10.07.2015 Views

Quand les protestants s'exp sent

Quand les protestants s'exp sent

Quand les protestants s'exp sent

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Mensuel protestant belge • ÉGLISE PROTESTANTE UNIE DE BELGIQUE • N° 7 - juillet 2008 • Mensuel sauf août • Prix au numéro : 1,50 €Belgique - BelgiëP.P. - P.B.1050 Bruxel<strong>les</strong> 5BC 4785<strong>Quand</strong> <strong>les</strong> <strong>protestants</strong>s’exp<strong>sent</strong>


Jean RICHEZPageÉditorial 2Coup de projecteur :Pourquoi un pavillon protestantà l’Exposition Universelle ? 3Il y a 50 ans, <strong>les</strong> <strong>protestants</strong>à l’expo.Historique des diverses expos 4Les structures architectura<strong>les</strong>de l’Expo58 6Bible ouverteDésert et bénédiction 8HumeurItinéraire d’une femme pressée 9D’iciChimay 2008, tout en douceur 10« Pourquoi pas ? » 11Les Gédéons belges 11De làLa nuit des Églises 12Dix jours sans télé etsans écran… 12Année Calvin 13Médi@s et RelationspubliquesChrétien citoyen,exemple demultip<strong>les</strong> articulations 14Pour vos vacances 15Dossier septembre :Ces médias qui orientent noscroyancesD’avril à mai, <strong>les</strong> Belges peuventrevisiter un événement mythiquede leur mémoire collective :l’Expo 58. Ce numéro de l’été, unmois après celui de notre homologueKerkmozaïek, rappelle uneépoque où Bruxel<strong>les</strong> se choisitun emblème nouveau : l’atome.Était-ce une sorte d’exorcismeaprès Hiroshima de placer ainsicomme symbole de la science ce qui, justement, avait fait découvrir à l’humanitésa capacité d’autodestruction ? En dépit du thème choisi pour l’Expo58 : “Pour un monde à dimension humaine”, manifestation d’espérance, cettedrôle d’époque fut néanmoins marquée par la crainte de cette menace inéditeque constituait “la bombe”.Quelques mois avant l’ouverture de l’Expo, <strong>les</strong> <strong>protestants</strong> belges décidèrentd’affirmer leur présence, de “s’exposer”. Ils se mobilisèrent pour offrir auxmillions de futurs visiteurs une vitrine. Le pavillon des Églises protestantesfut bien situé, au centre du dispositif, près de l’Atomium. Parallèlement, laSociété biblique, qui préparait une “Bible lumineuse” se trouvait juste en faced’une des attractions <strong>les</strong> plus populaires, la “Belgique joyeuse 1900”. Quantaux Missions protestantes, el<strong>les</strong> s’exposaient dans le pavillon du Congo. Laprésence protestante fut donc bien réelle et la mobilisation également.En sera-t-il de même pour l’“Année Calvin”, déclarée ouverte dans ce numéroet à laquelle une page sera désormais consacrée ? Certains déclarent stéri<strong>les</strong>ces commémorations. Il est vrai que chaque année fait se succéder anniversaireset autres journées mondia<strong>les</strong>. Faut-il rappeler à ceux-là que la vie dechacun de nous et de toute communauté humaine s’inscrit sur la partitionde l’histoire ? C’est ainsi que <strong>les</strong> hommes sontfaits. À la suite du peuple d’Israël, l’Église célèbre,lors des fêtes et de la Cène, sa marcheen avant.Que ces semaines estiva<strong>les</strong> soient aussi pourvous un ressourcement.Martine WARLET à l’expoPAGE2 gMosaïque N°7


oup de projecteurPourquoi un Pavillon Protestant àl’Exposition Universelle ?Extrait du Bulletin n°1 – « Les Églises protestantes » - Décembre 1957.POURQUOI LES ÉGLISES PROTESTANTESSERONT-ELLES PRÉSENTES À L’EXPOSITION1958 ?Pour cinq raisons :1. L’Exposition a un thème : Bilan du monde pour unmonde plus humain. Nous avons la conviction qu’unmonde meilleur ne se fera que par Dieu en Jésus-Christ. Nous avons le devoir de témoigner de cetteconviction profonde.2. <strong>Quand</strong> 30 millions de visiteurs sont attendus à uncertain endroit, nous ne pouvons pas rester à l’écart,mais nous devons faire un effort d’Évangélisation.Une présence au centre même de l’Exposition est <strong>les</strong>eul moyen d’y arriver. Elle nous permettra aussi dedistribuer du matériel d’Évangélisation.3. Des millions de coreligionnaires d’autres pays visiterontBruxel<strong>les</strong>. Ils auraient de la peine à trouverdes temp<strong>les</strong>, d’ailleurs trop petits pour <strong>les</strong> recevoir.C’est un service nécessaire à rendre à nos frères quede leur offrir un temple, où des cultes seront célébrésrégulièrement en différentes langues et qu’ils pourrontatteindre sans difficulté.4. Les Églises Protestantes, tant belges que du mondeentier, sont trop peu connues en Belgique. Puisquela plupart des Belges se rendront à l’Exposition,nous avons une occasion de leur montrer par notretemple et par notre exposition ce que sont et ce quefont <strong>les</strong> Églises Protestantes.5. Il serait inconcevable que le seul repré<strong>sent</strong>ant duChristianisme soit le Vatican, que la seule voix chrétienneau Heysel soit celle du Catholicisme romain.Cela donnerait une idée fausse du Christianisme.Nous devons faire entendre la voix d’un christianismeévangélique.QUE FERONS-NOUS DANS CE PAVILLON ?1° Dans le temple, il y aura des cultes tous <strong>les</strong> jours,deux au moins en semaine, quatre le dimanche, endifférentes langues.Pour <strong>les</strong> cultes du dimanche, nous demanderons à descommunautés, ou à des groupes de communautés, devenir tour à tour avec leur pasteur, pour former unnoyau de participants qui connais<strong>sent</strong> <strong>les</strong> cantiques. Cesera un service à rendre et un important témoignage àdonner.Chaque vendredi soir aura lieu l’“Heure Protestante’’ :alternativement des soirées de musique religieuse, deconférences importantes et d’autres manifestations.Pendant <strong>les</strong> heures où il n’y aura pas de cultes, nousaurons également des récitals d’orgue.2° Dans la salle d’exposition. Une exposition simplemais très repré<strong>sent</strong>ative est en cours de préparation.Nous avons fait appel à quelques amis suisses qui ontde l’expérience dans ce domaine. D’autre part, cettesalle servira comme centre d’accueil. Il y aura descomptoirs où seront exposées et distribuées une vingtainede publications, spécialement conçues et éditéesen vue de l’Exposition,en partie par nous-mêmes,en partie par <strong>les</strong>S o c i é t é s B i b l i q u e sUniversel<strong>les</strong>.Pour ceux qui n’entrerontpas dans la salle, unkiosque situé à l’entréedu temple permettra auxSociétés Bibliques dedistribuer ses éditionsaux passants.Juillet 2008 gMosaïquePAGE3


Coupde projecteurIl y a 50 ans, <strong>les</strong> <strong>protestants</strong> à l’expo.Historique des diverses exposNous remercions le pasteur Émile BRAEKMAN de nous brosser le tableaudes diverses expositions internationa<strong>les</strong> et universel<strong>les</strong> qui se sont tenuesà Bruxel<strong>les</strong> de la fin du XIX e siècle à 1958. Coup de projecteur surtrois bâtisses qui, en 1958, repré<strong>sent</strong>èrent <strong>les</strong> <strong>protestants</strong>LES PROTESTANTS ÀL’EXPO 58LES EXPOSITIONS ÀBRUXELLESEn 1958, pour la cinquième fois en unsiècle, l’agglomération bruxelloiseétait le siège d’une exposition internationaleet universelle. La premières’était tenue en 1880 sur l’ancienneplaine des manœuvres de la garnison, àl’occasion du cinquantenaire de l’indépendancenationale. L’historien HenriPIRENNE écrivit : « En contemplant le cheminparcouru depuis 1830, il [le peuplebelge] se rendait compte de la solidaritéhistorique qui rattachait le pré<strong>sent</strong> aupassé, et <strong>les</strong> souvenirs déjà lointainsde la Révolution, des combats de septembre,du Congrès, de l’avènementde Léopold Ier en recevaient un lustrerehaussé de gratitude. » Des pavillonsconstruits par l’architecte GédéonBORDIAUX, il reste <strong>les</strong> halls du côté del’avenue de Tervuren.Aux abords de l’exposition, un kiosque,pré<strong>sent</strong>ant de la littérature biblique,fut construit par l’Église chrétiennemissionnaire belge. À côté, unetente, offerte par la Mission intérieurede Londres et gérée par l’évangélisteS.R. BROWN, fut dressée. Chaque soirdes réunions en français et en flamandétaient organisées par <strong>les</strong> pasteurs dela capitale.De la deuxième en 1897 au mêmeendroit, il reste surtout la mosquée,qui primitivement était destinée àabriter une toile de 114 mètres delong Le panorama du Caire par ÉmileWAUTERS. Cette fois-ci, le Comité del’Alliance évangélique loua une maisonà l’avenue de la Joyeuse Entrée,en face du portail de l’exposition etorganisa comme précédemment desréunions.La troisième exposition en 1910 auSolbosch fut fermée prématurémentà la suite d’une terrible catastrophe :le soir du dimanche 14 août un violentincendie détruisit la plupart despavillons. Les visiteurs se firent raresdans ceux qui restaient debout.La quatrième exposition en 1935au Heysel, celle du Centenaire, aveccinq ans de retard, dota la ville desGrands Palais, dus à l’architecte JosephVAN NECK. Faute de moyens financiers,la présence protestante fut plus ténuelors de ces deux manifestations etseule la Mission Évangélique édifia unpetit kiosque biblique.Enfin, la cinquième en 1958, égalementau Heysel, créa un nouveausymbole de Bruxel<strong>les</strong>, l’Atomium, hautde 110 mètres, qui est devenu un rivalde Manneken-Pis ! Quant aux <strong>protestants</strong>,ils furent bien repré<strong>sent</strong>és surle terrain de l’exposition par trois bâtiments: le Pavillon des Églises protestantes,la Bible lumineuse et le Pavillondes Missions Protestantes.Le pavillon des Églises protestantesGrâce à l’appui du Secrétaire généraldu Conseil œcuménique, le pasteurWillem VISSER’T HOOFT, la Fédérationdes Églises Protestantes de Belgiqueobtint un terrain de 1.000 m 2 à deuxpas de l’Atomium, situé le long del’avenue du Centenaire, entre <strong>les</strong> pavillonsdu Luxembourg et des Pays-Bas. Sur ce terrain, l’architecte P.CALAME construisit un pavillon, comprenantun rez-de-chaussée délimitépar des piliers soutenant à l’étage unesalle d’exposition et une salle de conférence,qui, reliées, pouvaient contenir400 personnes.PAGE4 gMosaïque N°7


Coupde projecteurDe l’avenue, au parterre, un escalier dequelques marches conduisait à un hall,qui s’ouvrait sur un temple de formecirculaire, dont l’intérieur d’une sobriététoute calviniste invitait à la méditationentre une croix monumentaleet un orgue. Cet instrument à deuxclaviers et pédalier avait été construitpar la firme des frères Van VULPEN, àUtrecht, selon le modèle de l’orguede chœur de la cathédrale luthérienned’Upsal, en Suède. Le buffet était enbois de chêne de Slavonie.L’espace constitué par le temple, le hallet le parterre couvert pouvait contenirplus de 600 auditeurs. Chaque matin,de brefs cultes dans <strong>les</strong> quatre languesofficiel<strong>les</strong> de l’Exposition étaient présidéspar des pasteurs de différentesÉglises, selon douze liturgies spécialementconçues, accompagnés par la titulairede l’orgue, Mademoiselle AlmutRÖSSLER, organiste à Düsseldorf.Sur le mur extérieur du pavillon unefresque en mosaïques de silex étaitdue au sculpteur genevois P. SIEBOLD.À côté, s’élevait une tour métallique,haute de 20 mètres, couronnée partrois croix de chêne, éclairées la nuit.À l’étage, l’exposition avait été crééepar le pasteur R. KURTZ, d’Ossingen,en Suisse, et <strong>les</strong> panneaux avaientété réalisés par le graphiste H. KURTZJuillet 2008 gMosaïqueet le photographe M.H. KURTZ. Enfin,l’artiste belge Jean RICHEZ avait conçul’affiche de l’exposition universelleLa Bible lumineuseLa Société Biblique Belge, repré<strong>sent</strong>antl’Alliance biblique universelle,rencontra plus de difficultés dans l’obtentiond’un terrain. Après deux ans dedémarches, ce fut en tant qu’éditeuret à condition qu’elle participe égalementen installant un stand dans lePavillon des « Arts Graphiques », quele secrétaire général, le pasteur PaulCAUFRIEZ, reçut satisfaction.La place qui fut offerte se trouvait prèsde la porte mondiale, en bordure de la« section belge » et de celle des « organismesde coopération internationale». Le projet, dû aux architectesLOMBARD et VAN IMPE, fut de construireune immense Bible ouverte, haute de15 mètres, sur laquelle défileraient destextes en plusieurs langues, jouxtantune galerie où se trouveraient desstands avec de la documentation. Lapiste lumineuse avait une longueur de10 mètres et une hauteur de 80 centimètres,<strong>les</strong> bobines de papier perforéde 400 mètres de long permettaientde dérouler pendant une heure despassages bibliques.En outre, la Société Biblique Belgeavait édifié un kiosque sur le terraindu Pavillon des Églises Protestantes,où elle diffusait de la littérature biblique,ainsi qu’au Pavillon des MissionsProtestantes.Le Pavillon des MissionsProtestantesÀ l’intérieur du Palais du Congo unespace de 200 m 2 fut réservé auxMissions Protestantes au Congo etau Ruanda-Urundi. Le bureau deBruxel<strong>les</strong>, dirigé par le révérend H.Wakelin COXILL, fut chargé de l’organisationet de la construction d’unpetit pavillon, en collaboration avecl’architecte P. CALAME. Le projet étaitde pré<strong>sent</strong>er dans des sections l’histoiredes Missions et leurs réalisationsdans <strong>les</strong> domaines de l’évangélisation,de l’enseignement et de la thérapeutique.À côté de cette partie, où <strong>les</strong> visiteurspouvaient circuler librement,une salle destinée à des conférenceset des projections permettait de réunirun auditoire d’une cinquantaine depersonnes.Idéalement placé en trois points d’ancrage,le protestantisme international,et belge en particulier, fut dignementrepré<strong>sent</strong>é à l’Expo 58.E.M. BRAEKMANPAGE5


Coupde projecteurLes structures architectura<strong>les</strong>de l’Expo58Pour ce coup de projecteur, Mosaïque a demandé la collaboration de Bernard ESPION, professeur à l’UniversitéLibre de Bruxel<strong>les</strong>, président de la filière « Construction et Architecture ». Il est également Vice-présidentdu Conseil d’Administration de la Faculté Universitaire de Théologie Protestante de Bruxel<strong>les</strong> et membrede l’Église de Bruxel<strong>les</strong>-Musée.PAGE6Bernard ESPIONJe précise en avant-proposque, bien que Bruxellois et néen 1956, je n’ai pas de souvenirspersonnels de l’Expo58.Ce sont mes préoccupationsprofessionnel<strong>les</strong> qui m’ontamené à m’intéresser plusparticulièrement à l’originalitéstructurale des pavillonsde l’Expo58.Depuis la première exposition universelle tenue à Londresen 1851 jusqu’à la plus récente organisée à Hanovre en 2000,toutes <strong>les</strong> expositions universel<strong>les</strong> ont été caractérisées parla construction de bâtiments, de pavillons ou de structuresspécia<strong>les</strong> qui sont origina<strong>les</strong>, voire exceptionnel<strong>les</strong>, ou qui àtout le moins témoignent des préoccupations du momentdes ingénieurs et des architectes en matière de recherchestructurale ou architecturale. Le catalogue encyclopédiquede la remarquable exposition « L’art de l’Ingénieur »organisée au Centre Georges Pompidou à Paris en 1997 [1]ne retient pas moins de six structures de l’Expo58. Aucuneautre exposition universelle ne peut revendiquer un tel bilanen nombre de structures architectura<strong>les</strong> remarquab<strong>les</strong>. Etce bilan est fort incomplet [2].Expo58 fut la première exposition universelle organiséeaprès la Seconde Guerre Mondiale et la première pierre futposée en 1955. Le thème de l’Expo était « un bilan pour unmonde plus humain », en somme un plaidoyer pour unecoopération entre <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> et pour un monde meilleuroù <strong>les</strong> progrès technologiques et scientifiques seraient auservice de l’humanité. La trame historique de la décennie48-58 est tout à la fois celle de la reconstruction, de la croissanceéconomique des « Trente Glorieuses », de la guerrefroide, de la décolonisation, de la société de consommation,et de la construction européenne. Tout cela se reflétaitdans l’Expo58, où l’état d’esprit était plutôt optimiste pourl’avenir.L’organisation de l’exposition a été l’occasion de réaliserd’importants travaux d’infrastructure vers Bruxel<strong>les</strong> etdans la ville elle-même. Toutes <strong>les</strong> constructions sur le sitedu Heysel, hormis <strong>les</strong> grands palais, comme le Palais V del’Exposition de 1935, devaient être « déconstruites » aprèsl’exposition. Deux d’entre el<strong>les</strong> ont cependant persisté bienplus longtemps. Est-ce la raison pour laquelle el<strong>les</strong> sont souventcitées par beaucoup de nos concitoyens comme <strong>les</strong>plus repré<strong>sent</strong>atives de l’Expo58 ? Il s’agit en l’occurrencede l’Atomium et de la Flèche du Génie Civil. Cette dernièreétait constituée d’un énorme porte-à-faux de 80 mètres deportée en voi<strong>les</strong> minces de béton dont l’audace constructivemérite d’être soulignée (Fig.1). L’Atomium est devenudepuis le point de passage obligé des touristes qui visitentla Belgique ; la Flèche du Génie Civil n’a été démolie qu’en1970. Ni l’une ni l’autre de ces structures ne sont cependantà ranger parmi <strong>les</strong> constructions ou structures innovantesà l’Expo58.En effet, un trait commun des structures innovantes àl’Expo58 est la recherche de la légèreté par l’utilisation deformes, de matériaux et de techniques constructives pourcouvrir de grandes portées ou délimiter de grands espacessans points d’appuis intermédiaires. Deux types de structuresont fait leur apparition marquée et en masse à l’Expo58 :<strong>les</strong> couvertures en résille de câb<strong>les</strong> prétendus et <strong>les</strong> ossatureset coques en bois lamellé-collé.La première couverture en résille de câb<strong>les</strong> prétendus a étéconstruite à Raleigh en Caroline du Nord en 1953. Il s’agitd’une construction archétypique, dont <strong>les</strong> avantages ont étérapidement diffusés dans <strong>les</strong> magazines d’architecture aveccomme conséquence qu’au moment de l’appel à soumissiondes projets pour l’Expo58, <strong>les</strong> toitures en réseau de câb<strong>les</strong>apparaissaient aux yeux des architectes comme des structureséconomiques et séduisantes par leur nouveauté - tanttechnique qu’esthétique - pour couvrir des pavillons. Et cene sont pas moins de sept toitures à câb<strong>les</strong> que l’on trouveréalisées à l’Expo58 : il s’agit des couvertures du pavillon dela France (Fig.2), du pavillon des USA (Fig.2), du pavillongMosaïque N°7


ible ouverteDésert et bénédictionLivre des Nombres 6, 22-27Le livre des Nombres est une relecture de l’expérience du désert aprèsla sortie d’Égypte avec <strong>les</strong> yeux de ceux des Israélites revenus au paysaprès le long exil babylonien. Un exil qui a bouleversé – tout en <strong>les</strong>ouvrant à l’universel – la foi et l’identité juives. Or, le retour sur laterre ancestrale ne se pré<strong>sent</strong>e pas comme une sinécure. Comme lorsde la sortie d’Égypte, le retour d’exil va confronter <strong>les</strong> Israélites fidè<strong>les</strong>à des difficultés que l’on va pouvoir comparer aux épreuves du désert.De fait, l’élément qui relie la grande diversité des récits du livre est lecadre à la fois historique et théologique du désert.Paradoxalement, le désert est le lieuoù le peuple israélite reçoit la bénédiction,de même qu’il y avait reçu latorah : lieu d’épreuve aux deux sens duterme, difficulté à surmonter et test àpasser, lieu d’éducation où l’on estamené à grandir en apprenant à vivredans la durée et le quotidien du don dusalut et de la liberté, lieu de la rencontreavec Dieu au travers de laquelle lepeuple est appelé à passer de la servitudeà la liberté, du service des ido<strong>les</strong>mortifères à celui de Dieu vivant.Au désert, Israël se retrouve seul avecDieu. C’est sans doute la raison pourlaquelle ce moment de l’histoire israéliteest important pour l’ensemblede la pensée théologique de l’AncienTestament : c’est là, en effet, que, pourla première fois, le peuple est mis enprésence de son Dieu. « Je vous ai faitvenir vers moi », dit le Seigneur à Moïse(Ex 19, 4-6). C’est là, au Sinaï, que leSeigneur offre son Alliance.Pour Israël, l’Alliance consiste à garder,observer la torah, la charte fondamentale; Dieu, lui, gardera ceux qui reçoiventla bénédiction, réponse de Dieuà son peuple.Pour ce peuple en marche en plein désertdu Sinaï, la bénédiction constitueaussi une promesse, car elle place àl’horizon la terre promise. Le cheminpré<strong>sent</strong> comme le chemin futur d’Israëlsont mis sous la garde de Dieu.D’autre part, si je demande à Dieu sabénédiction, c’est que je lui reconnaisun pouvoir, un rôle dans ma vie, uneprésence à mes côtés. Aussi, demandersa bénédiction est non seulementune prière mais également une professionde foi.De la part de Dieu, la bénédiction estenfin un acte de création : d’un peupledéstructuré de réfugiés en fuite dansle désert, le Seigneur fait un peuple.Scellé par la formule de bénédiction, ilreçoit de Dieu une identité : il est crééen même temps que le culte qu’il offreainsi à Dieu.Dans la tradition protestante, la triplebénédiction d’Aaron est souventreprise à la clôture du culte commeune prise de congé par le prédicateur.Il serait bon de se remettre en mémoireque le moment de la clôturedu culte est le moment du départ descroyants qui vont dans le monde avecla mission d’être <strong>les</strong> témoins du Christressuscité.Dans certains milieux chrétiens, jepense à certains milieux dits charismatiques,on lie très fermement bénédictionet bien-être. Richesse etsanté seraient <strong>les</strong> signes visib<strong>les</strong> d’unebénédiction divine, celle-ci étant alorsconçue comme récompense de la fidélitéau Seigneur. C’est l’occasionde remettre cela en question, dans laperspective proprement biblique etprotestante d’un Évangile de la grâce,de la gratuité, et d’inviter <strong>les</strong> privilégiésde ce monde, <strong>les</strong> riches et <strong>les</strong>puissants, à réfléchir sur leur bien-êtreet sur la manière dont nous géronsnos pouvoirs, richesses et fortunes.Sommes-nous en droit d’affirmerd’une société qu’elle est riche parceque bénie ? Cela laisserait entendreque <strong>les</strong> pays pauvres (on devrait plutôtdire appauvris…) seraient mauditspar Dieu. Or, le peuple à qui Dieu offresa bénédiction est manifestement unpeuple errant, vivant dans le dénuementdu désert…La bénédiction nous appelle en fait ànous rendre solidaires, non seulementde la famille des croyants, des fils d’Israël,mais aussi des peup<strong>les</strong> à qui cesmêmes fils d’Israël ont à témoignerde la sollicitude infinie de Dieu à leurégard.J-M DEGRÈVEPAGE8 gMosaïque N°7


umeurItinéraire d’une femme presséeCartable. Bulletin hebdomadaire, bonnesnotes, mais mention « bavarde ».Règ<strong>les</strong> de grammaire, analyse grammaticale.Problèmes d’interval<strong>les</strong>, labête noire. Nos ancêtres <strong>les</strong> Gaulois,couture, tricot d’une culotte en cotonrose qui gratte le fondement. Musique,la Brabançonne évidemment. Encrieroù on trempe le doigt. Marronniersdans la cour. Attente dans le couloiravec une complice orthodoxe, pendantle catéchisme catholique donnépar le curé en robe et chapeau. Essaisde chapeau du curé : très seyant, maisdangereux si la directrice vient à passer! École de musique. Qui a eu lamauvaise idée d’inventer sept clés ?École du dimanche, très chahutée,abnégation, patience et consécrationadmirable des moniteurs qui doiventgérer une bande de cousin(e)s inventifset turbulents. Cantiques, récitsbibliques.Expo 58.Abonnement, dans <strong>les</strong> 500 bal<strong>les</strong> jecrois, entrées illimitées. Pavillon protestant: vente de « briques » au cultepour payer la construction et <strong>les</strong> frais.On s’y colle, c’est le début d’une longuecarrière de démarcheuse ! Les permanencesde la grand-maman.Flèche du génie civil, comment ça tientdebout ce truc-là ? Pavillon américain,avec de la peinture abstraite, je feraisbien pareil. Pavillon russe, avec <strong>les</strong>poutnik. Pavillon canadien et un filmpassionnant sur le charriage du boisJuillet 2008 gMosaïqueen rivière. Pavillon où on fabrique dupapier à l’ancienne. Belgique joyeuseet <strong>les</strong> sorties du cercle de jeunesse.L’Atomium.En même temps, rosa, rosa, rosam,cours de dessin le jeudi, parfait pourlire (en cachette) la revue incontournablepour jeunes fil<strong>les</strong>. Journal deSuzette ? Line ? Ou bien <strong>les</strong> Sylvie,hôtesse de l’air. À moins que ce ne soitSusan BARTON, infirmière.Le temps passe : « Quousque tandem,Catilina, abutere patientia nostra ?»,<strong>les</strong> verbes grecs en « mi », la plasmolyseet la turgescence en bio, <strong>les</strong> deuxguerres en histoire, le pléistocène engéo, le tableau de Mendeleiev, jongleriesavec l’anglais, un peu d’allemand,beaucoup de néerlandais littéraire :schilderkunst...La fac, hébreu, re-grec néo-testamentaire,histoire à en avoir une indigestion,exégèse et le reste, <strong>les</strong> relationshouleuses entre la théologie et la philosophie.Fréquentation de termescompliqués et, beaucoup plus intéressant,d’un jeune et joli théologien.Mariage. Accélération. On passe la cinquième! En vrac : famille, vie d’Église,première femme au conseil synodalde l’Église réformée, cours de religion,engagements extérieurs à l’Église.Passionnants. Motivants. Horaires affolants,on se demande comment ontient le coup.Retraitée non pratiquante, ça n’arrêtejamais : famille quand tu nous tiens.Voyages. Réunions. Maison. Jardin.À l’image de ce texte qui s’accélèreavec la fuite du temps, <strong>les</strong> heures coulent,<strong>les</strong> jours filent, <strong>les</strong> années défilent.Être ouvert à l’imprévu. Disponible.Reconnaissance et humilité pour letravail accompli. Esprit de service.Faire fructifier <strong>les</strong> talents donnés, maisne pas prendre le travail pour dieu.Équilibre difficile.Prendre le temps de rêver, de méditer.Se reposer…Sabbat de Dieu, fontaine rafraîchissanteoù faire halte, où reprendredes forces avant de repartir.Reconnaissance.Yvette VANESCOTEPAGE9


‘iciChimay 2008, tout en douceur…Quarante-huit personnes ont participé à la retraite organisée parRessourcement et Spiritualités Protestantes (RSP) du 23 au 25 mai àChimay. Des gens venus de Wallonie, de Bruxel<strong>les</strong> et même de Franceet des différentes sensibilités spirituel<strong>les</strong> de notre protestantisme belge.Nouveaux venus et habitués se sont retrouvés dans le cadre enchanteuret paisible de l’Abbaye de Scourmont autour de Sœur Anne-Étiennede la Communauté des Diaconesses de Reuilly pour vivre quatre momentsde méditation intense sur « Les psaumes et la traversée de nospeurs ».Alain Fauconnier partage avec vous son vécu.© Bruno QUOIDBACHToute ma retraite se déroule ensuitedans une profonde douceur : <strong>les</strong> messagesde Sœur Anne-Étienne, la musique,l’ambiance, <strong>les</strong> contacts fraternelsau jardin, le chant des oiseaux : tout mesemble anormalement doux, presquetrop doux pour être vrai ! C’est unedouceur qui m’envahit progressivement,surgissant du plus profond demon être, inexplicablement. Avec matendance naturelle à la colère, je comprendsque cette douceur-là ne peutprovenir que de celui qui a construitson nid dans mon cœur : Dieu ! Malouange devient alors plus facile, naturelle,régulière, spontanée ! Je melaisse emporter : à certains moments,tout s’adoucit en moi : mon visage,ma voix, mes gestes. Je suis en communionprofonde avec mon Dieu. Sajoie et sa paix m’envahis<strong>sent</strong>. Il est enmoi et je suis en lui.Dimanche midi, pendant le repas, sadouce Présence ne me quitte toujourspas. J’ai envie de rire et de pleurer à lafois : « Heureux <strong>les</strong> doux, car ce sonteux qui hériteront la terre ! » Sur monnuage, je voudrais que ça ne s’arrêtejamais. Mais je sais bien que ce n’estqu’un avant-goût du Royaume. Enattendant, le plus doux des doux,Jésus me fait cheminer vers la justiceen m’offrant gratuitement toute sadouceur, pour que je la fasse mienne.N’aime-t-il pas tout particulièrementla compagnie des doux ?Son Royaume est bien pour <strong>les</strong> doux,ceux sur qui la colère n’a plus de prise,ceux qu’elle cesse de dévorer de l’intérieur.Voilà une chose qui ne peut s’apprendrequ’en retraite et que seul Dieupeut vraiment inculquer à l’homme, del’intérieur. Et c’est vrai que le silence deChimay s’y prête très bien !Alain FAUCONNIERSœur Anne-ÉtiennePAGE10En débarquant, une question me traversel’esprit : comment Dieu va-t-ilme surprendre, cette fois ? Il est vraiqu’après quelques retraites, je m’attendsà tout ! N’est-ce pas lui qui m’apatiemment appris à écouter son silence,ce qui est loin d’être une scienceexacte ! C’est qu’il est tellement imprévisible,mon Dieu !© Bruno QUOIDBACHgMosaïque N°7


D‘ici« Pourquoi pas ? »Pourquoi pas une mondialisation àvisage humain ?C’est la question qui s’est posée augroupe de travail chargé par l’AssembléeSynodale du 18 mars 2006,d’étudier le texte de la Déclarationd’Accra.Lors de sa 24e assemblée à Accra(Ghana), en 2004, l’Alliance RéforméeMondiale a posé des bases pourla recherche d’une justice économique et écologique. Lestextes de cette Déclaration ne sont pas que des lettres surdu papier : ils tradui<strong>sent</strong> des expériences vécues, des dramesquotidiens, des espoirs intenses, des réalisations extraordinaires…« Pourquoi pas ? » vous propose des exemp<strong>les</strong> de quelquesuns des nombreux aspects de la mondialisation, mais surtoutdes pistes de réflexion, un éclairage biblique du Premier etdu Nouveau Testament, et des propositions d’actions individuel<strong>les</strong>et communautaires. Quelques pages sont plus spécialementadressées aux jeunes afin de sensibiliser ceux quiseront <strong>les</strong> décideurs de demain. Pistes liturgiques et prièrescomplètent l’outil, encouragements à nous positionner entémoins de Christ, dans ce petit village qu’est aujourd’huinotre monde.Cette brochure de 80 pages a été publiée en français et ennéerlandais. Son prix est de 5€ (+ frais de port, envoi dès réceptiondu paiement). Vous pouvez la commander au bureaude l’Église, au 02/510 61 79. uniprobel@skynet.beEn compléments gratuits à ce fascicule, des textes en françaiset en néerlandais seront bientôt disponib<strong>les</strong> sur le site www.protestanet.be , et des activités catéchétiques ont été proposéestout au long de cette année sur www.pointkt.orgGroupe de travail AccraLes “Gédéons belges”, une association de semeurs« Tout ceci est-il bien gratuit ? » C’est ainsi que réagis<strong>sent</strong>certains propriétaires de gîtes ruraux, nouveaux lieux devillégiature, quand des Bib<strong>les</strong> leur sont proposées par <strong>les</strong>“Gédéons”. « El<strong>les</strong> sont gratuites, déposées et même susceptib<strong>les</strong>d’être emportées ! »En Belgique, voilà plus de cinquante ans que cette associationinterconfessionnelle de bénévo<strong>les</strong> existe. Ces sortesde petits Poucets sèment la Parole dans des lieux où, peutêtre,un estivant, un prisonnier, un patient ou bien un deses proches sera tenté par une Bible déposée là, à portéede main.Juillet 2008 gMosaïqueGermera-t-elle, la parole lue en un moment de joie, de peineou de désœuvrement ? La place de la Bible dans ces lieuxque sont <strong>les</strong> hôpitaux, <strong>les</strong> prisons et <strong>les</strong> hôtels est contestéeau nom d’une certaine laïcité. Pourtant, la Bible fascineintrigue et, depuis quelques années, intéresse. La nouvelleédition mise à disposition encouragera encore à l’ouvrir età la lire, peut-être pour la première fois. L’asbl “Les Gédéonsbelges” recherche de nouveaux collaborateurs : donateurs,travailleurs de terrain ou membres de la direction.Si vous vous <strong>sent</strong>ez appelés, pré<strong>sent</strong>ez-vous sans hésitationauprès du secrétaire en lui écrivant à l’adresse électroniquesuivante : jan.vanhees@edpnet.beL’association possède également un site web : http://www.gideons.beM. W.PAGE11


e làLa nuit des ÉglisesLa nuit des Églises en Suisseromande pour la premièrefois.Environ 4 000 personnes ontparticipé à la première Nuit desÉglises qui s’est déroulée le 31mai.La première édition de la Nuit desÉglises de Suisse romande, qui s’estdéroulée le 31 mai, a permis à 3 à 4 000personnes de pousser la porte de 41lieux de culte de confessions différenteset d’y suivre un concert, d’y prier,d’y voir une exposition ou un spectacle,de participer à des ateliers et à desactivités pour <strong>les</strong> jeunes.Les visiteurs ont apprécié cette possibilitéd’entrer dans l’église de leurchoix, juste pour un moment, justepour le plaisir.Depuis plusieurs années la Nuit desÉglises fait l’événement dans de nombreusesvil<strong>les</strong> autrichiennes et allemandes: Vienne, 200 églises ouvertes,100 000 visiteurs, Darmstadt, 40églises ouvertes, 7 000 visiteurs, maisaussi Hambourg, Dresde, Erfurt, etc.En Suisse, seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> Églises de Saint-Gall se sont lancées dans l’aventureen 2005 (40 églises ouvertes 5 000visiteurs) et renouvelleront la fête en2008.Source : Journal Chrétien, actualitésinternationa<strong>les</strong>Dix jours sans télé et sans écran…PAGE12Strasbourg : succès pourl’expérience «dix jours sanstélé et sans écran»Les 254 enfants de l’école duZiegelwasser dans le quartier sensibledu Neuhof, à Strasbourg, qui s’étaientengagés à ne pas allumer d’écran pendantdix jours, renonçant aux conso<strong>les</strong>de jeux et d’ordinateurs, ont réussile pari à 90 %. « Un taux de réussiteexcellent ! », se félicite Xavier RÉMY, ledirecteur de cette école primaire.« Le but n’était pas d’interdire, mais desensibiliser », explique une enseignante,Nicole LEMINEUR, qui a « beaucouptravaillé avec ses élèves sur la notiond’honnêteté », pour éviter que <strong>les</strong>plus accros ne trichent en remplissantleur carnet de bord. Pour responsabiliser<strong>les</strong> famil<strong>les</strong>, celui-ci devait êtrecontresigné par <strong>les</strong> parents. « Ma fillea appris à s’occuper différemment »,souligne un père, en reconnaissant“quelques loupés”. « C’était diffici<strong>les</strong>urtout le matin, avant l’école, car ilsont l’habitude de regarder des dessinsanimés », admet une de ses voisinesqui se demande comment distraire sessept enfants, elle qui « ne peut pas leurpayer des activités ».Car, pendant ces dix jours, <strong>les</strong> associationsdu quartier, mais aussi desparents, avaient proposé des ateliersde cuisine ou de couture, des jeux enextérieur, des balades à vélo. Certainsenfants, habitués à se coucher tard,ont gagné des heures de sommeil. Letravail scolaire s’en serait res<strong>sent</strong>i, avec« moins de fautes dans <strong>les</strong> dictées ».Mais le dernier jour de l’expérience,« certains ont craqué ». « J’ai regardé lasérie à la télé », confie un gamin d’unedizaine d’années. Une mère acquiesce: « On ne peut pas complètementvivre sans télé, mais se limiter oui. »Les études menées au Québec et auxÉtats-Unis sur de tel<strong>les</strong> actions montrentune réduction très sensible desviolences verba<strong>les</strong> et physiques.Yolande BALDEWECK (à Strasbourg)gMosaïque N°7


De là1509 – 2009En SuisseL’année Calvin 2009, qui commémore <strong>les</strong> 500 ans de lanaissance du réformateur Jean Calvin, prévoit tout un programmede manifestations dont le centre sera Genève. Lecoup d’envoi de l’année Calvin 09 sera donné le dimanche2 novembre, jour de la Réformation.La traditionnelle fête organisée par la Compagnie des pasteursdevant le mur des Réformateurs sera suivie d’uneconférence de presse au cours de laquelle l’Église protestantede Genève, la FEPS, l’Alliance réformée mondiale etplusieurs institutions genevoises pré<strong>sent</strong>eront leurs projets.Les universités organiseront plusieurs séminaires à Berne,Bâle, Genève et Zurich. Bâle se penchera sur l’héritage deCalvin en matière d’éthique sociale, alors que Zurich seconsacrera aux aspects culturels et Genève à l’héritage deCalvin en matière politique et économique.Le dimanche de Pentecôte, 31 mai 2009, sera l’occasion d’unculte transmis depuis la cathédrale de Genève dans toute laSuisse et dans <strong>les</strong> pays disposant des droits en Eurovision.De juin à août 2009, l’Église protestante de Genève prévoittoute une série de pièces de théâtre et de divertissementsau centre de la ville.En BelgiqueCe qui se prépare chez nous…Le jubilé de Calvin est une opportunité de médiatiser notreprotestantisme. Il s’agit d’une occasion à ne pas manquer.Ce qui participe également à ce témoignage c’est notre capacitéà tisser des collaborations nouvel<strong>les</strong>. L’objectif est quechaque paroisse organise un événement s’inscrivant dans lecadre de l’année Calvin. Un groupe de travail a été mis surpied et élabore des outils afin de soutenir <strong>les</strong> initiatives. Unsite Internet regroupe l’ensemble des ressources mises àdisposition et servira également d’agenda. Vous y trouvereznotamment une pré<strong>sent</strong>ation de l’exposition itinérante quisera disponible dans chaque district mais aussi <strong>les</strong> noms deconférenciers, des propositions de visites, … et pourrez yajouter toutes vos bonnes idées. Des colloques et concertsse préparent également.Pour en savoir plus : http://www.calvin09.be.Des ouvrages à consulter ou à lire.Figures du protestantisme – BD, aux éditions du Signe, une bande dessinée qui situe le décor…Jean Calvin, (Pierre GISEL et Francis HIGMAN) in Encyclopédie du protestantisme, plusieurs éditions disponib<strong>les</strong>, dontla plus récente aux PUF en septembre 2006.Calvin, sources et évolution de sa pensée religieuse, François WENDEL, (1950) Labor et Fides, Genève,1985.Jean Calvin , Le réformateur de Genève, Giorgo TOURN, éditions Olivétan, Lyon, 2008.Calvin, biographie, Bernard COTTRET, Payot, Paris, 1999.Jean Calvin, vies parallè<strong>les</strong>, Denis CROUZET, Fayard, Paris, 2000.Juillet 2008 gMosaïquePAGE13


édi@s et relations publiquesChrétien citoyen,exemple de multip<strong>les</strong> articulationsLa préparation de l’année Calvin nousplonge dans une ville de Genève enpleine ébullition. Le réformateur estsollicité pour organiser la cité, il s’efforced’équilibrer <strong>les</strong> pouvoirs politiqueset religieux 1 . Si on peut voir en lui unprécurseur de la séparation de l’Égliseet de l’État, la discipline de vie sévèrequ’il impose à la cité, notamment enmatière morale, a de quoi interloquerun esprit d’aujourd’hui.Ce difficile équilibre sur la place del’Église et du chrétien dans la sociétéet sur son engagement revient épisodiquementsur le devant de la scène.Ces derniers week-ends de mai se sontdéroulées dans plusieurs grandes vil<strong>les</strong>du monde des “Marches pour Jésus”.El<strong>les</strong> ont vu le jour vers la fin des années80 et ont connu un succès croissant.Selon le sociologue Yannick FER, <strong>les</strong>“Marches pour Jésus” s’inscrivent dansune tendance qui vise une “re-sémantisation”et une réappropriation symboliquedu territoire urbain 2 . Le motd’ordre est lié à la vie de la cité, ainsi, en2007, en France, on avait « prié pour <strong>les</strong>candidats à l’élection présidentielle ».Cette année, le message s’est déclinéen opposition à l’héritage de mai 68décrit comme « désespérance, logiqued’assistanat, de dénigrement etde contestation systématique ». Les“marcheurs” viennent à la fois pourtransformer <strong>les</strong> lieux qu’ils traver<strong>sent</strong>en y créant une atmosphère positiveet pour rappeler leur « attachementà la cellule familiale traditionnelle, àla défense de la vie, à la moralité, à lapromotion individuelle » 3 .Un congrès d’éthique évangéliqueorganisé à Strasbourg, <strong>les</strong> 23, 24 et25 mai, par la France, la Suisse et laBelgique a également repris ce thème“Chrétien et citoyen, espérance et responsabilité”.Durant trois jours se sontsuccédé tab<strong>les</strong> rondes, conférences etateliers. Une Déclaration adoptée àl’issue du Congrès par la plupart desdifférents courants du protestantismeévangélique constituera à l’avenir uneréférence pour l’engagement chrétiencitoyen de l’ensemble du mouvementprotestant évangélique. Elle rappellel’espérance et <strong>les</strong> valeurs de la foi évangélique.Avec lucidité, elle exhorte <strong>les</strong>chrétiens à prendre leur part de responsabilitépour le bien commun. Lestatut et l’interprétation du texte bibliqueainsi que la compréhension eschatologiquedu temps pré<strong>sent</strong> jouentun rôle déterminant dans leur engagement.Les questions de bioéthique yoccupent une grande place et l’engagementcollectif prime sur l’individuel.On voit ainsi se développer des œuvres“évangéliques” comme A Rochaqui entend préserver l’environnementdans une perspective chrétienne.D’un autre côté, dans le versant duprotestantisme traditionnel, <strong>les</strong> observateurss’accordent pour constaterune professionnalisation et unmouvement d’ouverture tant dans lechoix des salariés que dans <strong>les</strong> partenariatsque développent <strong>les</strong> œuvresprotestantes 4 . Le fruit de ces diversescollaborations est perçu comme unenrichissement. Dès lors, “être chrétien”n’est qu’un aspect d’une identitéqui peut influencer des choix citoyensmais demande sans cesse à se laisserinterpeller par ce qui se passe autour,en dehors.Si dans l’approche évangélique le réinvestissementde l’espace urbain estperçu comme un témoignage nécessaire,dans l’approche du protestantismehistorique l’ouverture entraîneune certaine dissolution de visibilité,un effet de flou. Faut-il forcémenttrancher entre ces options ? Je ne lecrois pas, par contre on ne peut fairel’économie de la réflexion personnelleet de l’engagement individuel commecitoyen du monde, créature de Dieu,militant, volontaire, …Dorothée BOUILLONPorte-parole EPUB1Il rédige ainsi <strong>les</strong> Ordonnances ecclésiastiques,lois constitutives de l’Église, ainsi que <strong>les</strong> Éditscivils qui servent de constitution à la Républiquede Genève.2Yannick FER, “Pentecôtisme et modernité urbaine: entre déterritorialisation des identitéset réinvestissement symbolique de l’espace urbain”,Social Compass 54(2), 2007, p. 201-2103Propos repris du journal “Le Monde” dans sonédition du 24 mai 2008.4Notamment Sébastien FATH, chercheur auCNRS, mais aussi C. MOLATTE, directrice du CSPBruxel<strong>les</strong>.Le programme ne nous est pas parvenu.PAGE14 gMosaïque N°7


POUR VOS VACANCESEn Belgique :Les cultes dans des lieux touristiques pendant <strong>les</strong> temps de vacancesCultes bilingues, <strong>les</strong> dimanches de juillet et aoûtSpa (09.30h ) Rue Brixhe, 24Contact : Bruce DENNIS, 087 33 84 60 (voir chronique Verviers-Laoureux-Spa)Services en plusieurs langues toute l’année.Knokke (10.30h) Zoutelaan 84Lombardsijde (10.00h) Dorpsplein 40 (Unie van Baptisten in België)Portes OuvertesPortes Ouvertes de l’Église Protestante de Bruxel<strong>les</strong>-Musée, 2 place du Musée - 1000 Bruxel<strong>les</strong>La Chapelle Royale est ouverte au public tous <strong>les</strong> jeudis du 26 juin 2008 au 4 septembre 2008 inclus, de 12 à 17h, ainsi quele lundi 21 juillet 2008 de 10 à 18h. Une équipe accueille <strong>les</strong> visiteurs et répond à leurs questions. Une visite guidée pluscomplète peut se faire à la demande (mardi au vendredi de 15h30 à 18h au 02 - 213 49 40 ou envoyer un e-mail à secretariat@eglisedumusee.be )Cultes musicauxCultes musicaux à l’Église protestante de Bruxel<strong>les</strong>-Musée« À la découverte des petits prophètes »Dimanche 6 juillet 2008 – 10h30OséeGuy LARDINOIS, hautboisYuko WATAYA, orgueDimanche 27 juillet 2008 – 10h30MalachieBernard WOLTÈCHE, viole de gambeYuko WATAYA, orgueDimanche 17 août 2008 – 10h30ZacharieNaoko KOTAKE, violonYuko WATAYA, orgueDimanche 13 juillet 2008 – 10h30JoëlÈve JACOBS, violoncelleYuko WATAYA, orgueDimanche 3 août 2008 – 10h30JonasThierry CAMMAERT, hautboisYuko WATAYA, orgueDimanche 24 août 2008 – 10h30HabakukRaphaël COLLIGNON, orgueYuko WATAYA, ORGUEDimanche 20 juillet 2008 – 10h30AmosLéonard HAWKS, ténorYuko WATAYA, orgueDimanche 10 août 2008 – 10h30MichéeNathalie HOUTMAN, flûte à becYuko WATAYA, orgueDimanche 31 août 2008 – 10h30SophonieAnnette von OSTEN, violoncelleYuko WATAYA, orgue• Envoyez vos informations à la rédaction -Rue du Champ de Mars 5,1050 Bruxel<strong>les</strong>ou par courriel :mosaique-redaction@epub.betél.: 02 377 66 57• Site Internet :http://www.protestanet.beMerci de respecter <strong>les</strong> délais suivants :• le 5 août pour le numéro de septembre.• le 5 septembre pour le numéro d’octobre.• le 5 octobre pour le numéro de novembre.Les opinions exprimées dans Mosaïquen’engagent que leurs auteurs.• ABONNEMENTS ANNUELSAbonnements individuels :envoyez vos nom et adresse ainsi que votrerèglement de 15,00€à MOSAÏQUERue du Champ de Mars 5,1050 Bruxel<strong>les</strong>Compte : 068-0715800-64Abonnement de soutien : 25,00€Abonnement de groupe :Veuillez contacter la rédaction pour<strong>les</strong> conditions :mosaique-redaction@epub.be• Éditrice responsable : Dorothée BOUILLONRue du Champ de Mars, 5 – 1050 Bruxel<strong>les</strong>• Équipe de rédaction :Rédactrice en chef : Jacqueline LOMBARTRédacteurs : Martine WARLET, Jean-MarcDEGRÈVE.• Collaborateurs : Yvette VANESCOTE,Samuel CHARLIER, Robert Hugues BOUDIN• Collaborateurs régionaux :Hainaut Occidental : A BENINI, C GODRY,C ROUVIÈREHONL : N. LEBRUN, J-P LECOMTELiège : B. DENNISBrabant : Jean-Marc DEGRÈVE• Imprimerie : sa N. de Jonge, GrimbergenJuillet 2008 gMosaïquePAGE15


Je voudrais rappeler une thèsequi est bien ancienne, maisqui est toujours oubliée etqu’il faut rénover sans cesse,c’est que l’organisation industrielle,comme la “postindustrielle”,comme la sociététechnicienne ou informatisée,ne sont pas des systèmesdestinés à produire nides biens de consommation,ni du bien-être, ni une améliorationde la vie des gens,mais uniquement à produiredu profit. Exclusivement.Jacques ELLUL,Le bluff technologique (1988)© Sylvaine THOMAS - Fotolia

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!