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Guide de l'évaluation éthique des études sur animaux - Aaalac

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IRCOR<strong>Gui<strong>de</strong></strong><strong>de</strong> l’évaluationéthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>


IRCOR<strong>Gui<strong>de</strong></strong><strong>de</strong> l’évaluationéthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>Dépôt légal – 1 ère édition : janvier 2009© GIRCOR, 200915, rue Rieux - 92100 Boulogne-Billancourt1


MINISTÈREDE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEURET DE LA RECHERCHEMINISTÈREDE L’AGRICULTUREET DE LA PÊCHECe gui<strong>de</strong> a été parrainé par le Ministère <strong>de</strong>l’Enseignement Supérieur et <strong>de</strong> la Recherche et leMinistère <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche. Sonutilisation est recommandée pour les chercheursqui souhaitent avoir recours à l’expérimentationanimale et pour les comités d’éthique appliquéeà l’expérimentation animale.3


Ce livre est dédié à Chantal Autissier qui nous aquittés brutalement en 2008.Chantal a œuvré à la promotion <strong>de</strong>s comitésd'éthique en France <strong>de</strong>puis l'origine et a animé leGrice pendant plusieurs années. Par son travail etson enthousiasme, Chantal a été un acteuressentiel du développement <strong>de</strong>s comités.Tous ses amis et collègues du Grice lui ren<strong>de</strong>nthommage.Le Grice6


LE GIRCORGROUPE INTERPROFESSIONNELDE RÉFLEXION ET DE COMMUNICATIONSUR LA RECHERCHELe Gircor est une association loi <strong>de</strong> 1901 quia été créée dans le but d’expliquer aupublic les raisons et les conditions du recoursà l’expérimentation animale en recherchebiomédicale. Le Gircor rassemble lesétablissements <strong>de</strong> recherche publicset privés. Il prône une recherchescientifiquement valable et éthiquementacceptable.Le Gircor soutient le Grice et lescomités d’éthique permettant ainsi ledéveloppement <strong>de</strong> la protection animaledans les établissements <strong>de</strong> recherche.www.gircor.net8


LE GRICEGROUPE DE RÉFLEXIONINTERPROFESSIONNEL SUR LES COMITÉSD’ÉTHIQUELe Grice est un groupe <strong>de</strong> travail du Gircor.Il est né en France au début <strong>de</strong>s années 90à l’initiative <strong>de</strong> Jacques Laurent, chercheurchez Roussel-Uclaf, dans le but <strong>de</strong> regrouperles comités d’éthique <strong>de</strong> la rechercheprivée. Le Grice se réunit plusieurs fois par anen séance plénière. Il a édité une charte en1993 et publié <strong>de</strong>s recommandations en2000. Depuis plusieurs années, le réseau <strong>de</strong>scomités d’éthique <strong>de</strong> la recherchepublique s’est associé au Grice et participeà ses travaux. Le Grice informe les comités etrédige <strong>de</strong>s recommandations pour lescomités d’éthique français.http://gircor.net/questions/grice_presentation.phpLe gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong> a été rédigé <strong>sur</strong> labase d’un travail commun du Grice par les personnes suivantes :Jean-Christophe Audonnet, Hugues Contamin, Emmanuelle Coppens,Thierry Decelle, Anne-Dominique Degryse, Delphine Denais,Nicolas Dudoignon, Jean-Pierre Gillet, Jean-Marc Idée, Christophe Joubert,Pierre Lainée, Catherine Maisonneuve, Sofiène Mhedhbi, Jean-François Ou<strong>de</strong>t,Virginie Vallet-Erdtmann, Bruno Verschuere, Samuel Vidal.Les établissements membres du Grice :BAYER, CEPHALON, CEA, CERB, CIT, CNRS, ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON,ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE MAISONS ALFORT, GSK, GUERBET, INRA, INSERM,INSTITUT LASALLE, INSTITUT PASTEUR, INTERVET, IRSN, LABORATOIRE PIERRE FABRE, LEEM,MDS PHARMA, MERIAL, MERCK SANTE, MERCK SHARP AND DOHME, ORGANON, PFIZER,SANOFI AVENTIS, SANOFI PASTEUR, SERVIER, SOLVAY, VIRBAC9


<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>l’évaluationéthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>1 – Généralités1.1 – Présentation du gui<strong>de</strong>1.2 – Les comités d’éthique1.3 – Définitions1.4 – Principes généraux <strong>de</strong> l’évaluation éthique2 – L’évaluation éthique2.1 – Le formulaire <strong>de</strong> saisine2.2 – La conformité légale2.3 – L’intérêt et la qualité scientifiqueP an2.3.1 – Présentation du bien-fondé <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>2.3.2 – Nécessité du recours à l’animal2.3.3 – Possibilité d’atteindre les objectifs2.3.4 – Exploitation <strong>de</strong>s résultats2.4 – Les techniques et les métho<strong>de</strong>s2.4.1 – Principes généraux2.4.2 – Hébergement2.4.3 – Administration <strong>de</strong> substanceset prélèvements2.4.4 – Analgésie et anesthésie2.4.5 – Chirurgie2.4.6 – Euthanasie10


2.5 – Les contraintes2.5.1 – Evaluation <strong>de</strong> l’inconfort, du stresset <strong>de</strong> la douleur2.5.2 – Recherche d’un point d’arrêt anticipé2.5.3 – Procédure d’urgence2.6 – Le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>3 – Avis du comité3.1 – Préparation <strong>de</strong> l’avis3.2 – Constitution <strong>de</strong> l’avis4 – Cas particuliers4.1 – Programme4.2 - Etu<strong>de</strong> préliminaire4.3 - Etu<strong>de</strong> répétitive4.4 – Service central - Sous traitance externeEtu<strong>de</strong> multi-sites5 – Travail du comité6 – ConclusionAnnexesCharte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique<strong>de</strong> l’expérimentation animale et annexe11


<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>1GénéralitésLes étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> les <strong>animaux</strong> sont actuellement indispensables en recherchebiologique et médicale pour <strong>de</strong>s raisons scientifiques, légales et éthiques.Mais, cette nécessité doit prendre en compte que les <strong>animaux</strong> sont <strong>de</strong>s êtresvivants et sensibles et, qu’à ces titres, une considération particulière leur est due.Dans ce but, Russel et Burch ont rédigé en 1959 le principe <strong>de</strong>s 3R : « Replace,reduce and refine » qui dit qu’avant toute expérimentation animale, une réflexiondoit permettre <strong>de</strong> vérifier la possibilité <strong>de</strong> remplacement ou <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>, ainsi que les moyens d’en améliorer la réalisation pour les <strong>animaux</strong>.En 1979, au centre européen <strong>de</strong> la Tufts University à Talloires, la première chartefrançaise <strong>de</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animale est rédigée sous lesauspices <strong>de</strong> la fondation Marcel Mérieux, à l'occasion du centenaire <strong>de</strong> la mort<strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Bernard :«Art 1 : Les progrès <strong>de</strong> la connaissance humaine, et notamment ceux <strong>de</strong>la biologie, <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>, sont nécessaires.»«Art 2: L'homme a besoin d'utiliser l'animal dans sa quête <strong>de</strong> laconnaissance commune, pour se nourrir, se vêtir et travailler. Il a ainsi le<strong>de</strong>voir <strong>de</strong> respecter l'animal, cet auxiliaire, être vivant comme lui.»«Art 3: Toute personne pratiquant l'expérimentation biologique doitprendre conscience que l'animal est doué <strong>de</strong> sensibilité, <strong>de</strong> mémoire etqu'il est capable <strong>de</strong> souffrir sans pouvoir échapper à la douleur.»L’évaluation éthique doit avoir pour but d’as<strong>sur</strong>er qu’à chaque étape <strong>de</strong> laréalisation d’une étu<strong>de</strong> ou d’un projet, l’animal est pris en compte en tantqu’être vivant sensible.1.1 Présentation du gui<strong>de</strong>Les comités d’éthique pour la protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire se sontdéveloppés dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong>puis plusieurs décennies. EnFrance, <strong>de</strong>s initiatives <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> recherche publics et privés sont àl’origine <strong>de</strong> leur mise en place et <strong>de</strong> leur développement.13


Généralités1La mission <strong>de</strong> ces comités est la protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire. Leurprincipal moyen d’action est l’examen <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherchepréalablement à leur mise en œuvre. Cet examen, nommé évaluationéthique, est réalisé selon <strong>de</strong>s principes spécifiques bien définis. Il consiste àexaminer l’intérêt et la qualité scientifique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, ainsi que lescontraintes appliquées aux <strong>animaux</strong> et les moyens mis en œuvre, sinécessaire, pour les réduire. Suite à cet examen, un avis <strong>sur</strong> le projet <strong>de</strong>recherche est émis.Etant donné la complexité et la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> cette tâche, le besoin d’un gui<strong>de</strong><strong>de</strong> l’évaluation éthique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s a été exprimé par les représentants dumon<strong>de</strong> scientifique et <strong>de</strong>s ministères à l’occasion du colloque organisé le27 octobre 2005 à Paris par le Groupe interprofessionnel <strong>de</strong> réflexion et <strong>de</strong>communication <strong>sur</strong> la recherche (Gircor) et intitulé «Les comités d’éthiqueen expérimentation animale – Situation en France en 2005».En réponse et à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Gircor, les représentants <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>scomités d’éthique français réunis au sein du Groupe <strong>de</strong> réflexioninterprofessionnel <strong>sur</strong> les comités d’éthique (Grice) ont rédigé ce gui<strong>de</strong> quia été approuvé par le Gircor.Ce gui<strong>de</strong> décrit dans le détail les principes et les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’évaluationéthique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong> à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> recherche.Les missions, la composition et le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s comités sontdécrits dans d’autres documents et ne sont pas traités dans ce gui<strong>de</strong>.1.2 Les comités d’éthiqueDes comités, généralement qualifiés «d’éthique» mais, pas exclusivement,dont le rôle est d’as<strong>sur</strong>er la protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire, se sontdéveloppés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies dans le mon<strong>de</strong>. Dans certains cas, ilsfont partie intégrante <strong>de</strong> la réglementation, parfois ils la complètent.Ainsi, le Conseil canadien <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> (Ccpa) a été créé en1968 pour établir la réglementation canadienne <strong>sur</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong><strong>de</strong> laboratoire. Ce conseil a rédigé un programme constitué d’un ensemble<strong>de</strong> recommandations.14


Généralités1Ce programme <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la création <strong>de</strong> Comités <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>pour chaque établissement où sont utilisés <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> aux fins <strong>de</strong> recherche,d’enseignement ou <strong>de</strong> tests. Le Ccpa publie <strong>de</strong>s documents techniques enfrançais accessibles <strong>sur</strong> son site internet.En parallèle, les Institutional animal care and use committees (Iacuc) ont étécréés aux USA en 1971 par le National Institute of Health, institut public. Depuis1985, ils sont obligatoires aux USA dans tous les centres où l’expérimentationanimale est pratiquée. Ces comités as<strong>sur</strong>ent plusieurs fonctions : examen <strong>de</strong>sprotocoles, visite <strong>de</strong>s locaux, vérification <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong>s personnes. Cescomités sont les interlocuteurs officiels <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> contrôle. Il faut noterque les Iacuc complètent une législation fédérale qui ne prend pas en chargeles rongeurs <strong>de</strong> laboratoire.L’Europe, que ce soit au niveau du Conseil <strong>de</strong> l’Europe (Convention STE123) ou<strong>de</strong> l’Union européenne (directive 86/609), ne s’est jusqu’à présent paspréoccupée d’établir formellement <strong>de</strong>s comités d’éthique ou <strong>de</strong> protectionanimale pour les <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire. La réglementation en matièred’expérimentation animale se base <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s systèmes d’autorisationsadministratives (établissement, protocoles, chercheurs) et <strong>de</strong>recommandations (formation, hébergement, soins). La Fédérationeuropéenne <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’animal <strong>de</strong> laboratoire (Felasa)a mis en place un groupe <strong>de</strong> travail <strong>sur</strong> l’évaluation éthique <strong>de</strong>sexpérimentations animales. Ce groupe a réalisé une enquête qui montre,dans un rapport <strong>de</strong> 2005, que 20 pays européens membres ont créé <strong>de</strong>scomités d’éthique. Il est à noter que pour 16 d’entre eux, il s’agit d’uneobligation légale. Une harmonisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s apparaît nécessaire. Larévision en cours <strong>de</strong> la directive 86/609 envisage d’ajouter à la réglementationexistante, la nécessité <strong>de</strong> recourir à <strong>de</strong>s comités d’évaluation éthique pourtoute expérimentation ou programme d’expérimentation <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>.En France, les premiers comités d’éthique ont été établis dans les années 1980.Puis, ils se sont généralisés dans les établissements <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> l’armée et<strong>de</strong> l’industrie pharmaceutique. Cette <strong>de</strong>rnière s’est notamment appuyée <strong>sur</strong> letravail du Grice (publication <strong>de</strong> 2000 relative au fonctionnement <strong>de</strong>s comitésd’éthique dans la recherche privée, accessible <strong>sur</strong> le site Internet du Gircor).15


Généralités1Les établissements <strong>de</strong> la recherche publique ont quant à eux mis en place leréseau <strong>de</strong>s Comités régionaux d’éthique en matière d'expérimentationanimale (Creea) à partir <strong>de</strong> l’année 2001.Tous ces comités ont été créés en complément à la réglementationfrançaise qui avait institué dès 1987 l’autorisation <strong>de</strong>s chercheurs, l’agrément<strong>de</strong>s locaux et la formation <strong>de</strong>s personnes. L’objectif <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>scomités était d’ajouter à cette réglementation, pour le bénéfice <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>et <strong>de</strong> la recherche, le regard <strong>de</strong> pairs <strong>sur</strong> les projets et la mise en commun<strong>de</strong>s meilleures expertises. Dans le contexte d’une législation nationale quidonne la pleine responsabilité aux chercheurs, il est important <strong>de</strong> noter quela démarche <strong>de</strong>s expérimentateurs a été spontanée et volontaire, aucuntexte n’évoquant alors la nécessité <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> tels comités.Dans le but d’harmoniser les principes et les fonctionnements <strong>de</strong>s comitésd’éthique, le Comité national <strong>de</strong> réflexion éthique <strong>sur</strong> l’expérimentation animalea été créé en 2005. Il est placé auprès <strong>de</strong> la Cnea (Commission nationale <strong>de</strong>l’expérimentation animale) et a pour mission d’émettre <strong>de</strong>s avis <strong>sur</strong> les questionséthiques soulevées par l’expérimentation animale. Il a défini le champ d’action<strong>de</strong>s comités établis auprès <strong>de</strong>s laboratoires, <strong>sur</strong> la base d’une charte nationaleportant <strong>sur</strong> la déontologie et l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animale.1.3 DéfinitionsPour la bonne compréhension <strong>de</strong> ce gui<strong>de</strong>, il est nécessaire <strong>de</strong> définircertains mots. Les synonymes les plus fréquents sont indiqués.Animaux <strong>de</strong> laboratoire :L’expression « <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire » est utilisée dans ce gui<strong>de</strong> au sens <strong>de</strong>l’article R214-88 du co<strong>de</strong> rural. Il s’agit d’<strong>animaux</strong> vertébrés utilisés à <strong>de</strong>s finsexpérimentales ou à d’autres fins scientifiques.Bientraitance :Ensemble <strong>de</strong>s soins donnés aux <strong>animaux</strong> qui visent à satisfaire le mieuxpossible leurs besoins physiologiques et comportementaux.En anglais : welfare (selon le contexte)16


Généralités1Document <strong>de</strong> saisine :Un document <strong>de</strong> saisine décrit et explique une étu<strong>de</strong> ou un programme d’étu<strong>de</strong>s.Il est rédigé par l’expérimentateur à <strong>de</strong>stination du comité d’éthique. Il est constituédu formulaire <strong>de</strong> saisine renseigné et éventuellement <strong>de</strong> documents annexes.C’est <strong>sur</strong> la base du document <strong>de</strong> saisine que le comité appuie son évaluation.En anglais : application formEtu<strong>de</strong> :Une étu<strong>de</strong>, au sens <strong>de</strong> l’expérimentation animale, est un ensemble <strong>de</strong>procédures réalisées <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> dans un but précis : l’objectif <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>. Ces travaux peuvent comprendre l’administration <strong>de</strong> substances à<strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>, la réalisation d’examens, d’enregistrements et <strong>de</strong> prélèvements<strong>sur</strong> les <strong>animaux</strong>, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces prélèvements par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’analyses<strong>de</strong> laboratoire, l’examen <strong>de</strong>s données par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s statistiques.Egalement appelé : expérience, expérimentation, testEn anglais : experiment, studyEtu<strong>de</strong> préliminaire :Etu<strong>de</strong> entreprise pour permettre la réalisation d’autres étu<strong>de</strong>s. Une étu<strong>de</strong> préliminairepeut s’avérer nécessaire pour l’évaluation, la validation, la mise au point, l’adaptationou l’amélioration d’une technique ou pour l’affinement d’un protocole.Egalement appelée : pré-étu<strong>de</strong>, protocole essai, étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise au point,étu<strong>de</strong> piloteEn anglais : preliminary study, pilot studyExpérimentateur :Personne responsable d’une étu<strong>de</strong> et interlocuteur du comité pour cette étu<strong>de</strong>.Egalement appelé : chercheur, directeur d’étu<strong>de</strong>En anglais : researcher, applicant, study director, principal investigatorFormulaire <strong>de</strong> saisine :Le formulaire <strong>de</strong> saisine est un document propre à chaque comité. C’est unformulaire qui vise à rassembler les informations nécessaires au comité pourl’évaluation d’une étu<strong>de</strong>. Il est renseigné par l’expérimentateur et constitue,avec ses éventuelles annexes, le document <strong>de</strong> saisine.Egalement appelé : masque, grilleEn anglais : protocol form, blank application form17


Généralités1Hébergement :L’hébergement recouvre les domaines suivants : le système d’hébergement(confinement primaire), l’environnement (paramètres d’ambiance), lessoins (alimentation, abreuvement, litière, nettoyage, désinfection),l’enrichissement du milieu.En anglais : housing, husbandryHébergement standard :L’hébergement standard est l’hébergement habituel <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> tel queprésenté dans le dossier d’agrément <strong>de</strong> l’établissement.Point d’arrêt anticipé :Critère d’interruption <strong>de</strong> tout ou partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> visant à limiter la pénibilitépour les <strong>animaux</strong> concernés.Egalement appelé : critère d’interruption, point limite, point d’arrêt précoceEn anglais : humane end pointProcédure:Une procédure est un geste ou un ensemble <strong>de</strong> gestes <strong>de</strong>stinés à réaliserune action précise dans le cadre d’une étu<strong>de</strong>. Une procédure portesouvent le nom <strong>de</strong> son objectif (administration par voie orale, prélèvementurinaire). Dans un but <strong>de</strong> standardisation, une procédure peut être décritedans un document interne (recommandation, mo<strong>de</strong> opératoire). Cedocument est parfois nommé “procédure”.Egalement appelé : technique, mo<strong>de</strong> opératoireEn anglais : procedureProgramme :Ensemble d’étu<strong>de</strong>s visant un même objectif scientifique.Egalement appelé : projet, thème ou thématique <strong>de</strong> rechercheEn anglais : programme, projectProtocole :Un protocole décrit une étu<strong>de</strong>. Il est rédigé par l’expérimentateur à<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s personnes qui as<strong>sur</strong>ent la réalisation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Egalement appelé : plan d’étu<strong>de</strong>En anglais : programme of work, study plan, protocol18


Généralités11.4 Principes généraux <strong>de</strong> l’évaluation éthiqueL’évaluation éthique doit permettre <strong>de</strong> comprendre la nécessité scientifiquedu recours aux <strong>animaux</strong> vivants, ainsi que la raison du choix <strong>de</strong> l’espèce.Grâce à elle, le comité doit pouvoir constater que les principes <strong>de</strong> labientraitance sont respectés et que les conditions d’utilisation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>sont optimisées (principe <strong>de</strong>s 3R) compte tenu <strong>de</strong>s nécessitésexpérimentales.Par conséquent, l’évaluation éthique comprend une évaluation :- <strong>de</strong> l’intérêt du modèle animal dans le but poursuivi (avantageattendu) ;- <strong>de</strong> la nécessité d’utiliser <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> pour atteindre ce but(possibilité <strong>de</strong> remplacement) ;- <strong>de</strong> la possibilité d’atteindre ce but par les moyens envisagés ;- <strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s mises en jeu ;- <strong>de</strong>s dommages et <strong>de</strong>s contraintes subis par les <strong>animaux</strong> et<strong>de</strong>s moyens mis en œuvre pour les diminuer (possibilité <strong>de</strong>raffinement/perfectionnement).S’appuyant <strong>sur</strong> ces éléments, le comité pourra émettre un avis <strong>sur</strong> le projetd’étu<strong>de</strong> qui lui a été présenté.L’avis du comité doit être donné avant que ne débute l’étu<strong>de</strong>.Selon les cas, l’évaluation peut se faire au niveau d’une seule étu<strong>de</strong> ou biend’un ensemble d’étu<strong>de</strong>s, c'est-à-dire d’un programme. Dans certains cas, ilpeut être fait l’évaluation d’une procédure, par exemple quand lescontraintes appliquées aux <strong>animaux</strong> y sont importantes ou quand elle estutilisée en routine dans différentes étu<strong>de</strong>s.En complément à l’évaluation préalable d’une étu<strong>de</strong>, le comité peut aussiréaliser une évaluation rétrospective. Cela consiste à examiner ledéroulement et les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. L’évaluation rétrospective estparticulièrement recommandée pour les étu<strong>de</strong>s nouvelles pour le comité,pour les programmes très longs ou pour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s potentiellementstressantes ou douloureuses. L’évaluation rétrospective ne sera pas traitéedans ce gui<strong>de</strong>.19


<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>2L’évaluation éthiqueCe chapitre décrit en détail le cas général <strong>de</strong> l’évaluation éthique.Les particularités liées à l’évaluation d’un programme, d’une étu<strong>de</strong>préliminaire, d’une étu<strong>de</strong> répétitive, d’une étu<strong>de</strong> déléguée ou sous-traitée,ou d’une étu<strong>de</strong> multi-sites sont décrites dans le chapitre 4.Les éléments <strong>de</strong> l’évaluation éthique sont présentés dans un ordre quicorrespond à la logique la plus fréquemment retenue par les comités pouraccomplir cette mission : conformité légale, intérêt et qualité scientifique,techniques et métho<strong>de</strong>s, dommages et contraintes, <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>.2.1 Le formulaire <strong>de</strong> saisineLes informations nécessaires à l’évaluation d’une étu<strong>de</strong> sont fournies aucomité par l’expérimentateur dans le document <strong>de</strong> saisine qui est composédu formulaire <strong>de</strong> saisine correctement renseigné et <strong>de</strong>s annexes utiles.Le formulaire <strong>de</strong> saisine doit être conçu par le comité et être à la foiscomplet, précis et concis. Sa forme doit être adaptée aux travaux <strong>de</strong>recherche menés par les expérimentateurs et au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnementdu comité. L’expérience montre que ce document doit être consensuel,c'est-à-dire créé en collaboration avec les expérimentateurs. Une noticed’utilisation du formulaire est parfois utile pour ai<strong>de</strong>r les expérimentateursdans leur rédaction.2.2 La conformité légaleLe contrôle <strong>de</strong> la conformité légale ne relève pas <strong>de</strong> l’évaluation éthique.Cependant, l’expérimentateur doit s’as<strong>sur</strong>er que son projet et les conditions <strong>de</strong>sa mise en œuvre répon<strong>de</strong>nt aux exigences réglementaires avant <strong>de</strong> lesoumettre au comité d’éthique, notamment celles relatives à l’expérimentationanimale décrites dans les articles R214-87 à R215-10 du co<strong>de</strong> rural.Pour pouvoir constater cette conformité, le document <strong>de</strong> saisine <strong>de</strong>man<strong>de</strong>à l’expérimentateur <strong>de</strong> préciser que les travaux envisagés répon<strong>de</strong>nt auxdifférentes exigences réglementaires rappelées ci-<strong>de</strong>ssous.20


L’évaluation éthique2Caractère licite (licéité) :L’étu<strong>de</strong> envisagée doit avoir un caractère <strong>de</strong> nécessité et ne doit paspouvoir être remplacée par une autre métho<strong>de</strong> expérimentale qui éviteraitle recours à <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> vivants. Elle doit être réalisée aux fins :- <strong>de</strong> diagnostic, prévention ou traitement <strong>de</strong>s maladies et d’autresanomalies <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> ou <strong>de</strong>s plantes ;- d’essai d’activité, d’efficacité et <strong>de</strong> toxicité <strong>de</strong>s médicaments et <strong>de</strong>sautres substances biologiques et chimiques et <strong>de</strong> leurscompositions, y compris les radioéléments et les matériels à usagethérapeutique pour l’homme et les <strong>animaux</strong> ;- <strong>de</strong> contrôle et d’évaluation <strong>de</strong>s paramètres physiologiques chezl’homme et les <strong>animaux</strong> ;- <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires ;- <strong>de</strong> recherche fondamentale ou appliquée ;- d’enseignement supérieur ;- d’enseignement technique et <strong>de</strong> formation professionnelleconduisant à <strong>de</strong>s métiers qui comportent la réalisation d’expériences<strong>sur</strong> <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> ou le traitement et l’entretien <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> ;- <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement.Les personnes :L’étu<strong>de</strong> doit être sous le contrôle direct du titulaire d’une autorisation nominatived’expérimenter <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong> vivants vali<strong>de</strong> et répondant aux exigences <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>. Le nom du titulaire doit être précisé dans le document <strong>de</strong> saisine. Dansle cas où le titulaire <strong>de</strong> l’autorisation n’est pas l’expérimentateur qui soumetl’étu<strong>de</strong> au comité, il doit être associé à la rédaction du document <strong>de</strong> saisine.L’autorisation <strong>de</strong> recourir à la chirurgie doit être précisée dans l’autorisationindividuelle d’expérimenter <strong>de</strong> la personne qui la pratique.D’autres autorisations sont nécessaires dans le cas d’utilisationd’organismes génétiquement modifiés ou d’espèces non domestiques(certificat <strong>de</strong> capacité).Chaque technicien ou toute personne qui as<strong>sur</strong>e la réalisation du protocole <strong>sur</strong>les <strong>animaux</strong> vivants doit avoir suivi une formation reconnue <strong>de</strong> niveau II au moins.21


L’évaluation éthique2Tous les zootechniciens qui as<strong>sur</strong>ent l’hébergement <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> doiventavoir suivi une formation reconnue <strong>de</strong> niveau III.Les locaux :Les locaux doivent être agréés par la préfecture (agrément d’unétablissement d’expérimentation animale délivré par la Directiondépartementale <strong>de</strong>s services vétérinaires) pour la réalisation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>envisagée. Ils doivent aussi être agréés, le cas échéant, pour la détentiond’<strong>animaux</strong> transgéniques par la commission <strong>de</strong> génie génétique et déclaréspour la détention d’espèces non domestiques auprès <strong>de</strong> la préfecture.L’expérimentateur doit s’as<strong>sur</strong>er que les limites <strong>de</strong> validité <strong>de</strong>s différentesautorisations couvrent la durée <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et le champ d’étu<strong>de</strong> visé. Lesagréments <strong>de</strong>s locaux d’expérimentation, ainsi que les autorisationsnominatives d’expérimenter et les agréments pour l’utilisation d’organismesgénétiquement modifiés sont valables cinq ans, sauf mention contraire. Si ladurée <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> dépasse la limite <strong>de</strong> validité <strong>de</strong>s autorisations,l’expérimentateur doit s’as<strong>sur</strong>er que les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> renouvellement seronteffectuées en temps utile.Les <strong>animaux</strong> :L’étu<strong>de</strong> envisagée doit être conforme à l’agrément préfectoral <strong>de</strong>l’établissement pour ce qui concerne les espèces animales utilisées etl’origine <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>.2.3 L’intérêt et la qualité scientifiqueL’évaluation éthique d’une étu<strong>de</strong> comprend l’évaluation <strong>de</strong> l’intérêt et <strong>de</strong> lanécessité d’utiliser <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> dans le but décrit. Elle comprend aussil’évaluation <strong>de</strong> la possibilité d’atteindre ce but par les travaux envisagés etpar les moyens mis en œuvre. Cette évaluation <strong>de</strong>s aspects scientifiques serad’autant plus exigeante que les contraintes imposées aux <strong>animaux</strong> serontimportantes.Ceci dit, il faut rappeler que le comité d’éthique n’est en aucun cas uncomité scientifique.Les chapitres qui suivent expliquent comment ces <strong>de</strong>ux aspects peuventêtre conciliés.22


L’évaluation éthique22.3.1 Présentation du bien-fondé <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>Le comité doit comprendre le bien-fondé <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> pour pouvoir émettre unavis. C’est pourquoi l’expérimentateur doit clairement expliquer, dans ledocument <strong>de</strong> saisine, le but <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et les résultats qu’il en attend, même sil’intérêt <strong>de</strong> celle-ci a déjà été évalué par l’autorité scientifique <strong>de</strong> l’institution.Pour cela, l’expérimentateur doit expliquer le contexte dans lequel l’étu<strong>de</strong> sesitue, c'est-à-dire le programme, ainsi que la place et l’apport <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>dans ce programme.Il faut aussi présenter l’intérêt du programme et <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> en faisantréférence par exemple à <strong>de</strong>s documents internes (rapport d’un comitéscientifique) ou externes (documents réglementaires, publicationsscientifiques, rapport d’évaluation scientifique externe).Les travaux <strong>de</strong> recherche sont le plus souvent originaux et innovants. Mais, ilarrive parfois, par exemple par nécessité <strong>de</strong> validation, qu’il faille répéter uneétu<strong>de</strong> déjà réalisée. Dans le cas, il faut en expliquer la raison.L’expérimentateur doit s’astreindre à une rédaction qui soit claire. Celle-ci doitêtre comprise par les membres du comité. Les explications trop techniquesou trop longues doivent être évitées. Cet effort <strong>de</strong> communication estindispensable. Il est à l’image <strong>de</strong> ce que l’opinion publique <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à larecherche aujourd’hui afin <strong>de</strong> lui accor<strong>de</strong>r son approbation et son soutien :une compréhension claire <strong>de</strong>s bénéfices attendus.2.3.2 Nécessité du recours à l’animalEvaluer la nécessité du recours à l’animal signifie examiner la possibilité d’y substituerutilement une ou plusieurs autres métho<strong>de</strong>s expérimentales pour atteindre lebut fixé et conclure qu’aucune ne peut apporter les résultats escomptés.C’est <strong>sur</strong> la base <strong>de</strong>s informations produites dans le document <strong>de</strong> saisineque le comité examine cet aspect.Il revient donc à l’expérimentateur <strong>de</strong> démontrer <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s bases biologiquessimples ou par <strong>de</strong>s références réglementaires, qu’aucune métho<strong>de</strong> autreque l’expérimentation animale ne permet d’atteindre le but fixé.23


L’évaluation éthique2Il peut être utile <strong>de</strong> produire en annexe au document <strong>de</strong> saisine unepublication scientifique ou les résultats d’une recherche documentaire quisoutiennent la démonstration.2.3.3 Possibilité d’atteindre les objectifsL’évaluation <strong>de</strong> la possibilité d’atteindre les objectifs <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> peut paraître lapartie la plus délicate <strong>de</strong> l’évaluation éthique. Cette évaluation peut en effetnécessiter une expertise scientifique dont un comité ne dispose pas toujours.Plusieurs éléments d’information peuvent être documentés dans leformulaire <strong>de</strong> saisine pour fon<strong>de</strong>r le succès <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> :- synopsis ou chronogramme <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et plan expérimental;- choix <strong>de</strong> l’espèce animale;- choix du nombre d’<strong>animaux</strong> et analyses statistiques.Synopsis ou chronogramme <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et plan expérimental :Le synopsis ou chronogramme <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> décrit <strong>de</strong> manière schématique lachronologie <strong>de</strong>s différentes interventions et procédures réalisées <strong>sur</strong> les<strong>animaux</strong>. Il donne une idée précise du déroulement et <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Il permet aussi <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les étapes les plus contraignantespour les <strong>animaux</strong>. C’est un élément déterminant pour la suite <strong>de</strong>l’évaluation, en particulier dans l’examen <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s moyens mis enœuvre pour diminuer l’impact <strong>de</strong>s contraintes <strong>sur</strong> les <strong>animaux</strong>.Le plan expérimental décrit la logique scientifique <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Une étu<strong>de</strong>repose souvent <strong>sur</strong> une comparaison entre différentes conditionsexpérimentales (composés, doses, temps d’analyse). Il convient <strong>de</strong> s’as<strong>sur</strong>erque le plan expérimental permettra effectivement cette comparaison, enmettant notamment en avant les différents groupes expérimentaux prévus.Choix <strong>de</strong> l’espèce animale :Le choix <strong>de</strong> l’espèce animale pour l’étu<strong>de</strong> est justifié par l’expérimentateurdans le document <strong>de</strong> saisine <strong>sur</strong> la base <strong>de</strong>s données scientifiques etréglementaires disponibles. Le plus souvent le choix s’impose <strong>de</strong> lui-même àpartir <strong>de</strong> ces informations. Le chercheur s’as<strong>sur</strong>e que, dans le cas d’espècesnon domestiques, le choix <strong>de</strong> l’espèce ne menace pas la biodiversité.24


L’évaluation éthique2Dans le cas où, <strong>sur</strong> ces bases, plusieurs espèces peuvent être choisies,l’expérimentateur retiendra en priorité celle pour laquelle les contraintesimposées par le protocole et par les conditions d’hébergement seront lesmoins importantes.L’expérimentateur s’as<strong>sur</strong>e que les conditions d’hébergement autorisées etaccessibles <strong>sur</strong> le site <strong>de</strong> l’expérimentation sont compatibles avec la bonneréalisation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> (disponibilité <strong>de</strong>s locaux, hébergement particulier).Nombre d’<strong>animaux</strong> et analyses statistiques :Une étu<strong>de</strong> doit inclure le nombre d’<strong>animaux</strong> nécessaire et suffisant pouratteindre son objectif scientifique.Le nombre d’<strong>animaux</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est justifié par l’expérimentateur dans ledocument <strong>de</strong> saisine. Chaque fois que c’est possible, il est fourni à la foispour l’étu<strong>de</strong> entière et pour chaque groupe d’<strong>animaux</strong> dans l’étu<strong>de</strong>.Un <strong>de</strong>s grands principes inclus dans le principe <strong>de</strong>s 3R, et dont tout comité<strong>sur</strong>veille le respect, est <strong>de</strong> limiter le nombre d’<strong>animaux</strong> utilisés dans uneétu<strong>de</strong> au minimum nécessaire et suffisant pour la validité scientifique <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>. Il faut gar<strong>de</strong>r à l’esprit qu’une étu<strong>de</strong> réalisée avec un trop petitnombre d’<strong>animaux</strong> pour permettre <strong>de</strong> conclure est une étu<strong>de</strong> inutile.Il est donc important que le comité d’éthique puisse s’as<strong>sur</strong>er que lenombre d’<strong>animaux</strong> est suffisamment justifié par l’expérimentateur et qu’il nedécoule pas <strong>de</strong> la simple réplication d’habitu<strong>de</strong>s ou d’étu<strong>de</strong>s antérieures,ou d’une précaution méthodologique excessive.Les différentes références dont l’expérimentateur dispose pour justifier lenombre d’<strong>animaux</strong> sont :- les biostatistiques ;- la réglementation et les lignes directrices ;- la documentation scientifique ;- une étu<strong>de</strong> préliminaire.Ces différentes références peuvent être combinées.25


L’évaluation éthique22.3.4 Exploitation <strong>de</strong>s résultatsL’expérimentateur décrit les métho<strong>de</strong>s qui seront utilisées pour analyser lesparamètres biologiques <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> au cours et à la fin <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Cesmétho<strong>de</strong>s doivent permettre d’exploiter au mieux la situationexpérimentale proposée et <strong>de</strong> recueillir le maximum d’informations dans laperspective <strong>de</strong> réduire le nombre d’<strong>animaux</strong> utilisés et <strong>de</strong> corréler lesdifférents résultats.L’accès aux moyens technologiques nécessaires à l’exploitation <strong>de</strong>sprélèvements et <strong>de</strong>s informations obtenues en cours d’étu<strong>de</strong> doit êtreas<strong>sur</strong>é. Ce peut être le cas, par exemple, pour un microscope électroniqueou pour <strong>de</strong>s systèmes d’analyse informatisés.2.4 Les techniques et les métho<strong>de</strong>s2.4.1 Principes générauxL’évaluation <strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s se fait par rapport auxréférentiels et aux connaissances actualisés ou par rapport à <strong>de</strong>s exigencesnormatives imposées par la réglementation (pharmacopées). Dans tous lescas, tout aménagement susceptible d’améliorer le bien-être <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>doit être retenu.Un établissement <strong>de</strong> recherche ou une institution peuvent souhaiter établir<strong>de</strong>s référentiels qui leurs sont propres. Ils sont évalués par le comité.Toute déviation aux référentiels, envisagée dans le cadre d’une étu<strong>de</strong>, doitêtre expressément signalée par l’expérimentateur dans le document <strong>de</strong>saisine et justifiée afin que le comité puisse émettre un avis.2.4.2 HébergementL’hébergement standard est défini à partir <strong>de</strong>s recommandations quicomplètent la réglementation. Chaque responsable d’établissementgarantit le respect <strong>de</strong> ces dispositions. Le contrôle est as<strong>sur</strong>é par la Directiondépartementale <strong>de</strong>s services vétérinaires.26


L’évaluation éthique2Toute modification <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> l’hébergement standard dans uneétu<strong>de</strong> doit être précisée et justifiée dans le document <strong>de</strong> saisine. Lesmodifications les plus fréquemment appliquées sont l’isolement, la diète etla réduction <strong>de</strong> mobilité.Le comité peut recomman<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s compensations (enrichissement <strong>de</strong>l’environnement) ou définir une durée limitée pour ces conditionsparticulières.Le comité peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s améliorations <strong>de</strong>s conditionsd’hébergement <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> même en l’absence d’altération <strong>de</strong>l’hébergement standard. Par exemple, il peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un environnementplus silencieux pour <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> sensibles ou plus chaud pour <strong>de</strong>s<strong>animaux</strong> fragilisés.Le comité doit connaître l’hébergement standard <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> (cages,volières, enclos, groupes, alimentation, environnement) afin <strong>de</strong> pouvoirapprécier les conditions <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> pouvoir envisager<strong>de</strong>s aménagements particuliers.2.4.3 Administration <strong>de</strong> substances et prélèvementsLa plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s consistent en l’exposition <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> à <strong>de</strong>ssubstances ou <strong>de</strong>s environnements particuliers dans <strong>de</strong>s conditionsqualitatives et quantitatives précises relatives à l’intensité (doses), au lieud’administration et au temps (fréquence, durée). De même, le prélèvement<strong>de</strong> sang fait partie <strong>de</strong> très nombreux protocoles d’étu<strong>de</strong>s.Le document <strong>de</strong> saisine doit préciser les modalités (voie, volume,fréquence) d’administrations et <strong>de</strong> prélèvements pour l’étu<strong>de</strong> présentée.Que ce soit pour l’administration <strong>de</strong> substances ou pour les prélèvements, ilfaut appliquer avec professionnalisme une technique adaptée quipermette d’obtenir le résultat escompté en perturbant les <strong>animaux</strong> le moinspossible.27


L’évaluation éthique2La réglementation ne donne pas <strong>de</strong> référence en matière d’administration<strong>de</strong> substances et <strong>de</strong> prélèvements. Les conditions qu’il convient d’appliquersont détaillées dans différents référentiels.La procédure <strong>de</strong> prélèvement sanguin au sinus rétro-orbitaire chez lesrongeurs est très fréquemment utilisée car elle permet le prélèvement rapi<strong>de</strong>d’une quantité <strong>de</strong> sang suffisante pour la plupart <strong>de</strong>s examens. Cettetechnique étant appliquée à un grand nombre d’<strong>animaux</strong>, le Gricesouhaite insister <strong>sur</strong> le fait que cette procédure peut entraîner <strong>de</strong>s lésions et<strong>de</strong> la douleur. C’est pourquoi elle <strong>de</strong>vrait être réalisée sous anesthésiegénérale, qui rend le prélèvement plus aisé, et en limitant le nombre <strong>de</strong>prélèvements.Les propriétés physico-chimiques <strong>de</strong>s substances administrées et <strong>de</strong> leurvéhicule doivent répondre à <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> biocompatibilité variables selonla voie d’administration : tolérance locale, température, stérilité, tonicité, pH,afin <strong>de</strong> garantir l’absence d’effets secondaires tels qu’irritation ou hémolyse.Le Grice recomman<strong>de</strong> A good practice gui<strong>de</strong> to the Administration ofSubstances and Removal of Blood, Including Routes and Volumes(Technical group of EFPIA/ECVAM, Journal of Applied Toxicology 21, 15-23,2001) qui est une référence utilisée par <strong>de</strong> nombreux comités. Un résumé<strong>de</strong>s tableaux que contient cette publication est donné en annexe.2.4.4 Analgésie et anesthésieLa réalisation d’une étu<strong>de</strong> peut entraîner l’apparition <strong>de</strong> douleur ou <strong>de</strong>souffrance chez les <strong>animaux</strong>.L’article R214-91 du co<strong>de</strong> rural exige que les étu<strong>de</strong>s qui peuvent entraîner<strong>de</strong>s souffrances soient réalisées sous anesthésie locale ou générale ou sousanalgésie, sauf si leur pratique est plus traumatisante que l’étu<strong>de</strong> elle-mêmeou incompatible avec les buts <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Le non recours à <strong>de</strong>sanesthésiques ou à <strong>de</strong>s analgésiques doit être justifié explicitement et peutentraîner la nécessité <strong>de</strong> faire une déclaration auprès du préfet au titre <strong>de</strong>l’article R214-91 du co<strong>de</strong> rural.28


L’évaluation éthique2L’expérimentateur doit donc donner dans le document <strong>de</strong> saisine toutel’information utile <strong>sur</strong> la possibilité d’apparition <strong>de</strong> douleur ou <strong>de</strong> souffrancedans l’étu<strong>de</strong> (voir 2.5.1) et <strong>sur</strong> les me<strong>sur</strong>es prises (analgésie ou anesthésie)pour les supprimer ou les diminuer.Il doit décrire les métho<strong>de</strong>s d’analgésie ou d’anesthésie retenues et lesjustifier.Un référentiel <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> douleur et <strong>de</strong>s classes d’agents antalgiquesutilisables a été développé par le comité régional d’éthique en matièred'expérimentation animale <strong>de</strong> Rhône-Alpes et édité par le CNRS(http://ethique.ipbs.fr/sdv/doulanimexp.pdf).Les connaissances <strong>de</strong>s personnes qui pratiquent doivent porter auminimum <strong>sur</strong> les effets <strong>de</strong>s produits utilisés pour l’analgésie et l’anesthésiedans l’espèce animale considérée, <strong>sur</strong> les réactions <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>(détection <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’anesthésie, phases <strong>de</strong> réveil, signes <strong>de</strong> douleur)et <strong>sur</strong> la conduite à tenir en cas <strong>de</strong> réveil précoce ou <strong>de</strong> <strong>sur</strong>dosage.Ceci dit, l’efficacité d’une analgésie ou d’une anesthésie ne peut s’appuyeruniquement <strong>sur</strong> une prescription, elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être vérifiée <strong>sur</strong> place. Uneexpérience pratique doit donc compléter la formation théorique.Le document <strong>de</strong> saisine doit apporter <strong>de</strong>s informations <strong>sur</strong> ces différentspoints.2.4.5 ChirurgieLa chirurgie est une pratique qui porte atteinte à l’intégrité physique parl’incision. Elle se déroule sous anesthésie locale, régionale ou générale. Ellerequiert <strong>de</strong>s compétences particulières qui s’acquièrent par <strong>de</strong>sconnaissances <strong>de</strong> base et un apprentissage <strong>de</strong>s gestes auprès <strong>de</strong>spécialistes.L’expérimentateur doit préciser dans le document <strong>de</strong> saisine les raisons durecours à la chirurgie, le détail <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s (préparation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>,anesthésie, analgésie, asepsie, intervention, réveil et soins post-opératoires),les personnes ou les équipes impliquées (leurs formations et leursautorisations) et les équipements ou locaux concernés.29


L’évaluation éthique2Pour l’évaluation, le comité d'éthique se base <strong>sur</strong> les informations donnéespar l’expérimentateur, y compris les références à <strong>de</strong>s procédures ou à <strong>de</strong>spublications, <strong>sur</strong> sa connaissance <strong>de</strong>s intervenants et <strong>de</strong>s équipements, <strong>sur</strong>sa connaissance <strong>de</strong> la chirurgie (anesthésie, analgésie, asepsie, techniquechirurgicale, monitoring) et si nécessaire <strong>sur</strong> l’avis d’un expert.Selon l’importance <strong>de</strong> l’intervention chirurgicale (mineure ou majeure), lesconditions d’examen par le comité doivent être adaptées.Les interventions chirurgicales mineures sont utilisées par exemple pour lapose <strong>de</strong> cathéters ou <strong>de</strong> capteurs dans <strong>de</strong>s tissus sous-cutanés oumusculaires ou pour la réimplantation d’embryons dans <strong>de</strong>s femellespseudo-gestantes. Elles permettent la réalisation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> sans en êtrel’objet le plus souvent.Ces interventions simples quand elles sont réalisées <strong>de</strong> façon répétitivepeuvent faire l'objet <strong>de</strong> procédures internes. Les procédures une foisapprouvées par le comité peuvent être citées en référence dans lesdocuments <strong>de</strong> saisine.Les locaux et les intervenants doivent être précisés pour chaque étu<strong>de</strong>, àmoins qu’ils ne soient mentionnés dans les procédures. S’il s’avère impossible<strong>de</strong> définir précisément les personnes et les locaux a priori, le comité peut sesatisfaire d’une référence à une équipe et à un groupe <strong>de</strong> locaux.Les interventions chirurgicales majeures sont entreprises par exemple pour lapose d'appareillage intra-abdominal ou intra-thoracique ou pour larecherche dans le domaine chirurgical. Leur bonne réalisation exige <strong>de</strong>smoyens importants et <strong>de</strong>s compétences spécialisées. Leur caractère invasifpeut entraîner <strong>de</strong>s douleurs post-opératoires importantes si elles ne sont pasréduites par l’utilisation d’analgésiques. Si la douleur ne peut pas êtresupprimée, l’expérimentateur doit vérifier la nécessité <strong>de</strong> faire unedéclaration auprès du préfet au titre <strong>de</strong> l’article R214-91 du co<strong>de</strong> rural.Compte tenu <strong>de</strong> ces particularités, les interventions chirurgicales majeures<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une attention particulière du comité.La compétence et l’expérience <strong>de</strong>s intervenants et la qualité <strong>de</strong>séquipements doivent être examinées en détail.30


L’évaluation éthique2Le comité peut recomman<strong>de</strong>r une étu<strong>de</strong> préliminaire (voir 4.2). Cette étu<strong>de</strong>préliminaire réalisée <strong>sur</strong> un nombre limité d’<strong>animaux</strong> permet <strong>de</strong> vérifier lapossibilité <strong>de</strong> réaliser dans <strong>de</strong> bonnes conditions scientifiques et éthiques leprojet d’étu<strong>de</strong>. En particulier, elle permet <strong>de</strong> vérifier que tous les éléments ont étépris en compte pour la bonne prise en charge <strong>de</strong> la douleur post-opératoire.2.4.6 EuthanasieL'euthanasie est l’acte <strong>de</strong> mettre fin à la vie d’un animal par une métho<strong>de</strong>qui entraîne le minimum <strong>de</strong> stress et <strong>de</strong> douleur.L’euthanasie est régulièrement utilisée à l’issue <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, soit parce qu’elle estnécessaire pour la réalisation d’examens ou <strong>de</strong> prélèvements (cas, <strong>de</strong> loin, le plusfréquent), soit parce qu’aucune autre issue n’est envisageable pour les <strong>animaux</strong>,notamment lorsque leur <strong>sur</strong>vie se ferait au prix <strong>de</strong> souffrances prolongées.L’expérimentateur doit préciser dans le document <strong>de</strong> saisine le moment <strong>de</strong>l’euthanasie <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>, la métho<strong>de</strong> d’euthanasie utilisée, les personneschargées <strong>de</strong> la réalisation, le lieu <strong>de</strong> l’euthanasie et les prélèvements ouexamens éventuellement réalisés avant la mort (par exemple pendant laphase d’anesthésie qui peut précé<strong>de</strong>r l’euthanasie).Le choix d’une métho<strong>de</strong> d’euthanasie dépend principalement <strong>de</strong> l’espèceanimale, <strong>de</strong>s prélèvements ou examens éventuellement prévus, <strong>de</strong>scompétences <strong>de</strong>s personnes qui la réalisent et <strong>de</strong>s moyens disponibles, auregard en particulier <strong>de</strong>s effectifs d’<strong>animaux</strong> concernés.Des documents <strong>de</strong> référence décrivent les métho<strong>de</strong>s d’euthanasieutilisables et indiquent aussi pour quelles espèces et dans quelles conditionselles peuvent être utilisées.Le Grice préconise Recommendations for euthanasia of experimentalanimals: Part 1 and Part 2A (Laboratory Animals 30, 293-316 et 31, 1-32, 1996)qui est une référence utilisée par <strong>de</strong> nombreux comités. Cesrecommandations ont été préparées pour la Direction GénéraleEnvironnement <strong>de</strong> la Commission européenne pour l’application <strong>de</strong> ladirective 86/609.Ces documents sont accessibles en version électronique à l’adressehttp://www.lal.org.uk/workp.html.31


L’évaluation éthique2Dans certains cas et pour garantir la qualité <strong>de</strong>s opérations, le comité peutapprouver une liste restreinte <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s d’euthanasie utilisables qui tientcompte <strong>de</strong>s locaux et <strong>de</strong>s équipements disponibles, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>scouramment réalisées et <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s personnes.Les personnes chargées <strong>de</strong> l’euthanasie doivent être formées à la métho<strong>de</strong>retenue. De même, en fonction <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> retenue, les locaux oùl’euthanasie est réalisée doivent être aménagés pour offrir <strong>de</strong> bonnesconditions <strong>de</strong> travail. Les manipulations qui précè<strong>de</strong>nt l’euthanasie sontréalisées <strong>de</strong> façon à entraîner le moins <strong>de</strong> stress possible chez les <strong>animaux</strong>.2.5 Les contraintes2.5.1 Evaluation <strong>de</strong> l’inconfort, du stress et <strong>de</strong> la douleurLes étu<strong>de</strong>s imposent souvent aux <strong>animaux</strong> <strong>de</strong>s contraintes. Cela peut être<strong>de</strong> l’inconfort, lié par exemple à une restriction même momentanée <strong>de</strong> laliberté <strong>de</strong> mouvement, du stress lié à la manipulation ou <strong>de</strong> la douleur dansle cas <strong>de</strong> certains modèles pathologiques comme par exemple l’arthrite.Ces contraintes peuvent exister même lorsque les meilleures techniques etmétho<strong>de</strong>s connues sont utilisées.L’évaluation <strong>de</strong>s contraintes, en durée et en intensité, permet d’engagerune réflexion visant à les diminuer si elles apparaissent élevées. Cettediminution peut être apportée <strong>de</strong> différentes façons : nouvelle technique,anesthésie, analgésie, hébergement modifié. Le protocole <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> estmodifié en fonction <strong>de</strong>s améliorations retenues.L’évaluation <strong>de</strong>s contraintes permet aussi <strong>de</strong> répondre à l’obligationréglementaire <strong>de</strong> déclaration <strong>de</strong>s protocoles douloureux conformément àl’article R214-91 du co<strong>de</strong> rural.L’évaluation <strong>de</strong>s contraintes est faite par l’expérimentateur et présentéedans un paragraphe particulier du document <strong>de</strong> saisine. Elle est discutéepar le comité.Pour ne pas être subjective et discutable, cette évaluation doit être faite enréférence à <strong>de</strong>s documents publiés.32


L’évaluation éthique2Les différents référentiels publiés ne sont pas harmonisés à l’heure actuelleet leur utilisation peut donc mener à <strong>de</strong>s évaluations différentes. Aussi, danscette situation, est-il souhaitable que le comité en choisisse un et qu’il<strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux expérimentateurs <strong>de</strong> n’utiliser que celui-là. Cette attitu<strong>de</strong> sejustifie aussi par le fait que l’utilisation d’un référentiel <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une certainehabitu<strong>de</strong>.Le Grice recomman<strong>de</strong> la Classification prospective <strong>de</strong>s expériences <strong>sur</strong><strong>animaux</strong> selon leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> gravité (catégories <strong>de</strong> contrainte) publiée parl’Office vétérinaire fédéral suisse et mise à jour en 2004. Ce documentcomplet et clair est le fruit d’un travail d’experts issus <strong>de</strong> la recherche, <strong>de</strong> laprotection animale et <strong>de</strong> l’administration. Ce document a l’avantage d’êtredisponible en version française ce qui évite <strong>de</strong>s interprétations variées liéesà la traduction. Il est disponible en version électronique à l’adressehttp://www.bvet.admin.ch/themen/tierschutz/00777/00778/in<strong>de</strong>x.html?lang=fr2.5.2 Recherche d’un point d’arrêt anticipéIl existe <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> recherche où l’objectif scientifique n’est atteintque dans <strong>de</strong>s circonstances pénibles pour les <strong>animaux</strong>. C’est le cas <strong>de</strong>certains modèles en infectiologie ou en cancérologie. C’est aussi le cas <strong>de</strong>certaines étu<strong>de</strong>s réglementaires.Des travaux d’ordre scientifique et réglementaire sont entrepris poursubstituer au(x) sta<strong>de</strong>(s) ultime(s) <strong>de</strong> telles étu<strong>de</strong>s un sta<strong>de</strong> plus précoce etmoins pénible pour les <strong>animaux</strong> et qui ne remette pas en cause la validitéscientifique <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> : c’est le point d’arrêt anticipé.L’expérimentateur en charge d’une telle étu<strong>de</strong> doit se poser la question <strong>de</strong>définir un point d’arrêt anticipé.Le point d’arrêt anticipé peut être par exemple, un changement <strong>de</strong> poidsou <strong>de</strong> prise alimentaire, une modification précise du comportement ou <strong>de</strong>l’aspect, une modification <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> l’activité cardiaque ou respiratoire.Parfois, ce sont <strong>de</strong>s paramètres sanguins qu’il faut <strong>sur</strong>veiller. La définitiond’un point d’arrêt anticipé fait souvent appel à plusieurs critères.33


L’évaluation éthique2Des publications proposent <strong>de</strong>s points d’arrêt anticipés pour certains typesd’étu<strong>de</strong>s et la littérature s’enrichit progressivement <strong>sur</strong> le sujet. Une veillescientifique et réglementaire conduite par l’expérimentateur permet <strong>de</strong>suivre les progrès en la matière.Il est important que l’atteinte du point d’arrêt anticipé soit rapi<strong>de</strong>ment etfacilement détectable pour éviter toute souffrance inutile. La solution estsouvent l’euthanasie <strong>de</strong> l’animal. Parfois, l’interruption <strong>de</strong> l’expérience ou ladispense <strong>de</strong> soins permettent <strong>de</strong> soulager rapi<strong>de</strong>ment l’animal et peuventdonc être mis en œuvre.Les évaluations rétrospectives <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernées par la définition d’unpoint d’arrêt anticipé sont riches d’enseignements dans ce domaine, pourl’expérimentateur et le comité.S’appuyant <strong>sur</strong> les éléments décrits ci-<strong>de</strong>ssus, l’expérimentateur expliquedans le document <strong>de</strong> saisine comment il a répondu à l’éventuelle nécessité<strong>de</strong> rechercher un point d’arrêt anticipé pour l’étu<strong>de</strong> qu’il soumet et lecomité évalue sa réponse.2.5.3 Procédure d’urgenceIl peut arriver que l’état général d’un animal se dégra<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong>façon imprévisible en cours d’étu<strong>de</strong>. Ce peut être le cas, par exemple, dans<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> toxicologie ou <strong>de</strong> pharmacologie <strong>sur</strong> <strong>de</strong> nouvelles substances.Le caractère imprévisible d’une telle dégradation fait qu’elle ne peut pasêtre intégrée dans un document <strong>de</strong> saisine et examinée au cours <strong>de</strong>l’évaluation éthique. Le but <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> rappeler qu’uneprocédure d’urgence doit exister dans les établissements afin d’as<strong>sur</strong>er laprotection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> même dans <strong>de</strong>s circonstances imprévisibles.Une procédure doit donc définir la conduite à tenir pour détecter un état généraltrès dégradé chez un animal et pour agir rapi<strong>de</strong>ment dans le but d’éviter <strong>de</strong>sdouleurs inutiles tout en préservant autant que possible l’objectif <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Cette procédure d’urgence comprend une liste <strong>de</strong> critères qui permettent<strong>de</strong> reconnaître pour chaque espèce un état général très dégradé, ainsi quele circuit d’information imposé qui permet d’obtenir rapi<strong>de</strong>ment et, quelles34


L’évaluation éthique2que soient les circonstances, une décision et une intervention efficaces. Lesréférences données en annexe peuvent ai<strong>de</strong>r à la rédaction <strong>de</strong> cette procédure.La procédure d’urgence est rédigée par l’établissement ou lesexpérimentateurs et présentée au comité qui émet un avis. Elle est ensuitemise à disposition et connue <strong>de</strong> toutes les personnes qui interviennent aucontact <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>. Elle s’applique à tous les <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> l’établissement.2.6 Le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>L’expérimentateur indique dans le document <strong>de</strong> saisine le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s<strong>animaux</strong> à la fin <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Pour différentes raisons (voir 2.4.6), l’euthanasie est souvent pratiquée. Outre lechoix <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d’euthanasie, le délai intervenant entre les <strong>de</strong>rniersprélèvements ou examens et l’euthanasie elle-même doit être prévu à l’avance.La réutilisation d’<strong>animaux</strong> est parfois possible. Elle permet l’économie <strong>de</strong> viesanimales et l’utilisation d’<strong>animaux</strong> aux caractéristiques biologiques mieuxconnues. La réutilisation d’<strong>animaux</strong> est fréquente pour certains domainescomme la pharmacocinétique ou quand le recours à la télémétrie est pratiqué.Cependant, la réutilisation d’<strong>animaux</strong> doit respecter la réglementation, la santé<strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> et la nécessité <strong>de</strong> validité scientifique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s.La réglementation concernant la réutilisation d’<strong>animaux</strong> est précisée dansles articles R214-91 et R214-92 du co<strong>de</strong> rural. Ce <strong>de</strong>rnier indique qu’il ne peutêtre procédé sans anesthésie ou analgésie à plus d’une interventiondouloureuse <strong>sur</strong> un même animal.Le cadre <strong>de</strong> la réutilisation doit aussi être précisé par l’expérimentateur pouréviter d’exposer les <strong>animaux</strong> à <strong>de</strong>s répétitions trop fréquentes quientraineraient une détérioration <strong>de</strong> leur état général et une diminution ouune perte <strong>de</strong> la valeur scientifique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Ainsi, le nombre <strong>de</strong>réutilisations, leur fréquence et une limite dans le temps doivent êtreprécisées, le cas échéant, dans le document <strong>de</strong> saisine. Pour définir cesparamètres, l’expérimentateur tient compte dans le contexte <strong>de</strong> son projet<strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>s éléments suivants : contraintes imposées aux <strong>animaux</strong>par chaque étu<strong>de</strong>, validité scientifique, qualité <strong>de</strong>s conditionsd’hébergement, suivi <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>.35


L’évaluation éthique2Il n’existe pas <strong>de</strong> référentiel pour la réutilisation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>. Certainscomités définissent un cumul <strong>de</strong> scores <strong>de</strong> gravité à ne pas dépasser,d’autres évaluent au cas par cas.Dans cette situation, le Grice recomman<strong>de</strong> une évaluation au cas par casqui tienne compte entre autres <strong>de</strong> l’avis <strong>de</strong> vétérinaires, ainsi que larédaction <strong>de</strong> références internes.La remise en liberté d’<strong>animaux</strong> est prévue par l’article R214-89 du co<strong>de</strong> rural.Cette éventualité peut être envisagée pour <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> sauvages oudomestiques. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, il ne peut s’agir que d’adoptions. La remiseen liberté doit se faire en garantissant la qualité <strong>de</strong>s soins qui seront portés aux<strong>animaux</strong> ainsi que la protection <strong>de</strong> la santé publique et <strong>de</strong> l’environnement.Elle doit être autorisée par le préfet du lieu <strong>de</strong> la remise en liberté.<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>3Avis du comitéAprès avoir examiné un document <strong>de</strong> saisine, le comité émet un avis quiclôt l’évaluation.3.1 Préparation <strong>de</strong> l’avisToutes les informations qui doivent permettre au comité <strong>de</strong> constituer un avis <strong>sur</strong>un projet d’étu<strong>de</strong> sont incluses dans le document <strong>de</strong> saisine parl’expérimentateur. L’examen du document <strong>de</strong> saisine se fait en séance restreinteou plénière, en conformité avec le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement du comité.Suite à une première lecture, il est possible que le comité <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>sinformations complémentaires. Elles ne sont pas constitutives <strong>de</strong> l’avis, maisdu processus d’évaluation. De même, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong>protocole émises par le comité pendant cette phase <strong>de</strong> préparation neconstituent pas un avis. Le comité peut rencontrer l’expérimentateur pourdiscuter <strong>de</strong> certains points.36


Avis du comité3Ces échanges visent à éviter tout malentendu, à améliorer si nécessaire ledocument remis par l’expérimentateur et à donner au projet le maximum <strong>de</strong>chances d’être accepté s’il est acceptable. Le comité en conserve la trace.C’est seulement au terme <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> préparation que le comitéconstitue son avis.3.2 Constitution <strong>de</strong> l’avisL’avis du comité <strong>sur</strong> le projet d’étu<strong>de</strong> découle <strong>de</strong> l’évaluation faite <strong>de</strong> sesdifférents aspects :- la conformité légale doit être garantie par l’expérimentateur ;- l’intérêt et la qualité scientifiques doivent être suffisamment établis ;- les techniques et métho<strong>de</strong>s doivent être recevables ;- les contraintes, ainsi que le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>, doivent être décritset acceptables.La constitution <strong>de</strong> l’avis est réalisée par vote majoritaire <strong>de</strong> l’ensemble du comité.L’avis est positif (en faveur <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>) ou négatif (en défaveur<strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>). Il n’y a pas d’avis conditionnel dans la me<strong>sur</strong>e oùles conditions ont été débattues pendant la phase <strong>de</strong> préparation.L’avis fait référence sans ambiguïté au projet approuvé. C’estparticulièrement important quand <strong>de</strong>s versions successives du projetd’étu<strong>de</strong> ont été présentées au cours <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> l’avisou quand l’expérimentateur introduit <strong>de</strong>s modifications après l’approbation.Il est motivé et peut comporter un commentaire ou un résumé <strong>de</strong>séchanges avec l’expérimentateur.Il peut inclure l’expression d’avis minoritaires.Il peut être révisé si <strong>de</strong> nouveaux éléments sont portés à la connaissance ducomité par l’expérimentateur.L’avis du comité a une validité qui correspond à la durée du projet présenté.Cependant, cette validité doit être limitée dans le temps compte tenu <strong>de</strong>sévolutions réglementaires, scientifiques et techniques, ainsi que <strong>de</strong> l’évolution37


Avis du comité3<strong>de</strong>s critères éthiques. La validité <strong>de</strong> l’avis ne <strong>de</strong>vrait par conséquent pasdépasser 3 ans, sauf exception justifiée. La durée <strong>de</strong> validité peut êtreindiquée dans l’avis. Au terme <strong>de</strong> ce délai, si l’étu<strong>de</strong> ou le programme n’estpas terminé, une nouvelle évaluation éthique doit être faite.L’avis est transmis à l’expérimentateur.Tout changement notoire du projet le transforme en un nouveau projet quirequiert un nouvel avis du comité avant d’être entrepris.<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>4Cas particuliersL’évaluation éthique pose dans certains cas <strong>de</strong>s questions particulières quisont évoquées dans ce chapitre.4.1 ProgrammeUn programme est un projet cohérent qui vise à atteindre un but scientifiqueet qui comporte plusieurs étu<strong>de</strong>s.L’évaluation d’un programme s’appuie <strong>sur</strong> un document <strong>de</strong> saisine quicontient les informations <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s du programme. L’avis ducomité porte <strong>sur</strong> le programme.L’évaluation d’un programme présente <strong>de</strong>s avantages par rapport àl’évaluation d’une étu<strong>de</strong>. L’intérêt scientifique et la cohérence d’unprogramme sont parfois plus faciles à évaluer que ceux d’une étu<strong>de</strong>. Deplus, dans l’optique du principe <strong>de</strong>s 3R, l’examen d’un programme completpermet une meilleure appréciation <strong>de</strong> la complémentarité <strong>de</strong>s différentesapproches méthodologiques (in silico, ex vivo, in vitro et in vivo).Il revient à l’expérimentateur <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’évaluation <strong>de</strong>l’ensemble du programme ou bien l’évaluation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s du programmeune par une. Le choix dépendra <strong>de</strong> la structure et <strong>de</strong> la complexité duprogramme ou <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Le but est <strong>de</strong> trouver le meilleur équilibre entre la38


Cas particulier4cohérence et la quantité d’informations qui seront incluses dans ledocument <strong>de</strong> saisine. Un programme trop large sera trop hétérogène ou troplourd pour une évaluation. A contrario, une étu<strong>de</strong> trop isolée <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra <strong>de</strong>sinformations complémentaires pour que l’intérêt en soit compris.La durée est aussi un élément qui intervient dans le choix. Un programmepeut avoir une durée <strong>de</strong> plusieurs années, or la validité <strong>de</strong> l’avis d’un comiténe <strong>de</strong>vrait pas dépasser 3 ans. A l’échéance du délai, le programme, s’il sepoursuit, <strong>de</strong>vra être à nouveau évalué.Le nombre d’<strong>animaux</strong> nécessaires est souvent difficile à évaluer précisémentlorsque le projet <strong>de</strong> programme est soumis. Il revient à l’expérimentateur <strong>de</strong>définir une valeur basse et une valeur haute et les critères <strong>de</strong> décision.En fonction <strong>de</strong> la complexité ou <strong>de</strong> certains aspects techniques duprogramme, le comité peut dans son avis <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu’il soit à nouveauévalué à certaines étapes, ou bien que <strong>de</strong>s informations lui soientcommuniquées pendant le déroulement <strong>de</strong>s expériences.4.2 Etu<strong>de</strong> préliminaireIl y a <strong>de</strong>s cas où <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires doivent être entreprises pourpermettre la réalisation d’autres étu<strong>de</strong>s, par exemple quand il s’agit <strong>de</strong>rechercher un point d’arrêt anticipé, <strong>de</strong> connaître la variabilité d’unparamètre afin <strong>de</strong> justifier le nombre d’<strong>animaux</strong> utilisés, <strong>de</strong> vérifier le bon choixd’une espèce animale, d’ajuster une gamme <strong>de</strong> doses du produit étudié ouencore <strong>de</strong> vérifier l’efficacité du protocole d’anesthésie ou d’analgésie.Du fait du caractère exploratoire d’une étu<strong>de</strong> préliminaire, le document <strong>de</strong>saisine peut manquer <strong>de</strong> précisions <strong>sur</strong> certains points. L’expérimentateurindique que, pour ces points, <strong>de</strong>s décisions seront prises en cours d’étu<strong>de</strong>,en fonction <strong>de</strong>s observations réalisées, et il explique comment les décisionsseront prises. Ceci permet au comité d’évaluer si les meilleures conditionssont réunies pour permettre la collecte <strong>de</strong>s informations recherchées tout enas<strong>sur</strong>ant la protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>. Le comité peut dans son avis<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à être informé <strong>de</strong>s décisions avant leur mise en œuvre.Les étu<strong>de</strong>s préliminaires étant par définition un préalable aux étu<strong>de</strong>s principales,la validité <strong>de</strong> l’avis du comité pour ces étu<strong>de</strong>s ne <strong>de</strong>vrait pas dépasser un an.39


Cas particulier44.3 Etu<strong>de</strong> répétitiveIl est fréquent <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s similaires qui ne varient que par leproduit testé et les doses administrées. C’est le cas <strong>de</strong> testspharmacologiques <strong>de</strong> sélection (criblage), c’est aussi le cas <strong>de</strong> testsréglementaires <strong>de</strong> sécurité (toxicologie).L’expérimentateur peut choisir <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’évaluation d’une séried’étu<strong>de</strong>s similaires (étu<strong>de</strong> répétitive ou standard) sous la forme d’un seuldocument <strong>de</strong> saisine. Le choix se fon<strong>de</strong> <strong>sur</strong> le caractère similaire <strong>de</strong> lajustification scientifique, <strong>de</strong> la méthodologie et <strong>de</strong>s techniques appliquées.Le document <strong>de</strong> saisine pour une étu<strong>de</strong> répétitive contient toutel’information requise pour l’examen d’une étu<strong>de</strong> classique, mais pour un ouplusieurs items, c’est une gamme <strong>de</strong> possibilités et non une informationprécise qui est donnée.Par exemple, au lieu d’indiquer le nom <strong>de</strong> la substance testée et son statut,l’expérimentateur décrit un groupe <strong>de</strong> substances qui a une caractéristiqueparticulière. Cette caractéristique peut être une activité qui justifie une étu<strong>de</strong><strong>de</strong> pharmacologie ou un sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement qui exige une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>toxicologie.De même, pour <strong>de</strong>s prélèvements sanguins, au lieu d’indiquer un nombrefixe <strong>de</strong> prélèvements, l’expérimentateur peut donner un nombre maximal etminimal. Les éléments qui détermineront le nombre exact <strong>de</strong> prélèvementsréalisés pour chaque étu<strong>de</strong> seront bien précisés.Ainsi, dans le cas <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s répétitives, l’expérimentateur doit expliquerquelles sont les variations envisagées et en définir les limites. Toutemodification dans la gamme <strong>de</strong>s variations, intervenant après avis ducomité rend l’avis caduc.En fonction <strong>de</strong> ces éléments, le comité peut accepter l’étu<strong>de</strong> répétitive oubien préférer examiner une par une les étu<strong>de</strong>s, estimant que les variationsenvisagées sont trop larges pour être approuvées globalement.Une étu<strong>de</strong> répétitive peut être répétée pendant plusieurs années. A l’issued’une pério<strong>de</strong> maximale <strong>de</strong> 3 ans ou d’une pério<strong>de</strong> plus courte choisie parle comité, l’étu<strong>de</strong>, si elle se poursuit, sera évaluée à nouveau.40


Cas particulier44.4 Service central – Sous-traitance externe – Etu<strong>de</strong> multi-sitesUn expérimentateur sous-traite une étu<strong>de</strong> quand il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas laréaliser au sein <strong>de</strong> son équipe.Cette sous-traitance peut revêtir divers aspects. Elle peut s’appliquer à unservice central d’expérimentation ou à un établissement extérieur. Il y a aussile cas où différentes parties <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> sont réalisées dans différents centresd’expérimentation.Dans le cas d’un service central d’expérimentation, l’expérimentateur et leresponsable du service central rédigent conjointement le document <strong>de</strong>saisine qui comporte les items habituels tels que décrits dans ce gui<strong>de</strong>.Chacun en rédige les parties en fonction <strong>de</strong> ses domaines <strong>de</strong> compétence.Dans le cas <strong>de</strong> la sous-traitance à un établissement extérieur,l’expérimentateur et le représentant <strong>de</strong> l’établissement sous-traitants’accor<strong>de</strong>nt en fonction <strong>de</strong>s conventions d’établissements <strong>sur</strong> le choix ducomité qui donnera un avis. Puis, tout comme dans le cas précé<strong>de</strong>nt, ledocument <strong>de</strong> saisine est rédigé par les intervenants.Dans le cas où une étu<strong>de</strong> est réalisée <strong>sur</strong> plusieurs sites, un seul comité estchoisi pour faire l’évaluation du protocole, puis les différents intervenantsrédigent le document <strong>de</strong> saisine.<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>5Travail du comitéLes établissements veillent à ce que les documents et l’information utiles àla rédaction <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> saisine (formulaire, notice d’utilisation,référentiels) soient à la disposition <strong>de</strong>s expérimentateurs.Les expérimentateurs disposent d’une boîte à lettres papier ou électroniquepour le dépôt <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> saisine auprès du comité. Le prési<strong>de</strong>nt ducomité organise leur prise en charge par le comité et leur distribution.41


Travail du comité5L’examen <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> saisine est souvent réalisé par un sous-comitédélégué par le prési<strong>de</strong>nt en fonction <strong>de</strong> son expertise.L’évaluation réalisée par un sous-comité est transmise au prési<strong>de</strong>nt.Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> complément d’information ou <strong>de</strong> modification sontenvoyées par écrit aux expérimentateurs. De façon générale, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>fonctionnement du comité doit permettre <strong>de</strong> retracer les décisions et lesinterventions. Cette traçabilité est la garantie <strong>de</strong> transparence etd’indépendance du comité.L’avis est constitué par le comité dans son ensemble (voir 3.2). Il est rédigépar son prési<strong>de</strong>nt ou un délégué et transmis à l’expérimentateur.Les établissements adressent aux expérimentateurs les éventuelles<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> diffusion complémentaires.La politique <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s débats et <strong>de</strong>s avis est définie par lesétablissements.L’expérimentateur as<strong>sur</strong>e les retours d’information vers le comité tels que<strong>de</strong>mandés dans l’avis.Il apparaît donc que pour mener à bien sa mission d’évaluation éthique <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s, un comité a besoin <strong>de</strong> moyens humains et logistiques conséquents.Il est <strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong>s établissements, garants du bonfonctionnement <strong>de</strong>s comités, <strong>de</strong> s’as<strong>sur</strong>er <strong>de</strong>s moyens qui sont mis àdisposition.La constitution d’un comité pour plusieurs établissements est une possibilité<strong>de</strong> rassembler ces moyens, s’il est bien pris en compte que plusieursétablissements génèrent plus d’activité qu’un seul et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt doncdavantage <strong>de</strong> moyens humains.42


<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>6ConclusionCe <strong>Gui<strong>de</strong></strong> a pour vocation d’ai<strong>de</strong>r les comités d’éthique dans leurévaluation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>. Il est le fruit du travail <strong>de</strong>s comitésd’éthique français.Parti d’un besoin exprimé par l’ensemble <strong>de</strong>s intervenants et par lesautorités <strong>de</strong> tutelle, il marque une avancée dans la qualité <strong>de</strong> l’évaluation<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche. L’harmonisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s apporte uneas<strong>sur</strong>ance <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> principes et <strong>de</strong> bonnes pratiques partagéspar tous.La protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> en recherche va bénéficier <strong>de</strong> ce progrès, <strong>de</strong>même que la qualité <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche.43


<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>AnnexesLes documents qu’il faut avoir• Réglementation française <strong>de</strong> l’expérimentation animalehttp://gircor.net/recherche/reglementation.php• Hébergement <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>http://conventions.coe.int/Treaty/FR/Treaties/Html/123-T.htm(<strong>de</strong>puis le 15 juillet 2007, viser l’Annexe A révisée)• Fonctionnement <strong>de</strong>s comités d’éthique locauxhttp://gircor.net/questions/grice_presentation.php• Fonctionnement <strong>de</strong>s comités d’éthique régionauxhttp://ethique.ipbs.fr/sdv/ethiqueexp.html• Réglementation <strong>de</strong>s essais <strong>sur</strong> les médicaments (ICH)http://www.ich.org/cache/compo/276-254-1.html• Réglementation <strong>de</strong>s essais <strong>sur</strong> les produits chimiques (OCDE)http://caliban.sourceoecd.org/vl=7788993/cl=21nw=1/rpsv/cw/vhosts/oecdjournals/16843681/v1n4/contp1-1.htm• Evaluation <strong>de</strong>s contraintesClassification prospective <strong>de</strong>s expériences <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong> selon leur<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> gravité (catégories <strong>de</strong> contrainte) (800.116-1.04)http://www.bvet.admin.ch/themen/tierschutz/00777/00778/in<strong>de</strong>x.html?lang=fr44


AnnexesLes documents qu’il faut avoir• Administrations <strong>de</strong> substances et prélèvements sanguinsA good practice gui<strong>de</strong> to the administration of substances andremoval of blood including routes and volumes (Technical groupof EFPIA/ECVAM. Journal of Applied Toxicology 21, 15-23, 2001)http://www3.interscience.wiley.com/cgibin/fulltext/76510682/PDFSTARTRefining procedures for the administration of substances. Reportof the BVAAWF/FRAME/RSPCA/UFAW Joint Working group onRefinement (Laboratory Animals 35, 1-41, 2001)http://www.lal.org.uk/pdffiles/refinement.pdfRemoval of blood from laboratory mammals and birds. First reportof the BVA/FRAME/RSPCA/UFAW Joint Working Group onRefinement (Laboratory Animals 27, 1-22, 1993 et 28, 178-179, 1994)http://www.lal.org.uk/pdffiles/blood.PDF• Anesthésie et analgésieLaboratory Animal Anaesthesia. P. Flecknell, Aca<strong>de</strong>mic Press,2nd edition (1996).• Métho<strong>de</strong>s d’euthanasieRecommendations for Euthanasia of Experimental Animals, Part 1.Felasa Working Party Report. Laboratory Animals, 30, 293-316 (1996).http://www.lal.org.uk/pdffiles/LA1.pdfRecommendations for Euthanasia of Experimental Animals, Part2. Felasa Working Party Report. Laboratory Animals 31, 1-32, 1997.http://www.lal.org.uk/pdffiles/LA2.pdf45


AnnexesLes documents qu’il faut avoirAVMA <strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines on Euthanasia (formerly Report of the AVMAPanel on Euthanasia), June 2007.http://www.avma.org/resources/euthanasia.pdfLes documents utiles• Pour les comités d’éthiqueIacuc gui<strong>de</strong>bookwww.grants.nih.gov/grants/olaw/<strong>Gui<strong>de</strong></strong>Book.pdfConseil Canadien <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Animaux (CCPA)http://www.ccac.ca/• Principe <strong>de</strong>s 3RThe principles of humane experimental technique. W.M.S.Russell, R.L. Burch. London, Methuen & Co Ltd., 1959.Balancing Animal Research with Animal Well-being: Establishmentof Goals and Harmonization of approaches (James L. Weed,James M. Raber. ILAR Journal 46 (2), 118-128, 2005)• Soin et utilisation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> d'expérimentationManuel <strong>sur</strong> le soin et l’utilisation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> d’expérimentation (CCPA)Volume 1 :http://www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/<strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines_Policies/GUIDES/ENGLISH/toc_v1.htmVolume 2 :http://www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/<strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines_Policies/GUIDES/ENGLISH/toc_v2.htm46


AnnexesLes documents utiles<strong>Gui<strong>de</strong></strong> pour les soins et l’utilisation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire(Institute for Laboratory Animal Resources, Commission on LifeSciences, National Research Council, 1996)http://www.nap.edu/catalog.php?record_id=9852#toc• HébergementRefining ro<strong>de</strong>nt husbandry: the mouse. Report of the Ro<strong>de</strong>ntRefinement Working Party. Laboratory Animals 32, 233-259, 1998.http://www.lal.org.uk/pdffiles/lab1566.pdfFELASA Working Group Standardization of Enrichment. WorkingGroup Report.http://www.lal.org.uk/pdffiles/FELASA_Enrichment_2006.pdf• Plan d’étu<strong>de</strong>Festing MFW, Overend P, Gaines Das R, Cortina Borja M, Berdoy M.The <strong>de</strong>sign of animal experiments. Reducing the use of animals inresearch through better experimental <strong>de</strong>sign. Laboratory AnimalHandbooks Nr 14, The Royal Society of Medicine Press Ltd., 2002Fundamental steps in experimental <strong>de</strong>sign for animal studies.<strong>de</strong> Aguilar-Nascimento JE. Acta Cir Bras. 2005 Jan-Feb;20(1):2-8.http://www.scielo.br/pdf/acb/v20n1/23280.pdf<strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines for the <strong>de</strong>sign and statistical analysis of experimentsusing laboratory animals. Festing MF, Altman DG. ILAR J.2002;43(4):244-58.http://<strong>de</strong>ls.nas.edu/ilar_n/ilarjournal/43_4/v4304festing_b.pdf47


AnnexesLes documents utiles• RéductionDell RB, Holleran S Ramakrishnan R. Sample size <strong>de</strong>termination.ILAR J. 2002; 43: 207-213.http://<strong>de</strong>ls.nas.edu/ilar_n/ilarjournal/43_4/v4304Dell.pdf• Niveaux <strong>de</strong> douleurhttp://ethique.ipbs.fr/sdv/doulanimexp.pdf• Point d’arrêtChoix d’un point limite appropriéhttp://www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/<strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines_Policies/GDLINES/ENDPTS/APPOPEN.HTMHumane endpoints in animal experiments for biomedical researchhttp://www.lal.org.uk/endpoints3.htmlHumane Endpoints for Animals Used in Biomedical Researchand Testing. ILAR Journal 41 (2), 2000.http://<strong>de</strong>ls.nas.edu/ilar_n/ilarjournal/41_2/OCDE: Guidance document on the recognition, assessment,and use of clinical signs as humane endpoints for experimentalanimals used in safety evaluation (November 2000)http://www.olis.oecd.org/olis/2000doc.nsf/ENGREFCORPLOOK/NT00002E46/$FILE/00087372.PDFCNRS: Le « point limite » en expérimentation animalehttp://ethique.ipbs.fr/sdv/ptlimexpanim.pdf48


AnnexesLes documents utilesClassification rétrospective <strong>de</strong>s expériences <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong> selonleur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> gravité (catégories <strong>de</strong> contrainte) (800.116-1.05)http://www.bvet.admin.ch/themen/tierschutz/00777/00778/in<strong>de</strong>x.html?lang=frPratique <strong>de</strong> l’éthique en toxicologie réglementaire : rédactiond’une procédure fixant <strong>de</strong>s points limites. S. Picavet, Thèse <strong>de</strong>doctorat vétérinaire, Ecole Nationale Vétérinaire <strong>de</strong> Nantes, 2004.http://wwwbibli.vet-nantes.fr/theses/2004/picavet4_21/frame.htm<strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines on recognition of pain, distress, and discomfort inexperimental animals and a hypothesis for assessment. D.B. Morton,P.H.M. Griffiths. The Veterinary Record 116 (16), 431-436, 1985.• Pour l’oncologieUKCCCR <strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines for the Welfare of Animals in ExperimentalNeoplasia (2nd Edition). United Kingdom Co-ordinatingCommittee on Cancer Research, London 1997.http://www.ncrn<strong>de</strong>v.org.uk/downloads/MiscDocs/animal_gui<strong>de</strong>s_text.pdf• Pour les neurosciences<strong>Gui<strong>de</strong></strong>lines for the Care and Use of Mammals in Neuroscienceand Behavioral Research (NRC 2003)http://www.nap.edu/catalog/10732.html• Outil <strong>de</strong> veille en expérimentation animalehttp://versa.tours.inra.fr/49


Recommandations admises en termes d’administration <strong>de</strong> substances et <strong>de</strong> prélèvements <strong>de</strong> sang.D’après: A good practice gui<strong>de</strong> to the administration of substances and removal of blood including routes andvolumes (Technical group of EFPIA/ECVAM. Journal of Applied Toxicology 21, 15-23, 2001)Les tableaux ci-<strong>de</strong>ssous reprennent les valeurs chiffrées issues <strong>de</strong> la publication, notamment en ce qui concerneles volumes préconisés. Pour les aspects qualitatifs liés aux différentes voies d’administration ou <strong>de</strong> prélèvement,ainsi qu’aux caractéristiques <strong>de</strong>s produits, il est utile <strong>de</strong> se référer au texte original.Tableau 1 : Bonnes pratiques relatives aux volumes d’administration (et volumes maximaux tolérés)Voie et Volumes (ml/kg, à l’exception <strong>de</strong> *ml/site)Espèces Orale Sous- Intra- Intra- Intraveineuse Intraveineuse Intracutanéepéritonéale musculaire (bolus) (infusion lente) <strong>de</strong>rmiqueSouris 10 (50) 10 (40) 20 (80) 0,05* (0,1)* 5 (25) 0,05*Rat 10 (40) 5 (10) 10 (20) 0,1* (0,2)* 5 (20) 0,05*Lapin 10 (15) 1 (2) 5 (20) 0,25 (0,5) 2 (10) 0,1*Chien 5 (15) 1 (2) 1 (20) 0,25 (0,5) 2.5 (5) 0,1*Macaque 5 (15) 2 (5) - (10) 0,25 (0,5) 2 (-) 0,1*Marmouset 10 (15) 2 (5) - (20) 0,25 (0,5) 2.5 (10) 0,05*Miniporc 5 (15) 1 (2) 1 (20) 0,25 (0,5) 2.5 (5) 0,1*50


Tableau 2 : Recommandations relatives aux volumes sanguins maximaux prélevés, par espèce animale enfonction du poids corporelTableau 2a : Volumes sanguins circulants chez les <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoireEspèces Volume Intervalle <strong>de</strong> Poids Volume 7,5 % 10 % 15 % 20 %moyen volumes moyens sanguin (ml) (ml) (ml) (ml) (ml)(ml/kg) (ml/kg)Souris 72 63-80 25 g 1,8 0,13 0,18 0,27 0,36Rat 64 58-70 250 g 16 1,2 1,6 2,4 3,2Lapin 56 44-70 4 kg 224 17 22 34 45Chien (Beagle) 85 79-90 10 kg 850 64 85 127 170Macaque (Rhésus) 56 44-67 5 kg 280 21 28 42 56Macaque (Cynomolgus) 65 55-75 5 kg 325 24 32 49 65Marmouset 70 ? - 82 350 g 25 1,9 2,5 3,8 5Miniporc 65 61-68 15 kg 975 73 98 146 195Tableau 2 b : Limites <strong>de</strong> volumessanguins prélevés et temps<strong>de</strong> récupération% volume sanguin circulant Durée <strong>de</strong> récupérationprélevé en 24h7,5 % 1 semaine10 % 2 semaines15 % 4 semaines20 % Euthanasie dans les 24 heures51


<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>Charte nationaleportant <strong>sur</strong> l’éthique<strong>de</strong> l’expérimentation animale *PréambuleConsidérant que les <strong>animaux</strong> sont <strong>de</strong>s êtres sensibles,capables <strong>de</strong> souffrir, dotés <strong>de</strong> capacités cognitives etémotionnelles et ayant <strong>de</strong>s besoins physiologiques etcomportementaux propres à chaque espèce ;considérant qu’il n’existe pas toujours <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> substitutivequi puisse éviter <strong>de</strong> recourir à l’usage d’<strong>animaux</strong> pour larecherche, l’enseignement et la mise en œuvre <strong>de</strong>s testsréglementaires ;considérant que dans toute démarche expérimentale leshommes se doivent d’aller au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la seule application <strong>de</strong>la réglementation <strong>sur</strong> la protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> utilisés à <strong>de</strong>sfins expérimentales ou à d’autres fins scientifiques ;considérant que, pour répondre à cette attente, <strong>de</strong>s comitésd’éthique en matière d’expérimentation animale ont été créésà l’initiative d’établissements publics ou privés et qu’il convient<strong>de</strong> les généraliser <strong>sur</strong> la base <strong>de</strong> principes communs ;considérant que ces comités doivent prendre en compte lesprincipes <strong>de</strong> la charte prévue par l'article R-214- 122 du Co<strong>de</strong>rural pour formuler leurs avis ;le Comité National <strong>de</strong> Réflexion Ethique <strong>sur</strong> l’ExpérimentationAnimale propose la présente CHARTE pour servir <strong>de</strong> référenceaux expérimentateurs et à leurs collaborateurs, aux institutionset aux comités d’éthique.* l’expression « expérimentation animale » est entendue au sens <strong>de</strong> laréglementation en vigueur (articles R 214- 87 à 90 du co<strong>de</strong> rural)52


Charte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleEthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleArticle 1 : Respect <strong>de</strong> l’animalL’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animale est fondée <strong>sur</strong> le <strong>de</strong>voirqu’a l’Homme <strong>de</strong> respecter les <strong>animaux</strong> en tant qu’êtresvivants et sensibles.Article 2 : Responsabilité individuelleTout recours à <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> en vue d'une expérimentationengage la responsabilité morale <strong>de</strong> chaque personneimpliquée.Article 3 : Responsabilité <strong>de</strong>s institutionsLes institutions sont moralement responsables <strong>de</strong>sexpérimentations pratiquées, en leur sein, <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>.Article 4 : CompétencesCette responsabilité implique à tous niveaux d’intervention uneformation éthique et <strong>de</strong>s compétences réglementaires,scientifiques, techniques appropriées aux espèces utilisées etdûment actualisées.Les compétences spécialisées sont recherchées aussi souventque nécessaire auprès d’experts en physiologie, éthologie oumé<strong>de</strong>cine, <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> concernés.53


Charte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleEthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleArticle 5 : Principes générauxUne réflexion <strong>sur</strong> le bien-fondé scientifique, éthique et sociétaldu recours aux <strong>animaux</strong> doit précé<strong>de</strong>r toute démarcheexpérimentale.Le recours aux métho<strong>de</strong>s et techniques visant à supprimer ouà réduire au strict minimum les atteintes aux <strong>animaux</strong> doit êtresystématiquement recherché. Leur développement et leurpromotion doivent être largement favorisés.Le souci d’optimiser les conditions <strong>de</strong> vie, d’hébergement et <strong>de</strong>soins <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> utilisés doit être permanent et s’exprimertout au long <strong>de</strong> leur vie.Le recours à l’avis d’un comité d’éthique doit précé<strong>de</strong>r touteexpérimentation impliquant <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>.Article 6 : La démarche éthiqueToute expérimentation impliquant <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> doit êtreprécédée d’une réflexion <strong>sur</strong>:- l’utilité <strong>de</strong> l’expérimentation envisagée par rapport à<strong>de</strong>s travaux conduits par ailleurs ;- la pertinence <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s choisies et le niveau <strong>de</strong>probabilité d’aboutissement à <strong>de</strong>s résultats tangibles ;- l'absence <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s substitutives adéquates pourpoursuivre une finalité i<strong>de</strong>ntique ;- l’adéquation entre les modèles <strong>animaux</strong> envisagés etles objectifs scientifiques poursuivis ;54


Charte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleEthique <strong>de</strong> l’expérimentation animale- l'importance <strong>de</strong>s atteintes aux <strong>animaux</strong> comparée àl'intérêt <strong>de</strong>s résultats attendus ;- la prise en compte <strong>de</strong>s caractéristiques biologiques etcognitives <strong>de</strong>s espèces concernées ;- la nécessité <strong>de</strong> garantir que le choix <strong>de</strong>s espèces,lorsqu’il s’agit d’espèces non domestiques, ne menacepas la biodiversité ;- la limitation du nombre d’<strong>animaux</strong> utilisés au minimumnécessaire ;- le choix <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, d’hébergement, <strong>de</strong> soinset d’utilisation <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>, <strong>de</strong> sorte que soientrespectés le mieux possible leurs besoinsphysiologiques et comportementaux.Article 7 : Rôle <strong>de</strong>s comités d’éthiqueChaque comité d'éthique constitue un lieu <strong>de</strong> dialogue et <strong>de</strong>réflexion.Il donne <strong>de</strong>s avis <strong>sur</strong> les projets d'expérimentation impliquant<strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> qui lui sont soumis, en se référant aux principesénoncés dans la présente charte.Ces avis sont motivés et peuvent être assortis <strong>de</strong>recommandations.Chaque comité d'éthique participe à la promotion <strong>de</strong>l'ensemble <strong>de</strong>s principes d'éthique énoncés dans la présentecharte.55


Charte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleEthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleArticle 8 : Composition <strong>de</strong>s comités d'éthiqueChaque comité d'éthique réunit les compétencespluridisciplinaires qui lui permettent d'émettre <strong>de</strong>s avis éclairés.La société civile et la mé<strong>de</strong>cine vétérinaire y sont représentées.Article 9 : Déontologie <strong>de</strong>s comités d’éthiqueTout comité d'éthique doit être indépendant, impartial etgarantir la confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s dossiers qui lui sont soumis.Il prend en compte les avis ou recommandations du ComitéNational <strong>de</strong> Réflexion Ethique <strong>sur</strong> l'Expérimentation Animale.56


Annexe 1 <strong>de</strong> laLes comités d’éthiqueen expérimentation animale.3 avril 2008Charte nationaleportant <strong>sur</strong> l’éthique<strong>de</strong> l’expérimentation animale *Annexe 1Les comités d’éthique en expérimentation animale sont <strong>de</strong>s instancesconsultatives dont la mission est <strong>de</strong> promouvoir l’ensemble <strong>de</strong>s principes etpratiques éthiques en expérimentation animale.Dans la présente annexe, le Comité national <strong>de</strong> réflexion éthique <strong>sur</strong>l’expérimentation animale propose à ces comités, aux expérimentateurs et auxinstitutions dont ils dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> mise en application <strong>de</strong> laCharte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animale (laCharte) qu’il a édictée.I – RÔLELe rôle fondamental d’un comité d’éthique, défini par l’article 7 <strong>de</strong> la Charte, est<strong>de</strong> donner un avis à tout expérimentateur qui souhaite entreprendre uneinvestigation nécessitant, dans le cadre <strong>de</strong> la réglementation actuelle, le recoursà <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> vertébrés vivants. En outre, l’article 7 indique que les comitésd’éthique doivent promouvoir l’ensemble <strong>de</strong>s principes énoncés dans la Charte.Tout établissement d’expérimentation animale doit relever d’un, et d’un seul,comité d’éthique. Plusieurs établissements peuvent dépendre du mêmecomité en s’associant pour créer ce comité qui leur est commun.II - STRUCTURELa composition et l’organisation d’un comité d’éthique doivent lui permettred’as<strong>sur</strong>er son indispensable fiabilité.A cet effet, elles requièrent :- une représentation pluridisciplinaire qui permet l’expression <strong>de</strong> la pluralité <strong>de</strong>ssensibilités.A cette fin, un comité d’éthique doit être composé, a minima, <strong>de</strong> :Un chercheur,Une personne appelée à participer aux expériences,Une personne affectée à l’hébergement et aux soins <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>,Un vétérinaire,Une personne extérieure à l’ (aux) établissement(s) d’expérimentationanimale et témoignant d’un intérêt pour la protection animale,- une compétence qui soit en adéquation avec les domaines d’activité du ou<strong>de</strong>s établissements d’expérimentation animale se référant au comité. Le caséchéant, si cela lui parait nécessaire, le comité peut faire appel à lacompétence <strong>de</strong> personnes qui lui sont extérieures,57


Annexe 1 <strong>de</strong> la Charte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleAnnexe1- l’obligation pour ses membres <strong>de</strong> respecter la stricte confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>sdébats et <strong>de</strong>s projets d’expérimentation présentés,- le caractère méthodique <strong>de</strong> ses analyses qui s’appuient à la fois <strong>sur</strong> l’état <strong>de</strong>sconnaissances et <strong>sur</strong> une argumentation éthique,- l’indépendance et l’impartialité nécessaires à la justification et à la libreformulation <strong>de</strong> ses avis, ce qui implique que ses membres soient volontaires etne puissent pas recevoir <strong>de</strong> rétribution spécifiquement attachée à cette mission.III – FONCTIONNEMENTLes institutions dont relèvent les établissements d’expérimentation animaledonneront aux comités les moyens nécessaires à leur fonctionnement.Un comité d’éthique doit respecter <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> réponses compatibles avecles impératifs <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> recherche. L’organisation qui garantit cetterapidité <strong>de</strong> réponse est laissée à l’appréciation <strong>de</strong> chaque comité.a) Évaluation éthiqueL’évaluation éthique <strong>de</strong>s projets a pour but <strong>de</strong> garantir que les étu<strong>de</strong>s sontréalisées dans les meilleures conditions possibles pour les <strong>animaux</strong>, comptetenu <strong>de</strong>s connaissances du moment.L’expérimentateur saisit le comité d’éthique en lui soumettant un dossier quidoit comporter les éléments nécessaires et suffisants à une appréciationrigoureuse <strong>de</strong> son projet.Un projet doit être constitué, au minimum, d’un objectif scientifique, d’unmodèle animal, d’un ou <strong>de</strong> plusieurs protocoles expérimentaux et d’uneméthodologie d’obtention <strong>de</strong> résultats associée à chaque protocole.Lors <strong>de</strong> l’évaluation éthique d’un projet, le comité analyse l’objectif scientifiqueafin d’apprécier l’acceptabilité éthique du choix du modèle, le protocole et laméthodologie qui y sont liés. Néanmoins, les comités ne doivent pas avoir pourvocation <strong>de</strong> se substituer aux comités scientifiques <strong>de</strong>s établissements.L’évaluation éthique doit porter <strong>sur</strong> les différentes facettes <strong>de</strong> l’expérimentation :- la préparation <strong>de</strong> l’animal,- le choix et la réalisation du modèle animal ainsi que son utilisation,- le protocole expérimental qui doit tenir compte <strong>de</strong> la sensibilité <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> ainsique <strong>de</strong>s contraintes liées à l’espèce, et décrire clairement la répercussion <strong>de</strong>sprocédures expérimentales <strong>sur</strong> l’état physiologique et psychologique <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>,- les sta<strong>de</strong>s douloureux et les points limites qui doivent être particulièrementi<strong>de</strong>ntifiés dans le protocole, et les me<strong>sur</strong>es prévues pour la prévention et lagestion, voire la suppression, <strong>de</strong> la douleur qui doivent être documentées ens’appuyant, dans la me<strong>sur</strong>e du possible, <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s référentiels reconnus,- l’utilisation d’outils statistiques et <strong>de</strong> techniques d’analyse appropriées quidoivent permettre d’optimiser la méthodologie expérimentale mise en oeuvreet d’obtenir un maximum <strong>de</strong> résultats interprétables.58


Annexe 1 <strong>de</strong> la Charte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleAnnexe1L’avis d’un comité ayant, en principe, une validité maximale <strong>de</strong> trois ans, lecomité doit donc être consulté tous les trois ans même si aucun changementopérationnel n’est intervenu dans la mise en oeuvre d’un projet qui se poursuit.Cette nouvelle consultation a pour objectif, d’une part, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à uneévaluation rétrospective qui doit être présentée par l’expérimentateur dans lenouveau dossier et, d’autre part, <strong>de</strong> vérifier si <strong>de</strong>s procédures nouvelles, quipermettraient <strong>de</strong> réaliser les interventions <strong>sur</strong> l’animal <strong>de</strong> façon plus éthique,voire <strong>de</strong> les remplacer par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives, ne sont pas apparuesentre-temps.Le suivi <strong>de</strong> la mise en oeuvre <strong>de</strong>s protocoles relève <strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong>sexpérimentateurs et <strong>de</strong>s établissements d’expérimentation animale.b) Évaluation éthique déléguéeLe comité d’éthique peut déléguer une partie <strong>de</strong> l’évaluation éthique dont il ala charge à une antenne <strong>de</strong> proximité propre à chacun <strong>de</strong>s établissementsd’expérimentation animale qui en relève.Cette délégation n’est possible que dans les cas suivants :- lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> légères variantes d’un protocole qui a déjà reçu un avisfavorable du comité d’éthique,- lorsque les protocoles envisagés sont standardisés, réglementaires, régis par<strong>de</strong>s règles déontologiques ou lorsqu’ils sont non-douloureux (prises <strong>de</strong> sang,euthanasie selon <strong>de</strong>s techniques reconnues par le comité d’éthique).Cette antenne <strong>de</strong> proximité doit disposer :- <strong>de</strong> compétences scientifiques (en adéquation avec les domainesd’activité <strong>de</strong> l’établissement d’expérimentation animale concerné)- <strong>de</strong> compétences en sciences et techniques concernant l’élevage,l’hébergement et les soins aux <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire.L’antenne <strong>de</strong> proximité ne peut agir que dans le cadre d’une lettre <strong>de</strong> missiondélivrée par le comité d’éthique qui lui a délégué cette part d’évaluation. Lalettre <strong>de</strong> mission précise les modalités <strong>de</strong> fonctionnement, notamment en cequi concerne les champs d’intervention et les rapports d’activité quel’antenne est tenue <strong>de</strong> faire régulièrement au comité d’éthique.c) Participation à la promotion <strong>de</strong>s principes éthiquesLes comités d’éthique participent à la promotion <strong>de</strong>s principes éthiquescontenus dans la Charte, et notamment <strong>de</strong> ceux qui sont énoncés ci-<strong>de</strong>ssous :- l’utilisation éthique d’<strong>animaux</strong> à <strong>de</strong>s fins expérimentales implique quesoient optimisées les conditions <strong>de</strong> vie, d’hébergement et <strong>de</strong> soins aux<strong>animaux</strong> en s’appuyant notamment <strong>sur</strong> les gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonnes pratiquesou recommandations existants et en ayant recours, autant qu’il est nécessaire, <strong>de</strong>59


Annexe 1 <strong>de</strong> la Charte nationale portant <strong>sur</strong> l’éthique <strong>de</strong> l’expérimentation animaleAnnexe1façon ponctuelle ou pérenne, aux compétences <strong>de</strong> spécialistes dumon<strong>de</strong> animal. Cette attention doit être maintenue pendant la phased’expérimentation ainsi que tout au long <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l’animal,- toute démarche expérimentale impliquant <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> doit s’attacher àdévelopper les métho<strong>de</strong>s visant à réduire, voire à supprimer, leur utilisationet les contraintes qui lui sont liées.Les comités s’attachent à diffuser le plus largement possible les connaissances etl’expérience acquises <strong>sur</strong> le sujet, y compris dans le cas <strong>de</strong> résultats non publiés.IV – RELATION AVEC LE COMITE NATIONAL DE REFLEXIONETHIQUE SUR L’EXPERIMENTATION ANIMALE«Tout comité d’éthique en matière d’expérimentation animale créé à l’initiatived’un organisme public ou privé et chargé <strong>de</strong> donner un avis <strong>sur</strong> les conditionsd’utilisation d’<strong>animaux</strong> à <strong>de</strong>s fins expérimentales ou à d’autres fins scientifiquesdoit prendre en compte dans ses avis les principes énoncés dans la Charte…»Co<strong>de</strong> Rural R 214-124.Chaque comité d’éthique est invité à adresser au secrétariat du Comiténational (Ministère <strong>de</strong> l’enseignement supérieur et <strong>de</strong> la recherche, DGRI, A4,1 rue Descartes, 75231 Paris Ce<strong>de</strong>x 5) son engagement <strong>de</strong> prendre en compteles principes <strong>de</strong> la Charte nationale sous forme d’une déclaration d’adhésionsignée <strong>de</strong> son prési<strong>de</strong>nt. Il précisera, quelle est sa composition et quelsétablissements lui sont attachés en renseignant les rubriques suivantes :- Nom du comité- Nom du prési<strong>de</strong>nt, et coordonnées- Intitulé <strong>de</strong> l’ (<strong>de</strong>s) établissement (s) d’expérimentation animale attaché (s)au comité (et numéro(s) d’agrément)- Nombre <strong>de</strong> personnalités représentatives <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s cinqcatégories citées dans le chapitre II <strong>de</strong> la présente annexe- Date <strong>de</strong> création du comité- Nombre <strong>de</strong> délégations accordées à <strong>de</strong>s antennes <strong>de</strong> proximité- Règlement intérieur, le cas échéant.Ces données sont strictement confi<strong>de</strong>ntielles et seront conservées au secrétariatdu Comité national ; elles ne seront en aucun cas l’objet d’une diffusion.Les comités d’éthique feront part au Comité national <strong>de</strong> réflexion éthique <strong>sur</strong>l’expérimentation animale <strong>de</strong>s progrès observés à leur niveau susceptiblesd’améliorer le bien-être, d’atténuer, voire <strong>de</strong> supprimer, les contraintes <strong>de</strong>s<strong>animaux</strong> <strong>de</strong> laboratoire.Les comités d’éthique s’engagent à prendre en compte les avis que le Comiténational rendra en matière d’expérimentation animale.60


<strong>Gui<strong>de</strong></strong>IRCORon ethicalreviewof scientificworkinvolvinganimalsA b s t r a c tEthics Committees for the protection of vertebrate animals used inscientific procedures have been in existence in the researchcommunity for several <strong>de</strong>cennia. The mission of these EthicsCommittees is to safeguard the protection of animals used for regulatedscientific purposes. The primary task of the Ethics Committee lies in thereview of research proposals before the commencement of the research.This process is called Ethical Review of animal procedures.In France, both the research community and the regulatory authoritieshave expressed the value of gui<strong>de</strong>lines for ethical review. Upon request ofGIRCOR (Groupe Interprofessionnel <strong>de</strong> Réflexion et <strong>de</strong> Communication<strong>sur</strong> la Recherche), representatives of the single national platform ofdiscussion and support of French Ethics Committees in animal research,called GRICE (Groupe <strong>de</strong> Réflexion Interprofessionnel <strong>sur</strong> les Comitésd’Ethique), have established this guidance.The ethical review process of an animal procedure embraces a numberof aspects and issues and will review:- The scientific merit of the animal mo<strong>de</strong>l in the light of the objectives of project- The necessity to use animals at all in terms of the objectives of the project- The possibility of attaining these objectives in the manner proposed- Materials and methods used that cause possible harm and distressof the animal and the possibilities for reducing these.The ethical review process is conclu<strong>de</strong>d by an ethical advise on theprocedure.This gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>scribes in <strong>de</strong>tail the different elements of the ethical reviewprocess. It contains numerous recommendations gathered from theexperience of French ethics committees and various recent publications.Valuable regulatory and scientific references are also provi<strong>de</strong>d. Bothethics committees and scientists will appreciate the guidance provi<strong>de</strong>d.Originating from a need expressed by participants and regulatoryauthorities, this gui<strong>de</strong> marks a major step forward in the quality of theethical evaluation of scientific projects. Harmonizing principles andstandards of the evaluation performed will allow to better guaranteeimplementation of best practice shared by all.The protection of animals used in scientific procedures will benefit from it,as will the quality of the science produced.


<strong>Gui<strong>de</strong></strong>IRCOR<strong>de</strong> l’évaluationéthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>R é s u m éLes comités d’éthique pour la protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong>laboratoire se sont développés dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> larecherche <strong>de</strong>puis plusieurs décennies. La mission <strong>de</strong> cescomités est la protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong>. Leur principal moyend’action est l’examen <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche préalablement àleur mise en œuvre. Cet examen est nommé évaluation éthique<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>animaux</strong>.En France, le mon<strong>de</strong> scientifique et les autorités ont exprimé lebesoin d’un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’évaluation éthique. A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> duGircor, les représentants <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s comités d’éthiquefrançais réunis au sein du Grice, l’ont rédigé.L’évaluation éthique d’une étu<strong>de</strong> par un comité comprend unexamen :- <strong>de</strong> l’intérêt du modèle animal dans le but poursuivi- <strong>de</strong> la nécessité d’utiliser <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> pour atteindre cebut- <strong>de</strong> la possibilité d’atteindre ce but par les moyensenvisagés- <strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s mises en jeu <strong>de</strong>sdommages et <strong>de</strong>s contraintes subis par les <strong>animaux</strong> et<strong>de</strong>s moyens mis en œuvre pour les diminuer.L’évaluation se conclut par un avis du comité <strong>sur</strong> l’étu<strong>de</strong>.Ce gui<strong>de</strong> décrit en détails ces différents éléments <strong>de</strong>l’évaluation. Il contient <strong>de</strong> nombreuses recommandations issues<strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong>s comités français et <strong>de</strong>s publicationsrécentes. Il contient aussi les références réglementaires etscientifiques indispensables. Il apportera une ai<strong>de</strong> appréciableaux comités et aux chercheurs.Parti d’un besoin exprimé par l’ensemble <strong>de</strong>s intervenants et parles autorités <strong>de</strong> tutelle, ce gui<strong>de</strong> marque une avancée dans laqualité <strong>de</strong> l’évaluation éthique <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche.L’harmonisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s apporte une as<strong>sur</strong>ance <strong>de</strong> miseen œuvre <strong>de</strong> principes et <strong>de</strong> bonnes pratiques partagés par tous.La protection <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> en recherche va en bénéficier, <strong>de</strong>même que la qualité <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche.

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