note sur la situation de la forêt dans l'Yonne en 2012 - 0,04 Mb

LA FORET DANS L’YONNE
La forêt, une entité bien présente sur le territoire icaunais
L’Yonne peut être qualifié de département boisé ; au dernier inventaire de l’IFN, en 1999, la surface de forêt
était de 221 563 hectares (hors peupleraie), ce qui fait un taux de boisement de 30%. Ce taux est au-dessus du
taux national de 27% et cela malgré une surface agricole importante.
Forêt de
production
Terrains
domaniaux
Autre forêt 30 ha 40 ha 3 910 ha
.
Répartition des forêts par types de propriétés
Terrains
communaux
Terrains
privés
15 280 ha 36 620 ha 170 510 ha
Source IFN, données de 1999
Une répartition et une qualité hétérogènes de la ressource
Le type de peuplement dominant ces forêts est le taillis sous futaie de chêne, notamment dans les forêts privées où
il représente 61% de la surface. On peut remarquer également que les boisements morcelés de feuillus
représentent tout de même, en superficie, 16% de la forêt privée. Ce sont des boisements isolés de faible surface
ou des peuplements éventuellement étendus mais composés de petites unités en mosaïque. Les peupleraies sont à
98% privées et s’étendent sur 2 890 hectares.
La grande variabilité des conditions stationnelles a conduit l’IFN à définir 24 petites régions forestières en
Bourgogne. Sur le département de l’Yonne, on en dénombre 11 : La Vallée de l’Yonne, la Champagne crayeuse,
la Gâtinais, le Pays d’Othe, la Champagne humide, la Puisaye, les Plateaux bourguignons Nord, central et Sud, les
Plaines pré morvandelles (appelées la Terre plaine dans l’Yonne) et le Morvan.
L’étendue de la plupart de ces régions dépasse la limite administrative de l’Yonne.
Le taux de boisement par région forestière varie de 6% pour la vallée de l’Yonne à 45% pour le Pays d’Othe. On
peut distinguer trois grands types de régions :
- les petites régions faiblement boisées qui ont un taux avoisinant les 10% : Il s’agit de la Vallée de
l’Yonne (6%) et de la région Terre-Plaine (11%) ;
- les régions avec un taux de boisement proche du taux national : Ce sont le Gâtinais (27%), la Puisaye
(32%), la Champagne crayeuse (22%) et humide (20%) et les Plateaux bourguignons (35%) ;
- les régions très boisées avec un taux de boisement supérieur à 40% : le Pays d’Othe (45%) et le Morvan
(41%).
DDT de l’Yonne – Service Environnement – mise à jour du 25 février 2010 1

Vallée de l’Yonne
Gâtinais
Champagne crayeuse
Pays d’Othe
Champagne humide
Taux de boisement en 1999
< à 10%
Entre 10% et 20%
Entre 20% et 30%
Entre 30% et 40%
> à 40%
Puisaye
Plateaux calcaires de
Bourgogne
Terre - Plaine
Taux de boisement par région forestière
en 1999
Source IFN, données de 1999
Morvan
On voit ainsi apparaître des zones à enjeux variables :
- des zones faiblement boisées qui retranscrivent une « moins bonne » biodiversité : une politique de
reconstitution du bocage peut y être opportune,
- dans le chablisien, qui est toujours touché par les défrichements, la problématique forestière
est à rapprocher de la problématique risques. Sur les 6000 ha de la zone AOC, seuls 5000 ha
sont plantés en vigne. Les défrichements réguliers aggravent les phénomènes de ruissellement
déjà très importants qui constituent à la fois un risque important en terme de sécurité publique et
un coût substantiel pesant sur la collectivité (ouvrages de rétention + réparation des dégâts). Le
seuil actuel de la réglementation départementale, et la possibilité de défricher librement les
parcelles naturellement enfrichées ne permettent pas de répondre à cet enjeu à ce jour. Une
doctrine spécifique au vignoble construite par la cellule forêt pourrait permettre d’apporter une
meilleure protection (moins de défrichement ou mesures compensatoires…). Au delà des
missions régaliennes de police de la cellule, celle-ci tente de mettre en place une politique
volontariste de maîtrise des ruissellements viticoles avec un volet portant sur la maîtrise
des défrichements et la promotion des mesures compensatoires préventives les plus
efficaces,
- dans les zones en déprise agricole, on observe une fermeture des milieux (Morvan),
- il convient d’être vigilant dans les zones en transition agricole (Puisaye Forterre) pour assurer un maintien
de la qualité des milieux et des paysages.
Une propriété forestière variée ; une propriété privée morcellée
La forêt publique est constituée d’environ 15000 hectares de forêts domaniales et du double de forêts
communales.
Les forêts de l’Yonne sont privées à 77%. Cette surface privée a augmenté d’environ 47% en un siècle.
Cette forêt de reconquête couvre des sols variés : éboulis de pentes calcaires où la vigne n’est jamais revenue
après les attaques du phylloxéra, pelouses sèches désertées par les éleveurs… Il s’agit essentiellement de petites
propriétés ce qui explique la très forte augmentation du nombre de propriétaires forestiers privés.
DDT de l’Yonne – Service Environnement – mise à jour du 25 février 2010 2

Tranches de surface Nombre de propriétaires surface % de la superficie forestière privée
0 à 1 ha 43339 12197 7,59
1 à 4 ha 10754 21400 13,33
4 à 10 ha 3013 18679 11,63
10 à 25 ha 1188 18089 11,26
> 25 ha 834 90230 56,18
Toutes surfaces (total) 59128 160596 100
(source : CRPF de Bourgogne)
DDT de l’Yonne – Service Environnement – mise à jour du 25 février 2010 3

Une réglementation complexe
En forêt se superposent dispositions du code forestier, du code rural, du code général des impôts et du code de
l’urbanisme.
Les agents de la DDT sont les seuls agents spécialisés habilités à faire appliquer les dispositions du code forestier et
celles du code de l’urbanisme propres à la forêt (espaces boisés classés) sur la propriété privée.
Des contrôles sont donc réalisés (respect des engagements de gestion, surveillance des défrichements illicites…).
La DDT est également en mesure de délivrer un conseil technique et réglementaire aux collectivités pour adapter les
dispositions de zonage des bois à protéger dans les documents d’urbanisme.
Vers une évolution de l’utilisation de la ressource
Le développement du bois énergie est sensible depuis l’augmentation des prix du pétrole. Ce développement ne
peut être pérennisé que si l’organisation des filières d’approvisionnement permet de maintenir un prix bas (très forte
hausse récemment).
Par ailleurs, l’exploitation des rémanents dans le cadre de l’alimentation de la filière bois énergie peut entraîner un
déséquilibre de la minéralisation et une acidification des sols préjudiciable à la fois à la forêt elle-même et à la
protection de la ressource en eau.
La DDT dispose de compétences techniques permettant d’intégrer ces précautions dans le développement de
la filière.
Par ailleurs, la forêt métropolitaine participe à la lutte contre l’effet de serre en stockant environ 65 millions de
tonnes de CO2 par an sur 15 millions d’hectare. Partant de ce constat, les propriétaires forestiers estiment rendre un
service à la société, et en recherchent une rémunération. Les projets pilote concernant la séquestration du carbone et
la substitution de biomasse forestière devraient se développer à l’avenir, la France devant être créditée chaque année
de 3,2 millions de tonnes équivalent CO2 de crédits carbone à compter de 2008, qui seraient utilisés à la recherche
dans ce domaine (allocution du Ministre de l’Agriculture du 15 mars 2006 – table ronde filière bois-forêt).
L’enjeu environnemental de la forêt
• Qualité de l’eau potable :
Le boisement en périmètre de protection de captage est une solution technique contribuant à l’effort porté par les
collectivités sur la protection préventive des ressources.
• Qualité de l’eau et des milieux aquatiques
C’est en forêt que se trouvent les milieux aquatiques de meilleure qualité. Les boisements en bordure de cours d’eau
sont de nature à protéger les berges des phénomènes érosifs, limiter l’augmentation générale de la température des
cours d’eau liées aux étangs et barrages, abriter des espèces remarquables (aérienne et aquatiques) et limiter les
transferts de polluant directs dans les cours d’eau.
Le programme d’action défini dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau identifie un certain nombre des cours
d’eau pour lesquels la reconstruction de la ripisylve, le maintien ou la recréation de zones d’ombrages et la
stabilisation des berges par techniques végétales constitue une priorité stratégique pour l’atteinte des objectifs de
bon état écologique des masses d’eau à échéance 2015. L’intégration de ces préoccupation dans la conduite de la
politique forestière est un outil indispensable à l’atteinte de ces objectifs.
La destruction des zones humides continue malgré les outils mis en place au niveau de la police de l’eau.
Parallèlement, l’inventaire conduit par le service de l’ONEMA identifie un certain nombre de zones humides
protégées par le milieu forestier, ou des potentialité de restauration dans les peupleraies de vallées alluviales. La
politique forestière dispose d’outils qui peuvent être intégrés dans le cadre de la politique de préservation des zones
humides, enjeu quantitatif et écologique.
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• Le rôle multifonctionnel des haies et bosquets :
Les petits boisements (bosquets, linéaires), s’ils sont en marge de la forêt à proprement parler, ont un rôle de plus en
plus reconnu :
- ressource en bois d’œuvre ou en bois énergie,
- rôle en faveur de la biodiversité faunistique,
- diminution de l’érosion hydrique des sols, amélioration de l’infiltration de l’eau, limitation de la turbidité de
l’eau
- rôle de structuration du paysage
- rôle de brise-vent, limitant l’érosion éolienne, les dépenses d’énergie dans les bâtiments qu’elles protègent (et
pour le bétail qu’elles abritent)…
-
Ces formations sont peu protégées aujourd’hui, du fait d’une limitation des outils disponibles mais aussi d’une
insuffisante prise en compte par en matière d’urbanisme . La DDT peut apporter un conseil technique aux
collectivités pour améliorer la prise en compte de ces éléments dans les documents d’urbanisme.
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