Les volontaires/Déc. 05 - fncv.com
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<strong>Les</strong> <strong>com</strong>bats de La Horgne - 15 mai 1940 (suite)<br />
200 mètres des lisières. Le <strong>com</strong>bat<br />
s’étend alors aux faces nord-ouest et<br />
sud-est, l’ennemi mettant en service de<br />
nouveaux moyens d’infanterie et de<br />
chars. A gauche du dispositif, sur le<br />
mouvement de terrain qui sépare Terron<br />
de La Horgne, la petite ferme isolée est<br />
perdue. Comme sa perte menace le dispositif<br />
du cimetière, elle est reconquise<br />
par les Marocains. L’attaque allemande<br />
est reprise avec succès par des éléments<br />
plus importants et, vers midi, les<br />
assaillants pénètrent dans la ferme sur le<br />
corps des Marocains.<br />
Le colonel Marc décide de préparer<br />
une contre-attaque avec un escadron de<br />
la ligne d’arrêt pour empêcher l’adversaire<br />
de déboucher de la ferme en direction<br />
du cimetière.<br />
Peu après midi, les unités de la 53 ème<br />
DI du secteur de Poix-Terron se sont<br />
laissées dépasser et la Brigade, coupée<br />
de ses liaisons extérieures, est menacée<br />
d’encerclement par des mouvements<br />
ennemis signalés vers la Bascule.<br />
A 14 h 30, de forts éléments adverses<br />
avec des chars sont sur la route venant<br />
du nord et menacent la ligne d’arrêt. <strong>Les</strong><br />
positions des spahis sont battues par<br />
des feux venant de l’est qui désorganisent<br />
les groupes de chevaux, provoquant<br />
de très fortes pertes.<br />
Sur la position centrale, sérieusement<br />
investie et battue par des feux à<br />
courte distance, les <strong>com</strong>munications<br />
deviennent difficiles entre les deux parties<br />
du village.<br />
Vers 15 heures, <strong>com</strong>mence sur l’ensemble<br />
de la position un bombardement<br />
par minen qui met le feu au village de La<br />
Horgne. Le PC de la Brigade est porté<br />
avec celui du 2 ème RSM, dans une tranchée<br />
voisine de son emplacement initial.<br />
La contre-attaque prévue à 15 heures,<br />
menée par l’escadron Mac Carthy, se<br />
heurte dès le débouché à de forts éléments<br />
appuyée par des chars qui le<br />
rejettent dans les bois. Le <strong>com</strong>mandant<br />
d’unité et un autre officier sont blessés<br />
ainsi que de nombreux sous-officiers et<br />
spahis. Le lieutenant Vivier prend le<br />
<strong>com</strong>mandement de ce qui reste de l’escadron<br />
encerclé.<br />
A 17 heures, il décide de se déplacer<br />
à travers les taillis et d’essayer de<br />
rejoindre les chevaux haut-le-pied. Il y<br />
réussit. L’escadron remonte à cheval<br />
sous le feu et parvient à se dégager.<br />
Mais toutes les routes sont coupées et<br />
sillonnées par les blindés ennemis.<br />
A la faveur de la nuit tombante, après<br />
plusieurs accrochages avec l’ennemi,<br />
les restes de l’escadron arrivent à minuit<br />
à Château-Porcien (10 km ouest de<br />
Rethel).<br />
Pendant ce temps, sur la position de<br />
La Horgne, une autre contre-attaque,<br />
menée vers 15 heures à l’ouest du<br />
cimetière par le lieutenant Voinot est,<br />
elle aussi, brisée en raison de la dis -<br />
proportion des moyens. Neutralisés,<br />
les spahis marocains de cet élément<br />
du 2 ème RSM seront faits prisonniers, le<br />
Lt Voinot étant blessé.<br />
Ainsi, ces deux tentatives de contreattaque<br />
ne réussiront pas à faire se relâcher<br />
la pression ennemie qui s’accentuera<br />
pendant l’après-midi.<br />
En effet, la situation est la suivante :<br />
en avant, La Horgne est en feu, les escadrons<br />
algériens refoulés par l’incendie se<br />
maintiennent solidement sur les lisières<br />
extérieures du village et sont au contact<br />
d’un ennemi qui demeure offensif ; dans<br />
la partie haute, le cimetière est menacé,<br />
laissant prévoir un encerclement total.<br />
Cependant, la mission est de gagner du<br />
temps ; donc il tiendra, même sans liaison<br />
avec le régiment algérien.<br />
Voulant renforcer la gauche des<br />
Marocains, le colonel Marc décide d’y<br />
porter un peloton des réserves que le<br />
régiment algérien a dans le village. Mais<br />
ce dernier n’y parviendra pas car toutes<br />
les liaisons sont coupées. D’autant que,<br />
vers 15 h 30, des chars venant de Terron<br />
prennent sous leur feu la position et ses<br />
arrières.<br />
Au centre du village, les éléments du<br />
2 ème RSA, isolés, tiennent toujours. A<br />
16 heures, son chef, le colonel Burnol,<br />
décide, au vu des <strong>com</strong>pte-rendus devenus<br />
parfois caducs lorsqu’ils arrivent,<br />
une évacuation partielle du village en<br />
feu. Quelques éléments parviennent à<br />
rejoindre les lignes. Le colonel Burnol est<br />
tué alors qu’après avoir atteint les bois<br />
au sud de La Horgne, les survivants se<br />
dispersent pour passer à travers les<br />
lignes ennemies.<br />
A la même heure, des groupes<br />
ennemis débordent le cimetière et prennent<br />
pied sur les arrières de la position<br />
tenue par les Marocains. Le colonel<br />
Geoffroy sort dans les vergers pour y<br />
organiser un nouveau barrage : on ne le<br />
reverra plus car il est tué lors de ce<br />
déplacement.<br />
Quand, à 16 h 45, des chars débouchent<br />
de part et d’autre du cimetière, ils<br />
abordent la tranchée occupée par le PC.<br />
Le colonel <strong>com</strong>mandant la 3 ème Brigade<br />
de Spahis est fait prisonnier avec son<br />
Etat-major et les agents de liaison.<br />
A la même heure, dans le village, les<br />
derniers éléments du 2 ème Algériens<br />
(environ 40 spahis valides) sont délogés<br />
de leur position par des chars et faits prisonniers.<br />
La ligne d’arrêt, réduite à deux pelotons<br />
du 2/2 ème RSM et à un peloton de<br />
mitrailleuses a été abordée, dès 16h30,<br />
par des chars venant du nord, qui en<br />
rejettent les éléments dans les bois. Une<br />
partie d’entre eux rejoindra les lignes<br />
françaises dans la nuit.<br />
A 17 heures, alors que la bataille se<br />
poursuit loin vers l’ouest, la 3 ème Brigade<br />
de Spahis, très éprouvée et à court de<br />
munitions mais ayant ac<strong>com</strong>pli sa mission,<br />
est contrainte de cesser le <strong>com</strong>bat.<br />
Le soir, les formations de la Panzer<br />
Division Westphalie présenteront les<br />
armes, sur les ruines de La Horgne et<br />
feront porter aux prisonniers l’hommage<br />
du vainqueur à la résistance de la 3 ème<br />
Brigade de Spahis.<br />
Elle s’est bravement battue.<br />
Radio-Stuttgart annonce le lendemain<br />
: « Nous avons été arrêtés pendant<br />
10 heures par une brigade de<br />
spahis et nous n’avons pu passer<br />
qu’après l’avoir anéantie »<br />
En effet, entre les tués, les blessés,<br />
les prisonniers et les disparus, il manquait<br />
à l’appel :<br />
27 officiers et 641 gradés ou Spahis.<br />
Du 10 au 15 mai, la brigade avait<br />
perdu 30% de ses effectifs.<br />
Grâce à l’énergie, à la volonté et au<br />
dévouement de tous, la presque totalité<br />
des rescapés étaient regroupés, le<br />
19 mai, à Gueux, près de Reims. Remise<br />
en condition, la brigade fut inspectée<br />
le 28 mai et, malgré sa réduction de<br />
format, fut jugée apte à reprendre le<br />
<strong>com</strong>bat.<br />
Passée sous les ordres du général<br />
Gaillard, ce qui reste de la 3 ème BS se distingue<br />
encore du 9 au 22 juin dans des<br />
<strong>com</strong>bats ininterrompus à l’ouest de<br />
l’Argonne, en particulier dans la brillante<br />
affaire de Voncq, puis sur la Meuse , de<br />
Bar le Duc à Neufchâteau, mais ils sont<br />
réduits à déposer les armes le 23 juin à<br />
16 heures dans la région de Thorey-<br />
Lyautey, au pied de la Colonne inspirée<br />
chère à Maurice Barrès.<br />
La brigade fait alors mouvement à<br />
cheval pour se rendre à Nancy. En fin de<br />
mouvement, le 2 ème RSA est interné à la<br />
caserne Kléber et le 2 ème RSM au quartier<br />
Donop.<br />
En ce 70 ème anniversaire des <strong>com</strong>bats de<br />
La Horgne, la cérémonie <strong>com</strong>mémora -<br />
tive aura lieu à LA HORGNE, le dimanche<br />
30 mai 2010 à partir de 9 heures. Ren -<br />
seignements disponibles sur le site<br />
inter net du Burnous.<br />
Colonel (h) J. Gagniard<br />
Secrétaire général du « Burnous »<br />
Association amicale des Spahis<br />
(d’après les archives du Burnous)<br />
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