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Mon rêve<br />
Michaël McGuire<br />
Je marche vers le Cégep à tous les jours en<br />
ayant l’impression de ne pas avancer dans<br />
la vie. Pourtant, j’étudie dans un domaine<br />
qui s’approche de ma passion. J’étudie en<br />
Arts et lettres, profil cinéma. Parlant d’étudier,<br />
je suis en train de passer ma soirée entière<br />
sur mes devoirs. Je décide donc d’aller<br />
prendre l’air. Je me dirige vers la ville, question<br />
de visiter un peu (je ne l’ai pas encore<br />
fait depuis que je suis arrivé ici).<br />
Je me laisse guider par mes pensées. Mon<br />
enfance me revient en tête. Je me revois à<br />
l’école primaire. Je m’amuse dans la cour<br />
jusqu’à ce que je remarque un autre garçon<br />
qui lui ne s’amuse pas du tout. Sa situation<br />
me préoccupe, alors je vais le voir :<br />
- Salut, moi c’est Michaël. Toi, c’est<br />
quoi?<br />
Il me répond assez sèchement :<br />
« Félix. »<br />
- Cool! Veux-tu jouer avec moi, Félix?<br />
- Oui, aimes-tu jouer aux épées?<br />
Je venais de rencontrer mon meilleur ami.<br />
D’ailleurs, ça fait longtemps que j’ai eu de<br />
ses nouvelles. Félix est devenu un « adulte »<br />
avant moi. Il habite avec sa copine depuis<br />
pratiquement un an. Il réussit tout ce qu’il<br />
entreprend, obtient de très bonnes notes à<br />
l’école. Même si je ne le vois plus assez, je<br />
suis fier de lui.<br />
Mes pensées s’enchaînent. L’impro me vient<br />
rapidement en tête. Je suis au secondaire.<br />
L’avant-midi a été vraiment pénible, mes<br />
cours, endormants, et j’ai besoin de me dégourdir.<br />
Après avoir mangé mon lunch à la<br />
cafétéria, j’entends à l’intercom l’annonce<br />
du camp d’entrainement de l’impro de la<br />
Polyvalente Le Carrefour. Je me dis que ça<br />
me fera découvrir autre chose et, qui sait,<br />
peut-être que j’aimerai ça. J’entre dans le<br />
local et toute suite on me met au défi. Le<br />
coach me donne cette impro : « Ce sera une<br />
improvisation comparée ayant pour titre :<br />
‘‘ Une tempête dans un verre d’eau’’. Nombre<br />
de joueur : un seul. Durée : trente secondes.<br />
Au jeu! » Je fais semblant de tenir quelque<br />
chose dans mes mains. Je souffle vers cette<br />
chose, je l’agite. Je fais cela environ vingtcinq<br />
secondes pour finalement terminer avec<br />
cette phrase : « Ouin, c’est ce qu’on appelle<br />
une tempête dans un verre d’eau. » Dire que<br />
tout a commencé avec ce gag simple et facile.<br />
Ma promenade et mes rêveries se poursuivent.<br />
J’arrive en ville et je vois une espèce<br />
de bar/théâtre ayant pour nom « Le<br />
Comédie Club ». Je décide d’entrer faire un<br />
tour. Je vois sur scène une jeune demoiselle<br />
qui tente en vain de faire rire les spectateurs.<br />
Elle comprend son insuccès et décide<br />
de laisser sa place à un jeune homme du public,<br />
poussé par ses amis. Il monte sur scène,<br />
essaie lui aussi tant bien que mal de les faire<br />
rire et se rend compte qu’il ferait mieux<br />
de céder sa place. La tentation me prend.<br />
Je m’élance. Je prends le micro et j’y vais<br />
avec un gag que j’ai écrit : « C’est tu moé<br />
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