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TD 1 : Fluide de Van der Waals

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<strong>TD</strong> 1 : <strong>Flui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong><br />

On rappelle que le gaz dit "<strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong>", d’après Johannes Di<strong>de</strong>rik <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong><br />

(1837 - 1923), satisfait à l’équation d’état molaire ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

P (V, T ) =<br />

RT<br />

V − b − a<br />

V 2 , (1)<br />

oú V désigne le volume molaire, T la température, P la pression, R la constante universelle <strong>de</strong>s<br />

gaz parfaits, a la pression <strong>de</strong> cohésion, et b le covolume.<br />

La loi <strong>de</strong>s gaz parfaits ignore le fait que les molécules possè<strong>de</strong>nt un volume propre, le volume<br />

d’un gaz réel est donc supérieur au volume d’un gaz idéal (V idéal < V réel ). De même <strong>de</strong>s interactions<br />

autres que les simples chocs élastiques du modèle <strong>de</strong>s gaz parfaits existent entre les molécules, les<br />

forces attractives entre les molécules font que la pression d’un gaz réel est en général inférieure à<br />

la pression d’un gaz idéal (P réel < P idéal ).<br />

Les paramètres a et b sont déterminés empiriquement, ne représentent pas <strong>de</strong> constantes particulières<br />

et dépen<strong>de</strong>nt eux-mêmes d’autres gran<strong>de</strong>urs. Le covolume b représente le volume propre<br />

<strong>de</strong>s atomes d’une mole <strong>de</strong> gaz et s’interprète comme un volume exclu (il est impossible <strong>de</strong> rendre<br />

le volume du gaz inférieur à b). Le terme a/V 2 permet <strong>de</strong> prendre en compte l’attirance mutuelle<br />

<strong>de</strong>s atomes du gaz, on l’appelle également pression <strong>de</strong> liaison.<br />

L’équation <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong> est en fait une approximations d’une autre équation d’état approchée<br />

pour les gaz réels : le développement du Viriel. Pour <strong>de</strong>s gaz donnés et dans <strong>de</strong>s conditions<br />

particulières <strong>de</strong> température et <strong>de</strong> pression, <strong>de</strong>s équations d’états plus précises existent, comme<br />

l’équation <strong>de</strong> Redlich-Kwong, ou bien l’équation <strong>de</strong> Redlich-Kwong-Soave.<br />

I Vers la loi <strong>de</strong>s états correspondants<br />

Question 1 Définir sous Maple une fonction f telle que P = f(T, V ) et montrer qu’il existe,<br />

dans le diagramme <strong>de</strong> Clapeyron, une isotherme qui présente un point d’inflexion à tangente<br />

horizontale. Ce point est appelé "point critique".<br />

Question 2 Déterminer les coordonnées thermodynamiques (P c , T c , V c ) du point critique en<br />

fonction <strong>de</strong>s paramètres a et b. Réciproquement montrer que l’on peut exprimer a et b en fonction<br />

<strong>de</strong> P c , T c et V c .<br />

Question 3 Ecrire une équation <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong> "adimensionnée" en éliminant les coordonnées<br />

P, T et V au profit <strong>de</strong>s coordonnées réduites sans dimension :<br />

Conclure quant à la généralité <strong>de</strong> l’équation obtenue 1 .<br />

p = P/P c t = T/T c v = V/V c . (2)<br />

Question 4 Définir sur Maple une fonction g telle que p = g(t, v) puis tracer plusieurs isothermes<br />

sur le même diagramme <strong>de</strong> Clapeyron.<br />

1. Cette équation est souvent appelée "loi <strong>de</strong>s états correspondants". La technique qui consiste à exprimer une<br />

loi à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> variables sans dimension est d’une gran<strong>de</strong> généralité et d’une importance capitale en physique. Non<br />

seulement elle permet <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong>s problèmes liés au choix <strong>de</strong>s unités mais elle permet aussi <strong>de</strong> découvrir les lois<br />

<strong>de</strong> l’universalité qu’on n’aurait peut-être pas soupçonner autrement. On notera que la loi <strong>de</strong>s états correspondants<br />

obtenue est indépendante <strong>de</strong>s constantes a et b qui caractérisent le gaz dont il est question.<br />

Informatique pour les Sciences Physiques - Lycée Saint Louis - PSI ∗ 2 - 2010 2011 - M. Benzaquen


II<br />

Stabilité du flui<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong><br />

Question 5 Déterminer l’expression <strong>de</strong> la compressibilité isotherme χ T du gaz <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r<br />

<strong>Waals</strong>. Quel doit être le signe <strong>de</strong> χ T pour que le gaz soit mécaniquement stable ?<br />

On appelle courbe "spinodale" le lieu <strong>de</strong>s points dans le diagramme <strong>de</strong> Clapeyron pour lesquels<br />

la compressibilité diverge (χ −1<br />

T = 0).<br />

Question 6 Donner l’équation <strong>de</strong> la courbe spinodale sous la forme p = f(v).<br />

Question 7 Tracer la courbe spinodale ainsi que quelques isothermes sur le même diagramme<br />

<strong>de</strong> Clapeyron en indiquant les zones où le flui<strong>de</strong> homogène n’est pas mécaniquement stable. I<strong>de</strong>ntifier<br />

les coordonnées du sommet <strong>de</strong> la courbe spinodale. Discuter et conclure.<br />

III<br />

Représentation d’Amagat<br />

On rappelle que dans le diagramme d’Amagat, on représente y = pv en fonction <strong>de</strong> p.<br />

Question 8 Ecrire la loi <strong>de</strong>s états correspondants en coordonnées d’Amagat. Tracer plusieurs<br />

isothermes sur le même diagramme d’Amagat. Commenter.<br />

Question 9 Déterminer l’équation du lieu <strong>de</strong>s minima et superposer cette courbe au diagramme<br />

précé<strong>de</strong>nt.<br />

Question 10 Déterminer l’ordonnée y M > 0 du point où le lieu <strong>de</strong>s minima recoupe l’axe<br />

<strong>de</strong>s ordonnées, puis la température réduite t M dite "<strong>de</strong> Mariotte" correspondant à l’isotherme qui<br />

passe par ce point. Quelle propriété remarquable peut-on citer pour un gaz <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong> à<br />

cette température ?<br />

IV<br />

Equation <strong>de</strong> Redlich-Kwong<br />

L’équation <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong> doit sa popularité à son importance théorique et historique, à son<br />

universalité sous la forme réduite, mais aussi parce que sa forme mathématique se prête bien aux<br />

calculs. Cependant pour les applications pratiques <strong>de</strong> la réalité industrielle, les prévisions tirées<br />

<strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong> sont d’une qualité fort médiocre et l’on en a proposé beaucoup<br />

d’autres, parfois très compliquées. Si l’on se tient aux équations à <strong>de</strong>ux paramètres, la meilleure<br />

est probablement celle dite <strong>de</strong> "Redlich-Kwong" qui figure ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

P (V, T ) =<br />

RT<br />

V − b −<br />

a<br />

V (V + b) √ T<br />

(3)<br />

Question 11 Pour vous entraîner, reprendre l’étu<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte sur l’équation <strong>de</strong> Redlich-<br />

Kwong.<br />

V<br />

Détente <strong>de</strong> Joule-Kelvin<br />

On rappelle que lorsqu’un flui<strong>de</strong> subit un processus quasi-statique élémentaire, le transfert<br />

thermique s’écrit avec les notations consacrées ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

δQ = C v dT + ldV ou encore δQ = C p dT + hdP . (4)<br />

Question 12 Donner l’expression <strong>de</strong>s coefficients calorimétriques l et h (formules <strong>de</strong> Clapeyron).<br />

On pourra par exemple utiliser le fait que dU et dS sont <strong>de</strong>s différentielles totales.<br />

Question 13 Calculer les coefficients calorimétriques l et h du flui<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong>.<br />

2


On s’intéresse maintenant à l"effet thermique qui accompagne la détente adiabatique irréversible<br />

<strong>de</strong> Joule-Kelvin. On rappelle que dés lors que l’on peut négliger la contribution <strong>de</strong> l’énergie<br />

cinétique macroscopique du flui<strong>de</strong>, une telle détente est isenthalpique.<br />

Question 14 Expliquer pourquoi on peut calculer la variation <strong>de</strong> température en considérant<br />

un processus quasi-statique entre le mêmes états extrêmes que le processus réel.<br />

L’effet thermique d’une détente <strong>de</strong> Joule-Kelvin est mesuré par le coefficient µ dit "<strong>de</strong> Joule-<br />

Kelvin" dont l’expression figure ci-<strong>de</strong>ssous. Dans la plupart <strong>de</strong>s cas courants la détente <strong>de</strong> Joule-<br />

Kelvin s’accompagne d’un léger refroidissement 2 , ce qui correspond à µ > 0.<br />

( ) ∂T<br />

µ = . (5)<br />

∂P<br />

Question 15 Déterminer l’expression du coefficient µ du flui<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong>. Celle-ci ne<br />

doit pas faire intervenir la température. On pourra par exemple écrire la différentielle dH pour le<br />

flui<strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong> puis éliminer T à la fin.<br />

On appelle "courbe d’inversion" le lieu <strong>de</strong>s points pour lesquels la détente <strong>de</strong> Joule-Kelvin est<br />

isotherme (µ = 0).<br />

Question 16 Déterminer l’équation <strong>de</strong> la courbe d’inversion puis la superposer au réseau<br />

d’isothermes et au lieu <strong>de</strong>s minima du diagramme d’Amagat <strong>de</strong> la partie III.<br />

H<br />

VI<br />

Transition <strong>de</strong> phase<br />

Nous abordons dans cette partie justement la transition <strong>de</strong> phase responsable <strong>de</strong>s singularités<br />

mises en évi<strong>de</strong>nce dans la partie II. Nous allons prendre en compte les états diphasés liqui<strong>de</strong>-gaz,<br />

pour lesquels l’équation d’état ne s’applique pas, et tâcher <strong>de</strong> retrouver la phénoménologie bien<br />

connue <strong>de</strong> ce changement d’état.<br />

Question 17 Justifier que pendant le changement d’état les isothermes constituent <strong>de</strong>s paliers<br />

horizontaux dans le diagramme <strong>de</strong> Clapeyron. On pourra évoquer la règle <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> Gibbs.<br />

Les isothermes correspondant à T < T c présentent alors un point anguleux au début et à la fin<br />

<strong>de</strong> la transition <strong>de</strong> phase. L’ensemble <strong>de</strong> ces points anguleux constituent la courbe <strong>de</strong> saturation.<br />

On notera qu’avec cette définition la courbe spinodale rejoint la courbe <strong>de</strong> saturation au point<br />

critique, ce qui est à l’origine <strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong> la transition <strong>de</strong> phase en ce point 3 .<br />

Question 18 Montrer que pour une isotherme réelle donnée, le palier <strong>de</strong> changement d’état<br />

coupe l’isotherme <strong>de</strong> <strong>Van</strong> <strong>de</strong>r <strong>Waals</strong> correspondante <strong>de</strong> façon à délimiter <strong>de</strong>ux aires égales <strong>de</strong> part<br />

et d’autre du palier 4 .<br />

Question 19 Tracer sur le même diagramme <strong>de</strong> Clapeyron quelques isothermes, la courbe <strong>de</strong><br />

saturation et la courbe spinodale.<br />

Les phénomènes <strong>de</strong> tension superficielle sont à l’origine d’un coup énergétique supplémentaire<br />

qu’impose la création d’interface liqui<strong>de</strong>-gaz. En effet le travail nécessaire pour crée un élément<br />

d’interface dS s’écrit δW = γ gl dS où γ gl désigne le coefficient <strong>de</strong> tension superficielle pour l’interface<br />

liqui<strong>de</strong>-gaz.<br />

Question 20 Nous avons vu dans la partie II que la courbe spinodale délimite le plan <strong>de</strong><br />

Clapeyron en <strong>de</strong>ux parties respectivement stable et instable vis-à-vis du flui<strong>de</strong> homogène. A la<br />

lumière <strong>de</strong> ce qui a été dit ci-<strong>de</strong>ssus, discuter <strong>de</strong> la nature du lieu qui se situe entre la courbe<br />

spinodale et la courbe <strong>de</strong> saturation.<br />

2. Il vous suffit par exemple <strong>de</strong> souffler énergiquement (suffisamment pour provoquer la détente) sur votre main<br />

pour vous en apercevoir.<br />

3. Le changement d’état au point critique se fait sans discontinuité <strong>de</strong>s dérivées premières <strong>de</strong> l’enthalpie libre<br />

(sans chaleur latente), dans la classification d’Ehrenfest il s’agit d’une transition <strong>de</strong> phase <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> espèce.<br />

4. Cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s paliers est dite "construction <strong>de</strong> Maxwell".<br />

3

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