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Moi, Ulrike - La Ferme du Buisson

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<strong>Moi</strong>, <strong>Ulrike</strong><br />

D’après le texte <strong>Moi</strong>, <strong>Ulrike</strong>, je crie …de Franca Rame<br />

et des textes de <strong>Ulrike</strong> Meinhof, Jean Genet et Albert Camus.<br />

Conception et Mise en scène Sophie Rousseau<br />

Création et Diffusion : janvier 2010<br />

Contacts <strong>La</strong> Môme TRANS (<strong>La</strong> Compagnie)<br />

6 Carrière Droulers 3 rue de Metz<br />

59152 Chéreng 75010 Paris<br />

Sophie Rousseau : 06 70 75 01 82 Anne Gaëlle Adreit : 01 42 46 12 88<br />

lamome_cie@yahoo.fr pro<strong>du</strong>ction@rabeux.fr<br />

<strong>La</strong> rose des vents, Scène nationale Lille Métropole Didier Thibaut<br />

Bld Van Gogh 59650 Villeneuve d’Ascq / Tél. : 03 20 61 96 90 – Fax : 03 20 61 96 91<br />

larosedesvents2@wanadoo.fr - www.larose.fr


<strong>Moi</strong>, <strong>Ulrike</strong><br />

D’après le texte <strong>Moi</strong>, <strong>Ulrike</strong>, je crie… de Franca Rame<br />

et des textes de <strong>Ulrike</strong> Meinhof, Jean Genet et Albert Camus.<br />

Mise en scène Sophie Rousseau<br />

Avec<br />

Juliette Flipo<br />

Eline HolbØ-Wendelbo<br />

Magdalena Mathieu<br />

Assistant : Sébastien Ribaux<br />

Scénographie et costumes : Mathias Baudry<br />

Création lumière : Jean-Claude Fonkenel<br />

Son : distribution en cours<br />

Création et diffusion à partir de Janvier 2010<br />

Etape de travail dans <strong>La</strong>bomatic théâtres en mars et avril 09<br />

Sous le titre Quel chemin reste-t-il que celui <strong>du</strong> sang ?<br />

à <strong>La</strong> <strong>Ferme</strong> Du <strong>Buisson</strong> et à <strong>La</strong> Rose des Vents


Tu te balades dans les rues, le métro, les quartiers<br />

dits difficiles, tu regardes le visage des gens et tu ne<br />

peux pas t’empêcher de penser que ça ne va pas.<br />

Tu voudrais penser que ça va changer mais tu n’y crois pas aux lendemains qui<br />

chantent, et quand bien même tu y croirais, personne n’y croit plus. T’as<br />

l’impression que partout c’est chacun pour soi et merde pour tous. Évidemment<br />

t’exagères, évidemment ça résiste un peu partout sous de multiples formes mais au<br />

fond ça te laisse un goût de battu d’avance, tu sais bien que les faibles perdent<br />

toujours, tu vois bien que la réaction première d’un homme face à un autre c’est<br />

plutôt un poing dans la figure qu’une main ten<strong>du</strong>e et tu sais aussi que la manière<br />

dont on attise la peur ne va certainement pas améliorer les choses.<br />

Ça ne t’étonne pas que ça explose, que ça mette le feu, que ça pose des bombes.<br />

Tu ne cautionnes pas, tu sais que ça ne changera rien mais tu comprends d’où ça<br />

part. T’as la trouille parce qu’aujourd’hui les poseurs de bombes n’ont pas le rêve<br />

d’une société plus juste, plus douce, plus tolérante. Et quand bien même la fin ne<br />

justifie pas les moyens.<br />

T’es largué parce que tu ne sais pas où aller, t’es au cœur de tes contradictions qui<br />

demandent que tu agisses pour que ça change alors qu’au fond t’es persuadé que<br />

rien ne changera fondamentalement. Tu ne crois pas à une aventure collective, tu<br />

sais seulement que tu peux poser un petit caillou en espérant que le voisin pose le<br />

sien pour retrouver un chemin moins inhumain.


Une Voie sans issue ?<br />

Quelle utopie nous reste-t-il alors...<br />

Parce qu’elle a cessé de croire à l’utilité de poser des petits cailloux, <strong>Ulrike</strong><br />

Meinhof passe <strong>du</strong> journalisme à la lutte armée qui à mon sens ne pouvait être autre<br />

chose que désespérée et sans issue. Elle empreinte une voie que je ne<br />

prendrais jamais, la clandestinité armée, mais je comprends son<br />

scandale, ses revendications, ses dénonciations et son rêve. Cette<br />

position radicale ne va pas sans poser de questions auxquelles il est juste de se<br />

confronter aujourd’hui :<br />

Quand un système est vécu de façon inégalitaire et sans espoir d’en sortir,<br />

comment s’étonner qu’il y ait un recours à la violence comme mode de résistance ?<br />

A quoi correspond ce choix radical ? N’est-ce que <strong>du</strong> romantisme ?<br />

Pour notre génération, les trentenaires, comment se fait-il que cet idéal politique<br />

d’une société plus juste semble à ce point utopique voire d’un autre temps ?<br />

Mais quelle utopie nous porte alors ? Quels modes d’action nous reste-il ?<br />

Dans les cahiers libres n°337 de Maspéro, on peut lire :<br />

«<strong>Ulrike</strong> Meinhof aimait trop la vie pour accepter le système qui l’a finalement<br />

écrasée ».<br />

S’armer en pensée et en sensibilité ?<br />

J’aime trop la vie pour ne pas me poser les questions qu’<strong>Ulrike</strong> Meinhof soulève<br />

mais je sais aussi qu’aucune réponse si tant est qu’il y en ait une ne justifie d’ôter<br />

une seule vie, je l’aime trop pour cela aussi. Reste le théâtre pour poser ces<br />

contradictions. Reste l’espoir qu’il peut faire bouger peut-être un peu le<br />

monde. C’est un travail de fourmi mais c’est le seul auquel je crois profondément.<br />

C’est le seul pour lequel je consacrerai ma vie.


Réfléchir à ce qu’on peut faire<br />

…entre la violence et la brutalité ?<br />

J’ai envie de faire ce spectacle pour ne pas rester avec ce sentiment<br />

d’impuissance, de dédoublement, de colère et - ce qui serait le pire de tout - de<br />

renoncement que m’a procuré la première lecture <strong>du</strong> texte <strong>Moi</strong>, <strong>Ulrike</strong> je<br />

crie…extrait de récits de femmes et autres histoires de Dario Fo et Franca Rame. Il<br />

plonge effectivement dans une contradiction entre l’accord avec tout ce qu’elle<br />

dénonce et le désaccord avec l’idéologie qu’elle défend, entre la compréhension<br />

de la justification <strong>du</strong> recours à la violence face à la brutalité de l’état et le refus<br />

viscéral de ce que ça implique en terme de vies humaines, entre le choix pour la<br />

justice et le constat que là est l’injustice, entre le respect pour son choix de ne<br />

faire aucun compromis et le sentiment qu’il ne peut pas s’inscrire dans la vie,<br />

entre l’intuition que sans révolution rien ne changera jamais et la conviction<br />

qu’elle ne changerait de toute façon pas grand-chose. Il nous met dans une pièce<br />

sans issue avec des murs pour se cogner. Rien n’est satisfaisant mais on ne<br />

peut pas rester sans rien faire. Il faut au moins donner une forme à<br />

ces questions.<br />

Avec radicalité<br />

L’envie est forte de faire entendre ce texte (entre autres) avec ce qu’il pose<br />

comme questions et de trouver le moyen que ça ne devienne pas un plaidoyer naïf,<br />

manichéen voire militant. Le désaccord est aussi important que l’accord dans ce<br />

projet. Il faut trouver une poétique pour ces questions, les faire résonner<br />

autrement qu’avec la tête. <strong>La</strong> présence des corps est aussi importante que la<br />

pensée. Au théâtre, ce n’est pas que la tête mais surtout le ventre<br />

qui doit être convoqué !


Et détermination<br />

Elles sont trois sur le plateau : trois comédiennes. Il y a le texte de Franca Rame,<br />

des textes d’<strong>Ulrike</strong> Meinhof, de Genet (violence et brutalité) et d’Albert Camus. Je<br />

souhaite qu’il y ait de la danse pour dire la violence exercée sur les corps qu’elle<br />

soit d’origine carcérale ou terroriste. Je veux la pulsion, l’énergie, la trivialité et<br />

la beauté des corps dansants. J’espère que ce mélange des corps et des paroles<br />

donne un regard sur le monde et sa complexité, qu’il permette de regarder là où<br />

on en est et éveille (peut-être) pour chacun des questions qu’on ne peut pas ne pas<br />

se poser.


Processus de travail et chemin à suivre…<br />

Que fait-on lorsque l’on ne peut plus supporter le monde tel qu’il fonctionne et<br />

que l’on refuse la violence qu’il pro<strong>du</strong>it nécessairement ?<br />

Et bien on pense, on essaie de penser à partir d’expériences concrètes pour en<br />

tirer des leçons et voir éventuellement ce que l’on peut faire.<br />

Le point de départ :<br />

Une Femme<br />

<strong>Ulrike</strong> Meinhof. Une femme qui ne peut pas ne pas agir face à la brutalité <strong>du</strong><br />

monde, qui entre en résistance pour pouvoir encore se regarder dans une glace<br />

sans rougir et qui meure d’avoir cru que le monde pouvait se changer rapidement.<br />

Des textes<br />

Le texte de Dario Fo et de Franca Rame <strong>Moi</strong>, <strong>Ulrike</strong> je crie…, Une lettre de <strong>Ulrike</strong><br />

dans le couloir de la mort (sur les conditions de détention), un rapport d’autopsie<br />

concernant la mort d’<strong>Ulrike</strong>, le film de Timon Koulmasis, <strong>Ulrike</strong> Marie Meinhof,<br />

comme témoignage <strong>du</strong> basculement d’<strong>Ulrike</strong> Meinhof dans la violence armée et les<br />

conseils et les éclairages sur le contexte historique d’Anne Steiner, professeur de<br />

sociologie à Nanterre et spécialiste de la R.A.F.<br />

Pour orienter le parcours, des textes de Camus (lettres à un ami allemand, des<br />

textes parus dans Combat) et le texte de Genet Violence et Brutalité.<br />

Trois comédiennes<br />

Je souhaite travailler à partir de ce qu’elles pensent trente ans après <strong>du</strong> choix et<br />

de l’action d’<strong>Ulrike</strong> Meinhof. Voir où elles se rejoignent, où leur colère se croise et<br />

qu’est-ce que l’épaisseur <strong>du</strong> temps a ren<strong>du</strong> radicalement différent. A travers elles<br />

j’espère voir où j’en suis et également où nous en sommes aujourd’hui des<br />

questions soulevées il y a trente ans. Chacune à sa manière a un potentiel de<br />

violence et de radicalité de pensée sur le monde qui m’est nécessaire pour le<br />

travail.


Une étape en Mars/Avril 2009 dans les <strong>La</strong>bomatic théâtre<br />

Sous le titre Quel chemin reste-t-il que celui <strong>du</strong> sang ?<br />

A <strong>La</strong> <strong>Ferme</strong> <strong>du</strong> <strong>Buisson</strong> et à <strong>La</strong> Rose des Vents<br />

<strong>La</strong> diversité des sources rend le projet un peu compliqué au départ.<br />

Comment faut-il l’aborder ? Historiquement ? Politiquement ? Par un portrait ?<br />

S’éloigner ou rester proche d’<strong>Ulrike</strong> Meinhof pour que ça nous parle aujourd’hui ?<br />

Il nécessite une étape de recherche qui ne peut se faire que sur le plateau et avec<br />

les actrices pour définir un axe d’entrée dans le sujet et ainsi faire le choix des<br />

textes, récolter de la matière (interviews, impressions, des témoignages) qui sera<br />

le support d’un texte écrit.<br />

Cette étape sera présentée dans les labomatic théâtre à <strong>La</strong> <strong>Ferme</strong> <strong>du</strong> <strong>Buisson</strong> et à<br />

<strong>La</strong> Rose des Vents fin mars, début avril 2009. Ce ne sera pas un spectacle mais un<br />

état de la recherche, une étape vers un projet final.<br />

…Pour la création en Janvier 2010<br />

« Celui qui est vraiment indigné, donc concerné et mobilisé,<br />

ne crie pas, mais réfléchit à ce qu’il peut faire. » <strong>Ulrike</strong> Meinhof


Le rêve <strong>du</strong> théâtre<br />

On entend le texte d’<strong>Ulrike</strong> Meinhof, sa croyance de la dans lecture le fait de de pouvoir son autopsie. changer <strong>La</strong> le<br />

monde. Il est accompagné de la lecture de violence son autopsie. <strong>du</strong> <strong>La</strong> système violence est <strong>du</strong> système grande,<br />

est grande, radicale, déterminée…<br />

Trois jeunes femmes sont sur le<br />

plateau en adresse directe au public.<br />

Elles évoquent une expérience<br />

quotidienne qui leur donne honte<br />

d’être où elles sont et ce qu’elles<br />

sont, qui leur renvoie leur<br />

immobilisme, leur résignation et une<br />

certaine forme de culpabilité.<br />

<strong>La</strong> colère en saisit une, la réveille, la<br />

met en action. Elle prend une batte<br />

de base-ball et met en acte sur le<br />

plateau la nécessité de faire entendre<br />

son indignation et sa volonté de faire<br />

naître un autre monde. Sa violence est<br />

grande, radicale, déterminée.<br />

changer le monde. Il est accompagné<br />

radicale, déterminée…<br />

Evidemment ce n’est pas une description <strong>du</strong> spectacle, ce sont des rêves d’images<br />

pour débuter les répétitions. Je ne peux pas savoir ce qu’il en sera sans<br />

l’expérience <strong>du</strong> plateau, par contre je Evidemment peux imaginer ce que n’est ça fonctionnera pas une<br />

certainement de façon fragmentaire. <strong>La</strong> narration description se fera <strong>du</strong> pour spectacle, chacun ce de sont ce qu’il des<br />

se racontera de la succession des fragments. rêves Je crois d’images savoir aussi pour qu’il débuter n’y aura pas les<br />

un sens précis proposé mais une errance qui répétitions. mènera de la Je radicalité ne peux de pas Meinhof savoir ce et<br />

de Genet à la pensée exigeante <strong>du</strong> Camus de qu’il L’homme en sera révolté. sans Les l’expérience textes sont des <strong>du</strong><br />

étapes dans l’évolution <strong>du</strong> spectacle. Il n’y plateau, a pas d’incarnation par contre je de peux personnages. imaginer<br />

Elles sont trois sur le plateau à se débattre avec que ce ça qu’elles fonctionnera sont, à certainement faire ce quelles de<br />

peuvent, à agir malgré tout pour porter plainte façon contre fragmentaire. le monde. Que <strong>La</strong> peuvent-elles<br />

narration se<br />

faire d’autre ? Ne pas être résignées. C’est déjà fera ça. pour chacun de ce qu’il se<br />

Illustration : Michel-Ange-Le jugement dernier - Un damné emmené à l’enfer<br />

racontera de la succession des<br />

fragments. Je crois savoir aussi qu’il<br />

n’y aura pas un sens précis proposé<br />

mais une errance qui mènera de la


Petits jalons pour le plaisir…<br />

« Le moment venu, ils me donneront l’ordre de me suicider et comme dans cette<br />

cellule, il n’y a pas de barreaux aux fenêtres où accrocher une ceinture ou un drap<br />

torsadé pour se pendre, ils me donneront eux-mêmes un coup de main… peut-être<br />

plus qu’un coup de main. Du travail bien propre. Propre comme cette sociale<br />

démocratie qui se prépare à me tuer… dans l’ordre. »<br />

Extrait de <strong>Moi</strong>, <strong>Ulrike</strong>, je crie...de Franca Rame et Dario Fo.<br />

« Comme les exemples de violence nécessaire sont incalculables, les faits de<br />

brutalité le sont aussi puisque la brutalité vient s’opposer toujours à la violence. Je<br />

veux dire encore à une dynamique ininterrompue qui est la vie même. <strong>La</strong> brutalité<br />

prend donc les formes les plus inatten<strong>du</strong>es, pas décelables immédiatement comme<br />

brutalité : L’architecture des H.L.M, la bureaucratie, le remplacement <strong>du</strong> motpropre<br />

ou connu- par le chiffre, la priorité, dans la circulation, donnée à la vitesse<br />

sur la lenteur des piétons, l’autorité de la machine sur l’homme qui la sert, la<br />

codification des lois prévalant sur la coutume, la progression numérique des<br />

peines, l’usage <strong>du</strong> secret empêchant une connaissance d’intérêt général, l’inutilité<br />

de la gifle dans les commissariats, le tutoiement policier envers qui a la peau<br />

brune, la marche au pas de l’oie, le bombardement d’Haïphong, la Rolls-Royce de<br />

quarante millions…Bien sûr, aucune énumération ne saurait épuiser les faits, qui<br />

sont comme les avatars multiples par lesquels la brutalité s’impose. Et toute la<br />

violence spontanée de la vie continuée par la violence des révolutionnaires sera<br />

tout juste suffisante pour faire échec à la brutalité organisée. »<br />

Extrait de Violence et Brutalité de Jean Genet.<br />

« J’ai choisi la justice au contraire pour rester fidèle à la terre. Je continue à<br />

croire que ce monde n’a pas de sens supérieur. Mais je sais que quelque chose en<br />

lui a <strong>du</strong> sens et c’est l’homme, parce qu’il est le seul être à exiger d’en avoir. Ce<br />

monde a <strong>du</strong> moins la vérité de l’homme et notre tâche est de lui donner ses raisons<br />

contre le destin lui-même. Et il n’a pas d’autres raisons que l’homme et c’est<br />

celui-ci qu’il faut sauver si l’on veut sauver l’idée qu’on se fait de la vie. Votre<br />

sourire et votre dédain me diront : qu’est-ce sauver l’homme ? Mais je vous le crie<br />

de tout moi-même, c’est ne pas le mutiler et c’est donner ses chances à la justice<br />

qu’il est le seul à concevoir. »<br />

Extrait de Lettres à un ami allemand d’Albert Camus.


A propos d’<strong>Ulrike</strong> Meinhof et de la R.A.F…<br />

Le journalisme<br />

<strong>Ulrike</strong> Meinhof est née le 10 juillet 1934 à Oldenburg en Allemagne. Elle entre en 1957 au<br />

parti communiste allemand, hors la loi depuis 1956. De 1958 à 1968, elle travaille comme<br />

journaliste à l’hebdomadaire de gauche Konkret. Ses enquêtes et ses articles critiquent et<br />

souvent dénoncent les conditions de vie des ouvriers, notamment immigrés, des jeunes<br />

« délinquants » enfermés dans des instituts spécialisés. Ils s’élèvent surtout contre le<br />

réarmement, contre la permanence <strong>du</strong> fascisme dans les institutions <strong>du</strong> nouvel Etat<br />

allemand, qui principal allié des U.S.A est en train de devenir une force impérialiste.<br />

<strong>Ulrike</strong> participe au mouvement étudiant et au comité Vietnam.<br />

<strong>La</strong> lutte armée<br />

On ne change plus rien avec les mots car la société est sourde.<br />

Fin 1969, elle abandonne le journal. Avec un groupe de camarades elle fait la théorie de<br />

la possibilité et de la nécessité de la lutte armée en République Fédérale. Elle participe à<br />

l’élaboration des « Ecrits de la R.A.F. » (fraction armée rouge). Le 14 Mai 1970 elle prend<br />

part à la première action de la R.A.F : un commando libère Andréas Baader d’une prison<br />

de Berlin, où il était détenu pour avoir allumé, avec Gudrun Ensslin, en avril 1968, un<br />

incendie de protestation contre le génocide <strong>du</strong> Vietnam. Dès lors <strong>Ulrike</strong> Meinhof est<br />

recherchée et passe à la clandestinité.<br />

<strong>La</strong> prison<br />

En juin 1972, elle est arrêtée à Hanovre. Du 16 juin au 9 février de l’année suivante, elle<br />

est enfermée dans le « quartier de la mort » de la prison de Köln-Ossendorf. Elle y reste<br />

jusqu’à son procès à Berlin. Condamnée à 8 ans de réclusion, elle fait au moins deux<br />

séjours dans le « quartier de la mort ».Isolement total, cellule blanche et insonorisée,<br />

lumière électrique jour et nuit.<br />

Elle est accusée comme les autres membres de la R.A.F capturés entre temps,<br />

d’ « association criminelle » , d’attentats à l’explosif contre le bureau central de la C.I.A.<br />

à Francfort et contre le Quartier Général américain de Heidelberg, qui ont été commis et<br />

revendiqués par la R.A.F ; en 1972. <strong>Ulrike</strong> Meinhof était considérée comme la tête<br />

pensante de la R.A.F.


Selon les intentions de l’Etat allemand, elle devait passer pour « folle ». C’est pourquoi<br />

elle est soumise à des conditions très <strong>du</strong>res d’incarcération. Comme elle ne cède pas, le 4<br />

janvier 1973, le procureur général Buback, de la Cour Fédérale de Karlsruhe, ordonne son<br />

transfert dans une clinique psychiatrique pour expertise. Cette tentative de<br />

psychiatrisation échoue, grâce à une grève de la faim collective de la R.A.F, à laquelle<br />

<strong>Ulrike</strong> prend part, et grâce à une protestation massive de l’opinion publique.<br />

Le 18 avril 1975 s’ouvre le procès de la R.A.F dans la prison tribunal de Stammheim. Le 4<br />

mai 1976 commençait la pro<strong>du</strong>ction des preuves de la défense, mettant en relief la<br />

compromission <strong>du</strong> gouvernement allemand dans le génocide <strong>du</strong> Vietnam.<strong>Ulrike</strong> aurait dû<br />

prendre la parole dans les audiences <strong>du</strong> jour suivant. Le matin <strong>du</strong> 9 Mai 1976, elle fut<br />

retrouvée morte dans sa cellule au 7 ème étage <strong>du</strong> Stuttgart-Stammheim.


Sophie Rousseau<br />

Après des études universitaires en histoire et une formation<br />

théâtrale qui passe par une fréquentation assi<strong>du</strong>e de <strong>La</strong> rose des<br />

vents, Scène nationale Lille Métropole et des ateliers dirigés<br />

notamment par Dominique Surmais, Jean-Michel Rabeux, <strong>La</strong><br />

compagnie Hendrick Van der Zee, Stephan Suschke ou Catherine<br />

Epars, elle réalise de nombreux assistanats à la mise en scène avec<br />

Lorent Wanson, Le Groupov (Liège), Pietro Varrasso (Opéra royal de Wallonie,<br />

Liège), Alain Barsacq (<strong>La</strong> Comédie de Béthune) et surtout Jean-Michel Rabeux dont<br />

elle devient l’assistante en 1999. Elle réalise à <strong>La</strong> rose des vents en 2003 sa<br />

première mise en scène avec le texte de Stig Dagerman<br />

Notre Besoin de consolation est impossible à rassasier.<br />

Elle crée en 2006 à la Comédie de Béthune puis à <strong>La</strong><br />

rose des vents et au festival Trans, Médée-Matériau de<br />

Heiner Müller et monte une petite forme à partir de<br />

Roméo et Juliette de Shakespeare, Le songe de Juliette, destinée à un travail de<br />

sensibilisation au théâtre des publics. En 2008, elle crée C’est trop délicieux pour<br />

être de chair et d’os, une adaptation de Roméo et Juliette de Shakespeare.<br />

<strong>La</strong> Môme fait partie <strong>du</strong> collectif Trans (direction Jean-<br />

Michel Rabeux et Clara Rousseau). Le collectif Trans<br />

soutient les metteurs en scène : Sophie <strong>La</strong>gier<br />

(Acétone), Cédric Orain (<strong>La</strong> Traversée) et Sophie<br />

Rousseau (<strong>La</strong> Môme).<br />

Sophie Rousseau est artiste associé à <strong>La</strong> Rose des vents<br />

depuis la saison 2007/2008<br />

Photos de Philip Bernard extraites des spectacles Notre besoin de consolation est impossible à rassasier et Médée-Matériau


Créations<br />

2008 C’est trop délicieux pour être de chair et d’os D’après Roméo et Juliette de<br />

William Shakespeare<br />

2006 Le Songe de Juliette D’après Roméo et Juliette de William Shakespeare<br />

2006 Médée-Matériau De Heiner Müller<br />

2003 Notre besoin de consolation est impossible à rassasier De Stig Dagerman<br />

Assistanats à la mise en scène avec Jean-Michel Rabeux<br />

2007 Le Songe d’une nuit d’été De William Shakespeare<br />

2006 Emmène-moi au bout <strong>du</strong> monde !... De Blaise Cendrars<br />

2005 Le Sang des Atrides D’après Eschyle<br />

2004 Feu l’amour<br />

Avec trois pièces de Georges Feydeau<br />

(On purge bébé, Léonie est en avance, Hortense a dit « j’m’en fou »)<br />

2003 Déshabillages (Comédie mortelle) de Jean-Michel Rabeux<br />

2002 L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer De Copi<br />

2000 Pochade Millénariste De Eugène Durif<br />

1998-1999 Les Enfers Carnaval De Jean-Michel Rabeux<br />

Autres assistanats à la mise en scène<br />

2001 Estrades de Jean-Pierre Willemaers Mise en scène de Pietro Varrasso<br />

2001 Riders to the Sea de Vaugham Williams Mise en scène de Pietro Varrasso<br />

Direction musicale de David Miller<br />

2000 Sweet de Jeanne Dandoy Mise en scène de Francine <strong>La</strong>ndrain<br />

2000 Projection Privée-Conviction intime de Rémy De Vos Mise en scène Alain<br />

Barsacq<br />

1998 Sainte Jeanne des Abattoirs de Bertolt Brecht Mise en scène de Lorent<br />

Wanson<br />

Activités pédagogiques et de sensibilisation<br />

2006 Réalisation d’une petite forme Le Songe de Juliette se jouant hors les murs<br />

(Centres sociaux, P.J.J., Foyers…) destinée à un travail de relation publique avec<br />

de nouveaux publics.<br />

2007/ 2008 Animation de nombreux ateliers en direction de divers publics dans le<br />

cadre de la résidence artistique à <strong>La</strong> Rose des Vents.<br />

2008 Réalisation de cartes postales sonores à partir de paroles de spectateurs sur<br />

les spectacles de <strong>La</strong> Rose des Vents.


Juliette Flipo<br />

Les comédiennes<br />

Juliette Flipo pratique très tôt la musique (flûte à bec, harpe, chant) et la danse.<br />

Suite à sa rencontre avec Sylvie Reteuna et Jean-Michel Rabeux <strong>du</strong>rant ses études<br />

de philosophie à Lille, elle s’inscrit aux cours Florent de Janvier 2000 à juin 2001<br />

dans la classe de Stéphane Auvray-Nauroy. Elle poursuit sa formation au<br />

conservatoire de Liège (2001/2002), puis à l’école <strong>du</strong> théâtre des Teintureries de<br />

<strong>La</strong>usanne (2002/2005) avec comme professeurs : Christian Colin, Claude Degliame,<br />

Jean-Philippe Guerlais, Pierre Maillet, Pip Simmons…Elle joue sous la direction de<br />

Pierre Maillet (Les 4 Jumelles de Copi), Sylvie Reteuna (lecture de textes bruts) et<br />

Sophie Rousseau.(Médée Matériau de Heiner Müller). Elle est également assistante<br />

à la mise en scène pour Sophie Rousseau et Marie Vialle.<br />

Eline Holbø Wendelbo<br />

Eline Holbø Wendelbo a 36 ans, elle est norvégienne. Elle est diplômée de Florent<br />

1995 puis <strong>du</strong> Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique 1998 – Depuis, elle<br />

joue En France avec Stéphane Auvray-Nauroy dans <strong>La</strong> Morsure de la chair 1999,<br />

Bérangère Jannelle dans Le Décaméron 1999/00, Stéphane Mercoyrol dans<br />

Cendrillon 2001, Christian Colin dans Le Nom de Jon Fosse 2002, Jean-Michel<br />

Rabeux dans Le Sang des Atrides 2005. Elle joue dans 8 pièces avec Frédéric Aspisi<br />

d'Ex-cie Gospel depuis Histoire de Prénoms en 1994 jusqu’à décharges 2006. Elle<br />

travaille avec Sophie Rousseau et joue dans Médée-Materiau de Heiner Müller en<br />

2006/08, puis dans C’est trop délicieux pour être de chair et d’os une adaptation<br />

de Roméo et Juliette par Jean Michel Rabeux et Sophie Rousseau 2008. En musique<br />

elle travaille avec l’ensemble de musique contemporaine L’instant donné dans<br />

Cendres 2005 de Frédéric Pattar. Parallèlement, en Norvège, elle crée en 2003 la<br />

compagnie To alvorlige og en glad avec Hallfrid Velure et Kristina Renolen, puis<br />

elle tra<strong>du</strong>it, adapte et joue dans Alexina B, d'après les memoires de Herculine/Abel<br />

Barbin 2003 à Lillehammer. Avec la même compagnie elle adapte et joue dans le<br />

monologue Notre époque a peur <strong>du</strong> serieux écrit par le réalisateur suédois Roy<br />

Andersson 2006/07/08.<br />

Magdalena Mathieu<br />

Magdalena Mathieu est née en Pologne. Elle arrive à Lille en 1993, suit les cours <strong>du</strong><br />

Conservatoire d’art dramatique de Roubaix, puis travaille avec le collectif<br />

Organum.<br />

Elle a joué ensuite dans des mises en scène de Jean-Marc Chotteau, Olivier Subst,<br />

Dominique Surmais, Christophe Piret, ainsi qu’avec Noémie Carcaud.<br />

Au cinéma, elle a travaillé avec Marion Vernoux, Rien à Faire.<br />

Elle a également créé en février 2004 en Norvège Europe Tragedy, spectacle de<br />

Frédéric Aspisi repris la saison dernière à <strong>La</strong> <strong>Ferme</strong> <strong>du</strong> <strong>Buisson</strong> de Marne-la-Vallée<br />

et dans le Festival Trans.<br />

Récemment elle a joué dans Le Roi Lear, de Shakespeare mis en scène par Sylvie<br />

Reteuna et CRAVE (Manque) de Sarah Kane, mis en scène par Sophie <strong>La</strong>gier.

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