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Cette <strong>att</strong>itude du Président ATT frise la démagogie et montre bien qu'il souffre d'aboulie.<br />
b/ L'Affaire des motos de la Police<br />
En 1995 l'État contracte un prêt bancaire de plus de 2,5 milliards de F CFA pour l'acquisition de 2000<br />
motos Yamaya 100 et MAT 80. Ces engins ont été vendus à crédit aux policiers et le remboursement<br />
du prêt devrait s'échelonner sur une période de quatre ans. Tout se passe bien au début avec un<br />
recouvrement de plus d'un milliard environ. Ce n'est que plus tard que les policiers dénoncèrent « des<br />
irrégularités » qui, selon eux, ont entaché la procédure d'<strong>att</strong>ribution du marché des motos à leur<br />
créancier.<br />
Le 6 juillet 2005, la Direction Générale de la Police ordonna la reprise du remboursement suite à une<br />
décision prise en Conseil des Ministres. Mais après protestations de la section syndicale de la Police<br />
contre la reprise du remboursement des motos, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection<br />
Civile a décidé, sur ordre du Président de la République, de surseoir momentanément au payement<br />
des dettes.<br />
Cette reculade des pouvoirs publics, qui crée un précédent, était prévisible. Connaissant la frilosité du<br />
régime face à tout mouvement syndical et ayant un accès direct au Président de la République, la<br />
section syndicale de la Police n'a pas hésité à vouloir prendre en otage le sommet AfriqueFrance et<br />
déclencher une grève générale suivie d'action (l'éclat si les autorités de la Police persistaient dans leur<br />
décision.<br />
Cette affaire des motos de la Police dévoile un manque d'autorité dont les policiers débiteurs ont tiré<br />
profit après s'être engagés volontairement à payer leurs dettes.<br />
Ces différentes affaires témoignent éloquemment de l'effritement de l'autorité de l'État. Pour preuve, les<br />
Ministres ne sont plus prompts à exécuter les engagements pris par le chef de l'État dont le régime a<br />
<strong>att</strong>eint les limites de lu crise de confiance et du discrédit.<br />
C/ L'évaluation trimestrielle de l'action gouvernementale ou la politique de l'autosatisfaction<br />
L'évaluation trimestrielle de l'action gouvernementale est<br />
l'un des moyens de propagande du régime ATT. En effet, à<br />
défaut d'un véritable programme d'actions<br />
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gouvernementales, le régime ATT se contente d'une 79<br />
évaluation du nombre de lois, de décrets et de communications écrites approuvés par le Conseil des<br />
Ministres. Cet exercice d'autosatisfaction cache bien des carences, et l'inactivité de certains ministres.<br />
Comment apprécier l'efficacité, l'impact de la politique gouvernementale par le nombre de textes de loi,<br />
de décrets et l'augmentation de la masse salariale<br />
L'évaluation de l'action gouvernementale montre bien que le régime ATT ne fait pas de différence entre<br />
approuver les textes et les traduire dans les faits ou en réalités socioéconomiques quantifiables.<br />
Malgré l'augmentation de la masse salariale, dont le pouvoir se glorifie, le salaire du fonctionnaire<br />
malien, qui demeure l'un des plus bas de la sous-région, est insuffisant compte tenu du coup de la vie :<br />
le sac de riz, le kilo de viande, le sucre coûtent plus cher et le Mali continue d'importer du riz en dépit<br />
de l'existence de l'office du Niger et de la vocation agro-pastorale de notre pays.<br />
Les bons points <strong>att</strong>ribués aux différents ministères dans cette évaluation jurent cependant avec la<br />
réalité. En effet, si l'évaluation de l'action gouvernementale était pertinente, sincère, voire honnête,<br />
notre pays ne serait pas classé au<br />
80<br />
174ème rang sur 177 pays classés par le PNUD en matière de développement.<br />
Par ailleurs, on remarque, suite à une enquête menée par le bi-hebdomadaire Le Reflet auprès de<br />
1200 ménages dans toutes les régions administratives du pays, que 3 ménages sur<br />
5 pensent négativement que le Gouvernement crée un environnement favorable au développement du<br />
secteur privé et que l'<strong>att</strong>ribution des marchés publics se fait de façon arbitraire dans 80% des cas.<br />
Selon la même étude 79% des enquêtés affirment que les crimes économiques sont les obstacles pour<br />
la conduite des affaires au Mali et 90% des enquêtés avouent que le système fiscal est partial.