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Le chrétien néo-apostolique dans la société – Première partie

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Fondements bibliques de <strong>la</strong> conception <strong>chrétien</strong>ne de l’État<br />

La conception d’un gouvernement temporel comme étant une autorité ordonnatrice<br />

d’origine divine trouve son fondement biblique <strong>dans</strong> les explications données par l’apôtre<br />

Paul en Romains 13. Dans ce passage célèbre de l’épître aux Romains, il est question de<br />

<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> communauté (judéo-<strong>chrétien</strong>ne) de Rome à l’autorité de l’État ; on y trouve<br />

aussi des déc<strong>la</strong>rations fondamentales sur le gouvernement temporel.<br />

Aux yeux de l’apôtre Paul, <strong>la</strong> légitimation du pouvoir politique réside <strong>dans</strong> le fait qu’il doit imposer<br />

ce qui est moralement bien et s’opposer au mal. Ce<strong>la</strong> vaut pour toute forme de gouvernement<br />

; <strong>dans</strong> cette mesure, il convient donc de considérer l’autorité temporelle,<br />

indépendamment de son empreinte, comme étant instituée par Dieu : « Que toute personne<br />

soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et<br />

les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité<br />

résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation<br />

sur eux-mêmes. Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats<br />

sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais-le bien, et tu auras son approbation.<br />

<strong>Le</strong> magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car<br />

ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer <strong>la</strong> vengeance et<br />

punir celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par crainte de<br />

<strong>la</strong> punition, mais encore par motif de conscience » (Romains 13 : 1-5). L’expression de cette<br />

soumission et de l’obéissance réside <strong>dans</strong> le paiement des impôts et tributs dus aux gouvernants<br />

: « C’est aussi pour ce<strong>la</strong> que vous payez les impôts. Car les magistrats sont des<br />

ministres de Dieu entièrement appliqués à cette fonction. Rendez à tous ce qui leur est dû,<br />

l’impôt à qui vous devez l’impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, <strong>la</strong> crainte à qui vous<br />

devez <strong>la</strong> crainte, l’honneur à qui vous devez l’honneur » (Romains 13 : 6-7).<br />

Dans le protestantisme allemand surtout, mais aussi au sein de l’Église <strong>néo</strong>-<strong>apostolique</strong>,<br />

ce passage en Romains 13 a, jusqu’à un passé très récent, suscité des interprétations et<br />

eu des répercussions problématiques. En dépit de ce constat, nous tenterons néanmoins<br />

de retracer ici les caractéristiques essentielles de l’argumentation paulinienne.<br />

La conformité à <strong>la</strong> <strong>société</strong> et <strong>la</strong> loyauté envers toute forme d’autorité temporelle sont des<br />

exigences typiques pour toute minorité ; or, à l’époque de <strong>la</strong> rédaction de l’épître aux Romains,<br />

les communautés de l’Église <strong>chrétien</strong>ne primitive se trouvaient précisément en situation<br />

minoritaire. Elles devaient ne pas susciter de réprobation et, surtout, ne pas être<br />

soupçonnées de mettre en question les rapports de pouvoir existants, c’est-à-dire le lien<br />

étroit qui unissait le pouvoir politique et <strong>la</strong> religion (romaine ou grecque), notamment <strong>dans</strong><br />

le culte impérial romain. L’exigence de loyauté est aussi à considérer au regard de l’existence,<br />

au sein du christianisme primitif, de courants exaltés qui déduisaient, de <strong>la</strong> liberté<br />

fondée en Christ, l’affranchissement du <strong>chrétien</strong> de toute marque de respect envers<br />

les autorités temporelles, comme s’il échappait déjà à leur pouvoir. C’est à ces courants<br />

que s’opposaient sans doute les déc<strong>la</strong>rations de <strong>la</strong> première épître de Pierre, dont on<br />

peut déduire l’exigence, pour les <strong>chrétien</strong>s, de reconnaître le culte de l’Empereur<br />

(cf. I Pierre 2 : 12-17). Dans ce passage, le dualisme eschatologique inhérent à <strong>la</strong> concep-<br />

Connaissance de <strong>la</strong> doctrine Page 2 des 3<br />

© 2012 Église <strong>néo</strong>-<strong>apostolique</strong> internationale Juillet 2012

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