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VISITE DE LA MANUFACTURE DE TAPISSERIE DE BEAUVAIS ...

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LES ORIGINES …avec Louis et Jean-Baptiste…<br />

…Comme le constatait Pierre Goubert, « la moitié des Beauvaisiens vivait directement du textile et<br />

l’autre moitié ne s’en désintéressait pas ». Depuis le Moyen Age et sous l’Ancien Régime, Beauvais<br />

comme beaucoup d’autres villes septentrionales de la France, vivait d’une importante activité textile avec<br />

de nombreux « métiers battants ». Son travail de la laine et la réputation de sa draperie entraient en<br />

concurrence avec d’autres villes comme Amiens, Reims, Rouen et Elbeuf. Jusqu’en 1635, ses principaux<br />

débouchés étaient avant tout Paris, les régions au nord de la Loire, les Flandres et les Pays-Bas<br />

espagnols.<br />

Mais en 1664, « un Edict du Roy pour l’établissement des Manufactures royales de tapisseries de<br />

haute et de basse lice en la ville de Beauvais » permet de développer et de spécialiser l’activité textile.<br />

Colbert accorde de nombreux avantages et privilèges à cette nouvelle Manufacture royale de Tapisserie<br />

qui appartient à Louis Hinart. La Manufacture royale est construite le long des remparts de la ville et de la<br />

rivière du Thérain. Pour former des apprentis-lissiers, Hinart a le droit de recruter en Flandre une centaine<br />

d’ouvriers. Mais l’entreprise connaît des difficultés et son propriétaire se ruine dans la construction des<br />

bâtiments. Il est remplacé par Béhagle de Tournai qui reçoit la visite de Louis XIV en 1686. De grandes<br />

tentures sont tissées comme Les Actes des Apôtres d’après Raphaël pour décorer la Chapelle Sixtine.<br />

Mais Beauvais se fait surtout une réputation grâce aux *verdures des grandes tapisseries.<br />

C’est sous Louis XV, que la Manufacture connaît sa plus belle période créatrice. Elle est dirigée par le<br />

peintre Jean-Baptiste Oudry (nom d’une rue de Beauvais). De grandes pièces sont réalisées mais<br />

l’innovation réside dans la production des « tapisseries pour sièges » assorties aux tentures.<br />

Au XIXème siècle, Viollet le Duc réalise des cartons pour de futures tapisseries. Sont conçus également<br />

des objets d’ameublement comme des paravents et des ensembles mobiliers. Dans les années 1930,<br />

Emile Gaudissart réalise le canapé « les fleurs » et en 1936, la Manufacture dépend du Mobilier national et<br />

de la Manufacture des Gobelins. De même, c’est aux Gobelins que les lissiers sont formés en quatre ans.<br />

Depuis, Beauvais s’adapte toujours. Ce sont désormais les œuvres des artistes contemporains dont on<br />

tisse les motifs. Les réalisations les plus connues sont celles de Matisse : « Le Ciel » reproduit huit fois, de<br />

Le Corbusier, de Picasso et de Jean Lurçat.<br />

> <strong>DE</strong>S CARTONS, <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>LA</strong>INE ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> PATIENCE …<br />

> « SUR LE METIER, REMETTEZ VOTRE OUVRAGE »… ou petite étude de cas…<br />

. La manufacture est à la fois un atelier, un atelier d’art, un « musée » ouvert au public et le siège<br />

administratif de tout travail.<br />

Une commission décide d’acheter un *carton ou de faire faire un carton afin de reproduire une œuvre. Le<br />

carton peut-être acheté à l’artiste ou réalisé en collaboration avec celui-ci. Sa réalisation prend en compte<br />

les adaptations techniques pour tisser l’œuvre qui n’était pas nécessairement destinée à devenir une<br />

tapisserie. Puis il est affiché près du métier, derrière les tisserands.<br />

. C’est le cas actuellement du « Collage au petit cœur » de l’artiste André-Pierre Arnal. Le carton qui est<br />

suspendu dans l’un des box est à la taille de la future tapisserie, soit 2,97m x 1,99m. La difficulté de<br />

l’œuvre réside dans les effets à rendre : superpositions et transparence des couleurs, impressions de<br />

collage et de tissus déchirés.<br />

. Une fois le carton arrêté, les lissiers réalisent un échantillon avec un nuancier qui reprend les différentes<br />

teintes. Du temps de Colbert l’atelier de teinture était établi le long du Thérain, maintenant les laines<br />

proviennent d’Australie et les colorants sont synthétiques. Puis, les fils de laine sont enroulés autour des<br />

flûtes (navettes).<br />

. Si aux Gobelins, on utilise la haute lisse, c'est-à-dire un métier vertical, à Beauvais, c’est la technique de<br />

la basse lisse : le métier est horizontal avec à chaque extrémité deux rouleaux en bois entre lesquels se<br />

déroulent et s’enroulent les fils de chaîne. Les lissiers travaillent par deux sur chaque métier et en<br />

appuyant sur les pédales, ils séparent un fil sur deux pour que la flûte avec sa laine de couleur puisse<br />

glisser pour former les fils de trame. En dessous des fils de chaîne, un calque (agrandissement<br />

photographique du carton) permet de réaliser les motifs. Avec un peigne en métal ou plus rarement en<br />

ivoire on tasse la laine.<br />

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