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II - de l'Université libre de Bruxelles

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UNIVERSITE LIBRE ECOLE POLYTECHNIQUE INSTITUT D’AERONOMIEDE BRUXELLES DE BRUXELLES SPATIALE DE BELGIQUEMétrologie <strong>de</strong> la Spectrophotométrie Solaire AbsoluePrincipes, Mise en œuvre et RésultatsInstrument SOLSPEC à bord <strong>de</strong> laStation Spatiale InternationaleDirecteur <strong>de</strong> thèse : Pr. Frank DuboisCo-promoteur : Dr. Gérard ThuillierDissertation présentée en vue<strong>de</strong> l’obtention du gra<strong>de</strong> <strong>de</strong>Docteur en Sciences <strong>de</strong> l’IngénieurDavid BolséeAnnée académique 2011-2012


Couverture :Au centre (face blanche) : l’expérience SOLSPEC <strong>de</strong> la charge utileSOLAR, arrimée au module européen COLOMBUS <strong>de</strong> la Station SpatialeInternationale.Crédit NASA (ISS022E063051)B


UNIVERSITE LIBRE ECOLE POLYTECHNIQUE INSTITUT D’AERONOMIEDE BRUXELLES DE BRUXELLES SPATIALE DE BELGIQUEMétrologie <strong>de</strong> la Spectrophotométrie Solaire AbsoluePrincipes, Mise en œuvre et RésultatsInstrument SOLSPEC à bord <strong>de</strong> laStation Spatiale InternationaleDavid BolséeDissertation présentée en vue <strong>de</strong> l’obtention du gra<strong>de</strong> <strong>de</strong>Docteur en Sciences <strong>de</strong> l’IngénieurComposition du Jury :Directeur <strong>de</strong> thèse : Pr. Frank Dubois (ULB)Co-promoteur : Dr. Gérard Thuillier (LATMOS)Prési<strong>de</strong>nt : Pr. André Preumont (ULB)Secrétaire : Pr. Michel Go<strong>de</strong>froid (ULB)Pr. Michel Herman (ULB)Dr. Didier Fussen (IASB)Dr. Didier Gillotay (IASB)Année académique 2011-2012C


transmis. Merci pour l’ensemble <strong>de</strong>s travaux en commun dont les plus longs et les plusmarquants furent les réalignements optiques <strong>de</strong> l’instrument.Je désire exprimer ma reconnaissance envers feu le professeur D. Labs <strong>de</strong>l’Observatoire d’Hei<strong>de</strong>lberg pour sa contribution significative à la photométrie solaireabsolue, à la physique solaire et à l’instrument SOLSPEC.Je désire remercier respectueusement les collègues qui ne sont plusactuellement en activité à l’IASB mais qui ont considérablement contribué audéveloppement <strong>de</strong> l’expérience SOLSPEC pendant <strong>de</strong> nombreuses années. Je pense àSerge, Emiel et François. Je ne peux bien sûr oublier William Peetermans avec qui lacomplicité a été croissante au fil <strong>de</strong>s ans pour toute question <strong>de</strong> mathématique etd’électronique. Par sa contribution majeure concernant la nouvelle électroniqueinfrarouge <strong>de</strong> l’instrument et le logiciel <strong>de</strong> vol, William est à l’origine <strong>de</strong> la remarquableefficacité avec laquelle SOLSPEC fut utilisé au sol et actuellement en orbite.Je salue également Alice Michel pour l’ensemble <strong>de</strong> son travail en électroniqueet informatique dont SOLSPEC a pu bénéficier lors <strong>de</strong> son développement. Par sonsouci <strong>de</strong> la précision et <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s mesures, elle a contribué efficacement àl’aboutissement <strong>de</strong> la caractérisation <strong>de</strong> l’instrument.Je remercie l’ensemble du personnel <strong>de</strong> l’IASB et les fonctions dirigeantes qui,<strong>de</strong> manière directe ou indirecte ren<strong>de</strong>nt possible l’élaboration d’un travail <strong>de</strong> doctorat,grâce à leur gestion <strong>de</strong> l’institut et à l’efficacité <strong>de</strong>s services administratifs, informatiqueset <strong>de</strong> documentation. La caractérisation radiométrique approfondie <strong>de</strong> SOLSPECn’aurait pas pu être effectuée sans l’équipement performant dont les laboratoires ont puêtre dotés.Je ne peux oublier les collègues proches avec qui je partage le même bureau oule temps <strong>de</strong> midi <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 20 ans parfois : Charles, Christian Christine et Ann-Carine. Je les remercie pour leur complicité, leur convivialité, leurs encouragements,pour l’ensemble <strong>de</strong>s discussions d’ordre scientifique et les relectures attentives dumanuscrit. Ainsi, je remercie Ann-Carine pour sa contribution dans le domaine <strong>de</strong> laspectroscopie (programme ASIMUT utilisé pour la détection et la correction <strong>de</strong>l’absorption par la vapeur d’eau). Je n’oublie pas Christine pour sa sympathie, sarelecture du manuscrit et sa disponibilité permanente pour toutes questions abordant lesmathématiques et autres domaine en aéronomie, et Christian pour toutes ces annéespartagées et nos travaux expérimentaux menés en commun.Je salue Nuno pour son extrême amabilité, son dynamisme et son intérêt porté àl’expérience SOLSPEC, au traitement <strong>de</strong>s données et aux activités du laboratoire <strong>de</strong>radiométrie.Je remercie cordialement mes collègues Arnaud Mahieux, Isabelle De Smedt etNicolas Theys pour les précieux conseils et les documents qu’ils ont accepté <strong>de</strong>partager en vue <strong>de</strong> la finalisation et <strong>de</strong> la soutenance <strong>de</strong> cette thèse.Je remercie Michel Van Roosendael et Caroline pour le temps qu’ils ontaimablement consacré pour l’estimation <strong>de</strong> certaines contributions intervenant dans lecalcul d’incertitu<strong>de</strong> et le contrôle <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>.Je remercie les mécaniciens et électroniciens <strong>de</strong> l’IASB : Jeroen, Eddy, Sophie,Roland et Francis, pour leur contribution passée pour le développement <strong>de</strong> l’expérienceSOLSPEC, pour les tests (passés et actuels) <strong>de</strong> son électronique et pour l’accessibilité<strong>de</strong>s installations en chambre propre.Je remercie l’ensemble <strong>de</strong> nos partenaires du LATMOS (anciennement Serviced’Aéronomie du CNRS). Par leur travail et leurs compétences, ils ont rendu possible laremise à niveau <strong>de</strong> SOLSPEC et sa mise en orbite. En particulier Gilbert, Cyril, Jean-Pierre, Patrick et Michel Leclerc pour leur extrême amabilité tant appréciée lors <strong>de</strong> nosnombreuses interactions.ii


Je remercie les membres du B.Usoc dirigés par Didier Moreau pour leuraccessibilité permanente et l’extrême efficacité avec laquelle les opérations sontmenées en orbite pour SOLSPEC. Ils contribuent considérablement à la réussite <strong>de</strong> lamission SOLAR SOLSPEC.Parmi les collègues du plateau d’Uccle, je remercie profondément l’équipespécialisée en radiométrie <strong>de</strong> l’IRM (Sabri, André, Christian et Steven) pour l’ensemble<strong>de</strong>s discussions et interactions. Je remercie tout particulièrement Frédéric Clette <strong>de</strong>l’ORB, pour ses compétences en physique solaire, son amitié, ses talents pédagogiqueset le temps qu’il a consacré à la relecture <strong>de</strong> certains textes <strong>de</strong> cette thèse.J’aimerais également remercier l’équipe du PTB (Physikalish-TechnischeBun<strong>de</strong>sanstalt, Braunschweig, RFA) pour leur amabilité et leur compétence enmétrologie et en radiométrie. Ils nous ont permis <strong>de</strong> réaliser un étalonnage absolu <strong>de</strong>haut niveau pour les trois canaux <strong>de</strong> SOLSPEC par la mise à disposition du corps noir,étalon primaire en éclairement spectral. De même, la contribution <strong>de</strong> Holger Man<strong>de</strong>l duZAH (Zentrum für Astronomie Hei<strong>de</strong>lberg, RFA) a été déterminante pour l’étalonnagesous vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> SOLSPEC grâce au prêt <strong>de</strong> sources étalons. Je salue l’amabilité <strong>de</strong> nospartenaires allemands <strong>de</strong> l’instrument SolACES, également impliqués dans la chargeutile SOLAR sur ISS.Je tiens à remercier les partenaires <strong>de</strong> la société Lambda-X pour l’excellence <strong>de</strong>leur collaboration qui a permis d’optimiser la nouvelle configuration <strong>de</strong> l’optique interne<strong>de</strong> SOLSPEC, en particulier : Luc, Arnaud, Olivier et Bart.Je remercie profondément tous les membres <strong>de</strong> ma famille par leur présence etencouragements au quotidien, mais aussi les personnes proches et trop tôt disparues.J’adresse mes remerciements à mon frère Benoît pour le temps qu’il a consacré sansréserve à l’analyse d’éléments <strong>de</strong> l’électronique et pour l’intérêt dont il a fait preuve pourmon travail.Enfin, mes remerciements les plus profonds pour ma fille Anaïs qui par sapatience et sa compréhension pendant ces trois <strong>de</strong>rnières années, m’a permisd’accomplir (souvent au détriment <strong>de</strong> ma disponibilité) l’ensemble <strong>de</strong> ce volumineuxtravail, réalisé en gran<strong>de</strong> partie à domicile.Les travaux <strong>de</strong> cette thèse <strong>de</strong> doctorat ont été financés par l’Agence SpatialeEuropéenne (ESA) et la Politique Scientifique Fédérale (Belgian Fe<strong>de</strong>ral Science PolicyOffice) via le programme PRODEX et le développement du Centre d’Excellence Solaire(STCE).Le Service d'Aéronomie du Centre National <strong>de</strong> la recherche Scientifique (CNRS)(maintenant LATMOS-CNRS) a répondu à l'appel d'offre <strong>de</strong> l'ESA pour les volsSpaceLab I, ATLAS 1, 2, 3, EURECA et ISS. La proposition SOLSPEC a été acceptéepour chacune <strong>de</strong> ces missions. Elle fut alors chaque fois soumise au Centre Nationald'Etu<strong>de</strong>s Spatiales qui l'a acceptée. Cette expérience a été réalisée en coopérationscientifique et technique entre le Service d'Aéronomie, l'Institut d'Aéronomie Spatiale <strong>de</strong>Belgique (IASB) et l'Observatoire d'Hei<strong>de</strong>lberg qui en ont partagé le financement, assuréson développement, son étalonnage absolu et sa mise en œuvre grâce aux équipestechniques du Service d'Aéronomie du CNRS, <strong>de</strong> l'IASB et <strong>de</strong> l'observatoire <strong>de</strong>Hei<strong>de</strong>lberg (ZAH, RFA).iii


RésuméLe Soleil est une étoile variable dont l’éclairement présente un large spectre <strong>de</strong>périodicités (<strong>de</strong> quelques minutes à plusieurs décennies). L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces variabilitésprésente une forte dépendance en longueur d’on<strong>de</strong>. La mesure précise <strong>de</strong> l’éclairementspectral hors atmosphère et <strong>de</strong> cette variabilité selon une échelle radiométrique absolueconstituent une entrée fondamentale pour les domaines <strong>de</strong> recherche suivants :- En physique solaire, ces mesures permettent <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les modèles étudiant lacomposition <strong>de</strong> l’atmosphère solaire, les processus physiques internes et leurvariabilité.- La photochimie atmosphérique terrestre et les modèles climatiques. La composition,la structure thermique et la dynamique <strong>de</strong> l’atmosphère terrestre sont dépendantes duflux solaire inci<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> sa distribution en longueur d’on<strong>de</strong> et <strong>de</strong> sa variabilité. Lesmesures sont requises pour une validation <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> transfert radiatif etclimatiques.La nécessité d’une mesure continue dans le temps et hors atmosphère s’imposecar chaque cycle solaire possè<strong>de</strong> ses propres caractéristiques. Ces mesures sontréalisées <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 30 ans par <strong>de</strong>s spectroradiomètres adaptés à l’environnementspatial. L’instrument SOLSPEC (SOLar SPECtrum) a apporté une contribution majeureà ces mesures.Le travail présenté dans ce manuscrit est associé à la sélection <strong>de</strong> SOLSPECpour une mission à bord <strong>de</strong> la Station Spatiale Internationale (ISS). Les objectifs ontconsisté à adapter l’instrument pour une mission à long terme (2008-2016), à étendre laplage spectrale couverte par SOLSPEC et à réduire l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesures. Il eststructuré en <strong>de</strong>ux parties :- La remise à niveau <strong>de</strong> l’instrumentation et son étalonnage radiométrique.- Le traitement <strong>de</strong>s données pour les premières mesures en orbite.L’instrument a été modifié pour satisfaire <strong>de</strong> nouvelles exigences <strong>de</strong> dimensionset <strong>de</strong> masse. De nouveaux sous-systèmes optiques (unité interne d’étalonnage, pointeursolaire) ont été développés pour permettre la détection et la correction <strong>de</strong> toute dériveangulaire ou <strong>de</strong> réponse absolue <strong>de</strong> manière autonome. La plage spectrale <strong>de</strong>fonctionnement a été étendue entre 166 et 3088 nm. Une caractérisation radiométriqueapprofondie <strong>de</strong> SOLSPEC a été effectuée. L’étalonnage absolu a été réalisé à partir <strong>de</strong>l’étalon primaire en éclairement spectral (rayonnement du corps noir) du PTB(Physikalisch-Technische Bun<strong>de</strong>sanstalt). Une estimation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standardutilisant le formalisme mathématique appliqué en métrologie a été développée. Lesrésultats donnent une incertitu<strong>de</strong> réduite entre 2 % à 4 % pour la plage 166-370 nm,inférieure à 2 % entre 370 et 2350 nm, comprise entre 2 et 5 % pour l’intervalle 2350-2580 nm et <strong>de</strong> 5 à 10 % entre 2580 et 2920 nm. Une valeur inférieure à 1 % est atteinteentre 500 et 1900 nm. Les mesures consécutives à la mise en orbite <strong>de</strong> SOLSPEC ontconfirmé le maintien <strong>de</strong>s performances radiométriques. Le spectre solaire horsatmosphère a été déterminé et comparé aux résultats antérieurs et actuels <strong>de</strong>s missionsrespectives SOLSPEC ATLAS et SORCE. Il correspond à l’activité solaire du début <strong>de</strong>la mission SOLAR (mi-2008).iv


AbstractThe Sun is a variable star. Its irradiance presents a wi<strong>de</strong> range of periodicityvarying from minutes to <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>s. The amplitu<strong>de</strong> of this variability is strongly wavelength<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt. The accurate <strong>de</strong>termination of the solar spectral irradiance above theatmosphere in absolute radiometric scale and the study of its variability are main issuesfor the following researches:- In solar physics, these measurements are required for the validation of the mo<strong>de</strong>lsstudying the composition of the solar atmosphere, the internal physical processes andtheir variability.- For the photochemistry of the Earth’s atmosphere and the climate mo<strong>de</strong>ling. Thecomposition, the thermal structure and the dynamics of the atmosphere are<strong>de</strong>pendant on the incoming solar flux, its spectral distribution and variability. Themeasurements are required for the validation of radiative transfer and climate mo<strong>de</strong>ls.As each solar cycle presents a different behavior, there was a need forcontinuous measurements above the atmosphere. Such measurements were performedsince more than 30 years by means of space qualified spectroradiometers. TheSOLSPEC (SOLar SPECtrum) instrument brought a major contribution in this respect.The present work is <strong>de</strong>voted to the SOLSPEC instrument that was selected for anew mission on board the International Space Station (ISS). The objectives were torefurbish the instrument and to adapt it for a long term mission (2008-2016), to extendthe wavelength coverage and to reduce the uncertainties on the measurements. Thiswork is <strong>de</strong>veloped in two parts:- The refurbishment and the radiometric characterization of the instrument.- The data processing of the first results after the launch.The instrument was modified in or<strong>de</strong>r to fulfill new requirements of dimensionsand mass. Different optical sub-systems (internal lamp unit, passive solar sensor) were<strong>de</strong>veloped in or<strong>de</strong>r to obtain on board capabilities for the <strong>de</strong>tection and the correction ofany trend in the absolute response. The spectral range was exten<strong>de</strong>d to 166 - 3088 nm.A full radiometric characterization of SOLSPEC has been carried out and is presented inthis work. The absolute calibration was performed using the primary standard of spectralirradiance (black-body radiation) of the PTB (Physikalisch-Technische Bun<strong>de</strong>sanstalt).The evaluation of the standard uncertainties is presented using the mathematicalmethodology applied in metrology. The results provi<strong>de</strong> an uncertainty limited to 2 % - 4% between 166 and 370 nm, below 2 % from 370 to 2350 nm, between 2 and 5 % forthe spectral range 2350 - 2580 nm and 5 % to 10 % between 2580 and 2900 nm. Theuncertainty is below 1 % between 500 and 1900 nm. The stability of the radiometricperformances was <strong>de</strong>monstrated from the analysis of the first measurements after thelaunch, at the beginning of the mission. The solar spectrum above the atmosphere was<strong>de</strong>termined and compared to results obtained from the previous SOLSPEC ATLAS andongoing SORCE missions. This spectrum corresponds to the solar activity at mid-2008.v


Table <strong>de</strong>s matièresI – Introduction ............................................................................................ 1I.1 Contexte scientifique ..................................................................................... 1I.1.1 L’atmosphère solaire ...................................................................................... 1I.1.2 La variabilité solaire ....................................................................................... 4I.1.3 Les relations Soleil-Terre ............................................................................... 5I.1.3.1 Chimie-physique atmosphérique .................................................... 6I.1.3.2 Climatologie ................................................................................... 8I.1.4 Etat <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la modélisation solaire ......................................................... 8I.2 La mesure exo-atmosphérique du spectre solaire ...................... 9I.2.1 Importance <strong>de</strong> la mesure ............................................................................... 9I.2.2 Les difficultés <strong>de</strong> mesure ............................................................................... 9I.2.3 Les mesures récentes .................................................................................. 11I.2.4 Les spectres disponibles .............................................................................. 14I.3 Sujet et objectifs <strong>de</strong> la thèse ................................................................... 17<strong>II</strong> – L’instrument SOLSPEC ...................................................... 20<strong>II</strong>.1 Concept général <strong>de</strong> l’instrument ......................................................... 20<strong>II</strong>.1.1 Aperçu <strong>de</strong> l’instrument ................................................................................ 20<strong>II</strong>.1.2 Héritage préservé et modifications pour la remise à niveau ........................ 25<strong>II</strong>.1.2.1 Unités opto-mécaniques préservées ........................................... 26<strong>II</strong>.1.2.2 Nouveaux développements ......................................................... 26<strong>II</strong>.2 Remise à niveau <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC ................................. 29<strong>II</strong>.2.1 Module PSD ............................................................................................... 29<strong>II</strong>.2.1.1 Introduction ................................................................................ 29<strong>II</strong>.2.1.2 Développement ........................................................................... 30<strong>II</strong>.2.1.2.1 Conception opto-mécanique ....................................... 30<strong>II</strong>.2.1.2.2 Intégration du détecteur .............................................. 31<strong>II</strong>.2.1.2.3 Densité optique du filtre neutre ................................... 32<strong>II</strong>.2.2 Optique <strong>de</strong> focalisation IR ........................................................................... 34<strong>II</strong>.2.2.1 Introduction ................................................................................. 34<strong>II</strong>.2.2.2 Développements expérimentaux ................................................. 34<strong>II</strong>.2.2.3 Résultats ..................................................................................... 36<strong>II</strong>.2.3 Unité interne d’étalonnage .......................................................................... 37<strong>II</strong>.2.3.1 Introduction ................................................................................. 37<strong>II</strong>.2.3.2 Lampe au <strong>de</strong>utérium ................................................................... 40<strong>II</strong>.2.3.2.1 Sélection <strong>de</strong> la lampe .................................................. 40<strong>II</strong>.2.3.2.2 Optique <strong>de</strong> couplage ................................................... 44<strong>II</strong>.2.3.3 Lampe à ruban <strong>de</strong> tungstène ...................................................... 45vi


<strong>II</strong>.2.3.3.1 Sélection <strong>de</strong> la lampe .................................................. 45<strong>II</strong>.2.3.3.2 Optique <strong>de</strong> couplage ................................................... 49<strong>II</strong>.2.3.4 Lampe à catho<strong>de</strong> creuse ............................................................. 52<strong>II</strong>.2.3.4.1 Sélection <strong>de</strong> la lampe .................................................. 52<strong>II</strong>.2.3.4.2 Optique <strong>de</strong> couplage ................................................... 55<strong>II</strong>.2.3.4.3 Sélection <strong>de</strong>s raies spectrales ..................................... 55<strong>II</strong>.2.4 Electronique ................................................................................................ 57<strong>II</strong>.2.4.1 Composants internes .................................................................. 58<strong>II</strong>.2.4.2 Electronique IR ............................................................................ 58<strong>II</strong>.2.5 Logiciel <strong>de</strong> vol ............................................................................................. 59<strong>II</strong>.2.5.1 Mo<strong>de</strong>s d’acquisition ..................................................................... 59<strong>II</strong>.3 Intégration et tests <strong>de</strong> fonctionnalité ................................................ 61<strong>II</strong>.3.1 Alignements optiques <strong>de</strong>s spectromètres .................................................... 61<strong>II</strong>.3.1.1 Introduction ................................................................................. 61<strong>II</strong>.3.1.2 Collage <strong>de</strong>s réseaux ................................................................... 61<strong>II</strong>.3.1.3 Alignement d’un double monochromateur ................................... 62<strong>II</strong>.3.2 Optiques d’entrée ........................................................................................ 63<strong>II</strong>.3.3 Système <strong>de</strong> filtres ........................................................................................ 64<strong>II</strong>.3.3.1 Introduction ................................................................................. 64<strong>II</strong>.3.3.2 Roues porte-obturateurs ............................................................. 65<strong>II</strong>.3.3.3 Roues à filtres ............................................................................. 66<strong>II</strong>.3.3.3.1 Introduction ................................................................. 66<strong>II</strong>.3.3.3.2 Canal UV ..................................................................... 66<strong>II</strong>.3.3.3.3 Canal VIS .................................................................... 68<strong>II</strong>.3.3.3.4 Canal IR ...................................................................... 72<strong>II</strong>.3.4 Contribution au logiciel <strong>de</strong> vol ..................................................................... 74<strong>II</strong>.4 Tests environnementaux .......................................................................... 75<strong>II</strong>.4.1 Tests en vibrations ...................................................................................... 75<strong>II</strong>.4.2 Tests CEM et <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> thermique ................................................................. 75<strong>II</strong>.5 Caractérisation radiométrique .............................................................. 76<strong>II</strong>.5.1 Etalonnage du PSD ..................................................................................... 76<strong>II</strong>.5.2 Etalonnage en longueur d’on<strong>de</strong> ................................................................. 78<strong>II</strong>.5.2.1 Loi <strong>de</strong> dispersion ......................................................................... 78<strong>II</strong>.5.2.2 Démarche expérimentale ............................................................ 83<strong>II</strong>.5.3 Détermination <strong>de</strong>s non-linéarités <strong>de</strong>s détecteurs ........................................ 86<strong>II</strong>.5.3.1 Introduction ................................................................................. 86<strong>II</strong>.5.3.2 Linéarité <strong>de</strong>s canaux UV-VIS ...................................................... 86<strong>II</strong>.5.3.2.1 Non-linéarité en comptage <strong>de</strong> photons ....................... 86<strong>II</strong>.5.3.2.2 Montage expérimental ................................................. 87<strong>II</strong>.5.3.2.3 Détermination <strong>de</strong>s coefficients KUV et KVIS ................. 89<strong>II</strong>.5.3.3 Linéarité du canal IR ................................................................... 92<strong>II</strong>.5.4 Analyse <strong>de</strong> la lumière diffuse ...................................................................... 93<strong>II</strong>.5.5 Détermination <strong>de</strong>s réponses angulaires ...................................................... 96<strong>II</strong>.5.5.1 Protocoles <strong>de</strong> mesures expérimentales ...................................... 97<strong>II</strong>.5.5.2 Résultats .................................................................................... 99<strong>II</strong>.5.6 Fonction d’instrument ................................................................................ 104vii


<strong>II</strong>.5.6.1 Définition ................................................................................... 104<strong>II</strong>.5.6.2 Détermination expérimentale ..................................................... 105<strong>II</strong>.6 Etalonnage radiométrique absolu .................................................... 108<strong>II</strong>.6.1 Introduction ............................................................................................... 108<strong>II</strong>.6.2 Sources étalons disponibles ...................................................................... 110<strong>II</strong>.6.2.1 Corps noir du PTB ..................................................................... 111<strong>II</strong>.6.2.2 Etalons secondaires .................................................................. 112<strong>II</strong>.6.3 Radiomètre SOLSPEC .............................................................................. 113<strong>II</strong>.6.3.1 Description succincte ............................................................... 113<strong>II</strong>.6.3.2 Mo<strong>de</strong> opératoire ........................................................................ 114<strong>II</strong>.6.3.3 Exemple d’application ............................................................... 114<strong>II</strong>.6.4 Réponse absolue du canal UV .................................................................. 115<strong>II</strong>.6.4.1 Courant d’obscurité ................................................................... 115<strong>II</strong>.6.4.2 Etalonnage à pression atmosphérique ...................................... 115<strong>II</strong>.6.4.3 Etalonnage sous vi<strong>de</strong> ................................................................ 117<strong>II</strong>.6.5 Réponse absolue du canal VIS ................................................................. 120<strong>II</strong>.6.5.1 Stratégie <strong>de</strong> mesure .................................................................. 120<strong>II</strong>.6.5.2 Détermination <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponse VIS .............................. 120<strong>II</strong>.6.6 Réponse absolue du canal IR ................................................................... 122<strong>II</strong>.6.6.1 Stratégie <strong>de</strong> mesure .................................................................. 122<strong>II</strong>.6.6.2 Courant d’obscurité et bruit du signal IR ................................... 123<strong>II</strong>.6.6.3 Détection <strong>de</strong> signaux IR secondaires ........................................ 123<strong>II</strong>.6.6.4 Correction <strong>de</strong> l’absorption H2O .................................................. 123<strong>II</strong>.6.6.5 Détermination <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponse IR ................................ 124<strong>II</strong>.7 Détermination <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s .......................................................... 126<strong>II</strong>.7.1 Les sources d’incertitu<strong>de</strong>s ......................................................................... 126<strong>II</strong>.7.2 Modèles mathématiques pour SOLSPEC ................................................. 128<strong>II</strong>.7.2.1 Relations fonctionnelles (formes génériques) ........................... 128<strong>II</strong>.7.2.2 Développements détaillés ......................................................... 131<strong>II</strong>.7.2.2.1 Eclairement solaire hors atmosphère ........................ 131<strong>II</strong>.7.2.2.2 Etalonnage absolu ..................................................... 133<strong>II</strong>.7.3 Résultats ................................................................................................... 137<strong>II</strong>.7.3.1 Incertitu<strong>de</strong>s associées à l’éclairement <strong>de</strong>s sources étalons ...... 138<strong>II</strong>.7.3.2 Incertitu<strong>de</strong>s associées au signal SOLSPEC face aux sourcesétalons ....................................................................................... 140<strong>II</strong>.7.3.3 Incertitu<strong>de</strong>s associées aux courbes <strong>de</strong> réponses ...................... 143<strong>II</strong>.7.3.4 Incertitu<strong>de</strong>s associées aux mesures solaires en orbite ............. 145<strong>II</strong>.7.3.4.1 Mesure nominale ....................................................... 146<strong>II</strong>.7.3.4.2 Etu<strong>de</strong> limite ............................................................... 148<strong>II</strong>.7.3.5 Bilan <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s ................................................................. 150<strong>II</strong>.8 Limites <strong>de</strong> détection .................................................................................. 154<strong>II</strong>.8.1 Canaux UV-VIS ......................................................................................... 154<strong>II</strong>.8.2 Canal IR .................................................................................................... 156<strong>II</strong>I - Résultats en orbite ................................................................. 157viii


<strong>II</strong>I.1 Stabilité <strong>de</strong> l’instrument ........................................................................ 157<strong>II</strong>I.1.1 Système PSD ............................................................................................ 157<strong>II</strong>I.1.2 Stabilité <strong>de</strong>s lampes ................................................................................. 159<strong>II</strong>I.1.2.1 Lampes au <strong>de</strong>utérium .............................................................. 159<strong>II</strong>I.1.2.2 Lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène .................................................. 161<strong>II</strong>I.1.2.3 Lampe à catho<strong>de</strong> creuse .......................................................... 163<strong>II</strong>I.1.3 Performances <strong>de</strong> l’instrument ................................................................... 164<strong>II</strong>I.1.3.1 Algorithme pour la mesure <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>s canaux .................... 164<strong>II</strong>I.1.3.2 Etu<strong>de</strong> thermique et courants d’obscurité en orbite ................... 165<strong>II</strong>I.1.3.3 Contrôle <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> ............................... 166<strong>II</strong>I.1.3.4 Performances <strong>de</strong>s filtres .......................................................... 167<strong>II</strong>I.1.3.5 Validation d’une correction angulaire ....................................... 169<strong>II</strong>I.2 Détermination <strong>de</strong> l’éclairement spectral solaire ..................... 172<strong>II</strong>I.2.1 Spectre SOLSPEC associé au minimum solaire (intercycle 23-24) ......... 172<strong>II</strong>I.2.2 Comparaisons SOLSPEC – SORCE – ATLAS 3 .................................... 174<strong>II</strong>I.2.3 Perspectives pour la mission SOLAR SOLSPEC ..................................... 186Conclusions ................................................................................................ 189Annexes - (développements complémentaires) ...................... 193A – Détermination <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s ......................................................... 193B – Composants opto-mécaniques ......................................................... 216C – Logiciel et électronique .......................................................................... 222D – Intégration et caractérisation .............................................................. 229E – Etalonnages radiométriques ............................................................... 241F – Stabilité en orbite ....................................................................................... 252Publications .............................................................................................. 255Bibliographie ........................................................................................... 257Liste d’acronymes .............................................................................. 267ix


est assez constant puis augmente brutalement au sommet <strong>de</strong> la couche, passant<strong>de</strong> 20.000 à un million <strong>de</strong> Kelvin environ. Ces modifications abruptes définissentla région <strong>de</strong> transition d’une épaisseur voisine <strong>de</strong> 100 km. L’augmentation <strong>de</strong>température décroît ensuite peu à peu avec l’altitu<strong>de</strong> et conduit à une nouvellerégion nommée couronne solaire observable lors <strong>de</strong>s éclipses.Les émissions lumineuses <strong>de</strong>viennent accessibles à la mesure à partir <strong>de</strong>la photosphère. L’opacité optique est totale pour les couches internes quipeuvent être étudiées par une science nommée héliosismologie.Fig. I.1.1-1A gauche : structures <strong>de</strong> l’atmosphère solaire et <strong>de</strong>s couchesinternes (d’après C. J. Hamilton). A droite : profils <strong>de</strong>température et <strong>de</strong> pression (d’après J. Lean).Composition du SoleilL’atmosphère solaire a une composition en masse <strong>de</strong> 78 % d’hydrogèneet <strong>de</strong> 20 % d’hélium, <strong>de</strong>ux éléments impliqués dans les réactionsthermonucléaires. Elle contient également <strong>de</strong>s éléments résiduels plus lourds,essentiellement sous forme atomique (métalloï<strong>de</strong>s, métaux et gaz) dont lesprincipaux sont : O, C, N, Ne, Mg, Fe, Si et S. Le Soleil est une étoile <strong>de</strong> typeG2-V (étoile chau<strong>de</strong> <strong>de</strong> la série principale <strong>de</strong> la classification Hertzsprung-Russel). Les espèces chimiques manifestent leur présence sous forme <strong>de</strong> raiesdans le spectre solaire (raies <strong>de</strong> Fraunhofer). Il s’agit <strong>de</strong> raies d’absorption pourles régions <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsité et d’émission pour les régions <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité. Latransition dans le spectre entre ces <strong>de</strong>ux régimes se situe autour <strong>de</strong> 160 nm.2


Fig. I.1.1-2Eclairement spectral solaire entre 115 et 400 nm (spectreATLAS 3, Thuillier et al., 2003). Transition vers 160 nm entreles raies d’émission et d’absorption <strong>de</strong> Fraunhofer.Apparence <strong>de</strong> la surface du SoleilLe Soleil possè<strong>de</strong> un champ magnétique intense, généré par unedistribution interne <strong>de</strong> courants (Gough & McIntyre, 1998). La structure fine <strong>de</strong> lasurface du Soleil est mo<strong>de</strong>lée par la topologie <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> champ magnétiqueet par l’activité convective au niveau <strong>de</strong> la photosphère. L’émergence <strong>de</strong>colonnes <strong>de</strong> gaz chauds produit une granulation apparente. Les structures àgran<strong>de</strong> échelle sont les suivantes :PhotosphèreLes régions actives contiennent les taches solaires. Ce sont <strong>de</strong>s zoneslocalement plus froi<strong>de</strong>s et sombres (~4200 K). Elles sont associées par paires à<strong>de</strong> puissants dipôles magnétiques émergeant en surface et contrecarrant laconvection. Les facules sont <strong>de</strong>s marbrures brillantes associées à un champmagnétique d’intensité intermédiaire qui provoque une dépression locale <strong>de</strong> lagranulation. Pour la photosphère (en lumière blanche), elles sont bien visiblesprès du limbe car elles correspon<strong>de</strong>nt aux parois <strong>de</strong> ces cavités. Les faculesprécè<strong>de</strong>nt généralement l’apparition d’une région active et se maintiennentlongtemps après la disparition <strong>de</strong> celle-ci.ChromosphèreLe réseau chromosphérique est un motif réticulaire à petite échelle encorrespondance avec la supergranulation <strong>de</strong> la photosphère où uneconcentration d’éléments <strong>de</strong> flux magnétique se marque par <strong>de</strong>s points brillantsdans la chromosphère (∅ ~1000 km). Ceux-ci s’organisent en réseaux brillantssur le bord <strong>de</strong>s supergranules ou en plages plus étendues dans les zones <strong>de</strong>champ magnétique renforcé (autour <strong>de</strong>s régions actives). Ces plages brillanteschromosphériques sont associées aux facules sous-jacentes <strong>de</strong> la photosphère.3


Elles sont observables sur tout le disque solaire et non plus seulement près dulimbe. Les spicules correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong> petites éruptions (durée <strong>de</strong> vie : ~15minutes) distribuées en grand nombre dans le réseau chromosphérique. Enfin,les filaments (ou protubérances, au-<strong>de</strong>ssus du limbe) sont <strong>de</strong>s nuages <strong>de</strong>plasma suspendus par <strong>de</strong>s boucles magnétiques au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la chromosphère.Les images du réseau chromosphérique sont obtenues avec les raies Ca<strong>II</strong> (K1 à K3) dont l’émission est présente à travers toute la chromosphère. Lesfilaments et les plages s’observent en lumière H α .Fig. I.1.1-3Structures apparentes <strong>de</strong> la surface solaire, enregistrées enlumière Ca <strong>II</strong> K (émise par la chromosphère).I.1.2 La variabilité solaireL’éclairement du Soleil est variable et présente un large spectre <strong>de</strong>périodicités. Elles vont <strong>de</strong> quelques minutes (émissions dans l’ultraviolet lointain)à plusieurs décennies bien que la production d’énergie par fusion nucléaire aucœur du Soleil soit stable à l’échelle séculaire.Historiquement, la mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la variabilité solaire (Lean, 2000)est liée à l’observation d’une variation du nombre <strong>de</strong> taches solaires en fonctiondu temps. Cette activité a une périodicité moyenne <strong>de</strong> 11 ans (cycle <strong>de</strong>Schwabe) avec <strong>de</strong>s fluctuations (<strong>de</strong> 10.5 à 14 ans) et <strong>de</strong>s irrégularités dans sonamplitu<strong>de</strong>. Certains cycles atypiques présentent une faible activité (1715, 1810,1900 et 2008). Enfin, <strong>de</strong>s périodicités plus longues et mêmes séculaires ont étédécelées grâce à d’autres informations indirectes telles que la variation <strong>de</strong>concentration d’isotopes cosmogéniques (Delaygue et Bard, 2010, Heikkilä et al.,2008). L’épiso<strong>de</strong> compris entre 1645 et 1710 a été caractérisée par unedisparition presque totale <strong>de</strong>s taches solaires (minimum <strong>de</strong> Maun<strong>de</strong>r).La variabilité <strong>de</strong> l’éclairement présente une forte dépendance en longueurd’on<strong>de</strong> qui s’explique par la nature <strong>de</strong> la couche atmosphérique à l’origine <strong>de</strong>sémissions. Son amplitu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> ~0.05 % pour le visible et le proche infrarougeémis par la photosphère (homogène et non magnétisée). Elle peut atteindre unfacteur 100 pour les plages extrêmes du spectre (on<strong>de</strong> radio, EUV et rayons4


gamma) émises par les couches moins <strong>de</strong>nses, inhomogènes et fortementmagnétisées (chromosphère, région <strong>de</strong> transition et couronne). La variabilité estlimitée à 20 % environ pour la plage spectrale étudiée dans cette thèse (<strong>de</strong> ~150à 3000 nm) et s’observe aux plus courtes longueurs d’on<strong>de</strong>.Les régions actives <strong>de</strong> la chromosphère (associées aux taches solaires)sont à l’origine d’éruptions solaires combinant une éjection <strong>de</strong> matière etd’intenses émissions électromagnétiques allant <strong>de</strong> l’ultraviolet aux rayons X. Lesrégions actives contribuent donc à la variabilité <strong>de</strong> l’éclairement UV par <strong>de</strong>schangements rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’éclairement à ces longueurs d’on<strong>de</strong>. Ces épiso<strong>de</strong>ssont beaucoup plus fréquents en pério<strong>de</strong> d’activité solaire. D’autres éjections <strong>de</strong>particules (protons et électrons) se produisent dans la couronne (CME : éjectionscoronales <strong>de</strong> masse).La latitu<strong>de</strong> héliographique <strong>de</strong>s taches est inférieure à 40°. Cette latitu<strong>de</strong>d’émergence migre progressivement vers l’équateur solaire pendant un cyclesolaire. La brillance <strong>de</strong>s facules compense la diminution d’éclairement liée à laprésence <strong>de</strong>s taches solaires. Au cours d’un cycle, on observe donc unemodulation du flux total <strong>de</strong> photons en corrélation avec le niveau d’activitésolaire. Ces structures réparties irrégulièrement en longitu<strong>de</strong> sont entraînées lors<strong>de</strong> la rotation solaire. C’est pourquoi la périodicité <strong>de</strong> 27 jours (non spécifique àl’activité solaire) et les premières harmoniques se décèlent aussi dans lesmesures d’éclairement solaire (Thuillier et al., 2012).L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la variabilité solaire présente un grand intérêt pour lamodélisation <strong>de</strong> l’atmosphère, du climat terrestre et pour la physique solaire carelle contribue à mieux comprendre les processus internes au Soleil qui en sontresponsables. Il n’est pas possible <strong>de</strong> présenter une distribution unique <strong>de</strong>l’éclairement spectral solaire dépendant d’un modèle fixe <strong>de</strong> variabilité carchaque cycle possè<strong>de</strong> ses propres caractéristiques. La nécessité d’une mesurecontinue dans le temps et hors atmosphère s’impose donc.I.1.3 Les relations Soleil-TerreLa chaleur interne <strong>de</strong> la Terre se propage par conductivité thermique versla surface. Cette puissance interne communiquée à l’atmosphère reste 8000 foisplus faible que celle apportée par l’éclairement solaire total. La structurethermique, la dynamique et même la composition <strong>de</strong> l’atmosphère sont doncessentiellement entretenues par le flux inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> photons (longueur d’on<strong>de</strong> etflux provenant du Soleil) et <strong>de</strong> particules (énergie et flux). Les caractéristiquesphysiques et chimiques sont particulièrement concernées par la variabilitésolaire.5


I.1.3.1 Chimie-physique atmosphériqueInteractions <strong>de</strong>s photons avec l’atmosphère terrestreLe flux inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> photons solaires (<strong>de</strong>puis les rayons X jusqu’auxinfrarouges lointains) induit les réactions suivantes dans l’atmosphère ainsi quesur les surfaces océaniques et continentales :- La photodissociation <strong>de</strong>s molécules. Elle libère <strong>de</strong>s atomes particulièrementréactifs avec les autres espèces (ex : oxygène atomique).- La photoionisation. Elle crée <strong>de</strong>s ions et <strong>de</strong>s électrons à partir <strong>de</strong>s atomes etmolécules et est à l’origine <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l’ionosphère.- La photoabsorption. Elle conduit certains constituants chimiques à absorber<strong>de</strong>s photons et à élever la température.- Les recombinaisons chimiques.- La diffusion par les atomes, molécules et aérosols.La composition chimique <strong>de</strong> l’atmosphère terrestre et la distributionspectrale absolue <strong>de</strong>s photons solaires induisent la formation d’une structureverticale en quatre couches : thermosphère, mésosphère, stratosphère ettroposphère. L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interactions peut être calculée. Le tableau ci<strong>de</strong>ssousdécrit la nature du rayonnement solaire responsable <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>sdifférentes couches.Domainespectral(nm)Localisation <strong>de</strong> la sourcedans l’atmosphèresolaireRégions <strong>de</strong>l’atmosphère terrestreVariabilitéundécennale> 300250200170Ly α91.1-Lβ8 - 913.5 - 80.2 - 0.6PhotosphèreHaute photosphèreHaute photosphèreHaute photosphèreChromosphèreChromosphère et région<strong>de</strong> transitionChromosphère et région<strong>de</strong> transitionCouronneCouronneStratosphère ettroposphèreStratosphèreStratosphèreBasse thermosphèreRégion DRégion ERégion FRégion E, D0.1 %5 %10 %30 %Facteur 2Facteur 2Facteur 3Facteur 6 à 10Facteur 10Tableau I.1.3.1-1 Origine <strong>de</strong>s émissions dans l’atmosphère solaire enfonction <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong>, <strong>de</strong> leur variabilité. Régions<strong>de</strong> l’atmosphère terrestre concernées par ces radiations.ThermosphèreLes photons <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> inférieures à 100 nm (EUV) sonttotalement absorbés dans la haute atmosphère. Cependant, l’absorption par lamolécule O 2 (ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Schumann-Runge) permet une pénétration durayonnement Ly α jusqu’à 75 km d’altitu<strong>de</strong> formant la thermosphère. Elle estparcourue par <strong>de</strong>s vents atteignant 400 m/s. La source d’énergie est issue <strong>de</strong>s6


EUV, <strong>de</strong>s particules et d’un flux ascendant libérant son énergie vers 80-90 km. Ilprovient <strong>de</strong> l’atmosphère moyenne (on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravité générées aux plus bassesaltitu<strong>de</strong>s). Puisque les fluctuations d’éclairement EUV sont importantes auxhautes altitu<strong>de</strong>s, la composition et la structure dynamique <strong>de</strong> la thermosphère ysont très variables et la réponse du système est rapi<strong>de</strong>. La température atteint1000 K à 300 km et varie <strong>de</strong> 400 K selon l’activité solaire. L’ionosphère (partie <strong>de</strong>la thermosphère) est structurée en couches d’ionisation (E, D et F). Les <strong>de</strong>nsitésd’ions et d’électrons présentent <strong>de</strong>s cycles diurnes et une forte dépendance visà-vis<strong>de</strong> l’activité solaire.MésosphèreLa mésosphère se développe entre 50 et 90 km. Elle se caractérise parun gradient négatif <strong>de</strong> température induit par l’absorption <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>l’éclairement solaire UV et NIR.StratosphèreLa stratosphère (entre 12 et 50 km) est caractérisée par unephotodissociation d’O 2 produisant l’ozone qui détermine le bilan radiatif et ladynamique <strong>de</strong> cette couche. La stratosphère est stable car son gradientthermique positif empêche toute convection verticale mais il existe <strong>de</strong>s transportshorizontaux. L’abondance <strong>de</strong> l’ozone est à l’équi<strong>libre</strong> mais fluctue légèrement carles pertes sont compensées par la production par photons, elle-même moduléepar l’activité solaire. L’abondance d’ozone porte donc une signature du cyclesolaire <strong>de</strong> 11 ans et son amplitu<strong>de</strong> dépend <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong>.TroposphèreLes photons <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> supérieures à 450 nm interagissentmoins avec les molécules. L’atmosphère <strong>de</strong>vient alors transparente au niveau <strong>de</strong>la troposphère mais <strong>de</strong>s absorptions par les nuages, les aérosols, la vapeurd’eau et la surface terrestre s’y produisent. Le rayonnement solaire inci<strong>de</strong>ntdétermine les propriétés thermiques et la dynamique <strong>de</strong> la basse atmosphère et<strong>de</strong>s océans. Le gradient vertical <strong>de</strong> température troposphérique est négatif carune contribution thermique (rayonnement réémis par la Terre) intervient. Pour lesocéans par contre, les transports verticaux sont faibles car ce gradient est positif.Le rayonnement NIR (Near Infrared) est entièrement absorbé par la couche <strong>de</strong>surface océanique. Au sol, l’extinction <strong>de</strong> l’éclairement solaire s’observe vers 293nm. Elle est liée à l’ozone <strong>de</strong> la stratosphère. Le spectre solaire mesuré au solcontient <strong>de</strong>s raies d’absorption portant la signature <strong>de</strong> constituantsatmosphériques.Il existe une interaction entre le flux <strong>de</strong> particules atteignant la Terre(neutrinos, rayons cosmiques et le vent solaire) et l’atmosphère terrestre. Lanature <strong>de</strong>s interactions et les énergies mises en jeu ne concernent ni le sujetd’étu<strong>de</strong> ni l’instrumentation utilisée pour ce doctorat.7


I.1.3.2 ClimatologieLe climat terrestre présente une variabilité naturelle couvrant plusieurséchelles <strong>de</strong> temps. Plusieurs phénomènes ont été i<strong>de</strong>ntifiés (volcanisme, …)comme ayant une influence sur celle-ci. Une corrélation existe également entreces changements climatiques et l’activité solaire (Stozhkov et al., 2004) et <strong>de</strong>nouvelles théories cherchent à i<strong>de</strong>ntifier les processus qui en sont responsables.Ces changements ne peuvent être induits par la variation <strong>de</strong> l’éclairement solairetotal limitée à 0.1 % pendant un cycle <strong>de</strong> 11 ans. L’objectif <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s consiste àcomprendre l’origine <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s et vitesses <strong>de</strong> réponses observées dans labasse atmosphère. Ces recherches invoquent <strong>de</strong>s couplages entre lastratosphère et la troposphère et <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> rétroactions amplifiant leseffets <strong>de</strong> la variabilité solaire (Haigh et al., 2006, 2010). Des on<strong>de</strong>s planétaires(on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Rossby) prennent naissance dans la basse atmosphère et influencentla stratosphère. Un second couplage (<strong>de</strong>scendant) pourrait aussi engendrer uncontrôle dynamique <strong>de</strong> la troposphère par la stratosphère. La stratosphère ellemêmeest soumise à un forçage radiatif (échauffement) sous l’action durayonnement UV variant en fonction <strong>de</strong> l’activité solaire (Haigh, 1994).L’association entre le couplage stratosphère - troposphère et la variabilité UV etEUV sont les voies empruntées par les nouveaux modèles climatiques du typeCCM (Chemistry Climate Mo<strong>de</strong>ls). Pour ces travaux, il apparaît nécessaire <strong>de</strong>prendre en compte la dépendance spectrale <strong>de</strong> la variabilité solaire. Laconnaissance <strong>de</strong> l’éclairement spectral solaire au sommet <strong>de</strong> l’atmosphères’avère donc indispensable (cf. § I.2.1).I.1.4 Etat <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la modélisation solaireLes modèles semi-empiriques <strong>de</strong> l’atmosphère solaire combinent unemise en équation <strong>de</strong> processus physiques fondamentaux, une imagerie dudisque solaire (pour quantifier le niveau d’activité solaire) et une mesure <strong>de</strong>l’éclairement hors atmosphère requise pour leur validation (cf. § I.2.1). L’objectif<strong>de</strong>s modèles est <strong>de</strong> reproduire la valeur <strong>de</strong> l’éclairement solaire intégré enlongueur d’on<strong>de</strong> (constante solaire), la distribution absolue <strong>de</strong> l’éclairement et savariabilité spectrale.Une modélisation <strong>de</strong> la photosphère (Soleil calme, associé au continuum<strong>de</strong> l’éclairement) est complétée par une série <strong>de</strong> contributions associées auxrégions actives qui disposent <strong>de</strong> leur propre modélisation (modèle R : pénombre,D : réseau, H : plages, S : taches, P : facules, etc …). La somme <strong>de</strong> cescontributions est pondérée par le pourcentage <strong>de</strong> la surface solaire recouvertepar chaque structure. Enfin, les équations décrivant les processus physiques etles transports radiatifs sont résolues en ajustant <strong>de</strong>s paramètres afin d’obtenirune consistance avec les observations.Les modèles <strong>de</strong> Fontenla nommés FAL90, 91, 93, 99 et 02 (Fontenla etal., 1999, 2006) on été développés à partir d’un modèle <strong>de</strong> base (VAL81,Vernazza et al., 1981) en intégrant <strong>de</strong> nouvelles contributions. Ils ont bénéficié8


d’absorptions atmosphériques (vapeur d’eau, O 2 , O 3 , CO 2 , …), par les aérosolset la diffusion Rayleigh. Bien que <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> correction existent (métho<strong>de</strong><strong>de</strong> Bouguer, …), une mesure au sommet ou hors atmosphère du spectre solaires’impose (par ballons, fusées ou satellites).Les satellites offrent une capacité <strong>de</strong> mesure à long terme permettant <strong>de</strong>saisir la variabilité attendue du Soleil. Les ressources en masse, puissance etvolume fournies à l’expérimentateur sont <strong>de</strong> plus en plus importantes(infrastructure <strong>de</strong> la Station Spatiale Internationale ISS, …). Cependant,l’environnement spatial hostile (particules, photons EUV, rayons X, …) altère leséléments optiques et les échelles absolues <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s instruments.Plusieurs métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> correction ont été imaginées <strong>de</strong>puis les années 1970 etutilisées par une instrumentation variée lors <strong>de</strong> différentes missions :dédoublement <strong>de</strong> l’instrumentation (SIM : Spectral Irradiance Monitor surSORCE, Har<strong>de</strong>r et al., 2000a, 2000b, 2005a), étalonnage régulier par un tir <strong>de</strong>fusée transportant un instrument i<strong>de</strong>ntique (EVE pour SORCE, Chamberlin et al.,2009), protection <strong>de</strong>s optiques sensibles par <strong>de</strong>s fenêtres résistantes (en saphirou en quartz), limitation du temps d’exposition, sources lumineuses internes <strong>de</strong>référence : SOLSPEC (Labs et al., 1987, Thuillier et al., 2009) et SUSIM (Floy<strong>de</strong>t al., 1996), étoiles utilisées comme références photométriques (SOLSTICE,Rottman et al., 1993, McClintock et al., 2005a et 2005b, Woods et al., 1993),redondance <strong>de</strong>s mesures par <strong>de</strong>s instruments indépendants et enfin le retour<strong>de</strong>s instruments au laboratoire pour l’étalonnage après une mission en navettespatiale.La stratégie développée pour SOLSPEC s’est focalisée sur l’utilisation <strong>de</strong>lames résistantes, <strong>de</strong> lampes internes et la gestion du temps d’exposition (cf. §<strong>II</strong>.1). Notons qu’il est possible d’analyser la variabilité solaire à court terme(quelques jours à quelques semaines) en unités relatives car la réponse d’uninstrument est alors considérée comme étant constante. Dans ce cas, <strong>de</strong>sobjectifs scientifiques peuvent être atteints avec moins <strong>de</strong> contraintesinstrumentales.Une alternative à la difficulté d’une mesure spectrale consiste à définir <strong>de</strong>sindices quantifiant l’activité solaire. Il s’agit d’une quantité physique (unparamètre) associée à une émission issue d’une altitu<strong>de</strong> donnée <strong>de</strong> l’atmosphèresolaire. L’indice Mg <strong>II</strong> (Heath and Schlesinger 1986, Viereck et al., 2004) estutilisé dans ce doctorat (cf. §<strong>II</strong>I.2). Il est défini à partir d’une mesure relative <strong>de</strong> laprofon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la raie d’absorption Mg <strong>II</strong> (Snow et al., 2005, Cebula & DeLand,1998) influencée par les émissions chromosphériques h et k à 279.56 et 280.27nm. Cet indice montre une corrélation élevée avec l’activité solaire dans lachromosphère. Il agit comme indicateur <strong>de</strong> la variabilité pour une large plagespectrale UV. En effet, <strong>de</strong>s recherches ont démontré que la variation relative <strong>de</strong>l’éclairement spectral solaire entre 120 et 400 nm au cours d’un cycle <strong>de</strong> 11 anspouvait être modélisée à partir <strong>de</strong> l’indice Mg <strong>II</strong> (DeLand & Cebula 1993, Woods2000, Cebula et al., 1992). D’autres indices existent (Ca <strong>II</strong> K : définition similaireà celle <strong>de</strong> la raie Mg <strong>II</strong> mais à 393.4 nm, …).10


I.2.3 Les mesures récentesLes missions spatiales ont été programmées chronologiquement enfonction <strong>de</strong>s objectifs scientifiques suivants :- La mesure du rayonnement EUV et <strong>de</strong>s rayons X en raison <strong>de</strong> leursinteractions avec la haute atmosphère (domaine concernant lestélécommunications et l’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> navigation <strong>de</strong>s satellites).- L’étu<strong>de</strong> du rayonnement solaire UV (limitée à 410 nm) vers 1985, pour lesrecherches dédiées à la photochimie <strong>de</strong> l’ozone.- La mesure du spectre solaire dans sa totalité <strong>de</strong>puis 1998 avec une attentionparticulière pour les plages spectrales visible et infrarouge, suite auxdéveloppements <strong>de</strong> la modélisation du climat.Il existe très peu <strong>de</strong> mesures fiables d’éclairement solaire horsatmosphère avant 1970 (Labs et Neckel, 1968). Avant 1980, les divergencesentre ces mesures pouvaient atteindre 30% dans l’UV. Elles avaientprincipalement pour origine le manque <strong>de</strong> précision <strong>de</strong>s étalonnages absolus.Pour la mesure <strong>de</strong> la variabilité solaire à toute longueur d’on<strong>de</strong>, les performances<strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong>vaient être compatibles avec l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variations àdétecter (stabilité <strong>de</strong> la réponse, rapport signal à bruit). La conception d’uninstrument a donc été spécifique à l’objectif recherché. Un aperçu <strong>de</strong>sprogrammes spatiaux et <strong>de</strong>s instrumentations est présenté ci-<strong>de</strong>ssous.Le programme SBUVLes séries temporelles <strong>de</strong> mesure d’éclairement solaire (160 - 405 nm etl’indice Mg <strong>II</strong>) ont débuté en 1978 avec l’instrument SBUV (Solar BackscatterUltraViolet), développé pour la mesure <strong>de</strong> l’abondance et du profil vertical <strong>de</strong>l’ozone (Cebula et al., 1992). Des versions améliorées (SBUV/2 à bord <strong>de</strong>ssatellites NOAA à partir <strong>de</strong> 1984) ou adaptées aux missions à bord <strong>de</strong>s navettesspatiales (SSBUV) ont également été développées.L’instrument SOLSPECL’instrument SOLSPEC étudié dans cette thèse est un spectroradiomètrequalifié pour l’environnement spatial. Il résulte d’une collaboration entre leLATMOS (France), l’IASB (Belgique) et l’Observatoire d’Hei<strong>de</strong>lberg (ZAH, RFA).Il a été conçu, intégré et testé entre 1976 et 1983. Les missions spatialesSpaceLab (Thuillier et al., 1981), ATLAS et EURECA impliquant SOLSPEC <strong>de</strong>1 ère génération sont évoquées ci-<strong>de</strong>ssous. Elles se sont intégrées avec succèspendant trois décennies dans ces programmes internationaux, contribuant auxrecouvrements <strong>de</strong>s plages spectrales explorées et à l’établissement <strong>de</strong>s sériestemporelles.Les missions SpaceLabLe programme SOLSPEC a débuté avec la mission SpaceLab 1 en 1983(mesure du spectre UV <strong>de</strong> 200 à 380 nm). Les missions SpaceLab I et SpaceLab11


<strong>II</strong> ont marqué un tournant en réduisant le désaccord <strong>de</strong>s échelles absolues UV à5 - 6 % pour <strong>de</strong>s mesures simultanées réalisées par <strong>de</strong>s instruments différents(Labs et al., 1987). L’instrument SUSIM (Solar Ultraviolet Spectral IrradianceMonitor) à bord <strong>de</strong> SpaceLab <strong>II</strong> a confirmé ces mesures avec un désaccord limitéà 3 % (VanHoosier et al., 1988). Une interruption du programme <strong>de</strong> mesuresSOLSPEC due à l’acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Challenger est ensuite survenue.Les mesures EUVCes mesures ont été réalisées à partir <strong>de</strong> 1991 avec le satellite UARS(Upper Atmosphere Research Satellite) et les instruments SUSIM (Brueckner etal., 1993) et SOLSTICE (SOLar STellar Irradiance Comparison Experiment,Rottman et al., 1993). Ces instruments ont déterminé la valeur absolue et lavariabilité <strong>de</strong> l’éclairement spectral solaire entre la raie Ly α (121 nm) et 400 nmpendant le cycle solaire #22, entre 1991 et fin 2005 (Rottman et al., 2001, Floy<strong>de</strong>t al., 2005). Le domaine <strong>de</strong> mesure EUV fut repris à partir <strong>de</strong> 1998 par lamission SNOE (Stu<strong>de</strong>nt Nitric Oxi<strong>de</strong> Experiment) en parallèle avec UARS, et enfin 2001 par l’instrument SEE (Solar EUV Experiment) effectuant <strong>de</strong>s mesuresentre 0,1 et 194 nm à bord du satellite TIMED (Woods et al., 2005). Un nouvelinstrument SOLSTICE est en opération <strong>de</strong>puis 2003 à bord <strong>de</strong> la plateformeSORCE (Solar Radiation and Climate Experiment, McClintock et al., 2005a et2005b, voir ci-<strong>de</strong>ssous) offrant un recouvrement <strong>de</strong> mesures entre 2003-2005avec UARS.Les missions ATLAS et EURECALa participation <strong>de</strong>s instruments SOLSPEC entre 1992 et 1994 auxmissions <strong>de</strong> la série ATLAS (1, 2 et 3, navette spatiale) et EURECA (6 mois <strong>de</strong>mesures satellitaires) a permis <strong>de</strong> réaliser une nouvelle intercomparaisond’instruments (similaire à SpaceLab) et a conduit à la publication <strong>de</strong> spectressolaires (Thuillier et al., 1997, 1998, 2003).Trois spectromètres <strong>de</strong> conception différente ont participé à ces missions<strong>de</strong> 10 jours : SSBUV (Cebula et al., 1992 ), une copie <strong>de</strong> SUSIM (UARS) etSOLSPEC. Les domaines couverts par ces trois instruments étaientrespectivement 170 - 400 nm, Ly α - 400 nm et 200 - 2400 nm. Une étapefondamentale et préalable à chaque mission a consisté en une intercomparaisond’étalonnage arbitrée par le NIST (National Institute of Standards andTechnology) à l’ai<strong>de</strong> d’une source étalon en éclairement spectral (lampe <strong>de</strong>puissance 1000 W). Son éclairement fut mesuré conjointement par les troisinstruments avant la mission en vue d’uniformiser les échelles absolues. Lerapatriement <strong>de</strong>s instruments en navette spatiale a également permis <strong>de</strong> vérifierleurs étalonnages après leur retour. Grâce aux missions ATLAS, une validation<strong>de</strong>s mesures réalisées simultanément à bord <strong>de</strong> UARS avec les spectromètresSUSIM et SOLSTICE fut possible (Cebula et al., 1996, Woods et al., 1996). Uneprécision absolue évaluée à 5 % a ainsi pu être obtenue pour l’ensemble <strong>de</strong>smesures.Pendant ces missions ATLAS, SOLSPEC a été le premier instrumentcapable <strong>de</strong> mesurer l’éclairement solaire hors atmosphère jusqu’à 2400 nm12


grâce à l’apport <strong>de</strong>s données NIR <strong>de</strong> la mission EURECA (Thuillier et al., 2003).Deux spectres composites (ATLAS 1 et 3) ont été obtenus pour <strong>de</strong>ux niveauxd’activité solaire différents (mars 1992 et novembre 1994). Leur extension dansl’EUV a été portée jusqu’à 0,5 nm par adjonction <strong>de</strong> données <strong>de</strong> tirs <strong>de</strong> fuséesentre 0,5 nm et Ly α (Woods et al., 1998), <strong>de</strong> données UARS et ATLAS entre Lyα et 400 nm et SOLSPEC (Thuillier et al., 2004a) entre 200 et 2400 nm(incertitu<strong>de</strong> : 3 %). Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 2400 nm, la distribution spectrale a étécomplétée par un spectre théorique (Kurucz et Bell, 1995) pour déterminerl’éclairement total (TSI) et le comparer aux mesures simultanées d’UARS etATLAS.Les programmes actuels <strong>de</strong> mesures sont les missions SOLAR sur ISS,Sciamachy sur ENVISAT et SORCE. Celles-ci bénéficient d’un héritage notable<strong>de</strong>s missions précé<strong>de</strong>ntes par la sélection <strong>de</strong> SOLSTICE et SOLSPEC. D’autresinstruments <strong>de</strong> conception nouvelle ont également été mis en orbite. Cesmissions sont résumées ci-<strong>de</strong>ssous.La mission SOLARLa charge utile SOLAR (Schmidtke et al., 2006) est arrimée au moduleCOLOMBUS <strong>de</strong> la Station Spatiale Internationale (ISS) <strong>de</strong>puis février 2008. Ses<strong>de</strong>ux instruments dédiés à la mesure spectrale sont SolACES (SOLar AutoCalibrating EUV/UV Sunphotometers) mesurant entre 17 à 134 nm, et SOLARSOLSPEC (Thuillier et al., 2009) mesurant l’éclairement spectral <strong>de</strong> 166 à 3088nm. Cette mission couvre actuellement (début 2012) la montée du cycle solaire#24. Elle est programmée jusqu’en 2016.Fig. I.2.3-1Charge utile SOLAR (au centre, crédit NASA). Les <strong>de</strong>uxinstruments pour la mesure spectrale <strong>de</strong> l’éclairement sontprésentés à gauche (SOLAR SOLSPEC) et à droite(SolACES, crédit IPM).La mission SORCELe satellite SORCE (Rottman, 2005) développé par le LASP (Laboratoryfor Atmospheric and Space Physics, USA) comporte 5 instruments dédiés à lamesure quotidienne <strong>de</strong> l’éclairement solaire (spectral et intégré) <strong>de</strong>puis les13


ayons X jusqu’au proche IR. Deux instruments (TIM et XPS) mesurent laconstante solaire et les rayons X. Les trois autres instruments offrent une plagespectrale <strong>de</strong> recouvrement avec SOLAR SOLSPEC :- Les instruments SOLSTICE mesurent les spectres FUV et MUV (héritaged’UARS). L’échelle radiométrique entre 115 et 320 nm (résolution : 0.1 nm).est associée au rayonnement synchrotron (SURF <strong>II</strong>I, NIST, USA). Elle estmaintenue en vol par le pointage quotidien <strong>de</strong> 18 étoiles stables (McClintock etal., 2005a et 2005b).- Le spectromètre à prisme SIM (Har<strong>de</strong>r et al., 2000a, 2000b) mesure entre 300et 2400 nm (résolution : 1 à 27 nm). SIM est constitué d’un détecteur étalon(bolomètre nommé ESR) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux canaux jumeaux dont les mesurescombinées contribuent au maintien <strong>de</strong> l’échelle radiométrique en vol. Laqualité <strong>de</strong>s mesures repose sur une caractérisation et une modélisation <strong>de</strong>sperformances <strong>de</strong> l’instrument. SIM ne dispose pas d’un étalonnage face à unesource étalon en éclairement spectral (Har<strong>de</strong>r et al., 2005a et 2005b).La mission ENVISAT (Sciamachy)Le spectrographe Sciamachy (en service <strong>de</strong>puis 2003) a été développépour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la chimie atmosphérique. Il a cependant une capacité <strong>de</strong> mesureabsolue <strong>de</strong> l’éclairement solaire entre 240 nm et 2400 nm (Skupin et al., 2005),quoiqu’avec une couverture spectrale incomplète. De nombreux travauxd’intercomparaison avec SORCE et SOLSPEC (ATLAS3) ont été réalisés ainsique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> variabilité solaire (Pagaran et al., 2009, 2011).Programmes futursPour la mesure <strong>de</strong> l’éclairement spectral, les perspectives d’avenirconcernent entre autres, <strong>de</strong> nouvelles charges utiles envisagées pour ISS(SolACES <strong>II</strong>, …) et le complexe TSIS (Sparn et al., 2008) pour NPOESS(National Polar-orbiting Operational Environmental Satellite), comprenant <strong>de</strong>nouvelles versions <strong>de</strong>s instruments SIM et TIM pour <strong>de</strong>s mesures couvrant lapério<strong>de</strong> 2014 - 2019.I.2.4 Les spectres disponiblesDes spectres <strong>de</strong> référence sont issus <strong>de</strong>s missions SOLSPEC ATLAS 1 et3 (voir ci-<strong>de</strong>ssus). Ils couvrent un large domaine spectral (96.2 % <strong>de</strong> la constantesolaire) et présentent une incertitu<strong>de</strong> réduite grâce à l’obtention d’un étalonnageabsolu à partir d’un étalon primaire en éclairement spectral (rayonnement ducorps noir).Les <strong>de</strong>ux niveaux observés d’activité solaire (Thuillier et al., 2004b)permettent d’étudier la variabilité <strong>de</strong> l’éclairement en fonction <strong>de</strong> la longueurd’on<strong>de</strong>.14


Fig. I.2.4-1 Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la variabilité solaire. Rapportd’éclairement entre les spectres SOLSPEC ATLAS 1 et 3.Les instruments <strong>de</strong> SORCE sont optimisés pour la détection <strong>de</strong> lavariabilité solaire (Har<strong>de</strong>r et al., 2009) et pour assurer une haute fréquence <strong>de</strong>mesure (données quotidiennes). Elles sont disponibles en ligne pour les plagesspectrales suivantes : 0,1 - 40 nm et 115 - 2400 nm. Un spectre solaire <strong>de</strong>référence pour le WHI (Whole Heliospheric Interval, groupe <strong>de</strong> rechercheinternational) a été publié (Woods et al. 2009). Il est associé au minimumd’activité solaire <strong>de</strong> l’intercycle 23 - 24.Un spectre composite combinant les données SolACES et SOLARSOLSPEC est en construction. Il correspond au minimum d’activité <strong>de</strong> 2008. Ilexiste également un spectre Sciamachy actuellement limité à la plage 240 - 1700nm (Pagaran et al., 2011).L’ensemble <strong>de</strong>s spectres obtenus par les instruments SOLAR et SORCEpour ce minimum d’activité (le plus bas observé <strong>de</strong>puis les années 1980) sontd’une gran<strong>de</strong> importance. On peut noter que cette pério<strong>de</strong> d’activité minimum estcelle qui permet d’étudier l’évolution à long terme <strong>de</strong> l’activité solaire, sousréserve <strong>de</strong> la précision nécessaire et <strong>de</strong> l’étendue <strong>de</strong>s mesures disponibles. Cesspectres seront présentés et comparés dans la section <strong>II</strong>I.2.Une évaluation <strong>de</strong> l’éclairement spectral est possible par la modélisationsemi-empirique <strong>de</strong> l’atmosphère solaire (cf. § I.1.4). Après validation du modèlepar comparaison avec les mesures solaires disponibles, <strong>de</strong> faibles écarts(exprimés en température <strong>de</strong> brillance) ont été obtenus entre les travaux <strong>de</strong>Fontenla et le spectre ATLAS 3 (Fontenla et al., 2006).15


Fig. I.2.4-2A gauche, spectre ATLAS 3 normalisé à 1 UA. A droite,rapport d’éclairement entre les spectres SOLSPEC ATLAS 3et COSI.On peut noter que c’est la partie IR <strong>de</strong> ce spectre qui a été utiliséepour normaliser les mesures <strong>de</strong> SIM sur SORCE dans l’IR (Har<strong>de</strong>r et al. 2010).L’éclairement spectral solaire ATLAS 3 est présenté ci-<strong>de</strong>ssus à gauche enfonction <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> (normalisation : 1 UA), montrant <strong>de</strong> l’UV à l’IR lesraies d’absorption <strong>de</strong> Fraunhofer. Une comparaison avec la modélisation COSI aégalement été effectuée. Le rapport obtenu est exprimé ci-<strong>de</strong>ssous à droite(ATLAS 3 / COSI) entre 200 et 2200 nm (réduction <strong>de</strong> la résolution spectrale <strong>de</strong>sspectres à 5 nm par produit <strong>de</strong> convolution).16


I.3 Sujet et objectifs <strong>de</strong> la thèseMétrologie <strong>de</strong> la spectrophotométrie solaire absolue : principes, mise en œuvre etrésultats. Instrument SOLSPEC à bord <strong>de</strong> la Station Spatiale Internationale.Le sujet <strong>de</strong> cette thèse abor<strong>de</strong> la spectrophotométrie solaire absolue etses principes. Le concept fondamental <strong>de</strong> l’instrumentation SOLSPEC consisteà réaliser <strong>de</strong>s mesures spectrales simultanées UV, VIS et IR selon une échelleradiométrique absolue couvrant ainsi une large plage spectrale. SOLSPEC doitaussi être doté <strong>de</strong> capacités intrinsèques <strong>de</strong> détection et <strong>de</strong> correction pour lelong terme <strong>de</strong> toute dérive <strong>de</strong> réponse induite par l’environnement spatial hostile.Ces trois éléments constituent les principes fondamentaux <strong>de</strong> la mesurespectrophotométrique réalisée par SOLSPEC. Après la mise en orbite à bord <strong>de</strong>la Station Spatiale Internationale, le principe d’une utilisation optimisée <strong>de</strong>l’instrument abor<strong>de</strong> le concept <strong>de</strong> métrologie. Les enjeux en termes <strong>de</strong> politiquescientifique et les moyens mis en œuvre <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt l’application stricte d’unescience <strong>de</strong> la mesure représentée par ce concept <strong>de</strong> métrologie :- La détermination <strong>de</strong> l’éclairement solaire absolu doit faire l’objet d’unerépétition <strong>de</strong> mesures en conservant la maîtrise <strong>de</strong> tous les paramètresd’acquisition afin d’attribuer, à un instant donné, une valeur moyenne fiable àcette gran<strong>de</strong>ur physique.- Ce résultat doit être accompagné d’un critère <strong>de</strong> qualité. Il est exprimé sousforme d’un calcul apportant une estimation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> standard. Ellequantifie la fiabilité <strong>de</strong>s mesures.Les exigences relatives à l’application <strong>de</strong> ces principes doivent être élevées carles <strong>de</strong>stinataires (chercheurs, modélistes, …) <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> plusen plus précis pour la mesure <strong>de</strong> l’éclairement solaire (cf. § I.1.4 et I.2.1).La mise en œuvre <strong>de</strong> ces principes constitue le pilier central <strong>de</strong> cettethèse. De nombreuses contraintes ont dû être surmontées pour optimiser ledéveloppement et la caractérisation <strong>de</strong> l’instrumentation en tenant compte <strong>de</strong>sdélais stricts fixés par l’ESA. Ces impératifs ont échelonné les phases <strong>de</strong> travailet imposé la date <strong>de</strong> livraison du modèle <strong>de</strong> vol. Une difficulté intrinsèque tientégalement au type <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur à mesurer : l’éclairement spectral en unitésabsolues. Contrairement à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong>s atmosphères planétairesréalisée en unités relatives (car utilisant le Soleil comme source d’autocalibration: occultations solaires, métho<strong>de</strong> DOAS au sol, …), une mesureabsolue dans l’espace ne peut aboutir sans une caractérisation et un étalonnageradiométrique très spécifiques. Elle engendre donc <strong>de</strong> hautes responsabilitéspour le succès d’une mission. La mesure photométrique absolue est une scienceexigeante malgré les progrès technologiques. Une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 % dansl’ultraviolet par exemple semble être la limite inférieure actuellement atteinte.17


La mise en service <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux exemplaires <strong>de</strong> SOLSPEC pour les missionsSpaceLab, ATLAS et EURECA fut un succès. Elle a permis d’impliquer laFrance, la Belgique et l’Allemagne dans l’effort international déployé pour lamesure <strong>de</strong> l’éclairement spectral solaire. Ces contributions on donné lieu à <strong>de</strong>nombreux résultats et publications (cf. § I.2.3 et 1.2.4). La continuité a étéassurée par la sélection <strong>de</strong> SOLSPEC en 1997 pour la mission SOLAR <strong>de</strong>stinéeà l’ISS complémentaire aux programmes <strong>de</strong>s USA. Une modification <strong>de</strong>l’instrument en fonction <strong>de</strong> nouvelles interfaces a été effectuée en conséquence.Description <strong>de</strong>s chapitres et paragraphesLa mise en œuvre <strong>de</strong>s principes énoncés ci-<strong>de</strong>ssus est développée dansle Chapitre <strong>II</strong> <strong>de</strong> la thèse. La <strong>de</strong>scription du fonctionnement <strong>de</strong> SOLSPEC,l’héritage <strong>de</strong>s missions précé<strong>de</strong>ntes et l’aperçu <strong>de</strong>s modifications spécifiques à lamission SOLAR sont repris au paragraphe <strong>II</strong>.1. La remise à niveau estdéveloppée au paragraphe <strong>II</strong>.2. Elle correspond à un travail d’équipe. Lescontributions personnelles concernent les éléments optiques. Elles comprennenten particulier la reconfiguration optique requise pour adapter l’instrument à unemission <strong>de</strong> longue durée (lampes internes, pointeur solaire passif, …). Cestravaux sont décrits aux paragraphes <strong>II</strong>.2.1 à <strong>II</strong>.2.3. De même, le réalignementcomplet <strong>de</strong> l’instrument et l’adaptation <strong>de</strong> son système <strong>de</strong> filtres ont fait partie dutravail <strong>de</strong> mise au point <strong>de</strong> l’instrument (paragraphes <strong>II</strong>.3.1 à <strong>II</strong>.3.3). Certainsimpératifs mécaniques, l’intégration <strong>de</strong> progrès technologiques pourl’électronique et le logiciel ainsi que <strong>de</strong>s tests environnementaux sont décritsmais <strong>de</strong> manière succincte car ils induisent moins d’implications personnelles(paragraphes <strong>II</strong>.2.4, <strong>II</strong>.2.5 et <strong>II</strong>.4). Pour le logiciel cependant, <strong>de</strong>s tableauxinternes <strong>de</strong> paramètres ont été optimisées par nos soins, à partir <strong>de</strong> travauxoptiques pendant la remise à niveau (paragraphe <strong>II</strong>.3.4).Après l’intégration et la vérification <strong>de</strong>s fonctionnalités <strong>de</strong> SOLARSOLSPEC, nous exposons les résultats à partir du paragraphe <strong>II</strong>.5. Ils débutentavec la caractérisation radiométrique. Celle-ci intègre l’ensemble <strong>de</strong>s tests quiont abouti à la connaissance approfondie <strong>de</strong> l’instrument pour en certifier lafiabilité lors <strong>de</strong>s mesures d’éclairement. Ces analyses contribuent à réduire leserreurs systématiques <strong>de</strong> mesures induites par certains processus (nonlinéarités,régimes thermiques, …). Ils peuvent être caractérisés par ces tests,puis encodés dans les équations sous forme <strong>de</strong> termes <strong>de</strong> correction pour lescalculs d’éclairement spectral et d’incertitu<strong>de</strong>s. L’échelle radiométrique intégrée àl’instrument pour les missions hors atmosphère se réfère à celles du PTB et duNIST dans une moindre mesure. C’est l’étalonnage absolu au sol qui permet cetransfert vers SOLSPEC <strong>de</strong>s échelles associées aux étalons primaires ousecondaires en éclairement spectral. Ces travaux sont développés auparagraphe <strong>II</strong>.6. Le calcul d’incertitu<strong>de</strong> approfondi est présenté au paragraphe<strong>II</strong>.7 (suivi d’une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> détection au paragraphe <strong>II</strong>.8). Il utilise leformalisme mathématique du GUM (Gui<strong>de</strong> to the expression of Uncertainty inMeasurement). Les résultats en orbite sont présentés au Chapitre <strong>II</strong>I. Ilsdémontrent le maintien <strong>de</strong>s performances radiométriques <strong>de</strong> l’instrument aprèsson arrimage à ISS (paragraphe <strong>II</strong>I.1). L’éclairement solaire calculé en début18


mission avant la montée du cycle solaire 24 est présenté au paragraphe <strong>II</strong>I.2ainsi qu’une discussion approfondie <strong>de</strong> la comparaison entre SOLAR SOLSPECet les mesures ATLAS 3 et SORCE.Objectifs <strong>de</strong> la thèseEn résumé, les objectifs <strong>de</strong> la thèse correspon<strong>de</strong>nt à la mise en œuvredécrite ci-<strong>de</strong>ssus et aux résultats obtenus. Ils se résument comme suit.- Contribuer à la remise à niveau <strong>de</strong> l’instrument en participant en travaild’équipe approfondi relatif à l’optique <strong>de</strong> SOLSPEC, adaptée pour une mission<strong>de</strong> longue durée.- Développer la caractérisation radiométrique et l’étalonnage absolu <strong>de</strong>l’instrument, à travers <strong>de</strong>s travaux approfondis et souvent nouveaux parrapport à la 1 ère version SpaceLab (PSD, loi <strong>de</strong> dispersion, radiomètre, logiciel,…).- Certifier la fiabilité <strong>de</strong>s mesures par un calcul d’incertitu<strong>de</strong> complet puis parune vérification minitieuse <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> l’instrument après sa mise enorbite (phase <strong>de</strong> recette).- Contribuer à la planification <strong>de</strong> la mission, à l’acquisition <strong>de</strong> données et à leurtraitement en vue d’obtenir le spectre solaire SOLAR SOLSPEC avec uneprécision accrue par rapport à ATLAS 3. Obtenir une couverture spectrale plusétendue qu’auparavant et nouvelle pour l’IR (premières mesures spatiales au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> 2,4 µm) avec une estimation précise <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. Contribuer à lapublication <strong>de</strong>s résultats.19


Chapitre – <strong>II</strong>L’instrument SOLSPEC<strong>II</strong>.1 Concept général <strong>de</strong> l’instrument<strong>II</strong>.1.1 Aperçu <strong>de</strong> l’instrumentConceptLe spectromètre SOLSPEC est dédié à la mesure exo-atmosphérique <strong>de</strong>l’éclairement spectral solaire. Il est constitué <strong>de</strong> 3 doubles monochromateursCzerny-Turner à réseaux concaves. Les domaines spectraux UV, VIS et IR,s’éten<strong>de</strong>nt mécaniquement <strong>de</strong> 147 à 3280 nm. Ils sont balayés <strong>de</strong> façonsimultanée par un mécanisme d’entraînement unique. Cette division en 3 canauxest motivée par :- La variation importante <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s photons inci<strong>de</strong>nts pour une telleplage spectrale. Le recours à <strong>de</strong>s détecteurs <strong>de</strong> technologies différentess’impose.- L’impossibilité <strong>de</strong> maintenir une haute efficacité d’un réseau <strong>de</strong> diffractionpour la restitution d’énergie pour une aussi large plage spectrale.- La nécessité <strong>de</strong> réduire la durée d’acquisition d’un spectre solaire completpar une simultanéité <strong>de</strong>s mesures UV-VIS-IR.Montage en double monochromateurSOLSPEC utilise un double monochromateur. Ce montage en série <strong>de</strong><strong>de</strong>ux monochromateurs jumeaux permet <strong>de</strong> réduire le taux <strong>de</strong> lumière diffuse <strong>de</strong>~10 -4 à ~10 -8 . Il <strong>de</strong>vient possible <strong>de</strong> mesurer avec une gran<strong>de</strong> pureté spectralel’éclairement solaire dont l’intensité varie sur plus <strong>de</strong> 6 déca<strong>de</strong>s. La résolutionspectrale est gouvernée par la taille finie <strong>de</strong>s fentes d’entrée et <strong>de</strong> sortie. Unecontribution mineure provient <strong>de</strong>s aberrations optiques (miroirs et réseauxinternes). La fonction d’instrument présente un profil triangulaire lorsque leslargeurs <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux fentes sont i<strong>de</strong>ntiques (convolution <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux profilsrectangles).La fente intermédiaire représente la fente <strong>de</strong> sortie du premier module etla fente d’entrée du second. Son rôle consiste à réduire la quantité <strong>de</strong> lumièrediffuse. Elle est dimensionnée <strong>de</strong> telle sorte qu’elle n’affecte pas la résolutionspectrale. Elle est généralement plus large (marge <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 %) que les20


autres fentes. Les monochromateurs SOLSPEC ne sont pas <strong>de</strong>s modèlescommerciaux et ont été assemblés sur mesure. La conception optique a étéréalisée au Service d’Aéronomie du CNRS (France) <strong>de</strong>venu le LATMOS.Réseaux concavesL’utilisation d’un réseau concave offre l’avantage d’une meilleuretransmission puisque la focalisation et la dispersion <strong>de</strong> la lumière sontcon<strong>de</strong>nsées en un même élément optique. Cette configuration estparticulièrement utile dans le domaine ultraviolet où la réflectivité <strong>de</strong>s surfacesdiminue par rapport à celle du domaine visible. Les réseaux SOLSPEC ont étélivrés par la société Jobin-Yvon (Longjumeau, France). Les matrices ont étéconçues sur mesure pour chaque canal (cf. Annexe B.1) conformément auxcalculs du LATMOS (dispersion angulaire et plages spectrales). Ils sontholographiques et présentent <strong>de</strong>s aberrations optiques minimisées(astigmatisme, …).Détecteurs et filtresLes détecteurs sont alignés dans l’axe <strong>de</strong>s fentes <strong>de</strong> sortie. Pour chaquecanal, une roue à filtre (atténuation du signal et/ou réjection d’ordre) s’interposeentre les fentes et les détecteurs. Les détecteurs UV-VIS sont <strong>de</strong>s tubesphotomultiplicateurs à fenêtre latérale, solar blind et tri-alkali commercialisés parla société EMR (cf. Annexe B.4). Chaque détecteur est associé à unealimentation haute tension pour l’amplification et à un PAD (Pulse AmplifierDiscriminator) pour l’activation d’un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> comptage <strong>de</strong> photons. Lesdétecteurs n’ont pas été renouvelés pour la mission SOLAR SOLSPEC. Unsystème Peltier refroidit le détecteur VIS. Le signal IR est détecté par unephotodio<strong>de</strong> PbS Hamamatsu (cf. § <strong>II</strong>.2.4).Fig. <strong>II</strong>.1.1-1De gauche à droite : photomultiplicateurs VIS et UV <strong>de</strong>SOLSPEC. Les PAD (comptage <strong>de</strong> photons) surplombent lesdétecteurs.21


Entraînement <strong>de</strong>s réseauxUn cylindre métallique alésé comporte 6 plateaux pour tenir les supports<strong>de</strong> réseaux. Ces plateaux sont en retrait par rapport à l’axe <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>manière telle que les plans tangents aux réseaux en leurs sommets puissentcontenir cet axe (cf. Annexe B.2, fig. B.2-2). Pour chaque canal, l’angle entre le1 er et 2 ème réseau correspond à l’angle <strong>de</strong> déviation constante d’un <strong>de</strong>s 2monochromateurs. L’axe est entraîné par un moteur pas à pas assurant unediscrétisation précise du mouvement. La simultanéité <strong>de</strong>s mesures est doncassurée par un débattement angulaire unique pour les 3 canaux pour chaqueincrément moteur.Chaîne <strong>de</strong> connexion mécaniqueUn mouvement <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> haute précision est transmis au cylindresupport <strong>de</strong> réseaux par une série <strong>de</strong> mécanismes intermédiaires :- Un réducteur démultiplie la résolution angulaire du moteur par un facteur33.- Une vis micrométrique convertit la rotation en un mouvement linéaire (3mm <strong>de</strong> translation par tour <strong>de</strong> vis).Fig. <strong>II</strong>.1.1-2A gauche, vue latérale du levier (1), connecté au cylindre,support <strong>de</strong> réseaux (non visible, en projection <strong>de</strong>rrière lelevier). Le chariot principal (2) se déplace le long <strong>de</strong> la vismicrométrique (4). En (3), mécanisme <strong>de</strong> compensation entrele mouvement tangent du chariot et la rotation du levier. Adroite, vue du support <strong>de</strong> réseaux avant et après insertiondans le boîtier.- Un levier relie la vis micrométrique au support <strong>de</strong>s réseaux pour unereconversion du mouvement linéaire en une rotation très précise. Lalongueur du bras est <strong>de</strong> 101,5 mm. La connexion entre la vis et le levierest établie par le chariot principal, solidaire <strong>de</strong> ce levier et se déplaçantsur la vis. Un mécanisme additionnel (chariot secondaire) compensel’écart entre le sinus et tangente. Le centre <strong>de</strong> coordonnées décrivant la22


course linéaire du chariot principal est défini par <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>urs optiques.Des butées limitent le débattement linéaire. L’hystérésis est très limitée,<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 µm.Eléments optiques complémentairesUne optique frontale composée <strong>de</strong> pupilles et <strong>de</strong> diffuseurs précè<strong>de</strong>chaque fente d’entrée (cf. § <strong>II</strong>.3.2). Ces surfaces optiques contribuent àl’homogénéisation du faisceau inci<strong>de</strong>nt et définissent la réponse angulaire d’unspectromètre. L’empilement <strong>de</strong> cette optique frontale est spécifique à chaquecanal. Des lentilles <strong>de</strong> champs sont insérées dans le canal <strong>de</strong> mesure IR <strong>de</strong> partet d’autre <strong>de</strong> la fente intermédiaire et <strong>de</strong> sortie. Elles sont <strong>de</strong>stinées à réduire ladivergence du faisceau. Les lentilles internes forment l’image respective d’unréseau sur l’autre. Les spectromètres sont équipés <strong>de</strong> miroirs plans déviant lefaisceau à angle droit à proximité <strong>de</strong>s fentes intermédiaires afin <strong>de</strong> réduirel’encombrement. Deux miroirs par canal sont assemblés sur un rail optique <strong>de</strong>part et d’autre <strong>de</strong> la fente intermédiaire. La Figure <strong>II</strong>.1.1-3 montre leur positioninterne dans SOLSPEC. Les dépôts <strong>de</strong> surface sont en or pour l’IR et enAl+MgF 2 pour l’UV-VIS.Fig. <strong>II</strong>.1.1-3Rail optique interne, support <strong>de</strong> miroirs plans et <strong>de</strong> fenteintermédiaire. Exemple <strong>de</strong> réalisation (IASB) pour le canalUV.Composants périphériquesLes monochromateurs constituent le cœur <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC.L’électronique et quelques unités optiques complémentaires sont intégrées enpériphérie.- L’unité interne d’étalonnage est une structure à 2 étages (nommée ‘pont<strong>de</strong> lampes’) insérée <strong>de</strong>vant les optiques d’entrée (cf. § <strong>II</strong>.2.3). Unemesure absolue et à long terme d’un éclairement spectral horsatmosphère n’est pas envisageable sans étalons radiométriques internes.Ceux-ci sont constitués <strong>de</strong> sources lumineuses stables pour la détectiond’une possible dérive <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> l’instrument. Pour SOLSPEC,<strong>de</strong>s lampes au <strong>de</strong>utérium et à ruban <strong>de</strong> tungstène contrôlentrespectivement la stabilité <strong>de</strong>s canaux UV et VIS-IR. Une lampe à catho<strong>de</strong>23


creuse contrôle les résolutions spectrales et les échelles <strong>de</strong> longueursd’on<strong>de</strong> UV-VIS.- Chaque canal dispose d’un jeu <strong>de</strong> lames <strong>de</strong> quartz et d’un obturateurinterne. Ces sélecteurs sont intégrés dans le pont <strong>de</strong> lampe. Les fenêtres(Suprasil et Infrasil) offrent une protection pour l’optique interne contre lerayonnement ionisant et les EUV.- L’optique est complétée par un délimiteur <strong>de</strong> champ structuré et anodisédéfinissant le ‘cône solaire’ d’observation. Il limite le champ <strong>de</strong> vue d’uncanal (~8°). Un obturateur principal protège les ca naux <strong>de</strong>l’environnement spatial hors pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesures.Schémas optiquessuit :Le schéma optique complet d’une voie <strong>de</strong> mesure est résumé commeVis et motorisationRoue àfiltres2 ème réseauDétecteurFente <strong>de</strong> sortieLampe à ruban <strong>de</strong> tungstèneou au <strong>de</strong>utériumMiroirFente intermédiaireLampe à catho<strong>de</strong>creuse (UV-VIS)MiroirCouplageFente d’entréeDélimiteur<strong>de</strong> champ1 er réseauObturateurprincipalQuartz ouobturateurDiffuseurFig. <strong>II</strong>.1.1-4Schéma optique d’un canal <strong>de</strong> mesure intégrant le doublemonochromateur et les optiques périphériques.24


Fig. <strong>II</strong>.1.1-5Vue générale <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC. Intégration <strong>de</strong>s soussystèmesélectroniques, optiques et mécaniques autour <strong>de</strong>smonochromateurs (8).<strong>II</strong>.1.2 Héritage préservé et modificationspour la remise à niveauLa mission SOLAR SOLSPEC s’inscrit dans la continuité <strong>de</strong>s missionsATLAS. Le volume <strong>de</strong> travail pour la remise à niveau doit rester conforme auxdélais <strong>de</strong> livraison imposés par l’ESA. Les mises en orbite <strong>de</strong> la charge utileSOLAR et du module COLOMBUS pour ISS ont été simultanées. La date <strong>de</strong>livraison a été régulièrement différée, en phase avec le développement <strong>de</strong>COLOMBUS. Le partage <strong>de</strong>s charges entre l’IASB et le LATMOS a été établi dès1998. Il a été nécessaire d’adapter <strong>de</strong> nouvelles interfaces mécaniques et <strong>de</strong>remettre à niveau l’électronique et le logiciel. Pour disposer d’un instrument plusperformant au plan radiométrique, <strong>de</strong>s initiatives ont été prises pour intégrer <strong>de</strong>nouveaux éléments optiques : PSD (Position Sensitive Device), lampes, lames<strong>de</strong> quartz, …). D’une manière générale, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>smonochromateurs est resté inchangé mais les composants optiques ont étérenouvelés. SOLSPEC a entièrement été réaligné. Tout a été mis en œuvre pour25


préserver avant livraison le temps nécessaire pour la caractérisationradiométrique et l’étalonnage absolu <strong>de</strong> l’instrument. Ces mesures ont étéprimordiales pour la réussite <strong>de</strong> la mission.<strong>II</strong>.1.2.1 Unités opto-mécaniques préservéesCi-<strong>de</strong>ssous nous indiquons les éléments <strong>de</strong> l’instrument <strong>de</strong> 1 ère générationpréservés pour la mission SOLAR.- La mécanique centrale <strong>de</strong>s doubles monochromateurs <strong>de</strong> SOLSPEC et lemécanisme d’entraînement <strong>de</strong>s réseaux.- Les roues à filtres VIS et IR ainsi que l’actuateur UV. Quelquesadaptations sont apportées aux barillets <strong>de</strong> supports <strong>de</strong> filtres et lecontrepoids <strong>de</strong> l’actuateur UV.- L’échantillonneur <strong>de</strong> la détection synchrone (canal IR) et le mécanismed’ouverture <strong>de</strong>s obturateurs principaux.- Pour les détecteurs UV-VIS, un travail considérable a été réalisé auLATMOS lors <strong>de</strong> la mise au point <strong>de</strong> l’instrument <strong>de</strong> 1 ère génération pourl’adaptation du système en mo<strong>de</strong> d’acquisition par comptage <strong>de</strong> photons.Les PAD (Pulse Amplifier Discriminator) ont été optimisés et conditionnéspour l’environnement spatial. Vu les délais, la décision <strong>de</strong> conserver lesphotomultiplicateurs UV-VIS et leur électronique s’est imposée malgrél’existence d’alternatives possibles (photodio<strong>de</strong>, …).<strong>II</strong>.1.2.2 Nouveaux développementsDe nombreux sous-systèmes <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC ont été modifiés.Composants optiques- Unité interne d’étalonnage. On a augmenté le nombre <strong>de</strong> lampes à ruban<strong>de</strong> tungstène pour offrir une redondance à chaque voie <strong>de</strong> mesure. Leslampes ont été modifiées (nouveau modèle et fournisseur). Les optiques<strong>de</strong> couplages entre lampes et fentes d’entrée (fibres optiques, lentilles etmiroirs) ont été redéfinies (cf. § <strong>II</strong>.2.3).- L’optique <strong>de</strong> couplage entre le spectromètre et le détecteur IR a étéredéfinie (usage <strong>de</strong> lentilles cylindriques, cf. § <strong>II</strong>.2.2).- Un pointeur solaire passif (PSD) a été développé pour SOLAR SOLSPEC(cf. § <strong>II</strong>.2.1 & <strong>II</strong>.5.1). Il enregistre <strong>de</strong> façon autonome un éventueldépointage solaire.- Les mécanismes porte-obturateurs internes ont été légèrement modifiésafin d’insérer les lames <strong>de</strong> quartz. Deux lames sont disponibles par canal(cf. § <strong>II</strong>.3.4.2).- Les filtres <strong>de</strong> réjection d’ordre et les filtres neutres ont été modifiés. (cf. §<strong>II</strong>.3.4.3).- La révision <strong>de</strong> l’alignement optique a permis d’étendre les plagesspectrales <strong>de</strong> fonctionnement et <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong>s spectromètres (cf. §26


<strong>II</strong>.3.1). Une forme analytique <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> dispersion a pu être calculée (cf.§ <strong>II</strong>.5.2).- Les dimensions <strong>de</strong>s fentes ont généralement été modifiées afind’optimiser l’alignement (cf. Annexe B.2, tableau B.2-1). La résolutionspectrale IR a été améliorée (réduction <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong>s fentes).Electronique et logiciel- Le logiciel et la chaîne <strong>de</strong> détection IR ont été modifiés (cf. <strong>II</strong>.2.4 & <strong>II</strong>.2.5).- Le réducteur du moteur a été modifié afin d’augmenter l’échantillonnaged’un spectre.- La régulation thermique a été révisée. Un nouveau réseau <strong>de</strong> thermostatset résistances chauffantes a remplacé le concept <strong>de</strong> plaque froi<strong>de</strong> <strong>de</strong> laversion ATLAS. Le système Peltier du détecteur VIS a été amélioré. Lecaloduc a été remplacé par une tresse <strong>de</strong> cuivre pour l’évacuation <strong>de</strong> lachaleur.Mécanique- La charge utile SOLAR est intégrée en orbite dans un pointeur solaire fixésur COLOMBUS (CPD, Coarse Pointing Device, société AleniaAerospazio, Italie). La stabilité théorique <strong>de</strong> pointage <strong>de</strong> la CPD est <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 5 minutes d’arc. Par rapport à ATLAS, la répartition interne <strong>de</strong>ssous-systèmes <strong>de</strong> SOLSPEC a été complétement modifiée. Pours’adapter à cette nouvelle interface (CPD), le concept d’une plaque <strong>de</strong>base a été délaissé. Une plaque centrale correspond à un plan <strong>de</strong>référence autour duquel les masses ont été réparties (cf. élément n°12,Figure <strong>II</strong>.1.1-5). Les monochromateurs ont été intégrés en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> laplaque centrale, surmontée par l’unité d’étalonnage. L’interface entre laplaque centrale et la CPD est constituée <strong>de</strong> 6 pieds.Fig. <strong>II</strong>.1.2.2-1Au centre, intégration <strong>de</strong> SOLSPEC dans le berceauorientable <strong>de</strong> la CPD. Ce pointeur est fixé à l’extrémité dumodule COLOMBUS. Crédit NASA.27


- Des éléments internes tels que les déflecteurs définissant les ‘cônessolaires‘, les supports <strong>de</strong> lampes, etc … ont été re<strong>de</strong>ssinés.- Les supports <strong>de</strong> réseaux ont été modifiés.Cette interface mécanique entre le réseau et la monture cylindriquepermet d’aligner les traits du réseau par rapport aux fentes grâce à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>liberté en rotation. La conception du modèle <strong>de</strong> support ATLAS a été amélioréeafin <strong>de</strong> faciliter cet alignement. Les réseaux sont collés sur ces supports qui nedisposent pas d’un réglage fin en rotation. Une difficulté est alors souventrencontrée : l’altération <strong>de</strong> l’alignement et <strong>de</strong> l’orientation d’un élément optiquependant le serrage (fixation) <strong>de</strong> son support. La conception d’un nouveausystème a été réalisée par l’atelier mécanique <strong>de</strong> l’IASB. L’idée a consisté àdévelopper un mécanisme <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> l’alignement pendant leblocage <strong>de</strong> la vis du support d’un réseau. Pour cela, les nouveaux supports onété équipés <strong>de</strong> biseaux latéraux permettant d’engager à travers une ouverture,une clé conçue sur mesure (cf. Annexe B.2). Ce mécanisme est précis maispossè<strong>de</strong> un faible débattement angulaire. L’orientation du réseau pendant soncollage <strong>de</strong>vait donc être compatible avec ce débattement (cf. § <strong>II</strong>.3.1.2).28


<strong>II</strong>.2 Remise à niveau <strong>de</strong> l’instrumentSOLSPECPour la remise à niveau <strong>de</strong> SOLSPEC, les différentes phases <strong>de</strong> travaildéveloppées ci-<strong>de</strong>ssous sont celles pour lesquelles une implication personnellenotable a été apportée. Les autres sont résumées et reportées en annexe.<strong>II</strong>.2.1 Module PSD<strong>II</strong>.2.1.1 IntroductionLe module PSD (Position Sensitive Device) <strong>de</strong> SOLAR SOLSPEC est undétecteur passif <strong>de</strong> position angulaire du Soleil. Il n’exerce aucune rétroactionsur le système <strong>de</strong> pointage CPD qui dispose <strong>de</strong> son propre senseur solaire. Cecomposant interne n’était pas présent dans la configuration SOLSPEC ATLAS.Fig <strong>II</strong>.2.1.1-1Module PSD modèle <strong>de</strong> vol. Vue avant et arrière (avantl’intégration du détecteur). A droite : intégration du PSD dansle pont <strong>de</strong> lampe.Le module PSD est d’une gran<strong>de</strong> importance pour l’interprétation <strong>de</strong>s donnéesSOLAR SOLSPEC en raison <strong>de</strong> la dépendance <strong>de</strong> la réponse angulairephotométrique <strong>de</strong>s spectromètres. Cependant, en cas <strong>de</strong> défaillance et comptetenu <strong>de</strong> sa fonction passive, le PSD n’entrave pas le fonctionnement <strong>de</strong>sspectromètres SOLSPEC. Il remplit les fonctions suivantes :Détection d’un décalage angulaireLe PSD offre la possibilité <strong>de</strong> détecter un décalage angulaire résiduelentre les axes optiques <strong>de</strong> SOLSPEC et <strong>de</strong> la CPD suite à une erreurd’alignement lors <strong>de</strong> l’intégration (cf. § <strong>II</strong>I.1.1).29


Détection d’un dépointage solaireLe PSD a pour fonction principale l’enregistrement <strong>de</strong> la position angulairedu Soleil par rapport aux axes optiques <strong>de</strong>s spectromètres <strong>de</strong> SOLSPECpendant les mesures solaires. Cette donnée est primordiale pour l’interprétation<strong>de</strong>s mesures spectrales. Elle permet d’effectuer une correction angulairephotométrique en cas <strong>de</strong> dépointage solaire.Détermination <strong>de</strong> la réponse angulaire <strong>de</strong>s spectromètresLa réponse photométrique absolue <strong>de</strong> SOLSPEC a été déterminée àl’ai<strong>de</strong> du corps noir du PTB. Pour ces mesures, les axes optiques <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxinstruments coïncidaient. Or en orbite, la direction SOLSPEC-Soleil peut ne pascoïnci<strong>de</strong>r avec l’axe optique <strong>de</strong> SOLSPEC. La réponse angulaire <strong>de</strong> SOLSPEC adonc été déterminée lors <strong>de</strong> la caractérisation au sol (cf. § <strong>II</strong>.5.5). Ces résultats<strong>de</strong>vaient être confirmés par <strong>de</strong>s mesures ISS en exploitant le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> balayageangulaire (criss-cross) <strong>de</strong> la CPD. Les mesures en orbite présentent toujours unbon rapport signal à bruit en raison <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> l’éclairement solaire. Enconséquence, une large plage spectrale <strong>de</strong> chaque spectromètre a pu êtreexplorée.Eclairement total solaire et mesure du PSDLe signal enregistré par le détecteur PSD est lié à l’éclairement solaireintégré sur la plage <strong>de</strong> transmission du filtre <strong>de</strong> l’optique frontale du module. Celacorrespond à la mesure d’une fraction <strong>de</strong> l’éclairement total solaire en unitérelative. Après normalisation à 1 UA, ce signal a pu être exploité pour la mesuredu vieillissement <strong>de</strong> l’optique du module PSD et contribuer à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dérive<strong>de</strong> réponse du canal VIS <strong>de</strong> SOLSPEC (cf. § <strong>II</strong>I.1.1).<strong>II</strong>.2.1.2 Développement<strong>II</strong>.2.1.2.1 Conception opto-mécaniqueUn réaménagement du pont <strong>de</strong> lampe a permis l’intégration d’un senseursolaire <strong>de</strong> dimensions réduites. Ce système PSD comporte :- Un détecteur PSD (réf. S2044, Hamamatsu, Japon). La surface activeest <strong>de</strong> 4,7 x 4,7 mm².- Un système imageur (triplet <strong>de</strong> Cook) sans aberration hors axe. Ilcouvre un champ <strong>de</strong> 12° et forme l’image du Soleil s ur le détecteur(focale 19,19 mm).- Un système <strong>de</strong> filtres pour atténuer la puissance optique inci<strong>de</strong>ntefocalisée sur le détecteur.Le module PSD a été développé conjointement par l’IASB et la sociétéLambda-X sprl (Belgique) selon la répartition <strong>de</strong>s tâches suivantes : Lambda-X afourni une monture opto-mécanique <strong>de</strong> qualification spatiale intégrant les lentillesdu système imageur. L’IASB a pris en charge l’intégration du détecteur et sonalignement selon les axes <strong>de</strong> la CPD, la définition du filtre (ban<strong>de</strong> passante et30


ajustement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité optique), le développement <strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> lectureet l’étalonnage angulaire du module PSD. Le câblage est réalisé par le LATMOS(France).La monture du PSD dispose <strong>de</strong> 3 cavités indépendantes pour l’intégration<strong>de</strong>s lentilles (3, 4 &5), du filtre (20) et du détecteur (2). Des verres résistants auxradiations (Schott SK4-G13 et BK7-G25) ont été utilisés.Fig. <strong>II</strong>.2.1.2.1 -1 Schéma opto-mécanique du module PSD : monture etsystème imageur (source : Lambda-X). A droite : détecteurPSD.Le système convertit une position angulaire du Soleil en coordonnées spatiales(x,y) définies dans le plan du détecteur. La réponse du détecteur estindépendante <strong>de</strong> la température pour λ < 850 nm. L’étalonnage radiométrique dusystème (cf. § <strong>II</strong>.5.1) a consisté en une relation entre une matrice <strong>de</strong> dépointageangulaire couvrant le champ <strong>de</strong> 12° et son image en coordonnées (x,y).<strong>II</strong>.2.1.2.2 Intégration du détecteurLa conception par Lambda-X du dispositif d’intégration du détecteur PSDa permis <strong>de</strong> maintenir <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (rotation + translation) exempts <strong>de</strong>jeu pour ajuster la focalisation et l’alignement angulaire du détecteur. Le systèmea été mis à profit pour défocaliser l’image du Soleil sur le détecteur (32 minutesd’arc soit 177 µm) jusqu’à 300 µm <strong>de</strong> diamètre. La symétrie circulaire <strong>de</strong> l’imagea été maintenue. La réduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> puissance optique sur ledétecteur a permis <strong>de</strong> le préserver d’un vieillissement prématuré.Les axes du PSD (X PSD , Y PSD ) ont été réglés parallèlement aux axes <strong>de</strong> laCPD (X CPD , Y CPD ). Ceux-ci ont été reportés sur la monture PSD (référencemécanique). Par une métho<strong>de</strong> itérative exploitant <strong>de</strong>s dépointages solairessuccessifs au sol, les lignes <strong>de</strong> coordonnées 1 x et 1 y du détecteur ont étéajustées par rapport aux références mécaniques. L’itération a été interrompuelorsque la divergence résiduelle entre les axes du PSD et les références est<strong>de</strong>venue inférieure à 5 minutes d’arc.31


Fig. <strong>II</strong>.2.1.2.2 -1 A gauche, vue du montage pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la défocalisation.A droite, monture pour l’alignement du détecteur. Deux<strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté en rotation autorisent un dépointage duSoleil selon <strong>de</strong>ux axes.<strong>II</strong>.2.1.2.3 Densité optique du filtre neutreLe filtre est en matériau Schott BG18, réputé résistant aux radiations etqualifié pour l’environnement spatial (Appourchaux, 1993, 1994). La ban<strong>de</strong>passante <strong>de</strong> 250 nm est centrée vers 510 nm. Des ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transmissionlatérale existent dans l’infrarouge entre 1,3 et 2,9 µm. Le filtre a été développépar la société SAGEM (produits REOSC, France). Un traitement dichroïque a étéappliqué sur la face externe du filtre pour la réjection vers l’espace <strong>de</strong> l’IRthermique susceptible d’échauffer les composants. Un second traitement pardépôt <strong>de</strong> couche mince optiquement neutre a été prévu pour la face interne dufiltre. Il <strong>de</strong>vait limiter le photocourant à une valeur maximale <strong>de</strong> 100 µA enpointage solaire hors atmosphère. Sa <strong>de</strong>nsité optique a pu être déterminéeexpérimentalement avant la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s filtres modèle <strong>de</strong> vol.Démarche expérimentaleDes mesures ont été effectuées au sol en pointage solaire direct. On autilisé un système PSD prototype équipé d’un filtre BG18 <strong>de</strong> test (<strong>de</strong>nsitéoptique : 1,4). La transmission atmosphérique (limitée par l’extinction liée auxaérosols, la diffusion Rayleigh, l’absorption moléculaire, …) a dû être estiméelors <strong>de</strong> chaque mesure PSD. Elle a été déterminée expérimentalement à partird’un radiomètre issu <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> mesure du rayonnement solaire <strong>de</strong> l’IASB.Selon l’équation suivante, l’extinction atmosphérique a pu être déterminée à toutinstant à condition <strong>de</strong> connaître E 0 501 :E501( t)501501 −τ ( t).AMF= E0. e(<strong>II</strong>.2.1.2.3 -1)Avec :E 501 (t) : Eclairement solaire direct à 501 nm à l’instant t.501E 0 : Eclairement solaire direct à 501 nm hors atmosphère.AMF : Facteur <strong>de</strong> masse d’air relative (Kasten & Young, 1989).τ 501 (t) : Epaisseur optique à 501 nm à l’instant t par unité d’AMF.32


Le terme E 501 (t) correspondait à la mesure instantanée du radiomètre. Laconnaissance <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> passante spectrale relative du radiomètre pourrait501permettre <strong>de</strong> calculer le terme E 0 par intégration d’un spectre horsatmosphère. Cette connaissance <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> passante étant manquante, le facteur501E 0 a été déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bouguer (Harrison & Michalsky, 1994).L’expression du logarithme <strong>de</strong> l’équation (<strong>II</strong>.2.1.2.3 -1) conduit à une relationlinéaire entre le signal E 501 501(t) et l’AMF. Cette relation a permit <strong>de</strong> retrouver E 0en mesurant la variation du signal du radiomètre par <strong>de</strong>mi-jour <strong>de</strong> mesuressolaires directes réalisées sous une atmosphère stable. Ln(E 501 0 ) correspondaità l’intersection avec l’axe <strong>de</strong>s ordonnées (voir ci-<strong>de</strong>ssous à gauche pour AMF =0). Une mesure instantanée du signal PSD au sol I PSD (t) a pu être extrapolée enune mesure hors atmosphère comme suit :I0501E0( t)IPSD(t).501E ( t)PSD= (<strong>II</strong>.2.1.2.3 -2)Des données solaires du radiomètre IASB, accumulées pendant 3 mois, ont étéanalysées, fournissant ainsi l’estimation la plus probable <strong>de</strong> E 0 501 .SPUV10 - Canal n° 7 (501 nm)Etalonnage (recherche <strong>de</strong> ln(I 0) pour AMF = 0)Nombre d'occurence7.10 7.15 7.20 7.25 7.30 7.35 7.40 7.45 7.50ln(I0)Fig. <strong>II</strong>.2.1.2.3 -1 A gauche, exemple <strong>de</strong> droite <strong>de</strong> Bouguer pour ladétermination du terme E 0501pour le canal du radiomètre. Adroite, histogramme obtenu pour l’analyse <strong>de</strong> 3 mois <strong>de</strong>données. La meilleure estimation <strong>de</strong> ln(E 0 501 ) = 7,27.La correction atmosphérique a été systématiquement appliquée au signal PSDlors <strong>de</strong>s tests au sol. On a obtenu une valeur très reproductible <strong>de</strong> I 0 PSD(t) quelleque soit l’instant <strong>de</strong> la mesure (et donc, l’angle solaire zénithal). Après correctionatmosphérique, on a obtenu un photocourant maximum <strong>de</strong> ~25 µA lorsqu’un filtre<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 1,4 était utilisé. Pour obtenir un maximum <strong>de</strong> 100 µAmps en orbite, ona du augmenter l’intensité du signal d’un facteur 4. On a obtenu une <strong>de</strong>nsité dufiltre neutre modèle <strong>de</strong> vol égale à 0,8.87654321033


La défocalisation <strong>de</strong> l’image du Soleil n’influence pas sur l’intensité duphotocourant mais uniquement sur la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> puissance optique. La réponsedu PSD est indépendante <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> l’image du Soleil (détection duphotocentre). La réduction <strong>de</strong> l’intensité et la défocalisation ont consisté en <strong>de</strong>sprécautions complémentaires pour assurer le bon fonctionnement du PSDpendant toute la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> SOLSPEC.<strong>II</strong>.2.2 Optique <strong>de</strong> focalisation IR<strong>II</strong>.2.2.1 IntroductionContrairement aux canaux UV-VIS, une optique <strong>de</strong> focalisation estnécessaire à la sortie du spectromètre IR. En effet, le détecteur PbS est éloigné <strong>de</strong>plusieurs centimètres <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie en raison <strong>de</strong> l’encombrement lié à laprésence <strong>de</strong> la roue à filtre. De plus, le signal IR est faible et les dimensions <strong>de</strong> lasurface active du détecteur sont nettement inférieures à celles <strong>de</strong>s photocatho<strong>de</strong>s<strong>de</strong>s photomultiplicateurs UV-VIS. Le signal ne peut donc pas être interceptéefficacement si le faisceau est divergent. Le schéma optique <strong>de</strong> l’instrumentSOLSPEC ATLAS a été modifié à la suite du changement <strong>de</strong> configuration <strong>de</strong>slampes, <strong>de</strong>s dimensions du détecteur et à l’amélioration <strong>de</strong> la résolution spectrale(modifications <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong>s fentes pour SOLAR SOLSPEC). Des lentillescylindriques remplacent désormais le miroir à forte concavité anciennement utilisépour la focalisation du faisceau sur le détecteur. La définition précise <strong>de</strong>sparamètres <strong>de</strong>s lentilles cylindriques a été effectuée par la société Lambda-X. Denombreux tests au laboratoire d’optique <strong>de</strong> l’IASB ont été nécessaires pourl’aboutissement du projet et se regroupent en <strong>de</strong>ux catégories :1) Travaux préalables à l’étu<strong>de</strong> Lambda-X permettant <strong>de</strong> définir les distances etdimensions <strong>de</strong>s composants optiques.2) Travaux consécutifs à cette étu<strong>de</strong> théorique : simulation du montage, tests <strong>de</strong>slentilles avant intégration dans l’expérience SOLSPEC.<strong>II</strong>.2.2.2 Développements expérimentauxLe schéma optique <strong>de</strong>puis le 2 ème réseau IR jusqu’au détecteur est présentéci-contre.34


Miroir <strong>de</strong> renvoi en or(11 x 20 x 2 mm³)Lentilles cylindriques# 1 : horizontale# 2 : verticale22 mmβδ1248 mmFiltre IRDétecteur PbS (1 x 3 mm²)αSupport <strong>de</strong> fente <strong>de</strong> sortie et<strong>de</strong>s 2 lentilles <strong>de</strong> champα = 39°15’β = 129°15’δ = 25°22’130 mmRéseau <strong>de</strong> diffractionDistance entre la fente <strong>de</strong> sortie et le détecteur PbS :22 + 48 mm = 70 mmFig. <strong>II</strong>.2.2.2-1Vue transversale du schéma <strong>de</strong> l’optique <strong>de</strong> focalisation IR. Lefaisceau émergent est dévié par un miroir plan puis focalisé surle détecteur PbS par <strong>de</strong>ux lentilles cylindriques. La roue à filtreIR est insérée entre les lentilles et le détecteur.Fig. <strong>II</strong>.2.2.2-2Détection infrarouge. Monture commune pour le support dumiroir plan (1), les <strong>de</strong>ux lentilles cylindriques (2) et (3), la roue àfiltre (4), le détecteur PbS (5) et le pré-ampli IR (6). Vues <strong>de</strong>face et <strong>de</strong> haut.Le 2 ème réseau <strong>de</strong> diffraction a un diamètre actif <strong>de</strong> 18 mm et constitue lasource lumineuse (monochromatique). Deux lentilles <strong>de</strong> champ enserrent la fente<strong>de</strong> sortie. Elles forment l’image du réseau dans un plan situé à ~43 mm <strong>de</strong> la fente<strong>de</strong> sortie. La mécanique <strong>de</strong> la roue à filtre est inchangée par rapport à ATLAS. Ses35


dimensions ne permettent pas <strong>de</strong> rapprocher la 2 ème lentille cylindrique à moins <strong>de</strong>16.5 mm du plan du détecteur. Le détecteur PbS est intégré dans une montureajustable en profon<strong>de</strong>ur (axe optique <strong>de</strong> focalisation). Elle permet <strong>de</strong> modifierlégèrement la distance nominale fente - détecteur (70 mm).Travaux préliminairesL’objectif consistait à focaliser au mieux l’image <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie(dimensions : 10 x 0,4 mm²) sur la surface du détecteur (3 x 1 mm²), aligné dans lesens <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> la fente. L’asymétrie <strong>de</strong>s dimensions a entraîné un usage <strong>de</strong>lentilles cylindriques croisées répondant aux critères suivants :- Lentille n°1 : axe <strong>de</strong> la lentille dans le sens <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> fente. Focalisationassociée à la largeur <strong>de</strong> fente. Cette lentille <strong>de</strong>vrait offrir un facteurd’agrandissement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5/2 (conversion <strong>de</strong> la dimension 0,4 à 1 mm).- Lentille n°2 : axe <strong>de</strong> la lentille dans le sens <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> fente. Focalisationassociée à la hauteur <strong>de</strong> fente. Cette lentille <strong>de</strong>vait être placée à la distanceminimale par rapport à la PbS et offrir un facteur d’agrandissement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,3(conversion <strong>de</strong> la dimension 10 à 3 mm).Idéalement, il était nécessaire d’éclairer entièrement le détecteur pourgarantir une moindre sensibilité à un désalignement possible, sachant que laréponse d’une PbS n’est pas homogène sur toute sa surface. L’encombrementmécanique laissait peu <strong>de</strong> place pour l’insertion <strong>de</strong>s lentilles. Le volume disponiblea été pris en compte dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lambda-X. Quelques calculs préliminairesd’optique géométrique ont montré que la superposition idéale <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> la fentesur le détecteur n’était pas possible mais tout a été mis en œuvre pour concentrerau mieux le faisceau.Fig. <strong>II</strong>.2.2.2-3Montages simulant le chemin optique IR, entre le réseau et leplan du détecteur. Tests <strong>de</strong> lentilles et analyse <strong>de</strong> l’imageformée dans le plan du détecteur PbS (non intégré).<strong>II</strong>.2.2.3 RésultatsLes lentilles sélectionnées sont en Infrasil (dimensions : 20 x 10 x 4 mm). Lepositionnement est compatible avec les contraintes mécaniques. Pour la lentille36


n°1, l’agrandissement s’écarte <strong>de</strong> la valeur idéale. Une perte <strong>de</strong> signal n’a pu êtreévitée malgré l’optimisation <strong>de</strong>s lentilles, en raison <strong>de</strong>s contraintes liées à lalimitation du volume disponible pour leur insertion.LentilleCourbure(mm)Focale (mm)@436 nm @546 nm @2 µmAgrandissement obtenu#1 7,9 16,9 -- 18 0.7#2 5,9 -- 12,8 13,5 0.3Tableau <strong>II</strong>.2.2.2-1 Paramètres <strong>de</strong>s lentilles cylindriques sélectionnées pour lafocalisation IR.Les performances optiques du nouveau montage sont adaptées à la nouvellegéométrie du détecteur, éclairé comme suit :Surface du détecteur PbS1 x 3 mm²Image <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortieFig. <strong>II</strong>.2.2.2-4Illumination <strong>de</strong> la surface du détecteur PbS. En grisé : image <strong>de</strong>la fente <strong>de</strong> sortie.Après intégration <strong>de</strong> l’optique IR modèle <strong>de</strong> vol (roue à filtre, focalisation etdétecteur) dans l’expérience SOLSPEC, l’alignement <strong>de</strong>s lentilles a été réitéré etsoigneusement vérifié.<strong>II</strong>.2.3 Unité interne d’étalonnage<strong>II</strong>.2.3.1 IntroductionUn spectroradiomètre <strong>de</strong>stiné à la mesure absolue <strong>de</strong> l’éclairementspectral solaire hors atmosphère doit disposer d’une échelle radiométriqueembarquée. Il est primordial <strong>de</strong> maintenir cette référence pendant la mission.L’environnement spatial hostile peut entraîner une dérive <strong>de</strong> la réponsephotométrique du système <strong>de</strong> mesure. Ces effets ont été observés sur <strong>de</strong>nombreux instruments spatiaux, particulièrement dans le domaine <strong>de</strong> l’extrêmeultraviolet (Prinz et al., 1996). Les basses températures, le rayonnement ionisant<strong>de</strong>s particules d’origine solaire, magnétosphériques ou cosmogéniques, et lerayonnement ultraviolet dégra<strong>de</strong>nt les performances <strong>de</strong>s composants optiques,<strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> bord et <strong>de</strong>s détecteurs. Les changements <strong>de</strong> réponse nesont pas linéaires et on observe généralement <strong>de</strong>s dégradations rapi<strong>de</strong>s endébut d’exposition suivies d’un amortissement. A ces causes, il faut ajouter ledépôt <strong>de</strong> contaminants ayant pour origine l’instrument lui-même et/ou le véhicule37


sur lequel il est placé. Ces composants se déposent préférentiellement sur lessurfaces froi<strong>de</strong>s, y compris sur les composants optiques. Ces moléculessubissent une pyrolyse lorsqu’elles sont exposées au rayonnement EUV. Lescomposants légers sont évacués dans l’espace et les atomes <strong>de</strong> carbonesubsistent. Or le carbone est un absorbant dans l’UV (Floyd et al., 1996).Des moyens doivent être mis en œuvre pour mesurer les dérives <strong>de</strong>réponse afin <strong>de</strong> préserver la référence radiométrique. Plusieurs stratégiespeuvent être développées autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux éléments essentiels : la redondance<strong>de</strong> composants opto-électroniques et la présence d’étalons internes.- Les étalons internes peuvent être un détecteur (bolomètre pour SORCE, …)ou <strong>de</strong>s sources lumineuses (SUSIM, SOLSPEC, …). Les lampes émettent unspectre continu ou <strong>de</strong>s raies spectrales.- La redondance <strong>de</strong> composants concerne <strong>de</strong>s éléments interchangeables d’unspectromètre tels que les fentes, filtres, disperseurs, détecteurs (SUSIM, Sol-ACES…) ou la présence <strong>de</strong> canaux jumeaux (SIM sur SORCE, Sol-ACES, …).La redondance <strong>de</strong>s étalons internes tels que les lampes entrent égalementdans cette catégorie.La durée <strong>de</strong> la mission est un paramètre important. Pour une mission àcourt terme (missions SpaceLab, ATLAS, …), les étalonnages face à la sourceprimaire avant et après la mission sont essentiels, complétés par un systèmed’étalonnage interne en cours <strong>de</strong> mission. Pour une mission <strong>de</strong> longue duréetelle que SOLAR SOLSPEC les performances <strong>de</strong> l’unité interne d’étalonnage etla stratégie <strong>de</strong> mesures doivent être optimisées car le retour <strong>de</strong> l’instrument estexclu. De plus, la durée totale <strong>de</strong> mesures doit être considérée. Pourl’expérience SOLSPEC ATLAS, le choix s’était porté sur une unité interne <strong>de</strong>lampes. Il n’y avait pas <strong>de</strong> canaux jumeaux ou <strong>de</strong> redondance <strong>de</strong> composantsoptiques. Pour SOLSPEC ATLAS, les étalonnages absolus postérieurs auxmissions ont été d’une importance capitale. Pour SOLAR SOLSPEC sur ISS, lastratégie n’a pas été modifiée mais optimisée pour une mission <strong>de</strong> longue durée.Des lames <strong>de</strong> quartz ont été ajoutées (cf. § <strong>II</strong>.3.4.2) et doublées pour chaquecanal afin <strong>de</strong> protéger les optiques face aux rayonnements UV et EUV. On afavorisé la redondance <strong>de</strong> lampes (<strong>de</strong>ux lampes par canal à l’exception <strong>de</strong> lalampe spectrale). D’une part, un nouveau constructeur <strong>de</strong> lampes a étésélectionné et d’autre part, on a amélioré les couplages optiques entre leslampes et l’entrée <strong>de</strong>s spectromètres. Cette stratégie est développée auxparagraphes suivants (<strong>II</strong>.2.3.2 à I.2.3.4).38


Description succincte <strong>de</strong> l’unité interne, du type <strong>de</strong> lampes et <strong>de</strong> leurutilisationFig. <strong>II</strong>.2.3.1 -1Vue générale <strong>de</strong> l’unité interne d’étalonnage relatif. Etagesupérieur contenant les lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène etcatho<strong>de</strong> creuse. Les lampes au <strong>de</strong>utérium sont situées dansl’étage inférieur (non visible).L’unité interne est située entre les obturateurs principaux et les optiquesd’entrée. Il s’agit d’une structure à <strong>de</strong>ux étages où sont intégrées les lampes,leurs optiques <strong>de</strong> couplage ainsi que les roues porte-obturateurs internes (cf. §<strong>II</strong>.3.4.2). Les lampes sont <strong>de</strong>s étalons radiométriques relatifs, doublés pourchaque voie <strong>de</strong> mesure. Deux lampes au <strong>de</strong>utérium (Saun<strong>de</strong>rs et al., 1978)contrôlent la stabilité du canal UV. Pour les canaux VIS et IR, quatre lampes àruban <strong>de</strong> tungstène <strong>de</strong> même technologie (4 Watts, sans cycle halogène) sontutilisées (Thuillier et al., 1998b). Pour les canaux UV, VIS et IR, le transfertd’éclairement entre les lampes et les pré-fentes est respectivement assuré par<strong>de</strong>s miroirs concaves, <strong>de</strong>s fibres optiques couplées à un con<strong>de</strong>nseur, et <strong>de</strong>slentilles. Une lampe à catho<strong>de</strong> creuse couplée à une fibre optique à <strong>de</strong>uxterminaisons contrôle les résolutions spectrales et les échelles <strong>de</strong> longueursd’on<strong>de</strong> UV-VIS.Idéalement, l’éclairement d’une lampe doit emprunter le même cheminoptique que l’éclairement solaire. Il serait donc nécessaire d’éclairer les optiquesd’entrée pour mesurer la dérive <strong>de</strong> l’instrument <strong>de</strong>puis la lame <strong>de</strong> quartz jusqu’audétecteur. Cet objectif n’a pu être atteint pour SOLAR SOLSPEC pour <strong>de</strong>sraisons d’encombrement mécanique. La perte <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>s lames <strong>de</strong>quartz est mesurée séparément (cf. § <strong>II</strong>.3.4.2.2).Deux lampes stables ont été attribuées par canal <strong>de</strong> mesure. La lampe <strong>de</strong>référence, rarement mise sous tension, a été <strong>de</strong>stinée à mesurer la dérived’éclairement <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, utilisée régulièrement. Ce protocole <strong>de</strong> mesure estdécrit en Annexe E.4. L’éclairement <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s lampes est enregistré lors<strong>de</strong> l’étalonnage absolu <strong>de</strong> SOLSPEC au sol.39


La stabilité <strong>de</strong>s lampes pour une mise en orbite (vibrations,fonctionnement sous vi<strong>de</strong>) est une question d’une gran<strong>de</strong> importance,développée dans les paragraphes suivants.<strong>II</strong>.2.3.2 Lampe au <strong>de</strong>utérium<strong>II</strong>.2.3.2.1 Sélection <strong>de</strong> la lampeDe nouvelles lampes (Catho<strong>de</strong>on, Royaume Uni) ont été utilisées. Ellessont plus puissantes que celles utilisées pour SOLSPEC ATLAS (Hanau, RFA)et résultent d’un transfert <strong>de</strong> technologie et <strong>de</strong> savoir-faire entre l’expérienceSUSIM et SOLSPEC. La livraison a été supervisée par le NPL (National PhysicalLaboratory, Royaume-Uni), responsable <strong>de</strong>s lampes SUSIM.Fig. <strong>II</strong>.2.3.2.1 -1 A gauche, schéma <strong>de</strong> principe <strong>de</strong> la lampe au <strong>de</strong>utérium <strong>de</strong>type SUSIM. A droite, forme attendue <strong>de</strong> l’arc entre l’ano<strong>de</strong> et lacatho<strong>de</strong>.Une lentille plan-convexe en MgF 2 complète la chaîne <strong>de</strong> verre pour obtenir unfaisceau parallèle (à 250 nm). La zone émettrice est localisée à ~100 mm <strong>de</strong> lalentille et limitée par un diaphragme <strong>de</strong> l’ordre d’un millimètre <strong>de</strong> diamètre. Lorsd’une mise sous tension, une durée <strong>de</strong> 15 minutes est nécessaire pour stabiliserl’émission d’une lampe.Transfert <strong>de</strong> technologieLe NPL a sélectionné les lampes (stabilisées pendant quelques cycles <strong>de</strong>mise sous tension pour une durée totale <strong>de</strong> 100 h). Seules les lampes présentantune dérive inférieure à 0,1 % ont été retenues. D’après le NPL, une variationd’éclairement <strong>de</strong> 10 à 15 % peut être observée après un cycle <strong>de</strong> vibrations et lastabilité est légèrement réduite. Le NPL observe qu’un second cycle <strong>de</strong>vibrations peut avoir un impact très négatif. Pour SOLSPEC, les conséquencesont été les suivantes :1) L’éclairement <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s lampes au <strong>de</strong>utérium (D2), enregistré lors<strong>de</strong> l’étalonnage absolu <strong>de</strong> SOLSPEC au sol risquait d’être modifié enorbite.2) Il était préférable <strong>de</strong> préserver les lampes modèle <strong>de</strong> vol (MV) avant lamise en orbite afin qu’elles ne subissent qu’un seul cycle <strong>de</strong> vibrations. La40


nouvelle stabilisation en orbite aurait tout <strong>de</strong> même permis <strong>de</strong> travailler ensystème relatif, pour mesurer la dérive du canal UV.La solution conservatoire choisie consistait à placer les lampes D2 sur la plaquecentrale afin <strong>de</strong> réduire les niveaux <strong>de</strong> vibrations.Une nouvelle monture légère <strong>de</strong> conception IASB a été développée pourl’intégration <strong>de</strong>s lampes dans l’unité d’étalonnage, permettant <strong>de</strong> limiter lestensions dans la chaîne <strong>de</strong> verre. Des tests en vibrations (niveau <strong>de</strong> qualification)furent effectués avec cette monture et <strong>de</strong>s lampes prototypes. Suite à <strong>de</strong>sruptures <strong>de</strong> lampes, une série spéciale (5 lampes du type V08) a été livrée par lasociété Catho<strong>de</strong>on, disposant <strong>de</strong> points <strong>de</strong> soudure renforcés et stabiliséespendant 72 heures en usine. Deux nouveaux cycles en vibrations ont étéréalisés, démontrant une résistance mécanique nominale. Une perte <strong>de</strong> signalrespective <strong>de</strong> 10 % et 4 % consécutive aux vibrations a été mesurée, suivie d’unrecouvrement partiel du signal observé lors <strong>de</strong> mises sous tension ultérieures.Fig. <strong>II</strong>.2.3.2.1 -2 A gauche, lampe prototype au <strong>de</strong>utérium et sa monture(conception IASB) lors <strong>de</strong>s tests en vibrations. A droite, vue<strong>de</strong> la structure interne (déflecteurs cylindriques et boîtierano<strong>de</strong> - catho<strong>de</strong>).Les <strong>de</strong>ux lampes retenues comme modèles <strong>de</strong> vol (voir ci-<strong>de</strong>ssous) ontinévitablement été soumises à <strong>de</strong>ux cycles <strong>de</strong> vibrations dans SOLSPEC (niveaud’acceptance <strong>de</strong> l’expérience après intégration plus la mise en orbite). Malgré lesrésultats précé<strong>de</strong>nts, on a constaté une stabilité remarquable <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux lampeslors <strong>de</strong> leur utilisation en orbite (cf. § <strong>II</strong>I.1.2).Lampes modèle <strong>de</strong> volLes <strong>de</strong>ux lampes MV ont été sélectionnées sur la base <strong>de</strong> critères <strong>de</strong>stabilité. Un banc d’étalonnage spécifique a été assemblé à l’IASB pour lecontrôle <strong>de</strong> l’éclairement spectral.41


Photodio<strong>de</strong> ORIEL (Silicium), régulée à 20 °CFiltre interférentiel 260 nm (FWHM 2.2 nm)Lampe D2(faisceau parallèle)Doublemonochromateur(FWHM 1 nm)Lentille cylindrique UVLame séparatriceObturateur électroniqueLentille convergente UVFig. <strong>II</strong>.2.3.2.1 -3 Banc d’étalonnage développé pour la sélection <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxlampes au <strong>de</strong>utérium modèle <strong>de</strong> vol.Après séparation du faisceau, l’éclairement a été mesuré conjointementpar <strong>de</strong>ux systèmes <strong>de</strong> détection autonomes :- Une photodio<strong>de</strong> régulée à 20 °C et couplée à un fi ltre interférentiel (FWHM 2.2nm) enregistrant l’éclairement spectral à 260 nm à une ca<strong>de</strong>nce d’une mesurepar minute.- Un spectromètre (double monochromateur SPEX 1672, FWHM ~1 nm) coupléà une lentille cylindrique réalisant l’acquisition du spectre entre 200 et 400 nmune fois par heure par incrément <strong>de</strong> 5 nm. Le 1 er spectre était enregistré après30 minutes <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong> la lampe.La redondance <strong>de</strong>s canaux a contribué à renforcer la qualité <strong>de</strong>s mesures.Elle a permis <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> biais liés au vieillissement éventuel <strong>de</strong>s lameset lentilles situées sur le chemin optique. Afin <strong>de</strong> limiter ce vieillissement,l’obturateur électronique n’a été ouvert que 4 minutes par heure, tempsnécessaire pour enregistrer le spectre et quelques valeurs <strong>de</strong> la photodio<strong>de</strong>. Lecourant d’obscurité du détecteur a été mesuré et soustrait. Les mesures ont étéréalisées en unités relatives. Les paramètres électriques et environnementaux(température) ont été enregistrés simultanément.La procédure <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s lampes MV a été similaire à celle du NPL,mais plus courte. En effet, la stabilité <strong>de</strong> l’éclairement <strong>de</strong>s lampes a dû êtremesurée sans nuire à leur durée <strong>de</strong> vie (pouvant atteindre 1000 heures). Deuxou trois cycles <strong>de</strong> 50 heures ont été effectués pour chaque lampe. Lesperformances radiométriques sont présentées ci-<strong>de</strong>ssous pour 3 lampes du typeV08 (#174, 177 et 178).42


Fig. <strong>II</strong>.2.3.2.1-4 Test <strong>de</strong> vieillissement (2 x 50 heures) <strong>de</strong> la lampe #174. Lastabilisation <strong>de</strong> l’éclairement est illustrée par la mesure à 260nm (à droite) ou intégrée entre 200 et 400 nm (à gauche).Les <strong>de</strong>ux systèmes <strong>de</strong> détection (spectromètre et photodio<strong>de</strong>) ontconfirmé l’excellente stabilité <strong>de</strong> la lampe #174 après 2 séries (A et B) <strong>de</strong> 50heures <strong>de</strong> tests. La discontinuité (~0,2 %) du signal entre les 2 mises soustension successives a illustré la bonne reproductibilité <strong>de</strong> l’éclairement <strong>de</strong> lalampe et la stabilité du montage. En général, une signature périodique <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 24 heures est apparue. Elle était due à une climatisation imparfaite dulaboratoire et a affecté davantage le spectromètre que la source.La signature spectrale <strong>de</strong> la stabilisation <strong>de</strong> l’éclairement d’une lampe estplus marquée dans l’ultraviolet. Ce régime transitoire associé aux courteslongueurs d’on<strong>de</strong> est illustré pour la lampe #177ci-<strong>de</strong>ssous à gauche. Pour 200nm, 3 % <strong>de</strong> variation ont été observés pendant les 25 premières heures. A droite,l’excellente stabilité <strong>de</strong> l’éclairement (meilleure que 1 %) pendant le 2 ème cycle <strong>de</strong>50 heures a qualifié la lampe #178 comme modèle <strong>de</strong> vol. Les variations ont étécalculées par rapport au spectre moyen entre 215 et 400 nm.Fig. <strong>II</strong>.2.3.2.1-5 Surveillance <strong>de</strong> l’éclairement spectral entre 200 et 400 nm. Agauche, régime transitoire observé dans l’UV pour la lampe#177 (1 er cycle, 25 premières heures). A droite, stabilité <strong>de</strong> lalampe #178 (2 ème cycle) pour toutes les longueurs d’on<strong>de</strong>s.43


La tension aux bornes d’une lampe était un critère <strong>de</strong> sélection important.Elle s’est stabilisée généralement après ~20 heures, en phase avecl’éclairement. Les performances moindres <strong>de</strong> la lampe #174 pour ce critère <strong>de</strong>tension aux bornes l’ont qualifiée en tant que lampe MV <strong>de</strong> réserve. On disposaitau final <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux lampes modèles <strong>de</strong> vol (#177 et 178). Après vieillissement, ceslampes ont offert une stabilité et une reproductibilité <strong>de</strong> l’éclairement spectralégale ou inférieure à 1 %.Des termes <strong>de</strong> correction liés au vieillissement <strong>de</strong> l’optique <strong>de</strong>sinstruments <strong>de</strong> mesures du laboratoire (induit par le rayonnement UV <strong>de</strong>slampes) n’ont pas été pris en compte. Pour 100 heures <strong>de</strong> test, la dose <strong>de</strong>rayonnement transmise pendant 4 minutes par heure correspond à un total <strong>de</strong> 7heures. Les stabilités radiométriques <strong>de</strong> 0,3 à 0,5 % observées pour lesmeilleures lampes ont démontré qu’un vieillissement aurait été difficilementmodélisable et il a pu être considéré comme étant négligeable. Les difficultés <strong>de</strong>régulation <strong>de</strong> la température du laboratoire apparaissaient prédominantes.<strong>II</strong>.2.3.2.2 Optique <strong>de</strong> couplageLes lampes au <strong>de</strong>utérium éclairent le diffuseur d’entrée du spectromètreUV selon un chemin optique oblique par rapport à l’axe optique. Cetteconfiguration est nécessaire afin <strong>de</strong> dégager le champ <strong>de</strong> vue solaire. Pourcause d’encombrement mécanique, un éclairement direct du diffuseur par lalampe n’a pas été possible. Une optique <strong>de</strong> couplage a dû être utilisée pour letransfert d’éclairement. L’utilisation <strong>de</strong> fibres optiques présente un risque <strong>de</strong>perte <strong>de</strong> transmission sous l’effet du rayonnement UV (solarisation). On a préféréutiliser <strong>de</strong>s miroirs concaves avec un dépôt <strong>de</strong> surface Al + MgF 2 car ladégradation <strong>de</strong>s optiques réflectives (couches minces) est généralementmoindre que celle d’optiques réfractives (long chemin optique). Un miroir dévie lefaisceau parallèle d’une lampe et génère une convergence partielle vers lediffuseur. Un montage a été réalisé au laboratoire pour faciliter la conception àl’IASB <strong>de</strong>s montures <strong>de</strong>s miroirs (ajustement <strong>de</strong> la hauteur et <strong>de</strong> l’inclinaison).Après une série <strong>de</strong> tests, on a sélectionné <strong>de</strong>s miroirs <strong>de</strong> 125 mm <strong>de</strong> distancefocale selon la configuration suivante :44


Fig. <strong>II</strong>.2.3.2.2 -1 Intégration <strong>de</strong>s lampes au <strong>de</strong>utérium et <strong>de</strong>s miroirs concaves<strong>de</strong> renvoi en MgF 2 sur la plaque centrale. A droite, la fibreoptique connectée à la lampe à catho<strong>de</strong> creuse estégalement visible entre les <strong>de</strong>ux miroirs (cf. § <strong>II</strong>.2.3.4.2).<strong>II</strong>.2.3.3 Lampe à ruban <strong>de</strong> tungstène<strong>II</strong>.2.3.3.1 Sélection <strong>de</strong> la lampeLes lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène émettent un spectre continu exploitableessentiellement pour les canaux VIS et IR en raison <strong>de</strong> la température dufilament. Leur stabilité peut être meilleure que 0,5 %. Elles sont donc qualifiéespour servir d’étalon interne relatif en éclairement spectral. Quatre lampes ont étéintégrées dans le pont <strong>de</strong> lampe pour la mesure <strong>de</strong> la dérive <strong>de</strong>s réponsesspectrales <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> mesure VIS et IR <strong>de</strong> SOLSPEC. Ces lampes ne sontpas <strong>de</strong>s composants commerciaux et elles répondaient à un cahier <strong>de</strong> chargedéterminé, héritage <strong>de</strong>s missions ATLAS (Thuillier et al., 1998a). Leur fabricationa été confiée à un nouveau fournisseur (société Jélosil, Suisse), à la suite <strong>de</strong> laperte <strong>de</strong> savoir-faire et <strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong> production du fournisseur pour ATLAS(société VERELEC, France). Seule la longueur du filament a dû être modifiée.Caractéristiques techniquesLeur enveloppe est un tube cylindrique en quartz (General Electric, WQS214 A4) <strong>de</strong> 30 mm <strong>de</strong> long, <strong>de</strong> 20 mm <strong>de</strong> diamètre et <strong>de</strong> 2 mm d’épaisseur. Lafenêtre d’émission est en quartz naturel (puropsil, épaisseur 1 mm). Lemolybdène a été utilisé comme support du filament (tringles <strong>de</strong> ∅ 1 mm) et pourle passage sous vi<strong>de</strong> (feuilles <strong>de</strong> largeur 4 mm, épaisseur 28 µm, longueur 16mm).Choix du ruban <strong>de</strong> tungstèneLe changement <strong>de</strong> résistivité (Ω.m) du tungstène entre 2 températures T 1et T 0 peut être modélisé comme suit :45


ρ = ρ 1+α ( T − ))(<strong>II</strong>.2.3.3.1-1)1 0(1T0Avec α = 0,0045 et ρ 0 à 20 °C = 5,4 10 - 8 Ω.m. Pour 2200 K, on a obtenu unerésistivité ρ 1 égale à 0.000605. Par ailleurs, la résistance (Ω) vaut :LR = ρ1(<strong>II</strong>.2.3.3.1-2)Soù S et L représentent respectivement la section (mm²) et la longueur (mm) duruban. La puissance <strong>de</strong> la lampe est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 W pour un courant constant<strong>de</strong> 2 A. La résistance <strong>de</strong>vait donc être voisine <strong>de</strong> 1 Ω (critère 1). Par ailleurs, ona fixé une limite <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> courant (I/S) égale à 500 A/mm² (critère 2). Il étaitpossible <strong>de</strong> fixer un choix <strong>de</strong> section S et longueur L tel que ces critères puissentêtre vérifiés. Après analyse, on a sélectionné un ruban <strong>de</strong> tungstène <strong>de</strong> 0,36 mm<strong>de</strong> largeur et 16 µm d’épaisseur (société Goodfellow W000215, pureté 99,95 %).La longueur du ruban était voisine <strong>de</strong> 8 mm. Le cycle halogène (bromure, iodure)d’homogénéisation du ruban <strong>de</strong> tungstène n’a pas été mis en œuvre lors <strong>de</strong> laproduction car il aurait été inopérant en apesanteur.Lampes prototypesLa qualification spatiale a été assurée par l’IASB. Une série <strong>de</strong> testsradiométriques (stabilité du flux) et environnementaux (tests en vibrations et sousvi<strong>de</strong>) ont été réalisés dès livraison <strong>de</strong>s lampes prototypes.Un banc d’étalonnage a été assemblé pour le contrôle <strong>de</strong> l’éclairementspectral entre 200 et 700 nm. L’expérience a montré qu’un vieillissement <strong>de</strong> 50 à100 heures était nécessaire pour obtenir une stabilisation <strong>de</strong> l’éclairement à longterme <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5 %. Les résultats ont montré une stabilisation progressiveet asymptotique <strong>de</strong> la tension aux bornes <strong>de</strong> la lampe ainsi que <strong>de</strong> l’éclairementspectral. L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variations a été plus importante pour les courteslongueurs d’on<strong>de</strong>. Les tests effectués sur les lampes <strong>de</strong> SpaceLab avaient révéléà l’époque ce même comportement (Pr. Labs, 1978-1979, lampes du typeHANAU). Lors d’une mise sous tension, la stabilité <strong>de</strong> l’éclairement a été atteinteen 10 minutes. Des tests <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> vie (mise sous tension jusqu’à rupture dufilament) ont donné un résultat (~700 heures en moyenne) compatible avec leprogramme d’exploitation <strong>de</strong>s lampes.Des cycles <strong>de</strong> vibrations ont été réalisés. Les niveaux calculés à l’ESTECpour le modèle <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> SOLSPEC étaient élevés. Ils étaient <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>16 g rms selon les axes X et Y et 30 g rms selon l’axe Z. Ces niveaux ont étéappliqués à une lampe à ruban <strong>de</strong> tungstène fixée sur une monture conçue àl’IASB. Deux unités transportables <strong>de</strong> contrôle radiométrique ont été assemblées.L’une avait pour fonction la détection d’une variation d’intensité globale <strong>de</strong> la lampeen rapport avec les paramètres électriques (I,V). La secon<strong>de</strong> était spécialisée pourla détection <strong>de</strong> tout déplacement du ruban <strong>de</strong> tungstène ou <strong>de</strong> son support sousl’action <strong>de</strong>s vibrations (en rendant la mesure <strong>de</strong> l’éclairement <strong>de</strong> la lampe trèssensible à l’alignement du filament). Les mesures ont été effectuées avant et46


après les essais en vibrations et partiellement après chaque axe. Les tests <strong>de</strong>qualification (durée : 150 s) ont été réalisés avec succès. Aucun déplacement duruban <strong>de</strong> tungstène ou <strong>de</strong> son support n’a été détecté. Ce prototype <strong>de</strong> lampe adonc été qualifié en vibration du point <strong>de</strong> vue mécanique et optique.Fig. <strong>II</strong>.2.3.3.1-1 A gauche, tests <strong>de</strong> vieillissement d’une lampe à ruban <strong>de</strong>tungstène. Dépendance spectrale <strong>de</strong> la stabilisation <strong>de</strong>l’éclairement. A droite, unité radiométrique associée aux testsen vibrations (contrôle <strong>de</strong> l’éclairement d’une lampe).Emission d’une lampe à ruban <strong>de</strong> tungstène sous vi<strong>de</strong>Il était nécessaire <strong>de</strong> déterminer si l’émission d’une lampe à ruban <strong>de</strong>tungstène restait constante lorsqu’elle était placée dans un environnement àpression atmosphérique ou sous vi<strong>de</strong>. Cette question était d’une gran<strong>de</strong>importance pour l’exploitation <strong>de</strong>s lampes en orbite. Elle était motivée parl’observation d’une différence notable (~30 °C) <strong>de</strong> température du bulbe entreces 2 configurations. Le bulbe est chauffé par conduction et rayonnement. Lachaleur correspondante est évacuée par la structure mécanique et parconvection si la lampe est placée dans l’air. Il convenait <strong>de</strong> vérifier si l’interruption<strong>de</strong> la convection sous vi<strong>de</strong> pouvait influencer la température du ruban <strong>de</strong>tungstène. Cette question est également d’actualité pour l’instrument Sciamachy(Pagaran et al., 2009).Un banc d’essai a été assemblé. Il a permis <strong>de</strong> maintenir la lampe à l’airou sous vi<strong>de</strong> lors d’une mise sous tension. L’éclairement était contrôlé par unradiomètre donnant directement accès à la température du filament (cf. § <strong>II</strong>.6.3).La <strong>de</strong>scription du montage et les résultats sont reportés en Annexe E.1.En conclusion, bien que la variation d’éclairement soit faible lors dupassage sous vi<strong>de</strong>, une variation <strong>de</strong> la température du filament <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 Ka été observée. Elle doit être prise en compte lors <strong>de</strong> mesures en orbite.47


Lampes modèle <strong>de</strong> volUn banc d’étalonnage a été assemblé pour la sélection <strong>de</strong>s lampesmodèle <strong>de</strong> vol. L’image du filament était focalisée simultanément sur la fented’entrée d’un spectromètre et injectée dans une fibre vers une photodio<strong>de</strong> parl’intermédiaire d’un con<strong>de</strong>nseur asphérique et d’une lame séparatrice.L’éclairement spectral <strong>de</strong> la lampe était donc contrôlé comme suit.- Par une photodio<strong>de</strong> connectée à la fibre, réalisant une mesure quasimonochromatique <strong>de</strong> l’éclairement spectral à 546 nm (filtre interférentiel).- Par un spectromètre double mesurant le spectre entre 180 et 700 nm en unitésrelatives.Les paramètres électriques (I,V) étaient enregistrés toutes les minutes à hauterésolution ainsi qu’une série <strong>de</strong> températures (bulbe <strong>de</strong> la lampe, températureambiante, spectromètre).Filtre @ 546 nm, FWHM 3.8 nmFibre optiquePhotodio<strong>de</strong> (Si), régulée en température.Con<strong>de</strong>nseurSpectromètre SPEXLampe à ruban <strong>de</strong>tungstèneLame séparatrice 50 %Fig. <strong>II</strong>.2.3.3.1-2 Schéma optique du banc d’étalonnage pour la sélection <strong>de</strong>slampes modèle <strong>de</strong> vol.Un compromis a dû être trouvé entre la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la lampe et ladurée <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> stabilisation. Pour la sélection <strong>de</strong>s lampes, ce critère a étéfixé à 50 heures. Un régime transitoire s’observait systématiquement pendant lespremières heures <strong>de</strong> tests, avec une perte <strong>de</strong> signal <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 %. Les 4lampes modèles <strong>de</strong> vol ont été sélectionnées. Leur stabilité était meilleure que 1% pendant les 30 <strong>de</strong>rnières heures <strong>de</strong> tests. L’augmentation <strong>de</strong> la tension auxbornes d’une lampe fut systématique, trahissant un début <strong>de</strong> vieillissement. Lavaleur typique était <strong>de</strong> 2 à 15 mV après 50 heures <strong>de</strong> test. Ci-<strong>de</strong>ssous, exemple<strong>de</strong> résultats obtenus pour une <strong>de</strong>s lampes modèle <strong>de</strong> vol, les résultats étantsimilaires pour les autres lampes.48


Fig. <strong>II</strong>.2.3.3.1-3 Surveillance <strong>de</strong> l’éclairement d’une lampe. A gauche,évolution du spectre en % par rapport au spectre moyen (1acquisition toutes les 15 minutes). A droite, intégrales UVB,UVA et VIS extraites <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> spectres.Fig. <strong>II</strong>.2.3.3.1-4 Pour la même lampe : enregistrement simultané <strong>de</strong>l’éclairement à 546 nm par le second détecteur (photodio<strong>de</strong>)et surveillance <strong>de</strong> la tension aux bornes <strong>de</strong> la lampe.<strong>II</strong>.2.3.3.2 Optique <strong>de</strong> couplageLe transfert d’éclairement entre les lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène et lespré-fentes est assuré par une fibre optique (canal VIS) et par une lentille (canalIR). L’encombrement du pont <strong>de</strong> lampes est à l’origine <strong>de</strong> ce choix. Idéalement,l’éclairement <strong>de</strong>s pré-fentes par une source étalon (utilisée en unités relatives)<strong>de</strong>vrait emprunter le même chemin optique que le Soleil. Ce schéma optique n’apu être réalisé compte tenu <strong>de</strong>s délais imposés par l’ESA. Nous avons décidé <strong>de</strong>maintenir le principe <strong>de</strong> fonctionnement du pont <strong>de</strong> lampes ATLAS (éclairementoblique le long du cône définissant le champ <strong>de</strong> vue solaire) mais en doublant lenombre <strong>de</strong> lampes et en optimisant le transfert d’éclairement. En effet,l’éclairement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux seules lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène (version ATLAS)49


était partagé entre les canaux VIS et IR par un système rudimentaire <strong>de</strong> lentilles.Désormais, <strong>de</strong>ux lampes individuelles sont disponibles pour chaque canal.Canal VISLe couplage se compose d’une fibre optique et d’un con<strong>de</strong>nseur optiquepour l’injection du signal dans la fibre. De nombreux tests préliminaires ont étéréalisés au laboratoire <strong>de</strong> l’IASB et l’étu<strong>de</strong> finale a été confiée à la sociétéLambda-X. Une fibre <strong>de</strong> 37 monobrins (silice/silice) a été retenue (cf. AnnexeB.3). Le ruban <strong>de</strong> tungstène d’une lampe représente une source lumineuse <strong>de</strong>petite étendue et <strong>de</strong> forme rectangulaire. L’entrée <strong>de</strong> fibre est donc <strong>de</strong> formeanalogue (0,75 x 3,25 mm²). L’image du ruban est formée par un con<strong>de</strong>nseurasphérique en silice <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> courte focale (16,36 mm). Les distancesoptimales entre la lampe, le con<strong>de</strong>nseur et l’entrée <strong>de</strong> la fibre ont étédéterminées expérimentalement à l’IASB. Les résultats ont montré que l’injection<strong>de</strong> lumière dans la fibre était maximale (extremum très marqué) si ces distancesétaient respectivement <strong>de</strong> 9 et 48 mm.Un compromis a dû être dégagé entre <strong>de</strong>ux contraintes antagonistes.- Concentrer l’image du filament sur l’entrée <strong>de</strong> fibre pour l’intégrer dans la fente<strong>de</strong> 0,75 x 3,25 mm.- Limiter l’angle <strong>de</strong> convergence <strong>de</strong>s faisceaux afin <strong>de</strong> ne pas dépasser le côned’acceptance <strong>de</strong> 25° <strong>de</strong> la fibre.Fig. <strong>II</strong>.2.3.3.2-1 A gauche (haut) : montage développé pour l’ajustement <strong>de</strong>sdistances relatives entre la fibre et les optiques périphériques(entrée et sortie). A gauche (bas). Couplage obtenu entre unelampe à ruban <strong>de</strong> tungstène, le con<strong>de</strong>nseur et la férule pourl’entrée <strong>de</strong> la fibre optique. A droite, férule miniaturisée (dutype SMA) intégrée dans un support <strong>de</strong> conception IASB pourl’éclairement <strong>de</strong>s pré-fentes.50


Ces résultats ont été exploités pour la conception mécanique (IASB) d’unemonture commune (modèle <strong>de</strong> vol) pour la lampe et le con<strong>de</strong>nseur.La terminaison <strong>de</strong> fibre est à symétrie circulaire. Une démarcheexpérimentale a également été appliquée pour optimiser le couplage entre laterminaison <strong>de</strong> fibre et la pré-fente. La présence d’une optique <strong>de</strong> focalisation ensortie <strong>de</strong> fibre ne s’est pas imposée grâce au positionnement <strong>de</strong> la terminaison àproximité <strong>de</strong> la pré-fente. La férule miniature (du type connecteur SMA 905) a étéintégrée dans un support mécanique <strong>de</strong> conception IASB. L’éclairement <strong>de</strong> la préfenteest effectué avec une obliquité <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30° par rapport à l’axe optiqued’une mesure solaire. Les tests ont montré que la perte <strong>de</strong> signal était <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 10 % par 10° d’inclinaison.Canal IRPour le canal IR, une lentille plan-convexe fait converger le faisceau versla pré-fente en éclairement direct. Le critère essentiel était l’optimisation et lastabilité <strong>de</strong> l’intensité lumineuse sur le dépoli, sans contraintes <strong>de</strong> netteté et <strong>de</strong>qualité d’image propres à une imagerie. Un traitement <strong>de</strong> surface anti-réflexionn’était donc pas nécessaire pour les lentilles. La configuration a été étudiée aulaboratoire pour optimiser le montage du modèle <strong>de</strong> vol. La solution retenue serésume comme suit :- Il est fait usage d’une lentille plan-convexe en Infrasil, diamètre 14 mm, rayon<strong>de</strong> courbure 13,5 mm, focale <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30 mm.- Le filament <strong>de</strong> la lampe (surface éclairée ~0,36 x 5 mm²) est situé à 120 mm<strong>de</strong> la pré-fente.- La lentille est ajustée à une distance <strong>de</strong> 48 mm du filament et 72 mm <strong>de</strong> la préfente.Le facteur d’agrandissement est donc égal à 1,5, offrant unrecouvrement <strong>de</strong> la pré-fente IR (0,5 x 7 mm²) par l’image du filament (~0,54 x7,5 mm²).- Les axes optiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux télescopes sont placés obliquement par rapport àl’axe du cône définissant le champ <strong>de</strong> vue solaire.Fig. <strong>II</strong>.2.3.3.2-2 Mise en station <strong>de</strong>s lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène pour lecanal IR dans l’étage supérieur du pont <strong>de</strong> lampe. Les 2 axesoptiques sont obliques par rapport à l’axe du cône solaire.51


Le signal enregistré par la voie <strong>de</strong> mesure IR pour ces lampes à ruban <strong>de</strong>tungstène reste faible comparé au signal solaire. Il est cependant suffisant pourla mesure <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> ce canal.<strong>II</strong>.2.3.4 Lampe à catho<strong>de</strong> creuse<strong>II</strong>.2.3.4.1 Sélection <strong>de</strong> la lampeLa lampe à catho<strong>de</strong> creuse (HCL : Hollow Catho<strong>de</strong> Lamp) est une lampeà décharge dont le spectre est riche en raies spectrales UV-VIS. Elles offrent uneréférence interne d’échelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> et un contrôle <strong>de</strong> la résolutionspectrale. La lampe a été produite par le LATMOS. Les missions ATLAS d’unedurée d’environ une semaine utilisaient une lampe HCL contenant <strong>de</strong> l’hélium,très diffusant. Pour une mission <strong>de</strong> longue durée à bord d’ISS, la fiabilité <strong>de</strong> lalampe a dû être renforcée. L’hélium a été remplacé par l’argon dont leconfinement dans la lampe présente une remarquable longévité. Le programme<strong>de</strong> qualification spatiale <strong>de</strong> cette nouvelle source a été réalisé à l’IASB.Caractéristiques techniquesLa catho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lampe HCL (∅ 40 mm, longueur : 70 mm, fenêtre enSuprasil 300 (Heraeus) est une cavité usinée dans du laiton. L’ano<strong>de</strong> (enmolybdène) est en position latérale. La pression <strong>de</strong> l’argon contenu dansl’enceinte est <strong>de</strong> 15 mb. La lampe est alimentée sous un courant continu <strong>de</strong> 5mA. La décharge d’amorçage est <strong>de</strong> 300 Volts. L’émission lumineuse résulted’une relaxation d’un état excité <strong>de</strong>s atomes d’argon et <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> lacatho<strong>de</strong> (Cu et Zn). L’intensité <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s raies spectrales est covariantecar les atomes Cu et Zn intervenant dans l’émission ont été extrait <strong>de</strong> la catho<strong>de</strong>sous l’impact <strong>de</strong>s ions Ar + . L’abondance <strong>de</strong> ces atomes est donc totalementdépendante <strong>de</strong> la pression du gaz.L’éclairement <strong>de</strong> la lampe se stabilise en moins <strong>de</strong> 15 minutes. Sa durée<strong>de</strong> vie est <strong>de</strong> plusieurs centaines d’heures. En mo<strong>de</strong> nominal, le plasma resteconfiné dans la catho<strong>de</strong> dont la géométrie permet <strong>de</strong> limiter l’angle d’émission <strong>de</strong>la lumière. La mise hors service d’une la lampe peut être induite par une perte <strong>de</strong>pression (fuite du gaz) ou <strong>de</strong>s dépôts métalliques modifiant la conduction (Kerberet al., 2006, Paresce et al., 1971). La tension aux bornes <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s offre uncritère idéal pour analyser son vieillissement.I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s raiesLe spectre <strong>de</strong> l’argon présente une distribution <strong>de</strong> raies moins uniformeque celle <strong>de</strong> l’hélium. Il est plus <strong>de</strong>nse et les raies sont moins intenses.52


Fig. <strong>II</strong>.2.3.4.1-1 De gauche à droite, structure interne <strong>de</strong> la lampe HCL et lespectre obtenu après remplissage d’argon (mesure à l’ai<strong>de</strong> duspectromètre <strong>de</strong> laboratoire Bentham DTM300).Pour l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s raies Cu, Zn et Ar les plus utiles, le spectre a étéenregistré et analysé à basse résolution (~0,8 nm). Pour résoudre les fréquentessuperpositions <strong>de</strong> raies et en observer les intensités relatives, le spectre aégalement été observé à très haute résolution à l’ai<strong>de</strong> d’un spectromètre àtransformée <strong>de</strong> Fourier (FTIR Brucker, IFS 120M). Les raies <strong>de</strong> première etsecon<strong>de</strong> ionisation Cu I, Cu <strong>II</strong>, Zn I, Zn <strong>II</strong> (+ Ar et Ar <strong>II</strong>) ont été i<strong>de</strong>ntifiées partant<strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données du NIST (National Institute of Standards and Technology,USA). Quelques raies du Plomb (Pb I) ont également été i<strong>de</strong>ntifiées. Cecontaminant provient <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> verre où le plomb est utilisé pourl’adhérence <strong>de</strong>s sections soudées. On a obtenu une base <strong>de</strong> données d’unecentaine <strong>de</strong> raies entre 202 et 970 nm. Ce répertoire a servi à la définition <strong>de</strong>sraies retenues pour le logiciel <strong>de</strong> vol (cf. § <strong>II</strong>.2.3.4.3). Le spectre est intéressantdans l’UVA et le VIS avec une répartition <strong>de</strong> raies utilisables pour SOLSPECentre 500 et 850 nm. Dans l’UVB et l’UVC, les raies sont abondantes.Qualification spatialeBien que la lampe HCL ne soit pas un étalon radiométrique (fonctiondévolue aux lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène et au <strong>de</strong>utérium), le maintien <strong>de</strong>l’intensité <strong>de</strong>s raies était souhaité. L’éclairement spectral d’une lampe a été testésous vi<strong>de</strong> afin <strong>de</strong> reproduire les conditions d’utilisation en environnement spatial.L’enceinte était équipée d’une fenêtre en quartz permettant d’enregistrer lespectre émergent. Un échantillon <strong>de</strong> 7 raies intenses, représentatives <strong>de</strong>séléments présents (Ar, Cu, Zn) a été sélectionné. Les paramètres électriques(I,V) ont également été enregistrés. La lampe a été régulièrement mise soustension pendant plusieurs mois.Les résultats ont montré une dérive d’intensité <strong>de</strong> 38 % pendant les 6mois <strong>de</strong> tests. Elle a pu être corrélée à une fuite <strong>de</strong> gaz mais en affectantl’ensemble <strong>de</strong>s éléments atomiques présents. La lampe modèle <strong>de</strong> vol <strong>de</strong>53


SOLSPEC a présenté <strong>de</strong>s performances supérieures (cf. § <strong>II</strong>I.1.2.3) à cettelampe <strong>de</strong> test.Signal (Amp)SOLSPEC - Lampe HCL ArTest <strong>de</strong> veillissement sous vi<strong>de</strong>10 -8 Cu (249.22 nm) Cu (324.32 + 324.75 nm)Ar (248.89 nm)10 -9Ar (294.29 nm)10 -10Ar (297.91 nm)Cu (244.16 + 244.44 nm)Ar (244.37 + 244.77 nm)10 -11 Cu (222.57 + 222.78 + 223.01 nm)Zn (307.21 + 307.59 nm)Cu (307.38 nm)10 -12Ar (307.74 + 307.81 nm)220 240 260 280 300 320 340Longueur d'on<strong>de</strong> (nm)Signal intégré (unité relative)10 -9Solspec ISS - HCL ArTest <strong>de</strong> vieillissement sous vi<strong>de</strong>Cu (222.57 + 222.78 + 223.01 nm)Cu (244.16 + 244.44 nm) + Ar (244.37 + 244.77 nm)Cu (249.22 nm) + Ar (248.89 nm)10 -8 Ar (294.29 nm)Ar (297.91 nm)Zn (307.21 + 307.59 nm) + Cu (307.38 nm) + Ar (307.74 + 307.81 nm)Cu (324.32 + 324.75 nm)-50 0 50 100 150 200Jour julien (2002)Fig. <strong>II</strong>.2.3.4.1-2 Résultats <strong>de</strong> tests <strong>de</strong> vieillissement <strong>de</strong> la lampe HCL Arplacée sous vi<strong>de</strong> pendant 6 mois. L’éclairement d’unéchantillon <strong>de</strong> 7 raies a été analysé au cours <strong>de</strong> mises soustension successives.Les tests en vibrations d’une lampe et <strong>de</strong> sa monture ont été réalisés àOrsay (France) à <strong>de</strong>s niveaux en vibrations i<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong>s lampes àruban <strong>de</strong> tungstène. Une unité radiométrique a été utilisée pour le contrôle <strong>de</strong>l’éclairement <strong>de</strong> la lampe pendant les tests. Celle-ci utilisait un minispectrographe régulé à 20° C. Le transport <strong>de</strong> lumiè re a été optimisé à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>composants prototypes du pont <strong>de</strong> lampe (con<strong>de</strong>nseur et fibre) et d’un miroir <strong>de</strong>renvoi. Des butées mécaniques permettaient <strong>de</strong> placer la monture <strong>de</strong> la lampedans une position parfaitement reproductible. L’éclairement d’un échantillon <strong>de</strong>11 raies (entre 332 et 469 nm) a été analysé.Fig. <strong>II</strong>.2.3.4.1-3 Unité radiométrique assemblée pour le contrôle <strong>de</strong>l’éclairement <strong>de</strong> la lampe après les tests en bruit blanc selonchaque axe. A droite, montage <strong>de</strong> la lampe HCL sur le potvibrant.54


Les résultats ont démontré qu’une lampe HCL du type SA résistait aux niveaux <strong>de</strong>vibrations imposés pour la mission SOLAR sur ISS. Pendant les tests, lavariation d’intensité <strong>de</strong>s raies est restée limitée à 1,3 %.<strong>II</strong>.2.3.4.2 Optique <strong>de</strong> couplageLe transfert d’éclairement <strong>de</strong> la lampe HCL entre les <strong>de</strong>ux pré-fentes UVet VIS utilise le même concept que pour les lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène VIS.Un con<strong>de</strong>nseur i<strong>de</strong>ntique et une fibre silice/silice <strong>de</strong> 37 brins ont été utilisés. Lafibre a été traitée par dopage à la fluorine pour une meilleure résistance aux UV.L’étu<strong>de</strong> opto-mécanique a été confiée à la société Lambda-X, complétée par <strong>de</strong>nombreux travaux <strong>de</strong> laboratoire à l’IASB. Les résultats ont montré que lecon<strong>de</strong>nseur <strong>de</strong>vait être placé à 4 mm <strong>de</strong> la lampe et à 38 mm <strong>de</strong> la fibre. Lestravaux <strong>de</strong> laboratoire ont conforté les simulations <strong>de</strong> Lambda-X. La monture estun système monobloc pour les supports <strong>de</strong>s trois composants : lampe,con<strong>de</strong>nseur et entrée <strong>de</strong> fibre.Le plasma <strong>de</strong> la lampe HCL est une source volumique à symétriecirculaire. L’entrée <strong>de</strong> fibre multibrins est à symétrie circulaire (∅ ~1,75 mm). Elleexploite au maximum la capacité d’un connecteur SMA. L’arrangement <strong>de</strong>s brinsest aléatoire pour la séparation <strong>de</strong> la fibre en ‘Y’ entre les <strong>de</strong>ux sorties circulairesUV (19 brins) et VIS (18 brins). Par une démarche expérimentale (IASB) similaireà celle utilisée pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène, on a optimisé lecouplage entre la terminaison <strong>de</strong> fibre et la pré-fente. Pour une distanceinférieure ou égale à 4 mm, on a observé que le couplage fibre – pré-fente sansobjectif <strong>de</strong> focalisation était plus efficace malgré la divergence du faisceau <strong>de</strong>25°.Fig. <strong>II</strong>.2.3.4.2-1 Intégration finale <strong>de</strong> la lampe à catho<strong>de</strong> creuse dans le pont<strong>de</strong> lampe. La monture est une structure unique pour la lampe,le con<strong>de</strong>nseur et la fibre optique. L’épanouissement <strong>de</strong> lafibre en <strong>de</strong>ux branches est visible après le connecteur SMA.<strong>II</strong>.2.3.4.3 Sélection <strong>de</strong>s raies spectralesLes raies <strong>de</strong>vaient être sélectionnées pour le ‘mo<strong>de</strong> catho<strong>de</strong> creuse’ dulogiciel <strong>de</strong> vol qui dispose <strong>de</strong> 16 plages spectrales programmables. C’était uneétape répondant aux exigences suivantes :55


- Sélectionner les raies les plus intenses, bien isolées et bien distribuées dans ledomaine spectral en veillant à enregistrer les 3 éléments Cu, Zn et Ar. La ligne<strong>de</strong> base <strong>de</strong> la raie <strong>de</strong>vait être observable en début et fin <strong>de</strong> chaque plage.- Echantillonnage : disposer <strong>de</strong> 10 points <strong>de</strong> mesures environ par largeur <strong>de</strong> raieà mi-hauteur (FWHM). L’une <strong>de</strong>s raies <strong>de</strong>vait être échantillonnée beaucoupplus finement (contrôle <strong>de</strong> la résolution spectrale).- Favoriser la mesure simultanée <strong>de</strong> raies UV et VIS pour chaque plageprogrammable.- Répartir équitablement les plages entre les canaux UV et VIS. Couvrir la pluslarge plage spectrale possible.- Retenir une raie située dans la zone <strong>de</strong> recouvrement UV-VIS et doncobservable simultanément par les <strong>de</strong>ux canaux.- Optimiser le rapport signal à bruit en augmentant le temps d’intégration.Néanmoins, la durée totale <strong>de</strong> la mesure ne <strong>de</strong>vait pas dépasser 1 heure.Après sélection, l’incrément moteur ‘p‘ a été fixé à 10 et 4 respectivementpour les canaux UV et VIS, ce qui a garanti environ 10 points par FWHM. Le filtreVIS a été fixé sur la position VIS1. Le filtre UV est en position ‘off’. Notons que laprésence d’un ordre 2 <strong>de</strong> diffraction ne posait pas problème. Les plages R0 àR15 du mo<strong>de</strong> catho<strong>de</strong> creuse ont été partagées entre 6 plages UV et 10 VIS.Les mesures simultanées sont nombreuses : 6 raies VIS sont observablespendant les mesures UV tandis que 4 raies UV sont observables pendant lesmesures VIS. Au total, on a obtenu la mesure <strong>de</strong> 26 raies. Deux raies étaientobservables dans la plage <strong>de</strong> recouvrement UV-VIS. L’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux a étésélectionnée. Le temps d’intégration a été fixé à 2.4 secon<strong>de</strong>s et le spectre a étéenregistré en moins d’une heure. Les raies retenues concernent les troiséléments Cu, Ar et Zn. La raie intense Ar I à 763,51 nm a été utilisée pour lecontrôle <strong>de</strong> la résolution spectrale VIS.Signal UV (cps.s -1 )500450400350300250200150100500Signal HCL - Canal UVZn I213.86Cu I222.57222.78223.01Cu I244.16Cu I249.22Ar <strong>II</strong>294.29Cu I282.44Ar I307.12307.59Cu I327.40Cu I324.75200 220 240 260 280 300 320Longueur d'on<strong>de</strong> (nm)Signal VIS (cps.s -1 )35000300002500020000150001000050000Signal HCL - Canal VISCu I324.75Cu I427.51Ar <strong>II</strong>454.51Ar <strong>II</strong>476.46Ar I675.28Ar I667.73Ar I Ar I727.29 738.40Ar I714.70Ar I706.72Ar I763.51Ar I772.38772.42Ar I800.62801.48300 400 500 600 700 800 900Longueur d'on<strong>de</strong> (nm)Fig. <strong>II</strong>.2.3.4.3-1 Signal HCL argon mesuré par les canaux UV-VIS <strong>de</strong>SOLSPEC. Les raies sélectionnées pour le mo<strong>de</strong> catho<strong>de</strong>creuse sont indiquées.56


En raison <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>nsité, les raies ne sont pas toujours bien isolées. Lasélection <strong>de</strong>s raies est résumée par la Figure ci-<strong>de</strong>ssus montrant le spectre Ar-Cu-Zn tel qu’enregistré par l’instrument SOLSPEC.Nous présentons quelques profils <strong>de</strong> fonction d’instrument mesurés par lalampe HCL. La Figure ci-<strong>de</strong>ssous montre en rouge la plage spectrale observéeet en bleu, le spectre complet <strong>de</strong> la lampe.Plage R1 (UV-VIS)Plage R5 (UV)Plage R7 (UV-VIS)Plage R13 (VIS)Fig. <strong>II</strong>.2.3.4.3-2 Profils détaillés <strong>de</strong> quelques raies HCL mesurées par lescanaux UV-VIS <strong>de</strong> SOLSPEC.<strong>II</strong>.2.4 ElectroniqueLa stabilité et le haut niveau <strong>de</strong> performances radiométriques attendu pourl’instrument SOLSPEC dépen<strong>de</strong>nt également <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong> l’électronique.Cela concerne tant le positionnement motorisé <strong>de</strong> composants mécaniques(pièces mobiles) que la réponse <strong>de</strong>s détecteurs. Un temps <strong>de</strong> stabilisation estnécessaire avant d’utiliser l’instrument pour un étalonnage ou une mesuresolaire.La dissipation <strong>de</strong> chaleur engendrée par l’électronique joue un rôle actifdans le bilan thermique. Elle peut être contrôlée (thermostats et résistanceschauffantes) ou non (dissipation par les modules électroniques). Le gradientthermique est toujours positif lors d’une mise sous tension sauf pour les57


efroidisseurs Peltier. L’élévation <strong>de</strong> température du cœur <strong>de</strong> l’instrument est <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 2 à 3 °C pendant une mesure solaire (~20 minutes).<strong>II</strong>.2.4.1 Composants internesSept cartes électroniques interviennent dans le fonctionnement <strong>de</strong>SOLSPEC. La carte du moteur principal <strong>de</strong> la vis micrométrique est en positionlatérale le long <strong>de</strong> la vis. Les autres cartes insérées dans <strong>de</strong>s boîtiers sont :- la carte CPU contenant le processeur 386,- la carte <strong>de</strong> traitement du signal IR,- la carte CAD (convertisseurs) contenant également l’électronique du PSD,- la carte <strong>de</strong>s ‘entrée/sortie’ et <strong>de</strong>s compteurs,- les <strong>de</strong>ux cartes housekeeping HK1 et HK2, gérant les comman<strong>de</strong>s du moteur,le refroidissement Peltier du détecteur visible, les télémesures et lalinéarisation <strong>de</strong>s thermistances, …Le câblage <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> zéro volt est rassemblé en un point <strong>de</strong> masse uniquesur une petite carte additionnelle.Les autres composants électroniques sont les alimentations haute tension<strong>de</strong>s détecteurs, l’alimentation combinée pour les trois types <strong>de</strong> lampes internes(société ATERMES, France), les thermostats et résistances chauffantes et lesdétecteurs. Un actuateur et six moteurs actionnent les roues à filtres, la vismicrométrique, les obturateurs et l’atténuateur UV. La conception <strong>de</strong>l’électronique doit assurer un découplage électromagnétique pour éviter lesinterférences entre les composants internes (telles que <strong>de</strong>s boucles <strong>de</strong> masses).<strong>II</strong>.2.4.2 Electronique IRLa voie <strong>de</strong> mesure IR est équipée d’un détecteur au sulfure <strong>de</strong> plomb(PbS) et d’une détection synchrone. L’ensemble <strong>de</strong> la chaîne électronique <strong>de</strong>détection a été renouvelée à l’IASB suite aux insuffisances observées pourl’instrument <strong>de</strong> première génération. C’est une <strong>de</strong>s phases principales duprogramme <strong>de</strong> remise à niveau <strong>de</strong> SOLSPEC. Le développement <strong>de</strong> cettenouvelle électronique est résumé en Annexe C.3.Dans l’infrarouge, les photons inci<strong>de</strong>nts sont <strong>de</strong> faible énergie. Lacomposante dominante du bruit provient <strong>de</strong> l’électronique (cf. calculsd’incertitu<strong>de</strong>, § <strong>II</strong>.7 et Figure <strong>II</strong>.7.4.2-4). La technique <strong>de</strong> détection synchrones’est imposée afin d’améliorer le rapport signal à bruit.Analyse comparativePar rapport à l’ancienne électronique <strong>de</strong> détection infrarouge, on peutrelever les différences essentielles suivantes :- Une voie <strong>de</strong> mesure supplémentaire est disponible (IR3).- La conversion est effectuée sur 16 bits au lieu <strong>de</strong> 10.- L’échantillonneur est placé en entrée du double spectromètre IR plutôt qu’ensortie.58


- La carte <strong>de</strong> traitement IR gère mieux la phase et la fréquence du signal <strong>de</strong>référence en exploitant pleinement le signal <strong>de</strong> mesure disponible en sortie <strong>de</strong>l’échantillonneur. Précé<strong>de</strong>mment, un PLL (boucle à verrouillage <strong>de</strong> phase)restituait la fréquence <strong>de</strong> modulation au lieu d’une lecture directe.- La concordance <strong>de</strong> phase entre le signal IR et l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence est mieuxajustée qu’auparavant. Elle est centrée sur les maxima d’intensité <strong>de</strong>salternances positives et négatives.Il est nécessaire d’ajuster la gamme dynamique <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> ladétection au signal solaire afin d’éviter toute saturation. De nombreusescontributions personnelles ont donc étayé le développement <strong>de</strong> l’électronique.Les actions couplées entre optique et électronique consistaient en :- Des travaux <strong>de</strong> réglage <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’échantillonneur en fonction <strong>de</strong>l’ouverture numérique du spectromètre. Une mesure a complété les calculs.Un montage optique et une observation stroboscopique ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>rl’intégration <strong>de</strong> l’échantillonneur (en position et amplitu<strong>de</strong>) à l’arrière <strong>de</strong> la fented’entrée.- La réalisation d’un banc d’étalonnage simulant l’intensité d’un signal solaireéclairant le détecteur. On a utilisé une source lumineuse dont l’intensité étaitajustée sur la base <strong>de</strong> calculs radiométriques.Ces montages ont été primordiaux pour les tests du préamplificateur, pour leréglage <strong>de</strong> certains potentiomètres et pour vérifier l’absence <strong>de</strong> saturation ducanal IR1.<strong>II</strong>.2.5 Logiciel <strong>de</strong> volLe nouveau logiciel a été développé à l’IASB. Il est adapté à la nouvelleélectronique et offre <strong>de</strong>ux types d’acquisition pour la détection UV-VIS. Lecomptage <strong>de</strong> photons pour un temps d’intégration déterminé est complété par unmo<strong>de</strong> ‘à coups constant’. Le temps d’intégration <strong>de</strong>vient variable et permet <strong>de</strong>mieux contrôler le rapport signal à bruit dès l’acquisition. Dans ce cas, lesimpulsions à la sortie <strong>de</strong>s détecteurs sont accumulées jusqu’au franchissementd’un seuil prédéfini.<strong>II</strong>.2.5.1 Mo<strong>de</strong>s d’acquisitionLe logiciel <strong>de</strong> vol prévoit 7 mo<strong>de</strong>s d’acquisition pour SOLSPEC. Un mo<strong>de</strong>‘manuel’ (M7) autorise le contrôle direct (en temps réel) <strong>de</strong> l’instrument. Lesautres mo<strong>de</strong>s concernent <strong>de</strong>s acquisitions automatiques : mesures solaires ou<strong>de</strong> sources étalons (M1, M5), <strong>de</strong> lampes internes (M2, M3) ou spécifiques à unecaractérisation radiométrique (M4, M6).Les mo<strong>de</strong>s sont activés par une comman<strong>de</strong> simple (ex. : 0x01 pour lemo<strong>de</strong> M1). Ils sont préprogrammés et associés à un tableau <strong>de</strong> 256 paramètrescaractérisant entièrement l’instrument pour l’acquisition <strong>de</strong> spectres (contrôle <strong>de</strong>smoteurs et détecteurs). Les valeurs optimales <strong>de</strong>s paramètres ont pu être59


assignées au sol suite au travail <strong>de</strong> caractérisation (cf. § <strong>II</strong>.3.5). Cetteconfiguration a permis <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s mesures nominales exploitant au mieux eten automatique les performances <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC. Des mesuresspécialisées sont possibles. Elles sont activées par <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s particulières(jusqu’à 100 mots hexadécimaux) modifiant temporairement le tableau <strong>de</strong>paramètres lors <strong>de</strong> la mise sous tension <strong>de</strong> SOLSPEC. Ces comman<strong>de</strong>sconfèrent au logiciel une réelle puissance et une gran<strong>de</strong> souplesse d’utilisation.Elles ont permis par exemple <strong>de</strong> poursuivre la caractérisation radiométrique enorbite (lumière diffuse, linéarité, réponse angulaire, …) ou <strong>de</strong> favoriser le rapportsignal à bruit ou l’échantillonnage <strong>de</strong> certains fragments du spectre.Pour une acquisition nominale, le principe consiste à parcourir une plaged’incréments moteur entre 0 et 27080 par pas <strong>de</strong> 40. Un échantillon <strong>de</strong> 60 mesures<strong>de</strong> courant d’obscurité est collecté avant et après la mesure du spectre.L’acquisition est divisée en 16 plages connexes dans le co<strong>de</strong> du programmecontrôlant le passage <strong>de</strong>s filtres et l’échantillonnage. La durée acquisition d’unspectre solaire est compatible avec la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pointage (~20 minutes) autoriséepar la CPD.Description <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>sMo<strong>de</strong>s Nom DescriptionM1 Mo<strong>de</strong> solaire Temps d’intégration UV-VIS : 0.6 s. Pointage solaire.Initialisation <strong>de</strong> la mesure synchronisée par la CPD(‘start sun tracking’). Optique d’entrée : quartz Q1par défaut.M2Lampes internes(D1, D2, W1 → W4)Signal <strong>de</strong>s lampes internes. Acquisition similaire àM1 (même paramètres) mais indépendante <strong>de</strong> laCPD. Préchauffage <strong>de</strong>s lampes : 15 minutes.M3 Catho<strong>de</strong> creuse Plages présélectionnées pour limiter le spectreautour <strong>de</strong>s raies Ar, Cu et Zn les plus significatives.Temps d’intégration UV-VIS : 2.4 s.M4 Criss-cross Mo<strong>de</strong> dédié à la mesure <strong>de</strong> réponse angulaire(basculement synchrone <strong>de</strong> la CPD). Incrémentmoteur fixe, modifiable.M5 Sélection d’une zone Mo<strong>de</strong> équivalent à M1 mais limité à une plagespectrale au lieu <strong>de</strong> 16.M6 Courant d’obscurité Mesure à l’incrément moteur zéro ou en balayageavec l’obturateur principal fermé.M7 Comman<strong>de</strong> directe Activation en temps réel <strong>de</strong>s différents soussystèmes<strong>de</strong> SOLSPEC.Tableau <strong>II</strong>.6.2.1-1 Mo<strong>de</strong>s d’acquisition mis en œuvre par le nouveau logiciel <strong>de</strong>vol.La procédure <strong>de</strong> remise à zéro (RAZ) est un algorithme qui permet <strong>de</strong>définir l’origine <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>s incréments moteurs <strong>de</strong> manière trèsreproductible. La procédure doit être activée lors <strong>de</strong> chaque mise sous tensiondu fait <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> co<strong>de</strong>ur optique absolu (cf. Annexe C.1).60


<strong>II</strong>.3 Intégration et tests <strong>de</strong> fonctionnalité<strong>II</strong>.3.1 Alignement optique <strong>de</strong>s spectromètres<strong>II</strong>.3.1.1 IntroductionLes trois doubles monochromateurs constituent le cœur <strong>de</strong> l’instrumentSOLSPEC. Leur conception optique, définie au LATMOS pour la premièremission SpaceLab (fin 1983) est restée inchangée. L’héritage est égalementcomplet pour l’assemblage (IASB) <strong>de</strong>s éléments mécaniques à l’exception <strong>de</strong>ssupports <strong>de</strong> réseaux (voir ci-<strong>de</strong>ssous). Par contre, l’héritage ne pouvait êtreconservé pour la procédure d’alignement. En effet, les difficultés rencontrées parl’équipe SOLSPEC pour l’alignement <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> première génération(SOLSPEC et SOSP) ont conduit par exemple, à élargir les fentes <strong>de</strong> sorties (etdonc dégra<strong>de</strong>r la résolution) afin d’assurer l’émergence <strong>de</strong> la lumière pourl’ensemble <strong>de</strong> la plage spectrale. Un effort majeur a été investi dans ce domainepour l’instrument SOLAR SOLSPEC. Les réseaux ont été renouvelés. Unalignement optique optimum a été réalisé pour les trois spectromètres, enparticulier pour le canal IR dont la résolution spectrale <strong>de</strong>vait être améliorée.La procédure d’alignement est abordée au § <strong>II</strong>.3.1.3 et développée enAnnexe D.1.<strong>II</strong>.3.1.2 Collage <strong>de</strong>s réseauxLes nouveaux supports <strong>de</strong> réseaux (conception IASB) et leur mécanismed’alignement ont été présentés au § <strong>II</strong>.1.2.2. Les réseaux sont collés sur cessupports. Le débattement angulaire <strong>de</strong> ce système est limité à quelques <strong>de</strong>grés.Il était donc nécessaire <strong>de</strong> coller les réseaux <strong>de</strong> manière telle que le préalignement<strong>de</strong>s traits fut compatible avec ce débattement. Pour cela, Il fallait aupréalable déterminer précisément l’orientation <strong>de</strong>s traits.Le problème a été résolu par un montage <strong>de</strong> laboratoire simulant unspectromètre (à partir d’une lampe au mercure, une fente et un réseau). Leréseau a été placé dans un berceau autorisant une rotation selon 2 axes. La fenteétait au centre <strong>de</strong> courbure du réseau. On a observé les ordres successifs <strong>de</strong>diffraction. L’idée consistait à former le spectre perpendiculairement à la directionconventionnelle. En effet, les raies se superposent lorsque les traits du réseau sontplacés à angle droit par rapport à la fente (voir ci-<strong>de</strong>ssous). Ce critère d’alignementa atteint une précision suffisante (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1°).61


Spectre conventionnel :Traits parallèles à la fenteOrdres : -1 0 1Spectre ‘à angle droit’ :Traits perpendiculaires à lafenteOrdre 0Ordre 1Fig. <strong>II</strong>.3.1.2-1Montage utilisé pour localiser l’orientation <strong>de</strong>s trais <strong>de</strong>sréseaux. A droite, formation du spectre pour <strong>de</strong>s traitsperpendiculaires à la fente.Les réseaux et le repère indiquant l’orientation <strong>de</strong>s traits ont été livrés à lasociété OIP (Belgique) pour le collage. L’intersection commune entre lessommets <strong>de</strong>s réseaux et l’axe <strong>de</strong> rotation du cylindre alésé (supportant les 6réseaux) a également été contrôlée.<strong>II</strong>.3.1.3 Alignement d’un double monochromateurLes alignements optiques <strong>de</strong>s spectromètres <strong>de</strong>vaient être réalisés avantleur intégration dans l’instrument. En effet, ils constituent le cœur <strong>de</strong> l’instrument etl’optique interne est inaccessible lorsque les boîtiers électroniques, le pont <strong>de</strong>lampes, les détecteurs, les roues à filtres et le harnais sont assemblés autourd’eux.L’alignement optique consistait à assurer la synchronisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxréseaux. Pour une position angulaire donnée <strong>de</strong> ces réseaux, la longueur d’on<strong>de</strong>diffractée à l’ordre 1 du faisceau émergent par la fente intermédiaire <strong>de</strong>vaitégalement émerger par la fente <strong>de</strong> sortie. L’alignement <strong>de</strong> chaque doublemonochromateur SOLSPEC (configuration <strong>de</strong> dispersion additive) a été réalisédans l’ordre suivant :- Réglage en translation du cylindre alésé pour ajuster les réseaux face auxfentes d’entrées.- Alignement <strong>de</strong>s traits du 1 er réseau : les traits <strong>de</strong>vaient être parallèles à l’axedu cylindre alésé et à la fente d’entrée.- Réglage <strong>de</strong> la distance entre le sommet du 1 er réseau et la fente d’entrée.L’objectif était d’obtenir une image nette <strong>de</strong> la fente d’entrée dans le plan <strong>de</strong> lafente intermédiaire.- Alignement <strong>de</strong>s traits du 2 ème réseau. Le spectre <strong>de</strong>vait défiler en sortie dudouble monochromateur sans variations dans le sens <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> fente.62


- Réglage <strong>de</strong> la distance entre le sommet du 2 ème réseau et la fente <strong>de</strong> sortie.Une raie émergente <strong>de</strong>vait être nette dans le plan <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie.Les sources lumineuses externes utilisées pour l’alignement étaient quasimonochromatiques (lasers He-Ne et He-Cd, lampes spectrales) ou à spectrecontinu (source au <strong>de</strong>utérium, lampes au tungstène 1000 W). Les alignementsont été réalisés <strong>de</strong> façon itérative. Certaines procédures ont été spécifiques aucanal étudié (cf. Annexe D.1), comme par exemple, un alignement pour uneplage spectrale hors du domaine visible (canal UV), …L’astigmatisme <strong>de</strong>s réseaux a été pris en compte (présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux plansfocaux). On a sélectionné le plan tangentiel assurant la netteté <strong>de</strong>s bordslatéraux d’une raie.<strong>II</strong>.3.2 Optiques d’entréeLa définition <strong>de</strong>s optiques d’entrée est le fruit <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> recherchesmenés au bénéfice <strong>de</strong> la 1 ère génération <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC (années1980). Celles-ci consistent en un empilement <strong>de</strong> lames (quartz dépolis, …)<strong>de</strong>vant la fente d’entrée. Ces diffuseurs contribuent à la limitation du champ <strong>de</strong>vue et à l’homogénéisation du faisceau inci<strong>de</strong>nt. Un diffuseur constitue lapremière surface active pour chaque canal. Sous l’action d’un faisceau inci<strong>de</strong>nt,il agit comme source lumineuse secondaire. En tant que source diffuse, il couvrel’ouverture numérique <strong>de</strong>s spectromètres et éclaire entièrement les réseaux. Ilcontribue aussi à rendre SOLSPEC insensible à un léger dépointage solaire et àvérifier la loi en 1/r². Il contribue à rendre une mesure SOLSPEC indépendante<strong>de</strong> l’assombrissement centre à bord du Soleil en neutralisant la résolutionangulaire. La présence d’une pré-fente procure une 1 ère délimitation du champ <strong>de</strong>vue qui reste principalement défini par le délimiteur <strong>de</strong> champ du cône solaire.L‘héritage SpaceLab - ATLAS a été préservé mais la plupart <strong>de</strong>s lamelles(fentes, pré-fentes, diffuseurs) ont été renouvelées.Les terminaisons <strong>de</strong> fibres sont présentes à proximité <strong>de</strong>s pré-fentes pourla version SOLAR SOLSPEC (cf. § <strong>II</strong>.2.3.3.2 et <strong>II</strong>.2.3.4.2). Les empilementsspécifiques sont décrits ci-<strong>de</strong>ssous. Les lames ont été insérées au fond d’unsystème <strong>de</strong> barillet contenant la fente d’entrée. Seule la fente IR a été modifiée(changement <strong>de</strong> résolution). La présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux lames pour un canal (exceptépour l’IR) contribue à définir un diffuseur volumique.Les pré-fentes sont en inox, les fentes ont été taillées au laser dans <strong>de</strong>slamelles métalliques noires mat et les pupilles sont brillantes. Les distances entrefentes et pré-fentes sont respectivement <strong>de</strong> 3,15, 2,05 et 1,05 mm pour lescanaux UV, VIS et IR. Les dépolis (Heraeus) sont en Suprasil 311 pour l’UV-VISou en Infrasil 301 pour l’IR.63


Canaux UV-VISPré-fente UV2 x 2.5 mm²Férule <strong>de</strong> lafibre HCLPupille UV(∅ 4 mm)Pré-fente VIS2 x 2.5 mm²Férules <strong>de</strong>sfibres HCL,W1 et W2Pupille VIS(∅ 4 mm)Fig. <strong>II</strong>.3.2-1A gauche, empilement <strong>de</strong>s éléments pour les optiquesd’entrée UV ou VIS. A droite, vue en projection. Positions <strong>de</strong>sterminaisons <strong>de</strong> fibres. Schémas (UV-VIS et IR) : W.Decuyper.Canal IRFig. <strong>II</strong>.3.2-2Optique d’entrée pour le canal IR.<strong>II</strong>.3.3 Système <strong>de</strong> filtres<strong>II</strong>.3.3.1 IntroductionSOLSPEC est équipé d’un système <strong>de</strong> filtres situés sur les roues porteobturateursdu pont <strong>de</strong> lampes et sur les roues à filtres (ou actuateur) inséréesentre les fentes <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong>s spectromètres et les détecteurs.Les filtres du pont <strong>de</strong> lampe sont <strong>de</strong>s lames <strong>de</strong> quartz assurant laprotection <strong>de</strong>s optiques d’entrées contre les rayonnements EUV. Cette protection64


est nécessaire pour le maintien <strong>de</strong> la réponse photométrique <strong>de</strong>s spectromètres<strong>de</strong>vant assurer une mission <strong>de</strong> plusieurs années.Les filtres <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> chaque spectromètre assurent la réjection <strong>de</strong>sordres supérieurs <strong>de</strong> diffraction et l’atténuation du signal si nécessaire (parexemple, pour limiter les effets <strong>de</strong> non-linéarité <strong>de</strong>s détecteurs UV et VIS).<strong>II</strong>.3.3.2 Roues porte-obturateursDescription et fonctionnalitésDeux roues motorisées sont partagées entre les trois spectromètres, l’uned’elles étant commune aux canaux VIS et IR. Pour chaque canal, 4 positionssont disponibles : ouverte (O) – obturation (F) – quartz 1 (Q1) – quartz 2 (Q2). Lasélection d’une position est assurée par un système <strong>de</strong> haute fiabilité. Il utilise<strong>de</strong>s interrupteurs à lames souples (ILS) activés par <strong>de</strong>s aimants solidaires <strong>de</strong> lapartie mobile <strong>de</strong>s roues.Les lames <strong>de</strong> quartz sont en Suprasil 311 et Infrasil 301 (Hereaus, RFA),respectivement pour les canaux UV-VIS et IR. Leur diamètre est <strong>de</strong> 25 mm etl’épaisseur <strong>de</strong> 1 mm. La sélection <strong>de</strong>s positions individuelles (O-F-Q1-Q2) estsynchronisée pour les canaux VIS et IR puisqu’elles sont associées à une rouecommune.Caractérisation radiométriqueLes lames Q1 et Q2 sont redondantes. La position Q1 est sélectionnéepour les mesures solaires nominales tandis que l’autre lame reste peu exposéeau rayonnement solaire.Fig. <strong>II</strong>.3.3.2-1Mesures <strong>de</strong>s transmissions <strong>de</strong>s lames Q1 et Q2 pour les troiscanaux. Les sources lumineuses utilisées sont les lampes au<strong>de</strong>utérium EF 159, FEL 545 & 546 et le corps noir.Une mesure régulière <strong>de</strong> leur transmission (ratio Q1/O et Q2/O) estprévue en orbite. Elle est effectuée à l’ai<strong>de</strong> du signal solaire utilisé comme65


source lumineuse stable. Son intensité est alors exprimée en unités relatives.Cette mesure est nécessaire pour caractériser entièrement la perte <strong>de</strong> réponsed’un canal SOLSPEC car le signal <strong>de</strong>s lampes internes ne peut être utilisé àcette fin (cf. § <strong>II</strong>.2.3). Notons que les étalonnages radiométriques absolus ont étéréalisés au sol avec la position Q1 (cf. § <strong>II</strong>.6). La transmission initiale <strong>de</strong>s lames(Q1, Q2) a été mesurée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> sources lumineuses externes pour les troiscanaux.<strong>II</strong>.3.3.3 Roues à filtres<strong>II</strong>.3.3.3.1 IntroductionL’ajustement <strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong> pour l’activation <strong>de</strong> chaque filtre et larecherche du facteur d’atténuation nominal constituaient une partie importante <strong>de</strong>la remise à niveau <strong>de</strong> l’instrument. La métho<strong>de</strong> suivante a été utilisée pourchaque spectromètre :1. Détermination <strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure pour éviter lessuperpositions <strong>de</strong> contributions d’ordre 2 ou supérieures.2. Mesure (provisoire) <strong>de</strong> la réponse du spectromètre à l’ai<strong>de</strong> d’une lampeétalonnée en éclairement spectral.3. Simulation du signal engendré lors <strong>de</strong> l’observation du Soleil. Le rapportentre le spectre ATLAS et l’éclairement <strong>de</strong>s lampes étalons a été calculé àcette fin.4. Détermination <strong>de</strong>s atténuations pour que le signal ne dépasse pas unevaleur seuil tenant compte <strong>de</strong> la nature du détecteur.Les roues à filtres contribuent à la complexité <strong>de</strong> la mécanique interne <strong>de</strong>SOLSPEC (trois <strong>de</strong>s sept moteurs SOLSPEC sont consacrés au positionnement<strong>de</strong>s filtres). Les détecteurs ne sont pas connectés directement aux fentes <strong>de</strong>sortie puisque les roues à filtres sont insérées entre ces composants.D’importantes précautions ont dû être prises lors <strong>de</strong> l’intégration et <strong>de</strong>s tests ausol pour éviter que les détecteurs ne reçoivent <strong>de</strong> la lumière directe. Les taux <strong>de</strong>lumière diffuse auxquels sont exposés les détecteurs ont été étudiés (cf. § <strong>II</strong>.5.4).La contribution <strong>de</strong>s filtres est intégrée dans la réponse photométrique <strong>de</strong> chaquespectromètre (cf. § <strong>II</strong>.6). Contrairement aux lames <strong>de</strong> quartz, les filtres ne doiventdonc pas être précisément caractérisés en transmission spectrale.<strong>II</strong>.3.3.3.2 Canal UVUn actuateur à <strong>de</strong>ux positions est utilisé. Son activation permet <strong>de</strong> placerune lame dépolie en Suprasil <strong>de</strong>vant le détecteur. Sa transmission (indicative) aété mesurée et oscille entre 5 et 15 %. Elle contribue à homogénéiser le signalsur la photocatho<strong>de</strong> du détecteur UV. Cette configuration est restée inchangéepar rapport à la version SOLSPEC SpaceLab. Les contraintes <strong>de</strong> tempsimposées pour la livraison du modèle <strong>de</strong> vol n’ont pas permis <strong>de</strong> modifier lesmécanismes. Il est démontré ci-<strong>de</strong>ssous que cette configuration à 2 positions est66


suffisante pour le fonctionnement nominal canal UV. Il n’y a pas <strong>de</strong> filtre <strong>de</strong>réjection d’ordre mais la conséquence <strong>de</strong> cette absence a été quantifiée.Activation <strong>de</strong> la lame dépolieIl était recommandé <strong>de</strong> ne pas dépasser 10 5 coups par secon<strong>de</strong> (cps/s)lors d’une mesure solaire pour limiter les effets <strong>de</strong> non-linéarité du détecteur. Lamétho<strong>de</strong> décrite précé<strong>de</strong>mment a été appliquée pour déterminer la plagespectrale d’activation <strong>de</strong> la lame dépolie. Après intégration <strong>de</strong>s éléments dumodèle <strong>de</strong> vol du canal UV (y compris l’empilement <strong>de</strong>s optiques <strong>de</strong>vant la fented’entrée), les lampes au <strong>de</strong>utérium et à filament <strong>de</strong> tungstène 1000 Wétalonnées au NIST (EF165 et F545) ont été utilisées.Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.2-1 A gauche, actuateur UV à <strong>de</strong>ux positions pour l’insertion d’unquartz dépoli (Suprasil) <strong>de</strong>vant le détecteur. A droite,simulation du signal solaire (étalonnages EF165 et F545).On observe qu’un signal solaire peut déjà atteindre 10 4 cps/s dès 200 nm.Aucune extinction ne survient avant la fin <strong>de</strong> la plage spectrale mesurable par lecanal UV (371 nm). Le signal est supérieur à 10 5 cps/s entre 217 et 320 nm. Lefiltre UV doit être actif sur cette plage. L’atténuation induite permet <strong>de</strong> limiter lesignal maximum sous le seuil fixé (10 5 cps/s) sans filtre neutre additionnel. Uneexception prévaut pour la plage comprise entre 289 et 297 nm, zone <strong>de</strong> réponsemaximale où ce seuil est localement dépassé.Une alternative a été étudiée. Elle consistait à ne pas activer le filtre UVavant 263 nm car le signal solaire se maintient entre 10 5 et 2 10 5 cps/s entre 217et 263 nm (sauf localement vers 245 nm). Cependant, le gain en terme <strong>de</strong>rapport signal à bruit aurait pu être contrebalancé avec une correction <strong>de</strong> nonlinéaritéplus importante (~22 % à 2 10 5 cps/s, cf. § <strong>II</strong>.5.3.2). La décision a étéprise <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux courbes <strong>de</strong> réponse absolues entre 217 et 263 nm,avec et sans activation du filtre UV (cf. § <strong>II</strong>.6.4).67


Analyse <strong>de</strong> l’ordre 2Lors <strong>de</strong>s étalonnages à la pression atmosphérique, il est impossibled’observer une contribution <strong>de</strong> l’ordre 2 du fait <strong>de</strong> l’absorption par l’oxygènemoléculaire vers 185 nm. Aucun terme <strong>de</strong> correction ne <strong>de</strong>vait donc être pris enconsidération lors <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponse (cf. § <strong>II</strong>.6.4). Enrevanche, le problème se pose dès 310 nm (2 x λ coupure du Suprasil) pour toutemesure effectuée sous vi<strong>de</strong>. L’impact <strong>de</strong> l’ordre 2 a été déduit <strong>de</strong> comparaisons<strong>de</strong> mesures air - vi<strong>de</strong> avec une lampe au <strong>de</strong>utérium. Les résultats montrent quele taux maximum (pour un signal inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 10 4 cps/s à l’ordre 1) est voisin <strong>de</strong>12 cps/s, générés vers 165 nm. A partir <strong>de</strong> ce résultat, il a été possible <strong>de</strong>caractériser l’ordre 2 d’une mesure solaire (ci-<strong>de</strong>ssous à droite). On constate quela contamination par l’ordre 2 reste négligeable. Elle est inférieure à 0,027, 0,15et 0,4 % respectivement à 350, 360 et 370 nm.Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.2-2 A gauche, estimation <strong>de</strong> l’intensité à l’ordre 2 pour un signal<strong>de</strong> 10 4 cps/s à l’ordre 1. A droite, comparaison entre lesintensités <strong>de</strong>s ordres 1 et 2 lors d’une mesure solaire.Avec une lame <strong>de</strong> quartz dépolie unique (composant optique stable etrésistant), les critères d’atténuation du signal et <strong>de</strong> réjection <strong>de</strong> l’ordre 2 ont doncété satisfaits pour les mesures solaires.<strong>II</strong>.3.3.3.3 Canal VISLe canal VIS dispose d’une roue à filtres à quatre positions, notées VIS1 àVIS4. Les mécanismes sont inchangés par rapport à la version SOLSPECSpaceLab. La sélection d’une position est également assurée par un systèmed’ILS (Interrupteurs à lames souples).68


Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.3-1 Roue à filtres VIS à 4 positions. On distingue la positionouverte du filtre VIS1 ainsi que les interrupteurs ILS.Compte tenu <strong>de</strong> l’extrême sensibilité du détecteur VIS et du flux intense<strong>de</strong> photons, une atténuation du signal à 10 5 cps/s pour une mesure solaire a éténécessaire pour la majeure partie <strong>de</strong> la plage spectrale centrale du canal VIS.Simulation du signal solaireLa métho<strong>de</strong> d’analyse décrite précé<strong>de</strong>mment a été appliquée. Lasimulation du signal solaire a été réalisée avec un étalon secondaire enéclairement spectral (source au tungstène du type FEL <strong>de</strong> puissance 1000 W).Pour les plages spectrales (285-536 et 793-908 nm), la simulation a étéeffectuée sans filtre. Ainsi, le rapport signal à bruit a pu être amélioré pour lesplages <strong>de</strong> faible réponse <strong>de</strong> l’instrument (vers 300 et 900 nm). Pour la plage 793-908 nm, un filtre passe-haut externe (Schott GG550) a été utilisé pour couperl’ordre 2. Un terme <strong>de</strong> correction lié à sa transmission (0,905) a été pris encompte dans la simulation.Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.3-2 Simulation du signal solaire pour un canal VIS sans filtreneutre. Source étalon : F545. Spectre <strong>de</strong> référence : ATLAS3. A droite, plage 285-536 nm en échelle linéaire. Uneatténuation sur plusieurs déca<strong>de</strong>s est nécessaire dès 300 nm.69


On observe une augmentation <strong>de</strong> signal couvrant 6 déca<strong>de</strong>s entre 285 et430 nm. Le plateau à partir <strong>de</strong> 450 nm est précédé d’une relative stabilisationentre 365 et 410 nm. La simulation en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 285 nm n’a pas étéaccessible, le signal <strong>de</strong>s sources étalons utilisées étant trop faible.Pour la plage spectrale centrale (<strong>de</strong> 450 à 750 nm), la stratégie étaitdifférente. Les simulations ont été réalisées avec la roue à filtres maintenue dansl’ancienne configuration <strong>de</strong> SOLSPEC ATLAS pour ne pas être perturbées parl’ordre 2 ni surexposer le détecteur. Après analyse, une conversion <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitéoptique a été calculée pour s’adapter à la nouvelle sensibilité du canal VIS(configuration SOLAR SOLSPEC) et les filtres neutres ont ensuite étéremplacés. Le résultat est illustré ci-<strong>de</strong>ssous à droite. Cette simulation du signalsolaire après intégration <strong>de</strong>s nouveaux filtres montre la limitation du signalobtenue autour du seuil <strong>de</strong> 10 5 cps/s entre 450 à 750 nm.Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.3-3 A gauche, signal F545 après intégration <strong>de</strong>s filtres neutrespour la mission SOLAR (positions VIS3 et VIS4). A droite,simulation du signal solaire pour ces mêmes plages. Lalimitation du signal à ~1 10 5 cps/s a été obtenue.Définition <strong>de</strong>s filtres VISLa détermination <strong>de</strong>s combinaisons <strong>de</strong> filtres neutres et <strong>de</strong> réjectiond’ordre a pu être finalisée grâce à ces simulations. Les résultats sont résumés ci<strong>de</strong>ssous.La discussion détaillée est reportée en Annexe D.2.70


Filtre VIS1La position VIS1 est maintenue ouverte (OD = 0,0) jusqu’à 302 nm où leseuil <strong>de</strong> 10 5 cps/s est atteint. Il n’y a pas <strong>de</strong> contamination d’ordre 2 car 302 nmreprésente environ <strong>de</strong>ux fois la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure du quartz.Filtre VIS2La plage spectrale VIS2 s’étend jusqu’à 410 nm. Un filtre neutre (OD =2,2) limite le signal entre 365 et 410 nm au seuil fixé. Aucun filtre <strong>de</strong> réjectiond’ordre n’est intégré car le détecteur est équipé d’une fenêtre Corning 7056 dontla longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure est voisine <strong>de</strong> 210 nm.Filtre VIS3La plage spectrale VIS3 s’étend <strong>de</strong> 410 à 685 nm. Un filtre neutre <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité optique 2,7 limite le signal du plateau 450 - 550 nm à 10 5 cps/s. Le filtre<strong>de</strong> réjection d’ordre est centré (50 % <strong>de</strong> transmission) sur 374 nm. Sa longueurd’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure est certifiée vers 345 nm. Elle garantit l’absence d’ordre <strong>de</strong>uxjusqu’à ~ 690 nm.Filtre VIS4Un filtre atténuateur <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité optique égale à 1,7 est nécessaire. Lefiltre additionnel <strong>de</strong> réjection d’ordre est centré sur 511 nm. Sa coupure certifiéevers 465 nm garantit l’absence d’ordre <strong>de</strong>ux pour l’intégralité <strong>de</strong> la plage VIS4.Configuration idéale d’un système <strong>de</strong> filtresPour les positions VIS2 et VIS4, la <strong>de</strong>nsité optique constante <strong>de</strong>satténuateurs a engendré une réduction inappropriée mais inévitable du signalpour les plages spectrales inférieures à 365 nm (VIS2) et supérieures à 728 nm(VIS4).Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.3-4 Modélisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsités optiques variables pour les filtresVIS2 et VIS4. Le signal solaire aurait été maintenu à 10 5cps/s entre 302 - 365 nm et 728 - 834 nm.Pour y remédier, une <strong>de</strong>nsité optique variable a été modélisée en fonction<strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong>. Pour une mesure solaire, ces profils <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité (ci-71


<strong>de</strong>ssus) seraient parvenus à maintenir le signal à 10 5 cps/s pour <strong>de</strong>s plagesspectrales plus étendues qu’une mesure avec filtre neutre, englobant lesnouvelles zones 302 - 365 nm et 728 - 834 nm.Une étu<strong>de</strong> spécifique pour fabriquer ces filtres spéciaux VIS2 et VIS4 aété réalisée en collaboration avec la société REOSC (France). La phaseindustrielle <strong>de</strong> développement et la qualification spatiale requise n’ont pu aboutircompte tenu <strong>de</strong>s contraintes imposées par les délais <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong> SOLSPEC.En conséquence, les filtres <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsités optiques constantes ont été maintenuspour les positions VIS2 et VIS4.Précautions contre les résonnances entre faces parallèlesLors <strong>de</strong> l’empilement <strong>de</strong> telles combinaisons <strong>de</strong> filtres, une résonancepeut survenir entre <strong>de</strong>ux surfaces parallèles, réfléchissantes et très proches l’une<strong>de</strong> l’autre (cavité <strong>de</strong> Fabry-Pérot acci<strong>de</strong>ntelle). Des difficultés sont survenuespendant l’intégration <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC et ont été corrigées (voir AnnexeD.2).<strong>II</strong>.3.3.3.4 Canal IRLe canal IR dispose d’une roue à filtres à trois positions (F-IR1, F-IR2 etF-IR3), héritage <strong>de</strong> la version SOLSPEC SpaceLab.Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.4-1 Roue à filtres IR à trois positions.Simulation du signal solaireIl était possible d’étendre considérablement le recouvrement spectralentre les plages <strong>de</strong>s canaux VIS et IR car pour le nouveau détecteur PbS <strong>de</strong>SOLAR SOLSPEC, l’extinction <strong>de</strong> la réponse a été observée à 540 nm lors <strong>de</strong>stests d’intégration. Il a été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> garantir une mesure non contaminée parl’ordre <strong>de</strong>ux jusqu’à 3 µm. Après la mise en service <strong>de</strong> la nouvelle électronique,une simulation du signal solaire a été effectuée pendant l’intégration à l’ai<strong>de</strong>d’une lampe du type FEL (1000 W). Elle a montré qu’il n’y avait aucun risque <strong>de</strong>saturation du gain le moins sensible (voie <strong>de</strong> mesure IR1) pour la nouvellerésolution spectrale (voisine <strong>de</strong> 8 nm en moyenne). Aucun filtre atténuateur n’a72


donc dû être utilisé. La fonction <strong>de</strong> la roue à filtre IR est limitée à la réjection <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong>ux.Définition <strong>de</strong>s filtres IRLa discussion détaillée est reportée en Annexe D.2. Les résultats sont lessuivants.Filtre F-IR1Cette position <strong>de</strong> filtre a été équipée d’un filtre passe-haut (50 % <strong>de</strong>transmission à 511 nm) éliminant le rayonnement UV-VIS indésirable etcompatible avec la coupure du détecteur PbS (540 nm). L’ordre <strong>de</strong>ux a étébloqué jusqu’à 930 nm. La plage F-IR1 a été limitée à 902 nm.Filtre F-IR2La plage d’activation est définie entre 902 et 1690 nm. On a sélectionnéun filtre passe-haut centré à 895 nm. Sa longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure (855 nm) aéliminé l’ordre 2 jusqu’à 1710 nm.Filtre F-IR3On a sélectionné un filtre passe-haut centré à 1639 nm. Sa longueurd’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure (1510 nm) a garanti l’absence d’ordre 2 jusqu’à 3 µm.Pendant l’intégration, il est apparu (en fonction du débattement angulaire <strong>de</strong>sréseaux et <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> la butée <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> course du chariot) que la limite <strong>de</strong>l’échelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> du canal IR était <strong>de</strong> 3,277 µm. Bien que lespectromètre et le détecteur PbS soient fonctionnels jusqu’à cette limite, le signalsolaire en orbite n’est plus réellement détectable au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 3,2 µm environ. Ausol, la limite <strong>de</strong> détection du signal du corps noir était voisine <strong>de</strong> 3,1 µm. La plagespectrale extrême (3,088 – 3,277 µm) n’était donc pas étalonnable, contaminée<strong>de</strong> plus par l’ordre <strong>de</strong>ux, bien que celui-ci ne se manifestait clairement qu’à partir<strong>de</strong> 3,23 µm comme le montre la Figure <strong>de</strong> la page suivante :73


Fig. <strong>II</strong>.3.3.3.4-2 Mesure solaire en orbite (ISS, 16 novembre 2009). Signal(volts digitaux, courant d’obscurité soustrait) <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong>mesure IR3. Présence <strong>de</strong> l’ordre 2 à partir <strong>de</strong> 3,23 µm.ConclusionsPour le canal IR, les critères <strong>de</strong> réjection <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>ux ont été assuréspour une mesure solaire jusqu’à 3,088 µm coïncidant avec la limite spectrale <strong>de</strong>détection du signal corps noir.<strong>II</strong>.3.4 Contribution au logiciel <strong>de</strong> volUne contribution a été fournie pour le logiciel <strong>de</strong> vol. L’objectif a consisté àgarantir <strong>de</strong>s performances optimisées en orbite pour l’ensemble <strong>de</strong>s acquisitionsnominales (lampes et mesures solaires) associées aux 7 mo<strong>de</strong>s (cf. § <strong>II</strong>.2.5.1).L’optimisation <strong>de</strong>s valeurs par défaut du tableau <strong>de</strong> paramètres fut d’uneimportance primordiale pour atteindre les objectifs scientifiques <strong>de</strong> la missionSOLAR SOLSPEC. Ce travail a été réalisé pendant l’intégration et lacaractérisation radiométrique <strong>de</strong> SOLSPEC. Les groupes <strong>de</strong> paramètresconcernant les mo<strong>de</strong>s solaires et les étalonnages par les lampes internes (M1 etM2) sont décrits en Annexe C.2. D’autres paramètres plus techniques, associésaux mo<strong>de</strong>s M4 à M7 (criss-cross, courant d’obscurité, …) ont également étéajustés.74


<strong>II</strong>.4 Tests environnementauxAprès l’intégration <strong>de</strong>s éléments internes, <strong>de</strong>s tests ont été réalisés pourla qualification spatiale <strong>de</strong> SOLSPEC. Il a fallu démontrer que l’expériencefonctionnait sous vi<strong>de</strong>, dans une large plage <strong>de</strong> température (-15 à 30 °C) etpouvait maintenir son intégrité malgré les vibrations transmises lors <strong>de</strong> la miseen orbite. SOLSPEC ne <strong>de</strong>vait pas être susceptible à <strong>de</strong>s niveaux bien définis <strong>de</strong>perturbations électromagnétiques et ne <strong>de</strong>vait pas perturber son environnementdirect. Peu <strong>de</strong> mesures optiques ont été associées à ces phases plus techniques<strong>de</strong> qualification <strong>de</strong> l’instrument. Elles sont résumées ci-<strong>de</strong>ssous ou reportées enannexe.<strong>II</strong>.4.1 Tests en vibrationsSOLSPEC a été testé en vibrations selon un spectre composite appliquéle long <strong>de</strong>s 3 axes 1 x , 1 y et 1 z pour <strong>de</strong>s accélérations généralement supérieuresà 15 g. On distingue le niveau <strong>de</strong> qualification et le niveau d’acceptance. Ilsdiffèrent d’un facteur 2 en intensité (3 dB). Après les tests, l’inspection <strong>de</strong>l’instrument et une analyse <strong>de</strong>s fréquences propres ont permis <strong>de</strong> juger larobustesse <strong>de</strong> la mécanique interne. Les mesures radiométriques utilisant leslampes internes, effectuées avant et après chaque axe ont complété l’analyseaux plans optique et électronique (fonctionnement nominal). La stabilité <strong>de</strong>slampes a été vérifiée conjointement. Les tests pour SOLSPEC ont étéconcluants. Aucune dégradation n’a été observée. SOLAR SOLSPEC a étéqualifié en vibrations. Les résultats sont repris en Annexe D.3 pour les trois types<strong>de</strong> lampes.<strong>II</strong>.4.2 Tests CEM et <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> thermiqueL’instrument SOLAR SOLSPEC a satisfait à ces tests. Un résuméest repris en Annexe D3.75


<strong>II</strong>.5 Caractérisation radiométrique<strong>II</strong>.5.1 Etalonnage du PSDL’étalonnage angulaire du PSD (Position Sensitive Device) a permisd’obtenir par une démarche expérimentale la correspondance entre lacoordonnée angulaire (θ,ϕ) d’une source lumineuse et la position (x,y) duphotocentre <strong>de</strong> son image focalisée sur le détecteur. Ces positions ont étécalculées comme suit.I2− <strong>II</strong>41− I3x = kx.y = ky.(<strong>II</strong>.5.1 -1)I2+ I4I1+ I3où (I 1 , I 2, I 3 et I 4 ) sont les quatre photocourants du détecteur et K x et K y sont <strong>de</strong>sfacteurs d’échelle et <strong>de</strong> conversion d’unité.Les coordonnées angulaires sont relatives et sont déterminées par rapportà l’axe optique du module PSD. Cet axe a été défini comme la normale au plan<strong>de</strong> référence <strong>de</strong> la monture mécanique (cf. Figure <strong>II</strong>.2.1.1-1). La détermination <strong>de</strong>la relation (θ,ϕ) → (x,y) prend en compte tous les facteurs <strong>de</strong> distorsion. Ilscomprennent :- les non-linéarités spatiales du détecteur (effet <strong>de</strong> barillet, …),- les aberrations résiduelles <strong>de</strong> l’optique,- une erreur d’intégration <strong>de</strong>s lentilles (biais angulaire entre l’axe optique dutriplet <strong>de</strong> Cook et l’axe <strong>de</strong> symétrie cylindrique du module),- un déplacement latéral engendré par le filtre (lames parallèles),- les biais du détecteurOn peut définir un biais angulaire pour le détecteur si son axe (normale àla surface du silicium) est gauche par rapport à l’axe optique du module, et unbiais en translation si le centre du détecteur est décalé par rapport à cet axeoptique. La relation obtenue (θ,ϕ) → (x,y) est faiblement non-linéaire grâce auxdistorsions très limitées du PSD et <strong>de</strong> l’optique. En théorie, le PSD modèleS2044 a une détectabilité d’un déplacement minimum <strong>de</strong> 0,6 µm (dans la zonecentrale). L’erreur absolue <strong>de</strong> positionnement est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40 µm (au centre)pour les coordonnées (x,y).Etalonnage angulaire du module PSD modèle <strong>de</strong> volL’étalonnage a été réalisé face au Soleil sur la plateforme d’observation<strong>de</strong> l’IASB. Un montage (cf. § <strong>II</strong>.2.1.2.2) a permis d’échantillonner un dépointagedu module PSD. La technique d’étalonnage consistait à déterminer lacorrespondance (x,y) = F(θ,ϕ). Elle a été effectuée à <strong>de</strong>ux résolutionsdifférentes (précision d’une minute d’arc).- Champ <strong>de</strong> vue total : grille <strong>de</strong> -6° à 6° par incré ment <strong>de</strong> 2°.- Champ <strong>de</strong> vue central : grille <strong>de</strong> -3° à 3° par inc rément <strong>de</strong> 1 °76


Un étalonnage complet aurait consisté en une détermination précise <strong>de</strong> lafonction F(θ,ϕ) par interpolation linéaire sur les points expérimentaux (figurequadrangulaire) suivi d’un processus d’inversion, la fonction F -1 permettant dan sce cas <strong>de</strong> retrouver la position angulaire du Soleil.1( θ , ϕ)= F − ( x,y)(<strong>II</strong>.5.1.2-1)En pratique, un coefficient d’étalonnage linéaire a suffi et est actuellementappliqué lors <strong>de</strong>s mesures en orbite. Il est exprimé en minute d’arc par mm.Exemple <strong>de</strong> matrice d’étalonnage du PSD obtenue pour un échantillonnage <strong>de</strong> -6° à +6° et <strong>de</strong> -3° à +3°. Elle confirme le bon régl age en rotation du détecteurlors <strong>de</strong> son intégration (cf. § <strong>II</strong>.2.1.2.2) car les axes <strong>de</strong> dépointage utiliséscorrespondaient au report <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> la CPD (X CPD , Y CPD ) sur la structuremétallique du module PSD.Fig. <strong>II</strong>.5.1.2-1Matrice d’étalonnage du module PSD. Positions observées <strong>de</strong>l’image du Soleil selon un dépointage allant <strong>de</strong> -6° à +6° parpas <strong>de</strong> 2°, et <strong>de</strong> -3° à +3° par pas <strong>de</strong> 1.Le dépointage manuel était référencé par rapport au pointeur solaireautomatique <strong>de</strong> l’IASB (modèle INTRA, BRUSA, Suisse) dont la stabilité (~5minutes d’arc) a contribué à l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étalonnage.Une mesure complémentaire d’étalonnage a été réalisée au laboratoireaprès intégration du module PSD. Un faisceau laser étalé (He-Ne 543,5 nm) aété utilisé (car le filtre BG18 est toujours transparent à cette longueur d’on<strong>de</strong>).Deux grilles d’étalonnage <strong>de</strong> -4,5° à +4,5° par pas <strong>de</strong> 1.5° et <strong>de</strong> -2,5° à 2,5° parpas <strong>de</strong> 0,5° ont été mesurées. Pour le laser (ou pou r une autre source lumineusedu type FEL), le signal peu intense n’a pu être exploité pour obtenir unétalonnage <strong>de</strong> précision. Néanmoins, une information partielle a pu être collectéepour la détermination <strong>de</strong> paramètres internes tels qu’un désalignement résidueldu module PSD consécutif à son intégration dans SOLSPEC (cf. § <strong>II</strong>I.1.1).77


Pour l’approximation linéaire, le coefficient <strong>de</strong> conversion utilisé est <strong>de</strong>221 minutes d’arc par mm. Le rapport signal à bruit permet une détection d’undéplacement angulaire <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> la minute d’arc.<strong>II</strong>.5.2 Etalonnage en longueur d’on<strong>de</strong>L’étalonnage en longueur d’on<strong>de</strong> doit permettre <strong>de</strong> déterminer la longueurd’on<strong>de</strong> du faisceau émergent d’un monochromateur en utilisant la motorisation<strong>de</strong> la vis micrométrique. La chaîne mécanique associe le moteur aux réseaux parl’intermédiaire <strong>de</strong> la vis, <strong>de</strong>s chariots, du levier et du cylindre support <strong>de</strong> réseaux(cf. § <strong>II</strong>.1.1). L’étalonnage a été établi par la connaissance <strong>de</strong> la forme analytique<strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> dispersion, puis renforcé par une démarche expérimentale.<strong>II</strong>.5.2.1 Loi <strong>de</strong> dispersionLoi fondamentaleLes réseaux SOLSPEC fonctionnent par réflexion et sont concaves. Ilssont constitués d’une série <strong>de</strong> traits imprimés sur leur surface par un procédéholographique agissant comme <strong>de</strong>s sources lumineuses secondaires. Les traitsengendrent une périodicité dans la diffraction du faisceau. Le pas du réseau <strong>de</strong>st défini comme étant la distance <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux traits.Définissons en général <strong>de</strong>ux rayons l1 et l2 d’une on<strong>de</strong> planemonochromatique éclairant un réseau plan selon un angle d’inci<strong>de</strong>nce α. D1 etD2 sont les rayons diffractés sous un angle β.D2D1Faisceau diffractédββααI2Faisceau inci<strong>de</strong>ntI1Réseau planFig. <strong>II</strong>.5.2.2-1Schéma <strong>de</strong> principe pour le fonctionnement d’un réseau <strong>de</strong>diffraction. En rouge : différence <strong>de</strong> chemin optique entre lesrayons 1 et 2.Une interférence constructive est observée dans la direction angulaire βlorsque la différence <strong>de</strong> chemin optique correspond à un multiple <strong>de</strong> la longueur78


d’on<strong>de</strong> λ du faisceau. On en déduit l’équation fondamentale <strong>de</strong> diffraction,relation (pour un ordre n donné) entre α, β et la longueur d’on<strong>de</strong>.sin α + sin β = n λ avec n = …-2, -1, 0, 1, 2, … (<strong>II</strong>.5.2.1-1)dPour un monochromateur SOLSPEC, le faisceau inci<strong>de</strong>nt divergeant estdiffracté et focalisé par le réseau concave dans le plan d’une fente <strong>de</strong> sortie. Unangle constant <strong>de</strong> déviation égal à β - α est ainsi défini. Il est sous-tendu par lesmilieux <strong>de</strong>s fentes et par le sommet du réseau. Les angles (α,β) sont définis parrapport à la normale au réseau en son sommet. La rotation du réseau fait défilerle spectre à hauteur <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie. Une mesure spectrale n’est donc pasinstantanée. L’étalonnage en longueur d’on<strong>de</strong> d’un canal SOLSPEC a consisté àétablir la relation λ(α) à l’ordre 1 entre la position angulaire du réseau et lalongueur d’on<strong>de</strong> émergente. Plus communément, il a fallu établir la relationexistant entre l’incrément p et l’angle α pour obtenir la loi <strong>de</strong> dispersion λ(p).Loi <strong>de</strong> dispersion spécifique à l’instrument SOLSPECPour un double monochromateur dont l’alignement optique a été optimisé,une longueur d’on<strong>de</strong> émerge <strong>de</strong> manière synchrone par la fente intermédiaire et lafente <strong>de</strong> sortie. La forme analytique <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> dispersion a été développée sousforme d’une composition <strong>de</strong> fonctions.λ ( p)= ( h o g o f )( p)(<strong>II</strong>.5.2.1-2)La variable L décrit la position (en mm) du chariot le long <strong>de</strong> la vis micrométriqueselon les conventions suivantes :(2)(2)(2)(3)L= 0(1)Levier perpendiculaireà la vis(3)L < 0(1)Levier orienté vers lebas(3)L > 0(1)Levier orienté vers lehautFig. <strong>II</strong>.5.2.1-3Face latérale <strong>de</strong>s spectromètres SOLSPEC. Conventions <strong>de</strong>signe pour la variable L associée au déplacement linéaire duchariot. Levier (1), vis micrométrique (2) et chariot (3).Fonction L = f(p)La fonction f reliant les variables L et p est linéaire. On a obtenu :79


( p − p0)L = f ( p)=(<strong>II</strong>.5.2.1-3)kAvec : p 0 = incrément moteur amenant le levier perpendiculairement à la vis (L = 0en p 0 ). La valeur du paramètre p 0 a été déduite expérimentalement.k = nombre d’incréments moteur pour une translation <strong>de</strong> 1 mm du chariot.Le moteur couplé au réducteur réalise 1584 pas (48 x 33) pour un tour<strong>de</strong> vis correspondant à une translation <strong>de</strong> 3 mm : k = 528 pas.mm -1 .Fonction α = g(L)La fonction g relie la variable L à l’angle α définit ci-<strong>de</strong>ssus. Cette fonctionest gouvernée par le couplage mécanique entre la vis micrométrique et lecylindre support <strong>de</strong> réseaux (par l’intermédiaire du levier).L= g(L)= arcsin( ) + ∆rrAvec : r = longueur du levier (101,5 mm).α (<strong>II</strong>.5.2.1-4)Le terme ∆r décrit le décalage angulaire permanent entre l’axe <strong>de</strong> symétrie dusystème levier - cylindre et le plan tangent <strong>de</strong>s premiers réseaux UV, VIS et IR enleur sommet. Lorsque le levier est perpendiculaire à la vis micrométrique, lespremiers réseaux ne sont pas perpendiculaires aux axes optiques <strong>de</strong>sspectromètres SOLSPEC. Ce décalage ∆r vaut 12 <strong>de</strong>grés pour les canaux UV etIR et 5 <strong>de</strong>grés pour le canal VIS.Face latérale <strong>de</strong> SOLSPECrVIS : ∆r = 5°ChariotLevierLevierUV-IR : ∆r = 12°Axe <strong>de</strong> symétriedu levierDécalage angulaire : ∆rAngle γVis micrométriqueFig. <strong>II</strong>.5.2.1-4A gauche, décalage angulaire ∆r entre l’axe <strong>de</strong> symétrie dulevier et les premiers réseaux UV, VIS et IR. A droite, relationsinusoïdale entre la rotation du système levier - cylindre aléséet la position du chariot.80


L’équation (<strong>II</strong>.5.2.1-4) dérive du mécanisme <strong>de</strong> ‘compensation du sinus’. En effet,le déplacement du chariot varie comme le sinus <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong> la rotation dusystème levier - cylindre et donc :Fonction λ = h(α)L = r sinγ avec = α − ∆rγ (<strong>II</strong>.5.2.1-5)La fonction h relie la variable α à la longueur d’on<strong>de</strong> λ et correspond à laloi fondamentale <strong>de</strong> dispersion d’un réseau. A l’ordre 1, on utilise :α + sin β = ηλsin (<strong>II</strong>.5.2.1-6)Le paramètre η correspond au nombre <strong>de</strong> traits du réseau par unité <strong>de</strong> longueur :3600 mm -1 , 1281 mm -1 et 353,83 mm -1 respectivement pour les canaux UV, VISet IR. Sachant que l’angle <strong>de</strong> déviation β-α est constant, cette équation <strong>de</strong>vient :(1 + cos ρ)sin ρλ = h ( α)= sinα+ cosα(<strong>II</strong>.5.2.1-7)ηηAvec : ρ = β - α. Pour SOLSPEC, cet angle vaut respectivement 38° 42 ‘, 38° 41’30″ et 19° 37’ 26 ″ pour les canaux UV, VIS et IR.Fonction composée hogofLa combinaison <strong>de</strong>s équations (<strong>II</strong>.5.2.1-3) et (<strong>II</strong>.5.2.1-4) donne :( gp − p0f )( p)= α(L(p))= arcsin( ) + ∆rkro (<strong>II</strong>.5.2.1-8)Par ailleurs, l’équation (<strong>II</strong>.5.2.1-7) peut également s’écrire :ρ2cosλ = 1 (sinα+ sin( α + ρ))= 2 sin( α +ρ ) (<strong>II</strong>.5.2.1-9)ηη 2En combinant ces 2 équations, on obtient une fonction sinus à 4 paramètres :λ ( p ) = a sin( b + arcsin( cp + d )) (<strong>II</strong>.5.2.1-10)Cette équation représente la forme analytique exacte <strong>de</strong> la relation λ(p). Les 4paramètres (a,b,c,d) <strong>de</strong> l’équation sont eux-mêmes reliés aux 6 paramètres optomécaniquesfondamentaux (k, r, p 0 , η, ρ, ∆r) décrivant le fonctionnement d’unspectromètre SOLSPEC :81


ρ2cos( )2 ρa ≡, b ≡ + ∆rη 2,c1kr≡ etdp0≡ − (<strong>II</strong>.5.2.1-11)krAvec (a,λ) en nanomètre, b en radian, c en pas -1 et d en unité relative. La nature<strong>de</strong> la non-linéarité <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> dispersion a été établie. Elle correspond à unsegment <strong>de</strong> la fonction sinus situé sur le premier quart <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>. En effet, enconsidérant les valeurs (a 0 ,b 0 ,c 0 ,d 0 ) déduites <strong>de</strong>s plans SOLSPEC ou <strong>de</strong>mesures (pour p 0 ), on obtient pour la fonction normalisée λ(p)/a 0 :Segment du sinus :sin(b 0 +arcsin(c 0 p+d 0 )) = λ(p)/a 0pour les spectromètres UV, VIS et IRSinus(x)0.50.0-0.5-1.0SOLSPEC UV-VIS-IRFontion λ(p) normalisée par a 0Localisation <strong>de</strong>s segments<strong>de</strong> la fonction sinus1.0 sin(x)λ(p)/a 0UV+VIS+IRDomaine <strong>de</strong> définition :(b 0 +arcsin(c 0 p+d 0 ))π/2 π 3π/2 2πpour : p = 0 → 27100spectromètres UV, VIS et IRFig. <strong>II</strong>.5.2.1-5Abscisse X (radian)Sinus (X)1.00.90.80.70.60.50.40.30.20.10.0SOLSPEC UV-VIS-IRFontion λ(p) normalisée par a 0Localisation précise <strong>de</strong>s segments<strong>de</strong> la fonction sinusλ(p)/a 0 UV : (0.2940 → 0.7487)λ(p)/a 0 VIS : (0.1586 → 0.6275)Sinus(X)λ(p)/a 0 IR : (0.1094 → 0.5652)Absc. VIS : (0.1593 → 0.6783)Absc. IR : (0.1096 → 0.6007)0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0Abscisse X (radian)Absc. UV :(0.2985 → 0.8462)Sinus(X)Segment UVSegment VISSegment IRA gauche, localisation du domaine <strong>de</strong> définition <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong>dispersion normalisée sin(b 0 +arcsin(c 0 p+d 0 )) = λ(p)/a 0 pourles spectromètres SOLSPEC. A droite, localisation précise<strong>de</strong>s segments <strong>de</strong> la fonction sinus pour les trois canaux.Une analyse <strong>de</strong>s plages <strong>de</strong> fonctionnement a également démontré que lanon-linéarité <strong>de</strong> la fonction λ(p) n’était pas la même pour les trois spectromètresSOLSPEC (ci-<strong>de</strong>ssus à droite). Elle est plus prononcée pour le spectromètre UVpar rapport aux spectromètres VIS et IR puisque la fonction sin(x) est proche <strong>de</strong>x au voisinage <strong>de</strong> 0.Dispersion angulaireLa dérivée <strong>de</strong> la fonction α(p) (cf. <strong>II</strong>.5.2.1-8) fournit l’expression <strong>de</strong> ladispersion angulaire :dαc=(<strong>II</strong>.5.2.1-11)dp21−( c.p + d)On a obtenu une expression indépendante <strong>de</strong>s paramètres spécifiques à chaquemonochromateur (concentrés dans les paramètres a et b) puisque les réseauxsont solidaires d’un support mécanique unique (le cylindre alésé). Les <strong>de</strong>uxparamètres (c,d) ne concernent que le moteur, la vis et le levier.82


Loi <strong>de</strong> dispersion sous vi<strong>de</strong>Lors du passage sous vi<strong>de</strong>, les fréquences <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s lumineuses sontinchangées mais les longueurs d’on<strong>de</strong>s changent. Pour une position angulairedonnée du réseau, la différence <strong>de</strong> chemin optique produisant les interférencesconstructives reste la même sous vi<strong>de</strong>. Seules les fréquences associées auxlongueurs d’on<strong>de</strong> kλ sont modifiées. Ainsi, le sommet d’une raie spectrale <strong>de</strong>fréquence υ observée en (p 0 , λ 0 ) au sol est déplacé en (p 1 , λ 1 ) sous vi<strong>de</strong>. Ces 2couples <strong>de</strong> points vérifient la loi <strong>de</strong> dispersion λ(p) (<strong>II</strong>.5.2.1-10) gouvernée par<strong>de</strong>s paramètres (a,b,c,d) inchangés. On vérifie cependant que λ 0 /λ 1 = 1/n où nest l’indice <strong>de</strong> réfraction <strong>de</strong> l’air (Ciddor, 1996), et λ 1 = c/ν, où c est vitesse <strong>de</strong> lalumière.<strong>II</strong>.5.2.2 Démarche expérimentaleL’étalonnage a dû être complété par une démarche expérimentaleexploitant <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> raies spectrales. Un étalonnage <strong>de</strong> haute précision nepouvait pas reposer sur les seules valeurs théoriques <strong>de</strong>s paramètres(a 0 ,b 0 ,c 0 ,d 0 ) qui, <strong>de</strong> plus, pouvaient légèrement différer <strong>de</strong> la réalité suite auxprocédures d’intégration et d’alignement <strong>de</strong>s composants optiques etmécaniques <strong>de</strong> SOLSPEC.La démarche a consisté en une régression non-linéaire <strong>de</strong> la loi théoriquepour <strong>de</strong>s points expérimentaux {p i ,λ i } afin <strong>de</strong> déduire les valeurs optimisées <strong>de</strong>sparamètres (a 1 ,b 1 ,c 1 ,d 1 ). Un catalogue d’environ 200 raies UV-VIS émises par leséléments Hg, Zn, Cd, He, Ar et Cu (lampes spectrales externes) a été enregistré.Dans l’infrarouge, les ordres successifs <strong>de</strong>s lasers He-Ne à 543,5 nm, 594,1 nm,612,0 nm, 632,8 nm et 1523 nm ont été exploités.Définition d’un critère <strong>de</strong> centrage d’une PSFLa mesure d’une raie spectrale est le produit <strong>de</strong> convolution entre la raied’émission d’un élément et la fonction <strong>de</strong> fente (cf. § <strong>II</strong>.5.6). Pour une largeurnaturelle très petite par rapport à la résolution spectrale d’un monochromateur,cette mesure est assimilable à la détermination <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> fente, nomméePSF (Point Spread Function). Ce terme sera utilisé par la suite pour désigner lamesure d’un profil d’une raie d’émission.Certaines PSF assignées à une raie d’émission λ i présentent uneasymétrie. Un critère d’attribution d’un incrément moteur p i a été défini. Lesommet décentré <strong>de</strong> la PSF ne constitue plus un choix objectif. Il a été remplacépar le concept <strong>de</strong> la médiane où l’abscisse p i attribuée à ‘λ i ‘ divise l’intégrale duprofil <strong>de</strong> cette PSF en <strong>de</strong>ux parts égales. Cette opération correspond à uneéquipartition <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la raie. Pour affiner l’analyse <strong>de</strong> l’asymétrie, unvecteur d’incréments moteur médians a été calculé pour chaque PSF. Il étaitassocié aux valeurs <strong>de</strong> la médiane obtenues pour un profil <strong>de</strong> PSFprogressivement tronqué <strong>de</strong> bas en haut, <strong>de</strong> 0 à 100 % <strong>de</strong> sa hauteur. Unexemple d’analyse pour la raie He I à 447,15 nm est reproduit ci-<strong>de</strong>ssous.83


Fig. <strong>II</strong>.5.2.2-1 Détermination d’un incrément moteur p i associé à une raie λ i .Exemple pour la raie He I à 447,15 nm. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lamédiane pour une PSF asymétrique. A gauche, profil <strong>de</strong> laPSF. A droite, incrément moteur médian du profil <strong>de</strong> la PSFprogressivement tronqué <strong>de</strong> bas en haut.Les valeurs stables <strong>de</strong> p i obtenues pour une troncature limitée à 30 % <strong>de</strong> lahauteur ont démontré la bonne symétrie du pied <strong>de</strong> la PSF. Après l’analyse <strong>de</strong>sPSF les plus significatives du catalogue, on a obtenu la couverture suivante pourles plages spectrales <strong>de</strong>s trois spectromètres.Fig. <strong>II</strong>.5.2.2-2Longueur d'on<strong>de</strong> (nm)100 1000+++ + +IR+ + ++++ + ++ +++VIS+++ + ++ ++ + +++++ +++ ++++ ++ + ++++ ++++++++++ ++ ++++ +++++ ++++UV++ + + + + +++++ ++ +++ +++ + + +++ ++ +++ ++ ++0 5000 10000 15000 20000 25000Incrément moteurRépartition <strong>de</strong>s raies spectrales enregistrées pendant lacaractérisation <strong>de</strong>s canaux UV, VIS et IR.Une régression non-linéaire (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Levenberg-Marquardt) a étéeffectuée (Marquardt, 1963) pour les trois canaux en s’appuyant sur ces pointsexpérimentaux {p i ,λ i }. Un exemple d’application pour le canal UV est présenté enAnnexe E.3. Les valeurs obtenues pour les paramètres (a 1 ,b 1 ,c 1 ,d 1 ) sontrésumées ci-<strong>de</strong>ssous. L’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> estanalysée au paragraphe <strong>II</strong>.7.84


Paramètre Canal UV Canal VIS Canal IRa 1 (nm) 5,13114616 10 2 1,54866052 10 3 5,62902763 10 3b 1 (radian) 0,55294950 0,47730333 0,37721509c 1 (pas -1 ) 1,89045715 10 -5 1,73787408 10 -5 1,84769911 10 -5d 1 (sans unité) -0,25981720 -0,32182967 -0.25905565Tableau <strong>II</strong>.5.2.2-1Paramètres (a 1 ,b 1 ,c 1 ,d 1 ) obtenus pour les 3 canaux.DiscussionL’étalonnage en début et fin <strong>de</strong> plage spectrale est d’une gran<strong>de</strong>importance pour les trois canaux et les plages <strong>de</strong> recouvrement UV-VIS et VIS-IR. Seul le canal VIS a présenté un déficit <strong>de</strong> raies en début <strong>de</strong> plage spectrale.Pour le canal UV entre 155 à 185 nm, l’absence <strong>de</strong> raies spectrales enregistréessous vi<strong>de</strong> peut présenter un inconvénient. Cependant, une étu<strong>de</strong> (réalisée pourle canal IR) a démontré qu’entre l’échelle <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> réelles en débutou fin <strong>de</strong> plage spectrale et l’extrapolation obtenue par la loi dispersion (<strong>II</strong>.5.2.1-10), la divergence reste naturellement faible compte tenu <strong>de</strong>s capacitésprédictives <strong>de</strong> cette loi. L’extrapolation obtenue pour la plage UV est doncacceptable.Les échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> peuvent être affinées lors <strong>de</strong> mesuressolaires en orbite. La métho<strong>de</strong> consiste à comparer la position enregistrée <strong>de</strong>sraies <strong>de</strong> Fraunhofer par rapport à un spectre solaire <strong>de</strong> référence (Kurucz et Bell,1995). Un logiciel développé à l’IASB permet d’ajuster les échelles par <strong>de</strong> trèsfines translations et distensions (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> correction ‘shift & stretch’) <strong>de</strong>manière à faire coïnci<strong>de</strong>r les raies observées avec leur position dans le spectre<strong>de</strong> référence. Tous les termes d’erreur résiduels sont alors corrigéssimultanément. Cette procédure doit être appliquée systématiquement. Ce travailconstituera la suite immédiate <strong>de</strong> la thèse. L’objectif est d’amener le résidu <strong>de</strong>l’étalonnage en longueur d’on<strong>de</strong> à une valeur minimale <strong>de</strong> 0,01 ou 0,02 nm.Cohérence <strong>de</strong> la dispersion angulaire.La régression non-linéaire <strong>de</strong>vrait maintenir la cohérence d’une dispersionangulaire i<strong>de</strong>ntique pour les 3 canaux, c’est-à-dire <strong>de</strong>s valeurs i<strong>de</strong>ntiques <strong>de</strong>paramètres (c,d). Cependant, les meilleures déterminations <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong>dispersion sont obtenues en ajustant les valeurs <strong>de</strong>s 4 paramètres (a,b,c,d) lors<strong>de</strong> la régression. Dans ce cas, les valeurs (c 1 ,d 1 ) ne sont plus i<strong>de</strong>ntiques pour les3 canaux. Puisque la fonction principale <strong>de</strong> ce protocole d’étalonnage est <strong>de</strong>fournir une échelle <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> haute précision pour les mesuressolaires, nous avons jugé préférable <strong>de</strong> réaliser la régression à partir <strong>de</strong>s 4paramètres, au détriment <strong>de</strong> la cohérence <strong>de</strong> la dispersion angulaire.85


<strong>II</strong>.5.3 Détermination <strong>de</strong>s non-linéarités <strong>de</strong>sdétecteurs<strong>II</strong>.5.3.1 IntroductionUne chaîne <strong>de</strong> détection linéaire vérifie une proportionnalité entrel’éclairement inci<strong>de</strong>nt et sa conversion en signaux électroniques. Dans le cascontraire, un terme <strong>de</strong> correction relatif C lin (S , λ) doit être appliqué. Il représentele rapport entre le signal linéaire souhaité et le signal non-linéaire réel dusystème. Cette fonction peut dépendre <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> λ et <strong>de</strong> l’intensité Sdu signal. Pour SOLSPEC, elle a été déterminée lors <strong>de</strong> la caractérisationradiométrique <strong>de</strong> l’instrument. Sa connaissance a été essentielle pour exploiterles mesures en orbite étant donnée la différence d’éclairement entre le Soleil etles étalons en éclairement spectral utilisé au sol.La stratégie générale d’une mesure consiste à disposer d’un rapportsignal à bruit élevé (cf. § <strong>II</strong>.3.3) tout en évitant les signaux trop intenses afin <strong>de</strong>minimiser les corrections liées aux non-linéarités et les risques <strong>de</strong> saturation. Uncompromis doit donc être trouvé.<strong>II</strong>.5.3.2 Linéarité <strong>de</strong>s canaux UV-VISLes canaux UV-VIS sont équipés <strong>de</strong> tubes photomultiplicateursfonctionnant en mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> comptage <strong>de</strong> photons. Leur électronique <strong>de</strong> proximité(discriminateurs) a été conservée (héritage SOLSPEC SpaceLab). Lescomposants sont scellés et aucun réglage n’est possible.<strong>II</strong>.5.3.2.1 Non-linéarité en comptage <strong>de</strong> photonsLa correction <strong>de</strong> la non-linéarité C lin (S,λ) est associée au temps mort τ <strong>de</strong>l’électronique (délai minimum pour pourvoir discerner 2 impulsions). Le mo<strong>de</strong>d’acquisition par comptage <strong>de</strong> photons est bien adapté aux faibles signaux.Cependant, la probabilité <strong>de</strong> sous-estimer le nombre réel d’impulsions par effet<strong>de</strong> chevauchement augmente avec l’intensité du signal. L’effet <strong>de</strong> non-linéarités’étend théoriquement sur toute la gamme dynamique (dès la premièreimpulsion). Il est très marqué pour les signaux intenses. Au-<strong>de</strong>là du taux <strong>de</strong>saturation (nombre d’impulsions par secon<strong>de</strong> N > 1/τ), le signal finit par diminuerpour une intensité croissante <strong>de</strong> l’éclairement inci<strong>de</strong>nt et n’est plus interprétable.Pour un temps d’intégration ∆t >> τ, définissons le nombre moyend’impulsions mesuré N’ et le nombre moyen d’impulsions réellement générées N.Les taux moyens (en impulsions par secon<strong>de</strong>) associés à N et N’ sont désignéspar S et S’. La statistique <strong>de</strong> comptage est gouvernée par la distribution <strong>de</strong>Poisson. On démontre (Castelletto et al., 2005) que le déficit N – N’ est égal àN’Sτ. Dès lors :86


NN ' = et donc,1+ SτSS' = (<strong>II</strong>.5.3.2.1-1)1+ SτCe déficit <strong>de</strong> comptage propre au circuit électronique ne peut pas dépendre <strong>de</strong> lalongueur d’on<strong>de</strong>. La fonction C lin (S,λ) est donc égale à :S 1C linS') = = = 1 + SτS'1 − S'τ( (<strong>II</strong>.5.3.2.1-2)La détermination <strong>de</strong> la non-linéarité a fait appel à <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>laboratoire. L’expérience a consisté à réduire graduellement l’intensité d’unesource lumineuse inci<strong>de</strong>nte dans <strong>de</strong>s proportions connues. On a analysé lesconséquences pour le signal du détecteur étudié. Définissons par S’ 1 , S’ 2 , S’ 3, …S’ n , les signaux atténués par un facteur <strong>de</strong> transmission δ’ 1 , δ’ 2 , δ’ 3 , … δ’ n , et S’ 0 ,le signal non atténué (sans filtre). Si les signaux S’ i restent confinés en début <strong>de</strong>gamme dynamique du système <strong>de</strong> détection où les effets <strong>de</strong> non-linéarité sontnégligeables, alors leurs valeurs normalisées S’ i /δ’ i peuvent simuler en 1 èreapproximation le signal <strong>de</strong> référence S 0 d’un détecteur linéaire. Selon l’équation(<strong>II</strong>.5.3.2.1-2) et pour chaque filtre disponible, il est possible <strong>de</strong> déduire le tempsmort τ à partir <strong>de</strong> la pente <strong>de</strong>s fonctions linéaires f i ainsi définies :''SiS0Siy = fi(x) avec y = ≈' ' ' et x = ≈ S0δ'(<strong>II</strong>.5.3.2.1-3)i. S0S0δiDiverses stratégies sont possibles pour atténuer le flux inci<strong>de</strong>nt :- Exploiter la loi en 1/r² par l’éloignement d’une source lumineuse considéréecomme ponctuelle.- Intercepter et atténuer le faisceau d’une source fixe, par exemple avecl’ouverture calibrée d’un diaphragme en optique d’entrée ou une série <strong>de</strong> filtresneutres rigoureusement caractérisés.Nous avons choisi cette <strong>de</strong>rnière option. Compte tenu <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong>livraison <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC à l’ESA, un nombre limité mais suffisant <strong>de</strong>mesures <strong>de</strong> non-linéarité ont été réalisées. Pendant les mesures, le paramètre τa été assimilé à un coefficient <strong>de</strong> non-linéarité nommé K.<strong>II</strong>.5.3.2.2 Montage expérimentalExigences <strong>de</strong> stabilitéUne estimation précise <strong>de</strong> τ dépend <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> la source lumineuse,<strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC et <strong>de</strong> l’alignement optique (si un con<strong>de</strong>nseur estutilisé). La détermination précise <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong>s filtres en fonction <strong>de</strong> lalongueur d’on<strong>de</strong> a été fondamentale. Un test <strong>de</strong> stabilité et <strong>de</strong> fiabilité <strong>de</strong> cesystème <strong>de</strong> mesure fut systématiquement réalisé en vérifiant au préalable quepour <strong>de</strong>s signaux faibles et linéaires (respectivement < 15000 et 25000 cps/spour l’UV - VIS), le rapport S’ i / δ’ i S’ 0 était bien égal à 1.87


Filtres et sources lumineusesDeux filtres neutres <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité optique égale à 0,5 et 1,5 ont été utiliséspour les mesures <strong>de</strong> non-linéarité. Pour le canal VIS, une lampe externe <strong>de</strong> typeFEL a été utilisée. Elle a permis d’exploiter une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> la gammedynamique en se limitant à la plage spectrale comprise entre 350 et 550 nm.Pour le canal UV, une lampe à décharge à vapeur <strong>de</strong> mercure a été utilisée,combinée à un con<strong>de</strong>nseur. L’analyse du profil <strong>de</strong> la raie intense à 253,65 nm apermis <strong>de</strong> couvrir la majeure partie <strong>de</strong> la gamme dynamique.Des précautions ont été prises pour éviter tout risque <strong>de</strong> lumière diffuse(obturation <strong>de</strong>s canaux non utilisés, …).IRFace blancheVIS PSD UV <strong>de</strong>SOLSPECIR VIS PSD UVFiltreFiltreObturateursLampe FELCanal VISObturateurCon<strong>de</strong>nseurCanal UVLampe HgFig. <strong>II</strong>.5.3.2.2-1 Alignement <strong>de</strong>s sources lumineuses et <strong>de</strong>s composantsoptiques pour la mesure <strong>de</strong> non-linéarité <strong>de</strong>s spectromètresUV-VIS (vue <strong>de</strong> haut).La transmission <strong>de</strong>s filtres a été déterminée au préalable avec précision.Des mesures répétées au laboratoire à l’ai<strong>de</strong> d’un montage optique simulant unspectrophotomètre ont permis d’atteindre une précision <strong>de</strong> 0,1 %.Fig. <strong>II</strong>.5.3.2.2-2 Transmission externe <strong>de</strong>s filtres neutres OD ~0,5 et OD ~1,5.En bleu : résultats expérimentaux. En rouge : interpolation.88


<strong>II</strong>.5.3.2.3 Détermination <strong>de</strong>s coefficients K UV et K VISLa détermination du coefficient K a été itérative. En effet, pour chaquefiltre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité OD i, , le signal mesuré S’ i pouvait en partie être affecté par lanon-linéarité malgré l’atténuation. La normalisation S’ i /δ’ i ne simulait donc pascorrectement S 0 à moins d’appliquer une correction préalable partant d’unevaleur <strong>de</strong> K a priori. Une cohérence a été obtenue lorsque les valeurs a priori etcelles déduites <strong>de</strong> l’équation (<strong>II</strong>.5.3.2.1-3) convergeaient.Spectromètre UVLa gamme dynamique a été analysée jusqu’à 1,34x10 6 cps/s (signal sansfiltre). Pour le filtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité optique 1,5, le signal atténué S’ culminant à~40000 cps/s a été corrigé <strong>de</strong> sa faible non-linéarité. Après normalisation etitération, on a déduit une valeur <strong>de</strong> K UV égale à 5,98x10 -7 s comme illustré parles Figures suivantes.Fig. <strong>II</strong>.5.3.2.3-1 A gauche, détermination du coefficient K UV en simulant lesignal d’un détecteur parfaitement linéaire à l’ai<strong>de</strong> du filtre <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité 1,5. A droite, expression <strong>de</strong> la non-linéarité (effet dutemps mort).Pour le filtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 0,5, le signal atténué S’ culminait à ~370000 cps/s et adû être corrigé <strong>de</strong> sa non-linéarité. Une analyse similaire <strong>de</strong>s données a fourni lavaleur <strong>de</strong> K UV égale à 6,15x10 -7 secon<strong>de</strong>.89


Fig. <strong>II</strong>.5.3.2.3-2 A gauche, détermination du coefficient K UV à l’ai<strong>de</strong> du filtre <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité 0,5. A droite, expression <strong>de</strong> la non-linéarité (effet dutemps mort). On note l’allure hyperbolique <strong>de</strong> la courbe bleue.Cohérence obtenue entre les valeurs a priori et calculées du coefficient K UV :Fig. <strong>II</strong>.5.3.2.3-3 Impact <strong>de</strong> la correction préalable <strong>de</strong> non-linéarité pour lesignal atténué par le filtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 1,5 (à gauche) et 0,5 (àdroite). La cohérence est obtenue respectivement pour K UV =5,98 et 6,15x10 -7 s.Spectromètre VISPour le filtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité optique 1,5, le signal maximum obtenu (filtreinterne) fut <strong>de</strong> 330x10 5 cps/s. Aucune correction préalable <strong>de</strong> non-linéarité n’aété appliquée au signal atténué S’ (ne dépassant pas 12000 cps/s). L’analyse<strong>de</strong>s données a fourni une valeur <strong>de</strong> K VIS égale à 3,05x10 -7 s.90


Fig. <strong>II</strong>.5.3.2.3-4 Présentation similaire <strong>de</strong>s résultats pour la détermination ducoefficient K VIS . Utilisation du filtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 1,5.A l’ai<strong>de</strong> du filtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité optique 0,5, la gamme dynamique a été exploréejusqu’à 900x10 5 cps/s (signal sans filtre interne). Le signal atténué S’, <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 250000 cps/s, a <strong>de</strong>mandé une correction préalable <strong>de</strong> non-linéarité partantd’une valeur a priori <strong>de</strong> K VIS plausible. L’analyse <strong>de</strong>s données a fourni une valeur<strong>de</strong> K VIS égale à 3,43x10 -7 secon<strong>de</strong>.Fig. <strong>II</strong>.5.3.2.3-5 Présentation <strong>de</strong>s résultats pour la détermination du coefficientK VIS . Utilisation du filtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 0,5.Les <strong>de</strong>ux estimations divergent <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 %. On disposait cependantd’une mesure additionnelle liée à l’ancien filtre VIS interne n°1 <strong>de</strong> SOLSPEC, <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité optique ~1,3, (héritage <strong>de</strong>s missions ATLAS). Pour la mission SOLAR,ce filtre a été enlevé afin d’augmenter le rapport signal à bruit lors d’une mesuresolaire en début <strong>de</strong> spectre (cf. § <strong>II</strong>.3.3.3.3). Des spectres <strong>de</strong> lampes du typeFEL ont été enregistrés (à <strong>de</strong>s dates différentes) avant et après extraction dufiltre. La transmission <strong>de</strong> ce filtre a également été mesurée par la suite aulaboratoire. En appliquant la même métho<strong>de</strong> d’analyse (intensité du signal sans91


filtre : ~10 6 cps/s, signal atténué ~70000 cps/s), on a obtenu une évaluation <strong>de</strong>K VIS égale à 3,12x10 -7 secon<strong>de</strong>. Ne disposant pas d’autres mesures, on a fixé lavaleur <strong>de</strong> K VIS à (3,2 ± 0.3)x10 -7 s.ConclusionsLa non-linéarité du canal VIS est moins élevée que celle du spectromètreUV. Les coefficients K UV et K VIS ont été déterminés avec une précision <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 5 à 10 %. Partant <strong>de</strong> (<strong>II</strong>.5.3.2.1-2), on obtient pour <strong>de</strong>s incréments finis :∆S'= S'∆τ(<strong>II</strong>.5.3.2.1-3)S'Pour un signal mesuré à 10 5 cps/s, l’impact d’une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5 à 10 % sur τ(∆τ = 0,3x10 -7 ) se traduit donc par une erreur sur le signal limitée à 0,3 %.<strong>II</strong>.5.3.3 Linéarité du canal IRIntroductionLa chaîne <strong>de</strong> détection IR fonctionne en mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> détection synchrone à512 Hz (cf. § <strong>II</strong>.2.4.2 et Annexe C.3). Le signal VDC collecté en sortie <strong>de</strong> la carte<strong>de</strong> traitement est ensuite numérisé par un convertisseur 16 bits. Le concept <strong>de</strong>linéarité entre le signal lumineux inci<strong>de</strong>nt et le signal électronique est lié audétecteur PbS (modèle P2682 Hamamatsu, 1 x 3 mm²). Les données duconstructeur indiquent que le détecteur est linéaire jusqu’à 10 -5 W/cm². Lors <strong>de</strong>l’intégration <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC, une puissance lumineuse inci<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>1,94x10 -9 W (générée par une source étalon du type FEL) a été mesurée dans leplan du détecteur au pic <strong>de</strong> réponse du canal IR (~0.95 µm). Après conversionpar unité <strong>de</strong> surface et pour une mesure solaire, on a obtenu une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>puissance optique <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2,37x10 -7 W/cm², en accord avec la plage <strong>de</strong>linéarité.Vérification expérimentaleLa métho<strong>de</strong> appliquée aux spectromètres UV-VIS a été utilisée (cf.équation <strong>II</strong>.5.3.2.1-3). Les sources lumineuses étaient une lampe du type FEL etun laser He-Ne à 632,8 nm stabilisé en intensité (observé à l’ordre 2). Trois filtres<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité optique voisine <strong>de</strong> 0,7, 1,0 et 1,3 ont été utilisés. Ils ont étécaractérisés en transmission avec précision. Pour les signaux atténués par cesfiltres et après normalisation par leur transmission, on <strong>de</strong>vait retrouver uneintensité superposable au signal <strong>de</strong> référence (enregistré sans filtre) si la chaîne<strong>de</strong> détection IR était linéaire. La gamme dynamique qui s’étend <strong>de</strong> 0 à 32767 apu être entièrement explorée avec la mesure <strong>de</strong> la raie laser en utilisant lessignaux <strong>de</strong>s trois gains IR1, IR2 et IR3. Les résultats obtenus ont été analysés etsont présentés ci-<strong>de</strong>ssous (à gauche). Ils ont été confirmés pour une partie <strong>de</strong>gamme dynamique par les données (non représentées) <strong>de</strong> la lampe FEL (source92


lumineuse moins intense), utilisée entre 650 et 1000 nm. Le nombre limité <strong>de</strong>données disponibles n’a pas permis d’élever fortement le rapport signal à bruit.Les résultats combinant les signaux <strong>de</strong>s trois canaux IR1 à IR3 ont confirméqualitativement la linéarité la chaîne <strong>de</strong> détection IR.Fig. <strong>II</strong>.5.3.3-1A gauche, vérification <strong>de</strong> la linéarité du spectromètre IR,déduite à partir d’une source laser He-Ne et <strong>de</strong> filtres <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité optiques 0,3, 1,0 et 1,3. A droite, comparaison entrele rapport théorique (en rouge) et le rapport mesuré <strong>de</strong>l’éclairement d’une cavité corps noir à 2664 et 3014 K.Lors <strong>de</strong> l’étalonnage absolu, le rayonnement corps noir fourni par l’étalonprimaire en éclairement spectral du PTB a été utilisé (cf. § <strong>II</strong>.6). Des mesures ontété réalisées pour une cavité chauffée à 3014 K et 2664 K. Après correction ducourant d’obscurité, le rapport <strong>de</strong>s mesures a été comparé avec le rapport <strong>de</strong>séclairements fourni par la loi <strong>de</strong> Planck. La Figure ci-<strong>de</strong>ssus (à droite) illustre lerésultat obtenu pour la voie <strong>de</strong> mesure IR2.En conclusion, Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> détection IR n’ont pas révéléd’effets <strong>de</strong> non-linéarité pour la conversion entre l’éclairement IR inci<strong>de</strong>nt et latension <strong>de</strong> sortie numérisée.<strong>II</strong>.5.4 Analyse <strong>de</strong> la lumière diffuseLa lumière diffuse est un flux <strong>de</strong> photons atteignant le détecteur sansemprunter le chemin optique <strong>de</strong> diffraction à l’ordre 1. Ce flux peut être externe(s’il atteint le détecteur sans traverser les monochromateurs) ou interne (lesphotons diffus franchissent une fente d’entrée). Ce flux ne vérifie pas la loi <strong>de</strong>dispersion (cf. § <strong>II</strong>.5.2). Pour toute position angulaire d’un réseau, unecontribution diffuse peut être polychromatique. Un montage en doublemonochromateur réduit le taux <strong>de</strong> lumière diffuse interne sous le seuil <strong>de</strong> ~10 -8 .La particularité <strong>de</strong> l’assemblage mécanique <strong>de</strong> SOLSPEC impose uneanalyse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> lumière diffuse externe. On relève les sources potentiellessuivantes :93


- Les trois canaux <strong>de</strong> mesure sont côte à côte. Les parois internes <strong>de</strong> séparationne sont totalement jointives car le cylindre portant les réseaux et sa structureprotective sont communs aux trois canaux.- Pour chaque canal, l’insertion <strong>de</strong> la roue à filtre entre une fente <strong>de</strong> sortie et ledétecteur expose celui-ci à une source <strong>de</strong> lumière diffuse externe.- Les ouvertures <strong>de</strong> la plaque centrale peuvent fournir une contribution diffuseexterne issue <strong>de</strong>s étages supérieurs <strong>de</strong> l’instrument (flux solaire inci<strong>de</strong>nt ouémission <strong>de</strong>s lampes internes) vers la partie inférieure où sont localisées leschaînes <strong>de</strong> détection.Les couvercles <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC (et la couverture thermique enMLI, Multi Layer Insulation) constituent un caisson hermétique à la lumière en<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s axes optiques. L’éclairement solaire est bien canalisé par lesdélimiteurs <strong>de</strong> champ jusqu’aux fentes d’entrée. Il ressort <strong>de</strong> ces analyses queles contributions diffuses sont négligeables ou inexistantes, sauf pour le filtreVIS1 qui doit être mis à l’étu<strong>de</strong>.Contribution diffuse pour la position <strong>de</strong> filtre VIS1L’étu<strong>de</strong> principale a été réalisée à partir d’une mesure solaire en orbite.Une comman<strong>de</strong> spéciale a été activée à l’ai<strong>de</strong> du logiciel <strong>de</strong> vol selon leprotocole suivant.- Une acquisition d’un spectre solaire avec les obturateurs internes fermés.- Une acquisition avec les obturateurs internes VIS-IR fermés et UV ouvert.Les obturateurs principaux ont été maintenus ouverts. Les résultats sontprésentés ci-<strong>de</strong>ssous en fonction du numéro <strong>de</strong> ligne <strong>de</strong> télémétrie (qui, en 1 èreapproximation, est proportionnelle à la longueur d’on<strong>de</strong>), complétés par lesmesures <strong>de</strong> courant d’obscurité (réalisées pour la position moteur ‘0’) avant etaprès l’acquisition du spectre.Fig. <strong>II</strong>.5.4-1Taux <strong>de</strong> lumière diffuse pour le canal VIS (obturateur interneVIS fermé). Pour le canal UV, l’obturateur interne est ouvert(courbe bleue) ou fermé (courbe rouge) en alternance.94


Discussion pour une mesure solaire en orbiteLa haute étanchéité du système d’obturateurs internes est avérée pourtous les canaux (UV-IR non illustrés ici, VIS : voir Figure ci-<strong>de</strong>ssus, courberouge) car le signal observé est resté égal au niveau <strong>de</strong> courant d’obscurité.Lorsque l’obturateur interne du canal UV a été ouvert, une contributiondiffuse <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 120 cps/s fut observable pour la position <strong>de</strong> filtre VIS1(<strong>de</strong>nsité optique nulle) du canal VIS. Ce flux provenait d’un transfert entre lespectromètre UV et VIS en interne (émergeant ensuite par la fente <strong>de</strong> sortieVIS), ou d’un transfert (moins probable) entre la fente <strong>de</strong> sortie UV et ledétecteur VIS. Il traversait nécessairement la roue à filtres VIS. Les atténuationsélevées <strong>de</strong>s filtres neutres pour les positions VIS2, VIS3 et VIS4 (cf. § <strong>II</strong>.3.3.3.3)sont telles qu’un flux diffus voisin <strong>de</strong> 100 cps/s ne peut plus être détectable par ledétecteur VIS. Les données expérimentales ci-<strong>de</strong>ssus ont démontré ce fait.Notons que l’étu<strong>de</strong> d’une contribution diffuse observable pour le canalVIS, en provenance du canal IR n’est pas possible car les obturateurs internesVIS et IR sont activés <strong>de</strong> façon synchrone (simultanément ouverts ou fermés).Une expérience inverse (obturateur UV fermé, VIS-IR ouvert) a démontréune absence <strong>de</strong> lumière diffuse pour le canal UV, en provenance <strong>de</strong>s canauxvoisins VIS-IR.Discussion pour l’étalonnage absolu au solLes sources étalons en éclairement spectral ont permis d’obtenir unecourbe <strong>de</strong> réponse au sol pour la plage spectrale 283 - 302 nm <strong>de</strong> la positionVIS1 (cf. § <strong>II</strong>.6.5.3). Contrairement aux mesures solaires, le taux <strong>de</strong> lumièrediffuse n’était plus détectable pour <strong>de</strong>ux raisons :- Les canaux UV-VIS ne pouvaient être éclairés simultanément par une mêmesource étalon. Les canaux ont été étalonnés individuellement.- Le rapport entre l’éclairement solaire et celui du corps noir (positionné à1384,05 mm <strong>de</strong> SOLSPEC, cfr § <strong>II</strong>.6.2.1) est supérieur à 100 pour leslongueurs d’on<strong>de</strong> inférieures à 360 nm. Dans l’hypothèse où les canaux UV-VIS auraient pu tout <strong>de</strong> même être éclairés conjointement par cette sourceétalon, il eût été certain qu’un signal diffus issu du canal UV n’aurait plus étédétectable par le détecteur VIS pour la position VIS1 face au corps noir.Le taux <strong>de</strong> 120 cps/s doit uniquement être pris en considération pour lesmesures solaires (soustraction du courant d’obscurité et <strong>de</strong> la lumière diffuse).La position VIS1 contribue au recouvrement <strong>de</strong>s canaux UV-VIS <strong>de</strong> SOLSPEC.Pour une longueur d’on<strong>de</strong> inférieure à 302 nm, le canal UV exempt <strong>de</strong> lumièrediffuse est pleinement opérationnel et peut être utilisé préférentiellement.95


<strong>II</strong>.5.5 Détermination <strong>de</strong>s réponses angulairesLa réponse angulaire d’un spectromètre exprime la variation relative <strong>de</strong>signal observée lors du dépointage d’une source lumineuse par rapport à l’axeoptique. L’agencement <strong>de</strong>s lames <strong>de</strong> quartz dépolies constituant les optiquesd’entrée <strong>de</strong>s spectromètres (cf. § <strong>II</strong>.3.2) minimisent ces variations grâce à leurspropriétés <strong>de</strong> diffusion.Angle <strong>de</strong> dépointage θAxe parallèleà la fenteAxe optiqueDirection <strong>de</strong> dépointageMéridien <strong>de</strong> dépointageFente d’entrée : plan horizontalCoordonnée azimutale ϕAxe perpendiculaireà la fenteFig. <strong>II</strong>.5.5-1Vue schématisée du plan <strong>de</strong> la fente d’entrée, <strong>de</strong> l’axeoptique, du plan méridien et <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> dépointageassociée à l’angle <strong>de</strong> dépointage θ selon une directionazimutale ϕ.La réponse angulaire doit être caractérisée expérimentalement en fonction<strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong>. Plusieurs méridiens sont à explorer dans le système <strong>de</strong>coordonnées défini par le plan <strong>de</strong> la fente d’entrée et l’axe optique d’unspectromètre. On en déduit un facteur <strong>de</strong> correction angulaire K(λ,θ,ϕ) pour undépointage d’angle θ dans la direction azimutale ϕ. Ce facteur est normalisé à 1le long <strong>de</strong> l’axe optique. Cette mesure est une étape importante <strong>de</strong> lacaractérisation radiométrique. Elle est nécessaire pour <strong>de</strong>s mesures solaires enorbite où <strong>de</strong>s dépointages peuvent survenir pendant l’acquisition d’un spectre. Lacorrection angulaire doit alors être appliquée avant la conversion du signal enéclairement spectral. En dépointant suffisamment la source lumineuse lors <strong>de</strong> lacaractérisation, il a été possible <strong>de</strong> déterminer le champ <strong>de</strong> vue total <strong>de</strong> chaquecanal. La conformité <strong>de</strong>s déflecteurs internes <strong>de</strong> SOLSPEC a ainsi été vérifiée.Le cahier <strong>de</strong>s charges fixait cette valeur à 6°.La mesure <strong>de</strong> réponse angulaire a été déterminée au sol en assemblantun montage optique contrôlant le dépointage d’une source <strong>de</strong> laboratoire. Lacaractérisation a été complétée en exploitant le mo<strong>de</strong> criss-cross en orbite(dépointage solaire par la CPD, cf. § <strong>II</strong>.2.5). Pour la cohérence, la synthèse <strong>de</strong>smesures au sol et en orbite est présentée conjointement ci-<strong>de</strong>ssous.96


<strong>II</strong>.5.5.1 Protocoles <strong>de</strong> mesures expérimentalesProtocole <strong>de</strong> mesures au solUne source lumineuse du type FEL intégrée dans une monture rotative aété déplacée dans le champ <strong>de</strong> vue d’un spectromètre SOLSPEC. Undiaphragme a permis <strong>de</strong> simuler l’extension angulaire du disque solaire (0,5°).Fig. <strong>II</strong>.5.5.1-1Source lumineuse du type FEL et sa monture pour la mesure<strong>de</strong> réponse angulaire au sol. Le diaphragme limitaitl’extension angulaire <strong>de</strong> la source pour simuler celle du Soleil.A droite, les canaux non activés ont été obturés afin d’évitertoute source <strong>de</strong> lumière diffuse.La monture a permis <strong>de</strong> déplacer la source selon un arc <strong>de</strong> cercle, enprésentant la même section du filament (en projection) face au spectromètre.Vue <strong>de</strong> hautDéplacement linéaire tangentielLampe (vue <strong>de</strong> haut)Filament (schématisé)Déplacement linéairevers l’arc <strong>de</strong> cercleArc <strong>de</strong> cercleVers le centre du cercle,centre <strong>de</strong> rotation appartenantau plan <strong>de</strong> la préfenteRotation du filament <strong>de</strong> manière àprésenter une section constanteface à SOLSPECFig. <strong>II</strong>.5.5.1-2Protocole <strong>de</strong> mesure. La monture <strong>de</strong> la lampe a permis <strong>de</strong>déplacer la source lumineuse le long d’un arc <strong>de</strong> cercle.97


La mesure était polychromatique et l’éclairement <strong>de</strong> la source était plusfaible que le Soleil, en particulier dans l’UV. En conséquence, la plage spectraleexplorée était incomplète, limitée aux longueurs d’on<strong>de</strong> garantissant un bonrapport signal à bruit. L’échéance imminente <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong> SOLSPEC n’a paspermis d’étendre les temps d’intégration.Protocole <strong>de</strong> mesures en orbiteLe mo<strong>de</strong> criss-cross est utilisé en orbite. Il consiste en un dépointagecontrôlé du Soleil par la CPD. Le débattement angulaire s’étend nominalement<strong>de</strong> -5° à +5° pour un incrément <strong>de</strong> 0,5°. La mesure e st monochromatique. Seuleune accumulation <strong>de</strong> mesures criss-cross en modifiant la longueur d’on<strong>de</strong>sélectionnée permet d’explorer l’ensemble <strong>de</strong> la plage spectrale.Comparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s- Les techniques <strong>de</strong> mesure utilisées en orbite et au sol ne permettent pasd’explorer <strong>de</strong>s méridiens autres que ceux parallèles et perpendiculaires auxfentes d’entrée. La résolution azimutale (angle ϕ) reste donc très limitée.- En orbite, la mise en œuvre est lour<strong>de</strong> et s’étend sur plusieurs mois.Cependant, le Soleil représente la source lumineuse optimale. Son intensitépermet d’étendre les mesures dans l’UV. La mesure a été sérieusementaffectée par l’intégration imparfaite <strong>de</strong> la charge utile SOLAR dans la CPD (cf.§ <strong>II</strong>I.1.1). Un désalignement existe entre l’axe optique <strong>de</strong> SOLSPEC et celui dusenseur solaire <strong>de</strong> la CPD. De plus, le logiciel <strong>de</strong> la CPD ne permet pas <strong>de</strong>compenser ce désalignement par l’application d’un terme correcteur lors dubasculement du mo<strong>de</strong> criss-cross. En conséquence, l’intersection <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxméridiens explorés ne passait pas par l’axe optique <strong>de</strong>s spectromètres !- Au laboratoire, la réponse angulaire était bien normalisée par rapport à l’axeoptique. Les mesures ont été reproductibles mais limitées à quelques jours <strong>de</strong>tests. Cependant, la géométrie <strong>de</strong> la source lumineuse était imparfaite, sonintensité était plus faible que l’éclairement solaire et <strong>de</strong>s sources lumineusesparasites (sources diffuses : murs du laboratoire) ont pu survenir.Mesure <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong> dépointage et interprétationAu laboratoire, la mesure <strong>de</strong> l’angle a été obtenue géométriquement. LePSD y était inopérant car non éclairé et trop peu sensible. En orbite, le signaldélivré par le PSD est l’unique référence angulaire. Il nous permet d’associer unangle <strong>de</strong> dépointage aux signaux enregistrés en sortie <strong>de</strong>s spectromètresSOLSPEC lors du basculement <strong>de</strong> la CPD. L’interprétation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>sdonnées <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc :- pour une comparaison <strong>de</strong>s réponses angulaires entre le sol et ISS, <strong>de</strong> tenircompte du biais angulaire interne à l’instrument SOLSPEC existant entre l’axedu PSD et les axes optiques <strong>de</strong>s spectromètres (cf. § <strong>II</strong>I.1.1),- pour l’application d’une correction angulaire lors d’une mesure solaire, uneconversion <strong>de</strong>s réponses angulaires est nécessaire. Elle a été obtenue en98


extrapolant les résultats <strong>de</strong>s 2 méridiens explorés lors <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s criss-crossen <strong>de</strong>s résultats vali<strong>de</strong>s pour les 2 méridiens se croisant nominalement àhauteur <strong>de</strong> l’axe optique <strong>de</strong> SOLSPEC (cf. § <strong>II</strong>I.1.3.5).<strong>II</strong>.5.5.2 RésultatsLes plages spectrales suivantes ont été explorées pendant lescampagnes <strong>de</strong> mesures. Les mesures en orbite couvrent <strong>de</strong>s plages nettementplus étendues, surtout dans l’UV et l’IR.Canal UV(nm)Canal VIS(nm)Canal IR(nm)Mesures sol 280-294 427-725 701-1619Mesures ISS 176-349 317-839 650-2902Tableau <strong>II</strong>.5.5.2-1 Tableau <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong>s plages spectrales exploréesau sol et en orbite pour les réponses angulaires.Mesures au laboratoire avant livraison <strong>de</strong> SOLSPECUn champ <strong>de</strong> vue total voisin <strong>de</strong> 7° a été observé p our les troisspectromètres. Il était compatible avec le cahier <strong>de</strong> charge.Pour les canaux UV-VIS, il n’y a pas eu <strong>de</strong> dépendance en longueurd’on<strong>de</strong> significative pour les <strong>de</strong>ux méridiens analysés. On a alors procédé à uneintégration spectrale pour rehausser le rapport signal à bruit.Fig. <strong>II</strong>.5.5.2-1Canaux UV-VIS. Réponses angulaires mesurées au sol.Résultats pour les 2 méridiens perpendiculaires et parallèlesaux fentes. Les signaux ont été intégrés en longueur d’on<strong>de</strong>et normalisés par rapport à l’axe optique <strong>de</strong>s spectromètres.99


L’asymétrie entre <strong>de</strong>mi-méridiens semble systématique mais limitée, saufpour le méridien parallèle à la fente d’entrée du canal UV. Pour <strong>de</strong> faiblesdépointages restant dans les limites <strong>de</strong> performance <strong>de</strong> la CPD (stabilité ± 5minutes d’arc), la correction angulaire s’avère négligeable.Pour l’infrarouge, on a observé une dépendance importante en longueurd’on<strong>de</strong>. La réponse angulaire est moins performante. L’agencement <strong>de</strong>s lamesquartz dépolies n’a pu être modifié car cette mesure <strong>de</strong> réponse angulaire s’estachevée peu avant la date <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong> SOLAR SOLSPEC à l’ESA. Cesrésultats semblent résulter d’une inadéquation entre l’optique d’entrée inchangée(une seule lame dépolie, héritage SpaceLab) et la nouvelle résolution spectrale<strong>de</strong> SOLAR SOLSPEC (fentes plus fines). L’éclairement inci<strong>de</strong>nt est moinshomogénéisé et l’alignement optique <strong>de</strong> l’instrument est plus sensible.Fig. <strong>II</strong>.5.5.2-2Canal IR. Réponses angulaires mesurées au sol en fonctiondu dépointage et <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong>. Résultats pour les<strong>de</strong>ux méridiens perpendiculaires et parallèles aux fentes. Lanormalisation a été effectuée par rapport à l’axe optique duspectromètre.La solution consiste à utiliser exactement le même alignement lors <strong>de</strong>l’étalonnage absolu au sol et pour les mesures solaires en orbite. Cettetechnique permet <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong> toute correction angulaire.Résultats <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s criss-crossUn total <strong>de</strong> 44 acquisitions monochromatiques criss-cross ont étécompilées. Elles ont couvert plus d’une année <strong>de</strong> mesures et elles ont permisd’obtenir une reconstruction spectrale <strong>de</strong>s réponses angulaires pour les <strong>de</strong>uxméridiens. La continuité obtenue pour les surfaces (voir ci-<strong>de</strong>ssous) apporte unepreuve <strong>de</strong> la stabilité mécanique <strong>de</strong> l’instrument en orbite. Les mesures sontrelatives. Elles s’affranchissent <strong>de</strong> toute dérive <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> SOLSPEC et <strong>de</strong> lavariation <strong>de</strong> distance Terre - Soleil.La géométrie <strong>de</strong> l’acquisition est représentée ci-<strong>de</strong>ssous. Les axes <strong>de</strong>références sont les lignes <strong>de</strong> coordonnées du PSD (en noir). Le biais angulairedu PSD, interne à SOLSPEC (cf. § <strong>II</strong>I.1.1), est représenté par l’écart entre cesaxes et le curseur (en bleu) désignant l’axe optique <strong>de</strong>s spectromètres. Les axes100


du senseur solaire <strong>de</strong> la CPD (en rouge) sont également décalés (erreurd’alignement <strong>de</strong> la charge utile). Ils représentent donc en projection les méridiensexplorés lors <strong>de</strong> l’application du mo<strong>de</strong> criss-cross en orbite.Fig. <strong>II</strong>.5.5.2-3Configuration géométrique <strong>de</strong>s axes du PSD (en noir) et dusenseur solaire <strong>de</strong> la CPD (en rouge). L’axe optique <strong>de</strong>sspectromètres SOLSPEC est également représenté (curseurbleu).La réponse angulaire mesurée en orbite selon le méridien parallèle à lafente a donc été enregistrée avec une inclinaison permanente <strong>de</strong> -105 minutesd’arc selon l’autre axe. De même, cette inclinaison est <strong>de</strong> -32 minutes d’arc pourl’étu<strong>de</strong> du méridien perpendiculaire aux fentes.Canaux UV-VISChaque méridien est présenté sous forme graphique à <strong>de</strong>ux dimensions(θ,λ). Le champ est limité à la zone centrale, soit quelques <strong>de</strong>grés autour <strong>de</strong> l’axe<strong>de</strong> référence. En complément (à droite), une Figure en projection montrel’étendue du domaine (θ,λ) limitant la variation <strong>de</strong> réponse à ± 1 % autour <strong>de</strong> cetaxe.101


Fig. <strong>II</strong>.5.5.2-4Canal UV. Ci-<strong>de</strong>ssus et page précé<strong>de</strong>nte : réponse angulaireselon le méridien parallèle puis perpendiculaire aux fentes. Adroite : domaines <strong>de</strong> variations <strong>de</strong> ±1 % autour <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong>référence.Fig. <strong>II</strong>.5.5.2-5Canal VIS, même représentation que ci-<strong>de</strong>ssus.102


De façon attendue, les réponses angulaires varient moins pour undépointage dans le sens d’une hauteur <strong>de</strong> fente (selon le méridien parallèle). Parailleurs, on constate qu’un dépointage limité <strong>de</strong> quelques minutes d’arc lorsd’une mesure solaire ne peut jamais engendrer une variation <strong>de</strong> réponsesupérieure à 1 %.Canal IRPour le canal IR, l’échelle <strong>de</strong> variation <strong>de</strong>s Figures en projection est <strong>de</strong> ±10 % <strong>de</strong> telle sorte que les plus fortes variations puissent être illustrées.Fig. <strong>II</strong>.5.5.2-6Canal IR. Réponse angulaire selon le méridien parallèle (enhaut) et perpendiculaire (en bas) à la fente. A droite :domaines <strong>de</strong> variations <strong>de</strong> ± 10 % autour <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong>référence.Ces Figures confirment qu’une mesure solaire IR ne peut être dépointée<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quelques minutes d’arc pour éviter <strong>de</strong>s corrections angulaires <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong>.103


Comparaison sol - ISSLes comparaisons sont possibles entre les mesures <strong>de</strong> laboratoire et enorbite. Elles ont été effectuées et les correspondances ont été observées pourtous canaux et méridiens. Elles offrent une indication claire quant à la stabilitémécanique <strong>de</strong>s optiques d’entrée pendant la mise en orbite. Des écarts <strong>de</strong>réponse peuvent être attribuables à la différence entre les méridiens analysés ausol et à bord d’ISS (problème <strong>de</strong> désalignement entre SOLSPEC et la CPD).L’analyse comparative <strong>de</strong>s réponses UV-VIS a permis <strong>de</strong> déterminer avecsuccès un biais angulaire interne à SOLSPEC non mesuré au sol : l’angled’inclinaison entre l’axe optique du PSD et celui <strong>de</strong>s spectromètres. Cetteanalyse est développée au paragraphe <strong>II</strong>I.1.1.ConclusionsVu l’importance <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong>s réponses angulaires, tout a étémis en œuvre lors <strong>de</strong> la remise à niveau pour doter SOLAR SOLSPEC <strong>de</strong>capacités internes permettant <strong>de</strong> mener à bien cette caractérisation. La mise enpratique est un succès grâce aux fonctionnalités combinées du PSD, du logicielet <strong>de</strong> la CPD. L’offset non corrigé <strong>de</strong> la CPD constitue cependant un obstaclepour l’interprétation <strong>de</strong>s résultats.Les performances <strong>de</strong>s diffuseurs en entrée <strong>de</strong>s canaux UV-VIS sontnominales. Il était justifié <strong>de</strong> conserver l’héritage SpaceLab. Pour le canal IR, unaccroissement <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> l’optique d’entrée aurait étéfavorable, obtenu cependant au détriment <strong>de</strong> sa transmission. L’analyse <strong>de</strong> lalimite <strong>de</strong> détection IR et le calcul d’incertitu<strong>de</strong> (cf. § <strong>II</strong>.7 & <strong>II</strong>.8) montrent qu’unealtération du rapport signal à bruit en fin <strong>de</strong> spectre IR aurait posé un problème,sachant que l’extension <strong>de</strong> la mesure spectrale IR <strong>de</strong> 2,4 à 3,1 µm par rapport àATLAS est une innovation marquante <strong>de</strong> SOLAR SOLSPEC.<strong>II</strong>.5.6 Fonction d’instrument<strong>II</strong>.5.6.1 DéfinitionLa fonction d’instrument (ou fonction <strong>de</strong> fente) d’un monochromateur estla fonction <strong>de</strong> transfert F(λ) <strong>de</strong> son système dispersif. Dans le plan image duréseau, elle engendre une dispersion <strong>de</strong> l’énergie associée à toute longueurd’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte vers les longueurs d’on<strong>de</strong> voisines. Cette distribution est induitepar :- les largeurs <strong>de</strong> fente. La figure <strong>de</strong> diffraction générée par une fente <strong>de</strong> largeurinfinitésimale présente le profil d’une fonction sinc (sinx/x). Or, la fente d’entréepeut être considérée comme une intégrale <strong>de</strong> fentes élémentaires. Ellecontribue donc à la dispersion <strong>de</strong> l’énergie.- les aberrations optiques (courbure <strong>de</strong> champ, astigmatisme, …). Elles peuventaffecter la forme et la symétrie <strong>de</strong> la fonction d’instrument.104


- la Figure <strong>de</strong> diffraction (tache d’Airy) générée par le diamètre <strong>de</strong> la surfaceactive <strong>de</strong>s réseaux (pupille <strong>de</strong> symétrie circulaire).L’éclairement S(λ) observé en sortie d’un monochromateur correspond auproduit <strong>de</strong> convolution entre l’éclairement inci<strong>de</strong>nt E(λ) et la fonction <strong>de</strong> transfert.S( λ)= ∫ F(λ − ξ ). E(ξ ). dξ(<strong>II</strong>.5.6.1-1)Pour un éclairement inci<strong>de</strong>nt quasi monochromatique, comme l’émissioncohérente d’une source laser, le terme E(λ) est neutre pour le produit <strong>de</strong>convolution et la fonction F(λ) aussi appelée point spread function (PSF) estassimilée à S(λ) et <strong>de</strong>vient donc mesurable. Dans l’approximation d’une optiquegéométrique, son profil est triangulaire pour <strong>de</strong>s fentes d’entrée et <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong>même largeur. Il correspond au défilement <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> la fente d’entrée <strong>de</strong>vantla fente <strong>de</strong> sortie lors <strong>de</strong> la rotation <strong>de</strong>s réseaux.Pour un éclairement polychromatique, le spectre S(λ) est constitué parl’ensemble <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> la fente d’entrée associées aux longueurs d’on<strong>de</strong>inci<strong>de</strong>ntes. Le pouvoir <strong>de</strong> résolution décrit la capacité d’un monochromateur àséparer <strong>de</strong>ux longueurs d’on<strong>de</strong>. Il est définie comme suit :λR =(<strong>II</strong>.5.6.1-2)∆λLe terme ∆λ représente la séparation minimale entre <strong>de</strong>ux longueursd’on<strong>de</strong> pour lesquelles une information distincte peut être extraite. Parconvention, la largeur pleine à mi-hauteur (nommée FWHM) <strong>de</strong> la PSF estassimilée à ∆λ. Pour SOLSPEC, la contribution dominante pour ∆λ provientgénéralement <strong>de</strong>s largeurs <strong>de</strong> fentes d’entrée et <strong>de</strong> sortie. Cependant, ladiffraction et les aberrations optiques modifient quelque peu le profil <strong>de</strong> la PSFen fonction <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong>. Son profil réel est plutôt <strong>de</strong> forme gaussienne.L’astigmatisme <strong>de</strong>s réseaux Jobin-Yvon a été minimisé mais le plan tangentield’un réseau ne coïnci<strong>de</strong> pas toujours avec le plan <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie. Enconséquence, le profil <strong>de</strong>s PSF peut localement présenter <strong>de</strong>s asymétries.La configuration Czerny-Turner <strong>de</strong> chaque double monochromateurSOLSPEC a été assemblée en montage additif. Une dispersion linéaire est doncobservée dans le plan <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie et la lumière émergente n’est doncpas spectralement homogène.<strong>II</strong>.5.6.2 Détermination expérimentalePour chaque monochromateur, les variations <strong>de</strong> forme et <strong>de</strong> largeur à mihauteur<strong>de</strong>s fonctions d’instrument ont été déterminées au laboratoire. Deslasers et <strong>de</strong>s raies d’émission Hg, Zn, Cd, He et Ar dont les largeurs naturellessont négligeables par rapport à ∆λ (utilisation <strong>de</strong> lampes spectrales à bassepression) ont été utilisés pour obtenir <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> fonctions d’instrument. Descorrections <strong>de</strong> linéarité ont été appliquées pour la mesure <strong>de</strong> raies <strong>de</strong> forteintensité. Une interpolation polynomiale à l’ordre trois a ensuite été réalisée pour105


obtenir les profils intermédiaires <strong>de</strong> ces fonctions pour l’ensemble <strong>de</strong>s longueursd’on<strong>de</strong> situées entre les raies.Les mesures n’ont pas été réalisées sous vi<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> la caractérisationau sol. Les résultats sont donc limités à 185 nm vers les courtes longueursd’on<strong>de</strong> du canal UV. Pour les autres spectromètres, les séries <strong>de</strong> fonctionsd’instrument couvrent presque totalement les plages spectrales.Les résultats ci-<strong>de</strong>ssous montrent la variation <strong>de</strong> résolution spectrale (àgauche) et l’évolution continue du profil <strong>de</strong> la PSF (à droite) pour chaquespectromètre.Les profils <strong>de</strong>s PSF sont très symétriques pour le spectromètre UV et larésolution spectrale s’améliore, passant <strong>de</strong> 1,6 nm à 0,5 nm en fin <strong>de</strong> plagespectrale. Pour le spectromètre VIS, les variations <strong>de</strong> forme et une certaineasymétrie <strong>de</strong>s PSF sont présentes pour l’ensemble <strong>de</strong> la plage spectrale (cf. §<strong>II</strong>.5.2.2). La meilleure résolution spectrale (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,65 nm) est atteinteentre 600 et 700 nm. Les profils <strong>de</strong>s PSF sont légèrement asymétriques pour lespectromètre IR. Ils peuvent être corrélés à la courbure <strong>de</strong> champ <strong>de</strong>s réseauxconcaves projetant une image <strong>de</strong> fente légèrement courbe dans le plan <strong>de</strong> lafente <strong>de</strong> sortie. La résolution spectrale varie entre 7 et 9,5 nm.Cette connaissance approfondie <strong>de</strong>s fonctions d’instrument est d’unegran<strong>de</strong> importante pour la comparaison <strong>de</strong> spectres solaires entre <strong>de</strong>sinstruments différents réalisant <strong>de</strong>s mesures en orbite. La normalisation <strong>de</strong> larésolution spectrale vers une valeur standardisée est recommandée pour réduirele bruit <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> spectres. Elle peut être obtenue par un processus <strong>de</strong>déconvolution et reconvolution exploitant ces fonctions.106


Fig. <strong>II</strong>.6.5.2-1A gauche, variations <strong>de</strong>s résolutions spectrales en fonction <strong>de</strong>la longueur d’on<strong>de</strong> pour chaque spectromètre. A droite,variations continues du profil <strong>de</strong>s PSF après interpolationentre les différentes raies spectrales mesurées.107


<strong>II</strong>.6 Etalonnage radiométrique absolu<strong>II</strong>.6.1 IntroductionPhotométrieUn rayonnement électromagnétique est défini en termes d’énergie, <strong>de</strong>puissance et <strong>de</strong> flux. La géométrie associée à sa mesure doit être biencaractérisée.- L’éclairement est la gran<strong>de</strong>ur physique décrivant le transfert d’énergie d’unchamp <strong>de</strong> radiation vers une surface réceptrice dA.- Le flux d’énergie dQ observé à travers dA pendant l’intervalle <strong>de</strong> temps dtdéfinit une puissance (W).dQΦ =(<strong>II</strong>.6.1-1)dt- Ce transfert d’énergie exprimé par unité <strong>de</strong> surface réceptrice et <strong>de</strong> longueurd’on<strong>de</strong> correspond à l’éclairement spectral (W.m -2 .nm -1 ).Eλd2 Φ= (<strong>II</strong>.6.1-2)dA.dλ- Pour une source émettrice ponctuelle, le flux d’énergie émis par unité d’anglesoli<strong>de</strong> et <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> définit l’intensité énergétique (ou excitance)spectrale (W.sr -1 .nm -1 ).Iλd2 Φ= (<strong>II</strong>.6.1-3)dω.dλ- Par ailleurs, le flux d’énergie émis par une source <strong>de</strong> surface dA par unitéd’angle soli<strong>de</strong> et <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>, dans une direction θ (par rapport à lanormale à dA) définit la luminance spectrale (W.m -2 .sr -1 .nm -1 ).d3 ΦLλ= (<strong>II</strong>.6.1-4)dA.cosθ. dω.dλ108


θdφdAdφdωdφdAdωEclairement spectral :ddA.dλ2 ΦFig. <strong>II</strong>.6.1-1Illustration <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques associées à unéclairement, une excitance et une luminance (directionnelle)par unité <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>.Etalonnage en éclairement spectralL’étalonnage en éclairement spectral d’un spectromètre est obtenu enenregistrant le signal électronique S(λ) généré par une source étalond’éclairement E(λ). On établit une courbe <strong>de</strong> réponse spectrale R(λ) égale àS(λ)/E(λ). La mission SOLAR SOLSPEC a été associée à l’échelle radiométriquedu PTB (Physikalish-Technische Bun<strong>de</strong>sanstalt, RFA). Cette échelle (Sperfeld etal., 1995) a été intégrée dans les courbes <strong>de</strong> réponse et embarquée pour lesopérations en orbite.En mission, la détermination <strong>de</strong> l’éclairement spectral d’une sourcelumineuse comme le Soleil s’obtient par conversion du signal électronique S 1 (λ)obtenu lors <strong>de</strong> la mesure par la courbe <strong>de</strong> réponse R(λ). L’étalonnage restitue lavaleur <strong>de</strong> l’éclairement spectral recherché.E1( 1 lin 1λλ)= R(λ).S ( λ).C ( S , ) (<strong>II</strong>.6.1-5)La fonction C lin (λ) compense les écarts entre une loi purementproportionnelle et la réponse réelle du spectromètre en fonction <strong>de</strong> l’intensité dusignal S 1 (cf. § <strong>II</strong>.5.3). Elle est parfois appliquée dès la mesure d’étalonnageS(λ).Géométrie coupléeExcitance spectrale :ddω.dλ2 ΦLuminance spectrale :ddA.cosθ. dω.dλL’éclairement du récepteur peut être exprimé en termes <strong>de</strong> luminance <strong>de</strong>la source. Après intégration sur un angle soli<strong>de</strong> ω soutenu par une surface3 Φ109


éceptrice, puis sur la surface <strong>de</strong> la source A, on obtient pour une sourcelambertienne (<strong>de</strong> luminance uniforme) :dΦλ= Lλ∫A∫dω.dAcosθω(<strong>II</strong>.6.1-6)Selon le principe <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la luminance pour une propagation<strong>libre</strong>, on peut passer <strong>de</strong> manière équivalente vers une intégrale sur l’angle soli<strong>de</strong><strong>de</strong> la source vue <strong>de</strong>puis le récepteur, combinée à une intégrale sur la surface durécepteur. Pour SOLSPEC, le récepteur se résume à un élément <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>petite taille (le diffuseur délimité par la pré-fente). La géométrie <strong>de</strong> la sourcelumineuse est circulaire (Soleil, corps noir). En résolvant analytiquementl’équation ci-<strong>de</strong>ssus (Boyd, 1983), on obtient :2REλ = π Lλ( )2 2(<strong>II</strong>.6.1-7)R + doù d est la distance entre la source et le récepteur et R est le rayon <strong>de</strong> la source.Il est clair que d >> R puisque le champ <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la source est limité à 0,5°environ pour le Soleil. On obtient alors une excellente approximation par uneexpression obéissant à la loi en 1/r² car la source peut être considérée commeponctuelle :2πLλREλ=2(<strong>II</strong>.6.1-8)dLa stratégie adoptée pour l’étalonnage absolu <strong>de</strong> SOLSPEC a consisté àmesurer le signal d’un étalon primaire sous-tendant le même angle soli<strong>de</strong> que leSoleil. Le traitement <strong>de</strong>s données SOLSPEC fut <strong>de</strong> la sorte affranchi <strong>de</strong> toutecorrection liée à une différence <strong>de</strong> géométrie entre la source étalon et unesource lumineuse à mesurer. En effet, pour intégrer correctement la luminancesur les éléments <strong>de</strong> surfaces en projection <strong>de</strong> la source, le dépoli d’entrée (dontla fonction est d’homogénéiser puis <strong>de</strong> transférer le signal collecté vers lespectromètre, cf. § <strong>II</strong>.5.5) doit disposer d’une réponse angulaire en cosinus.Cependant, les optiques d’entrée ont précisément été définies <strong>de</strong> manière àobtenir la réponse la moins variable possible dans le champ <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>l’instrument afin <strong>de</strong> neutraliser les conséquences d’un dépointage éventuel.L’impact d’un tel antagonisme est nul uniquement lorsque les sources étalons etla source lumineuse à mesurer ont la même extension, sauf si la source étalonest strictement ponctuelle.<strong>II</strong>.6.2 Sources étalons disponiblesL’étalonnage absolu a été fondé sur le rayonnement d’un corps noir,étalon primaire en éclairement spectral. Il a été complété par l’éclairement110


d’étalons secondaires tels que <strong>de</strong>s lampes au <strong>de</strong>utérium et à filament <strong>de</strong>tungstène du type FEL.<strong>II</strong>.6.2.1 Corps noir du PTBUne source étalon corps noir consiste en une cavité cylindrique <strong>de</strong>graphite munie d’un diaphragme et portée à haute température par un courantélectrique (Sapritsky et al., 1997). Nous avons utilisé le modèle BB3200pgdisponible au PTB (Sperfeld et al.,, 1998a et 1998b) pour la campagned’étalonnage <strong>de</strong> SOLSPEC (juin 2007) qui dura <strong>de</strong>ux semaines.Fig. <strong>II</strong>.6.2.1-1Etalon corps noir opérationnel au PTB (modèle BB3200pg) etface blanche <strong>de</strong> SOLSPEC pendant les étalonnages.La luminance spectrale peut être déterminée analytiquement parl’équation <strong>de</strong> Planck. Elle dépend <strong>de</strong> la température absolue <strong>de</strong> la cavité et estdonc reliée à une échelle thermométrique (point triple <strong>de</strong> l’eau, …). D’autresparamètres entrent en compte, tels que l’émissivité, l’indice <strong>de</strong> réfraction <strong>de</strong> l’airet <strong>de</strong>s constantes physiques contenues dans C 1L et C 2 . Elle est décrite commesuit :ελ.C1LαLλ( λ,T ) ==(<strong>II</strong>.6.2.1-1)Cβ2⎛ ⎞2 5 . .5 T. ⎜ n Tλλ λn e −1⎟λ .( e −1)λλ⎜ ⎟⎝εavec λ. C1α = Let2nλ⎠Cβ = 2(<strong>II</strong>.6.2.1-2)n- La valeur assignée par le PTB pour l’émissivité ε λ est 0,99988 ± 0,0001.- L’indice <strong>de</strong> réfraction <strong>de</strong> l’air n λ est maintenu par le PTB à une valeurconstante <strong>de</strong> 1,00029 pour toutes les longueurs d’on<strong>de</strong>.- C 1L : 1 ère constante <strong>de</strong> radiation (2hc²)- C 2 : 2 ème constante <strong>de</strong> radiation (hc/k)Les valeurs <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> radiation recommandées par le PTB sontfournies par la base <strong>de</strong> données CODATA (NIST SP 961, 2005) :C 1L = 1,191042759(59) 10 -12 [W.cm².sr -1 ]C 2 = 1,4387752(25) [cm.K]λ111


Les valeurs correspondantes <strong>de</strong> α et β sont donc respectivement égales à1,190209412 10 -12 [W.cm².sr -1 ] et 1,4383581 [cm.K].En combinant (<strong>II</strong>.6.1-8) et (<strong>II</strong>.6.2.1-2), on déduit l’expression <strong>de</strong>l’éclairement spectral du corps noir du PTB.2π.L(λ,T ). DEλ ( λ,T ) =2(<strong>II</strong>.6.2.1-3)4dAvec :D : diamètre du diaphragme du corps noir du PTB, 11,909 ± 0,002 mm.d : distance entre le diaphragme du corps noir et le quartz dépoli d’une optiqued’entrée <strong>de</strong> SOLSPEC. Elle a été fixée à 1384,05 mm. A cette distance,SOLSPEC ne voit pas les parois <strong>de</strong> la cavité. L’extension angulaire <strong>de</strong> lasource est alors similaire au Soleil et couvre 0,493 <strong>de</strong>gré.Par la suite, on exprimera toujours l’éclairement spectral en mW.m -2 .nm -1 .Détermination <strong>de</strong> la température absolue et stabilitéLa mesure <strong>de</strong> la température T est toujours effectuée sous laresponsabilité du PTB. Elle a été déterminée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 radiomètres étalonnésselon une échelle radiométrique absolue (Sperfeld et al., 2000, Yoon et al., 2000)et régulièrement positionnés <strong>de</strong>vant le diaphragme du corps noir.L’incertitu<strong>de</strong> standard associée à la température absolue <strong>de</strong> la cavité estestimée à 0,44 K par le PTB. La stabilité est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5 K par heure. Pources 2 critères, un gain d’un facteur 10 est obtenu par rapport au corps noirexpérimental <strong>de</strong> l’observatoire d’Hei<strong>de</strong>lberg utilisé pour les missions ATLAS(Man<strong>de</strong>l et al., 1998).<strong>II</strong>.6.2.2 Etalons secondairesLes lampes du type FEL (puissance 1000 W) sont <strong>de</strong>s étalonssecondaires en éclairement spectral. Elles sont étalonnées au NIST (NationalInstitute for Standards and Technology, USA) entre 250 et 2400 nm (distanced’utilisation <strong>de</strong> 50 cm). Les numéros <strong>de</strong> référence 545, 546, 455 et 456 ont étéutilisés. Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières, également étalonnées au PTB ont été prêtées parles concepteurs <strong>de</strong> l’expérience spatiale Sciamachy (Noël et al., 1998).Les lampes au <strong>de</strong>utérium (30 W) sont <strong>de</strong>s étalons secondairesgénéralement utilisés sous 250 nm. La source V0132 (Catho<strong>de</strong>on Ltd, RoyaumeUni), a été livrée par l’Observatoire d’Hei<strong>de</strong>lberg. Elle a été étalonnée sous vi<strong>de</strong>(à partir <strong>de</strong> 166 nm) en excitance spectrale (µW.sr -1 .nm -1 ) face au rayonnementsynchrotron Bessy <strong>II</strong> du PTB (Beckhoff, 2009). La lampe EF 159 a été utiliséeentre 200 et 340 nm. Elle a été ré-étalonnée à pression atmosphérique par lesservices du PTB pour la campagne SOLSPEC.112


<strong>II</strong>.6.3 Radiomètre SOLSPEC<strong>II</strong>.6.3.1 Description succincteLa mesure <strong>de</strong> la température absolue <strong>de</strong> la cavité corps noir est certifiéepar le PTB. Cette mesure et l’étalonnage <strong>de</strong> SOLSPEC ne pouvaient êtresimultanés puisque les radiomètres du PTB interceptaient le faisceau. Le PTBpouvait également enregistrer la température à l’arrière <strong>de</strong> la cavité mais cesmesures hors axe optique délivraient <strong>de</strong>s résultats moins corrélés (cf. Figure<strong>II</strong>.6.3.3-2). Nous avons donc développé un radiomètre réalisant une mesurecomplémentaire et continue <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> la cavité. La tête <strong>de</strong> lecture (ci<strong>de</strong>ssousà droite) a été constituée du détecteur à six canaux du radiomètre MFR-7 (VIS-NIR, ban<strong>de</strong>s passantes ~10 nm) <strong>de</strong> la société YES Inc. (USA). L’optiqued’entrée (ci-<strong>de</strong>ssous à gauche) consistait en un miroir <strong>de</strong> renvoi et une fibreoptique collectant la lumière à proximité <strong>de</strong> la face blanche <strong>de</strong> SOLSPEC.Fig. <strong>II</strong>.6.3.1-1Vues du radiomètre SOLSPEC. De gauche à droite : l’optiqued’entrée (miroir <strong>de</strong> renvoi et fibre optique) et la tête <strong>de</strong> lecture.Les réponses spectrales relatives SRF i <strong>de</strong>s six canaux ont été mesuréesdans les laboratoires <strong>de</strong> l’IASB (cf. Figure <strong>II</strong>.6.3.3-1). L’étalonnage absolu <strong>de</strong>chaque canal <strong>de</strong> ce radiomètre repose sur la connaissance combinée <strong>de</strong>sfonctions SRF i et <strong>de</strong> coefficients k i . Ceux-ci représentent la conversion entrel’éclairement intégré et les tensions V i collectées en sortie <strong>de</strong> l’instrument selonla relation suivante :∫ Eλ( λ).SRFi( λ).dλV = k(<strong>II</strong>.6.3.1-1)i iSRF ( λ).dλ∫Le terme au dénominateur effectue une normalisation <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> passante. Lescoefficients k i peuvent être déterminés à partir <strong>de</strong> l’éclairement spectral E λ d’unesource étalon et <strong>de</strong>s tensions V i mesurées en sortie. La meilleure stratégieconsiste à étalonner le radiomètre en l’exposant face à l’émission du corps noirdu PTB. Cette procédure a été réalisée lors <strong>de</strong>s préparatifs <strong>de</strong> la campagned’étalonnage <strong>de</strong> SOLSPEC.i113


<strong>II</strong>.6.3.2 Mo<strong>de</strong> opératoireConnaissant les coefficients k i, on a développé une métho<strong>de</strong> d’analysepermettant <strong>de</strong> surveiller la température absolue du corps noir à tout instantpendant la campagne SOLSPEC. La métho<strong>de</strong> est rendue indépendante <strong>de</strong> ladistance entre le corps noir et le radiomètre car elle revient à déterminer saluminance au lieu <strong>de</strong> son éclairement. Définissons :- les longueurs d’on<strong>de</strong> médianes λ i <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s passantes (SRF i ) <strong>de</strong>s canaux<strong>de</strong> mesure,- les signaux V’ i enregistrés pour chaque canal lors d’une mesure durayonnement corps noir. On en déduit les éclairements intégrés E i = V i / k i .Après normalisation <strong>de</strong>s éclairements par rapport au premier canal (E’ i =E i / E 1 ), on ajuste par une interpolation non-linéaire (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Levenberg-Marquardt) et pour les points expérimentaux (λ i , E’ i ), la fonction <strong>de</strong> Planck sousla forme P(λ,T)/P(λ 1 ,T), normalisée par rapport à sa valeur en λ i=1 . Le paramètred’ajustement est la température absolue T <strong>de</strong> la cavité. La normalisation est àl’origine <strong>de</strong> l’indépendance du résultat en la distance radiomètre - corps noir.<strong>II</strong>.6.3.3 Exemple d’applicationExemple d’interpolation entre la fonction <strong>de</strong> Planck et l’éclairement intégré<strong>de</strong>s six canaux du radiomètre pendant la campagne SOLSPEC (ci-<strong>de</strong>ssous àdroite. La température la plus plausible était égale à 3052,38 K. Lesperformances élevées du radiomètre ont permis <strong>de</strong> détecter <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>température <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,05 K. Les réponses spectrales relatives SRF i sontillustrées ci-<strong>de</strong>ssous à gauche.Fig. <strong>II</strong>.6.3.3-1A gauche, détermination <strong>de</strong>s réponses spectrales relativesSRF i du radiomètre SOLSPEC. A droite, exemple <strong>de</strong>détermination <strong>de</strong> la température absolue du corps noir avecce radiomètre.114


Le radiomètre a contribué à la fiabilité du transfert <strong>de</strong> l’échelleradiométrique du PTB vers l’instrument SOLSPEC. Les Figures suivantesdémontrent que cet objectif a été atteint. On observe une complémentarité entreles radiomètres (PTB et SOLSPEC) pendant un jour <strong>de</strong> mesure (ci-<strong>de</strong>ssous àgauche) ainsi qu’une bonne cohérence entre les températures moyennesquotidiennes <strong>de</strong> la cavité relevées pendant toute la campagne d’étalonnage <strong>de</strong>SOLSPEC (ci-<strong>de</strong>ssous à droite).Fig. <strong>II</strong>.6.3.3-2A gauche, surveillance <strong>de</strong> la stabilité du corps noir du PTBpendant un jour <strong>de</strong> mesure. Les concordances etcomplémentarités entre les radiomètres SOLSPEC et PTBsont illustrées. A droite : comparaison entre les mesures <strong>de</strong>température certifiées par le PTB et celles déduites duradiomètre SOLSPEC pour l’ensemble <strong>de</strong> la campagne.<strong>II</strong>.6.4 Réponse absolue du canal UV<strong>II</strong>.6.4.1 Courant d’obscuritéLe courant obscurité du détecteur UV (photocatho<strong>de</strong> Cs 2 Te) est très faibleet n’a pas <strong>de</strong> dépendance mesurable en fonction <strong>de</strong> la température. Cependant,il ne peut être négligé lorsque <strong>de</strong> faibles signaux lumineux sont mesurés. Unedétermination approfondie a livré une valeur moyenne <strong>de</strong> 0,27 (cps/s).<strong>II</strong>.6.4.2 Etalonnage à pression atmosphériqueL’étalonnage à la pression atmosphérique a été limité aux longueursd’on<strong>de</strong> supérieures à 200 nm. La courbe <strong>de</strong> réponse UV a été déterminée parsegments, généralement associés aux trois plages <strong>de</strong> passage du filtre UV (cf. §<strong>II</strong>.3.3.3.2). L’alternative consistant à prolonger la plage #1 jusqu’à 263 nm a étéprise en compte. Elle a conduit à un chevauchement <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> réponsepour les plages #1 et #2 entre 217 et 263 nm.Le rayonnement corps noir a été sélectionné comme source étalon <strong>de</strong>référence. Les mesures accumulées au fil <strong>de</strong>s jours lorsque la cavité était115


chauffée entre 3000 et 3100 K ont été normalisées à 3050 K. Pour le canal UV,le signal généré par le corps noir est resté inférieur à 130 cps/s et <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>10 cps/s ou moins en début et fin <strong>de</strong> plage spectrale (c’est pourquoi d’autressources étalons ont été utilisées en complément pour le spectromètre UV). Pourchaque longueur d’on<strong>de</strong>, la statistique <strong>de</strong> comptage <strong>de</strong> 10000 coupsgarantissant une incertitu<strong>de</strong> relative (bruit <strong>de</strong> photons) <strong>de</strong> 1 % n’a pas étésystématiquement atteinte malgré l’accumulation <strong>de</strong>s mesures. Les <strong>de</strong>uxsemaines <strong>de</strong> disponibilité du corps noir ont en effet dû être bien réparties pourl’étalonnage <strong>de</strong>s trois canaux.L’étalonnage <strong>de</strong> SOLSPEC a été renforcé par l’utilisation <strong>de</strong>s lampesF545 et F546 (pour λ > 250 nm). Cet étalonnage a été réalisé 5 mois plus tôt (enjanvier 2007) à l’IASB. Malgré le délai entre les <strong>de</strong>ux campagnes, ledéplacement <strong>de</strong> l’instrument entre l’IASB et le PTB et la différence d’extensionangulaire <strong>de</strong>s sources corps noir et <strong>de</strong> type FEL, une excellente correspondancea été obtenue. Les <strong>de</strong>ux familles <strong>de</strong> courbes <strong>de</strong> réponse UV sont présentées ci<strong>de</strong>ssousà gauche. La courbe <strong>de</strong> réponse finale, obtenue après combinaison etfiltrage <strong>de</strong>s données est présentée ci-<strong>de</strong>ssous à droite.Fig. <strong>II</strong>.6.4.2-1Etalonnage absolu du canal UV <strong>de</strong> SOLSPEC à pressionatmosphérique. A gauche, cohérence obtenue entre lescourbes <strong>de</strong> réponse corps noir (PTB, juin 2007, en bleu) etFEL (IASB, janvier 2007, en rouge). A droite, compilation etfiltrage <strong>de</strong>s données.Les courbes <strong>de</strong> réponses intègrent les signatures spectrales <strong>de</strong> latransmission <strong>de</strong>s doubles monochromateurs et <strong>de</strong> la réponse du détecteur. Laperte <strong>de</strong> sensibilité en fin <strong>de</strong> plage du canal UV est importante (quasiexponentielle). Elle est imputable pour l’essentiel au type <strong>de</strong> détecteur (solarblind), optimisé pour l’UV lointain.La lampe au <strong>de</strong>utérium EF159 a été utilisée tant à l’IASB qu’au PTB. Sous260 nm environ, son éclairement était supérieur en intensité à ceux d’une lampeFEL ou du corps noir.116


Fig. <strong>II</strong>.6.4.2-2Concordance entre la courbe <strong>de</strong> réponse établie avec lalampe au <strong>de</strong>utérium EF159 (en bleu après filtrage <strong>de</strong>sdonnées) et les résultats précé<strong>de</strong>nts (corps noir et lampeFEL, en rouge).Pour la plage comprise entre 200 et 217 nm difficile à étalonner, l’écartentre les <strong>de</strong>ux courbes <strong>de</strong> réponse varie entre 1 à 3 %. Par ailleurs, l’incertitu<strong>de</strong>standard du certificat PTB d’étalonnage <strong>de</strong> la lampe EF 159 évolue entre 9 %vers 200 nm, 4 % vers 280 nm et 6 % vers 340 nm. Cette lampe a donc permis<strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la courbe <strong>de</strong> réponse composite corps noir - FEL (en rouge ci-<strong>de</strong>ssus)du canal UV <strong>de</strong> SOLSPEC, en particulier entre 200 et 250 nm. On a cependantrenoncé à intégrer les résultats EF 159 pour la détermination d’une courbe <strong>de</strong>réponse finale, laissant la priorité à l’usage <strong>de</strong> l’étalon primaire.<strong>II</strong>.6.4.3 Etalonnage sous vi<strong>de</strong>Ce complément d’étalonnage a été réalisé dans la cuve <strong>de</strong> tests <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>thermique <strong>de</strong> l’IASB. En effet, le PTB ne disposait pas <strong>de</strong> cuve à vi<strong>de</strong>suffisamment gran<strong>de</strong> pour intégrer et aligner SOLSPEC face au rayonnementsynchrotron. La lampe V0132 a présenté une excellente reproductibilitéd’éclairement.Fig. <strong>II</strong>.6.4.3-1Insertion <strong>de</strong> SOLSPEC et <strong>de</strong> la lampe V0132 dans la cuve <strong>de</strong>tests <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> thermique <strong>de</strong> l’IASB.117


Malgré le confinement du montage et la proximité <strong>de</strong> la lampe par rapportà SOLSPEC, le plasma formé au niveau <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> a pu être considéré commeune source ponctuelle. La conversion du certificat d’étalonnage (exprimé enµW.sr -1 .nm -1 ) en éclairement spectral a été réalisée comme suit (Boyd, 1983) :Iλ. 10 −3Eλ = d2(<strong>II</strong>.6.4.3-1)Avec I λ ; l’excitance spectrale, E λ ; l’éclairement spectral (mW.m -2 .nm -1 ) et d ; ladistance exprimée en mètre.Les mesures ont été réalisées entre 166 à 245 nm pour garantir lerecouvrement avec la courbe <strong>de</strong> réponse précé<strong>de</strong>nte. Pour cette plage spectrale,le flux engendré par la source V0132 a pu atteindre 1200 cps/s. Les résultatssont présentés ci-<strong>de</strong>ssous (cf. Figure <strong>II</strong>.6.4.3-3 à gauche). Une différencemoyenne <strong>de</strong> 14,8 % ne variant que <strong>de</strong> 1 % a été observée entre 200 et 245 nm.DiscussionLa convergence <strong>de</strong> résultats obtenus sous 250 nm entre le corps noir et lalampe EF 159 tend à conforter la validité <strong>de</strong> cette courbe <strong>de</strong> réponse. Parailleurs, le PTB a relevé que les conditions d’utilisation <strong>de</strong> la lampe V0132 àproximité <strong>de</strong> SOLSPEC ont pu être inappropriées. Une contribution peut provenird’une réflexion du faisceau émergent <strong>de</strong> cette lampe (45° <strong>de</strong> divergence) sur lesparois du déflecteur interne solaire (longueur : 90 mm) <strong>de</strong> SOLSPEC. Il se situeentre l’obturateur principal et la pré-fente UV.Une expérience a été entreprise au laboratoire après livraison <strong>de</strong>SOLSPEC afin <strong>de</strong> vérifier cette hypothèse.Signal dio<strong>de</strong> (nAmps)Mesure <strong>de</strong> la contribution diffuse du déflecteur UVpour la mesure du signal <strong>de</strong> la lampe V01322422201816141210Signal (nAmps) AVEC déflecteur UVSignal SANS déflecteur UVGain <strong>de</strong> signal= ~17 %Position du déflecteurpour SOLSPEC = ~12 cm0 2 4 6 8 10 12 14 16 18Distance pré-fente / base du déflecteur (cm)Fig. <strong>II</strong>.6.4.3-2Analyse <strong>de</strong> la contribution par réflexion et diffusion dudéflecteur solaire lors <strong>de</strong> l’étalonnage absolu V0132. On aobservé un accroissement <strong>de</strong> signal <strong>de</strong> ~17 % imputable à laréflexion du faisceau divergent (à 45°) <strong>de</strong> la lampe sur lesparois du déflecteur.118


Une simulation <strong>de</strong> l’agencement <strong>de</strong> la lampe V0132, du déflecteur solaireet <strong>de</strong> la pré-fente UV a été réalisée. Le signal a été mesuré en éclairementintégré par une photodio<strong>de</strong> à l’arrière <strong>de</strong> la pré-fente. Les mesures ont étéréalisées avec et sans déflecteur. Pour sa position nominale à 12 cm <strong>de</strong> la préfente,on a observé un accroissement <strong>de</strong> signal <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 17 %, compatible(en signe et intensité) avec le décalage <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> réponse.L’hypothèse d’une contribution diffuse a été validée par ces mesures. Lacourbe <strong>de</strong> réponse sous vi<strong>de</strong> établie avec la lampe V0132 a été corrigée par lefacteur multiplicatif égal à 1/0,852. La jonction a été obtenue entre les <strong>de</strong>uxcourbes <strong>de</strong> réponse (ci-<strong>de</strong>ssous à droite).Fig. <strong>II</strong>.6.4.3-3 Etalonnage du canal UV sous vi<strong>de</strong>. A gauche, décalage (14,8%) observé entre la courbe <strong>de</strong> réponse V0132 et la courbecomposite corps noir - FEL. A droite, jonction <strong>de</strong>s courbes parcorrection d’une contribution diffuse du déflecteur pour lacourbe V0132.En conclusion, à partir <strong>de</strong> sources étalons indépendantes associées tant àl’échelle radiométrique du PTB que du NIST, on a obtenu <strong>de</strong>s famillessuperposables <strong>de</strong> courbes <strong>de</strong> réponse UV. La courbe composite corps noir - FELa été sélectionnée préférentiellement, prolongée sous vi<strong>de</strong> par la courbe V0132.Pour l’instrument SOLSPEC <strong>de</strong> 1 ère génération (SpaceLab-ATLAS), l’étalonnagesous vi<strong>de</strong> n’était pas disponible. Le nouvel étalonnage a apporté un gain notablepour l’optimisation <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> l’instrument. Pour le canal UV, la plage<strong>de</strong> ~13 nm contenue entre 153 nm (extinction <strong>de</strong> la transmission du Suprasil) et166 nm n’a pas pu être étalonnée. Le bilan d’incertitu<strong>de</strong>s est reporté auparagraphe § <strong>II</strong>.7.119


<strong>II</strong>.6.5 Réponse absolue du canal VIS<strong>II</strong>.6.5.1 Stratégie <strong>de</strong> mesureLe rayonnement corps noir a été sélectionné comme source étalon <strong>de</strong>référence. Les données recueillies ont été normalisées pour une cavité chaufféeà 3050 K avant d’effectuer <strong>de</strong>s moyennes. L’étalonnage VIS <strong>de</strong> SOLSPEC a étérenforcé par l’ensemble <strong>de</strong>s lampes du type FEL. Ces sources ont été utilisées àl’IASB (janvier et février 2007) et au PTB (juin 2007).La réponse a été déterminée pour les 4 plages spectrales associées àl’activation <strong>de</strong>s filtres VIS. Des discontinuités ont été observées pour l’intensitédu signal en sortie du canal VIS lors d’un changement <strong>de</strong> filtre. Elles sont liées àla présence d’atténuateurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsités optiques différentes (cf. § <strong>II</strong>.3.3.3.3). On aélaboré en conséquence une stratégie <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> plages spectrales.Elle consistait en une légère extension d’une plage spectrale associée àl’activation d’un filtre vers celles <strong>de</strong>s filtres voisins.L’intensité maximale <strong>de</strong>s signaux observées pendant les étalonnagesétaient respectivement <strong>de</strong> ~4000 cps/s et ~15000 cps/s face au corps noir et auxlampes <strong>de</strong> type FEL. La correction maximale <strong>de</strong> non-linéarité n’a pas excédé 0,5% (0,12 % pour 4000 cps/s) et a été appliquée au signal.Courant d’obscuritéLa photocatho<strong>de</strong> du détecteur VIS est du type tri-alkali (cf. Annexe B.4).Son courant d’obscurité augmente avec la température, par émissionthermoïonique <strong>de</strong> la catho<strong>de</strong>. Le refroidisseur Peltier accolé au détecteur nous apermis <strong>de</strong> maintenir son niveau à une valeur voisine <strong>de</strong> 300 cps/s correspondantà un environnement thermique <strong>de</strong> ~18° C.Deux régimes transitoires ont été observés. La décroissanceexponentielle du courant d’obscurité lors <strong>de</strong> l’activation <strong>de</strong> l’élément Peltier étaitsuivie d’une remontée lente et linéaire dans le temps, liée au dégagementinterne <strong>de</strong> chaleur par l’électronique <strong>de</strong> SOLSPEC. Le premier régime a éténeutralisé par une stabilisation du courant d’obscurité préalable à toute mesured’étalonnage du canal VIS (pré-refroidissement). Les régimes transitoiresrésiduels ont été pris en compte pour la soustraction du courant d’obscurité, parune mesure directe avant et après l’acquisition d’un spectre, complétée par uneinterpolation temporelle.<strong>II</strong>.6.5.2 Détermination <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponse VISLa compilation <strong>de</strong>s données provenant <strong>de</strong>s différentes sources étalons estillustrée ci-<strong>de</strong>ssous.120


Fig. <strong>II</strong>.6.5.2-1Etalonnage du canal VIS <strong>de</strong> SOLSPEC. A gauche,compilation <strong>de</strong>s mesures corps noir. A droite, ces mesures(filtrées) sont comparées aux données obtenues pour leslampes FEL 545, 546 et 455 (en rouge).Les courbes <strong>de</strong> réponse additionnelles obtenues à partir <strong>de</strong>s lampes FELont été combinées comme suit : signal F545 (juin 2007, campagne PTB) pour laplage VIS1 et VIS2, signal F546 (février 2007, IASB) pour la plage VIS3 et F455(même date) pour la plage VIS4.DiscussionEn raison <strong>de</strong> l’éclairement limité <strong>de</strong>s sources étalons combiné àl’activation <strong>de</strong> filtres VIS <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité optique, l’étalonnage <strong>de</strong> certainesplages spectrales a été plus difficile. Nous avons i<strong>de</strong>ntifié principalement leslongueurs d’on<strong>de</strong> inférieures à 290 nm, supérieures à 850 nm, les plagesspectrales 670-695 nm (forte variation <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s réseaux) et 302-328 nm(début d’activation du filtre VIS2). Elles sont intégrées dans les plages <strong>de</strong>recouvrement avec les canaux UV et IR qui peuvent apporter unecomplémentarité pour les mesures solaires.A partir <strong>de</strong> 302 nm, le courant d’obscurité <strong>de</strong>vient nettement supérieur ausignal généré par la source étalon et sa soustraction peut engendrer <strong>de</strong>s erreurs.La solution a été apportée par le prolongement <strong>de</strong> la plage VIS1 jusqu’à ~315nm. Elle permet actuellement d’étalonner une mesure solaire mais au détrimentd’une correction plus importante (~20 %) <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> non-linéarité. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>315 nm, le signal généré par les sources étalons pour le filtre VIS2 <strong>de</strong>vient ànouveau nominal.Seules les courbes <strong>de</strong> réponse établies par l’étalon primaire ‘corps noir’ont été retenues pour le traitement <strong>de</strong>s mesures solaires en orbite. L’extensionangulaire i<strong>de</strong>ntique au Soleil et le rapport signal à bruit élevé obtenus par <strong>de</strong>longues accumulations du signal corps noir ont été prépondérants pour cettedécision.121


La particularité <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> réponse associées aux lampes FEL est <strong>de</strong>se référer à <strong>de</strong>ux échelles radiométriques (NIST et PTB) et <strong>de</strong>ux expériencesspatiales (SOLSPEC et Sciamachy). Elles ont conforté les courbes <strong>de</strong> réponsecorps noir. Les écarts entre les <strong>de</strong>ux séries n’excè<strong>de</strong>nt pas 3 à 5 % et sontcompatibles avec l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s procédures d’étalonnage (cf. § <strong>II</strong>.7).<strong>II</strong>.6.6 Réponse absolue du canal IR<strong>II</strong>.6.6.1 Stratégie <strong>de</strong> mesureTrois courbes <strong>de</strong> réponse ont été produites pour l’étalonnage du canal IR.Elles sont associées aux trois voies <strong>de</strong> mesures IR1 à IR3. Seul le rayonnementcorps noir a été utilisé pour l’étalonnage absolu. Les sources lumineuses du typeFEL (filament <strong>de</strong> 6 x 20 mm², bulbe <strong>de</strong> 60 mm <strong>de</strong> longueur) se positionnent àune distance <strong>de</strong> 50 cm pour l’application <strong>de</strong> leur certificat d’étalonnage. A cettedistance, les extensions angulaires du filament et du bulbe (2,29° et 6,86°) nesous-ten<strong>de</strong>nt pas le même angle soli<strong>de</strong> que le Soleil. Ces lampes n’ont paspermis <strong>de</strong> renforcer l’étalonnage du spectromètre IR compte tenu <strong>de</strong> la réponseangulaire du canal IR (cf. § <strong>II</strong>.5.5.2).Lors <strong>de</strong>s étalonnages, la température <strong>de</strong> la cavité est restée voisine <strong>de</strong>3014 K. Cette valeur a été sélectionnée pour la normalisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>sdonnées. Une mesure complémentaire à 2664 K a été utilisée pour étalonner lavoie IR3 qui saturait entre ~900 et ~1350 nm lorsque la cavité était chauffée àplus <strong>de</strong> 3000 K. A ces températures, le rapport d’éclairement entre le Soleil et lecorps noir est peu élevé en comparaison aux plages spectrales UV-VIS. Il est <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 31, 12, 5 et 3,5 respectivement pour 0,7 µm, 1 µm, 2 µm et 2,7 µm. Lalinéarité du détecteur IR combinée à ces valeurs ont conforté la validité <strong>de</strong>l’étalonnage. Notons que la voie <strong>de</strong> mesure IR1 ne sature jamais lors d’unemesure solaire.Les signaux <strong>de</strong>s 3 voies <strong>de</strong> mesure (gains respectifs x1, x10 et x40) sonttoujours enregistrés simultanément. Une lecture du signal est réalisée en 100 µs(stabilisation <strong>de</strong> l’électronique comprise). Pour chaque position du réseau IR (soitpour chaque ligne <strong>de</strong> télémétrie), le concept <strong>de</strong> temps d’intégration propre auxcanaux UV-VIS est remplacé par une moyenne <strong>de</strong> N lectures du signal IR. Lors<strong>de</strong> la campagne d’étalonnage au PTB, cette valeur N est restée fixée à 128. Afind’améliorer le rapport signal à bruit en fin <strong>de</strong> plage spectrale, l’enregistrement<strong>de</strong>s spectres a été répété. Par exemple, 12 accumulations ont été réalisées pourla plage spectrale du filtre F-IR3 et jusqu’à 45 au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2,6 µm. L’étalonnageabsolu au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2,4 µm est une mesure nouvelle, spécifique à la missionSOLAR SOLSPEC.L’étalonnage absolu a été limité à 647 nm (position associée à l’origine <strong>de</strong>l’échelle <strong>de</strong>s incréments du moteur). Pour la plage résiduelle <strong>de</strong> fonctionnementdu détecteur (540 - 647 nm), <strong>de</strong>s données ont été accumulées en mo<strong>de</strong> manuelface au corps noir. Une courbe <strong>de</strong> réponse a été calculée mais cette plagespectrale n’est pas exploitée en orbite et reste dévolue au canal VIS.122


<strong>II</strong>.6.6.2 Courant obscurité et bruit du signal IRLe courant d’obscurité du détecteur IR est un bruit <strong>de</strong> scintillement àbasse fréquence. Son niveau est réduit par le refroidissement Peltier qui lui estappliqué. La température est électroniquement stabilisée à (-21,8 ± 0,05) °C. Parrapport à la gamme dynamique s’étendant <strong>de</strong> -32767 à +32767 Volts digitauxaprès numérisation, le niveau <strong>de</strong> courant d’obscurité est affiché en valeurslégèrement négatives. Ce niveau est imputable au filtre passe-bas électroniquesitué en fin <strong>de</strong> chaîne <strong>de</strong> détection synchrone, dont le biais n’est pas corrigé.Dans l’infrarouge, le terme dominant du bruit (blanc) du signal IR est celui<strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> détection. Il ne dépend pas <strong>de</strong> l’intensité du signal lumineuxmesuré (bruit <strong>de</strong> photon négligeable). Le rapport signal à bruit est i<strong>de</strong>ntique pourles trois voies <strong>de</strong> mesure. Une étu<strong>de</strong> détaillée est présentée en Annexe A.5.2.<strong>II</strong>.6.6.3 Détection <strong>de</strong> signaux IR secondairesL’influence <strong>de</strong> sources secondaires d’émission IR a été analysée. Cessources correspon<strong>de</strong>nt aux contributions thermiques <strong>de</strong>s éléments mécaniquesdu spectromètre et à certaines sources lumineuses interceptées dans son champ<strong>de</strong> vue. L’étu<strong>de</strong> détaillée est reportée en Annexe E.2. Les résultats ont démontréle caractère négligeable <strong>de</strong> ces contributions parasites pour les longueurs d’on<strong>de</strong>inférieures à 3,1 µm.<strong>II</strong>.6.6.4 Correction <strong>de</strong> l’absorption H 2 ODans l’infrarouge, un terme <strong>de</strong> correction d’importance primordiale doitêtre pris en compte lors <strong>de</strong> l’étalonnage absolu au sol. En effet, la colonne d’airsituée entre le corps noir et SOLSPEC (1384,05 mm) n’est plus transparente enraison <strong>de</strong> l’absorption moléculaire <strong>de</strong> la vapeur d’eau, en particulier vers 2,7 µm.Le chemin optique interne du spectromètre SOLSPEC a été maintenu sousconditionnement d’azote gazeux froid. L’absorption observée était <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1% vers 1 µm, ~10 % à 1,4 et 1,8 µm et jusqu’à 60 % à 2,7 µm. Un programmedéveloppé à l’IASB (Asimut) pour l’analyse spectroscopique <strong>de</strong>s atmosphèresplanétaires a été utilisé pour quantifier l’absorption (Vandaele et al., 2006, 2008).La technique <strong>de</strong> correction est fondée sur l’ajustement itératif <strong>de</strong>s sectionsefficaces d’absorption par la vapeur d’eau (HITRAN 2008) sur le signalSOLSPEC pour en déduire une abondance moléculaire. Elle a permis <strong>de</strong>déterminer précisément la transmission <strong>de</strong> la colonne d’air (ci-<strong>de</strong>ssous à droite)et accessoirement, son contenu en vapeur d’eau (~6,1x10 19 molécules/cm²).Pour le calcul <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponse, la soustraction complète <strong>de</strong>s structuresspectrales H 2 O dans le signal brut <strong>de</strong> SOLSPEC a été réalisée au préalable(courbe bleue, ci-<strong>de</strong>ssous à gauche). D’autres molécules ont été testées. Lacorrection pour le CO 2 a été jugée négligeable.123


Fig. <strong>II</strong>.6.6.4-1Correction <strong>de</strong> l’absorption par la vapeur d’eau pour la colonned’air <strong>de</strong> 1384,05 mm (distance entre le corps noir etSOLSPEC). A gauche : signal SOLSPEC face au corps noiravec et sans signature spectrale <strong>de</strong> la vapeur d’eau. A droite :transmission <strong>de</strong> la colonne d’air déduite <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong>ssections efficaces d’absorption sur le signal brut <strong>de</strong>SOLSPEC.<strong>II</strong>.6.6.5 Détermination <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponse IRLa détection du rayonnement corps noir par SOLSPEC s’estompe vers3,1 µm comme illustré ci-<strong>de</strong>ssous à gauche (signal IR2). Les courbes <strong>de</strong> réponsefiltrées (en rouge) sont représentées ci-<strong>de</strong>ssous à droite. Le segment en vert aété déduit <strong>de</strong> mesures à 2664 K.Fig. <strong>II</strong>.6.6.5-1Etalonnage radiométrique absolu du canal IR. A gauche,exemple d’extinction en fin <strong>de</strong> spectre du signal SOLSPECface au corps noir. A droite, courbes <strong>de</strong> réponses pour lestrois voies <strong>de</strong> mesure du spectromètre IR. Les données sontfiltrées en fin <strong>de</strong> spectre.124


La sensibilité maximale du canal IR survient vers 1,3 µm. La réponse dudétecteur PbS atteint son maximum vers 2,7 µm mais la transmission optique<strong>de</strong>s spectromètres et l’efficacité <strong>de</strong>s réseaux expliquent ce déplacement <strong>de</strong> laréponse <strong>de</strong> toute la chaîne <strong>de</strong> détection vers 1,3 µm. Le rapport signal à bruit sedégra<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> 2,5 µm. On peut aussi noter un changement important <strong>de</strong> laréponse du spectromètre autour <strong>de</strong> 1,6 et 2,2 µm, vraisemblablement dû à l’effet<strong>de</strong> polarisation <strong>de</strong>s réseaux.En raison <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> filtres neutres, le passage <strong>de</strong>s filtres IR estquasiment indétectable car leurs transmissions sont similaires (plateau à ~95 %).Une exception concerne le filtre IR n°2 activé à 90 2 nm juste avant d’atteindre satransmission nominale.125


<strong>II</strong>.7 Détermination <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>sL’incertitu<strong>de</strong> standard associée à la mesure <strong>de</strong> l’éclairement spectralsolaire hors atmosphère par l’expérience SOLSPEC a été calculée. Nous avonsdéveloppé une étu<strong>de</strong> spectrale tenant compte <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s sourcesd’incertitu<strong>de</strong> affectant les plages spectrales <strong>de</strong>s trois canaux. Deux situations ontété analysées pour l’incertitu<strong>de</strong>.- Une mesure solaire nominale (temps d’intégration UV-VIS <strong>de</strong> 0,6 s, moyenne<strong>de</strong> 128 lectures pour l’IR).- Une accumulation tendant vers l’infini <strong>de</strong> mesures nominales. Cette étu<strong>de</strong>limite a consisté à augmenter vers l’infini le temps d’intégration (UV-VIS) et lenombre <strong>de</strong> lecture par position du réseau (IR).L’étu<strong>de</strong> a intégré le développement <strong>de</strong> modèles mathématiques pour lessources étalons en éclairement spectral, l’expression du signal électronique <strong>de</strong>SOLSPEC face à ces sources étalons et les équations déterminant l’éclairementsolaire en orbite. Le formalisme mathématique utilisé pour ces modèles estconforme au ‘Gui<strong>de</strong> to the expression of uncertainty in measurement’ (JCGM100:2008) dont la théorie est résumée en Annexe A.1.<strong>II</strong>.7.1 Les sources d’incertitu<strong>de</strong>sL’ensemble <strong>de</strong>s sources d’incertitu<strong>de</strong>s impliquées dans l’estimation <strong>de</strong>l’incertitu<strong>de</strong> standard composée (combined standard uncertainty) pour la mesure<strong>de</strong> l’éclairement solaire a pu être défini comme suit. Le champ d’application estspécifié en fonction du canal <strong>de</strong> mesure SOLSPEC et <strong>de</strong>s opérations au sol ouen orbite :# Nature <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s Canaux MesuresUV VIS IR Sol ISSI) Situations spécifiques à l’étalonnageau sol.a) Instrument SOLSPECI.1 Alignement d’un axe optique <strong>de</strong> SOLSPEC par rapport àune source étalonI.2 Transmission <strong>de</strong> la colonne d’air entre SOLSPEC et unesource étalon● ● ● ●● ● ● ●b) Sources étalons (corps noir etlampes étalons secondaires)126


I.3 Distance entre la source étalon et SOLSPEC● ● ● ●I.4 Homogénéité <strong>de</strong> l’éclairement d’une source étalon● ● ● ●● ● ● ●I.5 Groupe d’incertitu<strong>de</strong>s associées à la valeur absolue <strong>de</strong>la luminance du corps noir (incluant : températureabsolue, émissivité, …)I.6 Stabilité <strong>de</strong> la luminance du corps noir : dérive au coursdu temps● ● ● ●I.7 Diamètre du diaphragme du corps noir● ● ● ●● ● ●I.8 Etalonnage <strong>de</strong>s lampes étalons en unité absolue(éclairement spectral ou excitance spectrale)I.9 Dérive <strong>de</strong> l’éclairement <strong>de</strong>s lampes étalons(vieillissement).I.10 Interpolation du signal d’une lampe étalon secondaire àpartir <strong>de</strong>s points du certificat d’étalonnageI.11 Influence <strong>de</strong> la lumière diffuse dans le délimiteur <strong>de</strong>champ du cône solaire lors d’une trop gran<strong>de</strong> proximité<strong>de</strong> la lampe D2● ● ●● ● ●●●<strong>II</strong>.1<strong>II</strong>.2<strong>II</strong>) Situations spécifiques aux mesuresen orbiteCorrection d’un dépointage solaire (exploitation du signalPSD et <strong>de</strong>s réponses angulaires)Changements <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s PM en fonction <strong>de</strong> latempérature● ● ● ●● ● ●<strong>II</strong>I.1<strong>II</strong>I) Situations mixtes (mesures au sol eten orbite)Groupe d’incertitu<strong>de</strong>s pour le convertisseur CAD 16 bits(linéarité intégrale, différentielle, dérive en température,full scale error, ….)● ● ●<strong>II</strong>I.2 Mesure du courant d’obscurité● ● ● ● ●<strong>II</strong>I.3 Mesure <strong>de</strong> température <strong>de</strong>s détecteurs <strong>de</strong> SOLSPEC● ● ● ● ●<strong>II</strong>I.4● ● ● ●<strong>II</strong>I.5<strong>II</strong>I.6Lumière diffuse externe pour les canaux UV-VIS (sourceparasites présentes dans le FOV lors <strong>de</strong>s étalonnages)Lumière diffuse interne pour les canaux UV-VIS (fonctiond’instrument + éclairement du détecteur en ligne directe)Lumière diffuse interne et externe IR (température <strong>de</strong>spales <strong>de</strong> l’échantillonneur, température <strong>de</strong>s lames <strong>de</strong>quartz, émission IR d’un laboratoire, …)● ● ● ●● ● ●<strong>II</strong>I.7 Linéarité <strong>de</strong>s PM UV-VIS● ● ● ●<strong>II</strong>I.8 Linéarité du détecteur PbS IR● ● ●<strong>II</strong>I.9 Temps d’intégration pour les PM UV-VIS● ● ● ●<strong>II</strong>I.10● ● ● ●Fluctuation du signal UV-VIS associée au bruit <strong>de</strong>photoélectrons (3 sources). Remarque : le bruit <strong>de</strong>l’électronique est négligeable.<strong>II</strong>I.11 Fluctuations du signal IR associées au bruit <strong>de</strong> la chaîne● ● ●127


<strong>II</strong>I.12<strong>II</strong>I.13<strong>II</strong>I.14<strong>de</strong> détection. Remarque : ce bruit domine le bruit <strong>de</strong>photons.Qualité <strong>de</strong> l’étalonnage en longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>s canauxSOLSPEC (cf. coefficient C λ )Reproductibilité <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong>(performances mécaniques <strong>de</strong> la vis micrométrique).Dérive <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> en fonction <strong>de</strong> latempérature (dilatation mécanique).● ● ● ● ●● ● ● ● ●● ● ● ● ●<strong>II</strong>I.15 Ban<strong>de</strong> passante finie <strong>de</strong>s canaux (cf. coefficient C ∆λ )● ● ● ● ●<strong>II</strong>I.16 Stabilité <strong>de</strong>s hautes tensions <strong>de</strong>s PM UV-VIS● ● ● ●<strong>II</strong>I.17● ● ●Changement <strong>de</strong> réponse du détecteur PbS en fonction<strong>de</strong> la température.<strong>II</strong>I.18 Modification du fonctionnement <strong>de</strong> la détectionsynchrone en fonction <strong>de</strong> la température.● ● ●Tableau <strong>II</strong>.7.1-1 Inventaire <strong>de</strong>s sources d’incertitu<strong>de</strong> contribuant àl’estimation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> standard composée lors <strong>de</strong> lamesure <strong>de</strong> l’éclairement solaire.Sources d’incertitu<strong>de</strong>s négligeablesLes sources d’incertitu<strong>de</strong>s <strong>II</strong>I.1, 4, 6, 8, 13, 14 et 16 à 18 sont considéréescomme négligeables. Les discussions détaillées sont reportées en Annexe A.2.La contribution <strong>II</strong>I.5 est négligeable (sauf pour le filtre VIS1, cf. § <strong>II</strong>.5.4). Ladiscussion pour la contribution <strong>II</strong>I.6 est reportée en Annexe E.2.<strong>II</strong>.7.2 Modèles mathématiques pour SOLSPEC<strong>II</strong>.7.2.1 Relations fonctionnelles (formes génériques)Détermination <strong>de</strong> l’éclairement solaireOn a défini la relation fonctionnelle suivante :Ef(1X1,...,XN, R)sol= <strong>II</strong>.7.2.1-1)Le terme E sol représente l’éclairement spectral (mW.m -2 .nm -1 ). Lesvariables dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong>. Le coefficient d’étalonnage R(λ) estutilisé comme variable d’entrée. Il a été obtenu à partir d’un modèlemathématique développé pour les étalonnages au sol (voir ci-<strong>de</strong>ssous). Uneincertitu<strong>de</strong> standard composée lui est associée. Les variables ‘X i ’ décrivent lesignal brut en orbite et les paramètres <strong>de</strong> corrections (linéarité, température,pointage solaire, …) permettant la conversion du signal en éclairement. On adéfini respectivement pour l’UV-VIS (<strong>II</strong>.7.2.1-2) et l’IR (<strong>II</strong>.7.2.1-3) :128


Esol= f ( S,< DC > , ∆t, ∆t, K,T , T , α , F(x,y),R)(<strong>II</strong>.7.2.1-2)SDCISSPTBE solf ( S,< DC > , F(x,y),R,n)= (<strong>II</strong>.7.2.1-3)TDescription <strong>de</strong>s variables X i communes aux différents canaux :- S : signal solaire brut, en coups (échelle ouverte) ou volts digitaux pour lecanal IR (numérisation : 16 bits, mo<strong>de</strong> bipolaire).- : valeur moyenne du courant d’obscurité, calculée nominalement sur les120 acquisitions (60 avant et 60 après le spectre). est exprimé en coups(avec une partie décimale pour cette valeur moyenne) ou en volts digitaux.- F(x,y) est la réponse angulaire du canal en fonction <strong>de</strong>s coordonnées (x,y) <strong>de</strong>l’image du Soleil sur le PSD. La fonction F est normalisée à 1 lorsque le Soleilest sur l’axe optique <strong>de</strong>s spectromètres. Ces conditions <strong>de</strong> pointage sontvérifiées lorsque (x,y) = (x 0 ,y 0 ). En cas <strong>de</strong> biais entre le PSD et l’axe optiquedu spectromètre, il est possible que les coordonnées (x 0 ,y 0 ) soient différentes<strong>de</strong> (0,0).- R : coefficient d’étalonnage (courbe <strong>de</strong> réponse). C’est un facteur multiplicatif.Il convertit le signal électronique en éclairement spectral.Unités : mW.m -2 .nm -1 .s.cps -1 (UV-VIS)mW.m -2 .nm -1 .VoltsDigitaux -1 (IR).Description <strong>de</strong>s variables X i ’ spécifiques :1) Canaux UV-VIS- ∆t S : temps d’intégration associé à S (en secon<strong>de</strong>s).- ∆t DC : temps d’intégration associé à une mesure individuelle du courantd’obscurité (en secon<strong>de</strong>s).- K : coefficient <strong>de</strong> non-linéarité. Il correspond au temps mort du système <strong>de</strong>comptage <strong>de</strong> photons (en secon<strong>de</strong>s, cf. § <strong>II</strong>.5.3).- T ISS : température du détecteur à l’instant <strong>de</strong> la mesure lors d’une acquisitionen orbite (°C).- T PTB : température du détecteur lors <strong>de</strong>s étalonnages au PTB (°C).- α T : coefficient exprimant le changement <strong>de</strong> sensibilité d’un photomultiplicateuren fonction <strong>de</strong> la température. Un coefficient négatif signifie un gain <strong>de</strong>sensibilité pour <strong>de</strong>s températures décroissantes (%/°C).2) Canal IR- n : facteur <strong>de</strong> réduction du bruit. C’est un paramètre d’acquisition sansincertitu<strong>de</strong> associée. Il exprime le nombre <strong>de</strong> lectures (2 n ) du signal IReffectuées par ligne <strong>de</strong> télémétrie. L’intensité du signal IR transmise par latélémétrie <strong>de</strong> SOLSPEC est la moyenne pour ce nombre <strong>de</strong> lectures.Détermination <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponsePour la réponse R(λ), on a défini une fonction à 2 variables (l’éclairement<strong>de</strong> la source étalon et le signal mesuré par SOLSPEC). Ces variables sontcorrélées.129


R = g) =étalon( Eétalon,SigSOLSPEC(<strong>II</strong>.7.2.1-4)SIGSOLSPECUn modèle mathématique a été développé pour ces 2 variables. On aétabli les relations fonctionnelles suivantes :1) Eclairement <strong>de</strong>s sources étalonsEE = S b ,.., b )(<strong>II</strong>.7.2.1-5)étalonX(1 N 2L’indice ‘X’ peut désigner le corps noir (BB), une lampe étalon au<strong>de</strong>utérium (D2) ou un étalon secondaire telle qu’une lampe à filament <strong>de</strong>tungstène <strong>de</strong> 1000 W (FEL).On obtient successivement pour l’éclairement spectral (mW.m -2 .nm -1 ) :ES( D,d,Lλ)étalon=BB(<strong>II</strong>.7.2.1-6)Avec :- D : diamètre du diaphragme du corps noir (mm)- d : distance (mm) entre le diaphragme du corps noir et la première surfaceoptique active <strong>de</strong> SOLSPEC (lames dépolies en quartz).-L(λ) : luminance du corps noir, exprimé en W.cm -3 .sr -1 ou en mW.m -2 .nm -1 .sr -1Pour la lampe au <strong>de</strong>utérium, on désigne les lampes étalonnées au PTB enexcitance spectrale. Elles ont été utilisées sous vi<strong>de</strong> :Eétalon = SD2(d,Iλ)(<strong>II</strong>.7.2.1-7)Avec :- d : distance (mm) entre l’arc <strong>de</strong> la lampe et SOLSPEC.- I λ : excitance spectrale (µW.nm -1 .sr -1 ).Pour la source du type FEL, on se réfère aux valeurs tabulées <strong>de</strong>l’éclairement spectral (certificat NIST) :E = S E )(<strong>II</strong>.7.2.1-8)étalonFEL(std2) Signal SOLSPEC face aux sources étalonsLe modèle mathématique est similaire à celui développé pour l’expressiondu signal en orbite (cf. éq. <strong>II</strong>.7.2.1-1).Sig = S a ,.., a ) (<strong>II</strong>.7.2.1-9)SOLSPECs(1 N 3130


Les termes associés au pointage et aux changements <strong>de</strong> sensibilité enfonction <strong>de</strong> la température ne sont plus présents. Un nouveau terme associé à latransmission <strong>de</strong> la colonne d’air entre la source étalon et SOLSPEC apparaît. Onle définit respectivement pour l’UV-VIS et l’IR :SigSigSOLSPECa= S ( S,< DC > , ∆t, ∆t, K,T ) (<strong>II</strong>.7.2.1-10)SSDCa= S ( S,< DC , T , n)(<strong>II</strong>.7.2.1-11)SOLSPEC S>Avec :a- Tr: transmission <strong>de</strong> la colonne d’air (en unité relative). Sous vi<strong>de</strong> (canal UV)et pour le canal VIS, ce terme est égal à 1.<strong>II</strong>.7.2.2 Développements détaillés<strong>II</strong>.7.2.2.1 Eclairement solaire hors atmosphèreLes incertitu<strong>de</strong>s standard composées sont exprimées ci-<strong>de</strong>ssous enunités absolues (mW.m -2 .nm -1 ) ou en unité relative (%). Dans ce cas, le résultatest égal à 100 x u c (E sol )/E sol .1) Canaux UV-VISRelation fonctionnelleLa relation fonctionnelle est i<strong>de</strong>ntique pour les <strong>de</strong>ux canaux <strong>de</strong> mesure eta été définie comme suit. Les unités seront exprimées entre crochets.Esol⎛⎞⎜⎟= ⎜R(λ)⎟ ⎡⎛< DC > ⎞⎤( λ)⎢⎜ −⎟⎜⎟. S+ + ⎥⎛ − ⎞ ⎣⎝∆)netC λ( λ)C ( λ( ). ( )⎜ ⎜ −⎟ ⎟⎠∆ λTPTBTISSαTλtDCF(x,y).1⎦⎝ ⎝ 100 ⎠ ⎠[mW.m -2 .nm -1 ] (<strong>II</strong>.7.2.2.1-1)rrAvecSnetS(λ)∆ts=S(λ)1−k∆ts[cps.s -1 ](<strong>II</strong>.7.2.2.1-2)Ce modèle mathématique présente <strong>de</strong>s caractéristiques non linéairesliées aux détecteurs. Deux termes <strong>de</strong> correction ont été pris en compte : C λ , etC ∆λ . Ils représentent respectivement les incertitu<strong>de</strong>s engendrées parl’imprécision <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> et par l’effet <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> passantefinie <strong>de</strong>s spectromètres. Ces corrections, exprimées en coups par secon<strong>de</strong>131


(cps/s) sont <strong>de</strong> moyenne nulle (cf. Annexe A.4). La correction <strong>de</strong> linéarité n’a pasété prise en compte pour <strong>de</strong>s signaux inférieurs à 500 cps/s, tels que <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> courant d’obscurité.On a retenu les corrélations suivantes :- Corrélation (R,S). Elle est liée à la sensibilité d’un canal pour la longueurd’on<strong>de</strong> donnée. Une modification <strong>de</strong> la sensibilité modifiera à la fois la réponseface à l’étalon primaire et le signal en orbite. On attribue un coefficient <strong>de</strong>corrélation r(R,S) = 1.- Corrélation (S,T ISS ). Une variation <strong>de</strong> température du détecteur modifie lesignal mesuré. On définit un coefficient <strong>de</strong> corrélation r(S,T ISS ) = 1.Evaluation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> composéeOn a utilisé la loi <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. Dérivation <strong>de</strong> la fonctionE sol= f (...) en tenant compte <strong>de</strong>s corrélations :u2c( Esol⎛ ∂f+⎜⎝ ∂T⎛ ∂f+⎜⎝ ∂Snet⎛ ∂f⎞) = ⎜ ⎟⎝ ∂R⎠PTB⎞⎟⎠22⎞⎟ . u⎠2) Canal IR22 ∂f∂f∂f∂f( u ( C ) + u ( C )) + 2 . . u(S).u(R)+ 2 . . u(S).u(T ).22( T. uPTBλ2⎛ ∂f⎞( R)+ ⎜ ⎟⎝ ∂F⎠2⎛ ∂f⎞) + ⎜ ⎟⎝ ∂K⎠∆λ. u22. u2⎛ ∂f⎞( F)+⎜⎟⎝ ∂αT⎠. u⎛ ∂f⎞( K)+ ⎜ ⎟⎝ ∂ < DC > ⎠∂S∂R222⎛ ∂f( αT) +⎜⎝ ∂T. u2( T⎛ ∂f⎞( < DC > ) + ⎜ ⎟⎝ ∂S⎠∂S∂TISSISS2⎞⎟ . u⎠22ISS. u2ISS)( S)(<strong>II</strong>.7.2.2.1-3)L’expression <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sensibilité est reportée en Annexe A.3.1.La mesure est assurée par une détection synchrone. Le calculd’incertitu<strong>de</strong> a été développé uniquement pour le gain IR2 car les trois gains ontle même rapport signal à bruit (Annexe A.5.2). Pour le canal IR, les spécificités<strong>de</strong> la relation fonctionnelle concernent l’absence <strong>de</strong> termes <strong>de</strong> correction liés àune non-linéarité (cf. § <strong>II</strong>.5.3.3) et au changement <strong>de</strong> réponse du détecteur enfonction <strong>de</strong> la température (cf. § <strong>II</strong>.6.6.2)Relation fonctionnelleLes signaux S(λ) et sont exprimés en volts digitaux selon unegamme bipolaire (16 bits) allant <strong>de</strong> -32767 à 32767.R(λ)E sol( λ)= .( S(λ)− < DC > + Cλ( λ)+ C∆λ( λ)) [mW.m -2 .nm -1 ] (<strong>II</strong>.7.2.2.1-4)F(x,y)132


Le facteur <strong>de</strong> réduction du bruit (paramètre ‘n’) a été intégré dansl’expression <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s pour S et . Les termes <strong>de</strong> correction C λ , et C ∆λont été maintenus car inhérents au fonctionnement <strong>de</strong> tout monochromateur. Ilssont exprimés en Volts digitaux. La corrélation entre les variables R et S a étémaintenue.Evaluation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> composéeu2c( Esol⎛ ∂f⎞) = ⎜ ⎟⎝ ∂R⎠2⎛ ∂f⎞+ ⎜ ⎟ .⎝ ∂S⎠2. u22⎛ ∂f⎞( R)+ ⎜ ⎟⎝ ∂F⎠. u⎛ ∂f⎞( F)+ ⎜ ⎟⎝ ∂ < DC > ⎠. u222 ∂f∂f( u ( S)+ u ( C ) + u ( C )) + 2 . . u(S).u(R)λ∆λ2∂S∂R22( < DC > )(<strong>II</strong>.7.2.2.1-5)L’expression <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sensibilité est reportée en Annexe A.3.1.<strong>II</strong>.7.2.2.2 Etalonnage absolu1) Canaux UV-VIS, signal SOLSPEC face aux sources étalonsL’équation est similaire à (<strong>II</strong>.7.2.2.1-1). L’alignement a été optimisé aulaser et n’a engendré aucune correction. Les mesures ont été effectuées à latempérature <strong>de</strong> référence T PTB et le terme <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> la colonne d’airgénéralement présente entre la source étalon et SOLSPEC a été intégré. Pour lecanal UV, on a tenu compte <strong>de</strong> la diffusion Rayleigh et <strong>de</strong> l’absorptionmoléculaire par l’O 2 et l’O 3 principalement sous 250 nm. Pour le canal VIS, lacolonne d’air a été considérée comme étant transparente.Relation fonctionnelle1 ⎡⎛< DC > ⎞⎤SIG ( λ)= . ⎢⎜ S −⎟ + C λ( λ)+ C∆ ( λ)⎥ [cps.s -1 ] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-1)SOLSPEC anetλTr( λ)⎣⎝∆tDC ⎠⎦Evaluation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> composéeL’incertitu<strong>de</strong> u c (E sol ) est exprimée en coups par secon<strong>de</strong> ou en uneunité relative (%). Il n’y pas <strong>de</strong> terme <strong>de</strong> corrélation.u ( SIG2cSOLSPEC2⎛ ∂SS ⎞+ ⎜ ⎟⎝ ∂K⎠. u2⎛ ∂SS ⎞( K)+ ⎜ ⎟⎝ ∂ < DC > ⎠222( u ( C ) + u ( C ))⎛ ∂SS⎞) = ⎜ .S⎟λ∆λ⎝ ∂net ⎠2. u2⎛ ∂S( < DC > ) +⎜⎝ ∂TSar22⎛ ∂SS ⎞+ ⎜ ⎟⎝ ∂S⎠. u⎞⎟ . u⎠22( S)( Tar)(<strong>II</strong>.7.3.2.2-2)133


L’expression <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sensibilité est reportée en Annexe A.3.2.2) Canal IR, signal SOLSPEC face au corps noirLa relation fonctionnelle est similaire à (<strong>II</strong>.7.2.2.1-4) mais avec disparitiondu terme <strong>de</strong> pointage (alignement optimisé au laser face au corps noir). Le terme<strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> la colonne d’air est d’une importance primordiale pour lecanal IR. Il corrige l’absorption moléculaire par la vapeur d’eau présentéeprécé<strong>de</strong>mment (cf. § <strong>II</strong>.6.6.4).Relation fonctionnelle1SIGSOLSPEC ( λ)= .( S(λ)− < DC > + Cλ( λ)+ C∆λ( λ)) [VoltDigitaux] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-3)aT ( λ)rAu sol, les conditions d’utilisation <strong>de</strong> SOLSPEC et du logiciel nous ontconduit à maintenir le facteur <strong>de</strong> réduction du bruit à la valeur n = 7. Leparamètre ‘n’ disparaît donc <strong>de</strong> l’équation. Nous l’avons remplacé par leparamètre ‘N’ indiquant le nombre <strong>de</strong> mesures face au corps noir pour unelongueur d’on<strong>de</strong> donnée. Par mesure, on entend donc une moyenne <strong>de</strong> 128lectures.Evaluation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> composéeL’incertitu<strong>de</strong> u c (SIG SOLSPEC ) est exprimée en Volts digitaux ou en une unitérelative (%). Il n’y pas <strong>de</strong> terme <strong>de</strong> corrélation.u ( SIG2cSOLSPEC⎛ ∂SS ⎞+ ⎜ ⎟⎝ ∂ < DC > ⎠)22⎛ ∂SS ⎞ 222= ⎜ ⎟ .( u ( S)+ u ( Cλ) + u ( C∆λ. u⎝ ∂S⎠2⎛ ∂S( < DC > ) +⎜⎝ ∂TSar2⎞⎟ . u⎠2( Tar)))[VoltDigitaux](<strong>II</strong>.7.2.2.2-4)L’expression <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sensibilité est reportée en Annexe A.3.2.3) Eclairement <strong>de</strong>s sources étalonsLe rayonnement corps noir a été utilisé pour toute longueur d’on<strong>de</strong>supérieure à 200 nm. Pour le canal UV, <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> sources étalonscomplémentaires ont été utilisées : la source au <strong>de</strong>utérium V0132 sous vi<strong>de</strong> etles lampes à filament <strong>de</strong> tungstène du type FEL (entre 250 et 371 nm).134


Rayonnement corps noirL’expression <strong>de</strong> l’éclairement spectral E étalon = S BB (…) a été présentéeprécé<strong>de</strong>mment (cf. § <strong>II</strong>.6.2.1). Cette équation (<strong>II</strong>.7.2.1-6) se développe commesuit :2πL(λ).DαE étalon( λ ) = avec L ( λ ) =+ c2Un[mW.m -2 .nm -1 ] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-5)β4d5 λ. Tλ .( e −1)Les paramètres (α,β) contiennent <strong>de</strong>s constantes physiques. L’émissivité<strong>de</strong> la cavité et son incertitu<strong>de</strong> associée ont été intégrées dans α. Le terme C Unest <strong>de</strong> moyenne nulle. Il décrit la correction à apporter pour la luminance due àl’inhomogénéité du faisceau. L’évaluation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> composée dépend donc<strong>de</strong> (α,T, C Un ) :222 ⎛ ∂L⎞ 2 ⎛ ∂L⎞ 2c( L)= ⎜ ⎟ . u(α)+ ⎜ ⎟ . u(T)u(CUnu +⎝ ∂α⎠ ⎝ ∂T⎠)2[mW.m -2 .nm -1 .sr -1 ](<strong>II</strong>.7.2.2.2-6)L’incertitu<strong>de</strong> pour l’éclairement spectral du corps noir a pu être estiméeaprès introduction <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s variables (D,d) et <strong>de</strong> leurcoefficient <strong>de</strong> sensibilité.u ( E2cétalon⎛ ∂S) = ⎜⎝ ∂LBB2⎞⎟⎠. u2c⎛ ∂S( L)+ ⎜⎝ ∂DBB2⎞⎟⎠. u2⎛ ∂SBB ⎞( D)+ ⎜ ⎟ . u⎝ ∂d⎠[mW.m -2 .nm -1 ]22( d)(<strong>II</strong>.7.2.2.2-7)Source au <strong>de</strong>utérium V0132 (étalonnée au PTB sous vi<strong>de</strong>)La relation fonctionnelle intègre la conversion <strong>de</strong> l’excitance spectrale enéclairement spectral pour la distance donnée, ainsi qu’une série <strong>de</strong> termes <strong>de</strong>correction caractérisant l’incertitu<strong>de</strong> associée à l’étalonnage d’un étalonsecondaire et à son utilisation (alignement).( I+ C+ Cλ std drift itp −3Eétalon= SD2(d,Iλ) =. 10 + CAl+2d+ C)[mW.m -2 .nm -1 ]CUn(<strong>II</strong>.7.2.2.2-8)Les termes C std , C drift et C itp caractérisent respectivement l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’étalonnage, la dérive <strong>de</strong> la lampe par rapport à son certificat et l’incertitu<strong>de</strong> liéeà l’interpolation <strong>de</strong> l’étalonnage pour <strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong> intermédiaires autresque celles tabulées dans le certificat. Les termes C Al et C Un prennent en compteles incertitu<strong>de</strong>s engendrées par un défaut d’alignement et d’homogénéité dufaisceau. L’analyse montre (cf. § <strong>II</strong>.7.3.1) que seuls quelques termes non nulspeuvent être retenus. Pour l’expression <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> composée, on a obtenu :135


u2c( Eétalon⎛ ∂S) =⎜⎝ ∂ID2λ2⎞⎟ .( u⎠2( Cstd) + u2⎛ ∂SD2⎞( Citp)) + ⎜ ⎟⎝ ∂d⎠[mW.m -2 .nm -1 ]2. u2( d)(<strong>II</strong>.7.2.2.2-9)L’incertitu<strong>de</strong> pour C stdt et C itp est exprimée dans la même unité que l’excitancespectrale (µW.sr -1 .nm -1 ).Source tungstène du type FEL (1000 W)L’estimation <strong>de</strong> l‘incertitu<strong>de</strong> pour l’éclairement spectral d’une lampe dutype FEL a été déduite du certificat d’étalonnage délivré par le NIST (distanced’utilisation <strong>de</strong> 50 cm) et <strong>de</strong>s conditions d’utilisation. Des termes <strong>de</strong> corrections(C std , C drift , C itp et C Al ) ont intégré les incertitu<strong>de</strong>s liées au positionnement <strong>de</strong> lalampe et la dérive <strong>de</strong> son éclairement (vieillissement). Le terme d’homogénéitéC Un n’a plus été repris. Une lampe du type FEL est une source étalon secondaire<strong>de</strong> petite étendue constituée <strong>de</strong> multiples spires <strong>de</strong> tungstène. Son éclairementn’est pas isotrope. Cependant, la mise en station <strong>de</strong>vant SOLSPEC <strong>de</strong> manièrei<strong>de</strong>ntique au NIST (en utilisant le même socle <strong>de</strong> lampe et la même mired’alignement) a permis <strong>de</strong> neutraliser cette incertitu<strong>de</strong> C Un . On a obtenu pour larelation fonctionnelle :E = S ( E ) = E + C + C + C + C + C (<strong>II</strong>.7.2.2.2-10)étalonFELstdstdstddriftitpdistAlToutes les variables sont en [mW.m -2 .nm -1 ]. Le terme C dist décrit l’incertitu<strong>de</strong> pourl’éclairement engendrée par une erreur <strong>de</strong> distance entre la lampe et SOLSPEC.2222u ( E ) = u ( C ) + u ( C ) + u ( C ) + ucétalon4) Détermination <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> réponsestddriftitp[mW.m -2 .nm -1 ]2( Cdist)(<strong>II</strong>.7.2.2.2-11)La courbe <strong>de</strong> réponse est le rapport <strong>de</strong>s fonctions E étalon et SIG SOLSPEC (cf.équation <strong>II</strong>.7.2.1-4). Lorsque seul le corps noir a été utilisé (λ > 200 nm) et entenant compte <strong>de</strong> la corrélation entre les variables, on a obtenu :22⎡ ∂g∂g⎤uc( R)= ⎢ . u(Eétalon)+. u(SIGSOLSPEC) ⎥⎣∂Eétalon∂SIGSOLSPEC⎦[mW.m -2 .nm -1 .cps -1 .s] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-12)Les coefficients <strong>de</strong> sensibilité pour l’incertitu<strong>de</strong> standard composée u c (R)du coefficient d’étalonnage s’expriment comme suit :∂ g / ∂E= R /[cps -1 .s] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-13)étalonE étalon136


∂ g / ∂SIG= −R/[mW.m -2 .nm -1 ] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-14)solspecSIG solspecPour le canal UV, <strong>de</strong>ux situations particulières ont été retenues.1) Aux longueurs d’on<strong>de</strong> inférieures à 200 nm, un coefficient <strong>de</strong> correction <strong>de</strong>14.8 % a été appliqué pour la jonction avec les données corps noir (cf. §<strong>II</strong>.6.4.2). L’équation <strong>II</strong>.7.2.1-4 a été reformulée :EétalonR = g( Eétalon, SIGSOLSPEC) =C . SIGdiffSOLSPEC[mW.m -2 .nm -1 .cps -1 .s](<strong>II</strong>.7.2.2.2-15)Un coefficient <strong>de</strong> sensibilité additionnel a été intégré pour l’incertitu<strong>de</strong> :u2⎛ ⎞22⎡⎤( ) ⎜∂g⎟∂g∂gcR = . u ( C ) + ⎢ . ( ) +. ( )diffu Eétalonu SIGSOLSPEC⎥∂Cdiff∂Eétalon∂SIGSOLSPEC⎦⎝⎠Ce coefficient est décrit ci-<strong>de</strong>ssous.diffC diff⎣[mW.m -2 .nm -1 .cps -1 .s](<strong>II</strong>.7.2.2.2-16)∂ g / ∂C= −R/[mW.m -2 .nm -1 .cps -1 .s] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-17)22) Entre 250 et 371 nm, la réponse <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC est unecombinaison <strong>de</strong> données obtenues à partir du corps noir et <strong>de</strong>s lampes FEL.Les courbes <strong>de</strong> réponses respectives R BB et R FEL ont été calculéesindividuellement avant la jonction finale suivante :2 1 2 BB 1 2 FELuc( R)= uc( R ) + uc( R ) [mW.m -2 .nm -1 .cps -1 .s] (<strong>II</strong>.7.2.2.2-18)2 2<strong>II</strong>.7.3 RésultatsLes évaluations détaillées <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s individuelles sont reportées enannexe. Elles y sont résumées sous forme <strong>de</strong> tableaux accompagnés <strong>de</strong>discussions pour certains termes particuliers. Lors <strong>de</strong> la détermination d’uneincertitu<strong>de</strong> composée, certaines formulations sont apparues communes àplusieurs types <strong>de</strong> mesure (étalonnage, mesure solaire, …) et à plusieurscanaux. Un exemple typique est représenté par les termes <strong>de</strong> correction C λ etC ∆λ . Ces contributions sont présentées en Annexe A.4.Les résultats présentés ci-<strong>de</strong>ssous sont commentés et résumés sousforme graphique (étu<strong>de</strong> spectrale). Les courbes représentent successivement lesincertitu<strong>de</strong>s :- pour l’éclairement spectral <strong>de</strong>s sources étalons,137


- pour le signal SOLSPEC face aux sources étalons,- pour les courbes <strong>de</strong> réponses,- pour les mesures solaires en orbite (mesure nominale et accumulation infinie).Les incertitu<strong>de</strong>s composées sont toujours exprimées pour k = 1(incertitu<strong>de</strong>s standard).<strong>II</strong>.7.3.1 Incertitu<strong>de</strong>s associées à l’éclairement <strong>de</strong>s sourcesétalonsLuminance et éclairement spectral du corps noirLe tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est reporté en Annexe A.5.1(tableau A.5.1-1). Ci-<strong>de</strong>ssous, nous présentons l’estimation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong>standard composée (%) pour la luminance et l’éclairement spectral du corps noir.Fig. <strong>II</strong>.7.3.1-1Canal UV (haut) et VIS (bas). Incertitu<strong>de</strong> standard composée(%) pour la luminance (à gauche) et l’éclairement (à droite) ducorps noir à 3050 K.138


Grâce à une incertitu<strong>de</strong> standard limitée à 0,44 K pour la températureabsolue, on dispose d’un étalon primaire fournissant une luminance <strong>de</strong> hauteprécision pour la plage spectrale UV. Les contributions individuelles associées àl’incertitu<strong>de</strong> pour l’émissivité et l’uniformité du faisceau ne doivent pas êtrenégligées. On observe (Figure <strong>de</strong> droite) que l’incertitu<strong>de</strong> standard composée(%) pour l’éclairement et la luminance spectrale sont quasi superposables.Fig. <strong>II</strong>.7.3.1-2Canal IR. Incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) pour laluminance (à gauche) et l’éclairement (à droite) du corps noirà 3014 K.Pour la luminance du canal IR (à gauche), la contribution liée àl’incertitu<strong>de</strong> pour la température n’est plus dominante. Au final, pour l’éclairementspectral, on observe une incertitu<strong>de</strong> standard comprise entre 0,22 – 0,37 %, 0,15– 0,27 % et 0,13 – 0,17 %, respectivement pour les canaux UV, VIS et IR.Eclairement spectral d’une lampe du type FELLe tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est reporté en Annexe A.5.1(tableau A.5.1-2). Après analyse, on a obtenu pour la plage spectrale UV uneincertitu<strong>de</strong> standard composée inférieure à ~1 %.139


Fig. <strong>II</strong>.7.3.1-3 Incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) pour l’éclairementspectral d’une lampe du type FEL (canal UV).Eclairement spectral d’une source au <strong>de</strong>utérium (sous vi<strong>de</strong>)Un certificat du PTB est exprimé en excitance spectrale (µW/nm.sr) etdonne une incertitu<strong>de</strong> étendue relative (k = 2) <strong>de</strong> 5 % pour chaque longueurd’on<strong>de</strong>. Le terme <strong>de</strong> dérive C drift a été mis à zéro car la lampe avait étérécemment étalonnée. Les termes pour l’alignement et l’homogénéité (C Al et C Un )sont négligeables. Les équations <strong>II</strong>.7.2.2.2-6 à -9 ont été utilisées. L’analyse adonné une courbe d’incertitu<strong>de</strong> standard centrée globalement sur 2,5 % sansdépendance spectrale car le terme C std est dominant. Le tableau d’évaluation<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est reporté en Annexe A.5.1 (tableau A.5.1-3).<strong>II</strong>.7.3.2 Incertitu<strong>de</strong>s associées au signal SOLSPEC face auxsources étalonsCanaux UV-VISLe tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est reporté en Annexe A.5.2(tableau A.5.2-1). L’extinction du rayonnement corps noir a été calculée pour unecolonne d’air <strong>de</strong> 1384,05 mm. Elle a atteint 0,2 % et 0,6 % respectivement à 260et 200 nm. Elle était presque négligeable pour λ > 300 nm Les différentescontributions sont illustrées ci-<strong>de</strong>ssous. Pour une lampe du type FEL(distance d’utilisation <strong>de</strong> 50 cm), l’atténuation est plus faible et proportionnelle àla modification du chemin optique. Une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 % a été maintenue pources estimations.140


Fig. <strong>II</strong>.7.3.2-1Extinction engendrée par la diffusion Rayleigh et l’absorptionmoléculaire (O 2 , O 3 ) pour un chemin optique <strong>de</strong> 1384,05 mm.Canal UV, estimation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard composées (%) pour lesignal net SOLSPEC (cps/s) face aux sources <strong>de</strong>utérium et du type FEL.Fig. <strong>II</strong>.7.3.2-2Canal UV. Incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) pour le signalSOLSPEC face à la lampe au <strong>de</strong>utérium V0132 (166-200 nm,à gauche) et une lampe du type FEL (250-371 nm, à droite).La source d’incertitu<strong>de</strong> dominante provient généralement du signal brutSOLSPEC (coups). Pour la lampe au <strong>de</strong>utérium V0132 dont le signal est assezintense, l’intégration <strong>de</strong>s mesures a permis <strong>de</strong> limiter l’incertitu<strong>de</strong> à une valeurdépassant à peine 1 %. Celle-ci diminue pour les gran<strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong>.Pour une lampe <strong>de</strong> type FEL, l’incertitu<strong>de</strong> minimale observée en milieu <strong>de</strong>spectre est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 %. Elle augmente à plus <strong>de</strong> 25 % en fin <strong>de</strong> plagespectrale UV. Les autres contributions individuelles sont comparables entre elles,à l’exception <strong>de</strong> la linéarité, négligeable du fait <strong>de</strong> la faible intensité du signalSOLSPEC.Estimation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard composées (%) pour le signal netSOLSPEC (cps/s) face au corps noir. Canal UV (à gauche) et VIS (à droite).141


Fig. <strong>II</strong>.7.3.2-3Etalonnage <strong>de</strong>s canaux UV (à gauche) et VIS (à droite).Signal net SOLSPEC face au corps noir à 3050 K. Incertitu<strong>de</strong>standard composée et contributions individuelles (%).Face au corps noir, la source d’incertitu<strong>de</strong> dominante pour le signal netSOLSPEC provient également du signal brut.Pour le canal UV, l’incertitu<strong>de</strong> composée décroît à ~1 % en milieu <strong>de</strong>spectre (~290 nm). Elle reste inférieure à 3 % entre 211 et 330 nm, à l’exception<strong>de</strong> la plage 217-235 nm, défavorable et associée à l’activation du filtre UV(incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 13 à 3 %). Elle augmente légèrement au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 10 % en fin <strong>de</strong>spectre et varie <strong>de</strong> 6 à 3 % entre 200 et 211 nm.Pour le canal VIS, on obtient une incertitu<strong>de</strong> standard composéeinférieure à 1 % entre 450 et 800 nm et inférieure à 3 % entre 353 et 834 nm.L’incertitu<strong>de</strong> est supérieure à 10 % au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 870 nm (15 % à 908 nm) et en<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 335 nm (sauf entre 294 et 312 nm, plage <strong>de</strong> bonne efficacité du filtreVIS1 étendue au début du filtre VIS2). Localement, en début <strong>de</strong> plagesspectrales VIS1 et VIS2, (vers 285 et 315 nm), l’incertitu<strong>de</strong> est défavorable etpeut atteindre 100 %. Le spectromètre UV est alors utilisé pour cette plagespectrale.Canal IRLe tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est reporté en Annexe A.5.2(tableau A.5.2-2). L’analyse du bruit du signal IR y est également intégrée.L’estimation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) pour le signal net SOLSPEC(volts digitaux, voie <strong>de</strong> mesure IR2) face au corps noir est illustrée ci-<strong>de</strong>ssous.142


Fig. <strong>II</strong>.7.3.2-4Etalonnage PTB du canal IR. Signal net SOLSPEC IR2 faceau corps noir à 3014 K. Incertitu<strong>de</strong> standard composée etcontributions individuelles (%).La source dominante d’incertitu<strong>de</strong> provient également du signal brut <strong>de</strong>SOLSPEC. Le bon rapport signal à bruit obtenu face au corps noir pour la voie<strong>de</strong> mesure IR2 et la répétition <strong>de</strong>s mesures ont permis <strong>de</strong> limiter l’incertitu<strong>de</strong>standard sous la valeur <strong>de</strong> 1 % entre 750 et 2025 nm. En début <strong>de</strong> plagespectrale, elle varie entre 1 et 2 %. On observe <strong>de</strong> 1 à 10 % d’incertitu<strong>de</strong> entre2025 et 2900 nm et une augmentation <strong>de</strong> 10 à 40 % entre 2900 et 3088 nm(perte <strong>de</strong> performance du canal IR). Localement, l’effet <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> passantecombiné à la variation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmission du spectromètre rehaussel’incertitu<strong>de</strong> (à 0,97, 1,35, 1,6 et 2,21 µm). L’incertitu<strong>de</strong> associée à la correctionimportante pour l’absorption moléculaire (H 2 O) laisse une signaturecaractéristique vers 2.7 µm (2 à 3 % additionnels), moins importante à 1,4 µm(~0,2 % additionnel) et à 1,85 µm (0,3 à 0,4 % additionnel).<strong>II</strong>.7.3.3 Incertitu<strong>de</strong>s associées aux courbes <strong>de</strong> réponsesL’incertitu<strong>de</strong> standard composée attribuée à la réponse absolue <strong>de</strong>chaque spectromètre est une donnée fondamentale pour les mesures en orbite.Elle représente une limite inférieure d’incertitu<strong>de</strong> sous laquelle on ne peut<strong>de</strong>scendre quelle que soit le temps d’intégration ou la qualité du pointage solaire.Le temps consacré à l’accumulation du signal face aux sources étalons étaitdonc fondamental pour le bilan d’incertitu<strong>de</strong>. Les travaux sont résumés ci<strong>de</strong>ssouspour les 3 canaux.Canal UVUne jonction a été réalisée entre les résultats obtenus à partir <strong>de</strong>sdifférentes sources étalons utilisées pour la réponse absolue du canal UV.143


L’analyse <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s pour les courbes <strong>de</strong> réponse individuelles est reportéeen Annexe A.5.3. L’incertitu<strong>de</strong> finale pour la courbe <strong>de</strong> réponse composite(<strong>de</strong>utérium - corps noir - lampes FEL) a été obtenue à partir <strong>de</strong> l’équation<strong>II</strong>.7.2.2.2-18. Elle est présentée ci-<strong>de</strong>ssous.Fig. <strong>II</strong>.7.3.3-1Etalonnage du canal UV. Résultat composite pour l’incertitu<strong>de</strong>standard (%) associée à la réponse obtenue en combinant lestrois types <strong>de</strong> sources étalons.L’incertitu<strong>de</strong> standard minimale est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 %. Elle se maintientgénéralement en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 10 % sauf au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 350 nm. Le passage du filtreà 217 nm est visible.Canal VISFig. <strong>II</strong>.7.3.3-2Incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) pour l’étalonnage ducanal VIS. A gauche, contributions individuelles (%). A droite :courbe résultante en échelle linéaire (%).144


Les courbes ci-<strong>de</strong>ssus ont été obtenues pour un étalonnage à partir durayonnement corps noir. La contribution dominante pour l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la courbe<strong>de</strong> réponse est liée à celle du signal SOLSPEC malgré l’accumulation <strong>de</strong>smesures. L’incertitu<strong>de</strong> finale est reste inférieure à 2 % entre 365 et 822 nm. Lepassage du filtre VIS2 provoque un saut très marqué d’incertitu<strong>de</strong>. A l’exception<strong>de</strong> la plage 295-310 nm, le canal VIS excè<strong>de</strong> 10 % pour λ < 335 nm.Canal IRDe même, à partir du rayonnement corps noir, on a obtenu :Fig. <strong>II</strong>.7.3.3-3Incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) pour l’étalonnage duspectromètre IR. A gauche, contributions individuelles etrésultante (%), affichée à droite en échelle linéaire (%).L’incertitu<strong>de</strong> standard reste inférieure à 2 % jusqu’à 2,5 µm et 10 % au<strong>de</strong>làjusqu’à 2,9 µm. Entre 740 et 1900 nm, elle <strong>de</strong>vient inférieure à 1 %. Lafaible intensité du signal enregistré face au corps noir explique la montée rapi<strong>de</strong>(<strong>de</strong> 10 à 40 %) entre 2,9 et 3,1 µm. On i<strong>de</strong>ntifie les signatures spectrales liée àl’absorption par la vapeur d’eau et à la transmission du spectromètre.<strong>II</strong>.7.3.4 Incertitu<strong>de</strong>s associées aux mesures solaires en orbitePour les mesures solaires, <strong>de</strong> nouvelles contributions associées aupointage et à l’environnement thermique apparaissent dans le bilan d’incertitu<strong>de</strong>standard (cf. éq. <strong>II</strong>.7.2.2.1-1 à -5). Celui-ci intègre également les résultatsobtenus au paragraphe précé<strong>de</strong>nt pour les courbes <strong>de</strong> réponses.145


<strong>II</strong>.7.3.4.1 Mesure nominaleL’étu<strong>de</strong> a été développée pour une mesure nominale en orbite avec <strong>de</strong>stemps d’intégration <strong>de</strong> 0,6 s pour l’UV-VIS et une moyenne <strong>de</strong> 2 7 lectures pour lesignal IR. L’environnement thermique en orbite diffère <strong>de</strong>s conditions au sol. Unrefroidissement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 15 à 20 <strong>de</strong>grés induisant un changement <strong>de</strong> gain<strong>de</strong>s détecteurs UV-VIS (cf. Annexe A.4) a été pris en compte. Les incertitu<strong>de</strong>ssont présentées sous forme graphique en coordonnées linéaires <strong>de</strong> manière àmettre en évi<strong>de</strong>nce les termes dominants. Une étu<strong>de</strong> en échelle logarithmique(non représentée) a également été réalisée.Canal UVLe tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est reporté en Annexe A.5.4(tableau A.5.4-1), valable également pour le canal VIS. L’incertitu<strong>de</strong> standardcomposée (%) du canal UV pour la détermination <strong>de</strong> l’éclairement solaire en 0,6s est illustrée ci-<strong>de</strong>ssous.Fig. <strong>II</strong>.7.3.4.1-1 Mesures solaires nominales, canal UV. Incertitu<strong>de</strong> standardcomposée (%) et contributions individuelles associées à lamesure <strong>de</strong> l’éclairement spectral (mW.m -2 .nm -1 )Deux termes dominent ces incertitu<strong>de</strong>s. Ils concernent principalementl’héritage <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s accumulées lors <strong>de</strong> l’étalonnage absolu, intégréesdans le terme u(Courbe <strong>de</strong> réponse UV), et le signal brut collecté par l’instrumentlors <strong>de</strong> la mesure solaire. L’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette mesure est en S , inférieure à 1% entre 225 et 330 nm. Elle est nettement plus faible (au moins un facteur 3) que146


celle affectant la réponse absolue. L’effet <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> passante finie et sonincertitu<strong>de</strong> associée u(C ∆λ ) sont localement dominants lorsque <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>raies <strong>de</strong> Fraunhofer sont réalisées (voir ci-<strong>de</strong>ssus, entre 260 et 290 nm).L’incertitu<strong>de</strong> composée peut alors dépasser temporairement les 10 % (raies Mg<strong>II</strong>). Les raies engendrent en effet <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> signal à forte pente (cf.Annexes A.4 et A.5.4). Ceci confirme la nécessité <strong>de</strong> normaliser la résolutionspectrale lorsque <strong>de</strong>s spectres solaires acquis par <strong>de</strong>s instruments différentsdoivent être comparés (cf. § <strong>II</strong>.5.6.2). On comprend également pourquoi unevaleur d’in<strong>de</strong>x Mg <strong>II</strong> est spécifique à chaque spectroradiomètre, même si dansl’ensemble, ceux-ci peuvent être référencés à une même échelle radiométrique.Ces in<strong>de</strong>x portent la signature <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s passantes spécifiques auxinstruments.Canal VISIncertitu<strong>de</strong> standard composée (%) du canal VIS pour la détermination <strong>de</strong>l’éclairement solaire en 0,6 s.Fig. <strong>II</strong>.7.3.4.1-2 Mesures solaires nominales, canal VIS. Incertitu<strong>de</strong> standardcomposée (%) et contributions individuelles associées à lamesure <strong>de</strong> l’éclairement spectral (mW.m -2 .nm -1 )Le terme dominant est à nouveau lié à la courbe <strong>de</strong> réponse. L’incertitu<strong>de</strong>composée est cependant amplifiée par la faible intensité du signal solaire pourles gran<strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong> et par quelques contributions nouvelles (pointage,raies solaires, changement <strong>de</strong> température du détecteur, …). Elle <strong>de</strong>meureinférieure à 2 % entre 370 et 800 nm.147


Canal IRLe tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est reporté en Annexe A.5.4(tableau A.5.4-2). Incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) du canal IR pour ladétermination <strong>de</strong> l’éclairement solaire en 2 7 lectures. Pour rappel, il n’y a pas <strong>de</strong>correction <strong>de</strong> température pour le détecteur IR (stabilisé à -21,8 °C).Fig. <strong>II</strong>.7.3.4.1-3 Mesure solaire nominale, canal IR (n = 7). Incertitu<strong>de</strong> standardcomposée et contributions individuelles (%) associées à lamesure <strong>de</strong> l’éclairement spectral (mW.m -2 .nm -1 ). Signal IR2.La source d’incertitu<strong>de</strong> liée à la réponse du spectromètre est dominante,sauf au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2,7 µm en raison du faible signal solaire. L’incertitu<strong>de</strong> resteinférieure à 2 % jusqu’à 2 µm, à 5 % jusqu’à 2,5 µm et à 20 % jusqu’à 2,9 µmsuivie d’une montée rapi<strong>de</strong> à 90 % vers 3,1 µm.<strong>II</strong>.7.3.4.2 Etu<strong>de</strong> limiteUne étu<strong>de</strong> asymptotique est <strong>de</strong>venue possible grâce aux relationsfonctionnelles et à la mise en équation du calcul d’incertitu<strong>de</strong>. Pour <strong>de</strong>s tempsd’intégration UV-VIS tendant vers 10000 s et une accumulation évoluant vers 2 30lectures du signal IR, on a observé une convergence naturelle vers uneincertitu<strong>de</strong> minimale proche du seuil défini par la courbe <strong>de</strong> réponse.148


Canal UVFig. <strong>II</strong>.7.3.4.2-1 Canal UV. Mesure <strong>de</strong> l’éclairement solaire (mW.m -2 .nm -1 ) enorbite. Réduction <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) par une augmentationdu temps d’intégration (0,6, 10, 100 et 10000 s). En mauve : limite inférieurereprésentée par la réponse du spectromètre. A droite, échelle linéaire entre 0 et10 %.La répétition <strong>de</strong> la même mesure et <strong>de</strong> longs temps d’intégration ten<strong>de</strong>nt àneutraliser les contributions <strong>de</strong> moyenne nulle. La convergence est observéeentre l’incertitu<strong>de</strong> en orbite et celle <strong>de</strong> la réponse (Figure <strong>de</strong> gauche). Les seulesdifférences peuvent être attribuées aux contributions propres à la mise enorbite (température, pointage) et à la signature spectrale <strong>de</strong>s raies solaires (vers280 nm, raies Mg <strong>II</strong> et vers 390-400 nm, raies Ca ci-<strong>de</strong>ssous pour le canal VIS).Canal VISFig. <strong>II</strong>.7.3.4.2-2 Canal VIS. Présentation similaire à la Figure précé<strong>de</strong>nte.149


Canal IRFig. <strong>II</strong>.7.3.4.2-3 Canal IR. Présentation similaire aux Figures précé<strong>de</strong>ntes,illustrant le résultat <strong>de</strong> l’intégration pour 2 7 , 2 10 , 2 13 , 2 16 et 2 30lectures du signal IR.Pour le canal IR, la réduction asymptotique <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> est effectivepour les longueurs d’on<strong>de</strong> supérieures à 1500 nm et moins apparente ailleurs.<strong>II</strong>.7.3.5 Bilan <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>sL’étu<strong>de</strong> spectrale fondée sur une mise en équation complète a permisd’évaluer l’incertitu<strong>de</strong> standard d’une mesure solaire réalisée par SOLSPEC.Pour simplifier, nous avons neutralisé toute dérive <strong>de</strong> réponse absolue et <strong>de</strong>performances radiométriques (linéarité, …) <strong>de</strong> l’instrument au sol et lors <strong>de</strong> lamise en orbite. Nous avons cependant tenu compte d’un dépointage éventuellors d’une mesure solaire, corrigé grâce à la connaissance <strong>de</strong> la réponseangulaire. Le changement <strong>de</strong> régime thermique entre les étalonnages au sol etles opérations en orbite a été pris en compte.Les courbes finales <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> asymptotique ont été combinées dans laFigure ci-<strong>de</strong>ssous pour les trois canaux. L’analyse <strong>de</strong>s plages <strong>de</strong> recouvrementUV-VIS et VIS-IR d’incertitu<strong>de</strong>s a permis <strong>de</strong> déduire les longueurs pivot λ UV-VIS etλ VIS-IR entre les canaux. Elles déterminent le choix opportun d’un canal ou l’autrelors du prélèvement <strong>de</strong> données <strong>de</strong>stinées à la production du spectre solairefinal. Elles correspon<strong>de</strong>nt au croisement <strong>de</strong>s courbes d’incertitu<strong>de</strong>sasymptotiques (lignes pointillées ci-<strong>de</strong>ssous). L’objectif est d’obtenir uneincertitu<strong>de</strong> minimale bien que les différences <strong>de</strong> résolution spectrale puissentparfois modifier ce jugement. Les valeurs <strong>de</strong> λ UV-VIS et λ VIS-IR sont respectivementégales à 340 et 775 nm.150


Fig. <strong>II</strong>.7.3.5-1 Incertitu<strong>de</strong> standard composée (%) pour l’éclairementspectral solaire (mW.m -2 .nm -1 ). Courbes limites obtenuespour les 3 canaux (temps d’intégration UV-VIS <strong>de</strong> 10000secon<strong>de</strong>s, 2 30 lectures pour l’IR). En pointillé : intersection<strong>de</strong>s courbes UV-VIS à 340 nm et VIS-IR à 775 nm.L’enveloppe inférieure <strong>de</strong>s courbes ci-<strong>de</strong>ssus tend vers un minimum auvoisinage <strong>de</strong> 1 µm. Elle peut être liée à la signature <strong>de</strong> la température corps noireffective <strong>de</strong>s sources étalons utilisées à pression atmosphérique, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>3000 K. En effet, leur éclairement spectral culmine vers 1 µm.Le recouvrement d’incertitu<strong>de</strong>s pour les canaux UV-VIS présente un faitmarquant : ces courbes se rejoignent une première fois entre 305 et 312 nm(plage d'extension du filtre VIS1). Cette équivalence est liée au fait que la mêmesource étalon a été utilisée sur cette plage pour les 2 canaux et en mesuresolaire, le signal atteint dans les 2 cas le seuil <strong>de</strong> 10 5 cps/s. Le décrochageobservé par la suite (entre 312 et ~370 nm) pour le canal VIS est lié au passagedu filtre VIS2.Entre 750 et ~820 nm (recouvrement d’incertitu<strong>de</strong>s VIS-IR), les donnéesdu spectromètre VIS ou IR peuvent être sélectionnées alternativement selon lanécessité <strong>de</strong> maintenir une résolution spectrale minimale (< 2 nm pour le VIS) ouune incertitu<strong>de</strong> minimale (obtenue par une mesure IR). Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 820 nm,l’incertitu<strong>de</strong> du canal VIS excè<strong>de</strong> 2 % et le canal IR <strong>de</strong>vient pleinementopérationnel.Le tableau suivant reprend l’incertitu<strong>de</strong> standard minimale atteinte aprèsaccumulation <strong>de</strong> mesures d’éclairement solaire par l’instrument SOLSPEC. Cesvaleurs sont associées à l’enveloppe inférieure <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> la Figure <strong>II</strong>.7.3.5-151


1. Les conventions <strong>de</strong> couleur ont été conservées pour illustrer la sélectionalternative d’un canal <strong>de</strong> mesure SOLSPEC.λ (nm) u(E λ )( %)Eclairement spectral solaire - Etu<strong>de</strong> limiteIncertitu<strong>de</strong> standard composée (%)λ (nm) u(E λ )(%)λ (nm) u(E λ )(%)λ (nm) u(E λ )(%)170 4.3 430 1.7 690 0.85 1250 0.4180 3.8 440 1.4 700 0.8 1300 0.41190 3.7 450 1.3 710 0.75 1350 0.45200 6.8 460 1.2 720 0.72 1400 0.48210 3.8 470 1.12 730 0.73 1450 0.48220 11 480 1.06 740 0.75 1500 0.53230 4 490 1.04 750 0.78 1600 0.6240 3.1 500 1.01 760 0.8 1700 0.6250 3.5 510 0.99 770 0.77 1800 0.75260 3.6 520 0.97 780 0.83 1900 1270 3 530 0.96 790 0.8 2000 1.1280 2.5 540 0.95 800 0.7 2100 1.5290 2 550 0.92 820 0.65 2200 3300 2 560 0.92 840 0.57 2300 1.7310 2.2 570 0.92 860 0.55 2400 2.2320 3 580 0.91 880 0.53 2500 2.8330 3 590 0.91 900 0.49 2600 6.5340 6 600 0.91 920 0.46 2650 3350 4 610 0.91 940 0.44 2700 6360 2.5 620 0.91 960 0.43 2750 8370 1.9 630 0.92 980 0.42 2800 7380 1.8 640 0.92 1000 0.41 2850 7390 1.7 650 0.92 1050 0.4 2900 9400 1.6 660 0.92 1100 0.4 2950 12.5410 3.3 670 0.92 1150 0.4 3000 19420 2.6 680 0.9 1200 0.4 3050 32Tableau <strong>II</strong>.7.3.5-1 Incertitu<strong>de</strong> standard minimale (%) pour la mesure <strong>de</strong>l’éclairement spectral solaire par l’instrument SOLSPEC.Les couleurs (bleu-vert-rouge) désignent respectivement leprélèvement <strong>de</strong> données SOLSPEC UV, VIS ou IR.152


AnalyseL’incertitu<strong>de</strong> standard est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3 % dans l’UV. Elle atteint unminimum <strong>de</strong> 2% vers 300 nm et reste généralement inférieure à 5 % (sauflocalement) pour λ < 340 nm. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 350 nm, le seuil <strong>de</strong> 10 % est franchi.Entre 500 et 1900 nm, l’incertitu<strong>de</strong> standard reste inférieure à 1 %.- Pour le canal VIS, cette incertitu<strong>de</strong> est inférieure à 1 % entre 430 et 770 nm.Elle est inférieure à 5 % entre 300 et 310 nm (fin <strong>de</strong> plage du filtre VIS1) etentre 346 et 845 nm.- Pour le canal IR, l’incertitu<strong>de</strong> est inférieure à 1 % entre 750 et 1900 nm etinférieure à 2 % entre 646 et 2350 nm. Elle reste contenue entre 2 et 5 % entre2350 et 2580 nm, entre 5 et 10 % entre 2580 et 2920 nm puis augmente <strong>de</strong> 10à 40 % entre 2900 et 3088 nm.Lors d’un étalonnage absolu, la mesure du signal SOLSPEC génère uneincertitu<strong>de</strong> généralement bien supérieure à celle <strong>de</strong>s sources étalons, sauf sous200 nm pour la lampe au <strong>de</strong>utérium. Pour une mesure solaire, l’incertitu<strong>de</strong>associée à l’étalonnage radiométrique est dominante et porte la signature <strong>de</strong>l’accumulation <strong>de</strong> signal que l’on a pu acquérir face aux sources étalons.Les changements <strong>de</strong> filtres, les variations <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong>sspectromètres et les raies solaires intenses laissent une signature spectraletypique, parfois supérieure à 10 %. Elle trouve son origine dans l’imprécision <strong>de</strong>l’échelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> et l’effet <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> passante finie.Stratégie <strong>de</strong> mesure en orbiteLes recommandations suivantes prévalent pour une acquisition réelle d’unspectre solaire en orbite :- Ajuster l’alignement <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> pointage <strong>de</strong> la CPD <strong>de</strong> manière à garantirl’absence <strong>de</strong> dépointage solaire pour SOLSPEC.- Favoriser l’accumulation du signal. Pour une fenêtre temporelle <strong>de</strong> pointagesolaire <strong>de</strong> 20 minutes, le temps d’intégration d’une mesure nominale peut êtreaugmenté à 1 secon<strong>de</strong> et le nombre <strong>de</strong> lectures IR peut être porté à 2 10 ou 2 11 .153


<strong>II</strong>.8 Limites <strong>de</strong> détectionPour un signal collecté en sortie d’une chaîne <strong>de</strong> détection, le rapportsignal à bruit est égal au quotient entre un signal net (signal moyen diminué ducourant d’obscurité moyen et du fond diffus) et la fluctuation rms <strong>de</strong> ce signal.Pour définir la limite <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> mesure SOLSPEC, nous avonschoisi un critère fixant le rapport signal à bruit égal à 1.Pour SOLSPEC, le signal électronique vérifiant ce critère a été converti enéclairement spectral puis comparé à l’éclairement solaire. Cette analyse a permisd’estimer pour chaque canal la gamme dynamique disponible lors d’une mesuresolaire et sa réduction en début et fin <strong>de</strong> plage spectrale, lorsque la réponse dusystème est atténuée.<strong>II</strong>.8.1 Canaux UV-VISLe nombre d’impulsions correspondant à la limite <strong>de</strong> détection pour uncomptage <strong>de</strong> photons peut être évalué selon l’équation suivante dont ledéveloppement théorique est reporté en Annexe E.5.1 + 1+8T( Nb+ Nd)Ns= (<strong>II</strong>.8.1-1)2Tavec :N s : signal moyen net mesuré en sortie (cps/s).N b : signal moyen généré par la lumière diffuse (cps/s).N d : courant d’obscurité moyen du détecteur (cps/s).Le signal net N s est la soustraction du signal total moins le courantd’obscurité et la lumière diffuse : Ns = N total – (N b + N d ).T : temps d’intégration (s).Résultats expérimentauxLa limite <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s canaux UV-VIS a été déterminée pour troistemps d’intégration : 0,6, 10 et 100 s.Pour cette application, les valeurs communément observées pour lesconditions thermiques en orbite (cf. § <strong>II</strong>I.1.2.2) ont été utilisées pour N b et N d . Lescontributions diffuses (N b ) ont été mises à 0 pour l’exercice bien que la question<strong>de</strong> la lumière diffuse ait été mise à l’étu<strong>de</strong> pour le filtre VIS1 (cf. § <strong>II</strong>.5.4). Lesvaleurs N d ont été fixées à 0,27 cps/s (cf. § <strong>II</strong>.6.4.1) et 76 cps/s (cf. § <strong>II</strong>I.1.2.2)respectivement pour les canaux UV et VIS. Après conversion <strong>de</strong>s signauxmoyens associés N s en éclairement spectral, une comparaison avecl’éclairement solaire est <strong>de</strong>venue possible.154


Fig. <strong>II</strong>.8.1-1Détermination <strong>de</strong> la limite <strong>de</strong> détection (en bleu) pour troistemps d’intégration (0,6, 10 et 100 s). Comparaison avecl’éclairement solaire (en rouge). De gauche à droite : canauxUV et VIS.AnalyseL’éclairement solaire excè<strong>de</strong> toujours les limites <strong>de</strong> détection, y comprisaux extrémités <strong>de</strong>s domaines spectraux où une gamme dynamique <strong>de</strong> plus d’unedéca<strong>de</strong> reste disponible en mo<strong>de</strong> solaire nominal (T = 0,6 s). L’augmentation dutemps d’intégration améliore cette situation selon une loi proche <strong>de</strong> la racinecarrée <strong>de</strong> T. La gamme dynamique peut atteindre un maximum <strong>de</strong> 6 déca<strong>de</strong>spour le canal UV et 5 pour le VIS. Le seuil <strong>de</strong> détection exprimé en éclairementspectral est limité à 10 -2 mW.m -2 .nm -1 environ pour le canal VIS mais peut<strong>de</strong>scendre à 10 -4 mW.m -2 .nm -1 pour le canal UV. Ces valeurs sont nominales.Une diminution <strong>de</strong> trois déca<strong>de</strong>s environ est observée pour la limite <strong>de</strong> détectionUV entre le milieu et la fin <strong>de</strong> plage spectrale. Cette réduction est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><strong>de</strong>ux déca<strong>de</strong>s pour le canal VIS.155


<strong>II</strong>.8.2 Canal IRDans l’infrarouge, le bruit <strong>de</strong> photon n’est pas négligeable mais il estdominé par le bruit provenant <strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> détection. Lestrois voies <strong>de</strong> mesure IR1 à IR3 présentent le même rapport signal à bruit (cf.Annexe A.5.2, Figure A.5.2-1).Fig. <strong>II</strong>.8.2-1Détermination <strong>de</strong> la limite <strong>de</strong> détection IR pour une moyenne<strong>de</strong> 2 7 , 2 10 et 2 13 lectures du signal (en bleu). Comparaisonavec une émission corps noir à 5870 K (en rouge : fragment<strong>de</strong> ce spectre représenté ci-<strong>de</strong>ssus à partir <strong>de</strong> 1 µm).La fluctuation du signal (déviation standard, en volts digitaux) a étédéduite d’une série d’acquisitions <strong>de</strong> courant d’obscurité. Cette valeur a ensuiteété convertie en éclairement spectral pour obtenir la limite <strong>de</strong> détection. Elle aété comparée à l’émission d’un corps noir à 5870 K en fin <strong>de</strong> plage spectrale,représentant en approximation l’équivalent d’un éclairement solaire. Trois valeursdu facteur <strong>de</strong> réduction du bruit (n = 7, 10 et 13) IR ont été analysées. Un gaind’une déca<strong>de</strong> est observé lors du passage <strong>de</strong> 2 7 à 2 13 lectures du signal. Lerapport signal à bruit est supérieur à 100 en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2500 nm. Il resteinférieur à 10 au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 3 µm.156


Chapitre – <strong>II</strong>IRésultats en orbiteLes résultats présentés ci-<strong>de</strong>ssous (paragraphe <strong>II</strong>I.1) démontrent lemaintien <strong>de</strong>s performances radiométriques <strong>de</strong> l’instrument après son arrimage àISS. Ces analyses concernent le système PSD, l’unité <strong>de</strong> lampes internes, lesfiltres, le régime thermique <strong>de</strong> SOLSPEC, les échelles <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> d‘on<strong>de</strong> etles réponses angulaires. Ensuite, l’éclairement solaire calculé en début missionavant la montée du cycle solaire 24 est présenté au paragraphe <strong>II</strong>I.2.<strong>II</strong>I.1 Stabilité <strong>de</strong> l’instrument<strong>II</strong>I.1.1 Système PSDStabilitéLe fonctionnement du système PSD est nominal en orbite. Enadditionnant les 4 photocourants (cf. § <strong>II</strong>.5.1), il peut être interprété comme unradiomètre intégrant l’éclairement solaire dans une ban<strong>de</strong> passante <strong>de</strong> 250 nmcentrée à 500 nm. Sa stabilité a été vérifiée. Après normalisation à 1 UA pourune année témoin (2009), nous avons observé une dérive limitée à 0,2 % (cf.Annexe F.1).Le PSD analyse la stabilité <strong>de</strong> pointage solaire. Celui-ci est effectué par laCPD. Ces mesures sont primordiales pour l’application d’éventuelles correctionsangulaires (cf. § <strong>II</strong>.5.5). Pendant les 14 minutes d’enregistrement d’un spectresolaire, la stabilité du pointage est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6 à 7 minutes d’arc selon l’axe<strong>de</strong> rotation CPD Y SOLAR et <strong>de</strong> 2 minutes selon X SOLAR . Des oscillations <strong>de</strong>pointage ont été observées selon les <strong>de</strong>ux axes. Elles sont liées à l’algorithme <strong>de</strong>pointage <strong>de</strong> la CPD.Détermination du biais angulaire interneLe maintien <strong>de</strong> l’intégrité mécanique <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC lors <strong>de</strong> samise en orbite a été exploité afin <strong>de</strong> compléter sa caractérisation radiométrique.L’exemple ci-<strong>de</strong>ssous utilise les données du système PSD.L’existence d’un biais angulaire interne à SOLSPEC a été évoquée (cf. §<strong>II</strong>.5.5.1). Il est associé à un désalignement résiduel (non mesuré au sol) entre lesaxes optiques du PSD et <strong>de</strong>s spectromètres. Ce biais a pu être déduit d’unecomparaison <strong>de</strong> réponses angulaires. En effet, elles ont été mesurées au sol157


dans le système d’axes <strong>de</strong>s spectromètres, mais sont référencées par rapport àl’axe du PSD en orbite. Nous avons ajusté par itération (jusqu’à la superposition<strong>de</strong>s données sol et ISS) les structures fines <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> réponses angulairesUV-VIS. Nous en avons déduit un biais angulaire interne <strong>de</strong> (10 ± 5) minutesd’arc selon X PSD et (25 ± 5) minutes d’arc selon Y PSD . Un exemple d’analyse estreproduit ci-<strong>de</strong>ssous pour chaque axe du PSD, et <strong>de</strong> gauche à droite, pour lescanaux VIS et UV.Fig. <strong>II</strong>I.1.1-1Exemple <strong>de</strong> détermination du biais angulaire interne <strong>de</strong>SOLSPEC par comparaison entre les mesures UV-VIS <strong>de</strong>réponse angulaire au sol et en orbite.Détermination du biais angulaire externeAprès livraison à l’ESA, l’intégration <strong>de</strong> SOLSPEC dans la CPD ne semblepas avoir été effectuée selon les critères <strong>de</strong> tolérance imposés (5 minutes d’arc).Les instruments Sol-ACES et SOVIM étaient également désalignés. Ces écartsn’ont pas été détectés au sol. Pour SOLSPEC, ils ont pu être déterminés enorbite par comparaison entre <strong>de</strong> séries temporelles <strong>de</strong> données du senseursolaire <strong>de</strong> la CPD avec celles du PSD. Nous avons obtenu <strong>de</strong>s biais <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>-32 et -106 minutes d’arc en fonction <strong>de</strong>s axes pris en considération (cfr AnnexeF.1). Ces corrections sont actuellement appliquées par le logiciel <strong>de</strong> la CPD afind’aligner nominalement les axes optiques <strong>de</strong> SOLSPEC lors <strong>de</strong> l’acquisition d’unspectre solaire. En l’absence du système PSD, une erreur systématique <strong>de</strong>pointage <strong>de</strong> nature indétectable aurait dégradé la détermination <strong>de</strong> l’éclairementsolaire.Limite <strong>de</strong> détection d’un déplacement angulaire minimum par le PSDL’analyse <strong>de</strong> séries <strong>de</strong> données PSD <strong>de</strong> pointage solaire ont faitapparaître (en l’absence d’oscillations CPD) un écart type <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5minute d’arc. Cette valeur a été considérée comme limite effective <strong>de</strong> détectiond’un déplacement angulaire minimum. Le terme dominant est lié à lanumérisation du signal PSD dans la télémétrie <strong>de</strong> SOLSPEC et à la gamme158


dynamique limitée du système. La limite théorique <strong>de</strong> détection du détecteur (6secon<strong>de</strong>s d’arc, cf. § <strong>II</strong>.5.1) est donc masquée par l’action <strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong>lecture. La limite <strong>de</strong> détection du senseur solaire <strong>de</strong> la CPD est du même ordre<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur mais ce composant occupe un volume beaucoup plus importantdans la charge utile SOLAR. La bonne conception du module PSD et saréalisation ont donc conduit à d’excellentes performances en orbite.<strong>II</strong>I.1.2 Stabilité <strong>de</strong>s lampesLes lampes internes jouent un rôle primordial pour le maintien <strong>de</strong>sperformances radiométriques <strong>de</strong> SOLSPEC. Le concept <strong>de</strong> cette unité interned’étalonnage a été présenté au paragraphe <strong>II</strong>.2.3.1. Pour les lampes à spectrecontinu (à ruban <strong>de</strong> tungstène et au <strong>de</strong>utérium) utilisées comme étalons relatifsen éclairement spectral, la stabilité <strong>de</strong> l’éclairement a été analysée. Les résultatsprésentés ci-<strong>de</strong>ssous concernent les spectres <strong>de</strong> lampes internes, régulièrementenregistrés lors <strong>de</strong> :- La surveillance <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong> SOLSPEC organisée au sol pour la pério<strong>de</strong>comprenant la campagne d’étalonnage au PTB, la livraison à l’ESA et les<strong>de</strong>rnières mesures au KSC (Kennedy Space Center, USA).- La surveillance organisée après la mise en orbite, pendant la phase <strong>de</strong> recetteprécé<strong>de</strong>nt les 1 ère mesures solaires (avril-mai 2008).La lampe spectrale à catho<strong>de</strong> creuse contrôle les échelles <strong>de</strong> longueursd’on<strong>de</strong> UV-VIS et les résolutions spectrales. L’utilisation <strong>de</strong> cette lampe en orbiteest présentée au paragraphe <strong>II</strong>I.1.2.3.<strong>II</strong>I.1.2.1 Lampes au <strong>de</strong>utériumCertaines mesures <strong>de</strong> lampes au <strong>de</strong>utérium #1 et #2 ont été enregistréessous vi<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> tests environnementaux au sol. Elles ont confirmé le bonalignement optique du canal UV. Un signal a en effet été détecté jusqu’à 153 nm(limite <strong>de</strong> transmission du Suprasil).Une mesure sans filtre UV fournit une information complémentaire car ladérive <strong>de</strong> réponse du canal <strong>de</strong> mesure UV est alors mesurée avec un meilleurrapport signal à bruit. La contribution propre au filtre UV peut ensuite être déduite<strong>de</strong> cette dérive par soustraction. Une sélection <strong>de</strong> ces mesures est présentée ci<strong>de</strong>ssous.Discussion- Les données présentées pour la lampe #1 montrent une correspondanced’éclairement très satisfaisante entre le PTB et ISS. Une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 8 moisséparait les <strong>de</strong>ux mesures, incluant le transfert PTB / ALENIA (Turin, Italie),l’intégration dans la CPD, la livraison à la NASA, l’intégration dans ATLANTIS,les vibrations lors <strong>de</strong> la mise en orbite et l’arrimage au module COLOMBUS.Le rapport <strong>de</strong>s intensités oscille entre 1 et 1.03 pour la plage spectrale 200-260 nm. Pour les données <strong>de</strong> la lampe #2, les mesures ont été effectuées à 8159


mois d’intervalle. Le rapport oscille entre 0.98 et 1.02 pour la plage spectrale200-280 nm.- L’ordre 2 n’a pas été supprimé pour le canal UV (cf. § <strong>II</strong>.3.4.3.2). Lesconséquences ne sont mesurables qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 330 nm et expliquent ladifférence entre les mesures sous vi<strong>de</strong> et à l’air.- Sous 200 nm, le signal enregistré en orbite diffère <strong>de</strong>s mesures à pressionatmosphérique et ne peut être corrélé au signal corps noir (limité à 200 nm).De plus, lors <strong>de</strong> l’étalonnage absolu sous vi<strong>de</strong> à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lampe V0132 (cf. §<strong>II</strong>.6.4.2), <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong> lampes internes au <strong>de</strong>utérium n’ont pas étéenregistrés conjointement. Il serait donc possible que la réponse du canal UV<strong>de</strong> SOLSPEC ait changé sous 200 nm lors <strong>de</strong> la mise en orbite sans que celapuisse être détecté directement par une lampe interne. Les résultats obtenusavec SOLAR SOLSPEC ont cependant été excellents (cf. § <strong>II</strong>I.2).Fig. <strong>II</strong>I.1.2.1-1 Stabilité du canal UV et <strong>de</strong> la lampe au <strong>de</strong>utérium #1.Comparaison entre les mesures effectuées lors <strong>de</strong>sétalonnages absolus au PTB (juin 2007) avec et sans filtre, etla 1 ère mesure SOLSPEC en orbite (février 2008).Fig. <strong>II</strong>I.1.2.1-2Exploitation du signal <strong>de</strong> la lampe D2 #2. Comparaison entrela <strong>de</strong>rnière activation au sol (KSC, septembre 2007) et une<strong>de</strong>s premières mesures en orbite (mai 2008).160


On dispose donc <strong>de</strong> sources UV internes <strong>de</strong> stabilité nominale permettant<strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le concept <strong>de</strong> l’unité interne d’étalonnage.<strong>II</strong>I.1.2.2 Lampes à ruban <strong>de</strong> tungstèneL’utilisation <strong>de</strong>s 4 lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène est équivalente à celle <strong>de</strong>slampes au <strong>de</strong>utérium. Des spectres ont été enregistrés au PTB, lors <strong>de</strong> lalivraison à l’ESA et à KSC. Ces mesures réalisées au sol ont été comparées auxpremières mesures en orbite pour les canaux VIS et IR.Canal VISUne modification <strong>de</strong> la réponse du canal VIS a été mise en évi<strong>de</strong>nce lors<strong>de</strong> l’activation <strong>de</strong>s lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène VIS (W1 et W2) en orbite. Ellesemble imputable aux contraintes engendrées lors du lancement sans qu’il soitpossible <strong>de</strong> déterminer avec certitu<strong>de</strong> quel composant optique ou mécanique aété affecté. La réponse VIS s’est ensuite stabilisée en impesanteur. Les lampesont permis <strong>de</strong> déterminer la dépendance spectrale <strong>de</strong> la perturbation. Latechnique d’analyse a consisté à comparer les spectres W1 et W2 enregistrés auPTB avec la moyenne <strong>de</strong>s premières mesures sur ISS. La redondance <strong>de</strong>slampes a offert la possibilité <strong>de</strong> juger si une modification du signal avait étéengendrée par une dégradation <strong>de</strong> la lampe ou un changement <strong>de</strong> réponse ducanal. Pour le rapport d’éclairement PTB / ISS, une superposition <strong>de</strong> résultats aété obtenue à 1 % près pour les 2 lampes indépendantes. Ces résultatscohérents nous ont permis <strong>de</strong> mettre hors <strong>de</strong> cause les lampes pour la recherche<strong>de</strong> l’origine du problème.Nous avons déduit une courbe résultante (filtrée), moyenne du rapportpour W1 et W2 (courbe bleue ci-<strong>de</strong>ssous). Le rapport final a été normalisé auxconditions <strong>de</strong> mesures du PTB (courbe verte). Nous avons intégré lechangement d’émission d’une lampe à ruban <strong>de</strong> tungstène sous vi<strong>de</strong> (cf. AnnexeE.1) et le changement <strong>de</strong> réponse du photomultiplicateur VIS en orbite, pour unenvironnement thermique passant <strong>de</strong> 18 °C à 6,5 °C (cf. Annexe A.4, FigureA.4.1-1).L’application <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux termes <strong>de</strong> correction ne peut ramener le rapport àl’unité. Un changement <strong>de</strong> réponse VIS est donc intervenu et une courbe <strong>de</strong>correction a dû être appliquée pour les mesures solaires. Le concept <strong>de</strong> l’unitéinterne d’étalonnage a cette fois été validé pour son aptitu<strong>de</strong> à détecter etcorriger un changement <strong>de</strong> réponse lors d’une mise en orbite.161


Fig. <strong>II</strong>I.1.2.2-1Utilisation <strong>de</strong>s lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène W1 et W2 pourl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> la réponse du canal VIS lors <strong>de</strong> la miseen orbite. En bleu : rapport du signal PTB / ISS (moyennepour les 2 lampes). En vert, i<strong>de</strong>m après la prise en compte <strong>de</strong>2 termes <strong>de</strong> corrections (émission du tungstène sous vi<strong>de</strong> etréponse du détecteur).Canal IRLe signal <strong>de</strong>s lampes W3 et W4 ne permet pas <strong>de</strong> travailler avec précisionau-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2500 nm. La voie <strong>de</strong> mesure IR3 a été sélectionnée pour lescomparaisons <strong>de</strong> spectres (courant d’obscurité soustrait). Les spectres moyenspour les premiers mois d’utilisation en orbite ont été comparés à une série <strong>de</strong>mesures réalisées au sol (PTB, Turin et KSC). Les dérives observées étaient <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 2 à 3 % maximum, confirmant le statut opérationnel du canal IR pour lamission SOLAR SOLSPEC.Fig. <strong>II</strong>I.1.2.2-1Signal IR3 (volts digitaux) <strong>de</strong>s lampes à ruban <strong>de</strong> tungstèneW3 (à gauche) et W4 (à droite). Comparaison entre lesspectres <strong>de</strong> référence au sol et les 1 ères mesures en orbite.162


<strong>II</strong>I.1.2.3 Lampe à catho<strong>de</strong> creuseSa mise sous tension est nominale en orbite. Des paramètrescaractérisant cette lampe sont analysés ci-<strong>de</strong>ssous.Contrôle <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong>s raiesLa stabilité <strong>de</strong> la lampe et sa durée <strong>de</strong> vie ont été évaluées en analysantla perte d’intensité <strong>de</strong>s raies. Les résultats sont présentés pour la pério<strong>de</strong> février2008 - janvier 2010 pour <strong>de</strong>ux raies UV-VIS témoins : Cu I à 249,22 nm et Ar I à738,40 nm. Ces longueurs d’on<strong>de</strong> sont données dans l’air. En orbite, ces <strong>de</strong>uxraies apparaissent décalées respectivement <strong>de</strong> +0,07 nm et +0,23 nm.Une perte d’intensité <strong>de</strong> ~60 % a été observée. Elle n’entrave pasl’utilisation <strong>de</strong> cette lampe pour le contrôle <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>. Unrégime transitoire <strong>de</strong> six mois environ a donné suite à une décroissance dusignal proportionnelle au temps écoulé. Ces résultats ont été obtenus aprèscorrection <strong>de</strong> la dérive <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> mesure UV-VIS.Fig. <strong>II</strong>I.1.2.3-1Lampe HCL. Perte d’intensité <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 % pour <strong>de</strong>uxraies témoins (Ar I 738,4 nm et Cu I 249,22 nm) pendant les<strong>de</strong>ux premières années d’utilisation en orbite.Cette perte d’intensité peut résulter d’une perte <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>l’optique <strong>de</strong> couplage (cf. § <strong>II</strong>.2.3.4.2) et d’une fuite du gaz argon. Ladécroissance doit être du même ordre pour <strong>de</strong>s raies provenant <strong>de</strong>s troiséléments (Ar, Cu, Zn) puisque les atomes <strong>de</strong> la catho<strong>de</strong> sont éjectés et excitéspar les ions argon. Ce critère est bien vérifié pour les <strong>de</strong>ux raies témoinsanalysées. Après validation <strong>de</strong> ce critère pour un échantillon plus étendu <strong>de</strong> raies(à réaliser par exemple lors <strong>de</strong> tests au sol avec une lampe <strong>de</strong> réserve), onenvisage d’étendre le champ d’application <strong>de</strong> la lampe HCL. En effet, larépartition <strong>de</strong> son éclairement entre les <strong>de</strong>ux canaux UV-VIS <strong>de</strong> SOLSPECdonne accès à un couplage <strong>de</strong> ces canaux. La correction <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong> réponseUV-VIS est calculée avec les lampes à spectre continu (cf. paragraphe suivant).163


Une vérification pourrait être obtenue avec la lampe HCL par une analyse <strong>de</strong> ladécroissance d’intensité <strong>de</strong>s raies.Analyse <strong>de</strong> la tensionLe courant est stabilisé à 5 mA par l’alimentation <strong>de</strong> la lampe. La variation<strong>de</strong> tension est un indicateur du vieillissement <strong>de</strong> la lampe. Après <strong>de</strong>ux années,une réduction <strong>de</strong> 223 à 218 volts a été observée. Les observations ont montréque cette variation <strong>de</strong> tension n’était pas toujours proportionnelle à la perted’intensité <strong>de</strong>s raies.<strong>II</strong>I.1.3 Performances <strong>de</strong> l’instrumentLa robustesse du montage mécanique <strong>de</strong> SOLSPEC, la stabilitéradiométrique et la fiabilité <strong>de</strong> son l’électronique ont été certifiées avant livraison<strong>de</strong> l’instrument. Les tests réalisés pendant la phase <strong>de</strong> recette en vol ont permis<strong>de</strong> confirmer le maintien <strong>de</strong> ces performances dans l’environnement spatial (àl’exception du changement <strong>de</strong> réponse VIS) et pour les différents régimesthermiques auxquels SOLSPEC est soumis. Le logiciel et les motorisations n’ontconnu aucune défaillance.Quelques paragraphes sont développés ci-<strong>de</strong>ssous à titre démonstratif. Ilsconcernent l’algorithme d’exploitation du signal <strong>de</strong>s lampes, le régime thermique<strong>de</strong> l’instrument, les courants d’obscurité, les échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong>, lesfiltres et la validation d’une correction angulaire.<strong>II</strong>I.1.3.1 Algorithme pour la mesure <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>s canauxL’algorithme développé pour le contrôle <strong>de</strong> la réponse absolue <strong>de</strong>l’instrument SUSIM (Floyd et al., 1996, Prinz et al., 1996) a été transposé pourSOLSPEC. Il optimise la redondance <strong>de</strong>s lampes et génère une fonction à <strong>de</strong>uxvariables (date et longueur d’on<strong>de</strong>) pour la correction <strong>de</strong> la réponse absolue encours <strong>de</strong> mission.Une lampe est sujette à une dérive d’éclairement (vieillissement <strong>de</strong> lafenêtre d’émission, modification <strong>de</strong> l’éclairement <strong>de</strong> l’arc ou du ruban <strong>de</strong>tungstène). En orbite, cette dérive propre aux lampes ne peut être mesurée quepar les monochromateurs <strong>de</strong> SOLSPEC, eux-mêmes sujets à une dérive <strong>de</strong>réponse. L’algorithme SUSIM montre qu’il est possible <strong>de</strong> résoudre ces <strong>de</strong>uxproblèmes à condition <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux lampes dont la dynamique <strong>de</strong>vieillissement est apparue i<strong>de</strong>ntique lors <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> sélection. De plus, les <strong>de</strong>uxlampes ne doivent pas avoir la même fréquence d’utilisation en orbite (il fautpréserver une lampe en réserve et l’utiliser rarement). Une mesure conjointe <strong>de</strong>l’émission <strong>de</strong>s lampes doit être programmée (typiquement chaque mois).Les équations développées pour le canal UV sont reportées en AnnexeE.4. Elles sont également applicables pour le système <strong>de</strong> lampes à ruban <strong>de</strong>tungstène <strong>de</strong>s canaux VIS et IR.164


<strong>II</strong>I.1.3.2 Etu<strong>de</strong> thermique et courants d’obscurité en orbiteStabilité thermiqueLa stabilité thermique <strong>de</strong> SOLAR SOLSPEC est assurée par l’actioncombinée <strong>de</strong> la couverture thermique (MLI) <strong>de</strong> la face blanche (radiateur) et <strong>de</strong>sthermostats internes contrôlant <strong>de</strong>s résistances chauffantes. Elle est aussifavorisée par la nouvelle géométrie <strong>de</strong> l’instrument limitant l’interface avec laCPD à six supports <strong>de</strong> fixation (cf. Figure <strong>II</strong>.1.2.5) dont l’isolation thermique estélevée. Cette configuration procure une stabilité supérieure à celle <strong>de</strong>s missionsATLAS et Spacelab qui utilisaient le concept d’une plaque d’interface froi<strong>de</strong>.Des sources additionnelles <strong>de</strong> chaleur (cartes électroniques, moteurs,lampes) sont présentes au sein <strong>de</strong> l’instrument SOLAR SOLSPEC. Ellesengendrent une légère élévation <strong>de</strong> température lors <strong>de</strong> chaque mise soustension. Seul le photomultiplicateur VIS et le détecteur IR présentent un gradientnégatif (action <strong>de</strong>s refroidisseurs à effet Peltier). L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variationsthermiques observées pendant la mission est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 °C. Lestempératures moyennes et les plages <strong>de</strong> variation sont conformes aux étu<strong>de</strong>sréalisées au sol lors <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> thermique et par modélisation (cf. AnnexeD.3). Des données issues <strong>de</strong> quelques thermistances sont présentées enAnnexe F.2 pour une année témoin (2009).Courants d’obscuritéLes courants d’obscurité <strong>de</strong>s détecteurs ont été analysés pour une série<strong>de</strong> mesures solaires (année 2010).Fig. <strong>II</strong>I.1.3.2-1 Courants d’obscurité pour les mesures solaires (année 2010)pour les canaux UV-VIS (à gauche) et les trois voies <strong>de</strong>mesures IR (à droite).Pour la plage nominale <strong>de</strong> température en orbite (0 à 5 °C) et enl’absence <strong>de</strong> perturbations particulaires, le courant d’obscurité <strong>de</strong>s détecteursSOLSPEC est resté nominal (premiers points ci-<strong>de</strong>ssus à gauche, ~0,3 cps/s et70 cps/s respectivement pour l’UV et le VIS). Ces valeurs se sont parfois165


dégradées <strong>de</strong> façon synchrone (points verts ci-<strong>de</strong>ssus à gauche). Une zone <strong>de</strong>perturbation telle que l‘anomalie <strong>de</strong> l’Atlantique sud‘ (SAA) dont les limitesd’extension ne sont pas parfaitement définies peut en être partiellementresponsable. Certaines activations <strong>de</strong> SOLSPEC ont eu lieu au voisinage proche<strong>de</strong> cette zone en 2010. Par ailleurs, les rayons cosmiques n’ont pas <strong>de</strong> zoneprivilégiée <strong>de</strong> précipitation. De plus, leur flux est en opposition <strong>de</strong> phase avecl’activité solaire. Ceux-ci ont donc eu <strong>de</strong>s effets importants en début <strong>de</strong> mission.Une perturbation magnétique interne à ISS a aussi été envisagée. Cescirconstances démontrent l’importance <strong>de</strong> mesurer <strong>de</strong> courant d’obscuritéconjointement à chaque acquisition spectrale.<strong>II</strong>I.1.3.3 Contrôle <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong>Deux raies d’émission ont été analysées précé<strong>de</strong>mment pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lastabilité <strong>de</strong> l’émission <strong>de</strong> la lampe HCL en orbite (cf. § <strong>II</strong>I.1.2.3). Chaqueenregistrement d’un profil <strong>de</strong> PSF contribue à la caractérisation radiométrique <strong>de</strong>SOLSPEC en orbite.- La détermination <strong>de</strong> l’incrément moteur associé au sommet <strong>de</strong>s PSF contribueà détecter une dérive éventuelle <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> UV-VIS.- L’analyse <strong>de</strong> la largeur à mi-hauteur <strong>de</strong>s PSF permet <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong> larésolution spectrale <strong>de</strong>s spectromètres UV-VIS.La Figure suivante présente l’analyse du sommet <strong>de</strong>s PSF pour la pério<strong>de</strong>comprise entre février 2008 et juin 2010.Fig. <strong>II</strong>I.1.3.3-1Analyse <strong>de</strong> l’incrément moteur associé aux sommets <strong>de</strong>s PSFCu I (canal UV, 249.22 nm) et Ar I (canal VIS, 738.40 nm).Une dérive <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 incréments a été observée pourles <strong>de</strong>ux premières années <strong>de</strong> mission.Une dérive progressive mais limitée <strong>de</strong>s échelles a été observée à partirdu printemps 2009. Exprimée en incréments moteur, sa dynamique est i<strong>de</strong>ntiquepour les <strong>de</strong>ux canaux (∆p ≈20 incréments) puisque le mécanisme <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>sréseaux est commun. Pour le canal UV, la dérive est limitée à 0,15 nm soit ~1/9166


<strong>de</strong> la résolution spectrale à 249 nm. Pour le canal VIS, on obtient 0,47 nm soit~1/4 <strong>de</strong> la résolution spectrale à 738 nm. Une légère modification du côned’émission d’une LED située sur la carte moteur est sans doute à l’origine <strong>de</strong> ladérive observée (cf. Annexe C.1, procédure <strong>de</strong> remise à zéro). La lampe àcatho<strong>de</strong> creuse interne <strong>de</strong> SOLSPEC a permis <strong>de</strong> détecter <strong>de</strong>s dérivesd’échelles avec une haute précision (à 1 ou 2 incrément(s) moteur près). Leconcept <strong>de</strong> l’unité interne d’étalonnage a été pleinement validé. Cette dérive aété prise en compte pour le traitement <strong>de</strong>s mesures solaires. Les raies <strong>de</strong>Fraunhofer peuvent également être utilisées pour cette détection <strong>de</strong> dérive.Les largeurs à mi-hauteur <strong>de</strong>s PSF sont analysées ci-<strong>de</strong>ssous pour lamême pério<strong>de</strong>.Fig. <strong>II</strong>I.1.3.3-2 Largeur à mi-hauteur <strong>de</strong>s PSF HCL analysées. La stabilité <strong>de</strong> larésolution spectrale <strong>de</strong>s spectromètres a été confirmée.La dispersion <strong>de</strong>s points (légère augmentation au cours du temps) traduitplus une incertitu<strong>de</strong> croissante associée à la perte d’intensité <strong>de</strong>s raies qu’uneinstabilité <strong>de</strong>s résolutions spectrales.<strong>II</strong>I.1.3.4 Performances <strong>de</strong>s filtresUne analyse <strong>de</strong> données enregistrées lors <strong>de</strong> mesures solaires démontrel’estimation correcte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités optiques <strong>de</strong>s filtres atténuateurs établie lors <strong>de</strong>la caractérisation radiométrique au sol.Pour le canal UV, une moyenne <strong>de</strong> cinq spectres solaires (exprimés enunités relatives) est présentée (ci-<strong>de</strong>ssous à gauche). Le signal est conforme auxprévisions. Il a été détecté entre 153 nm (limite <strong>de</strong> transmission du Suprasil) et371 nm (fin <strong>de</strong> course du réseau). Il n’excè<strong>de</strong> pas le seuil <strong>de</strong> 10 5 cps/s sauf trèslocalement vers 290 nm. La stabilisation du signal entre 217 et 263 nm estnominale.Pour le canal VIS, une mesure nominale (ci-<strong>de</strong>ssous à droite) a démontréque les filtres atténuateurs étaient appropriés car le signal maximum n’a pasexcédé la limite <strong>de</strong> ~10 5 cps/s. La stabilisation effective du signal entre 365 et410 nm justifiait le passage du filtre VIS3 à 410 nm. La situation est moins167


favorable vers 302 nm car la <strong>de</strong>nsité optique constante du filtre atténuateur <strong>de</strong> laposition VIS2 n’a pas favorisé le rapport signal à bruit.Fig. <strong>II</strong>I.1.3.4-1Signal solaire observé en orbite en unités relatives. Degauche à droite : canaux UV et VIS. La limitation du signal à10 5 cps/s et les plages <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s canauxapparaissent nominales.Signal VIS en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 302 nm (filtre VIS1)Lors <strong>de</strong>s étalonnages au sol, aucune source étalon en éclairementspectral n’a pu délivrer un signal détectable en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ~285 nm, empêchanttoute détermination d’une courbe <strong>de</strong> réponse VIS entre 231 et 285 nm et toutesimulation du signal solaire en orbite. L’analyse <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s mesuressolaires nominales accumulées pendant les cinq premiers mois <strong>de</strong> la missionSOLAR a révélé l’existence d’un signal (après soustraction du courantd’obscurité). Pour les longueurs d’on<strong>de</strong> inférieures à 250 nm, il correspond à unniveau constant <strong>de</strong> lumière diffuse pour la position <strong>de</strong> filtre VIS1 qui a été étudié(cf. § <strong>II</strong>.5.4) et doit être soustrait. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 250 nm, on observe l’émergenced’un signal additionnel.Fig. <strong>II</strong>I.1.3.4-2 Signal VIS solaire en orbite (cps/s, avril-septembre 2008)pour la position <strong>de</strong> filtre VIS1.168


Le rapport entre ce spectre solaire moyen et une interpolation polynomialed’ordre 3 révèle la présence <strong>de</strong> raies <strong>de</strong> Fraunhofer, mesurables jusqu’à 260 nm(ci-<strong>de</strong>ssous à gauche). En effet, la structure caractéristique <strong>de</strong>s raies Mg <strong>II</strong> et MgI (280 et 285 nm) est bien visible. Un spectre solaire enregistré par le canal UVpermet <strong>de</strong> comparer ces structures spectrales (ci-<strong>de</strong>ssous à droite). Une mesure<strong>de</strong> l’indice Mg <strong>II</strong> (cf. § I.2.2) serait donc possible avec le canal VIS.Fig. <strong>II</strong>I.1.3.4-3A gauche, signal solaire en unités relatives (plage VIS1). Lesraies <strong>de</strong> Fraunhofer (Mg <strong>II</strong>, …) sont visibles à partir <strong>de</strong> 260nm. Un spectre solaire enregistré par le canal UV (à droite)permet <strong>de</strong> comparer les structures spectrales.<strong>II</strong>I.1.3.5 Validation d’une correction angulaireLes réponses angulaires <strong>de</strong>s trois canaux et leur dépendance spectraleont été confirmées en orbite (cf. § <strong>II</strong>.5.5) en exploitant le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> basculement<strong>de</strong> la CPD (criss-cross).Les géométries respectives <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> la CPD et du PSD sont connues(cf. Figure <strong>II</strong>.5.5.2-3 et Annexe F.1). Pour la détermination <strong>de</strong>s réponsesangulaires, les plans méridiens analysés lors du mo<strong>de</strong> criss-cross se croisentselon l’axe optique <strong>de</strong> la CPD (cf. § <strong>II</strong>.5.5.1). Les facteurs <strong>de</strong> correction du signalsolaire (applicables lors d’un dépointage) ont été déduits par défaut dans cesplans ne passant pas par l’axe optique <strong>de</strong>s spectromètres <strong>de</strong> SOLSPEC. Unedouble validation s’imposait :- Vérifier la validité d’un facteur obtenu dans un <strong>de</strong> ces plans.- Vérifier si le résultat était transposable vers d’autres plans méridiens tels queceux passant par l’axe optique <strong>de</strong>s spectromètres.La validation a été réalisée pour le canal IR. La configuration géométrique<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est reproduite ci-<strong>de</strong>ssous. Pour l’application, nous avons sélectionnéun facteur <strong>de</strong> correction défini dans le plan méridien perpendiculaire. Le point (1)représente en projection l’axe optique <strong>de</strong>s spectromètres SOLSPEC. Le point (2)désigne la projection <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> pointage solaire <strong>de</strong> compromis entreSOLSPEC et Sol-ACES. Il a été utilisé temporairement entre le 28 décembre2008 et le 9 juillet 2010, avant l’application d’un pointage nominal permanent169


pour SOLSPEC. On considère également les projections Pj1 et Pj2 <strong>de</strong>s pointsrespectifs (1) et (2) sur le méridien <strong>de</strong> la CPD.X PSD = -32’Axe <strong>de</strong> coordonnée Y PSDX PSD = -10’Axe <strong>de</strong> coordonnée X PSDP j 1P j 212Y PSD = -25’Y PSD = -36’Y PSD = -105’Méridien ‘CPD perpendiculaire’Méridien ‘SOLSPEC perpendiculaire’Fig. <strong>II</strong>I.1.3.5-1Configuration géométrique pour la validation d’une correctionangulaire. Le dépointage est analysé entre les points (1) et(2). La correction a été calculée entre les projections Pj1 etPj2 <strong>de</strong> ces points.Des <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s ont régulièrement été transmises aux opérateurs <strong>de</strong> lacharge utile SOLAR (situés au B.Usoc) pour approfondir la caractérisationradiométrique <strong>de</strong> SOLSPEC. Ainsi, <strong>de</strong>s mesures solaires spécifiques ont pu êtreenregistrées en Pj1 et Pj2. D’autres spectres associés aux pointages (1) et (2)ont aussi été disponibles, par exemple, lors <strong>de</strong> requêtes particulières (juillet etnovembre 2009), ou en profitant du changement <strong>de</strong> pointage (juillet 2010).RésultatsLe facteur <strong>de</strong> correction angulaire analysé correspond à la différence <strong>de</strong>réponse entre les points Pj2 et Pj1, soit le vecteur bleu ci-<strong>de</strong>ssus. Le quotientavec dépendance spectrale <strong>de</strong> ces réponses a été déduit <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong>caractérisation angulaire (cf. Figure <strong>II</strong>.5.5.2-6). Les points expérimentauxcombinés à une interpolation polynomiale d’ordre 5 sont présentés ci-<strong>de</strong>ssous (àgauche). Pour la validation, les rapports <strong>de</strong> spectres solaires ont été comparés àce facteur. On a analysé ces quotients entre Pj2 et Pj1 mais aussi pour levecteur rouge entre (2) et (1).170


Fig. <strong>II</strong>I.1.3.5-2A gauche, calcul du facteur <strong>de</strong> correction angulaire pour undépointage limité le long du méridien ‘CPD perpendiculaire’(vecteur bleu, Figure précé<strong>de</strong>nte). A droite, validation <strong>de</strong> lacorrection en comparant <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> spectres solairespour ce dépointage.Les résultats (ci-<strong>de</strong>ssus à droite) montrent la bonne correspondance entrele calcul <strong>de</strong> la correction angulaire et la variation réelle <strong>de</strong> signal. Les pointsexpérimentaux bleus et mauves, associés au méridien ‘SOLSPECperpendiculaire’ sont une moyenne <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> 2009 et 2010 évoquées ci<strong>de</strong>ssus,soit un rapport entre les pointages (2) et (1). Les points verts découlentd’un rapport <strong>de</strong> spectres du méridien ‘CPD perpendiculaire’. Malgré les légersécarts observés, on constate que le calcul <strong>de</strong> la correction est validé. De plus, cefacteur <strong>de</strong> correction semble clairement transposable au méridien ‘SOLSPECperpendiculaire’ contenant l’axe optique <strong>de</strong> SOLSPEC pourtant décalé <strong>de</strong> 22minutes d’arc.En conclusion, on peut confirmer la bonne maîtrise <strong>de</strong> la réponseangulaire du canal IR grâce à une caractérisation approfondie. Elle étaitnécessaire à cause <strong>de</strong> la configuration particulière <strong>de</strong> l’optique d’entrée IR. Lavalidation <strong>de</strong>s corrections angulaires a été certifiée.171


<strong>II</strong>I.2 Détermination <strong>de</strong> l’éclairement spectralsolaireLe spectre solaire présenté ci-<strong>de</strong>ssous a été mesuré par l’instrumentSOLAR SOLSPEC. Il est associé au contexte particulier du minimum d’activitésolaire <strong>de</strong> l’intercycle 23-24, reconnu comme étant atypique par sa durée et lefaible niveau d’éclairement (Thuillier et al. 2012). Pour la plage spectralecouverte par SOLSPEC, le minimum d’activité solaire est associé à la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>mai - juin 2008. Des recherches en cours ten<strong>de</strong>nt à démontrer l’existence d’unedépendance spectrale <strong>de</strong> ce minimum. Les mesures SolACES à 50 nm indiquentun déphasage jusqu’en août 2009 pour les très courtes longueurs d’on<strong>de</strong>.L’éclairement solaire pour la mission SOLAR et ses conditions d’acquisitionssont présentées ci-<strong>de</strong>ssous. Une comparaison avec les mesures actuelles dusatellite SORCE et le spectre SOLSPEC ATLAS 3 est ensuite menée, suivied’une discussion.<strong>II</strong>I.2.1 Spectre SOLSPEC associé auminimum solaire (intercycle 23-24)Les données expérimentales disponibles répon<strong>de</strong>nt aux conditionsd’acquisition suivantes :- On dispose d’une série <strong>de</strong> mesures solaires n’exigeant pas <strong>de</strong> correctionsangulaires. En effet, un programme <strong>de</strong> compensation itérative du biaisangulaire <strong>de</strong> la CPD a été initié en 2008 pour la recherche d’un alignement <strong>de</strong>compromis entre les instruments <strong>de</strong> la charge utile SOLAR (cf. § <strong>II</strong>I.1.3.5).Pendant cette pério<strong>de</strong>, SOLSPEC a été temporairement pointé en juin 2008 <strong>de</strong>façon optimale face au Soleil. Ces données sont exploitées ici, essentiellementpour le canal IR.- Les spectres ont été étalonnés en éclairement spectral à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong>réponse présentées aux paragraphes <strong>II</strong>.6.4 à <strong>II</strong>.6.6, sans correction <strong>de</strong> dériveliée au vieillissement <strong>de</strong>s optiques. Les corrections régulières sont appliquées(soustraction du courant d’obscurité, non-linéarités, normalisation à 1 UA).Pour chaque canal, <strong>de</strong>s traitements spécifiques ont été effectués et sontprésentés ci-<strong>de</strong>ssous.Canal UVOn présente une moyenne pour 5 mesures solaires enregistrées pendantle 1 er mois <strong>de</strong> la mission SOLAR. En fin <strong>de</strong> spectre (340-370 nm), une séried’acquisitions spéciales à temps d’intégration 10 à 20 fois plus élevés a été priseen compte. La correction angulaire reste négligeable et n’a pas été appliquée.172


Une correction <strong>de</strong> réponse du photomultiplicateur liée au changement <strong>de</strong> régimethermique entre le PTB et ISS a été intégrée (cf. Annexe A.4).Canal VISLe travail préparatoire a consisté à modifier la courbe <strong>de</strong> réponse VISsuite aux changements détectés par les lampes à ruban <strong>de</strong> tungstèneindépendantes W1 et W2 entre le PTB et ISS (cf. § <strong>II</strong>I.1.2.2). L’étalonnage a étérestauré entre 340 et 800 nm par une démarche objective validant le concept etl’utilisation <strong>de</strong> l’unité interne d’étalonnage. Les mesures solaires prises enconsidération pour établir l’éclairement spectral moyen correspon<strong>de</strong>nt auxacquisitions enregistrées entre avril et novembre 2008. Pour cette pério<strong>de</strong>, unecorrection <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong> réponse liée au vieillissement du canal VIS n’était pasd’application. Le canal VIS étant moins sensible à un dépointage (cf. Figure<strong>II</strong>.5.5.2-5), aucune correction angulaire n’a été nécessaire malgré lesajustements <strong>de</strong> pointage réalisés en début <strong>de</strong> campagne. Le changement <strong>de</strong>réponse du photomultiplicateur VIS en fonction <strong>de</strong> l’environnement thermique estconnu et a été étudié (cf. Annexe A.4). Il a été pris en compte, tant pour lesspectres <strong>de</strong> lampes internes que pour les mesures solaires.Canal IRLa variabilité <strong>de</strong> l’éclairement spectral NIR pendant un cycle solaire estinférieure ou égale à 0,05 % (Fontenla et al., 2004). Il est donc possibled’étendre la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> spectres pour en établir la moyenne.L’échantillon initial est constitué <strong>de</strong>s acquisitions du 9 au 13 juin 2008, sanscorrection angulaire. Le second échantillon est constitué <strong>de</strong> 20 spectres du 1 ersemestre 2009 pour lesquels la correction angulaire est connue et a été validée(voir paragraphe précé<strong>de</strong>nt). Une excellente stabilité (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 à 2 %) a étéobservée pour le canal IR jusqu’en 2009. Ces spectres ont contribué àaugmenter le rapport signal à bruit pour les gran<strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong>. Les troisvoies <strong>de</strong> mesure ont été exploitées. Entre 740 et 1350 nm, seule la voie IR1 estnon saturée lors <strong>de</strong>s mesures en orbite.Spectre solaireLe spectre SOLAR SOLSPEC est présenté par canaux individuels. Lesplages <strong>de</strong> recouvrement UV-VIS (340-371 nm) et VIS-IR (647-800 nm) ont étémaintenues. L’étalonnage sous vi<strong>de</strong> du canal UV et la remise à niveau du canalIR ont permis <strong>de</strong> repousser les limites respectives à 166 et 2900 nm. Ellesétaient limitées à 200 - 2400 nm pour la version Spacelab <strong>de</strong> SOLSPEC.173


Fig. <strong>II</strong>I.2.1-1Spectre solaire SOLAR SOLSPEC associé à l’activité solaireminimale <strong>de</strong> l’intercycle 23-24. L’éclairement spectral <strong>de</strong>scanaux individuels et les plages <strong>de</strong> recouvrement sontreprésentés.Pour la livraison du spectre final SOLAR SOLSPEC minimisantl’incertitu<strong>de</strong> standard, la jonction <strong>de</strong>s 3 spectres individuels a été effectuée à 340et 775 nm (cf. calcul d’incertitu<strong>de</strong>, Figures <strong>II</strong>.7.3.5-1).<strong>II</strong>I.2.2 Comparaisons SOLSPEC – SORCE –ATLAS 3La comparaison <strong>de</strong> l’éclairement spectral solaire est effectuée avec lespectre ATLAS 3 et les mesures <strong>de</strong> la mission SORCE.- Le spectre solaire <strong>de</strong> référence ATLAS 3 (Thuillier et al., 2004a) s’est imposédans la communauté scientifique internationale (incertitu<strong>de</strong> standard : 3 %).C’est un produit composite combinant les données <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC<strong>de</strong> 1 ère génération pour les missions ATLAS 3 et EURECA, et <strong>de</strong>s instrumentsSUSIM, SOLSTICE et SSBUV essentiellement en <strong>de</strong>ssous 200 nm (cf. §I.2.3). Il est associé à la date du 11 novembre 1994.- Les mesures simultanées <strong>de</strong> la mission SORCE sélectionnées pour lacomparaison datent <strong>de</strong> juin 2008. Elles proviennent <strong>de</strong>s trois instruments(SOLSTICE FUV-MUV et SIM) offrant une plage spectrale <strong>de</strong> recouvrementavec SOLAR SOLSPEC (cf. § I.2.3). L’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’échelle radiométrique <strong>de</strong>SOLSTICE est <strong>de</strong> 1,2 à 6 % (McClintock et al., 2005a et 2005b). L’incertitu<strong>de</strong><strong>de</strong>s mesures absolues <strong>de</strong> SIM est <strong>de</strong> 2 % (Har<strong>de</strong>r et al., 2005a et 2005b).174


Une normalisation pour l’activité solaire <strong>de</strong> juin 2008 a été effectuée aupréalable pour le spectre <strong>de</strong> référence ATLAS 3. Elle a été réalisée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’indice Mg <strong>II</strong> (cf. § I.2.2). Des modèles ont été utilisés pour déduire la variationrelative d’éclairement entre 120 et 400 nm au cours d’un cycle solaire à partir <strong>de</strong>cet indice (DeLand & Cebula 1993, Woods 2000). La Figure ci-<strong>de</strong>ssous (àgauche) représente la série temporelle d’indice Mg <strong>II</strong> (Viereck et al., 2004). Ellesitue les <strong>de</strong>ux niveaux respectifs d’activité solaire pour ATLAS 3 et SOLARSOLSPEC. La différence exprimée en % entre l’éclairement ATLAS 3 et sanormalisation au 1 er juin 2008 est illustrée ci-<strong>de</strong>ssous à droite. Le changementd’éclairement est limité à -3 % pour λ > 166 nm. Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 200 nm, il nedépasse plus -1,7 %Fig. <strong>II</strong>I.2.2-1 A gauche, représentation <strong>de</strong>s indices Mg <strong>II</strong> pour ATLAS 3(0,26747) et pour le 1 er juin 2008 (0,26421). Le changementd’éclairement pour ATLAS 3 (en %) suite à sa normalisationpour l’activité solaire <strong>de</strong> juin 2008 est illustré à droite.Spectre solaire UVComparaison entre le spectre composite ATLAS 3 normalisé et le spectreSOLAR SOLSPEC (canal UV) :175


Fig. <strong>II</strong>I.2.2-2Comparaison pour le canal UV entre la mesure SOLARSOLSPEC <strong>de</strong> l’éclairement solaire et le spectre <strong>de</strong> référenceATLAS 3 normalisé.Ci-<strong>de</strong>ssous, les rapports sont représentés pour SOLAR SOLSPEC etSORCE, avec ATLAS 3 normalisé et sélectionné comme référence. La réduction<strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong>s spectres à 3 nm a pour vocation <strong>de</strong> réduire les oscillationsengendrées par les différences <strong>de</strong> résolution spectrale.Fig. <strong>II</strong>I.2.2-3Comparaison entre SOLAR SOLSPEC (canal UV), SORCE(juin 2008) et le spectre <strong>de</strong> référence ATLAS 3 normalisé.Réduction <strong>de</strong> la résolution spectrale à 3 nm.176


Pour SORCE, la transition SOLSTICE-SIM est effective à 310 nm. Onnote une certaine convergence entre la mesure SOLAR SOLSPEC et SORCE,fort marquée entre 220 et 270 nm. Cependant, on conserve une bonneconcordance (écarts inférieurs à 5 %) entre SOLAR SOLSPEC et ATLAS 3 entre180-220 nm et 270-330 nm. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’intervalle 180-330 nm, la dispersionest plus importante entre les 3 instruments. L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s écarts peut atteindre±10 %. De 180 à 360 nm, la mesure SORCE présente un déficit permanentd’éclairement par rapport à ATLAS 3. Il culmine à 240 nm (-10 %). La tendanceest similaire mais atténuée pour SOLAR SOLSPEC (voir tableau ci-<strong>de</strong>ssous).Ces résultats démontrent les difficultés (dérive d’étalonnage, vieillissement <strong>de</strong>soptiques) inhérentes aux mesures hors atmosphère <strong>de</strong> l’éclairement solaire dansle domaine UV. Des divergences <strong>de</strong> plusieurs % restent observables. PourSOLAR SOLSPEC, l’incertitu<strong>de</strong> standard du spectre UV est comprise entre 2 et4 % (cf. tableau <strong>II</strong>.7.3.5-1). Néanmoins, ces résultats soulignent le succès <strong>de</strong> lamesure SOLAR SOLSPEC UV. L’échelle radiométrique ATLAS 3 repose surl’émission <strong>de</strong> lampes NIST et <strong>de</strong> la cavité corps noir <strong>de</strong> l’observatoired’Hei<strong>de</strong>lberg anciennement utilisée pour toutes les missions SOLSPEC. Latempérature <strong>de</strong> cette cavité était référencée à l’échelle thermométrique du PTB.SORCE utilise une échelle NIST et SOLAR SOLSPEC est référencé à l’échelledu PTB. La mesure SOLAR SOLSPEC est plus proche du spectre <strong>de</strong> référenceATLAS 3 que SORCE.Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous reprend les rapports moyens par plage spectraleentre les trois instruments (référence : ATLAS 3), et les éclairements intégrés(W.m -2 ) respectifs.Ratio moyen(référence :ATLAS 3)166-180(nm)180-220(nm)220-260(nm)260-300(nm)300-340(nm)340-370(nm)SOLARSOLSPEC1.069 ±0.0470.974 ±0.0130.919 ±0.0230.968 ±0.0270.973 ±0.0190.965 ±0.051SORCE 0.914 ±0.0240.976 ±0.0340.906 ±0.0150.924 ±0.0080.945 ±0.0140.982 ±0.015Ecl. intégré(W.m -2 )166-180(nm)180-220(nm)220-260(nm)260-300(nm)300-340(nm)340-370(nm)ATLAS 3 0.01256 0.5593 2.323 12.26 31.17 30.48SOLARSOLSPEC0.01317 0.5485 2.136 11.99 30.26 29.53SORCE 0.01182 0.5397 2.109 11.34 29.48 30.09Tableau <strong>II</strong>I.2.2-1Comparaison entre les instruments ATLAS 3, SOLARSOLSPEC et SORCE. Les rapports moyens (référence :ATLAS 3) et les éclairements intégrés (W.m -2 ) sontprésentés par ban<strong>de</strong> spectrale UV.177


Spectre solaire VISComparaison entre le spectre composite ATLAS 3, le spectre SOLARSOLSPEC (canal VIS) et le spectre SIM - SORCE (trait rouge). Unenormalisation n’est plus nécessaire pour l’activité solaire. Une réduction <strong>de</strong> larésolution spectrale d’ATLAS 3 à 2 nm a été effectuée pour la clarté dugraphique. En effet, la résolution finale du spectre composite ATLAS 3 a étéportée à une valeur inférieure à 1 nm en intégrant <strong>de</strong>s structures à hauterésolution du spectre solaire <strong>de</strong> Kurucz (Thuillier et al., 2004a).Fig. <strong>II</strong>I.2.2-4Comparaison entre l’éclairement solaire SOLAR SOLSPEC(canal VIS) et le spectre <strong>de</strong> référence ATLAS 3 (réduction <strong>de</strong>la résolution à 2 nm). SIM (SORCE) est ajouté en rouge(résolution <strong>de</strong> 2 à 22 nm).Le canal VIS est opérationnel et livre <strong>de</strong>s mesures nominales aprèscorrection <strong>de</strong> la réponse pour la plage limitée à 340 - 800 nm. La moyenne <strong>de</strong>sspectres SOLAR sélectionnés est en bonne correspondance avec le spectreATLAS 3. L’instrument SIM est en bon accord. Un léger déficit d’éclairement estcependant observé au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 600 nm par rapport aux 2 mesures SOLSPEC. LaFigure ci-<strong>de</strong>ssous représente le rapport entre SOLAR SOLSPEC et la référenceATLAS 3 après réduction <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong>s 2 spectres à 5 nm. Le prisme <strong>de</strong>Fèry <strong>de</strong> SIM fait évoluer sa résolution spectrale <strong>de</strong> 2 à 22 nm entre 340 et800nm. Ceci rend le calcul du rapport SIM - ATLAS 3 moins significatif. Seuleune comparaison d’éclairement intégré avec ATLAS 3 a été effectuée pour SIM(cf. tableau <strong>II</strong>I.2.2-2).178


Fig. <strong>II</strong>I.2.2-5Comparaison entre SOLAR SOLSPEC (canal VIS) et lespectre <strong>de</strong> référence ATLAS 3. Réduction <strong>de</strong> la résolutionspectrale à 5 nm.La concordance est optimale entre les mesures <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux générationsd’instruments SOLSPEC. L’incertitu<strong>de</strong> standard est voisine <strong>de</strong> 1 % en milieu <strong>de</strong>plage spectrale du canal VIS pour SOLAR SOLSPEC (cf. tableau <strong>II</strong>.7.3.5-1).Ratio moyen(référence :ATLAS 3)350-425(nm)425-500(nm)500-575(nm)575-650(nm)650-725(nm)725-800(nm)SOLARSOLSPEC1.005 ±0.0181.001 ±0.0090.991 ±0.0091.007 ±0.0051.010 ±0.0060.999 ±0.005Ecl. intégré(W.m -2 )350-425(nm)425-500(nm)500-575(nm)575-650(nm)650-725(nm)725-800(nm)ATLAS 3 97.5 147.0 140.3 128.9 110.8 92.4SOLARSOLSPEC98.1 147.1 139.0 129.9 112.0 92.4SORCE 97.1 146.3 141.6 128.3 108.6 91.4Tableau <strong>II</strong>I.2.2-2Comparaison entre les instruments ATLAS 3, SOLARSOLSPEC et SORCE. Les rapports moyens (référence :ATLAS 3) et les éclairements intégrés (W.m -2 ) sontprésentés par ban<strong>de</strong> spectrale VIS.179


Spectre solaire NIRLa comparaison a été établie avec ATLAS 3 pour la plage commune 647-2400 nm. La résolution spectrale <strong>de</strong> SOLAR SOLSPEC évolue entre 7 et 9 nm(cf. § <strong>II</strong>.5.6). La résolution native <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC <strong>de</strong> 1 ère générationn’est plus représentée. Le spectre ATLAS 3 a été publié avec une résolutionspectrale inférieure à 1 nm (voir ci-<strong>de</strong>ssous à gauche). Ce résultat a été obtenupar l’adjonction <strong>de</strong> raies du spectre solaire à haute résolution (Kurucz et Bell,1995) aligné sur le niveau d’éclairement spectral du canal IR <strong>de</strong> SOLSPEC(mission EURECA). Ci-<strong>de</strong>ssous à droite, les résolutions ont été uniformisées parréduction <strong>de</strong> la résolution du spectre ATLAS 3 à 7 nm.Fig. <strong>II</strong>I.2.2-6Comparaison entre le spectre SOLAR SOLSPEC (canal IR)et le spectre <strong>de</strong> référence ATLAS 3. A droite, la résolution duspectre ATLAS 3 a été alignée sur celle <strong>de</strong> SOLARSOLSPEC (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 7 nm).Une différence a été observée entre 1100 et 2400 nm entre le spectreinfrarouge ATLAS 3 et SOLAR SOLSPEC. En milieu <strong>de</strong> plage, elle excè<strong>de</strong>l’incertitu<strong>de</strong> standard associée à chaque instrument (~3 % pour ATLAS 3, et 0,4à 2 % pour SOLAR). La Figure ci-<strong>de</strong>ssous montre le ratio SOLAR / ATLAS(après une moyenne mobile <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40 nm). L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s écarts atteint10 % entre 1,7 µm et 2,2 µm. La différence d’éclairement intégré est <strong>de</strong> 18,5W.m -2 entre 1,1 et 2,4 µm (soit 1,35 % <strong>de</strong> la constante solaire). Après 2,4 µm, laprécision <strong>de</strong> la mesure SOLAR SOLSPEC diminue et l’incertitu<strong>de</strong> dépasseprogressivement les 5 % (cf. Figure <strong>II</strong>.7.3.5-1).180


Fig. <strong>II</strong>I.2.2-7Rapport entre le spectre SOLAR SOLSPEC (canal IR) et lespectre <strong>de</strong> référence ATLAS 3 (résolution spectrale réduite à7 nm).Pour le développement <strong>de</strong> cette thèse, le volume <strong>de</strong> travail s’est focalisévers la remise à niveau <strong>de</strong> SOLSPEC, sa caractérisation, son étalonnage et lestests <strong>de</strong> performances en orbite, l’objectif étant d’obtenir un instrument <strong>de</strong>secon<strong>de</strong> génération mieux caractérisé et plus performant. C’est dans cetteoptique que le canal IR a été entièrement révisé avec succès tant pour sonélectronique et son optique. Le spectre solaire associé aux premières mesuresen orbite en constitue l’aboutissement. La divergence observée entre lesdonnées ATLAS 3 et SOLAR SOLSPEC est un sujet d’étu<strong>de</strong> intéressant pourlequel un plan <strong>de</strong> travail complémentaire (cf. <strong>II</strong>I.2.3) a été élaboré. Ces nouvellesrecherches ne sont pas intégrées dans cette thèse. Elles représentent un volume<strong>de</strong> travail considérable et en constituent la suite immédiate.Une discussion <strong>de</strong> l’état actuel <strong>de</strong>s analyses est développée ci-<strong>de</strong>ssous.Discussion1) Analyse <strong>de</strong>s sources d’erreurs possibles pour SOLAR SOLSPECUne révision <strong>de</strong> la caractérisation radiométrique du canal IR <strong>de</strong> SOLARSOLSPEC a été réalisée. Aucun coefficient <strong>de</strong> correction présentant ladépendance très spécifique en longueur d’on<strong>de</strong> (révélée ci-<strong>de</strong>ssus entre 1,1 et2,4 µm) et l’amplitu<strong>de</strong> adéquate n’a été trouvé. Les analyses sont résuméescomme suit :- La réponse angulaire est moins favorable pour le canal IR comparé auxréponses UV-VIS (cf. § <strong>II</strong>.5.5). Cependant, la sélection <strong>de</strong>s lames dépolies enquartz pour les optiques d’entrée est restée inchangée par rapport ATLAS 3.De plus, la correction angulaire (validée au § <strong>II</strong>I.1.3.5) présente une amplitu<strong>de</strong>pratiquement nulle vers le milieu <strong>de</strong> plage spectrale étudiée (vers 1,7 µm).181


- Les alignements <strong>de</strong> l’instrument SOLAR SOLSPEC face au corps noir du PTBet face au Soleil ont été correctement réalisés (utilisation du signal du PSD enorbite).- La stabilité <strong>de</strong> l’éclairement spectral du corps noir du PTB utilisé pour SOLARSOLSPEC était supérieure à celle du corps noir expérimental <strong>de</strong> l’Observatoired’Hei<strong>de</strong>lberg (cf. § <strong>II</strong>.6.4.1). La valeur absolue et la stabilité <strong>de</strong> la températureont été certifiées par le PTB.- La réponse absolue du canal IR est restée remarquablement constante aucours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> utilisée pour la définition du spectre IR final (juin 2008 -mai 2009).- La nouvelle électronique IR a bénéficié d’un réel progrès par rapport à lagénération précé<strong>de</strong>nte.- La différence <strong>de</strong> régime thermique entre le PTB et les mesures sur ISS n’ontpas eu d’influence sur l’optique du canal IR et le fonctionnement <strong>de</strong> ladétection synchrone. Seul le biais du filtre passe-bas électronique été modifiépar les plus basses températures rencontrées, ce qui a modifié le niveau <strong>de</strong>courant d’obscurité en sortie.- Le fonctionnement <strong>de</strong> la détection synchrone est totalement neutre enlongueur d’on<strong>de</strong>. Une dérive (<strong>de</strong> concordance <strong>de</strong> phase, hystérésis, …) nepourrait expliquer la dépendance spectrale du problème étudié.- L’absorption par la vapeur d’eau a été correctement détectée et corrigée au solpendant les étalonnages au PTB.- L’alignement optique interne du canal IR et sa mécanique ont été révisés pourla version SOLAR SOLSPEC. Ces progrès ont été concrétisés par l’obtentiond’une meilleure résolution spectrale.- Les éléments optiques <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> détection IR ne présentent aucunempilement trop rapproché <strong>de</strong> fenêtres à faces parallèles. Elles auraient pu,par un trop grand parallélisme (cf. Annexe D.2) produire une cavité Fabry-Pérot modifiant la transmission du canal IR <strong>de</strong> façon moins contrôlée et avecune dépendance spectrale (influence <strong>de</strong>s régimes thermiques pour les frangesd’interférences).2) Les autres mesures d’éclairement solaire NIR actuellement disponiblesCes mesures NIR sont récentes. Le spectre fourni par l’instrumentSOLSPEC <strong>de</strong> 1 ère génération correspondait à la 1 ère mesure absolue horsatmosphère <strong>de</strong> l’éclairement entre 1 µm et 2,4 µm. D’autres mesures sontdésormais disponibles. Elles sont issues <strong>de</strong>s instruments SIM et SCIAMACHY.Les mesures SIM (limitées à 2,4 µm et à basse résolution) ne sont pasréférencées par rapport à une source étalon en éclairement spectral mais lacaractérisation radiométrique <strong>de</strong> l’instrument est approfondie. Pour limiterl’impact <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s liées à la correction <strong>de</strong> la dérive <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> SIM(Har<strong>de</strong>r et al., 2009), seules les données <strong>de</strong> début <strong>de</strong> campagne (2003) sontprises en considération.L’instrument SCIAMACHY est un spectrographe à 8 canaux dont 3concernent le domaine spectral NIR. L’instrument a été étalonné en éclairement182


spectral mais les mesures sont limitées à 2,4 µm. L’absence <strong>de</strong> détectionsynchrone a rendu l’instrument sensible à la lumière diffuse IR externe (dont letaux pouvait atteindre 15 %). Des spectres obtenus en début <strong>de</strong> campagne (Noëlet al., 2006) ou plus récents (Pagaran et al., 2009) sont disponibles.3) Modélisation <strong>de</strong> l’atmosphère solaireLa modélisation semi-empirique <strong>de</strong> l’atmosphère solaire est en constanteévolution. Un <strong>de</strong>s principaux objectifs consiste à prévoir l’éclairement spectral etses variations induites par l’activité solaire (cf. § I.1.3). Depuis 2003, <strong>de</strong>svalidations <strong>de</strong> modèles ont eu lieu dans l’infrarouge. Elles ont permis d’ajusterles paramètres <strong>de</strong>s équations physiques <strong>de</strong> manière à reproduire lesobservations. Par exemple, les premières séries <strong>de</strong> données SIM (2003) n’ontpas confirmé l’anti-corrélation entre l’éclairement UV et NIR en fonction <strong>de</strong>l’activité solaire, contrairement aux prévisions <strong>de</strong>s modèles en vigueur à cetteépoque (Fontenla et al., 2004).L’éclairement solaire NIR est issu du continuum photosphérique. Unealtitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence (altitu<strong>de</strong> zéro) a été associée à la surface photosphérique.Par convention, elle a été définie comme la profon<strong>de</strong>ur photosphériqued’épaisseur optique égale à l’unité au centre du disque et à 500 nm (Fontenla etal., 2004). L’opacité <strong>de</strong> l’atmosphère solaire est gouvernée par le coefficientd’absorption <strong>de</strong> H - au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 800 nm. Cette opacité décroît et atteint une valeurminimale à 1.6 µm. La surface photosphérique est alors plus profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> ~100km et donc plus chau<strong>de</strong>. Il est fondamental qu’une mesure d’éclairement solairehors atmosphère vérifie ce critère d’opacité minimale prévue par les modèles. Ilest vérifié tant par le spectre ATLAS 3 que par la mesure actuelle SOLARSOLSPECUn modèle élaboré (Fontenla et al., 1999) a bénéficié <strong>de</strong> l’apport d’ATLAS3 pour sa validation dans l’infrarouge. On a observé un accord étroit en fonction<strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> entre la température <strong>de</strong> brillance modélisée et cellemesurée par ATLAS 3 (Fontenla et al., 2006). La correspondance a égalementété établie entre ATLAS 3 et COSI pour le VIS (Shapiro et al., 2010). Entre 1 et1,8 µm, COSI s’écarte d’ATLAS 3 à hauteur <strong>de</strong> 4 %.4) Comparaison entre SOLSPEC, SIM et SCIAMACHYLe spectre SIM montre dans l’infrarouge une différence similaire (enamplitu<strong>de</strong> et plage spectrale) à celle rencontrée entre les <strong>de</strong>ux instrumentsSOLSPEC (Figure <strong>II</strong>I.2.2-7 ci-<strong>de</strong>ssus). Bien qu’une réponse erronée <strong>de</strong> 8 % <strong>de</strong>leur détecteur étalon fût peu probable entre 1,6 et 2,4 µm, la décision <strong>de</strong> s’alignersur le spectre ATLAS 3 fut prise par l’équipe SORCE en suivant cetteargumentation (Har<strong>de</strong>r et al., 2010) :- Plusieurs facteurs contribuant à l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mesures aux gran<strong>de</strong>slongueurs d’on<strong>de</strong> ont engendré un rapport signal à bruit défavorable pourl’instrument SIM. Par la suite, diverses mesures <strong>de</strong> laboratoire (unitéd’étalonnage SIRCUS, NIST) ont été effectuées avec un détecteur <strong>de</strong> réserve.183


L‘objectif était <strong>de</strong> trouver un terme <strong>de</strong> correction reposant sur <strong>de</strong>s preuvesexpérimentales (Snow et al., 2006). L’absence <strong>de</strong> données suffisammentconcluantes a incité l’équipe SORCE à ne pas maintenir leur spectre IR.- Au regard <strong>de</strong> l’éclairement intégré, les mesures sont plus acceptables pourATLAS 3 et ce spectre correspond au modèle <strong>de</strong> Fontenla (Fontenla et al.,2006). L’équipe SORCE applique une correction (‘ESR long wavelength’)d’une amplitu<strong>de</strong> atteignant progressivement 8 % à partir <strong>de</strong> 1,8 µm afin <strong>de</strong>normaliser leur spectre par rapport à ATLAS 3.Un instrument SIM <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> génération est en préparation pour lacharge utile TSIS sur NPOESS (mission : 2014-2019). Cet instrument présenteraun rapport signal à bruit rehaussé pour les gran<strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong> et seraétalonné en absolu (échelle radiométrique du NIST). La réduction <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong>standard pour SIM sur TSIS apportera une meilleure compréhension <strong>de</strong> l’originedu désaccord actuel observé avec SORCE.Pour SCIAMACHY, les premières analyses <strong>de</strong> données (Noël et al., 2006)ont révélé <strong>de</strong>s divergences <strong>de</strong> 5 à 10 % entre 1 µm et 2,4 µm lors <strong>de</strong>comparaisons croisées avec SIM et ATLAS 3. Les travaux plus récents ontintégré <strong>de</strong>s corrections plus approfondies <strong>de</strong> dérive instrumentale. Lesdivergences ont été réduites mais un écart <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 % persiste vers 1,6 µm(Pagaran et al., 2011).5) Eclairement solaire intégré en longueur d’on<strong>de</strong>La constante solaire a été mesurée hors atmosphère <strong>de</strong>puis 1978 par unesérie <strong>de</strong> radiomètres (Thuillier et al., 2006) tels ACRIM, SOVA, VIRGO, DIARAD,etc … Les résultats ont convergé vers (1365,4 ± 1,3) W.m -2 pendant les années1990. Depuis 2003, l’instrument TIM sur SORCE (Kopp et al., 2005a) indiqueune valeur <strong>de</strong> (1360,8 ± 0,5) W.m -2 . Seul TIM a bénéficié d’un étalonnage face àune source étalon du NIST (Kopp et al., 2005b, Kopp et al., 2007) et cette valeursemble à présent s’imposer (Kopp et al., 2005c, Kopp & Lean, 2011). Descampagnes <strong>de</strong> validation pour étalonner l’ensemble <strong>de</strong>s radiomètres (ou leurmodèle <strong>de</strong> réserve au sol) face à la source NIST sont en cours.Un exercice <strong>de</strong> validation consiste à vérifier si la valeur intégrée enlongueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>s éclairements spectraux ATLAS 3 et SOLAR SOLSPEC surleurs domaines <strong>de</strong> définition respectifs (complétés aux courtes et gran<strong>de</strong>slongueurs d’on<strong>de</strong> par d’autres mesures ou modélisations) est compatible avec lavaleur publiée <strong>de</strong> la constante solaire. Puisque l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s radiomètres (<strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 0,1 %) est nettement inférieure à l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échelles absolues<strong>de</strong>s spectroradiomètres, il suffit <strong>de</strong> vérifier si la valeur <strong>de</strong> 1360,8 W.m -2 appartientà l’intervalle d’incertitu<strong>de</strong> centré sur l’éclairement intégré <strong>de</strong>s instrumentsSOLSPEC.Pour SOLSPEC ATLAS 3, cette condition est vérifiée (Thuillier et al.,2003). L’écart <strong>de</strong> 1,4 % observé entre la constante solaire et l’éclairement intégréest en effet inférieur à l’incertitu<strong>de</strong> standard (3 %) attribuée à ATLAS 3.184


Pour SOLAR SOLSPEC, l’intégration entre 166-2400 nm et 166-2900 nmest développée ci-<strong>de</strong>ssous. La valeur intégrée pour la plage manquante 0,5-166nm a été déduite d’ATLAS 3.SOLAR SOLSPEC166-2400 nmSOLAR SOLSPEC166-2900 nmATLAS 30.5-166 nmEclairement intégré(W .m -2 ) 1307,4 1327,7 0,0143Incertitu<strong>de</strong> standard(W.m -2 ) 13,3 14,3 ---Tableau <strong>II</strong>I.2.2-3Intégration du spectre SOLAR SOLSPEC (W.m -2 ) entre166-2400 nm et 166-2900 nm. L’intégration pour la plage0,5-166 nm a été déduite d’ATLAS 3. L’incertitu<strong>de</strong> standardu(E) a été calculée selon l’équation <strong>II</strong>I.2.2-1Pour une plage spectrale [λ 1 ,λ 2 ], l’incertitu<strong>de</strong> standard associée àl’éclairement intégré a été déterminée comme suit :λ 2∫−2u(E)= 10 . Esol . uc( Esol) dλ(<strong>II</strong>I.2.2-1)λ1Avec u c (E sol ) : Incertitu<strong>de</strong> standard composée pour l’éclairement spectral,exprimée en % pour chaque longueur d’on<strong>de</strong>.E sol : Eclairement spectral solaireu(E) : Incertitu<strong>de</strong> standard pour l’éclairement intégré entre [λ 1 ,λ 2 ].Cette incertitu<strong>de</strong> u(E) représente l’écart intégré (en W.m -2 ) entre le spectreSOLAR SOLSPEC augmenté <strong>de</strong> son incertitu<strong>de</strong> standard et le spectre lui-même.Le calcul a pu être effectué pour SOLAR SOLSPEC en exploitant l’évaluation<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s réalisée précé<strong>de</strong>mment (cf. tableau <strong>II</strong>.7.3.5-1). Les résultats sontaffichés dans le tableau <strong>II</strong>I.2.2-3 ci-<strong>de</strong>ssus (<strong>de</strong>rnière ligne). L’éclairement intégréd’un spectre solaire entre 2,4 µm et 100 µm représente 3,8 % <strong>de</strong> la constantesolaire (Thuillier et al., 2004a). Nous avons finalement obtenu une estimation <strong>de</strong>la constante solaire SOLAR SOLSPEC égale à (1357,1 ± ~15) W.m -2 . La valeurest compatible avec celle <strong>de</strong> la constante solaire compte tenu <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>la mesure spectroradiométrique.En conclusion, les mesures solaires hors atmosphère sont sujettes à <strong>de</strong>fréquentes divergences pour la plage spectrale 1,1 – 2,4 µm, pouvant culminer à~10 % vers 1,6 – 1,8 µm. Elles sont <strong>de</strong> nature instrumentale et c’est pourquoi <strong>de</strong>nouvelles investigations doivent être entreprises pour résoudre les différencesobservées entre les <strong>de</strong>ux générations d’instruments SOLSPEC.185


<strong>II</strong>I.2.3 Perspectives pour la mission SOLARSOLSPECDivergence IRLes initiatives suivantes ont été programmées pour la résolution dudésaccord actuel entre ATLAS 3 et SOLAR.1) Tests <strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> qualificationLa linéarité en sortie du convertisseur 16 bits du signal IR <strong>de</strong> l’instrumentSOLAR SOLSPEC a été étudiée (cf. § <strong>II</strong>.5.3.3). Les résultats sont conformes.Une réactivation <strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> qualification IR est cependant programméepour réaliser <strong>de</strong>s investigations approfondies au sol. Le fonctionnement <strong>de</strong> lachaîne <strong>de</strong> détection IR sera révisé (plans <strong>de</strong> masses électriques, l’implantationdu convertisseur 16 bits, circuits <strong>de</strong> protections, compensation <strong>de</strong> biais, …). Unmontage sera assemblé, permettant <strong>de</strong> numériser <strong>de</strong>s tensions en entrée selon<strong>de</strong>s rampes bien définies. On ne dispose pas d’étalons <strong>de</strong> tension ni <strong>de</strong> rampeséquivalentes dans la télémétrie <strong>de</strong> SOLAR SOLSPEC en orbite.2) Modélisation par un logiciel <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong> la chaîne optiqueL’intégralité <strong>de</strong> la chaîne optique <strong>de</strong> détection IR peut être encodée dansun programme <strong>de</strong> conception d’éléments optiques (Zemax). Son fonctionnementpeut être modélisé. L’impact du déplacement d’un composant optique (ayant pusurvenir pendant la mise en orbite) peut être analysé. L’objectif consiste ài<strong>de</strong>ntifier l’élément responsable <strong>de</strong> la dépendance spectrale et <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’écart observé pour la mesure <strong>de</strong> l’éclairement spectral infrarouge. Parexemple : une modification <strong>de</strong> l’éclairement du détecteur PbS, un désalignementmécanique, …La chaîne <strong>de</strong> détection se résume comme suit : Pré-fente – lame dépolie– fente d’entrée – 1 er réseau – miroir plan – lentille <strong>de</strong> champ – fenteintermédiaire – lentille <strong>de</strong> champ – miroir plan – 2 ème réseau – lentille <strong>de</strong> champ –fente <strong>de</strong> sortie – lentille <strong>de</strong> champ – miroir plan – 1 ère lentille cylindrique – 2 èmelentille cylindrique – filtre – détecteur PbS.3) Campagne <strong>de</strong> validation au solUne campagne <strong>de</strong> validation au sol peut être envisagée. Elle exploiteraitla métho<strong>de</strong> Bouguer. Par une série <strong>de</strong> mesures solaires directes réalisées sousdifférents angles zénithaux, il est possible d’obtenir par extrapolationl’éclairement solaire pour un facteur <strong>de</strong> masse d’air relative (AMF) égal à zéro(Kasten et Young, 1989, Schmid et al., 1995). La mesure <strong>de</strong>vient équivalente àune détermination (monochromatique) <strong>de</strong> l’éclairement solaire hors atmosphère.186


Sa mise en œuvre doit être réalisée avec la plus gran<strong>de</strong> précision photométriquepossible. Pour cela, un instrument <strong>de</strong> facture commerciale <strong>de</strong> haute fiabilité peutêtre sélectionné. Il convient <strong>de</strong> le configurer conformément au canal IR <strong>de</strong>SOLSPEC (double monochromateur, ban<strong>de</strong> passante ~10 nm, détectionsynchrone, détecteur PbS). Seule l’optique d’entrée peut être différente. Uneconfiguration typique consiste à utiliser un pointeur solaire et un télescopespécialisé pour la mesure solaire directe en éclairement spectral (vérifiant la loien 1/r²). Il est relié au spectromètre par fibre optique. Il est primordial d’étalonnerle système selon la même échelle radiométrique que SOLSPEC (corps noir duPTB). Entre le PTB et le site <strong>de</strong> campagne, l’étalonnage peut être maintenu àl’ai<strong>de</strong> d’étalons secondaires (lampes à filament <strong>de</strong> tungstène <strong>de</strong> puissance 1000W). Leur rôle est équivalent à l’unité d’étalonnage interne <strong>de</strong> SOLSPEC. Lessites privilégiés <strong>de</strong> mesure doivent être situés à haute altitu<strong>de</strong> pour obtenir uneatmosphère stable et <strong>de</strong> faible épaisseur optique. La métho<strong>de</strong> Bouguer requierten effet une teneur en aérosols faible et constante par <strong>de</strong>mi-jour <strong>de</strong> mesure.L’observatoire d’Izaña (Iles Canaries) peut être retenu. Une analyse <strong>de</strong> quelqueslongueurs d’on<strong>de</strong>s suffit pour la validation au sol. Elles doivent correspondre auxfenêtres atmosphériques IR, exemptes d’absorption par les molécules O 2 , O 3 ,CO 2 et H 2 O. La diffusion Rayleigh et l’extinction par les aérosols sont alors lesseules contributions pour l’extinction atmosphérique. Ces canaux vali<strong>de</strong>s ont étédéterminés par modélisation et publiés (Kin<strong>de</strong>l et al., 2001). Certains d’entre euxse situent dans une plage <strong>de</strong> grand intérêt, entre 1,5 et 1,7 µm. Pour un site <strong>de</strong>mesure idéal, il a été démontré que l’étalonnage Bouguer d’un radiomètre estd’une précision équivalente à celui établi à partir <strong>de</strong> lampes du type FEL (Schmi<strong>de</strong>t al., 1995). Selon notre protocole, le problème est inversé : transférer l’échelleradiométrique du PTB vers un site <strong>de</strong> mesure idéal peut garantir unereconstruction <strong>de</strong> l’éclairement hors atmosphère avec incertitu<strong>de</strong> limitée à 1-2 %.L’ambiguïté <strong>de</strong> ~10 % <strong>de</strong>s mesures spatiales serait levée.L’aboutissement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> ces recherches est attendu avant leverdict <strong>de</strong>s mesures TSIS.Traitement approfondi <strong>de</strong>s donnéesLes données SOLAR SOLSPEC ont été accumulées pendant les quatrepremières années couvrant une cinquantaine <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s d’acquisition (fenêtressolaires). Le traitement <strong>de</strong> données s’inscrivant dans la continuité <strong>de</strong> ce doctoratsera le suivant :- Les analyses permettant <strong>de</strong> détecter et corriger la dérive <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>scanaux sont en cours. Elles exploitent le système d’équations appliqué ausignal <strong>de</strong>s lampes (cf. § <strong>II</strong>I.1.3.1). Après correction, les données accumuléespermettront <strong>de</strong> produire une série temporelle <strong>de</strong> spectres pour le cycle solaire24.- Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> variabilité à court terme, associées aux 27 jours <strong>de</strong> la rotationsolaire et à certains épiso<strong>de</strong>s (éruptions, …) seront réalisées. Des discussionsentre l’ESA, la NASA et le B.Usoc sont en cours pour procé<strong>de</strong>r à la jonction <strong>de</strong>187


2 fenêtres. Un changement d’orientation <strong>de</strong> l’ISS doit être réalisé enconséquence.- Les dérives lentes <strong>de</strong>s échelles en longueur d’on<strong>de</strong> seront déterminées etcorrigées (cf. § <strong>II</strong>I.1.3.3). Ces échelles seront également affinées (cf. §<strong>II</strong>.5.2.2).- Le découplage <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC en trois canaux <strong>de</strong> mesuressynchrone (UV-VIS-IR) va permettre d’établir la valeur simultanée <strong>de</strong>s indicesMg<strong>II</strong> et Ca<strong>II</strong>.188


ConclusionsLa mesure <strong>de</strong> l’éclairement solaire absolu hors atmosphère est une entréefondamentale pour la physique solaire et la physique <strong>de</strong> l’atmosphère <strong>de</strong> la Terreet <strong>de</strong> son climat. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> concerne la précision <strong>de</strong>s mesures, le domainespectral et la durée <strong>de</strong>s observations. De plus, chaque cycle solaire possè<strong>de</strong> sespropres caractéristiques. La transition inédite entre les cycles 23 et 24 nécessitaitla mise en œuvre d’un programme <strong>de</strong> mesure. En raison <strong>de</strong> l’environnementspatial hostile dans lequel évoluent les spectroradiomètres en orbite et <strong>de</strong>sdérives <strong>de</strong> réponses absolues auxquelles ils sont soumis, il est nécessaire qu’aumoins <strong>de</strong>ux instruments soient simultanément en opération. La mission SOLARSOLSPEC a été organisée par l’ESA sur base <strong>de</strong> cette argumentation. Elleprésentait l’avantage d’utiliser un instrument ayant déjà effectué <strong>de</strong>s mesures enorbite. En effet, une première version <strong>de</strong> SOLSPEC, configurée pour <strong>de</strong>smissions <strong>de</strong> moyennes et <strong>de</strong> courtes durées, a participé à cinq vols spatiauxentre 1983 et 1994. Une remise à niveau <strong>de</strong> l’instrument s’est avérée nécessairepour l’adapter aux exigences <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> longue durée à bord <strong>de</strong> la StationSpatiale Internationale.La reconfiguration <strong>de</strong> SOLSPEC a nécessité une répartition <strong>de</strong>s tâches ausein d’une équipe (interface mécanique, nouvelle électronique, optique, …). Lamise en œuvre <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> sous-systèmes optiques, <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>sétalonnages et <strong>de</strong>s caractérisations radiométriques a été au cœur <strong>de</strong> cedoctorat. Ce travail a été structuré en <strong>de</strong>ux phases :- Le développement <strong>de</strong> l’instrumentation, sa caractérisation et sonétalonnage absolu.- Le traitement <strong>de</strong>s données pour les premières mesures en orbite.Principaux résultatsNous avons démontré tout au long <strong>de</strong> ce travail que la qualificationspatiale <strong>de</strong>s éléments optiques <strong>de</strong> la nouvelle version <strong>de</strong> SOLSPEC a étéobtenue :- Les alignements optiques <strong>de</strong>s trois canaux <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’instrument ontété entièrement révisés.- L’unité interne d’étalonnage a été modifiée. Le nombre <strong>de</strong> lampessélectionnées à spectre continu (au <strong>de</strong>utérium et à ruban <strong>de</strong> tungstène) aété dédoublé pour obtenir une redondance. Une lampe spectrale utilisantles raies d’émission d’un gaz (argon) a été retenue. Des lames en quartzont été ajoutées pour la protection <strong>de</strong> l’optique d’entrée <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong>mesure et un pointeur solaire passif (PSD) a été ajouté.- Les monochromateurs et les détecteurs <strong>de</strong> SOLSPEC ont bénéficié d’unecaractérisation radiométrique approfondie pour la linéarité, la lumièrediffuse, les lois <strong>de</strong> dispersion, les réponses angulaires et le système <strong>de</strong>filtres.189


Une collaboration a été établie entre les partenaires du projet SOLSPEC(LATMOS, IASB et ZAH) et le centre <strong>de</strong> métrologie du PTB (RFA) pourdéterminer la réponse absolue <strong>de</strong> SOLSPEC. L’utilisation <strong>de</strong> l’étalon primaire enéclairement spectral représenté par le rayonnement du corps noir BB3200g duPTB a été déterminante. Par rapport à l’utilisation du corps noir <strong>de</strong>s missionsprécé<strong>de</strong>ntes, un gain d’un facteur 10 a été obtenu, tant en stabilité qu’enconnaissance <strong>de</strong> la température absolue <strong>de</strong> la cavité (0,44 K). L’incertitu<strong>de</strong>standard <strong>de</strong> l’éclairement du corps noir est inférieure à 0,35 %, 0,25 % et 0,16 %respectivement pour les plages spectrales <strong>de</strong>s canaux UV, VIS et IR <strong>de</strong> SOLARSOLSPEC. L’adjonction d’un radiomètre développé pour SOLSPEC a contribuéà la surveillance continue <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> la cavité. L’objectif étant <strong>de</strong>détecter (à 0,05 K près) puis <strong>de</strong> compenser par calcul une dérive possible <strong>de</strong> latempérature <strong>de</strong> la cavité (0,5 K/h).Les résultats <strong>de</strong> ces travaux ont été essentiels pour une mise en servicenominale <strong>de</strong> SOLSPEC permettant d’atteindre les trois objectifs suivants :- Disposer d’une échelle radiométrique absolue d’incertitu<strong>de</strong> standard réduite.- Réaliser <strong>de</strong>s mesures d’éclairement spectral selon une plage spectraleétendue.- Observer les particularités <strong>de</strong> la variabilité solaire du cycle 24.Ainsi, la plage spectrale étalonnée en absolu, initialement contenue entre200 et 2400 nm a été étendue à 166-3088 nm pour cette version <strong>de</strong> SOLSPEC.Les courbes <strong>de</strong> réponse ont été établies sous 200 nm par un étalonnage sousvi<strong>de</strong>. Le seuil <strong>de</strong> 3 µm a été franchi grâce au fonctionnement nominal <strong>de</strong> lanouvelle électronique IR et la résolution spectrale IR a été améliorée et se situeentre 7 et 9 nm.L’unité interne d’étalonnage a rendu l’instrument autonome pour lasurveillance <strong>de</strong> toute dérive <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s canaux. L’application <strong>de</strong>salgorithmes <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong> ces dérives (à partir du signal <strong>de</strong>s lampesinternes) permettra <strong>de</strong> déduire l’amplitu<strong>de</strong> exacte <strong>de</strong> la variabilité inhérente àl’éclairement solaire.Un calcul d’incertitu<strong>de</strong> spécifique à la nouvelle configuration a été réalisé.Il a pris en compte l’intégralité <strong>de</strong>s sources d’incertitu<strong>de</strong> recensées et utilise leformalisme mathématique appliqué en métrologie. La mesure SOLSPEC <strong>de</strong>l’éclairement solaire et son incertitu<strong>de</strong> standard associée ont été exprimées sousforme <strong>de</strong> relations fonctionnelles. L’expression <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s a été dérivée <strong>de</strong>ces modèles mathématiques et analysée pour toutes les longueurs d’on<strong>de</strong>. Elle apermis d’estimer les incertitu<strong>de</strong>s standard minimales après une accumulation <strong>de</strong>spectres solaires (étu<strong>de</strong> asymptotique) lors <strong>de</strong> la mission SOLAR. Les résultatsdonnent une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 % à 4 % pour la plage 166-370 nm, inférieure à 2 %entre 370 et 2350 nm, comprise entre 2 et 5 % pour l’intervalle 2350-2580 nm et<strong>de</strong> 5 et 10 % entre 2580 et 2920 nm. Une valeur inférieure à 1 % est atteinteentre 500 et 1900 nm. Le terme dominant pour ces incertitu<strong>de</strong>s finales provient<strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> réponse, elle-même tributaire du signal accumulé par SOLSPEC190


face à la source étalon. La durée d’une campagne d’étalonnage absolu etl’enregistrement <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s lampes internes s’affirmentcomme les facteurs les plus déterminants pour réduire l’incertitu<strong>de</strong> d’une mesuresolaire en orbite avec SOLSPEC.Pendant la phase <strong>de</strong> recette consécutive à la mise en orbite, laconservation <strong>de</strong>s performances radiométriques, <strong>de</strong>s fonctionnalités <strong>de</strong>l’instrument et la stabilité thermique ont été confirmées. Pour le canal visiblecependant, une modification <strong>de</strong> réponse a été détectée et corrigée parl’utilisation <strong>de</strong>s lampes internes. Le détecteur PSD a permis <strong>de</strong> surveiller <strong>de</strong>manière autonome l’orientation angulaire <strong>de</strong>s axes optiques <strong>de</strong> SOLSPEC lors<strong>de</strong> tout pointage solaire. Il a également été mis à contribution pour optimiser laconnaissance <strong>de</strong>s réponses angulaires et pour vali<strong>de</strong>r les corrections <strong>de</strong>pointage.Enfin, l’éclairement solaire hors atmosphère a été déterminé avecl’expérience SOLAR SOLSPEC en appliquant les coefficients d’étalonnage. Ilcorrespond à l’activité solaire du début <strong>de</strong> la mission SOLAR (mi-2008) et a étécomparé aux résultats antérieurs et actuels <strong>de</strong>s missions respectives SOLSPECATLAS et SORCE.La concordance est obtenue entre les résultats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux générationsd’instruments SOLSPEC pour l’éclairement spectral solaire dans le domaine UVet VIS en tenant compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s spécifiques <strong>de</strong> chaque instrument. Pourle canal UV, la concordance entre les mesures est <strong>de</strong> 5 % ou mieux entre 180-220 nm et 270-330 nm. Elle montre un accord entre SOLAR SOLSPEC etSORCE entre 220 et 270 nm et un écart <strong>de</strong> 10 % avec SOLSPEC ATLAS.Une discussion a été menée pour le proche infrarouge où un désaccordatteignant plusieurs pourcents subsiste vers 1,8 µm. Elle est <strong>de</strong> natureinstrumentale et donne actuellement lieu à <strong>de</strong> nouvelles investigations.PerspectivesLes objectifs <strong>de</strong> cette thèse se sont focalisés sur la mise au point <strong>de</strong>l’instrument SOLSPEC, son étalonnage et les premières mesures en orbitevalidant ses fonctionnalités. De nombreux travaux constituent la suite immédiate<strong>de</strong> ce travail et sont déjà en cours.- L’exploitation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la mission SOLAR (2008-2013,voire 2016). Après l’accumulation <strong>de</strong>s mesures et l’application <strong>de</strong>s procédures<strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s échelles radiométriques, les séries temporelles <strong>de</strong>spectres solaires avec un rapport signal à bruit élevé pourront êtredéterminées. La variabilité UV <strong>de</strong> l’éclairement solaire au cours du cycle 24 enfonction <strong>de</strong> l’activité solaire pourra être déduite et comparée aux autresmesures disponibles. L’instrument SOLSPEC enregistre nominalement unspectre par jour mais d’autres mo<strong>de</strong>s d’acquisition (impliquant une action <strong>de</strong>sopérateurs du B.Usoc et une autre utilisation du logiciel <strong>de</strong> SOLSPEC) sont191


possibles. Ils permettent d’analyser <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> temps caractéristiquesplus courtes (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> la minute) pour <strong>de</strong>s intervalles spectraux restreints.- Le désaccord observé pour l’éclairement infrarouge est en cours d’analyse.Les résultats au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 µm font l’objet <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> validationcomplémentaires et d’étu<strong>de</strong>s plus détaillées. Sa résolution permettra <strong>de</strong> fournirun spectre solaire SOLAR SOLSPEC VIS et IR étendu jusqu’à 3,1 µm.L’étendue <strong>de</strong> la plage spectrale couverte par SOLAR SOLSPEC est uniquepour les spectroradiomètres spatiaux dédiés à la mesure <strong>de</strong> l’éclairementsolaire actuellement en service.En conclusion, la mission SOLAR SOLSPEC (en service <strong>de</strong>puis quatreans) est un succès tant sur le plan technologique que scientifique. Les<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s récentes <strong>de</strong> la communauté scientifique pour une mesure plusperformante <strong>de</strong> l’éclairement solaire ont été présentées. Elles portent tant sur lacontinuité et la durée <strong>de</strong>s mesures, autorisant la couverture complète d’un cyclesolaire et <strong>de</strong> sa variabilité spécifique, que sur la couverture spectrale la pluslarge possible du spectre électromagnétique du Soleil. De même, ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sconcernent la réduction <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échelles absolues, notamment dansl’ultraviolet. Ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s émanent tant <strong>de</strong>s climatologues que <strong>de</strong>s spécialistes<strong>de</strong>s atmosphères planétaires et <strong>de</strong> physique solaire.La version SOLAR <strong>de</strong> l’instrument SOLSPEC a la capacité <strong>de</strong> répondre àces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s par ses hautes performances et la connaissance précise <strong>de</strong> sescaractéristiques spectrophotométriques. Sa mise en orbite réussie en 2008permet <strong>de</strong> couvrir une large partie du cycle solaire 24 par une mission <strong>de</strong> longuedurée.La contribution à cette mission a été présentée dans cette thèse <strong>de</strong>doctorat. Trois objectifs ont été atteints et correspon<strong>de</strong>nt aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s :- Le développement d’un instrument adapté aux missions <strong>de</strong> longue durée. Lavariabilité <strong>de</strong> l’éclairement solaire dans le domaine ultraviolet sera mesuréelors du cycle 24. Ces résultats seront comparés à ceux <strong>de</strong>s autres instrumentsspatiaux (SORCE, …). Ces données vont bénéficier aux recherches sur lasignature <strong>de</strong> l’activité solaire dans la composition <strong>de</strong> l’atmosphère terrestre etaux corrélations entre indices d’activité solaire et la variabilité spectrale.- Une couverture spectrale étendue et non égalée par d’autres instruments enopération hors atmosphère. La fraction élevée du spectre mesuré parSOLSPEC (plus <strong>de</strong> 96 % <strong>de</strong> l’éclairement total émis par le Soleil) etl’enregistrement simultané <strong>de</strong>s plages spectrales UV, VIS et IR bénéficient auxrecherches climatologiques. Elles démontrent le rôle important <strong>de</strong> l’UV pour lesprocessus d’amplifications (couplages stratosphère-troposphère) et du spectreVIS et IR pour les processus d’absorption moléculaire et par les surfacesocéaniques.- Un étalonnage absolu d’une précision jamais atteinte auparavant. L’utilisationdu corps noir <strong>de</strong> haute précision du PTB a permis <strong>de</strong> réduire l’incertitu<strong>de</strong> a <strong>de</strong>svaleurs inférieures à 2 % voire 1 % pour <strong>de</strong> larges plages spectrales. Cetteprécision est <strong>de</strong>mandée par les modélistes afin <strong>de</strong> vérifier les prévisions <strong>de</strong>leurs modèles utilisant le spectre solaire comme donnée d’entrée.192


AnnexesAnnexe - ADétermination <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>sDéveloppements complémentairesA.1 Introduction théorique ................................................................................... 193A.2 Incertitu<strong>de</strong>s négligeables .............................................................................. 195A.3 Coefficients <strong>de</strong> sensibilité ............................................................................. 197A.3.1 Eclairement solaire hors atmosphère ........................................... 197A.3.2 Etalonnage radiométrique absolu, signal SOLSPEC .................... 198A.3.3 Eclairement <strong>de</strong>s sources étalons .................................................. 199A.4 Formulations mathématiques récurrentes ..................................................... 199A.5 Evaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard ............................................................ 203A.5.1 Eclairement <strong>de</strong>s sources étalons .................................................. 203A.5.2 Signal SOLSPEC face aux sources étalons ................................. 207A.5.3 Courbe <strong>de</strong> réponse pour le canal UV ............................................ 211A.5.4 Mesure solaire nominale en orbite ................................................ 213A.1 Introduction théoriqueDescription du formalisme mathématique utilisé pour le calcul d’incertitu<strong>de</strong>(cf. § <strong>II</strong>.7) <strong>de</strong> SOLSPEC (Obaton et al., 2007, GUM 1995).Soit ‘Y’, une quantité physique (l’éclairement spectral dans notre cas) dontun échantillon d’estimations ‘y i ’ <strong>de</strong> sa valeur peut être obtenu par une répétition<strong>de</strong> mesures effectuées sous <strong>de</strong>s conditions inchangées. Ces estimationspeuvent s’écarter <strong>de</strong> la valeur vraie <strong>de</strong> ‘Y’ en raison <strong>de</strong> différentes sourcesd’incertitu<strong>de</strong> qui engendrent la dispersion <strong>de</strong>s valeurs ‘y i ’. Elles reflètent lemanque <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> la valeur vraie (désignée par ‘y v ’) <strong>de</strong> la quantitémesurée ’Y’ et une distribution <strong>de</strong> probabilité associée peut être définie. Lameilleure estimation <strong>de</strong> ‘Y’ correspond à la moyenne ‘’ <strong>de</strong>s estimations ‘y i ’.Le niveau <strong>de</strong> confiance attribué à ‘’ est exprimé sous forme d’uneincertitu<strong>de</strong> standard ‘u(y)’. Elle exprime une probabilité <strong>de</strong> 66 % pour que ‘y v ’appartiennent à l’intervalle [-u(y), +u(y)]. L’estimation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> ‘u(y)’est déduite d’un modèle mathématique décrivant la relation fonctionnelle entre laquantité ‘Y’ et une série <strong>de</strong> quantités physiques impliquées dans la mesure. Cesvariables d’entrée X 1 … N sont traitées sur pied d’égalité.Y = f X , X ,..., X )(A.1-1)(1 2 N193


L’incertitu<strong>de</strong> globale nommée ‘incertitu<strong>de</strong> standard composée’ (combinedstandard uncertainty) u c (y) va résulter d’une accumulation <strong>de</strong> contributions ‘u(x i )’associées aux incertitu<strong>de</strong>s respectives <strong>de</strong>s variables d’entrée. En se limitant aupremier ordre du développement en série <strong>de</strong> Taylor <strong>de</strong> ‘f’ (malgré les nonlinéaritéspossibles du modèle), on obtient la loi <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s :u2NN −1N22∂f∂fc( y)= ∑ u ( xi) + 2∑ ∑ u(xi, xj) (A.1-2)i=1 ii= 1 j= i+1∂xi∂xj⎛ ∂f⎜⎝ ∂x⎞⎟⎠Le premier groupe du membre <strong>de</strong> droite correspond aux contributionsindépendantes <strong>de</strong>s variables d’entrée. Les dérivées partielles représentent lescoefficients <strong>de</strong> sensibilité. Ceux-ci traduisent la part d’incertitu<strong>de</strong> pour ‘Y’associée à ‘u(x i )’. Si on modifie l’estimation <strong>de</strong> ‘x i ’ d’une quantité ‘u(x i )’, alorsl’estimation <strong>de</strong> ’Y’ sera affectée d’un changement ∂ f ∂x . u(x ) ./i iLe second groupe intègre les contributions complémentaires liées auxcorrélations retenues entre les variables. L’estimation <strong>de</strong> la covariance entre ‘x i ’et ‘x j ’ est représentée par ‘u(x i , x j )’.Pour SOLSPEC, certaines variables d’entrée ‘X i ‘ du modèle mathématiquesont elles-mêmes considérées comme le résultat <strong>de</strong> relations fonctionnellessecondaires. Le modèle global est donc plus complexe et fait apparaître <strong>de</strong>scompositions <strong>de</strong> fonctions.Les variables d’entrée sont aléatoires et caractérisées par <strong>de</strong>sdistributions <strong>de</strong> probabilité (PDF : Probability Distribution Function). Une variable<strong>de</strong> type A possè<strong>de</strong> une PDF bien i<strong>de</strong>ntifiée (distribution <strong>de</strong> Poisson, gaussienne,…) et son écart-type peut être déterminé par une analyse statistique d’une séried’observations. Pour une variable du type B, la répétition <strong>de</strong> mesures n’a pu êtrecollectée et la PDF doit être estimée sur base d’un jugement scientifique à partir<strong>de</strong> données issues d’observations antérieures. On en déduit une estimation <strong>de</strong> lavariance.Une erreur <strong>de</strong> mesure est définie comme l’écart entre une estimation ‘y’ etla valeur vraie ‘y v ’ <strong>de</strong> ‘Y’. Cette erreur peut être séparée en <strong>de</strong>ux composantesaléatoire et systématique. L’erreur aléatoire correspond à l’écart entre uneestimation ponctuelle <strong>de</strong> ‘Y’ et la meilleure estimation ‘’ définieprécé<strong>de</strong>mment. L’erreur systématique correspond logiquement à la différenceentre la valeur réelle ‘y v ’ et la valeur moyenne ‘’. La somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxcontributions aléatoire et systématique (erreur aléatoire globale) peut doncs’exprimer comme suit :u y ) = ( y − < y > ) + ( < y > − y )(A.1-3)(i ivLors <strong>de</strong> la détermination d’une incertitu<strong>de</strong> standard composée ‘u c (y)’, il estpréférable <strong>de</strong> classer les sources d’incertitu<strong>de</strong>s selon les catégories A et B plutôtque <strong>de</strong> travailler en terme d’erreurs aléatoires et systématiques. Notons que pour194


une source d’erreur systématique ne pouvant être éliminée expérimentalementmais dont l’origine <strong>de</strong> l’effet est i<strong>de</strong>ntifiée et quantifiée, un terme <strong>de</strong> correctionpeut être appliqué et intégré au modèle mathématique. L’erreur <strong>de</strong> mesure serésume alors au résidu <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong>s erreurs systématiques.Il est possible qu’une incertitu<strong>de</strong> composée soit étendue afin d’engloberune plus large fraction <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> probabilité. Un intervalle <strong>de</strong> confiance<strong>de</strong> 90, 95 ou 99 % peut être <strong>de</strong>mandé. On définit dans ce cas un facteur <strong>de</strong>couverture ‘k’ permettant d’étendre l’intervalle à [-U, +U] avec U = k xu c (y). Pour une distribution normale (gaussienne), les 99, 95 et 66 % sontrespectivement atteints pour k = 3, 2 et 1.A.2 Incertitu<strong>de</strong>s négligeablesDiscussion pour les sources d’incertitu<strong>de</strong>s négligeables du tableau <strong>II</strong>.7.1-1# <strong>II</strong>I.9 – Temps d’intégration pour les photomultiplicateurs UV-VIS.Le temps d’intégration est déterminé à l’échelle <strong>de</strong> la microsecon<strong>de</strong> parl’électronique et l’incertitu<strong>de</strong> est considérée comme négligeable.# <strong>II</strong>I.4 – Lumière diffuse externe (canaux UV-VIS)Lors <strong>de</strong>s étalonnages absolus face à une source étalon, la lumière diffuseexterne est collectée dans le champ <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> SOLSPEC (angle total : 6°) donton soustrait l’angle soli<strong>de</strong> sous-tendu par la source étalon. La lumière diffuseprovient <strong>de</strong>s surfaces (fond du laboratoire, parois, …) entourant la source étalon.Cette contribution est considérée comme négligeable pour les canaux UV-VIS(<strong>II</strong>I.4) lorsqu’une surface noire mate est présente <strong>de</strong>rrière la source. Pour lesmesures en orbite, aucun obstacle n’est présent dans le champ <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>SOLSPEC lors d’une mesure solaire. Les surfaces brillantes (panneaux solaires,…) situées en <strong>de</strong>hors du champ ne perturbent pas les mesures car lesopérateurs du B.Usoc planifient les mesures en fonctions <strong>de</strong> ces contraintes. Deplus, le signal total du PSD ne montre aucune anomalie en provenance d’unchamp <strong>de</strong> vue double (12°). La contribution diffuse est donc nulle.# <strong>II</strong>I.13 et <strong>II</strong>I.14 – Stabilité <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>.La stabilité et la reproductibilité <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s éléments suivants :- Performances du moteur pas à pas (saut occasionnel d’un incrément).- Procédure <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>s incréments moteurs (procédure RAZ :remise à zéro).- Couplage mécanique entre le moteur et les réseaux (possibilité d’un jeuassocié au couplage).- Effets thermiques. Impact d’une dilatation mécanique pour les échelles <strong>de</strong>longueurs d’on<strong>de</strong>.La reproductibilité en termes d’incrément moteur <strong>de</strong> la procédure RAZ est<strong>de</strong> 1 incrément, soit 0,008, 0,0125 et 0,05 nm respectivement pour les canauxUV, VIS et IR. Les tests au sol ont démontré l’existence d’une excellente195


eproductibilité <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong>. Après l’exécution <strong>de</strong> laprocédure RAZ, la qualité <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> balayage en longueur d’on<strong>de</strong> et<strong>de</strong> l’électronique autorisent une reproductibilité <strong>de</strong> mesures spectrales inférieureà un <strong>de</strong>mi-incrément moteur. Le couplage mécanique entre le moteur et lesréseaux présente un jeu mesuré précisément à 11 incréments moteur. Cettecontribution est nulle si l’acquisition <strong>de</strong>s mesures est systématiquement réaliséepour <strong>de</strong>s incréments croissants. Enfin, en analysant les données <strong>de</strong> teststhermiques entre 0 et 20° C, aucun impact pour les échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong>imputable à une dilatation <strong>de</strong>s pièces mécaniques n’a été détecté, étant aumaximum contenu dans les fluctuations statistiques <strong>de</strong>s acquisitions cumulées.En conclusion, seul le terme d’incertitu<strong>de</strong> associé à l’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sétalonnages en longueur d’on<strong>de</strong> (contribution # <strong>II</strong>I.12) est pris en compte. Lestermes associés à la stabilité <strong>de</strong>s échelles (contributions # <strong>II</strong>I.13 et <strong>II</strong>I.14) sontconsidérés comme négligeables.# <strong>II</strong>I.16 – Stabilité <strong>de</strong>s hautes tensionsLa stabilité <strong>de</strong>s hautes tensions UV-VIS est élevée. Les écarts types sont<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,07 % pour l’UV et 0,3 % pour le VIS. Une variation <strong>de</strong> tensionpeut affecter le gain du détecteur, en amplifiant le nombre <strong>de</strong> photoélectronssecondaires dans les dyno<strong>de</strong>s. En mo<strong>de</strong> d’acquisition par comptage <strong>de</strong> photons,cela n’induit pas <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> signal pour les impulsions ayant franchi le seuil<strong>de</strong> discrimination. Aucun terme d’incertitu<strong>de</strong> ne doit être pris en compte.# <strong>II</strong>I.17 – Stabilité <strong>de</strong> la réponse spectrale <strong>de</strong> la PbS en fonction <strong>de</strong> latempérature.Selon la fiche technique du détecteur PbS, la courbe <strong>de</strong> réponse spectralerelative est décalée vers les gran<strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong> (~100 nm par 10°C) et lecourant d’obscurité diminue si le détecteur est refroidi. Le détecteur est plussensible pour les basses températures. Pour SOLSPEC, les observations ontmontré que le système Peltier IR refroidissait le détecteur au sol et en orbiteavec une remarquable stabilité <strong>de</strong> température (-21,8 ± 0,05) °C. On considèredonc comme négligeable le changement <strong>de</strong> réponse du détecteur PbS pour unincrément <strong>de</strong> 0,05 °C.# <strong>II</strong>I.18 – Modification du fonctionnement <strong>de</strong> la détection synchrone en fonction<strong>de</strong> la température.Cette électronique comporte <strong>de</strong>s composants analogiques contrôlantdiverses fonctions (amplitu<strong>de</strong> d’ouverture <strong>de</strong> l’échantillonneur, …). Leursperformances est susceptible <strong>de</strong> dépendre <strong>de</strong> la température. Divers mesuresréalisées au sol face à une source lumineuse ou lors <strong>de</strong> tests <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> thermiqueont démontré la bonne stabilité <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong> la détection synchrone. Cettesource d’incertitu<strong>de</strong> associée à un effet non détectable est donc considéréecomme négligeable.196


# <strong>II</strong>I.1 & <strong>II</strong>I.8 – Linéarité du détecteur PbS et du convertisseur 16 bits.Le détecteur PbS est utilisé dans sa plage <strong>de</strong> linéarité. Le signal du gainIR2 est converti linéairement (cf. paragraphes <strong>II</strong>.5.3.3 & <strong>II</strong>.2.4).A.3 Coefficients <strong>de</strong> sensibilitéA.3.1 Eclairement solaire hors atmosphèreCoefficients <strong>de</strong> sensibilité associés à l’équation <strong>II</strong>.7.2.2.1-3 (canaux UV-VIS).∂ f / ∂ R = E / solR[cps.s-1 ] (A.3.1-1)∂ f / ∂F= −Esol / F[mW.m -2 .nm -1 ] (A.3.1-2)β1Esol∂ f / ∂αT= avec β1= ( TPTB− TISS) / 100 [°C.mW.m -2 .nm -1 ] (A.3.1-3)1−β1αT− δ2Esol∂ f / ∂TISS=avec β2 = 1−α PTB/ 100β2+ δ2TTT et δ2= αT/ 100ISS[mW.m -2 .nm -1 .°C -1 ] (A.3.1-4)δ3Esol∂ f / ∂TPTB=avecβ3− δ3Tβ 3= 1 + α T T ISS/ 100 et δ /3= δ2= αT100PTB[mW.m -2 .nm -1 .°C -1 ] (A.3.1-5)2δ4.β4∂ f / ∂K=2avec β4= S / ∆tS[cps.s -1 .mW.m -2 .nm -1 ](1 − β4K)R(λ)et δ4=(A.3.1-6)⎛ ( T − ).T ⎞( , ). ⎜1−PTBTF x yISSα⎟⎝ 100 ⎠− R∂f/ ∂ < DC >=[mW.m -2 .nm -1 .cps -1 ] (A.3.1-7)⎛ ( TPTB− TISS). αT⎞F∆tDC⎜1−⎟⎝ 100 ⎠R∂f/ ∂S=2[mW.m -2 .nm -1 .cps -1 ] (A.3.1-8)⎛ SK ⎞ ⎛ ( TPTB− TISS). αT⎞F∆t⎜1−⎟S. ⎜1−⎟⎝ ∆tS⎠ ⎝ 100 ⎠Les termes d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> moyenne nulle (C λ et C ∆λ ) se réfèrent au signalnet S net (en cps/s, courant d’obscurité soustrait et non-linéarités corrigées) définien (<strong>II</strong>.7.2.2.1-2). Et donc :197


∂f/ ∂Snet= Esol/ Snet⎛⎜=⎜⎜ ⎛ ( T⎜ F.⎜1−⎝ ⎝PTBR− T100ISS⎞⎟⎟). α ⎟T ⎞⎟ ⎟⎠ ⎠[mW.m -2 .nm -1 .cps -1 .s] (A.3.1-9)Coefficients <strong>de</strong> sensibilité associés à l’équation <strong>II</strong>.7.2.2.1-5 (canal IR).∂ f / ∂ R = E / solR [VoltsDigitaux] (A.3.1-10)∂ f F E solF [mW.m-2 .nm -1 ] (A.3.1-11)∂ f / ∂ < DC >= −R/ F [mW.m -2 .nm -1 . VoltsDigitaux -1 ] (A.3.1-12)∂ f / ∂S= R / F[mW.m -2 .nm -1 . VoltsDigitaux -1 ] (A.3.1-13)A.3.2 Etalonnage radiométrique absolu, signal SOLSPECCoefficients <strong>de</strong> sensibilité associés à l’équation <strong>II</strong>.7.2.2.2-2 (canaux UV-VIS)∂ S / ∂S= −1/T [sans unité] (A.3.2-1)Snetar1∂S S/ ∂S=2 [s -1 ] (A.3.2-2)a⎛ SK ⎞∆t.⎜1−⎟STr⎝ ∆tS⎠25β∂ SS/ ∂K=a2avec β5= S / ∆tS[s -2 ] (A.3.2-3)T .(1 − β K)r5∂SS−1/ ∂ < DC >=[s -1 ] (A.3.2-4)T . ∆tarDC∂ S / ∂T= −SIG/ T [cps.s -1 ] (A.3.2-5)SarSOLSPECarCoefficients <strong>de</strong> sensibilité associés à l’équation <strong>II</strong>.7.2.2.2-4 (canal IR)∂ S / ∂S= 1/[sans unité] (A.3.2-5)aST r∂ S / ∂ < DC >= −1/[sans unité] (A.3.2-6)aST r∂ S / ∂T= −SIG/ T [VoltDigitaux] (A.3.2-7)SarSOLSPECar198


A.3.3 Eclairement <strong>de</strong>s sources étalonsCoefficients <strong>de</strong> sensibilité associés à la luminance spectrale du corps noir(équation <strong>II</strong>.7.2.2.2-6).∂ L / ∂α = L /α[mW.m -2 .nm -1 .sr -1 ] (A.3.3-1)∂L/ ∂T=λTL.β.e2( eβλTβλT−1)[mW.m -2 .nm -1 .sr -1 .K -1 ](A.3.3-2)Coefficients <strong>de</strong> sensibilité associés à l’éclairement spectral du corps noir(équation <strong>II</strong>.7.2.2.2-7).2 2∂S/ ∂L= π D / 4d= E L [sr] (A.3.3-3)BB étalon/∂ S / ∂D= 2ED[mW.m -2 .nm -1 .cm -1 ] (A.3.3-4)BB étalon/∂ S / ∂d= −2Ed[mW.m -2 .nm -1 .cm -1 ] (A.3.3-5)BB étalon/Pour ces 2 <strong>de</strong>rnières équations, les unités sont vali<strong>de</strong>s à condition d’exprimer(D,d) en cm.Coefficients <strong>de</strong> sensibilité associés à l’éclairement spectral <strong>de</strong> la source au<strong>de</strong>utérium V0132 (équation <strong>II</strong>.7.2.2.2-9).−32∂S D 2/ ∂Iλ = 10 / d[10 -3 .m -2 ] (A.3.3-6)∂ S / ∂d= 2Ed[mW.m -3 .nm -1 ] (A.3.3-7)D 2−étalon/Pour ces équations, les unités sont valables à condition d’exprimer la distance <strong>de</strong>n mètre.A.4 Formulations mathématiques récurrentesDescription d’incertitu<strong>de</strong>s communes à certaines mesures (étalonnages,mesures solaires, …) et plusieurs canaux.Variable C λCette variable <strong>de</strong> moyenne nulle est associée à la précision <strong>de</strong>s échelles<strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 3 doubles monochromateurs <strong>de</strong> SOLSPEC. Elle est <strong>de</strong>199


type B et sa distribution <strong>de</strong> probabilité a été estimée comme suit (Obaton et al.,2007).L’analyse <strong>de</strong>s écarts résiduels entre les longueurs d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sommets<strong>de</strong>s PSF et la loi <strong>de</strong> dispersion (cf. § <strong>II</strong>.5.2) a permis d’estimer une imprécision ε λmaximale. Elle a été fixée à 0,05 nm pour l’UV, 0,15 nm pour le VIS et 0,5 nmpour l’IR. Elle correspond à ~10 incréments moteur d’incertitu<strong>de</strong> attribuable àparts égales à l’erreur <strong>de</strong> pointage du sommet d’une PSF et à l’imprécision <strong>de</strong> laloi <strong>de</strong> dispersion utilisée. La distribution associée est rectangle car pour toutelongueur d’on<strong>de</strong>, l’erreur d’étalonnage peut prendre n’importe quelle valeur <strong>de</strong>l’intervalle (λ-ε λ , λ+ε λ ). La meilleure estimation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> standard liée àcette correction du signal en S 0 (λ) est donc :u C ) = S ( λ − ε ) − S ( λ + ε ) / 2 3 (A.4-1)(λ 0 λ 0 λLe terme S 0 (λ) désigne le signal en cps/s (UV-VIS) ou Volts digitaux (IR), obtenulors d’une mesure solaire ou face à une source étalon et compensé du courantd’obscurité et corrigé <strong>de</strong>s non-linéarités.Variable C ∆λPartant <strong>de</strong> la dispersion linéaire et <strong>de</strong> la taille finie <strong>de</strong>s fentes, un petitintervalle spectral est associé à la largeur <strong>de</strong> fente <strong>de</strong> sortie d’unmonochromateur. La variable C ∆λ est associée à la différence entre la longueurd’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence λ ref <strong>de</strong> l’intervalle spectral émergeant par la fente <strong>de</strong> sortie(calculée par la loi <strong>de</strong> dispersion pour un incrément moteur donné) et la longueurd’on<strong>de</strong> effective du signal (appelée longueur d’on<strong>de</strong> centrale λ c ) dépendante <strong>de</strong>la pente du spectre émergent <strong>de</strong> la fente. En effet, compte tenu <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>passante finie ∆λ du spectromètre, les photons enregistrés pour une longueurd’on<strong>de</strong> λ ref résultent <strong>de</strong> la convolution entre la distribution spectrale <strong>de</strong> la sourcelumineuse et la fonction d’instrument (<strong>de</strong>s photons <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> voisinesà λ ref sont donc enregistrés en λ ref ). Pour un spectre donné, la longueur d’on<strong>de</strong>centrale λ c est égale à :λλ 2∫λ1C=λ 2E(λ).λ.dλ∫λ1E(λ).dλ(A.4-2)L’intervalle spectral (λ1, λ2) représente la base <strong>de</strong> la fonction (triangulaire)d’instrument, soit 2 fois la résolution spectrale FWHM.Une différence <strong>de</strong> signal est imputable à cette différence entre λ c et λ ref .Elle est nulle si le spectre est plat. Le terme E(λ) est le signal enregistré àhauteur <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie et correspond à S 0 (λ) divisé par la réponsespectrale relative du détecteur. La définition <strong>de</strong> S 0 (λ) est i<strong>de</strong>ntique pour C λ etC ∆λ . Le calcul a été effectué pour les 3 détecteurs <strong>de</strong> SOLSPEC et toutes lessources lumineuses inci<strong>de</strong>ntes. Les filtres situés entre la fente <strong>de</strong> sortie et ledétecteur sont neutres pour (λ1, λ2), La variable C ∆λ (<strong>de</strong> moyenne nulle) est du200


type B. Pour estimer sa fonction <strong>de</strong> distribution, il est nécessaire <strong>de</strong> déterminerl’écart ε ∆λ = λ c - λ ref tout au long du spectre. On considère que le signal S 0 (λ) peutprendre n’importe quelle valeur <strong>de</strong> la plage [S 0 (λ c -λ ref ), S 0 (λ + λ ref )] pour leslongueurs d’on<strong>de</strong> analysées, ce qui engendre une incertitu<strong>de</strong>. La distributionassociée est proche du rectangle car on considère une équiprobabilité. Si l’onconsidère une interpolation linéaire <strong>de</strong> S 0 (λ) pour la plage [(λ c -λ ref ), (λ + λ ref )], lameilleure estimation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> standard liée à cette correction du signal enS 0 (λ) est donc :u C ) = S ( λ − ε ) − S ( λ ε ) / 2 3 (A.4-3)(∆ λ 0 ∆λ0+∆λPointage solaire F(x,y)La détermination <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s a tenu compte d’une possibilité <strong>de</strong>dépointage solaire, corrigée grâce aux réponses angulaires et au signal du PSD(cf. § <strong>II</strong>.5.5.2). Ce terme <strong>de</strong> correction F(x,y) a été introduit dans l’équation(<strong>II</strong>.7.2.1-3). Compte tenu <strong>de</strong>s connaissances fragmentaires <strong>de</strong>s réponsesangulaires (en azimut notamment où seules quatre positions peuvent êtresélectionnées), une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 0,25 % à été retenue lors <strong>de</strong> l’applicationd’une correction. On a maintenu cette valeur constante pour les 3 canaux. Unterme complémentaire lié au bruit du signal PSD a été considéré comme étantnégligeable.Changement <strong>de</strong> réponse d’un détecteur UV-VIS en fonction <strong>de</strong> latempératureToute mesure solaire UV-VIS fait intervenir un coefficient α T (%/°C)caractérisant la sensibilité du signal <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> d’un photomultiplicateur enfonction <strong>de</strong> la température. En mo<strong>de</strong> photocourant, ce coefficient est la somme<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux contributions (Singh & Wright, 1987, Young, 1963) :- Sensibilité <strong>de</strong> la photocatho<strong>de</strong>. Ce coefficient α(I k ,λ) présente une dépendanceen longueur d’on<strong>de</strong> et en intensité I k (sauf pour les faibles photocourants). Engénéral, le coefficient est négatif aux courtes longueurs d’on<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>vientsubitement positif en fin <strong>de</strong> plage à l’approche <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>coupure.- Sensibilité du gain (dyno<strong>de</strong>s) : α m , sans dépendance spectrale ou en fonction<strong>de</strong> la haute tension.En général ces <strong>de</strong>ux contributions ne sont pas disponibles séparément etseul α T (λ) = α(λ) + α m est éventuellement indiqué dans les fiches techniques. Enmo<strong>de</strong> <strong>de</strong> comptage <strong>de</strong> photons, la présence d’un seuil <strong>de</strong> discrimination pour ladétection <strong>de</strong>s impulsions engendre une moindre dépendance en température <strong>de</strong>la réponse du détecteur (α m s’annule). Hamamatsu déclare que la dépendanceest à peu près la moitié <strong>de</strong> celle établie en mo<strong>de</strong> photocourant (cf. PMThandbook, Hamamatsu, Chap. 8). Pour les détecteurs EMR <strong>de</strong> SOLSPEC, lesdonnées sont incomplètes. On a utilisé par défaut les données Hamamatsudisponibles en divisant par <strong>de</strong>ux les courbes spectrales α T (λ) disponibles pourles adapter au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> comptage <strong>de</strong> photons (voir ci-<strong>de</strong>ssous). Un coefficientnégatif signifie un gain <strong>de</strong> sensibilité pour <strong>de</strong>s températures décroissantes. Ne201


disposant pas <strong>de</strong> valeurs tabulées pour l’incertitu<strong>de</strong> associée à α T (λ), on a fixéune valeur par défaut d’incertitu<strong>de</strong> standard égale à 10 %.Fig. A.4.1-1Coefficient <strong>de</strong> température α T (%/°C) <strong>de</strong>s photomultiplicateursUV (catho<strong>de</strong> Cs 2 Te) et VIS (tri-alkali, type S20) modélisant leschangements <strong>de</strong> gains en orbite.Note pour la mesure <strong>de</strong>s températuresLes températures <strong>de</strong>s détecteurs UV-VIS sont mesurées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>thermistances. L’incertitu<strong>de</strong> standard <strong>de</strong> la lecture est <strong>de</strong> ~0,15 °C. La résolution<strong>de</strong> la numérisation est limitée et correspond à ~0,03 °C.Lors <strong>de</strong> l’étalonnage absolu au sol, on a observé <strong>de</strong>s températuresmoyennes et <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard <strong>de</strong> (23,3 ± 1,5 °C) et (18,1 ± 0.3 °C)respectivement pour les canaux VIS et UV. Les régimes transitoires résiduels <strong>de</strong>l’effet Peltier du détecteur VIS sont à l’origine <strong>de</strong> cette incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1,5 °C.Pour les mesures en orbite, les températures sont généralementcomprises dans la plage [-5, +5 °C]. On a respectiv ement retenu une valeur <strong>de</strong>+3 °C et 0,15 °C pour la température nominale <strong>de</strong> l’ étu<strong>de</strong> et pour l’estimation <strong>de</strong>l’incertitu<strong>de</strong> standard.Linéarité <strong>de</strong>s détecteurs UV-VISLe coefficient <strong>de</strong> non-linéarité a été déterminé expérimentalement à l’ai<strong>de</strong>d’un nombre limité <strong>de</strong> mesures (voir § <strong>II</strong>.5.3.2) Les valeurs suivantes ont étéretenues : K vis = (3,2 ± 0,3)x10 -7 secon<strong>de</strong> et K uv = (6,06 ± 0,3)x10 -7 secon<strong>de</strong>. Lesincertitu<strong>de</strong>s ont été ajustées à ± 0,3x10 -7 <strong>de</strong> manière subjective, estimant qu’ellesenglobent au moins 2/3 <strong>de</strong>s valeurs attendues lors d’une répétition <strong>de</strong> mesures.L’absence d’informations complémentaires a justifié l’utilisation d’une distributionéquiprobable aux bords mal définis. On définit une distribution trapèze adaptée àce contexte, avec u²(K) = α²(1+β²)/6. En ajustant les paramètres <strong>de</strong> la distributionβ = 2/3 et a = 9,10−8 16 / 13 , on maintient :u(K) = 0,3x10 -7 sec(A.4-4)202


A.5 Evaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standardA.5.1 Eclairement <strong>de</strong>s sources étalonsLuminance et éclairement spectral du corps noirTableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard valables pour toutelongueur d’on<strong>de</strong> supérieure à 200 nm.Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionHomogénéité u(C Un ) ( 0,0025L)/ 2 3 W.cm -3 .sr -1 BrectangleEmissivité(indirectement)TempératureabsolueDiaphragme(diamètre)DistanceCorps noir -SOLSPECu(α)10−412nλ= 10α / ελRemarqueMesurée à ± 0,25 %(équivalent à unmaximum <strong>de</strong> ± 0,15 K). C W.cm².sr -1 B ε λ = (0,99988 ± 0,0001).LDonnée PTB−4u(T) 0,443 K B Incertitu<strong>de</strong> : 0,44 KStabilité : 0,5 K/hDonnée PTBu(D) 0,0002 cm B D = (11,909 ± 0,002) mmDonnée PTBu(d) 0,005 cm B d = (1384,05 ± 0,05) mmTableau A.5.1-1Eclairement spectral du corps noir. Description <strong>de</strong>s sourcesindividuelles d’incertitu<strong>de</strong>s pour les canaux UV-VIS-IR.Homogénéité – u(C Un )La mesure d’homogénéité du faisceau a été réalisée par les métrologistesdu PTB. Pour un champ total <strong>de</strong> 111 minutes d’arc, l’inhomogénéité était <strong>de</strong> ±0,25 % au maximum, correspondant à une variation effective <strong>de</strong> température <strong>de</strong>cavité <strong>de</strong> 0,15 K au maximum (pour la plage UV-VIS-IR <strong>de</strong> SOLSPEC). On aappliqué une correction <strong>de</strong> moyenne nulle. En attribuant une distributionrectangle, on a retenu l’incertitu<strong>de</strong> standard suivante :u( CUn ) = (0,0025L) / 2 3 [W.cm -3 .sr -1 ] (A.5.1-1)203


Emissivité (indirectement) – u(α)L’incertitu<strong>de</strong> pour ce paramètre α associé à l’équation <strong>de</strong> Planck dépend<strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong> l’émissivité ε λ . La valeur recommandée par le PTB est ε λ =(0,99988 ± 0,0001).−410 . C1L−4u(α ) = = 10 α / ε2λ [W.cm².sr -1 ] (A.5.1-2)nλTempérature absolue – u(T)L’incertitu<strong>de</strong> standard délivrée par le PTB pour la température <strong>de</strong> la cavitéest <strong>de</strong> 0,44 K. Une contribution complémentaire a été intégrée. Elle concerne ladérive <strong>de</strong> la température au cours du temps. La stabilité typique est <strong>de</strong> 0,5 K/hassociée à une incertitu<strong>de</strong> < 0,05 K. La dérive a été corrigée lors du traitement<strong>de</strong>s données grâce à la surveillance <strong>de</strong> la température par les radiomètres (cf. §<strong>II</strong>.6.3.3). On a réalisé la moyenne quadratique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s pour tenir compte<strong>de</strong> ces 2 contributions :u ( T ) = 0,443 [K] (A.5.1-3)Diaphragme – u(D)Le diaphragme est situé en sortie <strong>de</strong> la cavité corps noir. Son diamètrepeut varier légèrement au cours du temps par accrétion sur la crête d’atomes <strong>de</strong>carbone en provenance <strong>de</strong> la cavité (vaporisation). La valeur du diamètre est unedonnée métrologique du PTB. La mesure a été réalisée après les étalonnages<strong>de</strong> juin 2007 et donne D = (11,909 ± 0,002) mm. On retient après conversion encm :u ( D)= 0,0002 [cm] (A.5.1-4)Distance – u(d)La distance entre le diaphragme du corps noir et la première surfaceoptique active d’un canal <strong>de</strong> SOLSPEC (surface frontale d’une lame dépolie enpré-fente) a été mesurée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> métrologie du PTB. Lamesure précise a donné d = (1384,05 ± 0,05) mm.u ( d)= 0,005 [cm] (A.5.1-5)Eclairement spectral d’une lampe du type FELOn se limite à la plage spectrale 250-371 nm intégrée au canal UV. Lestermes non nuls <strong>de</strong>s équations <strong>II</strong>.7.2.2.2-10 & -11 sont évalués dans le tableauci-<strong>de</strong>ssous. L’alignement <strong>de</strong> la lampe a été réalisé avec un laser et l’incertitu<strong>de</strong>associée (terme C Al ) a pu être négligée. Le terme C dist exprime la propagation <strong>de</strong>l’incertitu<strong>de</strong> engendrée par une erreur <strong>de</strong> positionnement <strong>de</strong> la lampe sous formed’éclairement spectral. On a évalué cette incertitu<strong>de</strong> maximale (∆d) à 1 mm.Comme la distance a été ajustée par valeur supérieure (utilisation d’une tigeétalon <strong>de</strong> 50 cm), il était raisonnable d’établir une distribution <strong>de</strong> probabilitéasymétrique et décroissante (triangle rectangle) entre 0 et ∆d (Obaton et al.,204


2007). Pour retrouver une symétrie, on a redéfini une PDF effective (distributiontriangle centrée sur zéro mais <strong>de</strong> largeur 2∆d) et l’on a obtenu : u( d)= ∆d/ 6 .Compte <strong>de</strong> la dépendance <strong>de</strong> l’éclairement (E std ) en 1/d², on a obtenu pardérivation :23 2 2u ( Cdist ) ∝ (2 / d ) . u ( d)(A.5.1-6)L’incertitu<strong>de</strong> u(d) a pu être transposée en une expression donnant l’incertitu<strong>de</strong>pour l’éclairement :2Estd2Estd∆du(Cdist) = u(d)=(A.5.1-7)d d.6Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionCertificat NIST u(C std ) E .0, 01Dérive(vieillissement)u(C drift )Interpolation u(C itp )Distance(indirectement)u(C dist )U. mW.m -2 .nm -1 AstdnormaleEstd.Estd.0,012260,00132E stdu(d)d2E std∆d=d.6(∆d = 1 mm)mW.m -2 .nm -1mW.m -2 .nm -1mW.m -2 .nm -1BtriangleBrectangleBTrianglerectangle(asymétrique)Remarque‘U’ = ½ courbe spectraled’incertitu<strong>de</strong> (%) livréepar le NIST (k = 2).E std : éclairement spectralDérive : ~2 % / 50 heuresCompteur : ~30 heures0,1 % d’incertitu<strong>de</strong>associée à l’interpolation<strong>de</strong>s données NIST(tabulation : 10 nm)Expression déduisantl’incertitu<strong>de</strong> pour l’éclairementliée à une incertitu<strong>de</strong>pour la distance.Tableau A.5.1-2Eclairement spectral d’une lampe <strong>de</strong> type FEL. Description<strong>de</strong>s sources individuelles d’incertitu<strong>de</strong>s (canal UV).Certificat NIST – u(C std )L’incertitu<strong>de</strong> extraite d’un certificat NIST pour l’étalonnage <strong>de</strong>s lampes dutype FEL est une courbe spectrale ‘U k2 ’ oscillant entre 1 et 1,8 % pour la plage250 – 371 nm et pour k = 2. La courbe ‘U’ ci-<strong>de</strong>ssous pour u(C std ) est la moitié <strong>de</strong>la valeur <strong>de</strong> U k2 afin d’obtenir la déviation standard. On a obtenu, avec E std =éclairement spectral tabulée à 50 cm :u ( C ) = 0,01.U[ mW.m -2 .nm -1 ] (A.5.1-8)stdE std205


Dérive (vieillissement) – u(C drift )On a pris en considération une dérive maximale <strong>de</strong> 2 % pour 50 heuresd’utilisation. Les lampes F-545 et F-546 accumulaient environ 30 heuresd’utilisation lors <strong>de</strong> l’étalonnage <strong>de</strong> SOLSPEC. Pour une variable <strong>de</strong> type Bprésentant une distribution triangle, en supposant un vieillissement proportionnelau temps, on a obtenu l’estimation suivante pour l’incertitu<strong>de</strong> associée à la dérive<strong>de</strong> l’éclairement :u C drift) = (0,012 E ) / 6 [ mW.m -2 .nm -1 ] (A.5.1-9)(stdInterpolation – u(C itp )Les valeurs sont tabulées tous les 10 nm dans le certificat NIST. Uneinterpolation mathématique (Walker et al., 1987) introduit une incertitu<strong>de</strong> limitéepour la détermination <strong>de</strong> l’éclairement à d’autres longueurs d’on<strong>de</strong>. On a pris enconsidération une marge maximale <strong>de</strong> 0,1 %. Pour une variable <strong>de</strong> type B et unedistribution rectangle, on a obtenu :u C itp) = (0,001 E ) / 2 3 [ mW.m -2 .nm -1 ] (A.5.1-10)(stdEclairement spectral d’une source au <strong>de</strong>utérium (sous vi<strong>de</strong>)Tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard.Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionCertificat PTB u(C std )Interpolation u(C itp )Distanceu(d)0 ,025I λµW.nm -1 .sr -1 AnormaleIλ.0,00120 ,001/ 233µW.nm -1 .sr -1mBrectangleBrectangleRemarqueDonnées PTB pour (k =2) : 5 % pour tout λ.E std : éclairement spectral0,1 % d’incertitu<strong>de</strong>associée à l’interpolation<strong>de</strong>s données PTB(tabulation : 2 nm)d = 0,3563 m.Incertitu<strong>de</strong> : 1 mm.Tableau A.5.1-3Eclairement spectral d’une lampe au <strong>de</strong>utérium étalonnéeau PTB en excitance spectrale. Description <strong>de</strong>s sourcesindividuelles d’incertitu<strong>de</strong>s (canal UV).Certificat PTB – u(C std )L’incertitu<strong>de</strong> étendue relative (k = 2) livrée par le PTB pour l’excitancespectrale est <strong>de</strong> 5 %. Elle est constante pour chaque longueur d’on<strong>de</strong>. Onexprime donc pour k = 1 :u( Cstd ) = 0, 025 [µW.nm -1 .sr -1 ] (A.5.1-11)I λ206


Interpolation – u(C itp )Les données du certificat PTB sont tabulées tous les 2 nm. En reprenantla même marge maximale <strong>de</strong> 0,1 % et une distribution rectangle, on obtient :u Citp ) = (0,001 I ) / 2 3 [µW.nm -1 .sr -1 ] (A.5.1-12)(λDistance – u(d)La distance entre le plasma <strong>de</strong> la lampe et le dépoli SOLSPEC était égaleà (356 ± 1) mm. L’incertitu<strong>de</strong> a été associée à la difficulté d’estimer la distanceentre l’arc et la fenêtre d’émission. Pour une distribution rectangle <strong>de</strong> largeur 1mm, on a obtenu :u ( d)= 0,001/ 2 3 [m] (A.5.1-13)A.5.2 Signal SOLSPEC face aux sources étalonsCanaux UV-VISTableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard pour le signal SOLSPECUV-VIS face à toute source étalon.Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionRemarqueEchelle λ u(C λ ) par calcul cps.s -1 B Détermination paréquation A.4-1S 0 : signal net (cps/s)généré par le corps noir@3050 K, <strong>de</strong>s lampesFEL ou D2.Cf. Figures <strong>II</strong>.7.3.2-2 et -3Ban<strong>de</strong> passante u(C ∆λ ) par calcul cps.s -1 B Détermination paréquations A.4-2 & -3S 0 : i<strong>de</strong>m que ci-<strong>de</strong>ssus.Cf. Figures <strong>II</strong>.7.3.2-2 et -3Linéarité u(K) 0,3x10 -7 s BtrapèzeSignal brut u(S) S cps APoissonCourantd’obscuritéu() < DC > / 120 cps(+ décimales)APoissonCf. équation A.4-4 etdiscussion associée.Pour chaque λ, S =signal (cps) accumulépendant tous les étalonnagesface à une source. = moyenne pourles 2 x 60 mesures,antérieures et postérieuresà l’acquisition duspectre.207


Transmission(colonne d’air <strong>de</strong>1384,05 ou 500mm, selon lasource)aau ( ) 0,1(1 )T r− T UnitérrelativeBIncertitu<strong>de</strong> pour le calcul<strong>de</strong> l’absorption UV (200-371 nm) : 10 %.Sous vi<strong>de</strong> (λ < 200 nm)et pour le canal VIS :terme nul.Tableau A.5.2-1Signal <strong>de</strong>s canaux UV-VIS SOLSPEC face à une sourceétalon (corps noir, lampes du type FEL ou au <strong>de</strong>utérium).Description <strong>de</strong>s sources individuelles d’incertitu<strong>de</strong>.Echelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> et ban<strong>de</strong> passante – u(C λ ) et u(C ∆λ )Pour déterminer ces incertitu<strong>de</strong>s (cf. § A.4), le signal net S 0 a été expriméen cps/s pour toutes sources étalons. Pour le calcul <strong>de</strong> u(C λ ), l’imprécision ε λ <strong>de</strong>séchelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> a été estimée à 0,05 nm pour l’UV et 0,15 nm pourle VIS. Pour u(C ∆λ ), les écarts calculés pour ε ∆λ n’ont pas dépassé 0,13 nm et 0,3nm pour les canaux respectifs UV et VIS et pour les sources étalons analysées.Un écart nul est toujours obtenu lorsque le spectre est constant en intensité.Signal – u(S)Le signal enregistre l’arrivée aléatoire <strong>de</strong>s photons pour le tempsd’intégration donné. Le résultat est correctement décrit par une distribution <strong>de</strong>Poisson (variable <strong>de</strong> type A). La variance est égale à la moyenne. On considèreque le signal S correspond à la meilleure estimation <strong>de</strong> la moyenne. L’estimation<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est donc :u ( S)= S [cps] (A.5.2-1)Courant d’obscurité – u()La mesure du courant d’obscurité répond également àune fonction <strong>de</strong> distribution poissonnienne. Le courant moyen est <strong>de</strong> 0,27 cps/spour le canal UV et 290 cps/s pour le canal VIS. En travaillant sur la valeurmoyenne <strong>de</strong>s 120 acquisitions, on obtient une estimation plus précise <strong>de</strong>l’incertitu<strong>de</strong> :u ( < DC > ) = < DC > /120 [cps] (A.5.2-2)aTransmission – u ( T r)Pour le canal UV entre 200 et 371 nm l’extinction du rayonnement corpsnoir a été calculée pour une colonne d’air <strong>de</strong> 1384,05 mm en additionnant ladiffusion Rayleigh, l’absorption par l’ozone et par l’oxygène moléculaire (ban<strong>de</strong><strong>de</strong> Herzberg). Compte tenu <strong>de</strong> l’imprécision inhérente aux sections efficacesd’absorption <strong>de</strong> l’oxygène moléculaire, on a maintenu 10 % d’incertitu<strong>de</strong> pourl’ensemble <strong>de</strong> ces calculs d’absorption. En conséquence, pour la transmission,on a obtenu :aau(T r) = 0,1(1 − T )[Unité relative] (A.5.2-3)r208


Canal IRTableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard pour le signal SOLSPECIR face au corps noir.Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionRemarqueEchelle λ u(C λ ) par calcul VoltsDigitaux B Détermination paréquation A.4-1S 0 : signal net (voltsdigitaux) généré par lecorps noir @3014 K.Cf. Figure <strong>II</strong>.7.4.2-5Ban<strong>de</strong> passante u(C ∆λ ) par calcul VoltsDigitaux B Détermination paréquations A.4-2 & -3S 0 : signal net (voltsdigitaux) généré par lecorps noir @3014 K.Cf. Figure <strong>II</strong>.7.4.2-5Signal brut u(S) 7σ NCourantd’obscuritéTransmission(colonne d’air <strong>de</strong>1384,05 mm)u()IR 2/1120aau ( ) 0,02(1 )T rVoltsDigitaux B Loi en racine carréevérifiéeexpérimentalement.σ = écart type du signal7IR 2N σ VoltsDigitaux(+ décimales)− T UnitérrelativeBB7IR2IR2 pour un facteur <strong>de</strong>réduction du bruit (n) = 7.N = nombre <strong>de</strong> passages = moyenne pourles 2 x 60 mesures,antérieures et postérieuresà l’acquisition duspectre.Incertitu<strong>de</strong> pour le calcul<strong>de</strong> l’absorption H 2 O dansl’IR (0,647-3,088 µm) : 2%Tableau A.5.2-2Signal du canal IR <strong>de</strong> SOLSPEC face au corps noir.Description <strong>de</strong>s sources individuelles d’incertitu<strong>de</strong>.Echelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> et ban<strong>de</strong> passante – u(C λ ) et u(C ∆λ )Pour déterminer ces incertitu<strong>de</strong>s (cf. § A.4), le signal net S 0 a été expriméen en volts digitaux face au corps noir à 3014 K. Pour le calcul <strong>de</strong> u(C λ ),l’imprécision ε λ <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> a été estimée à 0,5 nm (canalIR). Pour u(C ∆λ ), les écarts calculés pour ε ∆λ n’ont pas dépassé 0,25 nm pour lesignal face au corps noir.209


aTransmission – u ( T r)Le paragraphe <strong>II</strong>.6.6.4 a exposé les résultats <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong>l’absorption IR par la vapeur d’eau (le CO 2 a un impact négligeable). L’incertitu<strong>de</strong>(~10 %) <strong>de</strong> la valeur absolue <strong>de</strong>s sections efficace était sans importance pour leprocessus itératif. L’analyse du résidu <strong>de</strong> l’ajustement a permis <strong>de</strong> retenir uneincertitu<strong>de</strong> standard <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 % pour la mesure <strong>de</strong> l’absorption. On a doncobtenu pour la transmission :aau(T r) = 0,02(1 − T ) [Unité relative] (A.5.2-4)Analyse du bruit du canal IRrLa détermination <strong>de</strong> u(S) et u() est particulière. Elle a fait l’objetd’une étu<strong>de</strong> expérimentale du bruit du signal IR. Pour rappel, le signal IR est lu àtravers 3 voies <strong>de</strong> mesures qui amplifient un même signal d’entrée (signal envolts DC, redressé et intégré en sortie <strong>de</strong> la détection synchrone). Les 3 gainsdélivrent une amplification x1, x4 et x40. Le signal est une moyenne <strong>de</strong> 2 nlectures (‘n’ = facteur <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> bruit) réalisées par le logiciel <strong>de</strong> vol. Lesignal <strong>de</strong>s 3 gains est numérisé dans une échelle <strong>de</strong> 16 bits (bipolaire).- Le bruit <strong>de</strong> photon n’est pas négligeable dans l’infrarouge. Il génère un rapportsignal à bruit élevé car l’énergie <strong>de</strong>s photons est faible. Les termes dominantsdu bruit proviennent <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> détection (détecteur PbS pré-ampli,détection synchrone, …). On observe en effet que la fluctuation du signal (envolts digitaux) présente un niveau constant. Il ne dépend pas <strong>de</strong> l’intensité dusignal. C’est un bruit blanc lié uniquement à l’électronique.- Le rapport signal à bruit doit être i<strong>de</strong>ntique pour chaque voie <strong>de</strong> mesure car lesignal natif VDC et sa fluctuation sont amplifiés conjointement. Cette relation abien été vérifiée expérimentalement pour <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> bruitélevés (voir ci-<strong>de</strong>ssous à gauche).- En l’absence d’un bruit <strong>de</strong> photons dominant, l’incertitu<strong>de</strong> associée à lamesure du signal suit une distribution gaussienne. La moyenne obtenueaprès 2 7 lectures correspond à la meilleure estimation du signal. Pour Nrépétitions <strong>de</strong> cette mesure, l’échantillon <strong>de</strong>s moyennes suit égalementune distribution normale d’écart type proportionnel à 1 / N . L’analyse <strong>de</strong>smesures a confirmé cette relation que l’on a alors intégrée dans le calculd’incertitu<strong>de</strong>. Pour le canal IR2, l’écart type du bruit du signal était <strong>de</strong> 26,1(volts digitaux) pour une moyenne <strong>de</strong> 2 7 lectures. Pour le nombre <strong>de</strong> répétition(N) on a obtenu :σ 26,1 u ( S ) 7= σ / IRN7= IR221 7u( < DC > ) = σIR2120N[VoltsDigitaux] (A.5.2-5)210


Fig. A.5.2-1 Analyse du bruit du signal IR. A gauche, rapport <strong>de</strong>s déviationsstandard du signal <strong>de</strong> la voie IR3 par rapport aux voies IR2 et IR1 en fonction dufacteur <strong>de</strong> réduction du bruit. Une valeur <strong>de</strong> rapport σ(IR3)/40.σ(IR1) etσ(IR3)/10.σ(IR2) égale à 1 signifie que les 3 voies <strong>de</strong> mesure ont le mêmerapport signal à bruit. A droite, évolution <strong>de</strong> l’écart-type du signal IR (courantd’obscurité) pour les 3 gains en fonction du facteur <strong>de</strong> réduction du bruit. Lanormalisation à 1 pour n=7 a permis d’observer la similitu<strong>de</strong> prévisible ducomportement <strong>de</strong>s 3 gains (même signal natif : signal VDC en sortie <strong>de</strong> ladétection synchrone).A.5.3 Courbe <strong>de</strong> réponse pour le canal UVDiscussion pour les incertitu<strong>de</strong>s standard composées, associées auxcourbes <strong>de</strong> réponse établies pour chaque source étalon.Courbe <strong>de</strong> réponse sous vi<strong>de</strong> (jonction <strong>de</strong>utérium – corps noir)Un coefficient <strong>de</strong> normalisation (C diff ) a été introduit pour l’ajustemententre la courbe <strong>de</strong> réponse déterminée sous vi<strong>de</strong> et à pression atmosphérique(cf. § <strong>II</strong>.6.4.3 et équations <strong>II</strong>.7.2.2.2-15 à -17). L’incertitu<strong>de</strong> associée à C diff a étéévaluée. La valeur moyenne du coefficient C diff pour la plage (200-245 nm) est<strong>de</strong> 0,852. Une variation pic à pic <strong>de</strong> ~2 % a été observée lors <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> cefacteur 0,852. La dépendance en longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> diffusionétant incertaine, une marge <strong>de</strong> 1 % a été prise en considération lors <strong>de</strong>l’extrapolation <strong>de</strong> la normalisation jusqu’à 166 nm. Un écart type <strong>de</strong> 3 % afinalement été retenu pour ce coefficient C diff afin d’englober au mieux lessources d’incertitu<strong>de</strong> :u( C diff) = 0, 03 C diff[unité relative] (A.5.3-1)211


Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionNormalisation<strong>de</strong>utérium /corps noiru(C diff )0,03CdiffUnitérelativeBRemarqueVariations pic à pic<strong>de</strong> ~2 % + 1 % <strong>de</strong>marge.Tableau A.5.3-1Jonction entre les réponses du canal UV, sous vi<strong>de</strong> et àpression atmosphérique. Description <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> pour lecoefficient <strong>de</strong> normalisation C diff .Pour la source au <strong>de</strong>utérium, et en tenant compte <strong>de</strong> la corrélation entreE étalon et SIG SOLSPEC (coefficient <strong>de</strong> corrélation = 1), on obtient pour l’incertitu<strong>de</strong>standard composée <strong>de</strong> la réponse sous vi<strong>de</strong> :Fig. A.5.3-1Etalonnage sous vi<strong>de</strong> du canal UV (source au <strong>de</strong>utérium).Incertitu<strong>de</strong> standard composée et contributions individuelles(%) associée à la courbe <strong>de</strong> réponse.La contribution dominante n’est plus associée à l’incertitu<strong>de</strong> affectant lesignal SOLSPEC, grâce à la répétition <strong>de</strong>s mesures sous vi<strong>de</strong> réalisées à l’IASB.Courbe <strong>de</strong> réponse UV à pression atmosphérique (corps noir –lampes FEL)Le bilan d’incertitu<strong>de</strong> associé aux courbes <strong>de</strong> réponses UV est dans unpremier temps établi séparément pour le corps noir (200-371 nm) et les lampesdu type FEL (250-371 nm). Les résultats sont les suivants :212


Fig. A.5.3-2 Etalonnage à pression atmosphérique du canal UV.Incertitu<strong>de</strong> standard composée et contributions individuelles(%) associée aux réponses FEL (à gauche) et du corps noir(à droite).A partir du rayonnement corps noir, l’incertitu<strong>de</strong> standard <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong>réponse est inférieure à 4 % entre 230 et 335 nm et à 3 % entre 240 et 330 nm.Une montée rapi<strong>de</strong> à 70 % a été observée en fin <strong>de</strong> plage spectrale enconséquence du faible signal enregistré. En début <strong>de</strong> spectre, l’incertitu<strong>de</strong> resteinférieure à 10 % à l’exception <strong>de</strong> la plage d’activation du filtre UV qui a bénéficiéd’une moindre accumulation <strong>de</strong> signal entre 217 et 235 nm.A partir d’une lampe du type FEL, l’incertitu<strong>de</strong> standard <strong>de</strong> la réponsereste inférieure à 5 % pour les longueurs d’on<strong>de</strong> inférieures à 340 nm. Parrapport au corps noir, un signal plus intense a pu être accumulé en fin <strong>de</strong> plage.La dégradation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> a été limitée à 30 % à 371 nm contre 70 %précé<strong>de</strong>mment. En milieu <strong>de</strong> plage (vers 290 nm), la courbe <strong>de</strong> réponse obtenueau PTB est la plus précise.A.5.4 Mesure solaire nominale en orbiteCanaux UV-VISTableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard pour le signalSOLSPEC UV-VIS lors d’une mesure solaire nominale (temps d’intégration <strong>de</strong>0,6 s).Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionRemarqueEchelle λ u(C λ ) par calcul cps.s -1 B Détermination paréquation A.4-1S 0 : signal net (cps/s)213


généré par le Soleil.Cf. fig. <strong>II</strong>.7.3.4.1-1 et -2Ban<strong>de</strong> passante u(C ∆λ ) par calcul cps.s -1 B Détermination paréquations A.4-2 & -3S 0 : i<strong>de</strong>m que ci-<strong>de</strong>ssus.Cf. fig. <strong>II</strong>.7.3.4.1-1 à -2Linéarité u(K) 0,3x10 -7 s BtrapèzeSignal brut u(S) S cps APoissonCourantd’obscuritéu() < DC > / 120 cps(+ décimales)Dépointage u(F) 0,0025 UnitérelativeAPoissonBCf. équation A.4-4 etdiscussion associée.Pour chaque λ, S =signal (cps) obtenu faceau Soleil en 0,6 s (tempsd’intégration nominal). = moyenne pourles 2 x 60 mesures,antérieures et postérieuresà l’acquisition duspectre (∆t = 0,6 s).Cf. Annexe A.4.Pour une correction <strong>de</strong>pointage : exploitation <strong>de</strong>srésultats criss-cross.Incertitu<strong>de</strong> d’une correction :0,25 %.Température u(α T ) α / 10 %/°C B Cf. Annexe A.4.TPrise en compte d’uneincertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 % pour lechangement <strong>de</strong> réponsed’un PM en fonction <strong>de</strong> laTempérature.Tableau A.5.4-1Signal <strong>de</strong>s canaux UV-VIS <strong>de</strong> SOLSPEC lors d’une mesuresolaire nominale. Description <strong>de</strong>s sources individuellesd’incertitu<strong>de</strong>s.Echelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> et ban<strong>de</strong> passante – u(C λ ) et u(C ∆λ )Pour déterminer ces incertitu<strong>de</strong>s (cf. § A.4), le signal net S 0 a été expriméen cps/s. Il représente le signal enregistré face au Soleil pendant un tempsd’intégration <strong>de</strong> 0,6 s. Pour le calcul <strong>de</strong> u(C λ ), l’imprécision ε λ <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong>longueur d’on<strong>de</strong> définies lors <strong>de</strong>s mesures au sol (cf. § A.5.2) pour les plagesspectrales (166-908 nm) est inchangée. Pour la longueur d’on<strong>de</strong> centrale λ c (cf.éq. A.4-2), le signal E(λ) a été obtenu en divisant S 0 par la réponse duphotomultiplicateur du canal étudié. Pour u(C ∆λ ), les écarts ε ∆λ entre leslongueurs d’on<strong>de</strong> centrales et <strong>de</strong> référence n’ont pas excédé ±0,3 nm et -0,2 à+0,6 nm au maximum pour les canaux respectifs UV et VIS. Ces écartsε ∆λ sontplus élevés lors <strong>de</strong> mesures en orbite car les raies <strong>de</strong> Fraunhofer engendrent<strong>de</strong>s variations à forte pente du signal.Canal IR214


Tableau d’évaluation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s standard pour le signalSOLSPEC IR lors d’une mesure solaire nominale (2 7 lectures du signal).Source individuelled’incertitu<strong>de</strong>VariableNature Expression Valeur Unité TypeDistributionRemarqueEchelle λ u(C λ ) par calcul VoltsDigitaux B Détermination paréquation A.4-1S 0 : signal net (voltsdigitaux) généré par leSoleil.Cf. fig. <strong>II</strong>.7.3.4.1-3Ban<strong>de</strong> passante u(C ∆λ ) par calcul VoltsDigitaux B Détermination paréquations A.4-2 & -3S 0 : signal net (voltsdigitaux) généré par leSoleil.Cf. fig. <strong>II</strong>.7.4.4.1-3Signal brutCourantd’obscuritéu(S)u()22120.2σ 7n IR27VoltsDigitaux B Loi en racine carrée7VoltsDigitauxσ 7 (+ décimales)n IR2Dépointage u(F) 0,0025 Unitérelative2BBvérifiée expérimentalement.σ = écart type du signal7IR2IR2 pour un facteur <strong>de</strong>réduction du bruit (n) = 7. = moyenne pourles 2 x 60 mesures,antérieures et postérieuresà l’acquisition duspectre.Cf. Annexe A.4.Pour une correction <strong>de</strong>pointage : exploitation <strong>de</strong>srésultats criss-cross.Incertitu<strong>de</strong> d’une correction :0,25 %.Tableau A.5.4-12 Signal du canal IR <strong>de</strong> SOLSPEC lors d’une mesure solairenominale. Description <strong>de</strong>s sources individuellesd’incertitu<strong>de</strong>s.Echelle <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> et ban<strong>de</strong> passante – u(C λ ) et u(C ∆λ )Pour déterminer ces incertitu<strong>de</strong>s (cf. § A.4), le signal net S 0 (volts digitaux)face au Soleil a été enregistré après une moyenne <strong>de</strong> 2 7 lectures. Pour le calcul<strong>de</strong> u(C λ ), l’imprécision ε λ <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> définies lors <strong>de</strong>smesures au sol (cf. § A.5.2) est inchangée. Pour la longueur d’on<strong>de</strong> centrale λ c(cf. éq. A.4-2), le signal E(λ) a été obtenu en divisant S 0 par la réponse détecteurPbS. Pour u(C ∆λ ), les écarts ε ∆λ entre les longueurs d’on<strong>de</strong> centrales et <strong>de</strong>référence n’ont pas excédé -0,6 à +0,7 nm au maximum.215


Annexe - BComposants opto-mécaniquesDéveloppements complémentairesB.1 Réseaux holographiques ............................................................................. 216B.2 Intégration <strong>de</strong>s réseaux et <strong>de</strong>s fentes ........................................................... 217B.3 Caractéristiques <strong>de</strong>s lampes et <strong>de</strong>s fibres optiques ...................................... 219B.4 Caractéristiques <strong>de</strong>s détecteurs ................................................................... 220B.1 Réseaux holographiquesLes réseaux SOLSPEC ont été développés par la société Jobin-Yvon(Longjumeau, France). Selon leur classification, ce sont <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> type IV,holographiques concaves à déviation constante et sans blaze. La correction <strong>de</strong>saberrations optiques a été optimisée pour les plages spectrales <strong>de</strong> l’instrumentSOLSPEC, en particulier pour l’astigmatisme. Un réseau SOLSPEC est éclairéhors axe optique et l’image <strong>de</strong> la fente d’entrée est formée dans le plantangentiel ‘Lbt’ <strong>de</strong> l’astigmatisme. Dans ces conditions, cette image est nettedans le sens <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> fente et le facteur d’agrandissement est proche <strong>de</strong>un. Une correction d’astigmatisme consiste à réduire la distance entre les plansimages sagitaux ‘Lbs’ et tangentiels ‘Lbt’. Les distances relatives <strong>de</strong> ces planssont spécifiques à chaque réseau et peuvent s’inverser en fonction <strong>de</strong> lalongueur d’on<strong>de</strong> diffractée. Pour une plage spectrale donnée, le savoir-faire <strong>de</strong> lasociété Jobin-Yvon a permis d’annuler l’astigmatisme pour une longueur d’on<strong>de</strong>centrale et a permis <strong>de</strong> réduire cette aberration pour les longueurs d’on<strong>de</strong>voisines. Le sens <strong>de</strong> fonctionnement du réseau est asymétrique et déterminé parcette optimisation <strong>de</strong> la correction <strong>de</strong> l’astigmatisme (ajustée pour l’ordre 1). Lessupports <strong>de</strong> réseaux sont en Zérodur. Le diamètre et l’épaisseur au centre sontrespectivement <strong>de</strong> 30 et 9,5 mm. Leurs caractéristiques sont les suivantes :UV VIS IRRéférence 522 00 630 522 00 640 522 00 650Nombre <strong>de</strong> traits (mm -1 ) 3600 1281 353,83Plage spectrale indicative (nm) 175-400 300-850 800-3200Rayon <strong>de</strong> courbure (mm) 96,3 100 107,14Traitement <strong>de</strong> surface Al + MgF 2 Al AuAngle <strong>de</strong> déviation 38°42’ 38°41’30 ″ 19°37’26 ″216


Distance L A (mm)(fente d’entrée – sommet du réseau)Distance L B (mm)(sommet du réseau – fente <strong>de</strong> sortie)92,4 100 10099,36 96,67 122,63Tableau B.1-1Caractéristiques techniques <strong>de</strong>s réseaux Jobin-Yvon <strong>de</strong>SOLSPEC.B.2 Intégration <strong>de</strong>s réseaux et <strong>de</strong>s fentesRévision du système <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s réseaux. Utilisation d’une cléautorisant un alignement précis <strong>de</strong>s traits <strong>de</strong>s réseaux (cf. § <strong>II</strong>.3.1.2 et <strong>II</strong>.1.2.2).Fig. B.2-1Nouveau système <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s réseaux (conception IASB).Une clé est insérée dans la protection du cylindre alésé pourle maintien du support du réseau pendant le serrage aucouple. A gauche : support d’un réseau.Intégration <strong>de</strong>s réseaux dans les spectromètres (cf. § <strong>II</strong>.1.1).Fig. B.2-2Coupes transversales <strong>de</strong>s spectromètres. De gauche àdroite : canaux UV, VIS et IR. Vue du support <strong>de</strong> fented’entrée (1), <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s réseaux (2), et du support <strong>de</strong>fente <strong>de</strong> sortie (4). En projection, rail optique support <strong>de</strong> fenteintermédiaire (3).217


Pour chaque monochromateur, une coupe transversale montre ladisposition <strong>de</strong>s éléments optiques. Les <strong>de</strong>ux réseaux (2) et le rail optique interne(3) sont vus en projection. Les fentes d’entrée (1) et <strong>de</strong> sortie (4) sontrespectivement solidaires <strong>de</strong> la paroi supérieure et latérale. La somme <strong>de</strong>s 2angles <strong>de</strong> déviation constante détermine l’inclinaison du support <strong>de</strong> fente <strong>de</strong>sortie par rapport à la fente d’entrée.Particularité du couplage entre le cylindre support <strong>de</strong> réseaux et le levier.La vis micrométrique est parallèle aux axes optiques verticaux <strong>de</strong>sspectromètres. Lorsque le levier est perpendiculaire à cette vis, lesperpendiculaires aux premiers réseaux UV et IR sont inclinées <strong>de</strong> 12° par rapportaux axes optiques. Cet angle est <strong>de</strong> 5° pour le prem ier réseau VIS.Fig. B.2-3Coupes transversales du cylindre alésé. Positions relatives<strong>de</strong>s supports <strong>de</strong> réseaux. L’axe <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> ce cylindrecorrespond aux centres <strong>de</strong>s cercles. De gauche à droite :réseaux UV, VIS et IR. Les premiers et seconds réseaux <strong>de</strong>sdoubles monochromateurs sont respectivement notés (1) et(2).Les dimensions <strong>de</strong>s fentes sélectionnées comme modèles <strong>de</strong> vol sont lessuivantes :Pré-fente(mm²)Fented’entrée(mm²)Fenteintermédiaire(mm²)Fente <strong>de</strong>sortie(mm²)Canal UV 2 x 2,5 1 x 0,4 1,1 x 0,44 1,1 x 0,44Canal VIS 2 x 2,5 1 x 0,15 1,5 x 0,3 1 x 0,15Canal IR 7 x 0,5 6 x 0,2 10 x 0,4 12 x 0,4Tableau B.2-1Tableau <strong>de</strong>s fentes modèle <strong>de</strong> vol. Les dimensions modifiéespar rapport à la version SOLSPEC SpaceLab sont en gras.218


B.3 Caractéristiques <strong>de</strong>s lampes et <strong>de</strong>s fibresoptiquesLampes au <strong>de</strong>utériumLes caractéristiques techniques <strong>de</strong>s nouvelles lampes au <strong>de</strong>utérium sontles suivantes (cf. § <strong>II</strong>.2.3.2.1) :- Enveloppe. Longueur 120 mm, une lentille plan-convexe en MgF 2 complète lachaîne <strong>de</strong> verre.- Structure interne. Le boitier arrière contient l’ano<strong>de</strong> et la catho<strong>de</strong>. La zoneémettrice est localisée à ~100 mm <strong>de</strong> la lentille et limitée par un diaphragme<strong>de</strong> l’ordre d’un millimètre <strong>de</strong> diamètre. Le boîtier avant est constitué <strong>de</strong>déflecteurs à symétrie cylindrique limitant le cône d’émission. La structurearrière <strong>de</strong> la lampe est constituée <strong>de</strong> raidisseurs croisés en Kovar® (alliageFeNiCo). Ils contribuent à la rigidité <strong>de</strong> l’ensemble en maintenant l’alignement<strong>de</strong>s déflecteurs et servent <strong>de</strong> supports aux connections électriques entre lesystème ano<strong>de</strong>-catho<strong>de</strong> et les broches d’alimentation externe.- Séquence nominale <strong>de</strong> mise sous tension. Une résistance chauffante(filament, 10 VDC pendant 60 s) facilite l’amorçage <strong>de</strong> l’arc en fournissant aupréalable <strong>de</strong>s électrons <strong>libre</strong>s. L’arc est créé par une décharge <strong>de</strong> hautetension (500 V) puis stabilisé en régime nominal (80 V, 250 mA). La tension dufilament est ensuite réduite à 4 VDC. La température <strong>de</strong> la lampe est <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 125 °C au voisinage <strong>de</strong> la zone émettrice et 30 ° C près <strong>de</strong> la lentille.Caractéristiques <strong>de</strong>s fibres optiques pour les lampes à ruban <strong>de</strong>tungstène VIS (cf. § <strong>II</strong>.2.3.3.2)- Con<strong>de</strong>nseur : lentille asphérique (profil parabolique) en silice <strong>de</strong> synthèse, <strong>de</strong>courte focale (16,36 mm).- La fibre est composée <strong>de</strong> 37 monobrins. Elle est livrée par la société SEDI(France). Ce choix d’une fibre multibrins s’est imposé pour disposer d’unarrangement <strong>de</strong> forme rectangulaire en entrée (fente <strong>de</strong> 0,75 x 3,25 mm²) et àsymétrie circulaire en sortie. L’arrangement <strong>de</strong>s brins est aléatoire. Lesmonobrins sont du type multimo<strong>de</strong> à saut d’indice (silice/silice) <strong>de</strong> 200 µm <strong>de</strong>diamètre. Ouverture numérique : 0,22 (cône <strong>de</strong> 25°). La gaine <strong>de</strong> la fibre esten Hytrel (du Pont <strong>de</strong> Nemours, France), élastomère thermoplastique flexiblerésistant et ne dégazant pas. Le Hytrel détermine la rigidité <strong>de</strong> la fibremultibrins et offre <strong>de</strong>s rayons <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 mm. Lesterminaisons <strong>de</strong> fibre sont <strong>de</strong>s férules cylindriques. En sortie, la féruleminiature (du type connecteur SMA 905) est intégrée dans un supportmécanique <strong>de</strong> conception IASB.219


B.4 Caractéristiques <strong>de</strong>s détecteursDétecteurs UV-VISLes détecteurs UV-VIS sont <strong>de</strong>s tubes photomultiplicateurs. Ilsfonctionnent sous vi<strong>de</strong> et sont constitués d’une fenêtre latérale, d’unephotocatho<strong>de</strong> et d’une série d’électro<strong>de</strong>s (dyno<strong>de</strong>s) à laquelle est appliquée unehaute tension. Le signal est collecté à l’ano<strong>de</strong>. La catho<strong>de</strong> convertit l’énergielumineuse inci<strong>de</strong>nte en énergie électrique par effet photoélectrique. Laprobabilité d’émission induite d’un photoélectron par photon inci<strong>de</strong>nt est définiecomme étant l'efficacité quantique. Sa dépendance en longueur d’on<strong>de</strong> dépend<strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong> la fenêtre d’entrée et <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> la catho<strong>de</strong>.Le courant d’obscurité est une émission spontanée d’électrons dans lacatho<strong>de</strong> et les dyno<strong>de</strong>s. Il est induit par l’agitation thermique <strong>de</strong>s électrons dontcertains franchissent le seuil d’énergie <strong>de</strong> libération (émission thermoïonique).Ce signal dépend <strong>de</strong> la température mais peut être considérablement réduit parrefroidissement <strong>de</strong> la catho<strong>de</strong>. Les détecteurs SOLSPEC fonctionnent en mo<strong>de</strong><strong>de</strong> comptage <strong>de</strong> photons, adapté à la détection <strong>de</strong> faibles signaux. Ce mo<strong>de</strong> estpeu dépendant <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> haute tension appliquée aux dyno<strong>de</strong>s. Le signalcréé par un photon est amplifié et produit une impulsion sur l’ano<strong>de</strong>. Il estcomptabilisé par une électronique (PAD, Pulse Amplifier Discriminator) parlaquelle les impulsions associées au bruit sont éliminées grâce à un seuild’intensité prédéfini par un LLD (Low Level Discriminator). Enfin, un comparateurnumérise l’impulsion en niveau logique (CMOS, Open Collector Output pourSOLSPEC). Les caractéristiques techniques sont les suivantes :UVVISRéférence EMR 641F-09-18-03900 641E-01-18-03900Fenêtre MgF 2 Corning 7056Photocatho<strong>de</strong> Cs 2 Te TrialkaliSurface active (diamètre, mm) 9,5 10Nombre <strong>de</strong> dyno<strong>de</strong>s 18 18Amplification 10 6 @2160 V 10 6 @2005 VCourant d’obscurité 1,9 x10 -4 nA @2160 V 0,28 nA @2005 VTableau B.4-1Caractéristiques techniques <strong>de</strong>s détecteurs UV-VIS.Les détecteurs présentent <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> réponse très courts etfonctionnent pour <strong>de</strong> larges plages spectrales. La susceptibilité magnétique nepeut être négligée.Le niveau du courant d’obscurité du détecteur VIS a été mesuré. Lesrésultats exprimés en coups/s sont les suivants :220


Fig. B.4-1Relation obtenue entre la température <strong>de</strong> la thermistanceproche <strong>de</strong> la photocatho<strong>de</strong> du détecteur VIS et son courantd’obscurité.Détecteur et échantillonneur IRL’échantillonneur n’a pas été modifié par rapport à SOLSPEC SpaceLab.C’est un oscillateur mécanique du type diapason (Bulova CH10, ScitecInstruments) réglé en usine sur 512 Hz. Deux pales activées par un électroaimant(excitateur) interceptent et modulent le faisceau lumineux. Un secondélectro-aimant (lecteur) fournit un signal <strong>de</strong> référence en sortie. Le détecteur IRest une photodio<strong>de</strong> PbS Hamamatsu (ref. P2682).Fig. B.4-2Echantillonneur et détecteur <strong>de</strong> la nouvelle électronique IRpour SOLAR SOLSPEC.221


Annexe - CLogiciel et électroniqueDéveloppements complémentairesC.1 Procédure <strong>de</strong> remise à zéro (RAZ) .............................................................. 222C.2 Tableaux <strong>de</strong> paramètres (filtres et mo<strong>de</strong> catho<strong>de</strong> creuse) ............................ 224C.3 Chaîne <strong>de</strong> détection du canal IR ................................................................. 227C.1 Procédure <strong>de</strong> remise à zéro (RAZ)Cet algorithme permet <strong>de</strong> définir l’origine <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>s incrémentsassociée au moteur (cf. § <strong>II</strong>.2.4). La procédure doit être activée lors <strong>de</strong> chaquemise sous tension <strong>de</strong> SOLSPEC du fait <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> co<strong>de</strong>ur optique absolu. Ilcontribue à la reproductibilité (à un incrément près) <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueurd’on<strong>de</strong>.Les éléments mécaniques impliqués sont les suivants.- Le chariot se déplaçant en translation le long <strong>de</strong> la vis micrométrique. Il estéquipé d’un ergot métallique.- La carte du moteur, équipée d’un opto-coupleur contenant un émetteur (LED)et un récepteur. L’angle soli<strong>de</strong> du récepteur vu <strong>de</strong>puis la LED définit un cône<strong>de</strong> lumière pouvant être intercepté par l’ergot. La largeur <strong>de</strong> ce cône est <strong>de</strong>1402 incréments moteur.- Le moteur est équipé d’un co<strong>de</strong>ur optique : un disque métallique muni d’uneouverture définissant un secteur ouvert <strong>de</strong> 7,88°. U n opto-coupleur (émetteur –récepteur) est positionné <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> ce disque. La résolutionangulaire du moteur pas à pas (48 incréments moteur par tour) est <strong>de</strong> 7,5°. Aucours d’une révolution, l’opto-coupleur détecte immanquablement l’ouverturedu co<strong>de</strong>ur optique.- Des butées <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> course limitent le déplacement du chariot en interrompantl’alimentation du moteur. Lors d’une mise sous tension <strong>de</strong> SOLSPEC,l’algorithme analyse l’état <strong>de</strong>s butées (en contact ou non avec le chariot) etenclenche le dégagement du chariot si nécessaire.- La distance entre la butée basse et le cône <strong>de</strong> lumière est <strong>de</strong> 1347 incréments.La distance entre la position arrêt et la butée haute est <strong>de</strong> 780 incréments.L’algorithme RAZ exploite les informations conjointes du co<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong>l’opto-coupleur <strong>de</strong> la carte du moteur. Pour un chariot en position arrêt (positionmoteur : 27100), la procédure est la suivante :222


- Descente du chariot vers la butée basse. Détection <strong>de</strong> l’entrée dans le cône,dégagement (sortie du cône) suivi d’un changement <strong>de</strong> direction pourl’interception du cône en mouvement ascendant.- Détection <strong>de</strong> l’entrée dans le cône. Arrêt du moteur. Redémarrage en vitesseréduite et activation du co<strong>de</strong>ur du moteur. Rotation lente jusqu’à la détection<strong>de</strong> l’ouverture du co<strong>de</strong>ur (après 28 incréments pour le modèle <strong>de</strong> vol). Onobserve une absence d’inertie : l’arrêt du moteur est instantané.Fig. C.1-1Recherche <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>s incréments moteur.Description <strong>de</strong> la séquence finale. Les signaux représententles impulsions du moteur, les détecteurs <strong>de</strong> la carte moteur etdu co<strong>de</strong>ur.Lors <strong>de</strong> la première mise en mouvement du moteur, il existe uneprocédure <strong>de</strong> dégagement (-3000 incréments suivi <strong>de</strong> +3000 incréments)<strong>de</strong>stinée à éviter la butée haute ou à détecter une présence éventuelle <strong>de</strong> l’ergotdans le cône. Cette situation pourrait survenir si SOLSPEC a été mis horstension en urgence lors d’une mesure précé<strong>de</strong>nte. Dans ce cas, le chariot n’estpas en position arrêt.223


780 pasButée hauteArrêt (p = 27100)Largeur du cône <strong>de</strong> lumière(opto-coupleur <strong>de</strong> la carte du moteur)1402 pas1347 pasOrigine <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>s incréments du moteur(détection du repère du co<strong>de</strong>ur du moteur)28 pasButée basseFig. C.1-2Description <strong>de</strong>s repères pour l’échelle <strong>de</strong>s incréments dumoteur : butées, cône <strong>de</strong> lumière <strong>de</strong> l’opto-coupleur <strong>de</strong> lacarte du moteur, position arrêt et origine <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>sincréments. Cette origine correspond à la détection du repèredu co<strong>de</strong>ur du moteur.C.2 Tableaux <strong>de</strong> paramètres (filtres et mo<strong>de</strong>catho<strong>de</strong> creuse)Le tableau <strong>de</strong> paramètres est sauvegardé dans la mémoire PROM <strong>de</strong>SOLSPEC (Xicor X28C256DMB-20, 5 volts Byte alterable E2PROM).Tableau pour l’activation <strong>de</strong>s filtresLes incréments moteur associés aux passages <strong>de</strong>s filtres doivent être <strong>de</strong>smultiples <strong>de</strong> 40 pour les mo<strong>de</strong>s d’acquisition nominaux, pour ne pas perturberl’échantillonnage <strong>de</strong>s spectres réalisé tous les 40 incréments entre 0 et 27080.On a donc encodé les valeurs suivantes par défaut (cf. § <strong>II</strong>.3.3 et <strong>II</strong>.3.4).Longueurd’on<strong>de</strong> (nm)Incrémentmoteur(le plus prochemultiple <strong>de</strong> 40)Position dufiltre (logiciel)Canal UV146,87 0 0 (Off)Remarques224


217 7600 1 (On) λ(7600) = 216,95 nm320 20120 0 (Off) λ(20120) = 320,15 nm371,09 27100 0 (Off) Position arrêtCanal VIS231,28 0 0302 2560 1 λ(2560) = 302,14 nm410 6560 2 λ(6560) = 409,98 nm683 17320 3 λ(17320) = 682,68 nm908,52 27100 3 Position arrêtCanal IR647,46 0 0902 2400 1 λ(2400) = 901,52 nm1690 10120 2 λ(10120) = 1690,82 nm3276,89 27100 2 Position arrêtTableau C.2-1Tableau pour l’activation <strong>de</strong>s filtres. Analyse pour chaquecanal.L’acquisition d’un spectre en mo<strong>de</strong> M1 ou M2 est divisée en 16 plagesspectrales assimilant le passage <strong>de</strong>s filtres pour les 3 canaux. Il en résulte letableau suivant :PlageDébut(incrémentmoteur)Fin(incrémentmoteur)Canal UVPositionCanal VISPositionCanal IRPositionphysique logiciel physique logiciel physique logicielR0 0 2400 1 (Off) 0 1 0 1 0R1 2400 2560 1 (Off) 0 1 0 2 1R2 2560 6560 1 (Off) 0 2 1 2 1R3 6560 7600 1 (Off) 0 3 2 2 1R4 7600 10120 2 (On) 1 3 2 2 1R5 10120 17320 2 (On) 1 3 2 3 2R6 17320 20120 2 (On) 1 4 3 3 2R7 20120 21600 1 (Off) 0 4 3 3 2R8 21600 22000 1 (Off) 0 4 3 3 2R9 22000 22400 1 (Off) 0 4 3 3 2R10 22400 22800 1 (Off) 0 4 3 3 2R11 22800 23200 1 (Off) 0 4 3 3 2225


R12 23200 23600 1 (Off) 0 4 3 3 2R13 23600 24000 1 (Off) 0 4 3 3 2R14 24000 24520 1 (Off) 0 4 3 3 2R15 24520 27100 1 (Off) 0 4 3 3 2Tableau C.2-2Tableau d’activation <strong>de</strong>s filtres pour les 16 plages <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>sd’acquisition solaire et lampes (M1 et M2).Tableau <strong>de</strong> plages spectrales pour le mo<strong>de</strong> catho<strong>de</strong> creuseLes raies Cu, Zn et Ar les plus intenses <strong>de</strong> la lampe à catho<strong>de</strong> creuseargon ont été sélectionnées pour les canaux UV-VIS (voir § <strong>II</strong>.2.3.4.3). Pour lemo<strong>de</strong> d’acquisition M3 (catho<strong>de</strong> creuse), on définit un tableau décrivant les 16plages spectrales centrées sur les PSF. On remarquera l’ajustement <strong>de</strong>l’échantillonnage à 4 ou 10 incréments moteur respectivement pour une raie UVou VIS <strong>de</strong> manière à disposer <strong>de</strong> 10 points <strong>de</strong> mesure par largeur <strong>de</strong> raie à mihauteur.Une raie VIS particulière (Ar I 763,51 nm) est analysée plusprécisément par un échantillonnage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux incréments moteur.Plages Début Fin IncrémentR0 3320 3440 4R1 7050 7410 10R2 8190 8330 4R3 9040 9180 4R4 10570 10910 10R5 11070 11500 10R6 15160 15480 10R7 16600 16920 10R8 16920 17140 4R9 18240 18400 4R10 18400 18750 10R11 19080 19280 4R12 19540 19760 4R13 20570 20880 2R14 20950 21230 4R15 22200 22460 4Tableau C.2-3Tableau définissant les 16 plages spectrales centrées sur lesraies Cu, Zn et Ar les plus significatives <strong>de</strong> la lampe àcatho<strong>de</strong> creuse pour le mo<strong>de</strong> M3.226


C.3 Chaîne <strong>de</strong> détection du canal IRLa révision complète <strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> détection IR a été décidée.L’électronique précé<strong>de</strong>mment développée par un partenaire industriel (SABCA,Belgique) a été entièrement remplacée par une nouvelle chaîne <strong>de</strong> détectiondéveloppée à l’IASB. Elle utilise le principe <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> détection synchrone,non explicité ci-<strong>de</strong>ssous. Les éléments les plus relevant sont les suivants.- Le détecteur PbS est polarisé à 30 Volts et associé à un préamplificateur. Ce<strong>de</strong>rnier convertit en tension puis amplifie les variations périodiques <strong>de</strong>photocourant du détecteur engendrées par la modulation du signal lumineux.L’architecture centrale est constituée <strong>de</strong> l’amplificateur <strong>de</strong> précision AD524S(Analog <strong>de</strong>vice). Le gain est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1000. Le signal alternatif en sortieprésente un biais résiduel par rapport à la référence <strong>de</strong> 0 Volt. Il est lié àl’action d’un filtre passe-haut qui engendre également un bruit blanc.- Pour la démodulation, l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence est modifiée afin <strong>de</strong> produire unéchantillonnage <strong>de</strong> chaque <strong>de</strong>mi-pério<strong>de</strong> du signal IR en trois tiers. Seul letiers central est prélevé pour optimiser le rapport signal à bruit.- Un signal IR inverse est également créé. Cette symétrie, définie par rapport àla masse <strong>de</strong>s amplificateurs opérationnels, joue un rôle fondamental dans leredressement. Elle permet à la détection synchrone <strong>de</strong> SOLSPEC d’êtretotalement indépendante du biais résiduel du signal issu du préamplificateur.On obtient un signal redressé tel que son intégration par un filtre passe-basélectronique donne un signal DC réellement proportionnel à la quantité <strong>de</strong>lumière inci<strong>de</strong>nte. En effet, quel que soit le biais, l’intégration correspond à lasurface comprise entre le maximum et le minimum du signal initial (voir ci<strong>de</strong>ssous).- Les signaux IR redressés sont transférés pour numérisation vers la carte CAD.Le convertisseur 16 bits est le modèle 7805ALPRP <strong>de</strong> Maxwell TechnologiesCompany) utilisé en mo<strong>de</strong> bipolaire (gamme d’entrée ± 10 Volts).227


Fig. C.2-1 Démodulation du signal IR. A gauche : illustration du traitement dusignal IR modulé. Seuls les tiers centraux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mi-pério<strong>de</strong>s sontconservés. A droite, démonstration <strong>de</strong> la neutralisation du biais dusignal IR. Pour l’exemple, on analyse le cas d’un biais supérieur àl’amplitu<strong>de</strong> du signal. Prélever en alternance par <strong>de</strong>mi-pério<strong>de</strong>s lesignal IR puis son inverse (cf. segments 1 et 2) conduit à uneintégration dans le filtre passe-bas électronique totalementindépendante du biais. En effet, le segment (3) représente danstous les cas la distance comprise entre le maximum et le minimumdu signal IR. L’axe <strong>de</strong> symétrie est la masse du circuit redresseur.228


Annexe - DIntégration et caractérisationDéveloppements complémentairesD.1 Alignement <strong>de</strong>s doubles monochromateurs .................................................. 229D.2 Définition <strong>de</strong>s filtres VIS et IR ....................................................................... 232D.3 Tests environnementaux .............................................................................. 235D.1 Alignement <strong>de</strong>s doubles monochromateursLa procédure d’alignement (cf. § <strong>II</strong>.3.1.3) a été réalisée dans l’ordre suivant.Nous désignons respectivement par FE, FI et FS : la fente d’entrée, intermédiaireet <strong>de</strong> sortie.Réglage en translation du cylindre aléséL’axe du cylindre alésé peut être translaté avec précision par une vis <strong>de</strong>butée. A l’autre extrémité, un système <strong>de</strong> ron<strong>de</strong>lles en béryllium exerce une force<strong>de</strong> rappel sous l’action <strong>de</strong> cette vis. Ce montage ne présente pas <strong>de</strong> jeu. Pour leréglage, une FE <strong>de</strong> test bien centrée et une source lumineuse ont été utilisées. Leréseau était utilisé en inci<strong>de</strong>nce normale. L’alignement optimal a été atteint lorsquele retour <strong>de</strong> l’ordre zéro au verso <strong>de</strong> la FE a coïncidé avec celle-ci. Un mêmeréglage <strong>de</strong> la vis <strong>de</strong> butée convient évi<strong>de</strong>mment pour les trois canaux UV, VIS etIR.Alignement <strong>de</strong>s traits du 1 er réseauLes traits doivent être parallèles à l’axe du cylindre alésé et à la FE. Le testconsistait à analyser la ban<strong>de</strong> d’un spectre continu diffracté par le réseau,contenant les ordres successifs <strong>de</strong> diffraction. On a observé le retour <strong>de</strong> ces ordresau verso <strong>de</strong> la FE lors d’une mise en rotation du 1 er réseau par la vismicrométrique. L’objectif consistait à annuler le décalage latéral <strong>de</strong>s raies parrapport à la FE pour les ordres non nuls. Ce décalage était induit par un défaut <strong>de</strong>parallélisme <strong>de</strong>s traits (par rapport à la FE) qui provoquait une rotation <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong><strong>de</strong> spectre avec l’ordre 0 comme pivot. La procédure était itérative. Les décalageson été annulés lorsque le parallélisme <strong>de</strong>s traits a été atteint. L’orientation dusupport du réseau a été contrôlée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la clé spéciale (cf. § <strong>II</strong>.1.2.2). La vis <strong>de</strong>blocage du réseau a ensuite été serrée à 110 Nm.Ajustement du rail support <strong>de</strong> miroirs et FILa position du support <strong>de</strong> FI a été vérifiée mécaniquement au préalable. Ladistance entre les centres <strong>de</strong>s miroirs plans doit être <strong>de</strong> 50 mm. La position <strong>de</strong> la FI229


entre ces miroirs dépend du canal. Ces distances intermédiaires sontrespectivement égales à (28,5 + 21,5), (23,33 + 26,67) et (13,69 + 36,31) mm pourles canaux UV, VIS et IR.Focale du 1 er réseauLa distance focale varie en fonction <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> du fait <strong>de</strong>saberrations du réseau. L’analyse a été effectuée en observant la FI. Un faisceaumonochromatique a été utilisé (laser ou lampe spectrale). Sa longueur d’on<strong>de</strong> étaitsituée en milieu <strong>de</strong> plage spectrale du canal étudié. Le support <strong>de</strong> FE a été ajustéen profon<strong>de</strong>ur afin d’obtenir son image nette dans le plan <strong>de</strong> la FI.Fig. D.1-1Montage spécifique pour l’observation d’une fente intermédiaire(VIS). Insertion d’un petit miroir <strong>de</strong> renvoi et d’une sourcelumineuse (peu intense). Le microscope est ensuite mis enstation et une source lumineuse (laser) est amenée sur la fented’entrée (photo <strong>de</strong> droite).Centrage d’une raie par rapport à la FILa position du barillet <strong>de</strong> la FE a été ajustée en translation et rotation jusqu’àce que l’image <strong>de</strong> la FE fût alignée en hauteur et en inclinaison. On a ensuite vérifiéque ce réglage convenait à l’ensemble du spectre à l’ordre un en changeant <strong>de</strong>source lumineuse. Une marge <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 % ou plus est généralementréservée pour la taille <strong>de</strong> la FI par rapport à la FE.Alignement <strong>de</strong>s traits du 2 ème réseauUn microscope muni d’un oculaire à réticule a été fixé sur le support <strong>de</strong>barillet <strong>de</strong> la FS (cette fente était démontée). Le test consistait à observer ledéfilement d’un spectre <strong>de</strong> raies (ou continu) en sortie du spectromètre en coursd’alignement. On a ajusté le parallélisme <strong>de</strong>s traits du 2 ème réseau par rapport àl’axe du cylindre alésé. L’objectif consistait à annuler la dérive du spectre en sortie,dans le sens <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> fente. On a procédé par itération puis le réseau aensuite été bloqué en position.230


Focale du 2 ème réseauLe réglage a été réalisé avec la longueur d’on<strong>de</strong> sélectionnée pour la focaledu 1 er réseau. Le support <strong>de</strong> la FS a été ajusté en profon<strong>de</strong>ur jusqu’à ce qu’uneraie (ou plage spectrale) <strong>de</strong> cette longueur d’on<strong>de</strong> apparaisse nette dans le plan <strong>de</strong>la FS.Centrage d’une raie par rapport à la FSLa synchronisation <strong>de</strong>s fentes doit être complétée par le centrage <strong>de</strong> la raieémergente (diffraction à l’ordre 1) par rapport à la FS. Lorsqu’une translation étaitnécessaire selon les <strong>de</strong>ux axes 1 X et 1 Y définissant le plan <strong>de</strong> la FS, <strong>de</strong>ux procédésétaient généralement utilisés. Soit l’insertion <strong>de</strong> lames minces (shim’s) sous le 2 èmemiroir plan, soit un déplacement du support du barillet FS. Les ajustements entranslation qui ont été effectués pour la synchronisation <strong>de</strong>s fentes étaient <strong>de</strong> l’ordred’une fraction <strong>de</strong> mm.Alignements : spécificités pour chaque canalCanal UVL’alignement du canal UV au laboratoire a présenté une difficulté car il<strong>de</strong>vait être optimisé pour une plage spectrale hors du domaine spectral visible pourun expérimentateur. Les sources lumineuses utilisées étaient un laser He-Cd (326nm) et les raies Hg et Cd <strong>de</strong> lampes spectrales. La fluorescence a été utilisée pourvisualiser les faisceaux ultraviolets sur <strong>de</strong>s écrans minces, placés dans le plan <strong>de</strong>sfentes. Cette technique a permis d’effectuer les centrages et focalisations <strong>de</strong>simages <strong>de</strong> fentes. Ces procédures délicates d’alignement ont été réalisées avecsuccès. La validation <strong>de</strong> l’alignement a été effectuée avec un photomultiplicateur‘Solar blind’ <strong>de</strong> laboratoire (Hamamatsu) et <strong>de</strong>s sources à spectre continu (lampesau <strong>de</strong>utérium 30 W et tungstène 1000 W). Ces vérifications combinées aux travaux<strong>de</strong> caractérisation et d’étalonnage (cf. § <strong>II</strong>.5 et <strong>II</strong>.6) ont confirmé le fonctionnementnominal du double monochromateur UV pour l’ensemble <strong>de</strong> sa plage spectrale.Canal VISL’alignement <strong>de</strong>s traits du 1 er réseau et l’ajustement <strong>de</strong>s distances focalesont été réalisés en utilisant <strong>de</strong>s raies <strong>de</strong> lasers He-Ne. Pour l’alignement <strong>de</strong>s traitsdu 2 ème réseau, un spectre VIS continu a été inspecté en sortie du spectromètre.L’objectif à atteindre était une absence <strong>de</strong> dérive dans le sens <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong>fente lors <strong>de</strong> son défilement. Concernant l’astigmatisme, on a sélectionné le plantangentiel assurant la netteté <strong>de</strong>s bords latéraux d’une PSF. Les <strong>de</strong>ux plans(sagittal et tangentiel) étaient confondus pour la plage spectrale correspondant aubleu. La focale du canal VIS a été ajustée pour la plage centrée à 530 nm (bleuvert).Le décalage <strong>de</strong> focalisation a été analysé en détail pour les autres longueursd’on<strong>de</strong>. Le centrage <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> la FE par rapport à la FS a également été réalisépar un ajustement <strong>de</strong> l’orientation du miroir plan n°2.231


Canal IRLes alignements ont essentiellement été effectués en exploitant une raielaser He-Ne VIS (594,1 nm) et ses ordres successifs <strong>de</strong> diffraction, simulant unsignal IR à l‘ordre 1. En sortie du spectromètre, le plan image <strong>de</strong> la FE est restépratiquement invariant en profon<strong>de</strong>ur pour la plage spectrale comprise entre 1 µmet 2,5 µm (ordres 2 à 4 du laser). La défocalisation était peu importante en <strong>de</strong>hors<strong>de</strong> cette plage. Les alignements ont été optimisés à 2.5 µm. Les images <strong>de</strong> FE et<strong>de</strong> F’ ont présenté une hauteur croissante du fait <strong>de</strong>s aberrations <strong>de</strong>s réseaux IR.Les hauteurs <strong>de</strong>s fentes (6 X 0,2, 10 x 0,4 et 12 x 0,4 mm²) ont été adaptées enconséquence pour collecter l’ensemble du signal. Pour contrôler le résultat <strong>de</strong>salignements avant l’intégration <strong>de</strong> la détection synchrone, un équipement <strong>de</strong>laboratoire (source tungstène <strong>de</strong> 1000 W et une photodio<strong>de</strong> Si ou Ge) a été utilisé.Les lasers ont permis <strong>de</strong> déterminer et confirmer (avant l’intégration <strong>de</strong>l’électronique et <strong>de</strong> la motorisation) l’amélioration <strong>de</strong> la résolution spectrale parrapport à la version SOLSPEC SpaceLab.OptimisationAprès la séquence principale d’alignement <strong>de</strong>s trois doublesmonochromateurs, <strong>de</strong> nombreux travaux mécaniques préalables à l’intégrationont été réalisés. Ces opérations ont engendré <strong>de</strong> fréquents démontage ducylindre alésé ou <strong>de</strong> plaques latérales <strong>de</strong>s spectromètres (pour l’insertion <strong>de</strong>déflecteurs, <strong>de</strong> l’échantillonneur IR, <strong>de</strong> résistances chauffantes et câblage, etc..). En conséquence, les alignements optiques ont été régulièrement vérifiés etrévisés le cas échéant afin <strong>de</strong> certifier leur optimisation avant l’intégration. Lastabilité <strong>de</strong>s alignements optiques a été certifiée lors <strong>de</strong> tests en vibrations.D.2 Définition <strong>de</strong>s filtres VIS et IRDéfinition <strong>de</strong>s filtres VISLe canal VIS utilise une combinaison <strong>de</strong> filtres neutres et passe-haut. Ce<strong>de</strong>rnier doit avoir atteint son plateau <strong>de</strong> transmission maximale au moment <strong>de</strong>son activation. Le principe consiste à activer le filtre suivant avant l’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure λ c du précé<strong>de</strong>nt. Il n’y a pas <strong>de</strong> VIS1 (positionouverte, OD = 0,0, cf. § <strong>II</strong>.3.3.3.3).Filtre VIS2La présence d’un plateau entre 370 et 410 nm nous a incité à maintenirl’activation du filtre VIS2 jusqu’à cette limite (410 nm), englobant les raies Ca <strong>II</strong> H& K (393,48 et 396,96 nm sous vi<strong>de</strong>). Un filtre neutre a été utilisé pour rapporterle signal <strong>de</strong> ce plateau au seuil 10 5 cps/s. La <strong>de</strong>nsité optique a été fixée à 2,2(atténuation d’un facteur ~160, filtres OD 2,0 + 0,2). Ils ont engendré uneréduction inappropriée mais inévitable du signal à partir <strong>de</strong> 302 nm avant larestauration du rapport signal à bruit vers 310 nm. Aucun filtre <strong>de</strong> réjectiond’ordre n’a été intégré car le détecteur VIS est équipé d’une fenêtre Corning232


7056 dont la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure est voisine <strong>de</strong> 210 nm. L’ordre 2 <strong>de</strong> laplage spectral allant <strong>de</strong> ~153 nm (extinction du quartz) à 205 nm n’est donc pasmesurable par le détecteur.Filtre VIS3La <strong>de</strong>nsité optique a été calculée pour ramener le signal du plateau [450-550 nm] à 10 5 cps/s. La valeur est fixée à OD = 2,7 (soit une atténuation d’unfacteur ~500 grâce à <strong>de</strong>ux filtres <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 1,7 et 1,0). Pour définir la fin <strong>de</strong> laplage VIS3, <strong>de</strong>ux éléments sont entrés en jeu : la zone <strong>de</strong> variation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>signal vers 695 nm et le souhait d’utiliser VIS4 sans filtre atténuateur. Poursatisfaire cette <strong>de</strong>rnière contrainte, la plage VIS3 <strong>de</strong>vrait être prolongée jusqu’à840 nm. Mais dans ce cas, le signal en fin <strong>de</strong> plage VIS3 aurait été écrasé parune <strong>de</strong>nsité OD <strong>de</strong> 2,7 très préjudiciable au rapport signal à bruit (surtout vers820-830 nm). De plus, l’ordre 2 d’un signal <strong>de</strong> la plage ~380 - 400 nm aurait étéobservé en fin <strong>de</strong> plage VIS3. Dans le cas contraire, limiter la plage VIS3 trop tôtaurait imposé l’utilisation d’un filtre neutre à forte <strong>de</strong>nsité optique pour la plageVIS4, préjudiciable à la détection du signal en fin <strong>de</strong> plage. Un compromis a ététrouvé pour éviter l’ordre <strong>de</strong>ux sur VIS3, réduire la <strong>de</strong>nsité optique sur VIS4 et ladifférence <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité entre VIS3 et VIS4, et enfin, éviter autant que possiblel’activation d’un nouveau filtre dans la zone à pente abrupte vers 695 nm. Aprèsanalyse, on a optimisé la configuration en limitant la plage VIS3 à 685 nm. Eneffet, le filtre <strong>de</strong> réjection d’ordre sélectionné est un filtre centré sur 374 nm. Satransmission maximale est voisine <strong>de</strong> 92 %, sa transmission à 5 % est observéeà 364 nm et sa coupure certifiée vers 345 nm garantit l’absence d’ordre <strong>de</strong>uxjusqu’à ~ 690 nm.Filtre VIS4La plage s’étend <strong>de</strong> 685 à 908 nm et un filtre atténuateur est nécessaire.Les simulations ont permis <strong>de</strong> fixer sa <strong>de</strong>nsité optique à 1,7 soit une atténuationd’un facteur ~50. Un filtre <strong>de</strong> réjection a été utilisé. Il est centré sur 511 nm. Satransmission maximale est voisine <strong>de</strong> 90 % et sa coupure certifiée vers 465 nmgarantit l’absence d’ordre <strong>de</strong>ux sur VIS4.Précautions contre les résonnances entre faces parallèlesUne résonance peut survenir entre <strong>de</strong>ux surfaces parallèles,réfléchissantes et très proches l’une <strong>de</strong> l’autre. Elles forment une cavité <strong>de</strong>Fabry-Pérot. Lors <strong>de</strong> l’émergence du faisceau traversant cette cavité, on peutobserver <strong>de</strong>s interférences constructives entre les composantes issues <strong>de</strong>réflexions multiples si elles sont en phase. Pour une longueur d’on<strong>de</strong> donnée λ 0 ,la concordance <strong>de</strong> phase est rencontrée lorsque la différence <strong>de</strong>s cheminsoptiques δ est un multiple entier <strong>de</strong> λ 0 , avec :2πδ = 2nl cosθ et Φ = δ (D.2-1)λ0233


Où :n = indice <strong>de</strong> réfractionl = distance entre les facesparallèlesφ = phaseθ = angle d’inci<strong>de</strong>nceinterneλ 0lθInterférencesconstructivesFig. D.2 -1Principe d’une cavité Fabry-Pérot.Pour une cavité et une longueur d’on<strong>de</strong> λ 0 données, certaines valeursd’angle d’inci<strong>de</strong>nce peuvent donner <strong>de</strong>s interférences constructives. De même,pour une inci<strong>de</strong>nce donnée, certaines longueurs d’on<strong>de</strong> sont bien transmises,contribuant à la présence <strong>de</strong> pics <strong>de</strong> transmission dans un spectre. La séparation∆λ entre ces franges vérifie :2λ0∆ λ ≈(D.2-2)2nlcosθet la largeur à mi hauteur δλ <strong>de</strong> ces franges peut être déduite <strong>de</strong> :2∆λarcsin(1/ F )4Rδλ = avec F ≡ , où R est la réflectivité <strong>de</strong>s faces.2π(1 − R)Pour les empilements <strong>de</strong> filtres SOLSPEC traversés par le faisceauémergent <strong>de</strong> la fente <strong>de</strong> sortie, un grand parallélisme entre les facesréfléchissantes (proches entre elles) <strong>de</strong>s filtres neutres et <strong>de</strong> réjection d’ordrepouvait engendrer <strong>de</strong>s atténuations en fonction <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong>. Lesfranges d’interférences enregistrées par le détecteur auraient rendu l’étalonnageinstable car très sensible aux vibrations, aux changements <strong>de</strong> température et à latransition air-vi<strong>de</strong> (changement d’indice <strong>de</strong> réfraction). L’empilement <strong>de</strong>s filtresVIS2 à VIS4 a donc été étudié avec attention. Pendant l’intégration, lesconditions favorables à l’apparition d’une résonnance sont survenues <strong>de</strong>ux fois.Les écarts entre les franges vérifiaient bien la dépendance en λ 2 et étaient <strong>de</strong>l’ordre ~4 et ~22 nm vers 600 nm. Un calcul rapi<strong>de</strong> a montré que les profon<strong>de</strong>urs<strong>de</strong> cavités <strong>de</strong>vaient être respectivement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 36 et 6 µm en considérantun angle d’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> ~5° sur le filtre (divergen ce du faisceau émergent).La solution a consisté à éloigner autant que possible les surfaces trèsréfléchissantes et à réduire le parallélisme <strong>de</strong>s lames. Il a suffit d’éviter les vis-àvis<strong>de</strong> dépôts <strong>de</strong> surface et d’utiliser <strong>de</strong>s inserts d’épaisseur variable (à faces nonparallèles). Ces solutions ont été appliquées pour les empilements VIS2 à VIS4.Les distances entres les surfaces réfléchissantes ont été augmentées jusqu’à 1,5voir 2,5 mm mais les inserts ordinaires ont été conservés. L’équation D.2-2 amontré que les franges ont alors été neutralisées, avec un ∆λ <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>quelques centièmes <strong>de</strong> namomètre.234


Définition <strong>de</strong>s filtres IRDiscussion détaillée pour la sélection <strong>de</strong>s filtres IR (cf. § <strong>II</strong>.3.3.3.4). Laréjection <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>vait être assurée entre 540 et 3000 nm. Pour rappel,aucun filtre atténuateur n’était nécessaire pour le canal IR. Désignonsrespectivement par λ 0 , λ 5, λ 50 et λ P les longueurs d’on<strong>de</strong> associées à la coupuretotale (0 %), aux transmissions à 5 et 50 % et la longueur d’on<strong>de</strong> pour laquelle leplateau <strong>de</strong> transmission maximale (T max ) est atteint. La discussion a été réaliséeà partir <strong>de</strong> la position F-IR3. Notons que les filtres ont une transmissionmaximale assez voisine. Le passage d’un filtre à l’autre est donc quasimentcontinu pour le canal IR (sauf pour le passage filtre F-IR1 à F-IR2).Position F-IR3Ce filtre <strong>de</strong>vait avoir une longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure λ 0 supérieure à1500 nm. On a sélectionné un filtre ayant les caractéristiques suivantes : λ 0 =1510 nm, λ 5 = 1597 nm, λ 50 = 1639 nm, λ P = ~1650 nm et T max = ~87.6 %. Notonsque pour l’IR, la contribution <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>ux peut être très importante vers troisµm en raison du faible éclairement solaire. Cette contribution peut très facilementsupplanter l’ordre un. Le filtre est activé à 1690 nm, zone <strong>de</strong> transmissionmaximale. La transmission à ~1 % est observée vers λ 1 = 1544 nm. L’absenced’ordre 2 est donc garantie jusqu’à 3088 nm.Position F-IR2Il fallait disposer d’un filtre tel que l’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> sa longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>coupure λ 0 fusse supérieure à 1690 nm. On a sélectionné un filtre ayant lescaractéristiques suivantes : λ 0 = 855 nm, λ 5 = 878 nm, λ 50 = 895 nm, λ P = ~905nm et T max = ~90.4 %. L’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> λ 0 (1710 nm) vérifie la contrainte. Le filtreest activé à 902 nm pour la plage F-IR2.Position F-IR1On a sélectionné un filtre compatible avec l’extinction <strong>de</strong> réponse dudétecteur PbS (540 nm). Un filtre (λ 0 = 465 nm, λ 5 = 498 nm, λ 50 = 511 nm, λ P =~520 nm, T max = ~90 %) a permis d’éliminer le rayonnement UV-VIS indésirable.L’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> sa longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> coupure λ 0 , observée vers ~930 nm estbloqué par l’activation du filtre F-IR2. A l’incrément moteur 0, le canal IR estcentré sur 647 nm. Il est donc possible d’obtenir du signal en pas négatif jusqu’à540 nm.D.3 Tests environnementauxTests en vibrationsLes tests en vibrations (cf. § <strong>II</strong>.4.1) ont eu lieu chez Intespace (Toulouse,France) en avril et mai 2005. Ils consistaient en une recherche <strong>de</strong>s fréquencespropres du modèle <strong>de</strong> vol <strong>de</strong> SOLSPEC entre 1 et 2000 Hz (accélération <strong>de</strong> 1g),235


SOLSPEC ne pouvant présenter <strong>de</strong> résonnances en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 200 Hz pour laqualification. Un spectre composite <strong>de</strong> vibrations a ensuite été transmis par unpot vibrant pneumatique. Les accélérations étaient généralement supérieures à15 g. Les 3 axes 1 x , 1 y et 1 z ont été testés successivement. Des accéléromètresintégrés temporairement dans la structure interne <strong>de</strong> SOLSPEC ont enregistréles résultats.Les tests <strong>de</strong> stabilité radiométrique <strong>de</strong> l’instrument ont été réalisés avecles lampes internes en enregistrant un spectre avant et après chaque axe. Ellesont servi <strong>de</strong> témoin pour le maintien <strong>de</strong>s spectromètres dans leur ensemble(réponse <strong>de</strong>s détecteurs, loi <strong>de</strong> dispersion, stabilité mécanique. …).Canal UVLe signal <strong>de</strong> la lampe au <strong>de</strong>utérium #2 a été utilisé pour évaluer larobustesse du canal <strong>de</strong> mesure UV. Trois spectres en unité relative (cps/s) ontété comparés. L’un a été enregistré avant le déplacement en France et les <strong>de</strong>uxautres après les axes 1 x et 1 y (spectre partiel) et en fin <strong>de</strong> test. Les résultats ontdonné entière satisfaction, tant pour la stabilité <strong>de</strong> la lampe que celle du canal <strong>de</strong>mesure compte tenu du transport <strong>de</strong> l’instrument et <strong>de</strong>s charges subies envibrations..Fig. D.3-1Contrôle <strong>de</strong> stabilité du canal UV lors <strong>de</strong>s tests en vibrations.A gauche, le signal <strong>de</strong> la lampe au <strong>de</strong>utérium #2 a étéenregistré avant, pendant (mesure partielle) et après lestests. A droite, rapport entre le spectre initial et final.Les contraintes opérationnelles ont limité le temps d’intégration et le signalest resté bruité aux gran<strong>de</strong>s longueurs d’on<strong>de</strong>. Cependant, la stabilité dusystème a été démontrée et le rapport entre le spectre initial et final (incluanttrois jours <strong>de</strong> tests et les transports) est resté centré autour <strong>de</strong> un entre 190 et340 nm (moyenne : 1,004).Suite aux recommandations du NPL (cf. § <strong>II</strong>.2.3.2.1), il était possible queles lampes puissent perdre leur référence en éclairement lors <strong>de</strong>s vibrations. Des236


variations <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 % étaient à craindre bien que les lampes puissent êtreà nouveau stabilisées à ce niveau. Pour réduire le cumul <strong>de</strong> vibrations, leslampes modèle <strong>de</strong> vol n’ont pas été vibrées individuellement avant l’intégration.On a observé ci-<strong>de</strong>ssus leur bonne résistance après une seule charge au niveauacceptance. On a constaté que la mise en orbite a également préservé lastabilité <strong>de</strong>s lampes (cf. § <strong>II</strong>I.1.2).Canal VISLes lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène ont contribué à l’analyse <strong>de</strong> la stabilitédu canal VIS. Les données ci-<strong>de</strong>ssous sont issues <strong>de</strong> la séquence finale <strong>de</strong> testsselon l’axe 1 y (Intespace, mai 2005). Les résultats montrent la bonne tenue <strong>de</strong> lalampe et <strong>de</strong> la réponse du canal compte tenu du transport <strong>de</strong> l’instrument et <strong>de</strong>svibrations.Fig. D.3-2Reproductibilité <strong>de</strong> l’émission <strong>de</strong> la lampe à ruban <strong>de</strong>tungstène n°2 pendant les tests en vibrations <strong>de</strong> SO LSPEC(modèle <strong>de</strong> vol).Echelles <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>Les données ci-<strong>de</strong>ssous concernent une lampe HCL du type hélium,intégrée dans l’instrument lors <strong>de</strong>s tests en vibrations. La lampe modèle <strong>de</strong> vol(argon) actuellement en service a été intégrée par la suite. La reproductibilité <strong>de</strong>sspectres <strong>de</strong> raies UV-VIS après vibrations a contribué à garantir la robustesse <strong>de</strong>la lampe HCL mais aussi la stabilité <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> UV-VIS<strong>de</strong>s spectromètres et le maintien <strong>de</strong> leur résolution spectrale. Les données ci<strong>de</strong>ssoussont issues <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> tests (avril et mai 2005). Les spectres UV(rapport signal à bruit limité) et VIS sont restés superposables après vibrations etils ont donné entière satisfaction.237


Fig. D.3-3Tests en vibration après intégration. La stabilité <strong>de</strong> la lampe et<strong>de</strong>s canaux UV-VIS a été confirmée par l’analyse <strong>de</strong>srésultats. De gauche à droite : canal UV (1 ère série <strong>de</strong> tests)et canal VIS (2 ème série). Les spectres sont restés inchangésaprès vibrations.Une analyse plus fine <strong>de</strong> raies principales (ex. Zn I 213,86 nm et He I 587,56normalisée) montre que la largeur et le centrage <strong>de</strong>s raies apparait inchangés.Néanmoins, les contraintes opérationnelles pendant les tests n’ont pas permisd’optimiser le rapport signal à bruit pour le canal UV..Fig. D.3-4Reproductibilité <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> PSF pendant les tests envibrations.Tests CEM et <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> thermiqueDes tests <strong>de</strong> compatibilité électromagnétique (CEM) ont été réalisés ( cf. §<strong>II</strong>.4.2). L’objectif était <strong>de</strong> mesurer les seuils d’immunité <strong>de</strong> SOLSPEC contre lesinfluences électromagnétiques extérieures. Des critères déterminés par l’ESA<strong>de</strong>vaient être vérifiés. De plus, les émissions électromagnétiques non désirées238


<strong>de</strong> SOLSPEC <strong>de</strong>vaient être réduites afin <strong>de</strong> ne pas perturber les instrumentssitués dans son voisinage sur ISS. Les éléments internes les plus sensibles sontles tubes photomultiplicateurs UV-VIS et l’échantillonneur IR.Il n’y a avait pas <strong>de</strong> mesures optiques associées à ces tests (réalisés chezIntespace, France). SOLSPEC a reçu l’accréditation CEM. Un pic <strong>de</strong> sensibilité aété observé pour les photomultiplicateurs dans une plage étroite <strong>de</strong> fréquencesélectromagnétiques. Un certificat a été rédigé pour cette particularité non-résoluemais non critique.Vi<strong>de</strong> thermiqueL’objectif du test en vi<strong>de</strong> thermique était <strong>de</strong> vérifier la convergence entre lamodélisation du comportement thermique <strong>de</strong> SOLSPEC (en mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> veille ouen opérations) et la réalité. Les cycles thermiques et les conditions limites (caschauds et froids) auxquels l’expérience SOLSPEC est soumise en vol ont étésimulés dans une cuve à vi<strong>de</strong>. Le fonctionnement <strong>de</strong>s thermostats internes<strong>de</strong>vait être certifié. Les principaux tests <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>-thermique ont été réalisés chezIntespace. Le flux solaire était délivré par un simulateur (source au xénon)délivrant 1400 W/m². La CPD était simulée par un berceau métallique supportantSOLSPEC. Elle pouvait être régulée en température par circulation d’un flui<strong>de</strong>caloporteur. Le protocole <strong>de</strong> mesure était le suivant :Fig. D.3-5Cycles thermiques appliqués à SOLSPEC pendant les tests.La face <strong>de</strong> SOLSPEC en direction du Soleil est recouverte d’une peinturespéciale. Elle est dénommée face blanche et est utilisée comme radiateur. Lescinq autres faces sont protégées par une couverture MLI (Multi Layer Insulation,12 couches). Les six pieds <strong>de</strong> fixation sur la CPD sont munis d’interfacesisolantes. Environ trente thermistances ont été installées dans SOLSPEC pources tests d’une durée totale <strong>de</strong> 3 jours. Pendant 36 heures, <strong>de</strong>s cycles ont étéappliqués entre -38 °C et 56 °C (pente : 40 °C/h) a vec SOLSPEC hors tension.239


Le comportement <strong>de</strong>s thermostats <strong>de</strong> survie (‘stay-alive’, ligne <strong>de</strong> 28 VDC) a étéanalysé et validé. Ensuite une simulation <strong>de</strong>s opérations dans <strong>de</strong>s conditionslimites (thermal balance tests) a été réalisée. Des températures <strong>de</strong> -20 à +20 °Cont été appliquées pour la CPD et jusqu’à -70 °C po ur les radiateurs internes <strong>de</strong>la cuve à vi<strong>de</strong>. Les thermostats <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> ligne d’alimentation (120 VDC) ontété vérifiés. Diverses mesures avec SOLSPEC opérationnel ou non, avec ousans simulateur solaire ont été réalisées. Les mo<strong>de</strong>s d’acquisition M1 (mo<strong>de</strong>solaire) et M2 (lampes internes) ont été activés. Les résultats ont été concluantset un bon accord entre la modélisation et la configuration réelle a été observé.L’inertie thermique fut parfois plus marquée que les valeurs prévues parmodélisation. Notons que le seuil <strong>de</strong> déclenchement vers 0 °C <strong>de</strong>s thermostatsinternes est à l’origine <strong>de</strong> l’excellent comportement thermique <strong>de</strong> SOLSPEC enorbite (cf. § <strong>II</strong>I.1.3.2).240


Annexe - EEtalonnages radiométriquesDéveloppements complémentairesE.1 Emission <strong>de</strong>s lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène sous vi<strong>de</strong> ................................ 241E.2 Emissions secondaires <strong>de</strong> signaux IR .......................................................... 244E.3 Etalonnage en longueur d’on<strong>de</strong> .................................................................... 247E.4 Algorithme <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong> réponse ............................................ 248E.5 Limite <strong>de</strong> détection UV-VIS ........................................................................... 250E.1 Emission <strong>de</strong>s lampes à ruban <strong>de</strong> tungstènesous vi<strong>de</strong>Il est nécessaire <strong>de</strong> déterminer si l’émission d’une lampe à ruban <strong>de</strong>tungstène est i<strong>de</strong>ntique à la pression atmosphérique et sous vi<strong>de</strong> en raison <strong>de</strong>l’utilisation <strong>de</strong> ces lampes en orbite (cf. § <strong>II</strong>.2.3.3.1). En effet, leur éclairementmesuré au sol lors <strong>de</strong>s étalonnages au PTB est la référence en orbite. Or, unedifférence importante <strong>de</strong> la température du bulbe <strong>de</strong>s lampes entre l’air et le vi<strong>de</strong>(<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30 °C) a été observée, pouvant condu ire à un changement <strong>de</strong> latempérature T du ruban <strong>de</strong> tungstène et donc <strong>de</strong> son émissivité qui dépend <strong>de</strong>T 4 , (loi <strong>de</strong> Stefan-Boltzmann). En effet, le bulbe <strong>de</strong> la lampe est chauffé parconduction et rayonnement et la chaleur correspondante est évacuée par lastructure mécanique et par convection si la lampe est placée dans l’air.Pour cette étu<strong>de</strong>, une lampe à ruban <strong>de</strong> tungstène a été insérée dans uneenceinte munie d’une fenêtre en quartz et reliée à une pompe turbo-moléculaire.La lampe a été placée à ~1 mm <strong>de</strong> la fenêtre en quartz. L’éclairement <strong>de</strong> lalampe était mesuré à l’ai<strong>de</strong> du radiomètre SOLSPEC assemblé pour l’étalonnageabsolu <strong>de</strong> SOLSPEC (cf. § <strong>II</strong>.6.3). Ce radiomètre peut directement donner accèsà la température d’un corps noir grâce à l’ajustement <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> Planck surle signal <strong>de</strong>s 6 canaux. Pour l’émission d’un ruban <strong>de</strong> tungstène (corps gris), latempérature qui a été obtenue doit être considérée comme simplementindicative. L’optique d’entrée du radiomètre a été placée à proximité <strong>de</strong> la fenêtrepour optimiser le rapport signal à bruit.241


Enceintesous vi<strong>de</strong>Fenêtre en quartzMiroir <strong>de</strong> renvoiSon<strong>de</strong>(mesure <strong>de</strong> pression)Lampe à ruban<strong>de</strong> tungstèneFibre optiqueRadiomètre SOLSPECVers la pompe à vi<strong>de</strong>Fig. E.1-1Montage utilisé pour la mesure <strong>de</strong> la température du ruban <strong>de</strong>tungstène <strong>de</strong> la lampe dans l’air et sous vi<strong>de</strong>. La lampe étaitplacée à ~1 mm <strong>de</strong> la fenêtre <strong>de</strong> quartz. L’éclairementémergent était collecté et mesuré par le radiomètreSOLSPEC.Des mesures du spectre émis par la lampe sous vi<strong>de</strong> et à la pressionatmosphérique ont été réalisées après stabilisation.Résultats et discussionDeux séries <strong>de</strong> mesures (avec réalignement <strong>de</strong> la lampe et du radiomètre)ont été réalisées. Une augmentation <strong>de</strong> la température ‘équivalent corps noir’ <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 4 K a été observée pour le ruban <strong>de</strong> tungstène lors du passage sousvi<strong>de</strong>. La reproductibilité <strong>de</strong>s résultats était satisfaisante.Fig. E.1-2Tests air / vi<strong>de</strong> pour l’éclairement d’une lampe à ruban <strong>de</strong>tungstène (<strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> mesures). Le passage sous vi<strong>de</strong> arévélé une augmentation systématique <strong>de</strong> l’éclairementassociée à une hausse <strong>de</strong> température du ruban <strong>de</strong>tungstène <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 K.242


La valeur moyenne <strong>de</strong> l’accroissement <strong>de</strong> la température a été estimée à(4,4 ± 0,3) K. La différence <strong>de</strong> température absolue entre les <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong>mesures (~2514 et ~2536 K à pression atmosphérique) a été attribuée auxréalignements effectués entre les <strong>de</strong>ux séries. La température n’est pashomogène le long du ruban <strong>de</strong> tungstène d’une lampe (elle est maximale aucentre) et aucune optique <strong>de</strong> focalisation n’a été utilisée. La détection d’unevariation relative ∆T <strong>de</strong> température n’était pas altérée par ces différences <strong>de</strong>température absolue. Les parois internes <strong>de</strong> l’enceinte étaient brillantes (métalusiné) et à symétrie cylindrique (réflecteur). Elles ont contribué à augmenter latempérature du bulbe <strong>de</strong> la lampe. Suite à ce confinement, les températuresobservées atteignaient 100 °C sous vi<strong>de</strong> et ~55 °C à pression atmosphérique. Enorbite, dans l’environnement noir mat du pont <strong>de</strong> lampe, ces températuresrestent inférieures à 100 °C.En conclusion, un facteur <strong>de</strong> correction doit être pris en compte en orbitelors <strong>de</strong> l’exploitation du signal <strong>de</strong>s quatre lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène <strong>de</strong>scanaux VIS et IR. Il est spécifique à chaque lampe qui possè<strong>de</strong> sa propretempérature <strong>de</strong> ruban. Le facteur <strong>de</strong> normalisation est déterminé en utilisantl’équation <strong>de</strong> Planck pour la plage spectrale du canal concerné.P(λ,Ti+ ∆T)Ci( λ)= (E.1-1)P(λ,T )avec P(λ,T), la luminance du corps noir et T i , la température du ruban d’unelampe tungstène W i au sol.iFig. E.1-3Accroissement attendu <strong>de</strong> l’éclairement d’une lampe à ruban<strong>de</strong> tungstène entre 300 et 3000 nm lorsque la température duruban s’élève <strong>de</strong> 4,4 K. Pour λ < 1 µm, l’augmentation estsupérieure à 1 %.243


Pour vérifier la stabilité <strong>de</strong> la lampe en orbite, son signal S Wi (λ) doit êtredivisé par le facteur C i (λ) avant d’être comparé au signal enregistré au PTB. Lastabilité <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s canaux VIS-IR peut ensuite être étudiée.On suppose que ∆T sera <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 K pour chaque lampe. La difficultéconsiste à déterminer la température T i <strong>de</strong> chaque lampe. Pour une température<strong>de</strong> 2500 K, la variation <strong>de</strong> signal induite par une hausse <strong>de</strong> 4,4 K est illustrée ci<strong>de</strong>ssus.Une analyse sur base <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> Planck montre que pour la plage<strong>de</strong> 2200 à 2600 K, l’erreur pour le facteur <strong>de</strong> correction sera limitée, valant entre0,2 et 1 % respectivement <strong>de</strong> 3000 à 300 nm.ConclusionsBien que la variation d’éclairement soit faible lors du passage d’une lampeà ruban <strong>de</strong> tungstène sous vi<strong>de</strong>, l’effet peut être estimé et une correction peutêtre effectuée. Une variation <strong>de</strong> la température du ruban <strong>de</strong> tungstène <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 4 K est avérée et doit être prise en compte pour exploiter les mesures enorbite.E.2 Emissions secondaires <strong>de</strong> signaux IRNous avons analysé l’influence d’émissions infrarouge secondaires liéesaux contributions thermiques du spectromètre et aux sources interceptées par lechamp <strong>de</strong> vue IR (cf. § <strong>II</strong>.6.6.3).En théorie, le signal IR échantillonné à 512 Hz <strong>de</strong>vrait fournir unealternance entre la mesure <strong>de</strong> l’émission IR d’une source chau<strong>de</strong> à mesurer(corps noir, Soleil, …) et le zéro absolu (signal nul). Pour l’échantillonneur, endéfinissant respectivement O ph (phase pales ouvertes) et F ph (phase palesfermées), on observe en réalité un signal IR égal à la température <strong>de</strong>s pales lors<strong>de</strong> la phase F ph . Lors <strong>de</strong> la mesure du courant d’obscurité, avec accès à unsignal à zéro K dans le champ <strong>de</strong> vue pour la phase O ph , on <strong>de</strong>vrait dès lorsadditionner ce courant d’obscurité plutôt que le soustraire ! Il n’en est rien suite àl’impossibilité technique <strong>de</strong> mesurer un signal à zéro K. En effet, <strong>de</strong>ux lames enInfrasil à ~290 K (une fenêtre et une lame dépolie) sont présentes dans le champ<strong>de</strong> vue du spectromètre. Ces <strong>de</strong>ux composants masquent la mesure d’un zéro K<strong>de</strong> référence. Une mesure face à un bain d’azote liqui<strong>de</strong> (approximation du zéro)serait donc vaine.Désignons respectivement par FOV P , FOV T , FOV G le petit champ (~0,5°)occupé par la source (corps noir ou Soleil), le champ total <strong>de</strong> SOLSPEC (~8°) etle grand champ constitué <strong>de</strong> la différence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux. Donc : FOV G + FOV P =FOV T . Pour l’alternance haute (phase O ph ), il faut prendre en considérationl’émission propre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux lames <strong>de</strong> quartz + l’émission d’une source IR partransparence <strong>de</strong>s lames. Le bilan <strong>de</strong>s signaux modulés à 512 Hz s’établit donccomme suit :244


Etalonnage absolu au PTB : signaux thermiques1) Mesure <strong>de</strong> la source 2) Mesure du courant d’obscuritéPhase O ph →Quartz dépoli et Q1Sur FOV T (~290 K)Signal ‘fond du laboratoire’(FOV G, ~290 K) + corpsnoir (FOV P, ~3000 K)I<strong>de</strong>mObturateur sur FOV T(~290 K)1) Mesure <strong>de</strong> la source 2) Mesure du courant d’obscuritéPhase F ph →Pour toute mesure : température <strong>de</strong>s pales sur FOV T (~290 K)Mesure en orbite : signaux thermiques1) Mesure <strong>de</strong> la source 2) Mesure du courant d’obscuritéPhase O ph →Quartz dépoli et Q1Sur FOV T (~270 K + ∆T)Signal ‘Deep space’(FOV G, ~3 K) + Soleil(FOV P, ~5870 K)I<strong>de</strong>mObturateur sur FOV T(~270 K)1) Mesure <strong>de</strong> la source 2) Mesure du courant d’obscuritéPhase F ph →Pour toute mesure : température <strong>de</strong>s pales sur FOV T (~270 K)245


En orbite, la phase F ph est donc i<strong>de</strong>ntique aux mesures en laboratoiremais pour une température <strong>de</strong> l‘ordre <strong>de</strong> 270 K. Lors d’une mesure solaire, lespremières surfaces optiques exposées au rayonnement solaire (lame <strong>de</strong> quartzet dépoli) subissent un échauffement ∆T que l’on fixe à 70 K pour l’exercice.L’impact <strong>de</strong> ce surcroit d’émission IR doit être étudié. Une analyse complète serésume comme suit :- Lors <strong>de</strong> la mesure du courant d’obscurité, le signal <strong>de</strong>s sources d’émission IRs’annulent. L’unique contribution au courant d’obscurité provient du détecteur.- Pour la plage spectrale du canal IR, le rapport entre une émission d’un corpsnoir à 3000 K et à 290 K sera toujours supérieur à 10 6 . Transférer une échelleradiométrique sur la base d’une courbe <strong>de</strong> réponse établie à partir d’uneéchelle normalisée à 290 K (ou 270 K sur l’ISS) au lieu <strong>de</strong> 0 K est donc sansconséquence.- Pour le champ FOV G , le changement d’émission entre le PTB et l’ISS pourcette source résiduelle est négligeable pour SOLSPEC car non détectable(passage <strong>de</strong> 290 K à 3 K entre le laboratoire PTB et le fond <strong>de</strong> ciel).- L’éclairement du détecteur est le produit <strong>de</strong> la radiance d’une source multipliéepar l’angle soli<strong>de</strong> sous laquelle elle est vue. L’impact du rayonnement résiduelobservé en provenance <strong>de</strong> FOV G peut ainsi être estimé par rapport à la sourcechau<strong>de</strong> (corps noir ou Soleil). Une analyse montre que le ratio (FOV G x S res ) /(FOV P x S pr ) est toujours inférieur à 10 -14 où S res et S pr sont respectivement lesradiances observées en provenance <strong>de</strong> FOV G (290 K ou 3 K) et <strong>de</strong> FOV P(source chau<strong>de</strong>). La contribution résiduelle <strong>de</strong> FOV G est donc toujoursnégligeable.- Echauffement <strong>de</strong>s lames <strong>de</strong> quartz lors d’une mesure solaire (∆T = +70 K). Encomparant les éclairements suivants :S o x FOV p + S quartz (270 K) x FOV T + S dépoli (270 K) x FOV TcS o x FOV p + S quartz (340 K) x FOV T + S dépoli (340 K) x FOV T(E.2-1)(E.2-2)où S o , S quartz et S dépoli sont les radiances respectives du Soleil, d’une lame <strong>de</strong>quartz et d’une lame dépolie.Pour ces 2 températures, on observe une différence non détectable pourλ < 2 µm, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2x10 -4 à 2.5 µm et 7x10 -4 à 3,1 µm. Ces variations nesont pas détectables par SOLSPEC compte tenu du rapport signal à bruitentre 2 et 3,1 µm.Au final, il convient donc <strong>de</strong> soustraire le courant d’obscurité lors dutraitement <strong>de</strong>s données et il ne dépend que du détecteur. Il n’y a pas <strong>de</strong> termes<strong>de</strong> correction à introduire suite à tout changement <strong>de</strong> température <strong>de</strong>s signauxrésiduels (pales, quartz, …) pour les longueurs d’on<strong>de</strong> inférieures à 3,1 µm.Certains signaux non modulés ne doivent pas être pris en compte danscette analyse. Ce sont les signaux à ~290 K vus par la PbS sous un grandchamp et en éclairement intégré, émis par la roue à filtre, le filtre, l’optique <strong>de</strong>sortie IR (lentilles cylindriques et miroir) et la fente <strong>de</strong> sortie. Ces signaux non246


négligeables mais non modulés sont neutralisés par la détection synchrone. Il enest <strong>de</strong> même pour les composants internes au spectromètre IR (réseaux, miroirs,…), vu par réflexion sous un petit champ à travers la fente <strong>de</strong> sortie. Leurémission est neutralisée car non modulée.E.3 Etalonnage en longueur d’on<strong>de</strong>Exemple d’étalonnage en longueur d’on<strong>de</strong> pour le canal UV (cf. § <strong>II</strong>.5.2).La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Levenberg-Marquardt est appliquée pour l’interpolation nonlinéaire.Au départ, <strong>de</strong>s écarts remarquablement faibles ont été observés entre laloi théorique <strong>de</strong> dispersion (utilisant les paramètres a 0 ,b 0 ,c 0 ,d 0 ) et la position <strong>de</strong>sraies (en bleu ci-<strong>de</strong>ssous). Ceci tend à vali<strong>de</strong>r la forme analytique obtenueprécé<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> dispersion obtenue pour SOLSPEC (cf. § <strong>II</strong>.5.2.1).Fig. E.3-1Etalonnage du canal UV. En rouge, exemple d’interpolationnon-linéaire <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> dispersion sur les pointsexpérimentaux {p i ,λ i }. En ordonnée : différence entre leslongueurs d’on<strong>de</strong> calculées et observées.Au final, l’écart-type <strong>de</strong>s résidus est <strong>de</strong> 0,068 nm. Ils contiennent lestermes d’erreur issus <strong>de</strong> différentes contributions telles que la reproductibilitémécanique <strong>de</strong> la vis micrométrique, l’attribution <strong>de</strong> l’incrément moteur pour unePSF asymétrique, etc ….Une étu<strong>de</strong> comparative a montré que la performance d’une régressionnon-linéaire <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> dispersion est équivalente à celle d’une interpolationpolynomiale d’ordre 4 pour les plages spectrales bien couvertes par les pointsexpérimentaux {p i , λ i }. Par contre, pour <strong>de</strong>s zones dépourvues <strong>de</strong> points (débutet fin <strong>de</strong> plages), la fonction polynomiale diverge systématiquement et estinvalidée. Ce résultat est attendu car contrairement à la loi théorique, lepolynôme ne contient pas en ses termes la modélisation <strong>de</strong>s éléments optomécaniques<strong>de</strong>s monochromateurs.247


E.4 Algorithme <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong> réponsePour une lampe donnée, on distingue l’éclairement interne (émission <strong>de</strong>l’arc ou du ruban <strong>de</strong> tungstène) ou externe (intégrant la transmission <strong>de</strong> lafenêtre d’émission et <strong>de</strong>s optiques <strong>de</strong> couplage entre la lampe et la fented’entrée). L’algorithme est présenté pour le canal UV et l’exploitation du signal<strong>de</strong>s lampes au <strong>de</strong>utérium (cf. § <strong>II</strong>I.1.3.1). Il est transposable au canal VIS et auxlampes à ruban <strong>de</strong> tungstène. L’optique <strong>de</strong>s lampes au <strong>de</strong>utérium est constituéed’une lentille en MgF 2 associée à un miroir concave <strong>de</strong> renvoi (cf. § <strong>II</strong>.2.3.2.2).Les courbes spectrales E i (λ,n), S i (λ,n) et R(λ,n), désignent respectivementl’éclairement externe <strong>de</strong> la lampe au <strong>de</strong>utérium # i, son signal électronique net(courant d’obscurité soustrait) et la courbe <strong>de</strong> réponse du canal UV <strong>de</strong>SOLSPEC. Le numéro du jour <strong>de</strong> mesure (n) est assigné à zéro en début <strong>de</strong>mission. Par définition (cf. § <strong>II</strong>.6.1) :E ( λ , n)= R(λ,n).S ( λ,n)(E.4-1)i1) Dégradation <strong>de</strong>s lampesOn définit le facteur <strong>de</strong> dégradation D i d’une lampe à partir du rapport <strong>de</strong>séclairements. La dégradation est supposée indépendante du temps. Elle estmodélisée par une fonction monotone croissante, proportionnelle au tempsd’utilisation T i (l’indice ’ 0 ’ désigne les conditions initiales) :i0Ei( λ)Di( λ , n)= = 1+ai( λ).Ti( n)(E.4-2)E ( λ,n)iPour <strong>de</strong>ux lampes ayant une même dynamique <strong>de</strong> vieillissement (mêmefacteur a i ) et dont les spectres ont été acquis le même jour (même réponse R ducanal UV), il est possible <strong>de</strong> déduire les facteurs <strong>de</strong> dégradation D i individuels. Eneffet, partant <strong>de</strong> l’équation E.4-1 entre le jour n et le début <strong>de</strong> la mission, on obtientpour les <strong>de</strong>ux lampes (les fonctions ci-<strong>de</strong>ssous étant implicitement dépendantes <strong>de</strong>la longueur d’on<strong>de</strong>) :00 0E2R S2= . etE n)R(n)S ( n)2(200 0E1R S1= .(E.4-3)E n)R(n)S ( n)1( 1La réponse R(n) est i<strong>de</strong>ntique. Les termes se combinent comme suit :000E21 E1S2( n)S1= . avec σ = .(E.4-4)0E n)σ E ( n)S ( n)S2(1Le paramètre σ représente le rapport d’émission <strong>de</strong>s lampes (signal net)pour un intervalle <strong>de</strong> temps [n – n 0 ] i<strong>de</strong>ntique. C’est un paramètre relatif <strong>de</strong>venu12248


indépendant <strong>de</strong> la réponse du canal. Ce paramètre est différent <strong>de</strong> 1 lorsque leslampes n’ont pas la même fréquence d’utilisation. En combinant (E.4-2 et E.4-4) etpour <strong>de</strong>s facteurs a i i<strong>de</strong>ntiques (a=a1=a2), on obtient :Et donc :1+aT1( n)1+ aT2( n)=(E.4-5)σσ −1a = (E.4-6)T ( n)−σT( )1 2nCette équation est bien déterminée (a ≠ 0/0) si les fréquences d’utilisation<strong>de</strong>s lampes sont différentes. La mesure <strong>de</strong> leur dégradation est ainsi résolue, dansles limites <strong>de</strong> validité du modèle linéaire en T (cf. équation E.4-2).2) Dégradation <strong>de</strong> la réponse du canalOn définit le facteur <strong>de</strong> dégradation d i du canal UV entre <strong>de</strong>ux datesdonnées comme étant le rapport <strong>de</strong>s réponses mesurées par une lampe au<strong>de</strong>utérium # i pour ces <strong>de</strong>ux dates. Il peut être exprimé en termes d’éclairement E icorrigé <strong>de</strong> sa dérive D i . On obtient pour le jour n <strong>de</strong> la mission :00R Eidi ( n)= =(E.4-7)R(n)Ei( n)D ( n)Les lampes au <strong>de</strong>utérium n° 1 ou 2 peuvent être util isées indifféremment.3) Reproductibilité <strong>de</strong> l’éclairement <strong>de</strong> l’arcLe facteur <strong>de</strong> correction d i du canal UV et la dérive <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>soptiques entre l’arc d’une lampe et la pré-fente (terme D i ) donne accès à sonéclairement interne dont la stabilité peut être étudiée. Définissons un coefficient C ireprésentant l’éclairement corrigé <strong>de</strong> l’arc. Partant <strong>de</strong> l’équation E.4-1 et enintégrant les <strong>de</strong>ux corrections, on obtient pour le jour n et la lampe # i :0CorrRCi ( n)= Ei( n)= R(n).Si( n)= . Si( n).Di( n)(E.4-8)d ( n)Les lampes au <strong>de</strong>utérium du type Catho<strong>de</strong>on montrent généralement unereproductibilité <strong>de</strong> l’éclairement spectral <strong>de</strong> l’arc au niveau <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>1 % (Floyd et al., 1996, Prinz et al., 1996). La perte <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> la fenêtreen MgF 2 est induite par la présence <strong>de</strong> contaminants. Ces constituants peuventêtre pyrolisés par l’action photochimique d’un rayonnement ionisant.ii249


E.5 Limite <strong>de</strong> détection UV-VISLa fluctuation du signal et le rapport signal à bruit d’une détection parcomptage <strong>de</strong> photons peuvent être évalués (cf. PMT handbook, Hamamatsu,Chap. 4 & 6). L’expression obtenue a été utilisée pour une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>détection <strong>de</strong>s canaux UV-VIS (cf. § <strong>II</strong>.8.1). Cette fluctuation contient plusieurscomposantes : les fluctuations du signal (bruit <strong>de</strong> photons), du courantd’obscurité et <strong>de</strong> la lumière diffuse.Aperçu théoriqueLe courant d’obscurité d’un tube photomultiplicateur provient <strong>de</strong> sourcessuivantes :- L’émission thermoïnique <strong>de</strong> la photocatho<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s dyno<strong>de</strong>s.- Des courants <strong>de</strong> fuite (ano<strong>de</strong>-électro<strong>de</strong>s, …).- Un photocourant <strong>de</strong> scintillation (électrons déviés interagissant avecl’enveloppe <strong>de</strong> verre et les supports <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s).- Une émission spontanée (field emission) dans les dyno<strong>de</strong>s lorsqu’une hautetension excessive est appliquée.- Un courant d’ionisation <strong>de</strong> gaz résiduels.- Un bruit généré par le rayonnement issu <strong>de</strong>s radio-isotopes contenus dans leverre, les rayons cosmiques et autre rayonnement gamma (effet Cherenkov).Trois fluctuations statistiques sont présentes dans un photomultiplicateur.- L’arrivée aléatoire <strong>de</strong>s photons, décrite par une distribution <strong>de</strong> Poisson.- Il existe une statistique et donc une distribution <strong>de</strong> probabilité (égalementpoissonnienne) associée à la photoémission par photon inci<strong>de</strong>nt.- Enfin, par photoélectron émis, il existe une statistique liée au processusd’amplification. Chaque photoélectron ne produit pas le même nombre <strong>de</strong>photoélectrons en sortie <strong>de</strong>s dyno<strong>de</strong>s. Des photoélectrons seront perdus(réflexion imparfaite), et une émission spontanée <strong>de</strong> photoélectrons peutsurvenir dans les dyno<strong>de</strong>s. L’émission <strong>de</strong> photoélectrons secondaires estaussi associée à une distribution <strong>de</strong> Poisson.Détermination du rapport signal à bruit pour un comptage <strong>de</strong> photonsEn mo<strong>de</strong> analogique, le rapport signal à bruit (SNR) en présence d’unsignal lumineux peut être déterminé en sortie du photomultiplicateur (à hauteur<strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>) en exprimant la fluctuation rms du photocourant à partir d’unedistribution <strong>de</strong> Poisson. En développant le quotient SNR en termes <strong>de</strong> courantsmesurés en sortie du détecteur (catho<strong>de</strong>), on obtient :( SNR)outIpIc≡ =(E.5-1)i 2eFB(I + 2( I + I ))Avec :I p : photocourant moyen net mesuré sur l’ano<strong>de</strong> (Amp).pcbd250


I c : photocourant moyen net mesuré sur la catho<strong>de</strong> (Amp).Les photocourants nets sont obtenus après soustraction du courantd’obscurité du détecteur et du signal diffus.i p : fluctuation rms du photocourant <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> (Amp).e : charge <strong>de</strong> l’électron (Cb).F : terme décrivant la dégradation du SNR suite au passage dans les dyno<strong>de</strong>s. F= (SNR)² in /(SNR)² outB : ban<strong>de</strong> passante (Hz).I d : courant d’obscurité moyen mesuré sur la catho<strong>de</strong> (A).I b : signal moyen issu <strong>de</strong> la lumière diffuse (A).Pour une détection par comptage <strong>de</strong> photons, le terme F peut être éliminé(F = 1). En effet, la dégradation du SNR est due à la production spontanée(thermique) d’électrons secondaires dans les dyno<strong>de</strong>s. Une fluctuationadditionnelle (bruit d’amplification) est donc générée par ce processus. Enutilisant un discriminateur LLD (Low Level Discriminator), fixant un seuil minimumd’intensité pour le comptage <strong>de</strong>s impulsions, ce bruit peut être totalementéliminé. Un comptage par photon offre donc l’avantage d’un meilleur SNR.Partant <strong>de</strong> l’équation précé<strong>de</strong>nte avec F = 1, sachant que B est égal à 1/2T (Test le temps d’intégration) et qu’un photocourant est égal à eN/T (N est lenombre moyen d’impulsions pendant le temps d’intégration), on obtient :( SNR)outNsT= (E.5-2)N + 2( N + N )Avec :N s : signal moyen net mesuré en sortie (cps/s).N b : signal moyen généré par la lumière diffuse (cps/s).N d : courant d’obscurité moyen du détecteur (cps/s).Le signal net N s est la soustraction du signal total moins le courantd’obscurité et la lumière diffuse : Ns = N total – (N b + N d ).T : temps d’intégration (s).En résolvant cette équation à la limite <strong>de</strong> détection (SNR = 1) on obtientl’expression suivante pour le signal :Nssb1 + 1+8T( Nb+ Nd)= (E.6-2)2Td251


Annexe - FStabilité en orbiteDéveloppements complémentairesF.1 Stabilité <strong>de</strong> la réponse du PSD et système d’axes ....................................... 252F.2 Stabilité thermique ........................................................................................ 254F.1 Stabilité <strong>de</strong> la réponse du PSD et systèmed’axesLes données PSD <strong>de</strong> l’année 2009 ont été analysées pour vérifier lastabilité <strong>de</strong> la réponse du système (cf. § <strong>II</strong>I.1.1). Ci-<strong>de</strong>ssous à gauche aprèsnormalisation à 1 UA, la stabilité obtenue est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,2 %. On peut noter(en bleu ci-<strong>de</strong>ssous à droite) que l’excentricité <strong>de</strong> l’orbite terrestre a pu êtredéduite <strong>de</strong> la variabilité annuelle du signal. On a obtenu une valeur <strong>de</strong> 0,016773,soit une erreur <strong>de</strong> 0,4 % par rapport à la valeur astrométrique (0,016710).Fig. F.1-1 A gauche, Stabilité <strong>de</strong> la réponse du PSD pour l’année 2009après normalisation à 1 UA. A droite (en bleu), variation dusignal liée à l’excentricité <strong>de</strong> l’orbite terrestre.Système d’axesDétermination du biais angulaire entre les axes <strong>de</strong> la CPD et du PSDLes orientations respectives <strong>de</strong>s détecteurs <strong>de</strong> position angulaire du soleilet <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> la CPD (X M ,Y M ou encore : X SOLAR , Y SOLAR ) sontreprésentées ci-<strong>de</strong>ssous.252


Fig. F.1-2Configuration <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> la charge utile SOLAR. Les labels‘M’, ‘SS’ et ‘PSD’ désignent respectivement les axes <strong>de</strong>rotation <strong>de</strong> la CPD, du senseur solaire <strong>de</strong> la CPD et du PSD.A droite : orientation <strong>de</strong>s axes par rapport à la face blanche<strong>de</strong> SOLSPEC.Un biais angulaire (∆x,∆y) existe entre les axes du PSD et ceux dusenseur solaire <strong>de</strong> la CPD. Il est lié en partie au désalignement <strong>de</strong> SOLSPEClors <strong>de</strong> son intégration au sol dans la CPD (cf. § <strong>II</strong>I.1.1). En désignant par(X PSD ,Y PSD ) et (X coord ,Y coord ) les coordonnées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pointeurs dans latélémétrie et compte tenu <strong>de</strong> l’orientation <strong>de</strong>s axes, on obtient :XYPSDPSD= −Y= + Xcoordcoord+ ∆x+ ∆y(F.1-1)Fig. F.1-3Télémétrie du PSD et du senseur solaire <strong>de</strong> la CPD selonleurs <strong>de</strong>ux axes lors d’une mesure solaire. La corrélation estbien établie après compensation <strong>de</strong>s biais angulaires entreles axes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux senseurs.253


Les termes (∆x, ∆y) ont été déduits d’une comparaison <strong>de</strong> donnéestélémétriques. Un exemple est représenté ci-<strong>de</strong>ssus. On en a déduit un biaisrespectif <strong>de</strong> -32 et -106 minutes d’arc pour ∆x et ∆y.F.2 Stabilité thermiqueEtu<strong>de</strong> thermique <strong>de</strong> l’expérience SOLSPEC Pendant la mission SOLAR(cf. § <strong>II</strong>I.1.3.2). Echantillon <strong>de</strong> données pour l’année 2009 associées auxthermistances <strong>de</strong> la plaque centrale et <strong>de</strong> l’obturateur principal.Fig. F.2-1Températures <strong>de</strong> la plaque centrale (à droite) et <strong>de</strong>l’obturateur principal (à gauche) pendant les mesures solaires(en bleu) et pendant les mesures <strong>de</strong> l’année 2009 pour leslampes à ruban <strong>de</strong> tungstène VIS (en vert).Pour les mesures solaires (en bleu), les températures moyennes <strong>de</strong>sson<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3 °C, avec une amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> variation voisine <strong>de</strong> 5 °C.Pour les lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène VIS (en vert ci-<strong>de</strong>ssus), la dispersion estéquivalente (~5 °C). Les températures plus élevées observées avant avril 2009portent la signature <strong>de</strong> la chaleur dégagée précé<strong>de</strong>mment par une lampe au<strong>de</strong>utérium mises sous tension peu avant les lampes à ruban <strong>de</strong> tungstène. Cetteséquence a été modifiée par la suite.Des mo<strong>de</strong>s chauds et froids extrêmes ont été analysés au sol Pendant lesétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation thermique <strong>de</strong> SOLSPEC. Ils correspondaient à <strong>de</strong>svariations <strong>de</strong> flux inci<strong>de</strong>nts (solaire et terrestre) <strong>de</strong> ± 4 %. Les températuresassociées déduites <strong>de</strong> ces travaux se situaient entre -5°C et +15°C. Lesobservations en orbite vali<strong>de</strong>nt ce modèle et les températures enregistrées sesituent entre ces extrêmes.254


PublicationsUne contribution a été apportée pour les articles suivants :Thuillier, G., Foujols, T., Bolsée D., Gillotay, D., Hersé, M., Peetermans, W.,Decuyper, W., Man<strong>de</strong>l, H., Sperfeld, P., Pape, S., Taubert, D. R. andHartmann, J., SOLAR/SOLSPEC: Scientific Objectives, InstrumentPerformance and Its Absolute Calibration Using a Blackbody as PrimaryStandard Source, Solar Physics, 257, Issue 1, 185-213, 2009.Thuillier, G., DeLand, M., Shapiro, A., Schultz, W., Bolsée, D. and Melo, S.M.L.,The Solar Irradiance as a Function of the Mg <strong>II</strong> In<strong>de</strong>x for Atmosphere andClimate Mo<strong>de</strong>lling, Solar Physics, 277, Issue 2, 245-266, 2012, doi;10.1007/s11207-011-9912-5.Thuillier, G., Bolsée, D., Foujols, T., Schmidtke, G., Nikutowski, B., Brunner, R.,Hersé, M., Gillotay, D., Man<strong>de</strong>l, H., Peetermans, W. and Decuyper, W., Thesolar irradiance spectrum at solar activity minimum between solar cycles 23and 24, en cours <strong>de</strong> préparation pour Solar PhysicsUne contribution a été apportée pour la participation aux conférencessuivantes :- SOLAR Face-to-Face Meeting, 4-5 December 2008, Brussels (Belgium).- The Solar EUV-IR workshop, 15-17 April 2009, Fraunhofer-IPM Freiburg(Germany).- The IAMAS symposium, 19-29 July 2009, Montreal (Canada).Thuillier, G., Bolsée, D., Foujols, T., Gillotay, D., Man<strong>de</strong>l, H. and Sperfeld,P., The Solar Spectrum Methods of Measurements, Calibration and RecentResults.- The SORCE meeting, 19-21 May 2010, Keystone (USA).Thuillier, G., Schmidtke, G., Foujols, T., Nikutowski, T., Bolsée, D., Gillotay,D., Hersé, M., Peetermans, W., Decuyper, W. and Man<strong>de</strong>l, H., A compositeAbsolute Solar Irradiance Spectrum at Solar Minimum.- The Face-to-Face Meeting <strong>II</strong>, 21-22 June 2010, Brussels (Belgium).- The COSPAR meeting, 18-25 july 2010, Bremen (Germany).Thuillier, G., Schmidtke, G., Foujols, T., Nikutowski, T., Bolsée, D., Gillotay,D., Hersé, M., Peetermans, W., Decuyper, W. and Man<strong>de</strong>l, H., TheAbsolute Solar Irradiance Spectrum at Solar Minimum Activity Measured by255


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Liste d’acronymesACRIM : Active Cavity Radiometer Irradiance MonitorAMF : Air Mass FactorATLAS : ATmospheric Laboratory for Applications and ScienceB.Usoc : Belgian - User Support and Operation CenterCAD : Conversion Analogue DigitalCCM : Chemistry Climate Mo<strong>de</strong>lsCEM : Compatibilité Electro-MagnétiqueCME : Coronal Mass EjectionCMOS : Complementary Metal-Oxi<strong>de</strong> SemiconductorCNRS : Centre National <strong>de</strong> la Recherche ScientifiqueCOSI : CO<strong>de</strong> for Solar IrradianceCPD : Coarse Pointing DeviceCPU : Central Processing UnitDIARAD : DIfferential Absolute RADiometerDOAS : Differential Optical Absorption SpectroscopyENVISAT : ENVIronmental SATelliteESA : European Space AgencyESR : Electrical Substitution RadiometerEURECA : EUropean REtrievable CArrierEUV : Extreme UltraVioletFOV : Field Of ViewFUV : Far UltraVioletFWHM : Full Width at Half MaximumGCR : Galactic Cosmic RaysGUM : Gui<strong>de</strong> to the expression of Uncertainty in MeasurementHCL : Hollow Catho<strong>de</strong> LampIASB : Institut d'Aéronomie Spatiale <strong>de</strong> BelgiqueILS : Interrupteurs à Lames SouplesIPM : Institut Physikalische MesstechnikIR : InfraredKSC : Kennedy Space CenterLASP : Laboratory for Atmospheric and Space PhysicsLATMOS : Laboratoire ATmosphères, Milieux, Observations SpatialesLED : Light Emitting Dio<strong>de</strong>LLD : Low Level DiscriminatorMLI : Multi Layer InsulationMUV : Middle UltraVioletMV : Modèle <strong>de</strong> VolNASA : National Aeronautics and Space AdministrationNIR : Near InfraRedNIST : National Institute of Standards and TechnologyNOAA : National Oceanic and Atmospheric AdministrationNPL : National Physical Laboratory267


NPOESS : National Polar-orbiting Operational Environmental SatelliteOD : Optical DensityPAD : Pulse Amplifier DiscriminatorPLL: Phase-locked LoopPM : Photo MultiplierPROM : Programmable Read Only MemoryPSD : Position Sensitive DetectorPSF : Point Spread FunctionPTB : Physikalisch-Technische Bun<strong>de</strong>sanstaltRMS : Root Mean SquareSAA : Southern Atlantic AnomalySBUV : Solar Backscatter UltraVioletSciamachy : SCanning Imaging Absorption spectroMeter for Atmospheric CHartographYSEE : Solar Euv ExperimentSIDC : Sunspot In<strong>de</strong>x Data CenterSIM : Spectral Irradiance MonitorSIRCUS : Spectral Irradiance & Radiance Calibrations with Uniform SourcesSMA : Sub-Miniature A connectorSNOE : Stu<strong>de</strong>nt Nitric Oxi<strong>de</strong> ExperimentSNR : Signal-to-Noise RatioSolACES : SOLar Auto Calibrating Euv/uv SunphotometerSOLSPEC : SOLar SPECtrumSOLSTICE : SOLar STEllar Irradiance Comparison ExperimentSORCE : Solar Radiation and Climate ExperimentSOVAP : Solar Variability PICARDSpaceLab : Space LaboratorySSBUV : Shuttle Solar Backscatter UltraVioletSSN : Sun Spot NumberSURF : Sunchrotron Ultraviolet Radiation FacilitySUSIM : Solar Ultraviolet Spectral Irradiance MonitorTIM : Total Irradiance MonitorTIMED : Thermosphere Ionosphere Mesosphere Energetics and DynamicsTSI : Total Solar IrradianceTSIS : Total & spectral Solar Irradiance SensorUA : Unité AstronomiqueUARS : Upper Atmosphere Research SatelliteUV : UltraVioletVIRGO : Variability of Solar Irradiance and Gravity OscillationsVIS : VISibleXPS : Xuv Photometer SystemWHI : Whole Heliospheric IntervalZAH : Zentrum für Astronomie Hei<strong>de</strong>lberg268

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