n°13 - CETE Nord-Picardie
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DÉCOUVRIR LES MOTS DE L’INVITÉ<br />
FABIENNE BLAISE<br />
PRÉSIDENTE DE L’UNIVERSITÉ DE LILLE 3<br />
Parité<br />
J’avais une vision faussée de la parité car dans<br />
mon milieu de travail, on n’est pas réellement<br />
confronté au problème. Pas de disparité<br />
salariale par exemple. Mais la parité n’est pas<br />
toujours là dans les réunions. Maintenant, je<br />
pense qu’il faut forcer les femmes à oser<br />
s’engager, à prendre des responsabilités, même<br />
si je n’aime pas le côté mécanique des quotas.<br />
Si on n’impose pas, ce n’est même pas la peine<br />
d’essayer.<br />
Manager<br />
18000 étudiants, 830 enseignants, 562<br />
personnels administratifs, l’Université de Lille 3<br />
c’est une belle entreprise ! Un ensemble de<br />
disciplines très varié : lettres, arts, sciences<br />
humaines et sociales. Le secret, c’est la bonne<br />
entente entre enseignants et administratifs, le<br />
dialogue et la concertation. Je sais que je peux<br />
m’appuyer sur le professionnalisme de l’équipe<br />
administrative.<br />
Enseigner<br />
C’est ma tâche préférée ! Je n’y renonce pas<br />
complètement, je garde un cours de version<br />
d’agrégation.<br />
Chercher<br />
Il y a deux temps dans la recherche : un temps où<br />
l’on s’isole pour se concentrer. Et un temps pour<br />
expliquer ce que l’on fait. Malheureusement<br />
pour moi la recherche va être à l’arrière-plan<br />
ces prochaines années.<br />
Grec<br />
Le grec m’a donné le goût de la poésie, d’un<br />
côté, et le goût pour la chose politique qui<br />
explique mes engagements : la démocratie est<br />
née en Grèce, avec le grec on remonte à la<br />
source. C’est une des disciplines qui semblent<br />
liées à une forme d’élitisme. Elles perdent en<br />
reconnaissance car elles ne sont pas reconnues<br />
comme utiles en termes économiques ou<br />
technologiques. Nos disciplines sont utiles pour<br />
le devoir de mémoire et apprennent à la société<br />
à garder un regard critique. Elles ont une mission<br />
sociale, au sens large.<br />
BIO EXPRESS<br />
Région<br />
J’y suis très attachée. Elle a beaucoup souffert.<br />
Elle a été astreinte à produire et non à penser. Il<br />
faut combler le retard, parce que la région le<br />
mérite. Il faut lutter contre le complexe culturel<br />
qu’elle traîne encore. Le savoir n’est pas réservé<br />
à quelques-uns.<br />
Rêve<br />
Je souhaite contribuer au développement<br />
harmonieux de l’université en ne laissant<br />
personne sur le bord du chemin, amener les<br />
étudiants le plus loin possible, quelle que soit<br />
leur origine et quelle que soit leur formation,<br />
que nos diplômés aient un emploi qui les<br />
épanouisse, que nos formations soient<br />
professionnalisantes dans une société où tout<br />
ne se mesurerait pas en termes économiques.<br />
POUR ELLE, PRÉSIDER NE<br />
REMPLACE PAS LE BONHEUR<br />
D’ENSEIGNER...<br />
Défi<br />
Augmenter la dynamique des laboratoires<br />
et améliorer leur ouverture internationale.<br />
Faire comprendre ce qu’on fait ici en<br />
ouvrant l’université vers l’extérieur, et en<br />
permettant à l’extérieur d’accéder à<br />
l’université, par les activités culturelles par<br />
exemple. Et enfin, penser à de nouveaux<br />
modes d’enseignement (formation tout au<br />
long de la vie, enseignement à distance,<br />
learning-centers…)<br />
Détente<br />
Lire, marcher, et… ne rien faire !<br />
O. Despicht<br />
Élue le 11 mai dernier à la tête de l’université de Lille 3, à la majorité absolue, Fabienne Blaise est la première femme à présider une université publique<br />
lilloise. Et à juste titre, elle en est fière. Née à Valenciennes en 1957, Fabienne Blaise a effectué presque toutes ses études et sa carrière au sein de l’université dont elle<br />
tient les rênes aujourd’hui. Après obtention d’un doctorat et de l’agrégation, elle devient maître de conférences puis professeur de langue et littérature grecques. Depuis 2008<br />
cette enseignante-chercheuse dirigeait la MESH (Maison des sciences de l’homme et de la société). L’expérience qu’elle y a acquise lui permettra de faire face à la lourde<br />
charge qui l’attend.<br />
Propos recueillis par Florence Bas<br />
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NORD-PAS DE CALAIS SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012