VIE COMMUNALEJumelage et coopération décentralisée avec Tiébélé au Burkina Faso.Déplacement d’une délégation fernelmontoise à Tiébélé.Le dossier a été évoqué dans une des dernières éditions du bulletin communal officiel : la Commune de <strong>Fernelmont</strong> est désormaisjumelée avec la Commune de Tiébélé au Burkina Faso. Ce jumelage s’est réalisé dans le cadre de l’opération «Twinning forDevelopment» (jumelage pour le développement) des Communautés Européennes et s’appuie sur la «coopération décentralisée».QU’EST-CE QUE LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE ?La coopération au développement est habituellement l’affairedes états qui disposent d’un ministère chargé de lacoopération et qui finance des projets dans les pays en voiede développement. Par les O.N.G. aussi.Pour la première fois, en Belgique, des Communes se sontvues confier une mission de coopération au développementavec des Communes du Sud. C’est pour cela que l’on parlede coopération décentralisée, les Communes étant despouvoirs décentralisés par excellence. Cette coopérationdécentralisée trouve particulièrement son intérêt au BurkinaFaso : en effet, si la notion de décentralisation au Burkinadate du début des années 90, la plupart des communesrurales n’existent, elles, que depuis 4 ans. Tiébélé a étécréée il y a deux ans seulement. Avant, pas de mairie, pas deConseil municipal, pas de maire, pas d’administration communale,etc…. Les villages étaient encore organisés parfamilles avec des chefs coutumiers. Le territoire des nouvellescommunes rurales correspond géographiquementEn chemin vers Tiébélé : le premier adjoint au maire, Mme PIRLET, le mairede Tiébélé, Mr BATINAN, le Président du Comité de jumelage et FrankWILLEMANS, conseiller à l’U.V.C.W.aux départements de l’ancienne colonie française, ce qui explique qu’une Commune comme Tiébélé compte 67 villages et un peuplus de 60.000 habitants. Tous les métiers, tous les services administratifs développés chez nous depuis plus de 170 ans sont à créer: mise en place en place des registres de population, d’un état-civil, d’une comptabilité et d’une fiscalité communale, de services àla population, et particulièrement en matière d’hygiène et d’assainissement (eau, déchets, etc….), etc…... La coopération décentraliséetrouve toute donc toute sa pertinence dans la mesure où une jeune Commune comme Tiébélé à tout à apprendre de sonpartenaire du Nord <strong>Fernelmont</strong>. Même si le climat et la culture sont sensiblement différents, les problèmes auxquels doit faire faceTiébélé, sont exactement les mêmes que ceux qu’a connus ou connaît encore <strong>Fernelmont</strong>. Que ce soit à Tiébélé ou à <strong>Fernelmont</strong>,des registres de population et d’état-civil restent des registres de population et d’état-civil, idem pour la comptabilité communale,la fiscalité, le ramassage des immondices, etc…. Seuls les moyens diffèrent. Le projet de coopération vise le renforcement des compétenceslocales et c’est là que le transfert des connaissances et des expériences du Nord au Sud trouve tout son intérêt. Deux axesont été privilégiés par l’Europe : le renforcement de la fiscalité communale et l’assainissement. Le premier parce que les Communesrurales ne disposent aujourd’hui de pratiquement aucun moyen financier et qu’une fiscalité communale doit leur permettre d’augmenterleurs ressources et le second parce que l’accès à l’eau potable et l’élimination des déchets restent des enjeux vitaux de santépublique. Mais les défis sont de taille : les citoyens ne sontpas recensés pour la plupart, et pour autant qu’ils en aient lesmoyens, ils n’ont jamais payé d’impôts communaux (en ontilsles moyens ?). Par ailleurs, la mairie ne dispose aujourd’huipas de fonds lui permettant de rémunérer des éboueurs nimême de les équiper de pelles et de brouettes. Ces seulsconstats déterminent les premières priorités de la coopération: recenser les contribuables et les taxes possibles d’unepart, et rémunérer et équiper des services de ramassage desdéchets d’autre part.La récente mairie de TiébéléAfin de pouvoir dresser un état des lieux précis de la situationsur place et des besoins, l’Union des Villes et des Communesde Wallonie, dans le cadre du Programme de CoopérationInternationale Communale financé par le Coopération belge, ainvité deux représentants communaux à se rendre 10 jours auBURKINA Faso, dont 5 à Tiébélé, du 10 au 18 février dernier.C’est l’échevin de l’Environnement et de la Coopération,<strong>Fernelmont</strong>avril 200911
Madame PIRLET, ainsi que le Secrétaire communal, Monsieur TILMAN, qui ont accompagné le conseiller de l’Union des Villes et desCommunes de Wallonie, Monsieur Frank WILLEMANS. La première journée a été consacrée à des rencontres avec des représentants desMinistères et administrations centrales à Ouagadougou et les 3 dernières journées, à une plateforme d’échange avec toutes les communesqui sont également engagées dans un projet decoopération décentralisée.LES CONSTATS SUR PLACE.Climat, environnement, habitat.Le Burkina Faso fait partie des pays situés en Afrique subsaharienne.Au nord, c’est le Sahel. Le pays connaît 2 saisons : lasaison sèche, très sèche, avec des températures pouvantatteindre 40 degrés à l’ombre, et la saison des pluies, quireste économe de précipitations (même si des inondationsont eu lieu à Tiébélé en 2007) et apporte avec elle les moustiqueset la malaria. Sauf mauvaise année, les pluies sont toutefoissuffisantes en saison pour pouvoir développer uneagriculture vivrière : maïs, mil, riz, fourrage pour le bétail,mais aussi potagers aux cultures diversifiées (pommes deterre, tomates, oignons, carottes, salades, condiments,etc….). Le sol n’est pas mauvais, mais le gros problème resteHabitat traditionnel à Tiébélél’eau. Il faudrait pouvoir irriguer à la saison sèche et cette irrigationne peut se faire que si des bassins de retenue d’eau sont construits et leur nombre est aujourd’hui totalement insuffisant.L’architecture est une architecture traditionnelle : briques deterre crue enduites, parfois couvertes de peintures. Les maisonstraditionnelles ont également une terrasse en terre crue,qui doit être refaite chaque année après la saison des pluies.Pour des questions de facilité et de durabilité, les tôlesondulées remplacent de plus en plus la terre crue ou lechaume en toiture (pour les greniers à mil notamment). Oncommence à utiliser des blocs de béton, de fabricationlocale, pas très solides, au détriment de l’architecture traditionnelle.Tiébélé est mondialement connu pour ses maisonstraditionnelles peintes. La population est sensible à la nécessitéde préserver cet habitat, mais les moyens manquent ; lespeintures, réalisées par des femmes, coûtent très cher.L’école primaire : 100 élèves par classe et à 4 sur un banc de 2….Les routes sont exclusivement en terre, poussiéreuses à lasaison sèche et boueuse à la saison des pluies. Il faut idéalementun véhicule 4X4 pour faire de longs déplacements.A part au centre du village, le paysage est constitué de plaines agricoles dégagées, au relief plutôt plat, émaillées de petitsensembles de bâtiments d’agriculture et d’élevage, relevant généralement de la même famille, et placés sous une chef de famille.Le cadastre est en train de se mettre en place, lentement ;des plans n’existent pas pour tout le territoire, loin de là.SOCIÉTÉ.La société rurale burkinabé est organisée de façon complexeautour de la famille, les différentes familles étant ellesmêmesregroupées en village sous l’autorité d’un chef coutumier.L’organisation familiale est également très compliquée: la famille est placée sous l’autorité d’un chef de familleet il semble que cousins, oncles et tantes, s’appellent tousentre eux «frères et sœurs», pour utiliser les termes que lesBurkinabés utilisent. Le premier enfant est, semble-t-il,donné au frère, ce qui ne facilite pas les questions de filiation…(et d’état-civil !) Les spécialistes nous pardonnerontcette description fort sommaire et sans doute inexacte del’organisation familiale.La polygamie est pratiquée, mais en en nette régressionRéunion de travail avec les acteurs locaux à la mairie de Tiébélé.<strong>Fernelmont</strong>avril 200912