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PROJET «AVEA» - Club innovations transports des collectivités

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ANALYSE DE LA DEMANDE<br />

ETUDE DE MARCHE<br />

EPFL - LEM<br />

LOGISTIQUE, ECONOMIE, MANAGEMENT<br />

CH - 1015 LAUSANNE<br />

Tél.: 00 41 21 693 24 65 Fax: 00 41 21 693 50 60<br />

RAPPORT<br />

ENQUÊTES « AVEA »<br />

<strong>PROJET</strong> <strong>«AVEA»</strong><br />

O. Benmoussa<br />

Lausanne, 15.06.01<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 1<br />

ÉCOLE POLYTECHNIQUE<br />

FÉDÉRALE DE LAUSANNE


NOTE PRELIMINAIRE<br />

Des entretiens semi-directifs (entre 1 heure et 1h30 par établissement) ont été réalisés<br />

dans une cinquantaine d’entreprises, généralement avec les responsables du transport et<br />

de la logistique. L’objectif de ces entretiens était de rassembler <strong>des</strong> informations<br />

qualitatives et quantitatives sur les thèmes suivants :<br />

- caractéristiques générales de l’établissement ou de l’entreprise enquêtée (taille,<br />

localisation …)<br />

- produits et processus de production (produits, gammes, équipements …)<br />

- caractéristiques de la demande (clients, marché en terme de volume …)<br />

- relation avec les clients, les fournisseurs et les sous-traitants (flux de<br />

marchandises, moyens de communication …)<br />

- stocks (niveau <strong>des</strong> stocks d’entrants et de produits finis, localisation, temps de<br />

livraison …)<br />

- organisation du transport de marchandises (transport générique ou spécialisé,<br />

contraintes spécifiques, effectué en compte propre ou sous-traité, partage modal)<br />

- stratégie logistique (interne ou sous-traitance …)<br />

- localisation sur le réseau d’infrastructures.<br />

Les informations collectées lors de ces entretiens ont été complétées, dans la mesure du<br />

possible, grâce à d’autres sources : publications, étu<strong>des</strong> sectorielles, entretiens avec <strong>des</strong><br />

organisations professionnelles et <strong>des</strong> administrations territoriales.<br />

Ci-<strong>des</strong>sous la liste <strong>des</strong> transporteurs, levageurs et commissionnaires de transport ayant<br />

participé aux entretiens :<br />

- EDF SETRAL Service Transport Lourd - M. POMMERY - Chargé d'affaires<br />

- EDF SETRAL - M. PETTRE - Chef adjoint d’agence<br />

- TRANSEST - M. MALIVERNEY - Technico-commercial Affrètement Fluvial<br />

- SAFCOMAR - M. NOIR - Conseiller en <strong>transports</strong> internationaux<br />

- SERMAT DANZAS - M. GRASSET GOTHON - Chargé d'affaires<br />

- PANALPINA - M. HEDINGER - M. TOBLER - Vice-président et Chargé d’affaires<br />

- SCAC/SDV - M. LAPIERRE - M. OLLIVIER - Directeurs<br />

- PONTICELLI - M. MILLER - Chargé d'affaires<br />

- CP TRANS - M. BENCHABANE - Mme VINANT - Chargé d'étu<strong>des</strong><br />

- FOSTRANS - M. GOMILA<br />

- FOSTRANS (MANNESMANN) - M. YOURIEFF<br />

- MEDIACO MAXILIFT - M. CHAUVOT<br />

- MONTALEV LEVAGE - M. BILLARD - Directeur adjoint<br />

- VAN SEMEUREN/MAMMOET - M. VAN SEMEUREN - M. STOOF - Présidents<br />

- CAPELLE / SCALES - M. CAPELLE - Directeur du site d’Alès<br />

- GROUPE CAT RENAULT - M. LUCE - Responsable <strong>des</strong> dépannages<br />

- MORBILLANAISE DE NAVIGATION - M. LE GALL - Responsable <strong>des</strong> affrètements<br />

- FORTRANS SHIPPING - M. JOURDAN - Directeur d’exploitation<br />

- FRIDERICI SA - André FRIDERICI - Directeur, administrateur<br />

- GROUPE CAT - M. TIREAU - M. LE PARCO - Chargé d’étu<strong>des</strong><br />

- CARGOLUX - M. ZENNER - Chargé d’étu<strong>des</strong><br />

- ZIMEX AVIATION - M. SCHMED - Directeur <strong>des</strong> opérations aériennes<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 2


Par ailleurs, on présente ci-après la liste <strong>des</strong> chargeurs potentiels de l’AVEA ayant accepté<br />

de répondre au questionnaire proposé.<br />

AERONAUTIQUE - AEROSPATIAL<br />

- AIRBUS INDUSTRIE - M. MORALES - Responsable transport<br />

- ARIANE ESPACE - M. AUDOUIN - Responsable transport<br />

- ARIANE ESPACE - M. C0LLET - Chef de production opérationnelle<br />

- STARSEM - M. D. TAC VORIAN – Satellites<br />

- APCO – M. BODEN – Directeur commercial<br />

CONSTRUCTION ET MATERIEL MINIER<br />

- LIEBHERR - M. CONRAD - Chef du service transport<br />

- CATERPILLAR – M. APPELS – Directeur logistique Europe<br />

- SPIE BATIGNOLLES - M. ROCHER - Directeur technique<br />

- LA MAISON TRANSPORTABLE - M. MALIE ET M. TREGUILLY - Directeur Général et<br />

Responsable transport<br />

- ELECTROWATT - M. TURI - Ingénieur<br />

- SPIE BATIGNOLLES - M. RICHARD - Etude et conseil de chantier<br />

- BOUYGUES TP – M. JACQUET – Directeur technique adjoint<br />

- GTM - M. COUSIN – M. DEMILCAMPS - Directeurs<br />

- EIFFEL CONSTRUCTION – M. DZIMIRA – Responsable transport<br />

- SETRA - MME ABEL MICHEL - Chef du centre technique <strong>des</strong> ouvrages d'art<br />

- BONNARD ET GARDEL – M. EPARS – Membre de la DG<br />

- LOSINGER - M. REROLLE - Directeur technique<br />

- FREY & ASSOCIES - M. FREY – Directeur<br />

- AMSLER & BOMBELI - M. BOMBELI – Directeur<br />

- RAZEL FRERES – M. BOUDOT – Directeur de projet<br />

- ZWAHLEN & MAYR – M. FLUCKIGER – Fondé de pouvoir<br />

- VICTOR BUYCK STEEL CONSTRUCTION – M. VERVAET – Directeur commercial<br />

- DIC – M. DAUNER – Directeur<br />

- TUCHSCHMID ENGINEERING – M. KERN – Ingénieur<br />

- PRELCO - M. RINALDI – Directeur<br />

- BOCA - M. BARBEAU - Directeur<br />

- SGE – M. FORTIER – Directeur technique adjoint<br />

EQUIPEMENT INDUSTRIEL - ENERGIE<br />

- GE ENERGY PRODUCTS – M. MALAVAL – Réalisation transport<br />

- VA TECH HYDRO – M. Kaufmann – Ingénieur Etu<strong>des</strong><br />

- FRAMATOME – M. PELLEGRY – Responsable transport<br />

- GROUPE CNIM - M. MONTAL - Service logistique transport<br />

- FIRE POWER ENTREPOSE – M. GERARD - M. BLANC - Directeur et Ingénieur<br />

- NFM TECHNOLOGY - M. LAMBERT – M. RINGOT – Directeur <strong>des</strong> achats et Ingénieur<br />

Etu<strong>des</strong><br />

- AIR LIQUIDE – M.DEHAINE – Responsable service expédition<br />

- THERMONDYN - M. GOULVEN – Responsable transport<br />

- ALSTOM – M. BERNARD – M. BOUCHET BERT MANOZ – M. BERTHET -<br />

Responsables transport et Chef de conception transformateurs<br />

- VALOREM – M. LE LANN - Chargé d'affaires – Marché <strong>des</strong> éoliennes<br />

- HYDRO QUEBEC ET SOCIETE D’ENERGIE DE LA BAIE JAMES – M. COLASURDO –<br />

Directeurs-Projets<br />

- WARTSILA NSD – M. JENZER – Directeur technique<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 3


PETROLIER/PARA-PETROLIER<br />

- BOUYGUES OFF-SHORE – M. JUHEL – Responsable transport<br />

- TECHNIP – M. MAC TAGGART - Responsable transport<br />

HUMANITAIRE<br />

- OCHA – M. DE MONTRAVEL – M. BALABANOV - Chef du groupement <strong>des</strong> ressources<br />

militaire et protection civile<br />

- Programme Alimentaire Mondial – M. KEUSTERS – Responsable opérations<br />

- CNUCED – M. HUNTER – Chef de division<br />

- CICR - M. SCHNIDER – M. SCHAFFNER - Responsable logistique et opérations<br />

aériennes<br />

- MSF - M. DAL - Responsable logistique<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 4


Fiche 1 :<br />

18/11/1999<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Commissionnaire de transport<br />

I/ La situation actuelle du transport exceptionnel par route :<br />

Acheminer un colis lourd d’un point A à un point B ne pose pas en soi de gran<strong>des</strong> difficultés.<br />

Par contre, la configuration <strong>des</strong> routes (sinuosité, carrefours, giratoires à l’entrée <strong>des</strong><br />

localités, gabarit et résistance <strong>des</strong> ouvrages d’art…) ainsi que la réglementation existante du<br />

transport exceptionnel par route (demande d’autorisation et délais, limitations…) le rende de<br />

plus en plus délicat à préparer et de surcroît à prévoir, ce qui implique <strong>des</strong> risques financiers<br />

conséquents.<br />

De ce fait, la plupart <strong>des</strong> entreprises manipulant <strong>des</strong> pièces lour<strong>des</strong> se concentrent à<br />

proximité <strong>des</strong> voies d’eau.<br />

II/ L’AVEA :<br />

Dans sa configuration actuelle, il serait plutôt utilisé comme engin de manutention,<br />

moyennant un positionnement aussi performant, si ce n’est plus, qu’une grue et non pas<br />

pour le transport, de surcroît de longue distance, compte tenue de sa forme non<br />

aérodynamique.<br />

En outre, ce commissionnaire penserait au lancement au départ de deux configurations :<br />

- une pouvant transporter jusqu’à 200 tonnes<br />

- et une autre apte transporter 500 tonnes.<br />

De plus, l’entreprise propose la constitution d’une cellule d’étude type composée au moins<br />

<strong>des</strong> profils suivants : un pilote de dirigeable, un transporteur, un manutentionnaire, un<br />

industriel, un responsable de la réglementation, Aérospatiale en tant que bureau technique<br />

et un décideur. Parallèlement à cette cellule, <strong>des</strong> travaux seraient également menés au sein<br />

d’un comité <strong>des</strong> usagers pour arriver à finaliser un concept qui satisfasse un maximum de<br />

corps de métiers, utilisateurs déclarés de l’AVEA.<br />

III/ Le marché :<br />

Moyennant une configuration plus aérodynamique et un positionnement précis en tant<br />

qu’engin de manutention, l’AVEA pourra s’emparer d’une grande part du transport<br />

exceptionnel effectué actuellement par voie fluvio-maritime ou aérienne.<br />

Selon <strong>des</strong> prévisions, le report modal de l’avion vers l’AVEA peut avoisiner les 50% et celui<br />

du fluvio-maritime vers l’AVEA, quelques pour-cent qui représentent néanmoins un gros<br />

chiffre d’affaires compte tenu du volume total du transport de colis lourds par voie d’eau. De<br />

plus, il serait intéressant de contracter un partenariat avec les armateurs qui verraient, en<br />

l’AVEA, un moyen de transport complémentaire plutôt que concurrentiel du navire,<br />

contrairement aux exploitants du rail et de l’avion. On pourrait même s’attendre à <strong>des</strong><br />

acquisitions d’AVEA de la part de certaines compagnies maritimes.<br />

Concernant, le transport exceptionnel par route, celui-ci sera pratiquement incontournable<br />

pour les opérations terminales qui peuvent être <strong>des</strong> trajets de quelques centaines de mètres,<br />

d’où deux ruptures de charges :<br />

- la première se situant à l’emport initial de la marchandise au niveau du transbordement<br />

remorque-AVEA<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 5


- la seconde se situant au niveau du transbordement AVEA-remorque près du site final de<br />

livraison.<br />

IV/ Quelques opérations-types où l’AVEA peut être utilisé :<br />

1. Soit un transport d’une turbine hydroélectrique de 150 à 200 tonnes pour le Chili.<br />

Ce transport nécessite un coût d’ « aménagement » routier en ce qui concerne la<br />

reconstruction <strong>des</strong> ponts, le relevage de fils électriques…qui constituent autant de coûts<br />

annexes qu’imprévisibles car ils ne peuvent pas toujours être perçus à l’avance, ce qui<br />

gêne quelque peu le coût prévisionnel <strong>des</strong> opérations facturées par les entreprisesfournisseurs<br />

qui désirent obtenir un prix au m 3 de la part de leur commissionnaire pour<br />

pouvoir les budgétiser.<br />

En intégrant ces aspects, l’AVEA, plus sûre, serait tout à fait concurrentiel par rapport<br />

aux moyens traditionnels et générerait même <strong>des</strong> gains.<br />

2. Un autre exemple concerne l’acheminement d’un ensemble turbine (220 tonnes) +<br />

alternateur (195 tonnes) + groupe auxiliaire de démarrage (48 tonnes) de Belfort à<br />

Saint-Ouen où un portique lourd existe pour le déchargement au moyen notamment<br />

de vérins et de lits de roulement.<br />

Cet ensemble va donc emprunter le transport par route de Belfort à Strasbourg puis par<br />

voie d’eau de Strasbourg à Rotterdam puis Saint-Ouen, où il y aura un transport terminal<br />

routier.<br />

En détaillant les coûts, on arrive à :<br />

- 305'000 FF pour le transport et les manutentions terminales sur le trajet Belfort-<br />

Strasbourg,<br />

- 270'000 FF pour le transbordement et le reste du trajet jusqu’à Saint-Ouen,<br />

- 200'000 FF pour le déchargement au port de Saint-Ouen,<br />

- 80'000 FF pour arriver au site final de livraison,<br />

- 85'000 FF pour le déchargement sur site,<br />

- 90'000 FF pour l’emplacement à l’endroit requis ( coût du ripage et du vérinage).<br />

Soit, en totalité, un coût d’opération de 1,03 millions de francs français, et ce pour une<br />

opération ne nécessitant pas une mise à niveau du matériel à l’emplacement final (pas<br />

de fosse, les opérations ayant été effectuées au niveau du terrain ; dans le cas contraire,<br />

on pourrait s’attendre à un surcoût de l’ordre de 200'000 FF ).<br />

L’AVEA, même avec un coût de 4FF/t.km, ferait la même opération en une journée et à<br />

un coût global de 670'000 FF, d’où le gain financier directement percevable auquel<br />

s’ajoute le gain provenant <strong>des</strong> immobilisations écourtées.<br />

3. Un autre exemple concerne l’affrètement d’un Boeing 747 qui coûte, pour un trajet<br />

Suisse-côte ouest <strong>des</strong> Etats-Unis, une bagatelle de 1 millions de FF pour 100 tonnes<br />

seulement. Là, on voit encore l’utilisation, on ne peut plus intéressante, de l’AVEA.<br />

En effet, un transport de 500 tonnes exigerait une somme de 5 millions de FF à<br />

laquelle il faudra ajouter les coûts d’entreposage au niveau <strong>des</strong> aéroports de départ<br />

et d’arrivée, et les coûts d’acheminement sur site final.<br />

L’AVEA, de porte à porte pratiquement, sera quasiment plus rapide que l’avion et<br />

beaucoup moins cher.<br />

4. L’AVEA pourrait faire aussi du groupage, transportant simultanément <strong>des</strong> charges<br />

lour<strong>des</strong> et de la marchandise générale lorsque de la place est disponible, et ceci<br />

surtout pour les trajets de retour de livraison ce qui permettra d’éviter les retours à<br />

vide et de proposer <strong>des</strong> tarifs plus attrayants.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 6


D’un point de vue purement industriel, on assistera également avec l’AVEA à une<br />

modification du processus de production dans la mesure où l’on produira autrement, avec un<br />

niveau de qualité meilleures car toutes les opérations d’assemblage et de contrôle se feront<br />

en usine pour la plupart <strong>des</strong> industries <strong>des</strong> pièces et <strong>des</strong> machines plus volumineuses et par<br />

suite plus performantes.<br />

On prendra comme exemple la fabrication de transformateurs d’une masse d’environ 90<br />

tonnes qui, en raison de chocs pouvant se produire pendant le transport, sont modularisés :<br />

on enlève l’huile de fonctionnement et le conditionneur qu’on transporte à part, ce qui génère<br />

<strong>des</strong> coûts supplémentaires auxquels vont s’ajouter les coûts de réassemblage et de test du<br />

matériel sur site. Avec l’AVEA, et moyennant une fiabilité et une sécurité de transport<br />

appropriées (absence de chocs), on pourra transporter le tout d’un seul bloc, supprimant les<br />

opérations de désassemblage en usine, de transport de l’huile et du conditionneur et de<br />

réassemblage sur site, en plus d’une disponibilité plus rapide du matériel.<br />

En conclusion de l’entretien, il ressort un besoin pressant de finalisation du concept pour<br />

pouvoir définir plus précisément les conditions d’exploitation et prendre une décision finale<br />

quant à l’utilisation ou pas de l’AVEA, en complément <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> existants ou en<br />

remplacement de certains.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 7


Fiche 2 :<br />

23/11/1999<br />

Implantation : Région de Toulouse<br />

Secteur d’activité retenue : Construction de maisons moyenne gamme pré-fabriquées et<br />

équipées en usine<br />

Il s’agit d’une entreprise familiale créée, sous sa forme actuelle, au début <strong>des</strong> années 1980.<br />

Site de production<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

Entièrement préconstruites en usine suivant un procédé totalement inédit d’assemblage, les<br />

maisons sont bâties «étape par étape», en béton armé vibré, identique à celui utilisé pour les<br />

ouvrages d’art, sur la chaîne de construction à l’abri <strong>des</strong> intempéries et de l’humidité.<br />

«L’entreprise en question réalise actuellement, en usine, <strong>des</strong> maisons de 57 m 2 à 120 m 2 ,<br />

avec une capacité de deux par semaine, et que l’on transporte par modules sur site où ils<br />

sont réassemblés.<br />

C’est actuellement la seule entreprise en France à intervenir dans un tel marché. 120<br />

maisons sont construites en moyenne par an et plus de 1'500 ont été réalisées depuis 17<br />

ans.<br />

On présente ci-après les étapes clés de la production, et l’on verra comment l’AVEA pourrait<br />

modifier ce processus.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 8


A l’acheminement succède la livraison et donc la mise en place sur site qui s’effectue grâce<br />

à un chenillard spécialement conçu pour acheminer la maison sur tout type de terrain<br />

accessible en voiture.<br />

Avec l’AVEA, les opérations d’assemblage sur la chaîne de construction seront simplifiées<br />

dans la mesure où l’on ne modularise pratiquement plus les maisons, ce qui diminue les<br />

coûts (moins de jointoyage, de problèmes d’étanchéité, plus de doubles murs…), engendre<br />

un gain de temps et procure une plus grande marge de manœuvre dans le style et<br />

l’architecture octroyés à la maison (maisons sur deux niveaux, à architecture plus<br />

complexe…). De plus, l’AVEA permettra d’avoir moins de personnel au niveau du poste<br />

d’assemblage<br />

L’opération de découplage sur site, pour permettre le transport <strong>des</strong> maisons, sera éliminé et<br />

à l’origine d’un gain de temps non négligeable.<br />

Enfin, l’opération de livraison et de mise en place sur site sera grandement facilitée et<br />

écourtée, surtout si l’on arrive à positionner l’AVEA de manière très précise au-<strong>des</strong>sus de la<br />

zone désirée. De même, toutes les opérations de finition sur place disparaîtront et se feront<br />

entièrement en usine d’où un gain en qualité et moins de risque de détérioration sur site à la<br />

suite de nombreuses manipulations délicates.<br />

Les travaux de fondation seront aussi simplifiés car on pourra concevoir <strong>des</strong> maisons avec<br />

radier général intégré qu’on posera directement sur un terrain préalablement terrassé et<br />

recouvert d’une couche de polystyrène qui rend la pose de la maison par l’AVEA plus souple<br />

et améliore en même temps l’étanchéité.<br />

Cette modification <strong>des</strong> étapes de production, suite à l’introduction de l’AVEA, va également<br />

pousser à la reconfiguration de la chaîne de construction qui deviendrait plus importante et<br />

s’enrichirait d’un système de pont roulant permettant de déplacer <strong>des</strong> entités plus lour<strong>des</strong>.<br />

En effet, avec l’AVEA, on ne se contentera plus de murs modularisés de 10 m de long au<br />

maximum, mais plutôt de murs d’un seul tenant et par suite plus encombrants.<br />

L’AVEA pourra également avoir un effet sur le comportement structural <strong>des</strong> maisons dans la<br />

mesure où on pourrait réaliser la toiture en béton armé également et rendre ainsi le logement<br />

anticyclonique.<br />

II/ La situation actuelle du transport :<br />

Le transport <strong>des</strong> maisons préfabriquées se heurtent également au problème du gabarit<br />

routier qui impose à l’entreprise de s’adapter aux possibilités limitées de transport pour<br />

pouvoir vendre son produit.<br />

Avec l’AVEA, il sera possible de concevoir <strong>des</strong> maisons plus gran<strong>des</strong> et plus chères et peutêtre<br />

plus rentables pour l’entreprise.<br />

III/ Le marché :<br />

120 à 150 maisons sont réalisées actuellement par an. Si l’on disposait d’ores et déjà de<br />

l’AVEA et sous réserve de gains effectifs, plus de 60 % du marché actuel irait à l’AVEA.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 9


En outre, avec un tel engin, le marché se développerait et l’on pourra opérer aisément à<br />

l’échelle européenne dans la mesure où le transport ne prendrait pas plus d’une journée.<br />

Au niveau national exclusivement, on pourra prendre, avec l’AVEA, 10 % du marché <strong>des</strong><br />

maisons individuelles, soit une production annuelle de près de 1'900 maisons de taille et de<br />

géométrie diverses et pouvant être vendues à <strong>des</strong> tarifs dépassant le millions de francs<br />

français. Un tel marché imposera l’ouverture de nouveaux sites de production. On voit ici un<br />

parfait exemple du transport en tant que facteur de croissance économique.<br />

En outre, avec l’Aile Volante, on pourra s’attendre à une diminution <strong>des</strong> tarifs de vente<br />

pratiquées de l’ordre de 10 à 20 %, en raison d’un développement de l’activité, d’une<br />

meilleure organisation et d’une économie possible sur les matériaux.<br />

Un marché annexe de déplacement de maisons d’un endroit à un autre, de construction et<br />

de transport d’équipements touristiques (hôtel-restaurant) en site montagneux pourra aussi<br />

se développer, concurrençant ainsi la construction traditionnelle.<br />

IV/ Quelques chiffres :<br />

♣ Une maison de 100 m 2 exige 800 heures de travail. Avec l’AVEA, on peut gagner<br />

une centaine d’heures, soit une moyenne de 75'000 FF pour une telle superficie ; si<br />

l’on suppose le mètre-carré à 6'000 FF et nécessitant 8 heures de travail.<br />

♣ Avec un coût journalier de 150'000 FF pour louer les services de l’AVEA (en<br />

configuration transport de porte à porte et manutention), les gains, intégrant la<br />

production, le transport, la manutention et les travaux de fondations, s’élèveraient à<br />

90'000 FF par maison de 100 m 2 .<br />

En conclusion, l’AVEA serait un produit très intéressant pour ce type d’industrie en pleine<br />

expansion et peut offrir de nouvelles perspectives et s’adapter à <strong>des</strong> utilisations spécialisées<br />

comme la livraison de plusieurs maisons à la fois, l’une au-<strong>des</strong>sus de l’autre, nécessitant<br />

alors une définition précise du système de levage et d’ancrage de la charge et une<br />

organisation d’emplacement <strong>des</strong> entités à livrer selon une méthode de type LIFO (Last in,<br />

First out) par exemple.<br />

Pour ceci, il devient également urgent de finaliser le concept de l’AVEA.<br />

On présente, ci-<strong>des</strong>sous, une esquisse du système d’ancrage d’une maison à transporter<br />

par AVEA.<br />

De plus, la perception du public à l’égard de l’AVEA peut être assez conciliante dans le fait<br />

qu’il s’agisse d’un moyen de transport d’une composante sociale importante qu’est l’habitat.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 10


Fiche 3 :<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Trois secteurs principaux seraient intéressés par un transport par dirigeable, compte tenu<br />

<strong>des</strong> difficultés de transport <strong>des</strong> charges lour<strong>des</strong> par les moyens usuels :<br />

- la chaudronnerie/la vantellerie avec <strong>des</strong> produits tels les réservoirs à gaz, les<br />

vapocraqueurs, les portes de barrages et d’écluses<br />

- la mécanique lourde (ponts roulants)<br />

- les sous-ensembles de pièces off-shore : le marché est toutefois en récession<br />

actuellement en Europe, seuls <strong>des</strong> sites en Corée, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient<br />

seraient intéressés, ce qui impliquerait de baser l’AVEA sur ces contrées.<br />

I/ La situation actuelle du transport de charges lour<strong>des</strong> :<br />

Pour illustrer cette rubrique, on prendra l’exemple d’une opération sur Madagascar.<br />

Il s’agit de la livraison de plusieurs réservoirs sur Madagascar où les infrastructures sont<br />

quasi-inexistantes (pas d’investissement routier ni portuaire depuis fort longtemps, on ne<br />

peut donc pas débarquer par bateau) et qui ont poussé l’industriel à les construire sur place<br />

à partir d’une importation de tôles cintrées par avion, ce qui implique d’énormes dépenses (1<br />

million de francs français pour 20 t de tôle) ; par ailleurs, la fabrication sur place engendre<br />

énormément de risques sur les délais (productivité de la main d’œuvre, arrêt de la fabrication<br />

en hiver à cause de l’impraticabilité <strong>des</strong> routes par les camions, qui 9 fois sur dix, sont en<br />

panne…) et les prix.<br />

L’AVEA serait certainement un moyen efficace et rentable pour un tel type d’opération.<br />

II/ La chaudronnerie :<br />

a/ Présentation :<br />

Il s’agit du marché <strong>des</strong> réservoirs de stockage <strong>des</strong> gaz ; marché essentiellement tourné vers<br />

la grande exportation et les territoires d’outre-mer (Vietnam, Colombie, Maroc, Sénégal,<br />

Tchéquie, Chine, Martinique, Guadeloupe, Réunion).<br />

Dans ce genre d’opération, le coût du transport varie entre 15 et 20 % du prix de vente <strong>des</strong><br />

réservoirs.<br />

En outre, les clients désirent que la fabrication soit totalement terminée en usine et<br />

contrôlée, plutôt que d’expédier <strong>des</strong> tôles cintrées, de les assembler et de les peindre sur<br />

site.<br />

En outre, à part la possibilité de transport de pièces préassemblées en usine, l’AVEA<br />

permettra <strong>des</strong> gains de temps considérables réduisant à quelques jours seulement les<br />

immobilisations financières, en même temps qu’il permet de maîtriser les risques et de<br />

budgétiser les coûts.<br />

En effet, un assemblage sur place ne permet pas de chiffrer facilement le coût de l’opération<br />

qui peut donc fluctuer considérablement en raison de plusieurs facteurs :<br />

- la nature de la main d’œuvre, généralement moins qualifiée et moins productive dans les<br />

PVD qu’en France : on estime une rentabilité de l’ouvrier étranger égale à 60 voire 80 %<br />

de celle de l’ouvrier français<br />

- la réglementation du travail du pays client<br />

- le contexte douanier plus complexe : le régime <strong>des</strong> admissions temporaires, la taxation<br />

<strong>des</strong> divers types de marchandises soumises à <strong>des</strong> droits de douane différents selon la<br />

catégorie (avec l’AVEA, on n’aurait qu’un seul type de pièce donc moins de<br />

complications douanières)<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 11


A ceux-ci, s’ajoute le paramètre «durée de chantier» qui doit être la plus courte possible afin<br />

de ne pas perdre d’argent. Avec l’AVEA, on resterait très peu de temps à <strong>des</strong>tination.<br />

b/ Quelques opérations-types :<br />

- Soit l’acheminement de trois colis pour le Maroc, de 72 m de longueur, 8 m de diamètre<br />

et de 630 t pièce.<br />

Le parcours actuel emprunte le Rhin, avec une orientation <strong>des</strong> cylindres à 45º pour<br />

passer sous les ponts, à partir d’une usine de production pied dans l’eau, il suit alors un<br />

transbordement à Rotterdam puis un acheminement maritime jusqu’au port de Jorf<br />

Lasfar au Maroc, spécialisé dans l’exportation du phosphate et de ses dérivés et où<br />

donc les infrastructures ne permettent pas de recevoir ce genre de colis, ce qui impose<br />

une reconstruction d’un pont métallique sur le pont existant, en plus de calculs de<br />

vérification de la capacité <strong>des</strong> quais.<br />

A ceci, s’ajoute le fait qu’avec <strong>des</strong> pièces de 10 m de diamètre, il serait impossible<br />

d’emprunter le Rhin et il faudrait alors construire un nouveau site de production à Saint-<br />

Nazaire.<br />

Naturellement, avec l’AVEA, il n’y aurait plus de problèmes de ce genre ; encore faut-il<br />

avoir les autorisations de survoler les espaces aériens <strong>des</strong> pays étrangers.<br />

Le coût de cette opération s’est chiffré à 6 millions de francs français pour les trois colis<br />

et sur un durée de trois semaines, soit approximativement 300'000 FF par jour.<br />

Trois AVEA, sous réserve d’un prix adéquat, pourraient réaliser l’opération en trois<br />

jours, réduisant ainsi les immobilisations financières et le volume <strong>des</strong> finitions sur site<br />

(peinture, petites soudures…). Une enveloppe de 500'000 FF par jour et par pièce serait<br />

convenable dans un tel cas.<br />

- Egalement, au Maroc, il est prévu prochainement de remplacer <strong>des</strong> réservoirs<br />

sphériques d’un site de stockage et d’embouteillage de gaz en fonctionnement par <strong>des</strong><br />

nouveaux. Là, le risque de soudure est important et il serait tout à fait opportun de livrer<br />

les produits finis et assemblés.<br />

III/ La mécanique lourde :<br />

Il s’agit de la fabrication essentiellement de ponts roulants (pont polaire de Ling Ao en<br />

Chine)et tournants.<br />

Un exemple d’opération traite du remplacement d’un pont tournant à Sète de 150 tonnes.<br />

Pour <strong>des</strong> raisons de transport, Eiffel était acculée à construire le pont sur le quai, ce qui<br />

engendre <strong>des</strong> dépenses supplémentaires : frais de mission et logement du personnel,<br />

voitures de location, bureau de chantier, groupe électrogène…<br />

Avec l’AVEA, on aurait pu éviter ces coûts et s’orienter vers une production usine en<br />

comparant le coût généré par les deux procédés.<br />

En général, il en sera toujours ainsi et l’AVEA, pour prendre <strong>des</strong> parts de marché, sera<br />

constamment comparés aux autres possibilités et proposé au client qui aura la décision<br />

finale.<br />

A partir de ce constat, il est difficile de prévoir précisément le marché futur de l’AVEA, car on<br />

procédera toujours cas par cas mais, avec un coût raisonnable, on peut observer un report<br />

de 100 % du marché de la chaudronnerie vers l’AVEA, marché estimé à 100 millions de<br />

francs français pour la société interviewée ici dans les 10 ans à venir.<br />

En outre, il est certain qu’on observera l’émergence d’un nouveau marché et un glissement<br />

de l’offre vers <strong>des</strong> produits finis en usine, de plus en plus élaborés et donc de meilleures<br />

qualités.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 12


On peut prévoir également que le marché de pièces lour<strong>des</strong> comme les ponts roulants<br />

emprunterait facilement l’AVEA car il s’agit de produits élaborés donc assez chers pouvant<br />

alors supporter un coût de transport élevé ; néanmoins, l’avantage de l’AVEA se situera<br />

surtout au niveau de la possibilité de livrer le client à l’intérieur même du bâtiment devant<br />

recevoir le pont roulant car, actuellement, ce sont les engins de manutention qui coûtent le<br />

plus cher et qui présentent un risque d’opération non négligeable. L’AVEA doit donc être<br />

apte à déposer sa charge au centimètre près, au moins.<br />

IV/ Les ouvrages d’art :<br />

On pourrait construire <strong>des</strong> travées de pont en métal entièrement en usine et les mettre en<br />

place grâce à l’AVEA sur site, ce qui serait d’un intérêt capital pour l’unité spécialisée dans la<br />

construction <strong>des</strong> ponts.<br />

En effet, on pourra économiser toutes les dépenses d’organisation logistique sur site<br />

(logement pour le personnel, grue, matériel de poussage…).<br />

L’AVEA déposera alors les travées finies et peintes (plus de travail de peinture sur chantier<br />

qui prenait beaucoup de temps et exigeait de grosses dépenses) sur les piles de ponts<br />

qu’ont viendra uniquement souder, d’où un gain en temps et en argent considérable.<br />

L’économie à réaliser serait au moins de 2'500 FF/t pour les opérations de montage<br />

uniquement auxquelles s’ajoutent les coûts épargnés <strong>des</strong> travaux de peinture qu’on ne<br />

réalisera donc plus sur chantier avec l’AVEA.<br />

Ainsi, en faisant un bilan intégrant les coûts épargnés sur les postes «montage et peinture<br />

sur site», le coût du transport traditionnel de l’ordre de 500 à 600 FF/t et le coût du transport<br />

par AVEA, on peut dégager le gain substantiel issu de l’utilisation de l’Aile Volante, et par<br />

suite quantifier le report modal sur l’AVEA.<br />

En conclusion, un marché important pour l’AVEA existe et générera immanquablement <strong>des</strong><br />

économies aussi bien au niveau de l’industriel que du client. Toutefois, il est nécessaire de<br />

fournir un concept définitif de l’aérostat pour pouvoir entamer <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de comparaison<br />

<strong>des</strong> coûts, seules habilitées à chiffrer au cas par cas les gains, sachant que <strong>des</strong> prévisions<br />

sont difficiles à fournir dans ces situations de <strong>transports</strong> exceptionnels qui représentent<br />

chacune un cas particulier à étudier spécifiquement.<br />

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Fiche 4 :<br />

30/11/1999<br />

Implantation : Châlon Saint-Marcel<br />

Secteur d’activité retenue : Industrie nucléaire<br />

I/ Présentation de l’usine :<br />

L’industrie <strong>des</strong> composants lourds pour l’énergie nucléaire fait suite à la longue tradition<br />

d’activités métallurgiques et mécaniques spécialisées du pôle Creusot/Châlon.<br />

L’usine de Châlon Saint-Marcel est au centre de la chaîne de réalisation <strong>des</strong> chaudières<br />

nucléaires fournies par le groupe concerné. Elle en constitue aussi la plus grosse unité<br />

industrielle.<br />

A partir <strong>des</strong> données de l’ingénierie, elle assure la fabrication <strong>des</strong> composants lourds <strong>des</strong><br />

réacteurs à eau pressurisée : cuves, générateurs de vapeur et pressuriseurs.<br />

Les métiers de base de l’usine sont ceux de la chaudronnerie, comprenant en particulier la<br />

réalisation de soudures épaisses, et de la mécanique lourde.<br />

L’usine intervient également dans la conception :<br />

- en amont, par l’adaptation <strong>des</strong> données de dimensionnement, issues de l’ingénierie,<br />

aux contraintes de la production, du transport et du contrôle qualité<br />

- en aval, par la réalisation <strong>des</strong> dossiers d’analyse de comportement qui constituent la<br />

justification par le calcul de la tenue <strong>des</strong> composants aux conditions d’utilisation<br />

spécifiées.<br />

En outre, l’usine de Chalon Saint-Marcel a une capacité annuelle de production supérieure à<br />

2 centrales à 4 boucles soit :<br />

- 2 cuves<br />

- 8 générateurs de vapeur<br />

- 2 pressuriseurs<br />

- composants connexes type accumulateur, échangeurs auxiliaires…<br />

ou l’équivalent en composants de remplacements :<br />

- par exemple 18 à 20 générateurs de vapeur.<br />

Quelques ordres de grandeur illustrent la notion de «composant lourd» :<br />

- une masse allant jusqu’à 500 tonnes (générateur de vapeur type 1'300 MWe ou 1'450<br />

MWe)<br />

- une hauteur de 22 m (générateur de vapeur type 1'300 MWe)<br />

- un diamètre de près de 5m (cuve type 1'450 MWe)<br />

II/ Le transport <strong>des</strong> composants :<br />

Framatome utilise principalement la voie d’eau qui offre jusqu’à présent la plus grande<br />

souplesse pour le transport de matériel de fort gabarit et de poids importants.<br />

Les voies fluviales permettent la circulation de convois poussés :barges avec pousseurs de<br />

plus de 1'300 tonnes pour les voies d’eau à grand gabarit. Ces barges sont ballastables pour<br />

leur donner une assiette horizontale et faire varier les tirants d’air et d’eau en fonction <strong>des</strong><br />

difficultés du trajet ; elles sont de type roll-on/roll-off ou non, et sont alors utilisées en fonction<br />

<strong>des</strong> ports équipés ou non de moyens de levage.<br />

Les voies maritimes, quant à elles, offrent la possibilité d’utiliser <strong>des</strong> navires-cargos équipés<br />

de cales renforcées et dotées de systèmes d’arrimage appropriés ou <strong>des</strong> navires spécialisés<br />

équipés de mâts de manutention, ou de type roll-on/roll-off. On choisit l’un ou l’autre type de<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 14


navire en fonction de contraintes économiques ou de distance et en fonction <strong>des</strong> moyens de<br />

manutention du port d’arrivée.<br />

Leur utilisation se fait comme suit : Framatome présente ses colis au port de chargement, le<br />

long du bord du navire où ils sont pris en charge par la compagnie de navigation et délivrés<br />

le long du quai ou en magasin au port de <strong>des</strong>tination. L’organisation et la responsabilité <strong>des</strong><br />

pré et post cheminements, en amont comme en aval du transport maritime, incombent à<br />

Framatome, la prestation du transporteur se limitant au transfert de port à port.<br />

En France, la compagnie d’électricité nationale, en collaboration avec la groupe enquêté ici,<br />

s’est engagé à long terme avec <strong>des</strong> prestataires mettant à sa disposition de façon<br />

permanente :<br />

- trois barges ballastables<br />

- quatre navires de mer<br />

- trois grues de 550 tonnes<br />

- une bigue de 650 tonnes au Havre.<br />

On peut imaginer un contrat à long terme avec <strong>des</strong> prestataires assurant la disponibilité d’un<br />

certain nombre d’AVEA dans le cadre du programme de renouvellement <strong>des</strong> centrales<br />

nucléaires.<br />

En ce qui concerne le transport par route <strong>des</strong> composants lourds, il est actuellement presque<br />

toujours indispensable, au moins sur une petite partie du trajet. Pour ce type de transport, les<br />

voies d’accès au site nécessitent fréquemment <strong>des</strong> aménagements ou <strong>des</strong> détours : routes<br />

étroites ou sinueuses, ouvrages d’art, agglomérations étroites. Le pôle transport et logistique<br />

du groupe en question assure la coordination de ces aménagements après avoir obtenu les<br />

autorisations nécessaires.<br />

En outre, pour <strong>des</strong> problèmes de manutention à l’intérieur du bâtiment réacteur où le<br />

générateur est introduit horizontalement, la pratique actuelle veut que chaque générateur de<br />

500 tonnes monobloc est transporté en deux parties qui pèsent respectivement 155 et 355<br />

tonnes.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 15


La construction du bâtiment réacteur prend une dizaine d’années et il est inconcevable, pour<br />

<strong>des</strong> raisons de sécurité, de livrer la cuve et le générateur au stade du béton pour une<br />

opération complète et sans rupture de charge en AVEA. Pour utiliser le dirigeable du début à<br />

la fin de l’opération de transport/levage, on doit prévoir de redéfinir la conception totale du<br />

système actuel, ce qui n’est pas envisageable vu que le nucléaire vit probablement ses<br />

dernières années.<br />

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Fiche 5 :<br />

2/12/1999<br />

Implantation : Lille<br />

Secteur d’activité retenue : Transports spéciaux - service masses indivisibles<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

La société concernée ici est spécialisée dans les <strong>transports</strong> de masses indivisibles lour<strong>des</strong> et<br />

encombrantes ainsi que dans l’acheminement et la manipulation <strong>des</strong> matières radioactives.<br />

Elle propose à la fois <strong>des</strong> prestations routières et ferroviaires et. réalise également les<br />

opérations de manutentions lour<strong>des</strong> au sol pour les entrées ou les sorties <strong>des</strong> bâtiments<br />

d’usines.<br />

II/ Le marché :<br />

Selon l’avis de la personne interviewée, le marché du transport par AVEA est à créer et le<br />

domaine d’intervention de l’Aile Volante serait principalement constitué d’opérations que les<br />

moyens actuels ne peuvent remplir. Actuellement, environ 15 opérations par an seraient<br />

refusées au niveau de l’unité enquêtée en raison de leurs dimensions que ni la route, ni le fer<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 17


ne peuvent tolérer. En effet, l’AVEA se créerait progressivement son marché en incitant les<br />

industriels à construire plus gros.<br />

Concernant le marché de la manutention, l’AVEA, sous réserve de précision dans le<br />

positionnement au moins équivalente à celle d’une grue, serait trop cher pour <strong>des</strong> opérations<br />

de manutention longue (2 à 3 mois) sur chantier qui nécessitent actuellement un coût<br />

quotidien global de 80'000 FF pour une grue de 800 t. Par contre, il serait intéressant pour<br />

<strong>des</strong> prestations globales « transport + manutention » de charges hors gabarit ferroviaire ou<br />

routier, annihilant ainsi les ruptures de charge.<br />

En outre, la personne interrogée serait favorable à un transport intermodal route-AVEA qui,<br />

selon cette personne, serait incontournable dans la mesure où l’AVEA ne pourra pas<br />

accéder systématiquement aux sites de livraison impliquant donc une approche terminale<br />

routière.<br />

Quant au gain de temps que procurerait l’AVEA, l’intérêt se situerait uniquement au niveau<br />

du transport <strong>des</strong> charges très lour<strong>des</strong> et/ou très encombrantes en prenant l’exemple d’un<br />

colis de 6,50 m de large et de 6 m de haut qui nécessiterait 40 jours pour relier Lille à<br />

Toulouse, soit 2'000 km en empruntant les voies permettant l’accès à un tel convoi. L’AVEA<br />

réaliserait ce transport en deux jours au plus avec, en prime, une sécurité accrue et <strong>des</strong><br />

coûts épargnés.<br />

En définitive, selon l’entreprise enquêtée, l’AVEA opérera dans le créneau <strong>des</strong> <strong>transports</strong><br />

hors gabarit et au niveau <strong>des</strong> sites inaccessibles. Concernant le produit lui-même, il est<br />

conseillé de mettre tout d’abord sur le marché la version 200 t de l’AVEA que l’on complétera<br />

par la configuration 500 t après une période d’observation.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 18


Fiche 6 :<br />

6/12/1999<br />

Implantation : Belfort<br />

Secteur d’activité retenue : Production de turbines<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

L’entreprise visitée produit une gamme de turbines à gaz de grande puissance, conçoit et<br />

fournit <strong>des</strong> centrales complètes clés en main tout en proposant un service global aux<br />

utilisateurs.<br />

On propose ci-après quelques caractéristiques <strong>des</strong> turbines fabriquées par cette firme:<br />

Type de turbine Longueur (m) Largeur (m) Hauteur (m) Poids (t)<br />

Turbine 6 FA 10,00 3,60 4,60 110<br />

Turbine 9 E<br />

Sans diffuseur<br />

10,00 5,00 5,50 215<br />

Turbine 9 EC 10,00 5,20 5,50 280<br />

Turbine 9 FA+ 11,00 5,20 5,20 320<br />

Turbine 9 H 12,50 5.50 5,50 380<br />

Par ailleurs, on évalue comme suit leur fréquence de circulation, Bourogne (autre site de<br />

production en France <strong>des</strong> turbines à gaz de grande puissance)-Strasbourg et éventuellement<br />

Bourogne-Belfort (siège social et site de production <strong>des</strong> turbines à gaz de grande<br />

puissance), par année :<br />

Type de turbine Nombre<br />

Turbine 6 FA 15<br />

Turbine 9 E<br />

Sans diffuseur<br />

15<br />

Turbine 9 EC 15 ? Produit futur<br />

Turbine 9 FA+ 15 à 20<br />

Turbine 9 H 15 ? Produit futur<br />

II/ La situation actuelle du marché du transport de charges lour<strong>des</strong> et/ou encombrantes :<br />

Trois tendances se dégagent :<br />

- <strong>des</strong> centrales de plus en plus gran<strong>des</strong><br />

- <strong>des</strong> pièces de plus en plus lour<strong>des</strong>, volumineuses, fragiles et chères à livrer dans <strong>des</strong><br />

délais courts (en général, moins d’une année entre la signature du contrat et la<br />

livraison)<br />

- <strong>des</strong> contraintes techniques rigi<strong>des</strong> de transport (infrastructures inexistantes,<br />

insuffisantes, ou impraticables, en hiver notamment, …) ; on est par exemple limité à<br />

275 tonnes en transport routier entre Belfort et Strasbourg et soumis au contraintes de<br />

gabarit pour la voie ferrée.<br />

En outre, la situation devient urgente car <strong>des</strong> besoins certains en machines plus puissantes<br />

donc plus volumineuses et lour<strong>des</strong> se feront ressentir faisant évoluer le marché actuel <strong>des</strong><br />

300 à 500 tonnes vers les 1'000 tonnes d’ici 10 à 15 ans.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 19


Concernant la chaîne globale du transport <strong>des</strong> centrales (500 tonnes environ) et <strong>des</strong><br />

turbines de plus de 275 tonnes, les différentes phases se résument en :<br />

- un montage en usine<br />

- un test de fonctionnement<br />

- un démontage pour le transport<br />

- un remontage sur le site de <strong>des</strong>tination<br />

- et enfin un second test de fonctionnement<br />

engendrant donc une perte de temps, d’argent mais aussi de qualité pour <strong>des</strong> questions<br />

d’infrastructure !<br />

Il devient donc pressant de trouver <strong>des</strong> solutions d’acheminement adéquates.<br />

III/ Les moyens actuels du transport de charges lour<strong>des</strong> et/ou encombrantes :<br />

♣ La route :<br />

Flexible mais soumise à <strong>des</strong> contraintes techniques et opérationnelles (dimensionnement<br />

<strong>des</strong> chaussées, obstacles, lenteur <strong>des</strong> convois- la vitesse peut atteindre 10 km/h-…)<br />

♣ Le train :<br />

Embranchement <strong>des</strong> sites de <strong>des</strong>tination, problème de gabarit…<br />

En outre, un colis de 400 tonnes sur 150 km nécessiterait jusqu’à trois jours<br />

d’acheminement et atteindrait un coût de 700 kFF !<br />

♣ La voie fluvio-maritime :<br />

Nécessite généralement un transport routier d’approche initiale et/ou terminale et<br />

engendre <strong>des</strong> détours pour rejoindre les ports d’embarquement et de débarquement, -<br />

équipés de portiques, de grues…- et de là les sites de <strong>des</strong>tination ; un trajet direct de 400<br />

km peut ainsi facilement se transformer en un parcours de 2'000 km en suivant la voie<br />

fluvio-maritime qui, dans de nombreux cas, représente la solution unique<br />

d’acheminement de sa charge. Cependant, les coûts restent abordables.<br />

♣ L’avion :<br />

Limité à 120 tonnes et nécessite <strong>des</strong> infrastructures aéroportuaires sur-dimensionnées ;<br />

constitue généralement un transport d’urgence en raison de son coût qui avoisine,<br />

seulement pour la partie aérienne et en faisant abstraction de la manutention, 400 à 600<br />

k$ en fonction de la distance pour un colis de 100 tonnes.<br />

Concernant les coûts de transport <strong>des</strong> centrales d’environ 500 tonnes produits par la dite<br />

firme, 80 % d’entre eux s’inscrivent dans la fourchette 3 à 5 millions de francs français.<br />

IV/ L’AVEA :<br />

Jusqu’à 200 kFF pour une journée de 8 heures, l’AVEA resterait compétitif dans le cadre <strong>des</strong><br />

<strong>transports</strong> <strong>des</strong> produits de l’entreprise interviewée. En outre, il permettrait une modification<br />

du processus de production ou du moins de sa logistique en permettant un assemblage et<br />

un test définitif en usine améliorant ainsi la qualité du produit, et ce particulièrement pour les<br />

petites centrales de 500 tonnes. Toujours dans les effets élargis, l’Aile Volante inciterait les<br />

industriels à produire <strong>des</strong> éléments plus importants et par suite plus puissants, de même qu’il<br />

participerait au désenclavement et à l’industrialisation de régions reculées et difficiles<br />

d’accès, ne serait-ce que par leur électrification.<br />

D’un point de vue transport une fois de plus, on gagnera irrémédiablement en temps et en<br />

rupture de charges et… éventuellement sur le TRANSPORT également. Le gain de temps<br />

est estimé à au moins 50 % par rapport à une prestation globale maritime sur de longues<br />

distances.<br />

Quant au champ d’intervention de l’AVEA, celui-ci bénéficierait d’un report modal d’environ<br />

20 % de son marché potentiel durant les 3 voire 4 premières années pour devenir<br />

progressivement un moyen standard accepté de tous.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 20


Du point de vue produit, l’entreprise visitée opterait pour une configuration 500 tonnes et un<br />

transport sous-élingue et non en soute pour <strong>des</strong> raisons d’encombrement.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 21


Fiche 7 :<br />

8/12/1999<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Entreprise générale de construction<br />

Cette réunion avait pour principal objectif de présenter à un groupe de personnes les<br />

caractéristiques générales de l’AVEA et de les faire réfléchir sur les applications potentielles<br />

du dirigeable dans le domaine du génie civil.<br />

Il s’agit d’une <strong>des</strong> premières entreprises de construction de l’Hexagone. Elle opère, aussi<br />

bien en France qu’à l’étranger, dans le domaine du bâtiment et <strong>des</strong> travaux publics qui<br />

représente 33 % de son activité, de même qu’elle intervient dans les <strong>transports</strong>, où elle<br />

conçoit et réalise <strong>des</strong> infrastructures et <strong>des</strong> systèmes de transport urbains et interurbains,<br />

dans l’industrie, notamment pétrochimique, et enfin dans la maintenance <strong>des</strong> installations<br />

particulièrement dans les secteurs industriels et nucléaires.<br />

I/ Applications en génie civil :<br />

Parmi les applications en génie civil, on distingue :<br />

- le transport de travées de ponts en béton (20 t/m) de 20 à 30 m de long<br />

- le transport de travées de ponts en métal (6 t/m) jusqu’à 80 m de long<br />

- le transport d’ouvrages de franchissement assemblés en atelier et prêts à l’emploi<br />

(passages supérieurs d’autoroutes…)<br />

- réparation et maintenance de ponts ; on pourra « enlever » <strong>des</strong> travées endommagées<br />

et les remplacer par <strong>des</strong> neuves<br />

- transport monobloc de tunneliers déjà montés et prêts à l’emploi ; on perdra ainsi moins<br />

de temps à l’assembler sur le site<br />

II/ Modification du dimensionnement et <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de construction :<br />

En utilisant l’AVEA, les pratiques de construction de ponts (poussage, lançage,<br />

encorbellement, sur cintre fixe ou mobile) seront revues ainsi que le dimensionnement <strong>des</strong><br />

éléments :<br />

- poussage : le calcul <strong>des</strong> sections ne prendrait plus en compte la phase de montage où<br />

20 % environ de la quantité d’armatures est utilisée pour supporter le poids <strong>des</strong> travées<br />

suivantes qui sont poussées progressivement jusqu’à ce qu’ils atteignent leur place<br />

définitive ; on générerait donc un gain de matière, un « assouplissement » <strong>des</strong><br />

fondations et par suite pécuniaire de par l’usage de l’AVEA<br />

- lançage : cette pratique faisant appel aux grues mobiles tendrait à laisser place à<br />

l’AVEA, dans la limite de coûts raisonnables, surtout pour les grosses charges.<br />

Cependant, l’utilisation de l’AVEA impliquerait de connaître parfaitement certains aspects<br />

techniques, notamment le système de treuillage pour pouvoir positionner adéquatement les<br />

points d’attache.<br />

En outre, l’AVEA inciterait également à une réorganisation logistique <strong>des</strong> chantiers dans la<br />

mesure où, si l’on venait à l’utiliser, on ne prévoirait par exemple plus de routes d’accès<br />

préalables et par suite, on observerait la suppression <strong>des</strong> montants de ce poste dès que la<br />

fiabilité du système serait éprouvée.<br />

Toutefois, l’utilisation de l’AVEA sera subordonnée à une analyse <strong>des</strong> coûts cas par cas par<br />

rapport aux métho<strong>des</strong> traditionnelles et la décision finale sera laissée au mandataire.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 22


Pour conclure, l’AVEA ouvrira <strong>des</strong> possibilités dans le domaine de la construction mais,<br />

pour pénétrer ce secteur, il devra être fiable et disponible 24h/24 (sauf contrainte<br />

atmosphérique critique).<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 23


Fiche 8 :<br />

9/12/1999<br />

Implantation : Paris<br />

Secteur d’activité retenue : Production d’air comprimé, industrialisation de gaz,<br />

équipements de distillation et de traitement <strong>des</strong> gaz<br />

L’entretien a été mené avec le responsable <strong>des</strong> <strong>transports</strong> au sein de la division Engineering.<br />

Comme colis lourds, il s’agit principalement de colonnes de distillation de 150 tonnes<br />

environ, de 6,50 m de diamètre et de 30 à 50 m de long.<br />

Ces colonnes sont actuellement transportées, sur le tronçon principal, par navire colis-lourds<br />

de capacité 70'000 m 3 . Air Liquide en affrète 12 à 15 par an et en profite également pour<br />

transporter de la marchandise conventionnelle ; autant dire que l’AVEA ne pourrait être<br />

utilisé que dans <strong>des</strong> missions ponctuelles à l’image de l’Antonov à moins que la demande en<br />

navire colis-lourds devienne importante et provoque un surenchérissement dans les<br />

prochaines années.<br />

Cependant, l’utilisation de l’AVEA nécessite de préciser certains éléments techniques et par<br />

suite conceptuels de l’Aile Volante vis à vis du système de treuillage, du roulis, du tangage,<br />

du nombre de g…<br />

Notons que c’est le dirigeable qui devrait s’adapter au transport <strong>des</strong> colonnes et non pas le<br />

contraire ; on entend par là qu’il n’est pas question d’envisager de modification du processus<br />

de fabrication au sein de cette entreprise suite à la mise sur le marché de l’AVEA en raison<br />

<strong>des</strong> caractéristiques particulières de ces colonnes d’épaisseur 7 mm en acier inox (une<br />

augmentation de cette épaisseur à <strong>des</strong> fins de levage ou d’augmentation de résistance<br />

grèverait leurs prix).<br />

Par ailleurs, en raison de la fragilité de ces colonnes de distillation, il est préférable<br />

d’envisager un transport en soute et, éventuellement, horizontalement sous élingue avec <strong>des</strong><br />

fixations adaptées lorsque les conditions atmosphériques sont clémentes. Ces aspects de<br />

transport devrait être étudiés de plus près par les techniciens et ingénieurs de l’entreprise<br />

visitée et nécessiterait donc une définition complète de l’Aile Volante.<br />

Pour conclure, la société visitée voudrait être informée régulièrement <strong>des</strong> développements<br />

de l’AVEA et s’intéresse d’ores et déjà à l’évolution du concurrent Cargolifter.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 24


Fiche 9 :<br />

14/12/1999<br />

Implantation : Colmar<br />

Secteur d’activité retenue : Production de pelles hydrauliques<br />

I/ Présentation de l’entreprise:<br />

Les exigences imposées aux machines de chargement et de transport utilisées dans les<br />

mines à ciel ouvert et les carrières du monde entier, <strong>des</strong> rendements de chargement et de<br />

transport élevés pour <strong>des</strong> frais de fonctionnement réduits, <strong>des</strong> forces de pénétration et de<br />

cavage importantes en extraction directe, une grande disponibilité et une longue durée de<br />

vie dépendent <strong>des</strong> conditions de travail et <strong>des</strong> matériaux à extraire.<br />

La génération de pelles hydrauliques version mines, associée à la gamme <strong>des</strong> tombereaux<br />

Diesel électriques, répondent à ces exigences et offrent de nombreux avantages.<br />

Les machines sont adaptées aux applications les plus diverses. Une conception robuste et<br />

un dimensionnement généreux assurent <strong>des</strong> rendements élevés pendant de longues<br />

pério<strong>des</strong> de fonctionnement.<br />

Parmi les pelles hydrauliques pouvant susciter un intérêt de transport par AVEA, on repère :<br />

- la R 994 dont le poids en ordre de marche entièrement équipée est de 230 tonnes<br />

- la R 995 dont le poids en ordre de marche entièrement équipée est de 390 tonnes<br />

- la R 996 dont le poids en ordre de marche entièrement équipée est de 590 tonnes<br />

Actuellement, ces machines sont de conception modulaire à <strong>des</strong> fins de transport mais<br />

surtout pour permettre <strong>des</strong> travaux d’entretien et <strong>des</strong> remplacements de composants aussi<br />

rapidement et aisément que possible.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 25


II/ Le marché <strong>des</strong> pelles :<br />

On ne peut pas donner de prévisions.<br />

Toutefois, on peut distinguer en analysant les données historiques deux cycles de 4 ans<br />

distincts :<br />

- une conjoncture haute qui correspond en même temps à la capacité de production de<br />

l’entreprise :<br />

o 20 R 994/an<br />

o 4 R 995/an<br />

o 6 R 996/an<br />

- une conjoncture basse :<br />

o 10 R 994/an<br />

o 2 R 995/an<br />

o 3 R 996/an<br />

Dans un tout autre ordre, on donne ci-après un exemple d’opération prochaine de transport<br />

d’une pelle R 995 à <strong>des</strong>tination de l’Australie ; notons que le marché international actuel se<br />

répartit entre l’Indonésie et l’Australie.<br />

Tout d’abord, le transport de cette machine se fera en sous-ensembles de 65 tonnes en<br />

empruntant :<br />

un tronçon routier Colmar-Strasbourg<br />

une partie fluviale Strasbourg-Anvers ou Rotterdam<br />

une partie maritime Anvers ou Rotterdam- Sydney<br />

Cette opération coûtera jusqu’à Sydney 1,2 millions de francs français, sans compter le<br />

transit intérieur australien jusqu’au site de livraison. En outre, l’opération demandera 5<br />

semaines de transit et 2 à 3 semaines de préparation et d’évacuation <strong>des</strong> colis au niveaux<br />

<strong>des</strong> différents sites (usine de Colmar, ports de Strasbourg, de Rotterdam ou d’Anvers...).<br />

Avec l’AVEA, toutes ces opérations (on n’aura plus la partie préparation <strong>des</strong> colis) prendront<br />

une dizaine de jours (22000 km) impliquant un gain de temps et par suite un gain monétaire<br />

au niveau de la préparation technique <strong>des</strong> colis mais aussi au niveau du règlement de la<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 26


facture si le contrat de base stipule un paiement final à la livraison, qui, somme toute, reste<br />

rare en raison du prix de ces pelles qui s’élève facilement à 30 millions de francs (paiement<br />

par traite, leasing…).<br />

Dans un tel cas, l’AVEA pourrait ne pas être rentable dans le cadre d’une prestation<br />

complète par rapport à l’acheminement maritime mais pourrait le devenir dans le cadre d’un<br />

transport intermodal AVEA/navire où l’on gagnerait une semaine de préparation <strong>des</strong> colis et<br />

une vingtaine de jours comprenant le transit routier au départ de Colmar et, éventuellement à<br />

l’arrivée au départ de Sydney, l’évacuation sur Strasbourg, le stationnement au niveau <strong>des</strong><br />

ports fluvio-maritimes…ramenant ainsi la durée d’acheminement vers le site de <strong>des</strong>tination à<br />

environ 4 semaines au lieu de 8.<br />

Par ailleurs, l’AVEA pourrait être largement utilisé sur le marché européen à <strong>des</strong> tarifs<br />

concurrentiels, principalement vers le nord de l’Angleterre, le sud de l’Italie, l’Espagne et la<br />

Grèce représentant un potentiel de 5 machines par an.<br />

Dans d’autres cas où l’utilisation de l’AVEA serait exceptionnelle (<strong>transports</strong> d’urgence pour<br />

ne pas écoper de pénalités lour<strong>des</strong> dans ce domaine, transport de dépannage…) à l’image<br />

de l’Antonov (qui nécessiterait plusieurs allers-retours ou un multi-affrètement dans le cas de<br />

machines de près de 400 t car sa charge utile est limitée à 120 tonnes) ou d’un affrètement<br />

navire-roulier en catastrophe, on n’hésitera pas à utiliser l’Aile Volante qui sera toujours<br />

meilleur marché !<br />

III/ L’AVEA : modification du processus de production<br />

Premièrement, l’AVEA ne permettrait pas à l’état actuel d’envisager <strong>des</strong> pelles plus<br />

performantes pour une raison principale tenant à <strong>des</strong> limitations techniques (puissance du<br />

moteur…) qui freinent ce développement.<br />

Deuxièmement, concernant la production elle-même, l’AVEA ne changera pas les habitu<strong>des</strong><br />

d’une conception modulaire qui est principalement dictée par la maintenance <strong>des</strong> pelles qui<br />

doit rester simple ; une construction monobloc entraverait la souplesse de ces opérations<br />

d’entretien.<br />

Troisièmement, l’usage de l’AVEA ne nécessitera pas une reconfiguration du site de Colmar<br />

car les pelles sont mobiles et donc peuvent sortir d’elle-même de l’atelier de production<br />

jusqu’à une aire de stockage où elles seront enlevées par l’AVEA.<br />

A contrario, un transport par AVEA devrait être décidé dès la phase de production de la<br />

machine pour positionner et concevoir adéquatement les points de levage ; pour ce, il serait<br />

préférable d’imaginer une solution amovible, indépendante du moyen de transport, telle un<br />

berceau sur lequel se mettrait en place la pelle et qui serait soulever par l’AVEA. La<br />

conception précise d’un tel moyen nécessiterait de connaître la configuration finale de l’Aile<br />

Volante.<br />

Hormis les aspects de coûts d’affrètement de l’AVEA, celui-ci devrait être disponible en<br />

terme d’appareil en tout temps et ne pas engendrer de listes d’attente qui risquent d’être<br />

préjudiciables au succès commercial du système ; cette phase de réservation et de gestion<br />

commerciale est déterminante.<br />

D’autres aspects tels la sécurité et la fiabilité du système seront également à discuter, tout<br />

comme le transport sous élingue ou en soute interne déterminant d’un point de vue<br />

résistance <strong>des</strong> matériaux entrant dans la composition <strong>des</strong> pelles ; à 10'000 m, l’acier et les<br />

systèmes électriques équipant les machines pourraient être endommagés si on choisit<br />

l’option « transport sous élingue » sans prendre de mesures de protection spéciales. Ces<br />

points devront être précisés avec le personnel technique de l’AVEA et ceux de la présente<br />

société.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 27


En conclusion, l’entreprise visitée est très intéressé par le projet et pourrait y participer<br />

d’avantage sous réserve d’autorisation de la maison mère en Allemagne qui est déjà<br />

intégrée dans la conception de la « nacelle » du Cargolifter.<br />

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Fiche 10 :<br />

16/12/1999<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Transport exceptionnel<br />

I/ Le marché actuel :<br />

Actuellement, en France et en Europe, le programme nucléaire est arrêté. En conséquence,<br />

on n’observe que certaines opérations ponctuelles de dépannage (remplacement de<br />

transformateurs de 75 tonnes unitaires, de rotors de 135 tonnes occasionnellement) à raison<br />

d’une fréquence de 3 à 5 par an. A l’international, on a quelques opérations notamment en<br />

Chine.<br />

D’un point de vue coût, un transformateur de 75 tonnes qui va de Creil à la vallée du Rhône,<br />

soit un parcours de 500 km environ, coûte entre 900 kFF et 1200 kFF par train et 500 kFF<br />

voire 300 kFF par route dans le cas d’un transporteur étranger bradant ses prix.<br />

Pour un générateur de vapeur de 300 tonnes, l’opération peut coûter, sur le même trajet,<br />

2500 kFF par voie ferroviaire.<br />

On propose ci-<strong>des</strong>sous une carte précisant la localisation <strong>des</strong> unités de fabrication et/ou de<br />

stockage <strong>des</strong> rotors, <strong>des</strong> stators, <strong>des</strong> transformateurs et <strong>des</strong> générateurs avec leur<br />

puissance nominale ainsi que <strong>des</strong> sites nucléaires de production d’électricité.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 29


Concernant les prévisions du marché futur, il est impossible à l’heure actuelle d’en fournir car<br />

ce secteur énergétique dépend très largement <strong>des</strong> orientations politiques futures : relancerat-on<br />

le nucléaire ou pas ?<br />

Dans l’affirmative, on devra opérer un premier changement vers 2005-2010 jusqu’à<br />

concurrence <strong>des</strong> 54 tranches soient près de 210 générateurs de vapeur ; dans le cas<br />

contraire, on devra prévoir d’autres types de production d’énergie tels les turbines à<br />

combustion de poids unitaire 300 tonnes et de puissance nominale 20 MW, les éoliennes…<br />

Quelque soit l’orientation, il existera un marché pour l’AVEA que l’on ne peut<br />

malheureusement pas quantifier actuellement mais qui se précisera d’ici deux années.<br />

Dès la définition du programme de renouvellement, l’entreprise en question pourrait prendre<br />

<strong>des</strong> parts dans l’AVEA en terme d’investissement comme il a été déjà pratiqué avec la SNCF<br />

via une <strong>des</strong> ses filiales.<br />

II/ L’AVEA :<br />

Il permettrait, sous réserve de conditions techniques tenant à la fois à l’AVEA et à sa charge,<br />

notamment la précision du positionnement, le comportement <strong>des</strong> matériaux et <strong>des</strong> flui<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> générateurs en altitude…, de bénéficier d’une certaine souplesse dans le transport<br />

(rapidité, linéarité <strong>des</strong> trajets - plus de détours -), de gagner du temps et même peut-être de<br />

réaliser <strong>des</strong> économies sur ces opérations d’acheminement du matériel de production<br />

d’électricité. Dans le cas d’utilisation de l’AVEA, d’autres aspects plus précis seront étudiés<br />

tels les points de treuillage de la charge emportée.<br />

D’autre part, eu égard aux opérations <strong>des</strong> dernières années, il a été exprimé plutôt un besoin<br />

dans une configuration de l’Aile Volante de charge utile 200 tonnes quitte à combiner deux<br />

versions de 200 t, si possible techniquement, pour transporter un générateur de 300 t.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 30


Du point de vue modification du processus de production, l’AVEA pourrait, à moyen voire<br />

long terme et dans le cas où la conjoncture politique le permettrait et où <strong>des</strong> besoins de<br />

consommation se ressentiraient, « encourager » la fabrication de tranches de 2000 MW,<br />

nécessitant donc <strong>des</strong> générateurs plus lourds et plus volumineux<br />

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Fiche 11 :<br />

20/12/1999<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Aérospatial<br />

L’intérêt porté au projet AVEA par la société en question consiste à « désenclaver »<br />

certaines régions comme la Suisse ou l’Allemagne qui produisent <strong>des</strong> éléments du lanceur et<br />

qui empruntent actuellement la voie d’eau et la route moyennant un détour considérable pour<br />

rejoindre le port du Havre à partir duquel ces pièces sont acheminées vers la Guyane.<br />

Il s’agit principalement :<br />

- de coiffes de 20 tonnes chacune (15 m de long et 6 m de large) du lanceur Ariane se<br />

présentant sous forme de deux demies coquilles logées dans <strong>des</strong> conteneurs au départ<br />

de Suisse<br />

- d’ « œufs », dans lesquels on loge le satellite, de 5,40 m de diamètre et pesant 15<br />

tonnes chacun.<br />

Le rôle de l’AVEA serait donc de réduire les ruptures de charges, de gagner du temps et de<br />

s’affranchir <strong>des</strong> contraintes de volume qui caractérisent ces « colis » ; leur poids n’étant pas,<br />

pour sa part, un facteur limitant.<br />

Un tel marché se chiffrerait à 5 <strong>transports</strong> dans les 3 années à venir et à 7 voire 8 <strong>transports</strong><br />

pour les années qui suivront.<br />

Concernant d’éventuelles modifications du processus de production voire de la logistique<br />

interne du constructeur (approvisionnement, sites de production…), l’AVEA ne modifierait en<br />

rien les habitu<strong>des</strong> de l’entreprise visitée, sachant que la manière d’opérer actuellement est<br />

satisfaisante et ne nécessite pas un changement qui irait bouleverser les pratiques d’un<br />

programme européen bien rôdé.<br />

En conclusion, l’apport de l’AVEA serait de désenclaver les composants venant de Suisse ou<br />

d’Allemagne. De plus, l’AVEA se limiterait donc à sa mission de transport et ne changerait en<br />

rien les pratiques actuelles du Constructeur.<br />

Ci-<strong>des</strong>sous, l’étude de cas prévue, en février 2001, avec l’entreprise en question dans<br />

cette fiche, sous réserve de plus amples informations techniques, en l’occurrence sur le<br />

comportement du dirigeable (sensibilité prévue aux aléas climatiques), le système de<br />

ballastage (nature, temps), l’interface de levage (nature du système, performances, précision<br />

du positionnement), et économiques (estimation fiable du coût d’exploitation du dirigeable<br />

basée sur l’évaluation de l’investissement nécessaire au niveau du dirigeable en tant que tel<br />

et de ses éléments d’appoint - motorisation, système de guidage et de levage …).<br />

Le dirigeable AVEA serait principalement utilisé pour le transport de « modules » de fusées.<br />

Ces éléments se présentent actuellement sous forme de conteneurs dont le plus grand offre<br />

les dimensions suivantes : L 35 m * l 7 m * h 7 m<br />

Le poids maximal est de 70 tonnes.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 32


Ces éléments sont fabriqués sur plusieurs sites : Brême, Zurich, Lac de Constance,<br />

Toulouse, Paris. Les sites de Zurich, lac de Constance et Toulouse (transport routier)<br />

présentent <strong>des</strong> problèmes d’acheminement auxquels pourrait remédier le dirigeable.<br />

Cette étude, outre l’aspect transport, s’intéressera à la modification <strong>des</strong> processus<br />

logistiques dans la mesure où il faudra évaluer l’aspect opérationnel et économique du<br />

transport <strong>des</strong> éléments de la fusée par AVEA vers 1 ou 2 ports « Hub », en l’occurrence le<br />

Havre, à partir duquel se ferait le transfert vers la Guyane, par voie maritime. A ce niveau,<br />

une nouvelle organisation doit être proposée et expertisée. Des éléments de réglementation<br />

du survol et/ou de la manutention en zone portuaire doivent être apportés.<br />

En outre, sous réserve <strong>des</strong> contraintes techniques et <strong>des</strong> coûts subséquents, le dirigeable<br />

pourrait effectuer un transport massifié <strong>des</strong> éléments de la navette spatiale (groupage) qui<br />

engendrerait immanquablement un bénéfice au niveau de la phase « transport ». Il reste<br />

alors à évaluer le coût <strong>des</strong> phases complémentaires, y compris au niveau de la fabrication<br />

<strong>des</strong> éléments considérés. Ce dernier point devra également faire l’objet d’une expertise.<br />

En résumé, l’étude devra concilier les contraintes techniques, opérationnelles et, à plus<br />

faible impact, les aspects politiques. Au vu de ces conditions et d’une analyse comparative<br />

avec les moyens actuels utilisés pour le transport <strong>des</strong> différents éléments préalablement<br />

identifiés, une analyse économique aboutissant à un calcul de rentabilité sera effectuée.<br />

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Fiche 12 :<br />

22/12/1999<br />

Implantation : Grenoble<br />

Secteur d’activité retenue : Production de roues de turbines<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

Il s’agit d’une <strong>des</strong> entreprises leader mondiale dans la fourniture de services et<br />

d’équipements pour la production d’énergie parmi lesquels les turbines à gaz, les centrales à<br />

cycle combiné et les centrales thermiques à vapeur.<br />

Dans le secteur <strong>des</strong> turbines à gaz, la firme en question tire parti du nombre croissant de<br />

projets privés de centrales commerciales aux Etats-Unis et de la demande correspondante<br />

pour <strong>des</strong> turbines à gaz à haut rendement.<br />

Dans le domaines <strong>des</strong> centrales thermiques à vapeur, plusieurs comman<strong>des</strong> majeures ont<br />

été remportées pour <strong>des</strong> centrales au charbon : centrale de Manjung en Malaisie (3*660<br />

MW), de Ho Ping à Taiwan (2*660 MW), de Neyvelli en Inde (250 MW) ; ainsi que pour <strong>des</strong><br />

chaudières à lit fluidisé circulant pour la centrale de Guayama à Porto Rico (2*250 MW) et<br />

pour <strong>des</strong> chaudières supercritiques <strong>des</strong>tinées à la centrale de Wai Gao Xiao en Chine (2*900<br />

MW).<br />

En Europe et en Amérique du Nord, la dite entreprise a remporté plusieurs succès dans le<br />

domaine <strong>des</strong> modernisations et réhabilitations d’installations existantes. La société va ainsi<br />

réhabiliter la centrale au charbon de Turow en Pologne et remplacer plusieurs turbines à<br />

vapeur en Amérique du Nord.<br />

Par ailleurs, la division grenobloise dont il s’agit ici est spécialisée dans la fabrication <strong>des</strong><br />

gran<strong>des</strong> roues <strong>des</strong> turbines hydrauliques.<br />

II/ Le marché :<br />

Actuellement, trois roues de 450 tonnes chacune, de 10,6m de diamètre et de 5m de haut<br />

ont été commandées à l’unité de Grenoble pour le barrage <strong>des</strong> Trois Gorges en Chine.<br />

Au départ de Fos, les pièces mettront deux mois pour arriver sur le barrage dont une<br />

quinzaine de jours de transport en Chine à la charge du client. Le problème majeur pour<br />

l’unité visitée se situe donc au niveau de l’acheminement de Grenoble à Lyon où de grosses<br />

modifications d’un montant avoisinant les 50 millions de francs français seraient à attendre<br />

en raison de l’inadéquation <strong>des</strong> infrastructures existantes, alors que le prix de la roue s’élève<br />

à 70 millions de francs français ! Autant dire que cette option ne sera pas retenue et que l’on<br />

sera obligé d’aménager un « site de production » sur un port fluvial ou maritime avec tous les<br />

aléas que cela comporte (main d’œuvre supplémentaire à payer, frais de déplacements du<br />

personnel qualifié, problèmes d’usinage, de tournage, qualité finale de la pièce…) : on<br />

estime un surcoût par rapport à une production sur Grenoble de 3 millions de francs français.<br />

Précisons par ailleurs que la plus grande partie du marché de l’entreprise interviewée se<br />

situe et continuera de l’être pour de nombreuses années en Chine, en Indonésie, en Lettonie<br />

et en Amérique du Sud ; avec l’AVEA et dans le cas où il serait compétitif par rapport aux<br />

métho<strong>des</strong> actuelles, un premier problème pourrait se poser concernant les autorisations de<br />

survol <strong>des</strong> différents pays traversés.<br />

Cependant, il est pratiquement certain que l’Aile Volante serait intéressante dans le cadre<br />

d’un transport combiné AVEA/navire permettant de réaliser <strong>des</strong> gains importants au départ<br />

routier de Grenoble ou a fortiori de supprimer <strong>des</strong> coûts de fabrication sur <strong>des</strong> sites<br />

portuaires aménagés pour la circonstance, et ce malgré le prix de l’AVEA qui vient en<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 34


supplément de celui de l’affrètement d’un navire qui peut atteindre les 450000 $ pour une<br />

<strong>des</strong>tination comme la Chine.<br />

Par ailleurs, <strong>des</strong> pièces plus mo<strong>des</strong>tes de 80 tonnes environ sont également fabriquées par<br />

l’unité en question mais ne posent pas de problèmes particuliers de transport ; là, l’AVEA ne<br />

sera peut-être pas compétitif par rapport aux moyens usuels. A priori, l’AVEA serait<br />

intéressant à partir de 120 à 150 tonnes. Il faut ajouter également ici l’intérêt de<br />

l’établissement en question concernant la commercialisation d’une configuration 500 t de<br />

l’AVEA quitte à faire, quand cela s’avérera nécessaire, du groupage pour atteindre cette<br />

charge utile ; la configuration 200 tonnes n’apporterait rien aux activités de cette entreprise.<br />

Quant aux prévisions du marché, il n’est pas possible d’en fournir en raison de son caractère<br />

aléatoire. Toutefois, sur la seule opération du barrage <strong>des</strong> Trois Gorges, 14 comman<strong>des</strong> sur<br />

24 ont été passées. Les dix en suspens dont la livraison interviendrait dans un peu moins de<br />

10 ans pourraient être <strong>des</strong> opérations réalisées par AVEA au départ d’Europe ou de Chine<br />

dans le cas très probable où ce pays acquerra un savoir-faire dans ce domaine.<br />

III/ L’apport de l’AVEA :<br />

L’apport de l’AVEA se situe, comme on l’a vu, au niveau du transport <strong>des</strong> grosses pièces<br />

mais également permet d’éviter <strong>des</strong> fabrications coûteuses sur site aménagé<br />

exceptionnellement pour la circonstance (sites portuaires). Ces frais, combinés avec les<br />

intérêts bancaires (gain de temps pratiquement de deux mois si l’AVEA s’avère rentable pour<br />

effectuer à lui-seul et non en transport intermodal la livraison), inciteront les dirigeants à<br />

opter pour le dirigeable.<br />

D’un autre côté, l’AVEA ne permettra pas de modification du processus de production<br />

directement en raison de contraintes techniques et budgétaires (<strong>des</strong> éléments séparés puis<br />

soudés coûtent moins chers qu’une pièce coulée en aciérie de 400 tonnes !).<br />

Toutefois, il inciterait, sous réserve bien sûr de rentabilité, à un redéploiement géographique<br />

de l’approvisionnement : on pourrait, avec l’AVEA, s’adresser à d’autres fonderies offrant un<br />

meilleur tarif que le Creusot (aciérie la plus importante de France, fournisseur <strong>des</strong> principales<br />

usines de production de matériels lourds et/ou encombrants) et qui, actuellement, sont<br />

inaccessibles de par les coûts de transport. L’AVEA stimulerait ainsi une certaine<br />

concurrence, entre les fournisseurs, positive pour les entreprises et a fortiori pour le client<br />

final.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 35


Fiche 13 :<br />

5/01/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Levageur<br />

L’objectif de cette rencontre a été de vérifier certains ordres de grandeur du coût de la<br />

manutention, mais surtout de calibrer les applications de l’AVEA dans le domaine<br />

aérostatique.<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

Ses activités touchent le levage, la manutention, le montage, la maintenance industrielle et<br />

les <strong>transports</strong> spéciaux. L’entreprise est propriétaire de 300 grues mobiles, réparties dans 25<br />

agences en France, dont <strong>des</strong> grues télescopiques de 650 tonnes et <strong>des</strong> grues treillis de<br />

1000 tonnes. L’entreprise dispose également de remorques vérinables de capacité allant<br />

jusqu’à 5000 tonnes pour <strong>des</strong> opérations de manutention au sol.<br />

Par ailleurs, le chiffre d’affaires du marché de levage du dit établissement est de 500 millions<br />

de francs français par an sur un total national de plus d’1 milliard de FF. Ce chiffre prend en<br />

compte également les petits colis à partir de 250 kg ; la part <strong>des</strong> gros tonnages représente<br />

10 à 15 % du chiffre d’affaires soit environ 50 millions de francs français par an pour l’entité<br />

en question<br />

II/ Le coût d’une opération de levage/manutention :<br />

On ne peut pas en réalité donner un coût ou un prix global, en FF/tonne par exemple, en<br />

raison de la grande diversité <strong>des</strong> situations (site de l’opération, configuration<br />

géomorphologique, matériel à utiliser…) qui impose une étude cas par cas.<br />

Toutefois, on propose ci-après une base grossière du coût d’une opération de levage<br />

(uniquement ; il ne s’agit pas ici d’une opération de transport intégrant <strong>des</strong> phases de<br />

manutention) d’une charge indivisible de 600 tonnes, à l’aide de deux grues treillis, qui<br />

s’élèverait à 4 millions de francs français. L’AVEA, avec un coût à l’heure même deux fois<br />

supérieurs au 35000 FF (calcul découlant de l’évaluation faite par Aerospatiale) estimés<br />

serait toujours rentable et les levageurs n’hésiteraient pas à l’utiliser, sous réserve de<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 36


sécurité et de fiabilité, dans le cadre de telles opérations. Notons que ce genre de missions<br />

s’élève à quelques unités par an sur l’ensemble de la France.<br />

La majorité du marché concerne le levage de pièces moyennes d’une cinquantaine de<br />

tonnes mais qui nécessite <strong>des</strong> portées de 90 m et plus, ce qui est extrêmement difficile à<br />

réaliser par grue ; l’AVEA trouverait encore ici une application intéressante économiquement.<br />

III/ L’apport de l’AVEA :<br />

L’Aile Volante serait particulièrement adaptée au levage de pièces même moyennes en<br />

poids mais nécessitant une portée de plus de 50 m.<br />

En outre, avec l’AVEA, on contournerait tous les problèmes actuels de franchissement <strong>des</strong><br />

obstacles qui grèvent le coût <strong>des</strong> opérations de manutention et de levage.<br />

Cependant, certaines caractéristiques de l’AVEA seraient exigées par les levageurs :<br />

- les aspects sécurité et comportement de l’aérostat vis à vis du vent : détermination de la<br />

vitesse maximale d’opération tolérable par l’Aile Volante<br />

- précision du positionnement : elle doit être au moins équivalente à celle d’une grue<br />

- utilisation de l’AVEA : possibilité d’accouplement de deux dirigeables de 500 t pour lever<br />

par exemple une charge de 1000 tonnes (principe utilisé actuellement avec les grues)<br />

- transport sous-élingue et éventuellement en soute interne pour les longues distances.<br />

Dans un tout autre ordre, les levageurs pourraient se constituer en association regroupant<br />

les 5 plus importants européens pour l’acquisition et l’exploitation d’AVEA, soit une part<br />

d’une centaine de millions de FF par partenaire et par appareil, ce qui équivaut au prix<br />

d’achat d’une grue de 1000 tonnes.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 37


Fiche 14 :<br />

12/01/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Ensemblier industriel<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

Les activités de cet ensemblier s’exercent dans les domaines de la production et du<br />

traitement d’hydrocarbures, de la pétrochimie et <strong>des</strong> engrais ainsi que dans le domaine<br />

industriel à travers les usines clés en main, les unités de traitement d’eau et de<br />

<strong>des</strong>salement…<br />

Par ailleurs, ce groupe est présent principalement en Europe de l’Ouest, au Moyen Orient et<br />

en Afrique. Son résultat en 1998 s’élevait à 760 millions de francs français.<br />

II/ Le marché actuel et l’AVEA :<br />

Les usines clés en main sont conçues sous forme de modules variant de 30 à 800 tonnes, la<br />

plupart ne dépassant pas les 500 tonnes. Ces ensembles sont construits un peu partout<br />

dans le monde avec une majorité dans les pays à main d’œuvre peu chère comme<br />

Singapour.<br />

Ils sont acheminés par navire roulier ou semi-submersible.<br />

Pour pouvoir disposer de tels vaisseaux, il faut généralement un préavis de 3 à 6 mois et<br />

leur affrètement se chiffre à environ 20'000 $/jour comprenant le coût propre de location du<br />

navire, les frais portuaires, les frais de pilotage et d’amarrage.<br />

Par ailleurs, un bateau de 20000 m 3 rentabilisé permet de charger environ 800 tonnes<br />

(maximum 1'000 tonnes), soit un coût de 70 à 80 $/m 3 chargé.<br />

Cependant, il est assez rare d’opérer en bateau complet ; on aurait alors un coût de 130<br />

$/m 3 pour un colis de 200 à 300 tonnes cubant aux alentours de 2000 m 3 sur une distance<br />

de 5000 km. En utilisant l’AVEA et en projetant un coût moyen de 70'000 FF/h, on aboutirait<br />

à une facture de prestation globale de 3,5 millions de francs français, soit pour un même<br />

colis de 200 à 300 tonnes, un coût de 280 $/m 3 .<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 38


Ce dernier serait inintéressant à premier abord par rapport au 130 $/m 3 pratiqué<br />

actuellement en transport maritime. Toutefois, ce coût de l’AVEA considère une prestation<br />

complète, de l’usine de fabrication du module considéré au site final d’utilisation, ce qui n’est<br />

pas le cas pour le transport maritime qui nécessiterait encore un ou <strong>des</strong> moyens<br />

d’acheminement complémentaires.<br />

Concernant les effets externes de l’AVEA, ceux-ci se résumeraient en :<br />

- un gain de temps : en effet, si le délai est raccourci d’un mois suite à l’usage de l’Aile<br />

Volante et sur la base d’un bonus mensuel de 2 à 4%, on réaliserait un gain de 8 à 16<br />

millions de dollars pour une usine clé en main d’une valeur de 400 millions de dollars.<br />

Toutefois, ce paramètre « gain de temps » (internalisé ou pas) et sa valorisation est à<br />

prendre avec beaucoup de précaution. Cette valeur devra être recoupée avec un<br />

questionnaire basé sur la méthode <strong>des</strong> préférences déclarées afin de réduire tout biais<br />

informationnel.<br />

- une modification du processus de production dans la mesure où certaines opérations<br />

telles l’habillage (calorifugeage, échelles…) du module se feraient désormais en usine<br />

et non plus sur le site final permettant un gain substantiel ; les opérations de finition sur<br />

le site client coûte environ 70 $/m 2 alors qu’il ne reviendrait qu’à 10 $/m 2 en usine.<br />

En outre, l’AVEA impliquerait, en fonction de sa disponibilité, d’autres avantages touchant à<br />

l’aspect « gain de temps » dans la mesure où, pendant la fabrication, il arrive souvent de<br />

procéder à <strong>des</strong> modifications fortuites demandées par le département Engineering Process<br />

et qui entraînent <strong>des</strong> problèmes de délai et par suite un affrètement maritime d’urgence<br />

coûteux ; l’Aile Volante permettrait alors de réaliser ces missions en respectant autant que<br />

possible la date de livraison.<br />

Quant à la tendance d’évolution du marché à moyen voire long terme, celle-ci n’est guère<br />

prévisible car elle dépend d’une multitude de facteurs politico-économiques et de<br />

l’industrialisation <strong>des</strong> pays clients qui peuvent acquérir un savoir-faire pour construire<br />

localement les ensembles qu’on leur expédie actuellement :<br />

- la conjoncture économique (période de crise, de fusion - donc de pause dans les<br />

investissements -…) <strong>des</strong> grosses compagnies pétrolières<br />

- la conjoncture politique <strong>des</strong> pays émergents, demandeurs de raffineries<br />

- le prix du baril ; il fluctue lui-même aléatoirement, ce qui permet aucunement de<br />

« pronostiquer » la croissance du marché…<br />

Cependant, on peut donner ci-<strong>des</strong>sous une photographie du marché actuel :<br />

- en 1999, 55 colis de 90 à 500 tonnes ont été expédiés à Abu-Dhabi (Emirats Arabes<br />

Unis) dont 26 au départ d’Italie, 19 de France - Dunkerque - (parmi lesquels 3 colis de<br />

500 tonnes), 1 du Portugal et 9 de Hollande ; 30 colis à <strong>des</strong>tination de Midar en Egypte<br />

dont aucun au départ de France (tous ont été envoyés à partir de l’Italie et de<br />

l’Espagne) ; pour l’année 2000 courante, il n’y a pas de comman<strong>des</strong> passées par les<br />

pays arabes<br />

- en 2000, 148 colis dont 37 seront expédiés vers le Vénézuela au départ de l’Italie et de<br />

l’Espagne (le reste est au départ de Singapour, de la Corée et du Japon) et <strong>des</strong><br />

comman<strong>des</strong> sont en cours de signature avec les ex- pays satellites de l’URSS<br />

(Turkménistan, Azerbaïdjan, Kazakhstan)<br />

En résumé, le marché de cet ensemblier se situe principalement à l’étranger et on n’observe<br />

que quelques opérations en France (3 en 1999).<br />

Pour conclure, la société visitée est partisan <strong>des</strong> configurations 200 et 500 tonnes de l’AVEA<br />

et prévoit également un marché naissant du 1000 tonnes éventuellement.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 39


Fiche 15 :<br />

20/01/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : ensemblier industriel<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

Il s’agit de l’un <strong>des</strong> principaux ensembliers internationaux de l’industrie para- pétrolière<br />

offshore-onshore. Son activité s’étend également aux services de maintenance,<br />

essentiellement pour les raffineries, les usines pétrochimiques et les plates-formes offshore,<br />

aux travaux de génie civil maritime ou fluvial et à la réalisation de projets clés en main de<br />

terminaux d’importation et de réservoirs de gaz liquéfiés.<br />

II/ Le marché actuel et l’AVEA :<br />

Le colis moyen de l’industrie pétrolière pèse environ 3000 à 4000 tonnes. A première vue, un<br />

engin capable de transporter 500 tonnes est intéressant et probant pour une première<br />

expérience sur le marché mais reste banal ; on devrait proposer également à moyen terme<br />

une configuration AVEA de 1000 tonnes permettant un positionnement précis et qui pourrait<br />

intervenir valablement sur les plates-formes. On pourrait, à ce moment là, si l’AVEA s’avère<br />

rentable d’un point de vue transport, gain de temps…et dans le cas d’opérations nécessitant<br />

un acheminement par route même sur de courts parcours envisager une « modularisation »<br />

de l’ensemble de 2000 tonnes en deux colis de 1000 tonnes chacun ; cette pratique ne<br />

générerait pas de surcoûts au niveau de la production car la conception de ces unités est<br />

modulaire dans son principe de base.<br />

Néanmoins, avec la configuration 500 tonnes, l’Aile Volante réaliserait également <strong>des</strong><br />

opérations de remplacement de pièces tels <strong>des</strong> mâts de 5 à 15 tonnes ou <strong>des</strong> équipements<br />

semi-lourds qui exigent actuellement l’emploi de grues flottantes à raison de 100000 voire<br />

150000 US$/jour. Ce marché de remplacement et/ou d’équipement supplémentaire en plateforme<br />

comprend une quinzaine de missions par an correspondant à la part de Bouygues<br />

Offshore et localisées essentiellement en Afrique.<br />

En outre, l’AVEA pourrait, sous réserve de compétitivité, intervenir sur le marché onshore.<br />

En effet, à titre d’exemple, on réalise actuellement une vingtaine d’unités terrestres de<br />

séparation de compression de gaz de 150 à 200 tonnes unitaires. Avec les moyens<br />

traditionnels, le coût de la partie principale maritime à <strong>des</strong>tination de la Russie s’élève à 1<br />

million de dollars pour les 20 colis dont le transport se fait par groupage générant <strong>des</strong><br />

économies d’échelle par effet de masse, ce que l’AVEA ne permettrait pas compte tenu de<br />

ses 500 tonnes de charge utile.<br />

Par contre, sur <strong>des</strong> opérations similaires et entièrement terrestres (<strong>transports</strong> routier et<br />

éventuellement fluvial) ne favorisant pas le groupage, l’AVEA serait rentable. On peut<br />

prendre comme exemple une opération d’une centaine de tonnes sur 700 km au départ de<br />

Pau et à <strong>des</strong>tination de l’Italie nécessitant un montant de 400000 FF ; l’AVEA pourrait<br />

s’avérer compétitif et même pratiquer du groupage (livraison par paire) dans ce genre<br />

d’opération lorsque le marché le permet et par suite s’emparer d’un tel créneau d’une<br />

trentaine de colis par an qui correspondent uniquement à la part de la société interviewé.<br />

Dans un tout autre ordre, les techniciens chargés du projet AVEA devrait étudier de concert<br />

avec ceux de l’établissement visité certains aspects techniques comme la tenue <strong>des</strong><br />

matériaux en vol, de la peinture qui, pour les activités para-pétrolières, est adaptée à un<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 40


milieu chaud et salé, tout à l’encontre d’un transport sous-élingue qui met en contact la<br />

charge avec un milieu froid en altitude. Ces points, dérisoires pour l’instant, méritent toutefois<br />

une réflexion dès à présent pour ne pas se heurter à <strong>des</strong> incompatibilités lors de la mise sur<br />

le marché de l’AVEA qui pourraient entraver son développement.<br />

On devrait également définir le type de contrat d’affrètement de l’AVEA qui pourrait soit<br />

rejoindre un modèle maritime avec ses 7 clauses parmi lesquelles celle stipulant les<br />

conditions en cas de situation cyclonique, soit un modèle type aérien ou éventuellement un<br />

contrat spécifique Aile Volante empruntant <strong>des</strong> clauses aux pratiques aériennes et maritimes<br />

à la fois.<br />

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Fiche 16 :<br />

27/01/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Transporteur et commissionnaire de transport<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

Il s’agit d’un groupe présent au niveau de toutes les étapes du transport et intervient :<br />

- dans les <strong>transports</strong> aérien et routier<br />

- dans le transport maritime<br />

- dans la manutention portuaire, le stockage, le courtage et la consignation <strong>des</strong> navires.<br />

Ainsi, le groupe maîtrise l’ensemble <strong>des</strong> métiers du transport :<br />

- organisation du transport international de bout en bout<br />

- agence maritime et logistique portuaire en Europe<br />

- transport maritime de marchandises par lignes régulières<br />

- logistique <strong>des</strong> pays en voie de développement.<br />

Enfin, le groupe a développé un pôle d’excellence dans le transport de colis lourds de<br />

grande taille et d’usines clés en main.<br />

II/ Le marché :<br />

Le marché de ce « consortium » se fait majoritairement à l’international (Afrique, Asie<br />

essentiellement) donc sur de gran<strong>des</strong> distances et reste lié à un transport maritime principal<br />

dont les coûts fluctuent considérablement en fonction <strong>des</strong> caractéristiques chargées, mais<br />

également, <strong>des</strong> configurations <strong>des</strong> pays <strong>des</strong>tinataires.<br />

Ainsi, un affrètement pour le Moyen-Orient et l’Asie coûterait 1,5 millions de francs français<br />

et permettrait de transporter sur un même vaisseau plusieurs colis (groupage). Cependant,<br />

en période de crise asiatique, un affrètement au départ de ces pays coûtait 0 FF car les<br />

armateurs avaient besoin de navire au départ de ce continent ; a fortiori, l’affrètement au<br />

départ d’Europe avait doublé.<br />

Par ailleurs, dans de nombreux ports africains, la location d’un navire reste très coûteuse<br />

(largement supérieure à 2 millions de FF) en raison d’une offre mo<strong>des</strong>te de bateaux à faible<br />

tirant d’eau capables d’y accéder.<br />

III/ L’AVEA :<br />

L’AVEA, sous réserve de compétitivité, pourrait largement être utilisé par le dit groupe pour<br />

le transport de bout en bout ou dans le cadre d’une approche intermodale qui s’avérerait<br />

peut-être plus rentable.<br />

En outre, l’AVEA pourrait également inciter à un redéploiement géographique <strong>des</strong> usines<br />

colis lourds qui se localiseraient dans <strong>des</strong> régions à main d’œuvre peu chère, ce qui<br />

contribuerait à augmenter la part de marché de l’Aile Volante.<br />

Concernant l’exploitation forestière qui est une <strong>des</strong> activités principales de cet « omnium »,<br />

l’usage de l’AVEA en Afrique, où ce groupe exploite le bois, est à bannir en raison de<br />

facteurs socio-politiques : l’AVEA contribuerait dans ce cas à l’appauvrissement <strong>des</strong><br />

populations indigènes qui verraient décroître leur activité de transport par route et de<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 42


manutention ainsi que l’exploitation du chemin de fer ; l’économie de ces pays serait<br />

déstabilisée.<br />

Dans un tout autre ordre, il serait demandé, en temps opportun, <strong>des</strong> précisions quant à la<br />

finesse du positionnement de l’AVEA, son système de treuillage qui déterminera les points<br />

de levage de la charge… et le type de contrat d’assurance prévu.<br />

Par ailleurs, le groupe n’exclut pas l’exploitation future de l’AVEA par l’intermédiaire de son<br />

entité de transport maritime et souhaite participer aux réunions du comité <strong>des</strong> usagers.<br />

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Fiche 17 :<br />

9/02/2000<br />

Implantation : Dunkerque<br />

Secteur d’activité retenue : Chaudronnerie<br />

I/ Présentation de l’entreprise :<br />

Il s’agit d’une entreprise opérant dans le secteur de la chaudronnerie, produisant <strong>des</strong><br />

équipements allant jusqu’à 1000 tonnes, de 6 à 7 m de diamètre et de 50 m de long.<br />

II/ Le marché :<br />

Tourné principalement vers l’international, le marché de ce chaudronnier susceptible d’être<br />

intéressé par l’AVEA se chiffre à un dizaine d’opérations par an.<br />

En effet, l’activité <strong>des</strong> réservoirs de stockage construits sur site ne peut rejoindre une<br />

production en usine et un transport éventuel en AVEA moyennant un acheminement<br />

modulaire en raison de la nature même de ces réservoirs à toit flottant sans structure<br />

résistante véritable. Il est toutefois possible, dans le cas de petits réservoirs de 20 à 25 m de<br />

diamètre, de réaliser un transport par AVEA, sous réserve de rentabilité, en raidissant leur<br />

base, leur coiffe et leur robe ; ce type de réservoirs n’est, par ailleurs, pas produits par<br />

l’établissement visité.<br />

Cependant, dans le cadre de cette activité, l’AVEA pourrait être utilisé pour l’acheminement,<br />

vers les sites d’exploitation (surtout dans les pays où les infrastructures manquent ou sont<br />

inadaptées obligeant actuellement à opérer par colis d’une vingtaine de tonnes), de tôles et<br />

d’éléments de charpentes d’une centaine de tonnes unitaires servant dans la construction de<br />

ces énormes réservoirs. Une telle opération d’acheminement <strong>des</strong> tôles…coûte actuellement<br />

de Dunkerque à Carthagène en Espagne, soit un parcours d’environ 2000 km, 1,4 millions<br />

de francs français.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 44


Dans le domaine de la chaudronnerie (marché actuellement en crise mais en voie de<br />

reprendre compte tenu du prix croissant du baril de pétrole), l’AVEA pourrait être utilisé pour<br />

l’acheminement vers <strong>des</strong> sites difficilement accessibles actuellement ou dans le cadre d’un<br />

transport intermodal AVEA/navire (a priori, l’Aile Volante ne pourra pas concurrencer le<br />

transport maritime et réaliser en conséquence une prestation complète de transport sur <strong>des</strong><br />

longues distances - 5000 km et plus -) où l’aérostat opérerait sur la dizaine de kilomètres<br />

séparant le lieu physique de l’établissement visité (l’AVEA enlèverait la charge, une fois<br />

sortie sur rail, de l’aire de stockage, on n’aura donc pas besoin de reconfigurer le site de<br />

l’unité industrielle en question) du port de Dunkerque. Ce transport d’approche serait<br />

compétitif par rapport à la route actuellement pour les gros tonnages qui demandent un<br />

aménagement spécial <strong>des</strong> parcours.<br />

En outre, selon l’organisation d’exploitation de l’AVEA, on l’utiliserait également en bout de<br />

chaîne au niveau <strong>des</strong> pays <strong>des</strong>tinataires (surtout si les infrastructures sont inadaptées ou<br />

inexistantes) où le dirigeable viendrait enlever la charge du navire pour la transporter<br />

directement et sans rupture sur le site final ; ces manœuvres nécessiteraient <strong>des</strong> contrats<br />

globaux avec <strong>des</strong> commissionnaires de transport, en plus de l’accord <strong>des</strong> autorités locales<br />

qui viennent souvent imposer un transitaire indigène - comme c’est le cas notamment dans<br />

certains pays africains - qui ne disposerait pas forcément <strong>des</strong> compétences en vue de<br />

l’usage de l’Aile Volante.<br />

D’autres opérations, minoritaires en nombre, consistant en <strong>des</strong> déplacements ponctuels<br />

intra-usine d’éléments de chaudronnerie ou éventuellement de sphères de stockage dans le<br />

cadre du remodelage <strong>des</strong> unités de production peuvent être réalisées par l’AVEA à un<br />

rythme d’une tous les 2 ans représentant la part dans ce créneau de l’entreprise en question.<br />

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Fiche 18 :<br />

Il s’agit là de la <strong>des</strong>cription d’une opération modèle faisant appel à l’industriel-chargeur, au<br />

commissionnaire de transport et au transporteur, selon la pratique actuelle.<br />

16/05/2000<br />

Implantation/origine de la « marchandise » : Meyrin (Genève/Suisse)<br />

Activités concernées : Production d’équipements énergétiques (transformateurs de 3 à 400<br />

t), commission de transport, transport exceptionnel<br />

Opération lourde : Production et livraison d’un transformateur de 346 tonnes pour les Etats-<br />

Unis en février 2000<br />

Trajet emprunté : Meyrin-port de Bâle puis acheminement fluvio-maritime vers les USA<br />

Durée : 15 jours sur le tronçon Meyrin-Bâle uniquement, en transport combiné fer-route en<br />

raison principalement de contraintes structurales au niveau du pont de Harberg qui a exigé<br />

l’usage de wagons ferroviaires spéciaux grevant fortement le coût de transport<br />

Coût estimé : 3 Mio CHF sur le tronçon Meyrin-Bâle<br />

Organisation actuelle :<br />

Les transformateurs sont produits, dans les ateliers d’un gros équipementier à Genève, sur<br />

coussins d’air à l’intérieur d’une halle fermée. Ils évoluent tout au long de celle-ci et sont pris<br />

en charge par un pont roulant qui manutentionne le transformateur et le positionne<br />

directement sur wagon spécial depuis l’intérieur de la halle.<br />

A priori, l’AVEA ne serait pas utilisable par l’industriel-chargeur en question au moins dans<br />

un premier temps en raison de réaménagements nécessaires (halle à toit ouvrant ou<br />

portique pour le prolongement du pont roulant qui ferait sortir le produit de l’atelier pour être<br />

levé et transporté par AVEA) non propices à négociation au moment de l’enquête.<br />

Hormis cet état de fait, il semblerait très intéressant de disposer de l’Aile Volante qui pourrait<br />

s’avérer hautement compétitif pour <strong>des</strong> transformateurs dès 50-60 tonnes de base. En effet,<br />

un transformateur complètement monté prêt à l’usage quadruple son poids initial. En effet,<br />

disposer d’un produit complètement assemblé en usine accroîtra la qualité, permettra une<br />

meilleure gestion <strong>des</strong> coûts (équipe réduite au niveau du site final de livraison…) et <strong>des</strong><br />

délais, ce qui mobilisera également moins les ressources financières engagées. Cependant,<br />

il faudra alors mieux coordonner les différentes équipes impliquées dans le produit final<br />

qu’est le transformateur prêt à l’emploi, c’est à dire que les différentes pièces venant<br />

compléter le module de base doivent être disponible juste à temps et selon l’ordre technique<br />

préétabli ; on ne pourra plus tolérer de décalage dans la production afin de réduire au strict<br />

nécessaire la présence du produit en usine et par suite limité les coûts mobilisés. En outre,<br />

d’un point de vue opérationnel, il faudra également revoir et ce, dès la conception, bon<br />

nombre de détails importants comme l’emplacement <strong>des</strong> points d’attache « AVEAtransformateur<br />

»…<br />

Concernant les attentes de l’industriel en question et de son commissionnaire :<br />

- Positionnement et manutention précis de la charge de l’ordre en vue d’un emplacement<br />

direct sur le site final de livraison et également dans la perspective d’un transport<br />

combiné (AVEA-voie d’eau par exemple)<br />

- Disponibilité en terme d’appareils lors de l’exploitation de l’AVEA<br />

- Délivrance aisée <strong>des</strong> autorisations de survol (il semblerait actuellement impossible<br />

d’obtenir une autorisation de survol de la zone de Meyrin, limitrophe de l’aéroport de<br />

Genève-Cointrin - on se heurterait aux autorités militaires et civiles suisses). Là encore,<br />

le problème de la réglementation intra et inter nations est soulevé et mérite d’être traité<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 46


parallèlement aux évaluations technico-économiques pour pouvoir esquisser au moins<br />

un élément de réponse qui mettrait en confiance les clients pressentis de l’AVEA<br />

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Fiche 19 :<br />

30/05/2000 :<br />

Implantation : Grenoble<br />

Activité : Chaudières industrielles<br />

L’établissement en question est un ensemblier dans la prestation chaudronnerie. Il s’agit<br />

d’une entreprise spécialisée dans la commercialisation de chaudières industrielles pesant<br />

jusqu’à 500 tonnes.<br />

Ce segment se subdivise grossièrement en deux catégories :<br />

- Chaudières mono-directionnelles verticales constituées de plusieurs blocs ; une<br />

chaudière de 500 t peut être composée de 7 compartiments<br />

- Chaudières bi-directionnelles comprenant une partie horizontale (300 t) et une autre<br />

verticale (200 t) ; les dimensions sont de l’ordre de :<br />

♣ Pour la partie verticale : hauteur : 26 m<br />

longueur : 11 m<br />

profondeur : 5 m<br />

♣ Pour la partie horizontale : hauteur : 7,5 m<br />

longueur : 16 m<br />

profondeur : 4 m<br />

Actuellement, les chaudières verticales sont transportées par bloc.<br />

La partie verticale <strong>des</strong> chaudières bi-directionnelles est acheminée par « tronçon de<br />

parcours » et la partie horizontale, en distinguant les vaporisateurs <strong>des</strong> économiseurs<br />

(faisceaux de convection).<br />

D’un point de vue pratique, une remorque prend les modules de chaudières posés sur <strong>des</strong><br />

plots et les achemine un à un jusqu’à l’aire de stockage du client. Là, une grue les prend en<br />

charge et les place aux endroits convenus. Il est à noter que, compte tenu du bras de levier<br />

limité <strong>des</strong> grues, l’entreprise en question est contrainte dans la majorité <strong>des</strong> cas (levage de<br />

30 à 50 m) de faire appel à <strong>des</strong> grues lour<strong>des</strong> de 500 voire 1000 tonnes de capacité pour<br />

<strong>des</strong> charges nominales d’une centaine de tonnes. On dénote ici un surcoût qui pourrait être<br />

occulté par un acheminement et un levage par AVEA.<br />

A ceci s’ajoute les opérations de soudage qui seront faites en atelier et non plus chez le<br />

client, ce qui permet d’écarter tous les coûts liés à l’échafaudage, au calage et à la<br />

délocalisation <strong>des</strong> équipes. En outre, la qualité ne peut être qu’améliorée quand ces<br />

opérations sont faites en usine.<br />

Concernant les coûts, illustrons-les par le transport d’une chaudière verticale de 500 tonnes,<br />

constituée de 7 blocs, sur une distance de l’ordre de 300 à 400 km.<br />

Prix du transport sans levage : 50 000 FF par bloc<br />

Levage :<br />

Prix de la mobilisation/démobilisation de la grue (1000 t) : 350 000 FF<br />

Prix à la journée : 35 000 FF<br />

Soit un total « Transport + Levage » de 875 000 FF.<br />

A ce ceci, on devra ajouter l’équivalent monétaire du temps nécessaire à l’assemblage de la<br />

chaudière chez le client, soit 750 FF/h, ce qui engendre un gain de temps monétarisé de<br />

l’ordre de 100 000 à 200 000 FF en faveur de l’AVEA (Temps épargné d’environ 15 jours).<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 48


D’un point de vue « process », l’AVEA n’induira directement ni la modification <strong>des</strong> processus<br />

de production en profondeur, ni l’émergence sur le marché de chaudières plus puissantes.<br />

Seul <strong>des</strong> soudures supplémentaires définitives seront effectuées en usine en vue d’un<br />

transport par dirigeable ; ces soudures étant pratiquées actuellement chez le client. Par<br />

ailleurs, la construction <strong>des</strong> chaudières se fait horizontalement (hauteur sous crochet faible<br />

au niveau de l’atelier de construction) ; l’AVEA sera donc appelé à prendre, dans un premier<br />

temps, la chaudière horizontalement et à la placer verticalement à une fin d’usage.<br />

Parallèlement à cet aspect, l’Aile Volante pourrait inciter à une modification <strong>des</strong> processus<br />

logistiques de l’établissement visité à deux égards :<br />

- L’entreprise en question est une firme commerciale qui sous-traite la production de ses<br />

chaudières à <strong>des</strong> firmes polonaises, italiennes…Avec l’avènement de l’AVEA combinée à<br />

sa flexibilité et à sa rapidité, elle pourrait traiter sa production avec <strong>des</strong> groupes<br />

asiatiques bénéficiant ainsi d’un gain à l’achat de ses chaudières ; la main d’œuvre<br />

orientale étant meilleur marché que l’européenne (à même niveau de performances et de<br />

qualité, les chaudières asiatiques sont 20 % moins chères)<br />

- Une logique de flux tendus serait appliquée dans ce domaine grâce aux performances du<br />

dirigeable. En effet, on ne fait appel actuellement à la grue pour le levage <strong>des</strong> éléments<br />

de chaudières qu’une fois tous disponibles sur l’aire de stockage du client. Ceci permet<br />

de minimiser le risque de mobilisation d’une grue face au danger latent d’un retard de<br />

livraison de la chaudière.<br />

Avec l’AVEA, sous réserve <strong>des</strong> aléas climatiques (comportement du dirigeable face aux<br />

conditions atmosphériques), on pourrait opérer en flux tendus et gagner 1 semaine au<br />

niveau de la phase transport ; semaine en plus pour la conception en usine ou en moins<br />

pour le client !<br />

A titre d’information, la pénalité de retard de livraison est de 700 000 FF pour une<br />

semaine.<br />

Il est à noter que la pratique du flux tendu ne pourrait être effectivement adoptée par les<br />

entreprises du « lourd » qu’une fois les performances du dirigeable (comportement au<br />

vent… ; soulignons que pour une grue, il est impossible de manœuvrer dès que le vent<br />

atteint les 30 km/h) précisément définies et que ce dernier ait fait preuve de sa fiabilité.<br />

Concernant le marché, il est actuellement de 2 chaudières de 300 à 500 t par an. L’évolution<br />

restera quasi-stable ces prochaines années.<br />

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Fiche 20 :<br />

05/06/2000<br />

Implantation : Vernier (Genève)<br />

Activité : Eléments de construction préfabriqués<br />

Il s’agit d’un établissement qui réalise <strong>des</strong> panneaux de construction préfabriqués bidimensionnels<br />

et <strong>des</strong> modules 3D. Son aire géographique commerciale s’étend actuellement<br />

à la Suisse romande.<br />

Parmi ses réalisations, l’entreprise en question a « construit » en 1985 le motel de Fournex<br />

(région Genève-Lausanne) entièrement à l’aide de modules tri-dimensionnels fabriqués en<br />

usine. Cette expérience est restée unique et n’a pas eu d’impact en Suisse romande. Ceci<br />

est à déplorer car la préfabrication offre une qualité de logement meilleure (système optimal<br />

d’isolation phonique, meilleure finition en usine). L’entreprise visitée en a fait l’expérience en<br />

recourant au système NEOPREN permettant de s’affranchir de la chape. Ce système reste,<br />

de surcroît, facile, rapide à mettre en œuvre et moins cher que la construction ordinaire avec<br />

chape et matériaux d’isolation phonique.<br />

De plus, le coût de la préfabrication est moins cher que dans le cas d’une construction<br />

traditionnelle. Notons une réduction probable du coût de la main d’œuvre de 20 à 30%.<br />

Dans cette optique, un système de transport de charges lour<strong>des</strong> tel que l’AVEA constitue<br />

une opportunité certaine pour le développement de la préfabrication.<br />

D’un point de vue exploitation, l’AVEA devra répondre à certaines contraintes :<br />

- précision du positionnement notamment pour l’aboutage de modules : précision du<br />

système « AVEA + cannelures de guidage » de l’ordre du cm<br />

- comportement vis à vis <strong>des</strong> aléas climatiques<br />

- survol <strong>des</strong> zones urbaines et éventuellement pro-aéroportuaires<br />

Marché :<br />

En suisse, le marché de la maison individuelle transportable ne semble pas porteur en raison<br />

d’une volonté aiguë de personnalisation de sa maison. La preuve a été apportée par cette<br />

entreprise et d’autres du même segment qui n’ont pas réussi à pénétrer ce marché. En effet,<br />

la préfabrication, pour être rentable, doit standardiser ses modèles selon <strong>des</strong> formes<br />

géométriques régulières.<br />

En outre, le développement de l’habitat groupé moyenne gamme, <strong>des</strong> chaînes hôtelières et<br />

<strong>des</strong> résidences universitaires (selon la volonté politique) pourraient constituer un élan à la<br />

préfabrication qui serait renforcé par un système de transport comme le dirigeable de<br />

charges lour<strong>des</strong> et/ou encombrantes.<br />

Ainsi, si ce marché se développe et l’AVEA prouve sa fiabilité, <strong>des</strong> entreprises de<br />

préfabrication verraient le jour et d’autres se développeraient davantage. Des « usines »<br />

intégrales de construction apparaîtraient avec <strong>des</strong> chaînes de moulage, de jointure <strong>des</strong><br />

modules, <strong>des</strong> ateliers de peinture, <strong>des</strong> cellules d’équipements d’intérieur…<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 50


Fiche 21 :<br />

05/06/2000<br />

Implantation : Renens (Lausanne/Suisse)<br />

Activité : Bureau d’étu<strong>des</strong> dans les domaines de l’électromécanique et de la construction<br />

hydraulique<br />

Le transport par AVEA serait rentable pour <strong>des</strong> masses indivisibles de plus de 100 t. Un<br />

marché de moins de 100 tonnes existerait au niveau de zones difficiles d’accès. Ainsi, en<br />

Suisse, le Jura serait un pôle pour l’AVEA, principalement pour le transport d’éoliennes (> 50<br />

t).<br />

Concernant la modification <strong>des</strong> processus de production, l’AVEA pourrait avoir un impact<br />

positif sur la conception <strong>des</strong> transformateurs ; on pourrait disposer les bobines de manière<br />

différente offrant plus de facilité et de souplesse dans la fabrication.<br />

Quant aux générateurs, on pourrait fabriquer <strong>des</strong> unités plus performantes donc plus<br />

massives et volumineuses.<br />

D’un point de vue exploitation, outre les contraintes de fiabilité, de disponibilité et de<br />

précision de positionnement, le dirigeable doit être facilement manœuvrable compte tenu<br />

<strong>des</strong> installations électriques (ligne HT) qui peuvent être aux abords <strong>des</strong> zones de<br />

chargement/déchargement.<br />

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Fiche 22 :<br />

07/06/2000<br />

Implantation : Orsay (Région parisienne)<br />

Activité : Entreprise de construction / Génie Civil<br />

Le dirigeable interviendrait essentiellement au niveau de la mise en œuvre <strong>des</strong> ouvrages de<br />

franchissement et <strong>des</strong> grands ouvrages d’art en béton, acier et en construction mixte.<br />

Il aura donc un impact direct sur les procédés de construction (méthode par encorbellement<br />

multi-points, par poussage) et indirect sur le dimensionnement <strong>des</strong> structures.<br />

Concrètement, un dirigeable d’une capacité de 1000 t de charge utile transportera une<br />

travée en béton armée, double voie, de L50 m * l13m * E0,6m, soit 400 m 3 de béton.<br />

Ouvrages d’art :<br />

L’AVEA permettrait l’emplacement de voussoirs sur pile (VSP), voussoirs ou tout au moins<br />

leur amorçage (phase la plus délicate) fabriqués en usine.<br />

Pour un AVEA de 500 tonnes, il faut prévoir un voussoir de 400 tonnes de poids propre et<br />

réserver les 100 tonnes restantes aux équipages qui sont une sorte de coffrage métallique<br />

servant à l’assemblage <strong>des</strong> travées ou morceaux de travées venant se fixer au voussoir.<br />

Dans le cas où le voussoir est encastré à la pile, on peut modifier le processus de<br />

dimensionnement et de construction en réalisant l’encastrement du VSP à la pile par <strong>des</strong><br />

barres de précontraintes. A ce niveau, une optimisation <strong>des</strong> coûts « encastrement par<br />

précontrainte + transport et levage par AVEA versus voussoir solidaire à la pile + transport et<br />

manutention conventionnels » doit être considérée.<br />

Il est à noter qu’une réflexion concernant la modification du processus de construction par<br />

AVEA doit être menée. En l’occurrence, l’assemblage progressif <strong>des</strong> travées ou partie de<br />

travées à partir du voussoir engendre un problème de dissymétrie créant à la fois <strong>des</strong> efforts<br />

flexionnel (moment négatif ) et torsionnel (effet du vent sur la structure) qu’il va falloir corriger<br />

au fur et à mesure de l’avancement de la construction (ex : mise en place d’un contrepoids<br />

mobile). Une fois encore, une confrontation <strong>des</strong> techniques disponibles en Génie Civil avec<br />

l’usage du dirigeable lourd doit être menée.<br />

L’aérostat peut également contribuer à la construction <strong>des</strong> piles et pylônes de ponts par<br />

l’empilement <strong>des</strong> différentes sections dont la continuité sera assurée par la précontrainte.<br />

Dès lors, l’AVEA peut, sur le principe, intervenir dans la construction. Toutefois, <strong>des</strong><br />

questions restent poser :<br />

- coût d’exploitation du dirigeable<br />

- aspects techniques : vitesse ascensionnelle, temps de ballastage, précision systémique<br />

du positionnement.<br />

Ouvrages de franchissement :<br />

L’AVEA pourrait assurer le transport et la mise en place de passages supérieurs<br />

d’autoroutes en acheminant l’ouvrage entier ou la moitié de celui-ci entièrement construit en<br />

usine. Au-delà <strong>des</strong> avantages directs « rapidité d’exécution et qualité », la construction via<br />

AVEA permettra de réduire les nuisances du chantier en question en plus d’accélérer<br />

l’ouverture <strong>des</strong> infrastructures routières voire ferroviaires d’où un gain financier intéressant.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 52


Pratiquement, un AVEA de 500 de tonnes de charge utile peut transporter un passage<br />

supérieur de double-voies de dimensions : L20 m, l12 m, E0.8 m.<br />

Tout comme les ouvrages d’art, il faudra, dans le cas <strong>des</strong> ouvrages de franchissement,<br />

prévoir, dès leur dimensionnement, une structure capable de reprendre les efforts engendrés<br />

par l’interface de levage de l’AVEA (taux d’acier nécessaire, …).<br />

Il est à noter que, par rapport aux métho<strong>des</strong> de construction traditionnelles, une importante<br />

économie sera faite au niveau du poste « étaiement » et par suite main-d’œuvre.<br />

- Economie d’étaiement : (20*12) * 6 = 1440 * 100 = 144 000 FF<br />

- Economie sur le temps de transfert <strong>des</strong> étaiements : gain de délai sur les frais fixes de<br />

chantier ⇒ difficile à estimer ; il faut prendre un exemple de cas concret<br />

- Economie d’encadrement du chantier auquel on peut ajouter les frais indirects de<br />

déplacement <strong>des</strong> grues.<br />

Macroscopiquement, un passage supérieur d’autoroute nécessite 4 mois de réalisation. En<br />

utilisant l’AVEA et d’après les premières estimations, on peut gagner 1 mois de travail, soit<br />

25% sur les frais de chantier qui représentent une économie globale de 10% sur le prix de<br />

l’ouvrage.<br />

Ainsi, l’AVEA pourrait être, sous contrainte de coûts, favorablement utilisé dans la<br />

construction, notamment au niveau de sites fluviaux et en altitude, généralement difficiles<br />

d’accès. On préconise un dirigeable de charge utile 1000 tonnes pour la construction en<br />

béton et de 500 tonnes pour la construction métallique (370 kg/m 2 ou 8.5 t/ml). On pourrait<br />

alors transporter <strong>des</strong> parties importantes de ponts, limiter le volume de travail sur site (moins<br />

d’opérations de soudage) et par conséquent améliorer la qualité et réduire les nuisances de<br />

chantier tout en générant <strong>des</strong> économies notables d’un point de vue coûts et délais.<br />

Se plaçant dans une logique d’optimisation réseau, le dirigeable pourrait être rentable sur<br />

<strong>des</strong> chantiers multi-opérations de grande envergure (30-40 km de long). L’AVEA, secondé<br />

ou non par la grue aérostatique, gérera l’ensemble <strong>des</strong> opérations du chantier avec plus de<br />

flexibilité qu’une construction grutée (modification de la logistique <strong>des</strong> chantiers). En outre,<br />

dans de semblables cas, l’indexation tarifaire du dirigeable pourrait être vue à la baisse car<br />

on se trouverait, dès lors, dans une situation de rendements croissants. Pour pouvoir<br />

appréhender correctement ce type d’opérations, il est nécessaire d’effectuer une étude de<br />

cas concrètes. Cependant, il semblerait que de tels cas seraient de plus en plus rares en<br />

Europe occidentale compte tenu de son réseau de communication déjà amplement<br />

développé.<br />

D’un point de vue coûts, il est à retenir qu’un transport par semi-remorque de 20 tonnes préassemblées<br />

sur 500 km revient à 250 FF/t.<br />

En projetant un coût de 35 000 FF par heure de vol effectif pour un AVEA 500t, le transport<br />

sur une distance de 500 km reviendrait à 560 FF/t soit 2 plus cher que la semi-remorque. Par<br />

contre, ce coût de l’AVEA comprend un certain nombre d’avantages que l’on a listé plus<br />

haut. Compte tenu de ces éléments, l’entreprise en question estime acceptable un prix<br />

de l’AVEA de l’ordre de 25 000 FF/h pour le 200 tonnes et de 35 000 FF/h pour le 500<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 53<br />

6 m


tonnes avec une marge d’incertitude de ±30%. Au-delà, l’AVEA ne serait guère<br />

compétitif, même dans une vision systémique.<br />

D’un point de vue « marché », l’établissement en question estime, pour sa part, pouvoir<br />

utiliser l’AVEA 5 à 6 fois par an sur <strong>des</strong> ouvrages d’art et une quinzaine de fois annuellement<br />

dans le cadre de la construction d’ouvrages de franchissement.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 54


Fiche 23 :<br />

08/06/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Activité : Entreprise de construction /Génie Civil<br />

Il est à noter que cette entreprise participe au programme REX (Réalisations<br />

expérimentales) qu’elle a mis au point en partenariat avec le Plan Construction Architecture<br />

du ministère du Logement afin de réfléchir à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et <strong>des</strong> procédures plus<br />

performantes pour le secteur du bâtiment. Là, l’AVEA pourrait bénéficier de ce programme<br />

afin de mettre sur pied une simulation de la construction d’un bâtiment ou d’un ensemble<br />

immobilier par la technique du dirigeable lourd.<br />

Génie civil :<br />

Tout d’abord, l’entreprise en question estime que la construction par AVEA, plus<br />

particulièrement celle de ponts, ne peut être rentable que dans deux cas de figure :<br />

- l’ouvrage est complexe et d’une grande envergure (ex : viaduc de Millau, TGV Est)<br />

- l’ouvrage est standard et fait appel à une haute répétitivité <strong>des</strong> tâches et du matériels<br />

(fabrication standardisée, au niveau d’usines de préfabrication, de voussoirs sur pile, de<br />

pylônes …permettant de bénéficier d’économies d’échelles).<br />

En outre, le marché de la construction par AVEA se situerait en majorité dans les pays<br />

développés et à économie de transition. En effet, dans les pays accusant un retard de<br />

développement, les ouvrages sont généralement simples et la main d’œuvre bon marché ;<br />

l’usage de l’AVEA ne serait probablement pas rentable. Par ailleurs, il semblerait que l’AVEA<br />

puisse trouver de nombreuses applications en matière de construction d’ouvrages d’art aux<br />

Antilles où un grand nombre d’opérations est fait par hélicoptère.<br />

Bâtiment – maison individuelle :<br />

Sous réserve <strong>des</strong> coûts d’exploitation de l’AVEA et de contraintes techniques (sensibilité<br />

systémique de pose de l’ordre du mm pour éviter tout choc et fissuration possible), le marché<br />

du bâtiment et de la maison individuelle pré-fabriquée et éventuellement complètement<br />

équipée en usine est à recréer voire à développer. Il est à noter, cependant, que l’usage de<br />

l’AVEA ne serait bénéfique que dans la mesure où le site à construire révèle une forte<br />

répétitivité <strong>des</strong> tâches et un volume d’activité par site au-delà d’un seuil critique de rentabilité<br />

à fixer. Ce serait le cas de la construction de grands ensembles immobiliers où, pour <strong>des</strong><br />

raisons de délais, de prix de revient éventuellement, la structure « poteau-dalle » avec postaménagement<br />

de l’espace intérieur serait délaissée en faveur d’une préfabrication en usine.<br />

Les bâtiments uniques à étages multiples type HLM <strong>des</strong> années 50-60 ne sont plus de mises<br />

et connaissent actuellement un démantèlement à cause de problèmes sociaux qu’ils ont pu<br />

engendrés. On évolue vers <strong>des</strong> constructions Rez +4, Rez +5 avec une moyenne de 23<br />

logements par bâtiment.<br />

Aussi, pour être compétitif avec l’AVEA, il faudrait un ensemble de bâtiments R +4, R+5 pour<br />

disposer d’une haute répétitivité ; standardisation de la construction et <strong>des</strong> éléments à mettre<br />

en place.<br />

De même, on ne dispose actuellement pas d’unités importantes de production de modules<br />

pour bâtiments compte tenu <strong>des</strong> problèmes de transport (acheminement <strong>des</strong> modules) qui<br />

se posent et surtout du caractère particulier et diffus <strong>des</strong> constructions. Il est à constater que<br />

le désir <strong>des</strong> clients du BTP est à la différenciation par rapport au voisin, ce qui n’est pas le<br />

propre <strong>des</strong> usines de préfabrication. A cet effet, et sous réserve d’une réelle rentabilité de la<br />

construction par AVEA, il faudra élargir le choix proposé au « consommateur » afin de ne<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 55


pas aboutir à une homogénéisation de l’espace, largement refusée par la société. La<br />

localisation <strong>des</strong> unités BTP de production et leur spécialisation éventuellement régionale<br />

doivent être soigneusement pensées et faire l’objet d’une évaluation coûts-avantages qui ne<br />

peut être correctement menée qu’à travers un cas concret représentatif du futur habitat préfabriqué.<br />

Aussi, la typologie du marché, le plan de charge du BTP en France, l’analyse <strong>des</strong><br />

besoins et la nature <strong>des</strong> spécificités régionales permettront de choisir l’emplacement <strong>des</strong><br />

unités de production/construction et leur nombre à l’échelle nationale.<br />

Il faut toutefois remarquer que l’AVEA peut favoriser le développement du marché moyenne<br />

gamme de la maison individuelle tel qu’il a été initié par les maisons Phoenix (Groupe Misa).<br />

Notons au passage, pour la construction d’ensembles résidentiels, le problème de<br />

l’intervention de l’AVEA en site péri-urbain voire urbain. La réglementation doit se pencher<br />

dès à présent sur ce problème.<br />

Par ailleurs, dans le cadre <strong>des</strong> programmes de lutte contre l’habitat insalubre développés par<br />

certaines régions en voie de développement, l’AVEA peut contribuer à une urbanisation<br />

rapide sous réserve de l’acceptation de ces pays et de la facilitation <strong>des</strong> procédures<br />

administratives (taxes <strong>des</strong> produits finis importés). A noter que l’AVEA peut être, le cas<br />

échéant, exploité par les dites zones.<br />

En conclusion, la firme interviewée n’a pas vocation de faire actuellement de la maison<br />

individuelle. Son champ d’activités est national et international, principalement en Afrique où<br />

elle intervient via la garantie FMI. Si l’opportunité se présente, elle étudierait soigneusement<br />

la solution AVEA en analysant ses caractéristiques (techniques et comportementales –<br />

sensibilité aux conditions climatiques ?) et livrant ainsi les conditions d’utilisation<br />

(comportement, conditionnement nécessaire <strong>des</strong> matériaux).<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 56


Fiche 24 :<br />

13/06/2000<br />

Implantation : Winthertur (Suisse)<br />

Activité : Construction de moteurs marins<br />

Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans le commerce de moteurs marins produits sous<br />

licence en Asie et dans certains pays européens où existe encore une certaine dynamique<br />

<strong>des</strong> chantiers navals.<br />

Les moteurs marins pèsent de 100 à 2000 tonnes pièce. Les plus gros producteurs sont la<br />

Corée, la Chine, l’Italie et la Pologne.<br />

Concernant la Corée et la Chine, tout est prévu de manière à ce que le moteur soit<br />

facilement intégré au bateau. L’AVEA pourrait éventuellement être utilisé de manière<br />

ponctuelle pour faire face à un retard dans les plannings de production. Il faudrait toutefois<br />

connaître avec précision le processus de fabrication et la structure <strong>des</strong> coûts pour délimiter<br />

adéquatement le marché de l’AVEA. A noter, par exemple, que Hyundaï produit en moyenne<br />

deux bateaux par semaine.<br />

En effet, en Corée du Sud, la production de moteurs marins se fait à Ulsan. La majorité <strong>des</strong><br />

<strong>transports</strong> se font par voie fluvio-maritime. Un transport Ulsan-Rostock, soit 10 000 km (4 à 5<br />

semaines de bateau), coûte 500 000 $ US pour 1900 tonnes réparties en 75 colis dont les 3<br />

plus important font 550 t, 490 t et 330 tonnes.<br />

En Pologne, la production de moteurs marins se fait à Poznan et sont acheminés par voie<br />

terrestre jusqu’à Gdansk ou Gdynia sur la mer Baltique, soit sur un parcours de près de 300<br />

km, en ligne droite, où l’AVEA pourrait opérer.<br />

De manière générale, l’AVEA n’induira pas de modification au niveau <strong>des</strong> processus de<br />

production (moteur à 2 temps) mais immanquablement au niveau de la chaîne logistique.<br />

Pour pouvoir caractériser ce changement au niveau logistique, une convention d’étude<br />

devrait être adoptée avec les principaux commissionnaires de transport (Danzas, TNT,<br />

KuehneNagl, Panalpina) représentant l’établissement visité et ses fournisseurs (Hyundaï<br />

Heavy Industries Corporation LTD*, Hanjin Heavy Industries ; ces entreprises pourraient<br />

fournir une vision plus juste de l’importance du marché <strong>des</strong> moteurs marins à l’égard de<br />

l’AVEA).<br />

Par ailleurs, la société en question dispose d’un marché de 5 moteurs marins lourds<br />

(moyenne 500 tonnes ; 15 moteurs de plus de 100 tonnes) en moyenne par an, réalisant la<br />

plupart <strong>des</strong> transactions commerciales « marines » au départ d’Asie.<br />

Concernant l’AVEA et hormis <strong>des</strong> opérations ponctuelles (retard dans les plannings de<br />

production induisant un retard de livraison et <strong>des</strong> pénalités conséquentes, opérations<br />

urgentes), le marché en question n’est de loin pas conséquent. Il s’agit d’un marché de faible<br />

activité. Dans le cas d’un transport par AVEA de moteurs marins, il faudra assurer un<br />

conditionnement adéquat du moteur et un calage de ce dernier par soudage au berceau de<br />

transport afin d’éviter toute vibration néfaste.<br />

* Hyundaï Heavy Industries Corporation LTD<br />

Engine and machinery division<br />

M. K.H KIM<br />

General Manager<br />

1, Cheonka-Dong, Dong-Ku / Ulsan – République de Corée<br />

Tel : 0082 52 230 7281 / 7287 à 7290<br />

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Fax : 0082 52 250 9811 / 230 7427<br />

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Fiche 25 :<br />

15/06/2000<br />

Implantation : Lyon<br />

Activité : Equipements industriels<br />

Il s’agit d’une entreprise qui conçoit, fabrique et met en place <strong>des</strong> équipements mécaniques<br />

lourds, ou complexes, de très haute technicité. Elle intervient ainsi dans les domaines<br />

pétroliers (gaziers), énergétiques, de l’industrie lourde (manutention, levage), du Génie Civil<br />

(tunneliers) et dans le cadre d’applications spécifiques (systèmes automatisés - télescopes,<br />

enceintes, centrifugeuses …-, réalisations industrielles - pales, moules, bâtis de moteurs,<br />

corps de turbines …-).<br />

Parmi les applications spécifiques traitées par cette firme, on trouve le transport d’un<br />

télescope de 580 t (280 t pour la partie pivotante et 300 t pour le reste) depuis le Creusot<br />

jusqu’à Hawaï et son implantation à 4500 m d’altitude ou encore le transport et la mise en<br />

place de la rotule de la future digue de Monaco (partie mécano-structurée assurant la liaison<br />

entre la digue et la culée) d’un poids unitaire de 280 t.<br />

Schéma industriel :<br />

L’entreprise en question sous-traite en général les composants entrant dans la fabrication de<br />

ses machines. Lors de la sous-traitance de parties lour<strong>des</strong> et/ou encombrantes, <strong>des</strong><br />

problèmes de transport vers le lieu d’assemblage final du Creusot se posent, en plus d’une<br />

perte de productivité liée aux opérations de montage à blanc chez le fournisseur, de<br />

démontage pour les besoins du transport et enfin de remontage au niveau de l’usine de<br />

production de l’établissement visité.<br />

A cette phase, succède celle du morcellement du produit fini pour <strong>des</strong> raisons de livraison au<br />

client final. La chaîne de transport utilisée comprend la route, le fluvial et le maritime avec<br />

une contrainte majeure au niveau de la disponibilité <strong>des</strong> moyens de transport, notamment le<br />

mode maritime où, pour <strong>des</strong> raisons de délais, l’entreprise décrite ici est contraint d’affréter<br />

<strong>des</strong> navires spéciaux pour ses <strong>transports</strong> d’où un surenchérissement <strong>des</strong> coûts avec,<br />

cependant, un risque notable de dépassement <strong>des</strong> délais (pénalités de retard d’où<br />

contraction d’assurances complémentaires). Le transport maritime reste très aléatoire.<br />

Aussi, l’AVEA devrait être disponible et offrir <strong>des</strong> garanties sérieuses concernant le respect<br />

<strong>des</strong> délais ⇒ définition du nombre d’AVEA en exploitation à différents horizons compte tenu<br />

du volume global prévisible du marché en faveur du dirigeable lourd et simulation d’une<br />

exploitation en réseau de l’AVEA en fonction <strong>des</strong> principales liaisons O-D pressenties,<br />

simulation du comportement de l’AVEA vis à vis <strong>des</strong> aléas climatiques/courbe analytique<br />

d’exploitabilité.<br />

Tunneliers :<br />

Une <strong>des</strong> applications les plus prometteuses pour l’AVEA est le transport de tunneliers (tête<br />

de tunnelier puis remorques).<br />

Un tunnelier est une machine d’excavation composée <strong>des</strong> parties suivantes :<br />

- Une tête de coupe<br />

- Un bouclier<br />

- Un train suiveur constitué de remorques et d’une table de convoyage de voussoirs<br />

On trouve <strong>des</strong> petits tunneliers de quelques centaines de tonnes et <strong>des</strong> plus gros pouvant<br />

atteindre plusieurs milliers de tonnes équipés.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 59


L’apport de l’AVEA se situerait essentiellement au niveau de la modification et de la<br />

simplification de la chaîne de transport et <strong>des</strong> intermédiaires qui y interviennent. Au niveau<br />

de la production, il n’y aura pour ainsi dire pas d’évolutions notables en raison de contraintes<br />

déterminantes non liées au transport : transport amont <strong>des</strong> composants sous-traités,<br />

construction multi-blocs pour <strong>des</strong> besoins de maintenance et de sécurité (redondance <strong>des</strong><br />

systèmes électriques le plus souvent), de manutention en usine de production, utilisation du<br />

tunnelier à partir de puits de <strong>des</strong>cente où une certaine maniabilité est requise …L’AVEA<br />

pourrait seulement limiter les opérations de désassemblage en usine, ainsi que le nombre de<br />

modules constituant le tunnelier. En effet, moins on a de « morceaux », plus les opérations<br />

de montage/démontage sont économiques et les essais réalisés en amont faciles à<br />

exécuter.<br />

Par ailleurs, l’AVEA permettrait également le transport en masse indivisible <strong>des</strong> remorques<br />

du tunnelier équipées ou non, une à une ou groupées si le poids le permet. Notons que<br />

certaines remorques équipées pèsent jusqu’à 900 t l’unité.<br />

Marché :<br />

D’un point de vue marché et compte tenu de l’activité générale de la firme enquêtée, sur les<br />

300 10 6 FF de chiffre d’affaires, la moitié pourrait être concernée par un transport par AVEA<br />

dont le 1/3 serait constitué d’opérations sur territoire français, les 2/3 restant <strong>des</strong>tinés à<br />

l’international (Europe + Chine essentiellement).<br />

Contraintes :<br />

Parmi les contraintes assignées à l’AVEA, on retrouve par ordre d’importance :<br />

1/ Fiabilité de l’AVEA ⇒ intégrité de l’équipement (impact sur le taux <strong>des</strong> primes<br />

d’assurance)<br />

2/ Précision du positionnement à l’empotage et au dépotage dur l’AVEA<br />

3/ Respect <strong>des</strong> délais, ce qui implique disponibilité <strong>des</strong> moyens de transport<br />

Etude de cas :<br />

A la suite de cette présentation générale, il a été convenu le 18 janvier 2001 de procéder à<br />

une étude d’un cas concret visant le transport de deux tunneliers équipés de 650 tonnes<br />

chacun (5.71 m de diamètre) <strong>des</strong>tinés à l’excavation <strong>des</strong> tunnels (sur 14 km) du mini-métro<br />

automatique de la ville de Copenhague.<br />

Cette étude de cas est en cours de réalisation. On présentera ci-après une <strong>des</strong>cription du<br />

scénario de transport conventionnel avec <strong>des</strong> premières remarques quant à l’apport de<br />

l’AVEA.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 60


Un <strong>des</strong> deux tunneliers du métro<br />

automatique de Copenhague<br />

Système électrique (moteurs et câblage) :<br />

L’AVEA permettrait la suppression de<br />

quelques liaisons électriques suite au<br />

« packaging » qu’il pourrait opérer<br />

Tête et boucliers du tunnelier<br />

Manutention <strong>des</strong> composants du tunnelier<br />

(ici un bouclier) : <strong>des</strong>cente dans le puits<br />

d’excavation. L’AVEA devrait également<br />

opérer avec précision sur <strong>des</strong> éléments<br />

manifestement plus lourds et plus<br />

volumineux<br />

Plusieurs solutions de transport se présentaient pour le transport <strong>des</strong> deux tunneliers de<br />

Copenhague de l’usine de l’établissement en question (Le Creusot) au site de Copenhague.<br />

Cinq solutions ont été étudiées :<br />

1- Le Creusot-Châlon et Le Creusot-Arles (pour trois colis hors-gabarit ne pouvant pas<br />

emprunter le trajet Le Creusot-Châlon) : Route<br />

Châlon-Fos : Barge<br />

Fos-port Copenhague : Navire<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 61


Port-site Copenhague : Route<br />

Montant ex ante : 1421 KFF pour un tunnelier<br />

2- Le Creusot-Châlon et Le Creusot-Arles (pour trois colis hors-gabarit ne pouvant pas<br />

emprunter le trajet Le Creusot-Châlon) : Route<br />

Châlon-Copenhague : Fluvio-maritime<br />

Copenhague-site : Route<br />

Montant ex ante : 1183 kFF pour un tunnelier<br />

3- Le Creusot-Strasbourg : Route<br />

Strasbourg-Anvers : Barge<br />

Anvers-Copenhague : Navire<br />

Copenhague-site : Route<br />

Montant ex ante : 1366 kFF pour un tunnelier<br />

4- Le Creusot-Strasbourg : Route<br />

Strasbourg-Copenhague : Fluvio-maritime<br />

Copenhague-site final : route<br />

Montant ex ante : 1213 kFF pour un tunnelier<br />

5- Le Creusot-Le Havre : Route<br />

Le Havre-Copenhague : Navire<br />

Copenhague-site : Route<br />

Montant ex ante : 1628 kFF pour un tunnelier<br />

Le comparatif ci-<strong>des</strong>sus a permis de ne retenir que les deux solutions les plus économiques<br />

pour poursuivre la négociation. On voit ici que le coût reste le paramètre prépondérant.<br />

D’après le questionnement opéré auprès de l’entreprise ici décrite, les paramètres<br />

déterminants pour le choix de l’AVEA seraient, en premier lieu, le coût puis la fiabilité et la<br />

disponibilité du système. Viendront ensuite d’autres paramètres tels que la facilitation du<br />

processus et <strong>des</strong> opérations logistiques, la diminution du nombre d’intermédiaires …<br />

Il est à noter que le changement <strong>des</strong> colisages de remorques (largeur passant de 4.1 et 4.3<br />

m à 4.5 et 4.7 m) a conduit à changer le type de bateau d’où un surcoût par rapport aux<br />

estimations financières ci-<strong>des</strong>sus. La location du bateau est passé de 540 kFF à 770 kFF.<br />

On retrouve ici une notion d’encombrement, pratiquement inexistante dans le cas de l’AVEA<br />

qui est plus flexible à cet égard.<br />

Par ailleurs, l’entreprise en question a négocié et passé les comman<strong>des</strong> séparément pour :<br />

- le transport routier d’approche (France)<br />

- le chargement <strong>des</strong> bateaux (port lourd et aproport)<br />

Le reste de la prestation ne peut pas être séparée car il faut mieux faire assurer la gestion<br />

<strong>des</strong> interfaces et ruptures de charge par un seul interlocuteur.<br />

- chargement de colis à Arles<br />

- déchargement <strong>des</strong> colis au port de Copenhague<br />

- transfert sur site<br />

- déchargement <strong>des</strong> camions sur site<br />

En outre, la solution Châlon a été retenue car :<br />

- l’acheminement via Strasbourg est impossible en cas de « basses eaux » sur le Rhin<br />

- la solution fluvio-maritime est éprouvée<br />

- les prestataires intervenant dans l’acheminement sont connus<br />

- il s’agit de la solution meilleur marché<br />

Encore une fois, on remarque le poids à donner aux paramètres fiabilité de la solution<br />

(disponibilité de l’AVEA, sensibilité connue et maîtrisée aux aléas climatiques …afin de<br />

forger une image de confiance chez le client-industriel). En outre, un transport intégral par<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 62


AVEA permet une visibilité plus claire car le nombre d’intervenants dans la chaîne de<br />

transport se trouve notablement réduit.<br />

En résumé, le transport intégral par AVEA permettra de :<br />

- diminuer les coûts liés à l’assemblage et au désassemblage en usine<br />

- réduire le nombre de lots de transport et les coûts de conditionnement s’y référant<br />

- simplifier la chaîne logistique de transport en limitant le nombre d’intervenants, en<br />

éliminant les multiples interfaces et ruptures de charge se trouvant pour la plupart sur un<br />

chemin critique en matière d’ordonnancement, en évitant les stockages intermédiaires<br />

nécessaires pour optimiser le plan de charge <strong>des</strong> navires<br />

- gagner du temps qui sera utilisé pour fabriquer le tunnelier ; il s’agira ici plutôt d’une<br />

satisfaction orientée client qu’un gain pouvant être monétarisé.<br />

Une remarque primordiale s’impose et devient critique quant à la résolution du cas présent :<br />

il s’agit d’un effet réglementaire concernant l’autorisation d’opérer en site urbain, en<br />

l’occurrence Copenhague. A défaut de réponse précise, les personnes chargées de la<br />

réglementation et de la certification de l’AVEA devront fournir une grille d’évaluation se<br />

basant sur <strong>des</strong> éléments techniques propres à l’aérostat permettant d’appréhender une<br />

probabilité quant à l’octroi de l’autorisation ; démarche empruntée aux autorisations<br />

d’opérations en site urbain dans le cas <strong>des</strong> hélicoptères.<br />

La suite de cette étude de cas sera consacrée à définir plusieurs scénarii probables qui<br />

seront décrit qualitativement et quantitativement.<br />

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Fiche 26 :<br />

16/06/2000<br />

Airbus Industrie : Transport du fuselage et de la voilure de l’A 380<br />

Implantation : Toulouse<br />

Activité : Constructeur d’avion<br />

- A ne pas diffuser -<br />

Airbus est en phase de développement de son très gros porteur, l’A 380. A noter que le<br />

marché potentiel <strong>des</strong> très gros porteurs est estimé dans les 25 ans à venir à 1200 avions<br />

passagers et 300 cargo. Airbus compte détenir environ la moitié de ce marché.<br />

Compte tenu du caractère européen de l’entreprise, la voilure de l’A 380 sera fabriquée à<br />

Silchester (Royaume-Uni), le fuselage à Saint-Nazaire et à Hambourg selon le type de<br />

modèle (différenciation par spécialisation du site). L’assemblage se fera à Toulouse. Il se<br />

pose alors un problème quant à l’acheminement de la voilure et du fuselage, sachant qu’ils<br />

sont hors gabarit pour le Beluga (problème d’encombrement) et nécessiteraient alors un<br />

découpage multi-blocs insatisfaisant d’un point de vue production industrielle. La solution<br />

retenue actuellement est la voie combinée maritime/route avec tous les impacts qu’elle peut<br />

occasionner. Des tronçons routiers devront alors être aménagés en conséquence, voire<br />

construits, et sauvegardés.<br />

Toutefois, compte tenu de la durée prévue de production de l’A 380 (dont la mise en<br />

exploitation se ferait fin 2003) sur près de 30 ans, la solution par dirigeable lourd (AVEA et<br />

Cargolifter) n’est pas écartée et fera l’objet d’une évaluation par les services appropriés<br />

d’Airbus Industrie.<br />

Les spécificités suivantes doivent être retenues :<br />

Poids maximum <strong>des</strong> pièces : 60 à 100 tonnes<br />

Volume : (L)45 m * (l)10 m* (h)2.5 m pour la voilure<br />

(L)25 m * (l)8 m *(h)9 m pour le fuselage<br />

A cet effet, il est demandé un contenant de dimensions 50 m *15 m *10 m.<br />

Par ailleurs, il est à noter que <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> précises devront être menées sur le plan technique<br />

où un dossier AVEA devra être remis, comportant en outre <strong>des</strong> indication contenant le prix<br />

<strong>des</strong> prestations AVEA « transport et levage ». Une étude logistique devra également être<br />

menée en collaboration avec les gestionnaires de projet d’Airbus où une optimisation réseau<br />

AVEA sera réalisée afin de minimiser les coûts d’exploitation. Avec la possibilité de faire du<br />

groupage, une solution de type concept « omnibus » serait étudiée. L’AVEA transporterait, à<br />

la fois, la voilure (à partir de Silchester) et le fuselage (à partir de Saint-Nazaire ou de<br />

Hambourg) d’un même appareil.<br />

Parmi les paramètres techniques à étudier, on relève :<br />

- le comportement de l’AVEA face aux aléas climatiques/courbe analytique d’évolution<br />

- la stabilité en vol et les effets de « couche limite » se développant à proximité du sol<br />

- la précision du positionnement : <strong>des</strong>cription technique <strong>des</strong> moyens à mettre en œuvre<br />

- l’équilibrage <strong>des</strong> masses ; problème se posant par ailleurs de manière accrue au<br />

Cargolifter<br />

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Fiche 27 :<br />

19/06/2000<br />

Implantation : Tolochenaz (Suisse)<br />

Activité : Transporteur<br />

Friderici SA est spécialisée dans tout type de <strong>transports</strong> et de levages :<br />

- Transport conventionnel, groupage et lots complets<br />

- Transport en vrac<br />

- Transport de denrées alimentaires<br />

- Déchets industriels et voirie<br />

- Transports exceptionnels suisses et internationaux<br />

- Logistique et entreposage<br />

- Levage, manutention et déménagements industriels<br />

Dans le domaine du transport exceptionnel, le transporteur en question a réalisé de<br />

nombreux acheminements dont le transport d’un transformateur de 346 tonnes -<br />

(L)10766mm, (l)4290mm, (H)4550mm - de Genève à Bâle, en février 2000. Ci-<strong>des</strong>sous,<br />

quelques précisions concernant ce transport.<br />

Véhicules du convoi :<br />

1 Merce<strong>des</strong> 8*6 lesté<br />

1 Iveco 8*6 lesté<br />

1 Iveco 4*4 lesté<br />

1 semi-remorque Nicolas 10 lignes (AV)<br />

1 semi-remorque Nicolas 12 lignes (AR)<br />

3 voitures d’escorte<br />

Véhicules annexes :<br />

1 Merce<strong>des</strong> 8*4 avec grue de 12 t<br />

1 Manitou MRT 1850<br />

1 grue hydr. 80 t<br />

Divers tracteurs et semi-remorques<br />

Sortie du parking ABB :<br />

Mise en place de 100 tonnes de tôles de 30 mm, y compris dallages pour couverture de 36<br />

m de voies de chemin de fer et 50 m de parking<br />

Pont de la parquetterie à Romont :<br />

Mise en place de 80 tonnes de tôles de 30 mm et ponts métalliques pou « chevaucher » le<br />

pont en béton existant sans toucher la dalle route<br />

Gare de Morat :<br />

Platelage de la cour et renforcement par ponts métalliques pour compenser la mollesse du<br />

sol<br />

Il est à ajouter à tout cela le relevage de lignes électriques, la réparation de routes<br />

endommagées par le convoi, le contournement de certains tronçons non praticables ce qui<br />

allonge le trajet, les préparatifs techniques et administratifs qui, dans le cas présent, ont fait<br />

l’objet d’étu<strong>des</strong> qui ont duré près de deux ans ainsi que toute la logistique qui prévaut dans<br />

un tel type de transport qui a coûté près de 3 millions de Francs suisses (12 10 6 FF). A noter<br />

que les seules autorisations de passage communales et cantonales ont atteint la somme<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 65


d’environ 320000 FF, escortes comprises, et ce pour un parcours routier qui se situera aux<br />

environs de 250 km.<br />

Le transport hors-normes par dirigeable ne sera plus soumis aux limitations <strong>des</strong> gabarits<br />

routiers, ferroviaires et fluviaux, éliminera une bonne partie du temps consacré aux étu<strong>des</strong><br />

d’acheminement du convoi, les coûts techniques de relevage <strong>des</strong> lignes, de renforcement<br />

<strong>des</strong> ponts …, permettra de concevoir <strong>des</strong> pièces dans une logique indépendante du<br />

transport (quoique la modification <strong>des</strong> processus de production de pièces lour<strong>des</strong> ne sera<br />

pas déterminant), améliorera la productivité en usine (suppression <strong>des</strong> coûts de<br />

montage/démontage à une fin de transport), simplifiera la logistique à mettre en place et<br />

réduira les nuisances du transport exceptionnel routier (pollutions environnementale et<br />

visuelle versus bilan externe du dirigeable lourd). Dans certains cas, le coût du transport par<br />

AVEA pourrait même être meilleur marché. Seules <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de cas concrets et une<br />

analyse statistique permettront de vérifier cette affirmation.<br />

De manière générale et sous réserve du degré de sensibilité de l’AVEA aux aléas<br />

climatiques, il s’agit, à premier abord, d’un moyen plus sûr, plus apte à respecter les délais<br />

de livraison par rapport à un transport fluvial obligé où il est courant, par exemple, de devoir<br />

attendre un niveau d’eau adéquat pour opérer. Lors d’un transport effectué par le<br />

transporteur ici décrit entre Châlon et Bâle, ce dernier a dû retarder, de 5 semaines, le<br />

bateau chargé en raison <strong>des</strong> hautes-eaux sur le Rhin. Il s’agit là d’un risque important car il<br />

génère, non seulement, <strong>des</strong> pénalités de retard mais également une surfacturation liée aux<br />

frais d’immobilisation du matériel annexe et de grue. Il est à noter que l’immobilisation d’une<br />

grue de 400 t peut coûter de 32000 FF à 80000 FF/jour ; à ajouter à cela, le coût de location<br />

qui se situe entre 20000 et 60000 FF, la journée !<br />

Ce risque n’est pas couvert entièrement par les assurances et génère <strong>des</strong> taux de prime<br />

extrêmement élevés.<br />

Marché de l’AVEA :<br />

Au niveau du transporteur en question, le marché actuel de l’AVEA serait, en moyenne, de<br />

10 à 20 opérations par an en Suisse et France voisine, comprenant le transport<br />

d’équipements énergétiques lourds et le levage de ponts/passerelles à une fin de<br />

remplacement. Là, les critères de fiabilité, de rapidité et de précision de pose (similaire à<br />

celle d’une grue) seront exigés. Les aspects logistiques devront également être étudiés en<br />

détail et quantifiés (coûts d’aménagement <strong>des</strong> aires de chargement/déchargement de<br />

l’AVEA, modification du tracé <strong>des</strong> lignes H.T se trouvant, en général, à proximité <strong>des</strong><br />

« usines-chargeurs » et clients.<br />

Par ailleurs et en guise d’indication, pour un parcours d’environ 300 km, exigeant une durée<br />

de 10 h (comprenant le transport à proprement dit, le chargement/déchargement de la pièce<br />

transportée et les phases d’approche), un coût horaire de 25000 à 35000 FF pour 200 t reste<br />

intéressant, dans la mesure où il correspond approximativement au tarif pratiqué par la voie<br />

ferrée pour autant que le colis accepte le gabarit ferroviaire !<br />

Dans le cas de coûts de transport particulièrement élevés par dirigeable (effets de distance),<br />

un mode combiné où l’AVEA - à la place du transport routier - effectuerait les <strong>transports</strong><br />

terminaux, en bout de chaîne, devrait être envisagé.<br />

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Fiche 28 :<br />

20/06/2000<br />

Implantation : Lausanne (Suisse)<br />

Activité : bureau d’étu<strong>des</strong> en Génie Civil<br />

L’AVEA serait profitable dans le domaine de la construction en montagne<br />

(restaurants/bâtiments, pylônes, éoliennes), <strong>des</strong> ouvrages d’art, de l’hydraulique et <strong>des</strong><br />

lignes de gazoducs de grand gabarit. Pour ce dernier point, un marché intéressant serait en<br />

développement en Libye.<br />

D’un autre côté, l’AVEA serait particulièrement adapté au transport de tunneliers qui exigent<br />

actuellement 3 à 4 mois de remontage sur site d’opérations, d’où, dans ce cas, une valeur<br />

monétarisée du temps qui permet un commencement prompt <strong>des</strong> travaux. Par ailleurs, grâce<br />

à l’AVEA, la réutilisation du tunnelier ne serait plus problématique car l’on pourrait facilement<br />

le récupérer.<br />

Par ailleurs, l’AVEA pourrait induire un redéploiement géographique de l’industrie de la<br />

construction dans la mesure où, actuellement, les usines de préfabrication de voussoirs pour<br />

ponts et tunnels sont localisées à proximité de chantiers et ont une durée de vie limitée à<br />

celle du chantier qu’elles approvisionnent, ne bénéficiant nullement d’économies d’échelle<br />

(favorisées par une extension <strong>des</strong> aires de marché), ni de probables économies d’envergure<br />

dans le cas d’une multi-production. La rentabilité et le potentiel de productivité de l’usine s’en<br />

trouvent alors réduits.<br />

A cet effet, s’ajoute celui d’un cycle d’approvisionnement limité dans la mesure où les<br />

camions ne peuvent transporter plus de 60 voussoirs par jour, ce qui influe sur le rythme<br />

d’avancement du chantier ; de plus, ces <strong>transports</strong> sont mal appréciés par les autorités qui<br />

veulent limiter les nuisances occasionnées (bruit, pollution locale - émissions toxiques de<br />

soufre, d’oxyde d’azote et de composés organiques volatils -, augmentation sporadique du<br />

trafic, usure <strong>des</strong> chaussées, augmentation du risque d’accidents, dénaturalisation du<br />

paysage et impacts indirects sur la faune et la flore … autant de coûts externes à la charge<br />

de la collectivité !).<br />

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Fiche 29 :<br />

21/06/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Entreprise de construction / Génie Civil<br />

Pour ces entreprises de construction / Génie Civil, l’analyse AVEA est à discrétiser en<br />

fonction <strong>des</strong> trois volets suivants :<br />

- construction de bâtiments, secteur le plus actif dans le domaine du BTP puisqu’il connaît<br />

une croissance soutenue et représente plus de la moitié du chiffre d’affaires généré par<br />

le génie civil dans sa globalité<br />

- construction de ponts, d’ouvrages d’art de grande envergure, d’ouvrages souterrains<br />

(transport de tunneliers) …<br />

- constructions complexes : ex :couverture de stade préalablement construite et<br />

assemblée en usine que l’AVEA transporterait et mettrait en place grâce au concours<br />

d’éléments de levage et de positionnement annexes. Une étude de cas comparative<br />

concernant la simulation de la mise en place de la couverture du Stade de France serait<br />

significative pour démontrer la rentabilité de l’AVEA dans de tels types d’opérations. A<br />

cet effet, <strong>des</strong> précisions plus pointues concernant notamment l’interface opérationnelle<br />

de levage propre à l’AVEA (positionnement, maniabilité …) doivent être connues, ainsi<br />

qu’une approximation du coût de l’investissement global AVEA entaché, le cas échéant,<br />

d’une marge d’incertitude technique permettant de proposer une comparaison<br />

économique acceptable, tenant compte <strong>des</strong> processus de construction et logistiques.<br />

Par expérience, l’AVEA ne serait pas un moyen rentable pour la construction de bâtiments<br />

courants. De plus, on retrouve cette même remarque, dans le cas <strong>des</strong> constructions rapi<strong>des</strong><br />

de type « Formule 1 » dont la logistique <strong>des</strong> opérations est actuellement parfaitement<br />

maîtrisée. Une technique AVEA modifierait divers processus sans permettre un gain notable.<br />

Par contre, la construction assistée par AVEA pourrait s’avérer intéressante dans le cas de<br />

complexes immobiliers à construire ou de bâtiments imposants (15 à 20 étages au minimum)<br />

présentant une forte répétitivité. L’AVEA pourrait, à partir d’une usine de préfabrication,<br />

transporter <strong>des</strong> étages complets, sous réserve <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de dimensionnement qu’il va<br />

falloir adapter. En effet, avec un AVEA de 500 t, on pourrait transporter un étage équipé de<br />

500 m 2 (1 t/m 2 ). Dans une construction en acier, le potentiel est évidemment plus important.<br />

En somme, l’AVEA serait intéressant pour la construction d’ouvrages complexes ou de<br />

grande envergure et dans le cas de réalisations à forte répétitivité. Il pourrait également<br />

trouver <strong>des</strong> applications dans les brèches et les ponts-piétons ⇒ rapidité de mise en œuvre,<br />

nuisances du chantier limitées.<br />

Cependant, le constructeur en question reste sceptique quant à l’application de l’aérostat<br />

lourd dans le bâtiment et prévoit une période probatoire où l’AVEA devrait faire ses preuves<br />

dans <strong>des</strong> domaines plus représentatifs de son marché réel tels que la construction<br />

d’ouvrages importants, le transport d’ensembles industriels et d’équipements énergétiques.<br />

Outre une conception dimensionnelle adaptée à un transport par AVEA qu’on ne pourrait<br />

apprécier financièrement qu’à travers l’étude détaillée d’un cas concret, le dirigeable lourd<br />

modifierait la logistique <strong>des</strong> chantiers en simplifiant le processus et en réduisant le nombre<br />

de tâches critiques grâce à un regroupement d’activités permis par la construction de sousensembles<br />

imposants en usines de préfabrication qu’on ne devra plus diviser à <strong>des</strong> fins de<br />

<strong>transports</strong>. Il y aurait donc diminution de la séquentialité <strong>des</strong> opérations. Par suite et comme<br />

on peut le justifier, sur un cas concret, par la méthode PERT, la durée <strong>des</strong> chantiers s’en<br />

trouverait réduite, ce qui génère <strong>des</strong> gains directs (mobilisation plus courte de la main<br />

d’œuvre, simplification de certaines métho<strong>des</strong> de construction comme par exemple réduction<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 68


du nombre de coffrages nécessaires, de soudures, du temps mort nécessaire aux<br />

phénomènes de retrait/de cure du béton …), mais également indirects par la mise en<br />

exploitation de l’infrastructure plus tôt, d’où un retour sur investissement plus prompt. Cette<br />

remarque trouve un intérêt certain pour les chantiers importants s’étalant sur <strong>des</strong> années qui<br />

peuvent voir leur durée de réalisation réduite de plusieurs mois.<br />

Aussi, l’analyse de la demande AVEA nécessite une réflexion sur la rentabilité <strong>des</strong> usines de<br />

préfabrication, ainsi que sur le nombre nécessaire et leur implantation optimale à travers le<br />

territoire français qui peut être pris comme modèle. Cette réflexion, à mener à la suite d’un<br />

calcul de rentabilité directe sur un cas concret - prouvant la faisabilité économique de l’AVEA<br />

- tel que la construction du futur viaduc de Millau, pourrait alors être généralisée à d’autres<br />

régions.<br />

Dans cette optique, plusieurs précisions techniques doivent être fournies à savoir :<br />

- définition et <strong>des</strong>cription opérationnelle du système de ballastage (ballastage à air<br />

comprimé ou à eau, temps de ballastage nécessaire)<br />

- précision de pose et degré de correction éventuelle <strong>des</strong> moteurs<br />

- spécification de l’interface de levage (points d’ancrage, poutre de rigidité, manipulation<br />

du « colis » transporté en phase de vol d’approche pour le mettre en position finale<br />

d’emploi, temps de pose)<br />

- maniabilité du dirigeable et degré de sensibilité aux conditions atmosphériques<br />

En fonction de certains <strong>des</strong> paramètres ci-<strong>des</strong>sus (précision et temps de pose, efficience du<br />

ballastage, maniabilité du dirigeable), l’AVEA pourrait pénétrer le marché du levage et de la<br />

manutention - important en matière de construction d’ouvrages d’art - qui constituerait une<br />

prestation incorporée dans l’activité globale du dirigeable comprenant le transport et la<br />

manutention. En référence à une logique d’économie industrielle, ce paquetage de<br />

prestations peut générer <strong>des</strong> économies de gamme ou d’envergure exprimant le fait qu’il<br />

peut être moins coûteux de proposer un service joint que deux services distincts. A ceci,<br />

s’ajoute <strong>des</strong> économies de dimension associées à l’accès à de nouveaux marchés. Ainsi, les<br />

coûts supplémentaires de location d’une grue, les coûts d’amenée et les coûts<br />

d’immobilisation pourraient être éludés par l’AVEA qui n’est pas, à l’image de la grue, limité<br />

par une portée de levage maximale de 90 m.<br />

Par ailleurs, outre les facteurs listés plus haut, on présente ci-après la configuration AVEA<br />

souhaitée par le constructeur en question :<br />

- Charge utile : 500 à 1000 tonnes<br />

- Distance franchissable : 1000 km<br />

- Vitesse au sol : 50 km/h voire moins. En effet, la vitesse importe peu dans le domaine de<br />

la construction de grande envergure où les chantiers durent plusieurs années. Un gain<br />

de quelques jours n’est pas significatif ; il s’agit d’un problème d’organisation<br />

indépendant du transport. De plus, le coût marginal d’augmentation de la vitesse est,<br />

sans aucun doute, élevé sans générer une part supplémentaire de marché notable, du<br />

moins en génie civil.<br />

- Altitude : jusqu’à 5000 m<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 69


Appendice :<br />

On présente ci-après le marché actuel <strong>des</strong> ponts routiers, autoroutiers et ferroviaires réalisés<br />

au courant de l’année 1998 en tant qu’équipement nouveau ou reconstruit. D’après le<br />

SETRA (Service d’Etu<strong>des</strong> Techniques <strong>des</strong> Routes et Autoroutes), le marché potentiel<br />

susceptible d’intéresser l’AVEA suivrait, dans les 10 prochaines années, une évolution<br />

semblable à celle de la période 1990-1998 avec <strong>des</strong> ordres de grandeurs maintenus.<br />

Evolution de l’activité ouvrages d’art entre 1990 et 1998<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 70


Synthèse par département du nombre d’ouvrages construits<br />

A partir de cette carte de concentration géographique par département du nombre<br />

d’ouvrages construits, on peut, via un modèle de localisation, esquisser une analyse<br />

d’implantation <strong>des</strong> unités de préfabrication <strong>des</strong>servies par AVEA avec une contrainte de<br />

couverture maximale du territoire à partir d’un minimum d’entités industrielles, garantissant<br />

ainsi une rentabilité optimale. L’algorithme GA « greedy adding » serait à même de résoudre<br />

ce type de problème. La méthode démarre avec un jeu de solution vide puis ajoute à ce jeu<br />

les meilleures localisations l’une après l’autre. Le premier centre couvre le bassin le plus<br />

important tout en respectant le jeu <strong>des</strong> contraintes. Chaque site ajouté couvre la plus grande<br />

partie possible <strong>des</strong> bassins restants et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les zones viables<br />

se trouvent servies ou que le nombre maximum de sites admis soit atteint. Bien évidemment,<br />

d’autres facteurs devraient être considérés, tels que la dimension politique, l’existence ou<br />

non d’une main d’œuvre qualifiée localement, le comportement de tel ou tel concurrent ou<br />

partenaire, et justifient le recours à une logique décisionnaire qui doit aller de pair avec la<br />

modélisation mathématique.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 71


Ponts routiers : répartition entre ouvrages courants et non courants (résultats<br />

globaux)<br />

Distribution selon le coût : opérations nouvelles de construction de ponts routiers<br />

La densité maximale d’ouvrages routiers en effectif se situe entre 1.64 et 3.28 millions de FF.<br />

Coût moyen par type :<br />

PC = 3 359 140 FF HT<br />

PNC = 47 699 947 FF HT ⇒ forte valeur ajoutée du projet<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 72


Distribution selon le coût : opérations de reconstruction de ponts routiers<br />

La densité maximale d’ouvrages routiers reconstruits en effectif se situe entre 0.66 et 1.64<br />

millions de FF.<br />

Coût moyen par type :<br />

PC = 2 017 980 FF HT<br />

PNC = 7 800 000 FF HT ⇒ forte valeur ajoutée du projet<br />

Sur la base <strong>des</strong> recoupements entre les statistiques et les divers compte-rendus de réunions<br />

propres au domaine de la construction, il est pressenti une fort part du transfert modal en<br />

faveur du dirigeable à partir <strong>des</strong> projets de type « ponts non courants » qu’ils soient, comme<br />

on le verra, routiers, autoroutiers ou ferroviaires. Un modèle de choix modal et <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de<br />

cas concrets basés sur la technologie AVEA auront pour but de justifier cette affirmation.<br />

Ponts autoroutiers : répartition entre ouvrages<br />

courants et non courants<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 73


Distribution <strong>des</strong> ponts autoroutiers selon le coût<br />

La densité maximale d’ouvrages en effectif se situe entre 1.64 et 2.62 millions de FF.<br />

Coût moyen par type :<br />

PC = 3 027 974 FF HT<br />

PNC = 14 094 343 FF HT<br />

Ponts SNCF : répartition entre ouvrages courants et non courants<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 74


Distribution <strong>des</strong> ponts autoroutiers selon le coût<br />

La densité maximale d’ouvrages en effectif se trouve dans la tranche 1.6 à 3.3 millions de<br />

FF.<br />

Coût moyen par type :<br />

PC = 2 954 228 FF HT<br />

PNC = 36 362 500 FF HT<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 75


Fiche 30 :<br />

23/06/2000<br />

Implantation : Aigle (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Chaudronnerie<br />

Il s’agit d’une entreprise helvétique de construction métallique dont l’activité est<br />

essentiellement nationale.<br />

Ses réalisations portent notamment sur la fabrication en usine <strong>des</strong> tabliers de ponts et <strong>des</strong><br />

charpentes pour bâtiments, centres commerciaux et de loisirs … qui constituent l’activité<br />

prépondérante actuellement.<br />

A une fin de rentabilité, l’AVEA devrait être particulièrement adapté au transport et au levage<br />

de structures métalliques porteuses. Dans cette optique, outre la précision de pose qui doit<br />

être semblable à celle d’une grue, une <strong>des</strong>cription précise de l’interface de levage doit être<br />

fournie : définition <strong>des</strong> points d’accrochage, répartition et modularité de ces mêmes points,<br />

système de réglage, rapidité, fiabilité et sécurité de manœuvre.<br />

En outre, l’utilisation de l’AVEA dans le sous-segment « charpente métallique » ne serait<br />

rentable que dans deux cas de figure :<br />

- Structure complexe alliant finesse architecturale, haute qualité de finition, travaux<br />

d’assemblage complexes et longs générant <strong>des</strong> frais notables de délocalisation de la<br />

main d’œuvre et une nuisance accrue du chantier par sa durée de réalisation (aspect<br />

social de la valeur du temps implicite, par ailleurs, dans la décision du client de faire<br />

appel ou pas au système de dirigeable lourd). Comme exemple de structures<br />

susceptibles d’être transportées par AVEA, on peut citer la couverture du centre <strong>des</strong><br />

congrès de Lucerne (Suisse). Dès lors, à part les aspects techniques concernant le<br />

dimensionnement <strong>des</strong> pièces sustentées en fonction de la phase de levage/transport (la<br />

pièce devrait résister à son poids propre et aux efforts tranchants et flexionnels<br />

supplémentaires développés durant la manipulation) qui peut induire un renforcement<br />

<strong>des</strong> structures non nécessaire jusqu’alors - effet de déséconomie - , les problèmes de<br />

réglementation (survol et exploitation en zone urbaine) doivent être éclaircis avant toute<br />

décision relative à l’adoption future du dirigeable comme moyen lourd de transport<br />

industriel.<br />

- Bâtiments et halles métalliques importants et présentant une forte répétitivité. On se<br />

trouve là dans un contexte de standardisation <strong>des</strong> constructions qui ne constitue pas la<br />

tendance observée.<br />

Par ailleurs, bien que le créneau « ouvrages d’art » ne soit actuellement pas très porteur en<br />

Suisse en raison d’infrastructures d’ores et déjà équipées, l’AVEA pourrait intervenir dans le<br />

cadre de travaux d’extension et de remplacement de structures vieillissantes, ainsi que dans<br />

la construction de ponts et de passerelles en villes qui peuvent connaître dans les années à<br />

venir une saturation de leur réseau. Une analyse prospective <strong>des</strong> vingt prochaines années<br />

devrait être menée, sous réserve <strong>des</strong> contraintes technique et d’exploitation propres à<br />

l’AVEA.<br />

De même, lorsque l’aspect fonctionnel de l’AVEA sera mieux connu, il est nécessaire de<br />

traiter en détail le cas d’une construction d’un bâtiment, d’une halle ou d’une structure<br />

métallique complexe afin de dégager la rentabilité du dirigeable lourd dans ce domaine.<br />

Au niveau de la production, l’AVEA pourrait induire de profonds changements par la<br />

préfabrication en usine d’éléments de structures plus importants aptes à être transportés de<br />

manière indivisible. Cependant, <strong>des</strong> contraintes subsistent concernant la manipulation de<br />

ses pièces imposantes en usine. Des investissements liés aux systèmes internes de levage<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 76


(ponts roulants lourds extensifs ; il est à noter qu’actuellement, les usines disposent de ponts<br />

roulants d’une capacité maximale avoisinant les 40 tonnes) permettant de faire sortir la pièce<br />

produite au niveau de l’aire de chargement du dirigeable devront être pris en compte dans la<br />

décision d’utilisation de l’AVEA. En outre, il devra être adopter une nouvelle gestion de la<br />

production où l’on peut concevoir plusieurs postes de fabrication <strong>des</strong> diverses parties<br />

constituant la pièce finale qui convergent vers une unité d’assemblage située le plus près de<br />

la sortie de l’usine donnant vers l’aire de chargement AVEA qui sera également équipée en<br />

fonction du degré de pose du dirigeable. Des systèmes de guidage pourraient être prévus<br />

afin d’aider le dirigeable à se positionner précisément.<br />

Ainsi, on voit qu’il est primordial de connaître certaines données techniques inhérentes à<br />

l’aspect fonctionnel du dirigeable, en plus du coût estimé d’exploitation de l’AVEA afin de<br />

mener un calcul de faisabilité économique intégrant les investissements supplémentaires<br />

nécessaires. De prime abord, l’AVEA ne sera rentable pour le chaudronnier en question que<br />

dans le cas d’un volume minimal annuel de missions supérieur ou égal à trois afin d’amortir<br />

les dépenses d’équipement entreprises.<br />

Dans le sillon d’une valeur révélée, un coût de 600 FF/t (contre 200 FF/t pour un convoi de<br />

20 tonnes de charge utile en transport classique) transportée serait convenable dans le cas<br />

d’un transport exceptionnel sur la base d’une masse indivisible de 200 t acheminée sur 100<br />

km ; coût incluant, bien évidemment, les opérations de levage sur une durée globale<br />

« transport + manutention » prise égale à 4 heures.<br />

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Fiche 31 :<br />

26/06/2000<br />

Implantation : Genève (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Fabrication de transformateur - Département production<br />

Un moyen de transport de charge utile 200 ou 500 tonnes monobloc permet d’éliminer les<br />

opérations de démontage en usine suite à la phase de test obligatoire avant laquelle le<br />

matériel, en l’occurrence le transformateur, a été complètement monté.<br />

Il est à noter que l’opération de désassemblage d’un transformateur de 200/300 t équipé de<br />

ses deux batteries nécessite deux semaines de travail, soit une économie de l’ordre de :<br />

- 100 CHF/h pour le transformateur<br />

- 10000 CHF/h pour les deux batteries<br />

sur une durée de 80 heures (2 semaines)<br />

⇒ économie ≅ 800000 CHF<br />

De plus, les deux semaines de travail ainsi épargnées (sans valeur ajoutée pour le client)<br />

pourront être utilisées pour d’autres tâches valorisantes, améliorant la capacité de production<br />

de l’usine.<br />

Outre cet aspect, la conception du transformateur se fera selon les contraintes imposés par<br />

le transport. La forme du transformateur ou plus précisément de sa cuve autoporteuse sera<br />

en U renversé afin de respecter le gabarit <strong>des</strong> tunnels ferroviaires d’où un surcoût de l’ordre<br />

de 5 à 10% par rapport au coût global du transformateur équipé. Le transport par AVEA n’est<br />

astreint à aucun gabarit et par suite pourrait faire épargner au fabricant le surcoût dont il est<br />

question ici qui peut être conséquent dans le cas de ces gros transformateur dont le coût est<br />

de l’ordre de 7 10 6 CHF.<br />

⇒ économie ≅ 350000 à 700000 CHF<br />

Par ailleurs, une possibilité de transport monobloc non astreinte aux contraintes de gabarit<br />

(ferroviaire, routier, voie d’eau) pourrait simplifier les étu<strong>des</strong> d’acheminement, ce qui<br />

constituerait un gain de l’ordre de 500 h pour un transformateur de 200/300 t. Avec 150<br />

CHF/h, on atteint donc une économie de l’ordre de 70000 CHF.<br />

Outre les facteurs de précision de positionnement, de fiabilité du dirigeable et de son<br />

système de levage qui devront être précisément fournis pour toute étude ultérieure, le<br />

transport du transformateur par AVEA devra respecter les normes suivantes de sécurité :<br />

- 5 g au maximum dans les directions transversale et longitudinale<br />

- 3 g au maximum dans la direction verticale<br />

Ces valeurs concernent le transport maritime qui constitue aujourd’hui la limite<br />

dimensionnante ; le transport par rail imprimant, pour sa part, seulement 1 g dans les<br />

directions transversale et longitudinale et 0.5 g dans la direction verticale.<br />

Ces limitations nécessitent donc la mise en place de protections spéciales dont la valeur<br />

pécuniaire se situe entre 2 et 5% du coût global du transformateur équipé.<br />

A noter que si l’AVEA permettait <strong>des</strong> <strong>transports</strong> imprimant un nombre de g inférieur<br />

strictement à la limite maritime, on assisterait à une baisse <strong>des</strong> coûts de protections du<br />

transformateur qui pourrait entraîner le recours à un transport intégral par AVEA, y compris<br />

pour les trajets long courrier où l’on aurait tendance à combiner les mo<strong>des</strong> AVEA et<br />

maritimes. Cette précision devra être fournie afin d’affiner les simulations économiques<br />

futures.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 78


En outre, d’un point de vue purement fonctionnel, il sera nécessaire de mettre au point un<br />

contenant (conditionnement du transformateur) apte à être transporté par AVEA et par tout<br />

autre mode, en l’occurrence la voie maritime, dans le cadre d’une logique combinée afin<br />

d’annihiler les ruptures de charges susceptibles de se produire lorsque l’on fait appel à<br />

divers mo<strong>des</strong> de transport le long de la chaîne logistique.<br />

D’un point de vue coût, les valeurs suivantes avancées :<br />

- 30000 à 35000 FF/heure de vol et d’opération effective dans le cas d’une charge de 200 t<br />

indivisible<br />

- 40000 à 45000 FF/heure de vol et d’opération effective dans le cas d’une charge de 500 t<br />

indivisible<br />

représentent, en moyenne, un coût similaire au transport routier exceptionnel. Par<br />

conséquent, les facteurs principaux qui permettront le choix de l’AVEA plutôt que la route<br />

seraient :<br />

- gain économique au niveau de la production et retombées qualitatives suite à une<br />

fabrication et à un assemblage quasi-complet en usine<br />

- garantie de disponibilité du dirigeable (organisation optimale d’exploitation et<br />

renseignement sur la vulnérabilité du dirigeable aux conditions atmosphériques)<br />

- garantie de sécurité et de fiabilité du système<br />

- simplification <strong>des</strong> opérations logistiques et du nombre d’acteurs au sein de la chaîne de<br />

transport (l’AVEA peut, dans de nombreux cas, être le seul moyen de transport et de<br />

manutention le long de la chaîne d’où une limitation du nombre d’intervenants et une<br />

simplification <strong>des</strong> procédures)<br />

- gain de temps<br />

- assouplissement de mesures législatives (transport de nuit …)<br />

D’un point de vue marché, l’AVEA pourrait se voir attribuer 15 à 30 opérations en moyenne<br />

(comprenant équipements nouveaux et en réparation) par an sur la base <strong>des</strong> contrats de l’<br />

entreprise interviewée. Les <strong>des</strong>tinations les plus courantes restent : les Etats-Unis,<br />

l’Amérique centrale et le Maghreb. Parmi ces opérations, 70 % constitue <strong>des</strong> transformateurs<br />

de moins de 200 t, le reste <strong>des</strong> gros transformateurs de plus de 250 tonnes.<br />

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Fiche 32 :<br />

28/06/2000<br />

Implantation : Vevey (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Equipement spatial<br />

Il s’agit d’une société où 50% de son chiffre d’affaires est orienté vers les équipements<br />

spatiaux, 40% vers les besoins de l’industrie nucléaire et la manutention lourde et les 10%<br />

restant orienté ingénierie (étu<strong>des</strong>).<br />

Ainsi, elle réalise <strong>des</strong> structures métalliques ou en composites pour les pièces de vol, de la<br />

machinerie et de l’outillage spécial et intervient dans la conception et la fabrication de<br />

moyens de levage (ponts roulants, ponts passerelles, ascenseurs …) et de contenants de<br />

transport, notamment pour le compte de Contraves SA (transport <strong>des</strong> coiffes <strong>des</strong> fusées<br />

Ariane) et de Matra (transport <strong>des</strong> lanceurs EADS).<br />

En partenariat avec <strong>des</strong> lanceurs, l’équipementier en question a réalisé un conteneur de 11<br />

m de long, 5 m de large et 4 m de haut. L’AVEA permettrait le transport de pièces voire <strong>des</strong><br />

coiffes de lanceurs en un seul bloc au lieu de deux d’où un conteneur de dimensions doubles<br />

(22*10*8 m).<br />

Pour Ariane 5, l’entreprise ici considérée a réalisé un conteneur 35*7*7m. La difficulté<br />

d’acheminement dans ce domaine est liée à l’encombrement et non pas au poids. Un<br />

dirigeable de charge utile 50 tonnes est suffisant, à moins d’opter pour un 200 tonnes dans<br />

une optique de groupage - modification logistique du groupe européen Arianespace qui peut<br />

ne pas être acceptée en raison de critères politiques - à effet de rendement d’échelle (dans<br />

ce cas, les éléments ne seront plus transportés dans leur configuration finale d’utilisation ;<br />

<strong>des</strong> manœuvres complémentaires seront nécessaires - cf plus bas). Il est à noter, par<br />

ailleurs, que l’AVEA n’introduira pas , dans le domaine spatial, de modifications <strong>des</strong><br />

processus de production tout au plus <strong>des</strong> modifications d’acheminement logistique !<br />

D’autres parties du lanceur restent problématiques quant à leur transport ; il s’agit :<br />

- <strong>des</strong> chambres cryogéniques jusqu’à 25 m de long et 5 m de diamètre fabriquées<br />

obligatoirement au bord d’une voie d’eau d’où une implantation fixe de ce type d’usine.<br />

Notons qu’un transport de chambre cryogénique par Beluga entre Toulouse et Kourou<br />

coûte 1 million de FF auquel il faut ajouter les <strong>des</strong>sertes terminales ; le transport reste<br />

trop cher d’où le recours à la voie d’eau. Si l’AVEA est aussi coûteux, le transfert ne se<br />

fera certainement pas en sa faveur, du moins sur le parcours global. L’AVEA pourrait<br />

s’inscrire dans une logique de transport combiné avec le navire. Pour ne pas engendrer<br />

de rupture de charges et faciliter le transfert de la pièce du dirigeable vers le bateau ou<br />

vice versa, <strong>des</strong> techniques spécifiques doivent être élaborées et intégrer leur coût à la<br />

totalité de la chaîne de transport pour décider quant à la faisabilité économique de<br />

l’AVEA dans ce domaine plutôt volumineux que lourd.<br />

- <strong>des</strong> boosters (25 m de long). Ils sont transportés vide et remplis de dynamite sur site.<br />

Par ailleurs, les éléments de la fusée Ariane sont transportés horizontalement en raison de<br />

leur encombrement et doivent alors être mis en position verticale d’utilisation, ce qui exige<br />

que la structure soit apte à subir ces manœuvres qui constitue la phase dimensionnante. Si<br />

l’AVEA peut transporter verticalement ces pièces (en position finale d’utilisation), il n’est plus<br />

nécessaire de recourir, lors de la production, au renforcement <strong>des</strong> structures d’où <strong>des</strong> gains<br />

induits à la conception mais également à l’utilisation (énergie de propulsion moins importante<br />

car dispositif plus léger). Dès lors, on pourrait observer un report complet du transport vers<br />

l’AVEA. Une étude détaillée, prenant en compte les spécificités techniques du dirigeable, doit<br />

être menée.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 80


En conclusion, l’établissement en question serait intéressée par l’AVEA au niveau de la<br />

réalisation/conception de ses structures, en phase industrielle. Il pourrait être un partenaire<br />

technique pour la partie fabrication.<br />

Pour appréhender le marché « spatial » de l’AVEA, une étude concrète devra être menée<br />

avec <strong>des</strong> lanceurs comme Arianespace. D’autres sociétés comme STARSEM et<br />

SEALAUNCH peuvent être déterminantes dans le détermination du volume de ce marché.<br />

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Fiche 33 :<br />

3/07/2000<br />

Implantation : Lausanne (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Maisons individuelles préfabriquées<br />

Il s’agit d’une entreprise de construction de maisons à ossature bois à partir de panneaux ou<br />

de modules fabriqués en usine. Elle est affiliée à la société Alouette qui construit près de<br />

1000 maisons par an déployée sur 3 sites, l’un au Canada et les deux autres aux Etats-Unis.<br />

Par ailleurs, le potentiel de développement de la préfabrication est énorme sur le continent<br />

américain (au Canada, chaque site de production rayonne sur une distance de 500 km).<br />

Plusieurs chantiers voient le jour dont un gigantesque au Nicaragua, avec 50000 maisons<br />

construites à partir de panneaux préfabriqués en usine et transportés.<br />

Toutefois, il semblerait, d’après le directeur de la société Alouette (qui réalise entre autre le<br />

projet nicaraguayen), que l’utilisation d’un AVEA ne serait guère rentable et que la technique<br />

actuelle par panneaux ou modules est préférable et parfaitement maîtrisée. Notons que cette<br />

« idéologie » a été infirmée par d’autres spécialistes de la maison préfabriquée.<br />

En outre, les grands constructeurs français pensent que dans le cas d’un renouveau du<br />

logement standardisé et sur <strong>des</strong> chantiers présentant une forte répétitivité, l’apport de<br />

l’AVEA serait considérable.<br />

Une étude de cas précise pourrait définitivement confirmer ou non la faisabilité économique<br />

du dirigeable lourd quant au créneau de la maison préfabriquée entièrement en usine et<br />

transportée monobloc jusqu’au site final d’utilisation.<br />

On propose ci-après une analyse préliminaire de l’utilisation potentielle de l’AVEA dans le dit<br />

segment.<br />

Le secteur d’activité de la maison préfabriquée connaît un développement timide en raison<br />

<strong>des</strong> contraintes de transport (poids et encombrement) qui ne permettent pas de réaliser <strong>des</strong><br />

modules complets. Ceux-ci doivent alors être subdivisés et réassemblés sur site moyennant<br />

un redéploiement important de main d’œuvre et l’assistance de matériels de levage (grue).<br />

Une autre technique, plus sectaire, est la construction par panneaux - plus facile à manipuler<br />

que les modules - qui devient prépondérante lorsque la maison à construire se trouve loin<br />

<strong>des</strong> ateliers de préfabrication (au-delà de 500 km). Le transport par conteneurs<br />

conventionnels s’impose alors.<br />

Prenons l’exemple d’une villa de 140 à 160 m 2 construite par panneaux ; le 1/3 du coût est<br />

affecté aux matériaux et les 2/3 restants à la main d’œuvre/construction. Or, on peut, grâce à<br />

l’utilisation de l’AVEA et à la technique qu’il induirait, diminuer ce dernier coût. En effet,<br />

- 15% sont <strong>des</strong> coûts de déplacement de la main d’œuvre<br />

- 10% pour surveiller les travaux effectués<br />

- 10% liés à une improductivité due au travail dans <strong>des</strong> conditions difficiles non protégées<br />

comme en usine<br />

- 15% de surcoût relié à un employé de chantier qui coûte plus cher qu’un ouvrier d’usine.<br />

Ainsi, la technique induite AVEA permettrait de diminuer les coûts « main d’œuvre » d’un<br />

facteur 2 par rapport à la construction panneaux et 1.5, par rapport à la construction modules<br />

devant encore être réassemblés sur site. Sur une maison de 400000 CHF (superficie ≅ 150<br />

m 2 ), l’AVEA permettrait un gain de l’ordre de 100000 CHF.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 82


400000 CHF<br />

Matériaux :50000<br />

Main d’œuvre :100000<br />

CVSE :100000<br />

Terrassement :75000<br />

Taxes et frais de raccordement :50000<br />

CVSE = Chauffage, ventilation, climatisation, électricité, sanitaire<br />

A ceci, il faut ajouter la part du transport <strong>des</strong> panneaux et <strong>des</strong> grues de construction qui<br />

s’ajoutent au frais de chantier ; ces grues pourraient être éliminer dans le cas d’une pose<br />

contrôlée et précise du dirigeable, ce qui accroît son attractivité et par suite son marché<br />

potentiel. Un définition plus précise de ce sujet doit être fournie par l’équipe technique AVEA.<br />

Parallèlement, la préfabrication complète en usine assure une meilleure qualité du produit<br />

final qui peut représenter, en valeur internalisée, jusqu’à 5% du coût global de la maison. Par<br />

ailleurs, le délai de livraison de la maison serait considérablement réduit par rapport à une<br />

construction panneau (près de 2 mois en moyenne), ce qui satisfait d’autant plus le client si,<br />

en sus, on lui livre une maison complètement équipée (chauffage, plomberie, électricité).<br />

A partir de ce constat, un bilan doit être fait afin de comparer financièrement l’apport AVEA<br />

(parties transport et modifications susceptibles d’être générées au niveau de la conception<br />

pour répondre à un transport sous élingues tenant compte d’un développement probable<br />

d’efforts supplémentaires à balancer, dans le cas <strong>des</strong> modules isolés, sur les coûts <strong>des</strong><br />

contreventements et <strong>des</strong> murs temporaires nécessaires au transport selon les mo<strong>des</strong><br />

actuels) aux techniques actuelles. Il est à noter, que compte tenu de l’amélioration de la<br />

qualité grâce à l’AVEA (meilleure isolation grâce à une pose et à un traitement plus<br />

appropriés <strong>des</strong> joints en usine …), la réduction du temps de « livraison » (diminution de la<br />

durée de chantier), la possibilité de composer plus librement sa maison, la clientèle pourrait<br />

opter pour une technique induite AVEA à concurrence d’un surcoût de 10% en moyenne par<br />

rapport à la pratique actuelle.<br />

En Suisse romande, le marché de la maison préfabriquée est encore à développer dans la<br />

mesure où seulement 30 maisons en moyenne par an sont construites de la sorte et que les<br />

usines de préfabrication restent de taille très mo<strong>des</strong>te, ne permettant pas de faire face à une<br />

demande plus importante. Il est à noter que ce créneau ne peut être rentable qu’à partir de<br />

200 maisons produites par an.<br />

En Suisse alémanique, le marché est plus significatif (50 à 100 maisons en moyenne par an)<br />

avec un doublement attendu de cette activité dans les 5 années à venir.<br />

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Fiche 34 :<br />

5/07/2000<br />

Implantation : Aigle (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Bureau d’étu<strong>des</strong> en génie civil (construction métallique)<br />

Une configuration AVEA de 500 t serait particulièrement adaptée au transport d’éléments en<br />

construction métallique voire mixte.<br />

En effet, une charge utile de 500 tonnes correspond à une travée de pont double voie de 60<br />

m de long environ, alors qu’actuellement, on est limité à une trentaine de mètres en phase<br />

de transport. Avec l’AVEA, la mise en œuvre se fera plus simplement (on diminuera d’un<br />

facteur 2 le nombre de soudures avec une modification au niveau <strong>des</strong> procédures générales<br />

de construction - Cf fiches 22 et 29) et plus rapidement ; délais d’autant plus appréciable que<br />

l’ouvrage d’art doit être construit sur un cours d’eau ou en site difficile d’accès (zones<br />

montagneuses). C’est le cas notamment du pont du Dättwilertal devant le tunnel de Baregg<br />

(canton d’Argovie). En effet, le creusement du tunnel a été subordonné à la construction du<br />

pont - servant notamment de support au tunnelier - dont la durée a été de 12 mois. Avec<br />

l’AVEA, le délai aurait pu être réduit de 5 mois, soit une économie brute de l’ordre de 4,6<br />

millions CHF (coût du pont = 11 millions CHF) qui peut être ajustée par la valeur du temps<br />

ramenée à l’ensemble du chantier « pont + tunnel », une mise en exploitation plus tôt donc<br />

une satisfaction meilleure <strong>des</strong> usagers (entrée plus rapide de recettes) et par les externalités<br />

négatives qu’on aurait pu évitées à savoir une part non négligeable <strong>des</strong> nuisances de<br />

chantiers (émissions sonores, polluantes, gêne de l’écosystème, désagréments causés à la<br />

population environnante …).<br />

Outre l’utilisation de l’AVEA pour la construction de ponts (en Suisse, il s’agira d’ouvrages de<br />

petite envergure soit de l’ordre de 200 m de long où le gain de temps permis par l’AVEA<br />

serait par contre très appréciable), le dirigeable lourd pourrait être exploité dans le cadre du<br />

renouvellement <strong>des</strong> biens d’équipement (démontage/montage de ponts sur un délai très<br />

court visant à perturber le moins possible le trafic).<br />

D’un point de vue contraintes, un positionnement précis assimilable à celui d’une grue est<br />

naturellement requis, en plus d’un système de suspente multi-points correspondant aux<br />

zones d’efforts tranchants maximales. Ceci implique la mise au point d’un système flexible<br />

permettant de multiplier les zones d’attache et de les positionner selon le diagramme <strong>des</strong><br />

efforts. En outre, la partie de structure transportée ne doit subir pratiquement aucune<br />

déformation (flèche maximale de l’ordre de 3 cm pour une longueur d’environ 50 m ; f = 5 ql 4<br />

/384 EI avec q : effort nominal, l : longueur et EI : module de rigidité), ce qui induit une<br />

rigidification du système global de levage pour conserver l’horizontalité de la structure. On<br />

propose ci-après un schéma allant dans ce sens.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 84


Quille rigidifiant<br />

la structure<br />

Dirigeable<br />

Travée de pont<br />

Système de<br />

levage<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 85


Appendice : Statistiques<br />

Routes nationales suisses : 6 ème programme de construction à long terme (horizon 2015)<br />

En effet, la plupart <strong>des</strong> réalisations susceptibles d’intéresser le dirigeable AVEA se<br />

situeraient dans les cantons d’Argovie, du Jura, de Berne et du Valais.<br />

Ponts :<br />

Ouverture<br />

En service<br />

Ouvrages Projets de détail Longueur<br />

Surface<br />

en m<br />

en m 2<br />

Ponts < 100 m 8 572 13 255<br />

Ponts : 100 - 300 m 2 369 11 485<br />

Ponts > 300 m 1 589 14 370<br />

Total 11 1530 39 110<br />

Passages supérieurs 9 582 10 255<br />

Total 9 582 10 255<br />

Total général 24 2112 49 365<br />

Projets de détail approuvés (Etat fin 1999)<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 86


Tunnels :<br />

Canton Ouvrage Tube (m) Nombre de voies<br />

SZ/UR Fronalp 7 047 2<br />

Total 1 7 047<br />

OW Kaisersthul 1 000 2<br />

BE/OW Brünig 3 700 2<br />

Total 2 4 700<br />

GR San Fedele,<br />

2 400 2<br />

Roveredo<br />

Total 1 2 400<br />

Tunnels planifiés (état fin 1999)<br />

Canton Ouvrage 1 tube (m) 2 tubes (m) Nombre de voies<br />

ZH Milchbuck<br />

2.Etappe<br />

1 910 3+3<br />

ZH Hafnerberg 1 275 2+2<br />

ZH Uetliberg 4 500 2+2<br />

ZH Islisberg 4 890 2+2<br />

ZH Lochhof 350 2+2<br />

ZH Isenberg 150 2+2<br />

ZH Eigi 120 2+2<br />

ZH Rüteli 450 2+2<br />

Total 8 1 910 11 735<br />

NW/OW Lopper 2.Etappe 1 562 2<br />

NW/OW Lopper Ost 1 480 2<br />

NW/OW Verbindung<br />

N2/N8<br />

2 030 2<br />

Total 3 5072<br />

OW Tschorren 800 2<br />

OW Lugern 1 800 2<br />

Total 2 2 600<br />

VS Tranchée<br />

Gorwetsch<br />

1 705 2+2<br />

VS Ermitage 380 2+2<br />

VS Pfyngut 2 115 2+2<br />

VS Susten 2 070 2+2<br />

VS Turtmann 1 140 2+2<br />

VS Riedberg,<br />

Gampel<br />

500 2+2<br />

VS Raron 760 2+2<br />

VS Lonza, Visp 1 595 2+2<br />

Total 8 10 265<br />

GR Isla-Bella<br />

2.Etappe<br />

2 435 2<br />

Total 1 2 435<br />

JU Neu Bois 1 100 2+2<br />

JU Bure 2 965 2<br />

JU Bois de<br />

Montaigne<br />

830 2+2<br />

JU La Beuchille 930 2+2<br />

JU Choindez 2 870 2<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 87


Total 5 5 835 2 860<br />

BE Pré Boivin,<br />

Moutier<br />

1 200 2+2<br />

BE Graitery 2 490 2<br />

BE Court 1 000 2<br />

BE Sorvilier 195 2<br />

BE Bévilard 160 2<br />

BE Malleray 525 2<br />

BE Champ Quiller 480 2<br />

BE Reconvilier 180 2<br />

BE Sous le Mont 1 320 2<br />

Total 9 6 350<br />

Tunnels : projet général (état fin 1999)<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 88


Fiche 35 :<br />

6/07/2000<br />

Implantation : Luxembourg (Gd Duché du Luxembourg)<br />

Secteur d’activité retenue : Transport aérien de fret<br />

Il s’agit d’un transporteur aérien spécialisé dans le fret. Ses prestations se déclinent sous<br />

deux formes :<br />

- un marché de lignes régulières prédominant composé d’un fret conventionnel<br />

- un marché du charter « timide » opérant dans le fret exceptionnel<br />

Le transporteur en question est un « challenger » dans le marché <strong>des</strong> lignes régulières du<br />

fret aérien mais accuse un retard dans le marché du charter qui est développé par d’autres<br />

compagnies, notamment le transporteur britannique Air Foyle (Antonov Airlines) exploitant<br />

l’AN 124 pouvant transporter jusqu’à 129 tonnes de charge en masse indivisible nécessitant<br />

toutefois <strong>des</strong> infrastructures aéroportuaires spécifiques.<br />

Par ailleurs, outre ce type de transporteurs spécialisés, <strong>des</strong> structures plus conventionnelles<br />

dont le métier de base n’est pas le transport aérien entendu comme tel s’attaquent au<br />

charter, parmi lesquelles <strong>des</strong> commissionnaires de transport. Cette situation est quelque peu<br />

alarmante pour le transporteur aérien ici interviewé qui peut craindre une mainmise sur le<br />

secteur du fret par certains « transitaires » qui seront, à moyen terme, à même de proposer<br />

un service complet au client (peut-être même au niveau <strong>des</strong> lignes régulières !) : préparatif et<br />

architecture de l’acheminement, formalités administratives, transport principal à proprement<br />

dit et contrôle général de la chaîne de transport. De plus, il est à noter que la<br />

« centralisation » de la gestion <strong>des</strong> <strong>transports</strong> peut présenter, chez certains chargeursindustriels,<br />

un avantage considérable pour la négociation globale du fret.<br />

Aussi, un intérêt notable a été décelé de la part de la direction du transporteur en question<br />

au stade même du développement <strong>des</strong> dirigeables de charges lour<strong>des</strong> (AVEA, Cargolifter<br />

pour l’essentiel) ; ceci relève bien évidemment d’une structure de veille technologique.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 89


L’entreprise attend donc de voir l’évolution <strong>des</strong> développements techniques du<br />

dirigeable lourd pour prendre la décision d’investir ou non dans ce segment de<br />

marché.<br />

Toutefois, si sa décision devient ferme quant à l’exploitation du dirigeable, notamment<br />

l’AVEA pour sa capacité d’emport importante, ce transporteur complétera sa panoplie d’offre<br />

de service dans le segment du fret aérien. Il pourra en outre renforcer sa position dans le fret<br />

exceptionnel, asseoir plus fermement sa réputation de transporteur aérien global, améliorer<br />

la personnalisation et la qualité du service en terme ne serait ce que d’adaptabilité de l’offre<br />

aux évolutions de situations et aux événements exceptionnels …<br />

De nouvelles offres peuvent également se concrétiser telle que la mise en place de<br />

systèmes de partenariat (vers <strong>des</strong> économies de réseaux) entre le dit transporteur aérien et<br />

un armateur maritime dans le cas de clients désirant un transport principal par navire-cargo<br />

et <strong>des</strong> <strong>des</strong>sertes terminales, incluant le levage, par AVEA. Ceci permettra au chargeur de<br />

gagner un temps appréciable par rapport à la filière d’acheminement traditionnelle et de<br />

réduire le temps de transit du navire au port (rapidité du transit, amélioration de la cadence<br />

de manutention qui sera effectuée par l’AVEA ou un de ses produits dérivés, la grue<br />

aérostatique) et par suite les coûts portuaires et de transit qui peuvent atteindre les 500 $ par<br />

heure. Ce schéma pourrait être fréquent dans le cas de <strong>transports</strong> intercontinentaux longs<br />

alourdissant le coût du transport s’il se faisait intégralement par AVEA. Il s’agit ici de tracer<br />

une limite en deçà ou au delà de laquelle le transport intégral par AVEA sera intéressant<br />

pécuniairement ou non.<br />

Il y a lieu de comprendre également la plus-value pour le dirigeable en question en tant que<br />

produit complémentaire du transport aérien conventionnel et son réel intérêt vis à vis de la<br />

clientèle potentielle.<br />

Le fait d’associer l’exploitation de l’AVEA au transporteur en question aura plusieurs effets<br />

parmi lesquels :<br />

- bénéficier de son expérience en matière de navigation et de sécurité ainsi que du<br />

personnel technique et navigant déjà habitué à l’expérience aérienne.<br />

- donner plus d’élan à l’Aile Volante pour une pénétration réussie dans le marché global du<br />

transport exceptionnel (effet d’appartenance à une structure déjà éprouvée).<br />

- profiter de l’apport de son réseau commercial.<br />

Du côté du client, celui-ci bénéficiera d’un transport plus adapté à ses besoins (le chargeur<br />

ne sera plus contraint à modulariser à l’extrême sa pièce à une fin de transport, ce qui<br />

engendre <strong>des</strong> coûts supplémentaires de montage/démontage à l’usine de production d’une<br />

part et chez le <strong>des</strong>tinataire d’autre part), plus rapide, sans rupture de charge et à un coût<br />

compétitif - selon cas - lorsque l’on intègre toutes les phases en amont et en aval du<br />

transport principal (procédures administratives diverses, stockage temporaire, levage,<br />

<strong>des</strong>sertes terminales). Par ailleurs, avec l’AVEA, le chargeur-industriel aura la possibilité,<br />

selon la nature de la « pièce », à appliquer le concept tant prôné actuellement de<br />

l’ « identification retardée <strong>des</strong> produits » qui consiste à différer au maximum la production et<br />

la personnalisation <strong>des</strong> produits désormais conçus sous forme d’éléments de base et de<br />

sous-éléments de base.<br />

A une fin de rentabilité mais également de réactivité et de rapidité de service, le transporteur<br />

en cause ici devra établir progressivement, à l’échelle internationale, <strong>des</strong> bases de<br />

stationnement de l’AVEA à proximité <strong>des</strong> régions principales productrices et consommatrices<br />

<strong>des</strong> pièces lour<strong>des</strong> et encombrantes. Par ailleurs, d’un point de vue management, il devra<br />

adopter, dans certains cas, une stratégie de prix adaptée à la configuration de la demande<br />

afin d’optimiser ses recettes (pratiques dérivées du yield management). Ceci revient, dans le<br />

cas de cette « compagnie aérienne », à inciter par exemple les clients à accepter un<br />

transport de leur marchandise conventionnelle par AVEA de 200 t (au lieu du B 747 - 400)<br />

après groupage - un dégroupage se fera sur les plates-formes aéroportuaires du<br />

transporteur à l’image de ce qui se fait pour l’avion - moyennant une réduction tarifaire et ce,<br />

afin d’éviter un retour à vide de l’aérostat après une mission de fret exceptionnel. Cette<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 90


manière de procéder (substitution de l’AVEA à l’avion ou vice-versa et ce, en fonction du<br />

contexte) permettra à la compagnie en question de rentabiliser ses opérations et par là<br />

même de proposer au client <strong>des</strong> tarifs intéressants (pratique de réseau).<br />

Aussi, l’offre de service AVEA induira de nouvelles procédures administratives, notamment<br />

douanière, dans la mesure où pour les masses indivisibles, le transport se fera de porte à<br />

porte sans passage par <strong>des</strong> bureaux de douane. Dès lors, la pratique <strong>des</strong> visites de douane<br />

dans les locaux professionnels du <strong>des</strong>tinataire de la marchandise et <strong>des</strong> déclarations en<br />

douane anticipée doit être prévue et programmée avec le commissionnaire de transport en<br />

charge du colis lourd.<br />

Cependant, avant d’intégrer le dirigeable lourd dans une logique de lignes régulières, l’AVEA<br />

devra faire ses preuves sur le marché du charter qui reste discret au niveau de l’aérien. De<br />

plus, il s’agit d’une demande qui devra être créée dans la mesure où un transport monobloc<br />

de 200 t voire de 500 t par une compagnie aérienne n’a jamais encore été effectué et que ce<br />

créneau « grosses pièces industrielles » est mal connu par ces transporteurs. Une période<br />

d’essai sera hautement probable.<br />

D’un point de vue technique, <strong>des</strong> questions concernant l’impact de la concentration de la<br />

charge au niveau de l’aérostat ont été posées et constituent un point fondamental aux côtés<br />

<strong>des</strong> aspects réglementaires (définition <strong>des</strong> couloirs aériens !).<br />

En conclusion, la mise en place d’un nouveau service d’envergure importante suite à<br />

l’émergence du dirigeable lourd entraîne diverses opérations (réorganisation administrative à<br />

l’interne, investissements nécessaires, élaboration de nouvelles stratégies, …) au sein de la<br />

structure préexistante qui doivent être correctement identifiées afin de reproduire une offre<br />

de qualité à l’attention du client.<br />

Dans cette optique, l’AVEA pourrait contribuer dans le cas du transporteur interviewé au<br />

développement et à la professionnalisation de son pôle fret lourd et, de manière globale, au<br />

renforcement de sa position à l’échelle internationale.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 91


Fiche 36 :<br />

11/07/2000<br />

Implantation : Le Creusot<br />

Secteur d’activité retenue : Equipements énergétiques (compresseurs centrifuge et<br />

alternatif, turbines vapeur, générateurs …)<br />

Il s’agit d’une ancienne filiale de Framatome, aujourd’hui détenue par Nuovo Pignone, ellemême<br />

filiale de General Electric.<br />

Jusqu’à présent, il s’agissait d’une entreprise spécialisée dans le gros équipement industriel<br />

qui tend actuellement à commercialiser <strong>des</strong> turbines et <strong>des</strong> compresseurs de moyenne<br />

envergure (max.70 t ;au-delà, l’activité a été transférée à d’autres unités de Nuovo Pignone).<br />

Il est à noter que le marché <strong>des</strong> équipements industriels (turbines, groupes, transformateurs,<br />

compresseurs) est détenu à l’échelle internationale par 5 gros équipementiers à savoir<br />

Alstom, General Electric, Siemens Voith, VAtech et Solar (Caterpillar) qui se partagent<br />

pratiquement à part égale l’activité générale du dit secteur.<br />

Transport :<br />

Concernant cet équipementier, le transport est limité à 200 t de charge globale avec une<br />

hauteur maximale de convoi de 5,60 m compte tenu du tracé et du dimensionnement de<br />

l’unique liaison (routière) reliant Le Creusot à Châlon Sur Saône.<br />

Il est à noter que, face à ces envois exceptionnels, deux choix d’itinéraires se présentent à<br />

Thermodyn, à savoir :<br />

1 er itinéraire : Le Creusot - Châlon Sur Saône par route express<br />

Barge (mode fluvial) jusqu’à Port Saint-Louis du Rhône (port lourd aux environs<br />

de Marseille)<br />

2 ème itinéraire : Le Creusot-Châlon Sur Saône par route express<br />

Châlon Sur Saône - Strasbourg par route<br />

Strasbourg - Anvers par voie maritime<br />

En moyenne, le trajet « Le Creusot - Strasbourg » se fait en 5 jours pour 390 km. D’un point<br />

de vue coût, le transport de deux colis de 47 t et 77 t chacun revient à 180 000 FF, incluant<br />

les frais du transporteur, ceux de la gendarmerie, l’enlèvement <strong>des</strong> barrières et l’octroi <strong>des</strong><br />

autorisations nécessaires.<br />

L’AVEA, à raison d’une vitesse commerciale de 100 km/h , pourrait garantir la liaison en 1<br />

journée au maximum, incluant les phases d’approche, de positionnement et de manutention.<br />

Ainsi, compte tenu <strong>des</strong> avantages pouvant être générés par l’aérostat lourd,<br />

- au niveau de la production : suppression du désassemblage pour les besoins du<br />

transport, de la modularité à une seule fin d’acheminement en dehors de toute<br />

considération d’entretien ultérieur de l’équipement considéré, mise à la consommation<br />

immédiate chez le client final (disparition d’opérations de montage pouvant inclure le<br />

soudage en site non équipé d’où un impact sur la qualité finale du produit), allongement<br />

du temps de production qui n’est plus tronqué par l’étape « Transport »<br />

- au niveau logistique : simplification de la chaîne de transport et de ses acteurs,<br />

standardisation par sous-segment d’activité du conditionnement de la pièce à transporter,<br />

réduction notable du temps d’acheminement, suppression de certaines contraintes<br />

opérationnelles (gestion du risque lié au délai de transport vue d’un point de vue<br />

multimodal = « correspondances » entre les mo<strong>des</strong> routier, fluvial et maritime)<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 92


L’établissement en question est disposée à opter pour l’AVEA, sous réserve d’une fiabilité<br />

prouvée, d’une disponibilité certaine et d’une réglementation souple, dans <strong>des</strong> limites<br />

tarifaires allant jusqu’à 15% (10 à 15%) en sus <strong>des</strong> prix de transport pratiqués actuellement.<br />

Il est à noter que ce ratio peut être vu à la hausse pour <strong>des</strong> opérations particulières qui, en<br />

raison de leur tonnage et de leurs caractéristiques techniques, nécessitent une fabrication<br />

extra muros à proximité de voies d’acheminement, en l’occurrence maritime (location<br />

d’arsenaux à équiper en fonction <strong>des</strong> besoins d’où délocalisation du matériel et de la main<br />

d’œuvre nécessaires et surcoûts).<br />

Marché :<br />

Antérieurement à sa restructuration, la charge de production de l’unité considérée était de<br />

l’ordre de 10 turbines par an d’un poids moyen de 150 tonnes. Ses zones de distribution<br />

étaient principalement :<br />

- Afrique du Nord (Algérie, Maroc)<br />

- Europe<br />

- Moyen-Orient<br />

Aussi, compte tenu du marché actuel et de son évolution, il est recommandé de disposer dès<br />

la première mise en exploitation industrielle de l’AVEA <strong>des</strong> configuration 200 et 500 t, avec<br />

une prééminence du 200 t.<br />

Contraintes/Exigences :<br />

- Fiabilité du système AVEA ⇒ taux prévisible <strong>des</strong> primes d’assurances<br />

- Définition du degré de sensibilité aux conditions atmosphériques ⇒ déterminer le nombre<br />

de jours moyens opérationnels de l’AVEA (notion de disponibilité)<br />

- Fournir une fourchette de prix d’exploitation<br />

- Définir un système standard de conditionnement de la charge en fonction de la nature du<br />

système de levage (cette information est nécessaire au niveau même de la conception<br />

de la pièce qui doit renfermer un certain nombre de points d’ancrage adéquatement<br />

répartis selon les efforts développés en phase de transport)<br />

- Eviter les ruptures de charge, notamment déterminer la procédure d’empotage <strong>des</strong> colis<br />

lourds (possibilité de transbordement direct sur le bateau ou nécessité de dépose sur un<br />

site de déchargement et reprise sur camion - là, l’intérêt du dirigeable s’en trouve réduit !<br />

- ; la possibilité de transbordement direct comporte à la fois un avantage financier et<br />

opérationnel dans la mesure où il n’est pas nécessaire de disposer de bateaux équipés<br />

de grues lour<strong>des</strong>, flotte rare et à affrètement double voire triple du prix <strong>des</strong> navires<br />

conventionnels)<br />

- Précision du positionnement du dirigeable et de son interface de levage (simulation du<br />

dirigeable au-<strong>des</strong>sus d’une usine où passent <strong>des</strong> lignes de haute tension à 500 m du lieu<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 93


présumé de chargement). Le système de treuillage devrait être dynamique pour corriger<br />

l’orientation de la charge face au vent ; une autre solution serait de rendre le dirigeable<br />

captif en phase de chargement/déchargement de sa charge<br />

- Aspect réglementaire : survol et opérations en zones urbaines et péri-urbaines. Notons<br />

que l’usine visitée est en ville ; transport de nuit (actuellement, le transport exceptionnel<br />

est interdit de nuit en France, contrairement à d’autres pays comme la Belgique !)<br />

- Aspects fonctionnels : Distance franchissable minimum requise : 4 000 km<br />

Altitude de vol : plus de 5 000 m<br />

On propose ci-après une composition standard d’un envoi effectué par l’unité industrielle en<br />

question. On peut déjà proposer un transport monobloc de l’ensemble qui pèse seulement<br />

187 981 kg conditionnés. Il pourrait s’agir de regrouper en phase de production et de<br />

transporter en état d’utilisation immédiate l’ensemble « Skid générateur » équipé, ainsi que<br />

le module « Skid turbine ». Par ailleurs, une économie substantielle sera faite sur le<br />

conditionnement et les conteneurs de transport.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 94


Fiche 37 :<br />

12/07/2000<br />

Implantation : Vevey (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Equipements énergétiques (turbines Pelton, Francis et axiales,<br />

groupes bulbes …)<br />

Cette entreprise dont le siège social se trouve à Linz (Autriche) figure parmi les 5 leaders<br />

mondiaux en matière de fabrication d’équipements énergétiques à usage industriel (25 à<br />

30% du marché mondial).<br />

Cette entreprise sous-traite une partie de ses équipements en Corée, au Mexique, au Maroc,<br />

au Pérou, en Russie et en Tchéquie.<br />

Parmi les cas de figure susceptibles d’être intéressés par un transport AVEA, on retient le<br />

cas du projet Deriner (Nord de la Turquie) qui constitue un cas typique d’application du<br />

dirigeable lourd.<br />

Il s’agit, en effet, du transport d’équipements d’une masse totale de 700 tonnes modularisée<br />

en multiples colis pour <strong>des</strong> raisons de transport (gabarit <strong>des</strong> tunnels notamment) au départ<br />

de Vevey (Suisse) et de Linz (Autriche).<br />

Compte tenu du planning de production et de livraison, un AVEA de capacité 200 tonnes<br />

(altitude : plus de 5 000 m, distance franchissable : 10 000 km, vitesse : 100 km/h) est<br />

susceptible de réaliser la globalité <strong>des</strong> <strong>transports</strong> <strong>des</strong> éléments lourds et encombrants sans<br />

devoir modulariser à l’extrême au niveau de la production.<br />

Il est à noter, qu’actuellement, il est prévu d’effectuer l’acheminement <strong>des</strong> divers colis par le<br />

nord (Linz-Deriner) d’où un coût de l’opération avoisinant les 400 000 CHF pour un délai de<br />

transport de deux mois.<br />

A ceci, il faudra ajouter les équipements nécessaire au niveau du port de Hopa (à une<br />

centaine de kilomètres de Deriner) non équipé pour recevoir <strong>des</strong> colis lourds.<br />

L’AVEA pourrait, pour sa part, réaliser le transport et la manutention en deux jours<br />

(distance : 2 000 km) d’où un gain appréciable en terme d’ordonnancement de la production<br />

dans la mesure où les équipements ou partie de ceux-ci peuvent être commandés plus tard<br />

- au bon moment - aux sous-traitants. On s’achemine, ainsi, vers une logique de flux tendus.<br />

D’un autre côté, les intérêts financiers régissant les termes de l’échange commercial entre<br />

les diverses parties ne sont pas vraiment significatifs mais sont à prendre en compte dans la<br />

facture globale. Ils s’élèvent à 2 voire 3% par an.<br />

Par ailleurs, un autre avantage lié au transport par dirigeable pourrait tenir à sa disponibilité<br />

à l’image <strong>des</strong> acheminements par route. En effet, le schéma de production de l’entreprise en<br />

question ici est soumis à une contrainte externe concernant le transport maritime. La liaison<br />

maritime Hopa n’est assurée que deux fois par mois. Dans le cas où cette contrainte est<br />

transgressée, un affrètement spécial doit être envisagé, ce qui peut surenchérir d’un facteur<br />

3 le coût du transport.<br />

En résumé, l’apport du dirigeable pourrait concerner les <strong>transports</strong> exceptionnels de<br />

l’équipementier ici considéré dans <strong>des</strong> proportions avoisinant la cinquantaine<br />

d’acheminement par an, auquel on peut ajouter <strong>des</strong> <strong>transports</strong> ponctuels en remplacement<br />

de l’Antonov <strong>des</strong>tiné à remédier en urgence aux vices de fabrication pouvant se produire.<br />

A cette charge de trafic, on peut mentionner le marché induit par le dirigeable à la suite d’une<br />

modification <strong>des</strong> processus de production qui serait à analyser plus en détail sur un cas<br />

pratique.<br />

En effet, selon les chantiers, l’apport du dirigeable serait plus ou moins probant. S’il s’agit de<br />

manœuvre en « caverne », le besoin de modularité poussé est dicté par ce type de mise en<br />

œuvre et non pas par le transport. L’intérêt de l’AVEA serait réduit dans ce cas.<br />

Par contre, s’il s’agit d’installations ouvertes, l’AVEA permettrait une mise en œuvre<br />

simplifiée (transport et manutention mono-bloc de turbines), plus rapide (suppression<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 95


d’opérations à faible valeur ajoutée sur site comme le soudage et l’assemblage d’éléments<br />

qui auraient pu être faits en usine) dans <strong>des</strong> délais appréciables et dans une qualité<br />

meilleure.<br />

C’est notamment le cas pour les installations en puit vertical sous réserve d’une précision de<br />

manœuvre de l’ensemble « AVEA + système de guidage » qui doit avoisiner le centimètre.<br />

Les étapes de mise en œuvre peuvent se décomposer comme suit :<br />

- Descente de l’aspirateur préfabriqué en usine (poids : 20 à 150 t)<br />

- Pose de la bâche (20 à 150 t)<br />

- Travaux de bétonnage<br />

- Pose de l’alternateur (plus de 200 t)<br />

Autre alternative : construction monobloc « aspirateur+bâche+alternateur » avec un système<br />

de support provisoire, l’ensemble posé par AVEA puis étape de bétonnage final<br />

⇒ GAIN DE TEMPS ET ECONOMIE SUBSTANTIELLE<br />

Il est à noter cependant qu’une étude détaillée devrait être menée pour valider cette<br />

alternative qui tendrait à se généraliser par la suite. Une analyse intégrant également les<br />

capacités de manutention à l’intérieur <strong>des</strong> unités de production doit être opérée en même<br />

temps qu’une évaluation <strong>des</strong> coûts suite à un rééquipement éventuel de l’usine.<br />

Il faut aussi mentionner que si l’AVEA est adopté comme mode principal de transport, une<br />

réorganisation, un changement de stratégie de l’entreprise industrielle pourrait être mené à<br />

savoir la définition d’unités spécialisées par nature et type de produit qui fabriqueront<br />

entièrement la pièce considérée ou encore la mise en place d’une usine « Hub » qui se<br />

chargera de l’assemblage final.<br />

Toutefois, avant de se prononcer sur une refonte d’organisation, il faut que l’AVEA puisse<br />

justifier :<br />

- sa fiabilité<br />

- sa disponibilité et sa régularité (nombre d’appareils et contraintes opérationnelles)<br />

- ses performances techniques (système de levage, précision du positionnement …)<br />

- son coût d’exploitation (fourchette d’estimation basée sur ses aspects techniques)<br />

Une fois ces paramètres maîtrisés, une simulation devra être faite et conclure sur sa<br />

rentabilité économique.<br />

Dès lors, <strong>des</strong> considérations touchant le processus de production seront analysées telles<br />

que, en premier lieu, la mise au point d’un nouveau système d’ajustement <strong>des</strong> bagues sur<br />

les répartiteurs afin d’optimiser le levage et le diagramme <strong>des</strong> efforts auxquels est soumise<br />

la charge durant sa phase de transport.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 96


Fiche 38 :<br />

20/07/2000<br />

Implantation : Lausanne (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Bureau d’étu<strong>des</strong> en Génie Civil<br />

Séance essentiellement d’information :<br />

Outre les travaux de construction de passage sur ou sous voies et d’ouvrages d’art, l’AVEA<br />

pourrait transporter <strong>des</strong> modules industriels voire <strong>des</strong> blocs complets comme c’est le cas <strong>des</strong><br />

salles de commande et <strong>des</strong> cages d’ascenseurs du CERN (Genève) d’une base de 35 m 2<br />

chacun. Ces modules, au nombre de 35, sont à transporter sur une distance d’une centaine<br />

de km. Sous réserve d’un positionnement précis de l’AVEA et de ses systèmes d’appoint<br />

(précision similaire à celle d’une grue), ce dernier peut également opérer la <strong>des</strong>cente de ces<br />

modules le long du puit d’accueil, d’où un gain économique probable et une sécurité accrue<br />

<strong>des</strong> modules qui ne subiront pas de rupture de charges.<br />

Il serait éventuellement intéressant d’étudier de plus près ce cas.<br />

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Fiche 39 :<br />

2/08/2000<br />

Implantation : Zurich (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Bureau d’étu<strong>des</strong> généraliste en Génie Civil<br />

Séance essentiellement d’information :<br />

→ Applications de l’AVEA :<br />

- Construction de ponts<br />

- Construction de sta<strong>des</strong> : l’AVEA induira une plus grande flexibilité d’utilisation <strong>des</strong> sta<strong>des</strong><br />

(on pourrait passer aisément d’un stade de capacité 20 000 personnes à une autre<br />

configuration d’une capacité de 50 000<br />

- Mise en place de toitures de stade : c’est notamment le cas de la toiture du stade Saint<br />

Jacques à Bâle où l’on a dû modifier la conception pour <strong>des</strong> raisons de transport<br />

- Construction en milieu urbain et problèmes logistiques de transport dans les gran<strong>des</strong><br />

cités qui peuvent être annihiler si l’AVEA peut y opérer (Cf. réglementation et précision<br />

de pose)<br />

- Irrigation de terres désertiques (transport d’eau, de réservoirs)<br />

- Trafic transalpin : transport en une fois de 12 camions de 40 tonnes groupés ⇒ analyse<br />

et intérêt environnementaux<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 98


Fiche 40 :<br />

3/08/2000<br />

Implantation : Baden (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Equipements énergétiques à usage industriel (Générateurs,<br />

turbines, transformateurs, chaudières et leurs sous-équipements)<br />

Les principaux centres de production de l’équipementier en question se trouvent en Suède,<br />

en Allemagne (Mannheim et Bier), en Pologne (Lodz et Dabrowa Gornicza), en Suisse<br />

(Baden et Genève), en France (Paris et Grenoble), en Grande Bretagne (Stamford), aux<br />

Etats-Unis (Richmond), au Canada et au Japon (Kawasaki) avec <strong>des</strong> fournisseurs en Europe<br />

et en Australie et <strong>des</strong> clients finaux en Afrique (Maroc, Côte d’Ivoire), en Amérique du Nord<br />

et du Sud (Brésil, Argentine, Pérou).<br />

La répartition <strong>des</strong> sites de production européens par type de pièces est comme suit (à la<br />

date de cet entretien) :<br />

- France/Paris : transformateurs<br />

- France/Grenoble : turbines<br />

- Suisse/Genève : transformateurs<br />

- Suisse/Baden : ensemblier<br />

- Allemagne/Bier : rotors<br />

- Allemagne/Mannheim : ensemblier, générateurs et turbines à gaz<br />

- Grande-Bretagne/Stamford : transformateurs<br />

- Pologne/Lodz et Dabrowa Gornicza : ensemblier, générateurs et turbines à gaz<br />

L’organisation est telle que certaines unités comme celles de Baden et Mannheim<br />

constituent <strong>des</strong> unités d’assemblage qui concentrent les différentes pièces en provenance<br />

d’usines spécialisées. C’est le cas par exemple de Bier qui approvisionnent Lodz et<br />

Mannheim en rotors. On peut donc prévoir une aire de stationnement AVEA à proximité <strong>des</strong><br />

sites de concentration/production <strong>des</strong> unités industrielles du groupe en question. D’autre<br />

part, l’AVEA peut relier les sites d’approvisionnement et d’assemblage de l’industriel ici<br />

considéré lorsqu’il s’agit de transporter de gros éléments comme on le rencontre souvent<br />

entre Bier et Mannheim, Bier et Lodz, Genève et Baden.<br />

En outre, il est à noter que bon nombre de transport transite par l’axe fluvio-routier<br />

Mannheim - Rotterdam, soit sur une distance de 500 km. A titre indicatif, un transport de 340<br />

tonnes sur cet axe coûte environ 150 000 CHF avec une contrainte majeure qui ne permet<br />

les <strong>transports</strong> exceptionnels que durant le week-end. A cet aspect réglementaire lié à une<br />

fluidification du trafic sur le Rhin, s’ajoute le problème <strong>des</strong> hautes et basses eaux qui<br />

paralyse le transport.<br />

En conséquence et sous réserve d’aspects réglementaires, opérationnels et techniques,<br />

l’AVEA est en mesure d’être un moyen plus flexible et moins contraignant. D’autres<br />

avantages peuvent être identifiés comme les gains financiers liés au coût du capital<br />

immobilisé pendant le transport qui peut prendre plusieurs mois ; les taux à ramener au coût<br />

de la « marchandise » transportée sont de 7 à 7,5% l’an en Allemagne et de 5% en Suisse.<br />

Marché :<br />

L’établissement de Baden en question ici produit environ 100 turbines à gaz par an d’un<br />

poids compris entre 165 et 370 tonnes et près de 300 générateurs de plus de 150 t à l’unité.<br />

Il est à noter également le développement en cours de générateurs dont le poids avoisine les<br />

500 tonnes.<br />

Ainsi, en permettant un transport monobloc, en rendant définitif les montages à « blanc » en<br />

usine pour essai, l’AVEA, en justifiant sa disponibilité, sa fiabilité et en adoptant ses coûts<br />

peut devenir le mode de transport privilégié de ces gros ensembliers. En outre, face à une<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 99


activité dense permettant le développement d’un concept fidélité, le coût d’exploitation de la<br />

flotte AVEA « mise à disposition » de l’entreprise considérée serait vu à la baisse dans la<br />

mesure où l’on pourrait planifier une optimisation d’exploitation en réseau du dirigeable<br />

limitant ainsi, et entre autres, ses trajets à vide.<br />

D’autre part, il a été formellement précisé par l’équipementier en question, la nécessité de<br />

disposer de dirigeables d’une capacité d’emport supérieure à 200 tonnes. En effet, compte<br />

tenu du plan de production de l’activité « Power » d’ABB, <strong>des</strong> aérostats de 500 tonnes<br />

seraient bien adaptés.<br />

D’un point de vue technique, il est primordial d’éviter lors du transport tout effort torsionnel<br />

qu’aurait à subir la pièce. Il faut donc réfléchir à la fixation <strong>des</strong> éléments transportés.<br />

Il faut également mentionner que l’établissement visité est enclin à négocier directement le<br />

transport de ses pièces à haute valeur ajoutée avec les divers transporteurs sans passer par<br />

l’entremise de commissionnaires de transport. Le fait de disposer d’un unique interlocuteur -<br />

l’AVEA assurant le transport intégral de l’équipement considéré sans rupture de charges -<br />

constitue un avantage réel en faveur de l’aérostat lourd.<br />

Par ailleurs, de par la participation du gros équipementier en question à la Commission<br />

mondiale <strong>des</strong> Grands barrages et sa forte visibilité dans les programmes de limitation <strong>des</strong><br />

gaz à effet de serre, elle joue un rôle actif dans les initiatives internationales visant à<br />

améliorer l'environnement (Cf. état <strong>des</strong> équipements dans la région nord de l’Amazonie où<br />

l’on doit éviter la construction d’infrastructures lour<strong>des</strong> pour préserver l’environnement ;<br />

l’AVEA pourrait être un moyen de substitution permettant un développement économique<br />

homogène de la région !). Dans cette optique, l’AVEA étant un mode de transport a priori<br />

moins nocif que les moyens concurrents, son adoption serait facilitée. Dans les analyses<br />

futures d’étu<strong>des</strong> économiques, une part concernant les externalités négatives <strong>des</strong> <strong>transports</strong><br />

devrait être abordée en soulignant les caractéristiques de l’AVEA à la lumière <strong>des</strong><br />

développements techniques - prise en compte <strong>des</strong> émissions de CO2, de NOx et <strong>des</strong><br />

Composés Organiques Volatiles (COV) selon les divers mo<strong>des</strong> de transport -.<br />

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Fiche 41 :<br />

3/08/2000<br />

Implantation : Marseille → siège de Fostrans<br />

Secteur d’activité retenue : Entreprise intégrale de transport, levage et transit<br />

Compte tenu du marché actuel de ce transporteur/levageur et de l’évolution prévisible pour<br />

les années futures, il est souhaitable de disposer d’une flotte de dirigeable d’une capacité<br />

allant de 200 à 1 000 tonnes.<br />

En effet, le marché de cette entreprise (transport et levage au départ et à <strong>des</strong>tination<br />

d’usines, opération de revamping pouvant être, par ailleurs, facilitées par l’AVEA) se<br />

discrétise comme suit (par an) :<br />

- 10 à 15 pièces de 500 tonnes avec en tout une centaine de pièce dans la gamme 160 à<br />

500 t avec une nette tendance vers le créneau 500 à 1 000 tonnes<br />

- 5 pièces de 1 000 tonnes unitaire<br />

- 2 pièces de 1 500 tonnes<br />

D’autre part, d’un point de vue caractéristiques, l’AVEA pourrait être utilisé pour <strong>des</strong><br />

<strong>transports</strong> en montagne, ainsi que pour la pose de télescopes et autres moyens de mesure<br />

d’où une altitude d’opération minimale de 5 000 m. Une distance franchissable de 10 000 km<br />

et une vitesse commerciale de 100 km/h sont appréciables.<br />

Par ailleurs, <strong>des</strong> précisions devront être fournies quant au système de treuillage dans un<br />

objectif de complémentarité entre le dirigeable et le navire par transfert direct de la charge.<br />

On devra également définir le système de ballastage et le temps nécessaire à cette<br />

opération d’équilibrage <strong>des</strong> masses, en même temps que la précision du positionnement, la<br />

vitesse d’ascension et de dépose de la charge, ainsi que le coût prévisible d’exploitation du<br />

dirigeable basé sur une comptabilité <strong>des</strong> postes techniques. Notons qu’actuellement, les<br />

phases de transport et manutention incluant la police d’assurance représentent, en<br />

moyenne, 0,5% de la valeur finale de la marchandise à transporter. Des précisions<br />

concernant la certification doivent être fournies dans la mesure où cette composante a un<br />

impact majeur au niveau de l’exploitation (survol <strong>des</strong> zones urbaines, transport de nuit). Des<br />

considérations touchant à la sécurité doivent être éclaircies afin de pouvoir estimer les taux<br />

d’assurance applicables à la fois au moyen de transport (AVEA) et à la pièce sustentée.<br />

Toujours d’un point de vue opérationnel, une possibilité de rotation en l’air <strong>des</strong> charges serait<br />

à étudier. Cette option permettrait de préparer, durant la phase d’approche, la pièce<br />

transportée en position finale d’utilisation. Il s’agit d’une procédure intéressante pour le<br />

transport de colonnes verticales qui seront, en raison de problèmes aérodynamiques, plus<br />

enclins à être transportées en phase horizontale. La mise à la verticale se ferait en phase<br />

d’approche finale.<br />

Par ailleurs, d’un point de vue logistique, l’usage d’un dirigeable lourd est justifié ne serait-ce<br />

que lorsque l’on observe un arrêt complet <strong>des</strong> <strong>transports</strong> pendant plusieurs mois en raison<br />

par exemple de crues/décrues de voies d’eau. C’est le cas notamment du Danube entre<br />

Bratislava et Rotterdam (axe très fréquenté) qui peut être fermé pendant trois mois de suite<br />

par an. A ceci, il faut ajouter un intérêt direct pour le transporteur dans la mesure où un<br />

transport de 1 500 km (Bratislava - Rotterdam) peut être fait en deux jours par AVEA au lieu<br />

de 15 jours par les moyens conventionnels en temps normal, d’où une productivité accrue et<br />

une meilleure rotation du matériel de transport.<br />

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Fiche 42 :<br />

4/08/2000<br />

Implantation : Rome<br />

Secteur d’activité retenue : Distribution de vivres (Organisme humanitaire et d’aide en cas<br />

de catastrophe)<br />

L’organisme ici considéré est habilité à venir en aide aux populations sinistrées, notamment<br />

par l’acheminement de vivres et de matériels de première nécessité. Il achemine directement<br />

3 à 3,5 millions de tonnes par an de vivres, en plus de 1,5 millions de tonnes/an<br />

indirectement grâce au concours <strong>des</strong> divers gouvernements.<br />

Parmi les multiples opérations menées, on distingue :<br />

- les opérations dites « régulières » <strong>des</strong>tinées à alimenter <strong>des</strong> camps d’une région<br />

déterminée sur une longue période. C’est le cas notamment <strong>des</strong> camps de réfugiés <strong>des</strong><br />

Grands Lacs africains ou encore ceux du Mozambique …<br />

- les opérations exceptionnelles à la suite de catastrophes naturelles où il est question<br />

d’évacuer en masse la population et de l’alimenter en urgence.<br />

Pour répondre à ces deux situations différentes de par leur nature, on optera pour deux<br />

configurations différentes de l’AVEA.<br />

Dans le premier cas, il s’agit de disposer d’un moyen de transport <strong>des</strong>tiné à remplacer<br />

l’hélicoptère qui reste cher et moyennement efficient compte tenu de sa charge utile limitée<br />

ou encore l’acheminement terrestre (routier) lent, risqué (sécurité) et encombrant (convois<br />

pouvant s’étaler sur plusieurs kilomètres) quant cela est possible (Cf. état <strong>des</strong> infrastructures<br />

en Afrique par exemple). Dans cet optique, le dirigeable idéal devrait permettre une charge<br />

utile de 50 à 60 tonnes avec un système de « largage » <strong>des</strong> vivres efficace et rapide afin que<br />

l’aérostat puisse <strong>des</strong>servir dans un délai raisonnable plusieurs points qui peuvent être<br />

distants de seulement quelques kilomètres (développement d’un concept de distribution de<br />

vivres à l’image du camionnage). Ainsi, le principe de ballastage doit être optimisé afin de<br />

garantir la souplesse nécessaire à l’aérostat.<br />

Dans le second cas, on se retrouve dans le segment du dirigeable lourd capable de<br />

sustenter 200 à 500 tonnes de charge utile avec la possibilité de transporter <strong>des</strong> personnes<br />

dans le cas <strong>des</strong> évacuations urgentes et massives <strong>des</strong> populations.<br />

D’un point de vue contraintes et afin d’évaluer correctement la faisabilité économique du<br />

dirigeable dans ce segment de marché, <strong>des</strong> précisions concernant les normes de sécurité<br />

applicables à l’aérostat, sa fiabilité et sa manœuvrabilité doivent être fournies en plus <strong>des</strong><br />

aspects réglementaires. Les limitations à l’exploitation doivent également être esquissées<br />

afin de décider quant à la faisabilité opérationnelle du dirigeable d’un point de vue<br />

humanitaire dans <strong>des</strong> régions à fort potentiel de conflit.<br />

A noter par exemple qu’un ballastage à eau limiterait l’intérêt du dirigeable dans la mesure<br />

où une grande partie <strong>des</strong> opérations d’assistance humanitaire se trouve en zone aride. Un<br />

ballastage à air comprimé serait plus efficient sous réserve <strong>des</strong> délais de ballastage et de la<br />

flexibilité <strong>des</strong> manœuvres qui en découle.<br />

D’un autre point de vue, l’utilisation du dirigeable lourd doit être acceptée par les divers pays<br />

où se déroulent les opérations. Des contacts doivent d’ores et déjà être pris au niveau<br />

informationnel voire diplomatique afin de cerner ce problème d’acceptabilité.<br />

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Fiche 43 :<br />

9/08/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Entreprise de construction / Génie Civil<br />

Les remarques formulées par cette entreprise de Génie Civil rejoignent celles <strong>des</strong> autres<br />

constructeurs comme on pourrait le remarquer à travers les compte-rendus précédents.<br />

Aussi, son intérêt pour le dirigeable est motivé par l’étude de cas du Viaduc de Millau dont<br />

on présentera ci-après l’analyse préliminaire.<br />

Le dirigeable lourd AVEA pourrait être utilisé dans le transport de parties de travées et de<br />

voussoirs. Actuellement, le poids moyen d’un voussoir préfabriqué est de 100 à 150 tonnes,<br />

alors que la tendance observée est de 200 à 250 tonnes. L’AVEA pourrait alors être un<br />

moyen idéal permettant une construction plus rapide et donc une mise à l’exploitation et un<br />

retour sur investissements relativement plus tôt. De plus, d’un point de vue organisation, la<br />

fabrication <strong>des</strong> travées et <strong>des</strong> voussoirs pourrait se faire en usine en dehors du chemin<br />

critique d’où un risque réduit quant à l’ordonnancement et à l’avancement <strong>des</strong> tâches sur un<br />

chantier.<br />

Cependant, <strong>des</strong> exigences relatives à l’exploitation de l’aérostat doivent être respectées :<br />

- définition du système de treuillage avec possibilité de dépose directe à l’endroit souhaité<br />

d’où une précision d’approche et du système « AVEA + gui<strong>des</strong> » analogue à celle d’une<br />

grue avec une option certaine de maintenir le dirigeable en position contrôlée sur une<br />

période d’une demi-journée à une journée - pour une construction en béton ; seulement<br />

quelques heures pour une construction métallique où le jointoiement se fait plus<br />

facilement - afin de permettre la réalisation de la liaison de l’élément considéré avec le<br />

reste de l’ouvrage (partie antécédente). Cette exigence de maintien du dirigeable en<br />

position devient caduque dans le cas de la mise au point d’un système provisoire<br />

d’assemblage supportant la charge. Son coût devrait, par contre, être pris en compte<br />

dans les conclusions de la faisabilité économique du dirigeable dans le domaine de la<br />

construction <strong>des</strong> grands ouvrages d’art.<br />

- manœuvrabilité du dirigeable : l’aérostat doit être flexible à la navigation. A noter que la<br />

distance entre deux pylônes dans le cadre du viaduc de Millau est de 342 m pour les<br />

travées centrales, de 204 m pour les travées de rive avec une hauteur de pylône de 90<br />

m. Mentionnons que le rapport charge utile/poids propre du dirigeable a un impact sur sa<br />

maniabilité. Ainsi, une proportion 50/50 est favorable d’un point de vue rigidité, mais<br />

néfaste d’un point de vue manœuvrabilité. La propension idéale serait 75/25.<br />

- sensibilité du dirigeable aux conditions de vent : il est à noter qu’actuellement les limites<br />

de travail avec une grue sont fixées à une vitesse de vent de 72 km/h avec une pénibilité<br />

accrue dès 60 km/h. En deçà, avec les moyens actuels, l’exploitation et le travail ne sont<br />

guère influencées par les aléas atmosphériques.<br />

A celles-ci, il faut ajouter l’aspect sécurité et fiabilité du dirigeable qui constituent <strong>des</strong><br />

spécifications communes à tous les segments d’activités susceptibles d’intéresser le<br />

dirigeable.<br />

A/ Présentation du cas « Viaduc de Millau » :<br />

Le futur Viaduc de Millau sur l'autoroute A75, devant relier Clermont-Ferrand à Béziers et<br />

Montpellier, sera l'un <strong>des</strong> ouvrages d'art les plus marquants du début du siècle. Il s'agit d'un<br />

ouvrage de 2460m de longueur comportant huit travées haubanées, la plus longue<br />

atteignant 342m. La chaussée à 2 fois 2 voies suspendues à près de 270m au <strong>des</strong>sus du<br />

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Tarn, présentera une grande courbe et une pente légère de 3% pour améliorer la visibilité de<br />

l'ouvrage et sécuriser l'usager. Les sept piles du viaduc seront constituées d'un fût en béton<br />

armé de forme pyramidale, se dédoublant en V renversant, permettant d'ancrer les haubans,<br />

répartis en semi-harpes.<br />

La construction de l'ouvrage nécessitera environ 127 000 mètres cubes de béton, 19 000<br />

tonnes d'acier de béton armé, 5000 tonnes d'acier de précontrainte ( câbles et haubans ).<br />

Coupe transversale Tablier à 270m de haut<br />

Les procédés de construction :<br />

Les problèmes de montage en matière de ponts ont pris une grande importance. Dans<br />

beaucoup de cas, il s’agit :<br />

- de mettre en place <strong>des</strong> éléments préfabriqués au sol, très lourds et<br />

encombrants<br />

- de réduire les délais pour assurer une mise en service rapide.<br />

De manière générale, on distingue de façon très schématique quatre types de montage :<br />

- Le lancement : l’ouvrage, ou la partie d’ouvrage, <strong>des</strong>tiné à être lancé est<br />

construit dans un atelier forain de niveau avec le plan de lancement. Ce<br />

dernier peut-être une plate-forme de travail placée au centre de l’ouvrage ou<br />

le remblai d’accès à la culée de ce dernier.<br />

- La mise en place par encorbellement : cette technique consiste à construire<br />

un pont à caisson, par exemple, en porte à faux à partir d’une pile. Les<br />

éléments partiels peuvent être entièrement préfabriqués (longueur pouvant<br />

avoisiner les 30m) et mis en place grâce à un portique ou à une ossature<br />

placée sur le tronçon antérieur.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 104


- La mise en place par levage : il s’agit, dans ce cas, de construire l’ouvrage<br />

dans sa quasi-totalité au sol et de le lever au moyen de systèmes<br />

spécialement conçus pour supporter <strong>des</strong> charges importantes.<br />

- Le montage à la bigue ou à la grue : il est possible, dans un site fluvial, de<br />

lever <strong>des</strong> tronçons de poutres grâce à une bigue pour <strong>des</strong> éléments de<br />

quelques centaines de tonnes. En site maritime, la puissance de levage peut<br />

atteindre quelques milliers de tonnes.<br />

Objectifs / résultats de l’étude :<br />

L’objectif essentiel de cette étude est de vérifier la potentialité d’application du dirigeable au<br />

domaine <strong>des</strong> travaux publics via un cas concret qui fera office de projet pilote pour les<br />

constructions futures.<br />

L’étude confronte directement la solution de construction adoptée dans le cas du viaduc de<br />

Millau avec un procédé sollicitant le dirigeable. Dans cette optique, une <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> deux<br />

processus est esquissée, listant, entre autres, les avantages et inconvénients de chacun.<br />

La solution « dirigeable » se base sur une expertise technique et réglementaire <strong>des</strong><br />

performances de l’aérostat qui est effectuée sous la responsabilité de l’ONERA.<br />

Afin de mettre en évidence la modification <strong>des</strong> processus logistiques que pourrait entraîner<br />

le dirigeable, <strong>des</strong> outils de programmation tels PERT sont mis à profit en parallèle avec une<br />

<strong>des</strong>cription qualitative. De plus, une analyse technico-économique supplémentaire est faite<br />

dans le cas où la méthode « dirigeable » entraînerait une modification du dimensionnement<br />

<strong>des</strong> structures (absence d’effort de torsion, de risques de déversement - structures<br />

métalliques principalement -, …grâce à l’introduction du dirigeable).<br />

En définitive, un rapport de synthèse mentionne les principales conclusions auxquelles<br />

aboutit l’étude avec, si possible, <strong>des</strong> résultats généraux concernant les situations concrètes<br />

où la solution « dirigeable » serait préconisées en comparaison avec les procédés de<br />

construction existants. Parmi les déterminants du choix, on trouve :<br />

- le site de construction<br />

- la nature et les caractéristiques de l’ouvrage<br />

- le délai de construction<br />

- la qualité<br />

- le coût généralisé de la construction comprenant :<br />

o le coût de transport et de manutention par dirigeable<br />

o le coût de la construction de l’ouvrage<br />

o l’impact <strong>des</strong> effets externes générés dont, notamment, les nuisances de<br />

chantier dans le cas de travaux de longue durée.<br />

B/ Analyse :<br />

Il a été retenu, pour cette simulation « Dirigeable lourd - Viaduc de Millau », l’étude de la<br />

version métal de l’ouvrage.<br />

Deux parties du viaduc ont été particulièrement considérées :<br />

- les pylônes mixtes Acier-Béton<br />

- les éléments du tablier<br />

Parmi les interrogations les plus importantes, on trouve :<br />

- caractéristiques / performances du dirigeable (charge utile, vitesse, limite d’opérabilité<br />

eu égard aux conditions atmosphériques - vent maîtrisable à 10 m/s, durée<br />

d’amortissement…)<br />

- dimensions<br />

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- bilan de masse : un ratio de 0,6 ((masse totale - masse à vide) / capacité de levage<br />

de l'hélium) constitue l’objectif fixé pour le dirigeable lourd en question<br />

o effet de redistribution <strong>des</strong> efforts par la structure métallique du dirigeable<br />

o reprise <strong>des</strong> efforts par l’enveloppe<br />

- positionnement dans l’espace<br />

o mouvement vertical : non déterminant grâce entre autres à une stabilité<br />

verticale naturelle conférée par la grande inertie du dirigeable<br />

o mouvement horizontal / problème de tangage et positionnement de la charge<br />

(centre de gravité) : déterminant<br />

o mise en œuvre de systèmes de guidage propres au génie civil et permettant<br />

d’atteindre un seuil de positionnement préalablement défini<br />

o <strong>des</strong> effets dynamiques ne pouvant être repris par les systèmes provisoires<br />

d’assemblage seraient générés par la masse « dirigeable » confrontée à<br />

l’environnement immédiat. Ces effets ne peuvent être acceptés par les<br />

éléments de structure transportés. Ainsi, il devra être garanti une vitesse<br />

d’accostage maîtrisée permettant d’éviter les à-coups ; à noter que cette<br />

vitesse devra être de l’ordre est de quelques cm/mn d’après les civilistes,<br />

constructeurs du viaduc. Il va donc falloir prévoir un système permettant de<br />

passer progressivement d’un état dynamique à un autre statique. On peut<br />

imaginer un système par vérinage qui amènerait en vitesse contrôlée la<br />

charge en question à partir d’une cinquantaine de centimètres de sa position<br />

finale. On pourra reprendre et adapter certains mécanismes utilisés en milieu<br />

nautique.<br />

- stabilisation de la charge par rapport au dirigeable : satisfaisante<br />

- ballastage<br />

o deux solutions possibles à développer : lest à air comprimé, à eau. Le lest à<br />

eau présente de nombreux inconvénients opérationnels liés à la présence de<br />

l’eau au niveau <strong>des</strong> sites de déchargement où un pompage serait nécessaire<br />

en plus <strong>des</strong> zones froi<strong>des</strong> où l’eau risque de geler en automne/hiver.<br />

o le problème de ballastage intervient au moment du transfert de la charge<br />

principalement une fois que l’élément transporté par l’aérostat est suspendu<br />

sur un système provisoire en attente de son assemblage avec le reste du<br />

viaduc<br />

o le ballastage agit toujours dans le même sens. Dans le cas d'un ballastage à<br />

eau, nécessité d'avoir une réserve permanente de plusieurs centaines de m 3<br />

d'eau au voisinage immédiat du point de dépose de la charge<br />

- réglementation<br />

- exploitation du dirigeable<br />

o structures exploitantes<br />

o aire de stationnement du dirigeable, mât d’amarrage pour les opérations<br />

nécessitant une attente prolongée de l’aérostat, absence de hangars<br />

- appréciation du transport intermodal pour <strong>des</strong> distances supérieures à 500 km : cas<br />

où les constructeurs s’approvisionneront en matériaux préfabriqués auprès de<br />

fournisseurs hors aire d’influence du chantier<br />

- disponibilité de l’aérostat en vue d’une programmation de mise en œuvre en « flux<br />

tendu » <strong>des</strong> matériaux préfabriqués<br />

Scénarii d’étude :<br />

L’étude se décline comme suit :<br />

Scénario 1 : Simulation « détaillée » d’exploitation d’un dirigeable de 150 (+20%)<br />

tonnes de charge utile et comparaison avec la méthode de construction prévue pour<br />

le viaduc sur la base de considérations logistiques et économiques. On prend<br />

essentiellement en compte ici la construction du tablier et <strong>des</strong> pylônes.<br />

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Scénario 2 : Esquisse d’exploitation d’un dirigeable de 300 tonnes de charge utile.<br />

Des considérations concernant le dimensionnement <strong>des</strong> structures sont avancées en<br />

plus <strong>des</strong> aspects logistiques et économiques.<br />

Le scénario 1 décrira les étapes de mise en œuvre d’éléments de tabliers de 11 m de portée.<br />

Cette dernière ne modifie pas la conception même de l’ouvrage car le porte à faux reste<br />

acceptable eu égard de la disposition <strong>des</strong> haubans. L’apport du dirigeable se situe ici dans<br />

l’intérêt d’acheminer vers le chantier en masse indivisible un élément préfabriqué de 11 m en<br />

usine alors qu’actuellement, celui-ci est conduit, au niveau du site de construction, en<br />

plusieurs parties qui seraient assemblées dans une usine foraine.<br />

On effectue également une analyse <strong>des</strong> pylônes qui seront dès lors constitués de deux<br />

parties au lieu de 15, d’où moins d’opérations de soudage difficilement contrôlées sur un<br />

chantier à 200 m d’altitude (humidité, température) et un travail en parallèle de coffrage et de<br />

bétonnage du premier élément en attente du second (ordonnancement efficient <strong>des</strong> tâches).<br />

L’intérêt de ce scénario réside dans la <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> opérations logistiques suite à l’usage<br />

du dirigeable. Un diagramme GANTT avec une identification <strong>des</strong> tâches critiques est mis en<br />

œuvre et comparé à la solution réelle prévue. Pour réaliser cette analyse, une <strong>des</strong>cription<br />

exhaustive <strong>des</strong> tâches a été menée.<br />

Il est aussi à noter que l’exploitation de l’aérostat impliquerait un mode de construction par<br />

encorbellement multi-points (d’où rapidité d’achèvement du chantier et moindres nuisances<br />

occasionnées) alors que la méthode préconisée par le dossier public « viaduc de Millau »<br />

table sur une méthode de construction séquentielle avec pour origine les culées extrémités<br />

de l’ouvrage, en raison d’une efficience économique liée principalement à<br />

l’ordonnancement/avancement du matériel (chariots, grue derrick de montage en plus de<br />

l’étaiement provisoire servant d’appui en phase de construction) utilisé.<br />

Le scénario 2 met en œuvre <strong>des</strong> éléments de tablier de 300 tonnes, soit environ 30 m de<br />

portée. En plus <strong>des</strong> processus logistiques convenablement décrits, une modification de la<br />

conception de l’ouvrage est à attendre en raison de l’impossibilité de disposer d’un porte-àfaux<br />

de 30 m. Les systèmes de fixation provisoires, le dimensionnement et l’emplacement<br />

<strong>des</strong> haubans doivent être revus en considérant l'intérêt de ce mode opératoire eu égard les<br />

contraintes associées. Ce scénario n’est toutefois pas étudié en détail comme le premier.<br />

Outre <strong>des</strong> considérations techniques, logistiques et l’esquisse d’un procédé de construction<br />

initié par le dirigeable (caractérisation, intégration du dirigeable dans la problématique <strong>des</strong><br />

chantiers, coexistence possible avec le matériel conventionnel de construction comme les<br />

grues - réglementation de chantier à définir -, …), cette étude permet d’évaluer la faisabilité<br />

économique d’exploitation de l’aérostat dans le champ de la construction <strong>des</strong> grands<br />

ouvrages d’art.<br />

Plusieurs postes sont susceptibles de générer <strong>des</strong> économies :<br />

- économie de l’haubanage initial (cas <strong>des</strong> ponts haubanés)<br />

- économie de matière<br />

o coût de fabrication de l’ossature métallique<br />

o coût de soudage<br />

- éventuellement coût de la main d’œuvre.<br />

Cas <strong>des</strong> ponts métalliques et mixtes<br />

D’autres aspects sont monétarisés comme le gain de temps. Il est à noter qu’un mois de<br />

chantier (pour une opération de l’envergure du viaduc de Millau) implique 5 à 7 millions de<br />

FF de dépenses.<br />

Nota : La construction du viaduc de Millau a été octroyée au groupe Eiffage dont sa filiale<br />

Eiffel Construction qui réalisera les tronçons en métal du Grand Viaduc dans son usine de<br />

Lauterbourg. La problématique d’acheminement et de subdivision <strong>des</strong> colis reste la même.<br />

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Fiche 44 :<br />

14/08/2000<br />

Implantation : Genève (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Bureau d’étu<strong>des</strong> en Génie Civil<br />

Outre l’utilisation du dirigeable pour la construction d’ouvrages d’art et de franchissement,<br />

l’AVEA est susceptible d’être exploité dans le cadre de la construction de complexes<br />

touristiques et résidentiels présentant une forte répétitivité <strong>des</strong> plans (sorte de préfabrication<br />

d’éléments en série en usine donnant lieu à <strong>des</strong> effets d’échelle) et <strong>des</strong> tâches. A noter que<br />

l’on dénote actuellement, en Suisse, 8 complexes de 100 villas qui seront ouverts à la<br />

construction dans deux ans et qui se prêteraient particulièrement bien à une assistance<br />

AVEA.<br />

Parallèlement à ce marché, on rencontre celui <strong>des</strong> hôtels « préfabriqués » de type Formule 1<br />

ou Novotel, ainsi que celui de la pose et du levage de pans de faça<strong>des</strong> actuellement<br />

entreprises par grue en plusieurs éléments ! Il se pose, notamment ici, la question de travail<br />

en zones urbaines lorsqu’un bâtiment est rénové (changement <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> en l’occurrence).<br />

Dans le domaine <strong>des</strong> grands travaux, l’AVEA permettrait la mise en place de portes<br />

monolithiques de barrages entre les piles supports permettant à la fois de s’affranchir <strong>des</strong><br />

opérations de coffrage du béton en hauteur qui coûtent chères, ainsi que de la gêne et <strong>des</strong><br />

coûts induits occasionnés aux populations évacuées et à l’agriculture suite au changement<br />

du lit <strong>des</strong> cours d’eau.<br />

D’un point de vue ponctuel, le dirigeable lourd servirait au déplacement de statues, de<br />

châteaux, d’églises … à fort impact patrimonial lorsqu’ils constituent un obstacle à la<br />

réalisation de nouveaux équipements.<br />

D’un point de vue contraintes, outre la définition du système de treuillage, de la précision de<br />

pose du dirigeable au moins équivalente à celle d’une grue, de la fiabilité du système<br />

« AVEA + charge » (question de sécurité), les points d’attache du dirigeable à la charge<br />

doivent être convenablement étudiés dans une optique de flexibilité permettant de réaliser le<br />

transport de l’élément sous contraintes similaires à sa phase d’utilisation : on ne devrait pas<br />

introduire d’efforts supplémentaires dus au transport ; la travée ou partie de travée doit être<br />

suspendue au droit <strong>des</strong> zones d’effort tranchant maximum en phase d’exploitation de<br />

l’ouvrage. Dans cette optique, le transport sera optimisé et ne donnera pas lieu à un<br />

surdimensionnement superfétatoire.<br />

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Fiche 45 :<br />

16/08/2000<br />

Implantation : Genève (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Aide humanitaire<br />

En matière d’aide humanitaire, l’AVEA pourrait réaliser le transport de vivres, de matériel<br />

(véhicules), d’hôpitaux préfabriqués dans le cadre d’opérations d’urgence (zones sinistrées :<br />

inondation, tremblement de terre …) ou de « pipeline » pour les zones répertoriées<br />

nécessitant un approvisionnement continue et de durée indéterminée.<br />

Dès lors, les opérations urgentes, ponctuelles pour la plupart, nécessite un acheminement<br />

de colis lourds et encombrants visant <strong>des</strong> dirigeables de fortes capacités (200 à 500 t), ce<br />

qui n’est pas le cas pour les opérations de « pipeline » assurant un ravitaillement continue de<br />

la population considérée ; <strong>des</strong> AVEA d’une charge utile de 40 à 60 tonnes sont les plus<br />

adéquats.<br />

D’un point de vue contraintes d’exploitation, une configuration 40 à 60 tonnes développant<br />

une autonomie de 10 000 km ou une possibilité de ravitaillement est souhaitée. Par ailleurs,<br />

compte tenu de l’exploitation du dirigeable en zone dangereuse, <strong>des</strong> garanties concernant sa<br />

fiabilité sont nécessaires, en plus de certaines exigences notamment en matière d’approche<br />

et de décollage ⇒ vitesse d’ascension et de <strong>des</strong>cente appréciable pour minimiser les risques<br />

de tirs ; précisons, par exemple, que les avions opérant dans ces régions ont été équipés<br />

afin de décoller sur de courtes distances voire selon un mouvement hélicoïdal (à noter<br />

également que les avions utilisés dans ces zones ont <strong>des</strong> consignes précises concernant<br />

l’amorce de <strong>des</strong>cente réduite à 1.5 voire 3 km du lieu précis d’atterrissage ; l’AVEA devrait<br />

au moins respecter cette contrainte d’un point de vue sécurité) ! Dans cette optique, une<br />

vitesse supérieure à 100 km/h (de l’ordre de 200 km/h comme celle développée par d’autres<br />

dirigeables lourds) serait appréciable pour <strong>des</strong> raisons sécuritaires.<br />

Une autonomie importante de l’ordre de 10 000 km ou un ravitaillement en vol est nécessaire<br />

en raison d’une possibilité d’approvisionnement en carburant qui peut défaillir en plus de<br />

l’aspect économico-logistique qui contraindrait à développer un concept « omnibus » de<br />

livraison <strong>des</strong> vivres/matériels transportés par AVEA de 50 t de charge utile par exemple.<br />

D’autres contraintes telles que la disponibilité du dirigeable, sa sensibilité aux conditions<br />

atmosphériques restent similaires aux autres domaines d’activités recensés susceptibles<br />

d’intéresser l’AVEA.<br />

D’un point de vue volume d’opérations, il n’est pas possible de fournir d’estimations en<br />

raison de l’inexistence de programmes d’action prévisionnel.<br />

Toutefois, on trouvera ci-<strong>des</strong>sous quelques exemples de transport traités par l’organisme<br />

humanitaire ici interviewé et qui peuvent constituer <strong>des</strong> applications probables AVEA.<br />

- Angola : transport de 2 000 tonnes par mois entre Benguela et Kuito (557 km) à l’aide<br />

de deux boeing 727 de charge utile 20 tonnes unitaire et d’un Hercule de 19 t aux<br />

prix respectifs de 230 $ US/t et de 560 $ US/t. Ces prix comprennent uniquement le<br />

transport par avion et le fuel sans chargement/déchargement. Le transport par<br />

camion reste trop risqué et ne peut donc être envisagé.<br />

- Somalie : 20 000 t/mois, soit 10 bateaux pouvant être relayés en permanence par 12<br />

à 14 Hercules imprimant un coût de transport entre le Kenya et la Somalie de 1 100 $<br />

US/t ; autre alternative : utilisation d’un bateau porte-hélicoptère au large de la<br />

Somalie et distribution finale en 15 minutes par hélicoptère à un prix de 200<br />

$US/tonne livrée. On comprend ici qu’un prix annoncé de 35 000 FF/200 t par heure<br />

reste très compétitif (≈ 24 $ US/t et par heure d’opérations) !<br />

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Fiche 46 :<br />

17/08/2000<br />

Implantation : Eeklo (Belgique)<br />

Secteur d’activité retenue : Chaudronnerie<br />

Séance essentiellement d’information :<br />

Il s’agit d’une entreprise leader spécialisée dans la chaudronnerie qui gère les opérations de<br />

fabrication, de transport et de montage d’éléments métalliques. Située en Belgique, elle<br />

dispose de deux unités de « production », l’une à Eeklo et l’autre, à Bumar, à une dizaine de<br />

kilomètres de Gand. Ce second site dispose d’un portique de 72 tonnes et s’apprêterait, par<br />

ailleurs, moyennant quelques aménagements, à accueillir un dirigeable de l’envergure de<br />

l’AVEA : configuration adaptée de l’usine pour faire sortir les pièces lour<strong>des</strong> et encombrantes<br />

par <strong>des</strong> systèmes de rouleaux apte à supporter <strong>des</strong> charges élevées (de l’ordre de 200 t<br />

voire plus), aire libre de stockage et de prise en charge par l’AVEA à proximité de l’usine,<br />

absence d’obstacles majeurs telles que lignes à haute tension.<br />

D’un point de vue marché, selon ce chaudronnier, l’AVEA ne serait pas probant, en général,<br />

dans le transport et la manutention de halles et de bâtiments à charpente métallique. Par<br />

contre, il en va tout autrement dans le domaine <strong>des</strong> ouvrages d’art et de franchissement.<br />

Cette entreprise estime, au niveau de son marché, un volume annuel AVEA, sous réserve de<br />

disponibilité, de fiabilité et d’un coût compétitif, d’une centaine d’opérations de charge utile<br />

unitaire variant entre 300 et 1 000 tonnes sur <strong>des</strong> distances de 500 à 1 000 km. La majorité<br />

sont <strong>des</strong> ponts de moyenne envergure de longueur 500 m à 1 000 m. Il est à noter<br />

qu’actuellement le transport se fait par convoi exceptionnel multi-essieux de charge utile<br />

maximum de 100 t à un coût de l’ordre de 1 000 FF/t. Compte tenu <strong>des</strong> coûts directs et<br />

indirects <strong>des</strong> opérations de levage, de soudage, d’étaiement et de délocalisation d’équipes,<br />

un surcoût de l’ordre de 35 %, incluant le levage par AVEA, serait accepté.<br />

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Fiche 47 :<br />

22/08/2000<br />

Implantation : Bâle (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Commissionnaire de transport<br />

Séance essentiellement d’information :<br />

Contraintes :<br />

- définition technique plus précise du dirigeable<br />

- définition et optimisation du système de treuillage (précision du positionnement)<br />

- réglementation (règes de survol urbain et nocturne)<br />

- estimation du coût d’exploitation sur la base de la définition technique du dirigeable<br />

- exploitation en mode combiné maritime possible<br />

- structure et modèle d’exploitation prévu à une fin de disponibilité et d’optimisation<br />

réseau du dirigeable<br />

Configuration AVEA :<br />

- modèles de 200 t et 500 t ⇒ tendance vers le 1 000 tonnes pour le transport <strong>des</strong><br />

usines clés en main<br />

- vitesse : 100 km/h<br />

- distance franchissable : plus de 2 000 km<br />

Avantages a priori à l’exploitation :<br />

- simplification de la chaîne logistique (meilleure identification <strong>des</strong> acteurs en nombre<br />

réduit)<br />

- qualité de la prestation (tracking facilité, gain de temps, décongestion <strong>des</strong> halles de<br />

stockage grâce à une prise en charge globale chez le client-chargeur, opérations<br />

administratives simplifiées - déclaration unique en douane pour un envoi complet au<br />

lieu de multiples déclarations correspondant à plusieurs colis pas forcément<br />

transportés en même temps -, opérations de conditionnement et d’ emballage chez le<br />

client, par ailleurs hautement simplifiées car moins de colis pour une unité -)<br />

- taux de primes d’assurance à tendance plus bas en raison d’une moindre<br />

manutention <strong>des</strong> charges liée donc à un risque plus faible d’avaries. On évoluera<br />

d’un schéma de transport conventionnel à l’international route - fluvial - maritime -<br />

fluvial - route à un autre complètement AVEA ou encore AVEA - maritime - AVEA.<br />

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Fiche 48 :<br />

23/08/2000<br />

Implantation : Genève (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Aide humanitaire et intervention en cas de catastrophe<br />

Séance essentiellement d’information :<br />

Ce Bureau a pour but de coordonner les moyens locaux, ceux <strong>des</strong> Nations Unies, <strong>des</strong><br />

Organisations Non Gouvernementales et <strong>des</strong> pays donateurs. Il s’agit d’une instance<br />

subdivisée en deux services, l’un gérant les moyens civils, l’autre les moyens militaires.<br />

Un dirigeable lourd de charge utile 50 tonnes (un aérostat de plus forte capacité entraînerait<br />

<strong>des</strong> problèmes d’organisation et contraindrait à mettre en place <strong>des</strong> zones de stockage à<br />

proximité <strong>des</strong> camps dans le cas de régions siège de conflits, d’où toute une organisation<br />

pour garder ce stock et bien sûr l’entretenir ⇒ coûts supplémentaires) répondrait<br />

favorablement au concept actuel de l’aide humanitaire. La principale contrainte est son prépositionnement<br />

géographique qui doit être tel qu’il puisse répondre en urgence et dans de<br />

délais brefs aux besoins. Diverses solutions sont possibles parmi lesquelles :<br />

- un dirigeable ou plusieurs à proximité <strong>des</strong> plates-formes logistiques régionales de<br />

stockage<br />

- un dirigeable ou plusieurs basés au niveau de l’emplacement du stock central d’aide<br />

humanitaire. Il s’agit ici de l’approche préconisée par l’UNICEF<br />

Afin de répondre adéquatement à ce besoin, <strong>des</strong> modèles d’exploitation proposés par les<br />

Nations Unies, voire aussi par <strong>des</strong> ONG, et l’organe voire l’état commercialisant l’AVEA<br />

doivent être étudiés.<br />

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Fiche 49 :<br />

5/09/2000<br />

Implantation : Grimbergen (Belgique)<br />

Secteur d’activité retenue : Matériel minier et de génie civil<br />

Il s’agit d’une entreprise internationale - dont le bureau de logistique générale se trouve en<br />

Illinois (USA) - commercialisant divers produits dont les principaux :<br />

- matériel minier et de construction : excavatrices (80 t), chargeuses sur roue, camions<br />

(60 t) munis d’une plate-forme de 5 m environ nécessitant un transport bi-colis ⇒<br />

matériel à remonter et à souder sur chantier. Il est à noter que la puissance<br />

développée par cette gamme de matériel minier est sans cesse en augmentation<br />

d’où un poids et un encombrement progressivement plus élevés<br />

- moteurs diesel, moteurs marins de petite et grande gamme (90 t)<br />

- usines clés en main et turbines à gaz (2 nd producteur mondial de turbines à gaz) : la<br />

maison-mère de cette activité se trouve à San Diego et reste une entité indépendante<br />

d’un point de vue logistique du groupe abordé dans cette fiche. On ne traitera pas ici<br />

ce segment.<br />

On trouve divers sites de production notamment aux Etats-Unis et en Europe (Allemagne,<br />

Espagne spécialisés dans la production <strong>des</strong> moteurs marins, Belgique pour le matériel<br />

minier …). Les clients, pour leur part, sont présents sur tous les continents avec une<br />

concentration particulière en Afrique du Sud, en Australie, en Russie, en Amérique du Sud et<br />

au Moyen-Orient. Les flux physiques les plus importants se répartissent entre les axes :<br />

- Espagne / Australie<br />

- Espagne / Afrique du Sud<br />

- Belgique / Afrique du Sud<br />

- Allemagne / Russie<br />

De par sa présence commerciale internationale, l’entreprise en question ici a dû mettre au<br />

point un réseau de vente concrétisé par divers concessionnaires indépendants en charge de<br />

zones spécifiques.<br />

Compte tenu du gabarit <strong>des</strong> pièces transportées, celles-ci sont subdivisées en plusieurs colis<br />

(à noter notamment qu’aux Etats-Unis, le transport exceptionnel n’est pour ainsi dire pas<br />

autorisé dans la mesure où un convoi civil ne peut excéder 30 t de charge utile) suivant, en<br />

général, une transaction commerciale de type CFR - Cost & Freight - c’est à dire que le titre<br />

de propriété est transféré au concessionnaire au niveau du port de <strong>des</strong>tination de la<br />

marchandise. La mise à disposition du client final, le réassemblage <strong>des</strong> diverses parties du<br />

matériel sont du ressort du concessionnaire. Le fabricant perd donc, non seulement, le<br />

contrôle total de l’acheminement de la machine considérée, mais surtout celui de la qualité<br />

finale du produit et de son prix de vente.<br />

Ainsi, avec la simplification du processus de transport (transport en masse indivisible au lieu<br />

d’un transport multi-modulaire complexe) que permet le dirigeable lourd, certaines<br />

entreprises reprendront en charge les fonctions d’acheminement et de marketing de leurs<br />

produits jusqu’au client final. Cette redistribution de compétence en faveur du chargeur<br />

(fabricant) lui permettra, avec l’aide du commissionnaire de transport, d’avoir un contrôle<br />

optimal <strong>des</strong> coûts et de la qualité finale de son produit.<br />

En pratique, on s’orientera vers une organisation plus efficiente du marché dans la mesure<br />

où un fabricant aura tendance à déplacer la fonction marketing, au sens large, vers son<br />

concessionnaire / prestataire industriel si ce dernier est plus performant que lui. Dans le cas<br />

contraire où le fabricant est plus efficient sur un segment de marché, il y accomplira la<br />

fonction marketing.<br />

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Il s’ensuit alors la mise en place d’un réseau de distribution comme suit :<br />

Fabricant<br />

Commissionnaire<br />

de transport<br />

Concessionnaire /<br />

Prestataire industriel<br />

Client final<br />

Réunion de toutes les fonctions<br />

• Conception<br />

• Production<br />

• Transport<br />

• Promotion<br />

• Mise en oeuvre<br />

Par ailleurs, outre la volonté de contrôler son produit jusqu’à la livraison finale avec le souci<br />

d’une productivité optimale, l’AVEA permettra de lisser la part budgétaire de certains postes,<br />

notamment :<br />

- les coûts de pré-acheminement<br />

- les coût d’immobilisation du matériel grutier<br />

- les coûts d’amenée à la fois chez le concessionnaire et chez le client final<br />

(comptabilisation pratiquement double)<br />

- les coûts multimodaux, principalement pour <strong>des</strong> trajets de longueur courte et<br />

moyenne effectués intégralement par dirigeable (y compris la manutention) sans<br />

rupture de charge<br />

- les coûts administratifs (coût d’accompagnement <strong>des</strong> charges exceptionnelles,<br />

multiples déclarations douanières liées aux divers lots d’une même machine …<br />

Parallèlement à ces éléments généraux, l’AVEA permettra de réaliser <strong>des</strong> <strong>transports</strong><br />

auparavant effectués uniquement par avion d’où capacité de charge limitée et coûts<br />

exorbitants. C’est le cas notamment <strong>des</strong> marchés de la société en question situés en bon<br />

nombre en Sibérie et en Alaska.<br />

D’un point de vue exploitation et compte-tenu <strong>des</strong> gammes AVEA de 200 et 500 tonnes eu<br />

égard au poids moyen d’un camion minier ou d’une excavatrice de 80 t, il serait nécessaire,<br />

pour <strong>des</strong> raisons évidentes d’effet d’échelle, que l’AVEA puisse opérer en situation de<br />

groupage de plusieurs machines. Il faudrait, dès lors, définir le système à adopter (berceau,<br />

points d’ancrage, conditionnement de la marchandise afin qu’elle ne soit pas détériorée par<br />

un transport en altitude …). A cette condition, s’ajoute celle de la possibilité d’un transport<br />

combiné sans rupture de charge AVEA/Bateau. Ceci implique un degré de précision de pose<br />

de l’AVEA hautement fiable, en plus de l’aspect conditionnement de la charge : en effet,<br />

celle-ci doit être correctement protégée afin de supporter un transport en pontée, sachant<br />

que l’air salin engendre <strong>des</strong> dégâts au niveau <strong>des</strong> équipements hydrauliques équipant les<br />

moteurs, le matériel minier …Des étu<strong>des</strong> détaillées dans ce sens devront être menées afin<br />

d’identifier les propriétés souhaitées et le coût <strong>des</strong> développements qui sera à imputer au<br />

transport par dirigeable !<br />

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Fiche 50 :<br />

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6/09/2000<br />

Implantation : Zurich (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Transport aérien<br />

Une part importante du marché routier <strong>des</strong> <strong>transports</strong> exceptionnels et celui <strong>des</strong> envois<br />

indivisibles lourds et encombrants par avion sera progressivement transféré vers l’AVEA. A<br />

noter qu’un transport par Antonov AN 124 peut atteindre 100 CHF/kg transporté. Compte<br />

tenu de la configuration du marché du dirigeable lourd et d’un coût de production avoisinant<br />

les 900 millions de FF pour le prototype, le prix d’usage de cet aérostat serait hautement<br />

compétitif sous réserve de finalisations techniques adéquates (levage et manutention<br />

garanties par AVEA, précision de pose, fiabilité du système pour l’essentiel) et d’un réseau<br />

d’exploitation correctement orchestré.<br />

Cependant, il n’est pas possible actuellement de déterminer précisément l’évolution du<br />

marché AVEA en raison de la forte rupture de pratique qu’il est en mesure d’induire.<br />

Dans le volet humanitaire par exemple, un dirigeable de 500 tonnes provoquera une<br />

réorganisation logistique complète de la chaîne de distribution dans la mesure où il faudra<br />

prévoir <strong>des</strong> aires (halles) de stockage à partir <strong>des</strong>quelles on peut prévoir un transport final<br />

par dirigeable de moindre capacité : 40 à 60 tonnes. L’avantage de cette organisation tient à<br />

l’économie de gain qu’impliquerait l’AVEA, notamment au niveau du coût d’exploitation <strong>des</strong><br />

avions qui sont en nombre important pour répondre au ravitaillement de zones comme la<br />

Somalie nécessitant un approvisionnement de 20 000 t/mois et <strong>des</strong> coûts administratifs<br />

(pilotes, logisticiens en nombre élevé compte tenu <strong>des</strong> multiples flux à traiter, assistants<br />

d’opérations …). Cependant, pour que le dirigeable puisse répondre de manière efficiente et<br />

à moindre coût, il est nécessaire de prévoir, en fonction de la localisation <strong>des</strong> zones<br />

susceptibles de <strong>des</strong>servir, <strong>des</strong> bases de stationnement <strong>des</strong> aérostats. A cet effet, une<br />

structure exploitante et un réseau doivent être esquissés en collaboration avec les différents<br />

partenaires de l’étude : le dirigeable doit être disponible et positionné judicieusement afin de<br />

répondre à <strong>des</strong> besoins urgents, notamment en matière d’aide humanitaire. Il en va<br />

également de son coût d’exploitation !<br />

Interrogations techniques :<br />

- distribution de la charge/répartition de masse au niveau du dirigeable<br />

- dépendance vis à vis <strong>des</strong> conditions atmosphériques : limites opérationnelles<br />

o temps d’opérabilité par an<br />

o stationnement <strong>des</strong> AVEA à l’écart de « routes » réputées instables<br />

météorologiquement et ce en fonction, <strong>des</strong> zones pressenties de <strong>des</strong>serte - à<br />

plus ou moins grande proximité de ces dernières - et <strong>des</strong> impératifs de<br />

rentabilité économique ⇒ notion de réseau optimisé afin de garantir un<br />

fonctionnement quasi-permanent du dirigeable en configuration chargée<br />

(limitation <strong>des</strong> retours à vide d’où efficience économique) : développement<br />

d’un concept de flux continu<br />

- fiabilité et sécurité du système<br />

- berceau ou autre support de transport<br />

- procédé d’arrimage de la charge<br />

- manoeuvrabilité de l’AVEA/ motorisation<br />

- durée de vie/amortissement de l’aérostat<br />

- conditionnement adéquat <strong>des</strong> masses transportées surtout dans le cas d’un transport<br />

à haute altitude non protégé par un contenant fermé qui présente l’inconvénient de<br />

limiter l’encombrement de la charge sustentée<br />

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Fiche 51 :<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 117


7/09/2000<br />

Implantation : Région parisienne<br />

Secteur d’activité retenue : Transporteur et commissionnaire de transport / Pôle Projets<br />

industriels<br />

Séance essentiellement d’information :<br />

Configuration AVEA ciblée : gamme 200 et 500 t sachant que le marché, dans les 10<br />

prochaines années, glissera vers <strong>des</strong> produits de masse supérieure à 500 t<br />

Exigences à l’exploitation :<br />

- définition du système de treuillage<br />

- précision de pose analogue à celle d’une grue avec aisance de manœuvrabilité du<br />

dirigeable de sorte à rester concurrentiel avec la grue pour l’étape manutention<br />

- sensibilité aux aléas atmosphériques/gestion <strong>des</strong> effets de bord à proximité du sol<br />

(notamment en phase d’approche)<br />

- possibilité de groupage<br />

- impact de la réglementation : transport de nuit et opérations en zone urbaine et périurbaine<br />

- coût d’exploitation pressenti : à noter qu’un transport ponctuel de 100 t indivisible en<br />

Antonov AN 124 depuis la France jusqu’au Brésil, soit une distance de 10 000 km<br />

coûte environ 3 millions de FF.<br />

Fiche 52 :<br />

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12/09/2000<br />

Implantation : Frauenfeld (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Chaudronnerie<br />

Il s’agit d’une <strong>des</strong> plus importantes entreprises de construction métallique en Suisse.<br />

Son marché s’étend principalement à la Suisse et au Sud de l’Allemagne. Le volume<br />

d’activité transférable à l’AVEA (gamme 200 t principalement) est en moyenne de deux<br />

ouvrages par an. L’intervention de l’AVEA dans le domaine du bâtiment serait<br />

disproportionnée dans la mesure où la construction de halles ou de complexes<br />

« métalliques » est de nature aisée et maîtrisée. L’apport ne serait que superfétatoire et<br />

n’engendrerait pas de gains intéressants.<br />

Le domaine de prédilection du dirigeable en matière de constructions métalliques<br />

concernerait donc les ouvrages d’art et de franchissement, ainsi que <strong>des</strong> constructions<br />

complexes telles que couverture de stade… Ponctuellement, on pourrait faire appel au<br />

dirigeable dans le cas de sites difficiles d’accès. Il est à mentionner cependant que le<br />

recours à l’AVEA au sein du chaudronnier en question est conditionnée par la construction<br />

d’une nouvelle halle de fabrication pouvant traiter <strong>des</strong> pièces de 200 tonnes monobloc<br />

(moyens de manutention à l’intérieur de la halle, système de sortie <strong>des</strong> pièces devant être<br />

prises en charge par le dirigeable). Cet investissement ne pourra être décider qu’après une<br />

période d’essais fructueux du dirigeable. Notons aussi qu’un volume de deux ouvrages par<br />

an transportés par AVEA reste minoritaire pour justifier la construction d’une nouvelle<br />

infrastructure. L’évolution du marché aura un impact certain sur cette décision.<br />

Exigences à l’exploitation :<br />

- coût estimé à l’exploitation : actuellement, un transport exceptionnel coûte à<br />

l’entreprise visitée ici 100 CHF/t sur une distance de 200 à 300 km pour un poids<br />

moyen de l’ordre de 80 tonnes. Le coût constitue, pour cette entreprise, le paramètre<br />

déterminant. Les facteurs logistiques, qualités et possibilités d’évolution <strong>des</strong> pièces<br />

fabriquées (plus importantes, à plus haute valeur ajoutée) ne viennent qu’en seconde<br />

position.<br />

- Système dynamique de treuillage :les points d’attache doivent prendre en compte les<br />

zones d’effort maximal de chaque pièce<br />

- aspect réglementaire, essentiellement le déroulement d’opération en zone urbaine<br />

- précision de pose : assimilable à une grue ; comportement du dirigeable au vent<br />

(limite opérationnelle)<br />

- disponibilité du dirigeable (notion de réseau)<br />

Fiche 53 :<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 119


14/09/2000<br />

Implantation : Berne (Suisse)<br />

Secteur d’activité retenue : Entreprise de construction / Génie Civil<br />

Le marché du dirigeable dans le secteur du Génie Civil concernerait principalement la<br />

réalisation de ponts et d’équipements complexes. Toutefois, la préfabrication ne devrait pas<br />

aboutir à une standardisation <strong>des</strong> constructions.<br />

D’autres applications sont susceptibles d’avoir recours au dirigeable ; il s’agit de :<br />

- l’exploitation <strong>des</strong> carrières : en effet, l’ouverture d’une carrière est extrêmement<br />

difficile à obtenir. Le transport à distance et en flux continu de granulats dans <strong>des</strong><br />

délais optimaux pourrait se faire par dirigeable lourd de 200 voire 500t.<br />

- la mise au net de l’environnement direct <strong>des</strong> grands chantiers : sachant qu’en Suisse<br />

le constructeur d’un projet est tenu d’évacuer les déblais du chantier en ayant droit à<br />

un nombre pré-défini de trajets par camion, un dirigeable de grande envergure<br />

pourrait être un moyen de contourner cette contrainte qui pose problème dans de<br />

nombreuses situations. Le coût d’exploitation de l’aérostat reste ici problématique<br />

dans la mesure où les déblais n’engendrent pas de richesse et ne justifient peut-être<br />

pas de recourir à un mode onéreux ; un contrat lierait dans ce cas le constructeur à<br />

l’exploitant du dirigeable traçant les conditions d’un accord global « construction de<br />

l’équipement par transport AVEA d’éléments préfabriqués + évacuation <strong>des</strong> déblais<br />

en fin de chantier » permettant de justifier financièrement la phase « évacuation <strong>des</strong><br />

déblais ».<br />

Dans le secteur <strong>des</strong> ponts et ouvrages d’art, le mode de construction (poussage,<br />

encorbellement, lançage) a un fort impact sur le coût de l’opération globale, sachant que bon<br />

nombre d’organismes, comme la SNCF, règle la facture sur la base du produit fini, c’est à<br />

dire <strong>des</strong> quantités de béton et de précontrainte mises en œuvre. L’AVEA permettrait une<br />

simplification du processus de construction d’où une économie attendue substantielle sous<br />

réserve <strong>des</strong> modifications au niveau du dimensionnement <strong>des</strong> structures ; la phase de<br />

transport deviendra dimensionnante : il faudra déterminer si ceci aura un impact sur la valeur<br />

économique structurale de la réalisation projetée.<br />

De plus, avec le gain de temps permis, l’ouvrage pourrait être ouvert au trafic plus tôt et, audelà<br />

<strong>des</strong> intérêts financiers qui se montent à 3 voire 4% par an, générer <strong>des</strong> gains directs<br />

(cas <strong>des</strong> passages à péage) et sociaux (baisse de congestion par report de trafic vers le<br />

nouvel équipement, baisse du taux d’accidents, développement économique régional dans<br />

certains cas …) permettant de financer plus rapidement le coût de l’infrastructure.<br />

Dans le domaine <strong>des</strong> bâtiments, l’AVEA sera utilisé pour les constructions complexes, ainsi<br />

que pour <strong>des</strong> sites difficiles d’accès (pas de route d’acheminement, construction en<br />

montagne, construction importante en ville sous réserve de la réglementation ⇒ gain de<br />

temps permis par les éléments préfabriqués et leur transport par dirigeable, ainsi qu’une<br />

limitation temporelle <strong>des</strong> nuisances occasionnées aux riverains). Notons toutefois une limite<br />

technique liée à la préfabrication qui ne peut être usitée dans les zones sismiques d’où une<br />

part de marché éludée.<br />

D’un point de vue global, un chantier de construction de bâtiment(s) se décompose d’un<br />

point de vue coût comme suit :<br />

- 60% affectés aux travaux d’aménagement (assainissement, finitions …)<br />

- 40% affectés à la structure (dimensionnement, matériel, matériaux, main d’œuvre,<br />

construction)<br />

L’AVEA interviendra sur le plan économique au niveau de ces derniers 40% qui se<br />

subdivisent de la sorte :<br />

- 10% : main d’œuvre<br />

- 20% : matériaux<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 120


- 10% : matériel<br />

- 60% : construction avec une forte part d’intervention de la main d’œuvre à raison de<br />

35 à 40% ; là une mécanisation <strong>des</strong> procédures permise par l’AVEA pourrait<br />

engendrer <strong>des</strong> économies substantielles<br />

De manière générale, le recours au dirigeable pourrait également être motivé par <strong>des</strong><br />

considérations d’ordre environnemental :<br />

- réduction <strong>des</strong> nuisances de chantier à l’égard <strong>des</strong> populations environnantes<br />

- diminution de l’impact du chantier sur la faune et la flore<br />

- préservation du paysage<br />

Il s’agit d’un facteur particulièrement important dans le cas de constructions en zones<br />

sensibles ex : le Center Park du Valais construit à 1 500 m d’altitude<br />

Contraintes d’exploitation :<br />

- coût<br />

- précision de pose<br />

- sensibilité aux conditions atmosphériques<br />

- sécurité<br />

- disponibilité<br />

- réglementation (travail en site urbain)<br />

Fiche 54 :<br />

15/09/2000<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 121


Implantation : Bordeaux → centre logistique<br />

Secteur d’activité retenue : Aide humanitaire<br />

Séance essentiellement d’information :<br />

Il s’agit ici d’une organisation non gouvernementale dont l’objectif principal est de fournir<br />

l’aide sanitaire nécessaire (kits médicaux de poids moyen 8 tonnes pour 100 personnes) aux<br />

populations sinistrées.<br />

L’AVEA sera particulièrement intéressant pour les opérations d’urgence (évacuation de<br />

personnes suite à une inondation par exemple : cas du Bangla<strong>des</strong>h) et de distribution de<br />

l’aide en zones difficiles d’accès ou à climat rude (aide au Tadjikistan en hiver où toutes les<br />

voies de communication sont coupées à cause de l’enneigement, ce qui implique, dans ces<br />

cas, l’usage de l’hélicoptère d’où un coût élevé).<br />

Compte tenu <strong>des</strong> volumes distribués par cette organisation et de la nature de ses missions,<br />

la configuration idéale du dirigeable serait, en général, un aérostat de charge utile 40 à 60<br />

tonnes, à vitesse de croisière supérieure à 100 km/h (en raison de problèmes de sécurité en<br />

phase d’approche au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> zones de conflits). Par ailleurs, le dirigeable doit être<br />

facilement manœuvrable notamment durant les phases d’ascension et de <strong>des</strong>cente où il est<br />

plus exposé aux tirs ennemis. Des précisions devront être fournies en matière de<br />

comportement de l’aérostat au vent, ce qui permettra de déterminer le nombre de jours<br />

opérationnels par an. La précision de pose ne constitue par contre pas une contrainte<br />

déterminante pour ce secteur d’activité économique.<br />

Concernant le marché du dirigeable, celui-ci reste significatif dans la mesure où plusieurs<br />

acheminements sont faits en commun avec d’autres ONG tels que Médecins du Monde et le<br />

CICR. Ces ONG pourraient occasionnellement utiliser <strong>des</strong> dirigeables de plus grande<br />

envergure (200t) pour l’approvisionnement de leur base logistique régionale en période de<br />

crise nécessitant un transport d’urgence.<br />

Fiche 55 :<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 122


6/03/2001<br />

Implantation : Québec (Canada)<br />

Secteur d’activité retenue : Transport exceptionnel/Autorités provinciales<br />

Le climat canadien exerce un impact certain sur le transport de par la période de gel qui<br />

s’étend du mois de décembre à mars et qui paralyse le transport fluvial, principal vecteur <strong>des</strong><br />

charges lour<strong>des</strong> et/ou encombrantes, notamment dans l’arrière-pays de la province du<br />

Québec. Il suit alors une période de dégel du mois de mars à celui de mai où l’on observe<br />

une réduction de la capacité routière de près de 20% en terme pondéral due notamment à la<br />

contrainte de répartition de la charge qui doit respecter l’axial de dégel.<br />

La disponibilité de l’AVEA à ces pério<strong>des</strong> peut orienter favorablement le chargeur à utiliser le<br />

transport lourd par dirigeable. Sachant qu’un acheminement exceptionnel durant ces<br />

pério<strong>des</strong> est possible, ceci induira une redéfinition de l’ordonnancement activités-tâches <strong>des</strong><br />

entreprises concernées s’accompagnant d’une augmentation de la productivité.<br />

Par ailleurs, l’AVEA favoriserait l’émergence de nouveaux marchés, notamment au niveau<br />

minier où le dirigeable impliquerait l’ouverture de nouvelles mines - au nord du Québec et à<br />

l’ouest (principalement en Abitibi, région de Noranda) - à fort potentiel commercial<br />

auparavant non exploitées à cause de problèmes d’acheminement ne permettant pas leur<br />

valorisation. La construction de chemins de fer ne peut être envisagé dans ces régions (nord<br />

du Québec) en raison de lourds travaux de maintenance annuels (après la période de dégel<br />

où l’assise de la voie ferrée devrait être refaite) qui annihileront l’efficience économique liée à<br />

l’exploitation <strong>des</strong> minerais visés. Un autre marché est susceptible de représenter une part<br />

substantielle : il s’agit de l’exploitation du bois (débardage <strong>des</strong> forêts), principalement dans la<br />

province de la Colombie britannique où le recours à l’hélicoptère reste cher, ce qui implique<br />

<strong>des</strong> produits dérivés non compétitifs.<br />

D’un point de vue équipements industriels, le marché canadien de l’électrification est quasi<br />

terminé (2 gros chantiers encore, celui de la Romaine - 250 MW - et d’East Main Rupert - 1<br />

300 MW - à accessibilité aisée) ; l’AVEA interviendrait par contre dans le « revamping » c’est<br />

à dire le remplacement <strong>des</strong> transformateurs et autres équipements lourds dans la mesure où<br />

les lignes de chemin de fer qui ont permis l’acheminement de ces équipements n’ont pas été<br />

entretenus et un bon nombre a disparu (cas <strong>des</strong> centrales situées dans le nord québécois).<br />

La plupart <strong>des</strong> transformateurs mis en place l’ont été durant la décennie 1970-1980 avec une<br />

durée de vie moyenne <strong>des</strong> équipements de 35 ans, d’où une recru<strong>des</strong>cence d’activité en<br />

faveur de l’AVEA prévisible pour 2005 - 2015. L’alternative directe au dirigeable serait la<br />

route, ce qui impliquerait la fermeture à certaines heures <strong>des</strong> autoroutes, la réhabilitation de<br />

tronçons routiers terminaux …ce qui entraînerait <strong>des</strong> refus de la part de certaines<br />

municipalités. L’estimation du marché en nombre est comme suit - sur la base de la<br />

configuration de l’équipement québécois qui comprend une majorité de centrales hydroélectriques,<br />

1 centrale nucléaire et une autre thermique - : 64 groupes de 250 à 2 200 MW,<br />

soit 32 transformateurs de 70 à 300 tonnes.<br />

Dans le domaine de la construction, il est fréquent de transporter <strong>des</strong> poutres de type C<br />

(classification Transport exceptionnel canadien) c’est à dire d’un poids de 65-70 tonnes<br />

unitaire. Ces <strong>transports</strong> se heurtent de plus en plus au refus <strong>des</strong> municipalités traversées qui<br />

les orientent vers le réseau routier secondaire qui pose <strong>des</strong> problèmes quant au poids et<br />

dimensions du convoi. La volonté du MTQ (Ministère <strong>des</strong> Transports du Québec) serait de<br />

favoriser, quant à l’octroi <strong>des</strong> contrats, les unités de préfabrication les plus proches du<br />

chantier considéré pour réduire la gêne occasionnée par le transport. D’un point de vue<br />

réglementation de la concurrence, le MTQ n’a aucun moyen de pression pour faire accepter<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 123


cette mesure. Le recours à l’AVEA serait donc bénéfique et pourrait être favorisé par<br />

l’adoption d’une tarification spéciale.<br />

D’un point de vue contraintes d’exploitation, on retrouve les mêmes éléments que lors <strong>des</strong><br />

précédents compte-rendus (précision du positionnement, sécurité, disponibilité, sensibilité<br />

aux aléas atmosphériques …). Toutefois, la structure et les textiles de l’enveloppe AVEA<br />

devrait être en mesure de supporter <strong>des</strong> variations rapi<strong>des</strong> (du jour au lendemain) et<br />

notables de température : -30°C à +10°C. De plus, la nature et la cotation <strong>des</strong> risques du<br />

point de vue sécurité et exploitation inhérentes à un transport par AVEA doivent être<br />

identifiés.<br />

Une estimation du coût d’exploitation de l’AVEA sur la base d’éléments techniques doit être<br />

fournie. Il faut être en mesure de fournir une fonction analytique permettant d’appréhender le<br />

coût ; fonction qui prend notamment en compte sous forme matricielle ou autre la force et la<br />

position angulaire <strong>des</strong> vents sous contrainte d’une limite opérationnelle.<br />

Fiche 56 :<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 124


7/03/2001<br />

Implantation : Montréal (Canada)<br />

Secteur d’activité retenue : Equipements industriels et construction (Génie Civil)<br />

Il s’agit d’une étude de cas concernant le transport de deux vannes sphériques et de deux<br />

transformateurs de puissance au chantier Sainte-Marguerite 3.<br />

I/ Présentation du cas :<br />

TRANSFORMATEURS DE PUISSANCE :<br />

Quantité : 2<br />

Itinéraire : Départ par bateau de Varennes vers Sept-Iles (environ 800 km)<br />

Transport par barge de Sept-Iles vers Gallix (environ 25 km)<br />

Transport par fardier de Gallix vers le chantier Ste-Marguerite 3<br />

(environ 90 km)<br />

Poids :<br />

Dimensions : (chacun)<br />

Transfo. seul : 246 245 kg. chacun<br />

Transfo. plus accessoires : 335 000 kg. Chacun<br />

Longueur : 8 821 mm<br />

Largeur : 4 168 mm<br />

Hauteur : 5 326 mm<br />

Coût du transport : Environ 500 000 $ Can.<br />

VANNES SPHERIQUES :<br />

Quantité : 2<br />

Itinéraire : Transport par barge de Tracy vers Gallix (environ 800 km)<br />

Transport par fardier de Gallix vers le chantier Ste-Marguerite 3<br />

(environ 90 km)<br />

Poids :<br />

Dimensions : (chacune)<br />

Vanne seul : 139 000 kg. chacune<br />

Vanne plus accessoires : 200 000 kg. chacune (environ)<br />

Longueur : 3 858 mm<br />

Largeur : 5 955 mm<br />

Hauteur : 5 100 mm<br />

Coût du transport : Environ 500 000 $ Can.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 125


II/ Analyse préliminaire :<br />

La méthodologie d’étude se subdivise en trois étapes :<br />

- Une première phase où l’on axe la réflexion principalement sur le maillon « transport<br />

et manutention »<br />

- Une seconde étape où l’on considère la chaîne logistique dans sa globalité, du<br />

fournisseur au client final. Une attention particulière est consacrée à la modification<br />

<strong>des</strong> processus logistiques et de production qu’induirait le dirigeable, mais également<br />

à la définition <strong>des</strong> opérations de levage, de manutention, de transbordement que<br />

peuvent connaître les pièces transportées aussi bien chez le chargeur que chez le<br />

client final. La comptabilité financière de l’opération est modifiée tout au long de la<br />

supply chain ; il va falloir donc correctement ventiler les charges et dresser le bilan<br />

global <strong>des</strong> coûts engendrés par l’exploitation du dirigeable. A cet effet, une<br />

<strong>des</strong>cription du processus complet tel qu’il est pratiqué actuellement est menée et<br />

confrontée à la solution par aérostat lourd afin de dresser une comparaison étape par<br />

étape.<br />

- Au vu <strong>des</strong> résultats aussi bien technique que financier de la seconde phase d’étude<br />

et après une évaluation du marché potentiel du dirigeable lourd AVEA au niveau du<br />

continent américain permettant d’aboutir à certaines conclusions, un calcul général<br />

de rentabilité économique de l’aérostat, sur la base d’une optimisation d’exploitation<br />

en réseau, pourra être effectué.<br />

La réflexion, prévalant pour la première étape, est structurée en deux volets tenant compte<br />

de la phase de définition technique que connaît encore l’AVEA :<br />

- Interface manutention (empotage/dépotage) :<br />

o liste de procédés souples et efficaces pour la manutention. On retient celui qui<br />

paraît le plus probable d’être mis au point pour mener la suite de la<br />

simulation ; procédé qui doit être le plus flexible possible pour répondre aux<br />

cas les plus fréquents<br />

o aire nécessaire d’empotage/dépotage compte tenu de la précision d’approche<br />

et/ou de manœuvre du dirigeable en éclaircissant autant que possible si<br />

l’AVEA doit se poser ou opérer en altitude<br />

o possibilité d’empotage/dépotage sur un navire à quai et au large (transport<br />

combiné - cf. scénarii plus bas)<br />

o estimation du temps nécessaire à la manutention<br />

- Interface transport :<br />

o aspects réglementaires : survol <strong>des</strong> zones urbaines, « tracé » détaillé du trajet<br />

jusqu’à Sainte Marguerite 3 ; démarche itérative qui doit prendre compte <strong>des</strong><br />

performances du dirigeable (altitude - survol de zones montagneuses -,<br />

distance de franchissement nécessitant ou pas <strong>des</strong> ruptures de charge,<br />

vitesse, comportement du dirigeable face au vent…)<br />

o aspects opérationnels : comportement du dirigeable face aux conditions<br />

atmosphériques, conditionnement de la charge, réflexion sur la sécurité…<br />

A/ Caractéristiques d’exploitation :<br />

1. Performances a priori de l’AVEA :<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 126


(Valeurs techniques retenues pour la présente analyse)<br />

Longueur 200 à 250 m (selon le modèle)<br />

Largeur 100 m (selon le modèle)<br />

Hauteur 100 m (selon le modèle)<br />

Charge utile Jusqu’à 500 tonnes (év. 1000 t)<br />

Altitude de vol Jusqu’à 5 km pour les opérations usuelles<br />

Vitesse de croisière 100 km/h<br />

Distance franchissable Jusqu'à 10’000 km<br />

B/ Évaluation du trajet :<br />

1. Choix de l’altitude de vol:<br />

H (m) 0 1000 2000 3000<br />

ρair(kg/m 3 ) 1,225 1,112 1,007 0,7361<br />

ρhélium(kg/m 3 ) 0,169 0,154 0,139 0,02<br />

A 5000 m, on perd environ 40% de la charge supportée par l’air. Compte tenu de la<br />

topographie de la région, on recherchera un plafond vers 1000 m avec les conséquences sur<br />

éventuellement la longueur du trajet qui serait alors de l’ordre de 800 km en suivant<br />

approximativement le Saint Laurent.<br />

2. Temps du trajet :<br />

. Distance ≅ 800 km à 100 km/h ⇒ 8 h<br />

. Avec un vent défavorable de face à 70 km/h sur le trajet ⇒ 27 h<br />

Il importe donc de connaître sur une base annuelle la météorologie de la région d’étude pour<br />

estimer correctement le temps de transport, voire choisir en conséquence le tracé détaillé du<br />

trajet (zones de moindre turbulence).<br />

C/ Calcul rapide du dirigeable :<br />

Mdirigeable= Mcharge + Mstructure + Mhélium = V * ρair<br />

On dit que Mstructure = V * IC (avec IC = indice constructif égal environ à 0,3 – 0,4 ; prenons<br />

0,35 dans la suite <strong>des</strong> calculs)<br />

⇒<br />

Mcharge = V* ρair – V*ρhélium – V* IC<br />

D’où V = Mcharge / (ρair - ρhélium - IC)<br />

Au plafond 1000 m : (avec ρhélium = 0,154 kg/m 3 )<br />

Si Mcharge = 500 t ⇒ V = 822 10 3 m 3<br />

Masse de gaz = V*ρhélium = 127 10 3 kg<br />

Masse d’air déplacée = Massedirigeable (H=1000 m) = V* ρair = 914 10 3 kg<br />

Masse de la structure = V* IC = 287 10 3 kg<br />

D/ Interface empotage/dépotage :<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 127


La pièce transportée (transformateur, vanne sphérique, …) peut reposer sur un berceau<br />

ouvert ou fermé (à la manière d’un conteneur) selon la nature de la charge et l’exigence du<br />

chargeur ou bien être suspendue à un système à élingues.<br />

1. Transport sur berceau :<br />

L’interface d’empotage/dépotage peut être discrétisée comme suit :<br />

- Approche/Positionnement du dirigeable<br />

- Descente de l’aérostat à une altitude fixée<br />

- Arrimage du dirigeable<br />

- Descente au sol du berceau qui peut être lesté ou non (la solution « berceau lesté »<br />

peut être plus favorable d’un point de vue technique lors de la compensation de la<br />

charge après dépotage)<br />

- Empotage de la charge<br />

Dépotage du lest<br />

- Remontée du berceau<br />

- Désarrimage du dirigeable<br />

- Montée du dirigeable jusqu’à l’altitude de « croisière »<br />

a. Descente du dirigeable :<br />

Pour que le dirigeable arrive au sol, il faut l’alourdir c’est-à-dire récupérer l’air nécessaire.<br />

A cet effet, il faut : Massedirigeable = Masseair déplacé<br />

Massedirigeable (H=0) = 822 10 3 * 1,225 = 1007 10 3 kg<br />

Pour <strong>des</strong>cendre, il faut donc lester le dirigeable par de l’air :<br />

Masselest = Massedirigeable (H=0) - Massedirigeable (H=1000 m)<br />

⇒ Masselest = 93 10 3 kg<br />

En supposant une masse volumique moyenne de 1,17kg/m 3 sur le trajet de la <strong>des</strong>cente, il<br />

faut donc absorber 80 10 3 m 3 .<br />

En outre, en tenant compte d’une puissance minimale <strong>des</strong> compresseurs de 350 kW<br />

(rendement = 0,75), le temps de <strong>des</strong>cente est de 270s ; soit une vitesse moyenne de<br />

<strong>des</strong>cente de 3,7m/s.<br />

⇒ Ce qu’il faut retenir de ces résultats est que le temps de <strong>des</strong>cente dû au<br />

lestage d'air est négligeable. Il dépendra plus sûrement <strong>des</strong> contraintes imposées par les<br />

vitesses de déplacement admissibles par la charge notamment à l'approche du sol. Dans<br />

ces conditions, on adoptera un temps de <strong>des</strong>cente de 30 mn.<br />

b. Arrimage de l’AVEA / Descente du berceau :<br />

Comme il a été signalé dans la partie précédente, le temps de <strong>des</strong>cente de l’aérostat n'est<br />

nullement critique.<br />

Par contre, on estime la partie « arrimage + <strong>des</strong>cente du berceau/de la charge » à 2 heures.<br />

Cette estimation pourra être validée en partie par les levageurs car l’opération de levage par<br />

AVEA sera très voisine de la pratique de manutention actuelle.<br />

c. Lest d’eau/d’air et désarrimage :<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 128


Temps de chargement du lest d’eau après déchargement :<br />

Soit une charge de 500 tonnes. On peut compenser cette dernière en 30 mn par l’usage de<br />

pompes développant une puissance commune de 300 kW à raison d’un débit de 0,3 m 3 /s<br />

sous une pression de 10 bars (on suppose le berceau/la charge à 100 m en <strong>des</strong>sous du<br />

dirigeable).<br />

Dans le cas d’une solution de ballastage à air dans un temps imparti de 30 mn, les<br />

compresseurs devront également développer une puissance installée de 300 kW.<br />

Par ailleurs, on estime de même la partie « lest d’eau/d’air et désarrimage de la charge » à 2<br />

heures. Notons ici que l’opération de remontée du berceau est quasiment identique à celle<br />

de la <strong>des</strong>cente à un paramètre près dû à la variation de l’énergie potentielle qui peut<br />

légèrement ralentir le régime.<br />

Le temps de remontée de l’aérostat, quasi-symétrique à l’opération de <strong>des</strong>cente (la<br />

remontée pourrait se faire plus rapidement car l’on est en régime de détente), est évalué à<br />

30 mn.<br />

En définitive et en première approximation, on peut considérer que le temps nécessaire à la<br />

phase d’empotage/dépotage de la pièce transportée est de l’ordre de 5 heures.<br />

Remarque : La solution de ballastage à air comprimé est en cours d’étude technique. Elle est<br />

bien évidemment plus intéressante d’un point de vue exploitation que la solution à eau qui<br />

contraint le dirigeable à opérer à proximité d’une source aquifère, ce qui n’est guère le cas<br />

d’une solution à air comprimé laquelle ne restreint pas le champ d’action de l’AVEA et, par<br />

ailleurs, est plus respectueuse de l’environnement.<br />

2. Transport sous élingues :<br />

Le processus est identique à celui du transport sur berceau avec l’avantage qu’il est plus<br />

flexible dans la mesure où, lorsque cela est possible, on peut transporter la charge en<br />

position d’exploitation. Le temps de déchargement ou manutention (plus l’outillage annexe<br />

éventuel) de la pièce du berceau peut être gagné.<br />

Notons également que d’après le rapport technique d’Aérospatiale, la <strong>des</strong>cente du système<br />

d’élingues se ferait plus rapidement que le procédé « berceau ».<br />

En définitive, le transport <strong>des</strong> vannes sphériques voire <strong>des</strong> transformateurs depuis le lieu de<br />

production jusqu’au chantier Sainte Marguerite 3 se ferait en 18 heures environ par<br />

dirigeable (transport + chargement, déchargement et levage), c’est-à-dire dans la journée<br />

lorsque les conditions atmosphériques le permettent ; à défaut, dans le cas d’un vent<br />

défavorable (70 km/h), l’acheminement se ferait en deux jours (37 heures environ).<br />

E/ Interface transport et scénarii :<br />

1. Interface de transport :<br />

Le transport par dirigeable respectera les conditions d’exploitabilité dictées par les autorités<br />

réglementaires en suivant les standards mondiaux JAR et FAR. Le survol de zones urbaines,<br />

le transport nocturne … sont autant d’éléments qui sont en cours de traitement et<br />

extrêmement liés au taux de fiabilité du dirigeable qui oriente la position <strong>des</strong> autorités<br />

réglementaires.<br />

En outre, il n’y a pas de conflits possibles avec l’aviation civile commerciale du fait <strong>des</strong><br />

couloirs d’acheminement différents puisque le plafond de vol du dirigeable est de l'ordre de<br />

3000/4000 m pour les opérations usuelles.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 129


Par ailleurs, d’un point de vue sécurité, la nature même du dirigeable lui procure un taux au<br />

moins égal à celui de l’avion de ligne régulière. Il peut se poser sans dégâts voire continuer<br />

de voler sur une certaine distance même en état dégradé (ex : MAP percés).<br />

Concernant les primes d’assurance « marchandises », celles-ci prendront en compte la<br />

faible voire inexistante rupture de charge qui diminue notablement le risque d’avaries.<br />

Du point de vue purement administratif, le franchissement de frontières sans passage obligé<br />

par <strong>des</strong> points de contrôle (ex : aéroports) est conceptuellement possible en raison de la<br />

facilitation <strong>des</strong> procédures douanières et autres que l’on observe à l’échelle internationale.<br />

Cette remarque est bien sûr générale et à ne pas prendre en compte dans l’étude de cas qui<br />

nous intéresse ici.<br />

B/ Scénarii :<br />

Cas <strong>des</strong> vannes sphériques :<br />

Compte tenu de la masse <strong>des</strong> vannes en questions, celles-ci pourraient être transportées les<br />

deux en une seule fois, complètement équipées et sans rupture de charge depuis Tracy<br />

jusqu’au chantier de Sainte Marguerite 3. Les indications concernant le temps de transport<br />

intégrant le levage ont été précisées en partie III.<br />

Cas <strong>des</strong> transformateurs :<br />

Compte tenu de la masse <strong>des</strong> transformateurs qui excède la limite <strong>des</strong> 500 tonnes que l’on<br />

s’est fixée, plusieurs scénarii sont possibles et doivent être analysés en fonction de divers<br />

facteurs incluant notamment <strong>des</strong> paramètres logistiques prenant en compte le comportement<br />

du chargeur, les délais, la notion de qualité et a fortiori le coût de l’opération.<br />

Scénario A : Transport <strong>des</strong> deux transformateurs de puissance groupés mais non<br />

équipés (masse totale d’environ 493 tonnes). Ce scénario est intéressant dans le cas<br />

seulement où le coût du transport propre par AVEA peut concurrencer les moyens<br />

conventionnels et que le gain de temps est appréciable. En effet, il faut noter que<br />

l’équipement devra se faire sur chantier, ce qui nécessite de délocaliser <strong>des</strong> équipes de<br />

travail et de l’outillage. Le bénéfice « qualité en usine » ne pourra également pas être retenu<br />

dans ce cas.<br />

Scénario B : Transport d’un transformateur à la fois complètement équipé ; les<br />

paramètres délais, qualité et surcoût de finition plaident en faveur de l’aérostat. Il est à<br />

craindre cependant le coût du transport qui sera doublé (2 AVEA opérationnels ou 2<br />

voyages).<br />

Scénario C : Transport optimisé en réseau<br />

- par bateau de Varennes aux Sept-Iles<br />

- « distribution <strong>des</strong> transformateurs » <strong>des</strong> Sept-Iles au chantier Sainte Marguerite 3 sur<br />

115 km à l’aide du même dirigeable ayant transporté juste auparavant les vannes<br />

sphériques ; ceci permet d’éluder les coûts de mobilisation/démobilisation du<br />

dirigeable et d’opérer une exploitation en réseau afin de rentabiliser au mieux<br />

l’opération SM 3 (notion d’économies de réseau et d’envergure).<br />

Notons que ce scénario envoie aux possibilités d’intermodalité dirigeable lourd/navire.<br />

Outre les aspects topographiques et météorologiques (vent, neige) permettant le choix<br />

précis du trajet, <strong>des</strong> informations techniques sur les pièces transportées (vannes,<br />

transformateurs) doivent être apportées, en particulier le plan de manutention et les<br />

contraintes à observer dans le cas d’un transport par dirigeable sous élingues ou sur<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 130


erceau. S’il advient <strong>des</strong> modifications au niveau de la production (renforcement de parties,<br />

moindre modularité …), celles-ci doivent être décrites et quantifiées en terme de coûts.<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 131


TRANSPORT DES VANNES SPHÉRIQUES ET DES TRANSFORMATEURS DE PUISSANCE AU CHANTIER SAINTE-MARGUERITE 3<br />

Transformateurs de Puissance (2)<br />

Fabriqués à VARENNES<br />

Transport par bateau<br />

Environ 800 km<br />

<strong>PROJET</strong> STE-MARGUERITE 3<br />

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Vannes Sphériques (2)<br />

Fabriquées à TRACY<br />

SEPT-ILES


TRANSPORT DES VANNES SPHÉRIQUES ET DES TRANSFORMATEURS DE PUISSANCE AU CHANTIER SAINTE-MARGUERITE 3<br />

Transport par Bateau<br />

Environ 800 km<br />

GALLIX<br />

Transport par Barge<br />

Environ 25 km<br />

O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 133<br />

<strong>PROJET</strong> STE-MARGUERITE 3<br />

CENTRALE 882 MW<br />

SEPT-ILES<br />

Transport terrestre<br />

Environ 90 km


O. Benmoussa Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / LEM 134

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