Intervention du Conseiller Régional Robert ... - Région Guyane

Cayenne le 11/09/06
Intervention du Conseiller Régional Robert CIBRELUS prononcé dans le cadre du
Séminaire de rentrée des Directeurs de l’Agence Régionale d’Urbanisme et
d’Aménagement des 09, 10, 11, et 12/09/06.
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Maires,
Messieurs les Directeurs des Agences Régionales d’Urbanisme et d’Aménagement de France,
Monsieur le Directeur de l’ARUAG, Cher Jean-Michel MOREAU,
Mesdames et Messieurs,
En ma qualité de Président du Conseil d’Administration de l’ARUAG et de Conseiller
Régional, j’éprouve une grande satisfaction à vous accueillir dans l’enceinte de cette Cité
Administrative.
Pour convenir à notre tradition de terre d’accueil, je tiens bien-sûr à vous souhaiter la
bienvenue en Guyane et à vous transmettre les salutations du Président de Région Antoine
KARAM.
Hier, vous étiez à Saint-Laurent du Maroni et à Apatou, je suis certain que cette visite dans
l’Ouest guyanais vous a permis d’appréhender les problèmes auxquels notre région est
confrontée et les enjeux qui entourent, l’aménagement de son territoire équivalent à celui du
Portugal.
Recevoir ici des responsables de l’ensemble des Agences Régionales d’Urbanisme et
d’Aménagement de France est donc nécessairement une chance, une occasion d’échanger, de
partager les expériences, de comparer les projets, de confronter les pratiques, pour pérenniser
l’expertise que vous assurez aux collectivités territoriales.
Cette expertise a une place importante dans le processus de décisions des élus. Elle offre plus
de visibilité en générant des savoirs et des connaissances nécessaires à l’attractivité et à
l’intégration des territoires.
C’est pourquoi je souhaite très fortement que ce séminaire de rentrée des directeurs des
agences d’urbanisme et d’aménagement soit aussi pour vous l’occasion de construire des
références communes mobilisables en Guyane et dans chacune de vos régions.
Je crois que c’est au prix de cette conjonction d’efforts que nous réussirons les politiques
d’urbanisme et d’aménagement de nos territoires.
Peut-être plus que n’importe quelle région, la Guyane a beaucoup à gagner d’un tel
partenariat. Notre pays relève en effet juridiquement du Nord. Mais sa structure interne
renvoie immanquablement au Sud.
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Il organise, comme vous avez pu vous en rendre compte, des disparités géographiques
énormes avec la zone du littoral d’une part et celle des communes enclavées d’autre part.
La première est relativement urbanisée. Elle abrite l’essentiel de la population et de l’activité
économique et sociale. La deuxième cumule les handicaps : sous équipement, phénomène de
mitage, faiblesse de l’activité économique et sociale.
Pour rétablir l’équilibre entre le littoral et les communes de l’intérieur, la Région qui est
compétente pour l’aménagement du territoire, a engagé de grands chantiers d’abord à travers
la construction à l’est du pays de la route Régina / Saint-Georges, qui permet aujourd’hui un
meilleur maillage de notre territoire et une totale ouverture sur le Brésil.
Plus récemment, la collectivité a lancé un autre grand chantier. En longeant hier le bord du
fleuve Maroni, vous avez peut-être vu des signes de cette route entre Saint-Laurent et Apatou
que la Région réalise sur ses fonds propres sans aucun soutien de l’Etat et de l’Union
Européenne, toujours pour rééquilibrer et dynamiser le territoire guyanais.
Les efforts de la collectivité sont donc réels. Ils visent à renforcer l’attractivité et l’intégration
de notre pays et à y favoriser la libre circulation des personnes et des biens ; condition sine
qua non du développement économique.
En favorisant la construction ou la remise à niveau de routes, en prenant à sa charge les
Obligations de Service Public dans le cadre de la desserte aérienne des communes de
l’intérieur, la Région a notablement renforcé ces dernières années son engagement pour le
désenclavement de la Guyane.
Sous ce rapport notre territoire est devenu plus attractif même si nous devons continuer à
réfléchir avec l’équipe de Jean-Michel MOREAU sur les multiples facteurs qui peuvent
renforcer cette attractivité, qu’ils soient économiques, esthétiques, environnementaux, sociaux
ou culturels.
Il est clair que l’aménagement d’un territoire comme la Guyane passe par notre capacité à
définir et à mettre en œuvre des politiques de qualité pouvant générer un authentique
développement durable. Si un tel principe s’applique à toutes nos régions, il revêt pour nous
ici une importance considérable car en plus de l’aménagement classique des villes avec
notamment l’organisation de l’habitat, la Guyane doit aussi combler ses retards dans la mise à
niveau des infrastructures et des services publics de base.
La croissance démographique galopante de 3,6 % par an, que nous subissons, rajoute encore
aux difficultés, avec un risque de rupture permanent entre les possibilités d’accueil et les
besoins réels en matière de logements mais surtout de services publics de proximité.
Je pense au problème des écoles. Enregistrant les effets du vieillissement de la population,
dans certaines régions de France, on ferme aujourd’hui des classes. Ici en Guyane, il n’y en a
pas assez ! Beaucoup d’enfants ne peuvent accéder à l’école avant 6 ans. Cette année,
l’ensemble des écoles ont accueilli 60 000 élèves. Selon des statistiques officielles, le nombre
de ceux qui ne peuvent accéder à la scolarisation serait de 3000. Cette estimation est sans
doute en deçà de la réalité si on considère que chaque année la part des exclus du système
éducatif augmente irrémédiablement et proportionnellement au nombre des naissances.
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Prenez n’importe quel maire de Guyane, il vous dira qu’il doit construire toujours plus de
classes chaque année pour espérer accueillir la population des enfants. Le même problème se
pose au Conseil Général pour les collèges et à la Région pour les lycées.
Les difficultés pour nos collectivités territoriales à répondre aux besoins d’équipements
rendent encore plus nécessaires de véritables politiques de planification qui requièrent toute la
participation de l’Agence Régionale d’Urbanisme et d’Aménagement de la Guyane.
Je veux d’ailleurs au nom de la Région remercier publiquement Jean-Michel MOREAU et son
équipe avec qui nous avons de bons rapports. L’ARUAG intervient en effet à nos côtés sur les
dossiers en rapport avec son champ d’activité. Elle répond à des besoins spécifiques sur la
révision de documents tels le Schéma d’Aménagement Régional.
Nous sollicitons aussi l’Agence pour des études ponctuelles comme celle qui porte sur les
aires de repos à mettre en place dans le cadre de l’aménagement et de la sécurisation de la
route Régina / Saint-Georges ou sur l’impact de la liaison Saint-Laurent / Apatou dont j’ai fait
mention précédemment.
Avec la Direction Départementale de l’Equipement, la Région se remet également à
l’ARUAG dans le cadre de programmes partenariaux pour la réalisation de grandes études.
Enfin intervenant en appui de communes isolées, comme Saül et Saint-Elie, la collectivité
régionale fait confiance également à l’ARUAG pour la réalisation de leurs documents
d’urbanisme.
Comme dans l’ensemble de vos régions, les enjeux fondamentaux auxquels nos territoires
sont confrontés appellent sans doute un renforcement du partenariat entre professionnels de
l’urbanisme et de l’aménagement et élus locaux, pour de nouveaux modes de gouvernance des
systèmes territoriaux, dans les villes mais aussi dans les zones sujettes à la désertification.
Face à ces enjeux, l’action sur nos territoires doit être ambitieuse et volontariste. Elle doit
combiner des stratégies et des actions opérationnelles et articuler les différentes échelles, de la
zone urbaine à la zone rurale. Dans le cas de la Guyane, nous devons absolument concilier ce
double niveau d’intervention pour organiser une cohérence globale et réussir la modernisation
de notre territoire.
Les communes, le Département, la Région mais aussi l’Etat doivent être tous partie prenante
pour mener à bien cette entreprise de grande ampleur. C’est à cette condition que nous
pourrons mettre en adéquation notre territoire, nos territoires avec les évolutions
démographiques et les défis économiques des années à venir.
Je vous remercie.
Robert CIBRELUS
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