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Le sucre au Kenya - Sucre Ethique

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<strong>Le</strong> <strong>sucre</strong> <strong>au</strong><br />

<strong>Kenya</strong><br />

Actualisation <strong>au</strong> 24 juillet 2006<br />

© MINEFI – DGTPE Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001<br />

La canne à <strong>sucre</strong> est considérée comme une des cultures importantes <strong>au</strong><br />

<strong>Kenya</strong> <strong>au</strong> même titre que le thé, le café, le maïs. On y recense 200 000 petits<br />

exploitants.<br />

Bien que l'industrie sucrière contribue significativement à l'objectif principal<br />

du gouvernement de création d'emplois et de richesse, ce secteur se porte mal,<br />

étant fortement endetté, et le gouvernement s’emploie à le restructurer.<br />

Environ 6 millions de kenyans dépendent directement ou indirectement de<br />

l'industrie du <strong>sucre</strong>.<br />

<strong>Le</strong> programme de revitalisation du secteur prévoit la modernisation des<br />

raffineries existantes et la construction d’unités nouvelles dont la capacité<br />

totale est évaluée à 372 400 T. <strong>Le</strong> secteur privé devrait jouer un rôle<br />

important dans cette restructuration, le gouvernement promettant<br />

d’encourager par un environnement incitatif les investisseurs.<br />

La réforme du régime sucrier en UE, qui prévoit de réduire de 36% sur 4 ans<br />

à partir de 2007 le prix garanti par le protocole <strong>sucre</strong>, va rendre le <strong>sucre</strong><br />

kenyan non compétitif. La Commission Européenne va soutenir le <strong>Kenya</strong> à<br />

faire face <strong>au</strong>x conséquences découlant de cette réforme, en aidant le<br />

gouvernement à élaborer une stratégie d’adaptation en 2006. <strong>Le</strong> pays pourrait<br />

bénéficier de ces fonds commun<strong>au</strong>taires dès 2007.<br />

La production<br />

T<strong>au</strong>x : 1 EUR = 98.5 KES (2004)<br />

1 EUR = 94 KES (2005)<br />

1 Kes = 0.010171 EUR (2004)<br />

1 Kes = 0.010666 EUR (2005)<br />

Contraintes structurelles<br />

La majorité de la canne à <strong>sucre</strong> pousse dans des régions pluvieuses, en h<strong>au</strong>te<br />

altitude, où le climat et les températures sont les principales contraintes. Dans<br />

ces conditions, il f<strong>au</strong>t deux ans <strong>au</strong>x plantations pour être exploitables, mais<br />

les rendements sont faibles comparés à la canne cultivée en basse altitude et<br />

en irrigation, qui pousse en un an. De médiocre qualité, la canne à <strong>sucre</strong><br />

locale contient be<strong>au</strong>coup de fibres et l’extraction du <strong>sucre</strong> s'avère souvent<br />

laborieuse.<br />

200 000 petits exploitants cultivent en moyenne 0,6 à 0,8 ha et fournissent<br />

plus de 80% des cannes à <strong>sucre</strong> <strong>au</strong>x raffineries. <strong>Le</strong>s 20% restant sont assurés<br />

par les grandes fermes et les domaines appartenant <strong>au</strong>x raffineries. Pour<br />

réduire la p<strong>au</strong>vreté, le gouvernement avait favorisé le développement des<br />

petites exploitations de canne dans les zones rurales. Cependant, en raison de<br />

leur faible rentabilité, ce but n'a pas été entièrement atteint.<br />

Performances du secteur<br />

La superficie cultivée a été accrue de 4,2%, soit de 54 200 ha en 2004 à 56<br />

500 ha en 2005, alors que la production de canne à <strong>sucre</strong> est passée de 4,7 M<br />

T en 2004 à 4,8 M T en 2005. En revanche, le rendement moyen a diminué de<br />

3,1%, passant de 73,8 T/ha en 2004 à 71,5 T/ha en 2005. Ce déclin a été


– © MINEFI - DGTPE<br />

Production de <strong>sucre</strong><br />

000 Tonnes 2004 2005<br />

TOTAL 516,8 488,1<br />

Source : <strong>Kenya</strong> Sugar Board<br />

principalement attribué <strong>au</strong>x conditions climatiques défavorables dans les<br />

régions productrices et à la faible productivité découlant du manque de<br />

préparation des sols et d’une utilisation insuffisante d’engrais.<br />

Sites de production<br />

<strong>Le</strong>s raffineries de <strong>sucre</strong> sont situées dans l'ouest du pays. Il en existe<br />

<strong>au</strong>jourd’hui 6. La Chemelil Sugar Company est en instance de privatisation et<br />

la Muhoroni Sugar Company se trouve en redressement judiciaire.<br />

La production de <strong>sucre</strong> a diminué<br />

de 5,6%, passant de 516 800 T en<br />

2004 à 488 100 T en 2005 alors<br />

que sa consommation <strong>au</strong>gmente<br />

de 3,8% atteignant 695 600 T en<br />

2005 contre 669 900 T en 2004.<br />

<strong>Le</strong>s experts estiment qu’elle<br />

s’élèvera à 742 000 T en 2006.<br />

<strong>Le</strong> Protocole UE/ACP<br />

et les échanges<br />

<strong>Le</strong>s exportations de <strong>sucre</strong> vers<br />

l’UE, repose sur l’existence du<br />

régime préférentiel du Protocole<br />

<strong>Sucre</strong>, qui a été intégré dans le<br />

régime commercial de l’accord<br />

UE/ACP<br />

Importations de <strong>sucre</strong><br />

000 Tonnes 2004 2005<br />

TOTAL 164 167,2<br />

Source : <strong>Kenya</strong> Sugar Board<br />

1/ <strong>Le</strong> Protocole Union Européenne (UE)/Afrique Caraïbes Pacifiques<br />

(ACP)<br />

Selon les termes de ce Protocole, l’UE s’est engagée à acheter et à importer, à<br />

des prix garantis, des quantités de <strong>sucre</strong> de canne, brut ou blanc <strong>au</strong>x pays<br />

ACP, qui en contrepartie, se sont engagés à fournir les quantités concernées.<br />

Ainsi, <strong>au</strong> titre de ce dispositif, le <strong>Kenya</strong> bénéficie, d’un quota garanti.<br />

L’importation <strong>au</strong> titre du Protocole <strong>Sucre</strong> est réalisée en exemption totale des<br />

droits à l’importation applicables à ce produit.<br />

<strong>Le</strong> Protocole prévoit également que le prix garanti par la Commun<strong>au</strong>té<br />

européenne est "négocié annuellement". <strong>Le</strong> prix garanti du <strong>sucre</strong> ACP est<br />

quasiment le triple de celui des cours mondi<strong>au</strong>x. Cette importante différence<br />

incite d’ailleurs certains pays signataires du Protocole <strong>Sucre</strong>, à exporter le<br />

maximum de leur production vers l’UE, quitte à importer certaines quantités<br />

à des prix bas sur le marché international pour satisfaire leurs besoins<br />

nation<strong>au</strong>x. C’est le cas du <strong>Kenya</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s producteurs internation<strong>au</strong>x ne bénéficiant pas de ce régime et facilités<br />

avantageux ont fait pression sur l’OMC, qui, soulignant son caractère<br />

exceptionnel, a entendu réduire ses effets discriminatoires. Ainsi dans une<br />

communication qu’elle a adressée <strong>au</strong> Conseil de l’UE et <strong>au</strong> Parlement<br />

européen, la Commission européenne s’est engagé à baisser de 36% les prix<br />

du <strong>sucre</strong>, entraînant une diminution sensible du prix garanti. Parallèlement,<br />

elle a promis <strong>au</strong>x états ACP de prendre en compte et compenser par des<br />

mesures appropriées cet effet négatif.<br />

2/ <strong>Le</strong>s échanges<br />

A <strong>Le</strong>s importations<br />

<strong>Le</strong>s importations de <strong>sucre</strong> proviennent de la zone COMESA où les prix sont<br />

bas. <strong>Le</strong>s quotas accordés <strong>au</strong>x pays ACP, dont le <strong>Kenya</strong>, seront supprimés dés<br />

2009.<br />

La quantité de <strong>sucre</strong> importée s’est accrue de 2%, de 164 000 T en 2004 à<br />

167 200 T en 2005. <strong>Le</strong>s importations se répartissent en 111 000 T de <strong>sucre</strong><br />

destinées <strong>au</strong> secteur industriel et 9 000 T destinées <strong>au</strong>x particuliers. Il n’existe<br />

<strong>au</strong>cune raffinerie produisant du <strong>sucre</strong> blanc, les brasseries et l’industrie sont<br />

contraintes d’en importer.<br />

- 2 -


– © MINEFI - DGTPE<br />

Il existe des importations<br />

délictueuses de <strong>sucre</strong> par le port de<br />

Mombasa (du Brésil notamment),<br />

déstabilisant ponctuellement le<br />

marché intérieur, par des prix très<br />

bas.<br />

Exportations de <strong>sucre</strong><br />

000 Tonnes 2004 2005<br />

TOTAL 11,6 21,8<br />

Source : <strong>Kenya</strong> Sugar Board<br />

<strong>Le</strong>s acteurs<br />

En 2005, le Swaziland, avec 58 900 T, est le premier exportateur de <strong>sucre</strong><br />

vers le <strong>Kenya</strong>. Malgré les différentes taxes imposées, parce que ce n’est pas<br />

un pays COMESA, l’Afrique du Sud est le deuxième exportateur de <strong>sucre</strong><br />

vers le <strong>Kenya</strong>, avec 39 500 T. Vient ensuite l’Egypte, 38 800 T, membre du<br />

COMESA.<br />

B <strong>Le</strong>s exportations<br />

Bien que produisant une quantité de <strong>sucre</strong> insuffisante pour couvrir la<br />

consommation nationale, le <strong>Kenya</strong>, en sa qualité de membre du protocole<br />

UE/ACP exporte annuellement près de 11 000 T de <strong>sucre</strong> dans le cadre du<br />

« Special Preferenntial Sugar Agreement » (SPS), et 5 000 T dans le cadre du<br />

« Sugar Programme » (SP) vers l’UE, répondant à son quota. En 2005, le<br />

<strong>Kenya</strong> a exporté 21 800 T de <strong>sucre</strong> vers l’UE car il n’avait pas rempli le<br />

quota de l’année précédente. Seule la raffinerie privée Munias a pu remplir le<br />

quota accordé <strong>au</strong> <strong>Kenya</strong>, les <strong>au</strong>tres raffineries ne pouvant fournir la quantité<br />

et la qualité de <strong>sucre</strong> exigées. Cette raffinerie ainsi que la West <strong>Kenya</strong> sont<br />

<strong>au</strong>jourd’hui en mesure de produire du <strong>sucre</strong> à des nive<strong>au</strong>x et qualité<br />

comparables à ceux des <strong>au</strong>tres pays du COMESA. <strong>Le</strong>s exportations de <strong>sucre</strong><br />

sont effectuées uniquement pour des raisons commerciales, permettant<br />

d’obtenir des recettes très avantageuses : 201 M d’EUR.<br />

<strong>Kenya</strong> Sugar Board (KSB)<br />

Email : kbs@africonline.co.ke<br />

info@kenyasugar.co.ke<br />

<strong>Le</strong> <strong>Kenya</strong> Sugar Board (KSB) a été institué en 2001 par le Sugar Act. Il<br />

régit, développe et assure la promotion de l’industrie sucrière ; il coordonne<br />

les activités des divers organismes de l'industrie ; il facilite l’accès à<br />

l’industrie à toutes les parties prenantes, impartialement. Parmi ces<br />

compétences figurent les questions d’homologation des usines, les<br />

<strong>au</strong>torisations de transport, les frais de développement de la canne et l’accès <strong>au</strong><br />

crédit pour les planteurs.<br />

La <strong>Kenya</strong> Society of Sugarcane<br />

Technologists (KSSCT) est un<br />

organisme technique affilié à deux<br />

sociétés : l’une Internationale et<br />

l’<strong>au</strong>tre régionale (East African<br />

Societies of Sugarcane<br />

Technologists).<br />

<strong>Le</strong> Sugar Development Fund (SDF) a été créé en 1992 pour assurer, à partir<br />

de prêts, la rénovation des raffineries. Il délivre également les <strong>au</strong>torisations<br />

pour les interventions du KSB et du KESREF. Il finance en outre certains<br />

trav<strong>au</strong>x d’amélioration des infrastructures, en particulier des routes dans les<br />

régions productrices de canne.<br />

La <strong>Kenya</strong> Sugar Research Foundation (KESREF) a été créée en janvier<br />

2001 avec pour objectif principal de mener des recherches sur le <strong>sucre</strong> et<br />

entreprendre le transfert de technologies.<br />

La <strong>Kenya</strong> Sugar Manufacturers Association (KESMA) représente les<br />

producteurs et est l’organisme par lequel ils négocient le prix de la canne<br />

avec les cultivateurs. Il constitue le lobby du <strong>sucre</strong> <strong>au</strong> <strong>Kenya</strong> et agit en tant<br />

que tel <strong>au</strong>près du gouvernement.<br />

La <strong>Kenya</strong> Sugarcane Growers Association (KESGA) est reconnue par le<br />

Sugar Act de 2001. Il regroupe les planteurs afin qu’ils puissent bénéficier de<br />

meilleurs prix et peser sur les décisions politiques dans la prise en compte<br />

leurs intérêts.<br />

Nouvelle stratégie<br />

Revitalisation du secteur<br />

Plan de restructuration de la production sucrière<br />

En février dernier, le Ministère de l’Agriculture a décidé d’élaborer un plan<br />

stratégique de revitalisation du secteur qui incite la production de <strong>sucre</strong> à<br />

<strong>au</strong>gmenter et à se diversifier avant l’expiration des conditions favorables<br />

d’importation de l’accord avec le COMESA, en 2008. <strong>Le</strong>s éléments<br />

princip<strong>au</strong>x en sont : la réduction des coûts de production du <strong>sucre</strong> et<br />

abaissement des barrières tarifaires pour mettre l’industrie kenyane <strong>au</strong> même<br />

- 3 -


– © MINEFI - DGTPE<br />

Consommation de <strong>sucre</strong><br />

000 Tonnes 2004 2005<br />

TOTAL 669,9 695,6<br />

Source : <strong>Kenya</strong> Sugar Board<br />

<strong>Le</strong>s perspectives<br />

nive<strong>au</strong> que les <strong>au</strong>tres pays producteurs du bloc COMESA ; la restructuration<br />

financière des <strong>sucre</strong>ries détenues par l’Etat ; la mise en place rapide du<br />

programme de privatisation des <strong>sucre</strong>ries ; la révision du Sugar Act 2001 ;<br />

l’inst<strong>au</strong>ration de mécanismes permettant le partage des recettes sucrières et<br />

leurs dérivés entre planteurs et raffineurs ; le développement de l’irrigation<br />

pour la culture de la canne à <strong>sucre</strong>. Ce plan a <strong>au</strong>ssi pour objectif d’attirer des<br />

investisseurs.<br />

Pour réaliser ce programme, le gouvernement a entrepris les actions<br />

suivantes :<br />

1/ réadaptation et expansion de raffineries existantes pour répondre <strong>au</strong>x<br />

besoins internes et d’exportation grandissants;<br />

2/ création de nouvelles usines, dans les zones à h<strong>au</strong>t rendement, comme<br />

Tana River Delta, Busia et Transmara, portant la capacité de production<br />

potentielle à 372 400 T ;<br />

3/ construction de raffineries de <strong>sucre</strong> blanc pour satisfaire la demande<br />

industrielle nationale croissante ;<br />

4/ <strong>au</strong>gmentation de la production de produits dérivés : bagasse, mélasse ;<br />

5/ extension du programme d'irrigation actuel ;<br />

6/ expansion et amélioration des infrastructures, principalement les routes<br />

dans les régions de culture de la canne à <strong>sucre</strong> ;<br />

7/ construction d’entrepôts de grande capacité pour les planteurs ;<br />

8/ service d’appui financier pour les petites et grandes plantations ;<br />

9/ diversification des variétés de canne à <strong>sucre</strong> pour optimiser les revenus ;<br />

10/ programme de recherche pour développer les variétés de canne à plus<br />

h<strong>au</strong>t rendements et des variétés résistantes à la sécheresse et <strong>au</strong>x maladies ;<br />

11/ recherche de nouvelles technologies accessibles <strong>au</strong>x producteurs,<br />

appropriée <strong>au</strong>x zones de productions.<br />

Opportunités d'affaires<br />

Dans le contexte des mesures que doit prendre le gouvernement, il existe des<br />

débouchés pour les entreprises françaises dans les domaines suivants :<br />

Matériels : pour la réadaptation et l’expansion de raffineries existantes ; pour<br />

la création de nouvelles usines, la construction de raffineries de <strong>sucre</strong> blanc ;<br />

dans le but d’<strong>au</strong>gmenter la production de produits dérivés ; du matériel<br />

d’irrigation ; d’équipements pour entrepôts de grande capacité;<br />

Services : services d’appui financier pour les petits et grands planteurs ;<br />

recherche de nouvelles technologies.<br />

Copyright<br />

Tous droits de reproduction réservés, s<strong>au</strong>f <strong>au</strong>torisation<br />

expresse de la Mission Economique (adresser les<br />

demandes à nairobi@missioneco.org).<br />

Cl<strong>au</strong>se de non-responsabilité<br />

La ME s’efforce de diffuser des informations exactes et à<br />

jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs<br />

qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en <strong>au</strong>cun<br />

cas être tenue responsable de l’utilisation et de<br />

l’interprétation de l’information contenue dans cette<br />

publication qui ne vise pas à délivrer des conseils<br />

personnalisés qui supposent l’étude et l’analyse de cas<br />

particuliers.<br />

Auteur : Asséna TABELE<br />

Mission Economique de Nairobi<br />

Adresse : PO Box 30374<br />

Nairobi<br />

<strong>Kenya</strong><br />

Rédigée par : Asséna Tabele, Hélène PLICH<br />

Revue par : René Serge MARTY<br />

Version originelle du 23 juin 2003<br />

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