Dans la hotte de Noël - Franciade

cultures
Bloc-Notes
CINÉMA du 17 décembre 2008 au 6 janvier 2009
L’ÉCRAN
Place du Caquet. Répondeurprogramme:
0149 33 66 77.
Site: www.lecranstdenis.org Tarifs: 6 €,
réduit: 5 € et abonnés 4 €. Films « f » : 3 €.
Du 17 au 23 décembre
MIA ET LE MIGOU
de Jacques-Rémy Girerd, France,
2005, 1 h 31, dessin animé, à partir
de 5 ans
mer : 14 h (f) ; sam : 16 h 30 (f) ;
dim : 15 h (f) ; mar : 14 h 15 (f).
MASCARADES
de Lyes Salem, France, 1 h 32, VOSTF
mer : 16 h, 20 h 30 ; jeru : 18 h ; ven :
16 h 15, 18 h 30 ; sam : 20 h 30 (+
rencontre) ; dim : 18 h 45 ; lun : 14 h,
18 h 15 ; mar : 16 h 15, 18 h 15,
20 h 30.
QUANTUM OF SOLACE
de Marc Forster, États-Unis/ Grande-
Bretagne, 2008, 1 h 47, VOSTF
mer : 18 h 15 ; jeu : 20 h 45 ; ven :
20 h 45 ; sam : 14 h, 18 h 15 ; dim :
16 h 45 ; lun : 16 h, 20 h 30.
COMME UNE ÉTOILE DANS
LA NUIT
de René Ferret, France, 2008, 1 h 30
mer : 14 h 15, 20 h 45 ; jeu :
18 h 15 ; ven : 16 h 30 ; sam :
14 h 15 ; dim : 16 h 30 ; lun :
14 h 15, 20 h 45.
LES ENFANTS SONT PARTIS
de Daniel Burman, Argentine, 2008,
1 h 32, VOSTF
mer : 16 h 15 ; jeu : 20 h 30 ; ven :
14 h 15 ; sam : 16 h 15, 18 h 30 ;
mar : 16 h.
SERBIS
de Brillante Mendoza, Philippines,
2008, 1 h 30, VOSTF
mer : 18 h 30 ; ven 18 h 15 ; sam :
20 h 45 ; dim : 14 h 45 ; lun :
16 h 15 ; mar : 14 h, 20 h 45.
LES CENDRES DU TEMPS
de Wong Kar-Wai, Hongkong/ Chine,
1994, 1 h 33, VOSTF
ven : 20 h 30 ; dim : 18 h 30 ; lun :
18 h 30 ; mar : 18 h 30.
Du 24 au 30 décembre
MADAGASCAR 2
d’Éric Darnell et Tom McGrath ; États-
Unis, 2008, 1 h 35, dessin animé, VF,
à partir de 5 ans
mer : 14 h ; jeu : 16 h ; ven : 14 h,
18 h ; sam : 14 h, 16 h ; dim :
14 h 45 ; lun : 16 h 15 ; mar : 14 h.
BURN AFTER READING
de Joël et Éthan Coen, États-Unis,
2008, 1 h 35, VOSTF
mer : 16 h ; jeu : 18 h ; ven : 16 h,
20 h 30 ; sam : 18 h 15, 20 h 30 ;
dim : 16 h 30, 18 h 30 ; lun :
14 h 15, 18 h 15, 20 h 30 ; mar :
16 h, 18 h 15, 20 h 30.
LE CHANT DES MARIÉES
de Karin Albou, France, 2008, 1 h 40
mer : 14 h 15 ; jeu : 18 h 30 ; ven :
14 h 15, 20 h 45 ; sam : 16 h 30,
20 h 45 ; dim : 16 h 45 ; lun : 14 h ;
mar : 16 h 15.
LEONORA
de Pablo Trapero, Argentine, 2008,
1 h 53, VOSTF
mer : 16 h 15 ; ven : 16 h 15 ; sam :
14 h 15, 18 h 30 ; lun : 20 h 45 ;
mar : 14 h 15.
CAOS CALMO
d’Antonello Grimaldi, Italie, 2008,
1 h 52, VOSTF
jeu : 16 h 15 ; ven : 18 h 30 ; dim :
14 h 30 ; lun : 16 h ; mar : 20 h 45.
LES 11 FIORETTI
DE FRANÇOIS D’ASSISE
de Robertor Rossellini, Italie, 1950,
NB, 1 h 15, VOSTF
dim : 18 h 45 ; lun : 18 h 30 ; mar :
18 h 30.
Du 31 décembre au 6 janvier
LES ENFANTS
DE TIMPELBACH
de Nicolas Bary, France, 2007, 1 h 32,
VF, à partir de 7ans
mer : 14 h ; jeu : 16 h ; ven : 14 h,
18 h 15 ; sam : 14 h 15, 16 h 15 ;
dim : 14 h 45.
AGATHE CLÉRY
d’Étienne Chatilliez, France, 2008,
1 h 39
mer : 16 h 15 ; jeu : 18 h ; ven : 16 h,
20 h 30 ; sam : 18 h 30, 20 h 45 ;
dim : 16 h 30, 20 h 30 ; lun :
14 h 15, 16 h 15, 18 h 15, 20 h 30 ;
mar : 18 h 15, 20 h 30.
LES PLAGES D’AGNÈS
d’Agnès Varda, France, 2008, 1 h 50,
documentaire
mer : 14 h 15 ; jeu : 16 h 15 ; ven :
16 h 15 ; sam : 20 h 30 ; dim : 19 h ;
lun : 14 h ; mer : 18 h 30.
DE L’INFLUENCE
DES RAYONS GAMMA
SUR LE COMPORTEMENT
DES MARGUERITES
de Paul Newman, États-Unis, 1972,
1 h 40, VOSTF
mer : 16 h 30 ; ven : 20 h 45 ; sam :
14 h ; lun : 18 h 30.
RIPARO
de Marco Simon Puccioni, Italie/
(pour les moins de 18 ans, tous les jours,
toutes les séances); 6,40 €* (étudiant);
Tarif Imagin’R semaine, 5,50 €,
Imagin’R week-end, 6,50 €. Les séances
de 11 h sont à 5,50 €. Carte 35,50 €,
5 places valables 2 mois dans toutes les
salles Gaumont (maxi 3 places par
séance). Info: 0892 696696 code
#193/0,34 €/mn. * Sous conditions
particulières.
Du 17 au 23 décembre
LARGO WINCH
VF, 1 h 48, nouveauté
TLJ : 13 h 30, 15 h 40, 17 h 55,
20 h 05, 22 h 20
+ dim : 11 h 05.
LES ENFANTS
DE TIMPELBACH
VF, 1 h 37, nouveauté
TLJ : 13 h 40, 15 h 50, 18 h,
20 h 10 + dim : 11 h 15.
NIKO LE PETIT RENNE
VF, 1 h 21, nouveauté
TLJ : 13 h 50, 15 h 50, 17 h 40
+ dim : 11 h 15.
LE BON, LA BRUTE
ET LE CINGLÉ
VF, 2 h 08, nouveauté
TLJ : 13 h 50, 16 h 30, 19 h 30,
22 h + dim : 11 h 05.
LE JOUR OÙ LA TERRE
S’ARRÊTA
VF, 1 h 46
TLJ : 13 h 40, 15 h 50, 18 h,
20 h 10, 22 h 20 + dim : 11 h 15.
SECRET DÉFENSE
VF, 1 h 40
TLJ : 13 h 40, 15 h 50, 18 h,
20 h 10, 22 h 20 + dim : 11 h 15.
MADAGASCAR 2
France, 2007, 1 h 38, VOSTF
VF, 1 h 30
À voir à l’Écran
ven : 14 h 15 ; sam : 16 h ; lun : TLJ : 13 h 45, 16 h, 18 h 05,
20 h 45.
20 h 05, 22 h 15
Mascarades
HUNGER
+ dim : 11 h 15.
Un village en Algérie. Orgueilleux et fanfaron,
de Steve McQueen, Grande-Bretagne, MESRINE L’ENNEMI
2008, 1 h 40, VOSTF
PUBLIC N° 1
Mounir ne supporte plus que l’on se moque de sa
jeu : 18 h 30 ; ven : 18 h 30 ; sam : VF, 2 h 10
sœur, la belle Rym, qui, narcoleptique, s’endort à 18 h 15 ; dim : 14 h 30 (+
TLJ : 13 h 50, 16 h 30, 19 h 20,
tout moment. Un soir qu’il est soul, il annonce
rencontre) ; lun : 16 h 30 ; mar : 21 h 55 + dim : 11 h 05.
sur la place du village qu’un riche homme
20 h 45.
LE PRIX DE LA LOYAUTÉ
d’affaires étranger a demandé la main de Rym. ANTIGONE
VF, 2 h 05
Dépassé par son mensonge, il se retrouve pris à
son propre piège… Lyes Salem signe une
de Jean-Marie Straub et Danièle
Huillet, Allemagne/France, 1991,
TLJ (sauf ven) : 19 h 30, 22 h.
LE TRANSPORTEUR 3
formidable comédie légère aux accents de farce 1h40
VF, 1 h 42
loufoque. Les personnages sont truculents et les
dim : 16 h 45 (+ rencontre).
TLJ : 13 h 30, 15 h 40, 17 h 50,
20h, 22 h 20
femmes, adorables conspiratrices, irrésistibles.
GAUMONT
+ dim : 11 h 15.
C’est drôle, inventif et généreux !
Avenue Jules-Rimet. Tarif plein 8,30 € ; SAW 5
Pour fêter la fin de l’année, l’Écran vous invite samedi
tarifs réduits : 6,60 €* (plus de 60 ans); VF, 1 h 33, Int - de 16 ans
20 décembre à partir de 19 h à partager un buffet convivial, suivi de 6,10 € (pour les moins de 12 ans, tous TLJ : 22 h 20.
la projection de Mascaradeset d’une rencontre avec le réalisateur. les jours, toutes les séances); 6,60 €
AGENDA les rendez-vous de l’actualité culturelle
MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE luminaires, vêtements, affiches, livres, MÉDIATHÈQUE GULLIVER
22 bis, rue Gabriel-Péri
sérigraphies, meubles, sculptures et 7, rue du Plouich
Tél. : 01 42 43 37 57
divers objets de décoration. Des contes
Tél. : 01 49 71 36 60
www.musee-saint-denis.fr
pour enfants seront lus par l’association CONTES
DU RIRE AUX ARMES
Dans le cadre du festival de Plaine
À l’occasion du bicentenaire de sa
Mots et regards samedi 20 à 17 h.
Du 18 au 23 décembre de 15 h à 20 h.
commune, Histoires communes,
naissance, le musée rend hommage à
Fabienne Thieri dira des contes pour
Honoré Daumier (1808-1879) à partir de
OFFICE DE TOURISME
les enfants à partir de 6 ans.
400 lithographies de l’artiste, dont 1, rue de la République
Samedi 20 décembre à 15 h. Entrée libre.
beaucoup viennent du fonds du musée. Tél. : 01 55 870 870
Cette exposition montre le regard acéré de EXPOSITION
MÉDIATHÈQUE DU CENTRE-VILLE
Daumier son époque.
L’artiste peintre Diarra O’Fouabé, 4, place de la Légion-d’honneur
Jusqu’au 12 janvier 2009 (fermeture du musée originaire du Mali, présente dans
Tél. : 01 49 33 92 40
du 23 décembre au 1 er janvier inclus), les Karansani ses œuvres inspirées de sa CONTES
lundi, mercredi, vendredi de 10 h à 17 h 30,
Dans le cadre du festival de Plaine
culture, de son parcours artistique à
jeudi jusqu’à 20 h, samedi et dimanche de
commune, Histoires communes,
travers le monde et de son envie de le faire
14 h à 18 h 30.
Loïg Pujol propose Navigations, pour
partager.
Jusqu’au 11 janvier 2009. Entrée libre.
les enfants à partir de 6 ans.
BASILIQUE
Mardi 23 décembre à 15 h. Entrée libre.
1, rue de la Légion d’honneur
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE
Tél. : 01 48 13 14 73
ET DE DANSE
LA TABLE RONDE
CONTES ET HISTOIRES
15, rue Catulienne
12, rue de la Boulangerie
Le centre des monuments nationaux
Tél. : 01 48 20 26 30
Tél. : 01 48 20 15 75
propose des visites et activités autour UNE HEURE AVEC…
CONCERT
du thème Bleu roi et bleu reine : secrets et Opérettes et comédies musicales. Sous Dans le cadre de ses FAMMeuses soirées,
légendes du bleu et autres couleurs la direction de Céline Roulleau et Fabien le restaurant propose le François Homps
au XII e siècle. Visites thématiques, contes, Cailleteau, reprises de différents thèmes trio (guitare).
jeux, ateliers, seront proposés autour musicaux.
Vendredi 19 décembre à 19 h.
des célèbres personnages de Saint-Denis. Mercredi 17 décembre à 18 h 30. Entrée libre.
L’ÉCRAN
Les 22, 2326, 27, 29, 30 décembre et 3 janvier
2009. Horaires à consulter sur place ou sur CENTRE DE LECTURE ALADIN
Place du Caquet
Tél. : 01 49 33 66 88
www.monuments-nationaux.fr
2, rue Henri-Barbusse
Tél. : 01 48 22 95 17
RENCONTRES
LE SOIXANTE
CONTES
Pour débuter 2009, l’Écran propose
60, rue Gabriel-Péri
Dans le cadre du festival de Plaine
dimanche 4 janvier une séance de Libre
BAZAR D’ARTISTES
commune, Histoires communes, Isabelle association durant laquelle Laurent Aknin
L’Adada présente une quinzaine
Cardon propose 3 pieds 1 tête pour
présentera à 14 h 30 Hunger, de Steve
d’exposants proposant des objets uniques les 0 à 3 ans.
McQueen (2008), et à 16 h 45, Antigone,
ou en série limitée à des prix attractifs Samedi 20 décembre à 10 h 30.
de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
(entre 5 et 300 €) : tableaux, bijoux,
Entrée libre.
(1991).
FRANCIADE nouveauté
Il était une fois un
pichet aux oiseaux
Des copies de ce bel
objet du XIII e siècle
découvert en 1975
lors de fouilles
archéologiques dans
le centre-ville sont
désormais en vente.
Le pichet aux oiseaux.
LIGNE 13 one woman show
Natacha Lagioia,
pro de l’impro
« J’IMPROVISE comme je respire »,
lance-t-elle. Natacha Lagioia (la
joie en italien !) va monter sur la
scène de la Ligne 13, vendredi
19 décembre à 20 h 30 pour présenter
son Djino Magic Tour, un
spectacle « en permanente évolution,
qui n’est jamais le même
et auquel j’ajoute de nouveaux
sionnée pour « cette pièce peu commune
de céramique médiévale, qui
correspond bien aux caractéristiques
de ce qui se fabriquait alors
dans le nord parisien ».
Aujourd’hui, ce pichet précieuse-
textes », dit-elle. Normal, pour
une improvisatrice. Mais il y a
quand même une trame. Qui est
ce Djino ? « C’est mon meilleur
ami, rencontré lorsque j’étais ado
et qui était clown. C’est l’histoire
d’un clown de rue qui se retrouve
sur scène, sous les feux de
la rampe… Quand j’étais petite,
Natacha Lagioia dans son Djino Magic Tour.
B. HOUDAYER
GÉRARD MONICO
EN CE TEMPS-LÀ, tout autour de
l’abbaye de Saint-Denis, des vignes
permettent de produire du vin en
belles quantités. Lequel heurterait
peut-être les palais du XXI e
siècle. Mais nous sommes au début
du XIII e . Un potier réalise un
pichet, plus précisément un pot
à boire, c’est-à-dire sans bec verseur,
mais richement décoré et coloré,
avec en relief des oiseaux et
une grappe de raisin. Un très bel
objet, assez éloigné des communs
pots, oules, coquemars et autres
récipients alors utilisés pour les
besoins de tous les jours.
Bien plus tard, en 1975, ce pichet,
certes un peu amoché par le temps,
est retrouvé lors d’une fouille archéologique
dans le centre-ville
« au fond d’une fosse dépotoir »,
souligne avec malice Nicole Rodrigue,
archéologue en chef de
la Ville, qui s’est de suite pasment
conservé, vit une résurrection,
dans les mains de la potière
Véronique Durey. Pour l’association
Franciade, le goût de la connaissance
(1), elle vient en effet d’en
réaliser les premières copies désormais
en vente (150 euros, c’est
certes un peu cher).
L’original et ses rejetons ont
été présentés lors d’une
conférence au musée,
jeudi 11 décembre, devant
un auditoire ravi
d’apprendre qu’à l’épo -
que, comme aujourd’hui,
chaque exemplaire
tour né à la main
est unique. « On sait peu
de chose sur les fabricants
de l’époque et il a fallu reproduire
les coloris avec nos
matériaux d’aujourd’hui », souligne
la potière pour qui « on
peut encore améliorer l’objet,
mais nous sommes très
proches »… du XIII e siècle. Même
si les vignes ont disparu.
Gérald Rossi
(1) Atelier boutique Franciade, 42, rue de la
Boulangerie. Tél. : 01 48 09 15 10 et site :
http://www.franciade.fr
je voulais être clown, mais mes
parents s’y sont opposés. »
Natacha écrit depuis toute petite,
des poèmes, puis découvre le slam
et, un jour, s’est lancée sur la scène.
« Comme j’ai du mal à apprendre
mes textes, j’improvise. » Ancienne
étudiante en arts plastiques à Paris
8, elle débarque un jour au Café
culturel pour assister aux sessions
de Slam’aleikoum et, de fil en aiguille,
y participe activement. « Ce
que j’aime c’est parler de la vie, ne
pas se laisser imposer un rôle, développer
sa propre personnalité. Il
faut prouver que l’on existe, ne pas
se laisser étouffer dans la masse… »
Elle dit cela comme une profession
de foi, avec une candeur énergique
et la volonté souriante de le
prouver sur la scène.
B.L.
Djino Magic Tour vendredi 19 décembre
à 20 h 30 à la Ligne 13, 12, place de la
Résistance-et-de-la-Déportation.
Tarifs : 5 €. Tél. : 01 55 87 27 10.
TGP africolor
cultures
Entre batuque et balafon
Pour ses 20 ans,
le festival dédié
aux cultures musicales
africaines a concocté
trois soirées
dionysiennes.
Son directeur se plaint
des lois « sécuritaires »
qui compliquent
la circulation des
personnes.
CHAQUE ANNÉE, Philippe
Conrath, le directeur du festival
Africolor, se réjouit de faire étape
à Saint-Denis, au TGP. « Cette année
encore plus, car c’est la 20 e
édition du festival et c’est là que
nous sommes nés », se plaît-il à
souligner. Même si ce 20 e Africolor
a été particulièrement difficile
à mettre sur pied. La crise ?
« Oui : celle de la circulation des
personnes », accuse-t-il. « Les musiciens
africains ont de plus en
plus de mal à obtenir des visas
pour venir jouer en France et en
Europe. Des tournées ont été annulées
à cause de ça et, outre que
cette évolution sécuritaire est à
nos yeux une régression culturelle,
l’économie des festivals est
en danger. Nous sommes par exemple
obligés de réserver les billets
d’avions avant l’obtention des visas
et les compagnies aériennes
ne nous remboursent pas. Aujourd’hui,
un jeune artiste malien
ne peut pas venir en France
alors que l’inverse est possible.
C’est quelque chose qui va assécher
la culture », s’indigne-t-il.
« Ces rencontres sont
symboliques d’Africolor »
Reste que les trois soirées dionysiennes
d’Africolor s’annoncent
une fois de plus comme de beaux
moments de rencontres musicales
et d’échanges culturels. À l’image,
vendredi 19 décembre à 20 h, du
groupe Babaté, constitué du compositeur
de musiques de films
français Jean-Marc Zelwer et de
musiciens italiens, qui se produira
avec le chanteur sénégalais
Woz Kaly. En seconde partie, Omar
Souza, pianiste de jazz cubain
jouera, lui aussi avec un chanteur
sénégalais, Mola Sylla. « Ces
rencontres sont à mes yeux tout
à fait symboliques d’Africolor »,
confie Philippe Conrath.
Le lendemain, samedi 20 décembre
à 20 h, autre voyage musical,
vers le Cap-Vert. « Cette soirée
a été mise sur pied avec des
associations capverdiennes d’Îlede-France,
dont beaucoup de membres
viennent de l’île de Santiago,
berceau du batuque, rythme musical
joué par des femmes. » Se
succéderont Simentera (groupe
basé en région parisienne) et la
chanteuse Nha Neusa, le chanteur
Princezito, chef de file de ce
Le joueur de balafon Mahama Konaté et quelques-uns des artistes son groupe Farafina Lili.
FESTIVAL DE SAINT-DENIS édition 2009
Un petit nouveau :
Pierre Boulez
C’EST SAMEDI soir 13 décembre
au théâtre des Champs-Élysées
à Paris, à l’issue d’un magnifique
récital de la violoniste
Arabella Steinbacher, que Jean-
Pierre Le Pavec a levé le voile sur
le programme à la basilique de
l’édition 2009 du Festival de Saint-
Denis, qui s’étendra du 7 juin au
7 juillet. Avec à ses côtés Monique
Prim, la nouvelle présidente du
festival, et en présence de partenaires,
de bénévoles et de fidèles
de l’événement, il a noté en premier
lieu la venue de plusieurs
chefs exceptionnels, dont Riccardo
Mutti (Orchestre national de France
pour le Requiem de Verdi en ouverture)
et, pour la première fois
à Saint-Denis, Pierre Boulez (Orchestre
de Paris pour la Messe glagolitique
de Janacek le 25 juin).
« Nous l’attendions depuis longtemps,
s’est réjoui le directeur du
festival, et lui attendait de pouvoir
jouer dans une église… » Par
ailleurs, Kurt Mazur dirigera Le
songe d’une nuit d’été de Mendelssohn
(18 juin), Christophe
Rousset le Stabat mater de Pergolèse
avec ses Talens lyriques
(23 juin), John Nelson la 9 e symphonie
de Beethoven (6juillet).
Mali et Italie à Métis
Également au programme, une
soirée consacrée aux chants polyphoniques
de la Méditerranée
par le chœur Les Éléments dirigé
par Joël Suhubiette (16 juin), une
qu’on appelle le nouveau batuque
et qui vient pour la première fois
en France, et Lura, qui elle est
une vedette affirmée du batuque,
installée à Lisbonne. « Là aussi
c’est un symbole de notre travail :
mettre en avant une région du
monde en lien avec une communauté
présente ici. »
Enfin, dimanche 21 décembre à
16 h, Africolor nous emmène au
pays du balafon, cette sorte de xylophone
aux lames de bois dont
le son rebondit sur des calebasses
de tailles diverses. D’abord avec
Mahama Konaté, qui a aujourd’hui
70 ans et qui fut à la source du
renouveau de cet instrument à
Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso,
où il a fondé son groupe, Farafina
Lili. Puis avec Kaba-Kô, groupe
de jeunes fondé par le balafoniste
Moussa Héma qui se produira ensuite
avec le batteur de jazz François
Merville. Là encore, une rencontre
en forme de création musicale
qui s’annonce passionnante.
Benoît Lagarrigue
Africolor vendredi 19 décembre à 20 h,
Babaté, Omar Souza. Samedi 20 décembre
à 20 h, Simentera et Nha Neusa, Princezito,
Lura. Dimanche 21 décembre à 16 h,
Mahama Konaté et Farafina Lili, Kaba-Kô,
Moussa Héma et François Merville.
TGP, 59, boulevard Jules-Guesde.
Tél. : 01 48 13 70 00. Tarifs : 15 et 10 €.
autre sur l’Italie de Nino Rota par
le trompettiste Pino Minafra et
sa Banda (19 juin) et, comme
chaque année, la création qui
s’intitulera Fleuve Niger, ligne de
vie, dirigée par le joueur de kora
Tunde Jegede (30 juin). Une création
en raccord avec le programme
Métis (qui sera dévoilé en février)
consacré cette année au Mali et
à l’Italie.
B.L.
Pré-locations possibles par
correspondance (Festival de Saint-Denis –
location, 16, rue de la Légion-d’honneur
93200 Saint-Denis), par téléphone
(01 48 13 06 07), par mail
(reservations@festival-saint-denis.com)
ou en ligne (sur www.festival-saintdenis.com)
D.R.
À L’AFFICHE à la plaine
C’est bon pour
les zygomatiques
LA COMPAGNIE du Petit théâtre
permanent « tourne » actuellement
dans différents quartiers
de la ville, à l’initiative du
TGP qui propose ainsi des spectacles
dits hors les murs. Au programme
de ces séances, Zygomatiques,
une pseudo conférence
réjouissante sur le rire
donnée par Joanna Jianoux et
Philippe Cherdel. « Ton thé t’at-il
ôté ta toux tenace ? », lance
d’entrée au public mademoiselle
Moiselle. Le ton est donné : on
va jouer. Avec les mots et les situations.
On va rire et on va parler
du rire. Dans une succession
de textes drôles (Devos) ou d’autres
plus sérieux sur le sujet
(où l’on apprend que 10 minutes
VENDREDI 12 décembre, les
élèves du lycée Suger présentaient
à la Ligne 13 le travail réalisé
au cours d’un vaste projet
éducatif qui s’est écoulé sur
deux années à l’initiative d’un
de leurs professeurs, Aurélie Gigot.
Ce projet, qui a vu une douzaine
d’entre eux se rendre à
New York en avril dernier, a
abouti à une exposition et à un
film, tous deux présentés ce vendredi.
L’exposition, intitulée
Dream or die (rêve ou meurs),
se compose d’un patchwork
étourdissant de vues de New
York bien loin de du mythe ou
des images d’Épinal habituellement
véhiculés.
« L’Amérique, c’est pas l’Amérique
! » Cette exclamation qui
barre l’un des panneaux témoigne
de ce qu’ils ont découvert
là-bas : on est loin du rêve
américain. L’immigration, la
pauvreté, les disparités sociales,
de rire valent une heure de footing),
amenés de façon toujours
décalée, mais jamais dévoyée,
on se prend à rire, à rire du rire,
à rire de soi. Et des autres. Et
là, ça peut faire mal. Le rire se
suspend un instant, devient arme.
Mais il peut aussi, surtout, rassembler
: rire ensemble est encore
plus désopilant. Bref, comme
disait l’humoriste (Desproges ?),
on peut rire de tout. Mais pas
avec n’importe qui. En tout cas,
avec le Petit théâtre permanent,
on peut. D’ailleurs, on n’a pas
le choix : ils sont… drôles.
B.L.
Zygomatiques samedi 20
décembre à 19 h au Théâtre de la Belle
étoile (14, rue Saint-Just). Entrée libre.
CAFÉ CULTUREL expo
L’art des chiffons
BLONDE aux yeux clairs d’origine
cent pour cent ibère, Nuria-Esther
Gonzalez porte un
nom et un prénom qui font irrémédiablement
penser à cette
Espagne du temps d’Averroès,
où les trois religions du Livre vivaient
en communion. « Pourtant,
ma famille est athée », ditelle
en souriant. Mais ce n’est
pas pour cela que nous la rencontrons,
au Café culturel où elle
expose ses Chiffonnades. Sur les
murs, de drôles de nounours,
des animaux rigolos, des sacs
aux formes et aux couleurs harmonieuses
et, depuis peu, une
belle poupée en tissu, sa « bonne
femme ». « J’ai toujours aimé
dessiner et coudre », confie-t-elle.
Après trois ans passés à Truffaut
comme décoratrice, la jeune
femme se retrouve au chômage
et décide de créer avec ses mains.
« Au début, c’était pour faire des
cadeaux autour de moi. Et une
manière de retrouver le monde
de l’enfance… » Ces peluches
sont remplies d’un bourrage antiacarien
et de microbilles pour
leur donner diverses attitudes.
Et Nuria-Esther a tellement aimé
les réaliser qu’elle rêve d’ouvrir
une boutique, prépare un site
Internet, participe au Bazar d’artistes,
bref veut s’engager sur la
voie de ces drôles de figurines
tendres et rigolotes.
B.L.
Chiffonnades jusqu’au 3 janvier
2009 au Café culturel. 11, allée des Sixchapelles/Jardin
Pierre-de-Montreuil.
Tél. : 01 42 43 96 11. Entrée libre.
À L’AFFICHE ligne 13
New York démystifié
l’absence de mixité y sont montrées
sans artifices. Avec humour
parfois, comme cette image
d’une poubelle publique aux
graffs bariolés sur laquelle est
inscrit « become your dream »
(deviens ton rêve). Bref, lucidité
et regards personnels jalonnent
ce travail de belle qualité,
rehaussé par les clichés
de la photographe installée à
Harlem, Martine Barrat, marraine
du projet.
Lors de cette soirée, un film
de leur séjour fut projeté, montrant
la rencontre des jeunes
Dionysiens avec leurs homologues
d’Harlem, leurs découvertes,
leurs étonnements
et leurs réflexions. Un intéressant
débat a clos la soirée,
portant justement sur la notion
de banlieue.
B.L.
Dream or die exposition visible à la
Ligne 13 jusqu’en janvier à la cyberbase.
JSD n° 770 du 17 décembre 2008 au 6 janvier 2009
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GÉRARD MONICO