Le point Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF) Restructurer et renforcer ! Etablir un projet global “Cinéma” dans lequel toutes les dimensions sont intégrées de manière cohérente et structurante ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot. “Avant de finaliser la négociation des nouveaux contrats de gestion du Filmfonds et du Mediafonds, un nouveau décret devait être reformulé et approuvé par le gouvernement flamand”, nous raconte Pierre Drouot, directeur du VAF. Un travail d’élaboration délicat puisqu’il était question d’intégrer tous les changements intervenus ces dernières années pour mieux coller au contexte actuel et aux initiatives à venir. Il existe en Flandre deux fonds dédiés à la culture : le Vlaams Fonds voor de Letteren (Fonds flamand des Lettres) et le Vlaams Audiovisueel Fonds (Fonds Audiovisuel de Flandre). Ces Fonds sont des structures autonomes qui, dans le cadre d’un contrat de gestion pluriannuel, reçoivent une dotation de leur ministre de tutelle. La Ministre de la Culture, Joke Schauvliege, avait déjà réalisé un regroupement des compétences et des aides pour les Lettres. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le vote final du décret relatif à l’audiovisuel est toujours attendu, mais vu l’accueil du texte (approuvé en commission à l’unanimité), il est à parier qu’il aura été voté fin de ce mois d’avril. “L’objectif est de rassembler sous un même toit toutes les compétences liées à ce que l’on appelle le Single Screen”. Cette dernière expression couvre en fait toutes les créations qui peuvent être diffusées, reçues et ‘vécues’ via un seul écran. Que ce soit l’écran de cinéma, de la télévision, de l’ordinateur, de tablette ou Smartphone... “Par contre, cela n’inclut pas les arts plastiques faisant appel à des installations ‘Multi-Screens’ présentées dans les musées ou les galeries d’art”. L’objectif de cette nouvelle configuration est de rassembler toutes les compétences liées au single screen sous une même coupole, qu’il s’agisse du soutien à la production, à la diffusion, à l’exploitation ou à la promotion. “Il n’est pas question pour autant d’une concentration de pouvoirs, précise Pierre Drouot. La Maison du Film Flamand se présente plutôt comme une interface unique avec différents guichets à l’intérieur, chaque guichet ayant ses propres objectifs et critères. Par ailleurs, aucun membre direct du staff n’a le droit de vote lors des réunions décisionnaires. Les décisions de soutien sont prises par le conseil d’administration du VAF sur base d’avis émis par des comités de sélection composés de personnes extérieures au VAF”. La Maison du Film Flamand réunit donc essentiellement aujourd’hui quatre fonds avec des objectifs et des spécificités propres : le Filmsfonds (dédiés à toutes les productions unitaires tels que les courts et longs métrages, l’animation, le documentaire et l’expérimental avec le Filmlabs), le Mediafonds (pour les séries), le Gamefonds (pour les jeux vidéos, les serious game ou les jeux éducatifs) et encore Screen Flanders, le fonds économique. “Ce dernier fonds fait l’objet d’un contrat de service que nous avons établi avec le ministre flamand de l’économie”. Dans les changements, on notera également l’allongement de la période Pierre Drouot, Directeur du VAF couverte par le contrat de gestion avec ministre de la Culture qui devrait passer de 3 à 5 ans. “C’est la raison pour laquelle nous attendons l’approbation du décret pour signer le nouveau contrat de gestion du Filmfonds”. Au-delà des aspects structurels, il faut toutefois noter que l’année s’est montrée particulièrement fructueuse pour le cinéma flamand. Prenons Het Vonnis de Jan Verheyen, Marina de Stijn Coninx, Kampioen zijn blijft plezant d’Eric Wirix, ou encore The Broken Circle Breakdown de Felix Van Groeningen, Kid de Fien Troch, I’m the same I’m another de Caroline Strubbe ou Violet de Bas Devos. Autant de films qui ont cumulé, pour certains, plusieurs centaines de milliers d’entrées en salle et, pour d’autres, collectionné les prix internationaux. “Nous parions sur la diversité. Chaque film a un univers qui lui est propre. Il est impossible de cadrer le cinéma flamand dans un style unique. Mais chaque film a des ambitions affichées.” Car c’est bien la stratégie du VAF, c’est de miser sur des cinéastes audacieux et prêts à prendre des risques. “Notre comité de sélection est composé de personnalités à la fois proposées par le secteur et choisies par nous. Ce sont des professionnels qui nous intéressent par leur vision et leur expérience audelà des frontières belges, de préférence.” Une stratégie qui porte ses fruits puisque des talents flamands sont aujourd’hui invités à travailler à l’international. Loft d’Éric Van Looy et le nouveau Michael R. Roskam, The Drop, produit par Fox Searchlight, seront distribués aux États-Unis à grande échelle. Les droits de la série Salamander, programmée récemment en V.O. sur BBC 4 avec un taux d’audience élevé, viennent d’être cédés pour les USA et The Broken Circle Breakdown a fait en V.O. près de 200.000 entrées en France où, après une nomination aux Oscars, il a reçu le César du meilleur film étranger. Autre exemple d’exportation, la société Caviar a ouvert un bureau à Los Angeles où ils ont produit leur premier long métrage. “Nous avons en fait un double objectif : maintenir et élargir notre rapport au public en Flandre (et, pourquoi pas, à Bruxelles et en Wallonie) tant dans les salles qu’à la télévision et, tout en étant conscient du problème de la langue, faire en sorte que nos films soient connus, reconnus et diffusés hors de nos frontières”. ■ V.B. Cinéma belge 4 mai 2014
APPLICATION DEADLINES 12.09.2014 12.12.2014 screenflanders.com