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l'invention d'un territoire - Parc naturel régional Livradois-Forez

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Journal du <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional Printemps-Été 2006Photo : Michel ThénotLes montagnesqui font cortègeà la Doresont vieillesdepuis toujours.La mairie ronded’Ambertet l’abbayede La Chaise-Dieune sont pasde première jeunesse,l’art des couteliersthiernoisest plusieurs foiscentenaire.Pourtant,le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>annonce vingt ansau compteur,à peine plussi l’on ajouteles années de gestationet de balbutiement.Récit d’une inventionpar Élie Fayette,présidentdu <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong>régional.19862006l’inventiond’un <strong>territoire</strong>notre projet de développement. Il n’yavait pas pléthore, l’intercommunalitéétait plus que balbutiante. La structure<strong>Parc</strong> nous a semblé adaptable à nos fins.- Le <strong>Parc</strong> a-t-il vingt ans ou davantage?- S’il se rajeunit un peu en célébrantcette année son vingtième anniversaire, ilne le fait pas par coquetterie mais dansun esprit légaliste. Le Ministère de l’Environnementlui a attribué son label endécembre 1985 et, le 4 février 1986, leConseil régional d’Auvergne a pris unedélibération qui constitue très officiellementl’acte de naissance du <strong>Parc</strong>. Maisquelques années plus tôt… comme diraitun conteur, en novembre 1981, un groupede dix-sept élus, emmené par MauriceAdevah-Pœuf, se réunissait au Brugeron.Après une étude réalisée à la demandedu Conseil général du Puy-de-Dôme quiprédisait un avenir catastrophique à toutl’est du département. L’augure n’était pasde notre goût, bien sûr, et nous entendionsle faire mentir. C’est à cette fin qu’aété constituée, en avril 1982, à Ambert,une association de communes pour lacréation d’un <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional sur lesmassifs du <strong>Livradois</strong> et du <strong>Forez</strong> renforcésdu plateau de La Chaise-Dieu.- Était-ce une idée qui venait del’ouest, de l’exemple du <strong>Parc</strong> des Volcans,créé, lui, en 1977 ?- Pas exactement. Notre préoccupationétait de trouver l’outil le mieux adapté à- Qu’en pensaient les habitants ?- Il y avait un peu de scepticisme etquelques inquiétudes. À la campagne, lemot “parc” évoque forcément un enclos,et pour le bétail, encore ! Certains, miironiques,mi-sérieux, se demandaient sinous avions l’intention de les empêcherde partir, de les contenir dans une réserve.Et d’autres considéraient que les<strong>Parc</strong>s s’occupaient bien de la faune et dela flore mais fort peu des hommes.- Au début des années 80 l’appréciationest un peu partiale mais ellen’est pas infondée.- C’est vrai. Les <strong>Parc</strong>s régionaux, il y enavait vingt, ressemblaient beaucoup aux<strong>Parc</strong>s nationaux et s’occupaient prioritairementde protection. Le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>a été le premier de la génération des<strong>Parc</strong>s dits “développeurs”. Notreconception reposait sur quelques idéessimples, devenues assez communesaujourd’hui mais qui, à l’époque,▲▲▲Photo : Michel ThénotMémoire d’un acteurDès l'automne 1981, avec les gens qui m'entouraient, nousnous sommes posé la question de savoir quoi faire d'utile pources <strong>territoire</strong>s. Je voulais absolument tenter quelque chose,même à contre courant, même si le plus "sage" aurait consistéà faire comme d'habitude, à savoir se lamenter sur la désertification,pleurnicher sur notre sort, tenir des discours puissantset vengeurs dont les électeurs se souviendraient bien lemoment venu… et attendre que le temps passe. Faire"quelque chose" supposait de doter ces <strong>territoire</strong>s <strong>d'un</strong> instrumentqui associe les collectivités de manière durable.Début de 1982 nous avions retenu l'idée du syndicat mixte. Ilne s'agissait encore que de développement local et bien peud'environnement, mais l'idée de faire un <strong>Parc</strong> régional s'estimposée assez vite. Il en existait déjà un en Auvergne, c'étaitun argument non négligeable pour convaincre le Conseil régional,principal financeur envisagé.Les difficultés à surmonter étaient gigantesques. En externe,convaincre tous les partenaires potentiels du bien fondé de ladémarche, et particulièrement le Conseil régional d'accepterla charge <strong>d'un</strong> second <strong>Parc</strong> – le rôle du président MauricePourchon sera déterminant. En interne, surmonter les trèsfortes méfiances partisanes, le fatalisme, l'incrédulité despopulations, le risque de concurrence perçu par les acteurs enplace. Il fallait voir tout le monde, réunir, parler, écouter, dialoguer,persuader, convaincre. Et il fallait aller très vite pourgarder la crédibilité. À l'époque la durée moyenne de création<strong>d'un</strong> <strong>Parc</strong> régional était de 7 ans. Nous nous fixâmes 18 moiset nous réussîmes à tenir ce délai.Le projet de départ incluait, en plus de la partie Puy-de-Dômeet Haute-Loire, le secteur du Mayet-de-Montagne mais lesélus de l'Allier ne donnèrent pas suite. Le travail préparatoireétait lui aussi gigantesque : élaboration du document de <strong>territoire</strong>– qui s'intitulait je crois "de l'assistance à l'auto développement",matrice de la future charte –, de programmespluriannuels, de dispositifs d'intervention, des statuts de syndicatmixte… Ce travail fut en grande partie réalisé par unpetit "commando" de collaborateurs coordonné par RenéGirod pour le compte de l'association pour la création du<strong>Parc</strong>, elle-même préfinancée, au titre <strong>d'un</strong>e convention, parune société d'économie mixte dont j'étais le président. Purefolie de ma part dans la prise de risque. Nul doute aussi quesi nous n'avions pas réussi et que l'association se soit trouvéedans l'impossibilité de rembourser les sommes préfinancéesj'aurais eu de graves et mérités ennuis. Nul doute aussi que sinous n'avions pas eu recours à ce moyen, qui a permis quel'embryon de l'équipe technique du <strong>Parc</strong> soit au travail avantque le <strong>Parc</strong> n'existe, le <strong>Parc</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> n'aurait jamaisexisté.Bon vent au <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. Qu'il sachefaire vivre l'esprit de ses origines.Maurice Adhevah-Pœuf, premier président du <strong>Parc</strong>.N°11


SolidaritéÉlie Berger est entré au conseilmunicipal de Félines en 1957, ilen a été le maire de 1971 à1995. Il se souvient de la naissancedu <strong>Parc</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>comme si c’était hier.“J’étais devenu président dutout jeune SIVOM (Syndicatintercommunal à vocationmultiple) de La Chaise-Dieu.Sur le conseil et avec l’aide deRobert Marty, ingénieur à laDDA de la Haute-Loire, nousavons créé un “périmètre d’actionforestière”, un PAF qui,dans ses intentions, ressemblaitbeaucoup à un <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong>régional. Nous avions de lavolonté et des projets maisaucun budget.“En tant que président du syndicat,j’ai participé à cettefameuse réunion, à Ambert, enavril 1982. J’ai constaté quenos voisins du Puy-de-Dômeavaient pris une certaine avance,surtout dans la capacité àmobiliser des financements.J’en ai rendu compte aux élusde mon secteur qui ont trèsvite été partants, ceux descantons de La Chaise-Dieuet de Craponne-sur-Arzond’abord, d’autres communesencore comme Chavaniac-Lafayette et, un peu plus tard,le canton d’Allègre. Il y eutbien quelques polémiques, surtoutau moment des joutesélectorales, mais le sens de l’intérêtgénéral et la volonté detravailler ensemble ont prévalu.Depuis toujours nous avonsdes relations de bon voisinage,la limite départementale n’estpas une frontière, et puis noussommes tous des Auvergnatspur sang, non ?“À aucun moment nousn’avons eu le sentiment d’êtredes alliés de second rang oudes invités relégués en bout detable. La solidarité et la communautéde vues sont bienréelles ; nous appartenonspleinement au <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. Et sans doute n’avonsnouspas démérité puisque j’aivu que, récemment, le présidentdu Conseil général de laHaute-Loire proposait decréer un <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régionalsur le Mézenc.”▲▲▲n’étaient pas couramment admises. Nouspensions qu’il fallait placer l’homme aucœur du <strong>territoire</strong> et que l’activité humaine,donc le développement économiqueet social, était la condition première dela préservation des richesses patrimonialesde ce <strong>territoire</strong>.- On sait, on savait déjà qu’on peutaboutir à l’effet contraire : le développementréalisé au détriment del’environnement.- Précisément, c’est parce que nous lesavions que nous avons opté pour lacréation d’un <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional. Maisplutôt que de considérer que nousétions en présence de deux secteursopposés, l’économie et l’environnement,dont il faudrait tenter de concilier les“intérêts” divergents, nous avons préconiséun développement qui s’appuie surnotre patrimoine, <strong>naturel</strong> et culturel.Pour les <strong>Parc</strong>s de l’époque, la notion de“patrimoine <strong>naturel</strong>” allait de soi maiscelle de “patrimoine culturel” ne concernaitguère que le bâti. Nous avons d’embléeestimé que le savoir-faire des couteliers,des tresseurs, des artisans ou desagriculteurs en était un élément essentiel.Au bout du compte, cela fait uncertain nombre d’idées nouvelles dontnous ne sommes pas les seuls “inventeurs”maisdont nous avons été lesardents propagandistes.approche transversale des enjeux du <strong>territoire</strong>grâce à une équipe technique pluridisciplinaire.- N’était-ce pas aussi prendre lerisque d’engager le <strong>territoire</strong> dans undéveloppement “assisté” ?- Maurice Adevah-Pœuf avait l’habitudede dire : “Aide-toi, le <strong>Parc</strong> t’aidera.”Manière de souligner que l’initiativeappartient d’abord aux habitants – ou àdes personnes venues de l’extérieurpuisque, décidément, il n’a pas étéconstruit d’enclos ! Le <strong>Parc</strong> aide à l’émergencedes projets, il les accompagnedans leur phase de démarrage mais il n’apas vocation à les assister dans la durée.Je m’empresse de préciser que la culturefait exception à cette règle. L’associa-Photo : Michel ThénotChaumes sans le concours de la coopératived’estive et des élus locaux.- Les agriculteurs n’ont pas toujoursété perçus comme des alliés de laprotection de l’environnement.- Si l’agriculture productiviste a engendrédes dégâts, dont la moyenne montagnea d’ailleurs moins souffert, celan’autorise pas à jeter l’opprobre sur touteune profession. Le péril en <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> était celui de la déprise avec, à laclef, la fermeture des paysages et unedégradation du cadre de vie. Conformémentà notre philosophie de “<strong>Parc</strong> développeur”,nous avons pris le problèmepar l’entrée économique, en mettant enplace des dispositifs pour permettrel’installation de nouveaux agriculteurs.prévaut désormais entre le <strong>Parc</strong> et leschambres consulaires. C’est dans lemême esprit de coopération que nousmenons d’autres actions : diagnosticsenvironnementaux, écotrophées, créationde filières-déchets, etc.- Quelle est, selon vous, la réalisationla plus remarquable à porter au créditdu <strong>Parc</strong> au cours de ces vingtannées ?- Le <strong>Parc</strong> a inventé le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. Laformule peut sembler brutale et très prétentieuse,elle ne l’est pas. C’est bien unvolontarisme politique qui a regroupésous une même dénomination trois entitésgéographiques – les monts du <strong>Forez</strong>,les monts du <strong>Livradois</strong>, le plateau de LaChaise-Dieu – et trois entités administratives– les arrondissements de Thiers etAmbert et les communes du nord-ouestde la Haute-Loire. L’appellation s’estimposée hors de nos limites, notammentcomme destination touristique. Elle s’estsurtout imposée à l’intérieur et témoignenon d’un quelconque repli identitairemais de l’émergence de solidarités nouvelles.- Longtemps les <strong>Parc</strong>s ont fait figurede pionniers, de rebelles. Maisaujourd’hui, quand tout le mondeprône le développement durable, nePhoto : J.-L. Mavel- Ces idées ont-elles fait rapidementleur chemin ?- Le simple fait de parler de “richessespatrimoniales” dans un <strong>territoire</strong> dontchacun sentait bien qu’il était en grandedifficulté a provoqué, je crois, un regaind’estime et a créé un climat plus propice,plus réceptif. Mais une idée est plusconvaincante encore quand elle se traduiten actes. Avant même la création du<strong>Parc</strong>, nous disposions d’une équipe detechniciens et d’animateurs de terrain,rémunérés par le Conseil général duPuy-de-Dôme, des actions étaient engagéesdans tous les domaines : l’environnement,la culture, l’agriculture, la forêt,l’habitat, le tourisme, l’artisanat, le commercede proximité,… Les habitantsvoyaient bien que les choses bougeaient,que nous avions capacité àmobiliser des financements.- Il existait cependant d’autres structuresqui agissaient autant qu’elles lepouvaient à rebours du déclinannoncé.- Bien sûr. D’ailleurs ces structures ontpu redouter une tentation hégémoniquedu <strong>Parc</strong> mais, à considérer les partenariatsque nous avons peu à peu engagésavec elles, le temps de la suspicion estrévolu et nous travaillons de longue dateen complémentarité. Ce que le <strong>Parc</strong> avraiment apporté de nouveau, c’est unePhoto : J.-L. Maveltion des bibliothécaires du <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> et Ciné-<strong>Parc</strong> sont d’incontestablesréussites, reconnues comme telles à l’extérieur,mais à l’évidence ces réseaux nepourraient fonctionner sans aidespubliques. Il en va de même pour lespectacle vivant ou l’enseignement artistique.Le libéralisme n’en peut mais, lesactivités culturelles ne sont pas rentables,elles sont pourtant indispensablessi l’on souhaite maintenir une certaineparité entre ville et campagne.- De la culture à la nature…- La préservation de la biodiversité et dupatrimoine <strong>naturel</strong> se justifie en ellemêmedès lors que l’on refuse de secomporter en goujat prêt à laisser auxgénérations futures une planète dévastée.Qu’il s’agisse des Hautes-Chaumes –qu’avec un peu de lyrisme nous appelonsnotre “cathédrale <strong>naturel</strong>le” – ou dela qualité de l’eau, des actions exemplairesont été engagées. Le <strong>Parc</strong> en asouvent été l’initiateur mais il n’aurait pules mener à bien seul. Pour ne citer quecet exemple, il n’était pas envisageabled’assurer une bonne gestion des Hautes-Cette action est aujourd’hui relayée parles communautés de communes. L’améliorationde la qualité environnementaleet paysagère est en quelque sorte acquisepar surcroît. De la même manière,pour encourager à une meilleure gestionde la forêt nous agissons en faveur dudéveloppement du bois-énergie.En retour, le <strong>territoire</strong> devient plusattractif, il accueille des porteurs de projets,des touristes. Un tourisme que nousvoulons diffus, respectueux, c’est pourquoinous avons favorisé la randonnée.Un tourisme qui engendre de nouvellesactivités. Tout se tient et la machine s’auto-alimente,à condition de ne pas relâcherl’effort.- Le concours création-reprise qui enest à sa seizième édition est un belexemple d’effort maintenu.- Oui, d’autant que le taux de pérennitédes entreprises créées ou reprises estsupérieur à la moyenne nationale. Quelleque soit leur taille, ces activités contribuenttoutes au maillage économique du<strong>territoire</strong>. J’ajoute que ce concours estaussi un bel exemple du partenariat quisont-ils pas contraints de rentrerdans le rang ?- Il n’est pas forcément dans la vocationdes <strong>Parc</strong>s de s’obstiner dans la posturedu rebelle. Nous avons fait du développementdurable sans le savoir, en toutcas sans réunir nos expérimentationssous ce terme générique. Si noussommes rattrapés, si nous avons fait école,je ne vois pas de raison de nous enplaindre. Et je n’ai pas besoin de préciserque si tout le monde parle du développementdurable, il reste bien loind’être mis en œuvre à l’échelle de la planète.Même en <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> je nejurerais pas que nous l’appliquions à lalettre dans ses trois dimensions : efficacitééconomique, respect de l’environnementet équité sociale. Mais nous pouvonsespérer que les actions éducativesque nous menons auprès des scolaires etdes jeunes porteront leurs fruits et queles nouvelles générations seront plusavisées que nous-mêmes.Moins rebelles? peut-être. Cependant,nous sommes bien loin de travailler tousles jours dans le consensus mou. D’autantque, c’est l’une des spécificités des


▲▲▲<strong>Parc</strong>s, nous ne comptons que sur notreforce de conviction. Convaincre exigeplus de temps que contraindre mais reste,à long terme, de meilleure méthode.- À vingt ans, on songe forcément àouvrir de nouveaux chantiers…- Je pense que nous devrions nous intéresserde toute urgence au rapportville/campagne. Nous accueillons deplus en plus de familles qui, travaillant àClermont, sont venues s’installer en<strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> où le foncier était à uncoût moindre. D’une part, elles doiventfaire face à des frais de transport élevéset, d’autre part, nos communes ne sontpas toujours en mesure de répondre àleurs attentes en termes de services oude commerces de proximité. Cet apportde populations nouvelles, dont nousnous réjouissons, a aussi des incidencesPhoto : Emmanuel Heyrmansur la qualité de l’urbanisation, sur lefoncier agricole… Voilà une questiond’aménagement du <strong>territoire</strong> qui est crucialepour les années à venir mais quenous ne résoudrons pas seuls.- Malgré l’urgence, peut-on prendrele temps de célébrer ce vingtièmeanniversaire ?- La fête est aussi un moyen, agréable, demanifester et renforcer les solidarités quej’évoquais. Cet anniversaire est celui du<strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> plus que du <strong>Parc</strong>. Nousavons voulu une célébration sans ostentationqui mette d’abord en exergue les initiativeslocales. Elles sont nombreuses,traditionnelles ou inattendues, festives etbuissonnières. Pour “marquer le coup”, ily aura un grand rassemblement, le 16septembre, à Ambert, où le <strong>Parc</strong> tiendrasa place mais seulement sa place. Onpeut avoir vingt ans et rester modeste.Ambitieux aussi, pour le <strong>territoire</strong>. ■➜ L’associationde communes pour la créationdu <strong>Parc</strong> avait un président,Maurice Adevah-Pœuf,maire de Thiers,trois vice-présidents,Georges Chanoine,maire d’Ambert,Élie Berger, maire de Félines,Élie Fayette, conseillermunicipal de Sermentizon,et un secrétaire général,Jean Sénectaire,maire du Brugeron.➜ Maurice Adevah-Pœufa été président du <strong>Parc</strong>jusqu’en 1992. PierrePeyronny et Jean-MarcChartoire lui ont succédé,respectivement de 1992à 1994 et de 1994 à 1998.Élie Fayette occupela fonction depuis 1998.CompagnieEn bonne“- Mettons que ce soit l’heure du bilan,est-il positif ?- Notre équipe entretient depuis huit ansune relation de proximité avec les habitantsde ce <strong>territoire</strong>. Implantés dans un<strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional, nous sommes attentifsà l’humain et son environnement. L’aspectconstructif de notre présence sur le<strong>territoire</strong> c’est un partenariat direct entreune équipe de création et des élus, huitannées d’échanges et de dialogue entredes artistes et des techniciens engagés demanière positive pour le développementd’un <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional. Notre présencesur le <strong>Parc</strong> s’est faite par une capacité às’adapter au milieu rural grâce à notreexpérience et à notre lieu de représentationitinérant. Le <strong>Parc</strong> est une structure quiréfléchit et agit sur des axes de développement,disposition que l’on rencontre moinsdans d’autres collectivités. Cela nous a permisd’expérimenter de nouvelles formes decréations théâtrales : sous chapiteau, biensûr, mais aussi dans de petits espaces dediffusion (villages, bistrots…) ou sur deslieux du patrimoine (Lavaudieu, La Chaise-Dieu, Coq Noir, Billom, Cunlhat, Ambert,etc) ou encore dans les paysages avec lesspectacles sur les chemins.Photo : Claudy CombeEn plus du travail de création, notre équipea développé des actions artistiques sur le<strong>territoire</strong> : Scènes en <strong>territoire</strong>, Scènes enculottes courtes, jumelage avec les collègesdu <strong>Parc</strong>, festivals de théâtre itinérant… Àtravers ces actions, nous avons organisé desrencontres avec les publics dans les différentscontextes de représentation. Pendantnos tournées, nous avons eu le souci de fairedécouvrir le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> dans denombreuses régions de France, du Limousinà La Réunion, de l’Aquitaine à l’Ile-de-France, et à l’étranger, Allemagne, Belgique,Italie, Roumanie, Niger, Québec… Désormaisces actions sont pérennes.- Donc la troupe n’a pas perdu son goûtpour l’itinérance.- Avec la communauté de commune de laMontagne thiernoise, mais également, avecMontmorin et Lavaudieu, nous travaillonsdepuis quatre ans à développer des axesd’échanges interrégionaux par une mutualisationde moyens humains, techniques etLa Compagnie desChamps est installéedepuis huit ansen <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>.Son directeurartistique,Pierre Fernandès,jette un coup d’œildans le rétroviseuret ne pensequ’à l’avenir.Photo : Claudy CombePhoto : Claudy CombeLa Compagnie des Champs asigné des conventions de partenariatavec le <strong>Parc</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>, le Conseil régionald’Auvergne, le Conseil généraldu Puy-de-Dôme et la communautéde communes de laMontagne thiernoise. Ellebénéficie aussi du soutien del’Union européenne et de laDrac Auvergne.➜ Compagnie des Champs,La Montférie63250 ViscomtatTél. 04 73 51 94 00ciedeschamps@wanadoo.frwww.compagniedeschamps.com➜ Les Bivouacsdu Théâtre voyageur,du 30 mai au 10 juin.Voir le programme completdans notre supplément.artistiques entre compagnies de théâtre itinérant.Cela nous permet de mettre enœuvre un échange plus direct avec lesspectateurs partout où nous réalisons cesrésidences de tournées. En assumant l’actethéâtral en tant qu’acte voyageur, nous proposonsune alternative à la “consommationculturelle”. Nos modes de représentationconvoquent une nouvelle relation authéâtre, un théâtre contemporain quis’adresse plus à des habitants qu’à desabonnés.- En quoi l’édition 2006 des rencontresde la Montférie sont-elles exceptionnelles?- Nous organisons un Bivouac du théâtrevoyageur, projet que nous préparonsdepuis quatre ans. Chaque compagniejoue des spectacles de son propre répertoireet participe à la réalisation de deuxspectacles mutualisés : Le cabaret rose etnoir de François Fehner (AGIT) et Lesouffle du monde… international que j’aicréé pour la Compagnie des Champs.Ce spectacle a une longue histoire. Endécembre 2002, les Tréteaux du Nigerh o r i z o n sm’ont accueilli pour une résidence d’écriture.Cette rencontre artistique autour dutexte Le souffle du monde a abouti à unereprésentation à Niamey, au Centre culturelfranco-nigérien, devant trois cents spectateurs.En juin 2003, les deux compagnies,soit dix-sept comédiens, ont présentéensemble le spectacle, à la Montférie. Puisle festival international de théâtre itinérant,les Pilotobe(s), initié par les Tréteaux duNiger, permet, grâce à une mutualisationartistique, de démarrer Le souffle du monde…international. La Compagnie desChamps, les Tréteaux du Niger, Le Cochonsouriant et la Compagnie Sexto Sol ont présentéles premiers “bivouacs” à Zinder,Agadez et Niamey, devant près de neufcents Nigériens.Au bilan des Pilotobe(s), les compagniesassociées décident de poursuivre et développerleur démarche de mutualisationartistique autour du Souffle du monde…international. Il est convenu de mettre enœuvre des résidences artistiques en France,au Niger, au Québec et au Mexique, de2005 à 2008.- Comment envisagez-vous les prochainesannées ?- Nous passons l’année 2006 à nous réorganiser,en lien avec nos partenaires : communautéde communes de la Montagnethiernoise, <strong>Parc</strong>, Conseil général du Puy-de-Dôme, Conseil régional d’Auvergne. Il y ade grands changements dans la continuité.Au sein de la Compagnie plusieurs pôles sesont organisés, ils vont mutualiser leursmoyens et coordonner leurs actions dansun collectif que nous appelons l’Archipel.C’est une façon de répondre à la conjoncturedifficile pour les équipes de créationindépendantes. C’est surtout un désir demener de nouveaux projets à terme, dansle respect des démarches personnelles deceux qui portent la Compagnie depuis tantd’années : Laurence Cazaux, Clotilde Rouchouse,Claude Lafont, Gilbert Barrié, Jean-Luc Brunet et moi-même.Nos projets tenteront de créer des échangesartistiques entre les habitants du <strong>Parc</strong> et descultures venues d’ailleurs, par l’accueil d’artistesen résidence, de créations avecd’autres troupes de théâtre itinérant etd’échanges avec les jeunes. Cette démarcheest déjà engagée au travers de plusieursactions, je n’en citerai que quelques-unes.Des élèves du jumelage associés auxacteurs de la Compagnie établissent desliens avec les jeunes du Niger, du Mexiqueet du Grand Nord canadien. Certainsd’entre nous ont passé le diplôme d’Étatd’artiste-enseignant Théâtre et nous allonstravailler à redynamiser la transmission duthéâtre sur le <strong>territoire</strong>. Nous avons amorcéun nouveau projet de théâtre forainintitulé Mars 2540 Mission bio-diversité,né d’une complicité avec Franck Wattel deWB Récup et qui verra le jour en 2007. EtLaurence Cazaux met en œuvre Positivementvôtre, une pièce de Jean-Yves Picqaccueilli en résidence.”■


Bio et laitSoit trois agriculteurs, DominiqueViallard, Pierre Fraisse et RenéMoranne, domiciliés à Saint-Genès-La-Tourette et Chameane, certifiésbio, disposant ensemble de 650 000litres de quota laitier. Ils décident decréer une laiterie bio et ils ont troisbonnes raisons de le faire : « Mieux valorisernos produits en les transformant etles commercialisant nous-mêmes,contribuer à la reconnaissance de pratiquesagricoles respectueuses de l’environnement,participer au développementéconomique de nos communes. »La laiterie vient tout juste de démarrerson activité avec une gamme de troisproduits – yaourt au lait entier, fromagefaisselle et lait pasteurisé – qui sont distribuésdans plusieurs hyper marchés etmagasins de la région et servis dans lesrestaurants scolaires. Françoise Bertinelliest responsable de fabrication. Uneassistante commerciale sera embauchéeen août.Pour l’heure, la laiterie transforme60 000 litres mais dispose d’une capacitéde 400 000 ; “ce qui laisse une forte margede progression”. Les trois agriculteursentendent bien atteindre l’objectif maximalen misant sur la qualité de leurs produits,dont la gamme sera diversifiée, etsur l’argument “<strong>naturel</strong>”, bio et <strong>Parc</strong>compris.■1 er prix➜ Laiterie de La TouretteLa Barthe63580 Saint-Genès-La-TouretteTél. 04 73 71 28 28www.laiteriedelatourette.frVielittéraireD’origine stéphanoise, FabienneLhopital rêvait d’être librairedepuis l’adolescence, elle a toujoursaimé l’Auvergne, le Velay. Aprèsquelques détours, professionnels et géographiques,elle ouvre une librairie à LaChaise-Dieu, le 30 avril 2005. “J’ai choisi lemilieu rural non pour le “consommer”mais pour y vivre, y travailler.”À l’enseigne de L’Oie Bleue, on trouvedes ouvrages divers (vie pratique, région,littérature, beaux-arts, etc), de la papeterie,des disques (plutôt musique classique),des jeux et jouets (“des choses quine sont pas made in Taïwan”). L’espacejeunesse est “une librairie dans la librairie”.Après ou avant les emplettes, onpeut passer à la tisanerie… “C’est un petitsalon où je sers des tisanes, du thé, ducafé, des sirops, des jus de fruits bio, c’estsurtout un espace de conversation etd’échanges.” On peut aussi, à la demande,monter à l’étage pour voir lesplanches originales de Fabian Grégoire,compagnon de la libraire et auteur-illustrateurd’une bonne dizaine d’albums éditésessentiellement à L’École des Loisirs.Outre les animations classiques, lectures,dédicaces, la vie littéraire casadéenne serarythmée par deux événements : la manifestationnationale Lire en fête, en octobre,et la Fête de l’illustration, en mars, dont lapremière a eu lieu cette année avec unbeau succès. D’aucuns avaient cru bon demettre en garde la libraire : “Ici, les gensne lisent pas”. L’Oie Bleue dément ce pronosticméprisant. Merci à elle. ■2 e prix➜ L’Oie Bleue,rue Saint-Martin43160 La Chaise-DieuTél. 04 71 00 08 01fabilhopital@wanadoo.frOuvert du mercrediau dimanche inclus,9 h 30-12 h 30 et 14 h 30-19h.LegoûtSeizièmeédition, déjà, et l’allure ne faiblit pas.Le <strong>Parc</strong> retient toujours une quarantaine de dossierset le jury distingue dix lauréats, non sans difficultéen raison de la qualité des projets.Créer ou reprendre une entreprise est d’abord une affairepersonnelle; on veut gagner sa vie, faire tourner la boutique.Mais les projets ont ici une dimension plus altruiste, solidaire.Chacun, ici, témoigne du souci de participer à la vie du <strong>territoire</strong>,qu’ils soient enfants du pays comme les agriculteursde Saint-Genès-La-Tourette et le mouliste de Peschadoires,ou qu’ils viennent d’ailleurs comme les maroquiniers de Fournolset la libraire de La Chaise-Dieu. En prime, on notera que les lauréatsse répartissent assez équitablement du nord au sud.Pierreà l’édifice“ Avec deux bonnes décenniespassées dans des entreprisesde Montbrison, j’estimaisavoir fait mes preuves en tant que salarié.Je souhaitais revenir au pays, à Viverolsoù j’ai une résidence secondaire. Jevoulais contribuer à la vie de la commune,apporter ma pierre à l’édifice.» RogerFougerouse vient de reprendre, en janvierdernier, la menuiserie-ébénisterie deJean-Paul Cussonnet *.Avec un effectif de huit personnes, l’entrepriseconçoit et fabrique cuisines etsalles de bain sur mesure. Sa grandespécificité, c’est qu’elle utilise le frêne,acheté dans les environs bien sûr. “Lefrêne est un bois dur, très veiné, trèsbeau.” Mais qui n’est pas facile à mettreen œuvre… “Il faut disposer d’unséchoir. Nous le chauffons à 80°, sousvide, pour casser le nerf et réduire letaux d’humidité. Le processus de fabricationest lui aussi très spécifique.”L’année dernière, l’entreprise a reçu unécotrophée, décerné par le <strong>Parc</strong>, pour sagestion écologique des déchets, lescopeaux étant utilisés pour chaufferl’atelier. Roger Fougerouse entend bienpoursuivre dans cette voie : “J’aime lanature, sinon je ne serais pas venum’installer à la campagne.” ■* Avec l’aide du Conseil régional d’Auvergne (avanceremboursable, contrat de génération) et un prêt à taux0 accordé par Pays d’Ambert Initiative.3 e prix➜ SARL Roger FougerouseLes Maisons Neuves63840 ViverolsTél. 04 73 95 93 67PetitessériesElle est parisienne, diplômée del’école Boulle et nantie d’unDEUG arts plastiques. Il a grandidans les Bouches-du-Rhône et, entreautres titres, dispose d’un certificat desCompagnons du devoir en maroquinerie.Ils se rencontrent; la vie est faite derencontres. Cécile Baërd et FrédéricSalathe vivent à Saint-Jean-du-Gard,dans les Cévennes. Ils veulent créer unatelier de maroquinerie. “Pour trouverun local professionnel et un logement àdes prix abordables, nous avons penséqu’il fallait remonter un peu au nord.”Ils prospectent, ils arrivent à Fournols,ils s’installent en mai 2005 *. Comme ilsont déjà étudié le marché et commencéla production, l’activité démarre aussitôt.Ils fabriquent des ceintures, des portemonnaie,des bourses, des portefeuilles,en cuir de qualité supérieure (chevreau,veau, vachette) et teinté. Ils conçoiventchaque modèle – “la ligne est plutôt classique,les couleurs originales” – et lesproduisent en petites séries. Les ventesont lieu à l’atelier et sur les marchés artisanauxessentiellement pendant les moisd’été et en décembre. Le premier exerciceest tout à fait concluant. Ils viennentde rejoindre la Route des métiers, parintérêt commercial et surtout par souci“de mieux s’intégrer dans la région”. ■* Pays d’Ambert Initiative leur a accordé un prêt à taux 0.4 e prix➜ Maroquinerie Fleur de Cuir63980 FournolsTél. 04 73 72 17 35cbaerd@free.frTransportsEn juillet 2005, Hervé Brun aquitté son poste de directeurlogistique chez un grand transporteurde Brioude pour reprendre uneentreprise… de transport de bois, àAllègre. La transmission s’est dérouléedans les meilleures conditions, l’anciendirigeant, Jean Borie, est actionnaire etdemeure dans l’entreprise. La continuitéa été assurée sans atermoiement*. Enquelques mois l’effectif est passé de neufà douze personnes, avec deux véhiculessupplémentaires.Le transporteur s’approvisionne auxforêts voisines, sert une clientèle régionale,Auvergne et Limousin, dessertaussi des scieries des Vosges ou de Normandie,les papeteries de Strasbourg,Tarascon ou Saint-Gaudens. “Il est indispensableque les camions reviennent àplein, alors nous chargeons des engraisou… du bois, mais plutôt du bois exotiquequi transite par les ports de Sète oude La Rochelle.”Avant la fin de l’année, Hervé Brun souhaiteengager une démarche de certificationISO 9001. “J’ai participé à la miseen œuvre de cette norme dans ma précédenteentreprise, c’est un formidableoutil en termes de gestion, de suivi decoûts et de management des équipes. Deplus, nous devrions être pionniers parmiles transporteurs de bois, ce qui constitueraun atout auprès de nos clients.” ■* L’entreprise a bénéficié un prêt à taux 0 du PFIL et ellea été lauréate du concours “Réussissez en Auvergne”.5 e prix exaequo➜ SAS Transports Borie,Le Chier43270 AllègreTél. 04 71 00 70 24herve. brun.tps-borie@wanadoo.frc o n c o u


d’entreprendrerTempspartagéEn mars 2005, cinq petites structures,entreprises et associations,qui ont recours aux services dela même secrétaire comptable chacunequelques heures par mois, créent legroupement d’employeurs Arkose afinde pérenniser cet emploi. L’idée fait trèsvite du chemin*. À ce jour, le groupement,présidé par Sandrine Thomas,commerçante à Saint-Dier d’Auvergne,compte vingt-quatre adhérents : artisans,commerçants, associations culturelles. Ilemploie trois personnes : Nicole Pialoux,la secrétaire-comptable du débutde l’histoire qui est devenue directriced’Arkose, Michèle Pialoux, comptable, etGuy Grandgirard, informaticien.L’objectif est d’élargir encore le cercledes adhérents et de salarier cinq personnesà temps plein. “La formule estsimplement celle du temps partagé, à lasatisfaction des deux parties, dit la directrice.Les employeurs ne font appel auxprestataires qu’en fonction de leursbesoins, les salariés sont assurés d’unemploi pérenne et gardent une certainesouplesse dans la gestion de leur temps.”Une conception aux antipodes de la“flexibilité” dont on nous rebat lesoreilles. En atteste cette exigence dugroupement : “Les structures qui souhaitentnous rejoindre doivent partager desvaleurs de solidarité et de respect dessalariés.”■* Le groupement a bénéficié d’une subvention du FondsSocial Européen qui a permis de financer le premieremploi de juillet à décembre 2005.5 e prix exaequo➜ GE Arkose13 rue de l’Octroi63520 Saint-Dier d’AuvergneTél. 08 71 49 46 95ou 06 71 20 20 31ge-arkose@wanadoo.frs16 e éditiondu concourscréation-reprise d’entreprisesen <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>33 demoyenneStéphane Foncel a travaillé pendantneuf ans dans l’entrepriseARP Pitot de Peschadoires où ilétait responsable d’atelier. En septembredernier, il reprend l’affaire, la baptise“Nouvelle” et roulez jeunesse *. “Nousavons une équipe de six personnes dontla moyenne d’âge est de 33 ans, c’est ungage de dynamisme, non ?” C’est aussil’âge du dirigeant.L’activité ? fabrication de moules, enacier ou en aluminium, pour l’industriedu plastique. Les clients, sous-traitantspour l’automobile, la publicité, l’électroménagerou le secteur médical, sontdans le Puy-de-Dôme, la Loire et la Haute-Loire.“Nous n’excluons pas de prospecterplus loin mais, pour l’instant, il ya encore beaucoup à faire sur ces troisdépartements. C’est là que nous feronsporter notre effort commercial, en priorité.”L’effort a déjà payé, ARP Nouvelle adéjà conquis de nouveaux clients.Le métier de mouliste est une activitéassez courante dans le bassin thiernois…“Nous avons pas mal de concurrents, ilest vrai, mais il y a encore de la placepour tout le monde. Et puis nous nousentendons bien, il nous arrive de travaillerpour les mêmes donneursd’ordres.”■* Avec le coup de pouce d’un prêt à taux 0 accordé parCréa’Thiers.6 e prix➜ ARP Nouvelle,impasse de la Pradeira63920 PeschadoiresTél. 04 73 51 00 25Arp.nouvelle@wanadoo.frEn verreet…Après une bonne dizaine d’annéespassées à l’Atelier duVitrail de Limoges en tantque salariée-associée, Blandine Lassale adécidé de se mettre à son compte. Originaired’Ambert, elle a choisi Bertignatoù l’attendait une maison de famille.Elle a deux métiers. La restauration et lacréation de vitraux, essentiellement pourles particuliers (édifices anciens ouimmeubles contemporains) et la fabricationd’objets de décoration : coupes,vases, miroirs, bijoux… Pour ces pièces,elle utilise la technique du fusing quioffre d’autres possibilités que le verresoufflé traditionnel. “Le procédé étaitconnu des Mésopotamiens, les Romainsl’ont oublié, les Américains l’ont redécouvert.”Chaque pièce est unique etsignée, les bijoux – verre et métaux précieux– ont “beaucoup de succès”. Avecson frère, le sculpteur Franck Lassale,domicilié à Saint-Martin-des-Olmes, elleréalise aussi des sculptures mariant leverre et la pierre.Dès son installation, en juin 2005, elle aparticipé aux Journées du patrimoine àAmbert, “un article sympa” dans LaMontagne lui assure un début de renommée.Blandine Lassale expose, participeà des salons, en Auvergne et dans leLimousin, la renommée grandit, les commandessuivent.■7 e prix exaequo➜ Atelier Blandine Lassale63480 BertignatTél. 04 73 82 15 02blandine.lassale@wanadoo.frDu ressort’Lhistoire est tristement banale. Àl’automne dernier, GérardArchimbaud et Jean-LouisDubois sont licenciés de l’entrepriseCouzon. Heureusement, ils ont unmétier, électricien, et du ressort. “Nousn’avions pas l’intention de nous installerdans le chômage. L’idée de nous associeret de travailler en indépendant noustrottait dans la tête depuis un moment.On s’est dit que c’était le moment d’yaller, et vite encore.” Ils ont démarré enfévrier *.Ils sont électriciens : installation, rénovation,pose d’alarme, d’automatisme deportail, dépannage, pour les particulierset les entreprises, dans les bâtiments ousur les machines. “C’est bien parti. Nousavons passé une annonce dans Le journaldu coin et dans le gratuit Paru-vendupour dire que nous étions là. Nous comptonsaussi sur le bouche à oreille. Et noussommes d’ici, les gens nous connaissent.”Les associés, eux, se connaissentdepuis un bail… “On était à l’écoleensemble, au CET de Thiers, rue Jean-Zay.”■* Ils ont bénéficié d’un prêt à taux 0 accordé parCréa’Thiers.7 e prix exaequo➜ Archimbaud-Duboisrue de Valette63120 CourpièreTél. 04 73 51 20 45ou 06 85 78 32 66ou 06 75 74 12 06On continueAvecéléganceCeux qui ne goûtent guère l’artdu tuning considèrent que c’estpour la frime. Ils ne voient quecarénage surdimensionné, aileron proéminentet couleurs vives. StéphanieFavier et Olivier Coron devraient les fairechanger d’avis. Ils ont une bonne expériencedes matériaux composites et,entre tous, ils ont choisi le plus beau : lecarbone. “Le carbone a l’aspect d’un tissufinement tramé, une belle couleurnoir graphite. Le peindre ou exagérer lesvolumes serait une faute de goût.” Letuning ainsi conçu consiste simplementà personnaliser son véhicule, voiture oumoto, avec élégance.Sur un tel créneau, le feeling est lemeilleur indicateur. Ils savent cependantque les concurrents ne sont pas nombreuxet ils ont pris contact avecquelques distributeurs. Ils espèrent aussise constituer une clientèle de particuliersgrâce à un site Internet qu’ils sont entrain de concevoir. Évidemment, d’aucunsn’ont pas manqué de leur fairesavoir que la plasturgie n’était pas l’activitéla plus écologique. Ils répondentsereinement :“Les produits que nous utilisonssont de plus en plus propres, ilsrépondent à des normes environnementalesstrictes, et nous assurerons une gestionrigoureuse des déchets.” ■7 e prix exaequo➜ 3C Carbone, La Boisserie63220 Dore l’ÉgliseTél. 04 73 95 06 47contact@3c-carbone.comwww.3c-carbone.comUn jury, composé d’élus et d’acteurs du monde économique, a distinguédix lauréats pré-sélectionnés parmi une quarantaine de dossiersretenus. La sélection s’effectue selon quatre critères : viabilitédu projet, contribution au développement du <strong>territoire</strong>, respect desenjeux environnementaux, place de l’homme dans l’entreprise etrôle social de l’entreprise.Le concours est organisé par le <strong>Parc</strong> en partenariat avec tous lesacteurs de la création d’activités. Il est doté d’un montant global de52 000 euros de primes aux entreprises grâce à des financementsdes Conseils généraux du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire.L’opération est reconduite. Les candidats sont invités à remettreleur dossier avant le 31 décembre 2006.➜ Contact : Étienne ClairTél. 04 73 95 57 57 – dev.eco@parc-livradois-forez.org➜ Pour connaître les opportunités d’installations en <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> : www.capactif.com


v i t e f a i tFRACTURE NUMÉRIQUE ?Pour naviguer sur Internetet disposer d’un courrierélectronique il suffit d’une prisede téléphone qui fournitun service dit de “bas débit”,une sorte de voie départementale.Seul le “haut débit “ – équivalentde l’autoroute, si l’on tient à filerla métaphore – permetd’accéder aux nouvelles formesde communication :vidéo en ligne, visioconférence,téléchargement de fichiersplus lourds, etc.Mais les réseaux transportantces nouvelles technologiesne se développent quedans les zones les plus rentablespour les opérateurs.L’écart se creuse entreles <strong>territoire</strong>s au détrimentdes moins densément peuplésqui ne peuvent bénéficierde ces nouveaux services.Pour éviter le risque de“fracture numérique”,une loi a été votée qui renforceles capacités d’actiondes collectivités en matièred’aménagement numériquede leur <strong>territoire</strong>.En janvier dernier, à l’initiativedu <strong>Parc</strong> et de l’Adimac, des élusdu Massif central – régionqui demeure largement ignoréedes autoroutes de l’information –se sont réunis à Saint-Gervaissous-Meymontpour confronterleurs expériences, appréhenderles moyens d’intervention dontils disposent, évaluer au mieuxles besoins et envisagerles meilleures solutions.Les actes de cette rencontrepeuvent être consultéssur le site du <strong>Parc</strong>.➜ www.parc-livradois-forez.org/haut-debitCIRCULATIONPour d’évidentes raisonsde préservation des milieuxsensibles, et aussi par respectdu droit de propriété, il convientde rappeler que la circulationdes véhicules à moteurdans les espaces <strong>naturel</strong>sest strictement interditeen dehors des voies réservéesà cet usage, selon la loi 91-2du 3 janvier 1971.Des panneaux signalentostensiblement l’interdiction.LABELPour la troisième annéeconsécutive, le Rectoratde l’Académie de Clermont-Ferrand, la Direction régionalede la Jeunesse et des Sportsd’Auvergne et le <strong>Parc</strong>ont décerné le label “patrimoineset environnement”à des structures qui proposentdes animations innovanteset de grande qualité pour le jeunepublic. Les lauréats 2006 sont :La Miellerie de Vincent Péricard,à Beurrières, et La Catiche du lacd’Aubusson (service d’éducationà l’environnement).Jaune ou bleu,untoitcommunPassé la porte d’entrée, il fautchoisir : espace bleu, espacejaune. L’espace bleu estréservé aux moins de quatre ans. C’est ledomaine de Véronique Roigt, directricedu Multi-accueil, qui recommande deparler bas, parce qu’on arrive aumoment de la sieste, et elle s’applique àelle-même la consigne. “L’accueil s’échelonnede 8 h à 9 h 30. Nous échangeonsquelques mots avec les parents, par courtoisied’abord, mais surtout pour assurerune continuité avec ce que l’enfant vitdans sa famille, savoir s’il a bien dormi,si tout va bien… Après, nous organisonsdes activités en lien avec un projet éducatif: exploitation d’une histoire – avecle concours parfois d’une bibliothécaireou d’une conteuse de l’ABLF –, peintureaux doigts, sculpture en pâte à sel ouatelier gâteaux.” Un temps de calme,souvent passé à écouter de la musique,et il est l’heure de se mettre à table; lerepas étant, pour les enfants qui restentla journée entière, apporté par lesparents. “Il y a aussi de l’éducatif autourdu repas. On apprend à rester à table– il faut souvent le répéter plusieurs fois –,à dire merci.”PremièresocialisationChut! C’est l’heure de la sieste. Elle durede 20 minutes à 2 heures, selon l’âge etle tempérament. Une légère collation etles enfants reprennent l’activité du matinoù il l’avait laissée, ou bien ils vont dansla piscine à balles ou au coin dînette, ilsmontent jouer à la mezzanine ou sortentdans la cour s’il fait beau. À aucunmoment les enfants ne sont laissés seulset, en comptant la toilette, les changes,les pauses pipi, elles ne sont pas trop detrois pour veiller à tout : VéroniqueRoigt, Isabelle Chassery et Sylvie Maille.Les parents reviennent entre 16h30 et18h, on dit comment s’est passée la journée,puis au revoir, à demain ou à trèsbientôt. Le Multi-accueil fonctionne leslundi, mardi, jeudi et vendredi, il disposed’un agrément pour dix places. “Nousavons une souplesse d’accueil qui permetde bien répondre à la demande desparents, dit encore la directrice. Et ladimension même de la structure nouspermet d’assurer au mieux cette premièresocialisation des enfants.” Elle dit celaen précisant que la démarche desparents qui préfèrent avoir recours à uneassistante maternelle est tout aussi respectable.Après l’âge bleu, on accède à l’espacejaune. “Le Centre de loisirs existe depuis1997, explique sa directrice, MyriamCorbel-Rotagnon, mais ses activités sedéroulaient dans les établissements scolaires.Depuis que nous sommes installésici, les enfants n’ont plus l’impression depasser leurs vacances à l’école et nousdisposons de bien meilleures conditionsde travail.” Appréciation partagée parses deux collaborateurs, Alexandra Gauthieret Pierre Brégère.“Bidouille-Art”Le centre de loisirs accueille les enfants,de quatre ans à l’adolescence, pendantPhoto : Michel ThénotSur le toit,il y a un ballon jauneet un ballon rouge,arrêtés dansla gouttière commedes chats paisibles.C’est une enseigneprovisoire,approximativeet probablementinvolontaire.Le bâtiment està l’entrée de Marat,à gauchesi l’on vient dela départementale;on ne peut pasle manquer.Que l’on ait troismois ou douze ans,on sera toujoursbien accueilli à laMaison de l’enfanceet de la famille.e n f a n c e➜ Maison de l’enfanceet de la famille63840 MaratMulti-accueiltél. 04 73 95 28 43maison-de-lenfance2@wanadoo.frCentre de loisirstél. 04 73 95 26 60clshmarat@wanadoo.frles vacances scolaires – soit 29 semainespar an – et le mercredi après-midi. “Nousétablissons un programme d’animationsqui est diffusé dans les écoles et les inscriptionsviennent spontanément,sachant que notre capacité d’accueil estlimitée à quarante enfants. Bien sûr,nous ne faisons pas de « l’occupationnel »,nous proposons des activités qui ont dusens, qui font appel à l’imaginaire, quiont un caractère éducatif affirmé touten restant ludiques.” Le mercredi peutêtre consacré à la fabrique de “caisses àsavon”, à une initiation au tennis, à ladécouverte de la rivière qui coule encontrebas, ou bien c’est une escapade àThiers, Ambert ou La Chapelle-Agnonpour un spectacle, un film.Pendant les vacances, les activités prennentune autre dimension. “L’année dernière,nous avions un programme baptisé“Bidouille-Art” qui consistait en unevalorisation des déchets à travers l’artbrut. Nous avons travaillé avec cinqautres centres de loisirs et le concoursd’un plasticien, Yann Bardet. Lesenfants ont réalisé des sculptures qui ontété exposées au Jardin pour la Terre, àArlanc. Cette année, nous nous exerçonsà la vidéo avec l’ambition de réaliser desfilms courts et d’organiser un mini-festivalà Espace Thiers.” Au-delà de ce thème,la palette des activités est on nepeut plus diverse : initiation au hip-hop,à la jonglerie et la clownerie (avec leLaskar Théâtre), pêche, piscine, randonnée,jeux de neige, fabrication de painbiologique, de moulins à eau et mêmede comètes. Les enfants ne sont pas prèsd’oublier les trois nuits passées dans cepetit chalet au cœur de la forêt du Brugeron,beaucoup dormaient pour la premièrefois loin de leurs parents.“Nous utilisons toutes les ressources du<strong>territoire</strong>, poursuit Myriam Corbel-Rotagnon,associations, institutions ou prestatairesprivés. Nous avons, par exemple,une convention avec Ciné <strong>Parc</strong> pourorganiser un ciné-goûter à chaquepetites vacances. Le réseau des centres deloisirs – il y en a une douzaine en <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>– reprend de la vigueur etnous pouvons mettre certains moyens encommun. Cette solidarité est indispensablepour la qualité et la diversité desanimations, surtout en milieu rural.”Marat au centreLa Maison de l’enfance et de la famille aouvert ses portes en juillet 2005. C’estune réalisation de la communauté decommunes du Pays d’Olliergues*. “Uneenquête auprès des habitants avait faitapparaître un réel manque au niveau del’accueil de la petite enfance, expliqueson président, Yves Fournet-Fayard.Tout en répondant à cette demande spécifiquenous avons voulu que le centrede loisirs dispose enfin de locaux adaptés; les deux services sont complémentaireset en continuité.” Pourquoi lechoix de Marat ? “Tout simplement parceque Marat est au centre du <strong>territoire</strong>.Nous avons aussi le souci de répartiréquitablement les équipements communautaires: gîte d’entreprises à Vertolaye ;auberge du Col du Béal à Saint-Pierre-la-Bourlhonne; un établissement pour personnesâgées dépendantes à Olliergues,qui doit ouvrir en juin; et nous allonsengager prochainement les travaux deréhabilitation du centre d’accueil duBrugeron.” Le président précise enfinque si priorité est donnée aux enfants duPays d’Olliergues, la Maison de Marataccueille aussi ceux des communes voisines,aux mêmes conditions tarifaires. Iln’y a de distinction qu’entre l’espace jauneet l’espace bleu, et encore… On a vuplus d’une fois les enfants occupésensemble à confectionner des masquesou à jardiner.■* La communauté de communes a bénéficié de l’aidefinancière du Conseil général du Puy-de-Dôme, dela Caisse d’Allocations familiales, de l’État et, pour lemobilier et les jeux, de l’Union européenne, via le programmeLeader + du <strong>Parc</strong>, et du Crédit Agricole.Le fonctionnement de l’établissement est assuré en partenariatavec la CAF pour le multi-accueil, avec la CAFet Jeunesse et Sports pour le centre de loisirs.Photo : Michel Thénot


s o n n e u rLabeautécachéeIls sont de la corporation des batraciensanoures, anoure signifiant, n’est pas l’apanage de l’espèce humaine. laver les mains pour éviter une irritation ne ne suffit pas à dissuader ; l’état actuelJuliette et Bérangère… “La singularité de 70 kilos. Celui-ci devra tout au plus se leuvres que l’exhibition d’un ventre jau-en grec ancien, dépourvu de Les sonneurs ont tous le ventre criblé de désagréable. Au reste, l’émission du des connaissances scientifiques ne permetqueue. Dans la même langue, batracienest synonyme de grenouille. Ils sont sonneursde métier, à cause de ce chantétrange, hou, hou, hou, qui peut fairetaches jaunes mais la constellationqu’elles forment est différente pourchaque individu. Il y a peut-être des ressemblancesentre Alphonse et Barnabé,venin et sa diffusion par les pustules dorsalessont une opération si coûteuse enénergie que le sonneur ne la déclenchequ’en tout dernier recours.”pas d’affirmer que l’audace du ser-pent est punie de douleurs d’estomac.Un prénom au hasardcroire qu’ils appellent aux vêpres. Ils ont ils n’en sont pas moins uniques.” Ce qui Début avril, le sonneur sort du bois et Les prospecteurs des carrières desélu domicile aux abords de quelques permet un suivi des populations sans choisit son nouveau <strong>territoire</strong>. Une flaque, Rotisses le confirment : le sonneur estflaques d’eau saumâtre dans les carrières avoir à procéder à un marquage par prélèvementd’un fragment de peau ou, bonheur, il peut commencer de chanter. fois, s’est déplacé de 120 mètres en 11une mare ou une ornière suffisent à son très sédentaire. Sylvestre, capturé troisd’argile des Rotisses qui ne sont plusexploitées depuis vingt ans. Ils s’appellentBernard, Marius, Juliette, Justine ou tion d’un doigt.dure jusqu’à la fin mai. L’accouplement deux semaines. De tempérament pluscomme cela se fit autrefois, par amputa-C’est la saison des amours furtives qui jours. Martin a parcouru 50 mètres enMaurice. “Il nous a semblé sympathiqueest assez acrobatique. À demi grimpé sur aventurier, Hélène et Marcel sont partisde leur donner un prénom même si l’usageest plutôt de leur attribuer un nom de acrobatiqueaidé de ses antidérapants. Ainsi agencé, le Dès qu’il pressent la venue de la mauvai-AccouplementAdrienne, Nicolas l’enserre fermement, en virée sur plus de 200 mètres.code du type H5, B7 ou R18”, dit EmmanuelBoitier. Il ajoute: “Bien entendu, mètres au maximum de sa longueur et femelle s’accroche d’un bras. De la poince,le sonneur se réfugie en forêt. LàLe sonneur est de petite taille, 50 milli-couple nage vers une plante à laquelle la se saison, et sans trop forcer sur la distan-toute ressemblance avec des personnes au mieux de sa forme. Il a la peau du te des orteils et des talons elle excite son encore, il s’accommode de l’habitat leréelles serait purement fortuite.”dos épaisse, couleur de terre, verruqueuseet hérissée de pointes noires cor-œufs que le mâle, en faisant le dos rond, un arbre ou le terrier abandonné d’unpartenaire, elle laisse échapper quelques plus modeste: une souche, un creux dansAu printemps 2005, le naturaliste EmmanuelBoitier, accompagné d’une bande nées, ce qui constitue un camouflage féconde aussitôt. Puis, par une prompte et mulot. Il est bien armé pour résister auéquipée de troubleaux, de patience et assez efficace, qu’il nage en eau trouble gracieuse voltige, le chapelet d’œufs est froid puisqu’on peut le rencontrer dansde beaucoup de bienveillance, est allé ou qu’il rampe sur la litière d’un sousbois.Farouche et craintif, il plonge à la support aux ébats. Cinq à dix minutes de. On comprend cependant que Viviane,enroulé autour de la plante qui a servi de les Alpes, à plus de 1 000 mètres d’altitu-prospecter dans ce triangle de plainedélimité par la confluence de la Dore et moindre alerte. À terre, s’il ne peut fuir, plus tard, Adrienne et Nicolas se remettent Félix, Pauline et les autres aient une préférencepour les cieux plus cléments dude l’Allier sur lequel douze îlots, soit au il se cabre comme un cheval, exhibe son à la besogne selon le même rituel. Letotal 938 hectares, sont classés en zone ventre jaune et masque son regard énamouréen appuyant le dos des mains métamorphose dure de un à deux mois Varennes ou des environs d’Augerolles.têtard éclôt cinq jours après la ponte, la <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>, l’aménité de la plaine desNatura 2000. « Nous savions qu’il y avaitlà une population conséquente de sonneursà ventre jaune. Et même si notre gent équine serait bien en peine d’exé-aura atteint une taille suffisante pour sonneurs à ventre jaune sur plusieurscontre ses yeux – une figure libre que la et, avec un peu de chance, le juvénile Il est prévu de suivre les populations deinventaire a porté seulement sur les cuter avec autant de grâce. Cette postureest manière d’avertir son agresseur Quelques jours de sécheresse, une roue sera bienvenue 2 . Cependant Emmanuelespérer passer l’hiver.années et toute information à leur sujetanciennes carrières des Rotisses, nousn’avons pas été déçus 1 . Nous avons repéréet identifié 76 individus dont 45 mâles pêche pas le naturaliste de le capturer à anéantissent en un instant tout espoir de bonne volonté: “N’essayez pas de captu-qu’il est fortement toxique. Ce qui n’em-de moto, le pas lourd d’un promeneur Boitier met en garde contre tout excès deet 31 femelles. À partir de ces données, mains nues… “Le sonneur est effectivementl’un des amphibiens les plus risques, la femelle peut-elle pondre plu-quand nous prospectons nous avons unedescendance, aussi, pour pallier ces rer les batraciens. D’abord c’est interdit;on peut affirmer que le site est sans équivalentsur l’ensemble du département, toxiques d’Europe mais sa toxicité n’est sieurs fois par an et plusieurs centaines autorisation en bonne et due forme duon ne rencontre de tels effectifs que dans dangereuse que pour un individu de d’œufs à chaque fois. Les adultes sont Ministère de l’Environnement. Et puis lales forêts domaniales de l’Allier mais sur gabarit équivalent, non pour un bipède une proie de prédilection pour les cou-toxicité du sonneur n’est pas tout à faitdes superficies bien plus vastes. Lenégligeable si, par exemple, on se frotte lesPhoto : Emmanuel Boithierconstat est d’autant plus réjouissant queyeux après l’avoir touché. Enfin, toute tentative,même si elle échoue, est un stressl’espèce est en régression dans toute l’Europede l’ouest.”supplémentaire, et inutile, pour l’animal.Nage en eau troubleLe sonneur se porte d’autant mieux qu’onlui fiche la paix.” Il reste possible de direun prénom au hasard en espérant quel’animal se retrournera. Faute de réponse,Le néophyte ne songe à contester ni leschiffres ni l’exceptionnalité, il s’interroge…à propos du sexe. “On reconnaîtles mâles à ces callosités de couleursombre qu’ils ont au premier doigt despattes antérieures. Cette sorte d’antidérapantleur permet de s’agripper à lafemelle lors de l’accouplement. L’identificationest aisée et certaine.” Soit. Mais delà à distinguer Marius et Rodolphe,“La beauté cachéedes laids, des laids //Se voit sans délai…”,chantait Gainsbourg.Il n’en va pas autrementpour le sonneur lorsqu’il se cabreen montrant son ventre jauneet vous regardeavec ses pupilles en forme de cœur.Rencontre du côtéde Glaine-Montaigut.le promeneur passera son chemin enchantant un refrain de Gainsbourg. ■1- Cet “inventaire batrachologique” a été réalisé par laSociété d’Histoire <strong>naturel</strong>le Alcide-d’Orbigny à lademande du <strong>Parc</strong> et de la Diren. Les prospections deterrain étaient effectuées par Jean-Philippe Barbarin,Emmanuel Boitier, Thomas Calame, Benjamin Calmont,Frédéric Durand, Betty Bonhomme, Catherine Galiaye,Annelise Lampe et Joffrey Moiroux.2- Contacter Éric Sourp, tél. 04 73 95 57 71, courriel :env@parc-livradois-forez.orgPhoto : Emmanuel BoithierCINERGIESix cents élèves des écolesprimaires et collègesdu <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> ont participéà la seconde édition de Cinergie,projet pédagogique résultantd’une collaboration entrel’Éducation Nationale, le <strong>Parc</strong>et d’autres partenaires publicset privés.Après l’énergie,le thème de cette année étaitl’eau.Trente classes ont conçudes expositions, des maquettes,tenté des expériences,créé des pages web. Neufd’entre elles ont réalisé un courtmétrage, les films sont réunissur un DVD.Les 8 et 9 juin, les élèvesse retrouvent tous à la Maisondu <strong>Parc</strong>, à Saint-Gervais-sous-Meymont, pour présenterleurs travaux. Rendez-vous pourles journées Portes ouvertesles 10 et 11 juin.Les œuvres restent exposéesjusqu’à la fin du mois.SANG POUR SANG“J’ai lu pour la première foisGaspard des montagnesà dix-sept ans, du côtéde la Chaise-Dieu,à la lisière des bois sombres.J’ai aimé cette histoireparce qu’elle était de sang.”Dans le n°20 des CahiersHenri Pourrat,Marie-Hélène Lafon inviteà une lecture (ou relecture)très charnelle de ce romanqui s’achève à l’aube,“sous le soleil de Dieu”.Autres contributeursde cette riche livraison :Dany Hadjadj, Roger Gardes,Annette Lauras et Michel Evieux.Disponible à la librairie Le Tempsdes Cerises, à Clermont-Ferrand.ÉVASION ?“Moi, je veux aller au Boutdu Monde. On y est en une demiheureà peine avec la Peugeot 103.À la sortie de Billom,on prend la directionde Saint-Dier-d’Auvergne,la départementale 997.Un peu avant le sommet de la côte,un panneau indique le hameaud’Escolore…” C’est le débutd’un récit imaginé par un groupede détenus de la Maison d’arrêtde Clermont-Ferrand et rédigélors d’un atelier d’écriture.Ce texte et d’autres ont étérassemblés en un volume éditépar Le Temps des Cerisessous le titre Nu dans la cage.En vente en librairie.<strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> - n° 11Printemps-Été 2006Journal du <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régionalBP 17 - 63880 Saint-Gervais-sous-MeymontTél. 04 73 95 57 57 - Fax 04 73 95 57 84info@parc-livradois-forez.orgwww.parc-livradois-forez.org.Directeur de publication : Elie FayetteConception et rédaction : la vie comme elle vaCréation graphique et réalisation : Vice VersaImpression : FusiumTirage : 61 000 exemplairesN° d’ISNN 1628-4372Dépôt légal : deuxième trimestre 2006b i e n f a i t


l ’ i n v i t éCertains font leur vie en ligne droite,le même métier des annéesdurant, un plan de carrière.D’autres, par goût ou par nécessité,empruntent des chemins de traverse, dessentes buissonnières. Au bout du compteon peut avoir, dans les deux cas, le sentimentd’une mission accomplie ; simplementle récit des vies aventurières estsouvent plus agréable à entendre. Frédoraconte bien. Il est à son poste, à l’aubergedu Refuge, assis près de la fenêtre, duregard surveillant le col de Saint-Thomas.La voix mangée de tabac, il raconte avecbonhomie et distance, le trait d’humourplacé au bon endroit.Du thé et du rhumFrédo est né le 22 août 1928, dans le Vald’Aoste. Pour l’état-civil, il se nommeEphraïm Jules Innocent Dayné. Ephraïm estun nom biblique; Innocent? la maréchausséene voulut pas toujours le croire surparole; Jules? ce n’est que beaucoup plustard qu’on entendra dire, du côté d’Arconsat:“Mais c’est le Jules de la Madeleine!” Ilest le descendant d’une lignée de gardechasse.Son arrière grand-père, FidèleAmbroise, eut les honneurs de quelquesgazettes de Londres pour avoir guidé, en1850, un groupe d’Anglais jusqu’au sommetde La Grivola qui culmine à 3850 mètres.“De la fréquentation des Britanniques, ilavait pris l’habitude de consommer du théet du rhum qu’il dosait à sa façon: quelquesgouttes de thé au fond de la tasse qu’ilemplissait de rhum.” Son grand-père, BalthazarMichel, accompagne le roi quand ilvient chasser le bouquetin dans le massifdu Grand Paradis.On imagine que fort d’une telle compagniele petit Eprhaïm part d’un bon pas dansl’existence, sauf qu’il s’agit d’une enfance autemps de Mussolini. “Comme tous lesgamins, je devais participer à l’instructionmilitaire chaque samedi. J’aimais le sport, lemaniement des armes, je me souviens que lesfusils étaient des Flaubert. J’aimais moins ladiscipline et d’être obligé de crier Vive il Duce.Mon père, qui était antifasciste, ne voyait pascela d’un bon œil bien sûr. Il a vécu de braconnageet de contrebande pendant toutecette période. Et j’ai dû tripler la troisièmeparce que le mari de l’institutrice qui étaitgarde-chasse, lui avait fiché un procès-verbal.Mais ce n’est que plus tard, au début dela guerre, que j’ai vraiment pris consciencede l’injustice et que j’ai compris ce que disaitmon grand-père: Mussolini commande, leroi obéit, le pape bénit et le peuple pâtit.” Il ya toujours un grand-père qui dit la morale del’histoire mieux que personne.Filer vers le sudL’adolescent s’exerce comme il peut audur “métier de vivre” en temps de guerreet d’oppression. “J’allais chercher du riz etle montagnardle moins souvent possible.du tabac chez les paysans de la plaine duPô, du sel à Val d’Isère ou à Bonneval-sur-Arc. Je connaissais les chemins, j’avaissouvent accompagné les bergers quandj’étais gamin. On échangeait un kilo de rizcontre trois kilos de sel, un kilo de selcontre un kilo de beurre. J’ai fini par mefaire prendre par un général de l’arméeaméricaine, heureusement le temps étaitPhoto : Claudy CombeFrédole moinsFrédo,en trentenaire fringantdevant son libre-service.venu de l’indulgence.” Et le temps, l’enviede voir de nouveaux horizons.Le 8 octobre 1946, Ephraïm salue la familleet, baluchon à l’épaule, il part pour laFrance. Il marche jusqu’à Bourg-Saint-Maurice, pousse jusqu’à Montmélian. Il estsur la place avec d’autres jeunes, desemployeurs s’avancent qui les toisent, lesjaugent, tâtent le muscle aux avant-bras.Quand son tour vient, l’attouchement n’estpas du goût d’Ephraïm, il se rebiffe, bousculel’impudent qui se retrouve le cul parterre. “Ça m’a coûté une nuit de prison.Puis j’ai embauché aux Forges de Gueugnon,en Saône-et-Loire, où je suis restéprès de deux ans. Les cartes d’alimentationétaient encore en vigueur, on avait droit à7 kilos et demi de pain par mois en tantque travailleur de force.” Une escapade àMâcon lui vaut un mois de prison pourvagabondage. “Je n’avais pas le droit decirculer hors de la commune de Gueugnon.Quand j’ai pu avoir des papiers enbonne et due forme, j’ai décidé de filer versle sud… Enfin, en direction de l’Allier. Jetravaillais dans les fermes quand on avaitbesoin de main d’œuvre. Je regardais lebétail, surtout les chiens : s’ils étaient grasje m’arrêtais considérant que là où les bêtessont bien traitées, les hommes doivent l’êtreaussi.” Décidément rétif à la ligne droite,on le retrouve à Firminy, à La Chaise-Dieu,il passe sur le pont de Courpière…Dansez jeunesse !Le vent tourmente les sapins au col deSaint-Thomas. Frédo connaît la rudesse dela montagne, elle est depuis toujours sacompagne. Il souffle l’air bleu de sa Gauloisedans la pénombre de la pièce etreprend le fil. “Après cette péripétie, j’aitravaillé dans des scieries, à Thiers, à Vollore-Montagne,puis je me suis mis bûcheronà mon compte.” Il s’installe au Crosd’Arconsat et rencontre Madeleine. “J’ai sutout de suite que j’avais affaire à un puissantdémon.” C’est sa manière de dire lecoup de foudre et un indéfectible amour,il ne voudrait pas qu’on le croit sentimental.Certains, déjà, l’appelaient Frédo maisMadeleine consacre l’usage. “Elle m’a toutpris, mon nom et ma vertu.” Il feint d’avoiroublié la date du mariage, il se souvient dela naissance de Jean-Michel, en mars 1958.Et la vie continue, c’est ce qu’elle fait demieux. “J’ai créé un atelier de polissage,avec la belle famille nous avons poli destonnes de fourchettes à fondue.” L’atmosphèreconfinée de l’atelier ne lui convientguère. “J’ai pris une patente de forain etavec Madeleine nous courions les foires etles abattoirs pour vendre des couteaux, destranchants. On allait en Isère, en Savoie,toujours en direction de chez moi.” Il estresté dix-huit ans sans revoir le Val d’Aosteoù son frère a toujours une entreprisede transport. Pendant longtemps, quandils y retournaient ensemble et en voiture,Madeleine le déposait à Val d’Isère et ilfinissait la route à pied, empruntant leschemins de contrebande de sa jeunesse.Dans les années 60, sans stratégie bienconcertée, il implante un libre-service aucol de la Charme. “J’avais remarqué queles bûcherons avaient souvent soif et queles cueilleurs de myrtilles ne répugnaientpas à boire un coup.” Un comptoir rustique,un toit de branchages, un trou dansla terre pour tenir les boissons au frais…“Les gens se servaient et mettaient l’argentdans une caissette posée sur le plateau debois. La bière ou le Pschitt coûtaient 80francs, souvent ils laissaient 100 francs.” Ilreprend aussi la buvette du col de Saint-Thomas. “Un 15 août – Madeleine sauraitvous dire l’année - le chalet a brûlé, à cinqheures du matin. À dix heures, on servaitdu vin et on a fait une très bonne recettegrâce aux curieux qui venaient voir lesdégâts de l’incendie.” Il organise aussi desbals, toujours dans les Bois Noirs et en altitude.Un accordéon, un saxophone etdansez jeunesse! Dès que la fête est finie,➜ Auberge du Refuge,col de Saint-Thomas,63250 ArconsatC’est dans les années 50,Frédo vient de La Chaise-Dieu,il a beaucoup marché,dormi à la belle étoilesans doute.Quand il franchitle pont de Courpière,la maréchausséel’interpelle,il montre ses papiersmais ne peut réunirles dix francsréglementaires.Il passera quelquessemaines en prison,à Thiers, pour délitde vagabondage.Il est sans rancune mais,quand même,il descend dans la plaineTél. 04 73 94 21 14il retourne au chantier du moment: laconstruction de l’auberge du Refuge.En trente-cinq ans d’activité, l’établissementn’a jamais eu recours à la publicité.“Les gens viennent par hasard ou parcequ’on leur a recommandé l’adresse. Ilsreviennent et, souvent, deviennent desamis.” On revient parce que la cuisine estgénéreuse et qu’on peut être assuré quetout ce que l’on a dans l’assiette a un jourgambadé dans les prairies et les bois alentour.“Et les confitures de myrtille de Madeleine,vous en avez déjà mangé demeilleures? Et les crêpes de Jean-Michel,vous en connaissez de plus fines ?” Jean-Michel est le restaurateur en chef depuiscinq ans, il laisse son père s’occuper de laréclame.Du temps à rattraperMais Frédo n’a pas que ça à faire. Il donneencore la main à la station de ski defond des Bois Noirs dont il est le cofondateuravec Jean Brisset. Il surfe sur Internet,comme un jeune. “Ici nous n’avons l’électricitéque depuis deux ans, j’ai du temps àrattraper.” Dès qu’il a pu se connecter, il atapé Grand Paradis et il est tombé sur uneliste impressionnante de discothèques etde jeunes femmes aux formes avenantes.Madeleine a haussé les épaules mais Frédoa fini par retrouver sa montagne. Il doitaussi aller faire des images pour ce filmqu’il est en train de réaliser avec ses amisde la Sorbonne, Paul Châtelain et XavierBrowaeys. Bien sûr il serait intéressant desavoir comment Frédo est devenu cameramanet monteur d’images, comment il enest venu à sympathiser avec des sorbonnards,seulement il y a dans l’assiette unesaucisse pur porc et des pommes de terresautées qui ne peuvent attendre. Et les histoiresque raconte un montagnard venudu Val du d’Aoste, il faut les entendre aucol de Saint-Thomas pour les croire. ■

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