Projet Info4Dourou - Cooperation at EPFL

4.1.6.2. Perception des Collectivités localesPour les Collectivités locales, même si la gestion actuelle a permis une assez bonne conservationde la ressource, la gestion ne leur semble pas transparente. Et à des degrés divers, une totaleimplication des mairies dans cette gestion est souhaitée. Selon le maire de Pama, les fonds générésau niveau des Zovic devraient être entièrement versés à la mairie et cela dans le cadre descompétences transférées. Pour le maire de Madjoari par contre, une répartition équitable desrecettes est souhaitable. Pour lui, la confiscation de cet argent va constituer une source dedémobilisation totale de la part des populations quant à leur implication dans cette gestion. Ilsuggère cependant le recrutement d’agents municipaux pour le contrôle de l’activité de chassedans les ZoVIC. Ce qui permettrait une amélioration des recettes au profit des populations.4.1.6.3. Perception des CVGF«Bien que nous avons le sentiment d’être dépossédés de nos ressources par l’Etat, nousadmettons que le mode de gestion en vigueur présente de nombreux avantages. Il a permis larestauration de la faune et nos enfants peuvent voir les animaux, de plus la faune leur permet devoir les hautes autorités de l’Etat qui viennent séjourner dans la zone » 19 .Malgré cette appréciation positive du mode de gestion en vigueur, les populations n’ont pasmanqué de soulever les conflits d’intérêts qui existent entre les différents utilisateurs de l’espace,surtout dans les départements de Madjoari et de Pama. Ceux qui ne sont pas favorables à cesystème de gestion, et qui voient la privation de la ressource comme une forme d’expropriation,voudraient bien continuer à l’exploiter comme dans les périodes précédentes. Ce sentiment de sesentir dépossédé fait que certaines personnes s’adonnent au braconnage ou hébergent desbraconniers venus des pays limitrophes comme les « baribas » venus du Bénin et qui sont réputésêtre de grands braconniers. De plus, les CVGF ont fait part de l’insuffisance de formation et del’analphabétisme de leurs membres. Les conséquences qui en découlent sont la mauvaise gestiondes comités qui ignorent leurs droits. De même, l’absence de statut juridique des zonesvillageoises de chasse et l’inexistence de plan de gestion des zones villageoises réduisent lesactivités des CVGF.4.1.6.4. Perception des concessionnairesEn tant qu’opérateurs économiques, les concessionnaires jugent l’activité rentable. Cependant, denombreuses contraintes sont relevées, à savoir :- la lourdeur des procédures administratives (cahier de charges, plans de gestion, versementdes taxes, etc.) ;- le manque de points d’eau permanents dans certaines zones, si bien qu’ils ont des problèmespendant les périodes de sécheresse ;- la lourdeur des investissements au niveau des zones concédées (le plan d’investissements estde 500 millions en 10 ans pour chaque concession) ;- la mauvaise perception du rôle et des mandats des opérateurs privés par l’administration etles populations (vision restrictive du concessionnaire uniquement comme « chercheurd’argent ») ;- la faible implication des services forestiers dans la gestion des aires de réserve et dans laréalisation de certains aménagements ;- le braconnage de plus en plus fréquent dans les différentes concessions ;- l’existence de hameaux de culture dans certaines zones de concession ne facilitant pas lecontrôle du braconnage ;- le non respect des cahiers de charge par l’Etat (régime douanier) ;- l’insuffisance de concertation entre les concessionnaires et les autres acteurs de la faune.19 Entretien avec les CVGF de Konpienbiga, mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 40