10.07.2015 Views

Le sacre du gène : pourquoi continue-t - Mission d'animation des ...

Le sacre du gène : pourquoi continue-t - Mission d'animation des ...

Le sacre du gène : pourquoi continue-t - Mission d'animation des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Le</strong>s points de vue <strong>des</strong> participants de la ConversationGénéticiens : une responsabilité particulière ?Julien Weisbein, sociologue, IEP ToulouseDans ce double point de vue, je retrouve <strong>des</strong> débats qui animent ma propre discipline,notamment le dialogue probabilisme versus déterminisme. Cela obsède la sociologie ! <strong>Le</strong>sdéterminants sociaux seraient-ils prédictifs de tous nos comportements ? Quelles sont lesvariables lour<strong>des</strong> ? Est-on écrasé par elles ? Il y a là les mêmes doutes.Par ailleurs, je suis tout à fait d’accord avec JP Albert : la tendance que nous avons àl’homothétie, c’est à dire à tout expliquer par une seule variable surdéterminante, peut certesfaire la grandeur d’un scientifique mais nous devons nous en méfier pour nous-mêmes commed’une sorte d’ivresse.Enfin, notons que s’il y a mise en idéologie d’un discours scientifique, cette idéologie a sesprescripteurs, ses revues, ses forces sociales. Autant de données que la sociologie peut étudier.François Saint-Pierre, mathématicienPourquoi les rappels à l’ordre n’ont-ils pas été enten<strong>du</strong>s face aux dérives déterministes ? J’aitrouvé excellent le premier exposé mais il me semble qu’il est très juste pour la génétique d’ily a dix ans, celle où il y avait <strong>des</strong> biologistes et <strong>des</strong> informaticiens, avec <strong>des</strong> modèlesdéterministes. <strong>Le</strong>s scientifiques étaient alors eux-mêmes porteurs de ce discours intégriste.Aujourd’hui, c’est différent. Nous sommes passés à <strong>des</strong> modèles statistiques, probabilistes,aléatoires… Mais même de cette manière, ce qui fait la force de la génétique, c’est que çamarche malgré tout assez bien. Une équipe vient ainsi de trouver un gène lié audéveloppement <strong>du</strong> neuroblastome 10 , un <strong>des</strong> cancers de l’enfant.Par ailleurs, anthropologiquement, qu’est-ce qui fonde la différence entre les humains et lesnon humains, entre nous et les grands singes, ou même entre Homo erectus et Sapienssapiens ? C’est bien quelque part de la génétique. Mais est-ce le seul facteur ?Prenez l’idée de nombre : elle est effectivement codée chez les animaux supérieurs qui saventcompter implicitement jusqu’à 5 ou 6, comme nous. En revanche, ce que Sapiens sapiensapporte de nouveau, c’est le sentiment d’appartenance dans le temps à une humanité quiper<strong>du</strong>re. <strong>Le</strong> rapport au « sacré », dont on a parlé, est apparu au moment où a émergé cetteconscience. <strong>Le</strong>s Homo erectus avait-il le sentiment <strong>du</strong> sacré lié à ce sentimentd’appartenance ? Il semble que non. Ainsi, un vieil homme est encore respecté. Alors quechez les chimpanzés, un mâle dominant qui devient trop âgé est « fini » et perd tout respect dela part de ses congénères. Que ce soit <strong>du</strong> côté de la génétique ou sur le versant10Lire le communiqué de l’Institut national <strong>du</strong> cancer : http://www.ecancer.fr/v1/index2.php?option=com_redaction&do_pdf=1&id=2150&lang=1&vers=111

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!