GRADIGNAN AUX COULEURS DE L'ÉTÉ

PATRIMOINE
Plan de financement
des façades
Coût global des travaux pour la restauration des
façades et du chemin jacquaire inscrites comme
Monument Historique : 863 115 €
• Particpation de l’Etat : 108 250 €
• Conseil Régional : 211 290 €
• Communauté Urbaine de Bordeaux : 145 000 €
• Ville de Gradignan : 398 575 €
Cayac
et ses mystères
Conférences
Journées du Patrimoine
Conférence : restauration des façades du Prieuré
Visites commentées et illustrées par les architectes du
Patrimoine en charge du projet des façades du Prieuré
et du chemin Jacquaire
> Dimanche 15 septembre : 11h et 14h30
Plus de 700 ans après sa fondation, Cayac est sur le point d’achever sa dernière phase de rénovation.
Pierre par pierre, ses façades, plus anciennes parties du site, ont été restaurées depuis bientôt
un an et c’est à la fin de l’année qu’elles dévoileront leur nouveau visage. Des travaux minutieux
pour restaurer ce joyau patrimonial, emblème caractéristique de Gradignan, qui constitue le site
le plus important en Aquitaine sur le chemin de St Jacques de Compostelle.
Missionnées par la Ville de Gradignan, deux
architectes du patrimoine, Evelyne Ballion
et Carole Dupuis Le Maréchal, ont conjointement
orchestré cet immense chantier de rénovation,
pris en charge par la société Quélin
(Groupe Villemain), spécialiste de la conservation
et de la sauvegarde du patrimoine
architectural.
Au delà de l’aspect esthétique, Cayac méritait
d’être rénové pour plusieurs raisons.
« Cayac est un site magique. C’est une véritable
porte d’entrée et de sortie du chemin
jacquaire : jadis, Cayac était un haut bastion
d’avant-poste qui protégeait Bordeaux,
ainsi qu’une porte de sortie vers le sud. On
y reprenait des forces avant de poursuivre
son chemin vers les Landes, réputées dangereuses
et malfamées. Le site a aussi servi de
refuge pendant les guerres de religion, c’est
un vestige important de l’Histoire de France
», raconte Evelyne Ballion.
Cayac, c’est aussi pour beaucoup le passage
redouté de la route des vacances ! « Le chemin
vers le Bassin d’Arcachon, les Landes ou
le Pays basque passait obligatoirement entre
les deux façades : des accidents mémorables
s’y sont déroulés, et on ne pouvait décemment
pas laisser un tel lieu se délabrer sous
les trajets incessants des vacanciers et des
camionneurs! ».
Des secrets bien gardés
Au cours du chantier, de nombreuses découvertes
ont été faites : Cayac recèle bien des
mystères ! « Après plusieurs fouilles archéologiques,
nous avons réalisé que les façades
de l’hôpital ont été déplacées. En piochant
dans les murs, deux niches - dont, à ce jour,
nous ne connaissons pas l’usage - ont été
mises à jour, de part et d’autre de la statue
de Notre Dame. Des pourrissoires ont également
été trouvés de chaque côté de l’Eglise :
ces banquettes servaient autrefois à déposer
les corps. Des pierres ovoïdes, qui se trouvaient
aussi sur la façade Est, ont révélé une
fois nettoyées des personnages sculptés. Et
bien sûr, la surprise du chantier reste le buste
de Saint Jacques de Compostelle enfoui dans
la pierre (voir encadré). Ce sont des dizaines
de petits millimètres de découvertes qui ont
rythmé le chantier jusqu’alors ! ».
Un chantier quelque peu perturbé par les
conditions météorologiques mais qui s’achève
bientôt : restent encore dans les grandes lignes
la pose d’enduits et de portes en bois sur les
deux façades, le dessin du cheminement les
traversant (trottoir, voie de passage, ...) et
le renforcement des murs de la petite cour
intérieure jouxtant l’Eglise. Fin 2013, les
façades auront enfin retrouvé une seconde
jeunesse et pourront s’exposer aux yeux du
public dès 2014, date de l’inauguration du
« nouveau Cayac ».
Une fabuleuse découverte dans les murs de
l’Église à Cayac
Le 24 avril dernier, le chantier de restauration des façades de l’église de Cayac a délivré une surprise comme
souvent ce type de chantiers en réservent. Niché sur le mur côté nord de la façade de l’église, les artisans de
l’entreprise QUELIN en charge des travaux ont découvert le buste d’une statue représentant Saint Jacques de
Compostelle ou Saint Jacques le majeur, aussi appelé Saint Roch, patron des Pèlerins.
Ce buste était caché depuis des siècles sous les yeux des passants, intégré au mur mais chargé de mortier.
La facture paraît très ancienne : « les traits très fins et travaillés le daterait aux alentours du XIVème
siècle » estime l’architecte Évelyne Ballion. Pendant les guerres de religion, les œuvres religieuses étaient détruites,
aussi a-t-il sûrement était dissimulé dans le mur pour sa protection. Le buste peut également avoir
été placé en hauteur afin de saluer les pèlerins sur la route de Compostelle. La Ville a demandé l’expertise
pour dater précisément le buste; une réflexion est engagée pour veiller à la protection et la mise en valeur
du buste dans une niche, vraisemblablement dans le périmètre de sa découverte.
www.facebook.com/VilledeGradignan Juillet/Août 2013 - Ensemble n°268 23