />
ACS Ksar:Babacar Touré-<br />
ASC TIJIKJA: Cheikhany Varajou<br />
ASC CANSADO: Saadbouh Abdelkader<br />
ATP WORLD TOUR FINALS<br />
La récompense<br />
intime de Federer<br />
Plus que sa défaite en finale du Masters, Roger Federer<br />
retient de son année 2012 son excellent niveau de jeu. Il<br />
l'a réveillé à Londres et cela lui suffit.<br />
Vous n'arracherez pas à Roger Federer le moindre aveu<br />
sur une quelconque déception après sa défaite contre<br />
Novak Djokovic en finale du Masters (7-6, 7-5). En dehors<br />
de son "body language" sur la balle de match du<br />
Serbe, quand il a baissé la tête et rentré les épaules en<br />
constatant que sa chance était partie, le Suisse a traversé<br />
la fin de soirée londonienne en ne laissait derrière lui que<br />
des ondes positives, dès le discours de la remise du trophée.<br />
Et s'il a prononcé une fois le mot "regret" dans sa<br />
conférence de presse, ce fut pour immédiatement en limiter<br />
la portée. "Le petit regret, c'est peut-être d'avoir mené<br />
dans chacun des deux sets (3-0 au premier, 5-3 puis 5-4<br />
au second), a dit le numéro deux mondial. Mais bon, c'est<br />
à la fin qu'il faut être là. Je n'ai pas su franchir la ligne<br />
d'arrivée. Je suis en paix avec la façon dont j'ai joué.<br />
C'était un match agréable à faire. Il y a avait de l'intensité,<br />
une belle atmosphère. On peut prendre du plaisir à un<br />
match comme celui de ce soir, malgré la défaite." Roger<br />
Federer est clairement sorti de sa finale contre le numéro<br />
un mondial avec la satisfaction du travail accompli, au<br />
lendemain d'une superbe demi-finale face à Andy Murray.<br />
A 31 ans, Federer a passé l'âge de la quête compulsive<br />
du trophée, et il est clair que la recherche de<br />
sensations purement tennistiques est devenue le moteur<br />
de sa carrière. "J'ai retrouvé un bon niveau cette semaine.<br />
C'était moins le cas à Bâle et Shanghaï, a-t-il expliqué.<br />
Rassemblés par Saydou Nourou T.<br />
N°682 du 14 Novembre 2012
ÉCONOMIES<br />
10<br />
PÉTROLE<br />
La soif de pétrole de la planète va continuer à augmenter<br />
La demande pétrolière mondiale et les prix de l'or noir<br />
vont continuer à grimper dans les décennies qui viennent,<br />
portés par la consommation liée aux transports, a prédit<br />
lundi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).<br />
La demande de brut va augmenter de 14% d'ici 2035 pour<br />
atteindre 99,7 millions de barils par jour (mbj), indique<br />
l'AIE dans son World Energy Outlook, sa grande étude<br />
prospective annuelle. Cela dépasse de 700.000 barils ce<br />
qu'elle anticipait un an plus tôt.<br />
L'AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs,<br />
table aussi sur un prix moyen du baril de brut autour de<br />
125 dollars le baril en 2035 (en dollars constants), contre<br />
environ 107 dollars cette année, alors qu'elle prédisait l'an<br />
dernier un prix du baril de 120 dollars à cet horizon.<br />
"La croissance de la consommation de pétrole dans les<br />
pays émergents, particulièrement celle liée aux transports<br />
en Chine, en Inde et au Moyen-Orient, va plus que compenser<br />
la réduction de la demande dans l'OCDE, faisant<br />
monter nettement l'usage du pétrole", justifie l'AIE, bras<br />
énergétique de l'Organisation de coopération et de développement<br />
économiques.<br />
Le transport "représente déjà plus de la moitié de la<br />
consommation pétrolière mondiale, et cette part va s'accroître<br />
alors que le parc automobile doublera à 1,7 milliard<br />
de voitures, et que la demande liée au fret (transport<br />
de marchandise) routier augmente rapidement", ajoute-telle.<br />
Le fret routier représentera à lui seul 40% de la<br />
hausse de la demande d'ici 2035, car la consommation de<br />
carburants liée aux camions (essentiellement du gazole)<br />
augmente bien plus rapidement que celle liée aux voitures,<br />
notamment parce qu'ils sont moins soumis à des<br />
mesures d'économie d'énergie.<br />
Du côté de la production d'or noir, l'AIE estime que la<br />
part des pays hors Opep (Organisation des pays exportateurs<br />
de pétrole) va aller en augmentant durant la décennie<br />
en cours, mais prévient que le poids du cartel se<br />
renforcera ensuite à nouveau.<br />
La production non-Opep devrait atteindre un plateau autour<br />
de 53 mbj après 2015 (contre moins de 49 mbj en<br />
2011), sous l'effet de l'essor de la production de pétrole<br />
non conventionnel en Amérique du Nord (pétrole "compact"<br />
aux Etats-<strong>Un</strong>is, sables bitumineux canadiens), un<br />
bond des condensats (pétrole associé au gaz naturel), et la<br />
montée en puissance de la production au large du Brésil.<br />
ITALIE<br />
Justice demande le renvoi des agences Standard and Poor's et Fitch<br />
Le parquet de Trani a demandé lundi le renvoi en<br />
justice de dirigeants et analystes des agences de notation<br />
Standard and Poor's et Fitch, au terme d'une<br />
enquête pour manipulation de marché lors de la dégradation<br />
de la note de l'endettement de l'Italie.<br />
Le parquet de cette petite ville des Pouilles (sud)<br />
estime que doivent être jugés Deven Sharma, président<br />
de SP Financial Service entre 2007 et 2011,<br />
le directeur opérationnel du rating chez Fitch,<br />
David Michael Willmoth Riley, et cinq dirigeants<br />
des deux agences de notation (quatre pour SP, un<br />
pour Fitch).<br />
La requête du parquet de Trani devra maintenant<br />
être examinée par un juge des audiences préliminaires,<br />
une étape qui peut durer plusieurs <strong>mois</strong>, à l'issue<br />
de laquelle ce magistrat décidera, ou pas, de l'ouverture<br />
d'un procès contre les deux agences.<br />
Le parquet de Trani avait ouvert fin 2010 une enquête<br />
pour manipulation de marché à la suite d'une plainte déposée<br />
par des associations de consommateurs contre un<br />
rapport de Moody's, datant de mai 2010. Ce document<br />
avait eu un effet négatif sur les cours de Bourse des<br />
banques italiennes.<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012<br />
Ce plateau (phase de stagnation de la production) durera<br />
jusque vers 2025, après quoi elle retombera autour de 50<br />
mbj. Parallèlement, le poids de l'Opep dans la production<br />
mondiale, actuellement autour de 42%, remontera autour<br />
de 50% vers 2035, prévoit l'AIE.<br />
L'AIE dit prévoir une augmentation de la demande de gaz<br />
"quels que soient les scénarios utilisés", mais son usage<br />
variera fortement selon les régions. En Amérique du<br />
Nord, l'extraction du gaz de schiste a fait chuter les prix<br />
du gaz naturel. Résultat, il se substitue au charbon dans la<br />
production d'électricité, et pourrait devenir la première<br />
source d'énergie aux Etats-<strong>Un</strong>is, devant le pétrole, vers<br />
2030. L'avenir du charbon est très incertain, car il dépendra<br />
des choix énergétiques en Asie, et de sa compétitivité<br />
par rapport aux autres sources d'énergies dans la production<br />
d'électricité.<br />
Les énergies renouvelables (surtout le solaire) devraient<br />
de leur côté se développer à un rythme soutenu et assurer<br />
près du tiers de la production d'électricité en 2035, tandis<br />
que l'agence a révisé à la baisse ses prévisions de croissance<br />
pour l'énergie nucléaire, freinée par la catastrophe<br />
de Fukushima.<br />
Enfin, l'AIE reste inquiète concernant l'impact de l'énergie<br />
sur le climat, répétant que "l'objectif de limiter le réchauffement<br />
de la planète à 2°C devient plus difficile et<br />
coûteux à atteindre année après année", mais que des mesures<br />
rapides permettraient de retarder de quelques années<br />
le point de non-retour.<br />
Toutefois, le parquet de Trani a indiqué lundi avoir classé<br />
sans suite les poursuites initiées contre Moody's.<br />
L'enquête avait ensuite été élargie à Standard and Poor's<br />
après la publication de communiqués sur l'Italie au printemps<br />
et pendant l'été 2011, le parquet estimant qu'ils<br />
contenaient des jugements infondés sur la péninsule ayant<br />
eu un effet négatif sur les marchés. L'agence Fitch était<br />
aussi entrée dans le collimateur de la justice en janvier<br />
2012 pour des raisons semblables.<br />
BUDGET DE LA SÉCU 2013<br />
Danger pour le gouvernement<br />
Traditionnellement<br />
le vote<br />
du budget est<br />
le critère déterminant<br />
d'appartenance<br />
à la<br />
majorité et un<br />
vote contre<br />
pourrait consacrer<br />
le basculement<br />
du<br />
Front de gauche dans l'opposition. Attention, journée<br />
piège pour le gouvernement. François Hollande et Jean-<br />
Marc Ayrault vont être aux aguets et attendre avec anxiété<br />
la décision des sénateurs. Car ce lundi, c'est le budget de<br />
la sécurité sociale qui va être examiné. Et d'après les derniers<br />
décomptes, il devrait être rejeté par une majorité de<br />
circonstance droite-PCF.<br />
Les sénateurs communistes ont fait rejeter la proposition<br />
de loi PS sur l'énergie puis le projet de loi de programmation<br />
budgétaire 2012-2017. Et il devrait en être de même<br />
pour le Projet de loi de Financement de la Sécurité sociale<br />
2013 (PLFSS). Sans les 20 voix du groupe communiste<br />
(le CRC), les socialistes n'ont pas de majorité de gauche.<br />
Les élus du Front de gauche ont été reçus mardi par les<br />
ministres de la Santé Marisol Touraine et du Budget Jérôme<br />
Cahuzac puis jeudi par le Premier ministre Jean-<br />
Marc Ayrault jeudi sans que la situation ne se débloque.<br />
Ils réclament notamment le retrait de l'article 16 du<br />
PLFSS qui crée une nouvelle taxe sur les retraites et ils<br />
jugent insuffisante l'évolution des dépenses consacrées à<br />
l'hôpital. Ils ont voté contre le 30 octobre lors de l'adoption<br />
du texte en première lecture à l'Assemblée nationale,<br />
où le PS a la majorité à lui seul. "Trop peu des avancées<br />
portées à l'unisson par les groupes de gauche du Sénat<br />
lors du débat du PLFSS 2012 se retrouvent dans le projet<br />
de cette année", déplore le CRC. Le Sénat de gauche<br />
avait sous Sarkozy voté un contre-budget ensuite détricoté<br />
par l'Assemblée nationale alors à majorité de droite.<br />
POUR MONTEBOURG<br />
Gouvernement Fillon est<br />
responsable des difficultés d'Alcatel<br />
Pour Arnaud Montebourg, les décisions prises par l'ancien<br />
gouvernement sur les télécoms ont directement destabilisé<br />
Alcatel et les opérateurs. Il remet en cause<br />
l'attribution de la quatrième licence de téléphonie mobile<br />
à Free et promet des mesures pour "rééquilibrer la situation".<br />
Le ministre du Redressement productif Arnaud<br />
Montebourg accuse ses prédécesseurs d'avoir destabilisé<br />
le constructeur d'équipements télécoms franco-américain<br />
Alcatel, dans un entretien à l'hebdomadaire économique<br />
L'Usine nouvelle, diffusé lundi.<br />
Dénonçant "les décisions très graves (...) prises sur le secteur<br />
de la téléphonie" par l'ancien gouvernement de<br />
droite, M. Montebourg affirme qu'on "a destabilisé les<br />
opérateurs en place et placé Alcatel dans une situation de<br />
grande difficulté pour mettre en selle (les chinois) Huawei<br />
et ZTE".<br />
"La course au low-cost avec l'arrivée de Free a eu des<br />
conséquences sur les opérateurs, sur la sous-traitance, sur<br />
les fournisseurs", relève le ministre. "Et la situation d'Alcatel<br />
s'est aggravée: -40% sur un an en France. On ne<br />
peut le nier", fait valoir M. Montebourg.<br />
"Dans la téléphonie, nos prédécesseurs nous ont laissé un<br />
capharnaüm", ajoute-t-il, en évoquant "les destructions<br />
d'emploi dans la sous-traitance, la précarisation des travailleurs<br />
chez Free, les délocalisations accélérées dans<br />
les centres d'appels", ainsi que les difficultés d'Alcatel.
11<br />
INTERNATIONALES<br />
SYRIE<br />
Combats à Damas, l'opposition reconnue par les pays du Golfe GRANDE-BRETAGNE<br />
Des combats meurtriers opposaient mardi insurgés et soldats<br />
à Damas et dans sa banlieue, au moment où la nouvelle<br />
coalition de l'opposition a obtenu une<br />
reconnaissance des pays du Golfe et le soutien de la Ligue<br />
arabe.<br />
Au lendemain de la formation de cette entité, qui doit à<br />
terme nommer un gouvernement provisoire, seules les<br />
monarchies du Golfe, à la pointe du soutien à la rébellion,<br />
l'ont formellement reconnue comme "représentant légitime<br />
du peuple syrien", la Ligue arabe et la France se<br />
contentant de lui apporter leur soutien.<br />
L'organisation panarabe l'a qualifiée de "principal interlocuteur"<br />
et de "représentant légitime de l'opposition", une<br />
reconnaissance prudente qui vise à satisfaire tous ses<br />
membres.<br />
Certains de ses membres soutiennent l'opposition à Bachar<br />
al-Assad, comme le Qatar parrain des discussions à<br />
Doha sur l'unification de ses rangs et qui arme et finance<br />
la rébellion, tandis que d'autres, comme l'Irak et l'Algérie,<br />
ont fait part de leurs réserves sur cette reconnaissance.<br />
Alors que plusieurs composantes de l'opposition, jusqu'ici<br />
réticentes à rejoindre les rangs du Conseil national syrien<br />
(CNS), ont rejoint la Coalition, la Ligue a appelé les derniers<br />
opposants hors de cette entité à leur emboîter le pas.<br />
Paris va également "soutenir" la Coalition, a déclaré le<br />
ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius<br />
à l'issue d'une rencontre au Caire avec son chef Ahmad<br />
Moaz Al-Khatib, et George Sabra, chef du CNS, principale<br />
composante de la nouvelle formation.<br />
S'il ne s'est pas prononcé sur une reconnaissance formelle,<br />
il a souligné que Paris avait "toujours été à l'avant-garde"<br />
dans son soutien à l'opposition qui venait de "franchir une<br />
étape très importante".<br />
Sans surprise, Washington et Londres qui ont multiplié<br />
les appels à l'union de l'opposition, lui avaient promis dès<br />
lundi leur soutien, tandis que Moscou, grand allié de<br />
Damas, réitérait son appel à privilégier le dialogue avec<br />
M. Assad, une option déjà rejetée par les opposants qui<br />
exigent le départ du chef d'Etat.<br />
Premiers à reconnaître la nouvelle "Coalition nationale<br />
syrienne des forces de l'opposition et de la révolution",<br />
les six membres du Conseil de coopération du Golfe<br />
(CCG, Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Emirats arabes<br />
unis, Bahreïn et Oman) ont exprimé "l'espoir que cette<br />
(entité) soit un pas en avant vers un rapide transfert du<br />
pouvoir". Sur le terrain, de nouveaux combats meurtriers<br />
entre soldats et rebelles ensanglantaient Damas et sa<br />
proche banlieue, pilonnée par l'artillerie du régime.<br />
Dix soldats ont ainsi péri dans la Ghouta, la campagne<br />
qui borde Damas à l'ouest, selon une ONG syrienne, tandis<br />
que le quotidien du parti au pouvoir Al-Baas affirmait<br />
que les troupes avaient chassé les "terroristes", terme par<br />
lequel Damas désigne les rebelles, de Harasta, dans la<br />
banlieue nord-est.<br />
D'autres affrontements et des raids aériens ont frappé<br />
Rass al-Aïn, dans le nord-est kurde du pays, où les insurgés<br />
ont récemment pris un poste-frontière vers la Turquie,<br />
a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme<br />
(OSDH).<br />
En outre, le gouverneur de la province de Raqa (nord) a<br />
été grièvement blessé dans un attentat qui a coûté la vie<br />
à deux autres personnes, selon la même source.<br />
Selon un premier bilan de l'ONG, 27 personnes, dont 11<br />
soldats ont péri mardi, au lendemain de la mort de 151<br />
personnes dans des violences en Syrie, en proie depuis<br />
mars 2011 à une révolte populaire devenue conflit armé<br />
qui a fait plus de 37.000 morts, selon l'OSDH.<br />
RUSSIE<br />
<strong>Un</strong> physicien, condamné en 2004 pour espionnage, va être libéré<br />
<strong>Un</strong> tribunal russe a ordonné la libération conditionnelle<br />
du physicien Valentin Danilov, condamné en 2004 à 14<br />
ans de camp pour espionnage au profit de la Chine, une<br />
peine qui avait ensuite été réduite d'un an en appel, a rapporté<br />
mardi l'agence officielle Itar-Tass.<br />
Selon la porte-parole du tribunal de Krasnoïarsk (Sibérie<br />
occidentale), Maria Fomouchina, citée par l'agence, M.<br />
Danilov doit être libéré d'ici 10 jours.<br />
Arrêté en 2001, M. Danilov, qui était directeur du centre<br />
de physique thermique de l'<strong>Un</strong>iversité de Krasnoïarsk,<br />
avait été accusé d'avoir transféré des secrets d'Etat concernant<br />
des technologies satellites à la Chine. Il avait été acquitté<br />
en 2003 après un procès très médiatisé avant de<br />
voir ce jugement cassé par la Cour Suprême et d'être<br />
condamné en 2004 à 14 ans de camp à régime sévère.<br />
Scientifiques et défenseurs des droits de l'homme<br />
avaient alors vivement dénoncé cette condamnation,<br />
soulignant que les informations transmises avaient déjà<br />
été déclassifiées.<br />
Plusieurs experts avaient été au début des années 2000<br />
accusés d'espionnage par les services de sécurité (FSB,<br />
ex-KGB) et condamnés.<br />
Le chercheur Igor Soutiaguine, libéré dans le cadre<br />
d'échange entre Moscou et Washington en 2010, avait lui<br />
aussi été condamné pour espionnage en 2004 à 15 années<br />
de camp à régime sévère. Il avait été reconnu coupable<br />
d'avoir transmis des informations secrètes sur le nucléaire<br />
russe à une société britannique de conseil qui servait de<br />
couverture à la CIA.<br />
En juin 2012, deux scientifiques russes de Saint-Pétersbourg<br />
(nord-ouest) ont été condamnés à douze et douze<br />
ans et demi de prison pour avoir livré à la Chine des informations<br />
secrètes sur des missiles de dernière génération<br />
Boulava.<br />
L’islamiste<br />
Abou Qatada libéré de prison<br />
L ' i s l a m i s t e<br />
Abou Qatada a<br />
quitté mardi<br />
matin la prison<br />
de haute sécurité<br />
de Long<br />
Lartin (centre),<br />
sur décision de<br />
la justice britannique<br />
qui lui<br />
avait accordé la veille une libération conditionnelle.<br />
Le prédicateur radical, que le Royaume-<strong>Un</strong>i tente d'extrader<br />
depuis dix ans vers la Jordanie où il doit être rejugé<br />
pour préparation d'attentats, est sorti peu après<br />
11H00 GMT de l'établissement pénitentiaire dans un<br />
fourgon noir, selon des images diffusées par les télévisions<br />
britanniques.<br />
AFGHANISTAN<br />
Des roquettes<br />
tirées sur Kaboul, un mort<br />
Plusieurs roquettes ont été tirées mardi matin sur Kaboul,<br />
faisant un mort et deux blessés, le jour du onzième anniversaire<br />
du retrait des talibans de la capitale afghane.<br />
L'attaque a été revendiquée par des talibans sur l'un de<br />
leurs sites internet. "Des moudjahidines (combattants) ont<br />
visé le palais présidentiel et l'aéroport de Kaboul ce<br />
matin", ont-ils écrit.<br />
Quatre roquettes ont été tirées, dont deux ont touché le sol<br />
près de l'aéroport de Kaboul, sans faire de victimes.<br />
<strong>Un</strong>e troisième roquette a atterri à proximité d'une chaîne<br />
de télévision en pachtoune, Shamshad TV, d'après Mohammad<br />
Ayoub Salangi, le chef de la police de Kaboul.<br />
"Mais malheureusement, la quatrième est tombée sur le<br />
District 9 (à environ 1 ou 2 km du palais présidentiel) et<br />
a heurté une voiture, blessant trois civils et en tuant un",<br />
a indiqué la police de Kaboul dans un communiqué.<br />
M. Salangi avait précédemment indiqué que trois passants<br />
"qui marchaient près d'abattoirs" "avaient été touchés<br />
par des éclats", l'un d'entre eux mortellement.<br />
<strong>Un</strong>e dernière roquette, non explosée, a été retrouvée, avec<br />
le téléphone qui devait servir de détonateur, a déclaré à<br />
l'AFP le chef de la police de Kaboul.<br />
Les tirs de roquette - notoirement imprécis - sur Kaboul<br />
sont peu fréquents. Cette année, trois attaques majeures<br />
ont secoué la capitale afghane. La première, coordonnée,<br />
sur la zone verte, où se trouvent les ambassades et le<br />
quartier général de l'Otan, avait fait des dizaines de morts,<br />
la plupart du côté des assaillants, au terme de 17 heures<br />
de combat. Le 13 novembre 2001, les talibans, arrivés au<br />
pouvoir en 1996, abandonnaient Kaboul, où entrait l'Alliance<br />
du Nord, qui regroupait les hommes de plusieurs<br />
seigneurs de guerre du nord du pays. Cette force d'opposition<br />
était alors fortement aidée par les troupes de l'Otan<br />
venues traquer Oussama ben Laden après les attentats du<br />
11 septembre 2001 et faire tomber le régime taliban qui<br />
le protégeait. Après onze années de combat, et malgré des<br />
milliers de milliards de dollars engloutis et jusqu'à<br />
130.000 soldats étrangers mobilisés - encore plus de<br />
100.000 hommes aujourd'hui -, la rébellion menée par les<br />
talibans n'a jamais pu être défaite.<br />
Elle est notamment très active dans le sud et l'est du pays,<br />
où le régime ne contrôle que les principales villes. L'essentiel<br />
des troupes de l'Otan se retirera du pays d'ici la<br />
fin 2014. Les craintes sont fortes qu'une nouvelle guerre<br />
civile agite le pays, qui depuis l'invasion soviétique fin<br />
1979 n'a jamais connu la paix.<br />
N° 682 du 14 Novembre 2012
DERNIÈRE<br />
12<br />
MAURICHRONIQUE<br />
Maurichronique : En attendant les ouvertures…<br />
Il est guéri, mon président, Louange à l’Immense.<br />
Je reprends. Tout d’abord, je me réjouis de tous ces<br />
appels téléphoniques et bien présidentiels que le<br />
président ne cesse de faire, chaque jour. C’est vrai,<br />
je suis un peu déçue, moi qui n’ai reçu, aucun<br />
appel présidentiel.<br />
Mais, il faut dire que je comprends un peu pourquoi,<br />
il ne m’appelle pas. Il sait très bien, sachant qu’il est<br />
revigoré, que je vais le quémander. Et, quémander<br />
un convalescent est vraiment déconseillé, même s’il<br />
fait quelques kilomètres de footing, par jour.<br />
N’empêche ! Je ne fléchirai pas. J’insiste, pourvu<br />
qu’il lise ces lignes, quelque part, sur la toile. Moi,<br />
mon président je veux, tout simplement, vulgairement,<br />
que tu me cèdes la voiture. Tu me la donnes.<br />
Voilà. Tu vois de quelle voiture je parle Je sais que<br />
tu essaies de ne pas comprendre. On t’interdit, semble-t-il,<br />
l’effort de réfléchir.<br />
Mais, je vais essayer d’être intelligible. La voiture<br />
dont je parle est percée. <strong>Un</strong>e voiture percée, par un<br />
trou longitudinal, rectiligne, qui traverse, au niveau<br />
de la même hauteur, à la fois, l’arrière du véhicule,<br />
le siège arrière, le second et le premier siège. Le tien,<br />
mon président.<br />
Je ne cherche pas à être ministre à la place de l’un<br />
des ministres hésitants, pendant l’épreuve que tu as<br />
subie. Je ne suis pas ministre. Donc, je n’ai hésité<br />
aucun un instant, durant ta maladie. Ma foi est restée<br />
intacte. Mes croyances aussi. Je cherche à être<br />
propriétaire d’une voiture perforée. Les ministres,<br />
elles les préfèrent, mais performantes.<br />
Cette voiture-là, je la veux. Je te promets que je ne<br />
vais pas boucher ses trous. Et si, un jour l’idée de<br />
boucher les trous allait me caresser, je te demanderais<br />
conseil, afin de savoir le plus apte des mécaniciens,<br />
‘’boucheurs de trous’’, en ville. Je le<br />
consulterai, celui-là, même s’il est un ministre en<br />
service. Même s’il est un respectable général.<br />
Ne demande surtout pas pourquoi je tiens à cette<br />
voiture et non pas une autre du parc, bien garni,<br />
de la République. C’est, peut-être, une lubie. <strong>Un</strong><br />
caprice emprunté à l’enfance. <strong>Un</strong> rêve inassouvi,<br />
mon président.<br />
Je sais que les présidents, en général- je parle bien<br />
entendu, des présidents bien portants, les convalescents,<br />
il faut dire que je n’en sais pas grand-chose -<br />
portent peu d’intérêt à l’usage que font autrui de<br />
leurs présents.<br />
Je ne la conduirai pas. Pour te prouver ma bonne foi,<br />
je pourrais la récupérer, sans pneus, sans moteur,<br />
sans portières, sans vitres, sans aucun mécanisme<br />
utile ou utilisable. Même le châssis, et tous les autres<br />
organes tu pourrais les récupérer, mon président. Je<br />
me contenterai, bienveillamment, des ces trous. Ces<br />
ouvertures faites, par erreur, par l’un des vos vaillants<br />
hommes armées. C’est tout ce que je veux.<br />
Mouna Mint Ennas<br />
N° 681 du 07 Novembre 2012