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Compte rendu conférence entrepreneuriat social - Typepad

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<strong>Compte</strong> <strong>rendu</strong> de la <strong>conférence</strong> du 1 er février 2006<br />

tenue à Paris dans le cadre du Salon des Entrepreneurs<br />

Entreprendre autrement : devenez entrepreneur <strong>social</strong> !<br />

Quels outils, quels créneaux, quels appuis ?<br />

Patrick BAQUIN, Directeur du Département Partenariats à la Caisse des Dépôts<br />

(http://www.caissedesdepots.fr) :<br />

10 % du PNB de la France relève de l’économie <strong>social</strong>e.<br />

La Caisse des Dépôts s’intéresse à l’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong> car cette institution est chargée d’inventer<br />

les dispositifs de cohésion <strong>social</strong>e de demain.<br />

« L’intelligence économique de demain s’invente dans le secteur de l’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong> ».<br />

Christian VALADOU, Responsable du pôle Entreprendre Autrement de l’Avise (Agence de<br />

valorisation des initiatives socio-économiques) (http://www.avise.org) :<br />

Les premières initiatives d’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong> sont nées en Europe il y a une trentaine d’années.<br />

L’Avise définit l’entrepreneur <strong>social</strong> comme « toute personne ou groupe de personnes qui crée, dirige,<br />

développe ou reprend une entreprise ou une organisation, ayant une viabilité économique, et qui met<br />

au cœur de son projet la prise en compte de la fragilité humaine et/ou du lien <strong>social</strong> ».<br />

Il existe 4 façons cumulables d’être « entrepreneur <strong>social</strong> » :<br />

- par le recrutement de salariés en difficulté d’intégration (handicap, absence de formation,…)<br />

- par la nature des produits ou services <strong>rendu</strong>s (commerce équitable, protection de<br />

l’environnement,…)<br />

- par les utilisateurs finaux (ex : services aux personnes âgées,…)<br />

- par le mode de gouvernance (association, SCOP, SCIC,…).<br />

L’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong> constituera peut-être une réponse au défi de la reprise d’entreprise dans les<br />

prochaines années. D’autant plus que l’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong> peut toucher tous les secteurs d’activité.<br />

D’après Christian VALADOU, la forme d’accompagnement la plus enrichissante pour un<br />

entrepreneur <strong>social</strong> est l’échange avec d’autres chefs d’entreprise de l’économie <strong>social</strong>e.<br />

Rachel CHEVENAT, Gérante et Co-fondatrice d’IDEO (http://www.ideo-wear.com) :<br />

IDEO est une marque de vêtements issus du commerce équitable et fabriqués en coton biologique.<br />

Pour Rachel CHEVENAT, l’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong> est avant tout un moyen d’exprimer ses valeurs à<br />

l’occasion de chaque choix managérial. Alors même qu’IDEO travaille avec des entreprises<br />

d’insertion, Rachel CHEVENAT souligne que l’entreprise <strong>social</strong>e doit chercher à se professionnaliser<br />

et ne doit se plonger totalement dans le <strong>social</strong> en négligeant les ratios financiers. Le fait de monter une<br />

telle entreprise avec d’autres associés est un atout pour éviter cet égarement.<br />

IDEO achète son coton en Inde car c’est dans ce pays que se situe le plus important projet de coton<br />

« bio ». L’objectif de ce projet, suisse à l’origine, est de sortir les petits paysans de la spirale de<br />

l’endettement.<br />

<strong>Compte</strong> <strong>rendu</strong> rédigé par le Centre de ressources d’Advancia<br />

1<br />

NB : Ce texte est un compte <strong>rendu</strong> libre de <strong>conférence</strong>. Il n’engage que son auteur.


Pour la fabrication, IDEO s’est associée avec un atelier au bord de la faillite. Grâce à ce partenariat, le<br />

petit atelier a laissé place à une nouvelle usine aux normes <strong>social</strong>es et de fabrication très strictes. Les<br />

employés y sont payés 40 % de plus que le salaire ouvrier moyen.<br />

Rachel CHEVENAT considère que les innovations <strong>social</strong>es ne doivent pas venir uniquement du<br />

Nord. Ainsi, ISEO a soutenu l’initiative des ouvriers indiens de créer une caisse communautaire pour<br />

les soins médicaux.<br />

Kenny BERTONAZZI, Directeur Général de STEP (http://www.step-sa.fr) :<br />

STEP est une entreprise qui réalise de la gestion électronique de documents numériques et<br />

multimédias. Elle relève donc du tertiaire innovant, ce qui prouve qu’il n’y pas de secteur interdit<br />

pour l’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong>. Le tertiaire constitue un gisement d’activités avec une double<br />

mission : économique et <strong>social</strong>e. Il est possible d’y mettre en place une division du travail propre à<br />

insérer des personnes sans qualification. Cependant cela nécessite un encadrement un peu supérieur à<br />

une entreprise traditionnelle.<br />

L’entreprise cherche à renforcer la compétitivité de ses 10 employés en CDDI (contrats à durée<br />

déterminée d’insertion) afin qu’ils puissent trouver un emploi dans une autre entreprise à l’issue des<br />

deux années de leur contrat avec STEP.<br />

Kenny BERTONAZZI envisage de mettre en place un essaimage formalisé sous forme de franchises.<br />

Philippe POULLET , Responsable du pôle Entreprendre Autrement au sein du RESEAU<br />

ENTREPRENDRE (http://www.reseau-entreprendre.org)<br />

La charte éthique du Réseau entreprendre se fonde sur 3 valeurs essentielles : la personne, la<br />

gratuité et la réciprocité. L’action du réseau prend la forme :<br />

- d’un accompagnement des créateurs d’entreprise,<br />

- d’un encouragement aux échanges entre entrepreneurs et<br />

- d’un soutien financier via un prêt d’honneur.<br />

Dans les 20 dernières années, le réseau a soutenu environ 2000 entreprises qui ont créé près de 20 000<br />

emplois. 82 % des entreprises aidées sont toujours en activité 3 ans après leur création.<br />

Philippe POULLET a expliqué que dans le cadre du programme « entreprendre autrement », le réseau<br />

privilégiait l’essaimage d’entreprises <strong>social</strong>es ayant réussi. Cependant il a conclu son intervention en<br />

encourageant le public à envoyer ses idées d’entreprises <strong>social</strong>es à autrement@reseau-entreprendre.org<br />

Mathieu ODAIMY, Gérant d’USIS (http://www.usis.fr) :<br />

USIS, entreprise métallurgique, est issue de la reprise en 2003 sous forme de SCOP des Anciens<br />

Etablissements Plisson.<br />

Pour Mathieu ODAIMY, appartenir au système coopératif dans un secteur sinistré est un atout.<br />

Le système « un homme = une voix » mobilise tous les employés et cela dope les résultats de<br />

l’entreprise. Alors que les produits d’USIS sont 20 fois plus chers que les bulgares et 7 fois plus cher<br />

que les polonais, l’entreprise réalise des résultats douze fois meilleurs que la moyenne française dans<br />

le secteur grâce à l’implication de tous les salariés.<br />

<strong>Compte</strong> <strong>rendu</strong> rédigé par le Centre de ressources d’Advancia<br />

2<br />

NB : Ce texte est un compte <strong>rendu</strong> libre de <strong>conférence</strong>. Il n’engage que son auteur.


Jean-Michel LECUYER, Directeur de SIFA/France Active<br />

(http://www.franceactive.org/fiches/instfina/sifa.php) :<br />

France Active est un réseau de 36 associations sur toute la France. Sa finalité est le financement de<br />

l’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong> essentiellement dans le domaine de l’insertion professionnelle et de l’utilité<br />

<strong>social</strong>e de l’entreprise.<br />

L’accompagnement de France Active crédibilise les projets. Le tour de table est alors plus facile à<br />

réaliser pour l’entrepreneur <strong>social</strong>. France Active amortit la prise de risque jusqu’à 65 % du coût du<br />

projet au démarrage.<br />

Jean-Guy HENKEL, Directeur National des Jardins de Cocagne (http://www.reseaucocagne.asso.fr) :<br />

Les Jardins de Cocagne sont nés en 1991 dans la région de Besançon avec pour objectif de fournir du<br />

travail à une population rurale sans solution d’emploi. Le secteur d’activité a donc été le maraîchage<br />

biologique.<br />

Devant le succès de cette initiative, l’association s’est montée en réseau à la fin des années 1990.<br />

Aujourd’hui, le réseau Cocagne compte 80 structures et 3500 employés (3000 personnes en insertion<br />

et 500 cadres).<br />

Pour assurer la réussite de l’essaimage, les critères d’adhésion à la charte de l’association sont très<br />

stricts :<br />

- l’embauche d’un personnel en grande difficulté<br />

- la production de produits biologiques<br />

- la distribution par paniers de légumes. Ceci instaure une nouvelle forme de consommation. Les<br />

clients apprécient de devenir de véritables « consom’acteurs ». Ils sont sensibles au fait que<br />

leur acte d’achat permet à des gens de se réinsérer. Un commerce équitable Nord/Nord peut<br />

aussi exister !<br />

- la collaboration avec le secteur productif. Le but des Jardins de Cocagne n’est en aucun cas de<br />

mettre en difficulté des exploitations agricoles par une âpre concurrence.<br />

Jean-Guy HENKEL est persuadé que son association a de l’avenir car ses deux missions sont en<br />

croissance :<br />

- la production de produits bio car la France est loin d’être auto-suffisante dans ce secteur de<br />

l’agriculture<br />

- la réponse à un besoin <strong>social</strong> car le nombre de gens en difficulté croît.<br />

Marc SAINT OLIVE, Directeur adjoint du Département Partenariats à la Caisse des Dépôts<br />

(http://www.caissedesdepots.fr)<br />

Le but de la Caisse des Dépôts est d’aider ceux qui aident. D’après Marc SAINT OLIVE, la situation<br />

actuelle nécessite une stratégie plus volontariste de soutien à l’<strong>entrepreneuriat</strong> <strong>social</strong>. Les entreprises<br />

<strong>social</strong>es doivent être « fabriquées » ! La Caisse des Dépôts veut multiplier les duplications<br />

d’entreprises <strong>social</strong>es par le recrutement pour 7 à 8 mois de cadres au chômage dotés d’un fort esprit<br />

d’entreprendre qui pourraient étudier des projets d’essaimage dans le contexte économique d’une autre<br />

région française. Pour réaliser cet objectif, la Caisse des Dépôts veut instaurer le principe de la « triple<br />

confiance » :<br />

- confiance de l’entreprise <strong>social</strong>e qui recrute un cadre pour réussir une duplication<br />

- confiance du cadre dans le projet<br />

- confiance de l’entreprise dans la réussite de ses « franchises ».<br />

<strong>Compte</strong> <strong>rendu</strong> rédigé par le Centre de ressources d’Advancia<br />

3<br />

NB : Ce texte est un compte <strong>rendu</strong> libre de <strong>conférence</strong>. Il n’engage que son auteur.

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