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L’IRRIGATION EN HORTICULTURE ORNEMENTALE<br />

DES PRATIQUES MAÎTRISES<br />

POUR DES CULTURES À FORTE VALEUR AJOUTÉE<br />

Fabi<strong>en</strong> Robert, Astredhor<br />

Les producteurs de plantes ornem<strong>en</strong>tales ont actuellem<strong>en</strong>t des pratiques et des systèmes d'irrigation effici<strong>en</strong>ts, l'eau dev<strong>en</strong>ant<br />

un intrant non négligeable aux plans économique et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal. Des améliorations sont continuellem<strong>en</strong>t réalisées<br />

grâce à l'appui technique et le transfert d'innovations prov<strong>en</strong>ant de la recherche et du développem<strong>en</strong>t.<br />

LE SECTEUR DE L’HORTICULTURE<br />

ORNEMENTALE : DES ENTREPRISES<br />

PARTICULIÈRES DANS LE PAYSAGE<br />

AGRICOLE<br />

Les <strong>en</strong>treprises de production <strong>en</strong> horticulture ornem<strong>en</strong>tale<br />

couvr<strong>en</strong>t 22 000 ha soit 0,067 % des 33 millions d’hectares<br />

des surfaces agricoles françaises.<br />

Avec 6 800 <strong>en</strong>treprises, le secteur représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong> revanche 1%<br />

du nombre total des <strong>en</strong>treprises agricoles et 4 % de la valeur<br />

des livraisons de l’agriculture (1).<br />

Ces <strong>en</strong>treprises embauch<strong>en</strong>t 13,3 % du nombre de salariés<br />

perman<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> agriculture. La forte demande <strong>en</strong> main d’œuvre<br />

(de 1 ETP/ha <strong>en</strong> pépinière à 8 ETP/ha <strong>en</strong> plantes <strong>en</strong><br />

pots), et les techniques de pointes utilisées expliqu<strong>en</strong>t que<br />

l’on parle d’<strong>en</strong>treprise pour le secteur ornem<strong>en</strong>tal, comme<br />

dans l’industrie, et non d’exploitation.<br />

La surface moy<strong>en</strong>ne des ces <strong>en</strong>treprises est de 0,5 ha pour les<br />

producteurs de fleurs coupées, de 0,7 ha pour les producteurs<br />

de plantes <strong>en</strong> pots et de 1 ha pour les pépiniéristes <strong>en</strong><br />

hors-sol.<br />

Les surfaces de production qui sont irriguées représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

près de 6 000 ha (1 et 2), soit <strong>en</strong>viron 0,3 % des surfaces<br />

agricoles irriguées.<br />

Si les productions sont int<strong>en</strong>sifiées, elles ne sont pas<br />

moins optimisées.<br />

DES IRRIGATIONS PONCTUELLEMENT<br />

FAIBLES MAIS RÉGULIÈRES<br />

Si les apports journaliers peuv<strong>en</strong>t être plus importants <strong>en</strong><br />

période estivale et atteindre pour des cont<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> extérieur<br />

des pics de l’ordre de 20 à 28 litres / m² / jour (3, 4, 5, 6, 7),<br />

<strong>en</strong> revanche sur l’<strong>en</strong>semble de la culture (6 à 8 mois de mars<br />

à octobre), la consommation d’eau est <strong>en</strong> partie satisfaite par<br />

les précipitations naturelles (de 3 000 à 7 000 m 3 / ha pour la<br />

durée de culture), impliquant pour une <strong>en</strong>treprise moy<strong>en</strong>ne<br />

de pépinière hors-sol (1 ha) des irrigations supplém<strong>en</strong>taires<br />

de 3 000 à 9 000 m 3 selon la région (6, 8).<br />

Pour les cultures sous abris, de type plante <strong>en</strong> pot, les<br />

consommations sont plus faibles mais les cultures ne bénéfici<strong>en</strong>t<br />

pas des précipitations naturelles sauf si l’<strong>en</strong>treprise est<br />

équipée de récupération d’eau de pluie de ses surfaces de<br />

serre. Pour une <strong>en</strong>treprise moy<strong>en</strong>ne (0,5 ha), les volumes<br />

utilisés pourront être de 1 000 à 5 000 m 3 <strong>en</strong> fonction, selon<br />

la région, du niveau d’occupation des serres et des espèces<br />

mises <strong>en</strong> culture (9, 10).<br />

DES TECHNIQUES PERFORMANTES<br />

Des producteurs qui connaiss<strong>en</strong>t leurs productions<br />

Pour les cultures hors-sol, les producteurs pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

compte un certain nombre de paramètres qui vont permettre<br />

d’optimiser les irrigations. Tout d’abord, la connaissance des<br />

besoins de la plante permet de moduler les apports <strong>en</strong> fonction<br />

de son développem<strong>en</strong>t, de ses stades physiologiques<br />

(reprise de végétation, développem<strong>en</strong>t, floraison…)<br />

Consommation faible et régulière :<br />

Photinia x fraseri, Thuja plicata, Taxus baccata<br />

Consommation modérée et tardive :<br />

Viburnum tinus<br />

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Consommation forte et précoce :<br />

x Cupressocyparis leylandii<br />

Consommation forte et tardive :<br />

Cornus alba, Choisya ternata, Cytisus scoparius<br />

Tableau 1 : exemple de besoins de quelques végétaux produits <strong>en</strong> pépinière<br />

hors-sol<br />

Une bonne connaissance des intrants<br />

Le type de substrat conditionne fortem<strong>en</strong>t la gestion des<br />

quantités apportées et leur fréqu<strong>en</strong>ce. La connaissance des<br />

caractéristiques des substrats employés, permet aux producteurs<br />

de bi<strong>en</strong> adapter leur irrigation. Ainsi, la dose d’apport<br />

est facilem<strong>en</strong>t calculée à partir d’un paramètre donné par le<br />

fournisseur de substrat, la disponibilité <strong>en</strong> eau (D.E.) La D.E.<br />

correspond au volume d'eau cont<strong>en</strong>u dans le substrat et facilem<strong>en</strong>t<br />

utilisable par la plante (Figure 1).<br />

Figure 1 : Correspondance <strong>en</strong>tre la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> eau et le pot<strong>en</strong>tiel hydrique<br />

d’un substrat<br />

Avec :<br />

V = Volume du cont<strong>en</strong>eur<br />

D.E. = disponibilité <strong>en</strong> eau du substrat <strong>en</strong> % du volume<br />

Des irrigations raisonnées<br />

Les producteurs utilis<strong>en</strong>t un certain nombre de moy<strong>en</strong>s automatisés<br />

pour suivre les besoins <strong>en</strong> eau des productions. Un<br />

suivi manuel par des personnels n’est aujourd’hui quasim<strong>en</strong>t<br />

plus <strong>en</strong>visageable surtout pour les <strong>en</strong>treprises de grandes<br />

surfaces, qui peuv<strong>en</strong>t de plus posséder de nombreuses espèces<br />

<strong>en</strong> culture.<br />

Suivi des besoins par le système de la pesée<br />

En se basant sur la masse globale – cont<strong>en</strong>eur, substrat,<br />

plante -, l’irrigation peut être décl<strong>en</strong>chée lorsque cette masse<br />

passe sous un certain seuil fixé par le producteur. Cette méthode<br />

moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t précise, est <strong>en</strong> revanche fort simple et<br />

facile à mettre <strong>en</strong> œuvre et peu coûteuse.<br />

rét<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> eau <strong>en</strong> % du volume<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Zone de confort hydrique<br />

pF1<br />

- -10 -20 -30 -40 -50 -60 -70 -80 -90 -100<br />

pot<strong>en</strong>tiel hydrique <strong>en</strong> hPa<br />

T<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> air<br />

à pF1<br />

Disponibilité<br />

<strong>en</strong> eau<br />

pF2<br />

Les irrigations sont pratiquées régulièrem<strong>en</strong>t afin de ne pas<br />

atteindre la zone de ‘’non confort hydrique’’ pour la plante<br />

qui impliquerait de plus des difficultés de ré-imbibition du<br />

substrat à chaque nouvel arrosage. Les apports sont donc<br />

généralem<strong>en</strong>t effectués par des petites doses, la préconisation<br />

étant que chaque apport correspond à une dose égale au tiers<br />

de la disponibilité <strong>en</strong> eau du substrat :<br />

Dose = (1/3 x D.E.) x V<br />

Suivi par la méthode PICEA<br />

Les producteurs utilis<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t la méthode PICEA<br />

(Pilotage de l’Irrigation des Cont<strong>en</strong>eurs En Automatique) qui<br />

repose sur la mesure des paramètres climatiques (température<br />

de l’air, rayonnem<strong>en</strong>t solaire, v<strong>en</strong>t…) qui permett<strong>en</strong>t d’interpoler<br />

l’évapotranspiration des plantes, et à partir de celle-ci<br />

leurs besoins <strong>en</strong> eau. Elle se base sur le calcul des ETP<br />

(Evapotranspiration pot<strong>en</strong>tielle). A partir de l’ETP, l’ETM<br />

(Evapotranspiration maximale) de la culture est calculé selon<br />

la formule ETM = K c x ETP, avec K c le coeffici<strong>en</strong>t cultural<br />

spécifique de chaque culture. Lorsque l’ETM dépasse un<br />

seuil correspondant à la dose d’arrosage, l’irrigation est dé-<br />

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cl<strong>en</strong>chée. Pour que cette méthode soit plus efficace, il faut la<br />

prés<strong>en</strong>ce d’une station météo sur l’exploitation mesurant tous<br />

les paramètres climatiques nécessaires, et reliée à un ordinateur,<br />

qui à partir de toutes ces mesures calcule l’ETP. Les<br />

données peuv<strong>en</strong>t être sinon acquises à partir des données de<br />

Météo France. L’interv<strong>en</strong>tion du producteur a lieu au niveau<br />

du choix du coeffici<strong>en</strong>t cultural. Celui-ci varie <strong>en</strong> fonction de<br />

la culture et de l’époque considérée. Il doit être basé sur des<br />

données expérim<strong>en</strong>tales.<br />

Des productions sont équipées de systèmes mobiles plus<br />

effici<strong>en</strong>ts car plus proches des cultures, qui de plus peuv<strong>en</strong>t<br />

être automatisés (Photos 2). Des sectorisations peuv<strong>en</strong>t être<br />

faites sur une même parcelle avec ce type de matériel, permettant<br />

des apports adaptés à des lots de plantes à besoins<br />

différ<strong>en</strong>ts. Sous abris, les chariots peuv<strong>en</strong>t être supportés par<br />

la structure (Photo 3), dégageant ainsi la surface de culture de<br />

toute infrastructure nécessaire au fonctionnem<strong>en</strong>t du chariot<br />

(tuyau, rails..).<br />

Pilotage par t<strong>en</strong>siomètre<br />

Autre méthode utilisée par les producteurs et qui permet de<br />

mesurer les besoins des cultures <strong>en</strong> temps réel est la mesure<br />

de l’humidité du substrat par t<strong>en</strong>siomètre (Photo 1). Cette<br />

méthode, très réc<strong>en</strong>te pour l’horticulture (11), comm<strong>en</strong>ce<br />

seulem<strong>en</strong>t à se développer <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprises. Les t<strong>en</strong>siomètres<br />

peuv<strong>en</strong>t être reliés à un programmateur qui décl<strong>en</strong>che l’irrigation,<br />

voire à un ordinateur, ce qui r<strong>en</strong>d le pilotage plus performant<br />

dans la gestion et l’automatisation. Un suivi et un<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> régulier des t<strong>en</strong>siomètres sont toutefois nécessaires.<br />

En effet, il y a un risque de mauvaises mesures des t<strong>en</strong>siomètres.<br />

Un ordinateur avec système d’acquisition de données<br />

peut être utile pour le suivi continu des mesures, par exemple<br />

vérifier que les capteurs ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> compte des arrosages,<br />

toutefois, un suivi du nombre d’arrosages par jour et des<br />

mesures instantanées de pot<strong>en</strong>tiel hydrique peuv<strong>en</strong>t suffire.<br />

Photo 1 : T<strong>en</strong>siomètre <strong>en</strong><br />

place dans un cont<strong>en</strong>eur<br />

(crédit photo : Astredhor)<br />

Photos 2a et b : Chariot d’irrigation mobile à rampe sur aire hors-sol de plein<br />

air (crédits photos : ASTREDHOR et société DIMAC)<br />

Des systèmes d’irrigations effici<strong>en</strong>ts<br />

Irrigation par aspersion<br />

L’aspersion, dont les matériels sont de plus <strong>en</strong> plus performants,<br />

reste la technique la moins effici<strong>en</strong>te et la moins homogène.<br />

Cette technique reste néanmoins utilisée pour des<br />

cultures de faible valeur ajoutée ou pour lesquelles d’autres<br />

solutions techniques ne sont pas applicables (jeunes<br />

plants…) Les apports peuv<strong>en</strong>t néanmoins être très effici<strong>en</strong>ts<br />

dans le cas de jeunes cultures dont les pots sont à touchetouche.<br />

Irrigation localisée<br />

Pour les productions à valeur ajoutée plus importante, l’irrigation<br />

localisée constitue le moy<strong>en</strong> d’irrigation le plus effici<strong>en</strong>t.<br />

L’eau apportée directem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>eur évite toute<br />

perte <strong>en</strong>tre les pots, les seules pertes occasionnées sont les<br />

pertes par drainage dues à une sur-irrigation év<strong>en</strong>tuelle. L’uniformité<br />

de la distribution est <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne meilleure comparativem<strong>en</strong>t<br />

à l’irrigation par aspersion (ins<strong>en</strong>sibilité au<br />

v<strong>en</strong>t…) Contrairem<strong>en</strong>t à l’aspersion, elle n’empêche pas le<br />

travail sur et autour des parcelles quand l’irrigation est <strong>en</strong><br />

route. Les installations peuv<strong>en</strong>t toutefois représ<strong>en</strong>ter des<br />

obstacles à la manut<strong>en</strong>tion des plants et aux interv<strong>en</strong>tions sur<br />

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les parcelles (Photo 4). L’irrigation localisée occasionne des<br />

coûts d’investissem<strong>en</strong>t, d’installation et de maint<strong>en</strong>ance élevés.<br />

Elle n’est donc utilisée la plupart du temps que pour les<br />

cont<strong>en</strong>eurs de volume élevé, supérieur à 5 litres, les cultures<br />

<strong>en</strong> pots à forte valeur ajoutée.<br />

5-7 litres de cont<strong>en</strong>ance. Par ailleurs, selon le système de subirrigation,<br />

ce type d’irrigation devra être assorti d’un système<br />

de recyclage pour éviter les pertes qui peuv<strong>en</strong>t être importantes<br />

<strong>en</strong> culture de plantes <strong>en</strong> pots. L’utilisation de nappes d’irrigation<br />

permet de limiter ces pertes grâce à des apports<br />

mieux maîtrisés. De telles pratiques sont <strong>en</strong> pleine expansion<br />

<strong>en</strong> cultures hors-sol de pépinière.<br />

Photo 3 : Chariot d’irrigation mobile à rampe sous abris (crédit photo :<br />

société DIMAC)<br />

Figure 2 : principe de la sub-irrigation <strong>en</strong> flux-reflux<br />

Des moy<strong>en</strong>s pour accroître l’effici<strong>en</strong>ce des systèmes d’arrosage<br />

Photo 4 : Exemple d’irrigation localisée par goutteur intégré,<br />

<strong>en</strong> parcelle d’expérim<strong>en</strong>tation (crédit photo : Astredhor)<br />

Différ<strong>en</strong>ts systèmes d’irrigation localisée exist<strong>en</strong>t. Le goutteà-goutte<br />

peut être r<strong>en</strong>du plus performant avec des goutteurs<br />

à régime hydraulique turbul<strong>en</strong>t, ou des goutteurs autorégulants<br />

(au niveau du débit). Des systèmes de micro-asperseurs<br />

sont égalem<strong>en</strong>t utilisés. Leur fonctionnem<strong>en</strong>t se fait sous<br />

pression qui devra donc être bi<strong>en</strong> répartie <strong>en</strong>tre les rampes<br />

des différ<strong>en</strong>tes parcelles. Ces derniers sont réservés à de gros<br />

cont<strong>en</strong>ants pour lesquels des goutteurs classiques ne permett<strong>en</strong>t<br />

pas une bonne répartition des zones humides dans les<br />

cont<strong>en</strong>ants.<br />

La sub-irrigation<br />

Pour certaines productions, notamm<strong>en</strong>t les plantes <strong>en</strong> pots<br />

et, grâce à l’évolution des techniques, de plus <strong>en</strong> plus pour les<br />

cont<strong>en</strong>eurs de pépinières hors-sol, les apports d’eau peuv<strong>en</strong>t<br />

être réalisés par sub-irrigation (Figure 2). Dans ce cas, l’eau<br />

est apportée par le bas des pots et remonte dans le substrat<br />

par capillarité. Ce type d’irrigation impose un certain nombre<br />

de contraintes telle notamm<strong>en</strong>t l’utilisation d’un substrat très<br />

fibreux pour permettre le phénomène de capillarité, qui n’est<br />

de toute façon plus possible pour des cont<strong>en</strong>eurs supérieurs à<br />

Les producteurs ont, pour certains systèmes d’irrigation, recourt<br />

au recyclage qui leur permet d’éviter les pertes d’eau et<br />

de fertilisants. Ces systèmes peuv<strong>en</strong>t permettre la récupération<br />

conjointe (cas des aires hors-sol <strong>en</strong> plein air) des eaux de<br />

pluies.<br />

Le passage au recyclage nécessite toutefois une importante<br />

réflexion sur le plan de l’aménagem<strong>en</strong>t de l’aire et sur le plan<br />

financier. En effet, il peut nécessiter de lourds investissem<strong>en</strong>ts<br />

: un système de collecte des efflu<strong>en</strong>ts, des bassins de<br />

stockage, des équipem<strong>en</strong>ts pour traiter (filtration et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

désinfection) l’eau collectée, et un système de redistribution<br />

avec une recomposition de la solution nutritive si la<br />

ferti-irrigation est employée. Le traitem<strong>en</strong>t des efflu<strong>en</strong>ts récupérés<br />

est une garantie presque obligatoire compte t<strong>en</strong>u des<br />

risques phytosanitaires, ce qui augm<strong>en</strong>te fortem<strong>en</strong>t les coûts<br />

d’installation.<br />

DES TRAVAUX DE RECHERCHE-<br />

DÉVELOPPEMENT EN APPUI<br />

AUX PRODUCTEURS<br />

Des plantes à moindre consommation<br />

Autant que possible, les producteurs utilis<strong>en</strong>t des végétaux<br />

qui sont peu gourmands <strong>en</strong> intrants. Ils sont <strong>en</strong> cela guidés<br />

par les référ<strong>en</strong>ces acquises par les stations du réseau Astredhor<br />

(12, 13, 14, 15, 16): l’évaluation pour les arbustes caducs<br />

du Vitex, du Punica, du Pistacia l<strong>en</strong>tiscus, et pour les vivaces du<br />

Gaura, Thymus, Eryngium, etc., sont quelques exemples de tels<br />

travaux. Les besoins <strong>en</strong> eau sont évalués pour la phase de<br />

production, mais aussi pour la t<strong>en</strong>ue des végétaux <strong>en</strong> condi-<br />

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tion paysagère (17, 18).<br />

Évaluation et développem<strong>en</strong>t de nouveaux matériels<br />

Si un certain nombre de matériels performants permett<strong>en</strong>t<br />

aux producteurs d’avoir des systèmes d’irrigation effici<strong>en</strong>ts,<br />

des solutions autant, sinon plus effici<strong>en</strong>tes, et qui puiss<strong>en</strong>t<br />

être de coût moins important sont régulièrem<strong>en</strong>t étudiées<br />

dans le réseau des stations d’expérim<strong>en</strong>tation de l’Astredhor.<br />

Les nappes d’arrosage comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à faire leur apparition<br />

dans les systèmes de production des <strong>en</strong>treprises, cep<strong>en</strong>dant<br />

des référ<strong>en</strong>ces techniques sont <strong>en</strong>core à acquérir sur ces matériels<br />

<strong>en</strong> plein développem<strong>en</strong>t et pour lesquels des nouveautés<br />

apparaiss<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t. De nombreux essais conduits<br />

actuellem<strong>en</strong>t dans le réseau ont pour objectif de comparer<br />

différ<strong>en</strong>ts types de nappes qui peuv<strong>en</strong>t apparaître (19, 20, 21).<br />

Les nappes d’arrosage permett<strong>en</strong>t l’apport de l’eau aux plantes<br />

par sub-irrigation (Figure 3). La nappe a une capacité de<br />

stockage de l’eau qui est très variable selon la matière qui la<br />

compose. Une p<strong>en</strong>te permet un ressuyage des irrigations<br />

apportées. Ce système d’irrigation a de nombreux avantages,<br />

notamm<strong>en</strong>t celui du coût d’installation, et permet des manut<strong>en</strong>tions<br />

sur les zones de culture.<br />

Une méthode d’évaluation globale, la méthode IDEA (23),<br />

est à disposition des producteurs qui souhait<strong>en</strong>t évaluer la<br />

pertin<strong>en</strong>ce de leur <strong>en</strong>treprise par rapport aux <strong>en</strong>jeux du développem<strong>en</strong>t<br />

durable. La pertin<strong>en</strong>ce économique, sociale et<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale de l’<strong>en</strong>treprise est évaluable par cette méthode<br />

qui a été élargie aux cultures spécialisées, notamm<strong>en</strong>t<br />

grâce au travail d’un groupe auquel a contribué l’Astredhor.<br />

Une autre méthode d’évaluation mise au point par l’Astredhor<br />

(24) et finalisée par le BHR, est utilisable pour les cultures<br />

de pépinières hors-sol. Cette méthode permet de mesurer<br />

la pertin<strong>en</strong>ce des pratiques d’un point de vue agronomique,<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal et économique. Cette méthode, qui a été<br />

développée à la demande des producteurs de l’Astredhor, est<br />

basée sur le principe d’un diagnostic de l’<strong>en</strong>treprise et de<br />

notations par indicateurs (Figure 4).<br />

Indicateurs Irrigation Fertilisation<br />

Quantités<br />

irriguées<br />

Dose<br />

d’apport<br />

Quantités<br />

annuelles<br />

apportées<br />

Type de<br />

fertilisation<br />

Gestion<br />

des<br />

efflu<strong>en</strong>ts<br />

Quantités<br />

d’efflu<strong>en</strong>ts<br />

produits<br />

Dev<strong>en</strong>ir<br />

des<br />

efflu<strong>en</strong>ts<br />

Traitem<strong>en</strong>ts<br />

phyto<br />

sanitaires<br />

Quantités<br />

apportées<br />

Respect des<br />

mesures<br />

prophylactiques<br />

Choix du<br />

substrat<br />

Type de<br />

substrat<br />

Analyse du<br />

substrat<br />

Effici<strong>en</strong>ce de<br />

la production<br />

Equipem<strong>en</strong>t<br />

Efficacité de<br />

la main<br />

d’œuvre<br />

item élém<strong>en</strong>taire<br />

Type<br />

d’irrigation<br />

Gestion des<br />

parcelles<br />

Les autres<br />

déchets<br />

Lutte intégrée<br />

Caractéristiques<br />

pour<br />

l’irrigation<br />

Le système de<br />

culture<br />

Mode de<br />

gestion de<br />

l’irrigation<br />

Gestion de<br />

la fertilisation<br />

Conduite des<br />

traitem<strong>en</strong>ts<br />

phyto<br />

sanitaires<br />

Caractéristiques<br />

pour la<br />

fertilisation<br />

Organisation<br />

de la production<br />

Risques<br />

d’accid<strong>en</strong>ts<br />

Contrôle du<br />

matériel<br />

Suivi des<br />

paramètres du<br />

substrat<br />

Figure 4 : Items et indicateurs de la méthode de diagnostic des aires hors-sol<br />

Figure 3 : la sub-irrigation par nappe d’arrosage<br />

En matière de systèmes d’irrigation automatisés, de nombreux<br />

progrès ont pu être réalisés grâce à l’électronique. Actuellem<strong>en</strong>t,<br />

les systèmes d’aspersion mobiles sont plus effici<strong>en</strong>ts<br />

que les systèmes fixes, des améliorations sont <strong>en</strong>core à<br />

trouver, par exemple pour irriguer les cultures au niveau des<br />

pots seulem<strong>en</strong>t et non sur toute la surface de l’aire de culture.<br />

De tels chariots sont <strong>en</strong> cours de développem<strong>en</strong>t pour les<br />

cultures <strong>en</strong> pépinière hors-sol (22). La gestion de l’arrosage<br />

localisé par le décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t de l'apport d'eau lors de l’arrêt<br />

de l'avancem<strong>en</strong>t au-dessus de chaque ligne de pots doit permettre<br />

une économie d'eau et d'élém<strong>en</strong>ts fertilisants.<br />

Développem<strong>en</strong>t d’outils pour mieux raisonner les intrants<br />

Un appui technique perman<strong>en</strong>t et des journées d’informations<br />

pour accroître la performance des <strong>en</strong>treprises<br />

Pour appuyer le transfert de l’innovation des structures d’expérim<strong>en</strong>tation,<br />

vers les producteurs, un <strong>en</strong>semble de moy<strong>en</strong>s<br />

est développé au sein du réseau Astredhor. Le premier est<br />

l’appui technique effectué par des conseillers-technici<strong>en</strong>s des<br />

stations ou de groupem<strong>en</strong>ts de producteurs adhér<strong>en</strong>ts, agréés<br />

par l’Astredhor. Ces conseillers suiv<strong>en</strong>t les productions des<br />

<strong>en</strong>treprises qui le souhait<strong>en</strong>t, avec différ<strong>en</strong>ts niveaux de prestation.<br />

Leur appui peut aller jusqu’à la réalisation de dossiers<br />

d’aménagem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>treprises.<br />

L’Astredhor anime <strong>en</strong> particulier (avec le CTIFL) un groupe<br />

technique "Recyclage" auquel particip<strong>en</strong>t expérim<strong>en</strong>tateurs et<br />

conseillers.<br />

Crédits Photos :<br />

Astredhor<br />

Au-delà des solutions techniques pour améliorer les pratiques,<br />

des outils pour évaluer la pertin<strong>en</strong>ce de ces pratiques et<br />

la pertin<strong>en</strong>ce de leur gestion sont d’autant plus nécessaires<br />

que les systèmes de production sont complexes, ce qui de<br />

plus <strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>t le cas pour les productions ornem<strong>en</strong>tales.<br />

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D’autres moy<strong>en</strong>s sont les journées portes ouvertes sur stations,<br />

afin que les producteurs puiss<strong>en</strong>t voir in situ les innovations,<br />

les développem<strong>en</strong>ts, les tests de nouveaux matériels.<br />

Ces journées très démonstratives permett<strong>en</strong>t aux producteurs<br />

de s’approprier <strong>en</strong>suite plus facilem<strong>en</strong>t les innovations.<br />

L’Astredhor réalise égalem<strong>en</strong>t tous les deux ans des journées<br />

techniques qui permett<strong>en</strong>t de réaliser des points d’informations<br />

vers les producteurs mais égalem<strong>en</strong>t tous les acteurs de<br />

la filière, grâce à l’interv<strong>en</strong>tion de technici<strong>en</strong>s, de conseillers<br />

du réseau mais égalem<strong>en</strong>t grâce à la contribution de chercheurs,<br />

d‘acteurs d’<strong>org</strong>anismes techniques d’autres filières ou<br />

d’<strong>en</strong>treprise de fournitures et matériels.<br />

Ainsi, <strong>en</strong> 2000, le thème des journées techniques à Hyères<br />

était le recyclage (25).<br />

Crédit photos : Astredhor<br />

Référ<strong>en</strong>ces bibliographiques<br />

(1) ONIFLHOR, 2005. Les chiffres clefs 2004 de la filière<br />

ornem<strong>en</strong>tale, 60 p.<br />

(2) MAP, 2003. Rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t de l’horticulture ornem<strong>en</strong>tale et<br />

des pépinières, Agreste Cahiers, 4, 81 p.<br />

(3) APREHIF, 1998. Mesure de la consommation <strong>en</strong> eau des<br />

plantes <strong>en</strong> cont<strong>en</strong>eurs de gros litrages (5O litres), Compte<br />

r<strong>en</strong>du d’essai, 6 p.<br />

(4) APREHIF, 2000. Consommation <strong>en</strong> eau des plantes <strong>en</strong><br />

cont<strong>en</strong>eurs (gammes 3-5 litres et 10-15 litres), Compte<br />

r<strong>en</strong>du d’essai, 10 p.<br />

(5) APREHIF, 2002. Consommation <strong>en</strong> eau des plantes <strong>en</strong><br />

cont<strong>en</strong>eurs (4 litres), Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 8 p.<br />

(6) ASTREDHOR, 1999. L’irrigation <strong>en</strong> pépinière hors sol,<br />

80 p.<br />

(7) CEPEM, 1999. Gestion de la production de petits cont<strong>en</strong>eurs,<br />

Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 7 p.<br />

(8) ASTREDHOR, 2002. Evolution des aires hors sol : une<br />

méthode de diagnostic des aires de culture de pépinière,<br />

V3-solutions proposées, Etude de l’Astredhor, 60 p.<br />

(9) GIE Fleurs et Plantes du Sud Ouest. Consommation<br />

d’eau <strong>en</strong> culture de plantes <strong>en</strong> pots, Compte r<strong>en</strong>du d’essai,<br />

6 p.<br />

(10) RATHO, 2002. Consommation <strong>en</strong> eau et <strong>en</strong> <strong>en</strong>grais des<br />

plantes <strong>en</strong> pots, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 5 p.<br />

(11) ASTREDHOR, 2002. Horticulture et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

vers une démarche globale d’<strong>en</strong>treprise, Journées techniques<br />

de l’Astredhor, 213 p.<br />

(12) CEPEM, 2004. Qualité racinaire des plants cultivés <strong>en</strong><br />

cont<strong>en</strong>eurs, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 8 p.<br />

(13) SILEBAN, 2001. Etude de l’adaptation de végétaux de<br />

pépinière à un usage horticole, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 9 p.<br />

(14) SCRADH, 2005. Elargissem<strong>en</strong>t de l’offre <strong>en</strong> fleurs et<br />

feuillages coupés, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, <strong>en</strong> cours.<br />

(15) RATHO, 2003. Potées ornem<strong>en</strong>tales gamme<br />

‘F’ESTIVALES®, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 20 p.<br />

(16) CDHR C<strong>en</strong>tre Val de France, 2005. Sélection variétale<br />

sur une gamme d’espèces à fort développem<strong>en</strong>t pour le<br />

jardin d’été, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, <strong>en</strong> cours.<br />

(17) Normandie Horticole, 2001. Arbres persistants à petits<br />

développem<strong>en</strong>t, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 17 p.<br />

(18) Normandie Horticole, 2004. Végétaux de bord de mer,<br />

Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 24 p.<br />

(19) AREXHOR Grand Est, 2004. Nappes d’arrosage et<br />

fréqu<strong>en</strong>ce des arrosages <strong>en</strong> culture de cont<strong>en</strong>eur, Compte<br />

r<strong>en</strong>du d’essai, 5 p.<br />

(20) SILEBAN, 2004. Etude de la conduite culturale de plantes<br />

horticoles sur nappes d’irrigation pour limiter les<br />

lessivages, Compte r<strong>en</strong>du d’essai, 16 p.<br />

(21) CATE, 2005. Essai d’irrigation sur nappe d’arrosage <strong>en</strong><br />

multichapelle DPG pour une culture de pépinière ornem<strong>en</strong>tale,<br />

Compte r<strong>en</strong>du d’essai, <strong>en</strong> cours.<br />

(22) CDHR C<strong>en</strong>tre Val de Loire, 2004. Evaluation d’un chariot<br />

d’arrosage <strong>en</strong> irrigation fertilisante localisée, Compte r<strong>en</strong>du<br />

d’essai, 7 p.<br />

(23) MAP-DGER, 2003. La méthode IDEA, indicateurs de<br />

durabilité des exploitations agricoles, Méthode de la Bergerie<br />

Nationale de Rambouillet, educagri,, 151 p. cours.<br />

(24) ASTREDHOR, 2002. Evolution des aires hors sol : une<br />

méthode de diagnostic des aires de culture de pépinière,<br />

V1-méthode de diagnostic, Etude de l’Astredhor, 60 p.<br />

(25) ASTREDHOR, 2000. Le recyclage de l’eau <strong>en</strong> horticulture,<br />

Journées techniques de l’Astredhor, 128 p.<br />

L’EAU EN HORTICULTURE : ECONOMISER MAINTENANT<br />

9e COLLOQUE DU CONSEIL SCIENTIFIQUE DE LA SNHF<br />

11 MAI 2007<br />

WWW.SNHF.ORG

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