Saint-Boniface - La Liberté
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ÉDITORIAL<br />
par Sophie Gaulin<br />
Un coupe-gorge<br />
pour nos<br />
producteurs francophones<br />
Si on part du principe que les jeunes ne regardent plus<br />
la télévision mais passent bel et bien plusieurs heures<br />
devant l’ordinateur, la demande faite par CBC/Radio-<br />
Canada au Conseil de la radiodiffusion et des<br />
télécommunications canadiennes (CRTC) d’alléger ses<br />
conditions de licence en ce qui concerne sa<br />
programmation jeunesse peut avoir du sens.<br />
Le diffuseur public soutient qu’il souhaite continuer à<br />
diffuser du contenu de qualité pour les jeunes de 2 à 8<br />
ans à la télé. Pour les plus âgés, ils devront aller sur le<br />
Web s’ils veulent regarder des émissions en français.<br />
Si l’on est prêt à croire que les enfants entre 8 et 12 ans<br />
ne regardent plus la télé mais regardent leurs émissions<br />
sur le Web, alors oui, il est peut-être important de<br />
reconsidérer le médium sur lequel on diffuse cette<br />
programmation. Le risque est pourtant bien présent<br />
que l’enfant s’éparpille ailleurs sur la toile au lieu de<br />
regarder l’intégralité de son programme en français.<br />
À l’heure actuelle, l’une des conditions imposées à<br />
CBC/Radio-Canada était de diffuser au minimum<br />
quatre heures de productions canadiennes originales<br />
pour les enfants de moins de 11 ans sur les 20 heures<br />
de diffusion en français requises.<br />
L’intérêt, me demanderez-vous? Et bien, quatre heures<br />
d’émissions canadiennes originales en français, ça ne<br />
peut que contribuer à la construction identitaire de nos<br />
jeunes Canadiens francophones et francophiles.<br />
En effet, la Société Radio-Canada est en droit de<br />
demander pourquoi il lui est obligatoire d’investir dans<br />
une plateforme telle que la télévision si elle ne rejoint<br />
plus les jeunes.<br />
Mais là où la requête de la société d’État devient<br />
corsée, c’est qu’elle désire en plus faire lever ses<br />
conditions de diffusion de contenu régional (hormis les<br />
nouvelles) ainsi que se dégager de son obligation de<br />
financer les productions indépendantes en dehors des<br />
mégapoles.<br />
Pour nombre de nos producteurs indépendants<br />
canadiens en régions, cette requête de CBC/Radio-<br />
Canada est un véritable coupe-gorge. Car ils<br />
s’entendent pour dire que Radio-Canada est souvent<br />
leur seul partenaire. Les diffuseurs ne pleuvent pas.<br />
Oui, la licence de la société d’État l’oblige à diffuser du<br />
contenu régional, mais parle-t-on bien de Radio-<br />
Canada ou parle-t-on désormais de Radio-<br />
Montréal/Toronto?<br />
L’argent public investi dans la société d’État doit<br />
représenter et servir le Canada dans son ensemble et la<br />
seule façon de garantir cela à tous les Canadiens, c’est<br />
d’avoir des conditions de licence claires avec des<br />
directives qui ne seront pas juste basées sur la bonne<br />
foi des dirigeants du moment de la société d’État. Une<br />
planification stratégique valable jusqu’en 2015 n’est<br />
pas suffisante pour assurer la pérennité du contenu<br />
régional de Radio-Canada.<br />
Les Canadiens veulent une télévision qui leur ressemble<br />
avec une diversité de programmes aussi vaste que<br />
l’étendue de leur territoire. Malgré tout l’appui que nos<br />
communautés souhaitent apporter à Radio-Canada –<br />
car il ne serait pas envisageable pour les Canadiens et<br />
encore moins les francophones de perdre leur diffuseur<br />
public – il est nécessaire de veiller à la longévité de nos<br />
producteurs francophones en régions.<br />
Alors espérons que CBC/Radio-Canada reconsidérera<br />
sa requête avant le 4 juin 2012 (date à laquelle le CRTC<br />
traitera le dossier de licence du diffuseur public), en vue<br />
de continuer à soutenir l’industrie de la production<br />
indépendante en région, car ce sont des milliers<br />
d’emplois en français qui seraient touchés et un Canada<br />
français hors-Québec oublié.<br />
Le polymère dans les poches<br />
photo : Jocelyne Nicolas<br />
L’analyste de la Banque du Canada, Marc Trudel, était de passage à <strong>Saint</strong>-<strong>Boniface</strong> le 21 juin<br />
der nier pour présenter le nouveau billet de 100 $ qui sera en circulation au Manitoba dès<br />
novembre 2011, avec le nouveau billet de 50 $. Les nouveaux billets seront imprimés sur du<br />
polymère qui assure surtout la sécurité et la durabilité du produit. Le recto du billet restera le<br />
même, mais le verso aura un nouveau thème. Le bille t de 100 $ souligne le s innova tions<br />
médicales du Canada, tandis que le billet de 50 $ affiche le brise-glace de recherche, le NGCC<br />
Amundsen, ainsi qu’une carte des régions nordiques du Canada. Les nouveaux billets auront une<br />
bande transparente qui contient des images à reflets métalliques.Ils sont aussi munis d’éléments<br />
d’identification améliorés pour ceux qui ont des problèmes de vue. <strong>La</strong> nouvelle série, incluant les<br />
billets de 5 $, 10 $ et 20 $, sera mise en circulation d’ici la fin de 2013.<br />
Citation<br />
DE LA SEMAINE<br />
« Si Radio-Canada décide<br />
de ne rien acheter des<br />
Productions Rivard pendant<br />
deux ans car ne les y oblige,<br />
il n’y aura plus de<br />
Productions Rivard. »<br />
Le producteur exécutif des<br />
productions Rivard, Louis<br />
Paquin, est inquiet de la requête<br />
que le diffuseur public<br />
CBC/Radio-Canada a<br />
présentée au Conseil de la<br />
radiodiffusion et des<br />
t é l é c o m m u n i c a t i o n s<br />
canadiennes. n Page 3.<br />
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journal<br />
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