Comment aborder le risque chimique dans les TPE - Préventica

Comment aborder le risque chimique dans les TPE
Intervenants :
M Sylvain CHAMBOUVET – Conseiller en Prévention AST Grand Lyon et AGEMETRA
Mme Agnès KARINTHI-DOYON – Ingénieur Risque Chimique AST Grand Lyon et AGEMETRA
Mme Isabelle KRAVETZ – Assistante site Sécurité, Hygiène, Environnement BODYCOTE
Dr Marie-Thérèse LAURE – Médecin du Travail AST Grand Lyon
Dr Lise MARKARIAN – Médecin du Travail AGEMETRA
Mme Pascale RISSONS – Conseiller en Prévention AST Grand Lyon et AGEMETRA
Résumé :
« Rien n’est poison, tout est poison. Seule la dose fait le poison ». L’évaluation du risque chimique
n’est pas née au 20° siècle mais bien au 16° siècle avec Paracelse. Le besoin est donc connu.
Son caractère réglementaire l’est tout autant. En revanche, la mise en application dans les TPE
est difficile à mettre en œuvre, de fait des manques de compétences et de temps dans les
entreprises utilisatrices de produits chimiques.
Les entreprises de petite taille ont pourtant tout à y gagner : au-delà de son caractère
réglementaire, l’évaluation semi-quantitative du risque chimique est
- un outil pédagogique pour sensibiliser les opérateurs au risque chimique et à l’hygiène de
travail
- une aide efficace pour
o mettre en place les fiches d’exposition individuelles
o sélectionner les substances à mesurer dans l’ambiance de travail (et celles qui n’en
ont pas besoin)
o valider des produits chimiques en cours de référencement ou aider à leur
substitution
o adapter la surveillance médicale aux actes utiles et nécessaires
Les Services Interentreprise de Santé au Travail, présents auprès des TPE pour les accompagner
dans la prévention des risques professionnels, proposent également leurs compétences pour aider
leurs adhérents dans l’évaluation du risque chimique.
A travers deux cas d’entreprises adhérentes à l’AGEMETRA ou à l’AST Grand Lyon, nous
décrivons le type de collaboration qui permet aux entreprises d’avancer dans leur démarche de
prévention du risque chimique.
• La société BODYCOTE (37 salariés) spécialisée dans le traitement thermique des métaux
a démarré seule la démarche dans un cadre plus large de prévention du risque chimique.
Elle est favorable à une collaboration avec son service de santé au travail pour poursuivre
la démarche. Les attentes conjointes de l’entreprise et de son médecin du travail sont :
o La vérification de la pertinence des informations contenues dans les fiches de
données de sécurité
o Une tentative de substitution de CMR3 (les CMR2 ont déjà été substitués)
o Un repérage des CMR potentiels
o Un choix pertinent des produits de dégradations pour lesquels mettre en place une
métrologie atmosphérique
o La création des fiches d’exposition pour les salariés
o La mise en place d’une surveillance médicale adaptée aux risques
o Une sensibilisation des salariés aux risques rencontrés
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• La société PETERS SA (6 salariés) est spécialisée dans la rénovation des bouteilles de
gaz comprimé. Elle a mené cette démarche en 2010 à une époque où ses priorités étaient
mises sur la réduction des risques liés à la manutention. L’évaluation du risque chimique a
été effectuée en collaboration avec le service de santé au travail et a permis :
o De comparer deux fournisseurs de peintures dans le cadre d’un nouveau
référencement
o De sensibiliser les salariés à l’hygiène du travail par poste
o En parallèle,
les salariés ont senti que l’entreprise s’intéressait à leur santé et ont pris une
meilleure conscience du risque chimique associé à leur activité
l’employeur a eu un apport de connaissances sur le risque chimique et a
initié une réflexion sur la réduction du risque chimique.
L’AGEMETRA et l’AST Grand Lyon accompagnent leurs adhérents de petite taille dans cette
réflexion, selon une démarche bien cadrée :
- l’entreprise transmet à son médecin du travail toutes les fiches de données de sécurité des
produits qu’elle utilise
- le service de santé au travail étudie les fiches de données de sécurité et évalue les
dangers associés aux produits utilisés
- l’entreprise renseigne par la suite l’exposition des salariés aux produits chimiques
- à partir de toutes ces données, le service de santé au travail calcule le risque pour la santé
des salariés pour chaque voie d’exposition professionnelle (risque par inhalation, risque par
exposition cutanée, risque par exposition oculaire).
- Enfin, ensemble, nous étudions les résultats de l’évaluation et mettons en place le plan
d’action pour réduire le risque pour la santé des salariés associé à l’utilisation des produits.
L’évaluation du risque chimique ne doit pas être considérée uniquement comme une fin en soi.
- La démarche peut être menée à des fins réglementaires, voire exigée par l’Inspection du
Travail.
- Mais la simplicité de la démarche et son exhaustivité permet d’en faire un outil simple à
mettre à jour et efficace en matière de réduction du risque chimique.
- Par ailleurs, elle peut également servir de tremplin pour réduire d’autres risques
professionnels, grâce à des aménagements dans les procédés de fabrication, comme par
exemples :
o Suppression d’étapes de manutention
o Réduction du bruit dans les ateliers.
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