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L'image de la femme entrepreneure au fil des générations - Typepad

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Compte rendu <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence du colloque Femme et entrepreneuriattenu à Advancia le 8 mars 2006L’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> <strong>entrepreneure</strong><strong>au</strong> <strong>fil</strong> <strong>de</strong>s <strong>générations</strong>Dimitri UZUNIDIS, économiste et sociologue, maître <strong>de</strong> conférences à l’Université duLittoral <strong>de</strong> Dunkerque (http://www.univ-littoral.fr) :Les entrepreneurs existent <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles. Le terme « entrepreneur » est né <strong>au</strong>XVI ème siècle sous les Lumières notamment en raison <strong>de</strong>s grands trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> Colbert. Leconcept mo<strong>de</strong>rne d’ « entrepreneur » a fait son apparition <strong>au</strong> XIX ème siècle avec <strong>la</strong> Révolutionindustrielle lorsque l’Etat a promu le rôle entrepreneurial. La norme masculine, où le rôle <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>femme</strong> est dévalorisée, s’est constituée il y a 6000 ou 7000 ans <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> <strong>la</strong>sé<strong>de</strong>ntarisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Ren<strong>au</strong>d REDIEN-COLLOT, Responsable du Programme Supérieur en Entrepreneuriat,ADVANCIA (http://www.advancia.fr) :La figure <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> <strong>entrepreneure</strong> apparaît pendant <strong>la</strong> Révolution française. De nombreuses<strong>femme</strong>s dirigent <strong>de</strong> petites et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s entreprises, notamment les boutiquières qui<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt le droit <strong>de</strong> vote pour les <strong>femme</strong>s. Le principal visage <strong>de</strong> l’entrepreneuriat féminin<strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’Ancien Régime est Rose Bertin, modiste <strong>de</strong> Marie-Antoinette. Marie-Antoinettese présente elle-même comme une véritable reine patronne. A <strong>la</strong> fin du XVIII ème siècle, il y abe<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> patronnes mais celles-ci sont essentiellement <strong>de</strong>s veuves ou <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s qui nese sont pas mariées.Alice Guy B<strong>la</strong>ché (1873-1968), passionnée par le théâtre et les arts graphiques, est considéréecomme <strong>la</strong> première <strong>femme</strong> cinéaste <strong>de</strong> l'histoire du cinéma. Après son mariage, elle part <strong>au</strong>xEtats Unis et y crée <strong>de</strong>ux sociétés, "So<strong>la</strong>x" et "Film Supply Co", y fait construire <strong>de</strong>ux studioset dirige une compagnie d'acteurs. Ses entreprises contribueront à <strong>la</strong> fondation d’Universal et<strong>de</strong> <strong>la</strong> Metro Goldwyn Mayer.Durant <strong>la</strong> Première Guerre mondiale, les chefs d’entreprise partent combattre donc les<strong>femme</strong>s ou les veuves prennent les rênes <strong>de</strong>s entreprises. Il en sera <strong>de</strong> même lors <strong>de</strong> <strong>la</strong>Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale.Jusqu’en 1968, les <strong>femme</strong>s mariées n’ont pas le droit <strong>de</strong> gagner <strong>de</strong>s droits d’<strong>au</strong>teur en leurnom. Pour contourner <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion, plusieurs ont eu recours à <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> paille. Les<strong>femme</strong>s entrepreneurs sont c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stines !Actuellement Ren<strong>au</strong>d REDIEN-COLLOT, en col<strong>la</strong>boration avec Miruna RADU, mène uneétu<strong>de</strong> sur l’évolution <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> entrepreneur à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse. Cetterecherche portera sur <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> cette représentation entre 2001, soit <strong>de</strong>ux ans avant<strong>la</strong> « loi Dutreil 1 » et 2007, soit <strong>de</strong>ux ans après <strong>la</strong> « loi Dutreil 2 ». Une première analysemontre déjà que dans les portraits <strong>de</strong> chefs d’entreprise, le traitement <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s<strong>femme</strong>s se révèle à peu près i<strong>de</strong>ntique.Compte rendu rédigé par le Centre <strong>de</strong> ressources d’Advancia1NB : Ce texte est un compte rendu libre <strong>de</strong> conférence. Il n’engage que son <strong>au</strong>teur.


Une étu<strong>de</strong> menée sur le nombre <strong>de</strong> références à <strong>de</strong>s chefs d’entreprise dans les thèses amontré que les <strong>femme</strong>s patrons n’apparaissent que dans 1 % <strong>de</strong>s cas.En Allemagne et en Angleterre, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont montré que l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> <strong>entrepreneure</strong>st valorisée mais instrumentalisée comme porteuse <strong>de</strong> valeurs alternatives.André LETOWSKI, responsable <strong>de</strong>s analyses et <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprise,APCE (http://www.apce.com) et coordinateur <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong>s Pratiques Pédagogiquesen Entrepreneuriat (http://www.apce.com/in<strong>de</strong>x.php?rubrique_id=160&type_page=1#OPPE) :La première enquête <strong>de</strong> l’INSEE concernant l’entrepreneuriat féminin date <strong>de</strong> 1984. Elle amontré que 7 % <strong>de</strong>s créateurs et <strong>de</strong>s repreneurs étaient <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s. Cette enquête a étérenouvelée entre 1994 et 1998, puis entre 2002 et 2006. En France, il existe une gran<strong>de</strong>stabilité quantitative <strong>de</strong> l’entrepreneuriat chez les <strong>femme</strong>s car le t<strong>au</strong>x n’a pas évolué <strong>au</strong> cours<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies.Cependant qualitativement, l’entrepreneuriat féminin français a changé. Les créatrices créentmoins dans le commerce <strong>de</strong> détail. Elles sont plus diplômées notamment dans les professionslibérales et les activités réglementées. Elles restent toujours plus diplômées que les hommesnotamment dans les services. Hors activités réglementées qui ne relèvent pas <strong>de</strong>l’entrepreneuriat à proprement parler, les diplômées <strong>de</strong> l’enseignement supérieur sont moinsnombreuses à entreprendre que celles issues du secondaire.Annie DUCELLIER, créatrice <strong>de</strong> ISOTELIE (http://www.isotelie.com) et <strong>au</strong>teur <strong>de</strong>"La mixité, un atout pour l'entreprise" :Annie DUCELLIER appartient à <strong>la</strong> 1 ère promotion mixte d’HEC ; en 1976, le campuscomptait 27 <strong>femme</strong>s pour 800 étudiants.Employer <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s peut se révéler un atout car ainsi l’entreprise peut mieux sentir lemarché. De nombreux fabricants <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> brico<strong>la</strong>ge ont développé leur chiffre d’affairesen proposant <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>stinés à une clientèle féminine qui n’avait pas été encorei<strong>de</strong>ntifiée. General Electric a commencé sa féminisation par sa branche d’appareilsmammographiques. Sur le même principe, Grand Optical a décidé d’avoir <strong>au</strong> moins <strong>de</strong>uxven<strong>de</strong>urs plus âgés dans ses magasins afin que les employés soient crédibles face à <strong>la</strong> clientèlenotamment pour conseiller <strong>de</strong>s produits <strong>au</strong>x presbytes.L’existence où l’absence <strong>de</strong> modèle entrepreneurial familial ne fait pas tout. Ainsi, alors queles <strong>femme</strong>s mé<strong>de</strong>cins ne représentaient que 2 % du corps médical en 1914 et 3 % en 1939, lesétudiants en mé<strong>de</strong>cine sont <strong>au</strong>jourd’hui à 2/3 <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s.Compte rendu rédigé par le Centre <strong>de</strong> ressources d’Advancia2NB : Ce texte est un compte rendu libre <strong>de</strong> conférence. Il n’engage que son <strong>au</strong>teur.

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