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20<br />

Cette <strong>att</strong>itude du Président ATT frise la démagogie et montre bien qu'il souffre d'aboulie.<br />

b/ L'Affaire des motos de la Police<br />

En 1995 l'État contracte un prêt bancaire de plus de 2,5 milliards de F CFA pour l'acquisition de 2000<br />

motos Yamaya 100 et MAT 80. Ces engins ont été vendus à crédit aux policiers et le remboursement<br />

du prêt devrait s'échelonner sur une période de quatre ans. Tout se passe bien au début avec un<br />

recouvrement de plus d'un milliard environ. Ce n'est que plus tard que les policiers dénoncèrent « des<br />

irrégularités » qui, selon eux, ont entaché la procédure d'<strong>att</strong>ribution du marché des motos à leur<br />

créancier.<br />

Le 6 juillet 2005, la Direction Générale de la Police ordonna la reprise du remboursement suite à une<br />

décision prise en Conseil des Ministres. Mais après protestations de la section syndicale de la Police<br />

contre la reprise du remboursement des motos, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection<br />

Civile a décidé, sur ordre du Président de la République, de surseoir momentanément au payement<br />

des dettes.<br />

Cette reculade des pouvoirs publics, qui crée un précédent, était prévisible. Connaissant la frilosité du<br />

régime face à tout mouvement syndical et ayant un accès direct au Président de la République, la<br />

section syndicale de la Police n'a pas hésité à vouloir prendre en otage le sommet AfriqueFrance et<br />

déclencher une grève générale suivie d'action (l'éclat si les autorités de la Police persistaient dans leur<br />

décision.<br />

Cette affaire des motos de la Police dévoile un manque d'autorité dont les policiers débiteurs ont tiré<br />

profit après s'être engagés volontairement à payer leurs dettes.<br />

Ces différentes affaires témoignent éloquemment de l'effritement de l'autorité de l'État. Pour preuve, les<br />

Ministres ne sont plus prompts à exécuter les engagements pris par le chef de l'État dont le régime a<br />

<strong>att</strong>eint les limites de lu crise de confiance et du discrédit.<br />

C/ L'évaluation trimestrielle de l'action gouvernementale ou la politique de l'autosatisfaction<br />

L'évaluation trimestrielle de l'action gouvernementale est<br />

l'un des moyens de propagande du régime ATT. En effet, à<br />

défaut d'un véritable programme d'actions<br />

78<br />

gouvernementales, le régime ATT se contente d'une 79<br />

évaluation du nombre de lois, de décrets et de communications écrites approuvés par le Conseil des<br />

Ministres. Cet exercice d'autosatisfaction cache bien des carences, et l'inactivité de certains ministres.<br />

Comment apprécier l'efficacité, l'impact de la politique gouvernementale par le nombre de textes de loi,<br />

de décrets et l'augmentation de la masse salariale<br />

L'évaluation de l'action gouvernementale montre bien que le régime ATT ne fait pas de différence entre<br />

approuver les textes et les traduire dans les faits ou en réalités socioéconomiques quantifiables.<br />

Malgré l'augmentation de la masse salariale, dont le pouvoir se glorifie, le salaire du fonctionnaire<br />

malien, qui demeure l'un des plus bas de la sous-région, est insuffisant compte tenu du coup de la vie :<br />

le sac de riz, le kilo de viande, le sucre coûtent plus cher et le Mali continue d'importer du riz en dépit<br />

de l'existence de l'office du Niger et de la vocation agro-pastorale de notre pays.<br />

Les bons points <strong>att</strong>ribués aux différents ministères dans cette évaluation jurent cependant avec la<br />

réalité. En effet, si l'évaluation de l'action gouvernementale était pertinente, sincère, voire honnête,<br />

notre pays ne serait pas classé au<br />

80<br />

174ème rang sur 177 pays classés par le PNUD en matière de développement.<br />

Par ailleurs, on remarque, suite à une enquête menée par le bi-hebdomadaire Le Reflet auprès de<br />

1200 ménages dans toutes les régions administratives du pays, que 3 ménages sur<br />

5 pensent négativement que le Gouvernement crée un environnement favorable au développement du<br />

secteur privé et que l'<strong>att</strong>ribution des marchés publics se fait de façon arbitraire dans 80% des cas.<br />

Selon la même étude 79% des enquêtés affirment que les crimes économiques sont les obstacles pour<br />

la conduite des affaires au Mali et 90% des enquêtés avouent que le système fiscal est partial.

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