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LE SOMMAIRE Une lueur d’espoir........................p.3 MARTINE CAYOUETTE Mon rêve.............................................p.5 MICHAËL MCGUIRE Rage de vivre...................................p.7 ALISON FORTIN En un instant....................................p.9 MARIKA GIRARD Beuverie, quand tu nous tiens!...................p.11 ROSEMARIE TALBOT Mise en page : Élodie Gagné Couverture : Élodie Gagné Supervision graphique : Marthe Julien Madame Hélène............................p.13 ROSEMARIE TALBOT Condamné........................................p.14 ALEXANDRA HERVIEUX Le don.................................................p.16 SOPHIE RAJOTTE Café à la Rose................................p.21 ALEXANDRE VENDETTE Microcosme......................................p.23 MAXIM HARRISSON Curiosité............................................p.25 KRISTOPHER CAMDEN
Une lueur d’espoir Lundi matin. Une chaleur réconfortante me tire du sommeil. Un grondement répétitif, presque mécanique, rythme les battements de mon cœur. Je ne prends même plus la peine de vérifier l’origine de cette chaleur. Je sais. Molly, ma chatte, a pris l’habitude de me rejoindre au lever du soleil. Par la fenêtre, des faisceaux de lumière froide et tamisée pénètrent la maison. J’étire mes bras vers le plafond, suppliante. J’entame mon rituel. Mon réveil indique sept heures. Je touche délicatement le tissu moelleux de mes draps. J’observe le paysage hivernal par la fenêtre. Du bout des doigts, je perçois le froid de janvier sur la vitre. J’observe le givre, cette structure de glace d’une beauté incroyable qui s’est créée cette nuit encore. Les amas de neige qui entourent les maisons du quartier forment des murs de Berlin à l’infini. Cette froideur que je ressens dans tout mon être me rappelle que je suis bien là, réveillée, consciente de ma réalité. Une réalité douloureuse qui durera encore longtemps : les hivers ici sont interminables. Ah, le silence... Enfin presque, puisque au fond, j’entends le bruit léger du frigo, celui de l’aiguille qui complète sa trajectoire saccadée soixante fois la minute, et celui de ma respiration lente et profonde. Sept heures trente. Sans faire de bruit, je me dirige vers la cuisine. Je prépare des toasts, un jus d’orange et un petit bol de céréales. Le silence est rompu par des cris oppressants. Kiki est réveillée. Ses pleurs MARTINE CAYOUETTE sont si intenses le matin. Comme si elle souhaitait ne s’être jamais réveillée elle aussi. Elle crie jusqu’à ce que je la prenne dans mes bras. Ce que je fais, avant de changer sa couche. Dans la salle à manger, je l’installe dans sa chaise haute. Assise à la table, je dirige la cuillère de Pablum dans une trajectoire courbée en prétendant qu’il s’agit d’un avion. Le geste est stupide. Les avions ne volent pas en virevoltant dans le ciel. Je continue malgré tout ce manège irréaliste, le regard vide. Cela l’amuse et tant qu’elle est heureuse, elle mange sans protester. Puis, vient mon tour de me nourrir. Mes toasts sont déjà froids et secs. Je les avale sans plaisir. Manger un repas chaud ne m’est pas encore arrivé depuis la naissance de Kiki. Ce n’est pas le cas de Charles qui, lui, n’a jamais eu à arrêter sa vie pour elle. À vingt-cinq ans, il est satisfait d’avoir une « petite famille ». Tous les jours, il part travailler à la mine à une heure de route d’ici. Parfois, je rêve qu’il est là à mon réveil, qu’il me dit de me reposer, qu’il va s’occuper de notre enfant. Malheureusement, ce n’est jamais le cas. Il doit se réveiller tôt pour le travail. Il est absent toute la journée et revient le soir pour le souper. Son retour est un véritable soulagement. À partir de ce moment, il prend Kiki dans ses bras et ne veut plus la quitter. Il l’appelle même sa « Petite Fierté ». Dans l’après-midi, alors que la petite fait sa sieste, je consulte le courrier. J’ai 3
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Page 30: 425, boulevard du Collège Rouyn-No

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