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Vous parlez de Toboggan comme d'un acte de
résistance au « règne du rien ». Est-ce qu’il peut
également être vu comme une glissade enfantine
vers le jeu ? La simplicité ? La virginité ?
Non, c’est une véritable glissade vers l’enfer ! L’espèce
humaine est même pourrie jusqu’au trognon. Je ne
suis pas un optimiste, dans ce sens-là !
Dans Paris Match, vous disiez préparer votre tournée
et que vous auriez, au mieux, 150 personnes dans
la salle. Vous finissiez en disant que vous rêveriez
de jouer un jour devant 300 personnes. Quelle
est la part de provocation et de sérieux dans ces
déclarations ?
Oh, il faut bien rigoler un peu, non ? (rires) J’ai dit
quoi, déjà ? 300 ? Bon, j’aurais quand même plutôt
dû dire 3 000 ! J’aimerais ça. Mais bon, cela ne
m’empêche pas d’avancer, c’est comme ça. Et puis je
ne vais pas me faire un ulcère parce que je ne fais pas
la tournée des Zénith ! Je fais la tournée des bars et
c’est sympa aussi ! (rires)
Vous avez fait le choix d’un album plus vocal, avec
des doubles voix, des harmonies, des chœurs,
comment en êtes-vous venu à cette formule ?
J’ai toujours beaucoup aimé cela mais je m’étais
toujours abstenu. Dans la musique que j’aime, celle
des années 60 et 70, il y a beaucoup d’harmonies
vocales. Les voix sont rarement lead ou solo. Dans la
voiture, tout à l’heure, je réécoutais T.Rex et j’étais tout
étonné par la richesse des harmonies vocales. Dans
la chanson française, on n’utilise pas beaucoup cela.
Et sur ce disque, je me suis décidé à traiter ma voix
et les voix d’une façon qui me paraisse « normale »...
Je déplorerais presque de ne pas l’avoir fait plus
souvent sur mes disques.
Propos recueillis pas Lionel DELAMOTTE
Le Liberté (Rennes), le 14/05
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