Fictional script p. 1 & 16 par coline sunier & charles mazé des ...

À leur surface, se projettent toutes sortes de fictions,
de possibles, d’histoires, de références — le plus
souvent cinématographiques. En fait, on pourrait penser
que ce sont des objets hétérotopiques. L’hétérotopie,
explique
Michel Foucault,
permet de juxtaposer en un seul lieu réel plusieurs
espaces qui paraissent incompatibles. Des objets sur
lesquels se mêlent différents espaces et différents
temps. La salle de cinéma : sur un écran blanc en trois
dimensions se projette des images en deux dimensions.
La chambre à la Villa Noailles : les livres, les films de
MD,
BuÑuel,
le bâtiment lui-même, les corps qui habitent pour
quelques heures ou quelques jours la chambre. Un
assemblage de temps, de personnes, d’écritures, de
corps, de lieux. Mais l’on pourrait même dire que ce n’est
pas seulement un lieu à fort pouvoir fictionnel que cette
chambre, c’est une utopie. Dans une petite note que m’a
laissé
David,
il y a une citation de
MD :
« L’histoire racontée dans India Song l’était à partir de
personnages et de lieux imaginés, superposés, mais qui
fonctionnaient, s’articulaient entre eux. L’Ambassade
de France paraissait invraisemblable mais elle était
reconnaissable et des gens en sortaient en particulier :
Anne-Marie Stretter,
Michael Richardson.
Ici l’histoire est racontée à partir des lieux vidés par
la mort. Le son est rigoureusement le même. La bande
son du titre de Son nom de Venise dans Calcutta désert
est celle d’India Song, seule l’image change : mais elle
change du tout au tout, non seulement de nature mais
de sens. »
Alexandre Mare, décembre 2011
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