Des professionsintellectuel<strong>les</strong>, quoiqueA l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s menées <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>publics</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> culture, l’enquête effectuée à<strong>Cavaillon</strong> fait apparaître une<strong>sur</strong>représentation <strong>de</strong>s cadres etprofessions intellectuel<strong>les</strong>supérieures. En cumu<strong>la</strong>nt biensouvent un niveau élevé <strong>de</strong> diplômeet <strong>de</strong> revenus, cette popu<strong>la</strong>tion offreun terrain favorable à l’égard <strong>de</strong> <strong>la</strong>culture comme l’a déjà montrél’enquête <strong>sur</strong> <strong>les</strong> pratiquesculturel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s Français (Tableau 4).Cependant, si l’on s’autorise unecomparaison avec le Festivald’Avignon, dont on connaît <strong>la</strong> forteproportion <strong>de</strong> spectateursoriginaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> région (57%), onremarque que <strong>la</strong> <strong>sur</strong>représentation<strong>de</strong>s professions intellectuel<strong>les</strong> estlégèrement moins accentuée parmi<strong>les</strong> spectateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong> <strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong>. Ce légerrééquilibrage s’opère en partie enfaveur <strong>de</strong>s Professionsintermédiaires et <strong>de</strong>s Retraités.TABLEAU 4 - RÉPARTITION SOCIOPROFESSIONNELLEDÉTAILS DES CADRES ET PROFESSIONS INTELLECTUELLES SUPÉRIEURESTABLEAU 5<strong>sur</strong> 100 cadres et professions intellectuel<strong>les</strong> supérieuresintitulé <strong>de</strong>s professions :cadres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fonction Publique 3 %cadres d’Entreprise 15 %professions Libéra<strong>les</strong> 19 %professions <strong>de</strong> l’information, <strong>de</strong>s Arts et du Spectacle 23%profession et catégorie sociale :agriculteurs exploitantsdu Public<strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong><strong>sur</strong> 100 personnes faisant parties ...<strong>de</strong>s Françaissortis authéâtre dansl’annéedu Public(in ou off)du Festivald’Avignon 2001<strong>de</strong> <strong>la</strong>Popu<strong>la</strong>tionFrançaiseen 19991 % 5 % 0 % 0 %professeurs et Professions ScientifiquestotalSOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-200440 %100 %artisans, commerçants, chefs d’entreprisecadres, professions intellectuel<strong>les</strong> supérieuresprofessions intermédiairesemployésouvriersretraitésautres Inactifs3 % 11 % 3 % 4 %38 % 44 % 46 % 7 %24 % 21 % 21 % 11 %5 % 16 % 7 % 16 %1 % 11 % 1 % 15 %14 % 10 % 5 % 22 %14 % 1 % 17 % 24 %total 100 % 100 % 100 % 100 %Des diplômés <strong>de</strong>l’enseignementsupérieur, <strong>sur</strong>toutPour autant, <strong>la</strong> profession n’est pasnécessairement un facteurdéterminant <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie au théâtrecontrairement au niveau d’étu<strong>de</strong>squi est souvent considéré commerévé<strong>la</strong>teur d’une disposition àl’égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture. A ce titre, <strong>la</strong><strong>sur</strong>représentation <strong>de</strong>s diplômés<strong>de</strong> l’enseignement supérieur estf<strong>la</strong>grante. 72% <strong>de</strong>s spectateurs <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>Scène</strong> <strong>nationale</strong> possè<strong>de</strong>nt undiplôme universitaire alors queseulement 11% d’entre eux n’ontpas le bac (Graphique 5).SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004LES PRATIQUES CULTURELLES DES FRANÇAIS 1997, LES PUBLICS DU FESTIVAL D’AVIGNON 2001, INSEE 1999.En vérité, ni le niveau <strong>de</strong> diplôme ni<strong>la</strong> catégorie socioprofessionnellen’ont <strong>de</strong> véritable influence quant à<strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> vus <strong>sur</strong>l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison.Les raisons qui régissentl’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentationpeuvent difficilement se réduireà quelques variab<strong>les</strong>sociodémographiques, el<strong>les</strong>trouvent davantage leurs originesdans le rapport <strong>de</strong> confiance dontnous parlions plus haut ainsi quedans l’ensemble <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions qu’unThéâtre entretient avec son public.étu<strong>de</strong>s supérieuresbacheliersnon bachelierssans réponse03 %10 %14 %11 %20 %30 %Par ailleurs, et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce chiffre,il faut savoir que <strong>de</strong>rrière l’intituléProfessions intellectuel<strong>les</strong>supérieures se cache en réalité unepopu<strong>la</strong>tion essentiellementcomposée <strong>de</strong> professeurs,professions scientifiques etprofessions <strong>de</strong> l’information et <strong>de</strong>sarts du spectacle (Tableau 5).Cette information permet <strong>de</strong>re<strong>la</strong>tiviser l’importance <strong>de</strong> cettecatégorie au regard <strong>de</strong> l’ensembledu public, en montrant <strong>les</strong> liensparticuliers que certains groupesprofessionnels peuvent entreteniravec <strong>la</strong> matière théâtrale.NIVEAU DE SCOLARISATION - GRAPHIQUE 540 %50 %60 %70 %72 %80 %90 %100 %6SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004CARACTERISTIQUES SOCIOPROFESSIONNELLES
Les revenus, un critèrenon déterminantLe nombre moyen <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> vupar saison et par spectateur se situeautour <strong>de</strong> 4,5. De fait, 40% <strong>de</strong>sspectateurs viennent voir entre 3 et5 spectac<strong>les</strong> par an. Pour 3%d’entre eux, le nombre <strong>de</strong> piècespeut dépasser 10.La majorité <strong>de</strong>s foyers quicomposent le public <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Scène</strong><strong>nationale</strong> <strong>de</strong> <strong>Cavaillon</strong> déc<strong>la</strong>re <strong>de</strong>srevenus mensuels essentiellementcompris dans une fourchette al<strong>la</strong>nt<strong>de</strong> 1500 1 à 3000 1 mensuels(39%). Ces revenus sontre<strong>la</strong>tivement moyens compte tenu<strong>de</strong> <strong>la</strong> composition <strong>de</strong>s foyers : 33%<strong>de</strong> coup<strong>les</strong> et 43% <strong>de</strong> famil<strong>les</strong> avecau moins un enfant. Le Tableau 6montre c<strong>la</strong>irement que <strong>les</strong> revenusne constituent pas un obstacle à <strong>la</strong>fréquentation du Théâtre puisquel’on n’observe aucune corré<strong>la</strong>tionfranche entre ces <strong>de</strong>ux facteurs.LA FRÉQUENTATION SUIVANT LES REVENUS DES FOYERS - TABLEAU 6ont vu, ou avaientl’intention <strong>de</strong> voir :moins <strong>de</strong> troisspectac<strong>les</strong><strong>sur</strong> 100 foyers disposant <strong>de</strong> revenus mensuelsmoins <strong>de</strong> 15003 <strong>de</strong> 15003 à 30003 plus <strong>de</strong> 30003ensemble25 % 19 % 19 % 21 %entre 3 et 5 spectac<strong>les</strong> 33 % 44 % 41 % 40 %entre 6 et 10 spectac<strong>les</strong> 19 % 17 % 20 % 18 %plus <strong>de</strong> 10 spectac<strong>les</strong> 2 % 2 % 4 % 3 %ne sait pas encore 20 % 18 % 16 % 19 %total 100 % 100 % 100 % 100 %TABLEAU 7 - L’UTILISATION DU PÉCOU EN FONCTION DE LA FRÉQUENTATIONSOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004ont vu, ou avaientl’intention <strong>de</strong> voir :moins <strong>de</strong> troisspectac<strong>les</strong>ouiutilisation du pécounonensemble6 % 41 % 21 %entre 3 et 5 spectac<strong>les</strong> 54 % 29 % 40 %entre 6 et 10 spectac<strong>les</strong> 31 % 4 % 18 %plus <strong>de</strong> 10 spectac<strong>les</strong> 3 % 1 % 3 %ne sait pas encoretotal6 %100 %24 %100 %Le succès du PécouPour autant, le système du «pécou»(qui propose <strong>de</strong>s tarifs préférentielsà partir d’un compte individuel quechacun peut alimenter en fonction<strong>de</strong> ses envies <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> tout aulong <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison) crée unedynamique non restrictive qui inciteà venir au Théâtre.19 %100 %SOURCE : ENQUÊTE SUR LES PUBLICS DE LA SCÈNE NATIONALE DE CAVAILLON 2003-2004Pour sa <strong>de</strong>uxième saison, le pécouremporte déjà un <strong>la</strong>rge succès.64% <strong>de</strong>s personnes interrogéesconnaissent le pécou et 66% <strong>de</strong>ceux qui le connaissent l’utilisaientou avaient l’intention <strong>de</strong> l’utiliser aumoment <strong>de</strong> l’enquête.Le fonctionnement du pécouavantage <strong>les</strong> grands comme <strong>les</strong>petits consommateurs <strong>de</strong> théâtre,mais bien évi<strong>de</strong>mment son intérêtgrandit avec le nombre <strong>de</strong>spectac<strong>les</strong>. C’est donc tout naturelque son utilisation soit corrélée aunombre <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> vus ouenvisagés (Tableau 7). Car là nonplus, l’utilisation du pécou n’estpas liée aux revenus, elle concerneindifféremment <strong>les</strong> plus aisés et <strong>les</strong>moins aisés. En créant un espace<strong>de</strong> liberté non restrictif, le pécouinvente une nouvelle manière plus«égalitaire» d’aller au théâtre.7REVENUS ET FREQUENTATION