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Enquête sur les publics de la Scène nationale de Cavaillon

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<strong>Enquête</strong> <strong>sur</strong><strong>les</strong> <strong>publics</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong><strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong>Créé en 1984, le Centre Culturel<strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong> <strong>de</strong>viendra <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong> en 1991 sous l’impulsion<strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité cavaillonnaise,du Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cultureet <strong>de</strong> toute l’équipe du Théâtre.En 2003, et à l’approche <strong>de</strong> sonvingtième anniversaire leThéâtre a décidé <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer uneenquête <strong>de</strong>stinée à mieux connaîtreses <strong>publics</strong>. L’objectif <strong>de</strong> cetteétu<strong>de</strong> était d’ouvrir un espace <strong>de</strong>dialogue entre le Théâtre et sesspectateurs en tentant <strong>de</strong> cernerplus précisément leurs profils,leurs pratiques et leurs attentes.Après un an <strong>de</strong> travail, <strong>les</strong> résultatsque nous présentons icitémoignent d’une col<strong>la</strong>borationfructueuse qui a su marier <strong>les</strong>exigences scientifiques du chercheuret <strong>la</strong> curiosité d’une institutiondont <strong>la</strong> vocation naturelleest d’être au service du public. Cetravail n’aurait pas pu aboutirsans l’active participation <strong>de</strong>toute l’équipe du Théâtre que jeremercie chaleureusement.Cette enquête, qui s’est étaléetout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2003-2004, nous a permis <strong>de</strong> constituerun échantillon <strong>de</strong> 854 personnes.Cet échantillon a étéobtenu grâce à un double dispositifd’enquête. D’une part, <strong>les</strong>questionnaires ont été distribuéssystématiquement chaque soir<strong>de</strong> représentation, à <strong>Cavaillon</strong>ainsi que <strong>sur</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s différents«sites Noma<strong>de</strong>s». D’autrepart, un envoi <strong>de</strong> questionnairesa été effectué à partir du fichier«spectateurs» du Théâtre. Lenombre <strong>de</strong> spectateurs est estiméà un peu moins <strong>de</strong> 4000 personnespar <strong>les</strong> statistiques duThéâtre. Notre échantillon nousas<strong>sur</strong>e donc un taux <strong>de</strong> représentativité<strong>de</strong> 21% qui garantit <strong>la</strong>fidélité <strong>de</strong>s données présentéesici. Précisons tout <strong>de</strong> même, quel’enquête s’est volontairementlimitée aux soirées «tout public»,qui représentent l’essentiel <strong>de</strong>l’activité du Théâtre. La prise encompte <strong>de</strong>s séances sco<strong>la</strong>ires ou<strong>de</strong>s stages, par exemple, auraitnécessité un tout autre protocoled’observation, plus complexe etplus délicat à gérer pour leThéâtre.La synthèse que nous proposonsdans ce document, est le résultatd’une sélection <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> quimettent l’accent <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s tendanceset <strong>de</strong>s comportements manifestes.Les tableaux et graphiquesont été choisis <strong>de</strong> manière à illustrerle plus c<strong>la</strong>irement possible<strong>les</strong> observations que nous avonspu effectuer. Nous espérons que<strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>de</strong> nos propos ne serapas altérée par l’âpreté du discourset <strong>de</strong>s résultats statistiques.Aurélien Djakouane,Chercheur au Laboratoire<strong>de</strong> Sociologie, Histoire etAnthropologie <strong>de</strong>s DynamiquesCulturel<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong>s HautesEtu<strong>de</strong>s en Sciences Socia<strong>les</strong>Pour prendre une juste me<strong>sur</strong>e<strong>de</strong> <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> ces résultats, ilconvient <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r à l’esprit <strong>les</strong>missions confiées aux <strong>Scène</strong>snationa<strong>les</strong> par l’Etat : soutenir <strong>la</strong>production artistique <strong>de</strong> référence<strong>nationale</strong> dans <strong>les</strong> domaines<strong>de</strong> <strong>la</strong> culture contemporaine ;organiser <strong>la</strong> diffusion et <strong>la</strong>confrontation <strong>de</strong>s formes artistiquesen privilégiant <strong>la</strong> créationcontemporaine ; participer <strong>sur</strong>l’aire d’imp<strong>la</strong>ntation à une action<strong>de</strong> développement culturel enfavorisant <strong>de</strong> nouveaux comportementsà l’égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> créationartistique et une meilleure intégrationsociale <strong>de</strong> celle-ci.La question du public se trouveau cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> vocation <strong>de</strong>s<strong>Scène</strong>s nationa<strong>les</strong> dont le but est<strong>de</strong> susciter un désir <strong>de</strong> théâtre à<strong>de</strong>stination d’une audience sanscesse é<strong>la</strong>rgie. Actrices <strong>de</strong> <strong>la</strong>démocratisation culturelle, <strong>les</strong><strong>Scène</strong>s nationa<strong>les</strong> constituent<strong>de</strong>s lieux privilégiés pour observer<strong>les</strong> multip<strong>les</strong> rapports qu’entretiennent<strong>les</strong> spectateurs avecle théâtre public. Parce qu’ellepose toutes ces questions au seind’une situation géographiqueatypique – aux pieds du Luberon,entre Marseille et Avignon – <strong>la</strong>question du théâtre et <strong>de</strong>s<strong>publics</strong> prend un sens particulierà <strong>Cavaillon</strong>. Avec quelque 54représentations pour 21 spectac<strong>les</strong>(hormis le jeune public), <strong>la</strong><strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> <strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong> sepose comme un acteur incontournable<strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion artistiqueen région. Cette réalité estaccentuée <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> création <strong>de</strong>sNoma<strong>de</strong>(s), spectac<strong>les</strong> qui donnentà <strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> unrayonnement é<strong>la</strong>rgi et qui réaffirment<strong>la</strong> volonté du service publicd’offrir une programmation quiva à <strong>la</strong> rencontre du spectateur,chez lui, dans sa ville ou son vil<strong>la</strong>ge.Comment <strong>les</strong> spectateurs répon<strong>de</strong>ntà ces propositions ? Quisont-ils ? D’où viennent-ils ?Qu’est ce qui motive leurs choix ?Toutes ces questions trouverontun début <strong>de</strong> réponse dans <strong>les</strong>pages qui suivent. Ces pages formentaussi le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>nouvel<strong>les</strong> pistes <strong>de</strong> recherchequi, à leur tour, apporteront d’autresréponses aux questionnementspermanents <strong>sur</strong> <strong>les</strong><strong>publics</strong> <strong>de</strong> théâtre en région.1Etu<strong>de</strong> réalisée au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2003/2004SYNTHESE DES RESULTATSsous <strong>la</strong> responsabilité scientifique du Laboratoire <strong>de</strong> Sociologie, Histoire et Anthropologie <strong>de</strong>s Dynamiques Culturel<strong>les</strong><strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong>s Hautes Etu<strong>de</strong>s en Sciences Socia<strong>les</strong> à Marseille. Ce travail a reçu le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.


RÉPARTITION DES NOUVEAUX SPECTATEURS SUIVANT LE LIEU DU SPECTACLE - GRAPHIQUE 1à <strong>Cavaillon</strong>spectac<strong>les</strong> Noma<strong>de</strong>(s)56 %44 %SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004Des nouveauxspectateurs plus jeunesLa part <strong>de</strong>s spectateurs qui sontvenus pour <strong>la</strong> première fois à <strong>la</strong><strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> <strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong>représente près <strong>de</strong> 23% <strong>de</strong>l’ensemble du public <strong>de</strong> cette saison2003/2004. Ces nouveauxspectateurs n’ont pas un profil toutà fait simi<strong>la</strong>ire au reste du public.Les jeunes (30% ont moins <strong>de</strong> 30ans) et <strong>les</strong> célibataires (28%)sont massivement représentés.Ils ont principalement choisi <strong>la</strong><strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> conseils <strong>de</strong>leurs amis (21%) ou grâce àl’information du Théâtre (17%). Ceschiffres montrent <strong>la</strong> capacité duThéâtre à é<strong>la</strong>rgir son public dans <strong>les</strong>franges <strong>les</strong> plus jeunes <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion.Les Noma<strong>de</strong>(s),un facteurd’é<strong>la</strong>rgissement <strong>de</strong>s<strong>publics</strong>L’é<strong>la</strong>rgissement opère toutparticulièrement lors <strong>de</strong>s spectac<strong>les</strong>Noma<strong>de</strong>(s) qui ont lieurégulièrement dans une quinzaine<strong>de</strong> vil<strong>les</strong> et vil<strong>la</strong>ges tout autour <strong>de</strong><strong>Cavaillon</strong>. Comme le montre leGraphique 1, 56% <strong>de</strong>s nouveauxspectateurs ont franchi le pas àl’occasion <strong>de</strong> ces soirées <strong>de</strong>proximité.Destinés à rapprocher le spectaclevivant <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges où il n’a pastoujours p<strong>la</strong>ce, <strong>les</strong> Noma<strong>de</strong>(s)contribuent non seulement à fédérerun nouveau public mais aussi à lefidéliser. En effet, <strong>les</strong> spectateursrecensés à l’occasion d’unspectacle Noma<strong>de</strong> ont en majorité(54%) déjà assisté à une soiréeNoma<strong>de</strong> (contre 39% pourl’ensemble du public) qui, dans 74%<strong>de</strong>s cas, a eu lieu près <strong>de</strong> chez eux.La proximité est, sans doute, unfacteur déclencheur puisque 33%<strong>de</strong>s spectateurs Noma<strong>de</strong>(s) habitent<strong>la</strong> ville même où a lieu le spectacle.Notons que, d’une manièregénérale, 62% <strong>de</strong> l’ensemble dupublic considèrent cette proximité<strong>de</strong> l’offre et <strong>de</strong>s équipementsculturels (entre 15 et 30 kilomètresaller) comme un élément important.3ELARGISSEMENT DU PUBLIC


0L’ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES SPECTATEURS GRAPHIQUE 2BGRAPHIQUE 2A - L’ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES SPECTATEURSHors régionGard5 % 6 %20 %40 % 60 % 80 % 100 %Agglomérationcavaillonnaise28 %Bouches duRhône15 %74 %VaucluseJusqu’à 30 Km50 %Entre 30 et 60 KmAu-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 30 Km6 %16 %SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004Un public <strong>de</strong>proximité…78% du public provient d’uncercle inscrit dans un rayon <strong>de</strong>trente kilomètres autour <strong>de</strong><strong>Cavaillon</strong>. Les spectateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> originaires <strong>de</strong>l’agglomération cavaillonnaisereprésentent 28% du public.Ces chiffres montrent que <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong> parvient à concilier <strong>de</strong>uxpriorités antagonistes qui font partie<strong>de</strong> ses missions. Il s’agit, d’une part,d’affirmer une présence forte <strong>sur</strong>l’agglomération cavaillonnaise et,d’autre part, <strong>de</strong> s’imposer commeun acteur principal <strong>de</strong> <strong>la</strong>décentralisation culturelle en région,ce qui <strong>la</strong> conduit à occuper unterritoire qui va au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s limites<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Dans ces conditions, <strong>les</strong>28% <strong>de</strong> spectateurs provenant <strong>de</strong>l’agglomération cavaillonnaiseforment un résultat tout à faithonorable compte tenu <strong>de</strong> cetteobligation à fédérer un publicau-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.Mais, comme le montre leGraphique 2B, <strong>les</strong> spectateurs<strong>de</strong>meurent proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong><strong>Cavaillon</strong>. C’est avant tout un publicvauclusien puisque 74% <strong>de</strong>sspectateurs habitent ledépartement.Un public mê<strong>la</strong>nthabitants <strong>de</strong> longuedate et nouveauxarrivants…Par ailleurs, l’observation <strong>de</strong>smobilités géographiques au cours<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie (56% <strong>de</strong>s spectateurs ontvécu longtemps dans un endroitdifférent <strong>de</strong> celui où ils viventactuellement) met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> parcours : ceux qui onttoujours vécu en région (57%) etceux qui ont vécu longtemps horsrégion (38%). Pour autant, ces<strong>de</strong>ux profils ont une sociologie etune fréquentation du Théâtrere<strong>la</strong>tivement simi<strong>la</strong>ires.A <strong>Cavaillon</strong>, cette homogénéitésignifie que <strong>la</strong> programmationpropose une offre suffisamment<strong>la</strong>rge pour satisfaire aussi bien unpublic local ayant une bonneconnaissance <strong>de</strong> l’offre régionale,que <strong>de</strong> nouveaux arrivants désireux<strong>de</strong> continuer à sortir au théâtre maisqui sont parfois perdus face à cetteoffre locale.TABLEAU 2 - EFFET DE LA MOBILITÉ GÉOGRAPHIQUE SUR LA CONNAISSANCE DU THÉÂTRE<strong>sur</strong> 100 personnesont connu <strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> par :re<strong>la</strong>tion(amica<strong>les</strong>, familia<strong>les</strong> ou professionnel<strong>les</strong>)l'information du théâtre ou <strong>les</strong> médiasd'autres lieux culturelsautresans réponsetotalont vécu le plus longtemps :hors régionen régionensemble44 % 36 % 39 %38 % 49 % 44 %13 % 8 % 10 %4 % 4 % 4 %1 % 4 % 3 %100 % 100 % 100 %SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DECAVAILLON 2003-2004…qui s’informe <strong>de</strong>différentes manièresCette distinction <strong>de</strong>vient par<strong>la</strong>ntelorsque l’on observe <strong>la</strong> manière dont<strong>les</strong> <strong>publics</strong> découvrent l’existence<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong>.Si à l’échelle <strong>de</strong> l’ensemble dupublic, <strong>les</strong> re<strong>la</strong>tions (amica<strong>les</strong>,familia<strong>les</strong> ou professionnel<strong>les</strong>)ainsi que l’information du Théâtre(et dans une moindre me<strong>sur</strong>e <strong>les</strong>médias) constituent <strong>les</strong> <strong>de</strong>uxprincipaux éléments qui concourentà faire connaître le Théâtre auprès<strong>de</strong>s spectateurs, <strong>la</strong> distinction entrespectateurs issus d’une autre régionet spectateurs originaires <strong>de</strong> <strong>la</strong>région révèle <strong>de</strong>s différences.En effet, et comme le souligne leTableau 2, <strong>les</strong> spectateursoriginaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> région onttendance à privilégier l’informationdispensée par <strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong>(ou par <strong>les</strong> médias) avec <strong>les</strong>quels ilssont davantage familiers, alors que<strong>les</strong> spectateurs issus d’une autrerégion s’appuient d’abord <strong>sur</strong> leréseau <strong>de</strong> leurs re<strong>la</strong>tions.4SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004ORIGINE GEOGRAPHIQUE


Des professionsintellectuel<strong>les</strong>, quoiqueA l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s menées <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>publics</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> culture, l’enquête effectuée à<strong>Cavaillon</strong> fait apparaître une<strong>sur</strong>représentation <strong>de</strong>s cadres etprofessions intellectuel<strong>les</strong>supérieures. En cumu<strong>la</strong>nt biensouvent un niveau élevé <strong>de</strong> diplômeet <strong>de</strong> revenus, cette popu<strong>la</strong>tion offreun terrain favorable à l’égard <strong>de</strong> <strong>la</strong>culture comme l’a déjà montrél’enquête <strong>sur</strong> <strong>les</strong> pratiquesculturel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s Français (Tableau 4).Cependant, si l’on s’autorise unecomparaison avec le Festivald’Avignon, dont on connaît <strong>la</strong> forteproportion <strong>de</strong> spectateursoriginaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> région (57%), onremarque que <strong>la</strong> <strong>sur</strong>représentation<strong>de</strong>s professions intellectuel<strong>les</strong> estlégèrement moins accentuée parmi<strong>les</strong> spectateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong> <strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong>. Ce légerrééquilibrage s’opère en partie enfaveur <strong>de</strong>s Professionsintermédiaires et <strong>de</strong>s Retraités.TABLEAU 4 - RÉPARTITION SOCIOPROFESSIONNELLEDÉTAILS DES CADRES ET PROFESSIONS INTELLECTUELLES SUPÉRIEURESTABLEAU 5<strong>sur</strong> 100 cadres et professions intellectuel<strong>les</strong> supérieuresintitulé <strong>de</strong>s professions :cadres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fonction Publique 3 %cadres d’Entreprise 15 %professions Libéra<strong>les</strong> 19 %professions <strong>de</strong> l’information, <strong>de</strong>s Arts et du Spectacle 23%profession et catégorie sociale :agriculteurs exploitantsdu Public<strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong><strong>sur</strong> 100 personnes faisant parties ...<strong>de</strong>s Françaissortis authéâtre dansl’annéedu Public(in ou off)du Festivald’Avignon 2001<strong>de</strong> <strong>la</strong>Popu<strong>la</strong>tionFrançaiseen 19991 % 5 % 0 % 0 %professeurs et Professions ScientifiquestotalSOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-200440 %100 %artisans, commerçants, chefs d’entreprisecadres, professions intellectuel<strong>les</strong> supérieuresprofessions intermédiairesemployésouvriersretraitésautres Inactifs3 % 11 % 3 % 4 %38 % 44 % 46 % 7 %24 % 21 % 21 % 11 %5 % 16 % 7 % 16 %1 % 11 % 1 % 15 %14 % 10 % 5 % 22 %14 % 1 % 17 % 24 %total 100 % 100 % 100 % 100 %Des diplômés <strong>de</strong>l’enseignementsupérieur, <strong>sur</strong>toutPour autant, <strong>la</strong> profession n’est pasnécessairement un facteurdéterminant <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie au théâtrecontrairement au niveau d’étu<strong>de</strong>squi est souvent considéré commerévé<strong>la</strong>teur d’une disposition àl’égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture. A ce titre, <strong>la</strong><strong>sur</strong>représentation <strong>de</strong>s diplômés<strong>de</strong> l’enseignement supérieur estf<strong>la</strong>grante. 72% <strong>de</strong>s spectateurs <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> possè<strong>de</strong>nt undiplôme universitaire alors queseulement 11% d’entre eux n’ontpas le bac (Graphique 5).SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004LES PRATIQUES CULTURELLES DES FRANÇAIS 1997, LES PUBLICS DU FESTIVAL D’AVIGNON 2001, INSEE 1999.En vérité, ni le niveau <strong>de</strong> diplôme ni<strong>la</strong> catégorie socioprofessionnellen’ont <strong>de</strong> véritable influence quant à<strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> vus <strong>sur</strong>l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison.Les raisons qui régissentl’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentationpeuvent difficilement se réduireà quelques variab<strong>les</strong>sociodémographiques, el<strong>les</strong>trouvent davantage leurs originesdans le rapport <strong>de</strong> confiance dontnous parlions plus haut ainsi quedans l’ensemble <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions qu’unThéâtre entretient avec son public.étu<strong>de</strong>s supérieuresbacheliersnon bachelierssans réponse03 %10 %14 %11 %20 %30 %Par ailleurs, et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce chiffre,il faut savoir que <strong>de</strong>rrière l’intituléProfessions intellectuel<strong>les</strong>supérieures se cache en réalité unepopu<strong>la</strong>tion essentiellementcomposée <strong>de</strong> professeurs,professions scientifiques etprofessions <strong>de</strong> l’information et <strong>de</strong>sarts du spectacle (Tableau 5).Cette information permet <strong>de</strong>re<strong>la</strong>tiviser l’importance <strong>de</strong> cettecatégorie au regard <strong>de</strong> l’ensembledu public, en montrant <strong>les</strong> liensparticuliers que certains groupesprofessionnels peuvent entreteniravec <strong>la</strong> matière théâtrale.NIVEAU DE SCOLARISATION - GRAPHIQUE 540 %50 %60 %70 %72 %80 %90 %100 %6SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004CARACTERISTIQUES SOCIOPROFESSIONNELLES


Les revenus, un critèrenon déterminantLe nombre moyen <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> vupar saison et par spectateur se situeautour <strong>de</strong> 4,5. De fait, 40% <strong>de</strong>sspectateurs viennent voir entre 3 et5 spectac<strong>les</strong> par an. Pour 3%d’entre eux, le nombre <strong>de</strong> piècespeut dépasser 10.La majorité <strong>de</strong>s foyers quicomposent le public <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong> <strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong> déc<strong>la</strong>re <strong>de</strong>srevenus mensuels essentiellementcompris dans une fourchette al<strong>la</strong>nt<strong>de</strong> 1500 1 à 3000 1 mensuels(39%). Ces revenus sontre<strong>la</strong>tivement moyens compte tenu<strong>de</strong> <strong>la</strong> composition <strong>de</strong>s foyers : 33%<strong>de</strong> coup<strong>les</strong> et 43% <strong>de</strong> famil<strong>les</strong> avecau moins un enfant. Le Tableau 6montre c<strong>la</strong>irement que <strong>les</strong> revenusne constituent pas un obstacle à <strong>la</strong>fréquentation du Théâtre puisquel’on n’observe aucune corré<strong>la</strong>tionfranche entre ces <strong>de</strong>ux facteurs.LA FRÉQUENTATION SUIVANT LES REVENUS DES FOYERS - TABLEAU 6ont vu, ou avaientl’intention <strong>de</strong> voir :moins <strong>de</strong> troisspectac<strong>les</strong><strong>sur</strong> 100 foyers disposant <strong>de</strong> revenus mensuelsmoins <strong>de</strong> 15003 <strong>de</strong> 15003 à 30003 plus <strong>de</strong> 30003ensemble25 % 19 % 19 % 21 %entre 3 et 5 spectac<strong>les</strong> 33 % 44 % 41 % 40 %entre 6 et 10 spectac<strong>les</strong> 19 % 17 % 20 % 18 %plus <strong>de</strong> 10 spectac<strong>les</strong> 2 % 2 % 4 % 3 %ne sait pas encore 20 % 18 % 16 % 19 %total 100 % 100 % 100 % 100 %TABLEAU 7 - L’UTILISATION DU PÉCOU EN FONCTION DE LA FRÉQUENTATIONSOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004ont vu, ou avaientl’intention <strong>de</strong> voir :moins <strong>de</strong> troisspectac<strong>les</strong>ouiutilisation du pécounonensemble6 % 41 % 21 %entre 3 et 5 spectac<strong>les</strong> 54 % 29 % 40 %entre 6 et 10 spectac<strong>les</strong> 31 % 4 % 18 %plus <strong>de</strong> 10 spectac<strong>les</strong> 3 % 1 % 3 %ne sait pas encoretotal6 %100 %24 %100 %Le succès du PécouPour autant, le système du «pécou»(qui propose <strong>de</strong>s tarifs préférentielsà partir d’un compte individuel quechacun peut alimenter en fonction<strong>de</strong> ses envies <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> tout aulong <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison) crée unedynamique non restrictive qui inciteà venir au Théâtre.19 %100 %SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004Pour sa <strong>de</strong>uxième saison, le pécouremporte déjà un <strong>la</strong>rge succès.64% <strong>de</strong>s personnes interrogéesconnaissent le pécou et 66% <strong>de</strong>ceux qui le connaissent l’utilisaientou avaient l’intention <strong>de</strong> l’utiliser aumoment <strong>de</strong> l’enquête.Le fonctionnement du pécouavantage <strong>les</strong> grands comme <strong>les</strong>petits consommateurs <strong>de</strong> théâtre,mais bien évi<strong>de</strong>mment son intérêtgrandit avec le nombre <strong>de</strong>spectac<strong>les</strong>. C’est donc tout naturelque son utilisation soit corrélée aunombre <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> vus ouenvisagés (Tableau 7). Car là nonplus, l’utilisation du pécou n’estpas liée aux revenus, elle concerneindifféremment <strong>les</strong> plus aisés et <strong>les</strong>moins aisés. En créant un espace<strong>de</strong> liberté non restrictif, le pécouinvente une nouvelle manière plus«égalitaire» d’aller au théâtre.7REVENUS ET FREQUENTATION


TABLEAU 8 - LE CHOIX DES SPECTACLES SUIVANT L’ANCIENNETÉsaison(s) antérieure(s)critères <strong>de</strong> choix <strong>de</strong>sspectac<strong>les</strong> :aucune(nouveaux)1 à 3(nouveauxfidè<strong>les</strong>)3 à 10(habitués)10 à 20(anciens)ensemblele metteur en scène 17 % 18 % 28 % 30 % 22 %l’auteur, le texte 27 % 30 % 35 % 36 % 31 %le magazine Chut... 5 % 22 % 13 % 12 % 14 %<strong>les</strong> conseils <strong>de</strong>sproches22 % 16 % 13 % 6 % 15 %<strong>les</strong> artic<strong>les</strong> <strong>de</strong> presse 15 % 6 % 7 % 6 % 8 %<strong>la</strong> proximité 11 % 7 % 3 % 5 % 7 %autres 2 % 2 % 1 % 3 % 2 %sans réponse 1 % 0 % 0 % 1 % 1 %total 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %De <strong>la</strong> confiance enversl’institution…Le choix <strong>de</strong>s œuvres reposeessentiellement <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s élémentsrationnels tels que le metteur enscène ou le chorégraphe (22%),ou le texte (31%), ce qui met enévi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> culture théâtrale <strong>de</strong>sspectateurs. Mais ces choix sontaussi <strong>la</strong>rgement déterminés par lecrédit que le spectateur p<strong>la</strong>ce dans<strong>la</strong> sélection opérée par l’institution.Les nombreux entretiens que nousavons pu effectuer confirment<strong>la</strong>rgement cette idée d’un contrat <strong>de</strong>confiance <strong>sur</strong> lequel repose toute <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> fidélité à <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong>.8SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004…à l’autodéterminationPour autant, on s’aperçoit à <strong>la</strong>lumière du Tableau 8 que <strong>les</strong>critères <strong>de</strong> sélection varient enfonction <strong>de</strong> l’ancienneté <strong>de</strong>sspectateurs. Si l’auteur, le texterestent <strong>les</strong> premiers critères quimotivent principalement le choixd’un spectacle, on remarque que <strong>les</strong>econd critère n’est pas le mêmesuivant le <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> familiarité quele spectateur entretient avec <strong>la</strong><strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong>. Ceux qui neconnaissent pas <strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong><strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong> – <strong>les</strong> nouveaux venus –vont davantage se reposer <strong>sur</strong> <strong>les</strong>conseils <strong>de</strong> leurs proches (22%).Les nouveaux fidè<strong>les</strong>, qui sont déjàplus familiarisés avec <strong>les</strong> outils <strong>de</strong>communication <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong>, choisissent davantage enfonction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptifs dumagazine Chut… (22%).LE CHOIX DES SPECTACLESEnfin, <strong>les</strong> habitués et <strong>les</strong> anciens duThéâtre, qui ont connu <strong>les</strong>différentes époques et qui sontaussi <strong>de</strong>s spectateurs avertis etaguerris, s’en tiennent plusvolontiers aux caractéristiques <strong>de</strong>sspectac<strong>les</strong> : auteur, texte, mise enscène ou chorégraphie.Cette évolution dans <strong>les</strong> manières<strong>de</strong> choisir un spectacle témoigneaussi, et à plus <strong>la</strong>rge échelle, <strong>de</strong>l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissancethéâtrale du spectateur. Ce quiexplique en partie que <strong>les</strong> plusanciens opèrent <strong>de</strong>s choix <strong>sur</strong> <strong>de</strong>scritères qui leurs sont plus familiers(auteur ou metteur en scène), alorsque ces mêmes critères sont moinspar<strong>la</strong>nts pour <strong>les</strong> plus jeunes qui ontdavantage besoin <strong>de</strong> conseils etd’informations.Notons, en guise <strong>de</strong> conclusionque ce travail présente unephotographie, à un momentdonné, <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentation et duprofil sociodémographique dupublic <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> <strong>de</strong><strong>Cavaillon</strong>. Sa valeur estcontextuelle, et c’est ici querési<strong>de</strong>nt toute <strong>la</strong> portée et <strong>les</strong>limites <strong>de</strong> ce travail. Il faut biengar<strong>de</strong>r à l’esprit que, en dépit <strong>de</strong><strong>la</strong> précision <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptionsstatistiques, tous <strong>les</strong> indicateursdont nous avons parlés, mêmes’ils apportent un certainnombre d’éc<strong>la</strong>irages <strong>sur</strong> lepublic <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> <strong>de</strong><strong>Cavaillon</strong>, ne peuvent, en aucuncas, suffire à expliquer toutes <strong>les</strong>facettes d’une re<strong>la</strong>tion complexeet souvent passionnée qui unitun public à son Théâtre.rue du Languedoc - BP 20584306 CAVAILLON CEDEXDirecteur Jean-Michel Gremilletlicences 139 555 / 139 709 / 139 556téléphone 04.90.78.64.64télécopie 04.90.76.22.67email contact@theatre<strong>de</strong>cavaillon.comwww.theatre<strong>de</strong>cavaillon.comsaluces.com

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