saint francois de sales éducateur - Centre Jean Bosco Lyon
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AMDB Oct10 2055<br />
SAINT FRANCOIS DE SALES / DON BOSCO : ÉDUCATEURS<br />
(D’après sr Catherine Fino)<br />
Saint François <strong>de</strong> Sales était-il un éducateur ?<br />
Même s’il n’a pas œuvré dans l’éducation comme<br />
on l’entend aujourd’hui, même s'il n'a pas écrit <strong>de</strong><br />
traité sur l’éducation, en proposant une métho<strong>de</strong><br />
pour <strong>de</strong>venir "<strong>saint</strong>", il a donné <strong>de</strong> nombreuses<br />
indications qui constituent une "pédagogie<br />
salésienne", une source où <strong>Jean</strong> <strong>Bosco</strong> va puiser<br />
pour tenter une nouvelle expérience pédagogique<br />
auprès <strong>de</strong>s jeunes. Nous pouvons relire ses<br />
convictions à partir <strong>de</strong>s trois pôles chers à <strong>Jean</strong><br />
<strong>Bosco</strong> : la Religion / l'Affection / la Raison<br />
LA RELIGION<br />
1) Tous sont appelés à la <strong>saint</strong>eté: (Tous sont<br />
"éducables")<br />
Face à une "tradition" <strong>de</strong> la <strong>saint</strong>eté réservée aux<br />
gens d'Eglise...<br />
"C'est une erreur, même une hérésie, <strong>de</strong> vouloir<br />
bannir la vie dévote (vie spirituelle) <strong>de</strong> la<br />
compagnie <strong>de</strong>s soldats, <strong>de</strong> la boutique <strong>de</strong>s artisans,<br />
<strong>de</strong> la cour <strong>de</strong>s princes, du ménage <strong>de</strong>s gens<br />
mariés. ... Où que nous soyons, nous pouvons et<br />
nous <strong>de</strong>vons aspirer à la vie parfaite." (IVD 1,3)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : la <strong>saint</strong>eté aussi pour les jeunes<br />
émigrés du mon<strong>de</strong> ouvrier qui naît au XIX ème<br />
siècle (et pour nous aujourd'hui, les jeunes <strong>de</strong> la<br />
société <strong>de</strong> la mondialisation et <strong>de</strong> la<br />
communication)<br />
Alors, pour chacun, il faut partir <strong>de</strong> sa situation<br />
concrète : "Fleuris où tu es semé" ! (SFS)<br />
"La foi doit être différemment vécue, par le<br />
gentilhomme, par l'artisan, par le valet, par le<br />
prince, par la veuve, par la jeune fille, par la<br />
femme mariée, et non seulement cela : mais il faut<br />
accommo<strong>de</strong>r la pratique <strong>de</strong><br />
la foi aux forces, aux occupations et aux<br />
obligations <strong>de</strong> chacun ...<br />
Don <strong>Bosco</strong> : la pratique quotidienne différente en<br />
fonction <strong>de</strong>s aspirations, <strong>de</strong>s motivations <strong>de</strong>s<br />
jeunes accueillis (les compagnies spécifiques au<br />
Valdocco pour les étudiants en discernement <strong>de</strong><br />
vocation et pour les jeunes apprentis).<br />
"Soyons ce que nous sommes, et soyons-le bien,<br />
pour faire honneur au Maître, ouvrier dont nous<br />
sommes l'ouvrage. " (Lettre à Mme Brûlart, 10-<br />
06-1605)<br />
2) Etre créatif pour s'adapter à son public, à la<br />
culture <strong>de</strong> ses interlocuteurs :<br />
Les sermons<br />
Les prédicateurs <strong>de</strong> l'époque excitaient la foule, en<br />
religion ou même en politique, et n'hésitaient pas à<br />
insulter leurs opposants. D'autres se démarquaient,<br />
mais à grand renfort d'érudition. François est<br />
simple, il parle avec un ton souriant, affectueux,<br />
discrètement chaleureux... Il parlait <strong>de</strong> Dieu avec<br />
un tel accent d’amour qu’on se trouvait bon gré,<br />
mal gré entraîné à L’aimer avec lui. (SFS A, 116-<br />
118)<br />
"François parlait lentement comme s'il eut un peu<br />
cherché ses mots, sa voix était nette, sans éclat. Il<br />
faisait peu <strong>de</strong> gestes ; il évitait les paroles<br />
solennelles, compliquées, à la mo<strong>de</strong> en ce<br />
temps-là. Sa pensée s'ornait <strong>de</strong> comparaisons<br />
tirées <strong>de</strong> l'Ecriture ou <strong>de</strong> la vie quotidienne. Son<br />
ton était calme, souriant, affectueux, celui d'un<br />
entretien familier, plein <strong>de</strong> bon sens et <strong>de</strong><br />
bonhomie. Il parlait du Christ avec tant <strong>de</strong> foi et<br />
d'amour, ce qui étonnait, charmait, prenait au<br />
coeur."(SFS A, 46)<br />
Le catéchisme<br />
"L'hiver 1602, le nouvel évêque, pour instruire le<br />
peuple dont l'ignorance le désolait, institua un<br />
catéchisme tout nouveau : <strong>de</strong>s cours élémentaires<br />
sur la foi chrétienne, mais présentés avec<br />
agrément, en sorte que tous les âges y prissent<br />
1
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intérêt. L'inauguration fut une messe en musique<br />
où l'évêque annonça que chaque dimanche il<br />
enseignerait dans l'église... On y allait par<br />
curiosité; on y retournait par plaisir : les enfants<br />
étaient au premier rang. L'évêque leur faisait<br />
réciter une page <strong>de</strong> catéchisme, qu'il leur<br />
expliquait ensuite à grand renfort d'exemples, <strong>de</strong><br />
comparaisons et d'anecdotes." (SFS A 136-137)<br />
François prend et perd du temps pour chacun : un<br />
mé<strong>de</strong>cin genevois le critique à l'hôtel où il est<br />
<strong>de</strong>scendu : il trouve moyen <strong>de</strong> le consulter, la<br />
conversation est lancée. Finalement ils voyagent<br />
ensemble pendant dix jours pour pouvoir "parler<br />
<strong>de</strong> controverses", et le jeune homme finit par<br />
revenir au catholicisme. (SFS A 176)<br />
Le jeune <strong>Jean</strong> <strong>Bosco</strong>, le soir à l'étable : « Ce qui les<br />
groupaient autour <strong>de</strong> moi... c'était les histoires que je<br />
leur racontais. Les exemples entendus lors <strong>de</strong>s<br />
sermons ou au catéchisme, ou la lecture d'un livre... »<br />
(Souvenirs Autobiographiques)<br />
François, écrivain<br />
Entre 1595 et 1597, François rédige par écrit ses<br />
sermons, auquel les habitants <strong>de</strong> Thonon n'avaient<br />
pas le droit d'assister. En effet, lire chez soi en<br />
cachette est plus facile, et il les prend par la<br />
curiosité. Il lance ainsi le premier hebdomadaire :<br />
les Controverses, adressées à « Messieurs <strong>de</strong><br />
Thonon ». Par la suite, il sera proclamé patron <strong>de</strong>s<br />
journalistes. (SFS A 63)<br />
Don <strong>Bosco</strong>, aussi a beaucoup écrit : livres scolaires,<br />
bulletins salésiens, biographies <strong>de</strong> jeunes ... Il fait le<br />
choix d'un style simple accessible à tout le mon<strong>de</strong>, se<br />
fait relire par Maman Marguerite. Il s’adaptera et<br />
créera selon les besoins et les goûts <strong>de</strong> son public : du<br />
saltimbanque…au cours du soir…avec toujours le<br />
souci d’éduquer, d’instruire.<br />
L'Introduction à la vie dévote (1609) : François<br />
écrivit ce livre <strong>de</strong> piété en une forme toute simple,<br />
sans un seul mot grec ou latin, livre bref, partagé<br />
en <strong>de</strong> nombreux petits chapitres, aussi faciles à<br />
comprendre pour les gens du peuple que pour les<br />
gentilshommes, parsemés <strong>de</strong> comparaisons<br />
pittoresques qui en rendaient la lecture agréable, et<br />
plein d'humour même sur "<strong>de</strong>s sujets délicats"...<br />
(SFS A 203)<br />
"Il y a <strong>de</strong>s pénitents qui sortent en effet du péché<br />
et n’en quitte pourtant pas l’affection. Ils<br />
s’abstiendront du péché comme les mala<strong>de</strong>s le<br />
font <strong>de</strong>s melons, <strong>de</strong>squels ils ne mangent pas,<br />
parce que le mé<strong>de</strong>cin les menace <strong>de</strong> mort s'ils en<br />
mangent. Mais ils en parlent et marchan<strong>de</strong>nt s'ils<br />
pourraient le faire, ils les veulent au moins sentir,<br />
et estiment bien heureux ceux qui peuvent en<br />
manger." (SFS A 207).<br />
L'accueil, par exemple en confession : "A chacun,<br />
son ton d'affectueux intérêt pouvait donner l'idée<br />
d'une amitié particulière." (SFS A 49)<br />
Don <strong>Bosco</strong> et l'accueil en confession (essentiel pour<br />
lui) ... aussi l'accueil <strong>de</strong> Barthélemy Garelli : "C'est<br />
mon ami"; avec Michel Magon : Qui êtes-vous pour<br />
vous mêler <strong>de</strong> nos jeux ? Je suis ton ami!" (Souvenirs<br />
Autobiographiques)<br />
Dans l'accompagnement, François adapte ses<br />
exigences à chacun. A Jacqueline Favre, jeune<br />
fille indépendante, aimant la danse, il <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
simplement un quart d'heure <strong>de</strong> prière le matin, et<br />
d'avoir dans la journée, au milieu <strong>de</strong>s fêtes,<br />
quelques "retours du coeur" vers Dieu. (SFS A<br />
229)<br />
Mme Armand, qui ne vit que pour l'élégance, le<br />
prend pour confesseur. Voici qu'elle lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
son avis pour s'habiller en nymphe pour paraître le<br />
soir dans un ballet ! "Ma fille, ayant communié le<br />
matin, il serait bien plus parfait <strong>de</strong> vous tenir en<br />
recueillement toute la journée. Mais, quand je<br />
vous défendrais <strong>de</strong> jouer, vous n'en feriez ni plus<br />
ni moins. C'est pourquoi je consens à ce que vous<br />
voulez. "(SFS A 304)<br />
4) Progresser ensemble sur le même chemin <strong>de</strong><br />
<strong>saint</strong>eté : la pédagogie par l'exemple<br />
La pédagogie par l'exemple revient à parler <strong>de</strong> la<br />
<strong>saint</strong>eté <strong>de</strong> François <strong>de</strong> Sales : il vit le plus<br />
simplement possible. Les <strong>de</strong>ux seules belles<br />
pièces <strong>de</strong> l'évêché sont pour les hôtes. Il réduit le<br />
personnel au strict minimum, s'habille <strong>de</strong> tissu<br />
vulgaire, accueille les religieux <strong>de</strong> passage et<br />
faisait l’aumône aux pauvres <strong>de</strong>ux fois par<br />
semaine, malgré le peu <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong> son petit<br />
diocèse, amputé <strong>de</strong> Genève. (SFS A 132)<br />
3) Accueil et accompagnement personnalisé<br />
2
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Don <strong>Bosco</strong> a vécu aussi, bien simplement, toujours à<br />
la recherche d’argent pour ses œuvres et ses "L'AFFECTION" : UN STYLE AFFECTIF<br />
jeunes.<br />
François se sent avec les gens, engagé sur le<br />
même chemin que ceux qu'il accompagne : d'où<br />
l'emploi fréquent du "nous" dans ses écrits : "Afin<br />
que montrant aux âmes le chemin <strong>de</strong> la dévotion<br />
en ce mon<strong>de</strong>... qu'avec elles je chante à jamais ce<br />
cantique <strong>de</strong> triomphe ...Seigneur Jésus, vivez et<br />
régnez en nos cœurs pour les siècles <strong>de</strong>s siècles."<br />
(Prière d'introduction IVD)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : « Sans votre ai<strong>de</strong>, à vous, je ne peux<br />
rien faire, j’ai besoin qu’entre vous et moi,<br />
s’établisse une réelle amitié. » Choix <strong>de</strong>s bons<br />
camara<strong>de</strong>s, pour suivre leur exemple.<br />
5) Un optimisme et un équilibre fondé sur la foi et<br />
l’abandon à la volonté <strong>de</strong> Dieu<br />
L'optimisme: "Le temps, c'est nous. Soyons bons<br />
et notre temps sera bon."<br />
Don <strong>Bosco</strong> : Un salésien ne gémit jamais sur son<br />
temps.<br />
"Il faut pour l'ordinaire qu'une joie modérée<br />
prédomine dans nos conversations. ... Je vous dis<br />
encore une fois avec l'apôtre : Soyez toujours<br />
joyeuse." (IVD 111,24)<br />
"Vous ne voudriez pour rien au mon<strong>de</strong> offenser<br />
Dieu, c'est bien assez pour vivre joyeuse." (Lettre<br />
à Mme <strong>de</strong> Chantal, SFS A 166)<br />
François nous apprend à vivre un équilibre basé<br />
sur la confiance en Dieu qui ne change pas.<br />
"Le vrai moyen d'atteindre à l'amour <strong>de</strong> Dieu, c'est<br />
la considération <strong>de</strong> ses bienfaits, plus nous les<br />
connaîtrons, plus nous l'aimerons... "(IVD 171,5)<br />
C'est ce qui assure constance et continuité à notre<br />
vie. « C'est un grand avertissement que celui-ci. Il<br />
faut tâcher d'avoir une continuelle et inviolable<br />
égalité <strong>de</strong> cœur en une si gran<strong>de</strong> inégalité<br />
d'évènements, et quoique toutes choses se tournent<br />
et varient diversement autour <strong>de</strong> nous, il nous faut<br />
<strong>de</strong>meurer constamment immobiles à toujours<br />
regar<strong>de</strong>r, tendre et prétendre à notre Dieu. » (IVD<br />
IV, 13) (Co 60-66)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : « Devant Dieu, il fait beaucoup celui qui,<br />
capable <strong>de</strong> peu, fait sa <strong>saint</strong>e volonté...Après la<br />
tempête, la réapparition du soleil sera plus<br />
consolante. Courage donc et foi en la divine<br />
Provi<strong>de</strong>nce. (Lettres <strong>de</strong> DB citées par J. Aubry dans<br />
Ecrits Spirituels p. 328-334)<br />
3<br />
1) "Le coeur parle au coeur" : "Il faut, disait-il,<br />
être bien épris <strong>de</strong> ce qu'on enseigne. Notre<br />
Seigneur ne <strong>de</strong>manda pas à Saint Pierre : Es-tu<br />
savant ou éloquent ? Pour lui dire : Pais mes<br />
brebis, mais : M'aimes-tu? II suffit <strong>de</strong> bien aimer<br />
pour bien dire." (SFS A 321)<br />
"La meilleure métho<strong>de</strong>, c'est <strong>de</strong> ne pas avoir <strong>de</strong><br />
métho<strong>de</strong>. II faut que nos paroles soient<br />
enflammées, mais par l'affection intérieure ; il faut<br />
qu'elles sortent du cœur plus que <strong>de</strong> la bouche. On<br />
a beau dire, mais le cœur parle au cœur, et la<br />
langue ne parle qu'aux oreilles. "(Lettre à Mgr<br />
Frémyot - Vi 72)<br />
2) Ne pas être répressif : « Les hommes font plus<br />
par amour et charité que par sévérité et rigueur. »<br />
François gar<strong>de</strong>ra son calme face aux injures <strong>de</strong> ses<br />
adversaires, face aux calomnies, qui furent<br />
nombreuses, <strong>de</strong> part son rôle diplomatique et son<br />
diocèse aux frontières <strong>de</strong> divers royaumes. A<br />
Thonon, "quand un calviniste l'arrête au sortir <strong>de</strong><br />
son sermon : "Si je te donne maintenant un<br />
soufflet, tourneras-tu la joue pour que je t'en<br />
donne un autre ?", il lui répond : "Mon ami, je sais<br />
bien ce que je <strong>de</strong>vrais faire ; mais je ne sais ce que<br />
je ferais, car je suis plein <strong>de</strong> misère. D'ailleurs,<br />
vous pouvez en faire l'essai. " (SFS A 91) Derrière<br />
cette attitu<strong>de</strong>, il y a évi<strong>de</strong>mment ce principe qui<br />
est essentiel pour lui : ne pas être répressif.<br />
"Si donc vous êtes bien amoureuse <strong>de</strong> Dieu, vous<br />
parlerez souvent <strong>de</strong> Dieu, dans les discussions<br />
familières que vous ferez avec vos employés, amis<br />
et voisins. ... Mais parlez toujours <strong>de</strong> Dieu ... non<br />
point à la manière d'une correction, mais à la<br />
manière d'une inspiration : car c'est merveilleux<br />
combien la proposition douce et aimable <strong>de</strong><br />
quelque chose <strong>de</strong> bon est une puissante amorce<br />
pour attirer les cœurs." (111,26)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : « Ce n'est pas avec <strong>de</strong>s coups,<br />
mais avec la douceur, que tu gagneras leur<br />
amitié. » (Rêve <strong>de</strong>s 9 ans) La force que nous<br />
avons c'est une force morale, à la différence<br />
<strong>de</strong> l'Etat qui ne sait que comman<strong>de</strong>r ou punir.<br />
Nous parlons principalement au cœur <strong>de</strong>s<br />
jeunes. (Sortie avec les détenus – MB,<br />
219-261)
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"On n'apprécie pas tant la correction qui sort <strong>de</strong> la<br />
colère, même raisonnable, que celle qui n'a aucune<br />
autre origine que la raison seule : car l'âme<br />
raisonnable étant naturellement soumise à la<br />
raison, elle n'est soumise à la passion que par<br />
tyrannie : et du coup, quand la raison est<br />
accompagnée <strong>de</strong> la colère elle se rend odieuse..."<br />
(IVD 111,8)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : Quand vous avez à reprocher<br />
quelque chose, à donner une punition...<br />
atten<strong>de</strong>z d'être calme !<br />
Pour exprimer sa désapprobation, jouer sur les<br />
expressions <strong>de</strong> l'affection, une réserve inhabituelle<br />
Don <strong>Bosco</strong> : Un regard sévère<br />
est déjà une punition.<br />
Le len<strong>de</strong>main, quand il vint au couvent, il avait<br />
l'air grave. Elle fondit en larme. "Ma fille, voilà la<br />
première désobéissance que vous m'avez faite ;<br />
j'en ai eu une mauvaise nuit", et, en silence, il la<br />
laissa pleurer le temps d'un Miserere. Ce fut là<br />
toute sa répriman<strong>de</strong> ; mais ce visage, cette voix, ce<br />
silence... venant <strong>de</strong> lui. Elle fut longtemps qu'au<br />
souvenir <strong>de</strong> cette faute, elle en avait toujours les<br />
larmes aux yeux. (SFS A 241)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : Retirer sa bienveillance constitue<br />
un châtiment... mais c'est un châtiment<br />
qui favorise l'émulation, encourage et n'avilit<br />
jamais. (Système Préventif)<br />
3) Par l'affection envers l'éducateur, créer la<br />
motivation :<br />
D'abord une réflexion sur la manière dont advient<br />
le goût <strong>de</strong> "suivre les conseils <strong>de</strong> Dieu"<br />
"Ainsi donc se fait la conformité <strong>de</strong> notre cœur<br />
avec celui <strong>de</strong> Dieu, quand par notre amour à son<br />
égard nous nous mettons entre les mains <strong>de</strong> sa<br />
divine volonté. ... En ce point consiste l'obéissance<br />
d'amour, laquelle n'a pas besoin d'être excitée par<br />
<strong>de</strong>s menaces ou <strong>de</strong>s récompenses, ni par aucune<br />
loi ou par un quelconque comman<strong>de</strong>ment : car elle<br />
précè<strong>de</strong> tout cela, se soumettant à Dieu à cause <strong>de</strong><br />
la bonté parfaite qui est en lui..."(TAD VIII, 2)<br />
François <strong>de</strong> Sales en déduit qu'il ne faut pas<br />
craindre <strong>de</strong> provoquer l'affection envers soi pour<br />
que l'autre ait envie <strong>de</strong> vous écouter et <strong>de</strong> suivre<br />
vos conseils.<br />
Don <strong>Bosco</strong> : Etre proche <strong>de</strong>s jeunes produit l'affection,<br />
et l'affection engendre la confiance. Ils<br />
obéissent avec facilité aux ordres <strong>de</strong> quelqu'un dont<br />
ils sont sûrs d'être aimés. ... Celui qui se sait aimé,<br />
4<br />
aime, et celui qui est aimé obtient n'importe quoi,<br />
surtout <strong>de</strong>s jeunes. (1884)<br />
Avec les enfants : "Les enfants d'Annecy s'étaient<br />
pris d'une telle affection pour ce Monseigneur<br />
souriant, si habile à raconter <strong>de</strong>s histoires, que,<br />
dans la rue, tous ceux qu'il rencontrait venaient à<br />
lui. L'évêque leur caressait la tête, leur disait un<br />
mot amical. Plusieurs, dès qu'il était passé, courait<br />
en avant pour renouveler ce plaisir ; ainsi, plus<br />
Monseigneur avançait, plus la petite troupe<br />
grossissait ; cela retardait un peu et impatientait<br />
parfois les gens <strong>de</strong> sa suite, mais lui s'en amusait.<br />
(SFS A 136-137)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : Proximité avec les jeunes, surtout en<br />
récréation. (1884))<br />
Ses lettres aux jeunes : « Vous m’avez voler le<br />
cœur...Considérez que tout ce que je suis, je le suis<br />
pour vous, jour et nuit, matin et soir, à tout moment.<br />
Je n’ai d’autre but que <strong>de</strong> procurer votre bien moral,<br />
intellectuel et physique. »<br />
« Que non seulement les jeunes soient aimés, mais<br />
qu’ils se sentent aimée » (1884)<br />
Avec les adultes : <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> son courrier<br />
"d'homme d'Eglise" :<br />
"Il est vrai, je suis accablé d'affaires. Mais vos<br />
lettres, ma Fille, ne sont pas <strong>de</strong>s affaires, ce sont<br />
<strong>de</strong>s rafraîchissements et allègements pour mon<br />
âme."<br />
"Cette chère gran<strong>de</strong> Fille qui ne m'écrit pas<br />
mériterait qu'on la laisse aussi dans son silence ;<br />
mais mon affection ne le permet pas."<br />
"J'ai l'affection fort tenante et presque immuable à<br />
l'égard <strong>de</strong> ceux qui me donnent le bonheur <strong>de</strong> leur<br />
amitié."<br />
"Il n'est pas possible qu'une amitié vraie et soli<strong>de</strong><br />
puisse jamais cesser." (Lettres - Vi 179 - 186)<br />
Don <strong>Bosco</strong>, dans ses lettres apparaît comme un<br />
pasteur, un ami, un gui<strong>de</strong> spirituel : « Tels sont les<br />
sentiments d’amitié que je vous exprime du plus<br />
profond <strong>de</strong> mon cœur. Si vous pouvez connaître<br />
combien loyal et juste est l’amitié que je vous<br />
porte...Que Dieu écoute mes désirs et qu’il fasse <strong>de</strong><br />
nous un seul cœur et une seule âme. » (Lettre I.98 -<br />
citée par J. Aubry, écrits spirituels p.301)<br />
4) Douceur et fermeté, en cas <strong>de</strong> "conflit"<br />
Gar<strong>de</strong>r l'équilibre !<br />
D'un coté, à Madame <strong>de</strong> Chantal, qui lui disait:<br />
"Je ne puis rien relâcher où je vois la justice,<br />
François répond : "Vous êtes plus juste que
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bonne ; je ne veux point que vous soyez si juste, il<br />
faut être plus bonne que juste" (SFS A 290).<br />
Les élèves qui couraient se faire<br />
pardonner chez Don <strong>Bosco</strong>...<br />
D'un autre coté, la douceur n'empêche pas la<br />
fermeté sur l'essentiel : l'interdiction <strong>de</strong>s duels,<br />
l'interdiction <strong>de</strong>s Valentins, la lettre <strong>de</strong> mise au<br />
point avec les chanoines : "Je veux absolument et<br />
sans réplique..." (SFS A 69 - 136 - 138)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : L'exclusion <strong>de</strong>s garçons<br />
<strong>de</strong> mauvaise moralité<br />
François est aimé <strong>de</strong> ses petits frères tout en<br />
jouant déjà un rôle éducateur, leur parlant <strong>de</strong> Dieu,<br />
les corrigeant si besoin est. Car il jouait avec ses<br />
petits frères comme si leur âge avait été le sien.<br />
(SFS A 19)<br />
François organise une gran<strong>de</strong> fête eucharistique<br />
"<strong>de</strong>s 40 heures", pour marquer la conversion <strong>de</strong><br />
Thonon en 1598. Il inaugure le catéchisme <strong>de</strong><br />
l'évêque par une messe en musique (SFS A 100),<br />
il montre son ouverture face "aux jeux, bals et<br />
fêtes" dans l'Introduction à la vie dévote (IVD<br />
1,23)<br />
François Corrignan propose <strong>de</strong> traduire<br />
aujourd'hui la patience, l'humilité et la douceur<br />
salésienne, être humbles <strong>de</strong>vant les faits, être<br />
patients pour faire évoluer les mentalités ou<br />
obtenir <strong>de</strong>s résultats, respecter les personnes au<br />
milieu <strong>de</strong>s affrontements et <strong>de</strong>s conflits... (Co 122)<br />
Et François <strong>de</strong> Sales ajouterait qu'il faut bien sûr<br />
se gar<strong>de</strong>r du ressentiment (Vi 166)<br />
5) Favoriser l'amitié vraie et la pédagogie <strong>de</strong><br />
groupe<br />
L'amitié positive suppose le choix <strong>de</strong> bons<br />
camara<strong>de</strong>s : "François avait refusé le collège<br />
parisien à la mo<strong>de</strong>, et préféré un collège d'esprit<br />
religieux, en disant: "Tu es enclin au mal, la<br />
compagnie <strong>de</strong>s méchants va te perdre." (SFS A<br />
20)<br />
Les conseils <strong>de</strong> Maman Marguerite puis <strong>de</strong> Don <strong>Bosco</strong><br />
(fuir les mauvaises fréquentations).<br />
François fon<strong>de</strong> ou encourage les confréries :<br />
(Les compagnies chez Don <strong>Bosco</strong>)<br />
"Il leur est nécessaire <strong>de</strong> s'allier les uns aux autres<br />
par une <strong>saint</strong>e et sacré amitié ; car par le moyen <strong>de</strong><br />
celle-ci, ils se motivent, ils s'ai<strong>de</strong>nt, ils s'invitent<br />
mutuellement au bien." (IVD III, 19)<br />
"Entrez volontiers aux confréries du lieu où vous<br />
êtes, car c'est toujours une chose fort positive <strong>de</strong><br />
coopérer avec les autres pour leurs bons projets ...<br />
Bien qu'il puisse arriver que l'on fasse aussi bien<br />
soi-même que dans les confréries, et que peut-être<br />
on préfère le faire seul, cependant Dieu est plus<br />
glorifié par l'union que nous faisons <strong>de</strong> nos<br />
bienfaits avec nos frères et prochains." (IVD H,<br />
15)"<br />
6) Le jeu et la fête comme moyen pédagogique<br />
Don <strong>Bosco</strong> : Travaille et sois joyeux ! Qu'on donne<br />
ample liberté <strong>de</strong> sauter, courir et crier à coeur joie. La<br />
gymnastique, la musique, le théâtre, les sorties<br />
favorisent la discipline et la bonne santé, physique et<br />
morale. (S P)<br />
LA RAISON<br />
1) Commencer par l'intérieur: travailler les<br />
motivations<br />
"Pour moi, Philothée, je n'ai jamais pu approuver<br />
la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ceux qui pour corriger l'homme,<br />
commencent par l'extérieur, par la contenance, par<br />
les habits, par les cheveux. Il me semble au<br />
contraire, qu'il faut commencer par l'intérieur :<br />
Convertissez-vous à moi, dit Dieu, <strong>de</strong> tout votre<br />
cœur ; mon enfant, donne-moi ton cœur. Car le<br />
cœur étant la source <strong>de</strong>s actions, elles sont telles<br />
qu'il est Quiconque a Jésus-Christ en son cœur, il<br />
l'a bientôt après en toutes ses actions extérieures".<br />
(IVD III, 23)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : La métho<strong>de</strong> préventive forme <strong>de</strong>s élèves<br />
réfléchis, auxquels l'éducateur peut à tout moment<br />
parler le langage du cœur... (S .P.)<br />
2) Puis respecter la liberté<br />
"Nul ne peut dominer la liberté <strong>de</strong> l'homme ; Dieu<br />
même qui l'a créée ne veut en façon quelconque la<br />
forcer ni la violenter." (Sermon 1620 - Co. 111)<br />
Quand "il est nécessaire <strong>de</strong> contredire quelqu'un et<br />
d'opposer son opinion à celle d'un autre, il faut<br />
user <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> douceur et <strong>de</strong>xtérité, sans vouloir<br />
violenter l'esprit d'autrui ; car aussi bien ne<br />
gagne-t-on rien en prenant les choses âprement.<br />
L'esprit humain peut être persuadé, non pas<br />
5
AMDB Oct10 2055<br />
contraint. Le contraindre, c'est le révolter." (IVD<br />
111,30)<br />
On revient par ce biais au refus d'une métho<strong>de</strong><br />
répressive<br />
"S'il vous advient <strong>de</strong> laisser quelque chose <strong>de</strong> ce<br />
que je vous ordonne, ne vous mettez point en<br />
scrupule, car voici la règle générale <strong>de</strong> notre<br />
obéissance : Il faut tout faire par amour, et rien par<br />
force. Il faut plus aimer l'obéissance que craindre<br />
la désobéissance. Je vous laisse l'esprit <strong>de</strong> liberté<br />
non pas celui qui s'oppose à l'obéissance, mais<br />
celui qui s'oppose à la contrainte et au scrupule ou<br />
empressement." (à Mme <strong>de</strong> Chantal)<br />
Don <strong>Bosco</strong> aurait pu paraphraser : faire aimer<br />
l'obéissance, plus que faire craindre la<br />
désobéissance.<br />
3) Mais travailler la volonté / éduquer par<br />
l'expérience<br />
Pour François, la valeur fondamentale <strong>de</strong> l'homme<br />
n'est pas l'intelligence mais la volonté, qui permet<br />
<strong>de</strong> s'attacher au bien. Bien plus qu'animal<br />
raisonnable, l'homme est un cœur capable d'aimer,<br />
et d'aimer Dieu. (cf. TAD).<br />
"La volonté, certes, ne s'aperçoit du bien que par<br />
l'intelligence. Mais l'ayant aperçu, elle n'a plus<br />
besoin <strong>de</strong> l'intelligence pour aimer. A votre avis,<br />
Théotime, qui aimerait le plus la lumière,<br />
l'aveugle-né qui saurait tous les discours que les<br />
philosophes en font et toutes les louanges qu'ils lui<br />
donnent, ou le laboureur qui d'une vue bien claire<br />
sent et ressent l'agréable splen<strong>de</strong>ur du beau soleil<br />
levant.<br />
Le premier a plus <strong>de</strong> connaissance, et le second<br />
plus d'expérience, et cette expérience produit un<br />
amour <strong>de</strong> la lumière bien plus vivant que la simple<br />
connaissance du discours : car l'expérience d'une<br />
qualité, d'une valeur nous la rend infiniment plus<br />
aimable que toute les connaissances qu'on pourrait<br />
avoir sur elle. "(TAD VI, 4)<br />
4) Rechercher l'équilibre entre raison /<br />
affectivité / sens <strong>de</strong> la vie (religion)<br />
6<br />
Qu'est ce que vivre selon la raison ? Pour François<br />
<strong>de</strong> Sales, c'est savoir ce que l'on fait et où l'on va,<br />
c'est avoir <strong>de</strong>s convictions, et c'est vivre un<br />
équilibre." (Co 42) Equilibre entre le cœur et la<br />
raison, entre la foi et la raison, équilibre dans nos<br />
rapports avec les autres, équilibre <strong>de</strong> la vie morale<br />
toute entière (Co 47).<br />
A Celse-Bénigne, jeune fils <strong>de</strong> Mme <strong>de</strong><br />
Chantal (Lettre 8-12-1610) qui part à la cour :<br />
"Prenez gar<strong>de</strong>, je vous en prie, <strong>de</strong> ne point vous<br />
embarrasser parmi les amourettes, et <strong>de</strong> ne point<br />
permettre à vos affections <strong>de</strong> <strong>de</strong>vancer votre<br />
jugement et raison pour le choix <strong>de</strong> ceux que vous<br />
aimez."<br />
L'important ce sont les motivations,<br />
l'attachement du cœur. "Les jeux, les bals, les<br />
festins, le théâtre, en leur substance, ne sont pas<br />
<strong>de</strong>s choses mauvaises mais pouvant être<br />
pratiquées bien ou mal. ... Ce n'est pas mal <strong>de</strong> le<br />
faire, mais <strong>de</strong> s'y attacher excessivement." (IVD<br />
1,23)<br />
J<br />
5) Eduquer toutes les dimensions <strong>de</strong> la<br />
personne<br />
François a reçu à Paris une éducation diversifiée :<br />
intellectuelle et spirituelle, mais aussi éducation<br />
sportive (escrime, équitation, danse), formation<br />
essentielle pour un jeune noble, exigée par son<br />
père. (SFS A 22)<br />
L'éducation intégrale : Don <strong>Bosco</strong> : L'éducateur ...<br />
doit donc être prêt à affronter toute fatigue pour<br />
atteindre son but, qui est la formation civique, morale<br />
et scientifique <strong>de</strong>s jeunes. (S. Préventif) Faire <strong>de</strong>s<br />
jeunes <strong>de</strong> bons chrétiens et d’honnêtes citoyens !<br />
a) L'éducation du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> la<br />
santé :<br />
"Manger peu, travailler beaucoup, avoir beaucoup<br />
<strong>de</strong> soucis, et se priver <strong>de</strong> sommeil, c'est vouloir<br />
tirer beaucoup <strong>de</strong> service d'un cheval qui est<br />
efflanqué, et sans le faire manger." (Lettre à<br />
Angélique Arnauld 14- 09- 1619)<br />
Mais au jeune Celse Bénigne, il souhaite : "un<br />
corps vigoureux pour ne point trop le flatter en<br />
délicatesse au manger, au dormir et autres<br />
mollesses." (Lettre Celse Bénigne 8 -12 -1610)<br />
Le souci du sport, <strong>de</strong> la santé, important aussi chez<br />
Don <strong>Bosco</strong> (détente, promena<strong>de</strong> d’automne)<br />
b) L’éducabilité du caractère :
AMDB Oct10 2055<br />
"Il y en a qui <strong>de</strong> leur naturel sont légers, les autres<br />
rébarbatifs, les autres durs à recevoir les opinions<br />
d'autrui, les uns sont inclinés à l'indignation, les<br />
autres à la colère, les autres à tomber amoureux ;<br />
et en somme il se trouve peu <strong>de</strong> personne chez qui<br />
on ne puisse remarquer quelques imperfections. Et<br />
quoiqu'elles soient propres et naturelles à chacun,<br />
avec du soin et par l'attitu<strong>de</strong> contraire, on peut les<br />
corriger ou les modérer, et même s'en délivrer : et<br />
je vous dis, Philothée, qu'il faut le faire. ... Je vais<br />
donc vous proposer <strong>de</strong>s moyens. (IVD 1,24)<br />
François <strong>de</strong> Sales dit à peu près ceci : "Si vous<br />
êtes plutôt du genre intellectuel, rationnel,<br />
logicien, il vous sera utile <strong>de</strong> cultiver le côté<br />
cordial, affectif, intuitif. Si, au contraire, vous êtes<br />
affectueux, "affectif', émotif et sensible, il vous<br />
sera utile <strong>de</strong> cultiver le coté rationnel et<br />
raisonnable. Si vous êtes lent, nonchalant, il<br />
faudra vous secouer, vous pousser. Si vous êtes<br />
rapi<strong>de</strong> et très actif, il faudra peut-être ralentir votre<br />
rythme."<br />
De cette façon, chacun a <strong>de</strong>s chances d'arriver à<br />
un meilleur équilibre. Car, si nous suivons<br />
seulement notre tendance naturelle, nous risquons<br />
fort d'accentuer nos manques et nos défauts et <strong>de</strong><br />
déséquilibrer nos vies, en ayant <strong>de</strong>s secteurs surdéveloppés<br />
et d'autres sous-développés.<br />
Promouvoir ces <strong>de</strong>rniers et contrôler les autres<br />
peut en revanche rendre la vie plus harmonieuse et<br />
plus pleine. (Co 53)<br />
Don <strong>Bosco</strong> encourage beaucoup ses jeunes à<br />
persévérer dans l’effort : fatigue, diligence,<br />
soumission, obéissance, que tout soit mis en<br />
œuvre pour la réussite <strong>de</strong> tes examens. (J. Aubry,<br />
p. 213)<br />
c) Sur le plan intellectuel : former à l'observation<br />
et à l'ouverture d'esprit<br />
François a beaucoup appris <strong>de</strong> la nature (la beauté<br />
<strong>de</strong> la Haute-Savoie cf. ses nombreuses<br />
comparaisons). Il s'intéresse aux sciences (cf. ses<br />
exemples tirés <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong> son époque).<br />
A Annecy, François fon<strong>de</strong> l'Académie<br />
florimontane, qui organise <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> niveau<br />
universitaire. A Thonon, il fon<strong>de</strong> la Sainte<br />
Maison, pour la formation <strong>de</strong>s jeunes et <strong>de</strong>s<br />
adultes <strong>de</strong> nouveau convertis au catholicisme.<br />
Durant ses étu<strong>de</strong>s à Paris, François a été formé à<br />
la critique historique <strong>de</strong>s Ecritures, au collège<br />
7<br />
jésuite <strong>de</strong> Clermont où les professeurs étaient à la<br />
pointe <strong>de</strong> l’exégèse <strong>de</strong> l’époque.<br />
Don bosco insiste beaucoup sur la formation <strong>de</strong>s<br />
jeunes et aussi <strong>de</strong> ses collaborateurs, acquérir et<br />
progresser dans la science. (J. Aubry, p. 223)<br />
6) Trois moyens essentiels :<br />
6. a Travailler l'intériorité pour ressourcer ses<br />
motivations<br />
"Pensez à faire toujours plusieurs retraites en la<br />
solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> votre coeur, pendant que vous êtes<br />
parmi les conversations et affaires." (IVD 11,12)<br />
Don <strong>Bosco</strong> : la méditation <strong>de</strong>s marchands (cité par J.<br />
Aubry, p. 416)<br />
"Aspirez bien souvent en Dieu, par <strong>de</strong> courts et<br />
ar<strong>de</strong>nts élancements <strong>de</strong> votre coeur : admirez sa<br />
beauté, invoquez son ai<strong>de</strong>, interrogez-le... Et cet<br />
exercice n'est point difficile, car il se peut<br />
entrelacer en toutes nos affaires et occupations,<br />
sans aucunement les incommo<strong>de</strong>r." (IVD 11, 13)<br />
Les "oraisons" qui maintiennent l'union à Dieu :<br />
c'est vrai sur le plan spirituel... et pédagogique en<br />
général : il s’agit <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r en mémoire ses<br />
motivations<br />
6. b Travailler la patience / la douceur dans<br />
l’action quotidienne<br />
Marcher à notre rythme, dans notre formation<br />
personnelle...<br />
"Il faut que chacun marche en sa voie ; la voie <strong>de</strong>s<br />
<strong>saint</strong>s était <strong>de</strong> faire ce qu'ils faisaient, mais la<br />
vôtre c'est <strong>de</strong> parvenir à la perfection peu à peu, et<br />
non pas d'un coup comme vous le voudriez"<br />
(sermon du 16 02 1614) "Il faut d'abord gagner ce<br />
point, <strong>de</strong>main un autre, et pied à pied nous nous<br />
rendrons maître <strong>de</strong> nous-mêmes, ce qui ne sera<br />
pas une petite conquête."<br />
Le vêtement : "Il faut coudre notre perfection<br />
pièce à pièce, parce qu'il ne s'en trouve point <strong>de</strong><br />
toute faite." (Co p.103)<br />
La rencontre <strong>de</strong> Dominique Savio : Je pense qu'il y<br />
a là <strong>de</strong> la belle étoffe... A quoi peut-elle servir ? A<br />
faire un bel habit que nous offrirons au Seigneur. Je<br />
suis donc l'étoffe. Vous, soyez le tailleur !<br />
"L'une <strong>de</strong>s bonnes pratiques que nous saurions<br />
faire <strong>de</strong> la douceur, c'est celle envers nous-même,<br />
ne nous énervant jamais contre nous-même et nos<br />
imperfections. ... En quoi font erreur ceux qui<br />
s'étant mis en colère, se remettent en colère <strong>de</strong>
AMDB Oct10 2055<br />
s'être mis en colère, se dépriment <strong>de</strong> s'être<br />
déprimés, se vexent <strong>de</strong> s'être vexés .... Courage!"<br />
(IVD III, 9)<br />
Don <strong>Bosco</strong>, dans le rêve <strong>de</strong>s 9 ans : « Rends toi<br />
humble, fort et robuste ! » ou « Ce n’est pas avec <strong>de</strong>s<br />
coups mais avec la douceur et la charité que tu <strong>de</strong>vras<br />
faire d’eux tes amis. »<br />
*Au travail :<br />
"Jamais travail fait avec impétuosité et<br />
empressement ne fut bien fait : il faut se dépêcher<br />
tout bellement (lentement), comme dit l'ancien<br />
proverbe. Nous faisons toujours assez tôt quand<br />
nous faisons bien. "(IVD)<br />
"Il ne faut pas vouloir faire plusieurs choses à la<br />
fois et tout <strong>de</strong> suite ; car souvent l’ennemi tâche <strong>de</strong><br />
nous faire entreprendre plusieurs projets, afin<br />
qu'accablés <strong>de</strong> trop <strong>de</strong> travail nous n'achevions<br />
rien et laissions tout imparfait."(TAD VIII, 11)<br />
Don <strong>Bosco</strong> insistait beaucoup auprès <strong>de</strong> ses<br />
jeunes sur le sérieux, dans l’accomplissement <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>voirs quotidiens (à l’école, au travail...)<br />
« Courage donc, mes chers fils : mettez tout votre<br />
soin à chercher, à étudier, à conserver ces trois<br />
grands trésors : la santé, l’étu<strong>de</strong>, la bonne<br />
conduite. » (J. Aubry, p.228)<br />
*Dans les conflits :<br />
"Il faut, ma Philothée, qu'au premier mouvement<br />
<strong>de</strong> colère que vous aurez, vous ramassiez vite vos<br />
forces, mais non point brusquement ni<br />
impétueusement, mais doucement, et néanmoins<br />
sérieusement... Aussi arrive-t-il souvent que,<br />
voulant avec impétuosité réprimer notre colère,<br />
nous excitons plus <strong>de</strong> trouble en notre cœur qu'elle<br />
n'avait pas fait, et le cœur étant ainsi troublé ne<br />
peut plus être maître <strong>de</strong> soi-même." (IVD) "Il faut<br />
invoquer le secours <strong>de</strong> Dieu quand nous nous<br />
voyons agité <strong>de</strong> colère... mais toujours...<br />
doucement, tranquillement."<br />
Don <strong>Bosco</strong> était aussi un homme <strong>de</strong> dialogue, <strong>de</strong><br />
conciliation. Son égalité d’humeur frappait ses<br />
proches, quelques soient les situations<br />
rencontrées, heureuses ou malheureuses.<br />
6. c La nécessité d'un gui<strong>de</strong> spirituel : (le tutorat)<br />
Chez Don <strong>Bosco</strong>, importance du confesseur<br />
(régulier) qui est père, ami, gui<strong>de</strong> sûr, mé<strong>de</strong>cin...<br />
"Priez Dieu avec une gran<strong>de</strong> instance qu'il vous en<br />
fournisse un qui soit selon son coeur. ... Traitez<br />
avec lui à coeur ouvert, en toute sincérité et<br />
8<br />
fidélité, lui manifestant clairement votre bien et<br />
votre mal. ... Ayez en lui une extrême confiance...<br />
Et pour cela choisissez-en un entre mille ! (IVD<br />
1,4)<br />
Si on élargit au plan éducatif...<br />
Le gui<strong>de</strong> spirituel / éducatif, ai<strong>de</strong> par son écoute,<br />
son expérience, ses compétences, mais surtout il<br />
permet la personnalisation du chemin éducatif.<br />
Quelques soient les conseils donnés en général,<br />
par exemple à la fin <strong>de</strong>s chapitres <strong>de</strong> l'Introduction<br />
à la vie dévote qui traitent <strong>de</strong> l'angoisse et <strong>de</strong> la<br />
dépression, François <strong>de</strong> Sales renvoie toujours<br />
chacun vers son gui<strong>de</strong> spirituel. (IVD IV, 11 et<br />
12)<br />
CONCLUSION<br />
Beaucoup <strong>de</strong> correspondances sont donc apparues<br />
entre la pensée <strong>de</strong> François <strong>de</strong> Sales et les<br />
convictions et la pédagogie <strong>de</strong> Don <strong>Bosco</strong> : tous<br />
sont appelés à la <strong>saint</strong>eté, le souci <strong>de</strong> se rendre<br />
proche <strong>de</strong>s jeunes par la simplicité du langage, le<br />
jeu, la fête..., la manière <strong>de</strong> faire progresser sans<br />
être répressif, la confiance, l'affection dans le<br />
rapport éducatif, la proximité, la pédagogie <strong>de</strong><br />
groupe, etc.<br />
Nous y trouvons <strong>de</strong>s intuitions d'actualité : se<br />
motiver par un projet personnel et travailler sur<br />
l'intériorité pour le concrétiser, prendre du recul<br />
par rapport à la survalorisation <strong>de</strong> l'affectivité, et à<br />
l'exigence du "tout -tout <strong>de</strong> suite", la nécessité <strong>de</strong><br />
la personnalisation du rapport éducatif (parcours<br />
diversifiés, proposition d'un tutorat), tout en<br />
maintenant <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> groupe à visée<br />
éducative.<br />
Une question reste ouverte : cette pédagogie<br />
est-elle utilisable par <strong>de</strong>s non chrétiens ?<br />
François <strong>de</strong> Sales fon<strong>de</strong> sur sa foi certaines<br />
convictions <strong>de</strong> base comme l'éducabilité <strong>de</strong> tous,<br />
le respect <strong>de</strong> la liberté, le regard positif sur<br />
l'homme dont toutes les dimensions sont à<br />
valoriser <strong>de</strong> manière équilibrée (ce que l’on<br />
désignera comme éducation "intégrale"), le regard<br />
confiant sur l'avenir (son ouverture scientifique,<br />
son optimisme, sa capacité <strong>de</strong> négociation...). Il<br />
trouve également dans sa foi son équilibre affectif<br />
personnel.<br />
Un non-croyant qui veut pratiquer cette<br />
pédagogie, peut le faire aussi, en restant lui-même,<br />
s'il a fondé ces mêmes convictions <strong>de</strong> base sur
AMDB Oct10 2055<br />
une base humaniste, et s'il a atteint un équilibre<br />
affectif qui lui permette <strong>de</strong> laisser le jeune libre<br />
lorsqu'il propose son affection.<br />
1588-1592 : Il poursuit ses étu<strong>de</strong>s à l'université <strong>de</strong><br />
Padoue, et obtient son doctorat en droit civil et<br />
religieux, à 24 ans. A Padoue comme à Paris, par<br />
goût, il a étudié en même temps la théologie. « A<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Paris, j’ai appris plusieurs choses pour plaire à<br />
mon père et la théologie pour me plaire à moimême.<br />
SFS A Saint François <strong>de</strong> Sales et ses<br />
»<br />
amitiés. (M. Henry-Coüannier)<br />
IVD<br />
TAD<br />
Introduction à la vie dévote.<br />
Traité <strong>de</strong> l'amour <strong>de</strong> Dieu.<br />
Co<br />
La spiritualité <strong>de</strong> St François <strong>de</strong><br />
Sales, un chemin <strong>de</strong> vie. F Corrignan. (Desclée)<br />
Vi<br />
Aux sources <strong>de</strong> la joie, avec<br />
S.F.Sales. F.Vidal. (Nouvelle Librairie <strong>de</strong> France)<br />
1884 Lettre sur l'état <strong>de</strong> l'Oratoire en<br />
S. P. Règlement pour les maisons <strong>de</strong> la<br />
Société <strong>de</strong> St Fr. <strong>de</strong> Sales (1887) (Le système<br />
préventif)<br />
J. Aubry Ecrits Spirituels <strong>de</strong> Don <strong>Bosco</strong><br />
(Nouvelle Cité)<br />
BIOGRAPHIE DE SAINT FRANCOIS DE<br />
SALES (1567 – 1622)<br />
21 08 1567 : Naissance et enfance au château <strong>de</strong><br />
Sales, près <strong>de</strong> Thorens. "Citoyen" du duché <strong>de</strong><br />
Savoie.<br />
1578 : Après ses premières étu<strong>de</strong>s à l’école <strong>de</strong> la<br />
Roche et au collège chappuisien d’Annecy, dès 11<br />
ans, il est élève au collège jésuite <strong>de</strong> Clermont, à<br />
Paris. A l'âge <strong>de</strong> 18 ans, il aura une crise<br />
spirituelle (sur la pré<strong>de</strong>stination) : une expérience<br />
<strong>de</strong> l'angoisse qui lui sera précieuse, par la suite<br />
dans sa mission <strong>de</strong> directeur spirituel. A 21 ans, il<br />
obtient une licence et maîtrise "es arts".<br />
(Philosophie, mathématiques, cosmographie,<br />
histoire naturelle, musique) Il pratique aussi les<br />
arts <strong>de</strong> la noblesse : équitation, escrime, danse,<br />
savoir-vivre.<br />
1593 : Il réussit à convaincre son père <strong>de</strong> le laisser<br />
"être d'église", il est nommé prévôt du chapitre <strong>de</strong><br />
Genève, et ordonné prêtre à 26 ans, le 18<br />
décembre 1593, à la cathédrale d’Annecy.<br />
1594 – 1598 : Mission d'évangélisation du<br />
Chablais, province passée au calvinisme <strong>de</strong>puis 60<br />
ans. De 1596 à 1598, il publie ses sermons : ce<br />
premier « hebdomadaire » sera retrouvé et réédité<br />
sous le nom « <strong>de</strong>s Controverses ».<br />
1599 : nommé coadjuteur <strong>de</strong> l'évêque (à 31 ans),<br />
François remplit diverses missions diplomatiques<br />
et apostoliques, à Paris et en Savoie.<br />
1602 : François est consacré évêque (à 35 ans), le<br />
8 décembre à Thorens ; évêque <strong>de</strong> Genève, en<br />
rési<strong>de</strong>nce à Annecy. Il visite son diocèse (<strong>de</strong>1605<br />
à 1608), veille à la formation <strong>de</strong>s prêtres et met en<br />
œuvre <strong>de</strong> nombreuses réformes selon les<br />
directives du Concile <strong>de</strong> Trente (entre 1545 et<br />
1563)<br />
* Il s'engage aussi pour ai<strong>de</strong>r les laïcs à vivre en<br />
profon<strong>de</strong>ur leur vie baptismale : catéchismes,<br />
sermons, accompagnement spirituel en direct ou<br />
par courrier. Il continuera aussi à assurer <strong>de</strong><br />
nombreux services diplomatiques à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du<br />
duc <strong>de</strong> Savoie.<br />
1604 : Prédicateur <strong>de</strong> carême à Dijon, rencontre<br />
avec la baronne <strong>Jean</strong>ne-Françoise <strong>de</strong> Chantal<br />
1607 : Fondation <strong>de</strong> l’Académie Florimontane<br />
avec son ami Antoine Favre<br />
1608 : Publication <strong>de</strong> l'Introduction à la vie<br />
dévote.<br />
1610 : Fondation <strong>de</strong> la Visitation à Annecy, avec<br />
Mme <strong>Jean</strong>ne <strong>de</strong> Chantal.<br />
1616 : Publication du Traité <strong>de</strong> l'Amour <strong>de</strong> Dieu.<br />
9
AMDB Oct10 2055<br />
1622 : François <strong>de</strong> Sales meurt à <strong>Lyon</strong> le 28<br />
décembre, épuisé, à l’âge <strong>de</strong> 55 ans (dont 22 ans<br />
évêque). Son corps est ramené à Annecy le 24<br />
janvier, ses funérailles ont lieu le 29 janvier 1623,<br />
dans la cathédrale..<br />
1661 : 28 décembre - Béatification (Alexandre<br />
VII)<br />
1665 : 19 avril - Canonisation (Alexandre VII)<br />
1877 : 16 novembre - Docteur <strong>de</strong> l’Eglise (docteur<br />
<strong>de</strong> l’amour <strong>de</strong> Dieu) - le 1 er <strong>de</strong> langue française-<br />
(Pie IX)<br />
1923 : 26 janvier - Patron <strong>de</strong>s journalistes et <strong>de</strong>s<br />
écrivains catholiques (Pie XI)<br />
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